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La Revue de médecine interne 38 (2017) 531–538

Disponible en ligne sur

ScienceDirect
www.sciencedirect.com

Mise au point

Myocardites
Myocarditis
G. Hékimian ∗ , A. Combes
Service de réanimation médicale, groupe hospitalier Pitié-Salpétrière, 47–83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France

i n f o a r t i c l e r é s u m é

Historique de l’article : Le diagnostic de myocardite aiguë doit être évoqué en présence de signes d’insuffisance cardiaque récents,
Disponible sur Internet le 2 février 2017 en l’absence de maladie coronarienne ou valvulaire évolutive. Une forme fulminante de la maladie, le plus
souvent en rapport avec une infection par un virus à tropisme cardiaque, tels le Parvovirus B19, le virus
Mot clé : herpès de type 6, les Coxsackies et les adénovirus, doit être envisagée si les premiers signes cliniques
Myocardite sont apparus très récemment (quelques jours), faisant suite à un épisode pseudo-grippal. Dans ce cas,
compte-tenu des risques d’aggravation extrêmement rapide de la maladie et du pronostic péjoratif si
des défaillances viscérales ou un arrêt cardiaque surviennent, le patient doit être pris en charge dans
un centre disposant d’assistance cardiaque. Dans les formes plus progressives, dites aiguës, la prise en
charge associe un traitement conventionnel de l’insuffisance cardiaque et potentiellement un traitement
immunosuppresseur ou immunomodulateur guidé par l’étiologie de la myocardite.
© 2017 Société Nationale Française de Médecine Interne (SNFMI). Publié par Elsevier Masson SAS.
Tous droits réservés.

a b s t r a c t

Keyword: Acute myocarditis must be considered in patients with recent onset of cardiac failure or arrhythmia.
Myocarditis Fulminant myocarditis is a distinct entity characterized by sudden onset of severe congestive heart failure
or cardiogenic shock, usually following a flu-like illness, parvovirus B19, human herpesvirus 6, coxsackie
virus and adenovirus being the most frequently viruses responsible for the disease. In this setting, early
recognition of patients rapidly progressing to refractory cardiac failure and their immediate transfer
to a medical–surgical center experienced in mechanical circulatory support is warranted. Treatment
of acute myocarditis relies on conventional heart failure therapy. Immunosuppression of autoreactive
myocarditis or immuno-stimulants such as interferons for chronic viral myocarditis could be of interest
but their potential therapeutic role requires further investigation.
© 2017 Société Nationale Française de Médecine Interne (SNFMI). Published by Elsevier Masson SAS.
All rights reserved.

1. Introduction d’insuffisance cardiaque. La forme fulminante de la maladie est


définie par une évolution rapide vers l’état de choc cardiogénique.
Les myocardites sont des pathologies définies par la présence Le diagnostic repose sur la présentation clinique, l’IRM cardiaque
d’infiltrats inflammatoires myocardiques associés à une nécrose et la biopsie myocardique. La prise en charge comporte le plus sou-
myocytaire d’origine non ischémique [1]. On distingue selon la vent un traitement conventionnel de l’insuffisance cardiaque, mais
présentation initiale des formes fulminantes, aiguës et chroniques peut aussi nécessiter la mise en place d’une assistance cardiaque
de prises en charge et de pronostics très différents. La myo- dans les formes fulminantes.
cardite aiguë correspond à l’apparition récente de symptômes

2. Épidémiologie

∗ Auteur correspondant. L’incidence exacte des myocardites est difficile à estimer en rai-
Adresse e-mail : guillaume.hekimian@gmail.com (G. Hékimian). son du caractère non spécifique des symptômes, de l’absence de

http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2016.12.022
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recours systématique à la biopsie myocardique et est ainsi pro- l’IL-10 et le TGF␤ [10]. La cicatrice fibreuse résulte de l’équilibre
bablement sous-estimée. Dans les séries autopsiques des morts entre la synthèse de matrice extracellulaire par les fibroblastes
subites du sujet jeune, des signes histologiques de myocardites sont et sa destruction par les métalloprotéases matricielles [11]. Ce
retrouvés dans 10 à 42 % des cas [2], en faisant une des causes processus peut aboutir à une réparation tissulaire complète, à de
principales de mort subite du sujet jeune avec les cardiomyo- la fibrose cicatricielle ou le plus souvent à une combinaison de
pathies hypertrophiques ou dilatées, les anomalies de naissance ces 2 processus, dont dépendra l’étendue de la dysfonction car-
des coronaires, la dysplasie arythmogène du ventricule droit et diaque séquellaire. L’agression myocardique, le plus souvent virale,
les canalopathies [3]. Chez les sujets atteints de cardiomyopathies aboutit donc à des lésions myocytaires à la fois provoquées par
dilatées à coronaires saines inexpliquées, une myocardite est diag- l’agent pathogène et par la réponse immunitaire induite. Ces lésions
nostiquée par biopsie dans approximativement 9 % des cas [4], voire peuvent évoluer vers une cardiomyopathie dilatée jusque dans 30 %
plus dans de séries où l’insuffisance cardiaque est de découverte des cas [12].
récente [5], ce qui suggère que la myocardite est une des causes Selon l’efficacité initiale de la réponse à l’agression et la chronici-
fréquentes de cardiomyopathies dilatées. sation ou non du processus immunitaire, on peut schématiquement
distinguer 2 formes évolutives de myocardites. Dans les formes
3. Physiopathologie fulminantes, le plus souvent virales, on assiste à une altération
brutale et parfois très sévère de la fonction cardiaque suivie en
Trois phases successives de la myocardite virale peuvent être quelques jours d’une récupération le plus souvent sans séquelle,
schématiquement définies. correspondant à l’élimination virale et à la résolution complète
du processus immunitaire. Ces formes sont associées à un bon
3.1. Phase aiguë de l’invasion virale (j0–3) pronostic à long terme. Dans les formes aiguës, l’altération de
la fonction cardiaque est plus progressive et évolue plus sou-
Les virus pénètrent dans les cardiomyocytes par des récep- vent vers l’insuffisance cardiaque. Il est retrouvé histologiquement
teurs spécifiques [6] où ils peuvent induire une nécrose cellulaire une inflammation persistante liée avec le défaut d’élimination
ou une apoptose par l’activation de ses mécanismes de signali- de l’agent infectieux notamment viral [3]. En l’absence de virus
sation. Les premiers effecteurs de la réponse de l’hôte sont les retrouvés, la mise en évidence d’auto-anticorps anti-cœur (notam-
acteurs de la réponse immunitaire innée. Les leucocytes peuvent ment anti-récepteur B1 adrénergique, anti-récepteur muscarinique
reconnaître certains composants microbiens (PAMPs : pathogen M2 à l’acétylcholine, anti-myosine), suggère fortement un pro-
associated molecular patterns) ou certaines molécules relarguées cessus auto-immun, qu’il ait été ou non initié par une infection
par les cellules nécrotiques (DAMPs : danger-associated molecular virale guérie depuis. Ainsi, l’exposition aux TLR des macrophages
patterns, par exemple la myosine) grâce des récepteurs cellulaires de molécules de myosine provenant des dommages myocytaires
(PRR : pattern recognition receptors) dont la famille la plus étu- initialement provoqués par l’agression virale pourrait induire une
diée est celle des Toll-like receptors (TLR). Ces TLR, spécifiques inflammation chronique médiée par les lymphocytes Th17 [13]
d’agents pathogènes, activent des voies de signalisation menant (Fig. 1).
notamment au facteur de transcription NF-␬B et ainsi à la produc-
tion de cytokines pro-inflammatoires comme l’IL-1, l’IL-6, l’IL-12,
le TNF␣, l’interféron de type 1 (␣ et ␤) et ␥ [7]. Ces cytokines 4. Étiologie
pro-inflammatoires, l’activation endothéliale et l’expression de
molécules d’adhésion permettent le recrutement au niveau du site Les myocardites aiguës peuvent être secondaires à une atteinte
d’agression virale des cellules composant l’infiltrat inflammatoire, cardiaque infectieuse, toxique, allergique ou être associées à une
dont les effets sont doubles, à la fois bénéfiques par la destruc- maladie de système (Tableau 1). Les étiologies infectieuses, notam-
tion des agents pathogènes et des cellules nécrotiques, mais aussi ment virales sont de loin les plus fréquentes. Si les virus du
délétères par les dégâts cellulaires collatéraux. L’importante acti- groupe Coxsackie et les adénovirus étaient le plus fréquemment
vation de la sécrétion des cytokines pro-inflammatoires (IL-1, IL-6, en cause jusqu’à la fin des années 1990, les études les plus
TNF␣) est également responsable d’un effet dépresseur propre sur récentes de fragments biopsiques révèlent que ce sont le Parvo-
la fonction contractile myocytaire [8]. virus B19, le virus herpès du groupe 6 et à un moindre degré
le virus de l’hépatite C, le virus Epstein-Barr, le cytomégalovirus,
3.2. Phase subaiguë (j4-14) le virus VIH et les virus grippaux qui sont maintenant les plus
fréquemment en cause [14–17]. Parmi les atteintes toxiques, le
Au processus inflammatoire succède l’immunité adaptative, plus souvent dose-dépendantes, il faut citer l’alcool, les catéchola-
notamment cellulaire, avec l’arrivée des lymphocytes T cyto- mines, la cocaïne, les anthracyclines, certains antirétroviraux (ddI,
toxiques spécifiques et des lymphocytes T helper. Les particules ddC, AZT) et des venins de serpent ou scorpions. Les myocardites
virales sont recyclées par l’appareil de Golgi, puis présentées d’hypersensibilité sont provoquées par une allergie médicamen-
à la surface de la cellule infectée par le complexe majeur teuse et caractérisées par une fièvre, une éruption cutanée, une
d’histocompatibilité de classe 1. Les cellules T spécifiques recon- hyperéosinophilie et des signes d’insuffisance cardiaque. L’analyse
naissant l’antigène viral vont tenter de détruire les cellules infectées histologique du myocarde retrouve un infiltrat lymphocytaire et
par la production de cytokines ou de perforines [9]. Elles contri- éosinophilique pouvant être accompagné par une vascularite non
buent ainsi à la destruction des agents pathogènes et des cellules nécrosante. Les substances classiquement incriminées ont été la
infectées, mais provoquent également la destruction de cardiomyo- méthyldopa, les diurétiques (hydrochlorothiazide, furosémide),
cytes sains. les bêtalactamines (pénicilline et ampicilline), les sulfamides, les
tétracyclines et les antidépresseurs tricycliques, même s’il paraît
3.3. Phase chronique de remodelage et réparation tissulaire extrêmement difficile dans la majorité des cas d’établir une relation
(j15–90) de causalité [18,19]. Il semble que cette entité devrait désormais
être intégrée au syndrome drug rash with eosinophilia and sys-
Le processus de réparation, initié précocement, s’amplifie par la temic symptoms (DRESS) au cours duquel l’atteinte myocardique
suite. Les lymphocytes T régulateurs et les macrophages produisent est probablement sous-estimée. Les principales étiologies en sont
des cytokines d’action anti-inflammatoire et pro-fibrosante dont les antiépileptiques (carbamazépine, lamotrigine, phénobarbital,
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Fig. 1. Hypothèses physiopathologiques concernant les différentes formes de myocardites.

phénytoïne), les sulfamides (sulfasalazine, dapsone et sulfamé- 5.3. Troubles conductifs et les troubles du rythme
thoxazole), l’allopurinol, la minocycline et les antirétroviraux
(abacavir, névirapine) [20]. Les blocs auriculo-ventriculaires de haut degré et les arythmies
Certaines maladies de système peuvent s’accompagner de myo- ventriculaires peuvent être responsables de mort subite, notam-
cardite, dont le lupus érythémateux disséminé, la sclérodermie, les ment du sujet jeune.
vascularites (granulomatose éosinophilique avec polyangéite, gra-
nulomatose avec polyangéite), les dermato-polymyosites. Il faut 5.4. Insuffisance cardiaque chronique
par ailleurs systématiquement rechercher la sarcoïdose. On peut
y associer les myocardites à cellules géantes et certaines myocar- Ces formes correspondent à l’apparition de signes d’insuffisance
dites lymphocytaires non virales, où une atteinte dysimmunitaire cardiaque sur une période de 2 semaines à 3 mois (myocardite
est fortement suspectée [21]. aiguë) ou de plus de 3 mois (forme chronique) sans autre cause
d’insuffisance cardiaque identifiée. Les anomalies ECG peuvent être
multiples et aspécifiques. À l’échographie, il s’associe à la dysfonc-
5. Diagnostic clinique
tion systolique une dilatation ventriculaire gauche, surtout dans les
formes chroniques. La recherche de myocardite est alors effectuée
Les présentations cliniques des myocardiques sont multiples et
dans le bilan de cardiomyopathie dilatée inexpliquée.
il est utile de distinguer les 4 formes suivantes.

6. Échocardiographie
5.1. Douleur thoracique mimant un syndrome coronarien aigu
L’échographie cardiaque est une aide importante à la prise en
Une myocardite peut se présenter sous la forme d’une douleur charge diagnostique des myocardites. On peut opposer les formes
thoracique aiguë avec déviation du segment ST à l’ECG, élévation de fulminantes, où il existe souvent au moment du diagnostic une
la troponine, anomalies segmentaires de la cinétique ventriculaire hypertrophie des parois ventriculaires (en rapport avec l’œdème
gauche et mimer en tous points un infarctus du myocarde. Il s’agit myocardique), alors que le ventricule gauche conserve des dimen-
d’ailleurs d’une des causes fréquentes de tableaux d’infarctus du sions normales, aux formes plus progressives sans hypertrophie
myocarde à coronaires saines. pariétale où les ventricules sont souvent dilatés de manière signi-
ficative [22]. Les atteintes de la fonction ventriculaire peuvent être
5.2. Insuffisance cardiaque aiguë globales, concerner un segment systématisé ou toucher plusieurs
segments ne correspondant pas à des territoires coronaires. Enfin,
Elle correspond à l’apparition de signes d’insuffisance cardiaque un épanchement péricardique peut être mis en évidence (myopé-
sur une période de moins de 2 semaines. Ce tableau de myocar- ricardite) et parfois justifier un drainage percutané ou chirurgical
dite fulminante est souvent précédé 1 à 4 semaines avant d’un s’il existe des signes de tamponnade.
épisode pseudo-grippal ou d’une infection gastro-intestinale. La
dysfonction ventriculaire gauche peut être sévère et responsable 7. ECG
de choc cardiogénique. L’échocardiographie retrouve le plus sou-
vent un ventricule gauche non dilaté, hypertrophié (en rapport avec Il est rarement normal dans les myocardites, mais le plus sou-
l’œdème myocardique) de fonction systolique altérée. vent aspécifique. Il peut retrouver des troubles systématisés de
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Tableau 1 hépatiques de foie de choc (chute du TP et des facteurs de la coagu-


Etiologie des myocardites.
lation, cytolyse majeure) pouvant orienter à tort vers une hépatite
Infectieuses fulminante. Le reste du bilan biologique est effectué à visée étiolo-
Virales (les plus fréquentes) : HHV6, Parvovirus B19, entérovirus dont gique (Tableau 2), cherchant à détecter la présence de virus dans
Coxsackies, adénovirus, EBV, CMV, VZV, grippe, VRS, VIH, VHC, poliovirus,
le sang, les liquides biologiques (lavage broncho-alvéolaire notam-
arboviroses : dengue, chikungunya
Bactériennes : streptocoque, staphylocoque, méningocoque, Salmonella,
ment pour la grippe, secrétions rhinopharyngées, selles) et dans
Listeria, (à part : cardite du rhumatisme articulaire aigu le myocarde (si des biopsies ont été réalisées). Les techniques utili-
post-streptococcique), pyogènes (exceptionnel) : micro-abcès sées sont la mise en culture ou la PCR pour les produits biologiques,
myocardiques lors de bactériémies de toutes causes la PCR ou l’immunohistochimie pour les biopsies myocardiques.
Autres : maladie de Lyme, leptospirose, fièvre Q, brucellose, Legionnella,
Ainsi, on a pu démontrer par technique PCR la présence de génome
Chlamydiae, mycoplasme
Toxines : diphtérie, Clostridium perfringens viral (Parvovirus B19, HHV6, entérovirus, adénovirus, virus des
Champignons (sujets immunodéprimés) : aspergillose, candidose, hépatites, etc.) dans près de 40 % chez des malades atteints de myo-
cryptococcose, histoplasmose cardite [14,29]. Les sérologies sont beaucoup moins rentables, mais
Parasites à tropisme musculaire : maladie de Chagas (Trypanosoma cruzi)
sont utiles à la recherche d’une maladie de Lyme, des rickettsioses,
fréquente en Amérique du Sud, leishmaniose, trichinose, échinococcose,
Toxocara canis, toxoplasmose (immunodéprimé)
de l’hépatite C et du VIH. Dans un contexte clinique évocateur, il faut
Maladies auto-immunes pratiquer un bilan biologique des maladies systémiques pouvant
Connectivites se compliquer de myocardite (Tableau 2). Enfin, des auto-anticorps
Lupus dirigés contre certains antigènes cardiaques (anti-récepteur B1 adr-
Sclérodermie
énergique, anti-récepteur muscarinique M2 à l’acétylcholine ou
Connectivite mixte
Dermatomyosite/polymyosite, syndrome des antisynthétases anti-chaîne lourde de myosine) ont été mis en évidence dans plus
Vascularites de 75 % des cas dans une série de 54 malades atteints de myocardite
Maladie de Takayashu [30] et pourraient être évocateurs de myocardite auto-immune. Ces
Vascularites à ANCA : granulomatose éosinophilique avec polyangéite,
tests ne sont pour le moment pas commercialisés et la détection de
granulomatose avec polyangéite
Cryoglobulinémie
ces anticorps est effectuée dans des unités de recherche.
Purpura rhumatoïde
Maladie de Behçet 9. Biopsie
Autres
Syndrome catastrophique des antiphospholipides L’analyse histologique d’une biopsie endomyocardique selon
Sarcoïdose la classification de Dallas est la méthode diagnostique de réfé-
Myocardites à cellules géantes
rence de myocardite [26,31,32]. Elle permet un diagnostic de
Myocardites lymphocytaires non virales
Causes hématologiques
certitude de myocardite en retrouvant un infiltrat inflamma-
Microangiopathies thrombotiques toire associé à des zones de nécrose myocardique, cette dernière
Syndrome d’activation macrophagique (maladie de Still) étant absente des myocardites dites « borderline ». Elle permet
Hyperéosinophilie aussi de classer la myocardite selon le type d’infiltrat inflamma-
Allergies, notamment médicamenteuses : bêtalactamines, furosémide,
toire (le plus fréquent étant lymphocytaire), au mieux précisé
diurétiques thiazidiques, antidépresseurs tricycliques
DRESS : antiépileptiques (lamotrigine, carbamazépine, phénobarbital, par analyse immuno-histochimique, permettant une orientation
phénytoïne), sulfamides, minocycline, allopurinol, antirétroviraux diagnostique (Tableau 3), thérapeutique et pronostique. Ainsi, les
(abacavir, névirapine) myocardites à cellules géantes sont particulièrement agressives,
Toxiques
d’évolution souvent fulminante sans récupération et compliquées
Cocaïne, alcool, émétine, catécholamines, arsenic, plomb
Chimiothérapies et immunothérapies
d’insuffisance cardiaque aiguë congestive, d’arythmies ventricu-
Anthracyclines laires ou de troubles conductifs. Elles mènent au décès des patients
Cyclophosphamide en moyenne dans les 3 mois en l’absence de traitement [21]. Enfin,
Anti-HER2 la biopsie endomyocardique permet la mise en évidence de virus
Anti-VEGF
par PCR. Leur présence peut conduire à un traitement antiviral, leur
Inhibiteurs des tyrosines kinases
Inhibiteurs des protéasomes absence est indispensable avant de discuter un traitement immu-
Causes endocriniennes nosuppresseur en cas de suspicion de myocardite auto-immune.
Phéochromocytome, thyrotoxicose Pour ces 3 raisons, la réalisation de biopsies est recommandée
devant toute suspicion de myocardite, éventuellement guidée par
IRM, avec prélèvement d’au moins 3 fragments de 1 à 2 mm prove-
la repolarisation, compatibles avec le diagnostic d’infarctus du nant du ventricule gauche ou du ventricule droit.
myocarde et imposant souvent la réalisation d’une coronarogra- Même si le risque de tamponnade compliquant une biopsie
phie afin d’éliminer ce diagnostic différentiel [23–25]. La survenue myocardique est faible dans les équipes entraînées [33], dans notre
de troubles du rythme ventriculaire ou de troubles de conduc- expérience portant sur des patients atteints de myocardite fulmi-
tion intraventriculaire ou auriculo-ventriculaire sont évocateurs de nante, nous réservons ce geste aux patients ne s’améliorant pas au
myocardite à cellules géantes, de sarcoïdose, de trypanosomiase bout de quelques jours ou à ceux chez qui une cause non lymphocy-
ou de maladie de Lyme [26], même s’ils sont possibles dans toute taire est suspectée, par exemple en cas d’arythmies ventriculaires
myocardite lymphocytaire. ou de troubles conductifs de haut degré évocateurs de myocardite
à cellules géantes. Nous n’effectuons pas ce geste si la cause est
évidente (par exemple si un prélèvement respiratoire est positif
8. Biologie
pour la grippe) ou si le patient récupère rapidement et complète-
ment.
Le taux sérique de la troponine Ic est fréquemment augmenté
et ce proportionnellement à la sévérité de la maladie [27,28]. On
observe parfois une hyperleucocytose (ou une leucopénie), une 10. IRM
hyperéosinophilie (évocatrice de myocardite immuno-allergique),
une élévation des taux sériques de CRP et de la vitesse de sédimen- L’IRM myocardique est devenue un examen non invasif indis-
tation. En cas de bas débit, il peut exister des anomalies biologiques pensable lors de la prise en charge et du suivi d’une myocardite.
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Tableau 2
Formes évolutives de myocardites.

Myocardite fulminante Myocardite aiguë

Début des symptômes Brutal, clairement défini Progressif sur plusieurs semaines
Présentation initiale Choc cardiogénique Insuffisance cardiaque
Histologie Multiples foyers de myocardite active Myocardite active ou borderline
Échographie
Dysfonction VG Sévère Modérée à sévère
Dimensions VG Non dilaté, hypertrophié Peu dilaté

Histoire naturelle Résolution complète ou décès Guérison Myocardite chronique


Disparition des signes histologiques de myocardite Persistance de signes histologiques de myocardite
Récupération incomplète ou évolution vers CMD Évolution vers CMD
Dégradation progressive de la FEVG et dilatation VG

Classification des myocardites selon leur forme évolutive, modifié d’après référence [51]. FEVG : fraction d’éjection ventriculaire gauche, CMD : cardiomyopathie dilatée.

Tableau 3 myocardite fulminante. Le pronostic à long terme de la maladie


Orientation diagnostique selon les données histologiques.
était dans cette cohorte inversement proportionnel à la sévérité
Infiltrat Infiltrat à Infiltrat à Infiltrat à initiale de la maladie, les formes fulminantes présentant une survie
lymphocytaire polynucléaires éosinophiles cellules indemne de transplantation cardiaque supérieure à 90 % à 10 ans
neutrophiles géantes
contre moins de 45 % pour le groupe des myocardites aiguës. Dans
Virale Virale Hypersensibilité Idiopathique, l’étude échographique menée par la même équipe, la récupéra-
(précoce) médicamen- supposée tion de la fonction systolique était très significativement supérieure
teuse auto-immune
dans le groupe des formes fulminantes [22]. Cependant, le pronos-
Idiopathique, Idiopathique Granulomatose Sarcoïdose
supposée (précoce) éosinophilique tic des formes les plus sévères ayant bénéficié de la mise en place
auto-immune avec d’une assistance circulatoire semble un peu moins favorable, même
polyangéite si la récupération ad integrum de la fonction systolique est possible
Toxique Ischémie Syndrome Hypersensibilité
[28,37,38]. Dans une série de 41 malades ayant nécessité une assis-
hyperéosino-
philique tance pour choc cardiogénique réfractaire lié à une myocardite ful-
Collagénose Infections Parasitoses Infections minante, la survie en réanimation était de 68 % et 10 % des patients
bactériennes granulomateuses avait eu une transplantation cardiaque devant l’absence de récupé-
Sarcoïdose Hémopathie ration de la fonction ventriculaire [28]. Le suivi à long terme mon-
trait que 43 % des survivants avaient récupéré une fonction systo-
Le diagnostic de myocardite repose sur la présence de 2 parmi les lique ventriculaire gauche normale et que la qualité de vie des sur-
3 critères de Lake Louise suivants [34] : vivants était bonne, proche de celle d’une population témoin [28].
Dans une autre large série portant sur 174 patients atteints de
• hyperhémie myocardique, mise en évidence par rehaussement myocardites aiguës (avec seulement 4 formes fulminantes) [12], la
précoce global du myocarde au gadolinium lors d’une séquence survie était de 87 % à 2 ans et 73 % à 6 ans. Les facteurs associés à
pondérée T1 ; la mortalité au moment du diagnostic initial étaient la présence
• œdème myocardique régional ou global, mis en évidence par un de signes cliniques, échocardiographiques et hémodynamiques
hypersignal en séquence pondérée T2 ; d’insuffisance cardiaque. Histologiquement, les myocardites à cel-
• nécrose myocardique ou fibrose le plus souvent multifocale lules géantes étaient associées à un moins bon pronostic. Dans les
de localisation épicardique (par opposition aux cicatrices sous- myocardites virales, la persistance de la détection du génome viral
endocardiques d’origine ischémique), mise en évidence par un lors de biopsies myocardiques de suivi est associée à une dégra-
rehaussement tardif au gadolinium en séquence pondérée T1. dation progressive de la fonction ventriculaire gauche alors que
l’élimination des virus s’accompagne d’une amélioration de cette
La présence d’un épanchement myocardique est un argument fonction [17].
supplémentaire pour le diagnostic de myocardite.
Ces critères permettent notamment la distinction entre myo-
cardite et syndrome coronarien aigu chez les patients présentant 12. Traitement
un tableau clinique d’infarctus à coronaires saines.
Cet examen peut être répété à visée diagnostique s’il a été effec- 12.1. Traitement de l’insuffisance cardiaque
tué précocement et qu’un seul critère est présent ou pour le suivi
à visée pronostique [35] (persistance de l’inflammation myocar- Dans les formes fulminantes, le traitement repose sur la prise
dique, présence de zones de rehaussement tardif). Enfin, il pourrait en charge de l’insuffisance cardiaque aiguë et comporte le recours
également être utile pour guider les biopsies myocardiques vers aux diurétiques en cas d’œdème pulmonaire, aux inotropes en
des zones pathologiques et en améliorer ainsi le rendement diag- cas de choc cardiogénique et à l’assistance circulatoire notam-
nostique [26]. ment par extracorporeal membrane oxygenation (ECMO) en cas de
choc cardiogénique réfractaire dont la récupération est le plus
11. Pronostic souvent rapide, en quelques jours. Dans les formes aiguës et chro-
niques, le traitement est par analogie identique au traitement de
Baughman et al. [36] ont étudié l’évolution à long terme des l’insuffisance cardiaque chronique. Il repose sur les médicaments
patients ayant présenté une myocardite en comparant les formes des classes suivantes, IEC et bétabloqueurs, antialdostérone, même
fulminantes et les formes aiguës. Sur une cohorte de 147 patients si aucune étude ne s’est intéressée spécifiquement aux myocar-
évalués, 132 avaient présenté une myocardite aiguë et 15 une dites.
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Tableau 4
Traitements en cours d’évaluation selon le type de myocardite.

Type de myocardite Myocardite lymphocytaire chronique Myocardite à Myocardites à cellules


éosinophiles géantes
Non virale Virale

Traitements dont l’efficacité est Prednisone et azathioprine Antiviral spécifique ou Corticothérapie Association parmi :
suggérée dans des études interféron ␤ corticothérapie,
préliminaires mais dont azathioprine, ciclosporine
l’évaluation est à poursuivre

12.2. Traitement étiologique dans une étude de phase 2, 22 patients ayant des symptômes
d’insuffisance cardiaque depuis près de 2 ans, des signes histo-
Les études concernant le traitement curatif des myocardites logiques de myocardite et une PCR virale myocardique positive,
portent essentiellement sur les formes chroniques, dont on connaît avaient reçu un traitement par interféron ␤ pendant 6 mois. Leur
l’évolution défavorable à moyen et long terme avec dégradation suivi avait montré une élimination complète du génome viral chez
progressive de la fonction cardiaque. Le diagnostic est alors fait lors les 22 patients et une amélioration de la fonction ventriculaire
de biopsies réalisées dans le cadre d’une cardiomyopathie dilatée gauche chez 15 d’entre eux [46]. La même équipe rapporte une
de découverte récente. Le traitement dépend notamment des résul- bonne évolution clinique à 10 ans chez 28 patients atteints de
tats de l’analyse histologique et de la recherche de virus (Tableau 4). myocardites chroniques à entérovirus traités par interféron ␤ [47].
Dans un essai randomisé contre placebo effectué chez 143 patients
ayant une cardiomyopathie sans signes histologiques de myo-
12.2.1. Myocardites lymphocytaires
cardite active mais une PCR myocardique virale positive pour
Différents traitements immunosuppresseurs (prednisone, ciclo-
entérovirus, adénovirus ou Parvovirus B19, l’élimination virale et
sporine, cyclophosphamide) ont été essayés dans les modèles
les symptômes d’insuffisance cardiaque étaient améliorés dans le
animaux de myocardites. Dans l’étude multicentrique compa-
groupe interféron ␤ [48].
rant placebo versus une association prednisone/azathioprine ou
prednisone/ciclosporine dans des myocardites prouvées histologi-
quement (mais sans que l’origine virale ou auto-immune ne soit 12.2.2. Myocardites à éosinophiles
documentée), il n’était pas retrouvé de bénéfice au traitement Dans les myocardites à éosinophiles, la corticothérapie est
immunosuppresseur [39]. Cependant, dans une étude rétrospective réputée efficace, à partir de séries de cas rapportés [49]. En
où le caractère viral ou auto-immun de la myocardite était déter- cas de myocardite d’hypersensibilité, le médicament suspecté est
miné à posteriori, 90 % des patients ayant une myocardite non virale évidemment interrompu. Le traitement de la pathologie sous-
et la présence d’anticorps anti-cœur dans leur sérum répondaient jacente peut nécessiter l’utilisation d’autres immunosuppresseurs.
au traitement immunosuppresseur, alors que 85 % de ceux ayant L’hyperéosinophilie périphérique ne doit pas être utilisée comme
une myocardite virale ne présentaient pas d’amélioration sous ce marqueur d’efficacité thérapeutique.
type de traitement [40]. Dans une étude récente prospective ran-
domisée en double insu comparant placebo versus une association 12.2.3. Myocardites à cellules géantes
prednisone/azathioprine chez 85 patients atteints de myocar- Dans les myocardites à cellules géantes, Cooper et al. décrivirent
dites chroniques lymphocytaires non virales ayant des symptômes en 1997 dans une série rétrospective multicentrique l’évolution
d’insuffisance cardiaque depuis plus de 6 mois malgré un traite- de 63 observations. Les patients recevant une association de trai-
ment médical conventionnel (TIMIC study), il était retrouvé une tements parmi corticoïdes, azathioprine et ciclosporine avaient
amélioration de la fraction d’éjection ventriculaire gauche et une un bien meilleur pronostic que ceux n’ayant pas reçu de traite-
réduction du volume télédiastolique ventriculaire gauche chez 88 % ment immunosuppresseur avec des survies médianes respectives
des 43 patients traités, alors que la fonction cardiaque s’altérait de 12 mois contre 3 mois [21]. En 2008, le même auteur rap-
chez 83 % des 42 patients ayant reçu le placebo [41]. Un bénéfice porta l’évolution de 11 patients ayant des signes d’insuffisance
à long terme semble également établi [42]. Ceci suggère donc que cardiaque depuis moins de 3 mois et une biopsie retrouvant un
le traitement immunosuppresseur pourrait être bénéfique dans les infiltrat composé de cellules géantes, traités par corticothérapie,
myocardites chroniques lymphocytaires non virales même si cela ciclosporine pendant 1 an et muromonab-CD3 durant 10 jours [50].
nécessite confirmation dans des études multicentriques. La pré- Après 4 semaines de traitement, il était observé une diminution de
sence d’anticorps anti-cœur (dont la pathogénicité est inconnue) l’infiltrat inflammatoire, sans amélioration de la fonction ventri-
dans ces formes de myocardites pourrait théoriquement laisser culaire gauche. Pendant le suivi, 1 patient décédait de récidive de
une place au traitement par immunoglobulines intraveineuses ou à myocardite à cellules géantes à distance de l’arrêt des traitements
l’immuno-adsorption, mais les données concernant ces traitements immunosuppresseurs et 2 étaient transplantés, avec un pronostic
sont actuellement très largement insuffisantes. Dans un essai ran- semblant meilleur que dans la série de patients non traités en 1997.
domisé contre placebo chez des patients souffrant d’insuffisance
cardiaque de découverte récente dont seulement 16 % présen- 12.2.4. Myocardites associées aux pathologies auto-immunes
taient des signes histologiques de myocardite [43], il n’avait pas Dans les myocardites associées aux pathologies auto-immunes,
été retrouvé d’efficacité des immunoglobulines intraveineuses. le traitement repose alors sur le traitement spécifique de la maladie.
Dans les myocardites virales, des arguments expérimentaux
militent contre l’utilisation des corticoïdes [44] ou des anti- 13. Suivi
inflammatoires non stéroïdiens [45], en particulier lors de la phase
précoce de la maladie. Leur traitement repose sur les traitements Un épisode de myocardite peut évoluer vers une guérison
antiviraux spécifiques pour les virus du groupe herpès même si sans séquelle, une guérison avec dysfonction ventriculaire séquel-
leur efficacité n’est pas prouvée dans le cadre de la myocardite. laire, la persistance d’une inflammation myocardique constituant
Pour d’autres virus n’ayant pas de traitement spécifique (adénovi- alors une myocardite chronique. Dans tous les cas, un suivi au
rus, entérovirus), un traitement immunomodulateur par interféron long cours est indispensable, comportant une évaluation clinique,
␤ visant à stimuler l’immunité cellulaire peut être discuté. Ainsi, électrocardiographique et échocardiographique. La réalisation
G. Hékimian, A. Combes / La Revue de médecine interne 38 (2017) 531–538 537

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