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TOLERANCE ET FRATERNITE – No 46 A L’ORIENT

DE GENEVE.

André J. Août 2017

A LA GLOIRE DU GRAND ARCHITECTE


DE L’UNIVERS

VENERABLE MAITRE ET VOUS TOUS MES


TRES CHERS FRERES

Je me présente devant vous pour vous donner


connaissance de ma planche de passage de Compagnon
à Maître et qui a pour sujet :

∴ LA SAGESSE ∴

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Avoir la prétention d’aborder ce sujet est déjà, peut-être,
n’en point faire preuve. Mais s’abandonner à une telle
réflexion signifierait derechef faire le lit de la paresse et
s’éloigner alors, des sujets difficiles ou délicats, car n’étant
pas, à priori, être destinés à tous les âges maçonniques.

Nulle volonté ou ambition ici de vouloir définir ou expliquer


ce qu’est la sagesse, mais simplement de tenter de décrire
ce qu’elle fait raisonner en moi, les interrogations qu’elle
suscite et les embryons de réponse qu’elle m’inspire.
Loin de moi l’idée de prétendre vouloir tenter démontrer
tout le potentiel de ce mot, de ces significations et de ses
implications. Non ! Mon propos se bornera à user de ce mot
sagesse dans cinq domaines distincts, à savoir:

1. Comment ai-je et vais-je cheminer avec ce mot tout au


long de mon existence.
2. Mon chemin de réflexion sur le sujet et ce qu’il évoque
en moi
3. Ce que représente aujourd’hui la sagesse dans ma vie de
tous les jours et dans ma vie maçonnique.
4. En l’état de mes connaissances maçonniques, quel sens
suis-je capable de lui donner.
5. Conclusion.

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Les premiers souvenirs qu’évoque ce mot dans mon esprit
d’enfant sont liés au fait d’être sage et d’avoir, plus tard,
des dents qui portent ce nom de « sagesse » et qui me
feront un mal de chien.

Ce mot faisait donc partie de mon langage, depuis ma prime


enfance et eut une forte influence sur ma personne jusqu’à
la fin de mon adolescence, et sans doute même encore dans
l’âge adulte, mais de manière peut-être moins marquée.

Etre sage s’adressait donc plus particulièrement aux


enfants, la Sagesse étant réservée au Tout Puissant,
Créateur de l’Univers et à certains personnages mystiques
hauts en couleurs et principalement reliés à la religion
catholique qui m’était inculquée. Cette sagesse-là ne m’était
donc manifestement pas destinée. Par ailleurs et selon les
informations qui m’étaient communiquées à l’époque, elle se
serait révélée inaccessible à ma basse condition. Il me
restait donc le loisir d’être, de devenir, voire de rester un
enfant sage.

Etre un enfant sage ! Sage comme une image, pour reprendre


l’adage que moult d’entre vous ont certainement eu le
privilège de partager avec moi. L’expression sage comme une
image. Mais c’est quoi une image ? Un cadre dans une église,
une statue dans un musée ou une photo figée sur une
tombe ? Non ! Je ne crois pas que l’on puisse assimiler la
sagesse à l’immobilisme.

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Etre sage, ce n’est pas ne rien faire pour éviter de
commettre des erreurs, comme on essayait de me le faire
comprendre à l’époque.

Mais Dieu demeurant dans son éternelle sagesse et moi dans


mes éternelles faiblesses, il me fallait donc lutter pied à
pied contre le mal et demeurer sage, le plus sage possible.
Cependant, paradoxe une fois de plus auquel nous confronte
la vie, c’est en restant sage trop longtemps que l’on risque de
devenir un personnage inerte et insipide, incapable de
s’engager dans la vie et de prendre des risques.

Bref, ce mot sage engendra pour moi bien des conflits


intérieurs. Etre sage, rester sage, ne pas déranger, ne pas
perturber, ne pas distraire, ne pas intervenir, ne pas crier,
ne pas pleurer, ne pas avoir peur. Bref, ne pas vivre et ne pas
ressentir d’émotion, voilà ce que signifiait être sage.
Heureusement, la nature ayant bien fait les choses, je ne
restais pas plus sage qu’il ne fallait ! Idiot ou niais peut-être,
mais pas sage.

Et pourtant, il semblait bien que ce soit la seule chose qui


intéressa vraiment les adultes que je côtoyais, à commencer
par mes parents et leur sempiternelle question : as-tu été
sage ?

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Qu’importe si tu as aimé ou pas, si les sujets t’on intéressés,
si tu as compris les situations, si les gens se montraient
avenants ou désagréables, si tu avais bien mangé ou bien
dormi, l’essentiel était de savoir : est-ce qu’au moins, tu as
été sage ? Tout le reste n’était que baliverne.

Alors pourquoi aborder le sujet ? Pour régler quelques


comptes avec cette sagesse étouffante, néfaste et
contreproductive, comme tout ce qui est donné ou imposé à
l’excès ? Certes non, mais davantage pour exprimer un
cheminement intellectuel et spirituel qui part d’un point
négatif nettement en dessous de zéro, puis qui évolue sur la
route du temps, pour lentement sortir de la négativité, s’en
extirper péniblement et plus ou moins bien, avant de devenir
réellement positif, intéressant, vivant et surtout… vivable.

En maçonnerie, j’ai quand même sursauté lorsque je me suis


rendu compte que la sagesse était placée au firmament de la
symbolique, précédant même la force et de la beauté. Puis je
me suis rasséréné et j’ai voulu laisser mes conditionnements
au dehors, avec mes métaux, avant d’essayer d’avoir une
approche un peu plus neutre lors de ces nouveaux rendez-
vous avec la sagesse. Mais avant d’aborder le côté
maçonnique de la sagesse, je voudrais exprimer ce qu’elle
représente à mes yeux. Car je n’ai pas attendu le moment où

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j’ai frappé à la porte du Temple pour me questionner à son
égard.
Mais dans mes quêtes antérieures, je cherchais de
préférence la sagesse des hommes que celle de Dieu. Et je
vous livre ci-après une partie du fruit de ma réflexion.
La sagesse, c’est d’encourager la recherche des solutions,
plutôt que celle des coupables.

C’est de privilégier la supposition à l’affirmation et


s’abstenir d’énoncer des vérités.

C’est accepter de ne pas tout comprendre et ne pas tout


maîtriser.

C’est d’essayer de vivre les choses comme si on les avait


choisies, toutes les choses, tout ce qui nous arrive, à nous,
mais aussi à ceux qu’on aime, qu’on déteste et aussi à tous les
autres, illustres inconnus.

La sagesse est d’accepter que les autres soient moins beaux,


moins intelligents, parfois très dérangeants, vaniteux,
abrutis, voleurs, menteurs, ambitieux, détestables, et
d’arriver à pouvoir sincèrement inverser ces jugements pour
soi-même (ou envers soi-même). Etant par essence imparfait,
je comprends et j’admets qu’autrui puisse me juger, comme
moi je peux parfois le juger.

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Et si je m’approche de la sagesse, je ne suis plus dans l’égo,
donc éloigné des incontournables buts à atteindre et du
jugement. Je suis qui je suis et ce que je suis et je l’accepte.

En dépit de tout ce que j’ai appris depuis ma plus tendre


enfance, j’accepte mes défauts, mais aussi mes qualités, non
pas pour m’humilier ou me glorifier, mais dans le but de vivre
plus en harmonie avec moi-même, avec qui je suis, avec ce
que je suis. Si un jour j’y parviens, alors je serai d’un secours
inestimable pour moi et pour mes semblables.

Car bien qu’ils se ressemblent beaucoup, chaque flocon de


neige, chaque goutte de pluie et chaque être humain est
unique. Dès lors, ma sagesse à moi sera de m’accepter et de
trouver mon propre chemin, avec ses bordures indistinctes,
ses pavés irréguliers, ses nids de poule et ses ornières
traîtresses. Tout ceci avec ce que j’ai reçu de lumière
jusqu’à présent, c’est-à-dire assez peu.

Si je suis né ici et pas ailleurs, riche ou pauvre, malade ou


bien portant, idiot plutôt qu’intelligent, c’est que je dois, ou
que j’ai même peut être choisi, de vivre cette vie et non une
autre. Ce qui me ramène inéluctablement à cette question
primordiale : l’homme est-il une entité matérielle faisant
l’expérience de la spiritualité, ou un être spirituel faisant
l’expérience de la matière ?

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La sagesse, c’est de pourvoir être capable d’accepter sa
propre vie, sans vouloir ressembler aux autres, sans les
envier et sans les copier. La sagesse, c’est de trouver la
force d’accepter qui on est et de suivre son propre chemin.
Sortir des sentiers battus est une chose intéressante et
motivante. Mais avoir le courage d’aller là où il n’y a pas de
chemin et laisser une trace serait une chose merveilleuse.

La Sagesse est une connaissance profonde et inqualifiable de


notre être spirituel. Ce n’est pas, à mon sens, une
connaissance apprise, mais une connaissance induite qui se
révèle en fonction de l’individu. Peu ou prou ou pas du tout,
mais en tout cas à ceux qui la cherchent, quelle que soit la
manière.

Si j’arrive à tailler suffisamment ma pierre, c’est-à-dire si


je parviens à me dépouiller de tout ego, de toute vanité et
de toute attente, alors je pense pouvoir découvrir la
sagesse. Cette sagesse qui est l’étincelle divine en moi et qui
me guidera dans le monde matériel, qui me donnera la force
physique d’accomplir et de bâtir, et de le faire bien, de
toute beauté.

La Sagesse, c’est d’avoir la faculté de se rendre compte,


(d’avoir conscience de soi), des autres et du monde qui nous
entoure, tout en constatant que tout cela nous échappe
presque entièrement.

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A partir de là, l’homme va chercher (ou pas), à percer le
mystère de sa vie. Il va travailler sur lui-même, s’observer,
s’explorer et s’informer, dans le but de comprendre et de
s’améliorer.

La Sagesse, c’est surtout de se montrer très prudent dans


ce qu’on affirme, dans les propos que l’on tient, comme dans
les conclusions que l’on en tire, étant donné que ce que
j’élève aujourd’hui au stade de vérité, n’est que l’émanation
de mes connaissances actuelles.

Au commencement était le Verbe ! Tout est donc parti de


l’intangible et de l’invisible pour réaliser quelque chose dans
le monde de la matière, en se combinant avec d’autres
éléments. Cette intelligence que l’on ne peut ni appréhender,
ni expliquer, ni décrire est donc à l’origine de l’univers tel
que nous l’observons et de la vie, telle que nous la concevons.

La Sagesse, c’est le mélange de l’intelligence et de l’intention


pure, demeurant dans le monde de la pensée et qui doit être
mis en œuvre personnellement par chacun, selon ses
capacités. Bien qu’elle soit pure, sa transformation dans le
monde de la matière ne sera pas parfaite. Car même avec
toute sa volonté et une abnégation hors du commun, nul
homme ne sera jamais parfait.

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Pourtant, toute démarche entreprise pour transposer cette
source pure dans nos vies ne peut être que bénéfique et
salutaire, même si les résultats peuvent nous sembler
décevants.

Malheureusement, la culpabilité, les remords et leur


rémanence nous bloquent dans le passé et dans nos erreurs.
Nos fautes nous empêchent culturellement de vivre
sereinement l’instant présent et de nous projeter avec
confiance dans l’avenir. La sagesse devrait nous faire
comprendre qu’hier n’est plus et que demain n’est pas encore.
Elle devrait m’inciter à poser mes lourds bagages et me
donner l’énergie de me pardonner et de pardonner aux
autres, afin que je puisse renouveler ma vie chaque jour,
comme chaque jour se lève le soleil. Alors je pourrai faire
mienne cette devise : que le mal que l’on m’a fait soit écrit
sur le sable et que le bien que l’on m’a fait soit gravé dans le
marbre.

La lumière pure peut être assimilée à la Sagesse. Toutefois,


lorsque la lumière fût créée lors de la naissance de l’univers,
elle a, tout comme nous, été confrontée à la matière. Celle-ci
était si dense après le big-bang, que la lumière ne pouvait
s’en extraire. Comme nous aussi sommes constitué de
matière, il n’est donc pas étonnant que nous fassions
obstacle à la lumière et par voie de conséquence à la
Sagesse. Notre constitution physique exige pour vivre,
beaucoup d’attention et de soins. Nous sommes également
aveuglés par notre égo et accaparés, voir obnubilés, par

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l’image que nous pouvons véhiculer, par nos possessions et
par nos loisirs.
Tenant compte de ces incontournables éléments, on peut
aisément comprendre pourquoi il nous est si difficile
d’absorber ou d’être envahi par la lumière.
Cet état va nous empêcher d’atteindre, voire même de
s’approcher de la Sagesse. Les exigences physiologiques,
biologiques et matérielles nous en éloignent fortement, tout
comme elles s’opposent au véritable Amour.

Aborder la Sagesse, c’est s’attaquer à un écheveau de laine,


sans vraiment savoir par où commencer. Dès que l’on trouve
un fil, on essaye de le suivre et on le déroule, dans l’espoir
de découvrir ce que qu’il contient. On recherche ardemment
ce qu’il dissimule, ce qu’il nous cache, ce qu’il renferme
comme mystère. Mais ce n’est pas facile et il y a des nœuds,
des ruptures, des culs-de-sac, des fragments, des
recommencements, de l’impatience, de la colère et du dédain.
Tout ça pour peut-être ne rien trouver. Mais au moins, avant
d’avoir tout déroulé, j’aurai appris la patience, la
persévérance, le dégoût, le renoncement, la frustration,
l’amertume et l’échec. Mais aussi le recommencement, le
courage et l’abnégation. Et même si, lorsque j’aurai
complètement défait ma pelote, je ne trouve qu’un autre
bout de fil, j’aurai appris, j’aurai vécu ! Car ce que l’on
apprend dans la vie, on l’apprend avec ses pieds, en
s’engageant sur le chemin, et non pas avec sa tête en
regardant les autres marcher.

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La Sagesse, c’est de pouvoir suivre la voie de son cœur
plutôt que celle de la raison, cette dernière étant par
ailleurs souvent imposée par d’autres. Il s’agit donc d’être
soi-même et d’essayer de vivre en tant que tel, sans jamais
en faire une occasion de se désengager de ses
responsabilités.
Que de belles et profondes paroles viennent ici d’être
exprimées. Et bien qu’elles correspondent en tout point à
mon idéal, je mesure le chemin qui sépare la pensée de sa
réalisation. Car en vérité, je réclame la lumière et l’exige
parfois. Mais dès qu’elle se manifeste, j’ai tendance à fermer
les yeux.

Au début des travaux, le VM, dont le rôle est de mettre les


ouvriers au travail, invoque la Sagesse. Comme les travaux
ne commencent qu’à midi, cette invocation a lieu au moment
où la lumière est la plus forte. C’est donc l’instant propice
pour mette en œuvre la force. Du lever du soleil à midi
serait donc le temps imparti à la sagesse pour préparer le
travail qui sera effectué en Loge.

La Sagesse est donc l’intelligence suprême et spirituelle qui


permettra á la force d’entrer en action, par conséquent de
passer du monde de l’esprit au monde de la matière, et donc
au monde des hommes.
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Cette séquence se déroule entre midi et le coucher du soleil,
puis arrive le temps de la beauté et de la contemplation du
travail accompli, du coucher du soleil à minuit. (Source
Intuition et poésie).

La Sagesse serait alors le moteur qui déclenche et entraîne


tout. C’est le mécanisme indéfinissable qui fait passer un
état du monde spirituel au monde matériel. C’est sans aucun
doute le mystère le plus grand de l’univers. C’est ce
qu’Aristote nommait le moteur immobile. Ce moteur immobile
qui engendre le mouvement.

En Franc-Maçonnerie, la sagesse est le premier pilier, sans


lequel les deux autres n’existeraient pas. Comme dans
l’univers, il a fallu un début, un déclenchement, sans lequel
rien de ce que l’on connaît n’existerait. Lorsque le VMC, nanti
de la lumière de source divine, descend les marches de
l’Orient pour ouvrir la Loge et allumer les trois petites
lumières, il symbolise le passage du monde invisible, au
monde de la matière, au monde des hommes. En
transmettant cette flamme d’essence mystique aux trois
petites lumières, il va symboliquement introduire les valeurs
divines dans la Loge, de sorte que nous puissions agir avec
force (conviction) et en apportant de la beauté (bonté) a
notre travail, tout en étant guidés par la sagesse, pour que la
Force (Fortitude), soit employée et utilisée de manière
adéquate et que la Beauté soit recherchée esthétiquement
et respectée.

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En Loge, la sagesse est représentée par le VMC. Il lui
incombe d’ouvrir et de conduire les travaux, faute de quoi
ceux-ci ne pourraient s’accomplir. Il invoque cette sagesse
qu’il représente pour qu’elle préside à nos travaux.
Il l’invite en somme à s’immiscer en lui ou du moins à la
laisser éclairer son esprit et son cœur pour que ses paroles
et ses actes soient justes et parfaits et que les Frères
soient ainsi guidés vers le vrai et le beau.

Ceci me rappelle Jésus, le Fils invoquant le Père, qui, toute


proportion gardées, dans les moments forts de sa vie
d’homme, s’adressait immuablement au Père, l’invoquait et
s’en remettait à Lui. Ce que j’interprète ainsi : « qu’elle que
soit notre volonté, nos bonnes intention et notre courage,
nous avons un besoin impérieux, lié à notre condition
d’homme, d’être guidés et éclairés dans nos choix. Et c’est
pourquoi nous appelons cette sagesse de nos vœux ».

On en revient donc au prologue de Saint-Jean : Au


commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et
le Verbe était Dieu et toutes choses ont été faites par Lui.
L’homme conscient de ses imperfections et en recherche de
lumière, revient immuablement à la question de l’origine de
l’univers et de la sienne.

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Bien que repoussant toujours plus ses limites en termes de
connaissances, d’appréhension du monde qui l’entoure, de sa
formation et de son évolution, il n’est pas arrivé au bout de
sa quête.

On peut dire que si parfois, dans ses formidables avancées


sur la compréhension de l’univers, de la matière, de
l’antimatière, de la matière noire et j’en passe, il croit par
instant voire la main de Dieu, il n’est pas encore sur le point
d’en découvrir le visage.

Et pour nous F.-M. Le G.A.D.L.U., la Sagesse et la Lumière,


ne seraient-ils pas notre Trinité… à nous ? Comme le disais le
philosophe : je ne suis pas sûr de la réponse, mais certain de
la pertinence de la question.

Car l’homme qui est sage (qui se connaît lui-même et qui


connaît le monde, a reçu la lumière). S’il a reçu cette
lumière, c’est que ses recherches et son abnégation lui ont
permis d’ouvrir suffisamment sont esprit pour pouvoir
entrer en contact avec la source de cette lumière, la source
de ladite lumière ne pouvant émaner que d’elle-même ou du
G.A.D.L.U. Au commencement était le Verbe…

Donc, pour nous, pas de Sagesse équivaudrait à pas de


Travaux, pas de rituel et pas de Tenue.

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Dans tout ce que j’ai pu lire, voir et entendre, l’homme est un
être vivant nanti d’une conscience. Conscience de soi,
conscience du monde qui l’entoure et conscience des autres.
Si au départ, il semble avoir formé des groupes dans un
dessein manifeste de survie, il a bien vite adopté des règles
de vie morales, éthiques, philosophiques et religieuses.
A coup sûr pour des raisons pratiques et organisationnelles,
c’est-à-dire pour ordonner et organiser la vie en société,
mais pas uniquement.

Nombre d’exemples dans la nature (abeilles, fourmis), vivent


dans des communautés remarquablement bien organisées et
structurées, à tel point d’ailleurs, que l’homme lui-même
cherche à s’en inspirer. Pourtant, ces animaux ou ces
insectes ne semblent pas avoir de conscience de leur
évolution dans le temps. Ils se passent très bien des règles
en tout genre qui nous régissent, tant au point de vue moral
que légal. Bien qu’évoluant au cours de leur existence, elles
semblent, contrairement à nous, être programmées
génétiquement et dépourvues d’émotion. Ce faisant, ces
espèces évoluent immuablement au cours des siècles,
adoptant des comportements identiques et utilisant les
mêmes méthodes (oiseaux pour son nid, abeille pour sa
ruche), qu’il s’agisse de construction, de reproduction,
d’approvisionnement et que sais-je encore.

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A contrario, l’humain, conscient de soi et du monde qui
l’entoure, nanti du langage et d’une forme d’intelligence
avancée, s’est très tôt doté de règles morales. Il a défini (ou
du moins tenter de le faire), ce qui est bien et ce qui est
mal, forgeant ses certitudes à la lecture des textes sacrés
et à l’écoute de sages paroles philosophiques. Il se démarque
donc de cette nature animale, végétale et minérale, dans
laquelle il n’y a ni bien ni mal, mais seulement des
conséquences.

Grâce à son intelligence remarquable, l’homme a développé un


langage de plus en plus sophistiqué, il a écrit, calculé,
projeté, planifié. Il a fait des progrès techniques
époustouflants. Mais en parallèle, il tente aussi, depuis la
nuit des temps de s’améliorer sur les plans de la morale, de
la philosophie et de la religion. Persuadé qu’une entité
parfaite est à l’origine de son avènement sur cette planète,
perdue dans un univers indéfini et dont les dimensions
inchiffrables lui échappent, il voudrait comprendre, plus
précisément savoir d’où il vient et où il va. Il voudrait se
rapprocher au plus près de cette perfection et découvrir la
Vérité.

Mais qu’est-ce que la Vérité ? A ma connaissance, personne


n’a jamais vraiment été capable de répondre à cette
question. Jésus disait qu’il était le chemin, la vérité et la vie.
Interrogé par Pilate, il répond aux questions de ce dernier
concernant sa venue sur terre et sa royauté, qui ne vient pas

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de ce monde. Mais quand Pilate lui demande ce qu’est la
vérité. Il se tait.

Comme à ses origines, l’homme continue à mettre au point


des armes de plus en plus perfectionnées. Ce n’est plus pour
chasser les bêtes féroces ou pour s’en protéger, mais
davantage pour éliminer ses semblables.

Souvent à cheval sur deux cases du pavé mosaïque, il


recherche en même temps la lumière et la vérité, en
s’interrogeant, en se perfectionnant dans ses recherches
vis-à-vis de soi-même et de son comportement envers autrui.

Il n’est donc pas étonnant, que nous autres, F.-M., qui


sommes en quête de lumière, demandions à la sagesse de
nous guider et de présider à nos travaux. Elle seule peut
nous indiquer comment utiliser notre force de la plus
optimales et de la meilleure des manières, afin que notre
travail ait du sens, qu’il soit solide et habillé de beauté.

La sagesse, c’est quelque chose de pur, sans taches et


d’essence divine, c’est-à-dire inatteignable et intangible.
Ceux qui s’en approchent changent intérieurement car les
ténèbres de leur cœur sont progressivement dissipées par la
lumière. La lumière est donc fille de la sagesse. Elle est sa

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partie appréhendable et compréhensible par l’intelligence
humaine.

C’est donc la lumière que je recherche qui me conduira vers


la sagesse, mais paradoxalement, c’est certainement la
sagesse qui m’a incité à rechercher la lumière.

Et si je me mets en quête de la lumière dans l’espoir de


m’approcher de la sagesse, je dois apprendre à me connaître
moi-même. Pour ce faire, nul besoin de courir le net ou me
transformer en rat de bibliothèque. Non ! Pour cela, je dois,
comme je l’ai fait pour cette Planche, affronter, mes peurs,
sortir de ma zone de confort et accepter de m’engager dans
des voies moins faciles ou sur des terrains en friche et de
relever de nouveaux défis. Non pas dans des œuvres
extraordinaires ou dans des entreprises irréalisables, mais
simplement dans les choix que la vie me réserve chaque jour.

A l’heure où je vous parle et pour mettre un terme


provisoire à ce travail de réflexion, je suis arrivé à la
conclusion que, pour ma personne, la sagesse serait de
pouvoir arriver à la parfaite cohérence entre mes paroles,
mes pensées et mes actes.

Vénérable Maître, j’ai dit.

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