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Mots-clés: Filière coton, VAR non contraint, Causalité au sens de Granger, Fonction de réponse
impulsionnelle, Décomposition de la variance de l'erreur de prévision.
Mai 2010
1
Auteur: Macroéconomiste à la Direction de la Prévision et des Analyses Macroéconomiques, Ministère de
l'Economie et des Finances du Burkina Faso, Email:seb_ahmed79@yahoo.fr ou seb.ahmed@gmail.com
i
RESUME
La crise de la filière coton Burkinabè dont les causes seraient d’origine externe (perte de
compétitivité liée à la forte dépréciation du dollar US par rapport à l’Euro, crise énergétique et
crise économique mondiale, caprices climatiques) et interne (prix aux producteurs non incitatif,
perte de confiance entre producteurs et sociétés cotonnières, etc.) mobilise aujourd’hui les
différents acteurs (gouvernement, partenaires financiers et techniques, les autres acteurs directs)
sur la recherche des solutions diligentes pour la relance du sous-secteur coton.
En procédant par une approche empirique via une modélisation VAR non contraint, avec comme
variables exogènes le cours mondial du coton et le prix d’exportation de coton fibre et comme
variables endogènes le prix bord champ du coton et le volume de production du coton graine et
du maïs, nous avons pu déceler quelques goulots d’étranglement potentiels pouvant entraver
l’essor de la filière. L’analyse des résultats issus des fonctions de réponses impulsionnelles, de
la décomposition de la variance de l’erreur de prévision et du test de causalité au sens de Granger
a montré que le caractère non incitatif du prix aux producteurs, en partie imputable à son
mécanisme de détermination, serait le “ parasite” qui mine la filière. Ainsi, les efforts des
principaux acteurs de la filière, avec en tête le gouvernement et les sociétés cotonnières devraient
s’orienter vers l’amélioration du revenu des producteurs à travers l’allégement de leurs charges
d’exploitation (en intrants surtout) et l’administration de prix incitatif en référence au 210
FCFA/Kg appliqué lors de la campagne 2004-2005 et qui a fait du Burkina Faso le premier
producteur de coton en Afrique.
ABSTRACT
Burkina Faso cotton sector crisis whose the cause are mostly external (loss of competitiveness
due to the sharp depreciation of U.S. dollar against the Euro, energy crisis and global economic
crisis, climatic hazards) and internal (non incentive producer price, loss of trust between
producers and cotton companies, etc..) have been mobilized different actors (government,
financial and technical partners, other direct stakeholders) on the diligent search for solutions to
revive the cotton sub-sector.
By using an empirical modeling unconstrained VAR process with exogenous variables as the
world price of cotton and the export price of cotton fiber and endogenous variables as farm gate
price of cotton and the volume of cotton seed and corn production, we were able to identify some
potential bottlenecks that may hamper the growth of the sector. By analyzing the results
through the impulse response functions, the variance decomposition of forecast error and
Granger causality test, we has discovered that the non-price incentives to producers, in part due
to its determination mechanism, would be the "parasite" that undermines the sub-sector.
Thus, the efforts of key stakeholders of the sector, led by the government and cotton companies
should be steered towards improving the income of farmers through the reduction of their
exploitation costs (mainly inputs like fertilizers) and setting incentive pricing by referring to at
least 210 FCFA / kg, which was applied in the 2004-2005 cotton season.
ii
INTRODUCTION
Au Burkina Faso, le coton a joué un rôle crucial dans les récentes performances économiques.
La production du coton occupe environ 250 000 ménages, prêt de trois millions de burkinabè
doivent directement ou indirectement leur existence à la production du coton et une personne sur
six tire son revenu de la culture du coton (world Bank2, 2009).
Le Burkina Faso tire 50 à 65% de ses recettes d’exportations du coton. Au cours de la dernière
décennie, la production de coton a augmenté de 10% en moyenne annuelle, positionnant ainsi le
Burkina Faso au 1er rang des producteurs de coton en Afrique subsaharienne, avec un record de
751 000 tonnes de coton graine à la compagne 2005-2006. Sur la base des données des Enquêtes
Permanentes (EP 1994, 1998 et 2003), les ménages coton-culteurs font partie de la catégorie de
population qui ont le niveau de consommation par tête satisfaisant et ils arrivent plus ou moins à
satisfaire les autres besoins sociaux : santé et éducation (Sandrine M.S et al, 2008). La
proportion d’agriculteurs de coton pauvre3 a baissé, passant de 62,1% en 1994 à 46,8% en 2003,
soit une baisse de 15,3 points de pourcentage, contre 6,9 points au niveau des autres agriculteurs
et 8,3 points au niveau national (Sandrine M.S et al, 2008). La contribution du coton à la
croissance du PIB, approximée par la production agricole de rente, est passée de 0,36 point en
moyenne sur 2000-2005 à – 0,07 point sur 2006-2008.
Cependant, malgré les importantes reformes entreprises, le secteur est confronté à d’énormes
difficultés dues prioritairement à la baisse du cours mondial du coton et à l’appréciation du franc
CFA par rapport au dollar US. Le taux de change effectif réel du Burkina est dans une posture de
surévaluation depuis 2003. Ainsi, les récentes contreperformances du sous-secteur coton sont en
grande partie due à l’appréciation de l’euro par rapport au dollar US (IMF, 2007). En plus,
l’absence de mécanisme d’arrimage réel du prix bord-champ au cours international crée un effet
d’éviction des opportunités de financement en défaveur des sociétés cotonnières (world Bank,
2009).
Au-delà de ces difficultés liées à l’évolution du marché international (baisse du prix mondial
du coton et la hausse du prix des intrants chimiques liée en partie à la hausse du prix du
pétrole), la filière coton reste confrontée à des insuffisances de nature interne qui affectent sa
compétitivité. En effet, sous l’angle structurel, le sous-secteur est confronté à une stagnation de
la productivité et à un déficit du modèle d’intégration de la filière. Les filières cotonnières des
pays de la zone CFA se sont constituées historiquement autour de monopoles publics dont
2
Country Economic Memorandum, World Bank, july 2009
3
La ligne de pauvreté retenue dans l’étude est de 53200 FCFA/an
1
l’efficacité est remise en cause et la pérennité financière aujourd’hui menacée (Sandrine M.S et
al, 2008). Au niveau de la productivité, la faiblesse des rendements constitue l’un des
principaux facteurs de contre-performance de la filière. Ainsi, pendant que le rendement
potentiel d’une exploitation bien équipée est de l’ordre de 02 tonnes/ha, la moyenne nationale
effective est de l’ordre de 01 tonne/ha depuis les années 1980 (World Bank, 2009).
A travers cet article, nous nous proposons de déceler, par une approche empirique, les
principales sources de la contreperformance de la filière coton au cours des cinq (05) dernières
années au Burkina Faso et de proposer des mesures susceptibles de relancer la filière. Il s’agira
de lever le voile sur les hypothèses développées ça et là par les acteurs du sous-secteur pour
justifier la crise du sous-secteur qui est matérialisée entre autres par la baisse vertigineuse de la
production de coton graine depuis 2006: (i) la forte volatilité du cours mondial du coton, (ii) le
prix aux producteurs non incitatif et (iii) l’entrée en concurrence d’une autre spéculation plus
rentable qu’est le maïs.
La portée de cette recherche est d’autant plus opportune dans la mesure où la culture du coton est
plus une activité de stabilité sociale qu’économique. De ce fait, une crise du sous-secteur
éroderait les efforts de croissance et de réduction de la pauvreté engrangée au cours de la
dernière décennie et pourrait entretenir des crises d’ordre social aux conséquences difficilement
maîtrisables (plus d’un sixième de la population tire son revenu du coton).
Le reste de l’article est organisé comme suit : Les deuxième et troisième parties décrivent
respectivement les récentes performances et les éléments de contreperformances du sous-
secteur coton. La quatrième partie déroule la méthodologie et définit les variables. Avant de
décliner les recommandations de politiques et la conclusion dans la dernière et sixième partie,
la cinquième partie expose d’abord les résultats empiriques issus de nos analyses.
Sur la période 1995-2006, la superficie exploitée a accru à un rythme annuel moyen de 11,8%
avec un record de 654.100 ha en 20054. Une superficie annuelle moyenne de 380.900 ha a été
exploitée contre 158.800 ha sur la période 1985-1995.
4
Lire l’année t pour la campagne agricole t/t+1
2
Graphique 1: Evolution des superficies exploitées et de la production de coton
Source : IAP/DPAM
La production a également suivi la même dynamique que les superficies exploitées. Elle s’est
accrue à un rythme annuel moyen de 13% sur la période 1995-2006 avec une production record
de 751.000 tonnes en 2005. La production moyenne sur la période a été de 404.000 tonnes contre
151.800 tonnes sur la période 1985-1995. Par contre la production a baissé en rythme annuel
moyen de 7,2% sur la période 2006-2009.
Les recettes issues des exportations du coton ont représenté en moyenne 55,6% des recettes
totales sur la période 1995-2006 et de 46,5% sur 2006-2009, avec un record de 65,2% en 2006,
soit 200,6 milliards de F CFA.
Source : IAP/DPAM
3
II. CONTRE-PERFORMANCE ET DEFIS DU SECTEUR COTON
Des signes de contre-performance ont été revelés depuis 2006 par une baisse globale des
superficies exploitées de 25,4% sur la période 2006 à 2009. Ces signes se sont également révélés
au niveau de la production dont la croissance a baissé à un rythme annuel moyen de 8,5% et une
croissance globale de 30,7%. La situation est similaire au niveau des recettes d’exportation qui
ont baissé globalement de 49% de 2006-2008. Cette baisse montre que le niveau de production
de coton est fortement lié à la superficie cultivée.
L’analyse d’une longue série des rendements montre qu’ils ont progressé seulement de 9,7%
(passant de 0,83 t/ha à 0,91 t/ha de coton graine) entre 1980 et 2009 alors qu’ils ont quasiment
doublé entre 1960 et 1980 ( MEF,2007). A l’instar des autres pays de l’Afrique de l’Ouest, la
moyenne des rendements au Burkina Faso demeure nettement en deçà de la moyenne mondiale.
A titre illustratif, sur la période 1980-2004, les rendements ont accru de 102% en Chine, 111%
aux USA, 173% en Inde de 126% au Pakistan, de 529,3% au Brésil et seulement de 44% au
Burkina Faso. Le rendement de coton graine est resté tendanciellement constant à 1 t/ha contre
un rendement potentiel de 2 t/ha (MEFm, 2007).
Source : IAP/DPAM
A en croire les acteurs du sous-secteur coton, la tendance ces dernières années est au
détournement des producteurs au profit de la culture du maïs, qui s’avère de plus en plus rentable
que le coton. Les intrants (engrais et pesticides surtout) initialement destinés au coton sont
détournés au profit de la culture du maïs. Ce comportement rationnel des producteurs qui
consiste à réduire ou à abandonner le coton au profit du maïs est qualifié aujourd’hui par les
sociétés cotonnières de risque potentiel pour la viabilité de la filière coton. Cette inquiétude
semble se confirmer depuis 2006, avec un écart entre la production du coton et de maïs de 42,6%
en 2009 contre 3,1% en 2005. La crise actuelle (en 2010) au sein de l’Union Nationale des
4
Producteurs du Coton Burkinabé (UNPCB) serait née de l’initiative d’organisation
professionnelle de la filière maïs qui lui procurerait plus de dynamisme, lequel dynamisme
amplifierait les ménaces pour la filière coton. Les caprices climatiques identifiés également
comme un facteur déterminant de la baisse de la production du coton ne semble pas
convaincants. En effet, en se référant à l’année 2008 qui a enregistré une pluviométrie
exceptionnellement abondante, cela n’a pas permis une importante hausse de la production du
coton, tandis que les autres spéculations agricoles comme le maïs ont connu un pic (Cf. graph 4).
Selon le Rapport Economique Pays 2009 de la Banque Mondiale, les risques de sécheresse ne
semblent pas avoir d’impact sur la production du coton au Burkina Faso. Les sécheresses, dans
l’ensemble, auraient eu un impact plus systémique et périodique sur la production des aliments
de base que sur le coton (World Bank, 2009).
5
Graphique 5: Evolution comparée des différents prix du coton
Source : IAP/DPAM
Source : IAP/DPAM
L’estimation d’un petit modèle de type Log-Linéaire permet de confirmer le caractère très
déterminant du prix au producteur dans la production de coton graine au Burkina Faso avec une
5
r mesure le coefficient de corrélation linéaire entre deux variables
6
élasticité6 de 1,45. Cependant le prix international et le prix à l’exportation de coton fibre
n’influencent pas les producteurs Burkinabè. En d’autre terme, le gouvernement devrait cibler le
prix aux producteurs comme sa principale variable de politique dans ses mesures de relance de
la filière. La robustesse de cette recommandation serait confirmée plus loin par d’autres analyses
économétriques beaucoup plus fines.
Sur la période 1973-2008, la fibre du coton a enregistré son pic en 1995 avec 98,30 cents/pound
et son cours le plus bas en 2001 avec 48 cents/pound. Le prix a plus que quadruplé sur la période
1960-1985 avec une augmentation moyenne de 4,6% contre 2,7% en 1986-2008 (Cf. graphique
7). Une importante partie de la tendance baissière du cours mondial serait entretenue par les
soutiens multiformes consentis par les gouvernements de certains pays (USA, Europe, Chine…)
à leurs producteurs. Lesquels soutiens constituent des facteurs de distorsion des principes du
marché et représentent des germes de déficit de compétitivité pour le coton africain. Les résultats
des simulations de certains travaux révèlent une hausse des cours de l’ordre de 3% à 40% en cas
de suppression de ces différentes formes de subvention (MEF, 2007).
La variation des termes de l’échange a été en grande partie expliquée par le prix du coton. Le
prix d’exportation de coton fibre a été également en grande partie responsable de la variation du
prix agrégé à l’exportation, soit 80% en moyenne sur la période 2000-2006 (Cf. graph7). Sa part
L’appréciation de l’euro par rapport au dollar pénalise plus la compétitivité du Burkina Faso par
rapport à la plupart des autres pays africains producteurs de coton dont la monnaie n’est pas
directement arrimée à l’euro. Les deux événements d’ajustement monétaire que sont la
dévaluation du FCFA en 1994 et l’effectivité de la mutation du FF à l’euro en 2000 se sont
répercutés assez négativement sur l’équilibre extérieur du Burkina via la baisse des recettes
d’exportations du coton (Cf. graphique 8).
La dépréciation du FCFA opérée en 1994 a induit une hausse des recettes d’exportations du
coton jusqu’en 2006 (Cf. graph 8). La baisse de recettes d’exportation enregistrée depuis 2006
est la résultante de plusieurs chocs de nature endogène et exogène : baisse de la production via
une baisse des superficies exploitées entretenue en partie par la baisse du prix bord champ du
coton, la forte volatilité défavorable des cours internationaux des produits de base, l’appréciation
de l’Euro/USD depuis 2002(Cf. graph 8 et 9).
Graphique 9: Evolution des recettes d’exportation de coton (% PIB) et le taux de change effectif réel (lire TCER à
gauche et recettes exportations à droite)
8
L’estimation des 30% de dépréciation du dollar US par rapport à l’euro depuis 2002 aurait
induit des pertes de profits des sociétés cotonnières de l’ordre de 45 milliards de FCFA, soit
1,5% du PIB (IMF, 2007). Le débat sur la structure jugé inapproprié du TCER au Burkina Faso
se révèle assez pertinent avec l’analyse de la compétitivité du secteur coton. Aussi, la hausse du
cours mondial du pétrole amorcée également depuis 2002 serait en partie responsable de la
contreperformance de la filière à travers la dégradation des résultats des sociétés cotonnières (Cf.
graph 10).
9
d’industrialisation (huileries, savonneries), même si la compétitivité de ces dernières reste assez
problématique.
En termes de création de richesse, le secteur coton (approché ici au sous secteur agriculture de
rente) a contribué négativement (-0,07 point de pourcentage ) à la croissance du PIB réel qui a
été de 4,5% en moyenne sur la période 2006-2008 contre une contribution de 0,36 point de
pourcentage sur la sous-période 2000-2005 (5,6% de croissance moyenne du PIB réel). Par
contre sur la même sous-période 2006-2008, les autres sous-secteurs ont enregistré des
contributions substantielles : Industries extractives (1,38 point), Télécom (0,22 point) et Elevage
(0,34 point). Depuis 2006, on assiste à une inversion de la tendance au profit du secteur des BTP
(0,48 point de pourcentage) et des Industries extractives (1,38 point de pourcentage).
10
Graphique 12: Contribution moyenne de quelques sous-secteurs à la croissance du PIB (en %)
La quasi-totalité des travaux empiriques sur le lien entre la production du coton et la réduction
de la pauvreté a abouti à des résultats assez mitigés. L’analyse des données relatives
strictement aux coton-culteurs montre une baisse de la proportion de pauvres (62,1% en 1994,
58,2% en 1998 et 47,2% en 2003). Cependant, l’analyse selon les zones de production ne
traduit pas une baisse nette de la proportion de pauvres dans les zones cotonnières (Cf. graph
13). La baisse de l’incidence entre 2003-2007 est également perceptible chez les producteurs
de coton lorsque l’analyse est faite selon l’approche monétaire, mais mitigée selon l’approche
subjective, c'est-à-dire selon la précarité alimentaire (MEF, 2010). L’analyse par l’approche
simulation de chocs révèle qu’une augmentation de 25% du prix du coton aurait pour
conséquence une diminution du taux de pauvreté des coton-culteurs de l’ordre de 9% à court
terme et de l2,6% à long terme. Au niveau national, l`effet est moindre: l,5% à court terme et
de 2,l% à long terme (Sandrine M.S. et al, 2008).
Source : données extraites de l’étude : « Coton et pauvreté en Afrique de l’Ouest : Analyse comparée des conditions
de vie des ménages au Mali et au Burkina Faso », juin 2008.
11
La littérature théorique nous apprend que plusieurs travaux ont consisté à analyser les
déterminants de la fonction d’offre, notamment la sensibilité de la production face aux prix et
à d’autres facteurs. Pour Streeten (1987), les agriculteurs des pays en développement sont
assez sensibles aux comportements des prix et que la production sera élevée si l’espérance de
gain est importante. Outre le prix, Binswanger (1989) tout comme Bond (1983) et Chebbi
(2005) réaffirment l’importance d’autres facteurs comme l’investissement public, les
infrastructures et le crédit dans la détermination de la production agricole.
Empiriquement, Pégatienan (1994) en estimant des fonctions d’offre des produits agricoles a
conclu que le prix relatif, les termes de l’échange et le taux de change réel affectent les
performances du secteur agricole, et de ce fait, l’Etat devrait donner la priorité à une bonne
politique des prix. Nerlove (1956) à montré dans ses travaux que les prix déterminent
largement la décision des paysans d’augmenter ou de réduire les superficies à cultiver. En
effet, les paysans réagissent positivement aux prix sur la base des prix antérieurs et des prix
espérés qui eux-mêmes dépendent des prix passés. Kama et Epplin (1989) ont montré dans
leur article, l’impact des prix sur l’offre de coton en Côte d’Ivoire en utilisant le modèle de
Nerlove. Ils ont conclu que les paysans réagissent rationnellement aux incitations des prix de
l’office d’encadrement et de commercialisation du coton.
Pour ce qui est de l’éternel débat sur les subventions agricoles des pays industrialisés, CCIC
(2003) a montré qu’une suppression des subventions améliore de 15% le prix international de
coton. Pour Goreux (2004) cette amélioration est de 12% et de 2,8% pour Tokarick (2003).
Nous utilisons des données secondaires annuelles de 1985 à 2009 pour analyser les causes des
contreperformances actuelles de la filière coton au Burkina Faso. Sur la base des connaissances
factuelles des principaux acteurs de la filière et des travaux de recherche développés sur la
question, nous avons retenu cinq (05) variables. Il s’agit du cours international du coton [l’indice
A de Liverpool], le prix à l’exportation de coton fibre, le prix aux producteurs [le prix du coton
graine], le volume de production du coton graine et du maïs. Les statistiques de l’indice A de
Liverpool sont extraites de la base de données IFS du FMI et celles relatives aux 4 autres
variables sont tirées de la base de données de la direction de la prévision et des analyses
macroéconomiques (IAP/DPAM).
Le cours international du coton (ILP) est sensé représenter la locomotive des deux autres prix (le
prix à l’exportation et le prix bord champ). En effet, le prix d’exportation de coton fibre (PEF),
négocié entre les sociétés cotonnières et les acheteurs est en partie indexé aux cours mondial. En
guise d’illustration, la remontée actuelle du cours mondial du coton a permis aux sociétés
cotonnières de négocier des prix d’exportation assez intéressant (à plus de 830 F CFA/Kg contre
une prévision de 605 F CFA/Kg en début de campagne).
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Logiquement, le prix d’achat du coton aux producteurs (PP) devrait être négocié entre les
sociétés cotonnières et l’Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina (UNPCB), ce qui
permettrait aux producteurs de tirer profit de toute embellie sur le cours mondiale. Alors que
l’approche qui consiste à déterminer le prix aux producteurs à partir d’une formule
mathématique ne semble pas tenir compte suffisamment de cette logique du marché (Cf. graph
5).
La production du coton graine (PCG) qui est considérée de facto par tous les acteurs du sous-
secteur (producteurs, sociétés cotonnières, Etat, etc.) comme le principal indicateur de la
performance est déterminée en grande partie par le prix bord champ (Cf. graph 6). Cette relation
a été également prouvée en Côte d’Ivoire (Diakité, 2007). Cette posture est fortement défendue
par les producteurs, par contre les sociétés cotonnières identifient la pluviométrie, la perte de
confiance et le détournement des intrants comme les potentiels rétracteurs de la production.
Pour les producteurs, le prix non incitatif du coton a instauré depuis 2006, une rude compétition
entre la production du maïs (PM) et celle du coton (Cf. graph 4), entrainant ainsi le
détournement des facteurs de productions (intrants, superficies, équipements, etc.) au profit du
maïs.
Les travaux empiriques sur l’analyse des politiques agricoles ont été généralement développés à
partir des modèles d'équilibre général calculable et des modèles d'équilibre partiel. C’est ainsi que
Shepherd (2004) de Goreux (2003) ont utilisé un modèle VAR standard pour évaluer l'effet d'une
réduction des seules subventions américaines sur le prix mondial du coton. Traoré (2006) a
également répliqué cette même étude en utilisant un modèle VAR de type Bayésien.
Pour ce qui nous concerne, nous renouons une modélisation VAR non contraint pour analyser les
sources des contreperformances actuelles de la filière coton au Burkina Faso.
Le modèle VAR à k variables et p retards s’écrit sous la forme matricielle et semi matricielle :
p
Yt i Yt i t
i 1 .
(1)
Avec Y le vecteur (kx1) des variables, le vecteur (kx1) des constantes, la matrice (kxk) des
coefficients à estimer et le terme d’erreur.
13
Avant de passer aux estimations proprement dites de notre VAR, les critères d’information
d’Ahaike (AIC), de Schwarz (SC), et de Hannan-Quinn (HQ) seront employés pour
déterminer l’ordre de retards. L’analyse des fonctions de réponses impulsionnelles permettra
d’identifier le sens des impacts et la décomposition de la variance de l’erreur de prévision des
variables endogènes du système pour mesurer le degré de sensibilité des éventuels impacts
transmis par les chocs exogènes. Enfin le test de causalité au sens de Granger viendra explorer
les relations causales entre les différents prix et la production.
L’analyse des caractéristiques de distribution montre que les variables suivent toutes des lois
normales et log-normales sur la période 1985-2009. Le prix Liverpool a enregistré un niveau
moyen de 65 US cents/pound, le prix d’exportation de coton fibre de 582,6 FCFA/Kg, le prix
aux producteurs de 144,10 FCFA/Kg, 306.000 tonnes de coton et 446.000 tonnes de maïs ont
été produites en moyenne. Au cours des vingt cinq (25) dernières années, le prix au
producteur a connu une volatilité de l’ordre de 57% contre 36% pour le prix de coton fibre et
19% pour le cours mondial (Cf. tableau N°1 en annexe).
En modélisation VAR, les résultats sont très sensibles à l'ordre des variables. L'approche
théorique exige que les variables soient ordonnées de la plus exogène à la plus endogène. De ce
fait, l’ordre retenu dans cette analyse se présente comme suit : prix mondial Liverpool du
coton (ILP), prix d’exportation de coton fibre (PEF), prix aux producteurs du coton (PP),
production du coton graine (PCG) et production du maïs (PM).
Sur la base des cinq critères d’information fréquemment utilisés : Ahaike (AIC), Schwarz
(SC), Hannan-Quinn (HQ), LR test statistique séquentiel modifié (LR) et prédiction finale des
erreurs (FPE), l’ordre de retard qui minimise simultanément la valeur des cinq critères est 01
(en commençant par l’ordre 0 à cause de la présence de variables exogènes). Ceci est valable
7
Théoriquement des séries sont coïntegrées si et seulement si : (i) les séries sont intégrées de même ordre d et (ii)
une combinaison linéaire de ces séries permet de se ramener à une série d’ordre d’intégration inferieur à d
(Bourbonnais, 2007)
14
pour une simulation avec un ordre retard maximal de 02 ou 03 (Cf. tableau N°4 et 5 en
annexe).
Etant donné que nous sommes dans le cas d’une modélisation VAR, les coefficients issus de
l’estimation n’ont pas de sens économique (exemple : les élasticités). Toutefois, les résultats de
l’estimation révèlent que toutes les variables sont individuellement significatives à un degré de
confiance de 95%. Pour ce faire, nos analyses vont porter sur les résultats issus des fonctions
de réponse impulsionnelle et de la décomposition de la variance de l’erreur de prévision.
L’analyse des fonctions de réponse permet de mesuser la réaction inter-temporelle des variables
endogènes (production de coton et de maïs et prix du coton graine) consécutives à des chocs sur
les prix. La forte détermination de la production du coton par le prix aux producteurs, identifiée
par l’analyse des coefficients de corrélation est confirmée car une hausse du prix bord champ
entraîne une hausse de la production. La décomposition de la variance des erreurs montre que la
contribution du prix aux producteurs à la production est plus que proportionnelle, car une hausse
du prix de 2 écartypes (20%) entraîne une hausse de la production de plus de 27%. Par contre, la
hausse du prix international et du prix d’exportation de coton fibre n’a quasiment pas d’influence
sur la production du coton, leur contribution étant estimée à moins de 1%.
Cette situation pourrait s’expliquer par le fait que la dynamique du prix du coton graine ne
reflète pas celle du cours mondial, car une hausse du prix mondial de 2 écartypes (30%) entraîne
une hausse du prix aux producteurs de moins de 8.0%. Toutefois, il faut noter qu’une hausse du
prix d’exportation du coton fibre de 2 écartypes (36%) entraine une hausse du prix aux
producteurs de 32% à l’année t et de plus de 54% à l’année t+1. Cette répercussion des prix
s’expliquerait par la distribution des ristournes aux producteurs quand la réalisation du prix
d’exportation est supérieure au prix prévu (pour la campagne 2009, les producteurs bénéficieront
d’une ristourne de 7 FCFA/Kg pour un prix de coton fibre négocié à plus de 800 FCFA/Kg
contre une prévision de 605 FCFA/Kg en début de campagne). La forte influence relevée à
l’année t+1 serait due aux comportements d’anticipation adaptative des producteurs.
L’estimation des élasticités du modèle ci-dessous confirme l’effet des différents prix sur la
production de coton.
Il faut noter que le prix aux producteurs de coton est déterminé en début de campagne au
Burkina Faso par un mécanisme de calcul mathématique qui semblerait plus défavorable aux
producteurs. Cependant, le mécanisme de marchandage/négociation pratiqué dans les autres pays
15
producteurs de coton de la sous-région aboutit à des prix meilleurs que ceux pratiqués au
Burkina Faso.
Graphique 14: Réponses de variables endogènes (production de coton, de maïs et prix aux producteurs) à un
choc sur les variables exogènes (prix Liverpool et prix exportation du coton), 1985-2009 (pourcentage,
spécification VAR(1), données annuelles)
Response to Cholesky One S.D. Innov ations ± 2 S.E.
Response of LOG(ILP) to LOG(ILP) Response of LOG(ILP) to LOG(PEF) Respons e of LOG(ILP) to LOG(PP) Respons e of LOG(ILP) to LOG(PCG) Response of LOG(ILP) to LOG(PM)
.2 .2 .2 .2 .2
.1 .1 .1 .1 .1
.0 .0 .0 .0 .0
Response of LOG(PEF) to LOG(ILP) Response of LOG(PEF) to LOG(PEF) Res ponse of LOG(PEF) to LOG(PP) Response of LOG(PEF) to LOG(PCG) Response of LOG(PEF) to LOG(PM)
.3 .3 .3 .3 .3
.2 .2 .2 .2 .2
.1 .1 .1 .1 .1
.0 .0 .0 .0 .0
Response of LOG(PP) to LOG(ILP) Response of LOG(PP) to LOG(PEF) Response of LOG(PP) to LOG(PP) Response of LOG(PP) to LOG(PCG) Response of LOG(PP) to LOG(PM)
.2 .2 .2 .2 .2
.1 .1 .1 .1 .1
.0 .0 .0 .0 .0
Response of LOG(PCG) to LOG(ILP) Response of LOG(PCG) to LOG(PEF) Response of LOG(PCG) to LOG(PP) Response of LOG(PCG) to LOG(PCG) Response of LOG(PCG) to LOG(PM)
.3 .3 .3 .3 .3
.2 .2 .2 .2 .2
.1 .1 .1 .1 .1
.0 .0 .0 .0 .0
Response of LOG(PM) to LOG(ILP) Response of LOG(PM) to LOG(PEF) Response of LOG(PM) to LOG(PP) Response of LOG(PM) to LOG(PCG) Response of LOG(PM) to LOG(PM)
.4 .4 .4 .4 .4
.2 .2 .2 .2 .2
.0 .0 .0 .0 .0
Contrairement aux producteurs qui ne bénéficieraient pas des fluctuations du cours mondial du
coton (la répercussion du cours mondial sur le prix aux producteurs), les sociétés cotonnières
pourraient en tirer profit, car le cours mondial contribuerait pour plus de 22% à la détermination
du prix d’exportation de coton fibre. En guise d’illustration, l’embellie actuelle du cours mondial
16
de coton, amorcée depuis le deuxième semestre 2009, a induit une hausse du prix d’exportation
de coton fibre au Burkina Faso de plus de 40%8 .
Le test de causalité au sens de Granger est utilisé pour peaufiner l’analyse faite à partir des
résultats issus des fonctions de réponse impulsionnelle et la décomposition de la variance de
l’erreur de prévisions.
l’hypothèse nulle ( H 0 : 1 ... r 0 ) est rejetée. Ces hypothèses sont testables avec le test F
standard.
Le détournement de plus en plus des producteurs de coton vers la production de maïs est traduit
empiriquement par le lien de causalité unidirectionnelle entre la production du coton et du maïs
(production de coton vers production de maïs) à un degré de confiance de 94%. Ce canal de
transmission est entretenu par le comportement d’arbitrage du producteur sur la profitabilité
entre ces deux spéculations à partir de la configuration de leur prix bord champ et de leurs
charges d’exploitation, dans la mesure où le prix bord champ du coton cause la production de
maïs à un degré de confiance de 90%.
8
En référence au prix négocié par les sociétés cotonnières au cours du mois d’avril 2010, passant ainsi de 605 FCFA/Kg fixé au
début de la campagne 2009-2010 (en mai 2009) à plus de 830 F CFA/Kg en période d’exportation du coton fibre actuellement
(avril 2010).
17
V. RECOMMANDATION DE POLITIQUES ECONOMIQUES ET CONCLUSION
La filière coton burkinabè est actuellement sur une posture économiquement inconfortable et il y
a un besoin urgent pour le gouvernement et les principaux acteurs d’entreprendre des mesures
pouvant redonner à la filière sa place d’antan dans la contribution à la croissance et à la réduction
de la pauvreté. Pour ce faire, il est impérieux de :
2. Mettre en place un dispositif de sauvetage des producteurs contre les effets des chocs
exogènes liés à la dynamique du marché et aux caprices climatiques. La mise en œuvre de
cette recommandation passe nécessairement par le développement d’un mécanisme d’assurance
climatique, le renforcement du fonds de lissage et la mise en œuvre d’un fonds intrants au profit
des producteurs. A cet effet, l’inscription régulière d’une ligne budgétaire conséquente à mesure
d’assurer efficacement la subvention des fertilisants serait louable.
CONCLUSION
18
La filière coton vit aujourd’hui une crise réelle et profonde menaçant ainsi la contribution du
sous-secteur à la croissance et la survie des producteurs. Le prix bord champ identifié comme le
principal déterminant de la production s’inscrit dans une dynamique baissière et emballe avec lui
la production. Les effets de cette baisse combinés à l’appréciation du taux de change effectif réel
depuis 2000 et la récession de l’économie mondiale amorcée depuis 2008 contribuent fortement
à la contreperformance du sous secteur à travers la perte de compétitivité et des gains à l’échelon
microéconomique et macroéconomique. A ces chocs s’ajoute la concurrence de plus en plus
grandissante entre la fibre du coton et la fibre synthétique au niveau mondial.
Le caractère atypique de la structure des prix (prix bord champ, prix coton fibre et prix mondial)
et la dégradation du climat de confiance entre les principaux acteurs du système coton
constituent les obstacles majeurs à l’émergence de la filière. Les principaux intervenants de la
filière doivent entreprendre des politiques et des reformes à dimension conjoncturelle et
structurelle pour lever les différents goulots d’étranglement.
Le coton africain en général et burkinabè en particulier demeurera une spéculation de survie pour
les producteurs et une source potentielle d’accentuation du déficit budgétaire de l’Etat tant qu’il
est exporté à 99% à l’état fibre.
19
20
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et de Recherches sur le Développement International.
22
ANNEXES
Observations 25 25 25 25 25
Source : Estimation de l’auteur
ILP -2,49 -2,49 - 3,41 -2,77 -4,02*** -5,39*** -3,86** -3,21*** I (1)
PEF -1,56 -1,48 -1,68 -1,68 -5,73*** -5,81*** -5,92*** -7,71*** I (1)
PCG -1,23 -1,26 -3,04 -2,38 -4,07*** -4,07*** -3,51** -3,93** I (1)
23
Tableau 3 : Détermination de l’ordre du VAR par les critères d'information
Retard LR FPE AIC SC HQ
0 NA 3.34e-07 -0.721671 -0.474824 -0.659590
Trace max
statistique statistique
24
LOG(PM) does not Granger Cause LOG(ILP) 24 0.41246 0.5277
LOG(ILP) does not Granger Cause LOG(PM) 0.06537 0.8007
25