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PAT H O L O G I E D U B Â T I M E N T

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Bris de carrelages
dans les magasins de grande surface
Les carrelages de magasins de grande surface
sont soumis à des contraintes importantes lors des passages répétés des chariots.
Les angles des carreaux se fissurent et se brisent.
Attention à une mise en service trop rapide du magasin.

Ces sinistres, dont la réfection devait en outre ne pas entra-


ver la poursuite de la vente, se sont alors soldés par des
sommes ayant pu atteindre les cinq millions de francs.

On voit ici tout l’intérêt de connaître la cause de cette


défaillance d’un revêtement de sol réputé pour son inaltéra-
bilité et sa longévité dans les emplois qui lui étaient attribués
jusque-là…

Les angles des carreaux se fissurent


• La zone privilégiée est la jonction de quatre carreaux - on
perçoit déjà là le risque aggravé de déboires si l’on utilise des
carreaux de petites dimensions (10 x 10 au lieu de 30 x 30
par exemple).
• Les fissures, ainsi que le montre le croquis 1, affectent cha-
cun d’eux, et se développent à partir de l’angle central en
formant des cercles concentriques de rayon croissant.
• Les éclats, qui apparaissent à la suite, visent particulière-
ment les coins des carreaux.
• Le tout est susceptible de se déclencher dès la première
année qui suit la fin des travaux, et d’atteindre en quelques
mois seulement le niveau d’intolérance de l’exploitant !
Ce type de sinistres apparaît le plus souvent à la jonction Le passage répété de chariots est mis en cause
entre les carreaux, avant de s’étendre plus largement.
• Il y a tout d’abord un tassement du mortier de scellement
des carreaux au droit de ce croisement, point faible du revê-
tement, dû à la charge imposée par le passage des chariots.

L es carreaux céramiques constituent un matériau appré-


cié depuis bien longtemps pour ses qualités esthétiques,
Elle peut atteindre les 500 kg sur le train de roues avant de
l’engin. Rappelons que ce mortier, à base de ciment, doit
avoir de 3 à 5 cm d’épaisseur, selon que sa liaison avec le
mais aussi, pour certains d’entre eux, comme les “grès dallage en béton armé support est directe ou comporte un
cérames fins vitrifiés”, pour leurs capacités de résistance à film plastique de désolidarisation, et qu’il est éventuellement
diverses sollicitations d’usage, tant chimiques que méca- complété par une “barbotine” en surface.
niques. • A la suite, un léger décollement des angles des carreaux
de leur mortier, et la formation, qu’illustre le croquis, de
Ces derniers se présentent sous des formes variées (carrés, petites consoles “courtes”, dans chaque carreau, dont la
rectangles, hexagones…). Leur emploi va du sol d’habita- longueur augmente avec la répétition de ces passages.
tion à ceux des locaux publics, et une utilisation notable est • Enfin, la “cassure” de ces parties de carreau.
née de l’existence des grands magasins modernes. De sur- • La prolongation du phénomène peut engendrer en dernier
face souvent élevée (jusqu’à 10 000 m2 ou plus), ces sols lieu de légères dénivelées entre carreaux, génératrices
subissent des efforts ponctuels importants et répétés, du d’éclats superficiels par les chocs des “bandages” des roues
fait de conditions de service sévères, et notamment de la métalliques des chariots qui ne possèdent pas toujours des
circulation permanente de chariots automoteurs destinés au garnitures pneumatiques.
transport des marchandises dans les rayonnages de pré-
sentation. Quelle est alors l’origine de ce tassement ?
1. Ce peut être d’abord un problème affectant la constitution
Ainsi ont été relevés depuis la fin de la décennie soixante-dix, même du mortier, notamment un sous-dosage important en
dans des “super” ou ”hyper-marchés”, un certain nombre de ciment, ou encore, mais de manière plus exceptionnelle, un
cas de fissurations et d’éclatements plus ou moins graves phénomène de “grillage” lors de la réalisation. Cependant,
de tels carreaux. L’aspect dégradé et la gêne provoquées à ces cas de figure restent relativement rares.
l’exploitation ont conduit les propriétaires à demander la
réfection totale du revêtement au titre de la responsabilité 2. Dans le cas courant, les analyses in situ révèlent des dis-
légale du constructeur. torsions de la densité du mortier, caractéristiques d’une
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En conclusion, le “sinistre” que nous venons de décrire se
présente le plus souvent comme la suite immédiate de
Exemples de fissuration deux défauts d’exécution sur chantier, parfaitement évi-
et d’éclatement tables, qui seraient sans effet dans le cas de sols à simple
circulation piétonne, mais qui, dans le cas de sols de gran-
de étendue et fortement sollicités, sont en mesure de pro-
voquer des dégâts dont la réparation est d’un coût sans
Joint rapport avec la gravité de la faute en elle-même…
ciment
A

La leçon qui s’en dégage est qu’il y a une “échelle”


Fissures des difficultés dans les travaux, même s’agissant de
Fissure a “second œuvre”. Tout entrepreneur qualifié se doit de
les connaître et de les prendre en considération avant
l’ouverture de son chantier, afin d’alerter les exécu-
tants sur les soins particuliers qui leur incombent.
A

Les carreaux céramiques se distinguent :


• Par leur porosité à l’eau.
Éclat • Par leur qualité “bon choix” ou “choix industriel”.
Nota : les deux produits répondent aux normes euro-
péennes, le second n’ayant que des défauts d’as-
pect.
• Par leur mode de pose :
Tassement - “traditionnel” au mortier de ciment,

ÀÀÀÀÀ
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- collés à l’aide de produits prêts à l’emploi.
Fissure a Éclat
Le choix d’un type de carreaux en fonction du

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local est facilité par le classement UPEC :
U comme usure à la marche,
P comme poinçonnement aux charges,
E comme comportement à l’eau,
C comme résistance aux agents chimiques.
Coupe AA Un sol de grand magasin requiert U4 P4 E3 C2 (l’in-
Mortier de pose
dice 4 correspondant à la performance maximale).

compacité irrégulière, elle-même conséquence directe d’un


serrage non homogène de ce mortier.

En effet, l’un des éléments primordiaux d’une “bonne” pose


réside dans l’efficacité et la régularité du “damage” du mor-
tier avant pose des carreaux, puis du “battage” de ceux-ci
lors de leur mise en place.

Des essais ont ainsi été réalisés par la Société française de


céramique, consistant en des “roulages” intensifs sur des
échantillons de carreaux posés traditionnellement. Ils ont
bien mis en évidence l’importance capitale de ces deux cri-
tères dans la survenance des bris de carreaux.

Ce “battage” des carreaux peut s’effectuer manuellement ou


à l’aide d’une machine “à battre”, indispensable précisément
dans le cas des grandes surfaces. Mais encore faut-il mener
l’opération avec tout le soin voulu…
9, boulevard Malesherbes
Si l’une ou l’autre de ces phases d’exécution ne comporte 75008 Paris
pas la rigueur nécessaire, on s’expose à voir apparaître rapi-
dement les désordres.

Il convient toutefois de souligner l’incidence parfois redou- 114, avenue Émile Zola
Michel HOUEIX

table de contraintes d’origine commerciale, telles l’exiguïté 75739 Paris Cedex 15


des délais dont disposent les carreleurs, ou, plus encore,
une mise en service prématurée de l’ouvrage. R EPRODUCTION INTERDITE SANS AUTORISATION DES ÉDITEURS

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