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Kouassi-Datékro-Sandégué pour
l’essor socio-économique et
davantage de brassage culturel
(Interview)
ABIDJAN
21/08/2019 à 15:44
La route précède le développement, a-t-on coutume de dire. Si tel est que cet adage est vrai, il
importe de lever un coin de voile sur la dégradation de la route Yaokro-KouassiDatékro-
Sandégué (Région du Gontougo, Nord-Est) et pour laquelle un collectif des présidents de
mutuelles sollicite son bitumage pour créer les conditions d’essor socio-économique des
populations vivant le long et aux alentours de cette voie de même que favoriser davantage de
brassage culturel avec leurs concitoyens des régions du Nord et du Centre, comme le souligne,
dans cette interview, un des présidents de mutuelle de développement, AGNINI Sylvain Miézan.
Sylvain Miézan : Ce tronçon est l’axe principal qui permet de rallier Kouassi-Datekro et
Sandegué à partir d’Agnibilekrou, ce qui permet aux populations de cette zone de joindre leurs
localités. Il est emprunté régulièrement par les grumiers, les camions poids lourds, les véhicules
de transport en commun faisant la liaison Kouassi-Datekro-Agnibilekrou, les véhicules personnels
et les motocyclistes. Pour l’histoire, sachez que le célèbre Rallye Paris-Dakar y est passé en
1986, donc vous voyez son importance.
Sylvain Miézan : Tout naturellement comme vous pouvez l’imaginer. Nous sollicitons le
bitumage de ce tronçon routier pour amorcer le développement des localités, car comme le dit
l’adage, la route précède le développement, aussi permettre l’évacuation facile des récoltes
issues des cultures vivrières (manioc, gombo, igname, banane…) et des cultures de rente
(Cacao, Anarcade, …). Notre zone est grande productrice de ces cultures, et donc je profite de
l’occasion pour y inviter tout opérateur économique désireux de faire de bonnes affaires avec des
facilités très alléchantes; Le bitumage de cette route va permettre l’accès facile des localités
desservies. Par exemple, pour le tronçon Yaokro-Ndakro, long de 22 Km, il faut mettre environ
1h30 au lieu de 20 à 30 min de route s’il y avait du bitume, et contribuer ainsi à une diminution
des pannes récurrentes de véhicules. Il permet de désenclaver en un mot comme en mille les
zones de production en améliorant l’écoulement des marchandises vers les villes, réduisant ainsi
les coûts de transport, améliorer l’accessibilité aux services de base (services de santé, les
écoles), l’accès aux marchés des produits agricoles, la diminution des accidents de la routes
(nombreux accidents de motos), la diminution des braquages sur cet axe.
Au cas où cette route venait à être bitumée, quelles pourraient être les retombées pour les
populations?
Cette route est essentielle à la croissance économique et à la lutte contre la pauvreté dans la
région. Cette région qui manque de routes est reconnue comme l’une des plus pauvres du pays.
Un mauvais réseau routier ou un manque de routes a un effet néfaste sur l’activité économique
et les conditions de vie des populations. Cela entraîne une augmentation du coût de transport qui
conduit à son tour à l’augmentation des prix des produits alimentaires. Ce dernier est source
d’inflation qui a pour conséquence la diminution du pouvoir d’achat des populations. Il est donc
certain qu’investir dans les routes pourrait avoir un impact positif sur les conditions de vie des
populations que ne le ferait une augmentation des salaires.
Cette voie peut-elle faciliter les échanges commerciaux et culturels entre le Gontougo et
d’autres régions du pays?
Le fleuve Comoé à Yabrasso est sans pont. Cela n’est-il pas un obstacle? Et comment le
régler?
Sylvain Miézan : Non ce n’est pas un obstacle, le pont sur le fleuve fera partie des travaux dans
le cadre du bitumage de cet axe. Il en sera de même pour le pont sur la rivière Bâ à Broukro-
Banouan dont la construction d’un nouveau pont sera obligatoire pour coller avec la réalité d’une
route à deux voies.