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Année universitaire : 2016 - 2017 INTRODUCTION GENERALE

La théorie du télétrafic consiste à l’étude des utilisations des ressources mises à la disposition des
utilisateurs dans un système quelconque. Pour le cas des télécommunications, il permet de
planifier un réseau, ou des composantes de ce réseau.

On peut citer quelques buts de l’étude du télétrafic : contrôler la planification préalablement


effectuée, découvrir des ressources devenues disponibles, détecter des problèmes potentiels,
détecter des problèmes de configuration du réseau, ou dans la programmation d’un central,
modifier de manière dynamique les algorithmes de routage d’un réseau, fournir les indications qui
pourront servir pour la planification, …
TELETRAFIC
Ce cours est structuré en 5 chapitres :

- Chapitre 1 : Introduction au télétrafic


- Chapitre 2 : Sollicitations et occupations
- Chapitre 3 : Modèle markovien du télétrafic
- Chapitre 4 : Systèmes à perte
- Chapitre 5 : Systèmes à attente

Fascicule préparé par : Comme pré-requis, l’étudiant est recommandé de réviser les cours de probabilité qui sont très
Toky Basilide RAVALIMINOARIMALALASON utiles afin de mieux comprendre la majeure partie de ce cours. Le cours de théorie de file d’attente
va aussi aider l’étudiant pour la compréhension du chapitre 3 et du chapitre 5.

Télétrafic 1
Toky Basilide RAVALIMINOARIMALALASON
CHAPITRE 1 Cette analyse fournit des bases de dimensionnement du système considéré.
INTRODUCTION AU TELETRAFIC
Lorsque le système ne se prête pas à une modélisation, parce que trop complexe, on peut établir
des solutions approchées, basées sur des approximations et sur des valeurs déterminées
1.1 Introduction et généralité
empiriquement. La puissance actuelle des ordinateurs permet également de se livrer à des
Les ressources sont les parties les plus importantes dans un réseau de télécommunications. Elles simulations plus ou moins réalistes d’un réseau sous des conditions de trafic données.
sont généralement rares et on a toujours besoin de leur mise en commun. Ce partage concerne non
La théorie du télétrafic permet le traitement de nombreux problèmes liés au dimensionnement des
seulement les canaux de transmission, mais également tous les organes intermédiaires de la
chaîne, qu’il s’agisse d’équipements de transmission (répéteurs, amplificateurs), de commutation réseaux. Mais il en va ici comme dans toute théorie : il ne faut jamais perdre de vue les hypothèses

(centraux téléphoniques, routeurs, coupleurs) et de commande (processeurs, équipements de de travail, sans quoi on risque d’appliquer des hypothèses inappropriées à un problème donné.
Ainsi, la téléphonie classique est à la base de la théorie du télétrafic. La téléphonie se base sur des
signalisation, etc...). On appelle ce principe la banalisation des ressources, et il consiste à:
- prévoir un nombre restreint de ressources accessibles à plusieurs utilisateurs hypothèses bien précises concernant, par exemple, les caractéristiques statistiques du trafic offert
au réseau (comportement des usagers, répartition statistique des appels). La transmission de
- attribuer temporairement ces ressources aux usagers qui en expriment le désir.
données, par ailleurs, s’appuie sur des critères de dimensionnement analogues à ceux de la
La banalisation implique donc une spéculation statistique sur le nombre d’usagers relativement au téléphonie, mais la nature du trafic est très différente: appliquer les règles de dimensionnement
nombre de ressources mises à disposition. Comme toute spéculation, la banalisation introduit le utilisées en téléphonie à la transmission de données peut conduire à une planification erronée du
risque de ne pas disposer, à un instant donné, des ressources nécessaires à satisfaire les besoins de réseau de transmission.
tous les usagers. On dit alors qu’il y a situation d’encombrement.
1.2 Notion et définitions
La théorie du télétrafic a pour objet l’évaluation de ce risque de manière a dimensionner
1.2.1 Définitions
correctement le réseau dans l’optique d’un compromis constant entre le coût des ressources mises
à disposition des usagers et la qualité du service offert à ces derniers. La théorie du télétrafic Le télétrafic peut être défini comme un processus stochastique correspondant à l’ensemble des
s’applique aussi bien au dimensionnement de centraux téléphoniques qu’au dimensionnement de occupations (réelles ou fictives) de voies ou d’organes dans un réseau de télécommunications,
bureaux de poste (nombre de guichets nécessaires), au dimensionnement des canaux nécessaires quelle que soit leur cause et indépendamment du fait qu’elles soient ou non en rapport avec une
en réseau mobiles, et ceci du trafic temps réels au trafic élastique, du mode circuit au mode communication effective complète.
paquet.
- Le fait que le télétrafic soit de nature stochastique exprime sa dépendance de variables
La théorie du télétrafic s’appuie sur : aléatoires, dépendant du temps.
- Les variables dont dépend le télétrafic peuvent être continues (ex : la durée d’une
- La mesure du trafic existant. Cette mesure doit tenir compte du type de service et du
occupation) ou discrètes (nombre de sollicitations, longueur d’un message en octets, etc...)
comportement des usagers.
- On fait généralement l’hypothèse que le processus stochastique est stationnaire, c’est-à-
- L’établissement de modèles décrivant de manière simplifiée les sources et les organes de
dire que ses propriétés statistiques ne varient pas au cours du temps. Cette hypothèse est
traitement de trafic.
pratique d’un point de vue mathématique, car elle nous permet d’évaluer plus aisément la
- Sur la base des modèles établis, on peut procéder à une analyse mathématique rigoureuse.
charge du réseau (les processus non stationnaires étant, par nature extrêmement difficiles à

Télétrafic 2 Télétrafic 3
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maîtriser mathématiquement). Toutefois, cette hypothèse, pour séduisante qu’elle soit, est Les moyennes sont établies selon des règles bien précises. Il serait peu judicieux d’établir une
le plus souvent fausse. moyenne sur un jour complet. Cette moyenne serait exagérément optimiste, étant donné la rareté
- La définition mentionne des occupations fictives. Il s’agit d’occupations correspondant à des communications dans la période nocturne (de minuit à 5 heures du matin, environ, le trafic sur
un trafic présumé, avant que ce trafic ne soit généré. Une occupation fictive peut ne pas les faisceaux « normaux » est pratiquement nul). Une moyenne est généralement établie sur une
conduire à une occupation effective. heure considérée comme caractéristique, qui se trouve être l’heure où le trafic est le plus grand,
- Notons encore que cette définition mentionne explicitement le fait que le trafic ceci de manière répétitive au cours du temps. Cette heure est appelée l’heure chargée. Elle se situe
téléphonique n’est pas constitué des seules sollicitations aboutissant à une communication souvent vers 9 - 10 heures le matin, ou vers 18 – 19 heures le soir, de manière répétitive pour tous
effective de bout en bout, mais aussi des sollicitations n’aboutissant pas à une les jours de la semaine tout au long de l’année. Avec internet, la charge en début de soirée devient
communication, du fait d’occupation de l’abonné appelé, d’encombrement du réseau, ou également forte.
encore d’erreurs de manipulations.
1.2.3 Sollicitations et occupations
Le télétrafic ne se borne pas à l’étude des propriétés d’une liaison de bout en bout, mais s’adresse
Pour être en mesure d’attribuer un organe ou un groupe d’organes implémentant ensemble un
également à l’étude des éléments constitutifs de la liaison, que cette dernière aboutisse ou non.
service à un utilisateur donné, il est nécessaire que l’utilisateur en fasse la demande expresse. On
1.2.2 Les Grandeurs considérées appelle souvent cette requête une demande de service. Dans le cadre de la téléphonie, on parlera
volontiers de tentative d’appel (call attempt). Dans le cadre de ce cours, nous parlerons plus
La théorie du télétrafic ne s’intéresse que médiocrement à des valeurs instantanées. Il n’est en
volontiers de sollicitations, terme plus général. Ce terme désigne d’une manière générale la mise
effet pas possible de dimensionner un réseau en fonction de valeurs instantanées, ces valeurs étant
en activité d’une source de trafic, donc le passage d’un état inactif à un état actif, ou d’occupation.
trop aléatoires, et conduisant à des résultats trop pessimistes pour être utilisables. Ainsi, le trafic
de certains endroits de villégiature, comme Antananarivo par exemple, connaît des pointes tout à Le temps durant lequel un organe, ou un groupe d’organes, est occupé est appelé logiquement
fait atypiques pendant une quinzaine de minutes chaque 31 décembre, aux alentours de minuit. occupation. On trouve également dans la littérature le terme d’appel utilisé à cet effet. Ce terme
Vouloir dimensionner les réseaux mobiles pour Antananarivo en fonction de cette valeur est à éviter parce qu’ambigu : on peut également utiliser ce même terme pour désigner une
conduirait à un surdimensionnement de 200% du réseau relativement à la valeur actuelle, ce qui ne sollicitation, au sens où nous l’avons défini plus haut, d’où l’ambiguïté.
serait pas raisonnable du point de vue de la rentabilité.
L’occupation est le résultat d’une sollicitation ayant abouti la sollicitation a été acceptée par le
De plus, on peut montrer que le dimensionnement actuel permet encore un service avec des pertes système offrant le service demandé, et il en a résulté l’occupation des organes nécessaires à
de l’ordre de 1% (en fait légèrement inférieures) pendant ce fameux quart d’heure : Ce chiffre de l’implémentation du service.
pertes est largement tolérable, étant entendu que l’abonné n’ayant pas sa tonalité va s’empresser
Il est important de bien distinguer entre la notion de sollicitation et celle d’occupation.
de raccrocher et de redécrocher immédiatement.
La sollicitation correspond à un événement ponctuel, sans durée associée, qui peut ou non
De ce fait, toutes les grandeurs considérées dans une estimation du trafic sont des grandeurs
conduire à une occupation. Une occupation correspond à un état qui aura une durée associée.
moyennes. On ne tient pas compte des valeurs instantanées, sauf dans le cas de la mesure de trafic.
Dans ce dernier cas, il existe nombre de méthodes permettant de recalculer des valeurs moyennes
significatives à partir des valeurs instantanées.

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trafic reçu par un ensemble de destinataires, indépendamment de l’origine. On appelle trafic
interne (internal traffic) un trafic de départ qui est également le trafic d’arrivée pour un groupe
d’usagers donné. (Ex : Part de trafic des usagers téléphoniques raccordés à un même central, et se
téléphonant entre eux).

On utilise également les dénominations de trafic entrant (incoming traffic) et de trafic sortant
(outgoing traffic). Ces dénominations sont définies par rapport à un nœud de réseau.
Figure 1.01 : Sollicitation et occupation
De manière usuelle, on emploie l'abréviation de BW pour «both way» (bidirectionnelle), IC pour
1.2.4 Trafic
«incoming» (entrant) et OG pour «outgoing» (sortant).
Le trafic est un phénomène directionnel, en ce sens qu’il met en jeu une source (ayant généré la
sollicitation) et un destinataire, qui est un utilisateur auquel s’adresse la sollicitation en dernier
lieu. Le fait que l’occupation résultant de la sollicitation donne lieu à un échange bidirectionnel
d’informations n’a pas d’incidence sur le sens du trafic, qui est défini par rapport à la seule
sollicitation.

Par rapport à une communication complète, la source est l’usager demandeur (calling subscriber)
et le destinataire est l’usager demandé (called subscriber). Pour certains organes participant à la
communication, il est néanmoins possible de recevoir des sollicitations de la part du côté demandé
(Exemple: la rétro demande en téléphonie).

En téléphonie, on appelle fréquemment l’usager un abonné. Cette appellation est largement Figure 1.02 : Décomposition du trafic en ses divers composantes
utilisée par les opérateurs de télécommunications (Telma ainsi que les autres opérateurs à
Lorsque plusieurs éléments du réseau remplissent une fonction identique du point de vue du trafic,
Madagascar). Nous utiliserons également cette appellation en dépit de son caractère un peu trop
on parle volontiers de faisceau (group). Le trafic écoulé par un faisceau est défini comme étant
orienté.
l’ensemble des occupations dans les éléments constituant le faisceau.
Le sens du trafic peut dans certains cas être imposé par le milieu de transmission ou par le type de
L’intensité du trafic , appelée simplement trafic (traffic intensity), écoulé par un faisceau est
transmission. Ainsi, une liaison ordinateur-imprimante est le plus souvent une liaison en sens
définie par le produit de la fréquence moyenne des sollicitations dans le faisceau et de la durée
unique, où les sollicitations ne peuvent provenir que du seul ordinateur. On dira dans ce cas que le
moyenne de ces occupations ℎ.
trafic est à sens unique (one way), alors que dans d’autres cas (Ex : ligne téléphonique de
= ×ℎ (1.01)
raccordement de l’usager, bus Ethernet), la liaison est bidirectionnelle (both way), ce qui signifie
que la sollicitation peut provenir des deux extrémités. Le trafic est une grandeur résultant du produit d’une fréquence (1/ ) et d’un temps. Le résultat n’a
de ce fait pas de dimension. On a toutefois coutume d’exprimer le trafic en erlang (E). Le nom
On appelle trafic de départ (originating traffic) le trafic généré par un ensemble de sources,
indépendamment de la destination du trafic. On appelle trafic d’arrivée (terminating traffic) le

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d’Erlang provient du mathématicien danois A.K. Erlang (1878-1929) à qui on doit une théorie Il se peut donc qu’une sollicitation de la part d’une source de trafic intervienne à un moment
mathématique du télétrafic. particulièrement défavorable, où le faisceau est déjà complètement occupé par les occupations en
Il découle de la définition ci-dessus diverses constatations: cours : cette sollicitation ne pourra pas être traitée, ou du moins devra être mise en attente. Cette
mise en attente peut consister par exemple dans l’attente de l’usager sur une invitation à
- Si le faisceau considéré ne comprend qu’un seul organe, le trafic est la probabilité de
numéroter. Il peut aussi s’agir de la perte de la sollicitation.
trouver l’organe en question occupé à un instant donné. De fait, ce trafic ne peut dépasser
1 Erlang. Ce cas particulier est important: il se rencontre en particulier en informatique, Bien que ces sollicitations n’aboutissent pas forcément à une occupation, on définit néanmoins le
lorsqu’un ordinateur doit répondre aux sollicitations de divers périphériques. trafic offert (offered traffic) comme étant l’ensemble des sollicitations acceptées ou refusées.
- Par corollaire, si un faisceau est constitué de organes, le trafic offert à ce faisceau ne Mathématiquement, on l’exprimera comme étant égal à :
peut en aucun cas dépasser Erlang. = ×ℎ (1.04)

= (1.02) Soit le produit de la fréquence moyenne des sollicitations et de la durée moyenne ℎ de ces
sollicitations.

- Le trafic mesure le degré moyen de charge d’un faisceau, sans fournir d’information quant Le trafic écoulé (carried traffic) ne tient compte que des occupations réelles chargeant le
≤ ≤ .
à la nature de cette charge (proportion des occupations courtes relativement aux
faisceau. On a donc toujours et par corollaire
occupations longues, par exemple). Le trafic donne une information macroscopique et
générale, qui peut satisfaire des besoins de planification globale, mais qui peut également Un faisceau n’écoule pas forcément tout le trafic qui lui est offert. Ce qu’il advient du trafic ne
s’avérer insuffisant dans certains cas. pouvant pas être traité dépend du cas de figure considéré : Ce trafic peut être perdu, mis en attente,
- La planification consiste non seulement à estimer le trafic, mais encore à le mesurer. Pour voire encore dévié vers un organe équivalent pouvant se charger de ce trafic additionnel.
ce faire, on somme généralement toutes les durées ℎ des occupations pendant un laps de
En résumé, on distinguera donc les deux formes de trafic de la manière suivante :
temps ∆ , puis on rapporte cette somme à ∆ :

1 - Les usagers du réseau génèrent un certain trafic par les sollicitations qu’ils engendrent. Ce
= ℎ (1.03)
∆ trafic est le trafic offert. Il s’agit d’un trafic fictif, car une sollicitation n’aboutit pas
forcément à une occupation.
- La définition du trafic peut aussi s’interpréter de la manière suivante : Y est égal au nombre - A l’inverse, le trafic écoulé est le trafic effectivement traité par le faisceau. Ce trafic est
moyen d’occupations qui commencent pendant la durée moyenne d’une occupation. réel, car il s’agit de sollicitations aboutissant effectivement à une occupation d’organes.
- Le volume de trafic (traffic volume) représente la somme de toutes les occupations - Notons que le trafic écoulé par un faisceau donné devient souvent, dans une chaîne de
observées dans un faisceau pendant une période de temps déterminée Δ . transmission, le trafic offert à un faisceau situé en aval de la chaîne de transmission.

1.2.5 Trafic offert et trafic écoulé 1.2.6 Variation du trafic téléphonique mobile

Le trafic généré par une source de trafic est un phénomène généralement indépendant de l’organe La figure 1.03 montrent l’évolution du trafic téléphonique mobile au cours du temps dans divers
de traitement. Par exemple, un abonné soulève son combiné téléphonique sans se soucier de l’état cas d’occupation. Ces figures tendent à démontrer que le trafic dépend :
de charge du central auquel il est raccordé.

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- du moment de la journée (heure de bureau, heure de pause)
- du lieu (bureau, rural, marché, …)
- de la politique de tarification (taxe réduite en soirée, par exemple)
- de circonstances exceptionnelles (catastrophes, événements culturels ou sportifs, jours de
fête, jeux radiophoniques, ...)
- du jour de la semaine (week-end)

Bien les exemples donnés concernent tous le trafic téléphonique mobiles, les conclusions que l’on
peut en tirer sont plus généralement applicables : le trafic téléphonique mobile est par nature
largement représentatif de l’activité humaine et sociale, si bien que ses caractéristiques se reflètent
assez bien sur d’autres phénomènes liés au trafic, comme le dimensionnement des files d’attente
dans des bureaux de poste, des guichets de banque, ...

L’introduction de nouveaux plans de tarification du réseau peut modifier les caractéristiques du


trafic téléphonique, par les « habitudes » différentes dont ils font montrer. (Ex : Le cas des offres Figure 1.03 : Trafic écoulé par un BTS GSM à Analakely Antananarivo
Be de Orange, M’Ora de Telma, …)
Dans tous les cas, on remarque une crête assez nette vers 18h - 20h. Cette crête est due d’une part
La figure 1.03 représente le trafic écoulé par un BTS GSM à Analakely Antananarivo pendant des aux habitudes qui veulent que l’on ait plus de chances d’atteindre son interlocuteur à ces heures
jours consécutifs de la semaine. La mesure a été effectuée au mois de Septembre 2015, mais elle pour ne pas leurs déranger aux heures de bureau, d’autre part à la baisse de tarif consentie par
reste parfaitement représentative d’un trafic généré principalement par des abonnés mobiles. l’opérateur. Etonnamment, il semble que la baisse de tarif ne soit pas un facteur très motivant pour
les usagers: il est vrai que l’opérateur a choisi des heures de basse tarification de manière qu’il en
L’examen des diverses courbes montre l’étroite relation entre les habitudes sociales et la
soit ainsi!
planification du réseau mobile :
La courbe du samedi est légèrement plus élevée pendant la journée. Elle représente le marché
Toutes les courbes ont la même allure. Ceci représente l’habitude pour les gens habitants ou
d’Analakely où on retrouve beaucoup de gens la journée du Samedi par rapport aux jours
travaillant aux alentours d’Analakely. Le trafic commence à remonter à partir du 5h du matin, et
ouvrables. On voit très bien que ce trafic diminue à partir de 17h où on tente de rentrer.
atteint son premier pic vers 12h. Ce pic de midi annonce la pause du travail vers midi où les gens
sortent de leurs bureaux pour chercher quoi à manger. Après, ce trafic diminue pour revoir sa La courbe du dimanche représente une pause. A part cela, la plupart des personnes qui se trouvent
tendance de 10h où toutes personnes sont au boulot. Le même phénomène se répète vers 18h pour à Analakely les jours ouvrables n’y sont plus le dimanche. Ceci crée une forte baisse du trafic le
un second pic de la journée. Après, le trafic tombe jusqu’à moins de 5 Erlang vers 23h ou la dimanche. Par contre, l’allure reste de la courbe reste le même.
plupart des gens n’utilisent plus leurs téléphones au lit. 1.3 Mesure de trafic et qualité de service

1.3.1 Relation avec la qualité de service

La théorie du télétrafic permet de planifier un réseau, ou des composantes de ce réseau.


L’investissement une fois consenti, il faut encore gérer et rentabiliser cet investissement. La

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composante rentable d’un réseau consiste essentiellement en le trafic utile écoulé (payload). Il est - Valeur hebdomadaire : la valeur hebdomadaire est obtenue en effectuant la moyenne des
donc essentiel de chercher à écouler un maximum de trafic sur un milieu de transmission donné. A valeurs journalières sur une semaine, jours fériés non compris. Les valeurs journalières
l’inverse, le client payant désire obtenir une certaine qualité de service en échange de ses deniers. incriminées peuvent ne pas avoir lieu à des heures identiques pour tous les jours.
- Valeur mensuelle : Une valeur mensuelle est obtenue en calculant la plus grande valeur
Cette qualité de service consiste en un nombre considérable de paramètres qui font qu’une liaison
moyenne sur deux valeurs hebdomadaires consécutives.
est jugée bonne, acceptable, ou inacceptable. Le principal paramètre est bien sûr la probabilité
- Valeur annuelle : La valeur annuelle correspond à la plus grande valeur moyenne de trois
qu’a l’abonné d’obtenir ou non une communication, mais ce n’est de loin pas le seul. Pour
valeurs mensuelles (non consécutives). Dans les cas de forte dispersion statistique, on
optimiser un réseau, il est nécessaire de prendre en compte tous ces divers paramètres. Ces
effectuera la moyenne sur deux valeurs mensuelles uniquement. On parle volontiers de
paramètres de qualité de service et de volume de trafic écoulé ne sont pas valables seulement pour
trafic saisonnier, dans ce dernier cas.
la téléphonie, mais à des degrés divers, pour tout réseau de télécommunications.
- Valeurs de fin de semaine : Dans le cas de trafic de stations, ou de résidences secondaires,
1.3.2 Quantité de données mesurée on définit également une valeur journalière de fin de semaine, une valeur hebdomadaire de

Quel que soit le type de mesure, la quantité de données devient vite considérable, ce qui conduit à fin de semaine, et une valeur mensuelle de fin de semaine en ne considérant que le samedi

introduire des grandeurs auxiliaires permettant de réduire considérablement la quantité de et le dimanche.

données, et d’obtenir une vision globale du trafic écoulé par le réseau. 1.3.3 Evaluation de la mesure du trafic

La définition de ces grandeurs auxiliaires découle des hypothèses faites dans le cadre de la théorie Un résultat de mesure de trafic doit pouvoir être quantifié d’une manière ou d’une autre. Dans le

du trafic. Ces hypothèses mentionnent, entre autres, que seule l’heure dite chargée est significative cadre du réseau public, cette évaluation se fait sur la base de la théorie du télétrafic, en comparant
pour la mesure du trafic écoulé. Ceci n’indique pourtant pas comment définir l’heure chargée les chiffres obtenus par la mesure du trafic au calcul par les relations d’Erlang (voir les deux

relativement à un jour donné, aux jours de la semaine, aux semaines de l’année, ... De plus, il n’est derniers chapitres). On définira ainsi la valeur nominale du trafic ( ) comme la valeur du trafic
pas évident, dans le cas de faisceaux mesurés sur plusieurs mois de l’année, de savoir quel seront selon Erlang pour un chiffre de pertes donné, et on ramènera systématiquement la valeur de trafic
les mois les plus significatifs, tant il est vrai que certains environnements peuvent introduire une mesurée à la valeur de trafic nominale ainsi définie. Le rapport ainsi constitué définit une
dispersion des valeurs de trafic extrêmement importantes. Ainsi, une localité comme Andranofeno utilisation correcte ou non de la ligne.
Sud (Projet exode urbain) voit son nombre d’habitants passer de quelques dizaines à plusieurs
- Si il est inférieur à 1, la ligne est sous-utilisée
milliers pendant quelques mois de l’année.
- Si il est supérieur à 1, la ligne est sur-utilisée et il y a un taux de pertes trop important
On définit les grandeurs suivantes pour les faisceaux du réseau public : - Proche de 1, la ligne est correctement utilisée

- Valeur journalière : une valeur journalière est la valeur maximale de la moyenne du trafic Il est évident que toutes ces grandeurs doivent être définies et mesurées au moment de l’heure
sur quatre périodes d’un quart d’heure consécutives dans un même jour. Cette valeur chargée.
définit la valeur du trafic convoyé pendant l’heure critique pour le jour considéré. Les 1.4 Test sur l’introduction au télétrafic
quatre périodes considérées définissent ensemble l’heure chargée.
1. Pouvez-vous citer de tête la définition du trafic ?

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2. Sur quelles bases devrait-on, à votre avis, estimer le trafic devant être écoulé dans le cadre de la
planification d’un nouveau faisceau entre deux centraux téléphoniques ?

3. Quelle est la différence entre dix utilisateurs téléphonant pendant dix minutes et cent utilisateurs
téléphonant pendant une minute?

4. Quel est le trafic généré par 1000 voitures circulant entre Antananarivo et Ambatolampy
(disons 60 km) à 80 km/h?

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