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La France ébranlée après un tabassage raciste

par des policiers


Une affaire George Floyd à la française ? Un producteur noir a été violenté sans raison.
Le ministre de l’Intérieur est sur la sellette.

Les images sont mauvaises (elles proviennent d’une caméra de


vidéosurveillance), mais plus que suffisantes pour réaliser la
violence de la situation. - AFP.

Par Joëlle Meskens (/676/dpi-authors/joelle-meskens)


Envoyée permanente à Paris
Le 27/11/2020 à 17:48

ENVOYÉE PERMANENTE À PARIS

L es images ont été vues des millions de fois. Jusqu’à l’Elysée, où Emmanuel
Macron s’est dit « plus que choqué ». Résumant l’émotion du pays, le champion du
monde de foot Antoine Griezmann a twitté : « J’ai mal à ma France ».

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images)

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La séquence filmée samedi dernier par une caméra de vidéosurveillance et mise en
ligne jeudi par le site d’information Loopsider ne dure que cinq minutes mais elle
est insoutenable. On y voit un homme noir se faire tabasser par des policiers. Et
encore n’y a-t-il pas de bande-son. Selon la victime, les agents auraient plusieurs
fois proféré : « Sale nègre ». Le parallèle est sur bien des bouches : une a aire
George Floyd à la française, du nom de cet Américain mort étou é par la police en
mai dernier à Minneapolis.

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americains-un-tournant-de-leur-histoire-raciale)

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a tenté d’éteindre l’incendie en


s’invitant jeudi soir sur France 2. Mais l’incompréhension et la colère ont saisi le
pays.

« J’ai cru mourir »


Les faits remontent au week-end dernier. Ils se déroulent dans le 17e
arrondissement de Paris, près de la place de l’Étoile. Un homme noir est dehors,
sans masque. Il croise une voiture de police. Les agents le prennent en grippe.
Michel Z., 41 ans, producteur de musique, se réfugie dans son studio
d’enregistrement. Mais trois policiers s’y introduisent. S’en suivent des coups de
poing, de pied, de matraque, sans qu’à aucun moment la victime ne riposte. « J’ai
cru mourir », dira-t-il, victime de six jours d’incapacité de travail.

Là ne s’arrête pas son cauchemar. Placé en garde à vue, le producteur est pris pour
l’agresseur. Car c’est ainsi que l’ont décrit les policiers dans un procès-verbal qui
apparaît rapidement comme complètement faux. L’enquête est classée sans suite et
se retourne contre les forces de l’ordre.

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Racisme et violence policière: en France, l’urgence d’apaiser les tensions
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policiere-en-france-lurgence-dapaiser-les-tensions?
referer=/archives/recherche%3Fdatefilter%3Dlastyear%26sort%3Ddate%2520d

Trois d’entre eux, puis un quatrième, soupçonné d’avoir jeté une bombe
lacrymogène à l’intérieur du studio, ont été suspendus. Une enquête a été ouverte
pour violences par personnes dépositaires de l’autorité publique et faux en écriture
publique.

Le ministre de l’Intérieur, issu de la droite sarkozyste et promu à l’Intérieur pour


incarner l’ordre, est plus que jamais sur la sellette. Bien sûr, il condamne l’attitude
des policiers qui ont frappé. « Si la justice démontre les faits, qui font peu de
doutes, je demanderai la révocation de ces policiers. Ils ont sali l’uniforme de la
République, alors oui, ils ne devront plus le porter ». Mais en maintenant à son
poste le très controversé préfet de police de Paris, Didier Lallement, Gérald
Darmanin laisse entendre que les faits n’ont été commis à ses yeux que par des
brebis galeuses qui ne mettent pas à mal l’institution policière. Il devra s’en
expliquer lundi prochain à l’Assemblée.

Dysfonctionnements structurels
Ce sont pourtant des dysfonctionnements structurels qui sont en cause. Déjà lors
de la crise des gilets jaunes, à l’hiver 2018-2019, la police avait été critiquée pour sa
doctrine du maintien de l’ordre et pour de violents dérapages dans les
manifestations. Un comble, son prédécesseur à la place Beauvau, Christophe
Castaner, très décrié à l’époque, joint cette fois sa voix au concert d’indignations.
« Tolérance zéro contre le racisme », dit-il.

Ce très proche d’Emmanuel Macron n’est pas le seul mal à l’aise. Dans la majorité,
le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, a dit aussi son écœurement.
Au sein même du gouvernement, le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti,
fait une nouvelle fois entendre sa di érence. « Les journalistes doivent pouvoir faire
leur travail », intime l’ancien avocat pénaliste.
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france-apres-levacuation-brutale-dun-camp-de-migrants?
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Car l’a aire survient en plein débat sur une future loi de plus en plus controversée
sur la « sécurité globale » portée par Gérald Darmanin. L’un de ses articles
empêcherait de filmer des policiers si c’est dans le but manifeste de porter atteinte à
leur intégrité physique ou psychique. Mais sans les images qui le dédouanent, que
serait-il justement advenu du producteur ? Après avoir tenté de confier la révision
de l’article controversé à une commission indépendante, le Premier ministre, Jean
Castex, a été sèchement désavoué. Les parlementaires, y compris ceux de la
majorité, s’étaient dits furieux d’être privés de leur travail législatif. Du jamais vu.

Mais les médias et les associations de défense des libertés continuent de réclamer le
retrait pur et simple de l’article incriminé. Ils devraient défiler ce samedi à Paris
pour le faire savoir. Une manifestation d’ores et déjà interdite par la préfecture de
police, qui invoque l’impératif sanitaire.

Plusieurs dérapages policiers

A aire Théo Luhaka. En 2017, un jeune homme d’Aulnay-sous-bois (Seine-Saint-Denis) est


interpellé. Il est passé à tabac et subit des mutilations telles qu’il sou re d’une infirmité à vie.
Les policiers viennent d’être renvoyés aux assises.

A aire Adama Traoré. En juillet 2016, un jeune homme meurt après son interpellation dans le
Val d’Oise. Les gendarmes sont-ils responsables de sa mort, après un plaquage ventral ? Après
des expertises contradictoires, l’enquête est toujours en cours.

A aire Cédric Chouviat. En janvier 2020, ce livreur est interpellé par la police à Paris. Il meurt
après avoir subi une clé d’étranglement et un placage au sol. Trois policiers sont mis en examen
pour homicide involontaire.

A aire Steve Canicao. Le 21 juin 2019, ce jeune fêtait la musique à Nantes. Son corps sera
retrouvé dans la Loire un mois plus tard. La police avait donné la charge dans la nuit du 21 au
22 juin car les fêtards n’avaient pas respecté les horaires autorisés.

/
Démantèlement du camp de migrants. Lundi dernier, un camp de plusieurs centaines de
migrants est brutalement démantelé sur la place de la République à Paris.

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Commentaire *

Signature * Dewailly Jean

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Poster

Posté par Bricourt Noela, aujourd'hui 19:11

Le Soir a à peine réagi contrairement aux autres quotidiens. Encore un pas de plus en
France vers un état totalitaire. Espérons que l'article 24 de la loi sur "la sécurité globale" soit
abandonné. Voilà à quoi on en arrive au nom du sécuritaire.
RÉPONDRE (/COMMENT/REPLY/340428/222035)

Posté par Hennecart Pierre, aujourd'hui 18:43

Mais je rêve ! Il n'y a que des bas de plafond dans les avis (humour !) . Evidemment, Le
Soir qui lave plus blanc, ne met pas la vidéo en ligne... Une chance qu'il existe d'autres sites
pour voir cette violences, que je pense gratuite, je pense, car vu les paquets de fake news sur
Internet, on ne sait plus quoi , qui croire... Mais ici, je pense qu'il n'y a guère de doute... Sur
cette violence de fachos ! Ils n'ont qu'à aller en Pologne, Russie ou Hongrie, Corée du Nord
etc... là, ils pourront faire ce qu'ils veulent ... Triste époque et pour TOUT !!
RÉPONDRE (/COMMENT/REPLY/340428/222032)

/
Posté par LAUWERS, Il y a 50 minutes

@ Staquet Jean-marie - "...en Hongrie et en Pologne, on ne voit jamais ce genre de


trucs"... Vous rigolez ou quoi ? Un simple clic pour la Pologne, parmi des dizaines
disponibles : https://www.lesechos.fr/monde/europe/violences-lors-des-
interpellations-garde-a-vue-la-pologne-epinglee-par-le-conseil-de-leurope-1259750
; un autre pour les Magyars, parmi tant d''autres :
https://blogs.mediapart.fr/amelie-poinssot/blog/171218/violences-et-intimidations-
policieres-en-hongrie-aussi

Posté par Staquet Jean-marie, aujourd'hui 19:18

Sauf que justement, en Hongrie et en Pologne, on ne voit jamais ce genre de trucs.


C'est là qu'est le hic... on ne manquerait pas de nous en informer si ça arrivait... Là-
bas, l'armée n'est pas dans les rues et le président n'abuse pas de la formule de
"conseil de défense" pour ordonner comme un dictateur des choses qui n'ont rien à
voir avec la défense... Depuis que Macron est là, la France devrait être au ban des
nations tant les exactions deviennent un mode de gouvernement en soi, mais on ne
critique pas Saint-Macron... voyez qui l'a fait élire... n'est-ce pas en premier lieu... les
journaux?

Posté par Collard Patrick, aujourd'hui 18:16

Soutien aux policiers.


RÉPONDRE (/COMMENT/REPLY/340428/222018)

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