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Réseaux électriques
de distribution publique
III
Cet ouvrage fait par tie de
Réseaux électriques et applications
(Réf. Internet ti302)
composé de :
fonctionnement au comptage
ingénierie
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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Réseaux électriques et applications
(Réf. Internet ti302)
Alain DOULET
Directeur Prospective à la Direction Réseau et patrimoine d'ERDF, Ancien
Directeur réseau d'ERDF (EDF Réseau Distribution)
Jean-Paul HORSON
Ingénieur de l'Ecole Nationale Supérieure des Ingénieurs Electriciens de
Grenoble, Ancien Attaché auprès du Directeur technique Electricité d'EDF-
Distribution
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V
Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont :
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VI
Réseaux électriques de distribution publique
(Réf. Internet 42264)
SOMMAIRE
Plan de protection des réseaux de distribution publique à moyenne tension. Principes D4811 23
Plan de protection des réseaux de distribution publique à moyenne tension. Mise en D4812 29
oeuvre
Plan de protection des réseaux de distribution publique à moyenne tension. Évolutions D4813 35
récentes et compléments électrotechniques
automatismes
Protection des réseaux à basse tension de distribution publique D4815 39
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VII
5– Ingénierie des réseaux Réf. Internet page
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Réseaux électriques de distribution publique
(Réf. Internet 42264)
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1– Les grands choix techniques et politiques Réf. Internet page
Plan de protection des réseaux de distribution publique à moyenne tension. Principes D4811 23
Plan de protection des réseaux de distribution publique à moyenne tension. Mise en D4812 29
oeuvre
Plan de protection des réseaux de distribution publique à moyenne tension. Évolutions D4813 35
récentes et compléments électrotechniques
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ment raccordées sur les réseaux de distribution (éolien, photovoltaïque). Le
raccordement de ces dernières fait l’objet des dossiers [D 4 241] et [D 4 242] ;
– les attentes sociétales en matière d’environnement croissent et impactent
le développement de réseau (problématique de l’enfouissement, cf.
dossier [D 4 225]) et la conception des matériels ;
– la sûreté d’alimentation devient un sujet de préoccupation européen
notamment depuis l’incident européen de novembre 2006 et la contribution
des réseaux de distribution à la sûreté générale du système est bien identifiée ;
– les tempêtes subies dans la dernière décennie ont mis en exergue la fragi-
lité des infrastructures face aux aléas climatiques et ont poussé le pouvoir
politique à promouvoir les investissements en vue de renforcer mécanique-
ment les réseaux (cf. dossier [D 4 210]) ;
– les évolutions techniques sont marquées par l’emprise croissante de
l’informatique et des automatismes en appui aux équipements électrotechni-
ques traditionnels : le réseau devient intelligent.
Glossaire
(pour les sites Internet, le lecteur se reportera en [Doc. D 4 200v2]
ANROC : Association Nationale des Régies de services publics GRT : Gestionnaire des Réseaux de Transport d’électricité,
et des Organismes constitués par les Collectivités locales. Crée en dénomination légale du transporteur d’électricité, quand il s’agit
1962, elle défend les intérêts de plus de 100 Entreprises Locales des missions qui lui ont été confiées dans le cadre de la loi
de Distribution (ELD) 2000-108 du 10 février 2000
BT : terme simplificateur désignant la tension alternative HT : tension alternative efficace supérieure à 1 000 V au sens de
efficace comprise entre 50 V et 500 V pour la BTA au sens de la la norme NFC 18-510, qui fait référence en France en matière de
norme NF C 18-510, qui fait référence en France en matière de sécurité
sécurité. À l’international cette tension est également qualifiée de
Basse Tension (BT) HTA : tension alternative efficace comprise entre 1 000 V et
50 000 V au sens de la norme NFC 18-510, qui fait référence en
CRE : Commission de Régulation de l’Énergie, dénomination
France en matière de sécurité. À l’international, cette tension est
légale de l’Autorité administrative indépendante chargée de
souvent qualifiée de Moyenne Tension (MT)
veiller au bon fonctionnement des marchés de l’électricité et du
gaz en France. Cet organisme a été mis en place par la loi HTB : tension alternative efficace supérieure à 50 000 V au sens
2000-108 du 10 février 2000 de la norme NFC 18-510, qui fait référence en France en matière
EDF : Électricité de France de sécurité. À l’international, cette tension est souvent qualifiée
de Haute Tension (HT) ou très Haute Tension (THT)
ELD : Entreprises Locales de Distribution. Elles sont au nombre
de 170 en France, sont en charge de la gestion des réseaux HTB1 : tension alternative efficace supérieure à 50 000 V et infé-
publics de distribution d’électricité non nationalisés en 1946, et rieure à 150 000 V
représentent 5 % de la consommation française
RPD : Réseaux Publics de Distribution d’électricité, dénomina-
ERDF : Électricité Réseau Distribution France, filiale d’EDF tion légale des réseaux de distribution d’électricité français. En
depuis le 1er janvier 2008, en charge de la gestion de la majorité France les réseaux de distribution sont depuis 1946, date de la
des réseaux publics de distribution d’électricité français nationalisation des réseaux électriques, la propriété des collectivi-
FNSICAE : Fédération Nationale des Sociétés d’Intérêt Collectif tés locales et sont concédés soit à ERDF (Électricité Réseau Distri-
Agricole d’Électricité. Elle défend les intérêts des SICAE, qui des- bution France, filiale d’EDF), soit des Entreprises Locales de
servent plus de 1 000 communes sur 18 départements et 10 Distribution (ELD). C’est le domaine des tensions HTA et de BT
régions
RPT : Réseau Public de Transport, dénomination légale du
GRD : Gestionnaire des Réseaux de Distribution d’électricité, réseau de transport d’électricité français. En France, il est la pro-
dénomination légale du distributeur d’électricité, quand il s’agit priété et est exploité par RTE-France (Réseau de Transport d’Élec-
des missions qui lui ont été attribuées par la loi 2000-108 du 10 tricité – France, filiale d’EDF). C’est le domaine des tensions HTB
février 2000
RTE : filiale d’EDF en charge des Réseaux de Transport d’Électri-
GrDF : Gaz réseau Distribution France, filiale de GDF SUEZ, en
cité
charge de la gestion de la majorité des réseaux publics de distri-
bution de gaz naturel français SICAE : Société d’Intérêt Collectif Agricole d’Électricité
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Réseaux de distribution
Conception et dimensionnement
par Émile GAIN
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Ingénieur-Conseil
Ingénieur de l’École Supérieure d’Électricité
Ancien Chef de la Division Réseaux et Appareillage
Direction de la Distribution d’Électricité de France
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 4 220 − 1
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1. Domaine concerné Un ou plusieurs jeux de barres HTA sont à l’aval de ces transfor-
mateurs.
Des départs HTA sont raccordés sur ces jeux de barres :
Le domaine des réseaux publics de distribution se situe entre : — soit en câbles souterrains, quasiment toujours bouclables,
— les postes sources qui reçoivent l’énergie en haute tension mais exploités ouverts en un point sur la boucle ;
supérieure à 50 kV (haute tension niveau B ou HTB), la trans- — soit en lignes aériennes parfois encore en antenne, mais de
forment et l’envoient en haute tension, comprise entre 1 kV et plus en plus souvent bouclables, elles aussi.
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50 kV (haute tension niveau A ou HTA) ; Le long de ces liaisons HTA, on trouve :
— les points de livraison privés avec les postes HTA/BTA, pour — sur les câbles souterrains, des postes de transformation
une entreprise, ou les branchements en basse tension, comprise maçonnés HTA/BTA, raccordés généralement en coupure d’artère,
entre 50 et 500 V (basse tension niveau A ou BTA), pour un parti- parfois en double dérivation ;
culier qui reçoit l’énergie sur son branchement. — sur les lignes aériennes, des postes de transformation
Nota : les abréviations utilisées correspondent aux domaines de tension définis dans la simplifiés HTA/BTA, raccordés par des piquages en antenne
publication UTE C 18-510 de novembre 1988 approuvée par l’arrêté interministériel du 17
janvier 1989. En particulier, on n’y parle plus de « moyenne tension (MT) » mais de haute
alimentant soit, le plus souvent, des postes aériens sur poteau, soit
tension niveau A (HTA). des postes sous abri dits bas de poteau.
La figure 1 représente le schéma général d’un réseau d’énergie, À l’aval de ces transformateurs HTA/BTA, ce sont les réseaux
des sources au client. BTA qui ne sont pas en général bouclables, sauf quelques réseaux
urbains de type particulier où les conducteurs sont bouclés et
On rencontre successivement en suivant le sens d’écoulement de
refermés entre postes HTA/BTA.
la puissance les éléments ci-après, qui sont détaillés plus loin (§ 3).
Parfois, ces réseaux BTA n’existent pas comme dans les zones
Les postes HTB/HTA sont parfois alimentés en antenne mais le
rurales d’Amérique du Nord où le distributeur alimente directement
plus souvent avec un jeu de barres recevant plusieurs arrivées
en haute tension de quelques kilovolts des charges dispersées ponc-
HTB. Un ou plusieurs transformateurs HTB/HTA sont raccordés sur
tuelles allant de 10 à 20 voire 30 kW ; dans ce cas, les branchements
ce jeu de barres HTB, simple ou multiple.
BTA de la clientèle sont issus directement du transformateur
HTA/BTA.
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D 4 220 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
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2. Choix d’un régime de neutre Il faut dire aussi que la diversité des systèmes permet d’enrichir
les congrès internationaux de longues et passionnantes discussions
sur les mérites des trois solutions, nourries de tableaux comparatifs
complexes, dont il ressort rarement des conclusions claires.
Nota : le lecteur se reportera à la référence bibliographique [1].
Parfois, surtout lorsque ces discussions s’adressent à un public où
figurent des exploitants dont le choix n’a pas été encore arrêté, elles
comportent un aspect commercial qui ne coïncide pas toujours avec
2.1 Évolution
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celui de la plus grande rigueur technique (par exemple propositions
de mise directe du neutre à la terre dans les pays d’Afrique alors
que la résistivité du sol y reste très élevée pendant toute la
Il est indispensable d’utiliser des systèmes de protection chargés saison sèche).
d’interrompre le service lorsqu’un défaut apparaît et perdure sur
Il arrive même malheureusement que certains pays acceptent de
un réseau, pouvant mettre en péril la sécurité du public ou la
laisser installer, puis mettent en service des réseaux mélangeant
pérennité de l’appareillage.
l’une et l’autre des possibilités. Les résultats ne sont pas des plus
La détection d’un défaut de court-circuit bi- ou triphasé à haute heureux et il est souvent très difficile à l’exploitant local de
intensité de courant n’offre pas de difficulté particulière. Il n’en est comprendre exactement pourquoi.
pas de même pour la détection d’un défaut monophasé, qui résulte
Nous nous attacherons dans le paragraphe 3 à dégager les
d’une défaillance de l’isolation entre une phase et la terre.
caractéristiques essentielles de ces trois régimes, avec une étude
Les premiers systèmes de distribution HTA au début du ving- plus détaillée du troisième, qui correspond au réseau de distribu-
tième siècle étaient constitués de réseaux triphasés courts, le plus tion exploité en France par Électricité de France EDF.
souvent aériens, formant une poche isolée de production-distribu-
tion. Le neutre du réseau, même lorsqu’il était accessible, était
isolé de la terre. En cas de rupture en un point de l’isolement entre
une phase et une masse reliée à la terre, il ne se passait en général 2.3 Réseau de type américain
rien, sinon parfois un très léger arc grêle au niveau de ce point de
défaillance, dû au retour de courant par la très faible capacité du 2.3.1 Principes d’exploitation et de fonctionnement
réseau. Dans la plupart des cas, la défaillance était momentanée et
le défaut s’éteignait de lui-même (défaut auto-extincteur). Par suite de la mise directe du neutre à la terre au poste source,
Plus tard, avec l’élévation du niveau de tension, l’utilisation complétée par la distribution généralisée de ce neutre par un quatrième
croissante de câbles souterrains, l’augmentation des longueurs de conducteur mis régulièrement à la terre le long du réseau, la valeur
réseau issu d’une même source, l’interconnexion d’ensembles du courant de défaut monophasé est délibérément augmentée à son
initialement séparés, le courant de défaut monophasé finit par maximum (solidly grounded system ).
augmenter suffisamment pour constituer un risque pour le public Le défaut monophasé, dont l’intensité de courant peut être très
ou pour l’exploitant par les élévations locales de potentiel qui en forte (jusqu’à 10 000 A voire davantage), est ainsi facilement
résultaient. Trois orientations majeures se dessinèrent alors : détecté et éliminé, d’autant plus rapidement que sa valeur est
— en Amérique du Nord, le neutre du réseau fut relié directe- élevée, grâce à des protections à temps dépendant. Près des trans-
ment à la terre ; formateurs HTA/BTA, ou en tête de petites dérivations, on installe
— en Europe du Nord, sous l’influence de l’Allemagne, le neutre des fusibles à expulsion (cut-off fuses ) et ailleurs sur le réseau des
fut mis à la terre à travers une réactance accordée à la capacité du interrupteurs à coupure automatique dans le creux de tension
réseau de façon à étouffer le courant de défaut ; (sectionalyzers ), mais le plus souvent des disjoncteurs réenclen-
— en Europe du Sud, sous l’influence de la France, le neutre fut cheurs (reclosers ), qui tirent leur énergie de manœuvre du courant
relié à la terre à travers une impédance réduisant le courant de de défaut, suffisant pour cela compte tenu de sa valeur élevée. Par
défaut à une valeur raisonnable (un millier d’ampères, ou moins). principe, la protection contre les surtensions par éclateurs est
exclue puisque le courant de défaut entre phase et terre entraî-
Ensuite, à travers le monde, les différents exploitants adoptèrent nerait la fusion des fusibles amont.
l’une ou l’autre de ces trois possibilités, avec parfois des valeurs
différentes pour la limitation du courant de terre, lorsque la La plupart du temps, le réseau principal et les dérivations les
troisième solution avait été choisie. plus importantes sont constitués de quatre conducteurs : trois
phases et le neutre, confondu avec le conducteur de terre qui est
ainsi distribué.
Par contre les raccordements de transformateurs ou les dériva-
2.2 Conséquences du choix tions moins importantes sont réalisés en monophasé entre deux
conducteurs : la phase et le neutre.
Le choix initial du régime de neutre, une fois qu’il a été arrêté Un cas très particulier est celui de dérivations monophasées à un
par le distributeur, conditionne pratiquement tout le système, qu’il seul conducteur. En effet, on a parfois imaginé de ne placer qu’un
s’agisse de sa conception générale ou bien du dimensionnement conducteur au lieu de deux sur les dérivations monophasées, le sol
du matériel contre les surtensions ou les surintensités, de la jouant alors le rôle de conducteur actif (single wire earth return ).
coordination des isolements ou des protections, de la qualité de La solution est défendue pour son faible coût. En fait, il y a d’abord
service ou même de la réglementation édictée par les pouvoirs là des risques extrêmes, notamment si la mise à la terre des
publics du pays concerné. masses, au droit des transformateurs, présente une résistance
variable au gré des saisons, souvent bien plus forte que celle du
C’est ce qui explique qu’une fois ce premier choix effectué, le conducteur de retour avec ses multiples mises à la terre que l’on
distributeur ne peut pratiquement plus en changer. Cela sera a supprimées, entraînant en cas de défaut de très dangereuses
d’autant plus vrai qu’il aura progressivement amélioré le matériel montées en potentiel. Si l’on veut abaisser cette résistance jusqu’à
de son réseau par concertation permanente avec les constructeurs éliminer les risques, on aura le plus souvent enterré un peu partout
et qu’il serait bien difficile de prédire ce qui pourrait se passer sur une quantité de cuivre comparable à celle que l’on avait voulu
ce matériel au cas où interviendrait un changement aussi fonda- éviter de poser en ligne aérienne. Dans certains cas très particu-
mental que celui du régime de neutre. liers, en Australie par exemple, il faut franchir de très longues
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distances pour raccorder à travers un transformateur qui leur est Tensions secondaires HTA (composée UA et simple VA ) :
propre des charges ponctuelles importantes et très dispersées.
UA = 20 kV et VA = 12 kV
Dans la mesure où l’on bénéficie en outre d’une faible résistivité du
sol, un équilibre économique peut être trouvé ; les prises de terre Puissance du transformateur HTB/HTA :
au droit des transformateurs étant peu nombreuses et chacune
d’un coût raisonnable, leur coût total est plus faible que celui du S A = 20 MVA
conducteur de retour supprimé.
Réactance relative du transformateur HTB/HTA :
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D’une façon générale, distribuer l’énergie en basse tension mono-
phasée constitue un handicap coûteux dans les pays du tiers-monde, x A = 10 %
où il faut alimenter de très faibles charges dispersées, contrairement
Réactance linéique des lignes d’ossature ou de dérivation :
à l’Amérique du Nord où le réseau basse tension n’existe pas, les
charges domestiques étant directement raccordées sur le X = 0,35 Ω/km
transformateur.
Résistance linéique des lignes d’ossature :
R ᐉ = 0,23 Ω /km
2.3.2 Calcul des courants de court-circuit
Résistance linéique des lignes de dérivation :
Afin d’illustrer le principe de fonctionnement, nous avons réalisé
Rd = 0,75 Ω/km
des calculs numériques dans des cas particuliers très simplifiés,
comme nous l’avons fait pour d’autres types de réseau (§ 2.4 et 2.5). La capacité du réseau est négligée.
Nota : le lecteur souhaitant approfondir la question par les formules théoriques et les
calculs littéraux se reportera aux articles de ce traité Protection contre les perturbations. ■ Calculons d’abord l’impédance en A, en supposant infinie la puis-
Origine des perturbations [D 5 170], Composants de protection [D 5 171], Composants de sance de court-circuit amont :
protection : utilisation [D 5 172] et Groupes électrogènes de secours [D 5 180]. Plusieurs
des indications qui vont suivre s’appuient sur un document publié par EDF International : 2
Les techniques de distribution d’électricité dans les zones à faible densité de Z A = x A U A /S A = 2 Ω
consommation.
Calculons les courants de défaut supposés triphasés équilibrés En fait, cette puissance de court-circuit amont S cc n’est pas
dans le cas particulier de la figure 2, qui représente un schéma de infinie ; supposons-la totalement réactive et égale à 1 600 MVA, ce
réseau avec l’appareillage associé, pour des défauts situés en A, B, qui donne une réactance en amont de A ramenée en 20 kV de :
C, D puis E. (20 × 20)/1 600 soit 0,25 Ω
Les données de base sont les suivantes :
d’où finalement en A, la réactance X A = 2 Ω + 0,25 Ω = 2,25 Ω,
Puissance apparente de court-circuit HTB amont :
et le courant de court-circuit en A : I cc = VA /XA = 5 330 A.
S cc = 1 000 MVA
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■ Calculons l’impédance Z B en B en ajoutant l’impédance de 10 km On y voit, par exemple, qu’un fusible 15 T, (figure 4), dont le courant
de ligne d’ossature : nominal est de 15 A :
X B = 3,5 Ω + 2,25 Ω = 5,75 Ω — supporte sans fusion 22,5 A soit 1,5 fois son courant nominal ;
— fond en 300 s pour 30 A, soit 2 fois son courant nominal ;
R B = 2,3 Ω
— fond en 0,1 s pour 375 A, soit 25 fois son courant nominal.
soit Z B = 6,19 Ω
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et le courant de court-circuit en B : I cc = V A / Z B = 1 940 A.
■ De la même façon, en C situé à 20 km de A, on a :
X C = 7 Ω + 2,25 Ω = 9,25 Ω
R C = 4,6 Ω
soit Z c = 10,33 Ω
soit Z D = 21,71 Ω
soit Z E = 37,48 Ω
2.3.3.1 Fusibles
Les fusibles du réseau américain sont définis :
— par leur calibre nominal : 15, 25, 30, 80 A par exemple ;
— par leur rapidité de fusion : T pour les fusibles lents, K pour
les fusibles rapides.
On parle ainsi de fusibles 15 T, 30 K, etc.
La figure 4 représente, à titre d’exemple, deux courbes du temps
de fusion pour des fusibles de calibre 15 T et 15 K.
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En fait, ces temps de fusion sont des valeurs moyennes. Les valeurs 2.3.3.3 Coordination
réelles se situent dans des plages données par le constructeur et dont
La coordination entre fusibles et disjoncteur réenclencheur n’est
il faut tenir compte pour contrôler la coordination de ces fusibles
recherchée que dans certaines limites.
lorsqu’on doit les installer sur le réseau.
— Pour les valeurs de courant faibles, environ 300 A ou inférieures,
2.3.3.2 Disjoncteur réenclencheur la coordination s’exerce sans difficulté particulière entre fusibles.
— Pour les valeurs élevées, au-delà de 4 000 à 5 000 A environ,
Décrivons le fonctionnement d’un disjoncteur réenclencheur l’incertitude sur le temps de fusion des fusibles, de toute façon
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(recloser ) placé sur un réseau HTA en aval d’un poste source. inférieur au temps minimal d’ouverture du disjoncteur réenclen-
En première phase, le disjoncteur réenclencheur n’ouvre pas le cheur, rend illusoire la recherche d’une coordination.
circuit instantanément, de façon qu’en aval :
■ Coordination entre fusibles
— un défaut autoextincteur ait le temps de s’éteindre au passage
à zéro du courant alternatif ; Nous illustrerons d’une manière simplifiée le principe de la coor-
— un fusible sur transformateur endommagé ait le temps de dination en partant du réseau de la figure 2. Considérons le fusible
fondre. situé sur la dérivation DS2 à la hauteur du point E. Il convient
d’abord de connaître la charge de cette dérivation à partir de la
En deuxième phase, le disjoncteur réenclencheur s’ouvre pendant
somme des puissances installées. Supposons-la égale à 240 kVA,
un temps court, mais suffisant, de façon à laisser disparaître un
soit un courant de charge de 20 A sous 12 kV.
défaut fugitif (une branche qui tombe après s’être consumée, par
exemple). Un fusible 15 T, qui accepte en régime permanent un courant
allant jusqu’à 1,5 fois 15 A, est retenu.
Le retard de la phase 1 et le temps de coupure de la phase 2 sont
réglables. Nous calculons ensuite la plage de variation du courant de
défaut entre sa valeur la plus élevée, déjà calculée à 320 A à la
Chacune des successions phase 1 - phase 2 peut être répétée une
hauteur de E, ce qui nous donne un temps minimal de fusion de
ou plusieurs fois avec un même réglage ou des temps de réglage
0,15 s (figure 6), et sa valeur la plus faible résultant d’un défaut en
différents. La figure 5 représente le retard à l’ouverture d’un dis-
extrémité à la hauteur de F, à 13 km de E :
joncteur réenclencheur pour quatre types de réglage dans le
domaine de courant où la coordination avec les fusibles est recher- X F = 23,25 Ω + 4,55 Ω = 27,8 Ω
chée (§ 2.3.3.3).
R F = 29,4 Ω + 9,75 Ω = 39,15 Ω
Z F = 48 Ω
I cc = 12 000/48 = 250 A
et un temps maximal de fusion de 0,23 s (figure 6).
Pour assurer la coordination des protections entre fusibles, on
décide que le fusible immédiatement en amont de E (à la hauteur
de D) ne doit pas fondre à 320 A dans un laps de temps de 0,23 s
majoré au moins de 50 %, d’où le choix par exemple de son calibre
30 T et ainsi de suite.
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Réseaux de distribution
Enfouissement
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par Alain DOULET
Directeur Réseau à EDF Réseau Distribution
et Jean Paul HORSON
ex Consultant senior à EDF Réseau Distribution
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en zone urbaine permettront de mentionner le comportement du souterrain
dans cet environnement.
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technologiques dont la probabilité d’échéance est en deçà d’une
fois tous les 20 ans). La tempête de fin 1999 (coupure totale de
8 heures répartie sur 1999 et 2000) ressort tout particulièrement B TCC B TCC sans tempête B HIEX
dans cette présentation. Cet événement dont la probabilité
d’occurrence a été évaluée à une fois tous les 50 à 100 ans, voire Figure 1 – Évolution du temps moyen de coupure annuel BT de 1980
plus dans certaines études, est donc très exceptionnel. à 2006
La figure 1 montre la baisse de l’impact des événements excep-
tionnels sur les réseaux français, les pics du critère TCC ayant
tendance, si l’on exclut les tempêtes de 1999, à se réduire significa- On note en 2006 l’incidence des tempêtes qui ont affecté les
tivement. L’enfouissement a certainement beaucoup participé à réseaux aériens.
cette évolution. Ces résultats montrent toutefois que, si l’aérien est très sensible
On note toutefois que l’amélioration du critère B HIEX d’EDF Dis- aux agressions des agents météorologiques (vent, neige et givre),
tribution ne doit pas tout et loin de là, au seul enfouissement des le souterrain n’en est pas moins, lui aussi, soumis à des agressions.
réseaux ; d’autres actions comme le raccourcissement des artères
MT par la création de postes sources et la généralisation de la télé- ■Le facteur essentiel d’agression du souterrain est l’accrochage
commande en réseau ayant été conduites conjointement durant des câbles ou de leurs accessoires lors de travaux d’entreprises de
cette période [D 4 210]. terrassement, que ce terrassement soit lié à des travaux entrepris
par d’autres concessionnaires du sous-sol ou par les distributeurs
■Les distributeurs utilisent également un autre critère de suivi de eux-mêmes. Pour éviter ces agressions, les entreprises de terrasse-
la qualité, qui est le taux d’incident aux 100 km de ligne. Ce critère ment sont tenues de déposer des déclarations d’intention de travaux
déconnecté des utilisateurs caractérise la tenue du matériel dans auprès des concessionnaires du sous-sol qui leur communiquent
son environnement. alors les plans de leurs installations sur les lieux des travaux. Mais
Une étude de la Direction Recherche et Développement d’EDF toutes les entreprises ne s’y tiennent pas ou pas tout le temps.
sur les réseaux MT de 2004 donne le nombre d’incidents moyen Les périodes de 8rte chaleur des années dernières pourtant non
aux 100 km en MT sur les réseaux EDF : exceptionnelles ont révélé une sensibilité certaine des réseaux
souterrains aux fortes températures. Elles ont notamment précipité
Réseau Rural Urbain la défaillance de certains accessoires en fin de durée de vie ou pré-
sentant des faiblesses constructives intrinsèques. De plus, les
Souterrain 1,29 3,15 accessoires sont tous plus ou moins soumis à des contraintes
mécaniques (stationnement sur trottoir, travaux à proximité), ther-
Aérien 4,03 miques (circulation du courant) et chimiques (l’eau du sous-sol qui
dissout des matières chimiques solubles est souvent agressive),
naturelles dans un sous-sol d’autant plus que la tension d’utilisa-
On note la performance globale sans équivoque du souterrain, tion est elle-même plus élevée. Ces contraintes, compatibles avec
par rapport à l’aérien en rural. Quant au taux urbain moyen natio- la spécification des matériels, n’en sont pas moins sévères. La
nal, il cache des disparités importantes entre les câbles papier généralisation du 20 kV en moyenne tension en France nécessite
(moyenne de 7,39 défauts aux 100 km) ou les câbles synthétiques un soin et une compétence certaines et la qualification du monteur
de la première génération (moyenne de 4,02 défauts aux 100 km) chargé du montage ainsi que le traçage de ces montages sont
et les câbles synthétiques de la seconde génération majoritaires devenus un enjeu essentiel.
sur les réseaux français (moyenne de 2,26 défauts aux 100 km),
Mais les fortes chaleurs n’ont pas été le seul facteur climatique à
selon cette même étude.
affecter les réseaux souterrains, les inondations (qu’elles soient la
Pour les réseaux basse tension dont la localisation est naturelle- conséquence d’orages violents ou de débordement de rivières) ne
ment plus urbaine, les statistiques nationales EDF Distribution de laissent pas indemnes les câbles, leurs accessoires et les émer-
2005 et 2006 donnent les nombres d’incidents moyens aux 100 km gences du réseaux souterrain que sont, les armoires de coupure et
en BT (hors Paris) plus proches entre réseaux aériens et réseaux les postes MT/BT en MT et les coffrets en BT (fausse coupure ou
souterrains : branchement).
Pour les câbles, le retrait des eaux a pour effet l’entraînement du
Réseau 2005 2006 sable en fond de fouille dont le rôle est la protection du câble
contre l’agression de son environnement (remblais).
Souterrain 3,24 3,17
Pour certains équipements, une inondation a pour effet la péné-
tration d’eau dans les interstices, eau que l’intensité circulant dans
Aérien 3,23 4,12
l’accessoire peut porter à ébullition. Les gaz alors produits en vase
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RS
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1.3 Structure des postes (T)HT/MT 1.4 Départs souterrains, aériens, mixtes,
Les postes primaires ont des structures très différentes selon les radiaux bouclables et bouclés
pays considérés. On trouve, par exemple, fréquemment dans les
grandes métropoles d’Amérique du Nord des postes à plusieurs Les réseaux MT sont presque toujours radiaux et bouclables,
transformateurs débitant en parallèle sur un jeu de barres MT conformément au schéma simplifié de la figure 3. Cela signifie que
fermé (figure 1). les départs MT (MV Feeders) sont alimentés en régime normal par
RU
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Poste primaire 1
Points d'ouverture
Q
Poste primaire 2
Poste A
Poste B
RV
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– le neutre MT est isolé, mis à la terre par une impédance de – sur une architecture (type et localisation des protections et des
faible valeur fixe ou variable (bobine de Petersen : cf. § 4.3.3) en un automatismes) ;
seul point dans le poste (T)HT/MT ou, encore, directement mis à la – enfin, sur des réglages qui assurent la coordination du fonc-
terre en un ou plusieurs points ; tionnement des différents éléments du plan (protections et auto-
– le neutre BT est presque toujours directement mis à la terre en matismes).
plusieurs points y compris dans les postes MT/BT (cf. [D 4 815]).
1.10 Contrôle-commande
Q
Le choix du régime de neutre d’un réseau MT est largement
fonction de ses caractéristiques, principalement, son niveau Pour fonctionner, le plan de protection fait appel à :
de tension, la longueur de ses départs et la connexion des
charges, ce qui explique les différents types de mise à la terre – des équipements à basse tension (capteurs de mesures, pro-
du neutre que l’on peut trouver dans les différents pays (cf. tections et automates de reprise de service en particulier) ;
§ 4.3). – des équipements à moyenne, haute ou très haute tension,
essentiellement des disjoncteurs.
Les fusibles, qui sont aussi des protections d’un type particulier,
assurent simultanément ces trois fonctions, mesure, analyse et
ordre d’ouverture. 2. Généralités sur les plans
de protection
1.8 Localisation des protections
Le plan de protection d’un réseau MT va s’appuyer sur des pro- 2.1 Qualité
tections principalement placées dans le poste (T)HT/MT mais aussi
installés sur le réseau, ainsi que sur des fusibles, par exemple :
– protections d’installations utilisateurs ; Le plan de protection d’un réseau électrique est l’ensemble
– protections d’antennes des départs du poste (T)HT/MT ; des dispositions théoriques mises en œuvre pour détecter et
– fusibles des postes MT/BT. éliminer les défauts susceptibles d’affecter ce réseau, en met-
Les installations des utilisateurs peuvent être consommatrices tant hors tension la portion de réseau défectueuse.
ou, de plus en plus souvent, productrices avec le développement
des énergies renouvelables, voire les deux selon les moments. Il doit remplir trois missions essentielles :
Les protections d’antenne et les protections des utilisateurs – assurer la sécurité des personnes. Il s’agit d’éviter ou de
consommateurs fonctionnent sur les mêmes principes que les pro- limiter, autant faire que se peuvent, pour les tiers et les interve-
tections situées dans les postes primaires, mais elles doivent nants, les risques électriques consécutifs à des défauts intervenant
toutes être coordonnées pour fonctionner à bon escient. sur le réseau. Il est très important de noter que le plan de pro-
Nota : on pourra se reporter aux dossiers [D 4 240] et [D 4 242] pour plus d’informa-
tection n’est pas le seul élément destiné à assurer la sécurité des
tions sur les protections des installations de production. personnes. Il en existe bien d’autres, notamment le respect de la
réglementation en vigueur, les dispositions constructives et le res-
pect des règles d’utilisation ;
1.9 Plan de protection – assurer la pérennité des matériels. Il s’agit, d’une part, de pré-
server les équipements raccordés au réseau des conséquences
Le plan de protection s’appuie, à la fois : thermiques et électrodynamiques d’un défaut affectant ce réseau,
– sur des concepts (en particulier, principes de fonctionnement d’autre part, d’en limiter les conséquences sur le matériel siège du
des protections et automatismes de reprise de service) ; défaut ;
RW
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dTXQQ
– assurer la continuité de fourniture. Il s’agit de limiter, le plus transit est trop élevé. Les protections déclenchent l’ouvrage en sur-
possible, le nombre d’utilisateurs coupés à la suite d’un défaut sur- charge au bout d’un temps variable, jusqu’à plusieurs minutes,
venu sur le réseau, ainsi que de réduire au maximum la durée de selon le niveau de la surcharge : dans la pratique, on cherche à
cette coupure. prévenir l’opérateur le plus tôt possible pour lui laisser un délai
Pour remplir ces trois missions, le plan de protection doit établir jugé suffisant pour réaménager le réseau, en vue de supprimer la
le meilleur compromis entre différentes qualités, parfois surcharge. Les règles de conception et d’exploitation des réseaux
contradictoires. Il doit être : de distribution sont différentes et font que ce genre de risque n’a
pas à être pris en compte.
Q
– sensible, c’est-à-dire, être capable de détecter le plus grand
nombre possible de types de défauts (concrètement, la sensibilité
d’un plan de protection se résume essentiellement à sa capacité de 2.3 Niveaux de protections
détecter les défauts monophasés résistants) ;
– sélectif, c’est-à-dire, éliminer la partie de réseau en défaut la Les niveaux de protections correspondent aux différents niveaux
plus petite possible ; d’organes de coupure pilotés par le plan de protection ; ils sont
– rapide, pour que les défauts soient éliminés le plus vite placés les uns derrière les autres et numérotés de l’amont vers
possible afin d’en limiter les conséquences ; l’aval. En général, on trouve trois niveaux de protection dans les
– fiable, c’est-à-dire, non seulement détecter à coup sûr les postes primaires :
défauts présents, mais aussi ne pas fonctionner intempestivement ;
– simple. – arrivées (T)HT des transformateurs (T)HT/MT ;
On s’aperçoit que, par exemple, sensibilité et simplicité sont des – arrivées MT sur les jeux de barres MT ;
notions opposées, de même que rapidité et sélectivité. Le meilleur – départs MT ;
compromis qui doit être recherché doit aussi tenir compte de et un, voire deux niveaux, sur le réseau lui-même :
l’aspect économique, en prenant en compte le coût des ouvrages à
protéger, l’impact sur la qualité de fourniture et le coût du plan de • disjoncteur réenclencheur (reclosers) éventuel niveau inter-
protection lui-même. médiaire entre poste primaire et poste utilisateur,
• installations utilisateurs.
2.2 Organisation et principes Il existe quelques cas de figure dans de grands postes primaires,
généralement urbains, où l’on trouve deux jeux de barres MT suc-
Le plan de protection doit être conçu pour répondre à deux cessifs, ce qui porte à quatre le nombre de niveaux de protection
fortes exigences : dans ces postes.
– garantir un fonctionnement même partiellement dégradé en
En France, on désigne historiquement ces deux jeux de barres
cas de défaillance d’une protection ou d’un organe de coupure :
par les niveaux 750 MVA et 12,5 kA, en référence à la puissance ou
dans la pratique, c’est la protection et l’organe de coupure amont
à l’intensité de court-circuit qu’ils sont capables de supporter briè-
qui assurent ce secours ;
vement. Une réactance de limitation du courant de court-circuit est
– prendre en compte les modifications temporaires de réseau : il généralement intercalée entre les deux niveaux. En effet, les maté-
s’agit de prévoir le plan de protection pour tenir compte, à la fois, riels sont dimensionnés pour supporter les efforts électrodynami-
des schémas normaux d’exploitation et des schémas de secours. ques dus à un bref courant de court-circuit donné : les normes
Sur ce dernier point, il faut noter que la prise en compte des internationales parlent de courant admissible de courte durée. Le
schémas de secours est pénalisante en termes de sensibilité et de niveau 750 MVA correspond à la puissance de court-circuit
sélectivité. Le ou les schémas de secours à retenir sont donc des d’anciens transformateurs 100 MVA (courant de court-circuit
schémas susceptibles d’être réalisés relativement souvent et relati- 18,7 kA en 20 kV), tandis que le niveau 12,5 kA correspond à la
vement peu pénalisants en termes de qualité du plan de protection tenue actuelle standardisée en France des ouvrages MT (12,5 kA
(on note que l’on retrouve ainsi la nécessité signalée plus haut pendant 1 s). La notion de puissance de court-circuit est désormais
d’établir le meilleur compromis possible). Il faut noter que l’appa- abandonnée car trop imprécise : en effet, la valeur du courant de
rition des matériels numériques qui autorisent des modifications court-circuit dépend de celle de la tension.
de réglages à distance, voire automatiques sur changement de
topologie du réseau, marque un progrès très net par rapport aux La sélectivité consiste à ne faire ouvrir que le bon organe de
matériels des générations précédentes. En effet, les réglages coupure, du bon niveau, ce qui veut dire, entre autres, qu’un
répondant aux schémas de secours peuvent n’être appliqués que défaut amont ne doit pas entraîner le fonctionnement de la pro-
lorsqu’ils sont effectivement nécessaires, c’est-à-dire lorsque l’on tection aval.
exploite effectivement le réseau en schéma de secours.
Autres exigences, prendre en compte les situations temporaires
particulières, comme, par exemple, lorsque l’on accède aux
ouvrages. En France, on cite le cas des travaux sous-tension qui
3. Éléments de base
conduisent à ce que l’on appelle les régimes spéciaux d’exploi- du plan de protection
tation RSE (cf. § 3.4).
Le plan de protection se décompose en deux volets qui peuvent
être totalement indépendants : 3.1 Méthodes de détection des défauts
– la détection et l’élimination des défauts monophasés (défauts
à la terre) ; L’apparition d’un défaut sur un réseau va engendrer la variation
– la détection et l’élimination des défauts polyphasés de ses grandeurs électriques caractéristiques, voire de certaines
(courts-circuits). autres grandeurs physiques associées. C’est en surveillant et en
La pratique généralisée pour les réseaux à moyenne tension est analysant ces grandeurs que les protections vont être en mesure
de ne pas faire assurer de protections contre les surcharges par le de détecter la présence d’un éventuel défaut et d’agir.
plan de protection, à l’inverse du cas des réseaux de transport. En Les défauts polyphasés vont engendrer une augmentation très
effet, les conducteurs d’une ligne de transport s’allongent importante des courants de phase, ce qui va permettre une
lorsqu’ils s’échauffent et la distance au sol peut se réduire détection assez aisée. Les défauts à la terre sont caractérisés par
dangereusement : les protections de surcharge, notamment, per- une « fuite » de courant qui peut être détectée par l’une des trois
mettent d’éviter ce type de risque, en déclenchant la ligne si son méthodes suivantes :
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RY
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Q
temps constant traitées dans ce dossier [D 4 812], utilisables quel que soit le
régime de neutre, mais la protection contre les défauts à la terre exige des dis-
positifs adaptés au type de régime de neutre. On peut utiliser des protections
ampèremétriques dans le cas d’un neutre mis à la terre par une impédance de
faible valeur, mais les réglages doivent être déterminés avec soin.
Les performances de ces protections ampèremétriques sont limitées, mais
on peut améliorer la sensibilité du plan de protection en les rendant direction-
nelles. Dans le cas d’un réseau à neutre compensé, des protections
directionnelles de terre sont indispensables, de même qu’un système de
réglage de leur impédance de compensation.
Les évolutions actuelles des réseaux de distribution publique, notamment,
l’arrivée de productions décentralisées et la nécessité d’améliorer la qualité de
fourniture, exigent des compléments de protection dans les postes primaires
et entraînent de nouveaux développements sur les matériels existants comme
par exemple les indicateurs de passage de défaut. Tous ces compléments et
développements font l’objet du troisième dossier [D 4 813].
SP
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Attache 1
Attache 2
Q
Arrivée HT Arrivées MT Départs MT Réseau Utilisateur
Niveau 1 Niveau 2 Niveau 3 Niveau 4 Niveau 5
a2E
2. Protection contre
les défauts polyphasés
Figure 2 – Courant de défauts biphasé et triphasé
2.1 Domaine d’application
Les principes de calcul des courants de défauts polyphasés sont
identiques pour tout réseau radial. Toutefois, les principes de Point pour lequel l'impédance
réglages de sélectivité chronométriques qui sont exposés dans ce de court-circuit est la plus grande
paragraphe ne sont valables que pour des réseaux équipés de pro-
tections à maximum d’intensité à temps constant, comme c’est le HT MT
cas en Europe.
SQ
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dTXQR
2.2.2 Application C’est pourquoi, souvent la protection d’arrivée est à double seuil,
voire à temps dépendant. Le premier seuil ou la courbe à temps
■ Départs MT dépendant permet de déclencher l’arrivée très vite si le défaut
Pour chaque départ, il faut déterminer le lieu où le courant de détecté est intense. Une alternative est l’installation d’une accélé-
défaut polyphasé est le plus faible. Le réglage est alors inférieur à ration de protection comme décrite en [D 4 811], § 3.2.12
0,8 Iccb , mais l’on doit vérifier que ce réglage est compatible avec (cf. § 2.4.2).
le calibre des capteurs (il ne faut pas les surcharger en perma-
■ Liaison entre transformateur (T)HT/MT et arrivée(s) MT
nence) et qu’il n’existe pas de risque de fonctionnement intempes-
SR
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Q
■ Température
Les échauffements excessifs sont nuisibles à la durée de vie de
l’appareil ; aussi, on surveille la température du transformateur et
son installation de refroidissement :
– température d’huile et des enroulements ; la mesure se fait,
soit directement par l’intermédiaire d’un thermostat plongé dans
l’huile, soit elle est estimée ; dans ce dernier cas, on évalue la tem-
pérature des conducteurs en faisant circuler un courant image de
la charge dans une résistance plongée dans l’huile du
transformateur ; il s’agit de la technique dite de l’image thermique
assez peu utilisée, car difficile à paramétrer ;
– surveillance des ventilateurs aéroréfrigérants ;
Figure 4 – Circulation des courants de défaut monophasé
– surveillance des pompes de circulation d’huile.
Le traitement diffère d’un distributeur à l’autre. Le plus souvent,
l’arrêt des pompes provoque le déclenchement du transformateur
au bout d’une vingtaine de minutes. Ce délai permet de concilier
deux contraintes, la garantie de la qualité de fourniture et la sauve- Rd Id IrDd IrA
garde du transformateur. Il permet aux chargés de conduite de
décharger le transformateur et d’éviter la coupure des utilisateurs
qui lui sont raccordés ; compte tenu de l’inertie thermique du
transformateur, sa durée de vie n’est pas affectée. 3 ICDd 3ICDs
SS
Q
ST
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SU
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Q
1. Raccordement le réseau et provoquer la déconnexion de la production du réseau.
Elles sont généralement définies et imposées par la réglemen-
des productions tation locale (en France, par la norme UTE C 15 400).
Ces protections doivent également être capables d’empêcher un
décentralisées fonctionnement îloté du réseau, c’est-à-dire qu’un départ en défaut
à la terre, normalement déconnecté de sa source par sa propre
protection, ne doit pas rester alimenté par la production décentra-
1.1 Préambule lisée. En effet, on se trouverait en régime de neutre isolé et si la
consommation du départ était du même ordre que la production,
Les plans de protection tels qu’ils ont été exposés jusqu’à pré- le système pourrait continuer à fonctionner durablement en pré-
sent, s’appliquent à des réseaux radiaux alimentés par un poste sence d’un défaut. Cette remarque est également vraie si le départ
primaire (T)HT/MT. Le flux de puissance est unidirectionnel, du sur lequel est connectée la production devait être ouvert par le dis-
poste vers le réseau. Désormais, on assiste, à l’arrivée massive de tributeur, pour ses travaux, par exemple.
productions décentralisées raccordées sur les réseaux MT de dis- Les protections de découplage sont basées sur de simples pro-
tribution, ce qui peut modifier notablement la circulation de la tections ampèremétriques de phase (protections contre les défauts
puissance et avoir des conséquences sur le plan de protection. polyphasés) et des protections particulières pour éviter les
On ne fait que donner des indications sur les problèmes soule- îlotages, notamment, protection voltmétrique à maximum de
vés par le raccordement de ce type de production et quelques tension de phase, protection voltmétrique à maximum de tension
solutions envisageables ; on trouvera en [D 4 841] et [D 4 842] de homopolaire, protection fréquencemétrique et asservissement
nombreux détails sur l’impact de cette production sur le plan de avec le disjoncteur de départ. La plage fréquencemétrique de fonc-
protection (mode de protection et réglages). tionnement vient d’être élargie pour éviter des déclenchements
inopinés en cas de baisse de fréquence généralisée (suite au
black-out européen de novembre 2006).
1.2 Régime de neutre et défauts Conséquences dans le poste primaire (T)HT/MT : dans certains
à la terre cas, il est nécessaire de prévoir des protections ampèremétriques
directionnelles de phase dans le poste primaire pour éviter des
On peut voir dans le dossier [D 4 811] l’importance du régime de déclenchements intempestifs. On doit aussi prendre des dispo-
neutre, notamment vis-à-vis de la maîtrise des montées en poten- sitions pour éviter des cycles de réenclenchement automatique
tiels en cas de défaut à la terre. Pour éviter qu’une production tant que la production décentralisée n’est pas découplée ; en effet,
décentralisée ne vienne interagir avec les dispositions prises par le un cycle de réenclenchement n’a aucun sens si le défaut reste ali-
distributeur pour se protéger contre les défauts à la terre, le neutre menté par ailleurs. En général, on verrouille l’automate par un
de l’installation de production doit être isolé : il ne doit y avoir relais de présence de tension (réglée par exemple, à 20 % de la
aucune connexion de son neutre avec la terre. tension de service) : on n’autorise les cycles de réenclenchement
qu’à partir du moment où la tension a disparu.
Bien évidemment, si cette production est découplée du réseau et
alimente une installation intérieure, des dispositions doivent être
prises par le producteur pour assurer la sécurité des personnes et
des biens à l’intérieur de son installation : le plus souvent son 1.4 Risques de dysfonctionnements
neutre est alors connecté à la terre via une résistance, qui participe
également à la protection de l’alternateur lorsque l’installation est On peut schématiser par la figure 1 un réseau sur lequel de la
déconnectée du réseau de distribution publique. production décentralisée est raccordée.
SV
Réseaux électriques de distribution publique
(Réf. Internet 42264)
automatismes
Protection des réseaux à basse tension de distribution publique D4815 39
Sur www.techniques-ingenieur.fr
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SW
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SX
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Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 4 815 − 1
SY
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dTXQU
ans cet article nous allons traiter la structure des réseaux BT, l’analyse des
D défauts affectant les réseaux BT, le plan de protection des réseaux BT et
la coordination des protections.
Le lecteur pourra se reporter aux autres articles de la rubrique Protection des réseaux :
Généralités [D 4 800] ;
Protection des réseaux de transport et de répartition [D 4 805] ;
Protection des réseaux à moyenne tension de distribution publique [D 4 810] ;
Protection des installations industrielles et tertiaires [D 4 820].
R
1. Structure des réseaux BT 1.3 Schémas des réseaux
Les schémas des réseaux BT sont très différents selon les exploi-
1.1 Topologie des réseaux tations et les habitudes des distributeurs. On décrit, ci-après, les
principaux schémas utilisés par Électricité de France.
Les réseaux à basse tension (BT : < 1 kV) sont en grande majorité
exploités en antenne et généralement en structure arborescente 1.3.1 Réseau de type souterrain
(article Protection des réseaux. Généralités [D 4 800]). (avec coupe-circuit à fusibles MT)
Certains réseaux de grandes villes, comme Paris, sont exploités
maillés pour assurer une meilleure qualité de service. Un réseau BT de type souterrain (figure 1), utilisé en zone urbaine,
comporte en série, depuis le client (C) jusqu’en amont du transfor-
mateur MT / BT (moyenne tension/ basse tension), les protections
suivantes :
1.2 Constitution des réseaux — le disjoncteur d du client ;
— les coupe-circuit à fusibles AD d’accompagnement de ce
disjoncteur ;
Les réseaux BT sont généralement issus de sources triphasées, — les coupe-circuit à fusibles sectionneurs FC de pied de colonnes
mais dans de nombreux pays, notamment d’Amérique du Nord, montantes des immeubles ;
les réseaux BT sont monophasés. — les coupe-circuit à fusibles sectionneurs FD des départs BT ;
Les techniques utilisées sont celles des réseaux aériens et des — les coupe-circuit à fusibles FMT du transformateur MT/BT.
réseaux souterrains. On trouve également, de part et d’autre du transformateur T, des
interrupteurs sectionneurs pour la basse tension (IBT) et la
moyenne tension (IMT).
1.2.1 Réseaux aériens
Nota : le lecteur pourra se reporter, dans ce traité, à l’article Câbles aériens isolés
[D 4 500].
Ils existent généralement dans les zones rurales et sont constitués
par :
— des conducteurs isolés torsadés assemblés en faisceaux ; un
faisceau comprend un neutre porteur, généralement en almelec,
autour duquel sont torsadés les trois conducteurs de phase en cuivre
ou aluminium et, éventuellement, le ou les conducteurs d’éclairage
public ;
— des conducteurs nus en cuivre ou en alliage d’aluminium (ce
type de réseau n’est plus développé en France).
1.2.3 Remarque
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 4 815 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
TP
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R
le disjoncteur D, dans le cas de poste type cabine [poste bas simplifié
(dans ce traité, article Postes à moyenne tension [D 4 600])], le choix
étant fonction de la longueur, de la section des conducteurs et de 2.1.1 Courts-circuits
la nature du réseau BT (§ 3.3.3.2).
Ce sont les courts-circuits entre phases et entre phase et neutre
Sur ce type de réseau, on n’a pas installé de coupe-circuit à fusibles
dont les intensités de courant sont liées à la puissance de court-circuit
pour le transformateur MT/BT, mais leur mise en place est envisagée.
du lieu de défaut considéré ; leur élimination doit être rapide pour
En revanche, on trouve des éclateurs ou des parafoudres pour éviter une détérioration des éléments du réseau par effets Joule ou
protéger le transformateur contre les perturbations atmosphériques. électrodynamique.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 4 815 − 3
TQ
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Réseaux électriques de distribution publique
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TS
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TT
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dTRSP
Réseaux de distribution
Exploitation
par Alain DOULET
Chef de mission à la Direction d’EDF-GDF SERVICES
Ancien responsable du Service technique électricité
S
1. Organisation de l’exploitation.............................................................. D 4 230 - 2
2. Qualité et continuité de l’alimentation électrique ......................... — 2
2.1 Objectifs........................................................................................................ — 2
2.2 Préparation de l’exploitation ...................................................................... — 2
2.3 Suivi des événements du réseau ............................................................... — 8
2.4 Conduite du réseau ..................................................................................... — 9
2.5 Rôle du chargé de conduite sur la tenue de tension ................................ — 10
2.6 Organisation de la conduite........................................................................ — 10
2.7 Moyens de téléconduite.............................................................................. — 11
2.8 Qualité de la fourniture vue du client ........................................................ — 13
3. Exploitation et sécurité.......................................................................... — 14
3.1 Travaux à proximité des réseaux ............................................................... — 15
3.2 Accès au réseau ........................................................................................... — 15
3.3 Conséquences pour la continuité de fourniture........................................ — 16
4. Entretien des installations .................................................................... — 16
4.1 Politique d’entretien .................................................................................... — 16
4.2 Réalisation des actions d’entretien ............................................................ — 16
4.3 Renouvellement des ouvrages ................................................................... — 18
5. Formation des intervenants .................................................................. — 18
6. Conclusion ................................................................................................. — 18
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. D 4 230
ans cet article, pour plus de précisions, nous conserverons les notations
D THT (400, 225 et 150 kV), HT (90, 63 et 42 kV), MT (20 et 15 kV) et BT (380
et 220 V), bien que les dénominations actuelles (UTE C 18-150) soient HTB (pour
les tensions supérieures à 50 kV), HTA (pour les tensions comprises entre 1 et
50 kV), BTB (pour les tensions comprises entre 500 et 1 000 V) et BTA (pour les
tensions comprises entre 50 et 500 V).
Un réseau de distribution doit fournir à l’ensemble des clients la meilleure
qualité de fourniture possible dans les meilleures conditions de sécurité et au
meilleur coût.
Pour atteindre ces objectifs, on peut agir sur :
— la conception des ouvrages (structure, dimensionnement et fiabilité des
ouvrages et du matériel, niveau d’automatisation...) ;
— les règles d’exploitation, qui, une fois l’ouvrage réalisé, déterminent la façon
de l’utiliser. Les questions d’exploitation mettant en jeu la sécurité des inter-
venants et du public ne sont pas l’affaire du distributeur seul, mais impliquent
également l’autorité publique, ce qui explique la superposition de textes régle-
mentaires et de règles propres au distributeur. C’est pourquoi cet article présente
essentiellement la situation française et fait référence aux conditions d’exploita-
p。イオエゥッョ@Z@ヲ←カイゥ・イ@QYYW
tion rencontrées en France, lorsque les réseaux sont exploités par EDF ou par les
autres distributeurs français non nationalisés qui généralement ont retenu des
options techniques proches de celles d’EDF.
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— l’employeur assume la responsabilité légale de l’entreprise et, est déterminante,
à ce titre, est responsable de l’organisation des procédures, de la • pour un usage informatique, c’est l’existence de la coupure
mise en œuvre de la réglementation et de l’application des règles qui est déterminante.
de sécurité ;
— les anomalies dans la qualité de la fourniture qui sont des
— le chargé d’exploitation, désigné par l’employeur assure la
phénomènes plus ou moins permanents regroupant l’ensemble des
responsabilité d’un ensemble d’ouvrages précisément définis ; c’est
anomalies de la forme d’onde et des paramètres du signal
lui qui donne accès au réseau ou à la proximité de celui-ci ;
électrique :
— le chargé de conduite, désigné par l’employeur, assure la
responsabilité de la conduite d’un ensemble d’ouvrages précisément • creux de tension (baisses de tension de courte durée jusqu’à
définis ; c’est lui qui intervient pour modifier le schéma d’exploitation quelques secondes, supérieures à la plage contractuelle de varia-
et éliminer les conséquences d’un défaut survenant sur un tronçon tions autorisées),
de réseau et a en conséquence l’initiative des manœuvres sur un • variations lentes de tension (au-delà de la plage contractuelle
réseau ; autorisée variable selon les niveaux de tension),
— les chargés de consignation, de travaux et d’interventions • variations rapides de tension (phénomène intervenant à une
complètent cette organisation. fréquence de 1 à 20 Hz environ appelé aussi flicker et dont l’effet est
Tout ouvrage doit être placé à tout instant sous l’autorité d’un d’abord visuel sur les utilisations d’éclairage),
chargé d’exploitation unique et d’un chargé de conduite unique. • surtensions transitoires (phénomènes de durée très inférieure
à la période qui est de 20 ms),
Concrètement, c’est le directeur du centre EDF-GDF SERVICES, • harmoniques (composantes à 100, 150, 200, 250 Hz... super-
dont le domaine d’intervention couvre environ un département, qui posées aux 50 Hz),
exerce sur son territoire le rôle de l’employeur lorsque la distribution • déséquilibres de tension (dissymétries du système triphasé de
est assurée par EDF et c’est le directeur de la régie lorsque la distribu- tension).
tion est confiée à une régie. Sur une même zone géographique, les
chargés d’exploitation et de conduite pour les réseaux moyenne La norme EN 50 160 définit au niveau européen les caractéris-
tension (réseau MT) peuvent être les mêmes personnes (en général, tiques du produit électricité. Ces éléments sont rappelés dans le
en rural) ou parfois des personnes différentes (en urbain, par tableau 1. (0)
exemple). En basse tension, il y a en règle générale identité entre Les imperfections sur lesquelles l’exploitant du réseau va pouvoir
le chargé d’exploitation et le chargé de conduite. C’est le découpage agir le plus efficacement sont les défaillances de continuité. Les
territorial qui définit l’ensemble des ouvrages sous la responsabilité autres imperfections sont plus liées à la nature des charges
d’une personne. Il y a en effet en temps normal identité entre les raccordées sur le réseau et à la structure même du réseau. Cependant
territoires couverts par une ou plusieurs agences d’exploitation l’importance croissante de ces caractéristiques pour le client fait que
(découpage territorial le plus fin) et les zones géographiques l’exploitant doit de plus en plus les intégrer dans ses préoccupations.
correspondant aux ouvrages sous la responsabilité d’un chargé de L’ensemble des actions, procédures, méthodes et outils qui seront
conduite ou d’exploitation. détaillés dans les paragraphes suivants ont pour objectif de
Des mesures doivent être prises pour qu’à tout moment on puisse supprimer ou de réduire les effets de ces non-qualités pour le client.
identifier quels sont les ouvrages concernés (donc gérer la prise en
compte des nouveaux ouvrages et la suppression des ouvrages
déposés) et quels sont les responsables (donc suivre les passations
de fonction au cours du temps). 2.2 Préparation de l’exploitation
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aussi dans les situations de faible charge. Ces valeurs sont générale-
Coupures longues pas de limite normalisée ment consultables sur place et télétransmises au lieu de conduite.
6 kV mais valeurs supérieures ■ Les capteurs de mesure des disjoncteurs donnent une image de
Surtension transitoire possibles la charge totale de chaque départ moyenne tension. Il n’y a en géné-
2 % max. pendant 95 % ral pas de capteur de mesure en réseau MT.
Déséquilibre de tension
du temps par semaine
■ Sur le réseau à basse tension, il n’y a pas de mesure permanente
taux global de distorsion de charge. Seules les surcharges sont comptabilisées sur les
Tensions harmoniques inférieur à 8 % et H3 < 5 % transformateurs sur poteau à l’aide d’un intégrateur de durée de
H5 < 6 % H7 < 5 % H9 < 1,5 % surcharge lisible du pied du support.
valeur maximale définie ■ On ne réalise pas de mesure temporaire à l’aide de matériel
par une courbe ;
Tension pour la transmission courants porteurs de 95 amovible sur le réseau à moyenne tension, compte tenu de la diffi-
de signaux par le réseau culté de mise en œuvre (installation de transformateur de
à 148,5 kHz (usages clients) :
1,4 V max potentiel...).
(1) l’indicateur PIt est un indicateur intégrant la fréquence de la perturba- ■ On réalise couramment des mesures temporaires de courant sur
tion, son niveau et prennent en compte la sensibilité variable de l’œil le réseau à basse tension, à l’aide de maximètres, ou des mesures de
aux papillotements en cas d’instabilité de la source d’éclairage. Sa défi- tension à l’aide de voltmètres enregistreurs. Par exemple, la mesure
nition à l’aide d’une courbe de sensibilité est donnée dans le vocabu-
de l’intensité maximale du courant appelé par départ BT à l’aide d’un
laire électrotechnique international (VEI 161-08-13)
maximètre posé durant une semaine de forte charge donne une
image de l’intensité en période de pointe. Ces mesures temporaires
restent cependant entachées d’incertitude (relation entre la valeur
2.2.1 Géographie du réseau mesurée et la valeur réelle en période de pointe inconnue).
L’exploitant a la mission de tenir à jour des plans du réseau lui ■ Des enregistrements de courant ou de tension à des niveaux
permettant de situer géographiquement les ouvrages. Ces plans, d’échantillonnage variables (en valeur efficace ou en valeur instan-
indispensables pour intervenir sur place lors d’incidents, sont à tanée) peuvent être réalisés ponctuellement à l’aide d’enregistreurs
échelle variable : pour analyser plus précisément un phénomène ou une réclamation.
— en zone rurale au 1/50 000e et 1/10 000e ;
■ De nouveaux appareils comme le qualimètre permettent un
— en zone suburbaine au 1/5 000e ;
enregistrement numérique de valeurs ou la surveillance de seuils et
— en zone urbaine au 1/2 000e et 1/5 000e.
le traitement postérieur des données sur micro-ordinateur. Ce même
De plus, la nécessité de retrouver précisément les ouvrages appareil permet la surveillance ou le suivi d’autres paramètres que
souterrains impose un repérage plus précis des corps de rue la tension et le courant, comme les coupures longues, brèves et très
comprenant des canalisations électriques. Les câbles et ouvrages brèves, les harmoniques, le déséquilibre. La possibilité de télérelever
sont alors repérés sur des plans au 1/200e voire au 1/500e. La figure 1 leurs mesures rend leur utilisation très souple.
montre quelques exemples de documents utilisés pour le position-
nement des réseaux. 2.2.3.2 Modélisation
Si l’instrumentation apparaît trop coûteuse à mettre en œuvre ou
2.2.2 Topologie du réseau trop lourde à exploiter, d’autres méthodes peuvent les remplacer en
permettant de calculer une valeur approchée de certaines grandeurs
L’exploitant doit aussi connaître le schéma électrique du réseau. à partir d’autres plus facilement accessibles :
Pour cela, il lui est nécessaire de disposer de schémas unifilaires — un courant ou une puissance de pointe peuvent être évalués
des postes sources et des postes de coupure les plus importants et à partir d’un courant ou d’une puissance mesurée à l’heure de la
des schémas unifilaires des réseaux moyenne tension. Ces docu- pointe mais à un jour différent en effectuant une correction de
ments permettent de repérer le schéma de référence du réseau, température qui recalcule la valeur supposée au moment de la pointe
c’est-à-dire celui qui est utilisé en situation normale. Ce sont souvent ou à une température de référence donnée. C’est ce qui est fait pour
les mêmes documents qui sont utilisés en temps réel pour y reporter calculer un courant de pointe à partir d’une mesure de courant faite
les modifications apportées. Les figures 2, 3 et 4 présentent un par exemple sur une semaine d’hiver ;
exemple de schéma unifilaire de poste source, de réseau urbain et — une puissance appelée par un client peut être calculée de façon
de réseau rural. En basse tension, le même document est générale- approchée à partir de la consommation enregistrée et de quelques
ment utilisé pour le repérage géographique et topologique compte données contractuelles caractérisant son comportement ; c’est ce
tenu du faible nombre de manœuvres dont ce réseau est le siège. qui est utilisé en basse tension pour calculer la contribution en
période de pointe d’un client à partir de ses consommations, de sa
puissance souscrite et du type de tarif souscrit.
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Figure 1 – Exemples types de cartographie utilisés pour repérer les réseaux de distribution
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TX
Réseaux électriques de distribution publique
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Réseaux de distribution
Structure et planification
par Philippe CARRIVE
Ingénieur de l’École Nationale Supérieure des Ingénieurs Électriciens de Grenoble
Ingénieur à EDF GDF SERVICES ASNIÈRES
1. Généralités................................................................................................. D 4 210 - 2
1.1 Structure générale d’un réseau. Hiérarchisation par niveau de tension — 2
1.2 Réseaux de distribution : objectifs généraux ............................................ — 2
2. Options techniques fondamentales.................................................... — 3
2.1 Choix du système et de la fréquence......................................................... — 3
2.2 Distributions triphasée et monophasée..................................................... — 3
T
2.3 Choix de la moyenne tension ..................................................................... — 3
2.4 Choix de la basse tension ........................................................................... — 6
2.5 Régimes de neutre MT ................................................................................ — 6
2.6 Régimes de neutre BT ................................................................................. — 8
2.7 Choix du courant maximal de court-circuit ............................................... — 8
3. Architecture des réseaux de distribution ......................................... — 9
3.1 Choix de l’architecture des réseaux ........................................................... — 9
3.2 Postes sources de la MT ............................................................................. — 9
3.3 Réseaux MT.................................................................................................. — 12
3.4 Postes MT/ BT............................................................................................... — 16
3.5 Réseaux BT................................................................................................... — 19
3.6 Contrôle-commande associé aux réseaux ................................................ — 19
3.7 Évolution des réseaux de distribution ....................................................... — 21
4. Planification des réseaux de distribution ......................................... — 21
4.1 Enjeux. Contexte politico-économique...................................................... — 21
4.2 Calcul technico-économique ...................................................................... — 22
4.3 Connaissance des charges.......................................................................... — 23
4.4 Qualité du produit électricité ...................................................................... — 25
4.5 Méthodologie. Outils informatiques .......................................................... — 28
4.6 Organisation et nature des études de planification.................................. — 29
4.7 Planification budgétaire des investissements........................................... — 30
5. Conclusion ................................................................................................. — 31
6. Annexe A : ouvrages de distribution EDF
(statistiques au 1er janvier 1990) ........................................................ — 31
7. Annexe B : caractéristiques des réseaux et de la qualité
du produit électricité (1986)................................................................. — 32
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1. Généralités
1.1 Structure générale d’un réseau.
Hiérarchisation par niveau de tension
Dans les pays dotés d’un système électrique élaboré, le réseau
est structuré en plusieurs niveaux (figure 1), assurant des fonctions
spécifiques propres, et caractérisés par des tensions adaptées à ces
fonctions.
■ Les réseaux de transport à très haute tension (THT) transportent
l’énergie des gros centres de production vers les régions consomma-
trices (de 150 à 800 kV, en France 400 et 225 kV). Ces réseaux sont
souvent interconnectés, réalisant la mise en commun de l’ensemble
des moyens de production à disposition de tous les consommateurs.
■ Les réseaux de répartition à haute tension (HT ) assurent, à
l’échelle régionale, la desserte des points de livraison à la distribution
(de 30 à 150 kV, en France 90 et 63 kV).
■ Les réseaux de distribution sont les réseaux d’alimentation de
l’ensemble de la clientèle, à l’exception de quelques gros clients
T
industriels alimentés directement par les réseaux THT et HT. On
distingue deux sous-niveaux :
— les réseaux à moyenne tension (MT) : 3 à 33 kV ;
— les réseaux à basse tension (BT) : 110 à 600 V.
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Suivant le niveau de développement du pays, la distribution se Notons qu’une valeur commune de la fréquence a l’avantage
situe dans un contexte différent. On distingue généralement trois capital de permettre une interconnexion internationale des réseaux
phases : de transport, ce qui est effectivement largement le cas en Europe.
— la phase électrification, dans laquelle le souci essentiel consiste Le cahier des charges français spécifie une tolérance de ± 1 Hz
à créer et étendre le réseau sur l’ensemble du territoire pour satisfaire autour de la valeur nominale. Dans la réalité, et du fait de l’inter-
les besoins élémentaires de la population (l’éclairage connexion, les écarts enregistrés sont beaucoup plus faibles (de
principalement) ; l’ordre de 0,1 Hz en exploitation normale).
— la phase croissance, dans laquelle le réseau doit suivre la Les baisses de fréquences sont liées à un déséquilibre accidentel
demande spontanée en énergie électrique, liée à l’expansion écono- entre production et consommation, la production devenant insuf-
mique du pays (développement quantitatif) ; fisante.
— la phase qualité, dans laquelle le réseau doit répondre à des
exigences accrues de la clientèle, liées au développement des usages
de l’électricité dans les domaines les plus divers (développement
qualitatif) et, particulièrement, dans les techniques de pointe ; ce 2.2 Distributions triphasée et monophasée
souci de la qualité est d’autant plus important, qu’il est une condition
de l’augmentation des ventes dans un contexte où, en raison de la Un avantage bien connu des systèmes électriques triphasés est
saturation relative des usages captifs, la pénétration de l’électricité de permettre le transport de la même quantité d’énergie avec une
se fait de plus en plus dans les secteurs concurrentiels. section conductrice totale deux fois moindre qu’en système
La France, après avoir successivement connu les deux premiers monophasé.
stades, se situe depuis quelques années dans cette troisième phase. L’intérêt économique découlant de ce principe fait que, dans les
pays industrialisés, la distribution MT est très généralement
triphasée, tout au moins sur les lignes d’ossature.
T
On voit ainsi que l’évolution d’un réseau de distribution est
conditionnée par le respect de trois objectifs fondamentaux, Néanmoins, sur des dérivations desservant des charges faibles et
même si les priorités sont variables : dispersées, les transits étant faibles par rapport aux capacités
électriques des conducteurs, même de faible section (la limite infé-
— la desserte de la clientèle ; rieure étant liée à des considérations de tenue mécanique),
— l’aptitude à faire face au développement de la consom- l’alimentation monophasée peut être intéressante économiquement
mation ; (2 fils au lieu de 3).
— la recherche d’une qualité du produit électricité adaptée
aux besoins de la clientèle (si nécessaire au-delà des spécifica- En vertu de ces principes, et en fonction des topologies
tions des cahiers des charges de concession). rencontrées, on distingue, à travers le monde, différents systèmes
de distribution MT. Citons principalement (figure 2) :
Et, bien évidemment, cela doit se faire au coût le plus faible
(coûts d’investissements, d’exploitation et d’entretien). — le système nord-américain (figure 2a ) à neutre distribué direc-
tement mis à la terre ; l’ossature triphasée est composée de quatre
fils, et les dérivations, à distribution monophasée entre phase et
Il convient, également, de prendre en compte, dans la conception neutre, comportent un ou plusieurs fils de phase, suivant la puis-
et la réalisation des réseaux, d’autres aspects, notamment : sance à desservir, plus le neutre ;
— la sécurité des personnes (exploitants ou tiers) ; — le système utilisé par exemple en Grande-Bretagne ou en
— les contraintes relatives à l’environnement (écologie, encom- Irlande (figure 2b ), qui à partir d’ossatures triphasées à trois fils
brement). sans neutre distribué alimente des dérivations qui peuvent être à
deux fils de phase ;
— le système australien (figure 2c ), particulièrement écono-
mique, est constitué d’ossatures à trois fils sans neutre distribué,
2. Options techniques avec, entre autres, des dérivations monophasées à un seul fil avec
retour par la terre (cette solution nécessite une faible résistivité du
fondamentales sol) ;
— le système français (figure 2d ), entièrement triphasé en
ossatures et dérivations, à neutre non distribué.
2.1 Choix du système et de la fréquence Il est à noter que, à ces différents systèmes, doivent être associés
des dispositifs de protection contre les défauts électriques adaptés,
■ Historiquement, et notamment dans beaucoup de grandes villes dont la mise en œuvre est plus ou moins aisée, mais que nous ne
des pays industrialisés, c’était le courant continu qui était utilisé détaillerons pas ici (articles Protection des réseaux [D 4 800]
dans les premiers réseaux de distribution. [D 4 810] [D 4 815] [D 4 820] dans ce traité).
L’évolution technologique des moyens de production, la faculté Nota : signalons au passage, l’existence à Paris, de réseaux diphasés, liés à des errements
d’adapter les tensions aux puissances au moyen de transformateurs, anciens et destinés à disparaître à terme.
l’avantage que procure le passage par zéro du courant pour couper
celui-ci dans les disjoncteurs ont conduit depuis longtemps déjà à
utiliser le courant alternatif dans les réseaux de distribution, et cela 2.3 Choix de la moyenne tension
de manière quasi universelle.
À Paris, par exemple, les derniers réseaux à courant continu ont Le choix d’une moyenne tension est une décision stratégique
disparu vers 1965. Ceux-ci n’étaient d’ailleurs plus développés engageant l’avenir, lourde de conséquences quant à la structure et
depuis 1930, ce qui montre le poids de l’histoire dans les structures à l’évolution des réseaux et ayant un impact économique important.
de réseaux. La volonté de standardiser les matériels, pour des raisons
■ Par le passé, des fréquences diverses ont été utilisées à travers le d’exploitation, d’approvisionnement et de réduction des prix de
monde. Actuellement, il n’en reste que deux : 50 Hz, notamment en revient au niveau des constructeurs, conduit naturellement à limiter
Europe, et 60 Hz, principalement en Amérique du Nord. le plus possible le nombre de MT à mettre en œuvre sur les réseaux.
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De plus, la coexistence de plusieurs tensions pose des problèmes est proportionnelle à la racine carrée de la charge). Cependant la
de jonctions entre les portions de réseaux de tensions différentes, décision de choix d’une tension doit couvrir une large période (de
limitant ainsi la souplesse d’exploitation (secours mutuel compliqué l’ordre de 30 ans et plus), compte tenu de l’ampleur financière et
en cas d’incident) et restreignant les possibilités de développement technique d’une opération de changement de niveau de tension, et
des réseaux. de l’inertie qui en découle.
On voit donc qu’un compromis doit être recherché sur la période,
qui peut en général conforter le choix d’une tension élevée, surtout
2.3.1 Critères de choix de la MT pour les pays ayant une forte croissance.
La Commission Électrotechnique Internationale (publication 38
■ Sur le plan théorique, les tensions élevées présentent des de la CEI) a donc été amenée à normaliser une gamme de tensions
avantages incontestables : visant à regrouper les techniques et les marchés autour de valeurs
— dans les zones urbaines à densité de charge élevée, les qui résultent d’un compromis entre ce qui existe dans le monde et
distances de desserte sont faibles, mais les puissances à desservir ce qui va se développer (tableau 1). (0)
importantes ; les contraintes essentiellement rencontrées sont les
limites dues à l’intensité du courant admissible dans les câbles ; à
section de conducteur égale, la charge pouvant être desservie est
Tableau 1 – Gamme normalisée (CEI)
directement proportionnelle à la tension du réseau ;
— dans les zones rurales à faible densité de charge, les problèmes des moyennes tensions
sont rarement liés aux contraintes de courants admissibles dans les
conducteurs, mais aux chutes de tensions admissibles en bout de Réseaux triphasés sans neutre Réseaux triphasés avec neutre
ligne, les longueurs des conducteurs étant beaucoup plus impor- 11 kV ou 10 kV 12,5 kV ou 13,5 kV
tantes qu’en milieu urbain ; à section et longueur de conducteur
22 kV ou 20 kV 25 kV
T
égales, la charge pouvant être desservie est directement propor-
tionnelle au carré de la tension du réseau ; 33 kV ou 35 kV 34,5 kV
— de plus, que ce soit en zone urbaine ou en zone rurale, à puis-
sance desservie égale, une tension plus élevée a l’avantage de
diminuer les pertes Joule dans les conducteurs. La qualité de service est également un facteur qui intervient. En
zone rurale, des tensions de l’ordre de 30 kV ne sont intéressantes
On voit donc que les tensions élevées sont bien adaptées à la que pour alimenter des départs de grandes longueurs issus de postes
fois en zones rurales et urbaines, surtout si les charges à desservir sources à grands rayons d’action. Si, pour des raisons de qualité
sont importantes. de service, on veut diminuer les longueurs de départs (les défauts
Néanmoins, il existe un facteur limitatif essentiel, qui est le coût éventuels affecteront d’autant moins de clients), et c’est notamment
des ouvrages associé à la tension. Cela est vrai pour les réseaux la politique appliquée en France, la tension de 20 kV est alors
aériens ruraux, la taille des ouvrages augmentant avec la tension, préférable.
mais cela l’est encore plus en milieu urbain. En effet, les problèmes
liés aux techniques des réseaux souterrains (câbles, matériels de
coupure) et les contraintes d’encombrement font que la mise en 2.3.2 Exemple du choix français
œuvre des matériels de tension élevée, particulièrement lorsque
l’on dépasse 20 kV pour atteindre 30 kV et plus, devient rapidement ■ En France, la décision a été prise, en 1962, de normaliser la
coûteuse et délicate. tension MT à la valeur unique de 20 kV, sur l’ensemble des réseaux
■ La tension optimale de desserte résulte fondamentalement aériens et souterrains. Mais le choix de cette option est l’épilogue
d’un compromis entre charge à desservir et coût des ouvrages. d’une longue histoire.
D’une façon générale, en Europe notamment, on peut classer les Après la Seconde Guerre mondiale, il existait sur le territoire
tensions en trois groupes. français un grand nombre de moyennes tensions. On trouvait, par
exemple, en triphasé :
— Les tensions comprises entre 10 et 15 kV, plus particulièrement
utilisées dans les distributions urbaines, ont longtemps eu 10 ; 11 ; 13,5 ; 15 ; 16,5 ; 17,3 ; 18 ; 22 kV
l’avantage, contrairement aux tensions plus élevées, de permettre Les premières directives de normalisation n’ont retenu que 5
l’utilisation de câbles souterrains simples, sûrs et bon marché. La valeurs possibles, soit :
valeur limitée du rayon d’action des lignes à ces tensions rend néces-
saire l’utilisation d’une tension de répartition pour les zones rurales. • 5,5 ; 10 ; 15 et 20 kV pour les réseaux de distribution MT propre-
ment dits, en considérant la tension de 15 kV comme préférentielle ;
— Les tensions voisines de 20 kV peuvent être utilisées aussi bien • 30 kV pour les réseaux de sous-répartition MT.
dans les distributions urbaines, grâce aux performances apportées
par des câbles maintenant sûrs et économiques, que dans les En 1960, 85 % des longueurs des réseaux MT étaient exploitées
distributions rurales, grâce au rayon de desserte des lignes à l’une des 5 tensions normalisées et, parmi celles-ci, le réseau à
aériennes ; elles assurent une capacité de desserte beaucoup plus 15 kV en représentait 52 %.
étendue que celles du groupe précédent. En réalité, beaucoup de réseaux fonctionnant à des tensions infé-
— Les tensions comprises entre 30 et 35 kV, d’utilisation difficile rieures à 15 kV étaient équipés de matériel prévu pour 15 kV (matériel
dans les distributions urbaines par suite de l’encombrement de de tension spécifiée 17,5 kV). Cependant, il apparaissait que cette
l’appareillage et des transformations, et du coût des câbles, ont tension de 15 kV était peu répandue sur le plan international.
retrouvé un regain d’intérêt pour la distribution en lignes aériennes Les résultats positifs d’études basées sur des essais de tenue du
dans les zones d’habitat dispersé à faible densité de charge. La matériel à 15 kV sous 20 kV, poursuivies sur plusieurs années, ont
capacité et le rayon de desserte des lignes à 30 kV leur permettent été un critère essentiel du choix de 20 kV.
également, pour ces mêmes zones, de jouer un rôle de répartition, En 1991, les réseaux exploités à 20 kV représentent plus de 75 %
voire de transport pour les régions en début d’électrification. de l’ensemble des réseaux MT français. C’est d’ailleurs dans les
Par ailleurs, les perspectives de développement des charges sont zones urbaines que l’inertie dans le transfert à 20 kV est la plus
un élément déterminant. En théorie, il y a une tension de desserte forte, la rentabilité du changement n’étant pas, dans certains cas,
optimale à un instant donné, fonction de la charge à desservir à ce facilement justifiable sur le plan local.
moment-là (schématiquement, en milieu rural tout au moins, elle
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Les cascades de deux niveaux MT successifs peuvent se justifier Les recommandations de la CEI confortent largement les choix
dans des situations particulières de morphologie des charges où la pris dans ce sens.
tension MT1, plus forte, joue un rôle de petit transport et la L’utilisation en Amérique de moyennes tensions relativement
tension MT2, plus faible, un rôle de desserte locale avec des postes basses, 2 400 ou 4 800 V, avec des transformateurs de petites puis-
de transformation MT/BT de petite puissance (une tension primaire sances et des réseaux BT réduits à de simples branchements (2 à
plus élevée conduirait, avec la technologie actuelle, à des transfor- 4 clients) a permis de conserver une desserte de ces clients sous
mateurs surdimensionnés, par rapport à la charge à desservir). 120 V.
D’autres considérations peuvent conduire à orienter le choix de
la valeur de la MT.
Les valeurs des tensions encadrantes HT et BT, par exemple, sont
bien évidemment à prendre en compte de manière à bénéficier d’un
2.5 Régimes de neutre MT
échelonnement HT/MT et MT/BT intéressant. À cet égard, les pays
ayant développé des HT fortes comme l’Allemagne (110 kV) ou l’Italie
Le choix du régime du neutre d’un réseau MT engage l’avenir, car
(132 kV) ont un échelonnement plus favorable (rapport HT/MT aux
chaque système entraîne l’installation de matériels spécifiques pour
alentours de 5 ou 6) que la France (beaucoup de lignes HT sont à
le niveau d’isolement, les conditions d’exploitation et d’entretien, les
63 kV et le rapport HT/MT est égal à 3).
systèmes de protection contre les défauts.
Le système de neutre adopté doit être cohérent avec la structure
du réseau MT (niveau de tension, longueur des départs, réseau
2.4 Choix de la basse tension souterrain ou aérien, densité de charge) et a une incidence sur les
niveaux de sécurité et de qualité de service.
La tension de distribution BT est bien évidemment liée aux
On rencontre ainsi à travers le monde des systèmes variés
standards des appareils d’utilisation chez la clientèle.
(tableau 2).
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
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Allemagne (1)
Belgique
Neutre isolé Italie
Japon
Norvège
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Neutre
Canada
directement
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à la terre
Belgique
France
Neutre impédant Grande-Bretagne
Z n : quelques dizaines d’ohms Irlande
Japon
Suède
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 4 210 − 7
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Schémas directeurs
de développement des réseaux
électricité de distribution MT
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des schémas directeurs ...........................................................
1.1 Définitions et finalités des cibles ............................................................. — 3
1.2 Durée de l’étude ........................................................................................ — 3
1.3 Argumentation et logique retenue
pour élaborer la cible à long terme ......................................................... — 4
2. État des lieux des ouvrages MT existants ...................................... — 4
2.1 Principales caractéristiques relatives aux postes sources..................... — 4
2.2 Principales caractéristiques relatives aux départs MT........................... — 4
3. Prévision des consommations et des puissances ........................ — 5
3.1 Exemple de méthode d’estimation des taux de croissance .................. — 5
3.2 Impact de la production décentralisée sur l’évolution
des consommations et des puissances................................................... — 8
3.3 Risques associés aux incertitudes de la prévision ................................. — 8
4. Choix techniques fondamentaux ...................................................... — 8
5. Établissement de la cible à long terme (30 ans)........................... — 9
5.1 Hypothèses de travail ............................................................................... — 9
5.2 Données de référence............................................................................... — 11
5.3 Construction de la cible à long terme (30 ans) ....................................... — 12
5.4 Logique de comparaison lors de la construction
de la cible à long terme (30 ans) .............................................................. — 13
5.5 Restitutions associées à la cible à long terme (30 ans) ......................... — 13
6. Étude des stratégies et l’établissement de la cible à moyen
terme ......................................................................................................... — 14
6.1 Stratégies de développement des ouvrages .......................................... — 14
6.2 Comparaison technico-économique des stratégies ............................... — 15
6.3 Passage de la cible théorique à la cible pratique ................................... — 17
6.4 Estimation des niveaux de qualité de fourniture ................................... — 17
7. Principales restitutions de l’étude
et révision du schéma directeur ....................................................... — 17
7.1 Principales restitutions de l’étude ........................................................... — 17
7.2 Révision du schéma directeur.................................................................. — 17
8. Conclusion............................................................................................... — 18
9. Annexe 1 .................................................................................................. — 18
9.1 Préambule.................................................................................................. — 18
9.2 Structures en zones urbaines................................................................... — 19
9.3 Structures en zones rurales...................................................................... — 25
10. Annexe 2 : réalisation d’une stratégie de développement
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1. Principes généraux – de la politique et des règles techniques du distributeur ;
– des caractéristiques techniques des départs MT conduisant à
pour l’établissement un réseau optimisé sans contraintes électriques ;
– de l’approche technico-économique du distributeur (§ 6.2
des schémas directeurs exposé succinct de cette approche).
La cible à l’horizon dix ans est, par construction, un
L’élaboration des schémas directeurs représente une tâche sous-ensemble de la cible à long terme, elle est constituée par
relativement importante mais nécessaire pour obtenir une vision l’ensemble des opérations justifiées au plan technico-économique
réaliste de l’évolution des ouvrages de distribution MT, elle est sur la période [0-10 ans].
structurée par les différentes étapes listées ci-dessous :
– état des lieux des ouvrages MT existants (postes sources et Au-delà de l’aspect temporel, ces deux cibles ont également
réseaux MT) ; des finalités différentes. En effet, la cible à dix ans, pour
– prévision des consommations et des puissances ; laquelle les incertitudes restent limitées, définit globalement et
– établissement de la cible à long terme (on notera que les assez précisément l’ensemble des actions à réaliser sur la
principes de construction conduisent à une cible unique) ; période [0-10 ans]. La cible à long terme permet de s’assurer
– définition des stratégies de développement des ouvrages MT que les opérations réalisées au cours de la période [0-10 ans]
pour passer de l’état initial à la cible à long terme ; entreront dans un ensemble cohérent à long terme. Chaque
– comparaison technico-économique (§ 6.2) des stratégies et éta- opération réalisée au cours de cette période aura donc une
blissement de la cible théorique à moyen terme ; durée de vie minimum de 25 ans. Cet aspect fondamental est
– passage de la cible théorique à la cible pratique à moyen renforcé par la périodicité retenue pour réaliser les mises à jour
terme (10 ans) ; du schéma directeur.
– estimation des niveaux de qualité de fourniture sur la période
[0-10 ans].
Chaque phase sera détaillée dans la suite du présent document.
1.2 Durée de l’étude
Avant d’aborder la description détaillée des différentes phases
1.1 Définitions et finalités des cibles de la méthodologie, il faut tout d’abord choisir la durée de l’étude.
La notion de schéma directeur englobe les différentes cibles et On pourrait être tenté de réduire cette durée d’étude pour
l’ensemble des études nécessaires au développement des réseaux simplifier le travail des chargés d’étude et s’affranchir des incerti-
MT et des postes sources à long et moyen termes. tudes liées aux taux de croissance à long terme. Or, dans la
pratique, il n’en est rien car le travail à réaliser reste sensiblement
Les réseaux cibles correspondent à des états futurs des postes le même. De plus, même si les taux de croissance constatés
sources et du réseau MT. Généralement, on distingue la cible à restent faibles, il est nécessaire de fixer une durée d’étude suffi-
long terme (30 ans) et une cible intermédiaire à moyen terme, dite samment longue pour obtenir une plus grande rupture entre l’état
« cible à 10 ans ». Les principes de construction de ces deux cibles initial et la cible à long terme. Cela permet de favoriser une vision
sont totalement différents. plus prospective et plus riche du développement des réseaux MT
La cible à long terme est construite sur la base d’hypothèses et des postes sources.
techniques représentatives : Par ailleurs, sachant que les décisions de construction des
– de la qualité de fourniture visée à moyen et long termes, tant ouvrages importants influencent le développement du réseau sur
au quotidien que lors d’événements techniques ou climatiques une période qui correspond souvent à la durée de vie des ouvra-
exceptionnels ; ges (30 à 40 ans, voire davantage), il est donc nécessaire de
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s’assurer que tout investissement décidé, au cours des premières concerne les caractéristiques relatives aux circuits de puissance de
années, entre dans un ensemble cohérent à long terme. De plus, si chaque poste source et le second donne les différentes caractéris-
la durée d’étude est trop courte, on risque de fausser notablement tiques de chaque départ MT. Ces deux fichiers sont liés par les
la comparaison technico-économique entre des solutions lourdes codifications des postes sources et des départs MT. Cette codifica-
mais efficaces sur une longue période et des solutions plus légères tion doit permettre de rattacher tout poste MT/BT (moyenne
dont la durée d’efficacité est limitée. tension/basse tension) à son départ MT, ce dernier à son tableau
MT de poste source, ce tableau à son transformateur HT/MT de
poste source et enfin celui-ci à son poste source.
Les différentes considérations précédentes conduisent à fixer
la durée d’étude à 30 ans. Cette option permet aussi de limiter
le poids du réseau existant qui peut, si la durée d’étude est 2.1 Principales caractéristiques
insuffisante, influencer le résultat de la cible finale et par relatives aux postes sources
conséquent les stratégies de développement du réseau.
Les principales informations contenues dans le fichier dit
« postes sources » sont fonction des particularités des postes sour-
ces analysés. Cependant, pour des ouvrages relativement classi-
1.3 Argumentation et logique retenue ques, une liste non exhaustive est donnée ci-dessous à titre
pour élaborer la cible à long terme d’information :
– la codification de chaque poste source (de préférence commune
La qualité de fourniture au quotidien est directement à celle utilisée par le gestionnaire du réseau de transport) ;
dépendante des caractéristiques des réseaux MT (longueur déve- – la codification des transformateurs de puissance, des tableaux
loppée des départs, taux d’incidents et puissance desservie par les MT et des départs MT ;
départs MT). La sécurisation de l’alimentation face auxévénements
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– les dates de mise en service des différentes installations ;
exceptionnels (climatiques ou technologiques) est principalement – les caractéristiques du matériel par poste source :
dépendante de la structure des réseaux MT et du type de garantie
• nombre de lignes HT,
des postes sources.
• nombre de jeu de barres HT,
• nombre et puissance installée des transformateurs de
Ces considérations conduisent donc à réaliser la cible à long puissance,
terme sur la base du réseau MT. La qualité de fourniture visée • caractéristiques des tableaux MT,
à terme et la zone d’action des postes sources seront alors • nombre de départs MT raccordés à chaque transformateur,
dépendantes des hypothèses retenues pour la construction du • nombre de cellules départs en réserve,
réseau MT. On notera d’ailleurs que les hypothèses de • puissance installée des condensateurs par transformateur,
construction de la cible à long terme (§ 5.1) introduisent • régime de neutre pour chaque transformateur ;
indirectement la densité de puissance, le paramètre « P × L » – les caractéristiques électriques par poste source :
intègre parfaitement cette notion.
• tensions HT et MT,
• capacité de transit des lignes HT,
Remarque : L’élaboration d’une cible à long terme basée sur la • puissance maximale atteinte du poste source et des transfor-
suppression progressive des contraintes électriques (tension ou mateurs à l’année initiale,
courant) conduit obligatoirement à un développement des ouvra- • puissance de court-circuit maximum et minimum sur les jeux
ges MT onéreux à long terme. En effet, l’utilisation de l’approche de barres HT et MT,
économique justifie les investissements bien avant les contraintes • volume des pertes électriques dans chaque transformateur,
techniques en « régime normal » (schéma d’exploitation habituel). • taux de sécurisation en cas de perte totale du poste source
De plus, la valorisation des pertes électriques peut aussi justifier avec possibilité d’utiliser le jeu de barres MT et sans
des évolutions conséquentes. possibilités de remettre sous tension le jeu de barres MT,
• type de garantie du poste source, l’article [D 4 210] définit
cette notion,
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d’informations géographiques (SIG). Par ailleurs, on notera qu’un tel Cependant, dans le cadre de la planification à long terme, ce qui
fichier, qui représente une photographie détaillée des réseaux MT, correspond à la réalisation des schémas directeurs, il s’agit d’esti-
peut être utilisé à d’autres fins par le personnel de l’entreprise de mer, avec une précision relative, le niveau de croissance moyen
distribution. En effet, il facilite l’analyse de chaque départ MT et per- correspondant à la zone d’action d’un ou plusieurs postes sources.
met d’élaborer des statistiques relatives aux installations. Il est éga- Dans le cadre de ces études, on distingue fréquemment :
lement utilisé pour comparer l’état des réseaux d’une zone à l’autre. – la croissance dite « en profondeur » qui correspond globale-
On trouvera ci-dessous, à titre d’information, une liste non ment à l’évolution des charges existantes, y compris les nouvelles
exhaustive des informations pouvant être contenues dans ce petites charges ;
fichier : – la croissance dite « en surface » qui correspond à l’apparition
– la codification des départs MT permettant de relier chaque de nouvelles charges significatives (puissance supérieure à 1 MW)
départ au fichier des postes sources ; comme les nouvelles zones d’activités.
– la pyramide des âges des différentes canalisations ; Afin de définir les différentes politiques de l’entreprise et d’opti-
– les caractéristiques physiques des départs MT : miser au mieux le développement des ouvrages électriques, tous
• longueur développée des départs, les acteurs (producteurs, transporteurs et distributeurs) du secteur
• longueur de l’artère principale (voir annexe 1 § 9.3), de l’énergie électrique sont contraints d’étudier l’évolution des
• section et nature des conducteurs, charges futures. Il existe évidemment de nombreuses méthodes,
plus ou moins fiables, pour estimer l’évolution des
• nombre et type de postes MT/BT,
consommations et des puissances à court, moyen et long termes.
• nombre de points télécommandés en réseau sur l’ossature Le choix de la méthode à utiliser dépend de nombreux paramètres
principale et sur les lignes secondaires (voir annexe 1 § 9) ; dont les principaux sont :
– les caractéristiques électriques des départs MT :
– la maille sur laquelle on souhaite réaliser des prévisions ;
• tension d’exploitation du départ, – le niveau de tension associé à la prévision ;
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• puissance de pointe (avec et sans producteur), – les secteurs d’activité visés ;
• nombre d’heures d’utilisation de la puissance de pointe ou – les horizons de la prévision ;
facteur de charge, – les résultats souhaités de la prévision qui sont fonction de l’uti-
• chute de tension maximale en « régime d’exploitation lisation envisagée.
normal » et en « régime de secours normal » (départ entière- En tout état de cause, pour s’assurer de la pertinence de la
ment alimenté par le point de secours usuel), méthode employée, il est important de justifier toute rupture
• taux d’utilisation des conducteurs en « régime normal » et en importante entre le constat du passé et la prévision future.
« secours normal » sur l’artère principale,
Dans le cas d’études globales comme celles relatives à l’élabora-
• pertes par effet Joule à la pointe et énergie perdue annuelle,
tion des cibles, il est souhaitable, pour simplifier les différents cal-
• puissance de court-circuit minimale en « régime normal », culs, de rechercher dans la mesure du possible, des zones
• produit P × L = Puissance maximale du départ MT × Longueur d’accroissement moyen homogène, dont la taille est équivalente à
développée, la zone d’action de plusieurs postes sources.
• codification du départ secourant ; Pour information, une méthode adaptée à la réalisation des
– les caractéristiques globales de la clientèle : schémas directeurs MT est sommairement décrite ci-après. Cette
• nombre de consommateurs MT et BT par départ MT, méthode ne prétend pas être la seule, on peut envisager d’autres
• nombre et puissance installée des producteurs MT et BT, approches en fonction de considérations locales.
• somme des puissances souscrites des consommateurs MT et
BT ;
– éléments de qualité de fourniture par départ sur trois ou cinq 3.1 Exemple de méthode d’estimation
ans : des taux de croissance
• nombre de coupures très brèves, brèves et longues par
départ, La méthode, présentée sommairement ci-dessous, permet
• durée annuelle d’interruption de fourniture sur incident, d’évaluer la croissance dite « en profondeur » sur une période de
dix ans, avec à la fois une précision suffisante en localisation et en
• énergie non distribuée (END) moyenne annuelle sur incident,
valeurs d’accroissement. Elle s’appuie, d’une part, sur les résultats
• localisation des incidents à l’aide d’une cartographie adaptée, des études menées à la maille nationale ou régionale par diffé-
• interclassement des incidents par causes et par type rents organismes et, d’autre part, sur des études dites
d’ouvrage. « multicritères » réalisées à la maille locale et agglomérées à la
On notera que certaines informations ci-dessus peuvent résulter maille régionale pour assurer la cohérence globale. Cette option
d’un traitement périodique, associé au système d’information géo- permet de corriger les différents taux obtenus avec l’étude
graphique, pour obtenir l’image du réseau en « temps réel ». « multicritères ». En effet, si cette dernière donne de bons résultats
pour différencier les zones hétérogènes d’un territoire, elle
demeure approximative pour fixer les valeurs des taux de crois-
sance. Contrairement aux études à la maille locale, les études
3. Prévision menées à la maille nationale et par extrapolation à la maille régio-
nale permettent, en général, d’obtenir pour un territoire
des consommations conséquent un niveau de consommation, avec une précision suffi-
sante, à l’horizon 10 ans. En revanche, elles sont souvent inadap-
et des puissances tées pour spécifier les poches hétérogènes de la zone d’action de
plusieurs postes sources. Ces deux méthodes complémentaires
permettent d’obtenir des résultats satisfaisants et adaptés à la réa-
Les prévisions des consommations et des puissances, sur une lisation des réseaux cibles MT.
période plus ou moins longue, sont les fondements de toute étude
de planification des réseaux électriques. La croissance de la L’étude « multicritères » est basée sur des données internes et
consommation d’énergie électrique dépend de nombreux facteurs externes à l’entreprise de distribution. Les données internes à
difficiles à appréhender, surtout lorsqu’il s’agit de prévision sur l’entreprise sont les historiques des consommations MT et BT, par
une longue période et sur des zones relativement réduites. commune ou par groupe de communes, sur une période de cinq à
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Raccordement de la production
décentralisée aux réseaux
de distribution
Aspects règlementaires et organisationnels
par Jean-Luc FRAISSE
Consultant externe
Ancien chef de service raccordement à la direction technique d’ERDF, La Défense
et Laurent KARSENTI
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Chef de service raccordement grands producteurs à la direction technique d’ERDF, La Défense
Avec la collaboration de Jean-Päul HORSON, ancien consultant senior à ERDF La Défense
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1. Environnement normales, mais par contre très élevé durant les 18 heures de poin-
tes des 22 jours « EJP » correspondant à la fourniture de la pointe
du développement par les moyens de production les plus onéreux.
Le niveau élevé de ce tarif en période de pointe a poussé certains
de la production industriels à s’équiper en autoconsommation électrique, pour se
substituer à EDF durant les heures d’effacement et ainsi souscrire
décentralisée historique une puissance nulle en période EJP et ne pas consommer de kilo-
et évolutions wattheures depuis le réseau durant cette période.
Dans les années 1995, il est alors apparu que la mise en place de
groupe de production non liés à des besoins d’autoconsommation
Jusque dans les années 1990, le petit hydraulique, localisé dans fonctionnant uniquement en période de pointe serait rentable pour
des zones très spécifiques Alpes, Pyrénées, Massif central, Vosges autant que le tarif de rachat consenti soit du même ordre que le
etc., était pratiquement le seul représentant de la production tarif de pointe « EJP ». Un arrêté ministériel de 1995 a instauré
décentralisée raccordée sur les réseaux publics de distribution cette disposition et fixé un tarif d’achat. Il s’en est suivi tout natu-
(RPD) français. La tarification d’achat calée sur la théorie des coûts rellement une première vague de demande de raccordement de
marginaux, à la base de la tarification générale de vente d’EDF plus de 630 MW de groupes de production de puissance inférieure
(Électricité de France) se traduisait par le fait que les coûts d’achat à 8 MW raccordés au réseau de distribution souvent situés à proxi-
étaient déterminés à partir des coûts de vente, quel que soit le mité immédiate des postes source afin de minimiser les liaisons
type d’installation de production. électriques.L’énergie issue de ces groupes était rachetée par EDF
La tarification d’achat était donc indépendante des coûts dans le cadre d’un contrat d’achat d’une durée de 12 ans.
d’établissement et d’exploitation des différents types de production.
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production d’extrême pointe onéreux tels que les turbines à 1.4 Émergence d’une politique
combustion (TAC). Pour ces jours, le coût de l’énergie fournie par
les groupes EJP était alors très supérieur à celui des autres
de développement des énergies
moyens de production appelés ; renouvelables
– à d’autres périodes, en dehors de la saison EJP, le recours à
des moyens d’extrême pointe (TAC) pouvait être nécessaire en Les années 2000 vont être celles de l’essor du développement
raison d’indisponibilité d’ouvrages de production, notamment de la production décentralisée sous l’impulsion de la Directive
entretien ou rechargement combustible de centrales nucléaires, 2001/77/CE du Parlement européen et du Conseil du 27 septembre
alors qu’il n’était contractuellement pas possible d’appeler les 2001 relative à la promotion de l’électricité produite à partir de
groupes EJP. sources d’énergie renouvelables sur le marché intérieur de
l’électricité. Cette directive prévoyait, en 2010 pour la
Il a été proposé de faire évoluer le mode de fonctionnement des Communauté, un objectif de fourniture à partir de sources d’éner-
groupes EJP vers un fonctionnement en mode « dispatchable ». Ce gies renouvelables de 12 % de la consommation intérieure brute et
mode consistait à démarrer les groupes à la demande d’EDF de 22,1 % d’électricité.
lorsque la situation du réseau de transport ou de la production le
nécessitait. La rémunération mise en place par les contrats dispat- Le terme énergies renouvelables (EnR) recouvre une vaste
chables garantissait une rentabilité analogue à celle de l’EJP et gamme de moyens de production aux technologies variées. En
permettait de moins solliciter les groupes rallongeant par la même matière de production d’électricité, il s’agit des sources non
leur durée de vie. Cela explique la migration quasi générale des fossiles comme les énergies éoliennes, solaires photovoltaïques,
contrats EJP vers les contrats dispatchables. solaires thermodynamiques, géothermiques, houlomotrices,
hydrocinétique, hydroélectriques ou les énergies issues de la
L’essentiel de cette rémunération était constituée : biomasse et du traitement des déchets ménagers de l’agriculture
– par la rémunération de la puissance garantie sous réserve de ou du traitement des eaux. Pour atteindre cet objectif, les princi-
vérification des performances effectives associées à un dispositif paux contributeurs sont l’éolien et l’hydraulique et dans une moin-
de malus ;
– par la rémunération des kilowattheures produits couvrant
simplement les prix des consommables carburant, huile...
dre mesure le photovoltaïque, le biogaz et la biomasse.
Pour la France, la directive européenne fixait dans ses annexes à
21 % en 2010, l’objectif de production d’électricité à partir d’EnR.
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Ces contrats dispatchables en obligation d’achat d’une durée de
12 ans sont aujourd’hui arrivés à échéance et n’ont pas été La programmation pluriannuelle des investissements (PPI) de
reconduits sous cette forme. l’arrêté du 7 juillet 2006 a ensuite fixé en France par type de moyen
de production les objectifs à atteindre (tableau 1). Cette nouvelle
PPI a pris en compte dans ses objectifs les tendances enregistrées
les années précédentes et notamment les résultats inattendues du
1.3 Arrivée de la cogénération photovoltaïque.
En 1996, les pouvoirs publics ont décidé de favoriser le La loi Grenelle 1 promulguée en 2009 prévoit d’accroître la
développement de la cogénération [D 3 360]. Les installations de production à partir d’EnR et d’atteindre 23 % de la consommation
cogénération sont des installations performantes en termes de finale en 2020. Une nouvelle PPI publiée par l’arrêté du
rendement global du fait de l’utilisation effective de la chaleur 15 décembre 2009 fournit les objectifs de développement de la
produite et de l’injection sur le réseau de l’électricité produite. production décentralisée aux horizons 2012 et 2020 (tableau 2).
C’est le besoin de chaleur qui pilote l’installation, l’électricité étant Par rapport à la version 2006, cette PPI pour la France
un sous-produit du process. Ces installations utilisant le gaz continentale :
comme combustible primaire sont implantées sur des sites ayant
– affiche des objectifs plus élevés en termes d’énergie photo-
besoin de chaleur : chaufferie urbaine, papeterie, industries chimi-
voltaïque, lesquels, en fait, intègrent l’emballement constaté ;
ques... Selon le niveau de température requis pour l’utilisation de
– propose, sans afficher d’objectifs quantifiés, de développer la
la chaleur, sont utilisés des moteurs alternatifs ou des turbines le
cogénération à partir d’énergies renouvelables notamment la
cas échéant avec chaudières de post combustion.
biomasse.
Leur rémunération selon un contrat d’achat d’une durée de 12
Pour les zones non interconnectées cette PPI (tableau 3) :
ans offre une visibilité aux industriels intéressés. La rémunération
comporte deux termes : – affiche des objectifs de moyens de production à puissance
– d’une part, une rémunération de la puissance garantie avec un garantie afin d’assurer la sûreté d’approvisionnement de ces petits
dispositif de bonus-malus selon la disponibilité effectivement systèmes électriques insulaires ;
constatée ; – affiche un objectif 2020 par rapport à la consommation finale
– d’autre part, une rémunération des kilowattheures produits d’énergie de pénétration des énergies renouvelables accompagnée
indexée sur le prix de gaz et plafonnée. de stockage de 30 % à Mayotte et 50 % au minimum dans les
autres collectivités d’outre-mer ;
Cette visibilité sur l’avenir s’est traduite par 2 300 MW de cogé- – incite au développement des énergies renouvelables
nération raccordée au réseau de distribution avec une puissance intermittentes, telles que l’éolien et le solaire photovoltaïque,
moyenne par installation de 3,5 MW. jusqu’à la limite d’acceptabilité du réseau telle que fixée par
Ces installations de cogénération qui fonctionnent quasi l’arrêté du 23 avril 2008.
exclusivement de façon permanente du 1er novembre au 31 mars,
période la plus chargée du réseau présentent un réel intérêt pour
les gestionnaires de réseau compte tenu de leur fonctionnement 1.5 Mise en place de tarifs d’obligation
garanti sauf incident. d’achat
Les modalités mises en place pour le développement de la cogé-
nération ont introduit une rupture par rapport au principe de la L’atteinte des objectifs de la PPI 2009 suppose que soient mises
tarification consistant à déduire le tarif d’achat du tarif de vente. en place des dispositions incitatives. Il s’agit de favoriser le
Ainsi, le tarif d’achat cogénération donnait une visibilité sur 12 développement de filières de production d’électricité à partir d’EnR
ans, avec une indexation du prix du kilowattheure sur les prix de non compétitives à ce jour par rapport aux moyens conventionnels
l’énergie primaire garantissant ainsi la rentabilité de l’investisse- de production (nucléaire, thermique sous ses différentes formes)
ment, ce qui sans aucun doute explique le succès en termes de avec pour but la mise en place de filières industrielles permettant à
volume installé. terme une réduction des coûts d’investissement et d’exploitation.
VW
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Les pouvoirs publics français ont choisi d’inciter le développe- 1.6 Mécanisme de compensation
ment des EnR pour la production d’électricité via la mise en place
de deux régimes :
des surcoûts de l’obligation d’achat
– un régime d’obligation d’achat à des tarifs d’achat différentiés Les prix de l’énergie issue d’énergies renouvelables retenus
par filière, rémunérant l’énergie produite sans contrainte de dispo- dans le cadre de l’obligation d’achat et destinés à promouvoir des
nibilité ou de productible pour les EnR, avec le cas échéant la déli- filières d’énergie renouvelable et à leur faire atteindre une maturité
vrance d’une autorisation d’exploiter ; industrielle sont supérieurs au prix de l’énergie fournie par les
– un régime d’appel d’offres appliqué lorsque les seuls tarifs moyens de production conventionnels. Or l’acheteur de ces
d’achat ne permettent pas l’atteinte de l’objectif. énergies issues d’énergies renouvelables exerce son activité dans
Des mesures complémentaires telles que la mise en place de le domaine concurrentiel. Aussi afin de ne pas le pénaliser,
crédits d’impôt peuvent compléter le dispositif (cas des installa- l’acheteur reçoit une compensation de la différence entre les coûts
tions photovoltaïques résidentielles). d’achat résultant de l’application des tarifs d’obligation d’achat et
Les tarifs d’obligation d’achat concernent les installations de les coûts du marché.
production d’électricité à partir d’EnR de puissance inférieure à Le montant de cette compensation est évalué par la commission
12 MW utilisant : de régulation des énergies puis est intégré dans la (Contribution
– l’énergie hydraulique (hors pompage) des lacs, cours d’eau et au service public de l’électricité) (CSPE).
mers : houlomotrice, hydrocinétique (hydrolienne, usine En 2011 les surcoûts de l’obligation d’achat métropole
marémotrice...) ; représentaient 61 % du montant de la CSPE, le reste étant
– l’énergie mécanique du vent, implantées dans les zones non constitué pour l’essentiel de 37 % de la compensation des coûts
interconnectées au réseau métropolitain continental et hors du entre tarifs de production et de vente (i.e. péréquation tarifaire)
périmètre d’une zone de développement de l’éolien ; plus obligation d’achat dans les zones non interconnectées et de
1,9 % pour les dispositions sociales des tarifs de première néces-
– l’énergie radiative
thermodynamique ;
du Soleil photovoltaïque et
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5 000
Charges de service public Dispositions sociales
prévisionnelles au titre de 2013 Autres contrats d’achat (MC)
(total 5,1 Md€) 4 000
EnR (ZNI)
Autres EnR (MC)
2,8 % 10,3 % Photovoltaïque (MC) 3 000
0,1 %
Éolien(MC)
27,9 % 10,9 % Cogénération (MC)
2 000
Péréquation tarifaire dans les ZNI hors Enr
Enr : énergies renouvelables
MC : métropole continentale 1 000
ZNI : zones non interconnectées
4,4 % 0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
6,4 % Prévision
37,1 %
– 1 000
Figure 2 – Répartition par origine des charges de service public et évolution (origine CRE)
WP
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dTRTQ
Raccordement de la production
décentralisée aux réseaux
de distribution
Conditions d’intégration
T
Consultant externe,
Ancien chef de service raccordement à la direction technique d’ERDF, La Défense
et Laurent KARSENTI
Chef de service raccordement grands producteurs à la direction technique d’ERDF,
La Défense
Avec la collaboration de Jean-Paul HORSON, ex-consultant senior à ERDF, La Défense,
France
WQ
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dTRTQ
1. Impact sur la sûreté anglais Union for the Coordination of Transmission of Electricity
depuis renommée en ENTSOE (European Network of Transmission
du système System Operators for Electricity) en 2009 lors de l’intégration de
nouveaux pays. Des zones synchrones différentes peuvent être
interconnectées par des liaisons à courant continu qui permettent
de dissocier partiellement les réseaux qu’elles relient. C’est par
1.1 Qu’est-ce qu’un système électrique ? exemple, le cas entre la zone UCTE et la zone UKTSOA
(Royaume-Uni) et la zone NORDEL (pays d’Europe du nord).
Le système électrique est constitué de l’ensemble des réseaux et Toutefois, vis-à-vis de la sûreté, il faut tenir compte du fait que le
installations de production interconnectés par des lignes élec- fort maillage a pour conséquence :
triques à courant alternatif ou à courant continu. L’interconnexion
entre les différents réseaux européens s’est imposée car elle crée – qu’une perturbation importante, quelle que soit sa localisation,
les conditions d’une solidarité permanente entre les partenaires ; risque de se propager à l’ensemble du système : (l’incident du
elle offre de nombreux avantages, dont une capacité d’échanges 4 novembre 2006 dont l’origine se situait en Allemagne du nord et
plus importante entre réseaux favorisant la réalisation d’un mar- qui a entraîné le délestage de 15 millions de clients de la zone
ché unique de l’électricité en Europe, ainsi que les possibilités de jusqu’en France, Espagne, Italie... suite à la baisse de fréquence) ;
secours mutuel lors d’une défaillance d’un équipement de trans- – que les perturbations de l’onde électrique résultant des courts-
port ou de production. L’interconnexion du système électrique circuits se propagent sur l’ensemble du réseau interconnecté à des
français à la zone ENTSOE le rend plus robuste grâce à la capacité vitesses proches de la lumière alors que les automates ou protec-
d’échange et donc à l’entraide en cas d’incident. tions travaillent dans des domaines allant de la dizaine de milli-
secondes à quelques secondes, et certaines régulations pilotent
C’est ainsi qu’ont été créés en Europe différents systèmes élec- des processus ayant des constantes de temps de plusieurs minu-
triques correspondant à des zones synchrones : réseaux inter- tes voire de plusieurs heures. L’équilibre du système repose donc
connectés par des liaisons à courant alternatif représentées à la sur une parfaite coordination de l’ensemble des dispositifs de
figure 1. régulation et de protection.
Dans le cas de la France métropolitaine, elle fait partie de la zone Assurer la sûreté d’un système électrique étendu comportant
UCTE, Union pour la coordination du transport de l’électricité, en plusieurs gestionnaires de réseau ayant chacun une compétence
WR
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dTRTQ
T
I BIH lations de production ;
P E SCG BG – la puissance transitée sur les ouvrages du réseau ne dépasse
FYROM pas leur capacité (lignes et transformateurs), en situation normale
AL d’exploitation et en cas d’indisponibilité programmée par exemple
GR pour maintenance, ou à la suite d’incident ayant entraîné la perte
d’un ouvrage. Cette nécessité a conduit à mettre en place la règle
MA du N – 1, c’est-à-dire concevoir et exploiter le réseau de façon à
continuer à assurer la mission du réseau en cas de perte d’un
DZ TN UCTE / ETSO ouvrage ;
– les situations perturbées résultant d’un incident : surintensité,
L’interconnexion variation de la fréquence, creux de tension n’affectent pas les
= ouvrages sains du réseau ou installations de production. Cette
condition suppose la mise en place de plans de protection sélectifs
• un système plus robuste,
et l’imposition de dispositions de tenue des installations aux
• une capacité d’échanges plus grande entre réseaux, régimes perturbés ;
• une assistance mutuelle entre partenaires.
– la qualité de l’électricité est assurée : maintien de la tension, de
Figure 1 – Carte des associations de gestionnaires de réseaux
la fréquence dans des plages admissibles celles-ci sont généra-
de transport en Europe lement définies de façon réglementaire ou normative et
contractualisée.
WS
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dTRTQ
Consommation France 8 janvier 2012 (MW) Consommation France 5 août 2012 (MW)
105 000 50 000
45 000
100 000
40 000
35 000
95 000
30 000
90 000 25 000
20 000
85 000
15 000
10 000
80 000
5 000
75 000 0
00:30
01:30
02:30
03:30
04:30
05:30
06:30
07:30
08:30
09:30
10:30
11:30
12:30
13:30
14:30
15:30
16:30
17:30
18:30
19:30
20:30
21:30
22:30
23:30
00:30
01:30
02:30
03:30
04:30
05:30
06:30
07:30
08:30
09:30
10:30
11:30
12:30
13:30
14:30
15:30
16:30
17:30
18:30
19:30
20:30
21:30
22:30
23:30
Figure 2 – Courbes de consommation 2012 France continentale à la pointe et au creux de charge
Cm – Cr = J · dΩ
dt
Consommation Production
avec :
1.2.1.1 Gestion prévisionnelle de l’équilibre concernant, faute de quoi elles seraient à considérer comme un
production = consommation aléa supplémentaire. Dans les ZNI, le taux de pénétration de la
La prévision de la consommation infrajournalière et à J + 1 est production à caractère intermittent a atteint un niveau critique
pratiquée par les gestionnaires de réseau de transport depuis très ayant conduit à la mise en place de dispositif de limitation de leur
longtemps et les modèles de prévisions enrichis du retour d’expé- puissance.
rience sont considérés comme satisfaisants. Ces modèles évoluent La prévision de ces installations fait l’objet du paragraphe 1.2.5.
en permanence pour tenir compte de différents facteurs : offres
nouvelles des fournisseurs, évolution du tissu industriel, des habi-
1.2.1.2 Gestion temps réel de l’équilibre
tudes de consommation... production = consommation
Il est nécessaire d’établir un plan global de production capable
de couvrir la prévision de consommation et les échanges, avec La stabilité de la fréquence, sur un réseau électrique, traduit
une marge suffisante pour faire face aux différents aléas qui l’équilibre entre la production et la consommation (tableau 1). En
peuvent affecter l’équilibre offre/demande : perte de groupes de France continentale, la plage admissible est de 50 Hz +/– 0,5 Hz.
production, écart entre prévision de consommation et réalisation... L’équilibre production se traduit au niveau des groupes tournants
des centrales par un équilibre entre couple moteur et couple résis-
Cela est obtenu en constituant des réserves de puissance mobi- tant (figure 3) :
lisables soit par le biais d’automatismes (réserves primaire et
secondaire) soit par l’action des opérateurs (réserve tertiaire). Ce – si la demande (la consommation) excède l’offre (la produc-
plan de production est établi à partir des données fournies par les tion), le couple résistant est plus élevé que le couple moteur, la
producteurs : disponibilité des ouvrages, programme de marche, vitesse de rotation des machines, donc la fréquence, diminue, le
disponibilité des services système. gradient de chute de fréquence dépend du niveau de déséquilibre
et de l’inertie des masses tournantes ;
Le développement de la production décentralisée à partir d’ins-
tallations à caractère intermittent (éolien et photovoltaïque) intro- – a contrario, si c’est l’offre qui est supérieure à la demande, le
duit une nouvelle dimension dans l’établissement du plan de système voit les groupes accélérer et la fréquence augmenter.
production avec la difficulté due au fait que ces installations sont
§ Comportement dynamique
nombreuses, réparties sur le territoire, de petite puissance donc
raccordées essentiellement sur des réseaux de distribution. Plus le Lors d’un incident entraînant un déséquilibre entre production et
taux de pénétration de la production décentralisée augmente, plus consommation, (en général la perte d’ouvrages de production),
il convient de disposer d’un modèle de prévision fiable les plusieurs phases se succèdent (figure 4) :
WT
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dTRTQ
Temps
50 Hz
Fréquence
Charge dépendant
de la fréquence
Énergie cin
i étique
T
des masses
a
tournantes
a
Réserve primaire
Temps
0
Quelques
Quelques secondes Quelques minutes
heures
WU
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dTRTQ
P Machine
P – P0 = –K · ∆f d’entraînement Réseau
Pmax
Plim
K : énergie réglante MW/Hz
P Capacité du groupe à fournir Actionneur
P0 ∆P (MW) suite à une variation ou
–
de ∆f (Hz) Régulateur Mesure
∆f +
(vitesse ou fréquence)
f0 f
Consigne de vitesse
T
directement sur les organes d’admission de l’énergie primaire Réserve
(vapeur, eau, fuel, gaz...) avec un temps de réponse de l’ordre Inertie des masses secondaire
d’une dizaine de secondes. En fin d’action du réglage primaire, un tournantes
écart de fréquence subsiste et les transits entre les pays sont Réserve
modifiés puisque toutes les machines des différents pays primaire
réagissent à la variation de la fréquence commune, même si la
perturbation s’est produite dans un pays voisin.
Quelques Quelques Quelques Temps
Le niveau total de réserve primaire est déterminé au niveau du secondes minutes heures
système électrique en fonction de l’aléa à couvrir puis réparti sur
les différents groupes l’assurant :
Figure 6 – Temps de réponse attendu des services système
– dans le cas de l’UCTE cette réserve de 3 000 MW correspon- de gestion de l’équilibre production = consommation
dant à la perte simultanée de deux des plus gros groupes existants
est répartie aux différents gestionnaires de réseau. L’inter-
connexion permet à tous les partenaires de mutualiser les partici- d’un nouvel aléa. Les actions correspondantes sont totalement sous
pations au réglage primaire de fréquence et à chacun de réduire le le contrôle des opérateurs de conduite des dispatching (figure 6).
dimensionnement de sa réserve primaire ;
– dans le cas des systèmes insulaires, compte tenu de l’absence § Les parades ultimes
d’interconnexion, le dimensionnement de la réserve primaire Dans les situations où les actions normales des différents auto-
correspondant à la perte de la plus grosse installation de matismes et de conduite ne permettent plus de maîtriser la fré-
production peut s’avérer techniquement difficile et économi- quence, des actions exceptionnelles de conduite ont engagées :
quement inacceptable. Auquel cas, il est admis que le délestage – sur la production, passage à Pmax ;
fréquencemétrique de la clientèle participe à la gestion de la stabi- – sur les charges, délestage rapide de la clientèle.
lité du système.
Si les lignes de défense précédentes sont insuffisantes en cas
§ Le réglage secondaire puissance-fréquence d’un incident important, la dernière ligne de défense est constituée
Le réglage secondaire a pour but de ramener la fréquence à la par le délestage fréquencemétrique. Il s’agit d’un délestage opéré
valeur de référence (50 Hz). Cet objectif est atteint en modifiant la automatiquement sur les départs de distribution HTA des postes
puissance de consigne des groupes asservis au réglage secondaire sources lors du franchissement d’un seuil de fréquence. La distri-
fréquence/puissance dans le pays à l’origine de la perturbation bution des départs sur les différents seuils prend en compte la
ayant entraînée l’action du réglage primaire : priorité des charges desservies, les départs non prioritaires sont
affectés au seuil le plus élevé, les départs dont la priorité est la
– pour le réseau français continental, cette action se fait soit de plus élevée sont hors délestage :
façon automatique à l’aide d’un signal calculé de manière centrali-
sée au dispatching national pour le réseau français continental, – sur le réseau continental, quatre stades de délestage correspon-
soit par transmission d’une consigne dans les ZNI ; dant à quatre seuils de fréquences 49, 48,5, 48 et 47,5 Hz sont utili-
– pour les réseaux insulaires, la modification de la consigne sés. Les départs HTA sont distribués sur chaque seuil de façon à
s’effectue généralement de façon manuelle à l’initiative du dispat- représenter approximativement 20 % de la consommation totale ;
ching. – sur les réseaux insulaires, les seuils de fréquence sont fixés à
des valeurs inférieures aux seuils des réseaux continentaux avec
Après action du réglage secondaire (plusieurs minutes), la un plus grands nombre de stade correspondant à un découpage
réserve primaire est reconstituée, les échanges transfrontaliers en fréquence plus fin. Ce choix permet de prendre en compte le
sont ramenés à leurs valeurs programmées, mais la réserve gradient élevé de la chute de fréquence élevée en cas de perte
secondaire est amputée. d’ouvrage de production et, par un délestage fin, de rechercher un
§ Le réglage tertiaire nouvel équilibre production consommation avant action du
réglage primaire. Par exemple pour La Réunion, les seuils de
Le réglage tertiaire consiste à recaler, par activation d’offres délestage sont les suivants :
d’ajustement, les programmes de production sur certains groupes
afin de reconstituer la réserve secondaire, voire une partie de la • clients non prioritaires stades 1, 2, 3 (48, 47,75 et 47,5 Hz),
réserve primaire lorsque celle-ci est entamée, pour se prémunir • clients prioritaires niveau 3 stade 4 (47,25 Hz),
WV
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dTRTQ
Producteur Q+ Consommateur
Φ
P− P+
Consommée
soutirée P + : énergie active
T
Q+ : énergie réactive
+
P – : énergie active G
–
Q – : énergie réactive
Fournie
Réseau injectée
Figure 8 – Terminologie
• clients prioritaires niveau 2 stades 5 et 6 (47, 46,5 Hz), À titre d’illustration, l’application de ces conventions conduit à
ce qu’une machine asynchrone :
• clients prioritaires niveau 1 stades 7 (hors délestage),
– fonctionnant en moteur consomme ou soutire de l’énergie
• déconnexion des groupes de production à 46 Hz. active P+, consomme ou soutire de l’énergie réactive Q+, la tan-
gente Φ est positive ;
1.2.2 Réglage de la tension – fonctionnant en générateur fournit ou injecte de l’énergie
active P–, consomme ou soutire de l’énergie réactive Q+, la tan-
La tension fluctue car elle est d’abord affectée par des variations gente Φ est négative.
lentes et générales liées aux cycles d’évolution saisonnière, hebdo-
madaire et quotidienne de la consommation. Sans action préven- 1.2.2.2 Tension et transit de réactif sont inséparables
tive des gestionnaires de réseaux, elle serait plutôt basse aux
heures de pointe et haute aux heures creuses. Elle subit aussi des La tension en un point du réseau est fonction, d’une part, des
variations rapides liées à de multiples aléas (fluctuations aléatoires forces électromotrices des générateurs qui y sont raccordés et,
des charges, changements de topologie du réseau, déclenche- d’autre part, des chutes de tension dans les divers éléments du
ments d’ouvrages du réseau ou de groupes de production). réseau (machines, transformateurs, lignes). On peut écrire de
façon approchée que la chute de tension ∆U/U = ∆V/V (réseau
Il est donc nécessaire, pour que la tension soit maintenue en
symétrique et équilibré) sur une ligne caractérisée par sa résis-
tout point des réseaux HTB, HTA, BT dans la plage souhaitée de
tance R et sa réactance X avec au dénominateur la tension nomi-
disposer de moyens de réglage adaptés et parfaitement coordon-
nale U en fonction des flux de puissance active et réactive, P et Q,
nés entre eux.
le traversant (figure 9).
Dans la suite du texte, les conventions de signes adoptées sont R*P + X*Q
illustrées par le diagramme de quatre quadrants en P, puissance ∆U/U =
active, et Q, puissance réactive, de la figure 7. U2 R X
V1 V2
La terminologie (figure 8) utilisée pour désigner le sens de circu-
lation des énergies actives et réactives se réfère au sens de transit Figure 9 – Schéma simplifié sous la forme de dipôle d’un élément
à l’interface entre le réseau et l’installation. de réseau
WW
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dTRTQ
1.2.2.3 Gestion de la tension sur le réseau HTB3 On démontre que si au lieu de maintenir la tension V1 constante,
on parvient à maintenir la tension aux bornes de la charge V2
§ Tension et réactif sont indissociables constante, la puissance maximale transmissible est deux fois plus
importante. Le gestionnaire de réseau de transport va mettre en
Sur une ligne HTB3, X S 10 R ; c’est donc la circulation du réactif
place un réglage de la tension de façon à « tenir » cette tension en
qui crée généralement les chutes de tension prépondérantes.
certains points du réseau.
Gérer la tension sur le réseau de transport consiste tout
d’abord : § Participation de la production au réglage de la tension
– en période de forte charge, à limiter le transit de puissance Sur le réseau continental interconnecté, la gestion de la tension
réactive consommée par les charges (essentiellement les moteurs) sur le réseau HTB3 utilise la capacité constructive des alternateurs
et certains éléments de réseau : transformateurs, lignes et câbles. à pouvoir fournir ou absorber du réactif de façon simple en faisant
À cette fin, il est indispensable de rechercher à effectuer la com- varier le courant d’excitation dans la limite de leurs réserves en
pensation du réactif au plus près de la consommation : réactif déterminées par leur diagramme de fonctionnement. Ces
réserves doivent être connues par le gestionnaire du réseau de
• par la mise en place de condensateurs ou de compensateurs. transport et disponibles. Ces réserves sont sollicitées par l’intermé-
Pour inciter à les mettre au plus près de la consommation, le diaire du régulateur pilotant le courant d’excitation.
moyen d’y parvenir consiste à recourir à une incitation tari-
faire par exemple en facturant le réactif consommé au-delà Sur les réseaux insulaires pour lesquels le niveau de tension
d’un seuil (cas des consommateurs HTB, HTA et des GRD) ou HTB3 n’existe pas, ces mêmes principes sont appliqués au réseau
en facturant la mise à disposition de la puissance apparente de transport généralement de tension HTB1.
(cas des consommateurs BT),
§ Réglage primaire de tension
• en utilisant les capacités constructives des ouvrages de pro-
T
Le réglage primaire consiste à asservir des grandeurs locales (le
duction pour fournir localement du réactif ;
plus souvent la tension) à une valeur de consigne (figure 11).
– en période de faible charge, à limiter le transit de puissance
réactive fournie par les câbles et lignes de transport à vide : § Réglage secondaire de tension
• en installant des réactances au plus près de la fourniture de Le Réglage secondaire de tension (RST) consiste à agir sur la
réactif, consigne de tension du régulateur afin d’assurer des fonctions de
réglage supplémentaires corrigeant la loi d’action du réglage pri-
• en incitant les utilisateurs à mettre hors service les moyens maire. Il s’agit de contrôler le plan de tension à l’intérieur d’une
de compensation du réactif, zone électrique, appelée « zone de réglage », en agissant de façon
automatique et coordonnée sur la puissance réactive de certains
• en utilisant les capacités constructives des ouvrages de pro-
groupes de production de la zone de façon à réguler la tension au
duction pour consommer localement du réactif.
point pilote de la zone. Ces groupes, asservis au RST, sont appelés
La mise en œuvre de ces dispositions pour les utilisateurs de « groupes réglants ».
réseau est décrite dans les clauses d’accès au réseau des contrats Lorsque la structure du réseau ne permet pas d’identifier des
des consommateurs et des contrats d’accès au réseau des produc- zones de réglage indépendantes un dispositif complémentaire est
teurs (contrat de service système pour les gros producteurs). mis en place : le réglage secondaire coordonné de tension (RSCT)
permet de prendre en compte les interactions entre zones.
§ Puissance maximale transmissible sur une ligne
Sur une ligne HTB3 pour laquelle X S 10 R , ce sont les transits 1.2.2.4 Gestion de la tension sur le réseau HTB2 HTB1
de réactif qui créent les chutes de tension. À partir d’une source à (réseau continental interconnecté)
tension constante V1 , si on fait évoluer la puissance d’une charge
purement active à l’extrémité de cette ligne (tension V2), on La tension sur les réseaux HTB2 (220 kV) est directement liée à
constate qu’il existe une valeur maximale de puissance active Pmax celle du réseau HTB3 par des autotransformateurs 600 ou 400 MVA
transmissible à une charge à travers la ligne à la tension de possédant trois prises de réglages manœuvrables à vide à distance
consigne Uc (figure 10). (figure 12).
V2 (kV) Alternateur
Rch = ∞
Enroulements
Point critique rotoriques Réseau
Uc
Excitation
–
Régulateur
Mesure de tension
+
Figure 10 – Puissance transmissible sur une ligne aérienne THT Figure 11 – Principes du réglage primaire de tension
WX
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dTRTR
Raccordement de la production
décentralisée aux réseaux
de distribution
Aspects techniques
par Jean-Luc FRAISSE
Consultant senior à ERDF (Électricité Réseau Distribution France)
et Jean-Paul HORSON
T
Ex-consultant senior à ERDF
WY
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dTRTR
Glossaire
(pour les sites Internet, le lecteur se reportera au « Pour en savoir plus »)
BT : terme simplificateur désignant la tension alternative HTB1 : tension alternative efficace supérieure à 50 000 V et infé-
efficace comprise entre 50 et 500 V pour la BTA au sens de la rieure à 150 000 V
norme NF C18-510, qui fait référence en France en matière de
ICE : Interface Clientèle EMERAUDE : système d’échange
sécurité. À l’international, cette tension est également qualifiée de
d’informations ou de services concernant le comptage d’énergie,
Basse Tension (BT)
la qualité de fourniture ou l’exploitation des installations, entre un
CRE : Commission de Régulation de l’Énergie, dénomination gros utilisateur raccordé au réseau HTA et son distributeur
légale de l’Autorité administrative indépendante chargée de
veiller au bon fonctionnement des marchés de l’électricité et du PDL : Point De Livraison d’un utilisateur du réseau. Il se situe
gaz en France. Cet organisme a été mis en place et ses pouvoirs généralement en amont d’un appareil de séparation du réseau et
ont été définis par la loi 2000-108 du 10 février 2000 d’un point de comptage. C’est le point frontière entre le réseau
public et le réseau privé d’un utilisateur. C’est là que sont
DEIE : Dispositif d’Échange d’Informations d’Exploitation
contractualisés les engagements réciproques du distributeur et de
DTR : Documentation Technique de Référence d’un GRD, l’utilisateur, notamment en matière de qualité
parfois encore appelée « Référentiel Technique »
PDR : Point de raccordement
EDF : Électricité de France
ELD : Entreprises Locales de Distribution. Elles sont au nombre PPI : Programmation Pluriannuelle des Investissements de pro-
de 170 en France, sont en charge de la gestion des réseaux duction d’électricité
publics de distribution d’électricité non nationalisés en 1946, et RAG : Réseau d’Alimentation Général
XP
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dTRTR
T
poste source par les productions décentralisées raccordées sur le
RPD. Le défaut est décelé par les protections du réseau de trans-
port qui provoquent l’ouverture d’appareil(s) de coupure suppri-
mant ainsi l’alimentation de ce défaut par le réseau amont. Selon
la nature et la localisation du défaut HTB, le critère de tension
basse de la protection de découplage peut provoquer la
déconnexion de ces installations à la condition que son réglage
soit instantané. Si cette condition n’est pas remplie, le défaut HTB
reste alimenté par les productions décentralisées dans un petit G Producteur
système électrique îloté. Le déséquilibre de puissance active et
réactive qui résulte de cette situation provoque, de façon quasi
obligatoire, le franchissement des seuils de fréquence et/ou de Figure 1 – Positionnement des PVH et PAH dans un poste source,
pour éliminer l’alimentation d’un défaut à la terre en HTB
tension des protections de découplage assurant ainsi la par un producteur HTA
déconnexion de toutes les productions décentralisées.
■ Pour les défauts à la terre, le mode de mise à la terre du réseau L’élaboration de la tension homopolaire pour la protection volt-
HTB est déterminant pour les apports de courant de défaut des
métrique homopolaire peut s’effectuer soit à partir des réducteurs
extrémités du tronçon. La participation des groupes connectés au
de mesure ligne, soit à partir des réducteurs de mesure HTB de la
réseau HTA à l’alimentation de défaut terre HTB dépend de l’impé-
cellule transformateur lorsque ceux-ci existent.
dance homopolaire du transformateur HTB/HTA elle-même liée au
groupe de couplage et au mode de mise à la terre du neutre HTB :
– si aucune mise à la terre n’est effectuée sur le neutre HTB du 1.2.2 Automatismes
transformateur HTB/HTA, le défaut n’est pas alimenté par le pro-
ducteur raccordé en HTA et est donc impossibe à déceler par le cri- ■ Réenclencheurs
tère max U homopolaire de la protection de découplage installée Les réenclencheurs sur le réseau de transport ou de distribution
en HTA. Après fonctionnement des protections amont (ligne) et disposent d’une fonction de verrouillage de la fermeture du dis-
création d’un réseau séparé, cette protection pourrait agir par cri- joncteur sur présence de tension aval (figure 2) afin d’empêcher la
tère min/max de fréquence avec un délai dépendant des déséqui- mise en liaison de deux réseaux qui présenteraient un écart de
libres actif et réactif entre production et consommation. Ce phase ou de fréquence. La présence de producteur sur le réseau
fonctionnement hasardeux est incompatible avec un délai d’élimi- aval prolonge le maintien sous tension du réseau aval et dégrade
nation de défaut. Il a été retenu d’installer une protection voltmé- ainsi la qualité du réseau en augmentant la durée de l’interruption.
trique homopolaire (PVH) HTB à temps constant (figure 1) ; En effet, après un défaut, le dispositif ne procède au renvoi de la
– si une mise à la terre est effectuée sur le neutre HTB du trans- tension sur la ligne qu’après vérification de l’absence de tension.
formateur HTB/HTA, le défaut est alimenté par le producteur rac- Dans la pratique, le renvoi ne peut avoir lieu tant que la tension
cordé en HTA. La sensibilité de détection du critère max U U > 0,2 Un sur l’ouvrage HTB1 en défaut.
homopolaire de la protection de découplage installée en HTA
L’utilisation d’une protection supplémentaire de type PVH ou
vis-à-vis du défaut terre HTB ne peut être garantie dans tous les
PAH, ne modifie en rien cette situation. Le temps de fonction-
cas. La mise en place d’une protection ampèremétrique homopo-
nement d’une telle protection étant généralement supérieur à la
laire (PAH) dans la connexion de mise à la terre HTB du transfor-
seconde, le réenclenchement rapide ne peut généralement pas
mateur HTB/HTA à action temporisée (3 à 5 s) sur le disjoncteur
avoir lieu. Le réenclenchement lent préserve toutefois son effica-
HTB du transformateur HTB/HT est le seul moyen d’élimination
cité (mais avec une coupure brève (> 1 s) du poste source).
des apports de courant de défaut terre de la part de la HTA (cf.
figure 1). Compte tenu de cette situation, il a été convenu que :
La mise en place de ces dispositifs de protection dans les postes – les postes sources HTB1 neufs accueillant dans un premier
sources comportant plus de 12 MW de production raccordée au temps uniquement de la production HTA ne seront pas équipés
RPD est prescrite dans l’article 8 de l’arrêté du 6 octobre 2006 ; les d’un dispositif de réenclenchement rapide. Ce dispositif sera toute-
modalités pratiques de mises en œuvre sont rendues publiques fois installé ultérieurement si de la clientèle distribution est alimen-
par RTE dans la documentation technique de référence. tée par le poste ;
XQ
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dTRTR
XR
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dTRTR
Les documentations techniques de référence DTR des différents Les installations de production ont en effet comme propriété
gestionnaires de réseau peuvent présenter quelques différences d’augmenter localement la puissance de court-circuit.
d’approche. Les méthodes d’études présentées ci-après sont celles Nota : les effets des courts-circuits sur les réseaux sont exposés dans le
du distributeur ERDF généralement adoptées par les autres dossier [D 4 800v2] Protection des réseaux, ils ne seront pas rappelés ici.
gestionnaires de réseaux de distribution. La documentation tech-
Le raccordement d’installations de production accroît progres-
nique de référence du distributeur ERDF est accessible sur son site
sivement le niveau des contraintes de puissance de court-circuit
Internet.
(Pcc) sur les réseaux, et le distributeur doit prendre en compte cette
Pour réaliser leurs études de raccordement en HTA, les distribu- contrainte dans ses hypothèses de dimensionnement. Les études
teurs utilisent des logiciels de calcul de réseau HTA et BT, raccor- prennent en compte l’apport en courant de court-circuit au point de
dés à des bases de données réseaux et charges. Ces logiciels livraison des producteurs. Au niveau de son installation, c’est-à-dire
(Load Flow) assurent les calculs, au niveau de chacun des tronçons en aval du point de livraison, le producteur peut installer tout dispo-
du réseau, en présence et en absence des producteurs, et sitif permettant de limiter l’apport de courant de court-circuit.
permettent d’appréhender, en situation normale d’exploitation et
en secours :
2.3.2 Normalisation et réglementation en vigueur
– le transit et donc les surcharges éventuelles ;
– les pertes ; La méthode utilisée pour le calcul des courants de défaut met en
– le niveau de tension et les écarts éventuels avec la norme ; œuvre les principes de calcul de la publication CEI 60909, et ce,
– l’intensité maximale de court-circuit en régime établi. conformément aux textes réglementaires : décret 2003-229 du
D’autres logiciels sont nécessaires pour appréhender certains 13 mars 2003 et arrêtés du 17 mars 2003. Les valeurs retenues
phénomènes transitoires à l’origine des flickers, des à-coups de pour la tenue des éléments de réseaux sont issues de la publica-
tension et des harmoniques. Ils sont également appuyés sur la tion CEI 60986 et de calculs prenant en compte :
– l’élévation maximale de température du conducteur ;
T
base de données réseau.
– la flèche en milieu de portée ;
– la tenue aux efforts électrodynamiques pour le réseau aérien.
Les installations de production raccordées sur le réseau
basse tension, bien que se développant rapidement particuliè- ■ De la CEI 60909, on retient que, sur le plan des hypothèses de
rement le photovoltaïque, représentent encore de faibles puis- calcul :
sances dont l’incidence essentielle se manifeste par une
– les caractéristiques du réseau et les caractéristiques du
modification des charges des postes HTA/BT à prendre en
court-circuit restent inchangées durant le court-circuit ;
compte dans les calculs des capacités de transit et du plan de
– l’impédance des transformateurs est rapportée au changeur de
tension.
prise en position principale ;
– les résistances d’arc ne sont pas prises en compte ;
– toutes les capacités de ligne, admittances en dérivation et
2.2 Vérification des capacités de transit charges non tournantes, sauf celles du réseau homopolaire, sont
du réseau négligées.
■ Sur le plan de la méthode de calcul, on retient de la norme
Cette vérification a pour objet de déterminer aux périodes de CEI 60-909 que :
fonctionnement de l’installation de production et dans les diffé-
rentes hypothèses de charge durant cette période que la capacité – elle introduit une source de tension équivalente au lieu du
de transit des différents matériels en réseau n’est pas dépassée. défaut, comme seule tension active :
Les intensités maximales admissibles dans les conducteurs
c Un / 3
aériens et souterrains, ainsi que leurs résistance et réactance
linéiques ont été précisées dans un arrêté du 14 avril 1995, Pour les courants de courts-circuits maximaux (capacité ou régime
aujourd’hui obsolète, mais qui n’ont été ni reprises ni modifiées assigné des matériels électriques), c = 1,05 en BT et 1,10 en HTA et
par aucun autre arrêté. Ces grandeurs et leurs valeurs ont donc été HTB.
introduites telles quelles dans la documentation technique de réfé- Pour les courts-circuits minimaux (réglage des protections, choix
rence du distributeur ERDF. En ce qui concerne les autres maté- des fusibles et contrôle de la mise en marche des moteurs), c = 0,95
riels de réseaux, le distributeur se réfère aux notices constructeurs. en BT et 1,00 en HTA et HTB.
Le Load Flow du distributeur calcule le réseau étudié avec les Les autres sources d’alimentation, les machines synchrones et
hypothèses et données précisées et met en évidence tous les tron- asynchrones sont remplacées par leurs impédances internes ;
çons de réseau où des dépassements de transit sont constatés.
Pour solutionner ces dépassements, des travaux de renforce- – les moteurs doivent généralement être inclus ;
ment ou de création de réseau sont nécessaires. – la résistance des lignes doit être prise à 20 oC ;
– elle admet, lorsqu’il y a plusieurs sources, de conduire le calcul
soit via la méthode des réseaux maillés, soit en admettant le prin-
2.3 Respect des puissances cipe de superposition des courants de court-circuit de chacune des
de court-circuit admissibles sources prises indépendamment des autres ;
– les alternateurs, les machines asynchrones, les transforma-
sur le réseau teurs et les groupes de production doivent être affectés de facteurs
de correction :
2.3.1 Exposé du problème
• le facteur µ s’applique à l’intensité de court-circuit calculée à
Le gestionnaire des réseaux publics de distribution doit vérifier partir de l’impédance subtransitoire des alternateurs et des
la tenue de ses ouvrages (appareillages et des conducteurs) machines asynchrones. Ce facteur, inférieur ou égal à 1, varie
vis-à-vis des contraintes de courant de court-circuit survenant à dans le temps en fonction de l’intervalle de temps qui sépare
l’occasion de défauts sur les réseaux. Ces études sont réalisées le début du défaut, du moment où il est considéré et du rap-
systématiquement lors de la réactualisation du schéma directeur, port existant entre la valeur du courant de court-circuit symé-
du changement de puissance et/ou de tension d’un transformateur trique initial et le courant assigné de la machine (CEI 60-609
HTB/HTA et en particulier lors du raccordement d’un producteur. p. 110 figure 16),
XS
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dTRTR
T
Ce plan de tension consiste à utiliser en HTA les possibilités de
caractéristiques constructives. Il dépend de leur réactance subtran- réglage de la tension de consigne au niveau du jeu de barres du
sitoire et de la présence éventuelle d’électronique de puissance. transformateur HTB/HTA alimentant le réseau concerné et en BT
La méthode d’étude consiste (figure 3) : les prises de réglage hors charge des transformateurs HTA/BT. Il
– à simuler un défaut sur chaque tronçon de réseau alimenté en s’appuie sur le profil de tension général des départs HTA raccor-
schéma normal par le même transformateur HTB/HTA que le dés à un même transformateur HTB/HTA. Traditionnellement, les
producteur ; prises des transformateurs HTA/BT sont utilisées pour compenser
– à calculer selon les hypothèses et les méthodes de calcul de la tout ou partie des chutes de tension sur les réseaux HTA au
publication CEI 60-909 les courants de défaut dans chaque tronçon moment de la pointe, tandis que la tension de consigne du poste
de réseau et à comparer ceux-ci avec les intensités de court-circuit peut être une valeur fixe ou une valeur fixe corrigée d’un
admissibles par cet élément ; compoundage actif (qui varie donc en fonction de la charge appe-
– à probabiliser la survenance de ce défaut à partir des statis- lée au niveau du transformateur HTB/HTA).
tiques de défaut triphasé ; Le compoundage a pour effet de compenser en partie les chutes
– à ne retenir que les situations pour lesquelles les tronçons de de tension du réseau HTA. En cas d’utilisation d’un compoundage,
réseau sont en dépassement et pour lesquels la fréquence d’appa- le gestionnaire de réseaux a tout intérêt à gérer des départs HTA,
rition est inférieure à 1 fois tous les 20 ans. présentant le même profil de consommation à peu près au même
Ainsi, si compte tenu de la probabilité d’occurrence annuelle de moment.
0,48 au 100 km d’un défaut triphasé sur le tronçon considéré Le raccordement d’une installation de production sur un réseau
(chiffre résultant d’un retour d’expérience) et sur ceux qui sont en HTA induit, du fait de l’injection de puissance active et réactive, une
aval et sont donc susceptibles de soumettre le dit tronçon à des modification des transits d’énergies sur le réseau (figures 4 et 5).
courants de défaut, le nombre de dépassement de la surintensité
constructive admissible ne dépasse pas un tous les 20 ans, il n’y a
pas lieu de renforcer le tronçon.
Prises à vide
Le logiciel de Load Flow du distributeur permet de calculer les HTA
contraintes tronçon de réseau par tronçon de réseau.
HTB
2.3.4 Solutions de raccordement
En cas de dépassement de Pcc non acceptable, les solutions BT
Régleur en
envisageables sont, selon les cas :
charge
– le remplacement des matériels réseaux en contrainte (appa-
reillage ou conducteur) ; Figure 4 – Principe de régulation de tension sur un réseau
– la recherche d’un autre point de raccordement : HTA ou HTB de distribution sans producteur
(un autre poste source non contraint, un départ HTA dédié) ;
– le choix d’une autre technologie de machine de production
apportant moins de puissance de court-circuit (par exemple, en
éolien, une machine à convertisseur intégral à électronique de Compoundage
puissance : famille 6). HTA
HTB Consommateur
important
2.4 Plan de tension du réseau
2.4.1 Exposé du problème HTA
BT G
En général, pour assurer en tout point du réseau (HTA ou BT) Producteur
une tension satisfaisant aux valeurs de tension contractuelles et
réglementaires, tant en moyenne tension qu’en basse tension Figure 5 – Principe de régulation de tension sur un réseau
(figure 6), le gestionnaire est amené à établir un plan de tension. de distribution avec producteur
XT
Réseaux électriques de distribution publique
(Réf. Internet 42264)
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U
XV
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dTWPU
Techniques de coupure
en moyenne tension
5.
6.
Coupure dans l’air....................................................................................
—
15
16
U
7. Coupure dans le vide .............................................................................. — 17
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 4 705 − 1
XW
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dTWPU
U
■ L’expérience, le savoir-faire et l’expérimentation contribuent donc toujours et
dans une large mesure à la conception des appareils de coupure. Ces appareils
sont dits « électromécaniques » car, aujourd’hui encore, la coupure statique
en moyenne et haute tension n’est pas technico-économiquement envisageable.
Parmi tous les appareils de déconnexion, les disjoncteurs sont les plus comple-
xes car ils sont capables d’établir, de supporter et d’interrompre des courants
dans des conditions normales et anormales (court-circuit).
Dans cet article, nous traiterons donc principalement la coupure du courant
alternatif par disjoncteur.
Le domaine de tension considéré est celui de la moyenne tension MT (1 kV à
52 kV), car c’est dans ce niveau de tension qu’il existe le plus grand nombre de
techniques de coupure.
L’étude des phénomènes apparaissant lors de la coupure et de la fermeture
constitue la première partie de ce document. La deuxième partie présente les
quatre types de techniques de coupure actuellement les plus répandues, à savoir
les techniques de coupure dans l’air, l’huile, le vide et l’hexafluorure de soufre
(SF6).
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D 4 705 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
XX
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dTWPU
Sectionneur ■ Appareil mécanique de connexion oui non oui h oui non non oui
qui assure, en position d’ouverture,
une distance de sectionnement satis-
faisant à des conditions spécifiées.
■ Destiné à assurer l’isolement de
sécurité d’un circuit, il est souvent
associé à un sectionneur de terre.
Sectionneur ■ Sectionneur spécial conçu pour oui non oui h oui non non non
de mise à la raccorder des conducteurs de phase
terre à la terre.
■ Destiné à la sécurité en cas
d’intervention sur les circuits, il relie
les conducteurs actifs hors tension à
la terre.
Interrupteur ■ Appareil mécanique de connexion oui oui oui oui oui non oui h
capable d’établir, de supporter et
d’interrompre des courants dans les
U
conditions normales du circuit, y
compris, éventuellement, les cou-
rants de surcharge en service.
■ Destiné à la commande (ouver-
ture et fermeture) des circuits, il est
souvent prévu pour assurer la fonc-
tion sectionnement.
Sur les réseaux MT de distribution
publique et privée, il est fréquem-
ment associé à des fusibles.
Contacteur ■ Appareil mécanique de connexion oui oui oui oui oui non non
ayant une seule position de repos,
commandé autrement qu’à la main,
capable d’établir, de supporter et
d’interrompre des courants dans les
conditions normales du circuit, y
compris les conditions de surcharge
de service.
■ Prévu pour fonctionner très fré-
quemment, il est principalement
destiné à la commande de moteurs.
Disjoncteur ■ Appareil mécanique de connexion oui oui oui oui oui oui non
capable d’établir, de supporter et
d’interrompre des courants dans les
conditions normales du circuit et
dans les conditions anormales spéci-
fiées du circuit, telles que celles du
court-circuit.
■ Appareil de connexion d’usage
général. Outre la commande de cir-
cuits il assure leur protection contre
les défauts électriques. Il remplace
les contacteurs pour la commande
des gros moteurs MT.
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XY
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dTWPU
1. Principe de la coupure
R L
1.1 Introduction i
e Charge
Bien que le principe mis en œuvre pour interrompre le courant
dans les appareils électromécaniques paraisse simple, puisqu’il suf-
fit de séparer les contacts, la coupure des courants est un phéno-
mène complexe qui fait intervenir de nombreux paramètres.
e source alternative
En plus de l’ intensité des courants à interrompre et des valeurs
de tension de réseau, les phénomènes transitoires et les contraintes
qui en résultent dépendent fortement du comportement des appa- i
reils, en particulier de l’arc qui s’établit entre les contacts et des Coupure
réactions du réseau liées aux caractéristiques du circuit en amont et
en aval de l’appareil.
Nous décrivons successivement ces deux aspects puis dans les
paragraphes 2 et 3 les principales situations de coupure rencontrée t
par les disjoncteurs.
R
Dans le texte, pour les réseaux, les appellations haute tension
(HT) et moyenne tension (MT), utilisées dans le langage cou-
rant, sont employées. Toutefois les dénominations actuelles
(UTE C 18-510) sont HTB pour les tensions supérieures à 50 kV
U
et HTA pour les tensions comprises entre 1 et 50 kV. t
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ion –
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Re
e
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ion + t
ion + i, u
ur
e
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Cathode ue
b
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● Période d’attente
Avant le zéro de courant, les deux contacts se séparent, provo- Courant
quant la rupture diélectrique du milieu intercontacts. L’arc qui appa- post-arc
raît est constitué d’une colonne de plasma composée d’ions et ie
d’électrons e provenant du milieu intercontacts, ou des vapeurs
métalliques dégagées par les électrodes (figure 2). Cette colonne coupure réussie (indice "r")
reste conductrice tant que sa température est suffisamment élevée.
échec thermique (indice "e")
L’arc est ainsi « entretenu » par l’énergie qu’il dissipe par effet Joule.
La tension qui apparaît entre les deux contacts, du fait de la résis- Figure 3 – Évolution de la résistance d’arc et de la tension
tance de l’arc et des chutes de tension de surface (tensions catho- et du courant pendant la période d’extinction, en cas de coupure
dique et anodique), s’appelle la tension d’arc (uarc). Sa valeur, qui réussie ou d’échec thermique
dépend de la nature de l’arc, est influencée par l’intensité du courant
et par les échanges thermiques avec le milieu (parois, matériaux...).
Ces échanges thermiques, qui se font par rayonnement, convection Si la puissance dissipée par effet Joule dépasse la puissance de
et conduction, sont caractéristiques de la puissance de refroidisse- refroidissement caractéristique de l’appareil, le milieu ne se refroidit
ment de l’appareil. plus, c’est l’emballement thermique suivi d’une nouvelle rupture
Le rôle de la tension d’arc est essentiel, car elle conditionne la diélectrique : c’est un échec thermique.
puissance dissipée dans l’appareil au cours de la coupure :
Si, en revanche, la croissance de la tension n’excède pas une cer-
t arc taine valeur critique, la résistance de l’arc peut augmenter suffisam-
ment vite pour que la puissance dissipée dans le milieu reste
∫u
t0
arc i dt inférieure à la puissance de refroidissement de l’appareil évitant
ainsi l’emballement thermique.
● Période post-arc
où t0 est l’instant d’initiation de l’arc et tarc est l’instant de la cou-
● Pour que la coupure soit réussie, il faut également que la
pure.
vitesse de régénération diélectrique soit plus rapide que celle de la
En moyenne tension et haute tension, elle reste toujours très infé- TTR (figure 4), sinon un claquage diélectrique apparaît.
rieure aux tensions de réseau et n’a donc pas d’effet limiteur, sauf
artifices particuliers développés paragraphe 5. La coupure se fait À l’instant où se produit la rupture diélectrique, le milieu rede-
donc au voisinage du zéro « naturel » du courant alternatif. vient conducteur, ce qui génère des phénomènes transitoires qui
seront exposés en détail plus loin (§ 2).
● Période d’extinction
Ces échecs diélectriques post-coupure sont appelés :
L’interruption du courant qui correspond à l’extinction de l’arc se
fait au zéro de courant à condition que le milieu redevienne rapide- — réallumages, s’ils ont lieu dans le quart de période qui suit le
ment isolant. Pour cela, le canal de molécules ionisées doit être zéro de courant ;
cassé. Le processus d’extinction se fait de la manière suivante. — réamorçages, s’ils se produisent après.
Au voisinage du zéro de courant, la résistance de l’arc augmente
■ La TTR dans les normes
selon une courbe qui dépend principalement de la constante de
temps de désionisation du milieu intercontacts (figure 3). Au zéro Bien que la vitesse de croissance de la TTR ait un rôle fondamen-
de courant, cette résistance a une valeur qui n’est pas infinie et un tal sur les capacités de coupure des appareils, sa valeur ne peut être
courant circule à nouveau dans l’autre sens du fait de la tension déterminée précisément pour toutes les configurations de réseau.
transitoire de rétablissement qui apparaît à ses bornes. La norme CEI 60056 définit, pour chaque tension assignée, une
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 4 705 − 5
YQ
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dTWPU
U 0
b échec diélectrique
t
2.1 Coupure des courants résistifs
tension de rétablissement
En exploitation normale, en MT, la coupure d’un circuit se fait :
courbe de régénération diélectrique — sur un courant de charge de quelques ampères à quelques
centaines d’ampères, faible par rapport au courant de court-circuit
tension de rétablissement si l'appareil (de 10 à 50 kA) ;
n'avait pas réamorcé
— avec un facteur de puissance supérieur ou égal à 0,8 ; le
déphasage entre la tension du circuit électrique et le courant est
tension de rétablissement avec réamorçage
petit et le minimum de tension se produit aux alentours du mini-
Figure 4 – Courbes de régénération diélectrique mum de courant (circuit fortement résistif).
La tension aux bornes de l’appareil de coupure s’établit alors, à la
tension du réseau, quasiment sans phénomène transitoire
(figure 6).
UTTR Dans de telles conditions, la coupure se fait au passage du zéro de
courant, sans difficulté, puisque l’appareil est dimensionné pour des
UC courants élevés en quadrature avec la tension.
valeur enveloppe qui correspond aux besoins normalement rencon- 2.2.1 Arrachement de courant
trés (figure 5 et tableau 1).
Le pouvoir de coupure (PdC) d’un disjoncteur est alors défini, à sa La coupure de courants inductifs peut donner lieu à des surten-
tension assignée et avec la TTR assignée correspondante, comme la sions provoquées par la coupure précoce du courant, c’est le phéno-
valeur la plus élevée du courant qu’il peut couper. mène appelé « arrachement de courant ».
Un disjoncteur doit donc être capable de couper tout courant infé- Pour des courants inductifs faibles (quelques ampères à quelques
rieur à son PdC pour toute TTR dont la valeur est inférieure à la TTR dizaines d’ampères), la capacité de refroidissement des appareils
assignée. dimensionnés pour le courant de court-circuit est très élevée par
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
D 4 705 − 6 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
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dTTTV
et Christophe TOURCHER
Ingénieur
1. Matériels..................................................................................................... D 4 446 — 2
1.1 Premiers choix techniques et investigations ............................................. — 2
1.2 Procédures d’agrément et domaine d’emploi........................................... — 4
2. Réalisation des réseaux.......................................................................... — 4
2.1 Types de réseaux ......................................................................................... — 4
2.2 Matériels de connexion............................................................................... — 4
2.3 Matériels de soutien et d’ancrage .............................................................. — 6
2.4 Réalisation des différents modes de construction.................................... — 6
3.
3.1
Réalisation des branchements .............................................................
Types de branchements ..............................................................................
—
—
10
10 U
3.2 Matériels de connexion............................................................................... — 10
3.3 Matériels de suspension et d’ancrage ....................................................... — 11
3.4 Réalisation des différents modes de construction.................................... — 11
4. Propriétés et avantages des réseaux basse tension
en conducteurs isolés............................................................................. — 12
5. Conclusion ................................................................................................. — 12
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. D 4 446
agglomérées).
YS
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dTTTV
Compte tenu de l’expérience acquise sur les réseaux en conducteurs nus, les
qualités requises par l’exploitant étaient les suivantes :
— un maximum de fiabilité du matériel pour assurer une qualité de service
aussi bonne que possible ;
— un entretien le plus réduit possible ;
— un matériel facile à mettre en œuvre ;
— une durée de vie analogue à celle des lignes en conducteurs nus ;
— un coût global au plus égal à celui de la ligne en conducteurs nus à capacité
de transport égale ;
— une amélioration de la sécurité tant pour le personnel intervenant que pour
les tiers ;
— une facilité d’intervention en exploitation et notamment en travail sous
tension.
Cette technique a aussi été développée pour les réseaux aériens moyenne
tension (HTA), ou ouvrages de deuxième catégorie, mais ces derniers sont d’un
usage exceptionnel (60 à 80 km par an) et ne sont donc pas traités dans le
présent dossier.
U 1. Matériels Afin d’assurer une meilleure tenue au glissement dans les pinces
d’ancrage, un séparateur en papier a été rendu obligatoire, dans un
premier temps, entre l’âme du neutre porteur et sa gaine isolante,
puis à partir de 2004 ce séparateur a été abandonné avec l’arrivée
des gaines en polyéthylène réticulé chimiquement par silane.
1.1 Premiers choix techniques
et investigations
1.1.2 Conducteurs de phase
1.1.1 Isolants
À l’origine, les conducteurs étaient en cuivre mais, dès 1961, l’alu-
L’apparition en France, en 1962, des premiers isolants de synthèse minium s’est imposé, compte tenu de son prix et de ses qualités.
permit de mettre au point des matériaux assurant simultanément la Une première sélection de sections a été opérée :
fonction d’isolant et de protection à savoir :
— le polychlorure de vinyle (PVC) ; — 25, 35, 50, 70 et, depuis 1990, 150 mm2 pour les réseaux ;
— le polyéthylène chlorosulfoné (Hypalon) ; — 16 et 25 mm2 pour les branchements et l’éclairage public.
— le polyéthylène réticulé (PR).
Si l’Hypalon fut très rapidement abandonné (coût élevé, perfor- Par la suite, les sections 25 et 50 mm2 ont été abandonnées pour
mances médiocres), les deux autres matériaux ont fait l’objet d’un les réseaux par EDF (tableau 1), ainsi que le 16 mm2 pour les
très grand nombre d’essais en laboratoires (EDF, câbliers) pour branchements.
déterminer leur tenue :
— aux rayonnements ultraviolets ;
— aux agents chimiques (acide, brouillard salin, ozone, etc.) ; 1.1.3 Conducteur neutre porteur
— à l’abrasion et aux chocs mécaniques ;
— au vieillissement dans le temps ;
— aux contraintes électriques et mécaniques pour des tempéra- Avec les conducteurs de phase en cuivre, le neutre était torsadé
tures variant de − 30 à + 120 ˚C. avec eux. Si la tenue mécanique était insuffisante, la torsade était
suspendue à un porteur en acier soit nu, soit isolé. Avec la géné-
ralisation de l’aluminium, on utilisa pour les câbles de réseau un
Tous ces essais de qualification des isolants sont indiqués neutre faisant office de porteur en aluminium-acier nu ou isolé.
dans la norme NF C 33-209. Mais, en raison de sa raideur qui ne facilitait pas la confection de
courbes pour les réseaux en façades et compte tenu des difficultés
rencontrées au niveau des pinces d’ancrage et des manchons de
L’utilisation en réseau et les essais de laboratoire ont conduit en jonction pour intéresser les brins de l’âme d’acier aux efforts
1977 à abandonner le PVC car, ses caractéristiques s’altérant à basse mécaniques, il a été décidé d’utiliser pour ce neutre porteur un
ou haute température, il pose des problèmes de tenue des conduc- alliage d’aluminium (AGS/L) dit Almélec (alliage d’aluminium,
teurs dans les pinces d’ancrage (§ 1.1.6) et de mise en œuvre des magnésium, silicium, et fer, de contrainte à la rupture de 324 MPa).
connecteurs de dérivation avec perforation d’isolant (§ 1.1.5). Afin de standardiser les fabrications et de permettre de réduire le
En définitive, seule la gaine isolante en PR a été retenue et, pour nombre des accessoires tout en les adaptant au mieux à leur fonc-
garantir sa conservation dans le temps, on a été conduit à imposer tion, une section unique de 54,6 mm2 avait été retenue, section uti-
un pourcentage minimal de noir de carbone dans cette gaine (10 % lisée par ailleurs sur les réseaux nus moyenne tension et basse
en masse environ). tension.
YT
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dTTTV
(0)
L’apparition de conducteurs de phase de section 150 mm2, l’aug- Les caractéristiques principales des faisceaux et des conducteurs
mentation des charges et le développement des branchements sont données dans les tableaux 1 et 2.
monophasés 90 A ont conduit à retenir, en plus, une nouvelle sec- (0)
U
tion de 70 mm2 (tableau 1).
Le porteur est toujours isolé car, bien qu’il soit mis à la terre au Tableau 2 – Caractéristiques des faisceaux
départ du poste et périodiquement sur le réseau, la législation fran-
çaise (UTE C 11-001 Arrêté interministériel du 17 mai 2001) le consi- Sections de faisceaux Sections de faisceaux
dère comme un conducteur actif étant donné qu’il participe à la avec neutre porteur (1) sans neutre porteur (2)
transmission de l’énergie. (mm2) (mm2)
1 × 54,6 + 3 × 35 + K × 16 2 × 25 + K′ × 1 ,5
1.1.4 Faisceaux ou torsades 1 × 54,6 + 3 × 70 + K × 16 4 × 25 + K′ × 1 ,5
1 × 70 + 3 × 150 + K × 16
Le faisceau de réseau, destiné aux lignes aériennes BT en câble
isolé torsadé, se compose d’un conducteur neutre central faisant (1) K représente le nombre de conducteurs destinés aux circuits d’éclairage
office de porteur autour duquel sont torsadés les trois conducteurs public ; il peut être nul ou égal à 1, 2 ou 3.
de phase et, le cas échéant, le ou les conducteurs d’éclairage public (2) K ′ représente le nombre de fils pilotes : il peut être nul ou égal à 2.
(figure 1). Ce porteur supporte seul les efforts mécaniques au
niveau des ancrages et des suspensions.
Le faisceau de branchement, sans porteur, se compose de deux 1.1.5 Accessoires de connexion
ou quatre conducteurs isolés identiques torsadés entre eux et parti-
cipent tous à l’effort mécanique. À ce faisceau peuvent être associés
deux fils pilotes en cuivre de section 1,5 mm2. Un groupe de travail d’utilisateurs et de constructeurs a étudié en
détail les besoins spécifiques de ces réseaux en matière d’accessoi-
res de connexion. En effet, à l’origine de l’emploi des réseaux torsa-
Gaine isolante Neutre porteur dés, on a installé un très grand nombre d’accessoires en coffrets
en almélec pour résoudre les problèmes divers de connexions électriques :
remontées aérosouterraines (§ 2.4.2.3), frontières de zone d’action
de postes, origine des dérivations, regroupement des branche-
ments, etc. Tous ces accessoires se sont avérés générateurs
d’incidents dus principalement aux échauffements, aux desserrages
et aux oxydations des contacts. Ils ont peu à peu été déposés,
améliorant ainsi l’esthétique de ces réseaux en même temps que
leur fiabilité.
Les premiers accessoires de connexion sont maintenant rem-
placés par :
— un matériel de connexion (§ 2.2.1 et 3.2.1) préisolé non
démontable et mis en œuvre par rétreint hexagonal au moyen d’un
outillage léger et polyvalent ;
— un matériel de dérivation (§ 2.2.2 et 3.2.2) préisolé démonta-
ble, mis en œuvre par serrage mécanique, avec perforation d’isolant
Éclairage public Phase
au moins sur le câble principal, et facilitant le travail sous tension ;
en aluminium en aluminium — un matériel de répartition sous forme de coffret (§ 3.2.2),
permettant de diminuer le nombre de connecteurs de branchement
Figure 1 – Exemple de faisceau de réseau sur le réseau.
YU
U
YV
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YW
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
dTXTP
U Parallèlement, les composants utilisés dans les parafoudres ont évolué dans
le sens d’une toujours plus grande fiabilité, d’une augmentation permanente
de tenue en énergie et d’une amélioration du niveau de protection. Ces compo-
sants sont présentés dans le présent article.
1. Évolution technique répartitions des surtensions et des courants associés dans une
structure complexe.
et normative Ces divers outils ne sont généralement pas utilisés directement
par les utilisateurs des parafoudres. Les résultats des études sont
intégrés dans les normes et guides les plus récents et le respect
1.1 Amélioration de la compréhension de ces normes suffit en général à garantir la bonne qualité de
l’installation de protection contre la foudre. Néanmoins, dans cer-
des phénomènes en basse tension tains cas spécifiques, (data center, installations sensibles…) on
doit démontrer l’efficacité de la protection apportée par des para-
Pendant longtemps, les études des phénomènes transitoires en foudres et l’utilisation de simulations s’avère nécessaire.
basse tension étaient limitées. En particulier, la relative bonne
tenue intrinsèque des matériels n’imposait pas des études pré-
cises. Ce n’est plus le cas et, depuis quelques années, un grand
nombre d’études ont été publiées sur ce sujet.
1.2 Évolution normative
Des simulations, des mesures sur site et des essais en labora- Les normes se font naturellement l’écho des évolutions des
toire ont été effectués, donnant de précieuses indications sur les matériels de protection et de la compréhension des phénomènes
statistiques des surtensions, leur amplitude, la tenue des diffé- mis en jeu. Tant au niveau national (AFNOR), européen (CENE-
rents matériels ainsi que sur les nécessaires emplacements et LEC), qu’international (IEC), des groupes de travail ont élaboré de
caractéristiques des parafoudres. nouvelles normes (voir le Pour en savoir plus) aussi bien pour les
produits que pour leurs applications. Ces documents intègrent les
Ainsi, les surtensions de manœuvre, alors qu’elles sont souvent
connaissances les plus récentes et insistent sur l’aspect sécurité.
considérées comme négligeables, peuvent, dans certaines confi-
gurations, être aussi sévères, voire même plus, que les surten- En effet, les parafoudres sont de plus en plus utilisés en milieu
sions de foudre. Ces nombreuses études sont à la base des domestique où la sécurité est un élément fondamental. À cet
informations données au paragraphe 3 ainsi que dans [D4841]. égard, une partie de la norme de référence du domaine (NF, EN et
IEC 61643-11) est dédiée aux parafoudres portables destinés à un
Des appareils [1] permettent de faire des mesures précises des
usage domestique pour tenir compte du risque de mauvaise utili-
différents paramètres caractéristiques des surtensions. sation ou d’absence des moyens de protection (disjoncteur, diffé-
Par ailleurs, les moyens de calcul de plus en plus évolués (logi- rentiel…) pour des installations anciennes. La fonction principale
ciel EMTP par exemple) permettent de calculer avec précision les des parafoudres (protection) et les fonctions secondaires (tenue
YX
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dTXTP
mécanique, fin de vie…) sont ainsi testées avec des essais très
sévères.
Exemple
Le coût d’essai d’un parafoudre a été presque multiplié par 8 entre
la norme française NF C 61-740 de 1987 et la norme la plus récente
(NF EN 61643-11).
Cela est principalement dû à l’introduction de nombreux essais
complémentaires (sécurité notamment en fin de vie, tenue aux chocs
de foudre élevés et aux chocs de foudre directs..) et aussi à des
essais spécifiques plus élaborés, liés aux caractéristiques des para-
foudres.
Des normes traitent parfois de domaine d’applications spécifiques
comme les applications éoliennes ou photovoltaïques qui requièrent
des parafoudres spéciaux.
Ces évolutions normatives sont le reflet des évolutions technolo-
giques et, réciproquement, un niveau minimal de performance est
désormais exigé pour les parafoudres installés dans les tableaux élec-
triques.
Il est possible de trouver actuellement sur le marché des para- Figure 1 – Générateur capable d’injecter 10 impulsions dans un
foudres qui ne vieillissent pas, qui supportent des chocs de foudre temps très court (photo GrandTop)
élevés et qui, en cas de choc de foudre excédant leur tenue garan-
tie, se détruiront sans danger en donnant une indication de leur
état. Ces normes impliquent différents comités (généralement au
Parallèlement, il a été démontré que des parafoudres qui ne niveau international IEC avec des comités miroirs au CENELEC et
répondaient pas aux normes les plus récentes posaient des pro-
blèmes de fiabilité et de fin de vie. Ainsi, des essais aux surten-
sions temporaires (surtensions 50 Hz de longue durée) sur des
à l’AFNOR pour traiter les spécificités européennes ou nationales)
dont l’approche et la cible sont largement différentes :
– le comité de normalisation « protection contre la foudre »
U
parafoudres non conformes ou encore des essais de vieillisse- (comité portant au niveau international, européen et français le
ment accéléré ont montré que la varistance intégrée au para- numéro 81) traitait originellement uniquement de la protection
foudre devenait de plus en plus chaude, jusqu’à enflammer sa foudre contre les impacts directs sur les structures (bâtiments,
résine d’encapsulage et, enfin, entraînait la fusion de cette résine zones de stockage…). Du fait de l’approche globale, ce comité
et le coulage de celle-ci via les orifices du boîtier. Une telle situa- publie désormais des normes dont une partie traite des para-
tion peut entraîner des problèmes graves pour l’installation élec- foudres de façon assez détaillée (NF EN 62305-4) en incorporant
trique et même à l’ensemble de la structure, si les flammes se des parties du guide d’application parafoudre établi par le comité
propagent le long des câbles électriques ou dans le tableau élec- 37A. Ce comité 81 a pour cible les installateurs spécialisés en pro-
trique. Un essai est donc prévu dans la norme pour interdire ce tection foudre et les bureaux d’études ayant à traiter des pro-
mode de défaillance. De même, des essais en choc de foudre de blèmes dus à la foudre pour des installations complètes ;
forte amplitude (choc de foudre direct) ont montré que, si le para- – le comité 37A est le comité en charge des parafoudres basse
foudre n’était pas conforme aux normes, il n’était pas forcément tension. Il doit aussi intégrer les contraintes générées par la foudre
capable d’arrêter le courant 50 Hz après le passage du choc de frappant directement la structure protégée ou le réseau électrique
foudre (courant de suite) et donc pouvait présenter un risque de par exemple. Ce comité rédige des documents de référence qui
feu important par échauffement. sont destinés principalement aux bureaux d’études spécialisés et
Pour toutes ces raisons, la conformité aux normes est une aux autres comités de normalisation concernés par ce sujet ;
condition indispensable. – enfin, le comité 64, en charge de l’installation électrique des bâti-
Des investigations sont en cours dans certains pays pour expli- ments, traite aussi de la protection contre les surtensions par para-
quer certains modes de défaillance et adapter les essais existants foudres ; il a pour cible les installateurs électriciens qui, en général,
pour les couvrir. C’est en particulier le cas des applications en ne sont pas spécialisés en protection foudre, mais rencontrent des
courant continu (DC) pour lesquels les modes de défaillances sont besoins en protection foudre dans les installations qu’ils réalisent.
potentiellement différents. C’est aussi le cas des essais en multi- Bien qu’il existe un comité miroir du comité 64 à l’AFNOR, en France
impulsions (voir figure 1) qui pour certains sites très contraints c’est le comité 15, éditeur de la fameuse norme NFC 15-100, qui traite
entraînent des défaillances pour des niveaux de courants bien de l’installation électrique et donc des parafoudres ;
plus bas que le courant maximal que supporte le parafoudre. – d’autres comités sont aussi impliqués dans ce domaine mais
Dans ce cas, les composants du parafoudre n’ont pas le temps de dans une moindre mesure pour l’utilisateur de parafoudres. Il s’agit
se refroidir entre deux impulsions. Les normes évoluent nécessai- du comité en charge de la coordination d’isolement (109) et du
rement en fonction de l’évolution des produits et des besoins. comité en charge de la compatibilité électromagnétique : CEM (77B).
L’approche normative est désormais plus internationale qu’elle Parallèlement, les travaux menés au niveau national (AFNOR),
ne l’était. Bien que de nombreux pays aient des réseaux diffé- européen (CENELEC) et international (IEC) conduisent aussi à des
rents, les exigences de base sont les mêmes et les normes normes qui sont parfois différentes. La réglementation euro-
intègrent les exigences spécifiques de certains pays afin d’éviter péenne interdit les normes nationales spécifiques pour les pro-
la prolifération de normes nationales et assurer un niveau mini- duits mais dans le domaine des guides ou normes d’installation,
mal de performance et de sécurité dans le monde de la protection c’est généralement la règle. La norme NFC 15-100 est actuelle-
foudre. La tendance est également de faire une approche système ment obsolète pour certains paramètres liés à l’utilisation des
de la protection foudre intégrant les paratonnerres, les para- parafoudres, mais une révision est en cours qui devrait tendre à
foudres, l’équipotentialité, les prises de terre dans un Système de minimiser les écarts entre cette norme et les documents d’installa-
Protection Foudre… tion des parafoudres au niveau européen.
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Ainsi pour les parafoudres, la norme de référence valide en 1.3 Rappel des définitions
France est la norme NF EN 61643-11 qui diverge sur quelques
points de la version internationale de la norme (IEC 61643-11). Il
et des données de base
s’agit généralement d’introduire des essais plus sévères notam- sur la protection contre la foudre
ment au niveau de la sécurité et aussi de ne pas copier des parties
inutiles pour les européens comme les cas particuliers des Un choc de foudre correspond à la décharge au sol d’un nuage
réseaux américains ou japonais. orageux lorsque le gradient de potentiel limite de claquage dans
l’air est atteint [2].
D’autres normes ou spécifications techniques ont également vu Le choc de foudre est un générateur de courant dont l’ampli-
le jour récemment pour des domaines spécifiques comme par tude peut varier de quelques kiloampères à quelques centaines de
exemple la norme NF EN 50539-11 pour les parafoudres continu kiloampères. Le point d’impact peut être le sol lui-même, une
(DC) des applications photovoltaïques ou encore la spécification pièce conductrice (paratonnerre, antenne ou même un arbre…) ou
technique pour les parafoudres dans le domaine de l’éolien (CLC une ligne électrique.
TS 50539-22).
Nota : le fait d’être un générateur de courant veut dire que la foudre va imposer ce
Les modifications entre les diverses versions des normes, si courant dans les différents circuits qu’elle rencontre sans possibilité de lui résister. On ne
elles ne sont pas très sensibles pour un utilisateur, sont fonda- peut que diriger ce courant vers des points privilégiés où ils créeront un minimum de
problèmes. Ces points sont en général la terre où le courant pourra s’écouler sans danger
mentales pour un spécificateur et encore plus pour un fabricant pour les matériels et sans danger pour les personnes, si des précautions sont prises au
de parafoudres. Dans le cadre de l’application en France, les niveau de la qualité de la prise de terre.
normes françaises valides à la date de publication sont :
Le dispositif utilisé sur les circuits pour diriger la foudre vers la
– la norme NF EN 61643-11 : parafoudres basses tension pour terre est le parafoudre qui va limiter la tension à ses bornes (donc
réseau alternatif AC (norme décrite en détail dans le présent article) ; réaliser l’équipotentialité entre le réseau et la terre et protéger les
– la norme NF EN 61643-21 : parafoudres pour réseaux de don- équipements en aval) et être capable de supporter l’énergie créée
nées et de télécommunications ; par le passage du courant de foudre :
– la norme NF EN 62305-3 et -4 ainsi que la norme NF C 17-102 : – on parle de coups de foudre directs quand la structure à proté-
normes relatives aux Système de Protection Foudre (SPF) pour les ger est frappée directement (zone 1 de la figure 2) ;
deux premières et aux paratonnerres à dispositif d’amorçage – on parle de coups de foudre indirects quand le choc de foudre
U
(PDA) pour la dernière, qui font référence aux parafoudres comme ne frappe pas directement la structure, mais qu’une fraction signi-
moyen de protection complémentaire notamment pour assurer ficative du courant de foudre initial se propage jusqu’à la structure
l’équipotentialité des réseaux avec le SPF ; (zone 2 de la figure 2) ;
– la norme NF C 15-100 sur l’installation électrique des bâtiments – enfin, on parle de coups de foudre induits quand la foudre
qui traite des parafoudres à la section 443 (détermination du frappe le sol suffisamment loin de la structure pour que seule la
besoin en protection contre les surtensions) et à la section 534 tension générée par induction sur la ligne ou dans la structure soit
(choix des parafoudres) ; à prendre en compte (zone 3 de la figure 2). On considère alors la
– la norme NF EN 50539-11 : parafoudres pour applications pho- foudre induite comme un générateur de tension car le courant
tovoltaïques (côté DC, le côté AC étant traité par la norme NF EN n’est alors plus imposé par le nuage mais pas la configuration du
61643-11). circuit dans lequel se produit l’induction.
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Fréquence cumulée
Amplitude du coup
de foudre en kA
98 % 95 % 80 % 50 % 5 %
Premiers coups de 4 20 90
foudre négatifs
Coups de foudre 5 12 30
négatifs suivants
Fréquence cumulée
Temps de queue du coup l’usage courant fait de plus en plus apparaître « μs » associé à ces ondes. Ainsi on verra
de foudre en μs souvent dans les catalogues de parafoudre l’expression 8/20 μs ou 10/350 μs.
95 % 50 % 5 % De même l’onde 1,2/50 est une onde de tension dont le temps de montée à la valeur
maximale est 1,2 μs et la durée jusqu’à la mi-valeur en retombée 50 μs.
Premiers coups de foudre négatifs 30 75 200
Éclairs positifs
7
25
32
200
140
2 000
2. Composants U
On définit deux types de composants non linéaires utilisés dans
les parafoudres : les composants limiteurs et les composants
Nota : la foudre étant alors représentée par un générateur de tension, cela signifie que commutateurs. Ces termes sont peu parlants. On utilise souvent
c’est la tension qui est maintenant imposée et que le courant devient une conséquence les termes plus usuels de composants non linéaires dont le plus
de cette tension et des différentes impédances mises en jeu (ligne, parafoudre…). Par
connu est la varistance et de composants écrêteurs dont le plus
l’utilisation d’un parafoudre, il sera possible de diminuer cette tension jusqu’à un niveau
acceptable, et le courant généré sera plus faible qu’en cas de choc de foudre direct et connu est l’éclateur.
donc moins contraignant pour le parafoudre. Par contre, les surtensions induites sont
bien plus fréquentes que les chocs de foudre directs et indirects.
Dans le premier cas, la caractéristique courant-tension varie de
façon continue. Un exemple typique est celui des varistances à
Ce sont évidemment les chocs de foudre directs et indirects qui oxyde de zinc (ZnO) (figure 4). Le paramètre à prendre en compte
sont les plus sévères et donc qui sont dimensionnant pour les est le courant de foudre injecté et la réponse du composant à
parafoudres. cette contrainte. Dès que la surtension est passée, le courant du
Les principaux paramètres à prendre en compte pour la foudre réseau ne passe plus dans le composant.
sont l’amplitude crête Ιˆ de l’onde de choc, le temps de front tf et Dans le second cas, le paramètre à prendre en compte est la
le temps de queue tq. Les distributions statistiques des para- surtension de foudre. Face à cette contrainte, la caractéristique du
mètres tq et Ιˆ sont données dans les tableaux 1 et 2. Ces para- parafoudre varie brusquement. Un exemple typique est celui de
mètres sont définis pour des ondes de foudre normalisées comme l’éclateur (figure 4). Après passage de la surtension, il y a circula-
indiqué sur la figure 3. En effet, dans la réalité, les courants de tion du courant du réseau (appelé courant de suite) qui ne s’arrê-
foudre ont des formes bien plus complexes [2]. tera qu’en fonction de certaines conditions du réseau et des
caractéristiques de l’éclateur (éclateur auto-extinguible par
Nota : on définit également souvent la cxharge et l’énergie spécifique
exemple)
pour décrire une forme d’onde, mais ces deux paramètres sont évidemment
liés aux paramètres et tq.
Comme on peut le constater, ces deux types de composants ont
des comportements très différents et ne sont pas caractérisés par
Le temps de front tf et l’amplitude sont nécessaires pour la les mêmes paramètres. Ils vont donc être présentés séparément
détermination des surtensions (car elles dépendent principale- dans la suite. Il faut toutefois noter que certains composants
ment du di /dt de l’onde) alors que Ιˆ et tq servent à la détermina- solides (à base de silicium) sont du type limiteur alors que
tion de l’énergie (car l’énergie est en général négligeable sur le d’autres sont du type commutateur.
front de l’onde).
Les formes d’onde usuelles sont les ondes 8/20 et 10/350 pour
les chocs de courant et l’onde 1,2/50 pour les surtensions. L’onde 2.1 Varistances
8/20 est caractéristique des chocs de foudre induits ou lointains
alors que l’onde 10/350 est caractéristique des chocs de foudre Tous les paramètres caractérisant les parafoudres sont définis
directs ou proches. C’est cette dernière onde qui est utilisée pour en détail dans la section 2 de l’article [D4841].
tester les composants des SPF. Ce sont les composants de base de type limiteur. Il existe un
petit nombre de matériaux (à ce jour majoritairement l’oxyde de
Nota : une onde 8/20 (resp. 10/350) est une onde de courant dont le temps de montée
à la valeur maximale est 8 μs (resp. 10 μs) et la durée jusqu’à la mi-valeur en retombée zinc, ZnO, même si des travaux récents concernent le carbure de
20 μs (resp. 350 μs). Par définition une onde 8/20 ou 10/350 s’écrit sans « μs » mais silicium) qui possèdent une caractéristique courant-tension non
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QPR
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1.2
et les courts-circuits ....................................................................................
Autres applications .....................................................................................
—
—
8
9 U
2. Parafoudres pour réseaux d’énergie ......................................................... — 9
2.1 Descriptif...................................................................................................... — 9
2.2 Essais ........................................................................................................... — 9
2.3 Évolutions récentes..................................................................................... — 10
2.4 Choix des parafoudres................................................................................ — 13
3. Parafoudres pour autres installations....................................................... — 15
3.1 Descriptif...................................................................................................... — 15
3.2 Essais et choix des parafoudres ................................................................ — 17
4. Coordination entre les parafoudres pour réseaux d’énergie
et ceux pour d’autres installations............................................................ — 17
5. Exemple d’application ................................................................................ — 18
6. Conclusion ................................................................................................... — 21
7. Glossaire ...................................................................................................... — 21
Pour en savoir plus .............................................................................................. Doc. D 4 841v3
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difficultés à être à jour. Les éléments de base décrits dans le présent article
sont des éléments valides en termes de physique des phénomènes mis en jeu,
indépendamment des évolutions normatives. Cependant, les projets de
normes les plus récents ont été pris en compte ; ils sont présentés dans le
premier article [D4840].
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U
contrainte de mode commun pour les parafoudres avals est bien
plus faible. Il est souvent d’usage d’utiliser un parafoudre de
Figure 1 – Différents schémas utilisés pour les régimes TT, TNS et IT
mode commun en tête d’installation et un parafoudre apportant
une protection de mode commun et différentiel dans le reste de
l’installation. Un parafoudre n’apportant qu’une protection de
point en entrée d’installation. Plus on s’éloigne de l’entrée de
mode commun, installé en aval du parafoudre de tête serait la
plupart du temps peu efficace pour protéger les équipements. l’installation plus la différence de potentiel entre neutre et PE peut
devenir grande si un conducteur est le siège d’une impulsion de
L’utilisation du schéma 1+1 et 3+1 permet de ne pas se poser la courant et que l’autre n’est pas affecté. Il est donc également
question puisque la protection de mode différentiel est alors tou- nécessaire de mettre en place un parafoudre entre neutre et PE
jours présente. dès lors que la distance dépasse 50 cm, et donc en pratique quand
Pour les schémas 2+0 et 4+0 le mode de protection différentiel le parafoudre n’est pas installé dans le tableau électrique où se
n’est pas obligatoire en tête d’installation mais le terme « sens. » trouve le point commun entre neutre et PE. C’est le sens du terme
(tableau 1) indique alors qu’il est utile pour protéger les matériels « > 50 cm » (tableau 1).
sensibles situé dans l’installation ou même en tête de celle-ci. Les parafoudres doivent toujours être installés le plus près pos-
Dans le cas particulier du schéma TNS, le neutre et le PE sible du matériel à protéger. Un parafoudre disposé en tête d’ins-
(conducteur de protection) sont séparés mais reliés au même tallation ne protège pas toute l’installation, mais permet
IT sans neutre
TT TNC TNS IT avec neutre distribué
Installation du parafoudre distribué
entre
Schéma d’installation Schéma d’installation Schéma d’installation
2+0 4+0 1+1 3+1 2+0 4+0 1+1 3+1 2+0 4+0 1+1 3+1
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U
d’inductance de découplage équivalentes en partant de l’hypo-
Figure 2 – Doublement de tension après une distance de 10 m thèse communément admise qu’un mètre de conducteur est équi-
valent à 1 μH) sont ainsi indiquées. Ceci impose évidemment de
ne retenir qu’un seul constructeur pour les parafoudres d’un cir-
seulement de dériver à la terre la plus grande partie de l’énergie cuit protégé.
incidente et d’éviter ainsi de trop contraindre les matériels en Pendant très longtemps la coordination entre parafoudres rési-
aval. De plus, on évite ainsi la circulation de courant de foudre dait uniquement en une coordination énergétique. Pour peu que
dans l’installation et donc, les problèmes de compatibilité électro- le parafoudre en aval du parafoudre de tête ne casse pas, la situa-
magnétique (CEM) qui y sont liés. tion était considérée comme satisfaisante. Cependant, comme l’a
Par ailleurs, les courbes u = f(i) des parafoudres à varistance montré [D4840], pour certaines technologies de parafoudre, la ten-
sont tellement plates que l’injection d’une onde de courant de sion augmente avec le courant. Dès lors que l’on dépasse le cou-
foudre normalisée (8/20, par exemple) va créer une onde de ten- rant nominal de décharge d’un parafoudre de Type 2, la tension
sion aux bornes du parafoudre comme celle décrite à la figure 2. peut dépasser le niveau de protection garanti Up. Donc il ne suffit
Cette onde de tension peut générer, dans le réseau aval constitué pas que la coordination énergétique soit obtenue, encore faut-il
d’inductances (les câbles) et de capacités (l’appareillage), des que la coordination en niveau de protection soit obtenue, c’est-à-
oscillations qui peuvent, après une dizaines de mètres, atteindre dire que le niveau de tension au niveau du second parafoudre
deux fois le niveau de protection du parafoudre. reste en dessous de son niveau de protection Up.
Il est à noter que pour les parafoudres deux ports, la tension de On peut même aller plus loin. Si la coordination est bonne, on
sortie est généralement à front bien plus lent que pour un para- peut avoir au niveau du parafoudre aval, un courant bien plus
foudre un port. En conséquence, les oscillations ne sont excitées petit que et donc une tension plus faible que le niveau de pro-
que pour des longueurs de circuit plus longues et on considère [3] tection Up. Cette technique tend à se répandre et doit se baser
que l’on peut protéger efficacement pour des distances en aval du sur les moyens de calcul proposés par le constructeur des deux
parafoudre de 50 m au moins, ce qui est un avantage évident des parafoudres. On obtient ainsi des niveaux de protection très bons
parafoudres 2 ports. Ils sont d’ailleurs très populaires en Asie. grâce à une cascade à deux ou même trois parafoudres alors qu’il
Cependant, leur désavantage est leur taille qui est proportionnelle serait difficile de trouver sur le marché des niveaux de protection
au courant de charge de l’installation. En amont, d’une installation aussi bas. Sur la base de cette approche on obtient des probabili-
importante un parafoudre deux ports peut représenter une tés de protection (voir [D4840]) PSPD bien meilleure que les
armoire alors qu’un parafoudre un port sera généralement intégré valeurs standards proposées par la norme NF EN 62305-2.
sur un rail Din dans un tableau électrique existant.
1.1.2 Surtensions en mode différentiel
Il est donc clair que la distance de protection d’un para- Dans le cas du régime TT, un autre phénomène peut se pro-
foudre est relativement faible et qu’un parafoudre ne protège duire qui correspond à l’apparition d’une surtension de mode dif-
pas une installation mais un équipement. férentiel (entre phase et neutre), même quand une protection de
mode commun est présente (entre phase ou neutre et terre).
1.1.1 Coordination de deux parafoudres Dans ces réseaux (figure 3) le neutre du transformateur est relié
à une terre qui est généralement faible (5 Ω typiquement). Si la
Dans le cas où la distance entre le parafoudre de tête et le maté- valeur de la prise de terre de l’installation est, par contre, élevée
riel sensible est trop grande, ou lorsque le niveau de protection du (30 à 100 Ω), on va assister à la circulation préférentielle du cou-
parafoudre de tête est trop haut, il convient d’installer un autre rant de foudre depuis la phase via le parafoudre de phase jusqu’à
parafoudre près de ce matériel sensible. Dans ce cas, les deux la prise de terre et, de là, vers le neutre via le parafoudre de
parafoudres doivent être coordonnés. En effet, dans le cas neutre. On a donc, dans le pire des cas, une tension entre phase
QPV
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U
même aujourd’hui que dès lors que cette distance est supérieure
à 50 cm un second parafoudre est nécessaire. Autant dire que si le
point commun n’est pas dans le tableau électrique où le para- ℓ1 et ℓ2
foudre est installé, le parafoudre neutre-PE est nécessaire.
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1. Terminologie.............................................................................................. D 4 600 - 2
2. Fonctionnalités des postes rencontrés sur les réseaux HTA....... — 3
2.1 Réseaux de distribution publique .............................................................. — 3
U
2.2 Réseaux privés............................................................................................. — 4
3. Aspects économiques............................................................................. — 4
3.1 Réseaux publics ........................................................................................... — 4
3.2 Réseaux privés............................................................................................. — 5
4. Besoins et contraintes formalisés dans un cahier des charges . — 5
4.1 Généralités ................................................................................................... — 5
4.2 Besoins et qualité pour l’alimentation des usages particuliers de
l’électricité — 5
4.3 Maintenabilité .............................................................................................. — 5
4.4 Exploitation .................................................................................................. — 6
4.5 Contraintes d’installation et d’environnement.......................................... — 6
4.6 Normes et réglementation.......................................................................... — 6
5. Postes de distribution publique. Structures et schémas ............. — 7
5.1 Postes sources ............................................................................................. — 7
5.2 Postes HTA de structure.............................................................................. — 9
5.3 Postes HTA/BT ............................................................................................. — 11
6. Postes privés. Structures et schémas................................................ — 13
6.1 Structures sources....................................................................................... — 13
6.2 Structures de distribution ........................................................................... — 15
6.3 Fonctions de contrôle et de surveillance ................................................... — 15
7. Technique des postes HTA .................................................................... — 16
7.1 Généralités sur les tableaux HTA ............................................................... — 16
7.2 Tableaux de disjoncteurs HTA à double sectionnement pour poste
source de distribution publique — 18
7.3 Tableaux de disjoncteurs HTA à double sectionnement pour les réseaux
privés — 21
7.4 Tableaux de disjoncteurs HTA à simple sectionnement........................... — 21
7.5 Tableaux interrupteurs HTA pour postes HTA/HTA et HTA/BT ............... — 21
7.6 Postes HTA de structure en zones rurales ................................................. — 25
7.7 Choix des matériels ..................................................................................... — 26
8. Réalisation des postes HTA................................................................... — 26
8.1 Relais de protection et leurs évolutions .................................................... — 26
8.2 Installation des postes HTA ........................................................................ — 27
p。イオエゥッョ@Z@ウ・ーエ・ュ「イ・@QYYV
9. Conclusions ............................................................................................... — 28
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. D 4 601
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1. Terminologie ■ Poste d’interconnexion privé : poste de structure d’un réseau
de distribution privé permettant des manœuvres de réalimentation
puis la recherche et l’élimination des défauts.
■ Réseau de transport : réseau HTB qui assure la liaison entre les ■ Poste de distribution privé : poste HTA raccordé sur le réseau
centrales de production et les postes de transformation qui de distribution privé.
alimentent le réseau de distribution HTA.
■ Tableau à moyenne tension ou simplement, tableau :
■ Réseau de distribution publique : réseau HTA ou BT (basse ensemble d’appareillages HTA (disjoncteurs ou interrupteurs ou
tension) qui assure l’alimentation directe de la clientèle courante du sectionneurs sous enveloppe métallique, que l’on trouve dans tous
distributeur. les types de postes évoqués ci-dessus. La définition de ces appareil-
lages et leur fonction est donnée ci-après.
■ Réseau privé : réseau interne à une installation industrielle ou
tertiaire nécessitant une puissance importante. ■ Rame (dénomination EDF) : deux tableaux de disjoncteurs HTA
embrochables sur jeux de barres dans un poste source (figure 2).
■ Structure source : structure de réseau, comportant des postes Chacun des tableaux, formant une demi-rame, comporte un disjonc-
sources (de livraison ou/et de centrale électrique) et des postes de teur arrivée transformateur, une cellule sectionnement, douze
distribution. disjoncteurs départ, deux disjoncteurs shunt, un disjoncteur de
■ Structure de distribution privée : structure de réseau HTA et protection des gradins de condensateurs et une cellule transforma-
BT interne à des installations industrielle ou tertiaire. teur de potentiel.
■ Poste source : nœud du réseau de transport et point de transfor- ■ Source autonome de production : installation de production
mation de la HTB vers la HTA du réseau de distribution publique chez électrique pouvant satisfaire les besoins d’un réseau de distribution
le distributeur ; il est équivalent au poste de centrale électrique dans privé sans être nécessairement connecté au réseau du
une installation privée. concessionnaire.
■ Poste de structure : nœud fonctionnel du réseau HTA qui ■ Cellule : terme général désignant un appareil, disjoncteur ou
permet aux exploitants des reprises d’alimentation en cas de défaut interrupteur, sous enveloppe métallique et ses moyens de raccorde-
ou de travaux sur une artère. ment au réseau.
■ Poste de distribution publique : poste de transformation ■ Unité fonctionnelle : partie élémentaire d’un ensemble d’appa-
HTA /BT du distributeur alimentant le réseau BT de distribution reillages assurant des fonctions simples (§ 5.1.3).
publique. ■ Le disjoncteur et l’interrupteur sont des appareils capables
■ Poste de livraison ou poste client : point d’interconnexion d’établir, de supporter ou d’interrompre des courants dans les
entre le réseau du distributeur et un réseau de distribution privé. conditions normales des circuits (courant de charge), ainsi que
d’établir et de supporter des courants de court-circuit. Un disjoncteur
■ Poste de centrale électrique : point d’injection d’une centrale est capable de couper tous les courants de court-circuit (valeurs
de production électrique sur un réseau de structure source, dans typiques du courant maximal de court-circuit d’une installation : 10
une installation privée. à 50 kA) ; un interrupteur ne coupe des courants de court-circuit que
de valeurs très faibles (typiquement 500 à 1 500 A en coordination
avec des fusibles).
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■ Le sectionneur assure en position d’ouverture une distance Nous ne mentionnerons pas, dans cet article, les appareils à
d’isolation, de sectionnement ; il a donc une tenue diélectrique au moyenne tension spécifiques des réseaux aériens tels que les inter-
franchissement supérieure au niveau d’isolement général d’une rupteurs aériens télécommandés ou non. Ils ne font pas à propre-
installation. ment parler partie de la catégorie des postes à moyenne tension,
bien que certaines des technologies qu’ils utilisent rappellent de plus
■ L’interrupteur-sectionneur est un interrupteur qui, dans sa en plus celles des postes à moyenne tension. Quelques éléments
position d’ouverture, satisfait aux conditions d’isolement spécifiées concernant ces matériels sont donnés dans l’article [D 4 220]
pour un sectionneur. Réseaux de distribution. Conception et dimensionnement [1].
■ Le sectionneur de terre est utilisé pour mettre en court-circuit
et à la terre les parties d’un circuit. Il est capable de supporter et,
lorsque c’est spécifié, de fermer les courants de court-circuit ; mais 2.1 Réseaux de distribution publique
il n’est pas prévu pour supporter du courant en régime permanent.
■ Les normes suivantes, concernant les installations privées, sont On trouve sur les réseaux de distribution publique divers types
applicables : de poste à moyenne tension. Chacun de ces postes joue un rôle
différent. On peut classer ainsi les postes par rapport aux fonctions
— NF C 15-100 installations électriques BT ;
qu’ils assurent.
— NF C 13-100 postes de livraison établis à l’intérieur d’un bâti-
ment et alimentés par un réseau de distribution
publique de deuxième catégorie (HTA) ;
— NF C 13-200 installations électriques à haute tension ; 2.1.1 Postes sources HTB/HTA
ainsi que le décretno 88-1056 avec la circulaire DRT 89-2 (ministère Les postes HTB/HTA alimentent et protègent le réseau HTA (§ 5.1) ;
du Travail et de l’Agriculture) avec les arrêtés correspondants. ils assurent l’abaissement de la tension et l’alimentation du réseau
HTA, en le protégeant par des disjoncteurs.
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tique ou l’électronique de puissance sont très sensibles à ces
4. Besoins et contraintes perturbations.
formalisés dans un cahier Lorsque l’installation comporte une centrale électrique fonc-
tionnant couplée au réseau de distribution publique, l’apparition
des charges d’une perturbation de tension, même de très courte durée, peut
entraîner la rupture du synchronisme des machines et engendrer des
incidents mécaniques graves. Il est alors indispensable de prévoir
4.1 Généralités des protections de découplage susceptibles de séparer l’installation,
ou la partie d’installation concernée, du réseau le plus vite possible
Préalablement à toute réalisation, il est nécessaire de constituer et ce dès l’apparition de la perturbation.
un cahier des charges définissant les conditions générales
d’utilisation.
Les dispositions à préciser comprennent notamment : 4.3 Maintenabilité
— les besoins à satisfaire (puissance, disponibilité de l’installa-
tion, maintenabilité, exploitation...) ;
— les normes de référence et les textes réglementaires ; L’utilisateur doit définir le niveau de maintenabilité des installa-
— les caractéristiques du réseau d’alimentation ; tions en fonction :
— la qualité d’alimentation demandée par les usages particuliers — de ses besoins de disponibilité ;
de l’électricité ; — des moyens de dépannage ou de secours qu’il est susceptible
— les contraintes d’installation et d’environnement. de mettre en œuvre ;
Dans le cas d’un réseau privé, il convient, en outre, de déterminer : — de la qualification des exploitants.
— la répartition des points d’utilisation et les consommations Les interventions de maintenance se répartissent en :
correspondantes envisagées ; — entretien courant, qui correspond à de la maintenance systé-
— la présence ou non d’une centrale électrique imposée soit par matique ou à de la maintenance curative de premier niveau
la réglementation, soit par une nécessité d’exploitation. comprenant des réglages ou des interventions simples, par exemple
Les mêmes principes s’appliquent aussi bien à un distributeur échanges de fusibles ;
d’énergie électrique pour la conception de son réseau qu’à son — maintenance programmée, qui correspond à de la maintenance
utilisateur privé. Ce que ce dernier considère comme une utilisation systématique de deuxième et éventuellement de quatrième niveau
constitue un client pour le distributeur. comprenant les vérifications périodiques, le nettoyage des appareils
et le remplacement systématique des pièces d’usure ;
— dépannage, qui correspond à de la maintenance curative de
troisième niveau concernant les interventions consécutives aux
4.2 Besoins et qualité pour l’alimentation incidents qui peuvent survenir en cours d’exploitation.
des usages particuliers de l’électricité Ces interventions imposent éventuellement des coupures de
courant, donc des contraintes qui doivent être prises en compte lors
de la conception des installations à travers l’étude de fiabilité et de
■ Dans le cas d’une installation de distribution publique, les disponibilité.
équipements servent d’interface entre le réseau d’alimentation et les
utilisations. À ce titre, l’installation doit prendre en compte les carac- Les types et le niveau de maintenance souhaités par les utilisateurs
téristiques du réseau d’alimentation ainsi que les besoins liés aux doivent être définis en fonction des besoins réels. Les niveaux et
utilisations. les types de maintenance sont présentés dans la norme NF X 60-010.
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ventions humaines en réduisant les risques et les temps de
manœuvre au minimum. — l’esthétique ;
— le niveau de bruit ;
Il est souvent nécessaire d’utiliser des automates programmables
— les conditions de dépose de l’installation en fin de vie prenant
ou des calculateurs. Des dispositions particulières doivent
en compte le retraitement, le recyclage et l’élimination éventuelle
éventuellement être prises pour qu’une défaillance de l’un d’eux n’ait
des composants ;
pas de conséquence momentanée sur le fonctionnement de
— les conditions d’immunisation de l’installation, permettant de
l’installation.
se prémunir contre des dysfonctionnements et leurs conséquences
Les contraintes de continuité de la fourniture électrique néces- provoqués en particulier par des surtensions, des surintensités
sitées par l’installation ou les utilisations permettent de définir le (courant d’appel de transformateurs à leur mise sous tension par
niveau d’automatisation et/ou de téléconduite de l’installation. Un exemple) ou toute autre perturbation électrique liée à des charges
deuxième élément déterminant peut être la présence ou non de polluantes (harmoniques, flicker, etc.).
personnels pour surveiller l’installation.
L’installation devra être conçue pour répondre au niveau de
fiabilité requis par l’utilisation.
■ Des dispositions doivent être prises pour assurer :
4.5 Contraintes d’installation — la sécurité des personnels et des tiers pendant la construction
et d’environnement de l’ouvrage et pendant son exploitation ;
— la protection des utilisations.
L’environnement immédiat de l’installation intervient dans le choix
des matériels en fonction :
— de la place disponible ; 4.6 Normes et réglementation
— de la nécessité éventuelle d’intervenir dans une installation
existante comportant déjà du matériel ancien. ■ La réglementation pour les postes de distribution publique
(arrêté technique du 2 avril 1991 ; publications JO 1536, pour les
On distingue également : IGH, et JO 1477, pour les ERP) est donnée en [Doc. D 4 601].
— les installations extérieures situées dans des emplacements
Les normes et spécifications d’entreprise pour les postes de distri-
complètement ouverts ;
bution publique, sont données par le tableau ci-après (cf. leur titre
— les installations abritées, situées dans des locaux ou emplace-
en [Doc. D 4 601]). On trouve les définitions de ces postes
ments partiellement fermés où les influences directes des conditions
paragraphe 1. (0)
atmosphériques ne sont pas complètement exclues ;
— les installations intérieures, situées dans des locaux complète-
ment fermés où les influences directes des conditions atmosphé- Postes sources Postes de structure Postes de
riques sont totalement exclues. distribution publique
■ Les caractéristiques des matériels ainsi que leurs conditions de HN 64-S-40 NF C 11-201 NF C 11-201
mise en œuvre doivent tenir compte des influences extérieures HN 64-S-41 HN 64-S-41
HN 64-S-42 HN 64-S-42
[7], soit : HN 64-S-35 HN 64-S-31, 32, 33
— la température extérieure ;
— l’humidité relative ;
— la présence d’eau ;
— la présence de corps solides (poussière, corps étrangers, etc.) ; ■ Pour les postes privés, on trouve la réglementation (décret du
— la présence de substances corrosives ; 14 novembre 1988 et arrêté du 17 janvier 1989) en [Doc D 4 601].
— la présence de pollution ;
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