Beruflich Dokumente
Kultur Dokumente
L’éducation non formelle se déroule dans des lieux tels que des organisations de
jeunesse, des clubs de sport ou des centres communautaires, où les jeunes et les enfants se
rencontrent librement, participent aux projets, jouent, discutent, font des activités artistiques,
chantent, dansent, font du sport ou ont l’opportunité d’apprendre des bases de savoirs
académiques qu’ils n’auraient pas pu acquérir par le parcours d’éducation formelle.
L’éducation non formelle est généralement mise en œuvre par des ONG, que ce soit en
collaboration ou non avec les institutions gouvernementales. Il est difficile de mesurer ce que
les personnes obtiennent en participant à des activités d’éducation non formelle, et c’est, pour
certains, l’une de ses faiblesses. Pour nous, il s’agit peut-être de l’un de ses caractéristiques
les plus libérateurs car il permet une participation sans peur du jugement ou de l’évaluation.
Même si l’éducation non formelle n’a pas de diplôme et peut se dérouler dans
n’importe quel espace disponible, elle n’en perd pas son pouvoir éducatif, en liant toutes les
activités mises en place à un objectif éducatif clair et précis. Les principes majeurs de
l’éducation non formelle sont d’être ouvert à tous, avec une participation volontaire sans peur
de l’évaluation, la flexibilité dans l’organisation et le calendrier, l’apprentissage fondé sur les
besoins et les intérêts des participants, et la possibilité de travailler à différentes vitesses et de
différentes manières. Les méthodes utilisées sont très diverses et fondées sur la création d’un
environnement de confiance et le partage d’expériences. L’éducation non formelle n’est pas
en compétition avec l’éducation formelle ; au contraire, elle peut agir de manière
complémentaire et en soutien du système éducatif formel.
L’éducation non-formelle ne se définit cependant pas uniquement en négatif. Elle n’est pas
simplement ce qui n’est ni l’éducation formelle ni l’éducation informelle, mais se distingue
par tout un ensemble de traits qui lui sont propres. Ces caractéristiques qui donnent à
l’éducation non-formelle sa spécificité relèvent en premier lieu de la méthode de formation et
d’enseignement qui y est employée.
Le Manuel pour la pratique de l’éducation aux droits de l’homme avec les jeunes liste
les caractéristiques suivantes pour distinguer l’éducation non-formelle : elle est volontaire,
accessible à tous ; il s’agit d’un processus organisé à visée éducative ; elle est participative et
centrée sur l’apprenant ;elle vise à l’acquisition de capacités préparant à la vie et à une
citoyenneté active ;elle est fondée sur un apprentissage aussi bien individuel qu’en groupe,
dans le cadre d’une approche globalement collective ;elle est fondée sur l’action et
l’expérience, à partir des besoins des participants.
II- Une éducation mise en œuvre par les organisations non gouvernementales
Les outils adaptés à la reconnaissance de l’éducation non-formelle et permettant d’en
mesurer les apports doivent donc répondre à deux critères : témoigner de l’acquisition de
compétences plutôt que d’un savoir mesurable ; reposer sur l’auto-évaluation ou l’évaluation
par les pairs, pour maintenir ainsi le principe d’égalité et le refus d’une hiérarchisation trop
marquée entre les participants. Dans cette optique, l’outil nommé « portfolio » semble être le
plus indiqué pour accompagner les démarches d’évaluation des compétences acquises dans le
cadre de l’éducation non-formelle. Un portfolio est un outil qui permet à son possesseur de
prendre du recul sur son parcours et ses expériences. Il permet de les compiler, de les analyser
pour ainsi être à même de déceler ce que chacune d’entre elles a appris et apporté en termes
de compétences. Le portfolio permet de donner appui à une démarche d’évaluation
personnelle de son parcours, en proposant des outils d’analyse du type tableaux, référentiels
de compétences, etc.
Cette reconnaissance se construit aujourd’hui avec des outils précis, qui bénéficient
pour beaucoup d’entre eux du soutien institutionnel européen. L’Europe a ainsi engagé une
large réflexion sur la définition d’un référentiel des neuf compétences clefs de l’apprentissage
tout au long de la vie, et a également mis en place un modèle de CV dont elle cherche à
généraliser l’usage, l’Europass, où la déclinaison de compétences prend une place importante.
D’autres programmes ont également été impulsés sous l’égide de l’Europe, notamment le
Youth pass, certificat de participation au programme de service civil volontaire européen,
s’appuyant, pour la description des missions accomplies, sur les neuf compétences clef
évoquées ci-dessus.
Pour conclure reposant sur une démarche volontaire, elle place l’apprenant dans une
situation de meilleure connaissance de lui-même, l’apprend à s’analyser, à faire le point sur
ses aptitudes et ses compétences, tout en l’habituant à prendre des initiatives au sein d’un
groupe et à mesurer leurs impacts. C’est cette démarche de participation qui fait de
l’éducation non-formelle une formidable école de la citoyenneté. L’éducation non-formelle
permet donc tout autant la transmission de savoirs que de savoir-faire et de savoir-être.
Fondée sur l’échange et la libre initiative, ayant pour leitmotiv l’idée de permettre d’ «
apprendre en apprenant », l’éducation non-formelle est un apprentissage de soi et des autres,
aux atouts multiples, qui peut être suivie tout au long de sa vie, et valorisée à différents
niveaux. Elle permet d’acquérir des compétences, de mener des actions innovantes, et en ce
sens, elle est susceptible d’accompagner chaque citoyen dans son devenir civique et
professionnel. Même si les responsables ne sont pas formés.