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AU RAPPORT

Près de 2 milliards de
personnes dépendent
d'un établissement de
santé sans accès à l'eau
Par Juliette Delage, avec AFP (https://www.liberation.fr/auteur/18757-
juliette-delage) — 14 décembre 2020 à 14:36

Le gouvernement kenyan distribue de l'eau gratuite dans le bidonville de Nairobi, le 7 avril.


Photo Gordwin Odhiambo. AFP
Près d'un établissement de santé sur quatre dans le
monde n'est pas approvisionné en eau alertent l'OMS
et l'Unicef ce lundi dans un rapport conjoint. Cette
situation ne fait qu'aggraver la pandémie de Covid-
19.

«Environ 1,8 milliard de personnes sont exposées à un risque accru de


Covid-19 et d’autres maladies», ont alerté ce lundi l’Organisation mondiale
de la santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) La
raison ? Ces personnes «utilisent ou travaillent dans des établissements de
santé dénués des services d’eau de base». Selon le rapport conjoint
(https://www.who.int/news/item/14-12-2020-almost-2-billion-people-
depend-on-health-care-facilities-without-basic-water-services-who-unicef)
des deux agences spécialisées de l’ONU, basé sur les données de 165 pays,
«dans le monde, près d’un établissement de santé sur 4 n’a pas accès à
l’eau». Et ce n’est pas tout : un établissement de santé sur trois ne permet
pas de garantir l’hygiène des mains, un sur dix n’a pas accès à des services
d’assainissement, et un sur trois ne trie pas ses déchets en toute sécurité. Or,
le directeur de l’OMS rappelle que ces aménagements «sont fondamentaux
pour stopper le Covid-19».

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Face aux besoins humanitaires records en 2021, le monde face à un tournant selon
l’ONU (https://www.liberation.fr/planete/2020/12/01/face-aux-besoins-humanitaires-
records-en-2021-le-monde-face-a-un-tournant-selon-l-onu_1807268)

Les 47 pays les moins avancés les plus touchés


Sans surprise, les 47 pays les moins avancés (PMA) de la planète sont les
plus concernés : un établissement de santé sur deux ne dispose pas de
service d’approvisionnement en eau potable de base, un sur quatre n’est pas
équipé d’installations pour le lavage des mains là où sont prodigués les
soins. Et trois sur cinq n’ont pas accès à des services d’assainissement de
base. «Les gouvernements des pays les moins avancés rechignent souvent
à investir dans les infrastructures nécessaires, elles apparaissent, à tort,
comme trop coûteuses», souligne Thierry Benlahsen, directeur des
opérations de Solidarités international, une ONG présente dans 18 pays qui
œuvre en faveur de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement. Le rapport
indique que le coût pour mettre en place des services d’approvisionnement
en eau dans les établissements de santé des 47 PMA s’élèverait à 1 dollar par
habitant. En moyenne, l’exploitation et l’entretien de ces services
nécessiteraient 0,20 dollar par habitant chaque année.

«Ces investissements sont aussi trop souvent moins intéressants d’un point
de vue électoral, ajoute Thierry Benlahsen. Quand des villes se développent,
les autorités commencent par installer une couverture 4G et l’électricité. Il
faut sensibiliser les citoyens à l’importance de l’eau pour qu’ils demandent
des comptes.» Il affirme que des établissements de santé qui avaient accès à
l’eau potable ont été délaissés : «Par manque d’entretien ou de
réhabilitation, on se retrouve avec des hôpitaux dont les robinets ne
fonctionnent plus.»

De l’eau pour enseigner les gestes barrières


L’absence d’eau dans les centres de soin favorise «le développement de
pathogènes» et «augmente les risques de comorbidité», précise Thierry
Benlahsen. Mais elle complique aussi la prise en charge des épidémies,
comme celle de Covid-19 : «Les centres de santé servent de modèle. C’est là
où la population peut apprendre les gestes barrières tel que le lavage des
mains. Comment faire sans eau ? Evidemment ça participe à la
propagation des maladies.»

Alors que les professionnels de santé représentent moins de 3% de la


population mondiale, ils constituent près de 14% des cas signalés de Covid-
19 dans le monde, selon l’OMS. «Envoyer des professionnels de santé et des
personnes qui ont besoin de traitements dans des établissements
dépourvus d’eau propre, de toilettes sûres, voire de savon, met leur vie en
danger», a rappelé la directrice générale de l’Unicef, Henrietta Fore. Son
homologue à l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a insisté en affirmant
que «travailler dans un établissement de santé sans eau, assainissement et
hygiène», revenait à «envoyer des infirmières et des médecins travailler
sans équipement de protection individuelle».

Juliette Delage avec AFP (https://www.liberation.fr/auteur/18757-juliette-delage)

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