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MÉDIAS

Et paf, l'ex-Sarkoboy
Frédéric Lefebvre
relance «Pif»
Par Adrien Franque(https://www.liberation.fr/auteur/15447-adrien-
franque) — 14 décembre 2020 à 17:00

Un «Pif Gadget» de 1975. Photo Pascal Pavani. AFP


Deux résurrections : le titre culte et communiste de la
presse jeunesse des années 70 renaît une nouvelle
fois mercredi, soutenu par l'ancien porte-parole de
l'UMP.

Le mariage, entre un canidé d’inspiration communiste et un ex-fidèle de


Nicolas Sarkozy, a surpris son monde. Il y a de quoi : le Journal du
dimanche annonce lundi(https://www.lejdd.fr/Medias/Presse-
ecrite/frederic-lefebvre-nous-voulons-redonner-a-pif-sa-place-de-heros-
national-de-notre-temps-4012131) le retour du magazine Pif, en même
temps que celui de Frédéric Lefebvre, ancien député UMP et secrétaire
d’Etat du gouvernement Fillon. Après avoir racheté l’éditeur de bandes
dessinées Vaillant, Lefebvre lance en effet mercredi Pif le mag.

Une nouvelle version papier trimestrielle tirée à 120 000 exemplaires pour
le phénomène de presse jeunesse des années 70 et 80. «Pif était proche de
moi​; c’était mon héros, raconte un Frédéric Lefebvre transi de nostalgie au
JDD. Je le pro​je​tais dans la vraie vie et il don​nait la pa​role à Can​nelle,
mon la​bra​dor adoré. […] Le re​lan​cer au​jour​d’hui est pour moi un acte à la
fois ré​gres​sif et trans​gres​sif, mais aussi une im​mense envie de partager !»

Un partenariat avec «l’Humanité»


Né dans les pages de l’Humanité en 1950 sous le crayon de José Ca​brero
Arnal, le chien Pif s’incarne en magazine avec Pif Gadget à la fin des
années 60. Cette fois, pour la relance de Pif, l’Humanité a accepté de céder
la licence d’exploitation. En redressement l’an passé, le journal communiste
a été incité par les ad​mi​nis​tra​teurs ju​di​ciaires : «On nous a de​mandé de va​-
lo​ri​ser cette marque et ce pa​tri​moine ma​gni​fique, explique le di​rec​teur de
l’Huma, Patrick Le Hyaric, au JDD(https://www.lejdd.fr/Medias/Presse-
ecrite/patrick-le-hyaric-directeur-de-lhumanite-il-faut-faire-vivre-les-
valeurs-historiques-de-pif-4012207). Nous n’avions pas la pos​si​bi​lité de le
faire chez nous alors nous avons donné la li​cence d’ex​ploi​ta​tion à la so​ciété
Pif & Her​cule, créée pour l’oc​ca​sion.»
Derrière Pif & Her​cule, Frédéric Lefebvre donc, et l’entrepreneur Bernard
Chaussegros. Le montant de la licence n’a pas été dévoilé, mais il comprend
pour l’Humanité une redevance annuelle, un intéressement aux ventes et
une commercialisation des espaces publicitaires par la régie du quotidien
communiste.

«La politique, c’est fini»


Ce partenariat avec un ex-député de droite n’a en tout cas pas dissuadé le
directeur du journal de Jean Jaurès : «Nous sommes dans une re​la​tion pro​-
fes​sion​nelle avec un en​tre​pre​neur, pas avec un an​cien homme po​li​tique
avec qui nous avons pu avoir des désac​cords par le passé.» «Pif n’a jamais
été politique au sens du clivage gauche-droite», défend de son côté Frédéric
Lefebvre. Qui annonce par ailleurs que, pour lui, «la politique, c’est fini»,
trois ans après une défaite aux législatives et un an après son adhésion chez
LREM.

C’est surtout le projet éditorial porté par Lefebvre et son associé qui a
convaincu l’Humanité. Celui-ci est tourné, selon l’ex-député, vers «l’éco​lo​-
gie, l’hu​ma​nisme, la so​li​da​rité, la dé​fense des ani​maux». Un Pif plus vert,
comme le confirment les fameux gadgets offerts avec le premier numéro :
cette fois, pas de pois sauteur ou de pifises (des œufs de crustacés séchés qui
reprennent vie dans l’eau) comme dans les années 70. «Les ani​maux sont
des êtres vi​vants doués de sen​si​bi​lité ou des per​son​nages de BD. Pas des
objets !» clame Frédéric Lefebvre. A la place, un «sapin à planter» ou «un
jeu de l’oie sans plas​tique». Recyclées aussi, les bandes dessinées du Pif
originel : à côté de six planches de Rahan «inédites depuis 1979», on
retrouvera des aventures de Pif ou de Placid et Muzo par des dessinateurs
trentenaires. L’ambition est de réussir à réunir les anciens ados des
années 70 et 80 avec la nouvelle génération.

Folie des grandeurs, le renouveau de Pif ne s’arrête pas là : Frédéric


Lefebvre entrevoit des projets de «pro​grammes courts pour l’au​dio​vi​suel,
de jeux vidéo ou de dé​ve​lop​pe​ment pour de fu​turs parcs d’at​trac​tion». Mais
avant d’imaginer un futur Pifland, il faudra déjà réussir à vendre du papier :
que ce soit Super Pif entre 2015 et 2017 ou en mensuel entre 2004 et 2008,
toutes les dernières relances de la marque ont connu l’échec.
Adrien Franque (https://www.liberation.fr/auteur/15447-adrien-franque)

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