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Chapitre 3 – RÉGIMES POLITIQUES CONTEMPORAINS

La notion de régime politique recouvre essentiellement la sphère des institutions et des acteurs politiques donc
essentiellement le pouvoir exécutif, législatif, judiciaire mais aussi l'administration, les partis politiques voire
les groupes de pression. On appréhende ces différents acteurs dans les relations qu'ils entretiennent entre eux
(organisation de pouvoirs) et dans les relations avec les profanes simples citoyens.
On désigne donc le mode de gouvernement d'une société, c'est-à-dire en général les principes de légitimité sur
lesquels repose le pouvoir, les modalités de la relation gouvernants/gouvernés, le système des partis, etc.
Elle permet de situer les uns par rapport aux autres des modes de gouvernement différents tant du point de vue
constitutionnel que par leur modalité de fonctionnement réel. C'est ce dernier critère qui est le plus intéressant
car un régime peut très bien être officiellement une démocratie et fonctionner dans les faits comme une
dictature totalitaire (ex : URSS).
On distingue 3 types de régime : démocratique, autoritaire, totalitaire. Le critère est le degré de consensus exigé
dans chaque cas des gouvernés. Les démocraties légitiment les désaccords. Les régimes autoritaires interdisent
l'expression publique des désaccords. Les systèmes totalitaires exigent de tous une adhésion enthousiaste à une
idéologie unique.

I/ Les régimes autoritaires

Un régime autoritaire se reconnaît à 2 éléments : les gouvernants ne soumettent pas réellement leur pouvoir au
risque d'une compétition électorale politique ouverte et ne tolèrent pas en général l'expression publique de
l’État. On les distingue des régimes totalitaires avec qui il y a autant de différences qu'avec la démocratie. Les
dictatures peuvent appartenir à l'un ou à l'autre. Alors que les régimes totalitaires sont des régimes opérant une
subversion des régimes politiques voire économique et sociale antérieures (révolutionnaires), les régimes
autoritaires sont eux des régimes d'ordre. Ils laissent en place l'administration existante et s'appuient sur les
appareils d’État déjà en place et sur les élites traditionnelles de l’État. Ce sont des dictatures politiques reposant
sur l'appareil d’État existant. Les régimes totalitaires exigent des citoyens une adhésion sans retenue et exhibée
à leur idéologie (non adhésion criminalisée). Les régimes autoritaires se contentent d'une adhésion de façade
voire de l'indifférence de la population.

1 – Les caractéristiques des régimes autoritaires

a)Monolithisme politique

C'est le verrouillage des institutions. Il peut être opéré de manière radicale via une interdiction de toutes les
activités politiques organisées (s'associer, syndicat, comité de réflexion, etc) à l'exception du parti politique
unique, prolongement du dictature. La conséquence est l'absence de consultation électorale. Pour être efficace,
une telle orientation suppose soit l'inexistence de culture démocratique antérieure dans la société (ex : Népal)
ou d'utiliser la violence d’État contre la résistance d'un pays qui a connu la démocratie (ex : régime des colonels
en Grèce 1967 => rhétorique de type fasciste sans susciter l'enthousiasme de la population, reposant que sur la
crainte + Chili => Pinochet).
De manière moins radicale, il s'agit de contrôler étroitement la vie politique avec un pseudo-pluripartisme. Ces
partis sont soit l'émanation du gouvernement qui sont de fausses alternatives politiques. Dans ces cas là les
élections ont lieu : on élit des personnes qui n'ont pas de pouvoir et non pas l'autorité décisionnelle, elles sont
donc inutiles (ex : Maroc) ou alors les élections sont truquées (ex : Tunisie). Ceci nécessite un appareil répressif
moins puissant que l'interdiction pure et simple et sont utilisés par des régimes plus fragiles.
Pour maintenir ce régime en place, il faut également contrôler entièrement l'appareil d’État : armée et police,
piliers traditionnels de ce type de régime.

b)Polycentrisme des pouvoirs et (relatif) pluralisme culturel

Dans les domaines de la vie sociale non explicitement liés au politique on accepte que des formes d'expression :
culture, religion, art, économie... Souvent il recherche même le soutien de l'élite économique qu'il laisse agir de
façon relativement autonome, sans rien lui imposer.
Les régimes autoritaires laissent souvent s’exprimer une certaine liberté religieuse. C'est d'ailleurs souvent de là
que provient une certaine forme de résistance qui va finir par se politiser (ex-démocraties populaires).
Ces régimes n'ont pas une idéologie très développée. Leur ambition n'est pas de transformer les croyances des
individus mais seulement de maintenir l'ordre. C'est pourquoi ils se contentent de l'indifférence bienveillante
des élites et des masses.

c)La question de la violence physique

Ils sont souvent très violents. Leur légitimité est souvent précaire et ils doivent donc recourir à la violence, à la
répression plus souvent. La police est choyée par le régime.
Il y a des formes de violence judiciaire : procès public pour décourager et intimider toute volonté de
contestation.
Gardons à l'esprit l'exemple du Chili de Pinochet et ses stades où il enfermait ses opposants, tortures, etc.

2 – La diversité des régimes autoritaires

Il y a des sociétés dans lesquelles l’État est très peu institutionnalisé : par exemple lorsque la distinction entre le
budget de l’État et les ressources du dictature est quasi-inexistante. Les monarques décident seuls et achètent
les loyautés des personnalités. Au cours de l'exercice de leur pouvoir les dictateurs s'enrichissent alors très
fortement. Ex : Mobutu (dette publique du Zaïre = richesse de Joseph Désiré).
À l'inverse on retrouve des dictatures qui reposent sur de puissantes bureaucraties (ex : URSS post-stalinienne).
On a alors un parti unique qui contrôle l'ensemble des activités politiques officielles et tous les postes étatiques.
Au fur et à mesure on a une sorte de routinisation et des accommodements plus ou moins explicites (religieux,
intellectuels).

II/ Le totalitarisme

1 – Les usages politiques d’un concept

Cette notion est née dans l'entre-deux-guerres dont l'usage s'est imposée dans le champ politique et médiatique
lors de la GF par l'influence d'Anna Arrendt ou Raymond Aron. Cette notion a été au cœur d'enjeux
idéologiques importants, ce qui s'explique par le fait que cette notion réunie dans un même ensemble le
nazisme et le régime soviétique. Ce rapprochement permettait au moment de la GF de dénoncer l'URSS e
établissant un parallèle avec le pire régime de l'histoire qu'était le nazisme. Ce rapprochement était d'autant plus
efficace que la gauche communiste a combattu la fascisme et a construit une grande partie de sa popularité sur
cette lutte antifasciste. Or les PC étaient très puissants après la guerre. C'est une manière de priver la gauche
communiste de sa légitimité acquise et de les présenter comme les frères ennemis du nazisme.
C'est une notion extrêmement intéressante scientifiquement car elle rapproche des systèmes politiques qu'on
n'aurait pas associer aux premiers abords, à condition de se débarrasser de l'instrumentalisation politique.

2 – La domination totalitaire

a)La production d’un « homme nouveau »

Les régimes totalitaires n'ont pas pour ambition d'instaurer un semblant d'adhésion mais bien d'obtenir une
adhésion active de la population et de produire un homme nouveau.
Pour cela, ils cherchent à imposer leur idéologie dans toute la société et les valeurs du régime sont promues
comme seules valeurs possibles dans la sphère publique et privée (immixtion). L'idéologie devient le principe
de légitimation qui tout ce qui se fait. Il n'y a plus de sphère autonome.
Toutes les formes de désaccords sont criminalisées et les gens doivent en permanence affirmer leur adhésion.
En conséquence, il existe une perpétuelle chasse aux sorcières. Tout le monde est transformé en coupable
potentiel et soupçonné d'être un ennemi du régime à tout moment : notion d'ennemi objectif.
Le régime évolue alors dans u climat de peur diffuse, de tous, tout le temps.
Les formes d'opposition voire d'expression sont quasi-impossibles. Le contrôle est total.

b)L’encadrement et la mobilisation de la population

Les techniques des régimes autoritaires ne sont pas suffisantes. Il faut paradoxalement une participation active
de la population. La population participe elle-même à son propre contrôle. En effet, ce contrôle s'exerce aussi
bien dans la sphère publique que dans la sphère privée (rue, travail, espace intime = famille => enfants armes
de délation => ex : ALL nazie 95% jeunes embrigadés). Des pans entiers de la population sont encadrés et
mobilisés dans des organisations notamment la jeunesse. D'où le nom de totalitarisme.
Les régimes totalitaires encouragent et reposent sur la délation politique. Par exemple dans l'URSS de Staline
l'incitation était très forte puisque toutes personnes ayant un lien avec une personne arrêtée étaient poursuivies.

3 – Le dispositif totalitaire

a)Les organisations du mouvement

C'est à la fois le parti unique, les syndicats officiels autorisés, et les organisations de jeunesse organisées autour
du parti unique.
Elles entretiennent le culte du chef, l'éducation des masses et sont présentes sur tout le territoire. Le contrôle est
diffus. Elles entretiennent un climat de Terreur permanente.
À Cuba, les organisations de quartier continuent de jouer un rôle important de contrôle local.
Elles se voient souvent déléguées des prérogatives officielles y compris régaliennes : tribunaux et milices
partisans. Elles se substituent à l’État. Il y a alors une sorte de dédoublement de l'administration qui entretient le
pouvoir discrétionnaire.

b)Le culte du chef (ex : Mussolini)

Il est poussé à son paroxysme. En effet, le chef totalitaire est beaucoup plus qu'un simple dictateur, il est le
guide suprême, le visionnaire, le fondateur, celui qui sait (surhomme de Nietzsche), qui ne se trompe jamais,
infaillible.
Une telle figure est le résultat d'un certain contexte politique et de certaines techniques d'exercice du pouvoir.
Toutes formes de critiques sont impossibles, aucune expression de l'opposition n'est possible, personne ne peut
le mettre en doute. Le simple fait de pouvoir proclamer ceci est en soit une manifestation de puissance. Au
contraire, non seulement les gens ne peuvent pas contester mais tous ceux autorisés à parler sont contraints à
affirmer ces qualités. Les discours publics commencent toujours pas des déclarations de soumission au chef. Se
met alors en place un culte de la personnalité orchestré par le parti unique et qui prend d'énormes proportions
(médias). Le pouvoir du chef suppose que toute autre forme d'exercice du pouvoir soit neutralisée soit
physiquement soit en les privant de ressources (purge). Le chef va alors éliminer ses concurrents et les
remplacer par des agents à des postes importants qui lui sont entièrement dévoués et fidèles, choisis non pas en
fonction de leur compétence (sinon ils pourraient s'en prévaloir). C'est ainsi qu'ils lui doivent tout et lui sont
loyaux. Ils ne disposent d'aucune autonomie personnelle. En échange, cette reconnaissance s'exprime par
l'attribution de tout le mérite de l'activité que l'on exerce au chef.
Les grands administrateurs et dirigeants de l’État n'ont pas les moyens de s'organiser face au chef, il est le seul
interlocuteur. Ils n'ont aucun moyen de se rencontrer, sont surveillés par la police politique qui construit des
dossiers en cas de besoin. Ils ne tiennent leur légitimité à exercer du pouvoir que du chef et sont dépendants de
son crédit symbolique. Le chef concentre bien tous les pouvoirs et distingue autoritarisme et totalitarisme.
Il n'empêche qu'il y ait aussi une affection réelle pour ce chef de la part de larges pans de la population. « petit
père des peuples » => coté protecteur.

c)Le monopole idéologique

Dans tous les systèmes totalitaires triomphent une conception unique de la vérité qui considère toutes les autres
doctrines comme fausses et à éradiquer. Elle s'exprime dans tous les domaines d'expression et de la vie sociale :
il y a un art officiel. Il n'y a pas d'autonomie pour l'économie etc.
Le fait d'avoir des ennemis objectifs est une caractéristique des régimes. Leur poursuite repose sur la délation.
La peur est alors considérée comme une caractéristique du régime.

d)Le dispositif policier et concentrationnaire

C'est également l'expression de la volonté d'ériger un homme nouveau.

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