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ANATOMIE
PATHOLOGIQUE
VETERINAIRE
Toute l’anatomie pathologique vétérinaire en un seul
document
(S7 - PHYSIOPATHOLOGIE +
S8 - ANATOMIE PATHOLOGIQUE SPECIALE)
DZVET 360
2020
Unité d'Enseignement
Physiopathologie
2ème Année – S7
DZVET 360
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SOMMAIRE
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INTRODUCTION ___________________________________________________________________2
I.PRINCIPALES CAUSES D’AGRESSION CELLULAIRE ___________________3
A. DEPRIVATION EN OXYGENE ______________________________________3
B. AGENTS PHYSIQUES ____________________________________________4
C. AGENTS INFECTIEUX ____________________________________________4
D. DEFICITS ET DESEQUILIBRES NUTRITIONNELS ________________________4
E. DEREGLEMENTS GENETIQUES ____________________________________4
F. DESEQUILIBRE DANS LA CHARGE DE TRAVAIL ________________________4
G. AGENTS CHIMIQUES, MEDICAMENTS ET TOXINES ____________________4
H. REACTIONS IMMUNOLOGIQUES __________________________________5
CONCLUSION GENERALE
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Introduction
INTRODUCTION A L’ANATOMIE PATHOLOGIQUE
L’anatomie pathologique est la discipline médicale qui permet la reconnaissance des anomalies des
cellules et des tissus d’un organisme. Elle participe au diagnostic des maladies, à l’évaluation du pronostic,
des effets de la thérapeutique et participe de la compréhension des causes et des mécanismes des maladies.
Ainsi la pathologie est au carrefour de nombreuses disciplines cliniques, paracliniques et
fondamentales et permet de comprendre les problématiques de médecine, d’imagerie médicale,
d’hématologie, …
Une lésion correspond à une altération morphologique d’un organe ou d’une cellule, décelable par
tout moyen d’observation. Les lésions sont des marqueurs des maladies (comme des signes cliniques)
Tout vétérinaire est amené à réaliser des prélèvements (cytologie, tissulaires) et à utiliser des
examens morphologiques appropriés (examen macroscopique (œil nu), microscopie photonique,
immunohistochimie, microbiologique, biologie moléculaire, …)
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I. Principales causes d’agressions cellulaires
Les causes d’agressions cellulaires sont nombreuses et très variables, allant de l’accident de la
voie publique à la mutation d’un gène à l’origine du dysfonctionnement d’une enzyme.
A. Déprivation en oxygène
L’apport en oxygène a une importance majeure dans le fonctionnement d’une cellule, à l’origine de
la phosphorylation oxydative. Ainsi, un déficit en oxygène (= hypoxie) altère sévèrement le fonctionnement
d’une cellule. L’hypoxie représente une des causes majeures d’agressions cellulaires.
Plusieurs circonstances peuvent entraîner une hypoxie :
• La réduction du flux sanguin : = ischémie, diminution de l’apport sanguin dans une région donnée,
souvent dûe à une obstruction vasculaire
• La mauvaise oxygénation du sang : lorsque le cœur ou les poumons fonctionnement mal
• La diminution des capacités de transport du sang : lorsqu’il y a moins de globules rouges (anémie),
lors de pertes sanguines massives (hémorragies) ou dans certains cas d’intoxication (cf. infra : intoxications
au monoxyde de carbone)
• Le blocage des enzymes de la chaine respiratoire (cas des intoxications au cyanure)
B. Agents physiques
• Traumas : ils peuvent être à l’origine d’une rupture directe des cellules (parfois un grand nombre
d’entre elles au même moment) ou d’une détérioration de l’apport sanguin (qui secondairement entraînera
une hypoxie)
• Températures extrêmes : le froid peut altérer le flux sanguin (vasoconstriction) ou être à l’origine de la
formation de cristaux de glace en position intracellulaires, qui peuvent percer les membranes
• Electricité
• Rayonnements ionisants : ils sont à l’origine de radicaux libres
C. Agents infectieux
Tous les agents infectieux peuvent être à l’origine de lésions cellulaires : des virus, des bactéries, des
champignons, des protozoaires ou des parasites métazoaires.
Les lésions cellulaires induites par ces agents pathogènes sont variées (mort cellulaire induite par des
virus ou des protozoaires, transformation tumorale pour certains virus par exemple), avec des modes
d’action divers (bactéries sécrétant des toxines, bactéries, champignons ou métazoaires à l’origine d’une
réponse inflammatoire excessive, métazoaires à l’origine d’une déprivation en nutriments, …)
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D. Déficit et équilibre nutritionnel
Des carences ou des excès en divers nutriments peuvent entraîner des lésions cellulaires. C’est le cas
lors de carences en protéines et calories qui entraînent une fonte musculaire et adipeuse (= cachexie). A
l’inverse, un excès de calories peut entraîner un état d’obésité et du diabète (avec possiblement des lésions
d’athérosclérose dans les artères par exemple).
Un déséquilibre en un seul nutriment peut entraîner à lui seul des lésions cellulaires. C’est le cas de la
carence en vitamine E et ou en Sélénium, à l’origine de nécrose des cellules musculaires cardiaques, pouvant
entraîner la mort des jeunes animaux (cf. rôle des radicaux libres).
E. Dérèglements génétiques
Il existe de nombreux dérèglements génétiques possibles, avec des conséquences variées
(mutations silencieuses, à l’origine d’une anomalie enzymatique, à l’origine de l’apparition de tumeurs, ou
encore incompatibles avec la vie). La recherche permet de mettre en évidence une prédisposition génétique
pour un nombre croissant d’affections (cf. synthèse « bases génétiques des maladies »).
H. Réactions immunologiques
Le système immunitaire joue un rôle de défense contre les agents pathogènes infectieux,
notamment. Cependant, un dysfonctionnement du système immunitaire peut entraîner des lésions
cellulaires.
1. Défaut de fonctionnement
Lorsque le système immunitaire n’est pas suffisamment efficace, certains agents infectieux ou
certains antigènes vont pouvoir exercer leurs effets délétères sur les cellules. C’est le cas lorsqu’il existe des
défauts congénitaux du tissu lymphoïde ou de ses productions (aplasie congénitale du thymus, syndrome
d’immunodéficience combinée sévère SCID du poulain Arabe), ou lors d’immunodéficience transitoire (après
un premier passage infectieux ou de toxiques, ayant entraîné des lésions lymphoïdes)
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2. Excès de fonctionnement
A l’inverse, le système immunitaire peut fonctionner de manière excessive et ainsi léser les cellules.
C’est le cas lors de maladies auto-immunes où la réaction immune est dirigée contre des antigènes de la
cellule-hôte, ou lors de réactions d’hypersensibilité (qui est une réponse inappropriée ou exagérée face à
certains antigènes -asthme félin, anaphylaxie, allergie aux piqûres de puces…-).
A. Déplétion en ATP
La déplétion en ATP représente l’un des mécanismes les plus importants dans le développement
d’une lésion cellulaire. En effet, l’ATP est nécessaire à la quasi-totalité des processus métaboliques de
synthèse ou de dégradation (transport membranaire, synthèse protéique, lipogenèse, …). Une diminution de
5 à 10% de la quantité d’ATP par rapport à la normale est susceptible d’entraîner des conséquences pour la
cellule.
1. Causes
La quantité d’ATP peut se trouver réduite dans une cellule par 3 grands mécanismes :
• Réduction de l’approvisionnement en oxygène et en nutriment
• Lésions mitochondriales
• Action de certains toxiques
2. Conséquences
Les conséquences d’une déplétion en ATP sont résumées dans le schéma ci-dessous :
B. Lésions mitochondriales
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C. Entrée de calcium
Le stress oxydatif est un mécanisme important dans le développement des lésions cellulaires.
Les radicaux libres correspondent à des espèces ayant un électron non-apparié dans leur orbite externe et
donc une conformation instable. Ce sont donc des molécules hautement réactives. La majorité des radicaux
libres est issue de la molécule d’oxygène (peroxyde d’hydrogène H2O2, anion superoxyde O2- , radical
hydroxyl .OH, peroxynitrite ONOO., …)
De nombreuses circonstances, normales ou non, peuvent générer des radicaux libres dans une cellule :
Réactions d’oxydoréduction des voies métaboliques normales
Absorption des rayonnements (UV, RX)
Inflammation (neutrophiles, macrophages)
Métabolisme enzymatique des substances chimiques exogènes
Métaux de transition (fer et cuivre)
Oxyde nitrique (hémostase par exemple)
La présence de radicaux libres dans une cellule peut entraîner plusieurs conséquences :
Une peroxydation des lipides membranaires (membrane plasmique et membranes des organites),
qui s’auto-entretient et s’amplifie (libération de nouveaux peroxydes)
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L’oxydation des protéines (oxydation des chaînes d’acides aminés, formation des ponts disulfides
entre protéines, altérations du site actif enzymatique, rupture de la conformation des protéines
stucturales)
Des lésions de l’ADN (cassure simple ou double brin, formation de ponts, cross-links…)
Remarque : Les cellules mettent en place de nombreux moyens de protection contre les radicaux libres leur
permettant de faire face au stress oxydatif. Les radicaux libres peuvent être contrés par des anti-oxydants
(vitamine E, acide ascorbique), par la séquestration du fer et du cuivre (transferrine, ferritine, lactoferrine,
céruloplasmine, …) et par des réactions enzymatiques (catalase dans les peroxysomes, superoxyde
dismutase et glutathion peroxydase dans les mitochondries et le cytoplasme).
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III. Les principaux types de lésions cellulaires
En cas d’agressions, les cellules ont un répertoire de réponses plutôt limité. L’objectif principal est de
maintenir l’homéostasie cellulaire. C’est seulement lorsque le maintien de l’homéostasie n’est pas possible
que des lésions cellulaires apparaissent.
Lorsque les stimuli physiologiques sont altérés ou non létaux, la cellule va s’adapter à son nouvel
environnement. Lorsque les stimuli sont nocifs, la cellule ne va pas s’adapter mais présenter des lésions. Les
lésions sont réversibles lorsque les stimuli nocifs sont modérés et/ou transitoires. Les lésions deviennent
irréversibles lorsque les stimuli sont sévères ou progressifs, et conduisent à la mort cellulaire (par nécrose
ou apoptose).
Remarque : plusieurs facteurs peuvent influencer ces réponses cellulaires. La cause de l’agression, sa durée,
sa sévérité, ou encore l’état physiologique de la cellule ou le type cellulaire (et sa capacité à s’adapter
notamment) influencent ces réponses
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A. Les lésions cellulaires réversibles
1. La dégénérescence hydropique
a) Définition
Une cellule qui présente une dégénérescence hydropique augmente de taille et de volume. Il s’agit d’une
surcharge hydrique due à l’impossibilité pour la cellule de maintenir un niveau d’homéostasie normal (cf.
mécanismes du développement des lésions cellulaires, avec notamment la déplétion en ATP)
Remarque : pour les cellules du système nerveux central, on parle d’œdème cytotoxique. Pour les cellules de
l’épiderme, on parle de dégénérescence ballonisante.
b) Morphologie
• Microscopie électronique :
On reconnaît une cellule en dégénérescence hydropique par l’observation de
modifications de la membrane plasmique, du cytoplasme, des organites (mitochondries et
réticulum endoplasmique notamment) et du noyau. On retiendra
particulièrement le gonflement des organites et les
bourgeonnements à la surface de la membrane plasmique.
• Microscopie optique :
L’examen histologique standard en pratique vétérinaire permet le diagnostic de
dégénérescence hydropique par
l’observation de cellules ayant un
cytoplasme finement vacuolisé et pâle. On peut observer dans le
cytoplasme de petites vacuoles pâles (indiquées par une flèche sur
la figure) qui correspondent à des organites dilatés (mitochondries
et citernes dilatées du Golgi)
• Aspect macroscopique :
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Il est difficile à l’œil nu. On peut cependant noter une pâleur accentuée de l’organe qui peut
apparaître gonflé et hypertrophié. Sa densité apparaît diminuée. Pour les organes entourés par une capsule
(le foie par exemple), le tissu apparaît bombé à la section.
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B. Les lésions irréversibles
Les lésions irréversibles conduisent à la mort cellulaire.
La mort cellulaire correspond à un arrêt irréversible des réactions chimiques qui permettent à la cellule
d’utiliser de l’énergie pour bâtir des édifices moléculaires complexes.
1. La nécrose
La nécrose correspond à la mort « naturelle » de la cellule, devenue incapable de survivre à ses lésions ; elle
aboutit à une fragmentation de la cellule avec libration directe de son contenu dans la MEC et déclenchement
d’une réaction de la part de l’organisme (inflammation).
L’une des caractéristiques principales de la nécrose est qu’elle conduit à une inflammation du tissu
nécrosé. En effet, lorsque les lésions cellulaires deviennent irréversibles, on observe une fuite du contenu
des différents organites, notamment des lysosomes, à l’origine notamment d’une dégradation des
composantes nucléaires et cytoplasmiques. Il en résulte une fuite massive de substances intracellulaires en
dehors de la cellule, d’où l’inflammation.
a) Mécanismes de développement
Les mécanismes sont ceux présentés précédemment. Reprenons ces mécanismes dans le contexte de
l’hypoxie, qui correspond à l’une des causes les plus fréquentes de lésion cellulaire en médecine vétérinaire.
Lorsque, par exemple, un thrombus obstrue une artère, une ischémie se développe dans les
territoires irrigués par ce vaisseau. L’ischémie est un phénomène hypoxique de grande sévérité car à
l’absence d’oxygène s’ajoute l’absence d’apport en divers substrats nécessaires pour la glycolyse anaérobie
(mécanismes qui prend normalement le relais). Les cellules présentent dans un premier temps des lésions
réversibles de dégénérescence hydropique (gonflement cellulaire, dilatation des organites, fragmentation
de la chromatine, dépôt de lipides, …). Après un certain délai si l’hypoxie persiste, les lésions deviennent
irréversibles et les cellules se nécrosent (perte de phospholipides, altérations du cytosquelette, radicaux
libres, ruptures membranaires, …).
Le délai d’apparition de nécrose dans les tissus hypoxiques dépend de la sensibilité des cellules qui les
composent à la déprivation en oxygène :
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Sensibilité Type cellulaire Délai d’apparition des lésions
irréversibles
Elevée Neurones 3 à 5 minutes
Cardiomyocytes
Intermédiaire Hépatocytes 30 minutes à 1 heure
Epithélium rénal
Fibroblastes
Basse Kératinocytes Plusieurs heures
Myocytes
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α. Morphologie des cellules nécrotiques en microscopie électronique
En microscopie électronique, deux phases sont visibles : une phase précoce et une phase avancée,
dont les caractéristiques sont résumées dans les figures suivantes (pour information).
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Caryolyse : le noyau est devenu extrêmement pâle. Cette
pâleur est due à la dissolution de la chromatine suite à
l’activation de DNases et de RNases.
→ Altération du cytoplasme
Par ailleurs, l’intégrité membranaire étant perdue, la forme des cellules nécrotiques peut être
perdue également, et donc s’accompagner d’inflammation (cf. mécanismes, cf. cours sur l’inflammation).
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On distingue différents types de nécrose. Ces types forment une classification « pratique », basée
sur des différences macroscopiques et sur le type d’organes atteints, et permettent notamment de
privilégier une cause plutôt qu’une autre.
→ Nécrose de coagulation
La nécrose de coagulation se caractérise par la préservation des contours cellulaires des cellules
nécrotiques. Ceci est dû à la dénaturation des protéines structurales mais également des enzymes (qui ne lyseront
pas les composantes cellulaires). Ainsi, macroscopiquement, un tissu nécrosé conserve sa forme. La nécrose
apparaît pâle, et de texture sèche ; bien délimitée, le plus souvent par une zone d’inflammation.
Ce type de coagulation concerne tout type de tissu (muscle, reins, foie, …) excepté le parenchyme cérébral.
Classiquement, la nécrose de coagulation se développe en cas d’hypoxie (secondaire à des états de chocs, des
ischémies, …), secondairement à l’action de toxines bactériennes, chimiques, …
→ Nécrose gangréneuse : dans la nécrose de coagulation, on classe également la nécrose gangréneuse (ou
gangrène), qui peut être de trois types : gangrène sèche, humide ou gazeuse.
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• Gangrène sèche :
La gangrène sèche correspond à une nécrose de
coagulation secondaire à un arrêt de la circulation
(infarctus par exemple), suivi d’une momification des
tissus. Il n’y a pas de proliférations bactériennes
associées.
La gangrène sèche concerne souvent les extrémités
(membres, oreilles, queue, mamelles, …). Elle peut être
secondaire à l’ingestion de toxines (empoisonnement à
l’ergot de seigle ou à la fétuque qui entraînent une
vasoconstriction artériolaire périphérique à l’origine
d’une thrombose et d’un infarctus ; ou encore le froid).
Lors de gangrène sèche, à terme, un détachement du
tissu nécrosé est possible.
• Gangrène humide :
La gangrène humide correspond à une zone de nécrose de
coagulation dégradée par l’action de bactéries
saprophytes, dans un tissu vascularisé.
Le tissu prend alors un aspect mou, humide, rouge sombre
à noir, associé à une possible production de gaz, à odeur
putride (sulfure d’hydrogène, ammoniac, mercaptans).
Suite à une gangrène humide, une toxémie est possible, ou
encore un détachement du tissu secondaire à une
Mamelle (brebis) inflammation.
• Gangrène gazeuse :
Lors de gangrène gazeuse, il y a prolifération de bactéries
anaérobies associée à une production de toxine dans le
tissu nécrotique.
Les bactéries en cause sont des clostridies : Clostridium
perfringens, Cl. chauvoei, Cl. Septicum… qui arrivent par
ingestion ou à l’occasion d’une blessure pénétrante sous
forme de spores. Lorsque le tissu dans lequel ces spores
sont présentes perd son oxygénation et devient
anaérobie, il y a germination de ces spores et libération de
toxines. La gangrène gazeuse se traduit par la présence
d’un tissu rouge foncé à noir, associé à une production de
bulles de gaz et un exsudat liquide pouvant contenir du
sang.
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→ Nécrose caséeuse
→ Nécrose de liquéfaction
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→ Nécrose du tissu adipeux
La nécrose du tissu adipeux, aussi appelée cytostéatonécrose, concerne le tissu adipeux qui prend
un aspect typique lorsqu’il se nécrose. En effet, au lieu d’être mou ou friable, le tissu adipeux nécrosé a une
consistance augmentée (classiquement décrite comme consistance « en cire de bougie »), et est de couleur
blanchâtre.
On distingue trois types de nécrose du tissu adipeux :
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Les cellules nécrotiques sont à l’origine du développement d’une réaction inflammatoire dans les
tissus atteints (système nerveux central excepté), elle a pour but d’éliminer les débris nécrotiques et de
réparer les tissus endommagés (régénération ou cicatrisation). Elle se traduit par la présence d’une bande
bien délimitée de leucocytes et d’hyperhémie (liseré rouge) autour de la zone nécrosée.
Par ailleurs, si les tissus nécrotiques persistent, ils peuvent se minéraliser (calcification dystrophique, cf.
infra) ou former des séquestres (dans l’os).
2. L’apoptose
a) Définition
L’apoptose est un cas de mort cellulaire programmée suivant une séquence d’évènements cellulaires bien
précis et initiée par un programme auto-induit finement régulé (« suicide cellulaire »). Elle permet
l’élimination d’une cellule inutile ou potentiellement dangereuse, sans provoquer de dommages aux cellules
environnantes. C’est un mécanisme rencontré dans des situations tout aussi bien physiologiques que
pathologiques.
Le terme d’apoptose dérive du grec ἀπόπτωσις, par analogie avec la chute cyclique des feuilles et de la perte
des pétales.
b) Bases moléculaires
L’apoptose se développe suivant deux grandes phases :
Une première phase d’initiation qui peut être intrinsèque (mitochondriale), extrinsèque (initiée par
des récepteurs de mort), ou directe
Une deuxième phase d’exécution.
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L’apoptose fait intervenir une famille particulière d’enzymes, appelées caspases, qui comportent
deux groupes : les caspases dites initiatrices (caspases 8 et 9 par exemple) et les exécutants (caspases 3 et 6
par exemple). Les caspases sont synthétisées sous la forme de pro-enzymes inactives.
α. Phase d’initiation
• Voie intrinsèque :
La voie intrinsèque se déclenche par exemple sous l’effet de radiations, toxines, radicaux libres, …,
qui ont une action directe sur la structure membranaire et/ou entraînent des altérations de l’ADN ou des
protéines. Par ailleurs, la perte de facteurs de croissance ou d’hormones peut également entraîner le
déclenchement de cette voie d’apoptose.
La voie intrinsèque survient suite à un déséquilibre entre des protéines anti- (exemples : Bcl-2) et
des protéines pro-apoptotiques (exemples : Bim, Bid, Bad), à l’origine d’une augmentation de la perméabilité
de la membrane mitochondriale externe. S’ensuit alors la libération de molécules pro-apoptotiques comme
le cytochrome C contenues dans l’espace inter-membranaire, vers le cytoplasme. Un ensemble de réactions
d’activations et de liaisons d’enzyme entraîne l’activation de caspase 9 notamment.
La caspase 9 activée permet le déclenchement de la phase d’exécution.
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• Voie extrinsèque :
La voie extrinsèque fait intervenir des « récepteurs de mort » membranaires. Ces molécules
appartiennent principalement à la famille de récepteurs TNF (Tumor Necrosis Factor). Le récepteur (par
exemple CD95) s’active lorsque le ligand s’y fixe. Une activation à terme de la caspase 8 est permise, qui à
terme permettra le déclenchement de la phase d’exécution de l’apoptose.
• Voie directe :
La voie directe fait intervenir l’action de perforine et de granzyme. Elle met en jeu
l’action de lymphocytes T cytotoxiques CD8+, qui, après avoir reconnu la cellule à détruire,
sécrètent la perforine, qui crée des pores dans la membrane de la cellule cible. La présence
de ces pores permet le passage d’autres molécules sécrétées, appelées granzymes, qui
permettent notamment l’activation de caspases. Il y a alors induction directe de la phase
effectrice de l’apoptose.
La phase d’exécution est permise par l’action d’autres caspases (notamment la caspase 3 et la
caspase 6), faisant suite à la phase d’initiation. Ces caspases ont une action sur de nombreuses composantes
cellulaires : elles activement par exemple des DNases qui clivent l’ADN en nucléosomes, permettent la
dégradation du cytosquelette, des membranes. Elles aboutissent à la formation de corps apoptotiques
(fragments de cellules entourés par la membrane plasmique et renfermant divers débris cytonucléaires).
Ces corps apoptotiques sont alors phagocytés par des macrophages qui détectent rapidement divers
signaux et molécules membranaires. La rapidité de la phagocytose explique l’absence d’inflammation
associée à l’apoptose (il s’agit d’une différence fondamentale par rapport à la nécrose).
α. Approche morphologique
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En microscopie optique, la reconnaissance de
cellules apoptotiques se base sur l’observation d’une
contraction cellulaire et d’une condensation de la
chromatine. La présence de bourgeons de
cytoplasme et de corps apoptotiques isolés ou
phagocytés facilite le diagnostic d’apoptose. Une des
caractéristiques principales permettant la
reconnaissance de l’apoptose est qu’elle concerne
des cellules isolées dans un tissu. Rappelons par
ailleurs qu’il n’y a pas d’inflammation associée.
β. Approche biologique
Plusieurs techniques de biologie moléculaire permettent de détecter l’apoptose dans des tissus. Elles
sont pour l’instant utilisées en recherche et peu en pratique courante. La figure ci-dessous résume les
principales techniques utilisables (pour information).
Pour
info
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d) Exemples d’apoptose
α. Apoptose normale
• En situation physiologique :
L’apoptose existe en situation tout à fait physiologique. Elle permet d’éliminer des cellules âgées,
devenues inutiles voire potientiellement dangereuses, et ce tout au long de la vie d’un animal. C’est le cas
par exemple lors de l’embryogenèse (perte de la queue des têtards, formation des espaces interdigités), ou
chez l’adulte lors de l’involution de tissus hormono-dépendants (régression du tissu mammaire au
tarissement par exemple).
L’apoptose permet également d’éliminer des cellules au sein d’une population proliférante. Ainsi,
dans le système immunitaire, la sélection positive et négative des lymphocytes immatures dans les organes
lymphoïdes primaires est permise par l’apoptose.
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β. Apoptose dérégulée
Il est aujourd’hui montré que dans un grand nombre de maladies chez les animaux domestiques et
chez l’homme, l’apoptose, lorsqu’elle est dérégulée et fonctionne mal, joue un rôle important dans leur
apparition. Cette dérégulation peut être en excès ou en défaut.
• Excès d’apoptose :
Lorsqu’il y a trop d’apoptose dans un tissu, il y a donc un excès de mort cellulaire et une déplétion cellulaire.
C’est ce qui est observé notamment dans des maladies neurodégénératives de type maladie d’Alzheimer.
Chez les animaux, des affections proches sont décrites, où l’on observe la perte spécifique de neurones par
apoptose.
• Insuffisance d’apoptose :
Les cellules voient leur durée de vie augmenter et le risque qu’elles survivent alors qu’elles sont anormales
ou dangereuses est important. Cette insuffisance d’apoptose est un élément fondamental expliquant le
développement des tumeurs (cf. cancérologie). Pour chaque tumeur, il est détecté une ou plusieurs
anomalies spécifiques intervenant à des points particuliers des phases de l’apoptose, qui explique cette
insuffisance (exemples sur la figure ci-dessous)
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C. Lésions cellulaires chroniques et adaptations
Lorsqu’une agression n’est pas létale pour la cellule, elle occasionne un « stress cellulaire ». La cellule, qui
survit, va donc s’adapter et évoluer vers un nouvel état d’équilibre. On peut alors parler de lésions cellulaires
chroniques.
Ces lésions chroniques regroupent les séquelles d’agressions non-létales, les adaptations et les accumulations,
détaillées dans les paragraphes suivants.
L’autophagie est une forme de mort cellulaire programmée, qui est en fait un mécanisme de survie. En cas
de déplétion marquée en certains nutriments, la cellule se met à utiliser ses propres composantes pour y faire face.
Cela met en jeu la digestion de ces composantes par les lysosomes.
Il s’agit d’un mécanisme génétiquement programmé (il est montré l’existence de gènes de l’autophagie).
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2. Adaptations
Les adaptations regroupent les variations dans le nombre, la taille, la fonction ou l’aspect des cellules. Elles
sont synthétisées dans la figure suivante.
a) L’hypertrophie
L’hypertrophie cellulaire correspond à l’augmentation de la taille des cellules. Elle résulte d’une
augmentation de la synthèse de nouveaux composants structuraux (organites, protéines). Il n’y a pas de
synthèse de nouvelles cellules.
L’hypertrophie est le plus souvent réversible. Le diagnostic histologique passe par l’observation de cellules
de taille augmentée, sans modifications de l’architecture tissulaire.
→ Circonstances d’apparition
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mitochondries alors que pour des exercices avec forte résistance (type haltérophilie), il y a une
augmentation surtout des protéines contractiles.
Un autre exemple d’hypertrophie physiologique est l’utérus d’une femelle en gestation qui, de par les
modifications hormonales, voit sa taille nettement augmenter
• Augmentation pathologique :
L’augmentation des besoins peut également être pathologique. C’est
par exemple le cas lors de certaines cardiopathies. Une surcharge
hémodynamique chronique entraîne une augmentation de la pression
sanguine (hypertension) ou du volume sanguin (insuffisance valvulaire
par exemple). Pour pallier à ces modifications, les cardiomyocytes
synthétisent plus de protéines et de myofilaments, à l’origine d’une augmentation du nombre de
sarcomères, ce qui conduit à une hypertrophie de l’ensemble du muscle cardiaque.
β. Hypertrophie de compensation
γ. Excès de nutrition
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NB : à noter qu’il peut exister une hypertrophie sélective d’un organite en particulier. C’est le cas des chiens
épileptiques traités au long cours par des barbituriques. Les barbituriques sont à l’origine d’une hypertrophie
du réticulum endoplasmique lisse des hépatocytes et donc d’une augmentation de la quantité de cytochrome
p450, d’où une métabolisation accrue des barbituriques. La dose doit donc être augmentée pour maintenir
un effet (or les barbituriques peut entraîner à terme une cirrhose hépatique)
b) L’hyperplasie
L’hyperplasie est l’augmentation du nombre de cellules dans un organe ou un tissu. Elle se fait par
l’augmentation de l’activité mitotique. C’est un processus contrôlé qui cesse après arrêt de la stimulation.
• Hyperplasie physiologique :
L’hyperplasie physiologique peut être d’origine hormonale, ou compensatrice.
Un exemple d’hyperplasie hormonale est l’évolution de la glande mammaire avant la lactation, qui prend du
volume, grâce à une hyperplasie des acini mammaires notamment.
Lors de la gestation, l’utérus augmente de taille, de par une augmentation de la taille des cellules (cf. supra)
mais également de par l’augmentation de la cellularité (hyperplasie).
L’hyperplasie peut également être compensatrice, après la perte d’une portion d’organe par exemple. C’est
le cas après une hépatectomie partielle (résection d’un ou plusieurs lobes de foie) où la taille normale du
foie est restaurée par hyperplasie des hépatocytes restants.
C’est également le cas lors de la cicatrisation cutanée après abrasion où il y a régénération de la membrane
basale de l’épiderme par hyperplasie.
• Hyperplasie pathologique :
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L’hyperplasie peut également être pathologique. C’est souvent la conséquence d’une stimulation
hormonale excessive des cellules cibles.
Le goitre de la thyroïde en est un exemple. Lorsqu’il existe un déficit en iode au cours de la gestation, par
rétrocontrôle, une augmentation de la sécrétion de TSH par l’hypophyse se met en place dans la thyroïde du
fœtus. Il y a alors hyperplasie des cellules folliculaires thyroïdiennes à l’origine macroscopiquement d’une
augmentation de la taille de cet organe.
L’hyperplasie
glandulo-kystique de l’utérus chez la chienne
est un autre exemple d’hyperplasie
pathologique secondaire à une stimulation excessive par les oestrogènes.
Un dernier exemple correspond à un syndrome paranéoplasique (cf. cancérologie) dans le cas d’un certain
type de tumeur testiculaire appelée sertolinome. Cela peut s’accompagner d’un syndrome de féminisation
caractérisée notamment par une hyperplasie de la glande mammaire (chez un mâle donc).
c) Métaplasie
La métaplasie correspond à un changement (potentiellement) réversible où un type cellulaire est remplacé
par un autre type cellulaire.
La lignée germinale reste identique. Elle concerne d’avantage les épithéliums que les tissus conjonctifs. La
métaplasie fait suite à la dégradation d’un environnement tissulaire, ou à des irritations chroniques. Il y a
alors reprogrammation des cellules souches ou de réserve vers une autre voie de différenciation.
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On peut observer une métaplasie lorsqu’un oiseau est carencé en vitamine A. Il y a par exemple une
métaplasie squameuse des épithéliums transitionnels du tractus urinaire, de l’épithélium des glandes
salivaires, œsophagiennes, …
Lorsque les voies respiratoires sont irritées (fumée, particules, produits chimiques), l’épithélium cylindrique
cilié est perdu après métaplasie squameuse. Cela s’accompagne donc d’une perte de fonction de cet
épithélium.
Remarque : il existe d’autres types de métaplasies rencontrés dans diverses situations, résumées sur cette
figure : Pour
info
d) Atrophie
L’atrophie correspond à la diminution de la taille d’une cellule, d’un tissu ou d’un organe, après avoir
atteint sa taille normale. Elle concerne tous types de tissus et est la conséquence d’agressions graduelles et
continues.
Lorsque la nutrition d’une cellule devient insuffisante, des mécanismes tels l’autophagie se développent,
permettant de diminuer la quantité de protéines et d’organites dans la cellule. Un nouvel état d’équilibre est
alors atteint permettant à la cellule de survivre. En cas d’aggravation, la mort cellulaire peut se déclencher.
Un retour à la normale est également possible
La figure suivante résume les principales caractéristiques morphologiques visibles dans un tissu atrophié :
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• Atrophie physiologique : L’atrophie est un mécanisme pouvant être tout à fait physiologique. C’est le cas
par exemple de l’atrophie de certaines structures au cours du développement embryonnaire ou après la
naissance de mécanismes d’involution (atrophie de l’organe par association entre atrophie et apoptose
cellulaires) comme par exemple l’involution thymique ou l’involution de l’utérus post-partum
• Atrophie pathologique : Plusieurs circonstances pathologiques peuvent entraîner l’atrophie d’un organe :
→ Diminution en apport nutritionnels :
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→ Diminution de la charge de travail : Par exemple chez un animal sédentaire ou pour qui un
membre est immobilisé (réparation d’une fracture par exemple), la musculature squelettique s’atrophie.
3. Accumulations
Les accumulations, qu’elles soient intra- ou extracellulaires peuvent être la conséquence d’agressions cellulaires,
mais pas seulement.
Elles font donc l’objet d’une partie à part-entière.
Une substance qui s’accumule dans un tissu ou une cellule peut être le signe de plusieurs circonstances :
Signe d’une altération dans le fonctionnement d’une cellule
Signe d’une souffrance ou d’une agression cellulaire (adaptation, lésions réversible ou témoin de la mort
cellulaire par nécrose)
Présence sans lien avec une lésion cellulaire
Les accumulations peuvent être intracellulaires ou extracellulaires. Les désordres liés à la calcification et aux
pigments sont traités spécifiquement.
A. Accumulations intracellulaires
Les accumulations intracellulaires constituent l’un des marqueurs de désordres métaboliques dans les cellules.
On en distingue 3 catégories :
Accumulation en excès d’une substance normale (eau, lipides, glycogènes, carbohydrates…)
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Accumulation d’une substance anormale
Substance exogène (minéral, produit synthétisé par un agent infectieux…)
Substance endogène (synthèse anormale au cours du métabolisme)
Accumulation de pigments
1. Accumulations de lipides
L’accumulation de lipides, aussi appelée dégénérescence lipidique, est le deuxième type de lésion cellulaire
réversible (avec la dégénérescence hydropique).
Elle consiste en l’accumulation de triglycérides (et d’autres produits du métabolisme lipidique), notamment dans
les hépatocytes (on peut alors parler de stéatose hépatique). Cette préférence pour les hépatocytes s’explique
par le rôle central du foie dans le métabolisme des lipides. On en retrouve cependant dans d’autres types
cellulaires, tels que cellules musculaires et cellules des tubes rénaux.
Plusieurs situations peuvent expliquer l’accumulation de triglycérides dans les hépatocytes. Elles sont résumées
sur la figure ci-dessous.
Le diagnostic de dégénérescence lipidique peut se faire par examen histologique. Il est également aisé à l’œil nu.
• L’examen microscopique met en évidence des vacuoles optiquement vides de taille variable, dans les
hépatocytes qui ont tendance à repousser le noyau. Ces vacuoles sont bien délimitées.
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• A l’œil nu, la stéatose se caractérise par un foie de taille augmentée (hypertrophie) avec des bords des lobes
arrondis, une couleur jaune à la section et une consistance molle à friable.
2. Accumulations de glycogène
Le glycogène est normalement stocké majoritairement dans les hépatocytes et les myocytes, en quantité
variable. Dans certaines situations pathologiques, il peut se retrouver en quantité augmentée dans certains
tissus. Cette accumulation signe une altération du métabolisme du glucose ou du glycogène.
C’est le cas lors de diabète, d’hypercorticisme ou dans certaines maladies génétiques de stockage du glycogène.
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3. Accumulations de protéines
Plusieurs circonstances où certaines protéines peuvent s’accumuler dans les cellules sont rencontrées en médecine
vétérinaire et son résumées sur la figure suivante :
Dans ces circonstances, l’organe présente un aspect normal à l’œil nu.
Pour
info
D’autres types d’accumulations intracellulaires existent. Elles sont notamment importantes dans l’aide au
diagnostic de certaines affections lors d’analyses de cytoponctions ou de coupes histologiques. C’est le cas de la
présence de corps d’inclusions viraux (qui permettent parfois de diagnostique le virus incriminé) ou de corps
d’inclusion de plomb lors d’intoxications chroniques.
Pour
info
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B. Accumulations extracellulaires
Les accumulations de substances extracellulaires font partie de la catégorie des lésions de la matrice
extracellulaire.
Les altérations de la matrice extracellulaire peuvent concerner la quantité d’une substance (par
accumulation ou défaut de production) ou la qualité de la substance. Par exemple, si l’on s’intéresse aux
fibres de collagène ou à la substance fondamentale qui constituent une part importante de la matrice
extracellulaire, plusieurs lésions associées à ces altérations sont décrites, qui entraînent des troubles
cliniques chez les animaux. Certaines sont résumées dans la figure suivante :
1. Fibrose
La fibrose est une lésion élémentaire du tissu conjonctif caractérisée par l’augmentation des constituants
fibrillaires de la matrice extracellulaire
Elle résulte soit de l’augmentation de la synthèse et du dépôt des constituants, soit d’une diminution de leur
dégradation, ou d’une multiplication des fibroblastes (production accrue de collagène).
a) Circonstances de développement
La fibrose peut se développer dans plusieurs circonstances :
Réactions inflammatoires : la fibrose est un marqueur de l’inflammation chronique et de la
cicatrisation (cf. cours sur l’inflammation)
Fibrose dystrophique : on parle de fibrose dystrophique lorsqu’elle se développe dans un tissu
fonctionnel altéré. C’est le cas par exemple dans un organe souffrant d’hypoxie chronique, lorsqu’il y
a atrophie, une sénescence ou lors d’un déficit hormonal.
Fibrose du stroma des tumeurs
Idiopathique
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b) Morphologie
c) Evolution
Au cours du temps, la fibrose peut se stabiliser ou s’aggraver (notamment si l’agent agresseur n’est pas
éliminé). Quoique théoriquement possible, la régression de la fibrose n’est quasiment jamais effective.
2. Mucinose
La mucinose est un syndrome causé par l’accumulation modérée à sévère de muco-polysaccharides
(glycosaminoglycanes GAG) dans la substance fondamentale dermique. C’est donc une lésion cutanée.
Le GAG le plus fréquemment accumulé est l’acide hyaluronique, qui est produit par les fibroblastes (du
derme).
On distingue la mucinose primaire de la mucinose secondaire dont les caractéristiques sont synthétisées
dans le tableau suivant :
Mucinose primaire Mucinose secondaire
Accompagnement d’une autre maladie (inflammation
Maladie métabolique ou endocrine, acquise ou
cutanée : allergies, pyodermite, inflammations
héréditaire
éosinophiliques, lupus érythémateux)
Fréquent chez le Shar-Peï
Myxoedème : mucinose lors d’hypothyroïdie Cliniquement silencieuse
Épaississement symétrique de la face
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• Morphologiue :
On distingue une forme diffuse, qui se caractérise par un épaississement marqué et un plissage de la peau,
et une forme nodulaire ou papuleuse (plus rare). L’aspect est synthétisé dans la figure ci-dessous :
3. Amyloïdose
L’amyloïdose représente un groupe d’affections caractérisées par le dépôt dans la substance fondamentale
d’un ou de plusieurs organe(s) d’un groupe de substances protéiques appelées « substance amyloïde ».
Ce groupe de substances a des propriétés histologiques et ultrastructurales similaires. Elles sont constituées
de fibrilles non ramifiées formant des feuillets β.
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a) Nature biochimique
La substance amyloïde est majoritairement composée de protéines fibrillaires, dont la nature varie
en fonction de la circonstance du développement (cf. infra). La nature biochimique de l’amyloïde est
résumée dans la figure suivante :
b) Pathogénie
L’amyloïde peut se déposer et persister dans un tissu car une de ces principales caractéristiques est
d’être résistante à la protéolyse. En effet la substance amyloïde peut être formée de protéines normales
ayant tendance à un mauvais repliement et à s’organiser en fibrilles lorsqu’elles sont produites en excès, ou
alors formée de protéines anormales à la structure instable formant des fibrilles. Dans les deux cas, les
macrophages n’ont pas les capacités pour dégrader ces substances en quantité suffisante.
c) Classification
En fonction de sa nature biochimique et de son expression clinique, l’amyloïdose peut être classée comme
suit :
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α. Amyloïdose systémique
• Amyloïdose primaire :
L’amyloïdose primaire est composée de substance amyloïde de type AL. Elle est la
conséquence d’un dérèglement du système immunitaire (le plus souvent de type
plasmocytome et myélome multiple), qui a pour conséquence une prolifération de
plasmocytes et une production d’immunoglobulines qui vont entraîner le
développement d’amyloïde.
NB : Il ne faut pas confondre ce type d’amyloïde avec la gammapathie monoclonale et
la protéinurie de Bence-Jones (cf. cancérologie et pathologie clinique)
• Amyloïdose secondaire :
L’amyloïdose secondaire représente la forme la plus fréquente chez les
mammifères domestiques. Elle se développe en cas d’inflammation chronique le
plus souvent.
En effet lors d’inflammation chronique (processus tissulaire destructeur
(tuberculose, ostéomyélite, arthrite rhumatoïde, suppurations, …)), les
macrophages sont activés et sont à l’origine de la production d’interleukines (Il-1
et Il-6 notamment). Ces interleukines entraînent une activation des hépatocytes
qui produisent alors la protéine SAA qui est à l’origine de la substance amyloïde
qui se dépose.
• Amyloïdose familiale :
Il existe une forme d’amyloïdose familiale qui correspond à une forme systémique de dépôt d’amyloïde de
type AA. C’est une forme héréditaire, que l’on décrit notamment chez les chats Abyssins et Siamois et chez
le chien Shar-Peï.
β. Amyloïdose localisée
Il existe plusieurs formes d’amyloïdose localisée rencontrées chez les mammifères domestiques :
Tumeurs odontogènes productrices d’amyloïde
Plaques amyloïdes dans certaines formes d’encéphalopathies spongiformes
Vestibule nasal et portion rostrale du septum nasal et des turbinets chez le cheval
Amyloïdose endocrine : dépôt dans le pancréas chez les chats, primates, lors de diabète de type 2
(dérivé de l’Islet Amyloid PolyPeptide (IAPP) sécrété par les cellules β)
Résumé des différentes formes d’amyloïdose décrite en médecine vétérinaire :
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Pour
info
Pour
info
d) Morphologie
Le diagnostic d’amyloïdose est histologique et passe par l’observation de substance amyloïde. Elle se met en
évidence comme une substance extracellulaire, amorphe, éosinophile (rose) et hyaline, qui fait pression sur
les cellules et tissus adjacents.
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La coloration au Rouge Congo est une aide permettant de révéler la substance amyloïde en rouge-orangé.
Observée en lumière polarisée, elle présente une biréfringence verte.
A l’œil nu, un organe présentant un dépôt de substance amyloïde est de taille augmentée, de consistance
modérément ferme, avec une pâleur accentuée.
L’application d’une solution iodée (type Lugol) colore l’amyloïde en sombre, qui devient bleu violacé après
exposition à une solution d’acide sulfurique diluée.
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4. Goutte
La goutte correspond à un dépôt de cristaux d’urate ou de sels d’urate dans les tissus. Elle concerne les
oiseaux, les reptiles et l’homme principalement.
L’acide urique et les urates sont des produits du métabolisme des bases puriques et sont éliminés sous forme
semi- solide, du fait de l’absence d’uricase chez ces espèces (contrairement aux mammifères)
La goutte est la conséquence d’une hyperuricémie. Cette augmentation du taux d’urates peut être la
conséquence d’un défaut d’excrétion par les reins (en cas de déshydratation ou d’affection rénale) ou d’une
production excessive d’acide urique (excès de protéines dans la ration par exemple). L’hyperuricémie entraîne
alors une précipitation de ces molécules sous forme de cristaux.
On distingue deux grands types de goutte : la forme articulaire et la forme viscérale Pour
info
C. Calcification pathologique
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1. Calcification dystrophique
La calcification dystrophique se développe dans les zones de nécrose, alors que la calcémie est
normale. Il y a impossibilité pour les cellules en voie de mort de réguler l’influx de calcium, d’où son
accumulation.
La calcification dystrophique affecte principalement le myocarde, la peau (calcinose lors
d’hyperadrénocorticisme, calcinosis circumscripta chez les chiens de grande taille), les lésions de
tuberculose, et en périphérie des parasites morts.
2. Calcification métastasique
La calcification métastatique survient dans les tissus sains secondairement à une hypercalcémie.
L’augmentation de la quantité de calcium dans le sang entraîne une entrée de grandes quantités de cet ion
dans les cellules, puis une précipitation dans les organites (notamment les mitochondries).
Les causes de calcification métastatique correspondent donc aux circonstances entraînant une
hypercalcémie, résumées dans la figure ci-dessous :
1. Insuffisance rénale
• Hyperparathyroïdisme secondaire d’origine rénale
Cf Anapath Spéciale, médecine et endocrino
3. Morphologie
La calcification dans un tissu se traduit par la présence d’un matériel blanc, dur qui crisse à la
coupe. On l’observe le plus fréquemment à l’œil nu dans les poumons, la paroi de l’estomac, les reins et les
vaisseaux sanguins.
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A l’examen histologique, la calcification apparaît sous forme de dépôts basophiles (bleus) en position intra-
ou extracellulaire. On peut s’aider de colorations spéciales pour confirmer le diagnostic (von Kossa, Rouge
Alizarine S, …)
D. Pigments
Le dépôt de pigment donne la couleur d’un tissu. Les pigments forment un groupe très hétérogène, reliés ou
non à un phénomène pathologique. On distingue des pigments exogènes et des pigments endogènes.
1. Pigments exogènes
a) Anthracose
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Dans un environnement pollué, des particules de carbone sont inhalées, qui se déposent alors à la surface
des alvéoles pulmonaires. Elles sont ensuite phagocytées par des macrophages qui n’ont cependant pas les
capacités pour métaboliser ces particules inertes. Ces particules s’accumulent donc dans les macrophages
qui migrent secondairement dans les nœuds lymphatiques de drainage des poumons.
b) Tétracyclines
Les tétracyclines donnent une coloration jaune à brune dans les dents en cours de formation.
c) Pigments caroténoïdes
Ce sont des pigments dérivés des végétaux (β-carotène précurseur de la vitamine A par exemple) et solubles
dans les tissu adipeux. Ils peuvent se déposer dans de nombreux tissus autres que les cellules adipeuses
(cellules corticosurrénaliennes, corps jaunes, cellules testiculaires, cellules de Kupffer, …). Chez les chevaux,
les vaches de race Jersey et Guernesey, le sérum, le plasma et le tissu adipeux sont naturellement riches en
pigments caroténoïdes. Ces pigments donnent une coloration jaune-orangée aux tissus (à ne pas confondre
avec de l’ictère, cf. infra).
2. Pigments endogènes
a) Mélanine
La mélanine est sécrétée par les mélanocytes puis transférée notamment aux kératinocytes. Elle est
présente dans la peau, la rétine et l’iris (ainsi que dans l’arachnoïde et la pie-mère des animaux foncés
(moutons Suffolk) et les muqueuses de certaines races (Jersey, Chow-chow).
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On reconnaît la mélanine à l’histologie sous forme de pigments intracytoplasmique
granuleux, brunâtres.
Il existe 2 situations pathologiques liées à la pigmentation mélanique : une
pigmentation en excès ou en insuffisante.
• Mélanine augmentée :
La mélanine peut se trouver augmenter dans plusieurs situations, notamment :
Hyperpigmentation cutanée (en cas d’inflammation chronique ou d’endocrinopathies)
Tumeurs mélanocytaires (et autres tumeurs pigmentées)
Mélanose congénitale (aucune conséquence clinique, retrouvée dans les poumons, l’intima des gros
vaisseaux et les leptoméninges)
• Mélanine diminuée : La mélanine peut se trouver diminuée lors d’affections à médiation immune
(destruction des mélanocytes) comme par exemple le vitiligo ou en cas d’albinisme.
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b) Lipofuscine et céroïde
L’aspect de ces deux pigments est similaire. Leurs caractéristiques sont résumées dans le tableau suivant :
Lipofuscine Céroïde
(= témoin de l’oxydation de lipides endogènes) (= témoin de l’oxydation des lipides exogènes)
Physiologique Pathologique
Témoin du vieillissement cellulaire Réponse à une malnutrition cellulaire sévère
Accumulation dans les cellules ne se divisant plus (carence en vitamine E - lipofuscinose intestinale du
(neurones, cardiomyocytes, myocytes), ou chien, panniculite nutritionnelle féline -), cachexie
lentement (hépatocytes, cellules gliales) cancéreuse, rayonnements…
Le diagnostic histologique montre la présence de granules jaune-marron pâle à marron foncé, en position
périnucléaire (plus rarement en position extracellulaire). A l’œil nu, ce type de pigments est rarement visible
excepté dans quelques circonstances, comme la lipofuscinose intestinale canine (décoloration marron de la
musculaire intestinale).
c) Pigments hématogènes
α. Hémoglobine
• Oxygénation sanguine insuffisante : Lorsque l’oxygénation est insuffisante, les
tissus deviennent cyanosés et prennent une coloration bleutée.
• Intoxication toxique au cyanure : Lors d’intoxication au cyanure, le toxique se fixe à la cytochrome oxydase,
à l’origine d’une paralysie de la respiration cellulaire. L’oxygène n’est alors plus utilisable par les tissus et le
sang veineux garde un aspect rouge vif
• Hémoglobine stricto sensu : L’hémoglobine au sens strict peut pigmenter les tissus dans certaines
circonstances pathologiques. C’est le cas lors d’hémolyse intravasculaire où le plasma devient de couleur
rose et les reins de couleur rouge sombre à noire avec une urine rouge (les reins filtrant l’hémoglobine)
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β. Hémosidérine
L’hémosidérine est issue du catabolisme des hématies.
Pour rappel, ce schéma synthétise le devenir des différentes composantes des globules rouges :
Globine a.a.
Hème bilirubine
A l’œil nu, l’accumulation d’hémosidérine est rarement visible. Seulement dans les rares cas où
l’hémosidérose est sévère, on observe une décoloration jaune à marron de l’organe.
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γ. Bilirubine
Dérivée du métabolisme
de l’hème de
l’hémoglobine
Destruction dans les macrophages de la rate, du foie,
de la moelle osseuse et dans les sites hémorragiques
• Phagocytose des globules rouges sénescents
En médecine, savoir investiguer un ictère est important et passe par la recherche de l’origine de
l’accumulation de la bilirubine. Cela permet alors de distinguer l’ictère pré-hépatique, l’ictère hépatique et
l’ictère post- hépatique, dont les causes sont différentes et sont résumées dans la figure suivante :
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Le diagnostic clinique d’ictère est aisé et passe par l’observation à l’œil nu de
tissus décolorés en jaune. La distribution est systémique (muqueuses de la cavité
orale, urogénitale, sclère, omentum, mésentère, intima des gros vaisseaux, tissus
adipeux sauf chez les chevaux, les vaches Jersey et Guernesey et les primates qui
ont physiologiquement un tissu adipeux jaune).
δ. Porphyries
Les porphyries forment un groupe d’affections lié à un déséquilibre dans le métabolisme des porphyrines.
Ces affections peuvent être génétiques ou acquises. On décrit par exemple la porphyrie érythropoïétique
congénitale (chez les veaux, chatons et porcelets) issus d’une déficience génétique en uroporphyrinogène III
cosynthétase.
Les porphyries donnent une coloration rose de la dentine et des os.
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Conclusion générale
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR
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Introduction
Les vertébrés sont des organismes pluricellulaires et ont donc besoin d’un système
circulatoire contrairement aux unicellulaires. Ils sont dotés d'un système circulatoire composé
d’une pompe, le cœur, qui permet la circulation d’un liquide chargé de nutriments et de
déchets, le sang, ce qui assure l’irrigation des différents organes. Le sang artériel (système de
distribution) afflue vers les organes, la microcirculation assure les échanges puis le sang
retourne vers le cœur via les veines (système de retour).
Nous allons étudier dans ce cours les grands mécanismes qui concernent le système
circulatoire et les pathologies associées.
I - RAPPELS
• Le système circulatoire :
La circulation sanguine se compose d’un cœur et de vaisseaux sanguins. Parmi les vaisseaux sanguins
se distinguent :
les artères : élastiques (grosses artères, type artères aorte, pulmonaires, ou carotides qui se
dilatent rapidement et compensent la systole), musculaires, artérioles
les capillaires : continus (les plus nombreux), fenêtrés, discontinus
les veines et les veinules.
Parallèlement à la circulation sanguine, la circulation lymphatique démarre par des vaisseaux
borgnes et draine toute l’eau émise au pôle artériel et non réabsorbée au pôle veineux.
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Les éléments qui composent le système circulatoire possèdent une structure de base
commune : trois couches concentriques de composition variable. La dénomination change au
niveau du cœur.
Les capillaires sont, comme les autres vaisseaux, composés de cellules endothéliales reposant
sur une membrane basale mais il y a absence de couche musculaire et d’adventice. On trouve
parfois des péricytes, cellules musculaires permettant des variations de calibre afin de réguler
le débit sanguin. Le diamètre des capillaires est de l’ordre de celui des globules rouges (7µm
ou moins). Il existe 3 types de capillaires, déterminant les éléments échangés et leur
rôle :
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Les capillaires continus : ce sont les plus
nombreux (ex : poumon). Les cellules sont jointes
par des jonctions occlusives, la membrane basale
est continue et les échanges se font par diffusion
pour les gaz, et par pinocytose ou transcytose pour
les autres composés.
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La microcirculation
• La matrice extracellulaire :
On appelle interstitium (ou tissu interstitiel) l’espace compris entre les cellules et la
microcirculation. C’est le lieu d’échange des liquides, des nutriments et des déchets entre
les cellules et la microcirculation. C’est aussi là que naissent les capillaires lymphatiques. Les
pressions oncotiques et hydrostatiques y sont constantes.
• L'équilibre des pressions : les pressions hydrostatique et oncotique du sang varient suite à
ces échanges. (Il faut comprendre le principe plutôt que d'apprendre les chiffres !)
La circulation lymphatique
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II - LES OEDEMES
A - Définitions
Quatre mécanismes principaux sont à l’origine des œdèmes. Tous les quatre dépendent des
facteurs de régulation de la circulation physiologique.
(À décrire si elle demande le mécanisme pour cette première cause, texte + courbe)
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du capillaire mais la pression nette d'absorption est positive, le liquide ne peut alors pas être
réabsorbé, le drainage de l’eau interstitielle est alors insuffisant.
L’augmentation de la pression hydrostatique peut être généralisée ou localisée.
Augmentation généralisée : insuffisance cardiaque
C’est un mécanisme plus complexe. La diminution du volume d’éjection cardiaque
provoque une hypoperfusion des reins qui déclenche le système rénine-angiotensine-
aldostérone. Il y a donc rétention de Na et d’eau par les reins ce qui augmente le volume
sanguin sans restaurer le volume d’éjection. Cela augmente encore la pression hydrostatique
donc l’œdème apparait.
• Insuffisance cardiaque gauche : le volume d’éjection du cœur gauche est diminué sans que le
volume arrivant par la veine pulmonaire ne diminue. La stase sur le territoire de la petite
circulation ainsi provoquée se traduit par un œdème pulmonaire par augmentation de la
pression hydrostatique dans la circulation pulmonaire.
• Insuffisance cardiaque droite : la pression hydrostatique augmente dans les veines caves. La
stase se localise alors au niveau de la grande circulation d’où la formation d’œdèmes
cavitaires (on parle d’ascite lorsque du liquide s’accumule dans la cavité abdominale) et
d’œdèmes sous-cutanés dans les parties de l’animal les plus proches du sol.
Dans le cas d’une insuffisance cardiaque globale, les œdèmes sont généralisés.
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L'augmentation de la volémie de suffit pas à restaurer le volume d'éjection car le cœur
n'est pas capable d'éjecter le sang.
• une compression veineuse (ex : pansement trop serré, tumeur, abcès), d'autant plus que les
veines ont une paroi fine. Le sang ne peut alors plus retourner au cœur. Dans ce cas-là, la cause
est extérieure.
• une obstruction veineuse (ex : caillot, thrombus, parasites). Ici la cause est intérieure. Dans
les 2 situations, la pression hydrostatique augmente en amont à cause du ralentissement de la
circulation veineuse.
• une augmentation des pertes protéiques, soit au niveau du rein (protéinurie, lésions du
rein,...), soit au niveau du tube digestif (entéropathie avec perte de protéines dans les selles).
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3-Obstruction lymphatique
C - Aspects macroscopiques
Suivant la localisation de l’œdème, on distingue :
les épanchements, c’est-à-dire des œdèmes collectés dans une cavité préformée
(cavité thoracique, abdominale, péricardique, articulaire, …) ;
les œdèmes des tissus et organes.
1-Les épanchements
Attention le terme épanchement est un terme général qui ne précise en rien la nature du liquide.
Deux grands types à différencier selon l’origine pathogénique :
• Les transsudats correspondent à des liquides collectés à travers les vaisseaux par un mécanisme
non inflammatoire (mécanisme « passif »). Ils sont désignés par le préfixe hydro
• Les exsudats correspondent à des liquides collectés par un mécanisme inflammatoire (mécanisme
« actif »). Ils sont désignés par le suffixe -ite. En raison de son caractère actif, l’œdème est riche
en protéines.
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Les différences entre ces deux liquides sont récapitulées dans le tableau ci-dessous :
Aspect Varié : trouble, séreux, séro-fibrineux Limpide incolore ou jaune clair, fluide
Pleurésie, Hydrothorax,
Péritonite, Hydropéritoine = ascite,
Péricardite, Hydropéricarde,
Nomenclature Arthrite Hydrarthose
L’aspect d’un œdème est plus caractéristique dans les organes bien vascularisés et de texture
lâche comme le poumon. Pour les autres organes, l’augmentation du volume de l’organe
est diffuse (Ex : tissu sous-cutané, paroi intestinale, paroi stomacale).
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Cas d’un œdème pulmonaire :
Un liquide spumeux (brassé par l'air), d’aspect mousseux (à cause des mouvements
respiratoires), s’accumule au carrefour trachéo-bronchique et dans la lumière alvéolaire. Le
volume du poumon augmente avec l'accumulation de ce liquide. De plus, alors qu’un poumon
normal s’affaisse normalement lors de l’ouverture de la cavité pleurale, un poumon
œdémateux se maintient gonflé. La congestion du parenchyme pulmonaire le colore en rouge
au lieu de rose pâle.
Pour ce chiot souffrant d’un œdème généralisé, on remarque (photo de gauche) une
augmentation du volume extérieur et un aspect luisant et humide des tissus du membre. Cela
est provoqué par une anomalie congénitale des vaisseaux sanguins empêchant le bon
fonctionnement de la filtration et de la réabsorption du liquide interstitiel : le liquide d'œdème
s'est accumulé à l'extrémité de la patte (photo de droite, sans la peau).
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Chiot : œdème généralisé Œ dème en coupe
D - Aspects microscopiques
Histologiquement, l’œdème se présente comme une substance amorphe plus ou
moins éosinophile (donc plus ou moins rose en coloration Hémalun Eosine) suivant la teneur
en protéines du liquide d’œdème : sans processus inflammatoire, il y a moins de protéines d'où
un aspect plus pâle. Il dissocie les structures préexistantes des organes (ex : le foie) ou
s’accumule dans une lumière (ex : alvéole du poumon).
• Au niveau des espaces portes du foie, un œdème rend les tissus plus clairs et avec des
lumières agrandies :
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• Au niveau des poumons, les alvéoles pulmonaires ne sont pas optiquement vides mais
rouges à cause du liquide éosinophile. Les plages optiquement vides correspondent à
l'air restant. Ceci va grandement modifier la qualité des échanges gazeux entre l’air et le
sang.
E - Conséquences et évolutions
Les conséquences sont différentes si l’œdème est généralisé ou localisé.
1-Œdème généralisé
L’œdème généralisé est souvent secondaire, significatif d’un état pathologique grave,
surtout s’il est dû à une pathologie cardiaque sous-jacente. Il a de plus tendance à
s’autoentretenir et à s’aggraver. Le pronostic est généralement mauvais sauf si la cause de
l’œdème peut être traitée rapidement.
2-Œdème localisé
Les conséquences d’un œdème localisé sont plus limitées. Ces œdèmes sont même
bien tolérés en sous-cutané. Les conséquences fonctionnelles peuvent être graves à certaines
localisations (comme par exemple au niveau des endroits qui ne peuvent pas se dilater, il y a
alors une compression) ou si l’œdème se prolonge dans le temps.
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Exemples d'œdèmes localisés à conséquences graves :
• l’œdème péricardique comprime le cœur à cause de l'œdème entre les feuillets du péricarde
(phénomène de tamponnade = le cœur ne peut pas battre normalement) et les gros
vaisseaux de retour car le péricarde n’est pas élastique. La mort survient très rapidement.
• l’œdème cérébral est à l’origine de troubles nerveux (compression nerveuse car le volume de
la boite crânienne n’est pas dilatable) : perte de connaissance, convulsions…
• l’œdème pulmonaire provoque une hypoxie : du liquide est présent dans les alvéoles
pulmonaires à la place de l’air et limite les échanges gazeux.
Œdème de la cornée
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A SAVOIR :
Les quatre mécanismes (à ne pas confondre avec les causes !) conduisant à un œdème
(augmentation de pression hydrostatique, baisse de pression oncotique, baisse du drainage
lymphatique, augmentation de la perméabilité vasculaire)
2- Malnutrition
3- Hypoperfusion rénale
5- Amyloïdose glomérulaire
Réponse : 3 : L’hypoperfusion rénale entraine plutôt un œdème par augmentation de la pression hydrostatique
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HYPERHEMIE ET CONGESTION PASSIVE
L’hyperhémie : aussi appelée congestion active, est l’apport exagéré de sang artériel associé
à une vasodilatation artérielle et à une dilatation capillaire. Elle peut être physiologique ou
pathologique. Quand elle est pathologique, c’est le premier temps de l’inflammation. Cf cours
sur l’inflammation
Congestion passive : aussi appelée stase, est une accumulation de sang par insuffisance de
drainage veineux due à la présence d’un obstacle dans les veines. Elle s’accompagne d’une
dilatation veineuse et capillaire.
La congestion passive est toujours pathologique.
1- Etiologie
2- Aspect macroscopique
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La congestion cutanée, très visible, se nomme érythème :
elle se caractérise par une zone rouge et chaude.
Erythème
1-Causes et mécanismes
Tout ralentissement ou arrêt de la circulation de retour entraine une stase dans le territoire
veineux situé en amont. Selon sa localisation et sa nature, la stase peut être généralisée ou
localisée.
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2-Congestion passive généralisée
On qualifie de généralisée une stase lorsque la lésion est étendue au moins à l’un des
grands territoires vasculaires : soit la petite circulation, soit la grande circulation. Les causes
peuvent être multiples :
• hyposystolie et insuffisance de l’aspiration diastolique, par exemple lors de
myocardite (inflammation du myocarde), myopathie (dégénérescence et nécrose
du muscle cardiaque), péricardite exsudative (photo ci-dessous) ou
hydropéricarde (formation d'un épanchement dans le péricarde)…
• compression des gros vaisseaux veineux de la base du cœur (exemple : tumeur
ou abcès à la base du cœur, péricardite…), le retour sanguin est alors mal assuré
et le sang s’accumule.
• défaut d’occlusion des valvules cardiaques (ex : l'endocardiose chez le chiot : il y
a fibrose à la base des valves qui se ferment mal d'où une insuffisance cardiaque),
l’étanchéité n’est pas parfaite et du sang reflue à chaque contraction, d’où la
stase dans les territoires en amont. On distingue :
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Exemples :
Veau :
cardiomyopathie
aspect muscle cuit.
Sur animaux
jeunes, on pense
en premier à des
carences en
vitamine E.
Veau: cardiomyopathie
Figure 1 Chien:chémodectome
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3-Congestion passive localisée
A l’autopsie, il ne faut pas confondre congestion passive (qui peut être due à un
mauvais retour veineux entraînant une stase généralisée terminale) et hypostase cadavérique
qui correspond au phénomène au cours duquel le sang s’accumule dans la partie la plus basse
de l’animal mort par gravité (en particulier chez les grands animaux). L’hypostase cadavérique
sera facile à voir sur les organes pairs car l’un sera plus foncé que l’autre. Par contre, la
congestion est diffuse sur l’organe lors d’une congestion passive.
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-
Remarque : lors d’une congestion du foie, on parle de foie cardiaque, que la cause soit une
insuffisance cardiaque ou non.
Histologiquement :
une dilatation de la veine centro-lobulaire
(notée C sur la photo)
une atrophie des hépatocytes à partir de la
zone centro-lobulaire et une dilatation
des capillaires sinusoïdes beaucoup
plus marquée au centre qu’en périphérie.
Une distorsion des travées d’hépatocytes,
séparées par le sang.
Cette pathologie entraine la mort rapide de
l’animal.
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Foie cardiaque chronique :
Cette pathologie se déroule en 3 stades au niveau du lobule :
Remarque : sur cette photo, on distingue les cloisons inter-lobulaires mais c'est une
caractéristique du foie de porc.
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.
• Stade du lobule interverti : le lobule donne l’impression d’être centré sur l’espace porte au
lieu d'être centré sur la veine centro-lobulaire. On observe une nécrose centro-lobulaire
partiellement hémorragique, systématisée autour des veines dilatées (V), avec respect des
zones périportales. . (Sur la photo, V = veine dilatée, EP = espace porte)
• Stade de la fibrose : les zones nécrosées se fibrosent. Cette phase est rarement
observable car l’animal meurt souvent avant le début de la fibrose.
Macroscopiquement, on a des
zones plus claires et plus foncées.
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Remarque : on parle de «
foie muscade » car il
ressemble à l’intérieur d’une
noix de muscade (encadré en
haut à droite sur la photo).
Cet aspect est bien visible
chez les ruminants (moins
chez les carnivores).
Zone de nécrose
Enfin, il n’y a presque plus de couleur foncée (car plus de nécrose) mais une couleur claire entre les
lobules car il se forme un tissu fibreux blanc là où il y avait des hémorragies.
Congestion et
Insuffisance Stase aigüe œdème aigu du
cardiaque brutale poumon
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Le poumon se colore en rouge et augmente de taille. Il y a du liquide spumeux dans les voies
aérifères.
Attention à ne pas confondre avec un œdème agonique qui correspond à plus de 90% des cas
(cf. partie sur les œdèmes).
Insuffisance
cardiaque Stase chronique Œdème chronique
progressive
NB : Le diagnostic est beaucoup plus difficile à poser que dans le cas du foie.
L’œdème chronique se traduit histologiquement par une distension des capillaires alvéolaires
ainsi qu’un œdème dans la lumière.
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Les capillaires étant distendus, les jonctions ne sont plus assurées et les hématies passent dans
les alvéoles pulmonaires par un mécanisme passif, c’est l’érythrodiapédèse (à ne pas confondre
avec la diapédèse, qui est un phénomène actif). A la suite d’un épaississement de la paroi entre
les alvéoles, l’hémostase se fait moins bien.
Les hématies vont être dégradées par les macrophages alvéolaires, plus abondants. Ces
derniers vont renfermer de l'hémosidérine (issue de la dégradation de l'hémoglobine) et sont
appelés les "cellules cardiaques".
Sur la photo de gauche, on peut voir les capillaires dilatés (en haut à gauche), et la lumière
alvéolaire (en bas à droite) qui contient des hématies et des macrophages pigmentés
d'hémosidérine.
Poumon : congestion passive, macrophages Coloration de Pearls: L'hémosidérine prend une teinte bleue
pigmentés par de l’hémosidérine
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3-Conséquences et évolution des lésions de stase
Les conséquences et les évolutions des lésions de stases diffèrent selon la durée du processus.
Si la stase est prolongée, elle a des conséquences graves :
à l’examen
5. Epanchement péricardique
Réponse 3 : les valvules mitrales sont à gauche ce qui entraine une insuffisance cardiaque gauche et donc une
congestion pulmonaire.
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Introduction – Définition et rôle de l’hémostase
Hémostase : réponse physiologique aux lésions vasculaires qui a pour but de limiter la
perte sanguine.
I. La coagulation
La coagulation a lieu après une brèche vasculaire. Il y a alors une courte période de
vasoconstriction due à des mécanismes réflexes nerveux et à la sécrétion locale
d’endothéline très temporaire (puissant vasoconstricteur), par les cellules endothéliales.
Ce phénomène, trop court dans le temps, ne suffit pas à lui seul pour arrêter
l'hémorragie, mais diminue le diamètre du vaisseau.
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• Mécanisme :
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II. La fibrinolyse
La fibrinolyse correspond à des mécanismes régulateurs et inhibiteurs permettant de
limiter la coagulation et de libérer la fibrine quand la brèche est cicatrisée pour éliminer
le caillot.
• Mécanisme :
Les acteurs de l'hémostase sont les parois vasculaires et notamment l’endothélium, les
plaquettes et les facteurs de coagulation.
A. Endothélium
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Ces cellules ont diverses propriétés permettant l’hémostase.
→ Dans les conditions normales, l’endothélium inhibe l’adhésion, l’agrégation des
plaquettes et la coagulation. Il a donc des propriétés anti-thrombosantes.
• Effets anti-plaquettes :
→ Sécrétion de prostacycline (PGI2) et oxyde nitrique (NO) qui sont des vasodilatateurs
et des anti-agrégants plaquettaires.
• Effets anti-coagulants :
→ Molécules héparine-like sont associées à la membrane (même fonction que
l’héparine = propriétés anti-coagulantes). Elles réagissent avec l’antithrombine III pour
dégrader la thrombine, le facteur Xa, et d’autres facteurs de la coagulation. C’est une
action indirecte.
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déclenche pas de manière inopinée.Il y a synthèse d’un activateur tissulaire du
plasminogène qui va donc dissoudre
• Effets fibrinolytiques :
→ Synthèse d’un activateur tissulaire du plasminogène qui va au final dégrader
la fibrine en PDF.
Effets anti -
plaquettaires
Effets
fibrinolytiques
Effets anti -
coagulants
Les cellules épithéliales peuvent être lésées par une contrainte mécanique, un
produit chimique, ou encore par des bactéries. Elles présentent alors des propriétés pro-
thrombosantes pour favoriser la coagulation.
• Effet pro-plaquettes
→ Production du facteur de Willebrand (noté vWF), cofacteur pour la liaison des
plaquettes ou du collagène provoquant l'adhésion des plaquettes au sous-endothélium.
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• Effet pro-coagulant
→ Les cellules endothéliales activées vont synthétiser les facteurs tissulaires (la
thromboplastine ou facteur III), qui activent la voie extrinsèque de la coagulation.
• Effet anti-fibrinolytique
→ Sécrétion d’un inhibiteur de l’activateur du plasminogène
1. Formation
Les plaquettes sont des fragments anucléés de cellules, disques biconcaves ronds ou
ovales chez les mammifères, de taille variable mais plus petites que les globules rouges,
avec un aspect granuleux. Les plaquettes ont une durée de vie de 9 à 12 jours.
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Sur un frottis : Environ 2 à 4 µm de
diamètre, hétérogène, souvent en amas.
Le cytoplasme est clair et renferme des
granulations azurophiles.
2. Structure
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Des granules :
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Complément sur le schéma :
Tous les facteurs de la coagulation ont été mis en évidence grâce aux
pathologies associées (maladies peu voire pas présentes dans le domaine animal),
notamment :
la maladie de Willebrand chez le chien, une des plus fréquentes maladies
congénitales, où le facteur de Willebrand est non fonctionnel ou absent.
le syndrome de Bernard Soulier présentant un déficit en GpIb
(uniquement en médecine humaine).
la thrombasthénie de Glanzmann chez le chien, où GpIIa et IIIb sont non
fonctionnelles ou absentes.
1. Définition
Exemple :
Le facteur XIa (le produit de la réaction) = facteur XIIa (enzyme) + facteur XI (substrat)
en présence de thrombine IIa (cofacteur).
De manière simplifiée, cette cascade est divisée en voies intrinsèque et extrinsèque (très
importante et prédominante in vivo) qui aboutissent toutes les deux à la formation du facteur
qui va permettre la formation de fibrine via une voie finale commune.
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2. Les facteurs de la coagulation
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• La voie intrinsèque met en jeu des composants sanguins uniquement.
C’est une cascade séquentielle qui débute par la reconnaissance d’une molécule signal
(HMWK collagène ou molécules de haut poids moléculaire) d'une lésion (ce sera revu dans
le cours sur l'inflammation) par le facteur de Hageman (XII). Ce facteur est transporté lié.
Le complexe ainsi formé est activé au contact du collagène (présenté lors d’une brèche).
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L’activation du facteur VIII est amplifiée par la thrombine qui n’est formée qu’à la fin de
la cascade : la réaction va donc être peu importante au départ puis être de plus en plus
importante au fur et à mesure de l’activation de la thrombine. Ensuite, il y activation
successive des facteurs XIa, Xa et IXa.
• La voie extrinsèque met en jeu des facteurs sanguins et non sanguins à partir du facteur
tissulaire des cellules endothéliales.
Elle est prédominante in vivo. Le facteur tissulaire (facteur III) active VIIa puis Xa.
• La voie commune de fin débute par le complexe [facteur Xa - Ca2+ - facteur Va-
Phospholipides membranaires] activant la thrombine (IIa) qui permet ainsi la formation
de fibrine.
3. Formation de la fibrine
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Remarque : des globules rouges ou des neutrophiles peuvent être piégés dans le caillot
secondaire.
4. La fibrinolyse
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IV. La régulation de l’hémostase
A. Les inhibiteurs de la coagulation
• l'antithrombine III (AT III) une sérine protéase produite par l’endothélium et les
hépatocytes. Elle peut dégrader tous les facteurs activés sauf le VIIa.
• le système protéine C - protéine S – thrombomoduline dégrade les facteurs Va
et VIIIa.
• les molécules héparine-like dégradent les facteurs IXa et Xa.
• l'inhibiteur du facteur tissulaire inhibe la voie extrinsèque de la coagulation et
notamment le facteur VIIa.
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V. Méthodes d’exploration
Pour explorer l'hémostase, on peut analyser :
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Conclusion
Le minimum à retenir : le schéma de la coagulation, les mécanismes de l’hémostase
normale : la coagulation et la fibrinolyse, la cascade de la coagulation et les principaux
facteurs de coagulations
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Quizz :
1- NO
2- Prostacycline
3- ADP
4- Thromboxane A2
5- Thromboxane
Q3) Ces propriétés des cellules endothéliales sont anti-thrombosantes sauf une,
laquelle? :
Q4) L'adhésion des plaquettes à la MEC est médiée pendant l'hémostase primaire par:
1- La protéine GP IIb-IIIa
2- Le fibrinogène
3- L'ADP
4- Le thromboxane A2 5- Le facteur de Willebrand
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Q5) Quelle proposition concernant la cascade de coagulation est fausse ? :
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I - DEFINITION
Thrombose : formation, du vivant de l’animal, d’un caillot inapproprié de fibrine et/ou de plaquettes au
niveau de la paroi vasculaire (vaisseaux sanguins ou lymphatiques) ou de la paroi cardiaque (endocarde).
ATTENTION : il est important de bien distinguer les caillots post-mortem des thrombi. Des problèmes de
diagnostics différentiels, que nous étudierons ultérieurement, peuvent apparaitre.
• Une lésion physique de l’endothélium (surtout au niveau des artères et du cœur) ou une
altération de l’équilibre entre les activités coagulante et anticoagulante de l’endothélium
déclenche dans la majorité des cas le thrombus (ex : Strongylus Vulgaris dans l’artère
mésentérique crâniale, une IV réalisée avec un matériel non stérile…)
• Les thrombi peuvent aussi être déclenchés par un flux sanguin anormal (turbulences et/ou
stase). Le flux sanguin anormal peut lui-même être à l’origine de lésions et renforcer ainsi le
processus de thrombose.
• Une hypercoagulabilité (pas assez de fibrinolyse ou trop d’activateurs de la coagulation)
peuvent également participer au déclenchement d’une thrombose. En gros, cela correspond
à un déséquilibre entre les facteurs coagulants et les anticoagulants.
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A – Les lésions de l’endothélium
Les causes déterminantes des thrombi sont les lésions de l’endothélium vasculaire ou cardiaque.
Ce sont des lésions physiques qui enclenchent au départ un phénomène d’hémostase classique mais
l’hémostase va persister et prendre des proportions exagérées. Plusieurs agents pathogènes peuvent
être à l’origine de ces lésions ou de la persistance de l’hémostase :
Le déséquilibre entre les activités coagulantes et anticoagulantes de l’endothélium est une autre cause
de thrombi.
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La diminution des facteurs anticoagulants est quant à elle liée :
B - L’état d’hypercoagulabilité
Thrombose pulmonaire
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Remarque : le syndrome néphrotique est dû à des lésions glomérulaires (dépôt de substances
amyloïdes ou phénomène inflammatoire) avec défaut de filtration : passage de protéines dans les
urines, dont l’antithrombine III. Ceci peut provoquer des thromboses, et en cas de thrombose dans
les artères pulmonaires il peut y avoir mort de l’animal.
Filaires dans
le cœur droit
d’un chien
Ces stases peuvent être locales (anévrisme vasculaire dû à Spirocerca lupi (Chien), Strongylus vulgaris
(Cheval) ou à une compression veineuse) ou généralisées (cardiomyopathies).
Remarque : Dans les veines le flux sanguin est naturellement ralenti et favorise donc le contact des
plaquettes avec l’endothélium.
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2-Phénomènes de turbulence
Les turbulences (! attention : peuvent être physiologiques !) peuvent être causées par:
- un changement de calibre du vaisseau sanguin
- un changement de direction du vaisseau sanguin (artère aorte et artères
iliaques)
- phénomènes pathologiques : ex : anévrysme (dilatation locale d’un
vaisseau, souvent une artère) de l’aorte du cheval (cheval : souvent
phénomène cicatriciel de par une infestation par strongylus vulgaris)
• de la cause sous-jacente
• de sa localisation (artères, myocarde, veines)
• de sa composition (type de vaisseau : proportion relative de plaquettes, de
fibrine et de globules rouges).
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Thrombus artériel cardiaque Thrombus veineux
Les thrombi artériels sont initiés par une lésion endothéliale ou des
turbulences. Le thrombus est essentiellement composé de plaquettes, de
fibrine et de peu de globules rouges (=thrombus blanc). La circulation
artérielle est trop rapide pour qu’il y ait stase des hématies et cela donne une
couleur claire au caillot.
• Couleur rouge/gris/beige
• Fermement attaché au vaisseau (! très important !)
• Consistance friable (ce qui permet de le différencier d’un caillot post mortem
qui est plus élastique)
• Rarement occlusif (au moins au début) : il est mural
Remarque : les caillots post-mortem visibles en autopsie sont riches en hématies car ils correspondent
à un arrêt total de la circulation.
Thrombus mural (artère0) (mural=dans la paroi de la structure) Thrombus pulmonaire chez le chien
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Le thrombus s’allonge dans le sens du flux sanguin : une partie est plus adhérente à la paroi du
vaisseau que l’autre. La partie la moins adhérente peut parfois se détacher et passer dans la
circulation et former alors des emboles.
B - Thrombi cardiaques
Au niveau du cœur, les thrombi cardiaques ressemblent aux thrombi artériels. Ils peuvent être
localisés soit au niveau de la paroi (thrombus mural), soit au niveau des valvules (thrombus valvulaire
végétant, souvent associés à des inflammations bactériennes donnant alors des endocardites
végétantes valvulaires, forme la plus fréquente).
Les thrombi valvulaires sont très fragiles. Des fragments peuvent s’en détacher et partir dans la
circulation : ils peuvent être alors à l’origine de thrombo-embolies.
Origine infectieuse : présence de colonies bactériennes.
Thrombus valvulaire
C - Thrombus veineux
Les thrombi veineux s’observent dans les zones de stase. Du fait d’un flux sanguin ralenti et de
la diminution du taux d’élimination des facteurs activés de la coagulation, de nombreux globules
rouges s'accumulent : on parle donc de thrombus rouge hémorragique.
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Caractéristiques du thrombus rouge :
Attention surtout au niveau du cœur, un caillot post-mortem peut paraître adhérent s’il est pris dans
les cordages tendineux et peut alors être confondu avec un thrombus cardiaque. Mais une légère
pression permet de la détacher et le caillot post mortem présente une consistance flasque.
Les caillots post mortem biphasiques (différents d’un thrombus) sont très courants chez les
chevaux qui possèdent naturellement une vitesse de sédimentation très rapide ou chez les animaux
anémiés, qui possèdent moins de globules rouges, et sédimentent donc plus facilement.
- La résolution qui correspond à une fibrinolyse, le vaisseau redevient normal. C’est l’issue
principale lorsque le thrombus est rapidement diagnostiqué et traité. (agent peu pathogène
par exemple)
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- La formation d’une organisation conjonctive à partir des macrophages qui phagocytent la
fibrine et qui recrutent des fibroblastes producteurs de collagène. Il s’agit d’un phénomène
de cicatrisation.
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V - CONSEQUENCES DES THROMBI
Les conséquences sont une réduction ou une oblitération du vaisseau avec ischémie en aval dans
le cas des artères ou stase en amont dans le cas des veines. Ces phénomènes dépendent :
• de la taille du thrombus et de son caractère occlusif. Plus le vaisseau touché a un grand diamètre,
plus c’est grave. Lorsqu’un petit vaisseau est lésé, il y a mise en place de la circulation collatérale.
• de sa vitesse de formation : plus la formation du thrombus est rapide et moins l’organisme a le temps
de s’adapter. Si le thrombus est lent, un phénomène de circulation collatérale est parfois possible (ex
: poumon). Si cette circulation collatérale est efficace, le thrombus peut être sans conséquence mais
ce cas est rare.
• de sa localisation. Par exemple, les thrombi peuvent être à l’origine de petits infarctus dans le rein
qui sont peu graves mais ils peuvent être très graves même s’ils touchent de minuscules vaisseaux
comme dans le cas de l’encéphale ou d’une artère coronaire qui irrigue le tissu nodal du cœur.
• de la vascularisation collatérale : dans certains organes, des collatérales peuvent compenser les
conséquences du thrombus (poumon). Cette compensation est impossible dans le rein.
• de la capacité de résolution/cicatrisation de l’organisme.
• du type d’organe
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A - L’infarctus
Les causes de l’infarctus peuvent être une thrombose, une embolie ou une thrombo-embolie (le
thrombus se détache et s’arrête dans un vaisseau). Il est plus fréquent dans les organes à
vascularisation terminale (rein, myocarde).
Remarque : l'infarctus est d'abord rouge, puis il devient blanc s'il n'y a pas de vascularisation
collatérale.
1- Observations microscopiques
Lors de l’étude histologique, on observe une nécrose de coagulation avec une architecture
du tissu conservée mais une perte des détails cellulaires (cf. cours Les lésions cellulaires).
2-Observations macroscopiques
La lésion présente une forme pyramidale plus ou moins profonde selon le vaisseau. Dans un
premier temps, le sang afflue des vaisseaux qui se nécrosent (infarctus rouge) puis est éliminé
(résorption des hématies). La pyramide forme alors un relief, où le tissu en hypoxie se nécrose
(infarctus blanc) (blanc au centre et rouge en périphérie à cause d’une inflammation). Le tissu
devient alors fibreux, blanc, ferme, formant une dépression par rapport à la surface de l’organe.
Les conséquences des infarctus dépendent essentiellement de l’organe atteint : les ¾ des
infarctus du rein n’entraînent pas d’insuffisance rénale. Les infarctus du myocarde dépendent
de la localisation de la lésion : si elle se situe au niveau du tissu nodal, il y a un risque d’arrêt
cardiaque.
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Observations macroscopiques liées à un infarctus
B - Infarcissement
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Dilatation torsion de l’estomac surtout chez le
chien. C’est l’urgence vétérinaire par excellence
car le chien peut mourir en l’espace d’une nuit.
Cependant ce n’est pas facile à détecter pour le
propriétaire : le chien veut vomir mais n’y
parvient pas. Cela arrive souvent chez le grand
chien qui fait de l’exercice après un repas.
Photo : Stase avec infarcissement veineux au
niveau de la rate et de l’estomac.
Nécrose hémorragique de la paroi de l’estomac.
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Cette lésion est toujours grave et nécessite une intervention rapide. De plus, pour les lésions
digestives, cette lésion est souvent associée à un choc occlusif, c'est-à-dire à un arrêt du transit
intestinal, qui peut ensuite avoir des difficultés à redémarrer.
C - L’embolie
Embolie : Oblitération brusque, partielle ou totale d’un vaisseau par un corps étranger
entraîné par la circulation.
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Les conséquences de l’embolie sont variées :
A SAVOIR :
Connaître la différence entre thrombus veineux et thrombus artériel ainsi que leurs caractéristiques
morphologiques.
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III. Evolution des hémorragies ............................................................................................................. 13
A. Hémorragie interstitielle ............................................................................................................. 13
B. Hémorragie collectée................................................................................................................... 13
IV. Conséquences des hémorragies ..................................................................................................... 14
Les chocs ...................................................................................................................................... 15
I. Définition ......................................................................................................................................... 15
II. Choc hypovolémique ....................................................................................................................... 15
A. Les causes .................................................................................................................................... 15
B. Mécanismes compensateurs et leurs rôles ................................................................................. 16
III. Le choc cardiogénique .................................................................................................................... 16
A. Les causes .................................................................................................................................... 16
B. Mécanismes compensateurs ....................................................................................................... 16
IV. Le choc septique ............................................................................................................................. 17
V. Le choc neurogénique ..................................................................................................................... 18
VI. Le choc anaphylactique (rare en médecine vétérinaire) ................................................................ 18
VII. Les signes cliniques du choc .......................................................................................................... 18
VIII. Les lésions du choc...................................................................................................................... 19
IX. Les diffèrentes phases du choc....................................................................................................... 19
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La CIVD : coagulation intravasculaire disséminée
I. Circonstances d’appartiton
Les circonstances d’apparition d’une CIVD sont :
• Une destruction tissulaire massive, lors de brûlures étendues ou d’écrasement
tissulaire par traumatisme qui provoquent la libération de thromboplastine tissulaire
et active ainsi la voie extrinsèque de la coagulation
• Des tumeurs malignes qui peuvent activer la thromboplastine tissulaire
• Des lésions endothéliales diffuses (virus, bactéries, endotoxine, …)
• Une stase ou une hémoconcentration : la disponibilité en O2 diminue ce qui provoque
une activation des cellules endothéliales et la libération de thromboplastine (cf. cours
sur les thromboses)
• Des complications obstétricales (rétention in-utéro d’un fœtus mort, rétention
placentaire surtout chez la jument) à l’origine de la libération de thromboplastine
tissulaire.
• des facteurs de coagulation activés par des enzymes anormalement présentes dans la
circulation sanguine (ex : du venin de serpent, plus anecdotique).
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II. Pathogénie
La pathogénie se traduit par des hémorragies à résolution difficile.
En première phase, il y a formation d’une très grande quantité de thrombine ce qui
provoque des micro-thrombi. La fibrinolyse entraine la formation de nombreux PDF
(= produits de dégradation de la firbrine), amenant à l’épuisement des facteurs de
coagulation et des plaquettes.
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III. Les lésions
A. Macroscopie
Nombreuses hémorragies
de petite taille.
B. Histologie
Les micro-thrombi subissent une fibrinolyse au moment de la mort de l’animal. On retrouve des
lésions de nécrose ischémique disséminée et des hémorragies.
Substance éosinophile :
présence de fibrine dans les
capillaires
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IV. Diagnostic
Le diagnostic est difficile. Il faut explorer l’hémostase. D’un point de vue clinique,
on a un syndrome hémorragique. Le diagnostic biologique peut être réalisé suivant
différentes analyses :
Augmentation :
• Des PDF (le plus caractéristique)
• Du temps de saignement (causée par la diminution des plaquettes)
• De tous les temps de coagulation (fibrinogène consommé)
- Temps de Quick
- Temps de Céphaline
- Temps de thrombine
Diminution :
• Du nombre de plaquette (thrombopénie)
• De la concentration du fibrinogène
De façon anecdotique, on observe sur un frottis sanguin des globules rouges fragmentés.
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L’hémorragie
Hémorragie : Lésion caractérisée par une effusion de sang hors de l’appareil
circulatoire.
L’hémorragie peut être interstitielle (dans les tissus), cavitaire (thorax, abdomen,
cavité péricardique, cavité articulaire…) ou extériorisée (le sang coule à l’extérieur).
I. Etiologie et pathogénie
Il y a de multiples causes, une seule partie des hémorragies est due à des troubles de l’hémostase
certaines sont aussi dues à des lésions et ruptures des vaisseaux.
Une lésion peut arriver après un traumatisme, une érosion due à une inflammation ou à cause d’un
phénomène néoplasique.
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B. Troubles de la fonction hémostatique
• Les thrombopénies
C’est une diminution du nombre de plaquettes dans le sang. L’hémorragie est inévitable lorsqu’on
descend en dessous de 50 000 plaquettes/μL.
Différentes causes peuvent en être à l’origine :
→ Thrombopénie centrale : une diminution de la production donc une atteinte de la lignée
mégacaryocytaire (dans la moelle osseuse) avec différentes causes possibles : radiation,
œstrogènes, virus, prolifération cellulaire anormale type leucémie. Cette insuffisance médullaire
peut également toucher toutes les autres lignées des éléments figurés du sang. Dans ce cas le
pronostic est très négatif.
→ Thrombopénie périphérique :
- Par augmentation de leur destruction, le plus souvent à médiation immune avec production
d’anticorps anti-plaquettes (Maladie Auto Immune : production d’Ac anti- Gp IIb- IIIa). Dans ce
cas, si on réalise une ponction de moelle, elle sera riche en mégacaryocytes destinés à rétablir un
« nombre normal » de plaquettes. On a un meilleur pronostic.
- Par augmentation de leur consommation (lors de CIVD, thrombi). Par exemple, lors de tumeurs
de la rate (hémangiosarcomes) qui sont des grosses tumeurs qui saignent, il y a une
consommation excessive de plaquettes.
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• Les thrombopathies
Dans ce cas-là, la numération plaquettaire est normale, mais le fonctionnement de ces plaquettes est
anormal. Elles peuvent avoir 2 origines :
• Troubles congénitaux
Ils sont en général mono-factoriels. Ces troubles provoquent des hémorragies subcliniques à
sévères et ne sont pas très fréquents. On dispose à l’heure actuelle de nombreux exemples en
pathologie animale de carence en facteur (pour info) :
- Facteur I : rare : CN (bouvier bernois, colley..), chèvre
- Facteur II : rare : CN (boxer)
- Facteur VII : rare CN (beagle boxer, bulldog.)
- Facteur X : rare CN (cocker, Jack Russel)
- Facteur XII : Ct, rarement CN → pas d’hémorragie
- Facteur XI : BV et CN → hémorragie après chirurgie
- Facteur IX : hémophilie B CN et CT. + sévère grands CN
- Facteur VIII : hémophilie A CN, CV, BV, Mt, CT
- Facteurs vitamine K dépendants : rare Chat Devon Rex
A retenir :
- Les troubles concernant les facteurs IX et VIII sont les plus fréquents.
- Le facteur XII déclenche la voie intrinsèque. Or il n’est pas à l’origine
d’hémorragies, ce qui prouve qu’in vivo, c’est la voie extrinsèque qui
domine.
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• Troubles acquis
Une intoxication, par exemple par des raticides qui sont des anti vitamines K souvent
appétants (c’est donc une intoxication fréquente chez les chiens…). Cette intoxication va
diminuer la quantité de tous les facteurs dépendant de la vitamine K et va donc affecter
toutes les voies de la coagulation.
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II. Les différents types d’hémorragies
Tout le vocabulaire défini dans cette partie est à connaître.
Les pétéchies : lésions punctiformes (en forme de point car elles sont toutes petites, quelques
mm). Souvent rencontrées lors de septicémies.
Les suffusions / ecchymoses : lésions plus grandes sans tuméfaction de l’organe.
Les hématomes : lésions avec tuméfaction de l’organe (rate surtout)
Le purpura : pétéchies et/ou suffusions et/ou hématomes dans plusieurs organes.
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B. Dans les cavités (hémorragies internes ou cavitaires)
Leurs noms désignent la cavité dans laquelle est retrouvé le sang. On distingue :
Hémothorax
Hémopéritoine
Hémopéricarde
Hémarthose (dans les articulations, surtout lors d’hémophilies)
Sang coagulé
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III. Evolution des hémorragies
A. Hémorragie interstitielle
• Si l’hémorragie est de petite taille, on observe une résorption in situ et un retour à la normale.
• Si l’hémorragie est très importante, le tissu infiltré sera en hypoxie et en acidose, d’où le développement
d’une nécrose.
B. Hémorragie collectée
Les petits hématomes seront résorbés. Pour les hématomes de plus grande taille, on aura un
enkystement par une coque conjonctive (qui renferme du sang modifié) ou une évolution vers une
organisation conjonctive (l'hématome entier évolue vers du tissu fibreux).
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IV. Conséquences des hémorragies
Les conséquences dépendent :
• de la localisation de l’hémorragie (si l’encéphale ou le cœur est touché, c’est beaucoup plus
grave qu’ailleurs et même une petite hémorragie peut être mortelle)
• de sa vitesse (si elle est rapide cela va provoquer un choc hypovolémique ou hémorragique. Si
elle est lente, on peut la compenser avec une augmentation de l’érythropoïèse) de la quantité
de sang perdue
• mécaniques : si elle intervient dans le crâne, on aura une hausse de la pression intracrânienne ;
tamponnade lors d’un hémopéricarde (le sang empêche le cœur de battre normalement et la
perte de sang n’explique pas la mort).
• hématologiques :
- anémie aiguë régénérative, il s’agit d’une hémorragie marquée mais qui reste raisonnable.
- anémie chronique hypo-régénérative (entraîne un manque de fer). Les pertes de sang sont
discrètes mais répétées.
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Les chocs
I. Définition
Choc : Trouble circulatoire aigu et sévère caractérisé par une hypoperfusion systémique
résultant :
- d’une insuffisance cardiaque ou
- d’une disproportion entre le volume sanguin et le volume du système circulatoire qui
doit être rempli (on a alors un collapsus cardiovasculaire).
Insuffisance cardiaque
Ou
Disproportion entre V Hypoperfusion Hypoxie Disfonctionnement
sanguin et V du système Hypotension tissulaire des organes vitaux
cellulaire
circulatoire
Ils ne sont efficaces que s’il y a une perte de moins de 10% du volume sanguin. Leur rôle est le maintien
de la perfusion des organes nobles en favorisant la rétention hydrosaline.
système rénine angiotensine aldostérone : rétention hydrosaline (Na et eau) par les reins et
augmentation de la pression artérielle
→ Pour favoriser la rétention hydrosaline.
A. Les causes
Les causes sont tous les phénomènes qui empêchent le cœur de battre normalement :
Infarctus du myocarde, même s'il est de petite taille, lorsqu’il se situe sur une zone de
conduction
B. Mécanismes compensateurs
Les mécanismes compensateurs sont en général non efficaces (augmentation du volume sanguin
sans augmenter le volume d'éjection). On va donc avoir une stase, d’où une hypoperfusion, une
hypoxie et le choc.
Dans ce cas, la rétention hydrosaline ne va rien arranger et va même augmenter la stase puisqu’il
y aura plus de liquide pour un même volume qui ne circule plus.
Le pronostic est donc mauvais sauf exceptions (exemple de la tamponnade : si l'on arrête
l'hémorragie et qu'on enlève le liquide de la cavité péricardique, le cœur peut recommencer à battre
normalement).
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IV. Le choc septique
On aura dans ce cas une mauvaise distribution sanguine avec diminution de la résistance
vasculaire périphérique et accumulation de sang dans les tissus périphériques, donc une
vasodilatation systémique, puis la cascade suivante :
Vasodilatation Diminution du
Hypoperfusion Hypoxie Choc
systémique volume sanguin
efficace
Dans le choc septique, la vasodilatation est due à des toxines des bactéries (LPS) ou des champignons
avec libération de médiateurs vaso-actifs et de médiateurs inflammatoires.
• Causes :
- Endotoxines des bactéries Gram (+), LPS (lipopolysaccharide)
- Molécules analogues dans la paroi de certaines bactéries Gram + et certains champignons
• Pathogénie :
Le LPS circulant se lie à des protéines (LPS binding protein) puis à des récepteurs cellulaires sur les cellules
endothéliales ou sur les leucocytes, il agit à 3 niveaux :
- Lorsqu’il se fixe sur les cellules endothéliales, il inhibe des mécanismes anticoagulants
notamment de l’inhibiteur du facteur tissulaire de la voie extrinsèque de la coagulation,
- LPS active le Facteur XII (voie intrinsèque de la coagulation),
- Lorsqu’il se fixe sur les leucocytes, il les active, ce qui induit la production de cytokines
(notamment IL1 et TNF).
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V. Le choc neurogénique
Il est dû à des traumatismes, notamment au niveau du système nerveux (électrocution, stress…).
On aura donc activation du système nerveux autonome, ce qui entraîne une vasodilatation périphérique,
donc une hypotension, une hypoperfusion tissulaire et le choc.
C’est ce qui peut se produire par exemple dans les élevages d’oiseaux quand on ouvre la porte
brusquement et que certains oiseaux meurent subitement.
La fixation ultérieure de l’Ag sur l’IgE entraîne une dégranulation des mastocytes, donc une libération
d’histamine, de sérotonine et de PAF (plaquette active factor). Il en résulte une vasodilatation systémique,
donc une hypotension et une hypoperfusion tissulaire.
Les lésions observées sont : un érythème cutané généralisé, un œdème généralisé dont un œdème laryngé
et un œdème pulmonaire aigu qui vont entraîner une détresse respiratoire aiguë.
C’est ce qui se passe lors de piqûre d’abeille sur un individu allergique par exemple (qui sera traité en IV
par corticostéroïdes).
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VIII. Les lésions du choc
Les lésions dépendent de la vitesse à laquelle l'animal va mourir. En effet, plus la
mort est rapide et moins les lésions dues au choc seront visibles. Il s'agit
principalement de nécroses. Elles sont surtout dues à l’hypoxie :
• sur le myocarde : nécrose de coagulation focale ou étendue, nécrose hémorragique
• sur le rein : nécrose ischémique des tubes
• sur le poumon : lésions alvéolaires diffuses
• au niveau des surrénales : nécrose hémorragique
• au niveau de l’encéphale : nécrose → foyer de ramollissement (car nécrose de
liquéfaction)
• sur le foie : stase, nécrose surtout centrolobulaire
• sur le tractus gastro-intestinal : entéropathie hémorragique
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR
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F. Les cytokines et les chémokines ............................................................................................................42
G. Les neuropeptides .................................................................................................................................43
II. Les médiateurs d’origine plasmatique ..................................................................................................44
A. Le complément.......................................................................................................................................44
B. La coagulation ........................................................................................................................................45
C. Le système des kinines ...........................................................................................................................46
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Objectifs
1. Connaître la définition de :
Inflammation aigue
Inflammation chronique
Diapédèse leucocytaire
Chimiotaxie
Régénération et réparation tissulaire
Angiogenèse
Tissu de granulation
5. Savoir lister les différences entre une inflammation aigue et une inflammation chronique en rapport à
l’installation, à la durée et aux caractéristiques morphologiques
6. Savoir dire quelles sont les évolutions possibles des inflammations aigues et chroniques
- Savoir décrire le mécanisme, les cytokines principales qui interviennent les aspects macroscopiques
et histologiques de l’angiogenèse, de la fibrogenèse, du tissu de granulation et de sa maturation.
8. A propos de médiateurs :
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Introduction
Inflammation = réponse de l’organisme permettant d’éliminer les causes d’une agression ainsi que ses
conséquences. Elle est essentielle à la survie. L’intérêt en pathologie vient du fait que parfois la réponse
inflammatoire est excessive ou peu contrôlée, ou bien elle est insuffisante ou mal dirigée : elle devient donc
la cause des lésions tissulaires.
Déroulement : Lors d’une agression (microbes, nécrose, etc…), les agents responsables stimulent la sécrétion
ou produisent des médiateurs chimiques, responsables du début de l’inflammation, de son amplitude, du
type, de la sévérité et des manifestations cliniques et pathologiques. Sous le stimulus des médiateurs, les
cellules inflammatoires et les protéines plasmatiques présentes dans les vaisseaux sanguins sortent du
réseau circulatoire et migrent dans le site d’agression pour exercer leurs fonctions.
L’inflammation se termine quand les agents responsables sont éliminés. Les médiateurs et les leucocytes se
dissipent, parce qu’ils ont une vie courte et ils ne sont pas remplacés, et des mécanismes anti-inflammatoires
se mettent en place. Pendant l’inflammation on observe souvent une destruction tissulaire, due aux agents
pathogènes mais aussi à l’inflammation même. Donc, pendant l’inflammation, mais surtout quand elle se
termine, on assiste à des phénomènes importants de réparation tissulaire.
- Inflammation aiguë : elle est rapide à s’installer et dure peu de temps (heures ou jours) ; elle est
dominée par la phase vasculaire, qui se traduit en œdème, et par les neutrophiles comme éléments
cellulaires. Si l’agent étiologique n’est pas éliminé rapidement, elle évolue en inflammation chronique.
- Inflammation chronique : elle est la séquelle d’une inflammation aiguë dans laquelle les agents
responsables n’ont pas été éliminés, ou bien elle peut naître de façon insidieuse. Elle est de longue
durée et caractérisée par la présence de lymphocytes, de macrophages de fibrose, de prolifération
vasculaire et de destruction tissulaire.
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Etiologies
Les causes capables d’entraîner une inflammation sont :
Attention !
4. Un même agent pathogène peut entraîner des réactions inflammatoires différentes selon l’hôte, en
particulier selon l’état des défenses immunitaires ;
5. Plusieurs causes peuvent être associées dans le déclenchement d’une réaction inflammatoire.
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L’inflammation aiguë
L’inflammation aiguë est une réponse très rapide à une agression tissulaire et sert à amener les leucocytes et
les protéines plasmatiques dans le site d’agression.
I. Déroulement de l’inflammation
Indépendamment des causes et de la localisation de l’agression, le schéma général de l’inflammation est le
même, avec des variations sur l’intensité des réactions sur la durée et sur l’aspect lésionnel.
- La phase cellulaire : il s’agit de l’intervention leucocytaire, qui se fait par extravasation des leucocytes
et leur migration et action dans le site d’agression.
Les sites d’action sont les parties terminales du réseau vasculaires, appelés micro-vaisseaux : artérioles,
capillaires, veinules.
Les modifications vasculaires ont pour but de maximiser la sortie des protéines plasmatiques et des leucocytes
du réseau circulatoire au niveau du site de l’agression tissulaire.
On observe d’abord une vasodilatation qui est suivie par une augmentation de la perméabilité vasculaire
responsable de l’accumulation de liquide dans le tissu interstitiel (œdème).
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1. Vasodilatation
Vasodilatation : augmentation du calibre des artérioles et des veinules, qui a pour but d’augmenter l’afflux de
sang.
Mécanisme : Les cellules inflammatoires dans le site d’agression secrètent de l’histamine (Hys) et de l’oxyde
nitrique (NO), qui agissent sur la musculature lisse vasculaire artériolaire et causent son relâchement. Le
relâchement de la musculature lisse artériolaire détermine une augmentation du diamètre des artérioles, avec
comme conséquence une augmentation de l’afflux de sang qui ouvre aussi d’autres réseaux micro-vasculaires.
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2. Augmentation de la perméabilité vasculaire
Mécanisme : Quatre mécanismes différents sont responsables de l’augmentation de la perméabilité
vasculaire :
• Lésions endothéliales : Il y a des facteurs étiologiques, comme les brûlures, les agents chimiques,
des agents infectieux, les enzymes des neutrophiles, qui causent une lésion directe sur les cellules
endothéliales qu’ils rencontrent. Ils sont donc responsables d’une nécrose des cellules endothéliales
des veinules, artérioles et capillaires qui rentrent en contact avec eux. La mort cellulaire est
responsable d’une perte de l’étanchéité des vaisseaux, ainsi que des phénomènes de thrombose
vasculaire. C’est un phénomène rapide à s’installer et qui peut durer des heures. Les leucocytes
peuvent attaquer directement les vaisseaux, ou par un mécanisme de défense, par exemple lors que
les cellules endothéliales sont infectées par des agents pathogènes, ou par un mécanisme de
protection biaisé (réaction d’hypersensibilité). Leur action sur la paroi capillaire en détermine son
altération, voir destruction, avec une perte de l’étanchéité du vaisseau. Le type de vaisseau le plus
concerné surtout par les réactions d’hypersensibilité, sont les veinules pulmonaires et glomérulaires.
C’est une réaction lente à s’installer mais qui dure dans le temps.
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• Diffusion liquidienne des vaisseaux néoformés : Les vaisseaux néoformés ne sont pas matures et
les jonctions intercellulaires endothéliales ne sont pas étanches. Autour des vaisseaux néoformés, on
observe un phénomène de diffusion liquidienne, qui est augmenté par les médiateurs de la
néoangiogenèse (VEGF, Histamine, substance P).
Mécanisme : Le passage de liquide des vaisseaux au tissu interstitiel est causé par l’augmentation du flux
sanguin, responsable d’une augmentation de la pression hydrostatique intravasculaire, ainsi que par les
mécanismes d’augmentation de la perméabilité vasculaire, qui font passer la partie liquidienne accompagnée
par les protéines. Le liquide interstitiel riche en protéine s’appelle œdème (inflammatoire).
Aspect clinique/pathologique : L’aspect histologique de l’œdème est celui d’une substance homogène,
parfois fibrillaire, faiblement éosinophile. Cliniquement il est responsable d’un gonflement des tissus, causant
parfois de la douleur par compression des terminaisons nerveuses.
4. Stase
Mécanisme : La perte de liquide au niveau intracellulaire, qui détermine une augmentation de la viscosité du
sang, ainsi que l’augmentation du calibre vasculaire, sont responsables d’une diminution de la vitesse du flux
sanguin. Cela est important pour permettre aux leucocytes d’interagir avec les parois vasculaires et pouvoir
sortir des vaisseaux.
B. La phase cellulaire
La phase cellulaire correspond à l’intervention des leucocytes au niveau du site inflammatoire. Elle est
constituée d’abord par une migration leucocytaire des vaisseaux au site inflammatoire et successivement par
l’activation des leucocytes pour qu’ils puissent exercer leur activité de destruction et élimination de l’agent
pathogène.
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1. La migration leucocytaire (diapédèse)
Margination
La stase sanguine permet aux leucocytes de passer du centre du flux à la périphérie (margination), proche de
la paroi vasculaire, où la vitesse du flux se réduit ultérieurement. Les leucocytes ralentissent et commencent
à rouler sur eux même contre la paroi vasculaire (rolling), exposant tous leurs récepteurs et ligands aux cellules
endothéliales.
Passage trans-endothélial
Les leucocytes émettent des pseudopodes qui s’insinuent dans les espaces intercellulaires endothéliaux, aidés
par la liaison entre les molécules de CD31 exprimées par les leucocytes et celles exprimées par les cellules
endothéliales. Ils secrètent des collagénases, pour détruire la membrane basale endothéliale, et migrent dans
le tissu interstitiel, en s’aidant par la liaison entre CD44, présent sur la surface leucocytaire, et la fibrine et la
fibronectine, présentes dans la matrice extracellulaire.
Chimiotaxie
Par chimiotaxie, on entend la migration des leucocytes vers un gradient chimique : les leucocytes se dirigent
vers la concentration maximale de la substance chimique capable de les appeler. Ces substances, qui sont
représentées par des produits bactériens, par des médiateurs de l’inflammation, par les chémokines,
médiateurs de l’inflammation spécifiques pour rappeler des leucocytes, se lient à des récepteurs
membranaires leucocytaires. La liaison cause un réarrangement du cytosquelette et la motilité cellulaire.
Chimiokines
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Aspect clinique/pathologique : Histologiquement on peut observer
nombreux leucocytes qui adhèrent à la paroi endothéliale, mais
étant donné que ce phénomène est transitoire, il est rare de
l’observer. Le plus souvent on observe les leucocytes quand ils ont
déjà migré dans le tissu interstitiel. On observe alors une
accumulation de neutrophiles, si la lésion est aiguë, et de
macrophages et leucocytes, si la lésion est un peu plus ancienne.
2. L’activation leucocytaire
Une des fonctions principales de l’inflammation est celle de délivrer les leucocytes sur le site de l’inflammation
et de les activer pour qu’ils puissent détruire les agents pathogènes.
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L’activation passe par deux étapes :
La reconnaissance des agents pathogènes se fait par une liaison entre les produits des agents pathogènes et
des récepteurs spécifiques présents sur la membrane leucocytaire. Il y a 4 classes de récepteurs :
- Toll-like receptors (TLR) : Il s’agit de récepteurs pour les produits microbiens. Ce type de récepteurs
reconnait des classes de produits, comme par exemple l’ADN bactérien ou l’ARN viral; ils ne sont donc
pas spécifiques d’un agent infectieux mais ils reconnaissent plusieurs agents qui partagent le même
type de produit. Un TLR fondamental est le TLR-4, parce qu’il est capable de se lier aux
lipopolysaccharides de la paroi des bactéries Gram (-). Ce lien active les leucocytes mais il peut aussi
déterminer la production de TNF-α et IL-1 en excès, responsables de la fièvre mais aussi d’un choc
septique.
- Récepteurs couplés à la protéine G : ils sont capables de reconnaître des peptides courts d’origine
bactérienne et des médiateurs de l’inflammation.
- Récepteurs pour les opsonines : Les opsonines sont des substances qui recouvrent la surface d’une
particule, comme un microbe, pour qu’elle soit reconnue par les leucocytes et phagocytée. Les
opsonines sont les anticorps, les protéines du complément et les lectines. Les leucocytes possèdent
des récepteurs pour les opsonines et la liaison cause l’activation leucocytaire et la phagocytose.
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- Récepteurs pour les cytokines : Les cytokines sont des substances chimiques protéiques qui servent à
la communication intercellulaire. Elles sont secrétées par des cellules et influencent le comportement
d’autres cellules. Par exemple les chémokines, secrétées par des cellules inflammatoires sur le site de
l’agression, son capable de recruter des nouveaux leucocytes ; le TNF-α, l’INF-γ et les interleukines
sont capables d’activer d’autres cellules inflammatoires. Les leucocytes ont des récepteurs spécifiques
pour les cytokines et sont activés après liaison.
La réponse leucocytaire
La liaison entre les récepteurs et les agents pathogènes cause une activation des voies de signalisation
intracellulaires, qui permet aux leucocytes, neutrophiles et macrophages, d’être capable de phagocyter et
détruire les agents responsables.
Phagocytose :
Une fois que les agents pathogènes sont liés aux leucocytes, ces derniers émettent des pseudopodes qui
entourent les particules, fusionnent entre eux, délimitant donc les particules dans une vésicule intracellulaire,
appelée phagosome. Le phagosome fusionne avec un lysosome en formant un phagolysosome : les enzymes
et les produits contenus détruisent les particules phagocytées.
Destruction microbienne :
Le système le plus efficace se base sur les dérivés actifs de l’oxygène (ROS) et du nitrogène. Au niveau du
phagolysosome la NADPH oxydase est reconstituée et activée ; elle oxyde le NADPH et dans le processus une
molécule d’oxygène (O2) est transformée en anion superoxyde (O2-°). L’anion peut se combiner à l’oxyde
nitrique (NO) pour former le peroxy-nitrite radical (OONO°) ou se transformer en eau oxygénée (H2O2). Dans
les granules des neutrophiles il y a la myélo-peroxydase, une enzyme capable de convertir l’H2O2 + l’ion chlore
(Cl-) en hypochlorite (OCl°) un puissant microbicide. H2O2 peut aussi générer le OH°, un radical puissant. On
obtient donc différents types de ROS, tous très puissants pour détruire les lipides, les protéines et les acides
nucléiques. D’autres enzymes microbicides sont présents dans les granules des leucocytes, comme le
lysozyme, qui hydrolyse les liens dans la paroi bactérienne, ou la lactoferrine, qui masque le fer, ou la major
basic protein, présente dans les éosinophiles et toxiques pour les parasites.
Autres rôles :
Les leucocytes activés jouent aussi d’autres rôles très importants, comme la production de facteurs de
croissance, importants pour la prolifération vasculaire et la réparation tissulaire, la sécrétion de facteurs pro
et anti-inflammatoires, de façon à réguler l’intensité de la réponse.
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Les effets collatéraux
Les leucocytes activés sont responsables aussi d’une destruction tissulaire, parce qu’ils larguent les ROS et les
enzymes lysosomiaux dans l’espace extracellulaire. Cela arrive dans quatre circonstances :
- « Frustrated phagocytosis » : la particule à phagocyter est trop grande, comme dans le cas des gros
complexes antigène-anticorps, et donc le phagosome n’arrive pas à se refermer et les enzymes
s’échappent.
- « Cytotoxique release » : les leucocytes sont eux même dépassés par l’agent pathogènes ou la
réaction inflammatoire et ils meurent en larguant les enzymes intracellulaires, comme dans le cas
des lésions suppuratives.
- « Exocytose » : des granules sont intentionnellement secrétés dans l’espace extracellulaire, parce
que leur action se déroule à l’extérieur de la cellule, comme c’est le cas pour les collagénases.
Il ne faut pas donc oublier que dans une lésion inflammatoire, une partie des lésions observées est un effet
collatéral de l’action des leucocytes. Au niveau histologique on observera fréquemment une nécrose
tissulaire associée à une importante réaction leucocytaire, de type neutrophile (dans les lésions suppurées),
macrophagique (dans les lésions granulomateuses) ou éosinophile (dans les lésions d’origine parasitaire).
3. Le système lymphatique
Il ne faut pas oublier d’autres acteurs de l’inflammation comme le système lymphatique. Les vaisseaux
lymphatiques ont comme rôle de drainer les tissus. Lors de l’inflammation, le liquide interstitiel accumulé,
riche en protéines, mais aussi en leucocytes, en débris cellulaires et, si c’est le cas, en agents microbiens, est
drainé par les capillaires lymphatiques. Le liquide, dans son parcours dans le système lymphatique, entre dans
les nœuds lymphatiques, où les différentes substances et cellules activent le système immunitaire spécifique.
Histologiquement, on observera dans les tissus enflammés une augmentation du nombre et une dilatation
des vaisseaux lymphatiques. Dans les nœuds lymphatiques on verra les signes d’une réaction de l’organe :
dilatation des sinus qui contiennent le liquide d’œdème et son contenu, une réaction des follicules lymphoïdes
et/ou du paracortex, une prolifération histiocytaire et plasmocytaire. Cliniquement un nœud lymphatique
réactionnel se traduit par une augmentation de sa taille et de sa consistance et parfois il peut être douloureux
à la palpation.
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II. La fin de la réponse l’inflammation
La réponse inflammatoire aiguë se termine si, dans un court délai de temps (<5jours), les agents d’agression
tissulaire d’origine et générés pendant l’inflammation sont éliminés. Dans ce cas :
1. Résolution complète : Il s’agit d’une « restitutio ad integrum » du tissu. Cela est possible si les agents
d’agression tissulaire ont été éliminés, si les débris ont été phagocytés, si le processus a été de courte
durée, s’il n’y a pas eu de destruction tissulaire importante et si les cellules détruites peuvent être
remplacés par d’autres cellules du même type.
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2. Résolution par cicatrisation : le tissu est réparé par production de tissu fibreux (cicatrice). Cela arrive
quand il y a eu une destruction tissulaire importante, si les cellules détruites ne peuvent pas être
remplacées par des cellules du même type, ou s’il y a eu exsudation abondante de fibrine qui est
restée longtemps dans le site de l’inflammation.
Les mécanismes d’angiogenèse, de fibrogenèse et de maturation seront vus dans une seconde partie.
3. Evolution en inflammation chronique : si les agents pathogènes persistent et ne peuvent pas être
éliminés, ou si il y a eu un problème dans la phase de résolution, l’inflammation persiste mais change
des caractéristiques : elle devient une inflammation chronique.
Un exsudat est donc un liquide extravasculaire, riche en protéines (>3g/dl), avec un poids spécifique élevé
(>1020) et contenant des leucocytes (>1500/µl). L’exsudat est synonyme d’inflammation.
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Un transsudat est un liquide avec une plus faible concentration de protéines, (<2.5g/dl), dont la majorité
est souvent de l’albumine, et de leucocytes (<1500 cellules/µl) et avec un poids spécifique faible (<1012).
Le transsudat n’est pas un liquide inflammatoire ; il s’accumule par augmentation de la pression hydrostatique
ou par diminution de la pression oncotique.
Exsudat Transsudat
Protéines > 3g/dL < 2g/dL
Poids spécifique > 1020 < 1012
Leucocytes > 1500/µL < 1500µL
Un œdème est un fluide, présent dans le tissu interstitiel, et il peut être d’origine inflammatoire ou non. Dans
le cas d’une inflammation, il est composé de liquide et de protéines plasmatiques. Son aspect histologique est
celui d’une substance homogène, parfois fibrillaire, faiblement éosinophile.
Selon la prédominance d’un type cellulaire et/ou de protéines plasmatiques, et/ou de phénomènes associées,
on distingue cinq types d’exsudat :
• Séreux
Dans lequel prédomine un fluide pauvre en fibrine. Il s’agit d’une inflammation très aiguë.
Macroscopiquement on observe un contenu très clair et liquidien, comme dans le cas des vésicules virales
épidermiques.
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• Fibrineux
La fibrine est l’élément qui domine. L’augmentation de la perméabilité vasculaire est telle que des grosses
molécules comme le fibrinogène peuvent passer. Le fibrinogène dans le tissu interstitiel coagule en fibrine,
qui, après 3-5 jours, commence à s’organiser en tissu conjonctif. La fibrine non organisée est éliminée par
fibrinolyse. Un exsudat riche en fibrine mais sans aucun signe de réorganisation conjonctive date donc de
moins de 3 jours.
Histologiquement on observe un matériel fibrillaire éosinophile amorphe, dans lequel on retrouve les autres
éléments cellulaires de l’inflammation.
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• Suppuré
Les neutrophiles sont l’élément caractéristique. Ils arrivent dans le tissu dans les heures qui suivent l’agression
tissulaire et leur prédominance est indice :
Macroscopiquement, le pus est un liquide dense, jaune ou vert, selon l’espèce et les bactéries concernées,
sans odeur ou avec une mauvaise odeur. Les tissus limitrophes sont très rouges, avec une vascularisation
évidente et une exsudation plasmatique, du fait de l’inflammation primaire en elle-même et du fait que les
neutrophiles dégénérés sont phlogogènes.
Histologiquement, on observera un amas de matériel amorphe bleuté accompagné par des noyaux
caryorrhectiques (signe des neutrophiles dégénérés), entouré par des neutrophiles encore reconnaissables
(parce que viables ou en pycnose). Parfois, on peut observer des colonies bactériennes dans l’exsudat
suppuré. Le tissu autour présente une phase vasculaire évidente (hyperémie, stase, exsudation plasmatique).
- Un abcès est une inflammation suppurée délimitée avec des lésions nodulaires. Il a une architecture
concentrique avec au concentrique avec au centre la nécrose et la suppuration, qui sont entourés par
des neutrophiles viables. Dans le cas d’abcès chronique, on observe une capsule.
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- Un empyème est une inflammation suppurée dans une cavité préformée (ex. poches gutturales)
- Un phlegmon est une inflammation suppurative non circonscrite qui tend à s’infiltrer entre les fascias
musculaires, le long des gaines tendineuses et à se propager.
• Nécrotique
Parfois l’élément dominant est la nécrose tissulaire, comme dans le cas d’infections virales ou bactériennes
très pathogènes qui dépassent les capacités de réaction de l’hôte, ou dans les cas d’ischémie ou d’agents
physiques ou chimiques.
Macroscopiquement, dans les cas de nécrose hyper aiguë ou si il n’y a pas eu de contamination bactérienne,
la nécrose se présente comme du tissu préexistant mais blanc et friable.
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Histologiquement on observera une nécrose de coagulation. La nécrose est très mal tolérée par l’organisme
étant elle-même phlogogène, donc très rapidement on observera une réaction inflammatoire associée,
destinée à éliminer le tissu nécrotique.
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- Une inflammation necrotico-fibrineux, lorsque les micro-organismes ciblent les cellules, en
déterminant leur mort, et en même temps stimulent le relâchement de médiateurs responsables
d’une exsudation fibrineuse.
- Une inflammation necrotico-suppurée : le contenu des cellules nécrotiques est lui-même phlogogène
et chimiotactique pour les neutrophiles. Souvent donc, les lésions nécrotiques, évoluent en lésions
suppurées.
• Fièvre :
La fièvre est une élévation de la température basale. Elle est causée par des facteurs, exogènes ou endogènes,
appelés pyrogènes, qui sont capables de stimuler les cellules vasculaires et péri-vasculaires de l’hypothalamus
à produire prostaglandines (PGE2).
La PGE2 est responsable d’une dérégulation du centre de la température, qui se trouve dans l’hypothalamus,
avec comme conséquence une augmentation des mécanismes systémiques pour produire ou conserver de la
chaleur (par exemple le travail musculaire, vasoconstriction) et une diminution des mécanismes de dispersion
(par exemple la transpiration). Par exemple, les produits bactériens, dont le plus important est le LPS
(lipopolysaccaride), stimulent les leucocytes à produire IL-1 et TNF-α. Ces deux cytokines sont les responsables
de l’activation des cyclooxygénases et de la conversion de l’acide arachidonique en prostaglandines, dont la
PGE2.
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• Les protéines de phase aigüe
Il s’agit de protéines plasmatiques, synthétisées pour la plupart par le foie, dont la concentration sérique
augmente ( les protéines « positives ») ou diminue («les protéines « négatives ») considérablement au cours
de l’inflammation, en réponse à la sécrétion de cytokines, dont l’IL-1, l’IL-6, et le TNF-α.
Les protéines dites positives jouent un rôle important dans l’immunité : certaines détruisent ou inhibent la
réplication microbienne, comme la C-reactive protein, les facteurs du complément, la serum amyloid A (SAA,
précurseur de l’amyloïde), l’haptoglobine, la ceruloplasmine, la ferritine ; d’autres régulent l’intensité de
l’inflammation, comme les serpines, ou affectent la coagulation, comme le fibrinogène.
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L’inflammation chronique
Si l’inflammation aigüe n’est pas traitée dans les 5 jours. Une inflammation chronique se met en place, c’est
une inflammation de longue durée (semaines, mois, années) caractérisée par la coexistence de phénomènes
inflammatoires, de lésions tissulaires et de tentative de réparation.
Elle est souvent la conséquence d’une inflammation aiguë qui ne peut pas se résoudre, parce que :
- il y une persistance des stimuli inflammatoires, comme lors d’infections difficiles à éradiquer (par
exemple lors d’infections à champignons ou d’infestations parasitaires)
- le stimulus est une molécule du soi, donc toujours présente (comme dans les maladies autoimmunes),
- l’exposition au stimulus est prolongée dans le temps, comme lors des expositions chroniques aux
agents toxiques (par exemple l’amiante chez l’homme).
Le but de l’organisme est d’éliminer les causes, avec l’intervention de l’immunité spécifique, et de réparer les
dégâts tissulaires, à travers la fibrose. La fibrose est un mécanisme efficace aussi pour isoler l’agent pathogène
et l’empêcher de diffuser.
Souvent la phase vasculaire exsudative diminue d’intensité. On assiste aussi à une modification de la
composante cellulaire inflammatoire. Comme on verra dans le chapitre sur l’immunité, les agents pathogènes
sont présentés aux cellules de l’immunité spécifique, qui se met en place. Donc, à côté des leucocytes présents
aussi dans la phase aiguë et suivant le type d’inflammation (neutrophiles, éosinophiles, mastocytes), on
observe un enrichissement de la lésion par les macrophages, les histiocytes, les lymphocytes et les
plasmocytes.
Les macrophages dérivent des monocytes sanguins ou de macrophages interstitiels résiduels. Dans
l’inflammation chronique ils jouent plusieurs rôles dominants : de phagocytose, de présentation de l’antigène
et d’activation de l’immunité spécifique (ils s’appellent alors des histiocytes), de sécrétion de cytokines et
d’autres médiateurs de l’inflammation et de la réparation.
Les lymphocytes et les plasmocytes, stimulés lors de l’activation de l’immunité spécifique, s’accumulent dans
les nœuds lymphatiques, qui deviennent hyperplasiques et souvent palpables, et migrent dans le site
inflammatoire. Leur rôle est de détruire les agents pathogènes et de secréter d’autres médiateurs de
l’inflammation.
D’autres cellules peuvent s’ajouter ou augmenter en nombre, comme les éosinophiles, lors des infections
parasitaires ou de réactions allergiques, ou les mastocytes, abondants aussi dans les réactions allergiques.
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II. La réparation tissulaire
La réparation tissulaire est un mécanisme qui se met en place dès qu’il y a destruction. Pour des raisons de
praticité elle est ici décrite dans le chapitre de l’inflammation chronique, mais elle est une réaction à tous
dommages de l’organisme, y compris l’inflammation aiguë et l’inflammation chronique.
La régénération est la « restitutio ad integrum » du tissu. Elle est possible pour les tissus plus simples doués
de capacité de renouvellement, comme le système hématopoïétique et les épithéliums de la peau et de
l’intestin. Cette capacité est due à la présence dans le tissu de cellules souches ; tant qu’elles sont viables et
sensibles à rentrer dans le cycle cellulaire, le tissu peut se régénérer. La réplication cellulaire et ses mécanismes
de contrôle seront abordés dans le chapitre des néoplasies.
La réparation essaie de reconstruire le plus de structures préexistantes possibles ; là ou ce n’est pas possible,
une cicatrisation par fibrose se met en place. La quantité de tissu cicatriciel dépend de la capacité de
régénération du tissu, mais aussi de l’extension de la destruction et de la présence de médiateurs qui
favorisent la cicatrisation. Après une destruction tissulaire, on observe :
Selon la capacité des cellules souches tissulaires à s’activer et à se répliquer on distingue 3 types de tissus :
1. Tissus qui répliquent facilement : les cellules souches se divisent facilement déjà en conditions
physiologiques. Ex : les épithéliums de surface, comme celui de la peau, de la cavité orale, de l’appareil génital
féminin, de l’appareil gastro-intestinal, de la vessie et les cellules hématopoïétiques.
2. Les tissus quiescents : il s’agit de tissus qui normalement ont un faible niveau de réplication cellulaire, parce
que la vie cellulaire est plus longue. Cependant, sous stimulation adaptée, les cellules souches peuvent
s’activer, entrer dans le cycle cellulaire, se répliquer et se différencier. Ex : cellules épithéliales hépatiques,
pancréatiques et des canaux biliaires, les cellules tubulaires rénales, les fibroblastes et les cellules musculaires
lisses, les cellules endothéliales, les ostéocytes et les chondrocytes.
3. Les tissus stables : il s’agit des tissus presque sans capacité de réplication cellulaire dans la vie extrautérine.
Leurs cellules sont dites pérennes, parce qu’elles ne sont pas soumises au renouvellement cellulaire et
potentiellement vivent autant que l’organisme. Ex : les neurones et le tissu musculaire cardiaque.
Le tissu formé par les nouveaux vaisseaux et le tissu fibreux non mature s’appelle tissu de granulation. Sa
maturation permet la transformation du tissu de granulation en tissu fibreux.
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A. L’angiogenèse
L’angiogenèse est la formation de nouveaux vaisseaux à partir de vaisseaux préexistants. Elle se différencie
de la vasculogenèse, responsable de la formation de vaisseaux à partir de précurseurs endothéliaux et typique
du développement embryonnaire.
L’angiogenèse est un processus très important lors des réparations tissulaires, et elle a comme objectifs :
Sans réparation du réseau vasculaire il n’y a pas de réparation tissulaire possible. L’angiogenèse est aussi
importante pour la survie des cellules tumorales, qui, en fait, sont capables de la stimuler pour se construire
un réseau vasculaire adapté à leurs exigences.
- Sous la stimulation de facteurs de vasodilatation (NO et VEGF), on observe une vasodilatation des
artérioles.
- Les cellules endothéliales produisent des collagénases (métalloprotéinases-MMP) pour détruire la
membrane basale et se libèrent des jonctions intercellulaires.
- Elles migrent vers le stimulus angiogénique
- Sur le front de migration, elles prolifèrent.
- Elles maturent, en formant, entre autre, des jonctions intercellulaires.
- Elles reproduisent la membrane basale et les péricytes migrent autour du nouveau vaisseau.
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• Facteurs angiogéniques : Il y a plusieurs facteurs qui stimulent l’activation, la prolifération et la migration
endothéliale pour construire des nouveaux vaisseaux. Les principaux sont :
- VEGF (vascular endothelial growth factor) : C’est un facteur très puissant, qui agit sur l’angiogenèse
mais aussi sur la perméabilité vasculaire. Au niveau clinique, on peut utiliser des anti-VEGF pour
bloquer l’angiogenèse tumorale et donc réduire la tumeur.
- PDGF (plateteld derived growth factor) : c’est un facteur important pour l’angiogenèse responsable
entre autre, du recrutement des cellules musculaires lisses autour des néovaisseaux.
- TGF-β (transforming growth factor beta) : dans l’angiogenèse, il est responsable de la production de
la membrane basale.
- Hypoxie : l’hypoxie est capable d’activer directement des gènes nucléaires : le manque d’oxygène
détermine la formation de protéines, appelées HIF, qui dans le noyau activent des gènes de régulation
et de transcription stimulant l’angiogenèse, mais aussi la prolifération cellulaire.
vaisseaux
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B. La fibrogenèse
Lorsque le tissu préexistant ne peut pas être régénéré, il est remplacé par du tissu fibreux. Le nouveau tissu
conjonctif ne peut pas remplacer la fonction du tissu préexistant, mais il a une fonction structurale, il est très
résistant et il a besoin de moins d’oxygène que d’autres tissus.
Mécanisme :
- Les fibroblastes commencent à produire la matrice extracellulaire, qui va combler « les trous »
Facteurs de cicatrisation
De nombreux facteurs sont importants pour l’angiogenèse et l’inflammation interviennent aussi dans le
processus de cicatrisation :
Aspect morphologique : Le tissu fibreux néoformé est caractérisé par une matrice extracellulaire abondante,
de nombreux fibroblastes, et une orientation de ses éléments (fibroblastes et fibres collagéniques) au hasard
ou perpendiculaires à la surface de la lésion.
Pour résumer, un tissu de granulation est caractérisé par la néoangiogenèse et la présence de tissu conjonctif
non mature. On observera donc un tissu riche en petits capillaires (néo-vaisseaux), délimités par des cellules
endothéliales turgescentes (cellules activées), souvent avec des globules rouges à l’intérieur (hyperémie).
Autour de ces vaisseaux on
observe la présence d’une
matrice extracellulaire
abondante et très
œdémateuse, riche en
fibroblastes et pauvres en
fibrocytes. Les fibres
conjonctives sont espacées par
le liquide d’œdème et elles
sont mal-orientées.
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Macroscopiquement le tissu de granulation est un tissu exubérant, humide et rouge.
Mécanisme :
1. Selon la disposition des forces et les différentes médiateurs chimiques, on observe la production de
différents types de collagénases (MMP), qui ont la fonction de remodeler le tissu conjonctif pour qu’il soit le
mieux adapté à l’environnement.
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2. En même temps on observe une contraction des fibres, pour réduire la taille du tissu fibreux
3. Progressivement, avec le temps (semaines, mois, années) on observe une maturation des vaisseaux, avec
disparition de l’œdème, une diminution de la substance fondamentale extracellulaire et un enrichissement en
fibres qui s’orientent selon la distribution des forces, et la transformation des fibroblastes en fibrocytes
quiescents avec une diminution de la cellularité de la lésion.
Aspect morphologique :
Progressivement, avec le remodelage, le tissu de granulation mature en cicatrice : les vaisseaux deviennent
non-perméables, avec une structure plus ferme et souvent, en absence de stimulus phlogogène, leur diamètre
se réduit pour diminuer le flux sanguin, jusqu’à ce qu’ils deviennent presque non visibles. L’œdème disparaît
et le tissu conjonctif devient riche en fibres et pauvre en cellules (fibrose). Les fibrocytes remplacent
progressivement les fibroblastes et les fibres s’orientent selon les tensions du tissu. Macroscopiquement la
fibrose est un tissu ferme et blanc, souvent rétracté.
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III. Les types d’inflammation chronique et leur aspect
morphologique
Les inflammations chroniques sont caractérisées par une réduction de la composante exsudative, la présence
de lymphocytes et macrophages dans le foyer inflammatoire et par la présence de fibrose, qui remplace le
tissu détruit et/ou qui essaie de délimiter les agents d’agression par la formation d ‘une capsule fibreuse.
On reconnaît les inflammations fibrineuses, les suppurées, et les granulomateuses. Les inflammations aiguës
qui évoluent en chroniques se transforment en un de ces types.
• Fibrineuses :
Elles sont caractérisées par la présence d’un exsudat fibrineux qui est en partie organisé en tissu fibreux. Le
rapport entre fibrine et tissu fibreux donne un âge approximatif de la lésion. Souvent la fibrine est mélangée
à des neutrophiles, donc on parlera plus proprement d’inflammations fibrino-suppurées.
Histologiquement on retrouvera de la fibrine associée à des neutrophiles, ainsi que du tissu cicatriciel riche
en lymphocytes, macrophages et éventuellement en plasmocytes.
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• Suppurées :
Les inflammations suppurées se caractérisent par la présence massive de neutrophiles dégénérés. Dans les
formes chroniques, là où il y a eu destruction tissulaire on observe de la fibrose. Celle si prend deux aspects
principaux : dans les formes diffuses, la fibrose est un tissu fibreux blanc et ferme, qui remplace le tissu
nécrotique, et dans lequel on retrouve parsemés des petits foyers encore actifs ; dans les formes localisées
(les abcès) la fibrose forme une capsule, dont l’épaisseur augmente avec le temps et donne un âge
approximatif de la lésion.
La fibrose est importante cliniquement parce qu’elle peut être efficace à isoler l’agent pathogène du reste de
l’organisme, et qu’elle peut empêcher aussi la diffusion des antibiotiques dans le site infectieux.
Macroscopiquement, l’exsudat purulent sera plus épais et délimité ou éparpillé dans du tissu blanc et ferme,
le tissu fibreux. Histologiquement on retrouve le ou les foyers de nécrose, de caryorrhexie et pycnose
neutrophilique, entourés par des neutrophiles viables, délimités par de la fibrose, dans laquelle on retrouve
des lymphocytes, parfois organisés en follicules, et des macrophages.
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• Granulomateuses :
Les inflammations granulomateuses sont les inflammations où les composants leucocytaires prédominants
sont les macrophages transformés, appelés cellules épithélioïdes par leur aspect histologique (cellules
polygonales, volumineuses, à marges cellulaires visibles, noyau central, rond, nucléolé).
Dans certains cas (typiquement lors de tuberculose et de corps étrangers), en plus des macrophages et des
cellules épithélioïdes, on retrouve des cellules géantes plurinucléées, dérivées de la fusion des macrophages.
Ce sont des cellules de 50-80µm de diamètre, à cytoplasme éosinophile avec :
Cellules géantes de
Langhans
Cellules géantes à
corps étranger
Cellules géantes de
Touton
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L’inflammation granulomateuse est une inflammation typiquement chronique, induite par les lymphocytes T,
abondants dans la lésion, qui secrètent des cytokines qui recrutent et activent les macrophages.
- les bactéries intracellulaires (dont les plus importantes sont les Mycobacteries, responsables de la
tuberculose),
- les parasites intracellulaires (comme la Leishmania spp),
- les champignons
- les corps étrangers (comme les fils de suture).
Un granulome a une architecture bien définie. Il peut avoir un centre nécrosé ou non, entouré ou composé
par des macrophages activés et des cellules épithélioïdes. Vers l’extérieur on observe une couronne de
lymphocytes et de plus rares plasmocytes, qui infiltrent une capsule fibreuse plus externe.
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Macroscopiquement un granulome est une lésion nodulaire, avec ou sans centre nécrotique, blanche et
ferme. La distinction avec un abcès ancien, un foyer de fibrose ou une lésion tumorale n’est pas forcement
évidente et elle se fait donc à l’histologie. Cependant, la reconnaissance d’une lésion granulomateuse est très
importante parce qu’elle renvoie à un nombre limité de causes, dont certaines représentent un risque
sanitaire pour l’homme.
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Historiquement les granulomes se classent en deux groupes :
Granulomes à corps étranger : il s’agit de granulomes qui se forment autour d’un corps étranger non
immunogène (fil de suture, talque, fibres végétales, cristaux, calcium) : l’agent est souvent trop gros pour être
phagocyté, donc il est entouré par des macrophages, des cellules épithelioïdes et des cellules géantes qui
essayent de le détruire. Les lymphocytes sont peu nombreux.
Granulome immunologique : il est causé par des agents qui stimulent une réaction immunitaire très forte ; il
s’agit souvent d’agents immunogènes résistants à la destruction par phagocytose. Histologiquement on
observe alors une très grande quantité de macrophages et cellules épithelioïdes, ainsi que nombreux
lymphocytes. La réaction inflammatoire est très importante.
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Les médiateurs de l’inflammation
Les médiateurs de l’inflammation sont des substances chimiques qui dirigent les réactions vasculaire et
cellulaire de l’inflammation, en la déclenchant, la régulant ou l’exagérant.
Les médiateurs d’origine cellulaire sont soit préformés et séquestrés dans des granules
intracellulaires (ex histamine) soit synthétisés en réponse à un stimulus (ex prostaglandines). Les
principales cellules qui produisent ce type de médiateurs sont les neutrophiles, les plaquettes, les
monocytes/macrophages et les mastocytes.
Les médiateurs d’origine plasmatique sont présents dans le plasma sous forme de précurseurs inactifs
et doivent être activés (en général par coupure enzymatique) pour devenir actifs. Leur principal lieu
de synthèse est le foie.
- Produits microbiens
- Substances libérées par les cellules nécrotiques
- Protéines du complément, des kinines et du système de la coagulation (ces protéines sont-elles
mêmes activées par les microbes et les tissus endommagés).
- D’autres médiateurs : les médiateurs secondaires peuvent avoir le même effet des médiateurs
primaires, ou d’autres effets ou des effets contraires.
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La plupart des médiateurs agissent en se fixant à des récepteurs membranaires sur des cellules cibles.
L’activation des différents médiateurs peut se répéter au cours du processus inflammatoire ce qui peut
amplifier ou prolonger le stimulus initial. La régulation du processus nécessite que les médiateurs soient
rapidement inactivés par des inhibiteurs ou détruits. La plupart des médiateurs ont une vie courte : ils se
détruisent par eux même, ou ils sont inactivés par d’autres enzymes ou inhibés par des substances
inactivatrices.
• Source : Les mastocytes, les basophiles et les plaquettes. La sérotonine est contenue aussi dans des cellules
neuroendocrines. Elles sont contenues dans des granules intra-cytoplasmiques, « prêtes à l’emploi » et
sécrétées par exocytose
La sérotonine, contenue dans les plaquettes, est libérée quand les plaquettes s’agrègent dans le processus de
la coagulation.
• Effets : Elles sont appelées aussi des amines vasoactives, parce que leur principal rôle est sur les vaisseaux :
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B. Les métabolites de l’acide arachidonique
• Source : ils sont formés à partir de l’acide arachidonique, qui est un composant de la membrane cellulaire
• Stimulus : Plusieurs stimuli sont capables de les former, en particulier les produits microbiens et d’autres
médiateurs de l’inflammation
→ Les prostaglandines: elles sont produites par l’action de deux types de cyclooxygénases (COX).
- Les COX-1 sont des enzymes garantissant l’homéostasie de l’organisme ; les prostaglandines produites
permettent le déroulement normal des fonctions de l’organisme. Par exemple elles garantissent un
bon niveau de circulation sanguine au niveau gastrique et rénal.
- Les COX-2 sont dites inductibles, parce qu’elles sont produites lors de l’inflammation (ou des tumeurs).
Elles ont des effets différents selon le type de prostaglandine. Par exemple :
- PGI2 : il s’agit d’une prostacycline qui est un vasodilatateur, un inhibiteur de l’agrégation plaquettaire,
une chémokine pour les leucocytes et elle augmente la perméabilité vasculaire
- PGD2 : elle est secrétée spécialement par les mastocytes et elle a un effet sur les vaisseaux
(vasodilatation et augmentation de la perméabilité). Elle est aussi une chémokines pour les
neutrophiles
- PGE2 : c’est une prostaglandine importante avec de nombreuses fonctions. Elle est responsable de la
vasodilatation et de l’augmentation de la perméabilité vasculaire, mais on la retrouve aussi dans le
mécanisme de déclenchement de la fièvre et de la douleur.
→ Les thromboxanes sont produits à partir de la prostaglandine PGH2 par action de l’enzyme thomboxane-
synthétase, contenue surtout au niveau des plaquettes. Ils ont une fonction importante pro-coagulante : ils
stimulent l’agrégation plaquettaire et la vasoconstriction.
→ Les leucotriènes sont produits presque exclusivement par les leucocytes par action de la lipooxigènase 5.
- LTB4 : il a une action privilégiée sur les neutrophiles : il est une chémokine et un activateur.
- LTC4, LTD4, LTE4 : ils causent une contraction vasculaire et bronchique ainsi qu’une augmentation de
la perméabilité vasculaire.
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→ Les lipoxines sont produites par la lipo-oxigénase 12 mais elles ont un rôle important pour terminer
l’inflammation : elles inhibent le recrutement des leucocytes.
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C. Le PAF (platelet aggregating factor)
Source : il est produit par nombreuses cellules, dont les plaquettes, les basophiles les mastocytes, les
neutrophiles, les macrophages et les cellules endothéliales.
Effets: Il a été découvert comme facteur d’agrégation plaquettaire mais il a nombreuses autres fonctions
inflammatoires :
- Agrégation plaquettaire
- Vasoconstriction et bronchoconstriction
- A très faibles concentrations il est un vasodilatateur et augmente la perméabilité vasculaire
- Sur les leucocytes il stimule leur attachement aux cellules endothéliales, la chimiotaxie, la
dégranulation, et les réactions oxydatives.
- Stimule la production d’autres médiateurs, comme les prostaglandines
Source et stimuli : Les radicaux O2 libres peuvent être relâchés par les leucocytes par action des micro-
organismes, des chémokines, des complexes immuns ou après phagocytose.
Types : Le système NADPH oxydase produit principalement l’anion superoxide (02), du peroxyde d’oxygène
(H2O2) et le radical hydroxyle (OH). NO + 02 forment des réactifs nitrés.
Effets :
- Leur excrétion à faible dose peut augmenter l’expression des chémokines (IL-8), des cytokines et des
molécules d’adhésion endothéliales → Amplification de l’inflammation
- Peuvent inactiver les antiprotéases (α1-antitrypsine) donc favorisent la destruction de la matrice
extracellulaire.
- Ils augmentent la perméabilité vasculaire par destruction des cellules endothéliales
- Ils détruisent les cellules parenchymateuses qu’ils rencontrent.
- Superoxyde dismutase
- Catalase qui detoxifie l’H2O2 - La glutathionne peroxydase
- La céruloplasmine
- La transferrine
La présence de lésions induites par les radicaux oxygène est le résultat d’un déséquilibre entre leur
production et les mécanismes de défense.
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E. L’oxyde nitrique (NO)
C’est un radical libre gazeux à demi-vie très courte (quelques secondes) donc qui n’affecte les cellules que sur
le lieu de production (effet paracrine).
Source : Il est produit par les cellules endothéliales, par les macrophages et certains neurones.
Mécanisme de formation : il est synthétisé à partir de la L-arginine par action de l’enzyme nitric oxyde
synthase (NOS). Il y a trois types de NOS :
L’eNOS et le nNOS sont physiologiquement exprimés à faible concentration et leur concentration peut
augmenter en réponse à une augmentation de l’afflux de calcium dans la cellule. iNOS est produit par les
macrophages quand ils sont stimulés par des cytokines (comme le TNF-α) ou des produits microbiens.
Effets : Le NO induit sur les cellules cibles une augmentation du monophosphate guanosine cyclique (GMPc),
qui stimule une série de réponses cellulaires.
- Vasodilatation
- Inhibition de l’agrégation et de l’adhésion plaquettaire
- Inhibition du recrutement leucocytaire
- Microbicide par action de ses dérivés
Les cytokines sont des protéines produites par de nombreuses catégories de cellules (lymphocytes et
macrophages activés principalement, cellules épithéliales et conjonctives) et qui règlent les fonctions d’autres
cellules. Elles interviennent dans l’immunité et dans l’inflammation aiguë et chronique.
Elles agissent en se couplant à des récepteurs spécifiques. On verra quelques cytokines. D’autres seront
traitées dans le chapitre de l’immunité.
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• TNF-α et IL-1 :
Source : Ce sont des cytokines majeures produites surtout par les macrophages.
Stimuli : Leur sécrétion est déclenchée par : endotoxines et produits microbiens, complexes immuns, agents
physiques…
Effets :
- Activation leucocytaire
- Activation endothéliale : Sur les endothéliums elles permettent l’expression des molécules
d’adhésion, la synthèse des médiateurs (cytokines, chémokines, facteurs de croissance, eicosanoïdes
et NO), la production des enzymes intervenant dans le remodelage de la matrice et l’augmentation de
la thrombogénicité de l’endothélium.
- Sur les fibroblastes, ils sont pro-fibrose : ils stimulent la prolifération fibroblastique et la synthèse du
collagène.
- TNF : facteur cachectisant : il régule la balance énergétique avec une mobilisation des graisses et des
protéines et une diminution de l’appétit.
- Ils sont des pyrogènes.
- Ils sont responsables de nombreux effets systémiques de l’inflammation, dont la fièvre, la production
des protéines de phase aiguë et la leucocytose.
• Chémokines
C’est une famille de petites protéines qui sont surtout chimiotactiques pour les leucocytes. Une quarantaine
a été identifiée et une vingtaine de sites récepteurs ont été découverts. On se rappellera de :
- IL-8 : c’est une chémokine pour les neutrophiles, capable de les activer.
- IL-17 : chémokine pour les neutrophiles.
- Eotaxine : chémokine pour les éosinophiles
G. Les neuropeptides
Source : Sécrétées par les fibres nerveuses surtout abondantes dans le poumon et le tractus gastrointestinal,
et par les leucocytes.
Effets :
- Douleur,
- Régulation du tonus musculaire vasculaire,
- Modulation de la perméabilité vasculaire,
- Stimulation de la sécrétion des cellules endocrines.
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II. Les médiateurs d’origine plasmatique
Une partie de la réponse inflammatoire est provoquée par des protéines plasmatiques. Ces protéines
appartiennent à trois systèmes interdépendants:
- le complément,
- les kinines
- le système de la coagulation
A. Le complément
Le système du complément est composé par une vingtaine de protéines plasmatiques. Elles sont présentes
dans le plasma sous forme inactive (plus de 20 dont une partie numérotée de C1 à C9). Quand l’une est activée
elle prend une fonction protéolytique et dégrade d’autres protéines du complément (cascade enzymatique).
Plusieurs produits de clivage ont une action chimiotactique, opsonisante et augmentent la perméabilité
vasculaire.
Mécanisme de formation : Le point important est l’activation (protéolyse) de C3 (le plus abondant des
composants). C3 est activé par trois voies:
→ Toutes ces voies aboutissent à la formation d’une enzyme active: la C3 convertase qui clive C3 en 2
fragments : C3a et C3b. C3a est libéré et C3b reste attaché à l’antigène qui a déclenché l’activation du
complément.
→ C3b se combine aux molécules précédemment formées pour constituer la C5 convertase.C5 convertase
→ C5b se couple aux derniers composants (C6 à C9) pour former le complexe d’attaque membranaire = MAC,
responsable de la lyse microbienne.
Effets :
Inflammatoires : C3a, C5a et à un moindre degré C4a sont les anaphylatoxines (effets semblables à
la dégranulation des mastocytes dans le choc anaphylactique). Elles augmentent la vasodilatation et
la perméabilité vasculaire. Le C5a est responsable aussi de la chimiotaxie des neutrophiles, des
monocytes, des éosinophiles et des basophiles. Il active aussi la voie de la lipo-oxygénase.
Phagocytose : C3b et son produit de clivage iC3b fixés aux parois microbiennes facilitent la
phagocytose par les neutrophiles et les macrophages qui ont des récepteurs de surface pour ces
fragments (ils agissent comme des opsonines).
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Lyse cellulaire : le dépôt de MAC (complexe d’attaque membranaire) rend les cellules perméables à
l’eau et aux ions et provoque leur mort.
C3a et C5a sont les médiateurs les plus importants. En plus des mécanismes déjà décrits ils peuvent être clivés
par les enzymes protéolytiques présents dans l’exsudat inflammatoire (plasmine, enzymes des lysosomes des
neutrophiles) en causant un cycle autoentretenu de recrutement des neutrophiles.
L’activité du complément est contrôlée par des protéines cellulaires ou circulantes (protection des tissus sains
sur le lieu d’activation du complément).
B. La coagulation
L’inflammation et la coagulation sont des phénomènes corrélés, qui se stimulent. L’inflammation augmente
la production de facteurs de la coagulation, rend les cellules endothéliales thrombogéniques et inhibe les
mécanismes anticoagulants.
D’autre part, la thrombine stimule des récepteurs (PARs), responsables de nombreux mécanismes
inflammatoires, comme une production et une mobilisation des sélectines, des intégrines, des chémokines,
l’induction de Cox-2 (production de prostaglandines), production de PAF et de NO, modification de la forme
des cellules endothéliales.
Mécanisme de formation : La voie intrinsèque de la coagulation débute par l’activation du facteur XII ou de
Hageman, protéine plasmatique inactive synthétisée par le foie, par contact avec le collagène :
Effets :
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C. Le système des kinines
Les kinines sont des produits de lyse des protéines plasmatiques, les kininogènes. Les protéases qui clivent
les kininogènes sont les kallikréines elles même activées par le facteur XIIa. La lyse des kininogènes (HMWK)
donne la bradykinine.
Effets :
La bradykinine augmente la perméabilité vasculaire, provoque la contraction des muscles lisses, dilate
les vaisseaux et provoque la douleur. Sa demi-vie est courte: elle est inactivée par la kininase et lors
de son passage dans le poumon par un système enzymatique angiotensine.
La kallicréine est un puissant activateur du facteur XII, elle a également une activité chimiotactique et
active directement le complément.
• La bradykinine, C3a et C5a (perméabilité vasculaire), C5a (chimiotactisme) et la thrombine sont les
médiateurs plasmatiques les plus importants.
Le facteur de Hageman (XII) permet d’enclencher 4 systèmes impliqués dans la réponse inflammatoire:
Certains produits ainsi libérés activent le facteur de Hageman amplifiant ainsi la réaction.
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Conclusion
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR
OBJECTIFS
1. Savoir expliquer la différence entre immunité innée et immunité acquise
2. Savoir lister les composants de l’immunité innée et de l’immunité acquise
3. Savoir décrire le stimulus, le mécanisme d’activation et les effets produits par le TL4
4. Pour les cellules intervenant dans l’inflammation savoir :
• Décrire leur structure
• Lister les principaux médiateurs produits
• Lister leurs fonctions dans l’inflammation
5. Pour l’immunité humorale et l’immunité à médiation cellulaire savoir :
• La definition
• Décrire le mécanisme de reconnaissance de l’antigène
• Décrire le mécanisme d’activation lymphocytaire et ses effets
6. Des hypersensibilités : savoir la définition, savoir décrire les acteurs, le
mécanisme et les lésions.
7. Des maladies auto-immunes : savoir décrire les mécanismes de la
tolérance immunitaire et de sa perte.
Le système immunitaire a un rôle vital parce qu’il nous protège des microbes
potentiellement mortels présents dans l’environnement. Comme tout, il est une arme à
double tranchant : bien organisé il nous protège, mais s’il est dérégulé, il est responsable de
maladies comme les hypersensibilités, les maladies auto-immunes et les immunodéficiences.
Le système immunitaire est constitué par deux grands mécanismes de protection contre les
pathogènes: l’immunité innée et l’immunité spécifique.
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I. L’immunité innée
Elle regroupe les mécanismes qui sont présents dans l’organisme pour le protéger, même
avant la naissance. Ils ne sont pas spécifiques contre un pathogène déterminé mais ils sont à
large spectre d’action : leur activité est donc immédiate mais pas toujours complètement
appropriée. Il s’agit d’une première ligne de défense.
Les principaux composants de l’immunité innée sont les suivants :
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B. Les cellules de l’immunité innée
1. Les granulocytes
Parmi les leucocytes, on distingue les granulocytes ou polynucléaires (« Poly Morpho
Nuclear» = PMN) qui peuvent être neutrophiles, éosinophiles ou basophiles, des
agranulocytes que sont les monocytes ou lymphocytes.
Les granulocytes ont des granules (granules spécifiques) dans leur cytoplasme :
• Les éosinophiles ont une affinité pour l’éosine (rouge =acide) et donc des
granules rouges.
• Les basophiles ont des grains bleu (nature acide = affinité pour les colorants
basiques)
• Les neutrophiles ont des granules qui n’ont pas d’affinité pour un colorant
particulier. Ils restent neutres, i-e beiges – gris, (surtout vrai chez l’homme).
Certains animaux ont des neutrophiles à grains légèrement rouges.
Ces cellules sont aussi nommées polynucléaires car leur noyau est unique mais multilobé
(polymorphonuclear = PMN)
a) Les neutrophiles
Vie : Les neutrophiles naissent dans la moelle osseuse à partir d’une population de cellules
souches. Leur maturation dure environ 2 semaines mais elle peut être accélérée en cas de
besoin avec passage de formes immatures dans le torrent circulatoire.
Les neutrophiles restent peu dans la circulation (en moyenne 24h) répartis en deux
catégories :
• Le pool circulant (qu’on apprécie par la numération formule (NF))
• Le pool marginal, accolé aux cellules endothéliales surtout dans les veinules post
capillaires et roulant sur lui-même grâce aux molécules d’adhésion mais pouvant
retourner dans le pool circulant.
L’adhésion permet le passage dans les tissus où ces cellules vivent 1 à 2 jours, ne se divisent
pas et ne reviennent pas vers le sang.
Structure : Les granules des neutrophiles contiennent des protéines ou des enzymes dans une
membrane (lysosome) portant des molécules actives.
Plusieurs types de granules ont été identifiés et chaque type contient des enzymes différentes
(variable avec l’espèce) :
• Les granules azurophiles (ou primaires) contiennent des peptides antibactériens
(défensines) et surtout de la myelopéroxydase (composant important d’un
mécanisme microbicide oxygéno dépendant).
• Les granules spécifiques (ou secondaires) ne contiennent pas de myelopéroxydase
(MPO) mais possèdent notamment du cytochrome b pour la production de
radicaux antimicrobiens oxygéno dépendants.
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• D’autres granules contenant surtout de la gélatinase (granules tertiaires)
• Enfin des « vésicules sécrétoires » sont riches en récepteurs (complement receptor
1= CR1; CD11b/CD18 = molécule d’adhésion; CD14 = récepteur d’endotoxine) et
contiennent des enzymes (phosphatase alcaline, urokinase, activateur du
plasminogène). Ces vésicules sécrétoires sont rapidement mobilisées et fusionnées
à la membrane plasmique augmentant le nombre de molécules d’adhésion et de
récepteurs au complément
Fonctions : Les neutrophiles sont en général les premiers leucocytes à arriver sur un lieu
d’inflammation et sont spécialisés dans la destruction des microbes. Dans l’inflammation, ils
interviennent dans la phagocytose, le relargage de leurs enzymes lysosomiales et la
production de facteurs chimiotactiques. Certains composants du complément sont activés par
les enzymes des neutrophiles (C5a) eux-mêmes chimiotactiques pour les neutrophiles.
b) Les éosinophiles
Vie : Les éosinophiles sont des phagocytes moins actifs que les neutrophiles. Ils sont produits
dans la moëlle osseuse sous l’influence de trois cytokines (IL-3, IL-5, et GM-CSF) dont l’IL-5 est
particulièrement importante. Ils représentent de 1 à 5% de tous les leucocytes circulants et ils
migrent dans les tissus en réponse à des facteurs chimiotactiques dont l’éotaxine. Ils se
localisent surtout dans les tissus en contact avec l’extérieur (muqueuses) et dans les sites
d’allergie, de parasitisme ou d’inflammation fongique.
Structure : Leur caractéristique sont les granules cytoplasmiques : il s’agit de gros granules
rouges (éosine), de taille et en nombre variables avec les espèces (gros et nombreux chez
cheval, petits et nombreux chez le rat). Dans ces granules on retrouve:
• les mêmes médiateurs que dans les mastocytes
• des protéines spécifiques contre les parasites, comme la major basic protein et la
protéine cationique éosinophilique.
• des enzymes (collagénases = MMP-1,-8 et élastase) pour dégrader la matrice
protéique extracellulaire
Fonctions : Ils attaquent ou détruisent les helminthes (et d’autres pathogènes) et régulent les
réactions d’hypersensibilité (type I surtout).
c) Les basophiles
Vie : ils naissent dans la moelle osseuse et passent dans le sang. Ils sont rares dans le sang et
non visibles dans les tissus (1% des leucocytes circulant).
Fonctions : Les basophiles passent dans les tissus surtout lors des réactions d’hypersensibilité
ou sur le lieu de parasitisme car même contenu des granules et même rôle que les mastocytes.
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2. Les mastocytes
Vie : On ne connait pas leur précurseur mais, une fois formés, leur demi-vie est de 4 à 12
semaines. On reconnait deux types de mastocytes:
• Les mastocytes des muqueuses, intervenant dans l’immunité T-dépendante
• Les mastocytes du tissu conjonctif, indépendants des lymphocytes T.
Structure : Il s’agit de larges cellules rondes à polygonales, à cytoplasme clair et noyau rond
central. Leur cytoplasme renferme de très nombreux granules, métachromatiques avec
certains colorants acides (violet-pourpre avec le bleu de toluidine). Les médiateurs relargués
par les mastocytes appartiennent à deux catégories : les médiateurs primaires, préformés et
les médiateurs lipidiques et les cytokines, qui sont formés après stimulation cellulaire.
Dans les médiateurs primaires, on reconnait :
• Les amines biogéniques (histamine et sérotonine) : elles sont responsables de la
contraction musculaire, de la vasoperméabilité, des secrétions muqueuses et
gastriques.
• Les enzymes (chymase et tryptase) : responsables des lésions tissulaires, de la
génération des kinines et de l’activation du complément.
3. Les macrophages
Vie : Les macrophages peuvent naître soit à partir des cellules souches de la moelle osseuse
(faible réserve), passer dans le sang (demi-vie 24-72h), sous forme de monocytes et migrer
dans les tissus où ils se transforment en macrophages (durée de vie : de quelques mois à des
années), soit se former par division à partir des macrophages résiduels dans les tissus.
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Structure : Histologiquement les macrophages sont des cellules volumineuses, rondes à
polygonales, à cytoplasme gris bleu à fins granules (lysosomes). Le noyau est central, gros et
réniforme. Ils synthétisent nombreux médiateurs :
• Protéines (cytokines, chémokines, fragments du complément, protéinases,)
radicaux oxygène et oxyde nitrique, lipides (PAF, prostaglandines et leucotriènes) et
cytokines qui activent d’autres leucocytes et des fibroblastes
• Les cytokines comme IL-1, TNF-α, IL-6 avec un rôle dans la fièvre et le choc
Fonctions :
Les macrophages ont un double rôle dans l’inflammation :
➢ Rôle pro-inflammatoire
Les macrophages avec ce rôle, sont les macrophages stimulés « classiquement » par les
produits des microbes et les agents d’agression. Ils interviennent dans les inflammations, en
détruisant et phagocytant les microbes et les débris cellulaires. Ils produisent aussi les
cytokines pro-inflammatoires et les chémokines.
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5. Les lymphocytes Natural Killer (NK)
Il s’agit de leucocytes de taille supérieure à celle des lymphocytes et pourvus de
granules cytoplasmiques à activité cytotoxique. Ce ne sont pas des lymphocytes T ou B donc
ils sont négatifs pour le CD3, CD79a et pour le TCR. Par contre, ils sont positifs pour le CD16 et
le CD56.
Fonctions : La fonction principale est la cytotoxicité, en particulier contre les cellules infectées
ou les cellules tumorales.
L’activité des NK est le résultat de la balance entre stimuli activateurs et stimuli inhibiteurs.
Les stimuli activateurs sont des molécules de surface, exprimées par les cellules en condition
de stress. Le stimulus inhibiteur majeur est le CMH de type I, exprimé par toutes les cellules
du soi en bonne santé. Une cellule infectée exprime souvent les molécules du stress et réduit
l’expression du CMH I. Si la balance est en faveur de l’activation du NK, la cellule relargue les
enzymes présentes dans les granules, en particulier la perforine et le granzyme B, qui vont
tuer la cellule et son microbe intracellulaire.
Le CD16 est en particulier un récepteur pour les anticorps : les anticorps liés à un antigène se
lient au CD16 activant le lymphocyte Natural killer qui va secréter ses granules, contenant de
la perforine et du granzyme, qui tuent la cellule qui possède l’antigène. Ce type d’activité est
appelée cytotoxicité médiée par les anticorps.
Les NK secrètent aussi nombreuses cytokines, dont l’INF-γ.
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A. Les cellules de l’immunité acquise
Les lymphocytes sont des leucocytes très mobiles : ils circulent dans les tissus et les
organes lymphoïdes.
Les lymphocytes ont une morphologie identique, mais sont très différents par leurs fonctions
et leurs propriétés. On reconnait 5 types de lymphocytes :
• Les lymphocytes B : une fois stimulés par les microbes, ils se transforment en
plasmocytes et secrètent les anticorps
• Les lymphocytes T helper CD4 : ils sont stimulés par les microbes présentés par les
macrophages et les autres cellules présentatrices d’antigènes et ils activent les
macrophages, interviennent dans l’inflammation et activent les lymphocytes B
• Les lymphocytes T cytotoxiques CD8 : ils sont stimulés par les antigènes présentés
par les cellules du soi et ils mettent en place la toxicité à médiation cellulaire
(détruisent la cellule qui leur a présenté l’antigène)
• Les lymphocytes Treg : ils ont une fonction anti-inflammatoire en modulant
négativement la réponse immunitaire
• Les Natural killer (NK) : (traités dans l’immunité innée)
Les lymphocytes B et T qui n’ont jamais rencontré un antigène sont appelés naïfs; les
lymphocytes B et T qui ont rencontré l’antigène peuvent être des cellules effectrices s’ils
détruisent l’antigène, ou mémoire quand ils restent quiescents jusqu’à une nouvelle
rencontre de l’antigène.
1. Lymphocytes T
Les lymphocytes T se développent à partir de précurseurs présents dans le thymus et
sont présents dans le sang ainsi que dans les zones dites « T » des organes lymphoïdes
périphériques.
Chaque lymphocyte T (CD4 et CD8) est génétiquement programmé pour reconnaitre un
antigène spécifique capable de se lier à leur récepteur (TCR).
Structure du récepteur:
• TCR : le TCR est formé par deux chaines protéiques (αβ) spécifiques d’un seul
antigène. Ils existent des lymphocytes T qui possèdent un TCR formé par les chaines
protéiques γδ. Ils sont peu connus, mais il semblerait qu’ils soient localisés au niveau
des muqueuses et qu’ils reconnaissent des petits antigènes et peptides sans l’aide
du complexe majeur d’histocompatibilité. Les chaines αβ sont formées par une
partie variable, spécifique à l’antigène, et une partie constante.
• CD3 : partie du récepteur responsable de l’identification des lymphocytes T. Elle
est composée de 5 chaines protéiques et intervient dans la transduction du signal.
• CD4 ou CD8 : chaque lymphocyte mature possède soit le CD4 soit le CD8. Ce sont
des corécepteurs qui se lient au complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) : le
CD4 se lie au CMH de type II, le CD8 au CMH de type I. En fait, les lymphocytes T
s’activent seulement lorsque le TCR se lie à l’antigène et que le CD4 ou le CD8 se
lie au CMH (double signal).
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2. Les lymphocytes B
Les lymphocytes B se forment à partir de précurseurs présents dans la moelle osseuse
et circulent dans le sang et les organes lymphoïdes périphériques. Ils sont génétiquement
programmés pour reconnaitre un antigène spécifique capable de se lier à leur récepteur (BCR).
La liaison stimule l’activation de la cellule qui se transforme en plasmocyte secrétant des
anticorps ou en cellule mémoire.
Structure du récepteur
• BCR : Le récepteur pour les antigènes des lymphocytes B sont les anticorps de type
D ou M. Leur partie variable est spécifique d’un seul antigène.
• CD79 (à connaître) : il s’agit d’un corécepteur important pour la transduction du
signal. Il est composé par deux chaines (αβ). Le CD79a est utilisé pour reconnaitre
les lymphocytes B dans nombreux examens complémentaires.
• CD21 : c’est un récepteur pour les fractions C3b et C3d
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C. L’activation lymphocytaire et réponses immunitaires
1. Reconnaissance antigénique
Des lymphocytes spécifiques pour un très grand nombre d’antigène existent avant
l’exposition à l’antigène. Chaque lymphocyte peut reconnaitre un seul type d’antigène et le
groupe de lymphocytes qui se lient à la même molécule s’appellent clones. Chaque clone est
représenté par un faible nombre de lymphocytes.
Pour faire en sorte que le bon lymphocyte rencontre l’antigène, il y a plusieurs mécanismes :
• Les antigènes sont capturés par les cellules dendritiques qui se retrouvent partout
dans l’organisme.
• Les lymphocytes B secrètent leurs récepteurs, les anticorps, dans les liquides.
• Les microbes stimulent une réponse immunitaire innée, qui rappelle les cellules
dendritiques et qui active les lymphocytes.
• Les lymphocytes circulent dans l’organisme.
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a) Les lymphocytes CD4
Si l’antigène est extracellulaire et donc présenté par des cellules présentatrices
d’antigène par le CMH de type II, ce sont les lymphocytes T CD4 spécifiques qui reconnaissent
la molécule. La liaison détermine la réplication des lymphocytes T CD4 spécifiques et leur
différenciation en cellules mémoires et cellules effectrices.
Les cellules effectrices peuvent être de trois types, secréter trois types différents de cytokines
et avoir une action différente. On reconnait donc trois types de réponse immunitaire
adaptative à médiation cellulaire : les réponses dites TH1, TH2, TH17.
➢ La réponse TH1 est stimulée par la présence, dans l’environnement cellulaire, d’INF-γ
et d’IL- 12. Elle est caractérisée par la sécrétion, de la part des lymphocytes T, d’INF-γ,
qui active les macrophages et stimule les lymphocytes B à produire des anticorps. La
réponse immunitaire est donc dirigée surtout contre les microbes intracellulaires
➢ La réponse TH2 est stimulée par l’IL-4 et elle est caractérisée par la sécrétion, de la part
des nouveaux lymphocytes T CD4, d’IL-4, d’IL-5, et d’IL-13. Ces cytokines stimulent
l’activation des mastocytes et des éosinophiles, ainsi que des lymphocytes B à
produire des IgE. C’est une réponse immunitaire dirigée contre les agents
extracellulaires et les parasites.
➢ La réponse TH17 est stimulée par l’IL1, l’IL-6, l’IL-23 et le TGF-β. Elle stimule les
lymphocytes à produire l’IL-17, l’IL-22. Ce type de réponse a comme effet le
recrutement de neutrophiles et de monocytes. Elle est stimulée et efficace contre les
bactéries extracellulaires et les champignons. Elle intervient aussi dans l’inflammation
chronique à médiation immune.
➢ Réponse TH1
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T CD4, qui sécrètent des cytokines, capables d’activer les lymphocytes B. Les lymphocytes TH1
induisent une production d’IgG, les lymphocytes TH2 stimulent la production d’IgE.
Chaque plasmocyte secrète les anticorps qui ont le même site de reconnaissance antigénique
que le premier lymphocyte B qui a reconnu l’antigène. Les anticorps sont capables de
combattre les microbes par différents mécanismes :
• Neutralisation : la liaison entre anticorps et microbe empêche ces derniers
d’infecter d’autres cellules
• Opsonisation : les IgG se lient aux microbes et les recouvrent. Leur partie variable
spécifique est en contact avec le microbe ; la partie constante est donc positionnée
vers l’extérieur. Les particules deviennent alors une cible pour les neutrophiles et
les macrophages qui possèdent un récepteur pour le Fc. La liaison les active et la
particule opsonisée est phagocytée et détruite.
• Activation du complément (Ig G et Ig M) par la voie classique avec formation du
complexe d’attaque membranaire (CAM) qui détruit le microbe. Des fragments du
complément fonctionnent comme des opsonines en facilitant la phagocytose des
microbes.
A. Les hypersensibilités
L’hypersensibilité est une réaction inappropriée à un antigène spécifique lors d’un premier
contact, avec comme conséquence des réactions exacerbées, amenant à des lésions, après
nouvelle exposition à l’antigène spécifique (inflammation mal dirigée et mal régulée).
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Toutes les hypersensibilités sont caractérisées par deux phases :
• Une phase dite de sensibilisation : elle consiste en une première exposition de
l’hôte à l’antigène, de façon à développer une première réponse immunitaire avec
formation de cellules mémoires.
• Une phase effectrice : il s’agit de la nouvelle rencontre ou d’une première
rencontre prolongée de l’hôte avec l’antigène. Elle a pour conséquences la mise en
place de la réponse immunitaire et le développement de ses conséquences
pathologiques : une réaction inflammatoire ou une lyse cellulaire.
Les hypersensibilités ont été classées en quatre types, selon le mécanisme sous-jacent. Nous
allons les voir, en détaillant les acteurs (type d’antigène et leucocytes), le mécanisme, les
effets pathologiques et exemples.
Pour chacune des hypersensibilités, connaitre les définitions, les acteurs, les
mécanismes et les lésions associées.
1. L’hypersensibilité de type I
Elle est appelée aussi hypersensibilité immédiate ou allergie. Elle est due à une réponse
immunitaire médiée par les IgE.
a) Acteurs
Les antigènes concernés, appelés aussi allergènes, sont surtout d’origine
environnementale ou parasitaire. Ceux-ci vont interagir avec les IgE qui se fixent sur la paroi
des mastocytes en déterminant leur dégranulation.
Les cellules qui interviennent sont les mastocytes et les éosinophiles. Les mastocytes peuvent
être activés par liaison des IgE présents sur leur surface cellulaire avec l’antigène (→ réaction
anaphylactique) ou par d’autres facteurs (→ réaction anaphylactoide) comme le froid, la
chaleur, le trauma, des cytokines (IL-8), C3a et C5a et des médicaments (codéine, morphine,
AINS).
Les éosinophiles sont rappelés par les chémokines libérées par les mastocytes, comme
l’eotaxine et l’IL-5. Ils interviennent surtout dans la phase retardée.
b) Mécanisme
Un sujet déjà sensibilisé développe cette réaction dans les minutes qui suivent le
contact avec l’allergène. C’est pour ça que la réaction est appelée immédiate.
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Dans la phase de sensibilisation, les antigènes sont captés par les cellules présentatrices
d’antigènes qui stimulent une forte réponse de type TH2, via des T CD4 produisant des
cytokines (IL-4 et IL-13) responsables de la réplication des lymphocytes B spécifiques et de
leur stimulation à produire des IgE ainsi que de l’activation des éosinophiles (IL-5). Les IgE vont
se lier à la surface des mastocytes. Quand le sujet rencontre à nouveau l’antigène, celui-ci va
se lier aux IgE présents sur les mastocytes (passage direct en phase effectrice).
La liaison (phase effectrice) détermine :
• La dégranulation des médiateurs préformés des mastocytes : les médiateurs
relargués sont ceux déjà synthétisés et sont donc responsables des premiers signes.
Cette phase s’appelle phase immédiate et les médiateurs concernés sont
l’histamine, la sérotonine, la chymase, la tryptase, les chémokines pour les
éosinophiles et les neutrophiles, ainsi que les produits d’origine lipidique
(prostaglandines, prostacyclines, leucotriènes), certaines cytokines, et le PAF.
• L’activation des mastocytes à produire d’autres médiateurs (en particulier les
médiateurs d’origine lipidique) qui entretiennent l’inflammation, à secréter des
chémokines qui rappellent des nouvelles cellules inflammatoires en quantité
élevée, ainsi que des cytokines qui amplifient la réponse de type TH2. La phase
retardée est stimulée par des expositions prolongées ou intenses à l’allergène.
Dans la phase retardée, les éosinophiles contribuent aux lésions tissulaires par relargages de
leurs enzymes et les cellules épithéliales augmentent la réaction inflammatoire en secrétant
des chémokines.
Les facteurs qui déterminent si un sujet développe ou non une réaction d’hypersensibilité de
type I sont variés et complexes :
• Il y a une surement une composante génétique qui prédispose le sujet à développer
une réponse immunitaire de type TH2 (atopie) avec sécrétion de cytokines favorisant
la production d’IgE. Les sujets atopiques, en humaine, ont des niveaux plus élevés
d’IgE circulantes et plus de cellules TH2 qui secrètent de l’IL-4.
• Le type de CMH, déterminé génétiquement, prédispose aussi à développer une
réponse allergique. Un sujet qui possède une quantité augmentée de CMH de type
II se liant à un antigène normalement non immunogène sera prédisposé à
développer une allergie pour l’antigène en question.
• D’autres facteurs jouent un rôle, même s’il est peu connu : les polluants
environnementaux, les infections virales et bactériennes, la voie d’exposition…
Les manifestations changent avec l’espèce et le tissu concerné et cela dépend des types et des
proportions des médiateurs secrétés.
c) Lésions
On observe une inflammation aiguë due à la phase immédiate (dans les minutes qui
suivent) qui peut progresser à la phase retardée (peut durer des heures).
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Réaction immédiate: elle est secondaire au relargage des amines vasoactives. On observera
donc :
✓ Une vasodilatation
✓ Une augmentation de la perméabilité vasculaire
✓ Une contraction de la musculature lisse
✓ Une hypersécrétion glandulaire
✓ L’arrivée des cellules inflammatoires
✓ Une destruction tissulaire induite par les enzymes mastocytaires.
Ces réactions s’installent dans les minutes qui suivent l’exposition à l’antigène et durent
quelques heures.
La phase immédiate dépend directement des médiateurs secrétés par les mastocytes, lorsque
les lésions tissulaires observées dans la phase retardée ne sont plus attribuables aux autres
leucocytes, recrutés par les cytokines secrétés lors de la phase immédiate et capables d’auto-
entretenir et aggraver l’inflammation par production de nouveaux médiateurs de
l’inflammation.
d) Deux exemples
➢ L’anaphylaxie
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➢ L’atopie
Il s’agit d’une réaction d’hypersensibilité I localisée. Il existe des prédispositions
génétiques à l’origine de cette maladie.
L’atopie peut être déclenchée chez le chien ou le chat par des piqûres de puces ou via
l’alimentation. Elle se traduit par une augmentation du nombre de mastocytes au niveau
digestif, respiratoire ou cutané.
On parle de dermatite atopique chez les carnivores. En effet, les chiens ont beaucoup de
mastocytes au niveau de la peau ce qui explique que la réaction ait lieu à ce niveau là.
Chez les ruminants, on parle de rhinite allergique (beaucoup de mastocytes au niveau
respiratoire).
En résumé :
Type Antigène Composante immunitaire Lésions Exemples
1. Hyperémie
2. Œdème
IgE 3. Contraction
Anaphylaxie
I Allergènes Mastocytes musculaire
Atopie
Eosénophiles 4. Hypersécrétion
5. Inflammation
6. Destruction tissulaire
2. L’hypersensibilité de type II
L’hypersensibilité de type II, ou cytotoxique, est une réaction des anticorps contre des
antigènes présents sur la surface cellulaire ou dans un tissu.
a) Acteurs
Les antigènes peuvent être endogènes (récepteurs, protéines cellulaires ou tissulaires)
ou exogènes (par exemple des médicaments ou des protéines microbiennes absorbées sur la
surface cellulaire). Les anticorps qui interviennent sont pour la plupart des IgG ou des IgM.
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b) Mécanisme
L’hypersensibilité de type II se base sur la production d’anticorps qui interagissent avec
des antigènes (endogènes ou exogènes absorbés sur la surface cellulaire ou tissulaire) en
déterminant la destruction de la cellule ou du tissu présentant l’antigène. La réaction se met
en place en quelques heures pour un sujet sensibilisé.
Il y a trois mécanismes majeurs :
• Réactions dépendantes du complément : les anticorps activent le complément
(voie classique) et détruisent la cellule par formation du CAM et/ou par
opsonisation par la fraction C3b et phagocytose.
• Réactions dépendantes des anticorps : les anticorps peuvent déterminer la
destruction cellulaire par opsonisation ou par cytotoxicité cellulaire médiée par les
anticorps.
• Dysfonctionnement cellulaire médiée par les anticorps : les anticorps qui se lient à
des récepteurs peuvent en altérer la fonction. Ils peuvent fonctionner comme des
agonistes (le récepteur est activé → hyperactivité) ou comme des antagonistes (le
récepteur est inhibé → hypoactivité).
c) Lésions
Des exemples de maladies induites par une hypersensibilité de type II sont l’anémie
hémolytique auto-immune, l’isoérythrolyse néonatale, le pemphigus, la myasthenia gravis.
On distingue :
• Les maladies cytotoxiques par destruction cellulaire, qui se caractérisent par une
diminution de la population cellulaire concernée, le plus souvent des cellules
sanguines comme les globules rouges ou les plaquettes
• Les maladies non- cytotoxiques par dysfonctionnement, se caractérisant plutôt par
un dysfonctionnement initial suivi par une inflammation induite par les anticorps.
d) Exemple
➢ Isoérythrolyse néonatale du poulain
Un 1er poulain hérite à sa naissance des Ag érythrocytaire du père, transmis à la mère
par le sang fœtal. Celle-ci subit donc une première exposition à ces antigènes : il y a
sensibilisation.
Le 2ème poulain hérite toujours des Ag érythrocytaires du père, mais cete fois-ci la mère va
produire des anticorps contre ces antigènes (deuxième exposition donc phase effectrice) qui
vont être transmis au poulain via le colostrum.
L’isoérythrolyse néonatale du poulain entraine une anémie très sévère et de l’ictère.
L’hémoglobine est libérée dans le sang ce qui entraine une forte coloration rouge des reins et
de l’urine.
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En résumé :
Type Antigène Composante immunitaire Lésions Exemples
Antigènes
1. Lyse cellulaire
associés aux IgG et IgM Isoérythrolyse
II 2. Dysfonctionnement
cellules ou à Complément néonatale
et infammation
la matrice
a) Acteurs
Les acteurs sont les complexes immuns qui stimulent les neutrophiles, les
macrophages et les lymphocytes et activent le complément.
Les antigènes responsables sont les antigènes solubles dans le sang et qui peuvent dériver
d’une inflammation chronique de longue durée, comme par exemple lors d’infections
parasitaires ou de maladies auto-immunes.
Les anticorps sont des IgG et des IgM. Ils vont permettre la formation de complexe immuns.
Pour la formation de complexes immuns stables, il faut que les antigènes soient juste
légèrement supérieurs en quantité par rapport aux anticorps et que le complexe immun formé
soit petit et soluble. S’il y a beaucoup plus d’anticorps que d’antigènes, les complexes immuns
formés seront de grandes tailles et seront donc phagocytés; si les antigènes sont beaucoup
plus abondants que les anticorps, les complexes immuns seront peu nombreux et
disparaitront rapidement.
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b) Mécanisme
Des anticorps dirigés contre des antigènes vont former des complexes immuns qui
circulent dans le sang. Ces complexes, sur la base de leur propriétés (taille, charge électrique,
quantité) se fixent au niveau de la membrane basale de certains tissus, où ils activent les
cellules inflammatoires et le complément, qui produisent des cytokines vasoactives
(histamine et sérotonine, C3a, C5a) et des chémokines.
Le résultat est une augmentation de la perméabilité vasculaire et la stimulation d’une
réponse inflammatoire, qui est localisée au niveau des vaisseaux (afflux de neutrophiles et
macrophages, activation du complément, activation de la coagulation). Dans des cas moins
fréquents, les complexes immuns se forment au sein des tissus et la réaction inflammatoire
est donc localisée dans ces tissus plutôt qu’au niveau vasculaire.
Les effets lésionnels de destruction cellulaire et tissulaire ressemblent à ceux de
l’hypersensibilité de type II mais le mécanisme pathogénique est différent. En fait, dans
l’hypersensibilité de type III, la destruction tissulaire n’est pas due aux anticorps dirigés contre
des antigènes cellulaires mais elle est secondaire à l’accumulation de complexes immuns dans
les tissus.
c) Lésions
Les lésions dérivent de l’activation de l’inflammation par les complexes immuns. On
observera donc une inflammation notamment une vascularite lorsque les complexes immuns
sont localisés au niveau de la membrane basale vasculaire. Les tissus les plus concernés sont
les glomérules rénaux, la synovie, les plexus choroïdes et les petits vaisseaux en général.
Rq : Les animaux ont surtout des lésions au niveau des glomérules rénaux et de la synovie.
Il y a deux types de maladies dues à l’hypersensibilité de type III :
• Une forme localisée : elle ne concerne qu’un organe (ex : maladie de l’œil bleu chez
le chien (Adenovirus canin I (CAV 1) = hépatite de Rubarth) ou la COPD (chronic
pulmonary obstructive disease) chez le cheval).
Dans les heures qui suivent le dépôt de complexes immuns, on observe la
margination et la diapédèse de neutrophiles ainsi que la formation de lésions
tissulaires qui progressivement augmente. La quantité de complexes immuns dans
les parois vasculaires détermine la sévérité des lésions. Les lésions observées sont
donc principalement des vascularites neutrophiliques avec, dans les cas les plus
graves, des thrombus, des hémorragies périvasculaires et des lésions de nécrose
tissulaire.
• Une forme systémique : tous les vaisseaux sont atteints (ex : syndrome consécutif à
l’administration de sérum hétérologue, Lupus érythémateux systémique, anémie
infectieuse équine).
En résumé :
Type Antigène Composante immunitaire Lésions Exemples
1. Vascularité
Antigènes Maladie de
III Complexes immuns nécrosante
solubles l’œil bleu
2. Inflammation
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4. L’hypersensibilité de type IV
L’hypersensibilité de type IV, ou retardée, est une réaction médiée par les lymphocytes T. Du
fait que les lymphocytes T mettent environ 24-48 heures pour s’activer et développer la
réponse immunitaire. C’est la réaction typique de la tuberculose.
a) Acteurs
Les antigènes sont ceux capables de stimuler une réponse des lymphocytes de type
T. Souvent ils appartiennent à des protéines du soi (maladies auto-immunes) ou à des agents
microbiens intracellulaires.
Les leucocytes concernés sont les lymphocytes T CD4 et les lymphocytes T CD8.
b) Mécanisme
On reconnait deux types de réponse :
• Réponse retardée : elle est médiée par les lymphocytes T CD4, activés par des
antigènes présentés par le CMH de type II. Une fois que le sujet a été
préventivement sensibilisé, une deuxième rencontre avec l’antigène stimule ce
type de réaction. Les antigènes sont présentés par les cellules présentatrices
d’antigènes, stimulent les CD4 à produire des cytokines qui déclenchent une
réponse immunitaire de type TH1, avec appel et activation de macrophages, ou de
type TH17, avec une prédominance de neutrophiles.
• Réponse cytotoxique : elle est médiée par les lymphocytes T CD8, activés par des
antigènes présentés par le CMH de type I. C’est une réponse fréquente lors
d’infections virales ou dans certaines maladies auto-immunes comme le diabète
de type I. Les CD8 activés induisent la mort de la cellule présentatrice d’antigène
par sécrétion de protéines cytotoxiques (perforine et granzyme) ou par interaction
de leur ligand Fas avec le récepteur sur la cellule. Le résultat dans les deux cas est
une apoptose de la cellule.
c) Lésions
Réponse retardée : l’exemple typique est la réaction tuberculinique mais toutes les
inflammations granulomateuses persistantes sont en fait des hypersensibilités de type IV. Dans
un premier temps on observe un nodule œdémateux qui contient au début des neutrophiles
qui sont rapidement remplacés par des macrophages et des lymphocytes. La lésion devient
donc granulomateuse avec présence de cellules épithélioïdes et éventuellement de cellules
géantes. Si à la base de la réaction on a une réponse de type TH17, on aura aussi la persistance
des neutrophiles (lésion pyogranulomateuse).
Réponse cytotoxique : on observe une apoptose cellulaire accompagnée par des lymphocytes
T souvent très proches de la cellule apoptotique.
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En résumé :
Type Antigène Composante immunitaire Lésions Exemples
1. Antigènes
solubles
2. Antigènes
1. Granulome
IV de contact Lymphocytes T Tuberculose
2. Destruction cellulaire
3. Antigènes
associés
aux cellules
Selon l’antigène qui stimule la réaction immunitaire, les maladies peuvent être localisées à un
seul organe, comme la myasthenia gravis ou le diabète sucré de type I, ou être systémiques,
comme le lupus érythémateux systémique.
A la base du développement d’une maladie auto-immune il y a la perte de la tolérance vers
les antigènes du soi.
C. La tolérance immunologique
La tolérance immunologique est l’absence de réaction immunitaire contre les antigènes du
soi.
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• Molecular mimicry : Parfois les microbes peuvent avoir des antigènes qui
ressemblent à ceux du soi (molecular mimicry). On assiste donc à un biais de la
réponse immunitaire qui s’active contre les microbes de façon spécifiques, et
contre les antigènes du soi.
E. Les immunodéficiences
Les immunodéficiences peuvent être primaires si elles sont causées par un défaut
génétique ou secondaires si elles sont liées à d’autres causes, comme le cancer, les infections,
ou la malnutrition. Les immunodéficiences seront traitées dans d’autres cours, plus cliniques.
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Introduction
Il existe différents phénomènes à l'origine d’une prolifération cellulaire. En effet, lors d’un
changement dans le micronvironnement cellulaire (une agression), les cellules peuvent réagir
de différentes manières :
• En cas d’agression d’intensité forte, il y a mort cellulaire
• En cas d’agression faible ou progressive,
▪ si la durée est courte, on a un retour à la normale
▪ si la durée est longue, on a alors adaptation au nouveau
microenvironnement.
Lors des néoplasies, en plus de la prolifération cellulaire, une altération du génome a lieu.
• En cas d’altérarion des gènes vitaux, il y aura mort cellulaire
• Si des gènes mineurs sont touchés, il n’y aura pas de modification visible
• Si des gènes majeurs sont altérés, il peut y avoir transformation de la cellule, modification
de gènes impliqués dans le cycle cellulaire et ainsi une multiplication incontrôée.
En anatomie pathologique, le terme "tumeur" renvoie à un tissu gonflé, c'est un terme général
qui ne dit rien sur le mécanisme à l'origine du gonflement (œdème...). Dans la suite de ce cours,
le terme "tumeur" renvoie à tout aspect néoplasique. (« onco », du grec, veut dire « masse »)
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Tumeurs bénignes : l’accroissement est strictement local sans possibilité d’implantation à distance.
Adaptation au microenvironnement
Contexte :
• En 2015, 1/3 des individus seront concerné par un cancer, il y a 385 000 nouveaux cas/an
(= taux standardisé d’incidence annuelle) et est la cause de 1 décès sur 4.
Il existe des tumeurs dans toutes les espèces, et chez nos animaux domestiques :
• Dans l’espèce canine, ¼ des chiens sera concerné. Incidence annuelle : 370/100 000
chiens, et si on considère les tumeurs bénignes elle sera de 760/100 000 chiens en un an.
Le cancer représente ¼ des décès, et 1 chien sur 2 chez les chiens âgés.
• Chez le mâle, on retrouve majoritairement des mastocytomes, des lymphomes et enfin
des cancers de la prostate. Chez la femelle, on trouve majoritairement des tumeurs au
niveau de la chaîne mammaire, des mastocytomes et enfin des lymphomes.
NB : on voit moins de tumeurs chez les bovins, mais ceci est lié au temps d’élevage court pour
cette filière.
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La carcinogenèse confère différentes capacités aux cellules, étape par étape :
• Etape 1 : prolifération incontrôlée et
continue (commune aux tumeurs bénignes et
malignes).
• Etape 2 : Echappement au système
immunitaire (étape commune aux tumeurs bénignes
et malignes).
• Etape 3 : capacité à stimuler la
néoangiogenèse (commune aux tumeurs bénignes et
malignes). La cellule va stimuler la formation de
vaisseaux sanguins qui vont alimenter la tumeur en
oxygène et nutriments. Elle est supérieure dans les
tumeurs malignes.
• Etape 4 : caractère invasif (plus
marqué dans les tumeurs malignes que bénignes). La cellule détruit la
matrice extracellulaire environnante dans le but de coloniser le terrain. Ceci
dépend également de l’origine cellulaire (mésenchymateuse / épithéliale).
La cellule mésenchymateuse vit seule et peut se déplacer ce qui la rend plus apte à
l’envahissement. Au contraire, la cellule épithéliale est entourée de beaucoup
d’autres cellules ce qui diminue son pouvoir invasif.
• Etape 5 : capacité à métastaser (propre aux tumeurs malignes). Cela
correspond à la capacité de quitter l’environnement d’origine et de
s’implanter à distance, d’où une dissémination et une expansion de la
tumeur.
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Les cours de cancérologie vont être divisés en trois parties :
• Partie I « trouble irréversible de la multiplication cellulaire » : naissance d’une tumeur =
carcinogenèse : les cibles, les causes, et les mécanismes.
• Partie II « émergence et développement dans un tissu préexistant » : croissance d’une
tumeur = schéma général de l’évolution d’une tumeur : les modèles théoriques de
croissance, les phases précliniques et cliniques, et les effets de la tumeur sur le tissu
hôte.
• Partie III « une néoformation » : C'est l'étude des divers aspects des tumeurs =
classement morphologique des tumeurs : les aspects macroscopiques et
microscopiques (nomenclature).
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A. Rappels : La croissance cellulaire normale et ses contrôles
Il existe des points de contrôle ("check-point") entre les différentes phases du cycle cellulaire
afin d’arrêter les divisions si des anomalies sont détectées et d’éviter la transmission de ces
anomalies aux cellules-filles. Les cellules défectueuses sont menées vers la mort.
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B. Les gènes promoteurs de croissance : Les proto-oncogènes
A l’état normal, une cellule va recevoir le signal de déclenchement de division par les facteurs
de croissance d'une autre cellule par le mode paracrine.
La mutation à l'origine de cette anomalie entraîne la production d’une protéine qui « suractive»
un autre gène qui produit des facteurs de croissance. Ainsi, la cellule ne dépend plus des autres
cellules pour sa croissance. Parmi ces facteurs de croissance, il faut retenir PDGF (Platelet-
Derived Growth factor) et TGF-α (Transforming Growth Factor α). Il existe aussi l’EGF (pour les
cellules épithéliales) et le FGF (pour les cellules mésenchymateuses Fibroblast Growth Factor)
qui sont plus anecdotiques.
Des mutations sur les gènes codant pour les récepteurs aux facteurs de croissance peuvent
entrainer une activation permanente de ces récepteurs (production d’un signal dans le
cytoplasme sans avoir reçu de facteur de croissance, ou production de signal qui continue bien
après la réception).
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➢ Exemple 1 : Mastocytome cutané
du chien (à retenir)
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3. Mutation des gènes codant pour les protéines de
transduction du signal
Dans une cellule normale, lors de la fixation du facteur de croissance sur son récepteur, il
y a autophosphorylation du récepteur, puis fixation de protéines de pontage (bridging protein)
sur la partie intra cytoplasmique du récepteur. Cela permet l’activation de la protéine RAS par
phosphorylation, qui fixe alors la protéine RAF-1, ce qui aboutit à l’activation du système des
MAP kinases qui constitue le signal intracellulaire.
Ce qu’il faut retenir ! ce mécanisme est régulé par l’activation de la protéine de transduction
GAP (GTPase Activating Protein) qui hydrolyse le GTP de la protéine RAS. Ce mécanisme inactive
la protéine RAS et stoppe le signal intracellulaire.
Dans les cellules tumorales, la protéine RAS est mutée. Les mutations aboutissent à une
absence d’hydrolyse du GTP par la protéine GAP donc la protéine RAS est activée en
permanence, ce qui favorise en continu les divisions cellulaires. Cette mutation est responsable
de 30% des tumeurs chez l'homme, c'est donc un facteur très important.
Exemple : La protéine codée par le gène MYC se fixe sur l’ADN et active des gènes codant pour
les CDK. Normalement, le taux de protéine MYC chute rapidement vers un niveau basal dès que
le cycle cellulaire commence (début de G1).
Lorsque le gène MYC est muté, la protéine MYC est alors surexprimée, ce qui entraîne un taux
élevé de CDK qui persiste. Ainsi les divisions cellulaires sont facilitées par levée des
checkpoints (il suffit juste qu’il y ait des cyclines).
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5. Mutations sur les gènes codant pour les facteurs de
régulation du cycle cellulaire (les cyclines)
Dans une cellule normale, le taux de cycline baisse rapidement après activation des kinases.
Lors de la mutation des gènes codant pour les cyclines, il y a une surexpression persistante de
ces cyclines et donc un maintien des cellules dans le cycle (qui vont toujours passer les
checkpoints).
Exemple : Lors de tumeurs hépatiques et œsophagiennes chez l'homme, il y a surexpression de
la cycline D.
Les anti-oncogènes sont des gènes censés freiner la prolifération cellulaire. Leur altération
va favoriser indirectement la prolifération, puisqu'il y a une levée de l'inhibition de la prolifération.
Par exemple, il peut y avoir des phénomènes épigénétiques d’hyperméthylation d’un promoteur
ce qui va empêcher la formation de la protéine, ou bien production d’une protéine anormale
inactive, qui ne pourra plus empêcher la prolifération cellulaire.
Il y a trois groupes différents : RB, CDKN2A, APC
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2. Exemple 2 : Défaut d’activation des gènes codant pour les
CDKI (protéines inhibitrice des CDK)
Les CDKI (I comme inhibiteur et non 1 comme 1 !) sont les inhibiteurs des CDK : tant qu’il y
a des CDKI, la division cellulaire est impossible. Il existe 2 types de CDKI (pour information) :
• La famille des CDKI à large spectre : P21, P27, P57 qui inhibent toutes les CDK.
• La famille des CDKI à spectre étroit, notamment P15, P16, P18, P19 qui inhibent CDK4 et
CDK6.
Exemple : Les CDK sont régulées par le facteur TGF β (Transforming Growth factor) qui arrête
le cycle en G1 par stimulation des gènes codant pour CDKI 4 et 6.
Dans une cellule tumorale, les récepteurs à TGF β sont mutés, il n’y a donc pas de production
de CDKI à spectre étroit et donc persistance de CDK 4 et 6, donc une prolifération continue. Il
s’agit d’un des mécanismes des mélanomes et sarcomes très fréquents chez l’Homme.
La β-caténine est une protéine impliquée dans l’adhésion des cellules épithéliales du
colon entre elles, notamment grâce à sa liaison avec l'E-cadhérine.
• Dans une cellule normale, quand le facteur de croissance WNT est absent et la βcaténine
en fin de vie, celle-ci est détruite par le complexe APC.
En présence du facteur de croissance WNT, le complexe APC se dissocie. La β-caténine
n’est alors pas détruite et migre dans le noyau où elle stimule la prolifération cellulaire.
• Lors d’une mutation du gène APC : il n'y a pas de complexe APC, la β- caténine n’est
donc pas détruite et migre dans le noyau et stimule la prolifération cellulaire, sans qu'il
n'y ait fixation du facteur de croissance. Chez l’homme, la mutation du gène APC est
observée dans 70 % des cancers sporadiques du colon.
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D. Les gènes codant pour l’apoptose, les mécanismes de la
sénescence et la réparation de l’ADN : Les gènes
gardiens du génome
1. Les mécanismes normaux de l’apoptose
Ceci est un rappel des mécanismes déjà vus dans le CM 1-5 : les lésions cellulaires.
Il existe 2 voies d’apoptose :
• Le système des caspases (intrinsèque) : Voie mettant en jeu les récepteurs
membranaires qui vont activer les systèmes de caspases (la caspase 8 qui va
activer la 3 qui entraine la mort cellulaire).
• La voie des mitochondries
(extrinsèque) : Suite au signal de P53, le cytochrome C est relargué par PCL2c et
s’associe à APAF1 qui active la caspase 9 qui va activer la caspase
2. Echappement à l’apoptose
Pour rappel :
L’échappement peut intervenir à différentes étapes:
1 : mutation sur TP53 qui entraîne une disparition
des récepteurs Fas, récepteurs de mort, pour la voie
de la caspase 9 et diminution de CD 95.
2 : activation du gène FLIP qui empêche l’activation
de la pro-caspase 8 en caspase 8 (fixation de la
protéine FLIP).
3 : activation du gène BCL2 (qui normalement
inhibe la sortie du cytochrome C) ce qui empêche
le relargage du cytochrome C mitochondrial
4 : mutation sur TP53 qui agit sur le gène codant
pour BAX (défaut de synthèse de BAX) qui fait
normalement sortir le cytochrome C de la
mitochondrie (le gène BAX est proapoptotique).
5 : mutation sur le gène APAF1 (Apoptotic Protease
Activating Factor) qui empêche l’activation de la
caspase 9.
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3. Echappement à la sénescence réplicative : activation des
télomérases et échappement à la sénescence réplicative
La protéine P53 est très importante et assure des rôles très variés dans la régulation du cycle
cellulaire et ne laisse pas survivre une cellule avec une anomalie. P53 est une protéine
fondamentale en cancérologie !
La mutation du gène p53 conduit donc à l'expansion de cellules mutantes, avec des cellules
filles porteuses de l'anomalie.
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Remarque : trois quarts des tumeurs chez l’homme présentent une mutation sur ce gène.
Arrêt du cycle de division en G1 pour une cellule Pas d’arrêt du cycle cellulaire
dont le matériel génétique est endommagé, par
activation des gènes
CDKI
Si réparations impossibles
NB : Une protéine P53 a normalement une durée de vie très courte et par conséquent est
non détectable. En cas d’anomalie, elle devient par contre détectable.
Il existe plus de 1500 carcinogènes chimiques, qui sont répertoriés chez l’homme par le CIRC (Centre
International de Recherche sur le Cancer) à partir d’études épidémiologiques. De nouveaux agents
continuent de compléter cette liste chaque année. Ils sont susceptibles de modifier le génome et
d’induire des tumeurs. Le groupe 1 rassemble les substances cancérogènes avérées, le groupe 2A les
probablement cancérogènes et le groupe 2B les « peut-être » cancérogènes.
Il peut y avoir modification directe du génome : altération isolée d’une base, fixation sur les
nucléoprotéines, formation de dimères pyrimidiques ou formation de liaisons covalentes entre bases
de deux brins.
Il peut également y avoir des modifications épigénétiques : méthylations, modifications post-
traductionnelles des histones. La méthylation au niveau de promoteur provoque la formation d’îlots
CpG qui provoque l’inactivation de la transcription du gène. C’est l’altération la plus fréquente dans
les cancers, elle est précoce dans le déroulé de ce phénomène : elle permet l’inactivation de la
transcription des gènes suppresseurs de tumeur, des gènes gardiens de l’intégrité du génome et des
gènes impliqués dans la migration cellulaire. La méthylation est donc un bon outil diagnostic précoce
et est un facteur pronostic en ce qui concerne l’évolution d’un cancer. Ces modifications sont de plus
réversibles : de nouvelles approches thérapeutiques sont donc à envisager.
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2. Mécanismes de réparation
Les principaux systèmes sont la réparation des erreurs de réplication = Miss Match Repair, la
réparation des dimères pyrimidiques ou additions de grosses molécules à l’ADN = Nucleotide
Excision Repair, la réparation des oxydations, méthylations ou désaminations des bases = Base
Excision Repair et enfin les réparations des cassures.
Les échecs de ces mécanismes de réparation sont dus à la vitesse et au taux de réparation de l’ADN
qui dépend du type de cellule, de l’âge de la cellule et de son environnement cellulaire. L’altération
d ’un mécanisme existant (altération des gènes réparateurs), la saturation des mécanismes de
réparation font également partie des raisons d’échecs. Enfin, il y a « la réparation SOS » : elle se met
en place si la lésion de l ’ADN survient pendant la phase S, l ’ADN-polymérase codée n ’est pas fiable
et il y a des erreurs d ’appariements.
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En cas de dépistage de mésothéliome, il faut avertir le propriétaire qu'il a sûrement de l'amiante
dans son environnement. Il n'y a pas de toxicité de relais connue (pas de contamination à l'autopsie).
Il existe d'autres substances minérales cancérigènes, qui sont des polluants de plus en plus
émergents (dans l'alimentation et l'eau), notamment :
• l’arsenic : responsable de tumeurs de la peau et des poumons (cancer professionnel chez les
tanneurs de peau dans l'industrie du cuir) . Mécanismes : lésions oxydatives de l'ADN,
amplification de gènes, méthylation de l’ADN inhibition de la réparation de l'ADN.
• le chrome : responsable de tumeurs des poumons chez l’homme. Mécanisme : lésions
directes de l'ADN
• le cadmium : responsable de tumeurs de la prostate chez l’homme. L’effet cancérigène reste
néanmoins à prouver chez l’animal. Mécanisme : inhibition de la réparation de l'ADN,
dysfonctionnement des protéines suppresseurs de tumeurs
• le composé du Nickel : responsable de tumeurs des poumons, des sinus et des fosses nasales
chez l’Homme. Mécanismes : lésions de l'ADN, inhibition de la réparation de l'ADN,
modification de la méthylation de l'ADN
Les mécanismes ne sont pas à connaître, mais permettent de faire le lien avec ce qui a été vu
précédemment.
• Les hydrocarbures polycycliques (dérivés des goudrons) provoquent des cancers du poumon
et du larynx. Le plus dangereux est le 3-4 benzopyrène,( Mutation d’une base purique (A ou
G) en Thymidine ) retrouvé dans la fumée de cigarette (4000 composants chimiques dont 40
carcinogènes) . Leur rôle dans les cancers des mammifères domestiques n’est pas prouvé. On
a simplement remarqué que les chats de fumeurs développaient plus souvent des
lymphomes que les autres chats (peut-être par tabagisme passif ...).
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3. Les substances organiques aliphatiques
Remarque : Les preuves sont uniquement expérimentales à haute dose, rien n’a encore été
prouvé chez l’homme.
5. Les contaminants
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6. Les nanomatériaux
Ce sont des matériaux avec au moins une dimension entre 1 et 100 nanomètres. Ils ont donc une
très grande réactivité surtout vis-à-vis des protéines. Il y a les particules ultrafines (d’origine
naturelle, ou anthropique fumée volcanique, transport …), nanomatériaux manufacturés
(Nanoparticules d’argent : industrie du vêtement (bactéricides), Nanotubes de carbone (classé 2B
formations d’agglomérats, effets proches de l’amiante), Nanoparticules de dioxyde de Titane
(classé 2B, colorant alimentaire E 171.), Nano-silices (industrie alimentaire : modificateur de
viscosité).
Un certain nombre d’études montrent qu’ils ont des capacités à induire des lésions de l’ADN mais
peu de données sont disponibles sur leur potentiel cancérigène.
Ces rayonnements résultent d’un phénomène d’excitation d’un atome, avec passage
d’un électron proche du noyau à une orbite plus éloignée. Le retour à la normale
s’accompagne d’une libération d’énergie et de la formation de radicaux libres, de peroxydes
(en présence d’oxygène) et de dimères pyrimidiques.
La principale source de rayonnements non ionisants est le soleil avec les UVA (315-400 nm) et
les plus dangereux : les UVB (290-315 nm).
Ces rayons peu pénétrants représentent un danger uniquement pour l’œil et la peau (organes
de surface). Il existe une protection naturelle de la peau contre les UV :
• la couche cornée
absorbe presque la
totalité des UVB par les
acides aminés de la
kératine et le film
lipidique.
• la mélanine absorbe les
UVA en formant une
coiffe qui entoure le
noyau des cellules.
La surexposition a lieu en été sur les tissus où ces systèmes de protection sont inefficaces. Par
exemple, les oreilles du chat ont moins de follicules pileux, donc moins de kératine et ainsi
moins de protection contre les UVB. Les animaux blancs ont moins de mélanine, donc moins
de protection contre les UVA.
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Finalement, 20 % des UVB atteignent la couche basale et provoquent des dysplasies
(anomalies dans l’organisation des différentes couches de tissus) puis un carcinome. 10 %
atteignent le derme et provoquent des tumeurs vasculaires.
Ces lésions apparaissent en général en hiver sous forme de croutes (photos ci-dessous) qui vont
sécher et tomber. Puis cela va recommencer d’année en année et les lésions vont devenir
constantes : il s’agit alors d’un carcinome.
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• Étape 2 : carcinome épidermoïde in situ irréversible
Epaississement de la zone
d’alopécie, qui persiste
l’hiver
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Ces tumeurs sont peu fréquentes chez le chien chez qui on retrouvera le plus souvent des
tumeurs vasculaires (notamment chez le dogue argentin blanc à poil court).
Cas particulier des rayonnements non–ionisants de basse fréquence (lignes à haute tension
= champs extrêmement basse fréquence, antennes relais de téléphones mobiles = radio
fréquences)
Les radio fréquences constituent un risque 2B pour les gliomes. Les études
épidémiologiques font un lien entre les leucémies infantiles et les expositions à des CEM-
EBF( pas de lien mécanistique, juste une étude épidémiologique).
2. Rayonnements ionisants
Ces rayonnements sont moins fréquents que les UV. Ils provoquent une rupture entre
le noyau d’un atome et l’un de ses électrons périphériques : l’atome ionisé est alors très
réactif (effet direct) ou il permet la formation de peroxydes (effet indirect).
Mécanismes : Cassures simple brin et double brins des liaisons Phosphodiesters entre deux
dimères pyrimidiques. Endommagement des bases par destruction du groupe imidazole
des purines hydrolyse de la thymine.
Les principales sources sont les UVC qui sont arrêtés par la couche d’ozone (mais pas par la
peau), les rayons α (charge +), les rayons β (charge -), les rayons γ (rayons X). Ces 3 derniers
rayons sont générés par les machines (imagerie et radiothérapie anticancéreuse) : les tumeurs
sont donc souvent dues à des surexpositions accidentelles lors des radiothérapies
Ce sont des rayons très pénétrants et touchent les organes profonds. Les principaux tissus
concernés sont ceux à index mitotique naturellement élevé : moelle osseuse, gonades,
muqueuse digestive. Ces tumeurs sont rares chez nos animaux (absence d’exposition) mais
des cas ont déjà été observés chez l’Homme (notamment à cause d'accidents industriels,
par exemple Tchernobyl).
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Familles de virus Familles à ADN Familles à ARN
1. Les poxviridae
Ce sont des virus à ADN, non intégrés au génome de la cellule hôte (réplication
cytoplasmique). Ils affectent surtout les cellules mésenchymateuses (fibroblastes). Ils
expriment un protooncogène codant pour un facteur de croissance l’EGF (= Epidermal
Growth Factor) qui active la prolifération cellulaire des fibroblastes. La majorité est rejetée
par le système immunitaire mais il arrive parfois qu’il y ait apparition de tumeurs bénignes
(fibromes : tumeurs d'origine fibroblastique).
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Exemple : Fibrome de Shope sur un écureuil.
2. Les Herpesviridae
Exemple chez l’homme : Le lymphome de Burkitt (Epstein Barr Virus), fait partie des lymphomes B.
Le mécanisme comprend 2 étapes
• translocation du gène MYC qui sera transcrit en permanence et agit sur les CDK.
• expression de la protéine LMP-1 qui active, via le récepteur au TNF, la protéine NFκB
qui migre dans le noyau et active la prolifération cellulaire.
Exemple chez la poule : La Maladie de Marek qui provoque des neurolymphomatoses chez la
poule. Elle entraine une prolifération de lymphocytes néoplasiques dans le tissu nerveux.
Filet nerveux
Lymphocytes
néoplasiques
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D'autres organes peuvent être touchés, tels que le foie :
Foie de poule
hypertrophié
(rempli de Foie de poule
lymphocytes) normal
3. Les Adénoviridae
Le mécanisme passe par la présence dans le génome du virus d’un gène qui code pour la
protéine T qui inactive P 53 .
4. Les Papovaviridae
On s’intéresse au genre Papillomavirus. Ce sont encore des virus à ADN qui ont besoin des ADN
polymérases et des cyclines de la cellule hôte. Ils sont responsables de :
• tumeurs bénignes (les plus fréquentes) : Papillomes qui concernent les cellules
épithéliales (chez le chien surtout jeune, et le chat) et Fibropapillomes qui
concernent les cellules épithéliales et les fibroblastes (chez les bovins et
chevaux). Ces lésions sont contagieuses (car virales). On observe une régression
spontanée par action du système immunitaire. Les lésions blanches sont
caractéristiques :
Ces lésions ne sont pas à enlever car elles partent toutes seules (sauf si elles empêchent la prise
alimentaire, et dans ce cas on les opère).
Rq : On parle de lésions en choux fleur !
Papillomatose buccale
et pharyngée chez un
chien
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• tumeurs malignes : elles sont rares, et correspondent à des carcinomes.
Mécanisme d’action :
• les protéines du fragment E6 du virus facilitent la dégradation de la TP 53.
• les protéines du fragment E7 du virus se fixent sur la forme non phosphorylée
de la protéine du Rétinoblastome (1er check-point du cycle cellulaire) et
provoquent un dysfonctionnement, comme si Rb était phosphorylée. Le
fragment E7 va libérer le check point, il n’y a plus besoin que la molécule soit
phosphorylée.
5. Les Hepadnaviridae
Ce sont toujours des virus à ADN qui ne s’intègrent pas au génome et ne possèdent pas
d’oncogène. Ils ne causent pas directement les tumeurs. C’est un facteur favorisant indirect : ces
virus sont responsables d’hépatites (donc inflammation chronique), dues à un fort tropisme pour
les hépatocytes. La destruction cellulaire importante entraîne un phénomène de régénération
massive en plus des mutations spontanées qui sont nombreuses dans les hépatocytes en division
active. Le virus favorise la prolifération de nodules de régénération (pool de cellules à risque) qui
peuvent partir vers la voie de la néoplasie (action indirecte).
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6. Les Retroviridae
Ce sont les seuls virus à ARN impliqués dans les tumeurs. Tous les Retrovirus ont 3 portions d'ARN
caractéristiques : gag, pol et env.
Le virus peut s’intégrer n’importe où dans les cellules hôtes puisque l’expression de l’oncogène
est sous son seul contrôle. Il y a alors rapidement une prolifération cellulaire polyclonale
incontrôlée (= plusieurs cellules sont à l’origine de la tumeur). Quand l’animal est infecté, il a donc
de fortes chances de développer plusieurs tumeurs.
Ex :
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b) Les virus transformants lents
Ils ne possèdent pas d’oncogène. Il faut que le virus s’intègre immédiatement en amont d’un
proto-oncogène de la cellule hôte pour pouvoir ensuite l’activer en activant son propre génome. Le
risque que cela se produise est beaucoup plus faible que pour les virus transformant rapides. La
prolifération sera monoclonale (= une seule cellule mère est à l’origine des cellules filles tumorales), donc
d’expansion plus lente.
Ex :
• FeLV
(Féline Leukemia Virus)
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➢ Sous-famille des Lentivirinae
Ces virus concernent surtout les pneumocytes.
Prolifération de
pneumocytes
• Exemple 2 : chez le chat il y a des lymphomes induits par le FIV (on a surtout un
syndrome). Les cellules cibles sont alors les lymphocytes.
Remarque : Aucune tumeur virale n’a été identifiée à ce jour chez le chien.
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Cette tumeur est appelée fibro- adénomatose, (fibro- : prolifération de fibroblastes, adéno- :
prolifération des cellules épithéliales glandulaires, -atose : lésions multiples = nombreuses
mamelles concernées) dont l’émergence est gouvernée par les hormones sexuelles. Elle est dite
mixte. L’Algepristone bloque les récepteurs de la progestérone, on observe alors une régression de
la lésion.
Il a été prouvé que stériliser les chiennes diminue significativement l'apparition des tumeurs
mammaires. L'âge de la castration est très important :
• La castration sur les chiennes de plus de 2 ans n’a plus aucun effet sur le risque d'avoir une
tumeur mammaire.
• Les chiennes de moins de 9 mois sont trop
jeunes, n'ont pas encore suffisamment
d'imprégnation hormonale. De plus, elles
n'ont pas fini leur croissance donc il y a des
risques de problèmes tels que l'atrésie des
voies urinaires d'où des problèmes de
miction, ce qui est très douloureux.
• L'âge optimal de la castration est donc
entre 9 mois et 2 ans. Au sein de cet
intervalle, le plus tôt sera le mieux,
puisque cela limite l'imprégnation
progestéronique.
Remarque : ces âges de référence ne concernent que les tumeurs mammaires.
Le point de départ de la tumeur est localisé au niveau des testicules : les cellules de Leydig
(situées entre les tubes séminifères) tumorales forment un leydigome. Elles vont alors produire
une grande quantité de testostérone, ce qui provoque le circumanalome : tumeur bénigne des
glandes anales (cellules dérivées des glandes sébacées qui sont hormono-dépendantes), autour de
l'anus des chiens mâles.
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Lorsque l'on suspecte un circumanalome, il faut aussi explorer les testicules pour détecter un
leydigome. Le meilleur traitement est la castration du chien.
Remarque : Attention, le carcinome des glandes anales (malin) est une tumeur qui n’est plus
hormono dépendante, la castration est donc inutile.
Le point de départ des néoformations cutanées est un traumatisme dû à une injection d’une
substance immunogène et rémanente (à durée de vie prolongée dans le tissu conjonctif).
L’injection seule n’est pas suffisante : c’est l’ensemble injection et produit.
Exemples de substances : adjuvants des vaccins, corticoïdes retard…
L’effraction de la peau de l’animal et la mise en place d’une substance rémanente va provoquer un
afflux de macrophages (qui vont internaliser la substance et produire des cytokines) et de fibroblastes
qui persistent dans le tissu sous-cutané et se multiplient de manière incontrôlée.
Attention : Il est conseillé de faire les injections dans des zones où l’exérèse de la tumeur est
facilitée (les pattes plutôt qu’entre les épaules). Outre-Atlantique, cela a abouti à des folies
cliniques, telles que vacciner au bout de la queue ou des pattes, pour pouvoir amputer en cas de
fibrosarcome…
Il s’agit là d’une prolifération osseuse qui se produit principalement lorsque l’animal est de grande
taille : le risque est 30 fois plus élevé chez les animaux dont le poids est supérieur à 40 kg, par
rapport à ceux de moins de 10 kg. On ne sait pas la cause exacte à ce jour. Mais plusieurs causes
sont tout de même privilégiées :
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o la prédisposition génétique à
contrôler la prolifération des
fibroblastes.
o le poids : le soutien de poids
important sur les articulations
entraîne des microtraumatismes qui
provoquent des divisions cellulaires et
donc des phénomènes de réparation :
c'est une phase à risque.
o les fractures anciennes : elles sont des
lieux de réparation, et donc de division
des cellules osseuses, d'où un risque de
tumeur.
On observe alors un gonflement important du membre, une lyse osseuse et une ostéo-prolifération.
Dans cette race, il y a beaucoup plus de tumeurs dont l’origine est histiocytaire (macrophages,
cellules dendritiques). Ces chiens semblent incapables de contrôler la prolifération des histiocytes
et des cellules dendritiques.
Cellule tumorale :
géante et
plurinucléée
Ici, la tumeur du médiastin occupe la totalité de la cage thoracique et atteint les organes profonds.
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• Exemple 3 : races brachycéphales
Les races brachycéphales développent beaucoup de tumeurs naso-sinusales et des tumeurs des
baro- et chémorécepteurs au niveau de la base de l’aorte. Ce sont des chémodectomes. Les
problèmes respiratoires de ces races semblent impliqués dans l’apparition de ces tumeurs, puisque
les voies aérophores sont réduites et entraînent donc des variations de pression qui favoriseraient
les chémodectomes.
Remarque : Ces tumeurs sont aussi connues chez l’homme, surtout dans les populations qui vivent
en altitude. D’où l’hypothèse que la pression atmosphérique interviendrait dans ce genre de
tumeur en stimulant les chémorécepteurs.
D. Maladies infectieuses
1. D’origine bactérienne
Ici, on prendra l’exemple de la relation entre la présence d’Helicobacter pylori et l’apparition de
carcinome gastrique chez l’homme.
Les Helicobacter pylori sont des bactéries spiralées, qui vivent dans l'estomac. Ces bactéries sont
pathogènes lorsqu’elles sont présentes dans les canalicules intra- cytoplasmiques des cellules
pariétales. Elles sont alors à l’origine d’une inflammation chronique de la paroi stomacale (gastrite),
qui a pour conséquences :
• un afflux de macrophages
• la présence de radicaux libres dus à l’inflammation à l’origine de mutations
• la libération de substances toxiques : la nitrite réductase des Helicobacter, qui dégrade le
NO en nitrosamines, substance cancérigène
• une action de cette bactérie sur les cellules directement : elles répriment leur capacité de
réparation de l'ADN
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On constate également
qu’Helicobacter favorise des
lymphomes de l’estomac, du fait
de la stimulation importante du
système immunitaire local. On les
appelle des lymphomes MALT
(Mucus Associated Lymphoïd
Tissu), qui font partie des
lymphomes B : ils sont développés
à partir des zones marginales des
ganglions.
Le traitement en première
intention contre ces lymphomes
consiste juste à éliminer ces
bactéries grâce à des
antibiotiques, la chimiothérapie
est rarement nécessaire.
Remarque : Les chats possèdent naturellement des Helicobacter dans leur estomac. Cependant, il
n’a pas été encore démontré de relation entre l’apparition de ces tumeurs et la présence de ces
bactéries chez nos carnivores domestiques. Ces bactéries ne seraient pathogènes que lorsqu'elles
atteignent un niveau profond dans les canalicules cytoplasmiques des cellules pariétales.
2. D’origine parasitaire
C'est un phénomène rare, car peu de parasites induisent des tumeurs, il y a donc peu d'exemples.
Ceux cités sont juste pour information.
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Cycle du parasite :
• Ingestion d'un scarabée contaminé (ou d'un insectivore)
• Pénétration de la larve de 3ème stade dans la paroi de l'estomac
• Migration vers l'aorte le long des artères de l'estomac
• Formation dans l'adventice de la partie thoracique caudal de l'aorte d'un granulome où les
larves persistent 2 à 4 mois, sans signes cliniques
• Migration vers la sous-muqueuse de l'œsophage
• Transformation en adulte et ramollissement du tissu œsophagien par des enzymes : c'est
cette lésion qui peut dégénérer en tumeur
• Ponte des œufs dans la lumière de l'œsophage
Gravité de la lésion : Elle peut être mineure (grosse inflammation) ou majeure par stimulation
répétée des fibroblastes et dérapage néoplasique (fibrosarcome).
CONCLUSION
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR
SOMMAIRE
I/ DEFINITIONS ET RAPPELS SUR LE CYCLE CELLULAIRE ET SA REGULATION .......................................................... 3
A – Définitions ................................................................................................................................................... 3
A – Introduction .............................................................................................................................................. 11
C - Epigénétique et épigénome....................................................................................................................... 12
A - Introduction ............................................................................................................................................... 13
E - Bilan à retenir............................................................................................................................................. 18
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INTRODUCTION
Le cancer est l'un des problèmes les plus fréquents et les plus graves en médecine. Le cancer est une
maladie génétique de la cellule somatique. C'est un nom qui s'applique à un grand nombre de tumeurs
malignes causées par un processus fondamental de croissance incontrôlée. De cette prolifération résulte
une masse qui envahit les tissus environnants et peut métastaser jusqu'à des tissus éloignés.
Une tumeur est composée de cellules en prolifération avec un stroma de tissu conjonctif et des vaisseaux
sanguins. Les quatres formes principales de tumeurs sont :
Tumeurs bénignes: Elles sont constituées de cellules normales entourées par une
DEF capsule fibreuse qui facilite leur ablation. Elles constituent un danger pour l’hôte
lorsque leur volume augment ou lorsqu’elles contiennent une quantité importante de
substances biologiquement actives.
Tumeurs malignes : Elles sont disséminées dans l’hôte par la circulation sanguine
et forment des métastases.
Le cancer est une tumeur maligne clonale : un agrégat de cellules dérivant d'une cellule fondatrice
aberrante (anormale). Il s’agit essentiellement d’une maladie de gènes.
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I/ DEFINITIONS ET RAPPELS SUR LE CYCLE CELLULAIRE ET SA REGULATION
A – DEFINITIONS
Proto-oncogènes : Gènes cellulaires normaux qui codent pour des protéines intervenant
dans le contrôle de la division cellulaire. La protéine codée a pour fonction de transmettre un
DEF
signal de prolifération cellulaire de l'extérieur jusqu'au noyau pour permettre l'expression des
gènes. Ils codent pour des protéines intervenant dans des fonctions cellulaires importantes
et régulant le cycle cellulaire de façon positive (=accélération du cycle).
Les mutations des proto-oncogènes sont à l’origine de tumeurs car elles entrainent une prolifération
excessive des cellules.
Les oncogènes ont le potentiel d’induire la transformation néoplasique de cellules en conditions naturelles
ou expérimentales. Leur expression favorise la prolifération tumorale cancéreuse. Ils ont une action
dominante, c’est-à-dire qu’il suffit qu’un seul des deux allèles du proto-oncogène soit muté pour obtenir
une prolifération cellulaire expressive.
Il faut noter qu’ils ne sont pas systématiquement impliqués dans la prédisposition héréditaire au cancer.
Anti-oncogène : Gène suppresseur de tumeur, c'est un gène normal codant pour une protéine
DEF qui régule négativement la progression du cycle cellulaire. Son action s'oppose à celle des
oncogènes.
Ce sont des gènes dont la perte de fonction conduit au développement tumoral. Leur action est elle aussi
dominante mais leurs mutations sont récessives donc il faut qu’il y ait mutation des deux allèles pour qu’il
y ait perte du contrôle de la prolifération cellulaire. Ils ont la capacité d’induire l’apoptose.
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Pour ensuite aborder sereinement les différentes classes de prot’.
NB : Il ne faut pas savoir de manière exhaustive toutes les protéines, mais surtout bien avoir compris les
rôles fonctionnels de celles-ci.
Le cycle cellulaire est une suite d'évènements entre 2 divisions. Elle est composée de plusieurs phases :
G0
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La phase G0 correspond à un stade de quiescence (dormance) comme les cellules souches. La durée de la
phase G1 détermine la durée du cycle. Selon le type cellulaire et les conditions de croissance, la durée du
cycle (quelques minutes à plusieurs heures) est principalement déterminée par la phase G1.
Le volume cellulaire double pendant l'interphase pour que la cellule mère se divise en deux cellules filles
identiques.
Le cycle cellulaire est contrôlé entre certaines étapes : un système de contrôle vérifie que chaque étape est
correctement réalisée.
On doit retenir les trois principaux points de contrôle : aux jonctions G1-S, G2-M et à la sortie de M où les
chromosomes sont répartis de façon homogène sur le fuseau mitotique. Le système de contrôle doit activer
au bon moment chaque acteur puis ensuite les désactiver. Il doit aussi s’assurer que chaque stade du cycle
est terminé avant de passer au suivant.
LE PREMIER CHECK POINT, G1-S : C’est un contrôle de la taille de la cellule et l'environnement qui doit être
favorable. Il conditionne l’entrée en phase S.
LE SECOND CHECK POINT, G2-M : C’est un contrôle de la taille de la cellule et de l’environnement qui doit
toujours être favorable. Il est aussi vérifié que la quantité d’ADN soit bien doublée.
Ces trois points de contrôles enregistrent les conditions intra et extra cellulaires.
- des Cyclines qui sont synthétisées à un moment particulier du cycle cellulaire, leur taux d’expression
varie au cours de la phase du cycle.
- des protéines Kinases dépendantes de la Cycline-CDK qui se lient à leurs cyclines spécifiques, elles
sont activées et désactivées par des phosphorylations et déphosphorylations.
Le mécanisme : La Cdk fixe la cycline à la fin de la phase G1. Ce complexe est alors phosphorylé. Cela active
la Cdk, entraînant alors une machinerie de réplication de l'ADN par phosphorylation de diverses protéines
ce qui enclenche la phase S. Le complexe est ensuite clivé et la cycline dégradée.
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En voici une illustration :
#LA PROTEINE RB
C'est une phospho-nucléoprotéine, codée par un gène suppresseur de tumeur. Cette protéine RB est
notamment impliqué dans les rétinoblastomes (cancer de la rétine) qui apparaît si les deux allèles du gène
de cette protéine sont mutés/inactivés.
- dans une cellule au repos en G0, RB n’est pas phosphorylée. RB est ensuite phosphorylée par un
complexe Cycline-CDK en fin de phase G1 puis RB est déphosphorylée par un autre complexe au cours de
phase M.
- la forme non phosphorylée de RB fixe de nbx protéines, en particulier E2F qui est un facteur de
transcription stimulant l’expression des gènes de la transition G1/S.
- la forme phosphorylée de RB en fin de G1 libère ces protéines et E2F, qui activent alors l’expression
des gènes cibles essentiels à la phase S (réplication ADN).
Certains antigènes tumoraux viraux (T du virus SV40 et E1A Adénovirus) se fixent spécifiquement à la
forme non phosphorylée de RB et entrent en compétition avec E2F Ce complexe Ag tumoral-RB ne peut plus
fixer E2F ni d’autres protéines, le facteur de transcription agit ainsi en permanence et il y a expression
excessivement anormale des gènes de phase S (et expression gènes viraux). La cellule est donc forcée à se
diviser.
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# LA PROTEINE P53 (THE MOST IMPORTANT)
La protéine P53 (qui pèse 53 kDa) est une phospho-nucléoprotéine codée par un gène suppresseur de
tumeur. De nombreux cancers humains sont dus à une délétion des 2 allèles du gène de P53 (car c'est une
mutation récessive), ce qui entraîne une croissance cellulaire illimitée. C’est la gardienne du génome !
Dans une cellule normale :
P53 active la protéine P21 (qui pèse 21 kDa), qui elle-même inhibe les complexes Cycline-CDK. En fin
de phase G1, P53 centralise toutes les informations des enzymes qui contrôlent la réparation du génome
(arrêt du cycle cellulaire le temps de la dégradation) :
Lorsque l'ADN est réparé, P53 est dégradée, d'où une levée de l'inhibition des complexes Cycline-CDK : le
cycle peut continuer.
Si la cellule a passé le check-point G1-S mais que l'ADN est endommagé, alors P53 induit l'apoptose de la
cellule en activant des gènes codant pour des protéines pro-apoptotiques (Bax) et en réprimant les gènes de
la voie anti-apoptotique (Bcl2).
En cas d'absence de P53, il y a alors une croissance illimitée et anarchique puisqu'il n'y a plus de
contrôle du check point G1-S. Le taux de mutation va progressivement augmenter et le tissu va évoluer en
tumeur.
L’agression de l’ADN se traduit par une augmentation de la synthèse de P53. P53 est un facteur de
transcription qui agit dans 3 directions :
En bref, il y a trois décisions possibles au point de contrôle G1-S : poursuite du cycle, pause/réparation ou
entrée en phase G0 (la cellule quitte le cycle et reste en G0 jusqu’à réactivation du cycle).
NB : Au check point G2-M, le principe est le même que le check-point G1-S, sauf que les acteurs sont la
cycline mitotique et la CDK mitotique. Le complexe de leur association forme le MPF actif (Phase M
Promoting Factor) qui agit sur la phase M.
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E- BILAN SUR LA VIE ET LA MORT DES CELLULES
Cellule
Vie Mort
Division Quiescence
Accidentelle Programmée
= lyse = apoptose
cellulaire
accompagnée
d'une
inflammation
Remarque : l'apoptose peut être normale (recyclage cellulaire, développement embryonnaire, maturation
lymphocytaire) ou anormale (phénotype cancéreux, artériosclérose ou infection virale).
Les cellules normales, isolées à partir de cellules primaires issues de tissus d'un organisme, font un nombre
fini de divisions puis meurent par sénescence cellulaire lors de culture in vitro. Cependant, certaines cellules
peuvent subir des remaniements génétiques qui les rendent immortalisées. Attention à ne pas confondre
avec "immortelles" : les cellules immortalisées ont besoin de conditions favorables à leur croissance
contrairement aux cellules immortelles. Ces cellules ont besoin d'un milieu de culture favorable à leur
croissance et peuvent alors se propager à l'infini pour donner une lignée cellulaire. Ces cellules expriment
les mêmes caractères phénotypiques que la cellule primaire dont elles dérivent et les mêmes
caractéristiques (exigence en facteurs de croissance, prolifération dépendante de l’ancrage à un support
solide, inhibition de croissance lors de contact avec d’autres cellules). L'immortalisation est une étape avant
la transformation.
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2-Les cellules transformées (=cancéreuses)
Quel que soit le tissu d'origine, la cellule acquiert des anomalies phénotypiques et fonctionnelles :
Toutefois, les principales anomalies fonctionnelles des cellules cancéreuses portent sur leur capacité de
croissance et de division.
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4-Immortalisation et transformation
In vitro, lorsque l’on observe une cellule cancéreuse, on observe : une croissance illimitée (immortalisation),
une indépendance vis-à-vis des facteurs de croissance, une perte de l’inhibition de contact, une perte de
contact vis-à-vis de l’ancrage à un support solide et une tumorigénicité in vivo (trasformation).
A partir de cellules normales en culture, il est possible de les modifier en cellules immortalisées ou
transformées, en apportant des plasmides d'expression contenant les séquences d'ADN codant pour des
protéines interférant avec la régulation du cycle cellulaire.
Les séquences introduites sont des proto-oncogènes activés en oncogènes : myc, ras, moyen T et grand T.
Interprétation : Lorsqu'on introduit le gène codant pour la protéine Myc ou celui codant pour la protéine T
du SV40, la cellule normale devient immortalisée. Cette cellule devient cancéreuse si on y introduit le gène
codant moyen T ou pour la protéine Ras activée.
La cellule normale peut acquérir directement le phénotype transformé si on introduit le gène codant pour la
protéine moyen T et celui codant pour la protéine T du SV40 ou le gène codant pour la protéine Myc et celui
codant pour la protéine Ras activée.
Ainsi, par transformation expérimentale, on a décomposé l'influence de plusieurs gènes sur la modification
du phénotype des cellules en une ou deux étapes.
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Remarque :
- Voici quelques principaux oncogènes immortalisants : v-myc, v-jun, v-fos, E1A Adenovirus, T SV40, T
polyomavirus. Ces trois derniers agissent en fixant les protéines RB et P53 qui ne peuvent donc plus
fixer E2F.
- Les principaux oncogènes transformants sont E1B Adenovirus, v-ras et moyen T polyomavirus.
II/ ONCOGENESE
A – INTRODUCTION
DEF
Tumeur : clone de cellules dérivant d’une cellule ancestrale normale dans laquelle se sont
accumulées des mutations et évènements modificateurs.
En réalité, moins de 1% des cancers de l'homme sont réellement héréditaires. Bien qu’ils aient presque tous
une composante héréditaire prédisposant à leur développement. Environ 5% sont des cancers "familiaux"
ce qui suppose un rôle génétique prépondérant : exemple des cancers du sein et du côlon.
A bien retenir : Une seule mutation ne suffit pas à induire l'apparition d'un cancer. Il faut 2 à 7
mutations/évènements modificateurs indépendants selon le gène touché, pour induire un cancer.
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Remarque : Pour de nombreux cancers, l'évolution jusqu'à l'état de métastases est graduelle.
Etape 1 : Il y a un taux anormalement élevé de divisions des cellules de la muqueuse. Ces cellules ont
toutefois un aspect normal. La raison de cette anomalie est variable : déséquilibre de la flore intestinale,
infection parasitaire, allergie alimentaire (ex : gluten), maladie autoimmunes (maladie de Crohn). La
régénération de la muqueuse est très importante et ce contexte de division cellulaire anormalement élevée
favorise l’apparition d’erreurs non réparées.
Etape 2 : Un peu plus tard, un polype (= tumeur bénigne) apparaît, c'est le premier signe de la maladie. Le
dépistage est primordial à ce stade. Si le polype est enlevé chirurgicalement, alors les étapes suivantes
n'auront pas lieu.
Etape 3 : La tumeur devient un adénome qui évolue en Classe I (ras muté : activation de ras) puis Classe II
(perte des 2 allèles d'un anti-oncogène) puis Classe III (perte des 2 allèles de P53). Si la tumeur n'est
toujours pas enlevée, la prochaine étape a lieu.
Ce cancer a très souvent une origine clonale. La progression tumorale implique des cycles successifs de
mutation et de sélection naturelle, en plus des modifications épigénétiques.
C - EPIGENETIQUE ET EPIGENOME
DEF
Epigénétique: ensemble des modifications stables au cours des générations cellulaires
n'impliquant aucun changement de la séquence du génome.
Ces mutations sont induites par l’environnement qu’ils s’agissent de signaux reçus de l’environnement
cellulaire ou de signaux liés à notre comportement (tabagisme, alimentation, stress…). Elles peuvent être
transitoires ou pérennes (persistent même lorsque le signal qui les a induit a disparu). Certaines marques
sont trans-générationnelles, c’est-à-dire qu’elles seront transmises à la descendance sur plusieurs
générations (environ 3).
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Le lien entre épigénétique et cancer provient du fait que les dérégulations épigénétiques participent
fréquemment à la tumorigenèse par l'inactivation de gènes suppresseurs de tumeur ou la sur-expression
d’un proto-oncogène. Ces dérégulations sont très nombreuses par rapport aux mutations par changement
de séquence. Elles sont réversibles, ce qui permet des espoirs de traitement. La méthylation de l'ADN est
notamment un mécanisme simple et bien caractérisé à l'heure actuelle. Des inhibiteurs de l'ADN
méthyltransférase ou des histones-désacétylases font d’ailleurs partie de la pharmacopée anticancéreuse.
Les 2 derniers points sont souvent accompagnés de grandes modifications chromosomiques, ils sont donc
repérables par cytogénétique, ce sont aussi les anomalies les plus fréquemment rencontrées. Les
aberrations chromosomiques sont de règle dans les cellules tumorales (polyploïdie, aneuploïdie,
translocations, doublement localisés de L’ADN…)
Exemples : Hépatocarcinomes (HBV, HCV), certains lymphomes (EBV, HTLV 1 et 2), cancer de l'utérus (HPV),
Kaposi (HHV6, Sarcome de Human Herpèsvirus). On préconise la vaccination de prévention pour éviter ces
cancers.
Chez les animaux, la proportion de cancers viro-induits est nettement plus importante. Le virus peut
entraîner l'apparition de cancers de 3 manières :
Les modifications apportées par le virus au génome cellulaire ne représente qu'un évènement conduisant à
l'oncogenèse, d'où la lenteur du processus (10 à 40 ans). Par exemple, le cancer du foie est lié au virus de
l'hépatite B : il y a une division anormalement importante des hépatocytes. C’est la chronicité de l'infection
qui conduit au cancer. Il est nécessaire qu'il y ait d'autres changements de l'ADN par des facteurs
environnementaux. Parmi les virus responsables directement de l'apparition de cancers, on distingue les
virus tumorigènes à ARN et ceux à ADN.
On peut également retrouver des agents non viraux comme Helicobacter pylori ou Schistosoma.
Les virus tumorigènes à ARN sont classés en 2 catégories selon la rapidité avec laquelle ils induisent
l'apparition d'un cancer : Oncoviridae=rapide et Lentiviridae=lent.
Les virus tumorigènes rapides contiennent dans leur génome un oncogène viral (v-onc) très actif qui
induit très rapidement la transformation néoplasique des cellules infectées. Ils induisent toujours la
formation de tumeurs d'origine polyclonale (= les différentes tumeurs sont indépendantes ; si on fait le
caryotype de chaque tumeur, on observera qu’ils sont différents).
Les virus tumorigènes lents ne contiennent pas d'oncogène viral. Ils contribuent à un évènement
altérant la régulation du cycle cellulaire. Les tumeurs induites ont toujours une origine monoclonale (issues
du clone tumoral initial = métastases).
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Virus sarcomes simiens SSV Singe Sarcomes
Nous allons étudier le virus du sarcome de Rous (RSV) dont l'oncogène est v-src. Lorsqu'on infecte
un poulet, des tumeurs (sarcomes) apparaissent en quelques jours. Si on infecte des cellules fibroblastiques
de poulet in vitro, les cellules sont transformées dès 24 heures. L'ARN génomique du RSV ressemble à celui
de la majorité des rétrovirus avec les séquences : 5'R - U5 - gag - pol -env - oncogène v-src - U3 - R3'. R-U5 et
U3-R sont les séquences régulatrices.
La séquence v-src est une séquence supplémentaire de 1500 bases portée par le génome viral. Elle dérive
de la séquence c-src présente dans toutes les cellules du poulet. Les deux séquences v-src et csrc codent
pour une même protéine PP60 (phosphoprotéine de 60 kDa).
La séquence v-src est la même que les séquences exoniques de c-src, sauf quelques codons du coté 3': les
19 derniers codons sont remplacés par 12 codons issus de l'aval de la séquence. Lors de l'expression du
gène c-src, la protéine PP60 a une activité tyrosine kinase, mais sans pouvoir transformant. L'expression du
gène v-src induit une protéine PP60 dont l'activité tyrosine kinase est très importante, et qui a un pouvoir
transformant. Ainsi, le remplacement des codons de la séquence c-src modifie le comportement de la
protéine PP60 et induit la capacité transformante.
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Tous les virus oncogènes rapides ont au moins une séquence v-onc. La majorité des autres virus rapides
obtiennent également l'oncogène par gain de codons, mais ceux-ci prennent souvent la place d'autres
codons indispensables, d'où des virus incomplets défectifs, qui ont besoin d'un virus helper. Leur génome
est donc presque toujours incomplet.
Pour l’origine des oncogènes viraux, on suppose qu’il y a transduction de proto-oncogènes cellulaires par
des rétrovirus (le matériel génétique est transféré d’une cellule à une autre par l’intermédiaire d’un virus).
« A retenir »
- Les v-onc ne contiennent jamais de séquence intronique du proto- oncogène dont ils dérivent.
- La séquence ADNc du proto-oncogène a presque toujours subi des changements moléculaires qui
modifient l'activité de la protéine codée par le v-onc.
- Les mutations peuvent être dominantes : une copie de la séquence oncogène suffit à induire
l'apparition de la tumeur.
- Les mutations induisent un changement qualitatif de la protéine (modification du site actif ; exemple
: vsrc) ou quantitatif (augmentation de la demie-vie de l’ARNm ou de la protéine).
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C - LES VIRUS TUMORIGENES LENTS (LENTIVIRUS )
Ils agissent après une longue incubation. Leur intégration est localisée. Elle peut se faire à proximité du
locus d’un proto-oncogène, il s’agit d’une cis-activation ou en amont du locus d’un proto- oncogène
(insertion variable) et on a alors une trans-activation (dans ce cas, l’activation est encore plus lente).
- Ils intègrent leur génome dans le génome cellulaire : ceci peut mener à une transformation cellulaire
(exemple : Hépatite B) mais il n'y a pas de multiplication virale intense et donc pas de cycle lytique.
- Il y a un oncogène viral dans le génome viral. Les oncogènes des virus à ADN n'ont pas d'équivalents
cellulaires.
Les virus oncogènes à ADN infectent en général des cellules qui se divisent pas ou peu, il faut donc qu'ils les
forcent à se diviser : ces virus forcent le check-point G1-S grâce à l'activation des effecteurs de ce point de
contrôle. La protéine virale oncogène :
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Les Papovaviridae sont des petits virus à ADN non enveloppés au sein desquels on distingue les
papillomavirus qui donnent des verrues, des papillomes, le cancer du col de l’utérus (HPV16 et 18). Ils
apportent des oncogènes à effets immortalisant et transformant E7 et E6 qui fixent et inactivent
respectivement PRB et P53. Il y a ausse les polyomavirus qui entrainent des infections inapparentes chez
l’hôte naturel mais induisent des tumeurs chez les hôtes permissibles : apport de Grand T SV40 qui a un
effet immortalisant et transformant.
E - BILAN À RETENIR
- Retenir les définitions de proto-oncogène, oncogène (v et c) et anti-oncogène
- Existence de gènes qui régulent le cycle cellulaire et dont les produits appartiennent à différentes
classes : Récepteurs membranaires et intracellulaires, Transducteurs intracellulaires, Facteurs de
transcription nucléaires, Protéines pro-apoptotiques, Protéines de contrôle du cycle cellulaire,
Protéines de réparation de l’ADN.
- 3 points de contrôle du cycle cellulaire : G1-S, G2-M, Sortie de la phase M
- Régulation par des complexes cyclines-CDK (plusieurs CDK par cycline) dont la quantité varie en
fonction des besoins du cycle. Il se produit un jeu de phosphoryation/déphosphorylation pour
activer/inactiver.
- Protéine P53 « gardienne du génome » gère la réparation du génome, contrôle le cycle et l’apoptose
(voies pro et anti-apoptotique). En cas d’absence de P53, il y a une augmentation des dommages de
l’ADN et donc une augmentation des mutations.
- Retenir les définitions et les propriétés des cellules normales, immortalisées et transformées.
- Retenir les gènes à effets immortalisants et transformants
- Une cellule cancéreuse est issue d’une progression clonale à la suite d’accumulation de mutations et
d’évènements modificateurs. Ceci est lié à une augmentation de l’instabilité génétique extrinsèque
et intrinsèque
- La progression tumorale se fait en 3 phases : initiation, promotion et progression
- Importance du rôle épigénétique
- Faible proportion de cancers associés aux virus chez l’homme. Les virus ou agents pathogènes sont
un des évènements du processus oncogènes. Chez les animaux, cette proportion est plus élevée.
- Il existe des virus oncogènes (Rapides : contiennent des oncogènes v-onc, tumeur très rapide,
origine polyclonale, Lents : ne contiennent pas de v-onc, tumeur lente, origine monoclonale)
CONCLUSION
Le cancer est une maladie génétique de la cellule somatique qui apparaît après accumulation de plusieurs
mutations dans des proto- ou anti-oncogènes cellulaires (sauf dans le cas d'infection par des virus
oncogènes rapides à ARN) ou après modifications épigénétiques. Dans tous les cas, les cellules cancéreuses
se divisent sans aucun contrôle et sont capables d'envahir d'autres tissus.
Il semblerait que les cellules caractéristiques d'une tumeur primaires soient capables d'induire une tumeur
secondaire sans métastaser, par émission de certains signaux. Le mécanisme, complexe est encore en
recherche.
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Le cancer est un problème de santé publique. C'est une maladie des plus fréquentes et graves en médecine,
ce qui justifie une recherche active. Pour qu'il y ait guérison, il faut que le cancer soit diagnostiqué le plus
tôt possible (de préférence avant les symptômes). Les méthodes de génétique moléculaire sont des
instruments précieux pour ce dépistage, mais aussi pour la thérapie.
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR
SOMMAIRE
CANCEROLOGIE GENERALE PARTIE II EVOLUTION DES TUMEURS ........................................................... 1
I/ Etude cinétique de la croissance tumorale....................................................................................... 2
A. Le temps de doublement .............................................................................................................. 2
B. Facteurs influençant le temps de doublement : type de tumeur et âge de la tumeur ................ 3
C. Conséquences pratiques pour le clinicien : L’émergence clinique ............................................. 6
II. La phase pré-clinique : phase de progression ................................................................................. 7
A. Rejet par le tissu hôte : 1er point chaud....................................................................................... 7
B. L’approvisionnement vasculaire ................................................................................................ 15
III. La phase clinique : phase de croissance, d’infiltration et de généralisation .......................... 19
A. Comparaison des périodes cliniques des tumeurs bénignes et malignes .................................. 19
B. Infiltration de la matrice extracellulaire ..................................................................................... 21
C. Le phénomène de dissémination métastatique ......................................................................... 26
D. Les relations hôte-tumeur ........................................................................................................... 39
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Au stade préclinique, aucun symptôme n'est visible. Le dysfonctionnement devient visible à
l'émergence clinique. L’émergence clinique peut être synchrone à la phase de généralisation.
Dans un tissu normal, les gains cellulaires sont identiques aux pertes cellulaires : c'est
l'homéostasie. Dans un tissu tumoral, les gains cellulaires sont supérieurs aux pertes, d’où une
accumulation de cellules et donc une croissance de ce tissu.
A. LE TEMPS DE DOUBLEMENT
Temps de doublement (TD) : temps mis par un néoplasme pour doubler de volume. Il
DEF permet d’apprécier la vitesse de croissance de la tumeur. Chez nos animaux
domestiques: Les TD vont de 7 à 40 jours.
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Ce temps de doublement est variable et fonction de l’origine de la tumeur et de « l’âge » de cette
tumeur.
On distingue trois compartiments au sein d’une tumeur : la fraction proliférante FP, la fraction
G0 et le compartiment des pertes cellulaires PC.
La Fraction Proliférante (FP) : C’est la somme des cellules engagées dans un cycle
DEF mitotique. La durée du cycle mitotique est peu différente entre une cellule normale et
une cellule tumorale : médiane de 1 à 3 jours.
On définit un coefficient de pertes cellulaires : pourcentage de cellules perdues par rapport aux
cellules produites. Il est de l’ordre de 10 à 95% (en fonction des types de tumeur). Ce coefficient est
souvent élevé car beaucoup de nouvelles cellules comportent des anomalies ce qui les rend non
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viables. La machinerie tumorale a donc un très mauvais rendement. Cette répartition de la population
cellulaire tumorale est variable en fonction du type de tumeur.
Il faut retenir que les deux grands paramètres qui varient sont PC ET FP.
Selon l'importance de ces compartiments, les tumeurs ont des temps de doublement courts ou longs.
En espèce humaine : Les temps de doublement vont de 1 mois à 1 an chez l'homme. La radiothérapie et
la chimiothérapie agissent seulement sur les cellules qui se divisent, elles seront donc beaucoup plus
efficaces sur les tumeurs à TD court.
Les tumeurs à TD court (donc à croissance rapide) ont un fort coefficient de pertes (jusqu’à
90%) et une haute sensibilité aux rayonnements du fait du nombre important de cellules en mitose. La
radiothérapie est donc très efficace. Elles sont également sensibles à la chimiothérapie car il y a
blocage de la division cellulaire à un certain stade. C’est le cas des tumeurs embryonnaires et des
hématosarcomes.
Les tumeurs à TD long (donc à croissance lente) ont un coefficient de pertes faible (6 à 25%)
et une faible sensibilité aux rayonnements. C’est le cas des carcinomes épidermoïdes et des
adénocarcinomes. Elles seront principalement traitées par chirurgie.
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Remarque sur le phénomène de cytolyse aigue : la destruction d’un trop grand nombre de cellules suite
à une action trop forte du traitement entraine la mort de l’animal.
Une tumeur maligne a une croissance souvent rapide mais cela n’est pas toujours vrai. Mais une
tumeur à croissance rapide ne signifie pas forcément une tumeur maligne.
Ex : Histiocytome cutané canin.
Si tout était constant dans l'évolution de la tumeur (durée du cycle, coefficient de prolifération
et coefficient de pertes cellulaires), on obtiendrait une prolifération exponentielle. Mais, pour une
tumeur donnée, ce n’est jamais le cas ! La répartition des populations cellulaires dans les 3
compartiments (FP, G0, PC) varie en fonction du temps.
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C. CONSEQUENCES PRATIQUES POUR LE CLINICIEN : L’EMERGENCE CLINIQUE
Les conséquences sont notables lors de l’émergence clinique du phénomène tumoral. Plus le
diagnostic a lieu tôt, plus on a de chances de soigner la tumeur. Entre le moment où la tumeur émerge
et sa détection, il y a souvent plus de 10 TD et c’est donc souvent trop tard pour soigner l’animal.
Le diagnostic clinique se fait à partir d’une tumeur d’environ 1 cm en moyenne, soit 10^9/10^10
cellules tumorales, ce qui correspond à 30 TD (temps de doublement). La mort de l’animal a lieu
lorsque la tumeur pèse environ 1 kg (1012 cellules), ce qui correspond à 40 TD.
La tumeur est aperçue à ses ¾ de sa vie, c’est malheureusement souvent trop tard…
Application très importante : En moyenne, chez le chien, la période pré-clinique est de 2 ans et la
période clinique de 8 mois. On pourra dire que l’animal est guéri s’il y a absence de récidive ou de
métastase après une période de 2 ans. Il existe des cas isolés où il y a récidive plus tard, mais dans
l’immense majorité des cas on retiendra cette période de 2 ans.
HOMME CHIEN
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II. LA PHASE PRE-CLINIQUE : PHASE DE PROGRESSION
Les points chauds correspondent à des mécanismes qui permettent l’arrêt de la progression tumorale.
Point chaud n°1: Il est constitué de la tentative de rejet de la tumeur par le tissu hôte. Si
le rejet est efficace, la tumeur ne se développera pas.
1) Origine de ce rejet
Le tissu va tenter de rejeter la tumeur car les altérations génétiques sont à l’origine de
l’expression de protéines non reconnues comme étant du soi (Ag tumoraux). Cela aboutit à la mise en
place d’une réponse immunitaire spécifique.
La cellule tumorale peut être reconnue comme anormale grâce à plusieurs types d’antigènes:
ils peuvent être étrangers ou bien du soi mais dans ce cas leur expression sera anormale.
-Virus à ADN : Exemple, le virus du papillome humain (HPV) responsable des carcinomes du col
utérin. La cellule tumorale exprime une protéine (appelée E7 sur le schéma ci-dessous).
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Info : Une cellule normale possède 20 000 protéines contre une cellule tumorale qui en contient 1,5
millions.
-Virus à ARN : Exemple, le virus 1 lymphotropique des cellules T de l’homme (HTLV-1) est
responsable d’une leucémie aiguë lymphocytaire T CD4+.
-Antigènes surexprimés : Certains tissus néoplasiques expriment à des niveaux élevés certains
antigènes qui sont exprimés à des niveaux très bas dans les tissus sains.
Exemple : la surexpression de HER 2 (Human Epidermal Growth factor receptor-2) dans certains
cancers du sein et des ovaires : le système immunitaire réagit contre l’abondance de cette protéine
en surface. On passe de 20 000 protéines synthétisées dans une cellule normale à 1500 000 dans une
anormale.
- Antigènes oncofoetaux : Ces antigènes sont exprimés à des niveaux élevés lors de la vie
fœtale mais à des niveaux très faibles chez l’adulte. En cas de néoplasie, ces antigènes peuvent être
exprimés chez l'adulte ce qui correspond à une expression anormale.
Exemple, l’antigène carcino-embryonnaire peut réapparaitre dans des circonstances néoplasiques.
-Les antigènes altérés : Une protéine normale est altérée dans les cellules tumorales et induit
une réponse immunitaire.
Exemple, la protéine RAS intervenant dans le cycle cellulaire, peut être altérée et se présente alors
comme un antigène.
Les acteurs de cette réponse sont… (On souffle un coup, et allez hop on se relance !)
Avec des récepteurs de «protéines de stress » : une cellule tumorale exprime massivement
ces protéines de stress qui sont reconnues par les cellules NK et qui détruisent alors la cellule.
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Grâce à une plus faible expression du CMH I des cellules tumorales : un inhibiteur des
cellules NK reconnaît les CMH I sur les cellules de l’individu et un activateur s’exprime quand le
signal inhibiteur est absent.
-Les lymphocytes T γδ : Leur fonctionnement est à peu près similaire à celui des cellules NK.
-Les macrophages : Ils sont aussi capables de détruire les cellules tumorales par sécrétion de
produits toxiques tels que le TNF, le NO ou des métabolites de l’oxygène (superoxyde, anion
hydroxyle, …), qui sont toxiques pour les cellules tumorales mais également pour les cellules
saines du tissu.
-Les NKT : Cellules intermédiaires LT/NK : elles possèdent une capacité cytotoxique ("NK") et se
servent du récepteur T (du LT). Leur répertoire est beaucoup plus limité que ceux des LT mais
elles peuvent reconnaître les grands groupes d’agents pathogènes.
Les acteurs de cette réponse sont…(On souffle un deuxième coup, et allez hop on se relance !)
-Les lymphocytes T CD8 : Ils luttent spécifiquement contre les cellules tumorales grâce à leur
cytotoxicité, et sont activés suite au contact avec une cellule présentatrice d’antigène.
-Les anticorps : Ils servent de lien entre les cellules immunitaires et tumorales.
Il faut noter que la réponse immunitaire la plus efficace contre les cellules tumorales est l’action
cytotoxique (par rapport à l’action des anticorps par exemple).
Il faut bien retenir les 3 phases décrivant les relations entre évolution tumorale et
réaction du système immunitaire. C’est la règle des 3E : Elimination, Equilibre, Echappement.
#ELIMINATION
L'envahissement tissulaire par les cellules tumorales entraîne une inflammation discrète
qui attire les cellules du système immunitaire non spécifique (macrophages, NK, NKT, LT γδ,
cellules dendritiques).
Ces cellules reconnaissent des structures à la surface des cellules anormales cancéreuses et
sont activées pour produire de l'IFN-γ.
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Les chimiokines ont ensuite plusieurs actions :
- recrutement d’autres cellules NK et macrophages : amplification de la réponse immunitaire.
-action angiostatique (blocage de la formation de nouveaux vaisseaux) empêchant les cellules
tumorales de proliférer.
On observe une transition entre immunité innée (« Je casse tout ») à immunité acquise (« Je
casse plus finement »), un peu comme une nuit de choppe après une boum.
Elles vont alors présenter ces antigènes aux LT CD4 helper et LT CD8.
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A retenir : lors de l'élimination, le système immunitaire gagne sur la tumeur. Celle-ci ne
progresse pas.
#EQUILIBRE
Les cellules tumorales qui ont échappé au système immunitaire entrent dans une phase
d'équilibre. Le système immunitaire va alors exercer une pression suffisante sur la tumeur pour
la contenir. Durant cette phase, les cellules tumorales les plus immunogènes sont détruites
par le système immunitaire, mais quelques cellules développent une certaine résistance. On
parle de sélection "Darwinienne", la plupart des variants initiaux sont probablement détruits
mais de nouveaux variants émergent continuellement. Cette phase peut durer des années.
#ECHAPPEMENT
Les variants qui ont réussi à échapper au système immunitaire finissent par proliférer de
manière incontrôlée et aboutissent à une tumeur cliniquement observable. On entre à ce
moment-là dans la phase clinique de la tumeur.
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5) Exemple d’élimination d’une tumeur : l’histiocytome cutané canin (HCC)/Important\
Dans de très rares cas, l’organisme peut parvenir au rejet d’une néoformation bien
constituée : c’est le cas de l’histiocytome cutané canin.
C’est une lésion qui touche les jeunes chiens (moins de 3 ans) et d’évolution très rapide (1 mois)
qui se caractérise par un nodule en dôme, alopécique et érythémateux. Cette tumeur évolue en
deux phases : une phase floride et une phase de rejet où la tumeur régresse.
-Phase floride : Cette phase se caractérise par une tumeur du derme qui se compose de
beaucoup de cellules tumorales (les cellules sont de type cellules de Langerhans) formant des
plages homogènes riches en cellules se divisant. Cette phase dure environ 2 ans et la tumeur se
voit cliniquement.
-Phase de rejet : Il y a des amas de lymphocytes T (massif tumoral) autour des vaisseaux qui
colonisent ensuite la tumeur ce qui forme des plages de nécrose de cellules tumorales. Ensuite,
le dôme s'affaisse jusqu'à la disparition de la tumeur.
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On dit que c’est une tumeur auto-résolutive. Le nodule cesse de pousser, ramollit,
s’affaisse, et en 23 mois la tumeur régresse et finit par disparaître.
Il existe plusieurs moyens pour une cellule tumorale de diminuer l’efficacité du système
immunitaire :
-Favoriser la destruction des cellules effectrices : Exemple, l’expression par les cellules
tumorales du Fas L qui conduit à l’apoptose des lymphocytes T anti-tumoraux.
-Recruter dans le micro environnement tumoral des cellules immunosuppressives : Exemple, les
lymphocytes T régulateurs, les macrophages de type M2 ou les cellules dendritiques
myéloïdes suppressives vont :
- inhiber les lymphocytes T cytotoxiques
- stimuler la production de facteurs de croissance
- stimuler la production de facteurs pro-angiogéniques
Notion de micro-environnement des cellules tumorales : La perspective de traitement
consiste à ne pas tuer les cellules tumorales elles-mêmes mais à maitriser les cellules qui aident
(en les supprimant) et qui tuent (en les favorisant) ces cellules tumorales.
Cela peut se faire en diminuant l’expression de Fas (facteur pro apoptotique) à la surface des
cellules tumorales ou en augmentant l’expression de molécules anti- apoptotiques comme Bcl-2
qui bloque la voie d’apoptose par les mitochondries.
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7) Perspectives en immunothérapie anti-cancéreuse
#L’IMMUNOTHERAPIE ACTIVE
Cette voie consiste à utiliser des cytokines pour stimuler le système immunitaire : il y a
mobilisation ou renforcement du système immunitaire de l’individu.
Exemple 1 : L’IL 2 est utilisé lors de cancer du rein métastatique et une réponse objective est
obtenue dans 15 à 20 % des cas dont 5 % environ de réponse complète (=disparition de la
tumeur). L’IL 2 active les NK, les LT cytotoxiques et les macrophages.
Exemple 2 : Le traitement chat Oncepet IL2 Mérial : Canary pox recombinant exprimant IL2
féline. Utilisation pour les fibrosarcomes non métastasés en complément de la chirurgie et de la
radiothérapie. Sur 71 chats traités et non traités, on a une récidive à 730 jours avec IL2 et une
récidive à 287j sans IL2. Il y a donc un retard de récidive avec ce traitement proposé par Mérial.
Exemple 3 : L’IFN-α est utilisé dans certaines Leucémies Myéloïdes Chroniques. L’IFN-α active les
macrophages et les fonctions cytotoxiques des lymphocytes T et NK, ce qui augmente
l’expression des molécules HLA (Human Leucocyte Antigen) de classe I et II.
#L’IMMUNOTHERAPIE PASSIVE
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Exemples :
-Rituximab : Ac anti CD20 présents sur les LB de l’homme, utilisés dans le traitementdes
Lymphomes B.
-Trastuzumab : anticorps anti-récepteur à l’EGF (facteur de croissance) utilisés dansle
traitement de certains cancers du sein.
-Utilisation d’inhibiteurs et récepteurs de la tyrosine kinase pour le mastocytome du
chien. Cette molécule bloque le récepteur de SCF (ckit) ce qui est bénéfique à long terme pour la
survie du chien pour les mastocytomes non opérables (40% de survie a 2 ans pour les animaux
traités contre 15% normalement).
Remarque : on cherche à utiliser les anticorps les plus spécifiques possibles pour ne pas avoir
d’interférences.
#L’IMMUNOTHERAPIE ADAPTATIVE
Principe du traitement en cancérologie : agir TOT et FORT pour que l’action soit efficace
car il y a sélection des cellules qui ont résisté.
B. L’APPROVISIONNEMENT VASCULAIRE
1) Importance
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2) Mécanismes
Les deux principaux facteurs angiogéniques sont le VEGF (Vascular Endothelial Growth
Factor) et le BFGF (Basic Fibroblast Growth Factor).
3) Conséquences
Pour la tumeur :
La néo-angiogenèse a notamment pour conséquence de faciliter la dissémination
métastatique : les vaisseaux sont plus dilatés, plus tortueux (le sang passe moins vite) et plus
perméables car les néovaisseaux sont en général moins bien faits.
Pour le clinicien :
Lors de l’exérèse d’une tumeur, en observant son centre et sa consistance on peut déjà donner
une « tendance » sur l’agressivité de la tumeur : si le centre est mou et pâle, c'est un critère de
sévérité et de malignité.
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Pour le pathologiste : facteur d’histopronostic
Restucci a travaillé en 2000 sur 30 carcinomes mammaires chez des chiennes, de grade I
à III et a apprécié la densité moyenne de micro-angiogenèse par marquage grâce au CD31. Il a
ensuite relié ceci à leur degré de malignité. Quantifier la néo-vascularisation peut nous donner
des informations sur la tumeur. Plus la tumeur est agressive, plus elle est vascularisée.
Remarque : Dans une même tumeur, il peut y avoir différentes intensités d’angiogenèse en
fonction de la coupe, il y a donc une certaine difficulté de mettre en œuvre cette technique.
Pour le thérapeute :
Actuellement, les cancérologues font des recherches sur l’angiogenèse et son contrôle
(via molécules thrombosantes et facteurs antiangiogéniques). Les pistes de traitements sont les
suivantes.
-Traitement par embolisation : injection dans les vaisseaux sanguins alimentant la
tumeur de microsphères biomédicales venant boucher ces vaisseaux (pour les tumeurs
hépatiques et endocrines).
Pour rappel, la phase clinique est une phase de croissance qui apparaît à partir de 1010
cellules tumorales et dure environ 10 TD.
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La plupart des tumeurs bénignes ont une croissance de type expansif : ces tumeurs
n’ayant pas les moyens de lyser la matrice extracellulaire, leur seul moyen de s’étendre est
de repousser le tissu avoisinant « comme à la mêlée ». Cela se fait par refoulement progressif du
tissu conjonctif périphérique et formation d’une pseudo-capsule ("pseudo-" car c’est une
réaction qui résulte du tassement du tissu conjonctif et pas une néoformation consécutive à une
réaction de l’organisme face à la tumeur).
A cause des défauts de réparation de l’ADN, il y a une instabilité génomique qui entraîne un
changement de nature : la tumeur devient infiltrante.
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B. INFILTRATION DE LA MATRICE EXTRACELLULAIRE
(1) On observe le détachement des cellules épithéliales tumorales les unes par rapport
aux autres par perte des jonctions : les E cadhérines (protéines transmembranaires impliquées
dans les ceintures d’adhérence). La cellule isolée ne subit pas d’apoptose car elle est bloquée
par des processus propres aux cellules tumorales.
(2)
(1)
(3)
DEF Stroma : Tissu conjonctif hôte envahi par les cellules tumorales, qui est transformé et
ramnié par cette infiltration. On parle de « stroma réactionnel ». (Il est constitué du
paléostroma et du néostroma)
Il existe différents aspects morphologiques des stromas, ce qui explique les différents aspects
microscopiques et macroscopiques des tumeurs. La masse tumorale est la conséquence du
développement des cellules tumorales mais également de la stroma réaction.
Stroma organoïde : Ce stroma est qualifié d’organoïde car son aspect est proche du TC
normal de l’organe d’origine. Il est donc parfaitement adapté à la tumeur.
Exemple : les tumeurs endocrines sont constituées d’un stroma organoïde ressemblant à une
glande endocrine (fin tissu conjonctif entourant des lobules, riche en vaisseaux sanguins). On a
un fin stroma conjonctif richement vascularisé autour des amas néoplasiques.
Réseau de vaisseaux
sanguins (coloré en
Rouge car contient
des hématies)
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Stroma inflammatoire : On assiste dans ce stroma à une infiltration leucocytaire qui lyse et tue
si possible des cellules tumorales isolées.
Exemple : Le carcinome épidermoïde où on observe un lobule de cellule tumorale. On remarque un
invité surprise, les PN qui tentent de détruire les cellules tumorales.
Stroma modifié : Il limite plus ou moins la propagation de la tumeur par une surproduction de
collagène. La proportion stroma collagénique / cellules tumorales
tumorales dépend beaucoup de la tumeur.
Exemple : carcinome épidermoïde avec un abondant stroma collagénique entre les lobules
néoplasiques, formant une capsule conjonctive épaisse qui permet l’enkystement des cellules
tumorales et évite donc leur progression. On parle de "stroma-réaction avec fibrose collagénique".
Celui-ci est à l’origine d’une bonne partie de la taille de la tumeur et de sa consistance ferme à la
palpation.
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Stroma remanié par métaplasie :
Exemple des différents types tissulaires possibles dans une tumeur mammaire mixte : Des plages de
tissu inhabituel apparaissent dans le tissu hôte (cartilage, os). On assiste donc à une croissance de
type invasif avec une destruction tissulaire importante, de nombreux micro- foyers inflammatoires
ainsi que la présence de cellules tumorales très à distance du « cœur » de la tumeur. Dans le tissu
hôte, celles-ci vont modifier les fibroblastes qui vont pouvoir produire le cartilage et/ou tissu osseux.
Remarque 1 : Parfois le stroma est tellement ferme qu’on ne peut pas le couper avec un bistouri. On
utilisera alors une scie.
Remarque 2 : Les stromas générés sont parfois beaucoup plus abondants que le tissu cancéreux lui-
même.
Remarque 3 : Ici, il n’est pas certain que le but de la stroma-réaction soit de limiter la croissance de la
tumeur, car elle peut facilement passer à travers le tissu osseux. Cependant, les cellules tumorales
englobées dans le tissu osseux sont plus souffrantes. L'intérêt du tissu osseux reste un mystère, mais ce
mécanisme pourrait permettre de former de l'os in vitro.
Il y a une relation entre le caractère infiltrant d’une tumeur et son degré de malignité. Ainsi, la
limite entre la tumeur infiltrante et les cellules normales est peu distincte et on n’observe pas de
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pseudocapsule fibreuse. Cela a une conséquence clinique : lors de la palpation de tumeurs malignes,
on note un aspect mal délimité et peu mobilisable, notamment à cause de la micro réaction
inflammatoire qui solidarise la tumeur avec les tissus avoisinants.
Cela entraîne une complication de la chirurgie qui devra être plus large. C’est le cas lors de
mastocytomes chez les chiens, qui sont des tumeurs très infiltrantes. Il faut alors réaliser l’exérèse
avec une marge chirurgicale de 3 cm (en largeur et en profondeur) en zone
macroscopiquement saine par rapport à la masse palpée (la marge n’est que de 0.5 cm pour une
tumeur bénigne). Ceci sera réalisé en fonction de la faisabilité de l’exérèse.
Remarque : On rencontre beaucoup ce problème avec les fibrosarcomes chez le chat où lorsqu’on
laisse des cellules tumorales en place après la chirurgie, l’intervalle inter-récidives passe de 8 mois à
6 mois, puis à 3 mois et même parfois des récidives avant même la cicatrisation totale. On sélectionne
des cellules tumorales de plus en plus aggressives.
Ainsi, dans les exérèses de tumeurs malignes, il vaut mieux un geste plus agressif d’emblée
car souvent on n’a pas de deuxième chance et les risques de récidives après une première récidive
sont fortement augmentés. Le problème est qu’on ne sait jamais où finit la tumeur.
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C. LE PHENOMENE DE DISSEMINATION METASTATIQUE
1) Définition
Mais cette définition est vraie aussi pour des phénomènes autres que tumoraux, par exemple des
emboles septiques lors de la dissémination de bactéries.
La capacité à métastaser caractérise les tumeurs malignes par rapport aux tumeurs
bénignes.
2) Mécanismes de la dissémination métastatique
Elle se caractérise par la migration des cellules tumorales au sein de la MEC du stroma avec
une effraction vasculaire (vaisseaux sanguins ou lymphatiques). Cela va nécessiter l’adhésion à la
membrane basale (intégrines des cellules tumorales se liant aux laminines et collagène IV de la
membrane basale). Il y a une lyse de la lame basale par des enzymes protéolytiques (collagénase IV).
Enfin il la migration entre les cellules endothéliales.
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Les cellules vont ainsi pouvoir passer dans le torrent circulatoire sanguin ou dans la circulation
lymphatique.
La formation d’emboles entourées de plaquettes sert de protection à ces emboles vis- à-vis
des mécanismes de défense de l’hôte (par masquage des Ag tumoraux aux cellules NK = «
camouflage »), mais aussi facilite l’immobilisation des cellules dans les vaisseaux de petit
calibre, du fait de l’augmentation de volume des emboles.
-Phase d’implantation :
-Soit dans les voies lymphatiques : cette immobilisation est facilitée dans les ganglions
lymphatiques par la trame de réticuline qui porte les macrophages : le flux y est ralenti. Les
ganglions drainent l'organe touché par la tumeur et constituent donc les premiers organes
cibles pour l’installation des tumeurs. Ils nécessiteront donc un examen approfondi lors d’un
bilan d’extension régionale.
-Soit dans les voies sanguines : phénomène de "homing" : interaction entre des
intégrines spécifiques des cellules tumorales et des ligands spécifiques de certains organes. La
microcirculation va permettre aux cellules de stopper leur circulation et de traverser
l’endothélium vasculaire, notamment dans les capillaires de très petit calibre. Ceci explique que
les organes « filtres » tels que les poumons et les reins soient des zones fréquentes de
métastases.
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-Phase de développement dans un tissu hôte :
Les cellules qui donnent des métastases recommencent pour leur propre compte le
modèle de croissance « gompertzien », d'où une croissance généralement plus rapide que celle
de la tumeur mère (tumeur mère en fin de phase T2 ou T3 : croissance ralentie, métastase en
phase T1 : croissance forte). Cependant, généralement, le volume de chaque métastase
demeure la plupart du temps inférieur à celui de la tumeur mère, permettant ainsi de définir la
tumeur mère.
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3) Facteurs conditionnant la dissémination métastatique
-Les explosions métastatiques : Dans les 2-3 mois qui suivent l’exérèse chirurgicale de la
tumeur primitive que l’on pensait cantonnée, on observe une flambée métastatique (qui
correspond à de très nombreuses métastases, dans tout l'organisme). En effet, quand on enlève
la masse primitive volumineuse, on enlève une grande quantité d’antigènes qui limitaient la
progression tumorale, le système immunitaire se relâche alors, ce qui profite aux cellules
tumorales qui étaient en dissémination. Ce phénomène est peu fréquent.
Exemple : mélanome de la cavité orale.
- Dissémination lymphatique : Elle est prépondérante pour les tumeurs épithéliales. Les
tumeurs mammaires de la femelle sont les plus importantes, mais cela concerne aussi d’autres
types de tumeurs (comme les mastocytomes cutanés ou des tumeurs mésenchymateuses, des
mélanomes...). Les cellules tumorales sont emportées par le flux de la lymphe.
Cellules
tumorales dans
un vaisseau
lymphatique
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Les voies lymphatiques afférentes des ganglions satellites. Dans ce cas, les cellules
tumorales s'implantent dans les vaisseaux et y créent des nodules de perméation. On finit par
avoir un éclatement des vaisseaux lymphatiques, d'où la formation de plaques.
Exemple : carcinome du côlon ci-dessous, carcinome du lit de l’ongle. Conséquence visible =
œdème en aval des cellules tumorales.
Ici, les nodules de perméation donnent un aspect granuleux au côlon. Sur la coupe
histologique, on observe un vaisseau lymphatique avec des cellules tumorales dans sa lumière.
Ces cellules tumorales s’implantent et forment des nodules de perméation au niveau des
valvules des vaisseaux lymphatiques (photo de gauche).
Les ganglions lymphatiques satellites. Le plus souvent les cellules tumorales vont être
arrêtées dans le ganglion lymphatique de drainage par le filtre ganglionnaire : les cellules
tumorales vont alors soit être détruites, soit proliférer. Quand le ganglion devient métastatique,
il change de taille (adénomégalie par accumulation de cellules tumorales) et de consistance
(plus ferme), mais pas de forme (il reste arrondi et lisse). On n’observe pas non plus de
phénomène de douleur. A la palpation, le ganglion roule sous les doigts comme un ganglion sain
car il n'a pas de moyen de fixité. Le ganglion est immobilisé en cas d'inflammation, ce qui n'est
pas forcément dû à la tumeur.
Les voies lymphatiques rétrogrades : Dans ce cas, les cellules tumorales ne vont pas suivre
le trajet de la lymphe mais le remonter. Cela se produit surtout lors de carcinose mammaire
cutanée : c'est une tumeur mammaire particulière, profonde (très mauvais pronostic). Les
emboles ne vont pas suivre la lymphe pour atteindre les ganglions qui dépendent de la mamelle
(M) dont il s’agit (axillaires si M1, M2, M3, ou inguinaux mésentériques si M3, M4, M5). Les
vaisseaux lymphatiques qui passent dans la mamelle pour aller ensuite dans les ganglions
viennent de la peau, donc les cellules tumorales se retrouvent dans la lumière lymphatique du
derme, prolifèrent puis le vaisseau éclate et les cellules passent dans le derme : cela donne des
nodules rouges (cf. photo).
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Dissémination sanguine : Elle est prépondérante pour les tumeurs conjonctives (par
exemple les sarcomes : tumeurs malignes d’origine mésenchymateuse) et conditionnée par la
topographie du réseau vasculaire dans lequel se développe la tumeur primitive et le réseau
vasculaire des organes cibles. Les cibles principales seront les organes riches en capillaires de
petit diamètre comme les poumons et les reins.
Loi de Walter: Elle permet de savoir où se situeront préférentiellement les métastases selon
l’origine de la tumeur primaire en fonction du type de circulation emprunté.
Remarque : Dans le
cœur il y a peu de
métastases car les
vaisseaux sont de gros
calibre et la pression
est trop importante, ce
qui ne facilite pas
l’immobilisation et donc
l’implantation des
emboles
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Type 2 : Métastases de type pulmonaire :
Ce type de tumeur métastase dans n’importe quel organe (surtout les viscères : reins, les surrénales,
les os et le cerveau).
Exemple : chez le chat, on a souvent des tropismes des métastases pour les tissus musculaires et les
doigts.
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Type 3 : Métastases de type porte :
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Dissémination par greffe
Dans le cas de certaines tumeurs localisées dans une cavité, des cellules
cellules peuvent se détacher et
«tomber » au fond de cette cavité par gravité, avant de métastaser.
L’implantation est facilitée dans les séreuses, ces tissus offrant une faible résistance et étant bien
vascularisés.
Exemple 2 : adénocarcinome ovarien chez la chienne
Le terme est inadapté car le point de départ n'est pas l'épithélium mais les cellules qui
tapissent l’ovaire, d'origine mésenchymateuse. La tumeur est volumineuse car pousse dans une
cavité en ne comprimant aucun organe. Elle va finir par tomber dans la cavité abdominale en se
décrochant. Elle s’implante alors, à la faveur de la gravité,
gravité, dans le péritoine. L’implantation est facile
car on est en présence d’un tissu conjonctif très vascularisé.
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Exemple 3 : mésothéliomes
Le sarcome de Sticker (TVT : Transmissible Venerial Tumor), propre au chien. Il existe aussi
chez le diable de Tasmanie mais l’origine n’est pas exactement la même. Les cellules responsables de
la tumeur ont probablement comme origine les cellules histiocytaires, en particulier les cellules
dendritiques, et la tumeur apparaît au départ sur les voies génitales.
La dissémination de la tumeur est particulière car elle se fait par contact direct (muqueuse-
muqueuse), très importante, rapide et facile : Les femelles porteuses (atteintes au niveau de l'utérus,
du vagin ou de la vulve) contaminent les mâles lors du coït, comme un processus infectieux. Puis le
mâle contamine d'autres femelles. De plus, la reconnaissance entre animaux entraîne une greffe de la
tumeur au niveau nasal. Et enfin, lors du toilettage, l'animal greffe les tumeurs génitales sur le pelage
et le revêtement cutané.
Cette tumeur est éradiquée en France, mais très fréquent en Afrique de Nord et aux Caraïbes. Elle se
soigne très bien par chirurgie ou radiothérapie.
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Lésion granuleuse
tumorale sur la vulve
d’une chienne
Tumeur en crête
de coq sur le
pénis d’un chien
-Bilan d’extension régional: C’est l’examen des ganglions lymphatiques satellites qui drainent
la zone où se trouve la tumeur pour rechercher la présence d’emboles ou de phénomène
métastatique. Le vétérinaire doit donc bien connaître les aires de drainage des ganglions
et savoir apprécier leur normalité ou pas.
-Par palpation les principales modifications sont la taille et la consistance des ganglions
(plus gros et plus fermes).
Mais attention : Il n'y a pas forcément équivalence entre hypertrophie et présence de cellules
tumorales. Il se peut qu'un phénomène inflammatoire active la production de macrophages et donc
de lymphe dans le ganglion. Une taille normale n’induit pas forcément l’absence de cellules
tumorales : la palpation n’est pas une étape suffisante.
- Par cytoponction dans le ganglion, pour rechercher des cellules tumorales sur un étalement
de cellules fraîches. Le vétérinaire doit faire des prélèvements à différents endroits du ganglion. C'est
un examen complémentaire qui ne nécessite qu'une seringue, une aiguille. Il n’y a même pas besoin
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d'anesthésier l'animal, ni même souvent de le tranquilliser. Un cytologiste analyse les résultats et
cherche les cellules anormales. S’il y a des cellules tumorales, alors la tumeur est maligne. Attention
: cet examen n'est pas fiable à 100%, on peut passer à côté de cellules anormales (comme les
micrométastases) : des examens complémentaires doivent être réalisés.
- Par exérèse du ganglion qu’on envoie au pathologiste pour une analyse cytologique s’il reste
un doute : en pratique, quand on enlève la tumeur primaire, on en profite pour enlever le ganglion et
l’analyser.
-Bilan d'extension à distance : Il s’agit de la recherche de cellules tumorales dans les organes cibles
des métastases sanguines. Il se fait le plus souvent par des méthodes d’imagerie médicale. (Exemple
classique : dans le cas d’une tumeur mammaire chez la chienne, recherche de métastases au niveau
des poumons par radiographie).
Exemples :
Poumons : radiographie thoracique ou scanner. Sur la radio, on voit des lésions types de
métastases : des nodules répartis en zone assez bien délimités, plus ou moins opaques. Les poumons
apparaissent normaux. Attention : les lésions ne sont visibles qu'à partir de 5mm.
Remarque importante : On réalise un bilan d’extension à distance même si la tumeur est disséminée
par voie lymphatique, car si la tumeur a déjà atteint le ganglion et a réussi à le dépasser, c'est que les
métastases peuvent gagner la circulation sanguine.
Intérêts du bilan :
- Donne un pronostic.
- Oriente la nature de l’acte thérapeutique à utiliser.
Si la tumeur est restée cantonnée au tissu d’origine , on traite par chirurgie (exérèse). Si
la tumeur est partie au moins dans les ganglions : une chirurgie locale ne suffit pas, il faut
associer un traitement systémique de type chimiothérapie. Attention la chimiothérapie ne
permet pas de guérir l’animal mais elle lui donne de meilleures conditions de vie et freine le plus
possible la maladie.
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D. LES RELATIONS HOTE-TUMEUR
Lorsque la tumeur se développe dans un organe impair : les signes cliniques sont visibles très
rapidement (pas de compensation par l’autre organe, dysfonctionnement rapide, signes cliniques
d'insuffisance). En revanche dans un organe pair ou plurilobé les signes cliniques ne sont visibles que
lorsque le processus est très avancé.
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Obstruction d’organes creux : La tumeur peut gêner un écoulement, ici on a une tumeur des voies
biliaires qui provoque une réduction du canal biliaire qui gêne l’écoulement de la bile, elle peut
entrainer un ictère.
De la même manière, des tumeurs qui se développent dans la paroi intestinale, à partir des cellules
musculaires lisses, vont perturber la digestion.
Perforation d’organes creux : Il existe des tumeurs qui « creusent » dans les tissus. Ici, on observe
un ulcère perforant dans l’intestin. Le contenu de l’intestin se déverse dans la cavité abdominale et
provoque une péritonite, des douleurs abdominales aiguës …
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2) Conséquences liées à la sécrétion des cellules tumorales
Tumeurs endocrines : Dans un certain nombre de cas de tumeurs d’origine endocrine, les cellules
tumorales continuent à produire la substance qu’elles produisent physiologiquement, en plus grande
quantité.
Exemple : chez le chat âgé, les tumeurs thyroïdiennes sont en général sécrétrice d'une quantité
astronomique d'hormones thyroïdiennes et provoquent donc une hyperthyroïdie avec les symptômes
associés : cela peut évoluer jusqu’à une thyréotoxicose cardiaque avec une hypertrophie du cœur.
Les plasmocytes produisent des immunoglobulines. Ce type de tumeur se développe en général dans
la moëlle osseuse, et entraîne souvent une production massive d'immunoglobulines. Les myélomes
ont 4 conséquences : lyse osseuse, dépôt de substance amyloïde, précipitation d’immuns complexes
et hyperviscosité sanguine.
Ci-dessous une lyse osseuse due à l’action des plasmocytes et une zone de nécrose due à une
précipitation de complexes immuns.
Facteurs cachétisants : En fin d’évolution, les tumeurs produisent des facteurs cachéctisants
responsables d’un amaigrissement sévère avec une fonte musculaire et perte de tissus adipeux, et ça
même si l’animal se nourri correctement. Une forte perte de poids, de manière rapide doit être un
signe d’appel pour une tumeur.
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3) Les syndromes paranéoplasiques
Par exemple, la production excessive d’hormones thyroïdiennes n’est pas considérée comme un
phénomène paranéoplasique. En effet, la sécrétion de ces hormones correspond à l’activité
physiologique habituelle de la thyroïde. Attention, selon les sources on peut trouver que ces
sécrétions font partie des phénomènes paranéoplasiques.
Exemple : chez le Berger Allemand, une fibromatose nodulaire (émergence de petits nodules très
fermes dans le derme. À l’histologie on observe une prolifération fibroblastique bénigne) souvent
associée à une tumeur rénale bilatérale kystique. Ces nodules sont visibles et sont souvent le but de la
consultation, ils permettent ainsi de détecter la tumeur rénale. Les cellules tumorales rénales
produisent des facteurs de croissance stimulant le développement des nodules.
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Fibromatose nodulaire
• Aggravation du pronostic
Exemple : dans le cas d’un Sertolinome (tumeur testiculaire qui a pour point de départ les
cellules de Sertoli), il peut y avoir production d’œstrogènes par les cellules tumorales, qui imprègnent
la moëlle osseuse, d’où une aplasie médullaire : thrombocytopénie (= destruction de la lignée des
polynucléaires et de la lignée des plaquettes) qui se traduit par un purpura hémorragique
(=hémorragies cutanées). Les chances de survie diminuent beaucoup lorsqu’on observe ce
purpura associé à la tumeur.
Exemple : toujours dans le cas d’un Sertolinome, on peut observer une alopécie symétrique due à la
production d’œstrogènes. Si trois mois après la castration (qui est le traitement de cette tumeur), ce
syndrome d’alopécie ne disparaît pas, alors c’est qu’il y a des métastases qui continuent à produire
des œstrogènes.
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Les principaux syndromes paranéoplasiques
-Manifestations cutanées :
-Manifestations osseuses :
Exemple de l’hypercalcémie maligne : Importance ? Elle est fréquente (plus fréquente chez le chien
que chez le chat) et le pronostic est considérablement assombri par des dépôts de calcium dans
différents organes, notamment les reins ou les cellules musculaires cardiaques
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Ci-dessus : les cellules musculaires cardiaques plus foncées sont les cellules qui contiennent
beaucoup de calcium), ce qui entraîne des dysfonctionnements cardiaques et rénaux graves.
Signes d’appel :
• Troubles rénaux : l’hypercalcémie entraîne une polyuro -polydipsie (PUPD), c’est le signal le
plus constant et le plus précoce (mais attention, si PUPD,
PUPD, il faut d'abord penser à un diabète, une
insuffisance rénale chronique ou un syndrome de Cushing)
• Troubles neuromusculaires : elle entraîne faiblesse musculaire, tremblements, somnolence,
torpeur voire coma.
• Troubles digestif : l’animal peut présenter une anorexie, des vomissements, une
constipation ...
• Troubles cardiaques : on peut observer une bradycardie, un intervalle PR augmenté et QT
diminué (cf cours de RCV du S5) ...
Conduite diagnostique :
Lorsque les causes classiques de PUPD sont écartées, on envisage une hypercalcémie : il faut doser la
calcémie. Pour le chien, la calcémie normale se situe entre 90 et 120 mg/ml, l’hypercalcémie sera
diagnostiquée si on obtient deux mesures supérieures à 120 mg/ml à 48h d’inter valle. Au-delà de
180 mg/ml, il s’agit d’une urgence médicale.
Diagnostic étiologique :
Une fois qu’on sait que la cause n’est pas rénale, il faut d’abord rechercher un lymphome ou une
leucémie car ce sont les principales causes d’hypercalcémie. Certains lymphomes
lymphomes T vont synthétiser
un peptide PTH-like (semblable au PTH) qui va entraîner l’augmentation de la calcémie par plusieurs
moyens :
• favorise la réabsorption du calcium au niveau du rein.
• favorise l’activité ostéoclastique dans l’os, ce qui va
va induire une augmentation de la
calcémie.
• agit sur les reins pour favoriser la synthèse de vitamine D et donc l’absorption de calcium
intestinal.
Ces lymphomes libèrent également des substances ostéolytiques (IL1, TNF α, PGE1, PGE2,...).
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Si ces tumeurs ne sont pas présentes, il faut alors suspecter un adénocarcinome des glandes
sudoripares apocrines des sacs anaux (cf photo : A= sac anaux R=rectum, la tumeur est pointée par
les flèches) Rappel : X-carcinome : tumeur maligne à point de départ glandulaire.
Cet adénocarcinome synthétise également un peptide PTH-like mais c’est beaucoup moins fréquent.
Le problème est qu’ils sont souvent de petite taille et donc difficile à distinguer surtout que tant qu’il
y a de la place dans les cavités il n’y a aucun symptôme extérieur. Généralement quand on a fait le
diagnostic c’est déjà trop tard.
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR
I. Aspect macroscopique
Rappel : Une tumeur est un développement d’une néoformation dans un tissu préexistant.
L’association entre cellules tumorales et stroma-réaction est très variable en fonction des
tumeurs et du tissu d’origine.
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Au sein de ces tumeurs, il existe 3 formes différentes :
• Tumeurs sessiles
• Tumeurs papillaires
• Tumeurs pédiculées
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2. Les tumeurs térébrantes
Les tumeurs térébrantes se développent en creusant en profondeur après un départ en
surface. Elles forment souvent des ulcères : les bords sont surélevés avec une dépression
centrale où se situent les cellules tumorales. La présence de ce trou est due à une ischémie
qui a entraîné la nécrose des cellules. Attention lors d’une biopsie, il faut donc prélever des
cellules au centre et non en périphérie.
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B. Variabilités d’un même type de tumeur
L’expression clinique d'un même type de tumeur peut être variable : dans le temps sur un
même individu selon sa localisation ou selon l'espèce atteinte.
Nodule cutané et
buccal d’un boxer
Remarque : Chez le boxer, on observera uniquement des nodules de la cavité buccale peu
visibles. Cette tumeur est alors visible uniquement au niveau des ganglions mandibulaires.
Souvent, ces lésions sont associées à des lésions cutanées, un prurit, qui sont les signes
d'alerte.
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2. Exemple 2: Mastocytomes
Il existe 4 formes de mastocytomes.
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II. Aspects microscopiques
Les objectifs d'un examen histopathologique sont :
• de vérifier qu’il s'agisse bien d'une tumeur
• de déterminer l’origine cytogénésique d’une tumeur, c'est-à-dire la cellule qui a
donné naissance à cette tumeur, à partir de critères morphologiques et
architecturaux.
• de prédire sa possible évolution (bénignité ou malignité) et son agressivité (facteur
histopronostique).
1. Critères architecturaux
L’architecture de la tumeur permet souvent de la relier au type cellulaire d’origine.
Papilles Rubans
Cordons Cordons
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➢ Tissu d’origine: épithélium glandulaire
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➢ Cellules d’origine:
fibroblastes
➢ Cellules d’origine:
Cellules de Schwann
➢ Cellules d’origine:
Cellules musculaires
➢ Cellules d’origine:
Péricytes
Ces cellules se localisent autour de certains
capillaires et peuvent avoir des propriétés
procontracturantes. Les cellules tumorales
s’organisent en « Whorls » : c’est un
arrangement en amas concentrique autour
d’un point central. Cela fait penser à un
oignon coupé transversalement.
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➢ Cellules en plage
Dans certains cas, on n’a pas d’architecture
nette et on observe des cellules en plages.
Cette organisation ne donne pas
d’indication sur la nature des cellules à
l’origine de la tumeur : ce sont souvent des
tumeurs à cellules rondes (très variées et
d’origine cytogénésique variable :
lymphocytes, mastocytes, plasmocytes,
histiocytes, …).
Lorsqu’on n’a pas de critère aussi net, ce qui arrive très souvent, on cherche d’autres
paramètres pour caractériser le point de départ de la tumeur.
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3. Association des critères topographiques et de la nature de la
stroma-réaction
➢ Origine mastocytaire
Lors de tumeur d'origine mastocytaire, 3 signes sont caractéristiques :
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➢ Origine plasmocytaire
Le dépôt de la substance amyloïde est dû à un dépôt d’immunoglobulines, on en déduit que
les cellules à l’origine de la tumeur sont des plasmocytes.
➢ Autres origines
Si ces examens restent Insuffisants, on peut réaliser
des colorations histochimiques ou
immunohistochimiques.
4. Bilan
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Remarque 1 : Limites des critères architecturaux et morphologiques
Parfois, les critères sont contradictoires et évoquent plusieurs types de tumeurs, on parle de
"tumeur caméléon".
Exemple du mélanome ("spécialiste du transformisme") : il présente deux types de plages :
des plages avec des cellules en faisceau et fusiformes, évoquant une origine
mésenchymateuse et des plages avec des cellules en lobules et polyédrique, évoquant une
origine épithéliale. Ainsi, quand on a une tumeur « qui part dans tous les sens », on part
d’abord sur un mélanome et on réalise un examen histologique.
B. Comportement de la tumeur
On peut évaluer certains critères pouvant indiquer la malignité ou la bénignité de la tumeur.
Ils n’ont pas tous le même poids et c’est la sommation de tous ces éléments qui va permettre
de déterminer le degré de malignité et de mettre en place une gradation des tumeurs allant
du grade I au grade III (le grade III étant de très mauvais prognostic).
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Remarque : Les autres critères ci-dessous sont relatifs, ils font uniquement pencher la balance.
On les cherche si on ne trouve pas d'emboles.
2. Mode de croissance
On prend en compte le caractère infiltrant. Cela permet de dire avec une bonne certitude si
la tumeur est maligne ou bénigne.
Un amas bien défini (photos de gauche) correspond plutôt à une croissance expansive (→
tumeur bénigne). Le caractère infiltrant (photos de droite) correspond plutôt à une croissance
infiltrante (→ tumeur maligne).
Pour soigner ce genre de tumeur, il faut souvent recourir à l’amputation lorsque la tumeur
touche un membre. Un lipome est bénin, c'est-à-dire qu’il ne donne pas de métastases, mais
il a une croissance importante et infiltrante dans le muscle qu’on ne sait pas arrêter. C’est
également le cas pour les hémangiopéricytomes.
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3. Densité cellulaire
Plus la densité cellulaire est élevée et plus on va vers une tumeur maligne. Cela concerne
notamment les tumeurs mésenchymateuses.
4. Différenciation cellulaire
La différenciation cellulaire permet d’orienter sur la malignité, la bénignité ou l’agressivité
dans le cas d’une tumeur maligne.
En règle générale : moins les cellules seront différenciées, donc plus elles se distinguent des
cellules de départ, et plus ce sera malin.
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Ci-dessous, on a le même type de tumeur mais dans les cordons cellulaires, on observe une
organisation anarchique, pas de kératinisation, pas de pont épineux. Les cellules sont donc
peu différenciées. Il s'agit alors d'une tumeur maligne de grade III, très agressive avec la
possibilité d’emboles et un mauvais pronostic.
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Exemple 2 : Tumeur sébacée
Les tumeurs sébacées peuvent être de 2 types :
• Adénome sébacé : tumeur bénigne. Toutes les cellules sont différenciées et organisées
en lobules.
• Carcinome sébacé : tumeur maligne. Les cellules ne sont pas organisées, mais
individuellement, quelques cellules sont différenciées.
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Exemple 5: Tumeur d’origine mastocytaire
Tumeur bénigne Tumeur maligne bien différenciée Tumeur maligne peu différenciée
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5. Présence d’atypies cytonucléaires
C'est une notion fondamentale en cancérologie. Les atypies cytonucléaires sont des
irrégularités d’une cellule tumorale à une autre :
Plus la morphologie de la cellule est différente de la cellule normale, plus la tumeur sera
maligne et agressive.
➢ Le nombre de mitoses
Index mitotique (IM) : nombre de cellules en phase M du cycle de division par champ (ou pour
10 champs) de microscope au grossissement x 40.
Attention, c’est donc une somme et non une moyenne. Il varie généralement de 0 à 30 pour
1 champ.
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Attention : il y a des exceptions, par exemple l'histiocytome cutané canin est bénin alors qu'il
comporte de nombreuses mitoses.
Il est aussi très important de regarder l’anormalité des mitoses. En effet, plus une tumeur est
à un stade avancée, plus elle aura accumulé d'anomalies et plus il y aura d'erreurs de
mitoses, notamment des anomalies du fuseau achromatique qui se traduisent par des
malpositions d’un ou plusieurs chromosomes. Quelques mitoses anormales suffisent pour
indiquer la malignité de la tumeur.
Exemple 2 : les chromosomes peuvent former plusieurs plaques équatoriales dans la même
cellule.
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Remarque 1 : Il existe des exceptions.
Exemple: l'insulinome du chien : de nombreux critères sont en faveur d'un type bénin =>
croissance expansive dans une capsule, cellules bien organisées en cordons comme les ilots
de Langerhans, morphologie uniforme entre les cellules, pas de mitose. MAIS dans la capsule,
on observe une infiltration de cellules néoplasiques, donc la capacité à entrer dans le tissu
conjonctif qui est caractéristique du type malin. Post-mortem, on a analysé l'individu atteint :
il y a des métastases hépatiques, donc c'était bien une tumeur maligne. Ceci concerne surtout
les tumeurs endocrines.
Remarque 3 : Pour identifier les cellules en cycle de division mais pas uniquement en phase
M, on détecte la fraction proliférante par immunomarquage, grâce à l'index de prolifération
Ki67 : il permet de déterminer la quantité de cellules Ki67+ par rapport à 100 cellules
tumorales. Exemple : pour les tumeurs mélaniques cutanées, l’index de prolifération est le
seul critère qui ait du poids car pour ce type de tumeur, l'IM est souvent faible.
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Exemple 1 : On observe ci-dessous un hamartome cutané collagénique au niveau de la peau.
La présence de collagène est normale au sein de la peau, mais ici l’organisation (la taille et la
densité des fibres) et la quantité de ce collagène est anormale. Il y a apparition d’une
néoformation exophytique et pédiculée.
➢ Choristome
➢ Tératome
Tératome : tumeur constituée de tissus plus ou moins différenciés appartenant aux trois
feuillets embryonnaires. Elle peut être bénigne ou maligne. C'est un type de tumeur peu
frequent.
Exemple : Il existe des tumeurs ovariennes contenant à la fois des poils (ectoderme), des
plaques de cartilage (mésoderme), un épithélium respiratoire avec des cellules ciliées
(endoderme).
Remarque : Il est à noter que les tumeurs dysgénésiques sont rares. Et parmi ces trois sous
types, c’est l’hamartome qui est le plus fréquent.
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2. Tumeurs à tissus matures
La nomenclature des tumeurs à tissus matures est à connaître et tombera au partiel.
➢ Tissus épithéliaux
Ce tableau est à bien connaître, et les termes qui suivent sont aussi à retenir car ils sont utilisés
dans les comptes rendu de description des tumeurs ou tout simplement dans l’information du
type de tumeur qu’on observe.
A ces termes, on ajoute différentes particules ou qualificatifs afin de préciser son aspect ou
son origine :
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Attention aux exceptions :
• Le carcinoïde est une tumeur du système endocrinien diffus et non de l’épithelium de
revêtement comme on pourrait le penser. Ce terme est cependant de moins en moins
utilisé au profit du terme de carcinome endocrine.
• Une lésion pré-tumorale est appelée kératose solaire dans le cas où l’agent étiologique
est les UV. Ce terme désigne les lésions et non la tumeur. On reconnaît la kératose
solaire par ces symptômes
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De plus, il y a aussi des associations de tumeurs possibles :
• Fibroléiomyome : une tumeur bénigne (au niveau des parois de l’intestin ou de
l’utérus) avec des cellules qui ressemblent à des fibroblastes et d'autres qui
ressemblent à des cellules musculaires lisses.
• Quand on a 3 tissus mésenchymateux distincts (vaisseaux, fibroblastes et tissu
musculaire), on parle de mésenchymome, (qui est plus court).
▪ Un angiofibroléiomyome devient alors un mésenchymome bénin.
▪ Un ostéochondromyxosarcome devient un mésenchymome malin (myxo=tissu
embryonnaire riche en MEC, surtout en substance fondamentale) où une partie
est constituée de tissu osseux, une autre de cartilage et une dernière de tissu
embryonnaire.
➢ Cellules hémato-lympho-poïetiques
Remarques :
▪ Leucémie : Tumeur d’emblée multicentrique avec atteinte de la moelle
épinière et passage des cellules tumorales dans le sang.
Ex : Leucémie lymphoide, myeloide, monocytoide, a plasmocytes, a
mastocytes…
▪ Leucémie lymphoide + lymphome = hémopathies malignes lymphoides
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Exemples :
Cellules de Schwann : - bénin : Schwannome
- malin (rare) : Schwannome malin
Mélanocyte : - bénin : mélanocytome (anciennement «mélanome»)
- malin : mélanome (anciennement « mélanome malin »)
En clinique, il faut savoir reconnaître les formes de tumeurs : c'est la suspicion clinique. Pour
la confirmer, il faut faire un diagnostic par des examens complémentaires de confirmation par
une étude morphologique au microscope (cytoponction analysée par un cytologiste ou
biopsie/pièce d’exérèse chirurgicale analysée par un histologiste).
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En cas de tumeur maligne, les facteurs sont :
- les facteurs cliniques : le stade (degré d'envahissement), le volume, l'état général
de l'animal, la présence d’insuffisances organiques, la qualité de la prise en charge
médicale (expérience du clinicien).
- les facteurs biologiques = biomarqueurs
- les facteurs histologiques (= facteurs histopronostiques), qui doivent permettre:
o l'évaluation de l'agressivité de la tumeur par la notion de “grade”: il permet
d’estimer la durée de survie probable de l’animal traité. Le grade dépend
du type de tumeur, de sa localisation et de l'espèce atteinte.
Un grade est défini par un chiffre : “I” correspond à une probabilité de
survie élevée après mise en place d’un acte thérapeutique (tumeur peu
aggressive), “II” est intermédiaire et “III” (voire IV) correspond à une
probabilité de survie faible (tumeur très aggressive). Le grading n'a d'intérêt
que s'il est relié à la survie de l'individu.
Attention à ne pas confondre le grade (analyse histologique) et le stade
(étude clinique des organes envahis).
Culture G : exemple de grade : le grading de Patnaik pour les mastocytomes
cutanés du chien.
o l’évaluation du risque d'essaimage métastatique : il permet d’estimer la
nécessité d’un traitement adjuvant. La présence d’un essaimage
métastatique aggrave le prognostic, induisant la realisation d’un traitement
systémique (= chimiothérapie).
o l’évaluation du risque de récidive (évalué sur la pièce d'exérèse) : il permet
d’estimer la nécessité d’une ré-intervention chirurgicale. On évalue le
caractère inflitrant de la tumeur, ce qui dépend du type cellulaire, du grade
et de la qualité des marges d'exérèse (marges saines (→ récidive peu
probable), marges infiltrées (→ récidive probable) ou marges avec distance
de sécurité insuffisante (→ récidive possible)).
Remarque : notion de distance de sécurité : pour les tumeurs peu différenciées (donc plus
agressives), la distance à laisser avec les tissus sains est d’au moins 5 mm !
Dans l’avenir, on utilisera de plus en plus les biomarqueurs pronostiques, qui se basent sur
l'étude des mécanismes moléculaires (détection de certains gènes,...). Par exemple, on a
découvert chez les ostéosarcomes appendiculaires du chien, que les chiens qui ne survivaient
pas plus de 6 mois avaient une surexpression de 37 de leurs gènes. Ce groupe de gènes
représente donc un biomarqueur pronostique.
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR
I. Nomenclature
Petit rappel de nomenclature :
• Pour l’inflammation, on met le nom de l’organe suivi de « ite ». Par exemple entérite.
• Type d’inflammation: suppurée, nécrotique, hémorragique
• Distribution: diffus,…
• Durée: aiguë, subaiguë, chronique
• Sévèrité
Par exemple dans ce cas-là on a une entérite nécrotique et hémorragique diffuse sévère.
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II. Etude de cas
A. Partie de S. Belluco
Rappel: Lors de la description d’une lesion, on doit parler de sa taille, sa forme, sa couleur et
sa consistence.
Pour rappel,
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INFLAMMATION AIGUE INFLAMMATION CHRONIQUE
Installation Rapide Après une inflammation aigüe
apparente ou non
Durée Courte (minutes, heures, Longue
2-5 jours)
Caractéristiques Extravasation des Leucocytes dominants:
leucocytes et des Lymphocytes et macrophages
proteines plasmatiques Angiogenèse
Fibrose
Les lésions au niveau de l’aorte sont des lésions secondaires, conséquences de la lésion
vasculaire. L’insuffisance cardiaque gauche entraine une congestion et un œdème pulmonaire
avec des emboles. On a alors un infarctus blanc au niveau du rein et donc, une nécrose de
coagulation due à un arrêt de la circulation cellulaire (la vascularisation est de type terminale
au niveau du rein).
Lymphocyte
Lymphocyte
Macrophage
Cellule
epitheloïde
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Les agents étiologiques sont les corps étrangers, les parasites, les bactéries intracellulaires. Ce
sont souvent des agents difficiles à éradiquer.
→ Ici il s’agit de mycobactéries responsables de tuberculose.
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Deux semaines plus tard, on observe une vascularite nécrosante avec la présence de
neutrophiles au niveau des gencives. On a aussi fait des examens complémentaires qui ont
mis en évidence la présence de complexe immuns.
De quoi s’agit-il ?
Cette réaction est caractéristique de l’hypersensibilité de type 3.
B. Partie de D. Watrelot
Cas 1 : Rapport d’autopsie chez un boxer de 8 ans
Ce chien a été euthanasié car il présentait une tumeur à la base du cœur qui se traduisait par
de l’anorexie, léthargie et une fatigabilité à l’effort.
A l’autopsie, le cœur présentait un centre remanié, nécrotique et hémorragique avec du
liquide jaunâtre. De plus, le foie était de volume et de consistance augmentés avec une
coloration rouge foncée centro-lobulaire et une décoloration périlobulaire.
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Cas 2 : Border collie de 6 ans en bon état général le matin et retrouvé mort le soir
Les lésions sont une pâleur des muqueuses, une hémorragie multifocale de taille variée
(pétéchies et hématomes) et environ 300 ml de sang non coagulé dans le sac péricardique
(hémopéricarde).
La mort est due à une compression du cœur dans le sac péricardique. L’hémorragie provient
d’un empoisonnement à la mort aux rats (pas de coagulation dans le sac péricardique). On a
donc des troubles de la coagulation au niveau de l’hémostase secondaire. L’antidote est la
vitamine K. Pour rappel, les facteurs de coagulation vitamine K dépendants sont les facteurs
II, VII, IX et X.
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La diminution de la pression oncotique est due à un manque de protéines. Trois causes
peuvent expliquer un manque de protéines: une baisse de la production, un excès
d’élimination ou un défaut d’apport. Ici, il s’agit très certainement d’un défaut d’apport car on
a retrouvé des ténias dans les intestins du poulain.
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR
Introduction :
« Le développement de la quasi-totalité des maladies débute toujours par des altérations moléculaires
ou structurales dans les cellules (« lésions cellulaires ») » Rudolf Virchow (1821-1902)
L’anatomie pathologique consiste en la reconnaissance de ces lésions aux différentes échelles. Elle a
pour but le diagnostic des maladies, leur pronostic, l’évaluation des effets de la thérapeutique, la
compréhension des causes et des mécanismes des maladies.
Définir la pathologie passe par étudier sa cause (Etiologie), sa pathogénie, les modifications
morphologiques, et les conséquences cliniques attendues. Elle est au carrefour de nombreuses
disciplines cliniques : Médecine et chirurgie, imagerie médicale, Hématologie, biochimie et cytologie,
immunologie, microbiologie et biologie moléculaire.
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Exemple 1 : Cas d’une thrombo-embolie aortique chez un
chat, une urgence médicale.
Pour quelle raison cette lésion peut-elle être à l’origine
d’agressions cellulaires ?
Présence d’une masse rouge obstruant la lumière au
niveau de la partie terminale de l’aorte abdominale
(bifurcation iliaque). S’en suit un arrêt d’apport de sang
donc un arrêt de l’oxygénation.
Les territoires situés en aval de cette lésion, soit
l’ensemble des tissus présents au niveau des deux
membres postérieurs, sont concernés par cette lésion
II/ Quiz :
1/L’un des mécanismes les plus importants dans le développement des lésions cellulaires est la
déplétion en ATP : VRAI
2/Cette déplétion est à l’origine d’une fuite d’eau hors de la cellule secondairement à la fuite de Na+.
FAUX (C’est le contraire, le Na+ rentre, l’eau suit)
3/La déplétion en ATP est à l’origine d’une défaillance de la pompe Ca2+ : VRAI
4/Elle entraîne une augmentation du pH intracellulaire : FAUX (diminution)
5/Les mitochondries jouent un rôle important dans le développement de lésions cellulaires :
-Les lésions mitochondriales entraînent une fuite d’ion K+ à l’origine d’une perte de potentiel
membranaire et d’une nécrose de la cellule FAUX
-Fuite de protéines pro-apoptiques VRAI
6/ Vrai/Faux
-Les voies métaboliques normales peuvent générer des radicaux libres VRAI
-Des mécanismes tels que l’inflammation peuvent générer des radicaux libres VRAI
-La vitamine E, la ferritine, la glutathion peroxydase sont des exemples d’agents anti-oxydants VRAI
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-Les radicaux libres entraînent une peroxydation des lipides membranaires et une oxydation des
protéines VRAI
-Les radicaux libres n’ont pas de conséquences sur le matériel génétique nucléaire FAUX (Les radicaux
libres peuvent entrainer des lésions de l’ADN : cassures simple ou double brin, formation de ponts,
cross-links…)
7/ Nature de l’agression/Réponse cellulaire:
A : stimulus modéré et transitoire : le type de lésion est une dégénérescence hydropique
B : Stress : le type de lésion est un ensemble d’adaptations cellulaires
C : Stimulus progressif et/ou sévère : le type de lésion est une mort cellulaire
D : Altérations métaboliques : le type de lésion est un ensemble d’accumulations intracellulaires.
8/ Biopsie rénale de chien.
Examen histologique : Structures sphériques avec cavité : Tube contourné proximal, caractérisés par
des microvillosités au pôle apical des cellules.
Aspect anormal : Pôle apical moins nette, villosités moins nettes. Le cytoplasme des cellules est plus
pâle, avec un aspect vacuolisé, parfois plus éosinophile et hyalin.
Cela correspond à : Une dégénérescence lipidique, une dégénérescence hydropique ( lésion
réversible ), une nécrose des cellules épithéliales des tubes , une apoptose des cellules épithéliales des
tubes ?
On peut relier cette lésion à un rein de surface d’aspect normal. (Photo C). Ces lésions sont très peu
visibles à l’œil nu.
9/ A quel processus de mort cellulaire ces affirmations se rapportent-elles ?
Arrêt irréversible des réactions chimiques : Nécrose ou apoptose ?
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Libération directe du contenu dans la matrice extracellulaire avec secondairement le déclenchement
d’une inflammation : Nécrose
Processus de mort cellulaire génétiquement programmé et régulé : Apoptose
Processus de mort cellulaire se développant toujours dans des circonstances pathologiques : Nécrose
Intervention de caspases : Apoptose
10/ Homme d’environ 50 ans, décédé brutalement. Réalisation d’une autopsie médico légale. Cœur
ayant un aspect normal. NB : La paroi des oreillettes est fine, il est normal qu’elles apparaissent un peu
sombres.
Peut-on suspecter un infarctus du myocarde : Oui. Cet homme est mort brutalement. Il existe un
décalage entre le développement de la lésion et le moment où on peut la voir. Délai long à l’œil nu,
plus court au microscope.
11/ Au cours d’une investigation clinique sur un chat présentant une altération rapide de son état
général (avec notamment arrêt de l’émission d’urine, vomissements…) et des anomalies
échographiques sur les reins, des biopsies échoguidées sont réalisées.
Compte rendu de l’examen histologiques : Cellules parfois remplacées par un matériel éosinophile et
des décris caryorrhectiques. Des cellules épithéliales hyper-eosinophiles avec un noyau condensé ou
fragmenté ou lytique sont présentes. Ceci correspond à une nécrose des néphrocytes.
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Quel est le type de nécrose correspondant à ces lésions rénales? Nécrose de coagulation.
Examen histologique de la lésion rénale : On retrouve les lésions bien délimitées (rose plus foncé). En
zoomant d’avantage :
A- L’architecture des tubules et glomérules est conservée, mais les cellules les constituant sont
hyperéosinophiles ou noyau disparu (caryolyse). VRAI
B-Leur structure est disparue et cellules en partie détruite, et d’autres avec cytoplasme vacuolisé.
FAUX
1-En périphérie, nombreux débris cytonucléaires, issus de cellules inflammatoires sont visibles (PNN
notamment, et lymphocytes) VRAI
2-En périphérie, des colonies bactériennes abondantes sont visibles. (non, particules trop grandes,
débris cytolytiques plutôt) FAUX
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CCL : nécrose de coagulation du cortex rénal, bien délimitée, entourée par une inflammation
secondaire.
- A quelle cause pourrait-on penser ? Arrêt de la vascularisation, infection à bactéries pyogènes, à
Mycobacterium, dérégulation de la voie intrinsèque de l’apoptose.
13/ Un veau est retrouvé plusieurs jours après
s’être échappé de son élevage.
Au niveau des membres postérieurs en partie
distale, on observe une gangrène sèche.
(Vasoconstriction puis hypoxie, due au froid…)
14/ Elevage de 200 moutons à viande, perdant 20% des agneaux. Agneaux souvent retrouvés morts
sans signes cliniques ; rarement, observation de dyspnée.
A l’autopsie, des lésions cardiaques sont observées, sur lesquelles un examen histologique est réalisé.
Normalement, on devrait observer des cardiomyocytes avec striation. Or, on observe des
cardiomyocytes hyperéosinophiles, avec un noyau basophile condensé, et une perte de la striation
intracytroplasmique.
Est-ce une nécrose de coagulation ? OUI
NB : carence de vitamine E, oxydation augmentée des cellules et donc nécrose de coagulation. Pourquoi
des troubles respiratoires : on observe également une nécrose musculaire du diaphragme…
15/ Au cours d’une laparotomie exploratrice d’un chien adulte présentant d’importantes douleurs
abdominales, on observe des lésions en relief, jaunes, de consistance augmentée (ferme).
Cette lésion est-elle : une tumeur du péritoine, une cytostéatonécrose, gangrène humide de l’intestin,
nécrose caséeuse des nœuds lymphatiques périphériques ?
Quel organe est probablement responsable de cette lésion ? Foie, reins, pancréas, glandes surrénales ?
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NB : Normalement, synthèse des
enzymes pancréatiques intervenant
dans la digestion. Les lipases, au lieu
d’aller dans le tube digestif, se
retrouvent dans la cavité abdominale
(suite à un traumatisme quelconque
du pancréas). Saponification du
tisseux adipeux, d’où une consistance
augmentée (vs nécrose où la
consistance est plutôt diminuée)
16/ Cochon d’Inde de 5 ans, présenté pour une masse ou niveau du cou.
Quels sont les organes lésés : Thyroïdes, Glandes salivaires mandibulaires, nœuds
lymphatiques cervicaux.
Gangrène sèche
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Gangrène gazeuse
Nécrose de caséification
Gangrène humide
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Nécrose de liquéfaction
Nécrose de coagulation
Parmi ces 3 molécules, laquelle intervient dans la phase d’exécution de l’apoptose ? Caspase 8 Caspase
9, Caspase 3 ?
Les corps apoptotiques sont rapidement phagocytés et ne sont pas à l’origine d’une inflammation dans
le tissu concerné : VRAI
20/ A propos de l’apoptose, Quelle est l’affirmation vraie ?
A : Il est impossible de faire la différence par examen histologique entre de l’apoptose ou de la nécrose
dans un tissu
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B : L’apoptose joue un rôle dans l’élimination de cellules ayant accompli leur rôle ou devenues
inutiles
C : Dans le développement des tumeurs, on note souvent des anomalies moléculaires à l’origine d’un
excès d’apoptose
21/ A quelle adaptation correspondent ces définitions ?
Augmentation de la taille des cellules dans un tissu : Hypertrophie
Evolution d’un type cellulaire vers un autre : Métaplasie
Diminution de la taille des cellules d’un tissu : Atrophie
Augmentation du nombre de cellules dans un tissu : Hyperplasie
Augmentation de la taille d’un organe : Hypertrophie
22/ Chien de 8 ans présenté pour augmentation de la prise de boisson et de l’émission d’urine
(polyuro-polydipsie). On observe les lésions suivantes :
Hyperplasie corticicurrénalienne
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Lésions cutanées :
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Ces images correspondent à une minéralisation cutanée.
A : Les lésions d’hyperplasie corticosurrénaliennes sont secondaires à l’augmentation de la sécrétion
d’une hormone. Laquelle ? Testostérone, Insuline, ACTH, Hormone de croissance ?
B : L’organe à aller investiguer chez ce chien est : L’hypophyse, l’hypothalamus, le pancréas (partie
endocrine), les thyroïdes ?
CCL : Ce chien souffre d’un hypercorticisme d’origine hypophysaire (maladie de Cushing)
22/ Les photos suivantes représentent des organes/tissus atrophiés. Déterminer la cause la plus
probable de leur atrophie :
Pression augmentée
Dénervation : Dégénérescence
nerveuse (nerf laryngé récurrent) ->
Atrophie des muscles crico-
aryténoïdiens -> Cornage laryngé
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Diminution des apports
nutritionnels
Perte de la stimulation
hormonale
23/ A propos des dépôts tissulaires, quel est l’ensemble des affirmations correctes ?
A : Une substance normale peut s’accumuler si le niveau de métabolisme n’est pas suffisant pour
l’éliminer
B : Une substance anormale endogène est produite et peut s’accumuler
C : Les substances exogènes telles que les particules de carbone sont facilement métabolisées par les
cellules spécialisées de l’organisme
D : Les accumulations cellulaires sont synonymes de lésions cellulaires
A et B
24/ Brebis adulte gestante, ayant présenté une toxémie de gestation quelques jours avant la
parturition. La toxémie de gestation est caractérisée par un degré variable de la lésion hépatique :
On a des hépatocytes de taille augmentée du fait de la présence de vacuoles intracytoplasmiques
optiquement vides, de tailles variables. Ceci est à associer avec une stéatose hépatocytaire.
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25/ Parmi ces 3 lésions, choisir celle correspondant à ces définitions :
C’est une substance amorphe s’accumulant en position extracellulaire
En se déposant, la substance entraîne une augmentation de la taille de l’organe
Le dépôt peut être héréditaire ou acquis
Le dépôt de cette substance affecte génétiquement le Shar-Peï
Cette substance se met en évidence par une coloration spéciale au Rouge Congo
Fibrose Mucinose Amyloïdose
25/ Définir la lésions sur ces organes :
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26/ Foie d’un macaque ayant développé une cardiomyopathie dilatée. Pour s’aider, on peut utiliser
une coloration : Trichrome de Masson. On observe alors un tissu éosinophile amorphe, homogène, en
périphérie des espaces portes et épaississant les travées hépatocytaires. Il s’agit d’une fibrose
hépatique.
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28/Laquelle de ces affirmations relatives à l’amyloïdose est fausse :
A : L’amyloïdose primaire est composée de substance AL et est secondaire à un dérèglement du
système immunitaire (exemple : myélome multiple)
B : L’amyloïdose secondaire se développe le plus souvent secondairement à une inflammation
chronique et est de type AA
C : Il existe des formes systémiques héréditaires qu’on retrouve par exemple chez le chat Abyssin
D : L’amyloïdose est une atteinte systémique. Il n’existe pas d’atteintes localisées
29/ Quelle photo illustre une mucinose cutanée ?
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29/ Associer ces caractéristiques au type de calcification correspondant :
30/Laquelle de ces circonstances n’est pas une cause de calcification métastatique? Destruction du
tissu osseux, carence en vitamine D, augmentation de la sécrétion de parathormone (PTH),
insuffisance rénale ?
31/Parmi cette liste, retrouver les deux organes dans lesquels une anthracose peut se développer.
A : Poumons et nœuds lymphatiques trachéobronchiques
B : Foie et pancréas
C : Organes génitaux et nœuds lymphatiques de drainage
D : Cœur et gros vaisseaux
32/Laquelle de ces photos n’illustre pas une mélanose ? Photo B
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32/ Soit un chat obèse de 7 ans, ayant fugué pendant 4 jours. Depuis son retour, il est faible,
désorienté. Apparition de vomissements. Aspect du chat au cours de l’examen clinique :
III/ Conclusion :
Il existe des formes variées de dérèglements et d’adaptations cellulaires : l’adaptation de la taille des
cellules, de leur croissance et de leur fonction, des lésions cellulaires aiguës (Formes réversibles et
formes irréversibles), mort cellulaire programmée, altérations pathologiques dans les organites et
accumulations et dépôts intra ou extra cellulaires.
Ces notions de base sont utilisées en permanence (anatomie pathologique spéciale, médecine,
infectiologie, …) pour toutes les espèces afin de comprendre l’ensemble des mécanismes de
développement des maladies.
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR
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NB : Les gangrènes sont des types de nécroses gangréneuses. Les gangrènes font donc
partie des nécroses, plus particulièrement des nécroses de coagulation.
B. Apoptose
L’apoptose est un cas de mort cellulaire programmée suivant une séquence
d’évènements cellulaires bien précis et initiée par un programme auto-induit finement
régulé. Elle permet d’éliminer une cellule potentiellement dangereuse, sans provoquer de
dommage aux cellules environnantes. Elle se rencontre en condition physiologique et
pathologique.
2/4
En microscopie optique, la reconnaissance de cellules apoptotiques se base sur
l’observation d’une contraction cellulaire et d’une condensation de la chromatine. La
présence de bourgeons de cytoplasme et de corps apoptotiques isolés ou phagocytés facilite
le diagnostic d’apoptose. Une des caractéristiques principales permettant la reconnaissance
de l’apoptose est qu’elle concerne des cellules isolées dans un tissu.
Il existe plusieurs voies de déclenchement de l’apoptose et la régulation de ce
mécanisme peut être déréglée induisant des pathologies liées par exemple à un excès
d’apoptose (cf cours).
3/4
- La mucinose : C’est un syndrome causé par l’accumulation de muco-polysaccharides dans la
MEC dermique. C’est une lésion cutanée. On distingue la mucinose primaire et secondaire.
A l’œil nu, cela se traduit par un épaississement et un plissage de la peau. L’aspect peut être
nodulaire ou papuleux.
Histologiquement, il y a accumulation dans le derme d’une substance gris-bleu pâle entre les
faisceaux de collagène.
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Unité d'Enseignement
Anatomie pathologique
spéciale
2ème Année – S8
DZVET 360
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OBJECTIFS D'ENSEIGNEMENT
- être capable d'identifier, quel que soit l'organe, sur une image
macroscopique ou microscopique, une lésion simple, en suivant une
méthodologie rigoureuse et être capable d'exposer les mécanismes
aboutissant à leur développement et de décrire leurs conséquences
fonctionnelles
L'APPAREIL GENITAL
PLAN
Introduction...................................................................................................................................2
I/. Pathologies de l'appareil génital femelle..................................................................................4
II/. Pathologies de l'appareil génital mâle.....................................................................................15
III/. Pathologies du fœtus et du placenta.....................................................................................22
IV/. Pathologies de la mamelle.....................................................................................................28
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Module Anatomie pathologique spéciale - L'appareil génital
INTRODUCTION
L'appareil génital est programmé pour se développer en appareil génital femelle. Chez les
mâles, le chromosome Y porte le gène sry qui code pour la protéine SOX9.
La protéine SOX9 stimule les cellules de Sertoli à produire l'Hormone Antimüllérienne : AMH,
qui permet :
La régression du canal de Müller (organes femelles)
La différenciation des cellules de Leydig qui vont alors produire de la testostérone qui
- permet la différenciation des canaux de Wolff (partie tubulaire).
- devient de la di-hydrotestostérone qui permet la différenciation de la prostate, du
scrotum et du pénis.
En cas de
perturbation de la
production de la protéine
SOX9, les organes
génitaux seront de type
femelle.
On distingue 3 types de
sexes : chromosomique (X
ou Y, présence ou absence
de sry), gonadique (ovaire,
testicule, ovotestis (les
deux mélangés au sein de
la même gonade)),
phénotypique (forme
visible extérieurement).
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Module Anatomie pathologique spéciale - L'appareil génital
2/. Le pseudohermaphrodisme
Il concerne surtout les mâles, mais avec un appareil génital femelle. Les testicules sont dans la
cavité abdominale (et souvent découverts à l'occasion d'une chirurgie), et il n'y a pas d'ovaires.
Les causes sont diverses
anomalie du récepteur à l'AMH : il n'y a pas de régression du canal de Müller
anomalie du récepteur à la testostérone : les testicules sont présents mais la
testostérone est sans action.
anomalie enzymatique qui empêche la formation de la dihydrotestostérone : les
organes mâles ne sont pas différenciés
Testicule
Vésicule séminale
Utérus atrésique
utérus
Canaux de Wolf
Vésicule séminale
Clitoris très
développé Page 3 sur 30
Module Anatomie pathologique spéciale - L'appareil génital
3/. L'hermaphrodisme
Il concerne le sexe chromosomique femelle (XX) : ces animaux auront un mélange entre des
testicules et des ovaires (un de chaque côté, ou un ovotestis : mélange entre ovaires et
testicules), et un phénotype mâle ou femelle.
A/. L’ovaire
A la naissance, une femelle a un quota d'ovocytes primordiaux (1) sous la capsule de l’ovaire
(une couche de granulosa en cellules aplaties), qui se développent successivement en :
Avant la puberté, cette cascade s'arrête au follicule secondaire. Lors de la puberté, l'hypophyse
stimule la production de FSH qui permet la formation des follicules tertiaire et de De Graff.
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Module Anatomie pathologique spéciale - L'appareil génital
Pour un kyste ovarien, le liquide est le liquide antral et l’épithélium concerne les cellules de la
granulosa.
Remarque : Ces kystes existent aussi chez la vache (à tout âge). On considère qu'il y a un kyste
si le follicule mesure plus de 2,5cm. Le kyste entraine un anœstrus, ce qui pose problème en
élevage. Il faut alors traiter la cause du kyste.
Cause : La LH est présente, mais en quantité insuffisante pour entraîner l'ovulation. Elle
transforme les cellules de la granulosa en cellules lutéiniques. La conséquence est également
un Anœstrus.
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Module Anatomie pathologique spéciale - L'appareil génital
Remarque : Un tératome est caractérisé par la présence d’au moins deux tissus venant de
feuillets embryonnaires différents.
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Module Anatomie pathologique spéciale - L'appareil génital
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Module Anatomie pathologique spéciale - L'appareil génital
Hypertrophie
vulvaire (truie)
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Module Anatomie pathologique spéciale - L'appareil génital
L’endomètrite
Cause : Elle concerne les animaux non gestants, après un vêlage difficile. L'utérus est contaminé
par l'extérieur (voie ascendante). Les agents pathogènes sont divers : sperme, bactéries
(Taylorella equigenitalis, Trichomonas fœtus, E.coli) ou virus (Herpesvirus type 4).
Conséquences : Si l'inflammation est faible, il y a alors peu de dégâts, l'animal pourra retourner
en reproduction. Si l'inflammation est persistante ou sévère, il y a alors fibrose et donc stérilité.
C'est important chez la jument quand on cherche à expliquer une stérilité.
La métrite
Lésions :
- Métrite nécrotique-hémorragique :
Hémorragie partout, et en coupe : exsudat
hémorragique.
- Métrite fibrino-nécrotique : de la fibrine se
détache de la muqueuse
- Métrite purulente = pyomètre
- Métrite granulomateuse : typique de la
tuberculose
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Module Anatomie pathologique spéciale - L'appareil génital
Le pyomètre
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Module Anatomie pathologique spéciale - L'appareil génital
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Module Anatomie pathologique spéciale - L'appareil génital
1/. Le fibroléiomyome
Cause : Des kystes folliculaires ou des tumeurs de la granulosa entrainent une production
d'oestrogènes qui est à l’origine de la métaplasie squameuse.
Muqueuse vaginale :
aspect cartonné à
cause des œstrogènes
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Module Anatomie pathologique spéciale - L'appareil génital
C'est une tumeur de chien (mâles ou femelles) transmissible par simple contact
(coït, léchage…) entre les animaux, mais l'agent étiologique est inconnu. Les organes génitaux
(pénis et face dorsale du vagin) et la muqueuse orale sont les tissus-cibles. Les cellules de cette
tumeur ont pour caractéristique d'avoir 59
chromosomes (cette particularité est
étonnante pour une tumeur, qui est souvent
due à des mutations diverses entre les
cellules). Elles sont généralement bénignes et
régressent spontanément.
Remarque culturelle : Il existe une tumeur de la face du Diable de Tasmanie qui a les mêmes
particularités (transmissible par contact lors des bagarres, agent inconnu, nombre fixe de
chromosomes), et qui va causer sa disparition (mort par impossibilité de prise alimentaire) d'ici
une quinzaine d'années… Pauvre titi !
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Module Anatomie pathologique spéciale - L'appareil génital
Attention, la
localisation des
Testicule
testicules dépend
de l’espèce !
Face thoracique
d'un coq
1/. La cryptorchidie
Elle concerne toutes les espèces, est fréquente (13% des chiens), souvent unilatérale, avec une
composante héréditaire (il faut donc les retirer de la reproduction car considérée comme un
vice rédhibitoire. L’anomalie est autosomique récessive).
Causes prédisposantes :
- Anomalie du gubernaculum : le testicule n'est pas tiré dans le scrotum
- Hypoplasie du testicule : il n'est pas tiré car il est trop léger
- Oestrogènes pendant la gestation
- Fermeture retardée du nombril : la fermeture du nombril exerce une pression sur
l’abdomen facilitant la descente testiculaire. Si cette fermeture est retardée, la pression
s’exerce plus tard.
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Module Anatomie pathologique spéciale - L'appareil génital
Rein
Graisse
Complications:
- Tumeurs (Sertolinome (test. Abdominaux) ou séminome
(test inguinaux))
- Torsion lors de la tumorisation: nécrose et douleur qui est tellement intense qu’elle peut
provoquer un choc.
Cause : Lors de la vie fœtale, tous les antigènes passent par le thymus pour l'éducation des
lymphocytes. Or, il n'y a pas de spermatozoïdes lors de la vie fœtale, donc ils sont considérés
comme des corps étrangers pour le système immunitaire. Normalement ils ne sont pas en
contact avec le sang sauf quand il y a traumatisme ou hypoplasie des canaux efférents.
Pathogénie :
Réaction
Spermiostase =
Atrésie des Rupture des spermatozoïdes - Epididymite
Accumulation de
canaux efférents canaux efférents système granulomateuse
spermatozoïdes
immunitaire
Le système immunitaire développe une réaction et une mémoire immunitaire contre les
spermatozoïdes : ils sont tous des corps étrangers pour l'organisme (pas de CMH). Le
granulome peut alors se développer au niveau du testicule. Ceci n'a lieu qu'à partir de la
puberté.
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Module Anatomie pathologique spéciale - L'appareil génital
Atteinte du testicule
3/. Epididymite
Cause : Principalement les bactéries Brucella, qui atteignent l'épididyme par voie hématogène
pendant la saison reproductive, mais aussi
Actinobacillus, Histophilus et E. coli par voie
ascendante.
Lésions pyogranulomateuses :
- Forme aiguë : le testicule est chaud, mou,
hypertrophié, avec du pus (photo ci-contre).
- Forme chronique : le testicule est ferme et
hypertrophique (granulome). L'inflammation
s'étend ensuite au testicule entier.
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Module Anatomie pathologique spéciale - L'appareil génital
Cellules
Tumeur Commentaire
d'origine
Fréquent, surtout dans les testicules cryptorchides.
Cellule d'origine : Spermatogonie (cellules souches des spz)
Morphologie : Blanc, mou, en relief. Sans tissu conjonctif ni d’hormones.
Séminome
Cellules Eclosion multicentrique (développement dans les 2 testicules, mais pas à
germinales cause de métastases), souvent bénin.
Rares métastases.
Caractéristique : les cellules souches se différencient en différents types
Tératome
cellulaires (cartilage, poils, tissu nerveux,...)
Moins fréquent, surtout dans les testicules cryptorchides.
Morphologie : Blanc, ferme, avec du tissu conjonctif en travées.
Cellules de Caractéristique : gros testicules qui produisent des œstrogènes, d'où des
Sertolinome
Sertoli problèmes de peau et des comportements de femelle. Eclosion
multicentrique. Les rares métastases sont dans les nœuds lymphatiques
iliaques d’où des douleurs dans les vertèbres lombaires.
Très fréquent chez chiens, chats et taureaux.
Reconnaissance facile : jaune (production de testostérone = lipides), mou,
avec peu de tissu conjonctif (tumeur endocrinienne), souvent
Cellules de
Leydigome hémorragique.
Leydig Connue comme une tumeur bénigne, mais pourrait devenir maligne.
Caractéristique : hypertrophie de la prostate, hypertrophie des glandes
hépatoïdes présentes sur la queue et autour de l’anus : dépilation.
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Module Anatomie pathologique spéciale - L'appareil génital
Séminome Sertolinome
Blanc, en relief, mou, Blanc, multinodulaire,
ferme
Leydigome
Jaune, possibles hémorragies, mou
Cas des mésothéliomes : ils concernent les bovins. Il s'agit d'une tumeur du péritoine, qui
envahit les testicules en de nombreux nodules par la vaginale. C’est une tumeur généralement
maligne.
B/. La prostate
Cause : Chez le chien âgé, l'origine est inconnue mais pourrait être un excès de testostérone,
ou une sur-activation de l'enzyme convertissant la testostérone en dihydrotestostérone (Pour
rappel, la dihydrotestostérone permet le développement des glandes). Un excès d'œstrogènes
peut aussi être en cause.
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Module Anatomie pathologique spéciale - L'appareil génital
Urètre
Complications : Chez les bovins : métaplasies squameuses de l’épithélium (en cas d'injection
d'œstrogènes). Chez le chien, il y a un risque lors de prostatite suppurée (E. coli, proteus
vulgaris, brucella canis) avec abcès qui peut évoluer en péritonite septique s’il y a rupture.
C'est un cas très rare en canine, mais méchant car très métastasique.
L'adénocarcinome n'est pas secondaire à une hyperplasie prostatique.
Le motif de consultation est une douleur lombaire, due aux métastases (apparaissent dans 80%
des cas) au niveau de la colonne vertébrale, et une hypertrophie des NL iliaques.
Adénocarcinome testiculaire
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Module Anatomie pathologique spéciale - L'appareil génital
Diverses causes :
• Bouc : Corynebacterium renale lors de stase urinaire
• Traumatisme
• Herpesvirus (BHV-1, EHV-3, CHV-1)
• Parasites : Habronema spp
Exemple : Habronema chez le cheval (Habronémiose)
Il concerne le Cheval.
Attention, la morphologie est la même que
la balanoposthite (Habronémiose), on les
différencie uniquement en coupe histologique.
Caractéristiques : papillomes qui sont des tumeurs
pré-malignes.
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Module Anatomie pathologique spéciale - L'appareil génital
3/. Fibropapillome
Il concerne les Bovins. L’agent étiologique est un virus (Papillomavirus bovin de type 2). La
lésion est sous forme de nodules fibreux blancs.
A/. Terminologie
L'embryon est la partie qui se développera en organisme et membranes. Le fœtus est plus
développé et on peut y reconnaitre les caractères phénotypiques de l'espèce et du sexe. Lors
de mortalité embryonnaire, l'embryon est réabsorbé (sans séquelles), alors que lors d'un
avortement, le fœtus est évacué avec un impact clinique. Le fœtus expulsé lors d'un
avortement n’est pas indépendamment viable, tandis qu'un fœtus mort-né ("stillbirth") était
potentiellement viable.
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Module Anatomie pathologique spéciale - L'appareil génital
1/. Macération :
Complications :
- La mère risque une endométrite, puis une septicémie et la mort.
- Les os du fœtus favorisent une perforation utérine, qui peut entrainer une rupture des
vaisseaux (puis un hémopéritoine et la mort) ou une entrée de bactéries (puis une
péritonite septique).
- L'utérus plein produit moins de prostaglandine, il y a ainsi un risque d'anœstrus (car pas
de lyse du corps jaune donc pas d'ouverture de l'utérus).
2/. Momification :
Voie d'infection : Le fœtus est infecté par voie hématogène, sauf chez la jument où elle se fait
par voie ascendante.
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Module Anatomie pathologique spéciale - L'appareil génital
Causes : Elles sont très nombreuses, telles que : des septicémies, des virus (herpes, pestivirus),
des bactéries (Brucella, leptospira), des champignons (aspergillus) et des parasites (toxoplasma,
neosporum).
Lésions : Elles sont souvent similaires entre les avortements : endométrite (chronique),
placentite, pneumonie, hépatite, vascularite (les 3 dernières peuvent être aiguës : nécrosantes,
ou chroniques : pyogranulomateuses). Il faut faire des analyses bactériologiques (PCR) pour les
distinguer.
Modèle de la brucellose
Lésions : La mère a un œdème du placenta, qui a un aspect de cuir avec un exsudat marron, de
la nécrose cotylédonaire et inter-cotylédonaire. Le fœtus a les poumons et le foie recouverts
de fibrine : hépatite et pneumonie. Ces observations ne sont pas pathognomoniques.
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Module Anatomie pathologique spéciale - L'appareil génital
Le plus souvent, un virus provoque une nécrose du foie du fœtus (nombreux points blancs),
ainsi qu’une pneumonie.
Pathogénie :
Le placenta peut
développer une vascularite
(mort fœtale par anoxie,
sans lésions) ou une
septicémie du fœtus (à
l’origine d’une nécrose
hépatique).
Bronchopneumonie
nécrosante aiguë
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Module Anatomie pathologique spéciale - L'appareil génital
Elle est due à un herpesvirus. Le fœtus présente une nécrose des amygdales et
des hépatocytes. Chez les autres éspèces on rencontre des formes
neurologiques.
Aspergillus
Lésions : Dermatite à champignons sur la peau
du fœtus, placentite, et vascularite nécrosante.
Tropisme pour les cellules épithéliales.
Toxoplasma gondii
L'hôte définitif est le chat, qui émet les ookystes dans ses fèces qui sont ensuite ingérés par
des moutons ou chèvres.
Photo à l’examen !
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Module Anatomie pathologique spéciale - L'appareil génital
Enkystement cotylédonaire
Neospora caninum
Les lésions sont les mêmes que Toxoplasma, on les différencie par PCR ou immunomarquage.
L'hôte définitif est le chien, et tous les mammifères sont des hôtes intermédiaires. Il cause
principalement des avortements tardifs chez les bovins. Il est transmis chez les bovins par les
voies horizontale (ingestion des ookystes, passage des tachyzoïtes dans le sang) et verticale
(infection aiguë de la mère : réactivation d'une infection latente).
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Module Anatomie pathologique spéciale - L'appareil génital
Chez le chien : Il n'y a pas de lésions sauf chez les chiots qui ont des lésions systémiques :
neurologiques, myosiques et dermatiques.
Conséquences :
Les avortements tardifs ont des conséquences économiques importantes, et il n'y a pas de
traitement. Si la première infection a lieu pendant la gestation, le pathogène se multiplie et
forme des lésions. Si l'infection est antécédente, il se forme des kystes qui se mobilisent
pendant la gestation. Cette infection est donc persistante chez la vache : les avortements sont
très fréquents dans les élevages atteints.
Facteurs prédisposants : Les tumeurs mammaires sont très fréquentes chez la chienne,
notamment en cas de non stérilisation, ou de stérilisation après les 2èmes chaleurs, ou de
traitement progestinique.
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Module Anatomie pathologique spéciale - L'appareil génital
Chez la chatte de moins de 2 ans, non stérilisée ou sous traitement de progestérone, il peut se
former des hyperplasies fibro-adénomateuses, qui ressemblent aux tumeurs mammaires mais
qui sont réversibles (absolument bénin).
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Module Anatomie pathologique spéciale - L'appareil génital
Les tumeurs mammaires de la chatte sont à 90% malignes. Elles concernent les chattes d'au
moins 7 ans au niveau des mamelles crâniales. Ces tumeurs sont multicentriques et simples.
Les métastases sont fréquentes dans les nœuds lymphatiques et les poumons. La majeure
partie est représentée par des adénomes ou adénocarcinomes simples. Chez les chattes les
tumeurs complexes sont beaucoup plus rares.
Il ne s’agit pas en réalité d’une inflammation histologiquement parlant, seul l’aspect clinique
(rougeur, chaleur) est responsable du nom. Existe chez la femme. Tous les vaisseaux
lymphatiques du derme sont remplis d’emboles. Aucune chienne ne vit après 1 mois. Il y a
donc une nécessité de réaliser un diagnostic rapide.
images : https://secure.vet.cornell.edu/nst/
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR
INTRODUCTION A L’ANATOMIE
PATHOLOGIQUE SPECIALE
Ce semestre, l'objectif de l’anatomie pathologique spéciale est de nous sensibiliser aux
pathologies importantes mais surtout à la démarche clinique : observation, description et
analyse méthodique de façon à émettre une hypothèse puis la confirmer si possible. Les TD
seront organisés de la manière suivante :
- 1ère partie : rappels sur la physiologie de l’organe : rappels d’histologie, étude des
différentes portes d’entrée des agents agresseurs, étude des mécanismes de
défense spécifiques
- 2ème partie : étude de lésions selon le plan de l’anatomie pathologique générale, à
travers des exemples.
Mécanismes lésionnels
Dégénérescence, mort Lésions Dysfonctionnement Symptômes
cellulaire, troubles macroscopiques ou visibles ou non
des organes
vasculaires, inflammation, microscopiques
prolifération cellulaire…
Agent causal
Agent infectieux, problème Diagnostic et Consultation
métabolique (pathologie de traitement
surcharge, ..)
Notre but en tant que vétérinaire est de remonter le schéma en sens inverse, des
symptômes jusqu’à l’agent causal de manière à pouvoir proposer un traitement contre cet
agent. Parfois ce n’est pas toujours possible, on va alors proposer un traitement
symptomatique.
On part donc des symptômes et des lésions, pour comprendre de quel type de
mécanisme lésionnel il s’agit. L’objectif est d’apprendre à analyser ces lésions pour les
comprendre. On pourra mettre cette analyse en pratique en 3A et 4A en salle d’autopsie.
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Module Anatomie pathologique spéciale – Introduction à l’anatomie pathologique spéciale
Il s’agit de caractériser une lésion selon son aspect, sa topographie et son intensité.
A/. Description
Pour savoir décrire ce qui est anormal il faut d’abord savoir ce qui est normal : cela viendra avec
les séances d’autopsie. A partir de la morphologie, on essaie de remonter au mécanisme
d'origine (vasculaire, inflammatoire, tumoral, ..), puis à l'agent agresseur.
! Important : on commence par raisonner avec le paramètre qui est le plus modifié !
Exemple : Un foie hypertrophié de manière harmonieuse (on voit qu'il est hypertrophié par ses
bords qui sont plus arrondis qu'un foie normal).
Si ce foie est surcoloré (marron foncé voire noir), alors le mécanisme est un trouble
vasculaire.
Si ce foie est pâle (un foie normal a une couleur marron), il y a alors 2 hypothèses
explicatives :
- Hypothèse 1 : une infiltration cellulaire diffuse : étiologie de type tumorale.
- Hypothèse 2 : une pathologie de surcharge (en lipides ou glucides).
Pour choisir entre ces deux hypothèses on va donc utiliser le dernier paramètre : la consistance.
Si l’hypothèse 1 est vraie, la consistance sera normale à augmentée. Si l’hypothèse 2 est vraie,
la consistance sera diminuée (le parenchyme hépatique est fragilisé et voire présente des
déchirures spontanées).
B/. Topographie
L’étude de la topographie est très importante car elle est liée à la porte d’entrée de l’agent
pathogène. L'atteinte peut être :
focale : zone atteinte plus ou moins bien délimitée, une partie de l’organe est
concernée. Si la surface est grande, on parle de lésion focale étendue.
multifocale : plusieurs zones bien délimitées sur l’ensemble de l’organe, souvent signe
d’une entrée vasculaire.
diffuse : lésion homogène sur l’ensemble de l’organe. (Ex : lors d’hypercalcémie, on a
un dépôt de calcium diffus.
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Module Anatomie pathologique spéciale – Introduction à l’anatomie pathologique spéciale
Exemple : En cas de lésion des lobes crâniaux du poumon, la porte d'entrée est très
probablement les voies aérophores, alors que si la lésion est multifocale ou diffuse, c'est plutôt
la voie sanguine.
C/. Intensité
Avec l'habitude, ces 3 niveaux d’intensité sont insuffisants, on rajoute donc 2 états
intermédiaires (mineure à modérée et modérée à majeure) pour former une échelle en 5
points.
Cette étape est plus subjective car elle consiste en une interprétation visant à
comprendre les mécanismes lésionnels, et les relier aux symptômes observés.
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR
LA CAVITE ORALE
PLAN
Les pathologies du tube digestif sont très variables en fonction des espèces. Les
principales différences que nous pourrons observer s’expliquent par des :
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
Anatomies différentes
La longueur de l’intestin, la fixité des viscères, et d'autres caractéristiques diffèrent selon
les espèces, et sont à l'origine de différentes pathologies.
Le tube digestif est en relation avec le milieu extérieur. Les différentes portes d’entrées, classées
par ordre d’importance, sont :
La cavité orale : C'est la porte d’entrée essentielle (corps étrangers dans les
fourrages, virus, ...). 4 rôles principaux de la cavité orale, donc 4 sites possibles de
lésions
- Préhension Langue-lèvre (BV langue, CV-petits Ru lèvres
supérieures).
- Mastication Dents (gésier pour les oiseaux)
- Déglutition
- Organoleptique
La voie sanguine : Un foyer infectieux dans l'organisme peut engendrer une virémie,
une bactériémie ou une septicémie, il peut alors y avoir un passage dans le tube
digestif et le foie d’agent pathogène.
Chez le chat la cause la plus importante de lésion traumatique est la morsure qui
peut provoquer des abcès jusqu’aux perforations thoraciques, pyothorax, …
Les morsures d’arthropodes sont aussi classées dans les traumatismes. La salive
des agents vecteurs joue d’ailleurs aussi un rôle en inhibant les systèmes de
défense de l’hôte (Ex : la maladie de Lyme déprime les macrophages et le système
de chimiotactisme).
La salive est le principal acteur des défenses de la cavité orale, grâce à ces fonctions
Rôle mécanique lavant : l'eau présente en grande quantité permet de "laver" les
surfaces, ce qui empêche les agents pathogènes (surtout les bactéries) de se
fixer et donc de se multiplier
Rôle antibactérien des enzymes, surtout les lysozymes (pour les Gram+),
lactoferrine (chélate le fer essentiel à la croissance bactérienne), et les
lactoperoxydases avec comme substrat H2O2 + thiocyanates qui sont
bactéricides.
Effet anti-dessiccation (mucus riche en mucine 1 et 2)
Rôle des IgA (Rappel : c'est l'anticorps n°1 des muqueuses), produites par des
plasmocytes qui sont situés :
À distance : dans les plaques de Peyer localisées dans l'intestin. Les IgA
sont alors véhiculées par voie sanguine.
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
Remarque : le pH est négligeable : Chez les Ruminants il est basique à rôle tampon. Chez les
carnivores, il est proche de la neutralité. Attention lors d’anesthésie au dessèchement, car les
glandes salivaires ne sont plus stimulées.
La flore commensale (protection présente tout le long du tube digestif sauf dans
l’estomac glandulaire, qui est stérile à cause du pH acide) : elle empêche la fixation
des bactéries par compétition car elle occupe tous les sites de fixation et utilise les
substrats présents. Il s'agit de bactéries et de champignons. Il y a près de 300
souches autochtones différentes dans la gueule d’un chien sain.
Remarque : Lors d’une antibiothérapie à large spectre pendant un temps prolongé, il y a
destruction des bactéries commensales et prolifération de champignons comme des candidoses
(par Candida albicans), car la modification de l'environnement bactérien permet l'activation de
la forme de spore inoffensive en une forme filamenteuse qui colonise l'épithélium grâce à des
protéases.
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
Les modifications présentes dès la naissance sont nommées "anomalies" et non "lésions" car ce
terme correspond aux phénomènes acquis. Les anomalies congénitales sont rares mais très
variées.
A/. Palatoschisis
Cornets nasaux
visibles à travers
le palais fendu
On observe une discontinuité du palais dur : on peut voir les cornets nasaux. La question à se
poser : le palais dur manquant était-il présent au départ ou non ? Il faut choisir entre une origine
traumatique ou congénitale.
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
elle entraine une fausse déglutition du lait dans les poumons, et les lipides et l'acidité
du le lait vont stimuler l'inflammation, ce qui risque d’entrainer d’importants
problèmes respiratoires, comme une bronchopneumonie.
Un traitement chirurgical est possible (fixation de prothèse de revêtement), mais il n’est pas
réalisé chez les animaux de rente en raison de son coût trop élevé.
B/. Cheiloschisis
Dans la cavité orale, les lésions peuvent être, par ordre d'importance
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
Remarque : Une stomatite désigne toute inflammation de la cavité buccale, et une glossite se
rapporte à la langue. Ce sont des termes très généraux, non caractéristiques de l'agent causal.
Exemple 1 : Dégénérescence
Muqueuse
Zone plus foncée dans le (pigmentation
muscle : due à la pigmentation normale)
normale de la muqueuse, ce ne
sont pas des hémorragies !
Muscles
1-Observations : Sur cette coupe transversale de langue de bovin, on observe des foyers
circonscrits décolorés sous la muqueuse (au bout des flèches sur la photo), avec une
alternance tissu normal / tissu anormal. Dans chaque foyer circulaire, on distingue des fines
compartimentations. De plus, ces anomalies sont réparties de façon symétrique et
organisée, ce qui évoque qu'une structure histologique particulière est l'objet de l'anomalie.
2-Hypothèse 1 : Le tissu est pâle, décoloré, on peut penser à une nécrose. Mais la nécrose
correspond à un tissu sec, ce qui n'est pas le cas puisqu'il y a une brillance (qui indique la
présence de liquide).
4-Trouver le mécanisme général à l'origine de ces lésions. Deux mécanismes sont possibles:
la dégénérescence hydropique et la pathologie de surcharge. Les muscles lésés sont pâles
et riches en liquide : c'est donc un cas de dégénérescence hydropique.
5-Identifier l'agent causal. Ces lésions sont dues à une carence en vitamine E et en sélénium
(anti oxydants qui luttent contre les radicaux libres). En leur absence, les radicaux libres vont
s'accumuler, oxyder les membranes, ce qui va augmenter la perméabilité membranaire et
donc entraîner un phénomène de dégénérescence hydropique puis de nécrose. Cette
pathologie est appelée le syndrome myopathie-dyspnée.
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
6-Prévoir la gravité de la lésion. Les zones les plus atteintes dans l'organisme sont les
muscles les plus sollicités, donc le cœur et les membres. Ainsi, cette lésion est bénigne si
elle est limitée à la langue, mais devient moyenne à majeure si elle atteint d'autres organes.
Lorsque le tissu musculaire est atteint de façon plus grave, il prend un aspect blanc nacré
de muscle cuit.
Exemple 2 : Surcharge
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
3- Préciser le mécanisme. La lésion a une taille petite à moyenne, une faible profondeur.
Le cerclage de blanc peut indiquer : une nécrose (ce n'est pas le cas, car le centre de
la lésion serait aussi blanc) ou une cicatrice : c'est le cas ici. Ceci indique que les
ulcères sont anciens. On appelle cette pathologie une stomatite ulcérative.
Ceci entraine une perte de substance mais qui dans un premier temps ne concerne pas toute les
couches épithéliales. C’est une érosion. L’ulcère est un stade plus avancée, avec perte de la
totalité des couches épithéliales.
Ces deux ulcères sont dus à un excès d'urée dans le sang, à cause d'une pathologie rénale. Si
l’animal présente ces ulcères dans la cavité orale, il faudra donc explorer le fonctionnement rénal.
Deux mécanismes relient l'urémie et ces lésions :
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
Elimination de l'urée
Excès d'urée dans le sang
dans la salive
Action toxique de
Nécrose ischémique l'ammoniac : brûlure
chimique de l'épithélium
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
1- Observations : on observe un
territoire globalement pâle, qui
indique une anémie. De plus, on
observe au milieu de ce territoire
une zone de couleur blanc sale qui
indique un ictère. On observe aussi
des pétéchies.
Territoire blanc sale = ictère
2 – Mécanismes en cause : ces 3 lésions sont dues à une maladie virale : l’hépatite de
Rubarth due à un Adénovirus. Ce virus présente un tropisme pour les cellules endothéliales
des capillaires et les hépatocytes, ce qui explique les 3 lésions observables.
Remarque : On classe les ictères en fonction des différentes nuances de jaune, liées à différentes
pathologies :
ictère franc : muqueuses couleur jaune safran, lorsque la pathologie est l’ictère
seulement. (cf. Exemple 1)
sub-ictère : muqueuses jaunes pâles, lorsque l’ictère se complique d’une anémie
(anémie -> destruction massive de GR -> muqueuses pâles). (cf. Exemple 2)
ictère flamboyant : muqueuses oranges due à une association avec un phénomène
de congestion lors d’une inflammation.
La bilirubine se fixe préférentiellement sur les fibres élastiques (élastine…) du chorion de l’aorte,
des poumons ou du derme.
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
Remarque : Le foie et la rate peuvent intervenir dans le métabolisme de dégradation des globules
rouges (en plus de la moelle osseuse), mais pas dans les conditions physiologiques (seulement
lorsque les GR sont atteints par une pathologie).
Jonctions
étanches
2 - Conjugaison de la bilirubine
dans l'hépatocyte
Espace de
3- Pôle biliaire de l’hépatocyte : Disse
transfert de la BC jusqu’aux
canaux biliaires , puis trajet vers
le duodénum
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
Les 3 origines possibles de l’ictère : Attention, l'ictère n'est pas toujours une pathologie
hépatique : la cause peut être pré- ou post-hépatocytaire !
Ictère hépatocytaire : (plus rare) La quantité de bilirubine est normale mais le foie est en
souffrance, il n'est pas en état de traiter la bilirubine non conjuguée :
- soit il n’y a pas de conjugaison de la bilirubine puisqu’il y a trop peu d’hépatocytes
fonctionnels pour la métaboliser
- soit ceux-ci n'arrivent pas à excréter la bilirubine (manque d'énergie dû à une
hypoxie par exemple, à l’origine d’un manque de conjugaison et d’un manque de
transporteurs actifs)
La bilirubine passe alors dans le sang et colore les tissus.
Remarque 2 : A l'autopsie d'un animal ictérique, on vérifie la perméabilité des voies biliaires
(de la vésicule biliaire au duodénum), et on étudie les répercussions sur les autres organes.
Souvent la rate est activée puisque les macrophages sont activés.
Remarque 3 : A l'autopsie, les organes sont plus ou moins jaunes. Les plus colorés sont ceux
atteints en premier : les poumons, la rate et la paroi de l'aorte (car riches en fibres élastiques).
La bilirubine a une forte affinité pour ces fibres.
- La rate est naturellement pleine de sang, la couleur jaune est donc impossible à observer. -
La paroi de l'aorte est naturellement blanche, on voit donc plus facilement une modification
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
de couleur. C'est ainsi un bon marqueur, surtout en cas de très faible augmentation de la
concentration en bilirubine sanguine.
Les lésions inflammatoires de la cavité orale sont beaucoup plus fréquentes. Les ruminants
sont les plus concernés. Nous distinguerons ces lésions selon les agents responsables. Par
ordre de fréquence décroissante on observe : les traumatismes (porte d’entrée aux
bactéries), les virus, les agents chimiques, les antigènes.
Souvent les traumatismes ne suffisent pas à induire une lésion inflammatoire, mais ils
permettent une inoculation bactérienne (franchissement de l'épithélium pluristratifié). Ils
peuvent être causés par des corps étrangers, par exemple les éléments vulnérants dans les
fourrages des ruminants.
La langue est l’organe le plus souvent concerné : maladie de la langue de bois : la langue
devient peu fonctionnelle avec perte de mobilité, l’animal devient anorexique. A cause de son
rôle dans la préhension, elle est plus sujette aux traumatismes et est en contact direct avec
les agents infectieux.
traumatisme
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
On distingue :
Les lésions primaires qui sont provoquées par un agent causal. Elles sont toujours
spécifiques de l'agent causal.
Les lésions secondaires qui résultent de la transformation d’une lésion primaire. Ces
lésions sont donc moins spécifiques de l’agent causal. Exemple : la multiplication
bactérienne.
L’érosion : perte partielle de l'épithélium de revêtement (Il reste les couches basales de
l’épithélium). Une vésicule ouverte est une érosion.
A différencier de l’ulcère : perte de la totalité de l’épithélium de revêtement, voire d'une
partie du tissu conjonctif.
La papule : élevure solide de forme et de taille variables formée par une infiltration
cellulaire de la couche superficielle du chorion (ne contient pas de liquide).
Il s’agit en général de cellules inflammatoires colonisant le derme. Ces lésions sont plus
fermes, plus profondes, moins fragiles que les vésicules. Elles se traduisent en surface par un
relief ou une déformation.
Remarque : Les définitions des érosions et des ulcères sont valables pour des épithéliums
pluristratifiés. Quand il s’agit d’un épithélium unistratifié, ces définitions changent (exemple
de l’estomac glandulaire). On parle d’érosion quand il y a perte de la muqueuse et sans que
cela atteigne la musculeuse. Pour un ulcère il y a atteinte de la musculeuse.
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
Nous allons étudier successivement la formation et la structure de ces 3 types de lésions par
des exemples.
Exemple de vésicule : stomatite vésiculeuse
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
Epithélium normal
Le toit de la vésicule est constitué de cellules mortes kératinisées, elles sont donc
insensibles au virus. Cette couche est très fine, ce qui explique que la vésicule soit si fragile.
Lorsqu’elle se vide du liquide on observe à la place une érosion ou un ulcère.
Remarque : un aphte est une vésicule rompue.
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
On observe ici des lésions de glossite ulcérative et érosive. Ces lésions peuvent être dues à un
pestivirus responsable de la maladie des muqueuses (BVD), qui est complexe (nombreux porteurs
sains et mutations, ..) et fréquente. On retrouvera dans ce cas des lésions dans l'œsophage, les
estomacs et les intestins. Le virus est responsable de la nécrose des cellules épithéliales. Il est
important de distinguer les ulcères des érosions. En effet, suite à une érosion, il reste une barrière
épithéliale, donc la réparation sera plus rapide grâce aux cellules basales présentes. Il y aura un
retour à la normale (restitutio ad integrum). En revanche, suite à un ulcère, il y a un risque
d'extension en cas de surinfection bactérienne, et la réparation va nécessiter la multiplication et
la migration des cellules épithéliales avoisinantes : ce sera beaucoup plus long.
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
Ces ulcères, plus profonds et plus étendus, retrouvés au niveau du palais et des lèvres, sont
dus à un γ-herpesvirus responsable du coryza gangréneux. Ce virus a pour particularité de
ne pas provoquer de destruction cellulaire mais il provoque une prolifération de
lymphocytes T grâce au dérèglement des lymphocyte T régulateurs. L'excès de lymphocytes
T provoque une vascularite immunitaire avec in fine une nécrose ischémique : l'ulcère est
plus profond et volumineux.
On parle de chéilite papuleuse pour les papules situées du bord des lèvres. Elles se forment sur
les sites de micro-traumatismes.
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
Nous allons voir successivement l'évolution des vésicules puis des papules.
Au départ, la lésion est superficielle. Elle va s'étendre grâce à des toxines nécrotiques qui
provoquent une nécrose de
coagulation et une inflammation. Les
PNN affluent et sont détruits par les
toxines. A leur mort, ils libèrent leur
contenu qui entretient la nécrose,
d'où la suppuration. On obtient une
glossite nécrosante.
fibrose
Cas 1 : Si le traitement
Antibiotiques ou système immunitaire est efficace, la nécrose est endiguée,
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
Foyer primaire
cicatriciel guéri
Pus
Coque fibreuse
Restitutio ad integrum
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Ulcères et
Papules Pustules Croûtes lésions
prolifératives
Lésion proliférative :
Ulcère En noir : stade masse compacte de
hémorragique : formation cellules épithéliales
de croûtes
Coloration
rouge de la
lèvre :
Erythème
Aspect de poils
agglomérés :
Hypersalivation
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
Etape 2:
Aspect normal: lisse,
brillant et bleuté (dû à
l’épithélium)
Aspect anormalement
irrégulier: absence
d’épithélium
Zone bleue/grise:
Cyanosedue à un défaut
d’oxygénation
Epithélium Absence
Aspect bleu:
normal d’épithélium
accumulation de
cellules
inflammatoires
Partie rouge nécrosée,
aspect strié
Cellules musculaires
Vaisseaux lymphatiques dissociées(grands
dilatés qui drainent espaces
intercellulaires) et
l’œdème
cellules infiltrantes
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
Remarque : Le chat n'est jamais atteint, car il explore avec ses coussinets, qui sont plus
résistants. Par contre, les petits enfants sont très sensibles.
Ces agents se rencontrent surtout chez les chats. Ceux-ci, plus que les chiens, peuvent exprimer
un état d'hypersensibilité systémique (exacerbation du système immunitaire spécifique) par des
lésions buccales et/ou du revêtement cutané.
Exemple 1 : Glossite granulomateuse et nécrosante
On observe des lésions en relief, bien délimitées, organisées en nodules rouges très inflammés
et parsemés de point blancs (que les propriétaires décrivent souvent comme des « petites
fraises »). Il s’agit du complexe granulome éosinophilique (« complexe », car les expressions
cliniques sont différentes ; « granulome » désigne la présence de macrophages et la forme
circonscrite de la lésion, souvent de type nodulaire ; « éosinophilique » car on rencontre
principalement des polynucléaires éosinophiles.)
Le point de départ est une hypersensibilité de type I à certains antigènes, comme certaine
protéine de la salive de puce, amenée jusqu’à la bouche de l’animal lors du toilettage.
Rappel : l'hypersensibilité de type I fait intervenir les IgE, fixées à la surface des plasmocytes.
Lors d'hypersensibilité, il y a dégranulation des plasmocytes.
Il existe en fait 5 expressions possibles très différentes de cette réaction d'hypersensibilité chez
le chat :
- Le complexe granulome éosinophilique felin (CGEF) que l'on vient de décrire.
- Les granulomes linéaires : Plusieurs granulomes donnent des grandes plaques par
confluence sur la face postérieure des cuisses, souvent en bandes linéaires
symétriques. L'hypersensibilité de type I provoque vasodilatation, douleur et prurit
: le chat se lèche ce qui conduit à une alopécie et à un tissu ferme. (De nouveau, le
terme granulome est abusif car lésion non circulaire et absence de macrophages)
- La dermatite miliaire : Ce sont de tous petits granulomes cutanés avec des PNE,
donnant à la peau une texture en grain de sable.
- Le "syndrome tête et cou" : mutilation avec les griffes due au prurit au niveau de la
tête de l’animal.
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
Remarque : Attention au diagnostic différentiel avec une néoplasie. Ici la lésion a un caractère
symétrique.
Elles affectent surtout les carnivores domestiques et plutôt les chiens. Chez les chats elles
sont moins fréquentes mais plus agressives (très souvent malignes). Les animaux de rente
sont très souvent abattus avant de développer ces lésions. Nous allons ici décrire les lésions
des chiens uniquement.
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
La cavité buccale présente une grande diversité de tissus et est à l’origine de la diversité des
origines tumorales :
- épithélium de revêtement (kératinocytes, mélanocytes, lymphocytes) ou glandulaire
(glandes salivaires)
- tissus conjonctifs (fibroblastes, vaisseaux...), osseux (ostéoblastes, ostéoclastes),
muscule strié, nerveux (cellules de Schwann)
- les dents (améloblastes, odontoblastes)
Chacune de ces catégories cellulaires peut proliférer, se transformer et former des tumeurs.
Nous allons étudier successivement ces différentes catégories : épulis, mélanomes,
carcinomes épidermoïdes, fibrosarcomes et papillomes. Les deux premières représentent 2/3
des tumeurs de la cavité orale des chiens. Chez le chat, il n'y a pas d'épulis mais
majoritairement des mélanomes, carcinomes épidermoïdes et fibrosarcomes.
Ce sont les plus fréquentes : les épulis représentent 40 % des tumeurs buccales et se
développent dans la gencive. Elles proviennent de la tumorisation des reliquats des ébauches
dentaires.
Remarque : "épulis" est un nom féminin, et on prononce le "s" final.
Différenciation Différenciation
-- > Améloblaste -- > Odontoblaste
Tumeur correspondante : Tumeur correspondante :
Cellule de Améloblastome (rare ) Cellule du Odontoblastome (rare )
l'épithélium conjonctif de
de la gencive la gencive
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
Remarque : Les deux épulis n’ont pas le même comportement : dans le cas des épulis
acanthomateuses, il y a une lyse possible du tissu osseux, ce qui n’est pas le cas pour les épulis
fibromateuses.
Pour la plupart des épulis, une chirurgie des tissus mous peut suffire et être curative, quitte
à racler un peu l’os alvéolaire, sauf dans le cas d’une épulis acanthomateuse : les cellules
pénètrent dans l’os de la mâchoire : il faut alors enlever chirurgicalement une partie de l’os.
Le pronostic est moins bon.
Ils représentent 25 % des tumeurs buccales. Les cellules d’origines sont les mélanocytes.
Rappel de PP S7 : Si la tumeur est bénigne on parle de mélanocytome (très rare dans la cavité
buccale), si elle est maligne on parle de mélanome (90% des cas). En revanche, le revêtement
cutané présente une majorité de tumeurs bénignes, sauf dans le lit de l'ongle où il y a 50% de
chaque. Ces tumeurs ont le même point de départ (les mélanocytes), ces différentes
proportions sont encore un mystère à ce jour.
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
Ils se rencontrent dans 15 % des tumeurs buccales. Il s’agit de tumeurs malignes qui se
développent à partir de l'épithélium de revêtement.
On distingue :
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
Les lésions sont souvent situées sur les lèvres, mais peuvent aussi être sur les gencives, la langue
et le pharynx. L'origine est virale (Papillomavirus), ainsi :
- C'est contagieux, lors de jeux entre chiens. Les jeunes chiens sont atteints au niveau de la
cavité orale (surtout les lèvres), mais les adultes sont surtout atteints sur le revêtement cutané.
- Les virus infectent de nombreuses cellules, la lésion peut alors être multiple : on parle de
papillomatose (photo ci-contre).
Axe conjonctif de la
papille, tapissé de Koïlocyte = kératinocyte
particulier : cytoplasme
cellules tumorales
dilaté et pâle (état de
spongiose) : début de
dégénérescence hydropique
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
Ces lésions sont bénignes et régressent spontanément. Si jamais elles sont en trop grand
nombre et gênent l’animal, on peut les enlever chirurgicalement.
Tumeurs malignes de mauvais pronostic (27%) : Elles métastasent très rapidement : les
métastases sont présentes lorsque le propriétaire amène son animal en consultation, il
n’y a pas de guérison possible (trouble local et systémique), on peur seulement ralentir
la progression par radio/chimiothérapie, et chirurgie palliative.
- Mélanomes
- Carcinomes épidermoïdes de l'amygdale : ils sont très agressifs mais rares. La
dissémination métastatique serait favorisée par la présence de vaisseaux
lymphatiques, grâce à la proximité des tissus lymphoïdes.
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
Il s’agit de l’examen des nœuds mandibulaires. Il permet de vérifier s’il y a eu métastase (sauf
exceptions), et permet de justifier la chirurgie.
Attention : Il existe des tumeurs malignes de la cavité orale qui n'entrainent pas de gonflement
des ganglions. La cytoponction est quand même à faire.
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
Remarque : il est inutile de réaliser une cytoponction quand on sait que la tumeur est bénigne
(exemple des papillomes).
Stade 1 :
La tumeur est cantonnée aux tissus mous, elle ne touche pas le
tissu osseux.
C’est le cas des papillomes et des épulis fibromateuses.
Le traitement est curatif : exérèse de la tumeur.
Stade 2 :
Par rapport au cas précédent, s’ajoute une infiltration du tissu osseux et une
lyse osseuse.
C'est le cas des épulis acanthomateuses, des carcinomes épidermoïdes et
des fibrosarcomes.
Le traitement peut être curatif, mais la chirurgie est lourde car elle
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
Tumeur qui a détruit le palais osseux, Volet osseux enlevé si bilan d’extension
avant chirurgie favorable (douleur importante, cicatrisation
compliquée)
Stade 3 :
Il y a des métastases dans les ganglions lymphatiques de drainage. Cela
peut être mis en évidence par des cytoponctions ganglionnaires.
C'est le cas des carcinomes épidermoïdes de l'amygdale et les mélanomes.
On peut mettre en place un traitement palliatif pour ralentir le processus
tumoral, complété par une radio- ou chimiothérapie, pour freiner
l'évolution de la tumeur et atténuer la douleur. Si celle-ci est trop
élevée, l’euthanasie est à envisager. A ce stade, il n'y a plus de guérison
possible, l’animal va se maintenir pendant un certain temps (entre 1 mois à
2 ans), puis le processus va s'aggraver. L’exérèse de la lésion n’est à faire que si cela améliore la
qualité de vie de l’animal.
Stade 4 :
Les métastases atteignent le poumon. On parle de stade terminal, il
s’agit de toutes les lésions précédentes en fin d'évolution.
C'est le cas des carcinomes épidermoïdes, des fibrosarcomes et des
mélanomes.
Le freinage n'est plus possible, on met en place un traitement
symptomatique, c’est à dire qu’on administre des antalgiques à
l’animal pour qu’il retrouve un certain confort. Il est généralement
euthanasié quelques temps après : on laisse le temps
au propriétaire de s’habituer à l'idée en prolongeant la vie de l’animal de quelques jours.
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
On observe chez ce chien une transition nette entre l’émail et l’ivoire, une partie de la dent n’est
pas recouverte d’émail.
Hypothèse 1 : Un traumatisme. Ce n'est pas le cas car ce phénomène touche plusieurs dents.
Hypothèse 2 : Des caries. Ce n'est pas le cas car elles continueraient dans l’ivoire.
Hypothèse 3 : Il n’y a jamais eu d’émail dans la partie sans émail. En effet, il y a eu arrêt de la
production d’émail sans arrêter la production d’ivoire : il y a donc eu destruction des
améloblastes sans destruction des odontoblastes. Ce n’est donc pas lié à un phénomène
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
inflammatoire car sinon les deux types de cellules seraient touchées. Cette maladie est due à un
virus (affinité pour les cellules épithéliales) de la maladie de Carré.
Le chien a été infecté alors qu'il changeait de dentition (avant 6 mois) : le virus a atteint les cellules
épithéliales (donc améloblastes non fonctionnels) mais pas les cellules conjonctives
(odontoblastes fonctionnels). On parle d’hypoplasie de l’émail.
Chez ce bovin, les limites entre l’émail et l’ivoire sont moins nettes, et on observe une
surcoloration de l’émail en noir, avec des zones en dépression. Ceci nous laisse penser qu’ici il
y a eu destruction de l’émail.
Cette anomalie de coloration
associée à une destruction de
larges plaques d’émail mal
minéralisé marque une
intoxication chronique au fluor
(par le biais de l’eau de boisson).
L'excès de fluor est délétère pour
le tissu qui se minéralise.
Hypominéralisation de
Fragilité et perte de
la couche externe de
substance
l'émail
Intoxication chronique
au fluor
Elle débute par la formation d’un film en surface de l’émail, à partir de cellules de la
salive qui empêchent l’action lavante du flux salivaire.
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
On va ensuite distinguer la plaque qui est dans la partie aérienne de la dent (plaque
supragingivale), et celle qui se trouve dans la partie gingivale (plaque sub-gingivale) :
B/.Plaque supra-gingivale :
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Module Anatomie pathologique spéciale – cavité orale
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR
L’OESOPHAGE
Les anomalies de l’œsophage concernent les chiens, bovins, chats et équidés.
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Module anatomie pathologique spéciale – L’œsophage
Acquise : Polymyosite, myasthenia gravis (origine auto immune avec présence d’Ac anti
récepteur à l’acétyl choline), hypothyroïdisme.
Rq : Chez l’homme, ces reflux gastriques s’expliquent par un phénomène anatomique : la hernie
hiatale qui provoque des hypersécrétions et donc des remontées par le sphincter.
Lésion erosive
Les principales tumeurs qui affectent l’œsophage ou le cardia de l’estomac sont les
léiomyomes (tumeur des muscles lisses). Elles empêchent la fermeture du sphincter
oesophagien ce qui conduit à des reflux gastro-oesophagien.
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR
I/. La météorisation………………………………………………………………………………………..........................2
II/. L’acidose lactique et la ruminite…………………………………………………….....................................3
III/. Lésions dues à des corps étrangers……………………….……..................................................…..7
Rappel : les pré-estomacs des ruminants sont le rumen, le réseau (structure en nid d’abeille
caractéristique), et le feuillet.
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Module Anatomie pathologique spéciale - pré-estomacs des ruminants
La dilatation est dissymétrique et se fait du côté gauche. On parle aussi de tympanisme car on
entend un bruit anormal lorsque l'on percute l'abdomen à l’auscultation.
On distingue deux catégories de météorisation :
spumeuse (la plus fréquente)
gazeuse
Dans ce type de météorisation, lorsqu’on ouvre le rumen, on voit de la mousse. Les gaz sont
emprisonnés sous forme de bulles dans la mousse et ne sont donc pas éliminés. Il s’agit
toujours d’un problème de surconsommation de certains aliments :
De tiges et feuilles de jeunes légumineuses (luzerne), de crucifères ou de jeunes
graminées, riches en substances moussantes
De graines et céréales : ils entraînent une faible salivation, donc il n’y a plus d’effet
anti-moussant
D’aliments avec peu de fibres qui causent un défaut de rumination, donc moins de
brassage des strates du rumen : les gaz stagnent et sont moins libérés jusqu'à être
emprisonnés.
Elle est due à une obstruction, fonctionnelle ou physique, empêchant toute éructation. Son
apparition est donc brutale.
Les causes sont diverses : présence d'un corps étranger dans l'œsophage (comme une pomme
par exemple), compression par une tumeur, sténose cicatricielle de l'œsophage, troubles de
l'innervation (comme une lésion du nerf vague entraînant une atonie du rumen, c'est la
maladie d’Hoflund).
La distension du rumen se fait au détriment des organes autour, qui se trouvent repoussés. On
a alors :
Ces deux troubles peuvent être à l’origine d’un collapsus cardiaque pouvant aboutir à la mort
de l'animal. Il sera alors nécessaire de réaliser un trocardage du rumen, pour éliminer mousse
et gaz. La gravité de ces lésions est majeure : 50% de mortalité, d'autant qu'elle concerne
souvent plusieurs animaux du troupeau.
Lors d'un diagnostic post mortem, il n'est pas toujours facile de détecter une météorisation.
En effet, la mousse disparaît rapidement après la mort, mais les bactéries survivent et
produisent du gaz : il y a encore une distension du rumen, on parle de météorisation post
mortem (visible 48h post mortem). Si l'autopsie est tardive, il n'y aura plus de gaz, alors pour
prouver que la distension existait du vivant de l'animal, il faut trouver des organes dont la
compression s’est produite avant la mort : la stase veineuse a surcoloré certains organes.
L'œsophage présente particulièrement une la ligne de congestion, témoignant d'un défaut de
retour veineux : on en déduit qu'il y a eu météorisation.
Pour différencier une météorisation spumeuse d'une gazeuse, il faut chercher un obstacle à la
circulation, regarder le contenu du rumen, et si possible connaitre l'état de l'animal avant sa
mort.
Ce phénomène est dû à un changement brutal d’alimentation avec une ration trop riche en
graines. Cette ration contient moins de cellulose et plus de sucre, ce qui favorise la
prolifération de bactéries Gram+ au détriment des Gram-, entraînant donc un déséquilibre de
la flore ruminale. La flore Gram+ génère de l'acide lactique (par fermentation des
carbohydrates), ce qui aboutit à une diminution du pH du rumen qui peut passer en dessous
de 5 (Norme : 5,5 à 7,5). On parle alors d’acidose ruminale.
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Module Anatomie pathologique spéciale - pré-estomacs des ruminants
Un contenu ruminal surchargé en grains par rapport aux fourrages Ex : sur la photo il y a
présence surtout de maïs).
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Module Anatomie pathologique spéciale - pré-estomacs des ruminants
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Module Anatomie pathologique spéciale - pré-estomacs des ruminants
En périphérie : zone de
congestion ( rouge)
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Module Anatomie pathologique spéciale - pré-estomacs des ruminants
Parfois, en plus des ruminites, les papilles sont surcolorées, ce qui correspond à une
hyperparakératose, due elle aussi à une mauvaise gestion de l'alimentation. (Partie
développée dans le cours des rhx, mais nous n'avons pas eu le temps de l'aborder cette année).
Cette présence de corps étrangers est surtout un grand classique chez les bovins, elle
est liée à la fois à leur régime alimentaire particulier et à l’anatomie du tube digestif. Les corps
étrangers sont présents dans le réseau en majorité : c’est la première poche dans lequel le
corps étranger va se retrouver. En général ce corps étranger est métallique, et l’importante
force de contraction du réseau va favoriser son implantation dans la paroi.
Remarque : Autrefois les corps étrangers que l’on retrouvait dans les pré-estomacs des
ruminants étaient des morceaux de barbelés de clôture, maintenant ce sont des tiges
métalliques très fines qui proviennent de carcasses de pneus qui servent à tenir les bâches sur
l’ensilage.
On peut observer différents types de lésions dues à l’implantation de ces corps étrangers dans
la paroi :
Lésions primaires
Inflammation autour
du corps étranger (ici
un clou)
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Module Anatomie pathologique spéciale - pré-estomacs des ruminants
Chez les bovins, dans le cas d’une péritonite, l'inflammation est très productive dans sa phase
vasculaire, il y a une production massive de fibrine et de liquide dans la cavité abdominale,
mais de l’extérieur on ne voit rien (différence avec les chevaux qui, eux, montrent des signes
de colique). Au mieux on peut observer une baisse de l’appétit et des performances.
Réticulo-péritonite traumatique
- Face externe (abdominale) de réseau
Perforation de la
paroi du réseau et
nécrose autour du
corps étranger (zone
grisée)
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Module Anatomie pathologique spéciale - pré-estomacs des ruminants
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR
ESTOMAC GLANDULAIRE
SOMMAIRE
Ces troubles sont surtout présents chez les équidés, qui ont la particularité de ne pas pouvoir
vomir car ils ont un sphincter du cardia très puissant. Par conséquent, il peut y avoir une
augmentation importante du volume stomacal. Quand il y a en plus un défaut de vidange de
l’estomac, le contenu stomacal s’accumule, l'estomac est alors plein et donc fragile. Si ceci est
associé à un traumatisme (même un traumatisme léger), on peut donc observer une
déchirure, qui est une cause majeure de mort subite chez les équidés.
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Module anatomie pathologique spéciale – Estomac glandulaire
A ce stade de déchirure, on
peut affirmer que c’est une
hémorragie interne qui est
survenue du vivant de l’animal.
Si la déchirure avait été moins
large, on aurait plutôt suspecté
une péritonite.
Il faut faire la différence entre une déchirure ante-mortem et une altération post-mortem qui
lors d'autopsies, l'estomac peut se déchirer à la faveur de manipulations un peu brusques ou
lors de l'ouverture de l'abdomen.
Cas 2 : lésions post mortem. Dans ce cas il n’y a pas de sang dans le tissu conjonctif :
quand on passe un coup d’éponge sur l’estomac, le sang PART.
Le syndrome de dilatation-torsion de
l’estomac n’arrive que chez les chiens de
moyenne ou grande taille, lors d’une
activité physique intense après un repas.
rate peut stocker jusqu’à 1,5 à 2L de sang). On a alors un risque d’arrêt cardiaque : il s’agit
d’une des seules véritables urgences vétérinaires (50% de mortalité). Evolution en 5-6h.
Lorsqu’un chien arrive en clinique avec une suspicion de torsion de l’estomac, le diagnostic est
peu difficile, mais on peut le confirmer par imagerie. Il faut à ce moment-là vérifier si le pylore
est bien à sa place.
! Attention piège (rare) ! Il arrive que l’estomac ait tourné de 360° : le pylore semble alors être
correctement placé. Dans ce cas on se base sur le fait que l’estomac apparaît très dilaté et qu’il
contient beaucoup de gaz.
Affaiblit le ligament
Dilatations de l'estomac
gastro-hépatique :
répétées, de plus en plus Torsion de l'estomac
diminution de la fixité de
importantes
l'estomac
De plus, la torsion s’aggrave s’il n’y a pas de traitement car les gaz ne peuvent plus s’échapper.
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Module anatomie pathologique spéciale – Estomac glandulaire
Ces troubles sont les gastrites érosives et ulcératives, qui sont des pertes de substance dans
l’estomac. C’est un phénomène très fréquent mais dont on ne connaît pas forcément la cause.
Ils sont surtout fréquents chez les animaux qui sont facilement stressés, comme les chevaux
et les porcs.
Il est important d’observer le nombre, la profondeur et la topographie de ces phénomènes
dans l’estomac.
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Module anatomie pathologique spéciale – Estomac glandulaire
Les définitions d’érosion et d’ulcère sont différentes dans l'estomac et dans la cavité buccale,
car l’épithélium de l'estomac est unistratifié. Définition dans l’estomac :
- Erosion = perte focale d’une partie de la muqueuse : perte d’épithélium + une partie du
chorion.
- Ulcère = perte focale de la totalité de la muqueuse : perte de l’épithélium + tissu conjonctif
+ musculeuse de la muqueuse (voire plus encore). Dans le cas d'un ulcère perforant, toutes
les couches sont traversées (jusqu'à la séreuse). Un ulcère récent détruit les vaisseaux, il a
donc un fond noir, tandis qu'un ulcère ancien est ferme et blanc (fibrosé).
Les traductions cliniques d’une perte de substance au niveau de l'estomac sont les suivantes
- Vomissements teintés de sang
- Douleurs au niveau de la zone de palpation de l’estomac
- Anorexie
- Modification de la prise alimentaire : l’animal mange puis il ralentit car l’ulcère lui fait
mal
- Ptyalisme = hypersalivation
Dans l’estomac glandulaire des carnivores domestiques, le pH est compris entre 1 et 2, il faut
donc un système de protection de l'épithélium. On retrouve 5 principaux mécanismes de
protection des muqueuses :
Sécrétion d’une couche de mucus par les glandes à mucus du cardia, du pylore et par
l’épithélium de revêtement de l'estomac (cardia, pylore, et fundus). Le mucus se dépose en
surface de l’épithélium, qui est un épithélium simple cylindrique, où le pH est alors de 6-7 alors
qu'il est de 1-2 dans la lumière gastrique. Le mucus a un effet tampon grâce au bicarbonate
qu’il contient. Ces carbonates sont acheminés par le sang.
Plasticité de l’épithélium : En cas de brèche dans l’épithélium, celle-ci sera comblée par :
L'objectif est d’empêcher le contact entre HCl et le tissu conjonctif. En effet si l’acide parvient
jusqu’au chorion, il stimulera les terminaisons nerveuses sous-jacentes, entrainant une action
à distance (via la gastrine) sur les cellules pariétales qui produisent HCl : c'est un cercle vicieux,
l'érosion s'élargit.
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Module anatomie pathologique spéciale – Estomac glandulaire
Il est donc très important, en cas de suspicion d’ulcères d’administrer des médicaments qui
vont bloquer les pompes à protons. Les pansements gastriques ont le même effet que cette
plasticité de l'épithélium.
Remarque : L'estomac est un des organes où la multiplication cellulaire est la plus rapide. Ainsi,
lors de chimiothérapies avec administration d'antimitotiques, il y a un risque de
vomissements, de diarrhées ou d’ulcères.
Sphincter entre le duodénum et le pylore : Il empêche les reflux de bile du duodénum vers
l’estomac. La bile étant mucolytique, elle entraine des ulcères dans le pylore en cas de défaut
de fermeture du sphincter, qui ont pour caractéristique d'être jaunes.
Remarque : En cas de défaut de fermeture du sphincter œsophage-cardia, il y a des remontées
acides. Or l'épithélium de l'œsophage est pluristratifié mais mal protégé, l'acidité va donc
bruler les couches épithéliales et détruire cette muqueuse, qui en plus bénéficie d'une
mauvaise cicatrisation.
Production de TGF-α (cytokine produite localement par les cellules épithéliales) et d’EGF (=
Epithelial Growth Factor, produite par la salive), qui favorisent la prolifération et la migration
cellulaire de l’épithélium, et diminuent la production d’acide par les cellules pariétales.
Une perte de substance dans l'estomac est toujours due à un déséquilibre entre la production
d’acide et les mécanismes de protection de la muqueuse gastrique. Cinq mécanismes sont à
l’origine de ce déséquilibre.
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Module anatomie pathologique spéciale – Estomac glandulaire
90% d’entre eux des ulcères gastriques. On applique ceci en élevage porcins, où l’on
introduit des jeux pour que les porcs soient moins stressés.
La voie hormonale (moins fréquente) : Une hypersécrétion d'histamine ou de gastrine
active les cellules pariétales (productrices d'HCl).
- Les tumeurs produisant de la gastrine sont très rares.
- L'histamine est produite par les mastocytes : lors de mastocytomes chez le chien, les
premiers signes cliniques sont des vomissements dus aux ulcères, car les mastocytes
tumorisent et certains meurent (faible rendement de la tumorisation) ce qui libère
l’histamine et va stimuler les cellules pariétales à l’origine d’une hyperproduction d’HCl.
Il s’agit d’un syndrome paranéoplasique classique.
Une perturbation locale du flux sanguin artériel est à l’origine d’un moindre apport en
bicarbonate, donc il y a moins de mucus produit.
Chez l’homme
Helicobacter pylori est très fréquemment incriminée lors d’ulcères gastriques.
Caractéristiques de la bactérie :
bactéries Gram- ! toujours extracellulaire !
mobiles grâce à des flagelles présentes à ses 2 extrémités, ce qui leur permet de
traverser la couche de mucus
forme spiralée (intéressant du point de vue diagnostic : on les voit sur une coupe
histologique)
Uréase + (survit dans le milieu acide)
Les bactéries sont ingérées, puis survivent dans l'estomac grâce aux uréases qu'elles
produisent. Elles traversent le mucus grâce à leurs flagelles, puis se fixent aux cellules antrales
(=cellules pariétales) de l'estomac grâce à leurs adhésines. En restant extracellulaires, ces
bactéries :
- produisent des toxines (cytotoxines Vac A à effets vacuolisants) et des enzymes
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Module anatomie pathologique spéciale – Estomac glandulaire
On a alors déclenchement d’un phénomène néoplasique : les 2/3 des tumeurs dans l’estomac
chez l’homme sont dues à Helicobacter pylori : lymphomes et (adéno-)carcinomes. Pour
explorer les douleurs gastriques, il faut donc réaliser des endoscopies, des biopsies et des
mises en culture.
Muqueuse normale
Ingestion
H.pylori par
. voie orale Gastrite superficielle
Gastrite chronique
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Module anatomie pathologique spéciale – Estomac glandulaire
H. pylori dans le
mucus de surface
d’un estomac de
chien : non gênant
à ce stade
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Module anatomie pathologique spéciale – Estomac glandulaire
Il existe 3 causes principales chez les ruminants qui responsables de ce genre de lésions
- Acidose lactique due à un déséquilibre alimentaire,
- Maladie des muqueuses (virale) avec des ulcères en « coup d'ongle » caractéristiques
- Déplacement ou torsion de la caillette entraînant une compression vasculaire et une
ischémie.
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Module anatomie pathologique spéciale – Estomac glandulaire
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Module anatomie pathologique – Estomac glandulaire
Les tumeurs de l’estomac sont rares. Celles qui sont le plus souvent observées concernent soit
l’épithélium de revêtement (carcinome), les glandes (adénocarcinomes) ou les cellules
lymphoïdes (lymphomes).
En blanc :
partie non
glandulaire
En rose :
partie
glandulaire
Chez le cheval, la tumeur la plus classique est le carcinome épidermoïde (tumeur maligne) qui
se forme à partir de l’épithélium pluristratifié pavimenteux de la partie non glandulaire de
l’estomac (partie très développée chez le cheval). Le carcinome se présente sous la forme
d’ulcères térébrants.
On les traite peu car il y a peu de symptômes, sauf quand le carcinome finit par perforer
l’estomac, une péritonite se développe alors et des métastases peuvent se disséminer. Ceci
peut être à l’origine d’une colique et parfois de la mort du cheval.
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Module anatomie pathologique – Estomac glandulaire
Métastases « en
semailles » dans le
mésentère greffées par
voie lymphatique ou par Bords de l’ulcère
gravité épaissis : stroma
réaction
Ulcère collagénique
Duodénum
Plis de la muqueuse
épaissis : dus à une
accu mulation de cellules
donc phénomène
néoplasique
Nodule :
accumulation de
cellules néoplasiques
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Module anatomie pathologique – Estomac glandulaire
Essentiellement chez les ruminants et notamment dans la caillette des moutons. L’agent
responsable est Haemonchus contortus.
La gravité des lésions est due aux adultes hématophages qui provoquent des anémies parfois
sévères et des hypo protéinémies.
Adulte H. contortus
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR
LES INTESTINS
PLAN
Un intestin peut être schématisé par un long tube contenu dans la cavité abdominale et dans
lequel circule les ingesta d'amont en aval.
Il existe alors des désordres qui sont liés à la longueur des intestins (torsion, hernies, prolapsus et
étranglement), et des désordres qui sont liés à la progression de l’ingesta (occlusion, modification
de la vitesse du transit).
Foramen épiploïque
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Module anatomie pathologique - Les intestins
Herniation externe : formation d’une poche de péritoine (sac herniaire) qui sort hors de la cavité
abdominale.
Les anses intestinales sortent de la cavité abdominale par le canal inguinal, par le diaphragme (cas
fréquents d'AVP des chats), par la paroi abdominale… : on retrouve alors des hernies ombilicales,
ventrales, diaphragmatiques, hiatales, inguinales, scrotales, périnéales…
Hernie diaphragmatique chez
un chat
Ici le problème ne se pose pas
tellement pour les anses
intestinales , mais plutôt pour
les poumons et le cœur qui
sont compressés : le chat a des
difficultés respiratoires. On
peut essayer de suspendre le
chat par les pattes avant, afin
Anses intestinales que les anses intestinales
dans la cavité redescendent dans la cavité
thoracique abdominale, mais il faudra
quand même suturer le
diaphragme.
Testicule
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Module anatomie pathologique - Les intestins
Les hernies ombilicales sont banales chez les très jeunes animaux et surtout les veaux. La gravité
des hernies ombilicales est variable, de mineure à majeure : elles s’opèrent facilement. Ici, ces
deux hernies sont de gravité majeure : les 2/3 de l’abdomen sont passés dans la hernie.
Prolapsus rectal : éversion d’une partie de la muqueuse du colon à travers le rectum (hors de
l'animal).
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Module anatomie pathologique - Les intestins
Volvulus : torsion des anses intestinales autour de l’axe mésentérique. En général, c’est au niveau
de l’intestin grêle, sauf chez le cheval où le gros intestin est également concerné.
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Module anatomie pathologique - Les intestins
C'est une lésion majeure, souvent mortelle. Elle peut être traitée par entérectomie : il faut enlever
toute la portion d'intestin prise dans la torsion, ce qui pose généralement problème car, souvent,
une grande proportion d'intestin est concernée.
Remarque importante : Il faut faire très attention au risque de lésion de reperfusion pour les anses
intestinales qui ont été privées longtemps de sang. En effet, le torrent circulatoire va disséminer
les toxines accumulées (action systémique) et va également apporter du Ca2+ aux cellules qui
étaient en hypoxie, ce qui entraîne leur mort brutale.
Partie rouge :
congestionnée
Volvulus du colon chez des chevaux (torsion sur son grand axe) Zone de
torsion
Mésentère
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Module anatomie pathologique - Les intestins
1.1/. Atrésie
A lui seul, le corps étranger ne suffit souvent pas à provoquer l’obstruction. Il va servir de
nucléus.
Les entérolithes (littéralement « pierres dans l’intestin ») sont constitués d'un «nucléus» central
(petit caillou, corps étranger métallique par exemple), autour duquel se déposent des couches
concentriques régulières de sels minéraux du tube digestif (phosphates ammoniacomagnésiens).
Ils peuvent mesurer de 1 à 20 cm et peser jusqu'à plusieurs kg !
On les rencontre essentiellement chez le cheval et surtout le cheval arabe, au niveau de la flexion
pelvienne du côlon transverse car les corps étrangers ne la passent pas.
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Module anatomie pathologique - Les intestins
Caillou central
Couches concentriques
de sels minéraux
1.3/. Impactions
Une impaction est une agrégation d’ingesta qui ne peut plus progresser dans l’intestin.
Les Ascaris adultes du cheval sont de très grande taille et vivent non fixés à la muqueuse. Ils se
maintiennent à contre-courant des ingesta grâce à des ailettes sur leur face céphalique.
Lors d'un traitement antiparasitaire, les ascaris sont tués. Ils sont alors emportés par le
péristaltisme et forment des pelotes, c'est à ce moment qu'il peut y avoir obstruction de la lumière
intestinale : c'est le
phénomène d'impaction.
Pelote d’ascaris
adultes morts dans un
jéjunum de cheval
Chez les nouveaux nés, le méconium est le résidu de la digestion fœtale. Il est très collant et peut
rester accroché à la paroi du tube digestif. L'absorption de colostrum favorise l'expulsion du
méconium par hyperstimulation du péristaltisme.
Il peut y avoir des impactions par non-élimination et accumulation du méconium après la
naissance. Cela peut favoriser la prolifération bactérienne.
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Module anatomie pathologique - Les intestins
Accumulation de
méconium
chez un
agneau
Suite à une atteinte de la paroi intestinale, il peut y avoir une sténose (= rétrécissement) de la
lumière lors de la phase de rétractation cicatricielle et une dilatation en amont. Ce phénomène
se produit souvent après des phénomènes inflammatoires, par exemple chez le porc, c'est une
complication des salmonelloses (lésions ulcérées multifocales).
Dilatation du colon en
amont de la zone de
sténose
Zone de sténose
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1.5/. Intussusception
Lumière de
l’intussuscipiens
Lumière de
l’intussusceptum
Les mécanismes sont encore peu connus. Une irrégularité du péristaltisme entre les anses est en
cause (Comme sur la route : quand une voiture freine fort, celle de derrière lui rentre dans le coffre).
Tout ce qui perturbe l’onde peut aboutir à une intussusception, mais le plus souvent elle est
imputable à du parasitisme, un corps étranger ou une inflammation locale. On appelle
tussusceptum la portion enveloppée et intussuscipiens la portion enveloppante.
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Module anatomie pathologique - Les intestins
Remarque : Après la mort, les cellules musculaires survivent quelques minutes, les contractions
intestinales continuent alors de manière anarchique et peuvent être à l’origine d’une
intussusception post mortem. Il faut donc faire le diagnostic différentiel avec l’intussusception
ante-mortem.
En cas de lésion post-mortem, on observe :
2.1/. Hypotonicite
Le mégacôlon
Mégacôlon : augmentation exagérée de la taille du côlon dont la lumière est distendue par
accumulation de matières fécales.
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Module anatomie pathologique - Les intestins
(Le côlon est deux à trois fois plus gros que l’estomac).
C’est une lésion de gravité majeure, et il n’y a pas grand chose à faire car les terminaisons
mettent plusieurs mois à se régénérer.
Iléus paralytique : est une hypomotilité non mécanique (n’ayant pas pour origine une
altération des cellules musculaires) qui aboutit à une obstruction de l'intestin. Il concerne
surtout le cheval.
Mécanisme :
Péritonite
Choc Stimulation
Douleur sévère continue des Défaut de
faisceaux
Toxémie stimulation de Hypomotilité
nerveux qui
Hypokaliémie la musculeuse
deviennent
Urémie réfractaires
Tétanos
Cela mène à une stagnation du contenu intestinal pouvant parfois être accompagnée d'une
prolifération bactérienne.
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Module anatomie pathologique - Les intestins
Diarrhée chez un
jeune veau
L'intestin grêle possède un épithélium simple et cylindrique, il est formé de cellules peu larges
et hautes, présentant des microvillosités à leur pôle apical (1 à 2 μm de hauteur, constituées
de microfilaments) qui permettent d'augmenter la surface d'absorption.
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Module anatomie pathologique - Les intestins
Après avoir métabolisé les produits de la digestion, les entérocytes les émettent dans les
espaces intercellulaires de Grünhagen, pour parvenir au chorion. Des jonctions étanches au
pôle apical des entérocytes évitent le reflux dans la lumière intestinale.
Espace de
Grünhagen
Pathologie associée : Si les entérocytes sont totalement détruits, alors le chorion est exposé
dans la lumière intestinale, et il risque une érosion mécanique ainsi qu'une prolifération
bactérienne, d'où une diarrhée hémorragique.
Autre pathologie associée : La perte de jonctions étanches, due à des bactéries par exemple,
a pour conséquences la sortie des produits de la digestion dans la lumière de l’intestin :
phénomène d’exsudation.
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Module anatomie pathologique - Les intestins
Pathologie associée : En cas d'un influx anormal de cellules dans le chorion, les nutriments ne
peuvent plus atteindre le chylifère et restent dans les espaces de Grünhagen (C'est comme
essayer de traverser la place Bellecour pendant la fête des Lumières!). Il y a alors une
accumulation dans ces espaces, qui finit par altérer les jonctions étanches sous l’effet de la
pression, d'où une diarrhée par exsudation.
Pathologies associées : Suractivité des enzymes productrices à cause des toxines, à l'origine
d'une hypersécrétion des glandes, d'où une diarrhée par hypersécrétion. Le renouvellement
cellulaire des glandes est également une cible de pathologies.
Les plaques de Peyer sont surmontées d'un épithélium contenant des cellules
M, qui sont des cellules sans bordure en brosse. Elles permettent le passage d'antigène
de la lumière intestinale au chorion, puis une cellule présentatrice d'antigène prend en
charge l'antigène jusqu'aux plaques de Peyer. Les produits de la digestion ne doivent
pas induire de réponse immunitaire, à l'inverse des agents pathogènes (virus,
bactéries,..) : il s’agit d’un équilibre entre le déclenchement ou pas d’une réponse
immunitaire.
Pathologie associée : En cas de réponse immunitaire induite à partir d'un aliment (cas de
l'intolérance au gluten), ou sans réponse immunitaire alors qu'il y a un agent pathogène. Les
cellules M peuvent aussi faire passer des agents infectieux dans l'organisme.
Nous allons étudier successivement les anomalies de ces mécanismes.
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Module anatomie pathologique - Les intestins
Certaines souches d’E. Coli peuvent provoquer un effacement des microvillosités. C’est le cas
d’E. Coli entéroadhérente. On parle de colibacilloses entéroadhérentes. Cela concerne les
porcelets, agneaux, veaux, lapereaux, chiots autour de 2 semaines.
Mécanisme :
Pénétration de la bactérie dans le glycocalyx
1er contact : Adhésion à la surface des entérocytes par des pilis (codés par le gène bfd)
2ème contact (plus puissant) : Attachement aux entérocytes grâce à l'intimine (codée par
le gène eae A, recherché lors de diagnostic par PCR)
Activation d'une tyrosine phosphokinase des entérocytes grâce à l'EPEC Signaling Protein (codée
par les gènes esp A et B)
Maldigestion et malabsorption
Diarrhée
Remarque : Ces diarrhées sont très souvent secondaires à l'infection par d’autres agents
pathogènes : cryptosporidies, E. coli entérotoxinogènes, coronavirus, coccidies, etc. Ceci fait
qu’un diagnostic ne prouve pas forcément l’origine complète des symptômes.
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Module anatomie pathologique - Les intestins
Microvillosités normales
Bactérie
Absence de
microvillosités
L'agent pathogène est Cryptosporidium parvum (protozoaire du même phyllum que les
coccidies) et touche principalement les agneaux et veaux. Elle présente un cycle parasitaire
identique à celui des coccidies, avec
une reproduction sexuée et asexuée :
Les Cryptosporidies se posent en surface des entérocytes (contrairement aux Coccidies qui
rentrent dans les cellules pour les détruire), et effectuent leurs cycles de multiplication
asexuée puis sexuée. C'est un parasite intracellulaire extracytoplasmique : la membrane
plasmique de l'entérocyte infecté l'enrobe au pôle apical, mais il est séparé du cytoplasme.
Cette caractéristique complique le traitement (difficulté d'accès).
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Module anatomie pathologique - Les intestins
Cryptosporidie
intracellulaire
extracytoplasmique
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Module anatomie pathologique - Les intestins
Microscopie électronique
d’intestin de mouton - Un
cratère est persistant même
après détachement du
parasite
Un diagnostic histologique
est possible :
Cryptosporidies le long de
l’épithélium
Mécanisme :
1- Le rotavirus rentre dans les entérocytes de la moitié supérieure des villosités et s’y
multiplie.
2- Dans les premières heures, les premiers signes de souffrance cellulaire apparaissent
(gonflement des mitochondries, perte des microvillosités, vacuolisation des cellules, ..).
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Module anatomie pathologique - Les intestins
Cellules de la moitié
supérieure des entérocytes
infectées (colorées en
marron : marquage
Jéjunum de porcelet
(fusion villositaire)
4- Réparation. Il y a successivement :
- En 24h : ré-épithélialisation du tissu conjonctif. Les cellules persistantes s'aplatissent
pour reformer une barrière (étanchéité retrouvée), mais il n'y a pas d'absorption
possible.
- Au bout de 4 jours : les plateaux striés sont formés, il y a donc un début d'absorption.
- Au bout de 7 jours : le tissu est complètement réparé, avec des villosités normales.
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Les coronavirus détruisent les entérocytes sur toute la longueur des villosités : il y a une
atrophie subtotale. La villosité est presque totalement décapée, mais les capacités
régénératives sont toujours intactes. On parle donc aussi d’atrophie régénérative.
Ces virus provoquent une atrophie villositaire plus marquée que les rotavirus, d'où une
réparation plus longue et donc une gravité plus importante. En particulier chez le porcelet, ils
sont responsables de gastro-entérite transmissible (GET).
Cellules épithéliales
détruites : Atrophie
villositaire subtotale
Remarque : les coronaviroses concernent les veaux de moins de 3 semaines et les porcelets
de moins de 10 jours.
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Fantômes de villosités
Muqueuse
Sous muqueuse
Action de la toxine β -
Entérite hémorragique
et nécrosante
Surcoloration des
intestins Hémorragies
Elles sont provoquées par des protozoaires : des coccidies du genre Eimeria ou Isospora, et
concernent presque toutes les espèces animales.
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Il faut retenir de ce cycle que la multiplication asexuée entraine une destruction importante
des entérocytes, tandis que la multiplication sexuée détruit moins d'entérocytes. Il faut aussi
retenir que, contrairement aux Cryptosporidies, les coccidies rentrent dans l’entérocyte.
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Mécanisme lésionnel :
Selon les espèces, une des phases est prépondérante, d'où des symptômes différents :
Plis épaissis et
blancs
Entérite
chronique
hypertrophique
avec polypes –
mouton
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Il existe des altérations de la diffusion des produits de la digestion à partir des espaces de
Grünhagen.
1/. Passage dans le chorion : diarrhée par exsudation
Exemple : les entérotoxémies de type A chez les carnivores et l’homme. On qualifie ces
entérotoxémies de type A car elles sont dues à l’entérotoxine α de Clostridium perfringens. Le
gène codant pour Cpe (Clostridium Perfringens entérotoxine) s'exprime lors de la sporulation.
Diarrhée par
exsudation
Remarque : lymph- : système lymphatique / ang- : vaisseaux / -ectasie = dilatation d’un canal
ou d’un vaisseau.
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Aspect macroscopique :
Sur un intestin sain, on ne distingue pas les villosités à cette échelle. Ici, les villosités sont
hypertrophiées à cause de l'accumulation de lymphe dans les chylifères (villosités blanches
dues à l’accumulation de chyle blanc riche en lipides). A ce jour, le mécanisme précis n’est pas
connu.
Villosités hypertrophiées
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Aspect histologique
Traduction clinique
La lymphangiectasie fait partie des entéropathies exsudatives par perte de protéines.
L’absorption se fait correctement, mais du fait de l'obstruction lymphatique il y a fuite
protéique dans la lumière de l’intestin.
Les conséquences sont successivement :
- Diarrhée par exsudation (le chyle ressort dans la lumière intestinale)
- Hypoprotéinémie. Il faut alors explorer le foie (production protéique) par
biochimie, le rein (élimination protéique) par biochimie et l'intestin (absorption)
par endoscopie.
- Fonte du tissu adipeux
(l'organisme puise dans ses
réserves protéiques)
- Fonte du tissu musculaire :
amyotrophie.
- Ascite (= présence de liquide
dans la cavité abdominale).
Les entérites immunologiques se traduisent par l’accumulation dans le chorion d’une grande
quantité de lymphocytes et de plasmocytes.
Les entérites immunologiques concernent les chiens (berger allemand surtout) et les chats, et
les symptômes sont ceux d’une diarrhée peu intense.
Ce type de lésion est dû à la réponse immunitaire anormale mise en place par l’animal. On
pense que cette réponse déséquilibrée est provoquée par une stimulation antigénique
chronique (alimentation,...). Quand on soumet ces animaux à un régime alimentaire
hypoallergénique, il y a dans certains cas une amélioration. Le cas échéant, il faut déprimer le
système immunitaire.
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Module anatomie pathologique - Les intestins
Aspect macroscopique :
La muqueuse est épaissie et
apparait plus pâle (on parle
d'aspect "velouté").
Remarque : Il faut faire la distinction avec une inflammation classique, mais dans ces cas-là, il
y aurait congestion. Il faut également écarter l’hypothèse d’un lymphome.
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On étudie ici les colibacilloses entérotoxiques. Elles sont provoquées par certaines souches
entérotoxinogènes d’Escherichia Coli. Ce sont des maladies qui concernent les très jeunes
animaux de moins d’une semaine (porcelets, veaux, agneaux, poulains). A cet âge-là, la
barrière acide de l’estomac n’est pas encore en place (pH>2), et les toxines peuvent donc
passer dans le chorion.
Ces souches entérotoxinogènes se fixent à la surface des entérocytes par des pilis bactériens
(qui permettent de classer les bactéries : K88, K99, F17, F41, ..).
Fixation des pilis bactériens (adhésines) à des récepteurs gangliosides à la surface des
entérocytes de l'intestin grêle
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L’animal présente une diarrhée très abondante, d’arrivée brutale, de couleur jaune à blanche.
L'animal cible est le très jeune : les conséquences d'une telle déshydratation sont très rapides :
il risque de collapsus cardiaque hypovolémique.
Traduction clinique :
Les animaux sont abattus,
adynamiques. On observe
une surcoloration des poils sur les
bords de l’anus (souillés par la
diarrhée). Cette diarrhée
est collante, visqueuse. Attention,
il n’y a pas de sang dans les fèces, il
s’agit seulement d’une perte
liquidienne !
Aspect macroscopique :
A l’autopsie, on observe un contenu
jaunâtre et abondant au niveau de
l’intestin.
Aspect histologique :
Il y a peu ou pas de lésions microscopiques, les cellules ont une morphologie normale. Par
contre on observe de nombreuses bactéries attachées au pôle apical des entérocytes (flèches):
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Les entéroblastes sont les cellules souches de la plupart des cellules intestinales. Suite à leur
multiplication, leurs cellules-filles vont emprunter différentes voies selon le
microenvironnement (si on a une destruction massive d’entérocytes, les entéroblastes vont
se diviser préférentiellement en entérocytes, s’il y a parasitose, elles vont plutôt donner des
cellules caliciformes pour permettre l’élimination des parasites par le mucus). Les
entéroblastes ont une grande importance puisqu'ils servent au renouvellement cellulaire des
cellules épithéliales. Le cycle de renouvellement dure trois jours. Les entéroblastes sont
localisés au fond des glandes intestinales (cellules à gros noyau pâle).
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Remarque : Chez le chien cette maladie s’appelle la parvovirose, alors que chez le chat elle
s’appelle la panleucopénie infectieuse féline (PIF) différente de la péritonite infectieuse féline
(PIF aussi !).
Mécanisme :
Virémie
Aspect histologique :
Epithélium absent (détruit)
Villosités aplaties
Aspect de la muqueuse
intestinale d’un chien
atteint de parvovirose
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La parvovirose entraine une forte déplétion lymphocytaire au sein des formations lymphoïdes:
il y a une hypoplasie lymphoïde. Le système immunitaire local est détruit, ce qui facilite encore
plus les surinfections bactériennes.
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Aspect macroscopique :
Entérite nécrosante et
hémorragique (fibrineuse) chez un
chien
Nécrose et pétéchies
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Module anatomie pathologique - Les intestins
Les cellules
lymphoïdes
disséminées
Les lymphocytes T sont surtout au sommet des villosités. On retrouve surtout les CD8 au
sommet des villosités, au milieu des villosités les CD4 et CD8 sont plus panachés.
Les plasmocytes sont retrouvés à la base de la villosité, entre les glandes. Ils produisent de
manière constante surtout des IgA et IgM qui passent dans les glandes et sont excrétées avec
le mucus à la surface des villosités. Les IgA ont une activité bloquante : elles doivent être
excrétées dans le mucus.
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Module anatomie pathologique - Les intestins
La sécrétion d'IgA :
Les sels biliaires représentent 70% de la bile. Elle est produite par les hépatocytes, déversée
dans les canalicules biliaires puis dans les canaux biliaires jusqu’au duodénum. Le rôle des sels
biliaires dans le duodénum est l’émulsion des lipides qui permet l’action des lipases et la
formation de micelles pour permettre le passage dans les entérocytes. Après action, les sels
biliaires repartent jusque dans la lumière de l’iléon où les bactéries autochtones vont les
transformer en acides biliaires secondaires : rôle de contrôle de la prolifération bactérienne.
Des récepteurs vont ensuite les capturer pour les recycler dans le foie.
S'ils ne sont pas réabsorbés dans l’iléon, ils vont passer dans le côlon, ce qui va perturber la
flore bactérienne, provoquer une hypersécrétion des glandes, une diarrhée et des coliques.
Avec les amygdales, les cellules M font partie du système de tissu lymphoïde associé au tube
digestif (Gut Associated Lymphoid Tissue ou GALT), sous-système du MALT (Mucosa
Associated Lymphoid Tissue ou tissu lymphoïde associé aux muqueuses). Les cellules M («
microfolded ») se retrouvent uniquement dans l’épithélium au-dessus du tissu lymphoïde (au
niveau des plaques de Peyer dans l’intestin grêle et au niveau des follicules clos dans le gros
intestin).
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Il s’agit d’une maladie causée par Mycobacterium avium subsp. paratuberculosis et qui
concerne les ruminants (bovins et petits ruminants). La contamination se fait durant la
première année de vie de l’animal mais les manifestations cliniques ne surviennent que
beaucoup plus tard vers 1,5 – 2 ans : le temps de latence est important. Ce sont des bactéries
intracellulaires, elles sont donc difficiles à atteindre par le système immunitaire.
Il s’agit d’une maladie chronique dans laquelle on observe une accumulation lente et massive
de cellules (souvent des macrophages) dans le chorion.
Nous allons étudier successivement la maladie chez les bovins et les petits ruminants.
Mécanisme :
Contamination par de l'alimentation souillée par des fèces
Prise en charge de la bactérie par les cellules M : portes d'entrée du chorion surtout
dans la partie terminale de l'iléon
Hypoprotéinémie
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Aspect histologique :
Bovin atteint de
paratuberculose : mise en
évidence des bacilles acido-
alcoolo -résistants (points bleus
dans les macrophages) par la
coloration de Ziehl
Aspect macroscopique
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Chez les petits ruminants, les manifestations de la paratuberculose ne sont pas les mêmes, alors
que c'est toujours Mycobacterium qui est en cause. Il y a extension de la maladie dans les voies
lymphatiques, ce qui donne des lymphangites granulomateuses et des adénites
granulomateuses.
Mécanisme :
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Aspect macroscopique:
Voies lymphatiques
hypertrophiées et irrégulières
"en chapelet" : accumulation de
macrophages dans la paroi
Lymphadénite granulomateuse et
entérite granulomateuse chez un
mouton
Points blancs au niveau du
ganglion mésentérique :
granulomes contenant
macrophages et Mycobactéries
3.2/.Exemple 2 : la salmonellose
Elle est causée par des bactéries du genre Salmonella (Salmonella typhimurium, S.enteritidis,
S. dublin, S. cholerasuis, S. typhosa). On considère que toutes les espèces sont pathogènes.
Elles ont pour caractéristiques :
- Survie dans ou hors des cellules (macrophages)
- Flagelles : colonisation des tissus, bactérie invasive
Mécanisme :
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Adhérence de la bactérie
aux entérocytes de l'iléon
distal et du colon proximal
par des pili
Production de 3
toxines
Toxine à
Toxine Toxine qui activité
thermolabile- interrompt les phopsholipase
like synthèses A
protéiques de la
cellule
Fuite
Diarrhée
liquidienne :
sécrétoire
diarrhée
profuse Nécrose des
exsudative
entérocytes
Bactériémie
et sépticémie
: phase
générale
Une fois que les bactéries ont adhéré aux cellules M, elles colonisent les formations
lymphoïdes sous-jacentes via les macrophages. Il y a alors multiplication bactérienne et
nécrose du tissu lymphoïde. Il s’agit de lésions très localisées (plaques de Peyer de l'intestin et
follicules clos du côlon). Cette voie est donc moins destructrice que la première où les lésions
sont plus diffuses.
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• Forme septicémique (ou suraigüe) : la diarrhée n’a pas le temps de se mettre en place. Il y
a développement d’une CIVD puis d’une nécrose fibrinoïde des vaisseaux (réaction de
Schwartzman généralisée pour info). Il y a des pétéchies dans de nombreux organes.
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• Forme entérique chronique : on a une vascularite induite par les toxines bactériennes puis
une thrombose des vaisseaux et une nécrose ischémique. Un phénomène de cicatrisation
entraine alors une sténose de certaines portions du tube digestif. On observe également
des lésions extrêmement localisées : des ulcères dits « en bouton » surtout dans le côlon
(surtout en regard des formations lymphoïdes).
Plaque de Peyer
nécrosée
Plaque de Peyer
normale : chaque point
blanc correspond à une
formation lymphoïde
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2/. Conséquences
Hypovolémie
(peut déjà tuer Hémoconcentration : Production Acido-
Défaut de cétose
l'animal s'il est ralentit la diffusion d'énergie par
Diarrhée Déshydratation perfusion (SNC 1er
jeune : d'oxygène aux glycolyse
tissulaire
collapsus hématies anaérobie touché)
cardiaque)
Le méconium ≠ diarrhée !
Chez cet agneau de 2 -3 jours, on observe une matière collante et
pâteuse de couleur jaune -orangée restée collée aux poils autour de
l'anus. Ici, il ne s'agit pas de diarrhée mais de l'expulsion du
méconium .
• Diarrhée de malabsorption
Diarrhée blanche/plâtreuse,
d’aspect pâteux, souillant la zone
péri-anale
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Module anatomie pathologique - Les intestins
• Diarrhée sécrétoire
C’est dû à un
phénomène d’hypersécrétion. Elles se
rencontrent par exemple lors de
colibacilloses où il y a production de toxines
qui activent les systèmes enzymatiques des
glandes.
Diarrhée hémorragique
Diarrhée parasitaire
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR
PATHOLOGIE CARDIO-
VASCULAIRE
SOMMAIRE
!Attention! : Pour l’examen, il faudra donner un diagnostic morphologique pour des photos qui
seront projetées, il est donc très important d’aller voir les photos de TD en couleur pour mieux
voir les détails, elles sont disponibles sur Vetotice et sur Bourgelat.
** Un récapitulatif photo par photo se trouve à la dernière page de ce cours **
Avant la naissance, la veine ombilicale amène le sang oxygéné et se mêle à la veine cave
caudale (mélange de sang oxygéné et non oxygéné). Comme les poumons ne sont pas encore
fonctionnels, ils exercent une résistance importante, une partie du sang du cœur droit passe
alors directement dans le cœur gauche : shunts par le trou de Botal (entre les oreillettes) et
le canal artériel (entre l’artère pulmonaire et aorte).
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Module anatomie pathologique spéciale - Pathologie cardio-vasculaire
Canal
Poumons artériel
Trou de
Foie
Botal
Veine
ombilicale
placenta et Veine
utérus ombilicale
Après la naissance, les poumons sont développés, il y a une baisse de pression, ce qui
entraîne la fermeture des deux shunts (et la dégénérescence de la veine ombilicale).
Ceci explique les anomalies congénitales les plus rencontrées chez le chien :
- Persistance du canal artériel
- Anomalies du septum interventriculaire : haute ou basse (communication entre les
ventricules)
- Persistance du trou de Botal : communication entre les oreillettes
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Module anatomie pathologique spéciale - Pathologie cardio-vasculaire
Le cœur est un organe situé dans la cavité thoracique. Il est formé d’une masse musculaire de
forme générale conique contenant 4
cavités : 2 ventricules et 2 oreillettes.
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Module anatomie pathologique spéciale - Pathologie cardio-vasculaire
1/. Le cœur
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Module anatomie pathologique spéciale - Pathologie cardio-vasculaire
Le cœur est une pompe aspirante et refoulante. Le bon fonctionnement cardiaque nécessite
l’intégrité du muscle cardiaque ainsi que des valvules totalement fonctionnelles. Toute
anomalie du fonctionnement cardiaque sera à l’origine de phénomènes réactionnels
cardiaques et généraux qui sont appelés les phénomènes de compensation. Ils peuvent être
suivis d’un tableau d’insuffisance cardiaque, c’est-à-dire d’un état où le cœur est incapable
d’assurer correctement sa fonction. On appelle décompensation cardiaque le passage des
phénomènes de compensation à l’insuffisance cardiaque.
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Module anatomie pathologique spéciale - Pathologie cardio-vasculaire
On observe des syncopes, c'est-à-dire des pertes de conscience et une mort plus ou
moins brutale. Les lésions sont plus ou moins visibles. On observera le plus souvent
un tableau de stase très importante sur l’ensemble du cadavre (d’où son nom
d’insuffisance cardiaque congestive) associé fréquemment à un œdème pulmonaire
aigu.
Circonstances d’apparition :
nécrose myocardique aiguë sévère, quelle qu’en soit la cause
fibrillation ventriculaire
bloc auriculo-ventriculaire complet (arrêt de la conduction)
réflexe vagal
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Module anatomie pathologique spéciale - Pathologie cardio-vasculaire
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Module anatomie pathologique spéciale - Pathologie cardio-vasculaire
PHOTO 1
communication
inter-ventriculaire
*basse
*haute
PHOTO 30
Persistance du foramen oval présent entre les 2 oreillettes ( = trou de Botal) (BV, CN,
PC)
Communication inter-auriculaire
Communication interventriculaire : haute ou basse (CN, poule).
Conséquence : le sang va du cœur gauche au cœur droit, d'où une surcharge en volume
du cœur droit.
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Module anatomie pathologique spéciale - Pathologie cardio-vasculaire
Persistance du
canal artériel PHOTO 2
(CN, CT)
PHOTO 35
PHOTO 3
2/. Malformations simples
Sténose de l’artère
pulmonaire :
entraîne une
hypertrophie du
ventricule droit
Valvulaire
4 - Sténose pulmonaire
- Sténose aortique et sous aortique
- Dysplasie de la valvule tricuspide (CT)
- Kystes hématiques valvulaires. Connus chez
l’homme, le chien et le veau, rares dans les autres
espèces. = petit kyste unique ou multiple de diamètre
contenant du sang et localisée dans une valvule
auriculo-ventriculaire.
11 - Kystes lymphatiques : aspect voisin des kystes
hématiques mais contenu liquidien clair.
Kyste hématique
33
Kyste lymphatique
Pariétale
- Fibro-élastose de l’endocarde
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Module anatomie pathologique spéciale - Pathologie cardio-vasculaire
A/. Cardiomyopathies
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Caractéristiques :
• Mâle > femelle
• Apparition brutale d’un syndrome d’insuffisance cardiaque
• Parésie postérieure due à une thrombose de l’aorte caudale dans 50% des cas
• Mort subite
Lésions macroscopiques : Hypertrophie PHOTO 22
diffuse du ventricule gauche,
hypertrophie du septum
interventriculaire et des muscles
papillaires et dilatation de l’oreillette
gauche. Cavité ventriculaire gauche de
petite taille. Thrombo-embolie aortique Témoin
postérieure, infarctus du rein, œdème et
congestion pulmonaire.
Souvent associé chez le chat à une Hyperthyroïdie associée
hyperthyroïdie (adénome thyroïdien à une hypertrophie
sécrétant). Le lien entre la (légère) de la paroi
cardiaque
cardiomyopathie et l'hyperthyroïdie est
mal connu. Le diagnostic est souvent
difficile, et repose alors sur le poids et la taille du cœur.
Connue chez le Berger Allemand, le Saint-Bernard mais aussi dans quelques petites races.
• Mâle > femelle
• Mort brutale dans 50% des cas au cours d’un acte chirurgical
• Lésion : hypertrophie cardiaque excentrique
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Ces lésions existent chez l’homme, chez le chien, le chat, les dindes, les poules, les oies et les
bovins. Ce sont les cardiomyopathies les plus fréquentes.
PHOTO 6
Ventricule gauche
dilaté
Caractéristiques :
• Mâle > femelle
• Chez le chien : elles sont plus fréquentes chez les chiens de grande races (Dogue
Allemand, Doberman, Irish Wolfhound, St Bernard...) de 2 à 9 ans
• Chez le chat : elles sont plus fréquentes chez le siamois, le burmese et l’abyssin de 5 à
8 ans.
Signes cliniques : apparition brutale d’une insuffisance cardiaque
Lésions macroscopiques : dilatation des 4 cavités = "cœur en besace" associé à une stase
hépatique, pulmonaire, à de l’ascite chez le chien ou à une thrombose de l’aorte postérieure
dans 25% des cas chez le chat.
Lumière du ventricule
gauche très dilatée
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Module anatomie pathologique spéciale - Pathologie cardio-vasculaire
Il s’agit de lésions cardiaques d’hypertrophie dont le mécanisme est une réponse adaptative
à une augmentation de l’effort demandé au muscle cardiaque. On observera 3 types
morphologiques : les hypertrophies concentriques, les hypertrophies excentriques, et
l’atrophie –dilatation.
Etiologie : C’est une réponse adaptative du cœur à une cause extracardiaque. Cette cause est
à rechercher au niveau du système circulatoire : il s’agit d’une augmentation de la résistance
à l’éjection systolique à l’origine de l’hypertrophie des cardiomyocytes.
En cas d'hypertrophie du ventricule droit, le trouble siège sur la petite circulation :
- sténose de l’artère pulmonaire
- sclérose pulmonaire = conséquence d’inflammation chronique
- bronchiolite chronique obstructive du cheval (=emphysème pulmonaire)
- persistance du canal artériel (augmentation de la pression dans la petite circulation
identique à celle de la grande circulation)
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Module anatomie pathologique spéciale - Pathologie cardio-vasculaire
- hypertension artérielle (très souvent d’origine rénale chez les carnivores, due à une
néphrite chronique = rein terminal)
Lésions : On observe une hypertrophie de la paroi ventriculaire avec une lumière ventriculaire
qui reste de taille normale ou qui est diminuée.
Etiologie : Les lésions qui provoquent une augmentation du volume diastolique, c’est à dire
une surcharge en volume sont des lésions intracardiaques. Ce sont des lésions de valvules :
- défaut d’occlusion auriculo-ventriculaire provoquée par une endocardiose ou une
endocardite chronique
- défaut d’occlusion sigmoïdienne PHOTO 8
aortique ou pulmonaire
- dirofilariose Dirofilaria
immitis dans le
Dans tous les cas on observe une stase sanguine ventricule droit
intraventriculaire.
C’est une lésion d’atrophie du myocarde et de dilatation des cavités qui est toujours associée
à un syndrome d’insuffisance cardiaque.
Etiologie :
secondaire par décompensation après une hypertrophie surtout
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Module anatomie pathologique spéciale - Pathologie cardio-vasculaire
Lésions : Le cœur apparaît rond, flasque. Son apex est effacé. On observe une augmentation
de la taille des cavités avec diminution de l’épaisseur des parois. Lorsque les lésions sont
bilatérales, on parle de "cœur en besace".
Conséquences :
Les principales conséquences sont une stase en amont, c'est-à-dire une insuffisance cardiaque
congestive.
Pour le cœur gauche, on observe un œdème aigu du poumon ou un œdème chronique
associé à un hydropéricarde.
Pour le cœur droit on observe un foie cardiaque, de l’ascite et des œdèmes sous-
cutanés.
Il faut noter qu’une insuffisance unilatérale conduit à plus ou moins long terme à une
atteinte de l’autre cavité. En cas de lésion valvulaire gauche provoquant un défaut d’occlusion
mitrale, on observe une hypertrophie excentrique gauche qui peut se décompenser et être à
l’origine d’un œdème du poumon. Cet œdème devient chronique et provoque une surcharge
en pression de la cavité ventriculaire droite provoquant une hypertrophie concentrique droite
qui peut se décompenser et être à l’origine d’une insuffisance cardiaque généralisée.
Cette lésion est associée à l’obésité. Elle se traduit par une accumulation d’adipocytes entre
les cardiomyocytes.
Aspect macroscopique : abondant dépôt de tissu adipeux au niveau de l’épicarde et du
myocarde, mais attention : aspect homogène.
D/. Dégénérescences
Elle survient chez les animaux âgés et chez les animaux avec une cachexie sévère.
Aspect macroscopique : Coloration brune du myocarde
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PHOTO S 21
Mulberry heart disease chez un
porc : hétérogène, zones de
nécroses/zones hémorragiques
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Module anatomie pathologique spéciale - Pathologie cardio-vasculaire
Conséquences :
mort brutale si les lésions sont étendues ou atteignent le système de conduction
développement progressif d’une insuffisance cardiaque
si la lésion est peu étendue : asymptomatique
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1/. Primitives
1. PR I(rares)
MITIV ES (RA RES )
PHOTO 18
Tumeurs bénignesmymyxome, rhabdomyo me, schwannome,
Schwannome
épicardique
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2/. Secondaires
PHOTO 32 PHOTO 40
Lésion multifocale, +/- nodulaire, blanche. Nodules foncés de taille variable dans le
coeur et les poumons = Métastases. 2
En coupe : infiltrats cellulaires dans le origines possibles :
myocarde. - hémangiosarcome
- mélanome malin (cutané, buccal ou de
Prolifération de lymphocytes tumoraux
l'oeil)
= Lymphome.
L’endocarde est une structure riche en fibres élastiques qui subit volontiers des calcifications
hétérotopiques en cas d’hypercalcémie prolongée. Les calcifications endocardiques sont
observées :
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Module anatomie pathologique spéciale - Pathologie cardio-vasculaire
Minéralisation d’un
endocarde de cheval
PHOTO 12
• Chez les bovins et autre herbivores qui ont brouté des végétaux riches en analogues de
la vitamine D ( Cestrum diurnum , trisetum flavescens , solanum malacoxylon )
• En cas
d’hyperparathyroïdie PHOTO 13
(chien en urémie Nécrose et
chronique) minéralisation d’un
atrium gauche de chien
- Souvent agoniques et dépourvue de spécificité notamment chez les bovins et les chevaux
- Accompagnent parfois un trouble de la coagulation
- Observées sous forme de suffusion dans les septicémies (pasteurellose, colibacillose,
leptospirose) et dans les maladies virales (ex : peste porcine classique)
PHOTO 14 PHOTO 28
Elle est essentiellement observée au cours du syndrome urémique chez le chien sur
l’endocarde pariétal de l’atrium gauche et elle est associé à des calcifications (voir photo 13 à
la page précédente).
C’est une lésion d’une très grande fréquence chez le chien, caractérisée par un épaississement
des valvules qui deviennent opaques associé à la présence de nodules blanc lisses au niveau
du bord libre des valvules mitrales et tricuspides, plus rarement des sigmoïdes aortiques.
Lame valvulaire
Cordage tendineux
Stade II :
Stade I : Apparition de
Modification de la nodules conjonctifs
substance hyalins sur les bords
fondamentale. libres de la lame
A spect myxoïde de valvulaire
la lame valvulaire
Stade IV :
Stade III : Rétraction de la
Fu sion des nodules valve et rupture de
e t épaississement certains cordages
des cordages
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Les stades III et IV sont à l’origine d’une mauvaise fermeture de la valvule provoquant une
insuffisance mitrale.
E/. Endocardites
1/. Etiologie
Pratiquement toutes les endocardites animales sont d’origine bactérienne, exceptées celles
produites par la migration des larves de Strongylus vulgaris chez les chevaux, et de très rares
endocardites mycosiques.
Les endocardites sont des lésions beaucoup plus fréquentes chez les ruminants et le porc que
chez les équidés et les carnivores.
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Exemples : abcès interdigité ou hépatique, mammite, réticulo- péritonite, métrite chez les
bovins, lésion oro-pharyngé, périodontite, prostatite chez le chien…
La fixation de l’agent bactérien serait favorisée par un état d’hypersensibilité à l’agent
infectieux développé à partir d’infections répétées ou au cours d’une infection persistante
(épisodes répétés de bactériémie).
Bien que les valvules cardiaques ne soient pas des structures très vascularisées, la fixation de
l’agent infectieux est presque uniquement valvulaire et serait due à l’activité phagocytaire
particulière des cellules endocardiques situées au niveau des valvules. Il en résulte que les
endocardites sont presque toujours observées sur les valvules cardiaques ; les cas
d’endocardites pariétales, trabéculaires (sur les cordages) ou papillaires (sur les muscles
papillaires) sont beaucoup plus rares.
Remarque : Les endocardites peuvent donner des néphrites emboliques : des bactéries sont
emportées par le torrent circulatoire jusqu’au rein où on va observer de nombreux petits abcès
au niveau des glomérules.
2/. Localisation
Essentiellement valvulaire
Valvules atrio-ventriculaires > valvules sigmoïdes
Endocardites mitrales > tricuspides chez les carnivores et le porc MAIS Endocardites
tricuspides > mitrales chez les bovins
4/. Conséquences
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Endocardiose
Endocardite
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2/. Hémopéricarde
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PHOTO 25 PHOTO 15
1/.1.Atrophie
AT Rséreuse de la graisse
OPHIE SER EUSE DE LA
GRAISSE
D/. Péricardite
Voies d’entrée :
Hématogène
Corps étranger (réticulo-péritonite traumatique des bovins)
Extension directe à partir de la plèvre ou du médiastin
PHOTO 17
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E/. Tumeurs
Tumeurs primitives :
- Mésothéliome (associée généralement aux tumeurs de la plèvre du à de
l’amiante)
- schwannome : au niveau de l’épicarde chez les bovins (cf photo 18, évoquée
p.15)
Tumeurs métastatiques (rare) : lymphomes, mélanomes, sarcomes…
1/. Hémorragies
1. H EMO RRAGIES
Cf. cours Anapath générale S7 : pathologie vasculaire.
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- Athérosclérose (rare chez les animaux) = dépôt de lipides, de tissu fibreux et de calcium
dans la paroi des vaisseaux. S’observe chez les chiens
hypothyroïdiens (photo ci-contre).
- Minéralisation :
- dystrophique
- métastatique secondaire à une hypercalcémie (cf cours Anapath générale :
lésions des substances intercellulaires)
Rupture artérielle :
- Rupture de l’artère utérine au moment du poulinage
- Rupture de l’aorte chez l’étalon âgé (photo ci-contre)
Anévrisme (ou anévrysme) : dilatation localisée et
anormale d’un vaisseau. Important quand localisé au
niveau de l’aorte, ou des vaisseaux de l’encéphale. Chez
l’homme souvent secondaire aux lésions d’athérosclérose. Lésion de rupture artérielle
Rare chez les animaux domestiques. chez un cheval
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6. Vascularite
6/. VASCULARITE
Lésions de vascularite
pyogranulomateuse due à la PIF
sur les vaisseaux rénaux
PHOTO 41
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« Mulberry heart disease » due à une carence en vitamine E/sélénium. On a une nécrose
fibrinoïde et une thrombose des petits vaisseaux entrainant des microhémorragies bien
visibles sur le cœur. (voir photo 34, évoquée p.13)
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Péritonite infectieuse féline (PIF) : coronavirus de la PIF : produit des phlébites dans
différents organes = résultat du dépôt d’immuns complexes qui entraine une réaction
inflammatoire au niveau des vaisseaux affectés.
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QUIZZ
Questions
1- Quelles sont les lésions pouvant être secondaires à une endocardiose mitrale ?
a) Congestion et œdème pulmonaire d) Hypertrophie concentrique
b) Infarctus rénal e) Atrophie du myocarde
c) Pneumonie embolique
Réponses
Question 1 : (Les détails de l'endocardiose mitrale : p.17)
a) OUI car l'insuffisance cardiaque gauche entraine une stase en amont = dans les poumons.
b) NON, l'infarctus rénal est dû à une obstruction d'une artère rénale.
c) NON, la pneumonie embolique est la conséquence d'une endocardite droite.
d) NON, le défaut de fermeture entraine une hypertrophie excentrique. e) OUI.
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR
PATHOLOGIE RENALE
SOMMAIRE
PARTIE 1 : INTRODUCTION A LA PATHOLOGIE RENALE
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Module anatomie pathologique – Pathologies rénales
Les insuffisances rénales peuvent être divisées en deux catégories : les insuffisances rénales
globale et partielle.
Ils sont regroupés sous le terme d’azotémie : élévation de la concentration sanguine en urée
et en créatinine.
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Ainsi, tout animal urémique présente une azotémie. Mais un animal azotémique peut ne pas
présenter de signes cliniques d’urémie.
2.1/. Origine
Origine rénale
Elle se développe lorsque la perte de fonction du rein est directement due à une lésion se
développant dans le rein. La seule lésion rénale d’importance à l’origine du développement
d’une insuffisance rénale aiguë est la nécrose des cellules épithéliales des tubes. Cette
nécrose a deux grandes origines possibles :
Origine pré-rénale
Origine post-rénale
Elle se développe lorsque la cause primitive se situe dans les voies urinaires faisant suite au
rein, à l’origine d’un défaut d’élimination de l’urine. Ce défaut est souvent la conséquence
d’une obstruction dans les voies urinaires basses (tumeurs du bas appareil urinaire,
urolithiases,…).
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Module anatomie pathologique – Pathologies rénales
2.1/. Conséquences
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Le type majeur d’insuffisance rénale partielle est la perte sélective de protéines, qui entraîne
une fuite à travers les structures rénales, à l’origine d’une diminution de la teneur sanguine
en albumine (hypoalbuminémie) et diverses protéines (hypoprotéinémie). La pression
oncotique est alors diminuée, ce qui est à l’origine de l’apparition d’œdèmes (effusion
pleurale par exemple).
Les agents agresseurs arrivant par voie hématogène peuvent atteindre tous types de
structures vasculaires dans le rein
Par la diversité de la localisation au sein de la vascularisation rénale, les agressions par voie
hématogène vont être à l’origine d’atteinte des glomérules, des tubes, du tissu interstitiel et
de la vascularisation en tant que telle.
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Module anatomie pathologique – Pathologies rénales
Ces agressions provenant des voies urinaires basses vont être à l’origine du développement
de lésions surtout dans les tubes et le tissu interstitiel.
Les agents agresseurs peuvent pénétrer directement dans le rein et être alors à l’origine du
développement de lésions intéressant principalement les tubes rénaux.
Ce type d’agression se rencontre par exemple après activation de substances dans les tubes
proximaux. La présence de métaux lourds dans le rein (mercure, cadmium) est à l’origine de
lésions directes dans cet organe. Une sursaturation en cristaux issus du filtrat glomérulaire
ou des agents toxiques (comme le cisplatine, un agent de chimiothérapie) peuvent pénétrer
directement le rein et entraîner le développement de lésions.
Pour se protéger des agressions, plusieurs stratégies de défenses sont présentes dans le rein.
De nombreuses barrières physiques sont présentes pour empêcher le passage des agents
agresseurs.
La mise en place d’une réponse immune joue également un rôle dans la protection du rein.
Ces réponses peuvent être innées ou acquises. L’immunité acquise rénale concerne aussi
bien les réponses humorales (protégeant les muqueuses, notamment au niveau du pelvis
rénal) que cellulaires (cellules immunitaires situées principalement dans le tissu interstitiel).
Les réponses du rein face aux agressions seront détaillées en fonction des structures
cellulaires atteintes. Quelques règles importantes sont d’ores et déjà à retenir.
Plus les agressions sont chroniques, plus les modifications du rein liées à la perte
globale du fonctionnement du néphron vont être importantes. Ces modifications ne
seront alors plus spécifiques de la cause initiale.
Une agression peut certes cibler une seule partie du néphron, mais l’ensemble du
néphron sera impacté dans son fonctionnement.
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- D’une atteinte directe par des virus ou des bactéries qui ciblent les cellules
glomérulaires
Face à ces agressions, les glomérules peuvent réagir selon diverses modalités :
Inflammation aigue
Nécrose glomérulaire
Hypertrophie glomérulaire
Prolifération des cellules (endothéliales, mésangiales, glomérulaires)
Dépôt de substance amyloïde
Prolifération – épaississement de la membrane basale glomérulaire
Augmentation de la perméabilité vasculaire
Atrophie du peloton capillaire
Fibrose du peloton vasculaire
Les atteintes glomérulaires sont à l’origine d’une fuite de protéines de bas poids moléculaire
dans le filtrat glomérulaire. Il en découle une hypoprotéinémie secondaire, à l’origine d’une
diminution de la pression oncotique et d’une perte de protéines anti-coagulantes. Les
conséquences de ces déséquilibres sont l’apparition d’œdème (ascite, effusion pleurale, …),
et d’une hypercoagulabilité par perte de l’antithrombine III.
Syndrômes
néphrotiques
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Module anatomie pathologique – Pathologies rénales
Cas d’un chien mâle de 7 ans, en PUPD, léthargique, présentant une ascite, azotémie
(augmentation de l’urée et de la créatinine sanguine, et diminution de la protéinémie).
Question 4 : Diagnostic ?
- Pas de problèmes vasculaires car pas d’infarcti
- Pas d’atrophie car les glomérules sont élargis
- Pas de pus ni de nécrose
Il s’agit donc d’une glomérulonéphrite membrano-proliférative diffuse chronique (ici
tableau clinique classique).
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Antigène connu : Il peut s’agir d’un antigène viral (FeLV, PIF), d’antigènes bactériens
(lors d’infections bactériennes chroniques notamment telles qu’un pyomètre ou une
pyodermite, qui sont des causes relativement fréquentes), d’antigènes parasitaires (cas des
dirofilariose). Les maladies auto-immunes peuvent secondairement être à l’origine de
glomérulonéphrites par dépôts de complexes immuns (cas du lupus érythémateux
systémique). C’est également le cas de certaines tumeurs.
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1.4/. Pathogénie
1.5/. Evolution
1.6/. Morphologie
Complexes immuns
denses aux electrons
1.6.2/. En immunofluorescene-immunohistochimie
Cela permet de mettre un nom sur l’antigène et l’anticorps en
question. On peut mettre en évidence les anticorps ou les composants
du complément (C3) dans le glomérule. Chez le chien, les anticorps
les plus fréquemment observés sont des IgG ou des IgM. Ils sont
visibles sous la forme d’amas granulaires.
A l’examen histologique, on fait une différence entre une distribution diffuse ou multifocale,
et une atteinte globale ou segmentaire.
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GLOMERULONEPHRITE proliférative
Les glomérulonéphrites prolifératives représentent la
forme la plus courante chez les chevaux . Elles sont
caractérisées par une augmentation de la cellularité
du glomérule , par la prolifération des cellules
endothéliales, épithéliales et mésangiales, et par un
afflux de neutrophiles et d’autres leucocytes.
GLOMERULONEPHRITE membraneuse
Les glomérulonéphrites membraneuses représentent la
forme la plus fréquemment observée chez les chats .
Elles se caractérisent par un épaississement diffu s de
la membrane basale des capillaires glomérulaires,
dont l’observation est facilitée par l’utilisation de
coloration spéciale à l’Acide Périodique de Schiff
(PAS ). Cet épaississement correspond au dépôt de
complexes immuns en position sous-épithéliale.
GLOMERULONEPHRITE membranoproliférative
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ATTEINTE AIGUË
Le diagnostic à l’œil nu de glomérulonéphrites d’apparition
aiguë est difficile . Le parenchyme rénal prend un aspect plus
pâle que la normale, avec des points rouges dans le cortex
(hémorragies) correspondant à une accentuation des pelotons
capillaires du glomérule.
ATTEINTE CHRONIQUE
Lors de glomérulonéphrites chroniques, les reins sont de taille
diminuée, et présentent de fines granulations du cortex ,
facilement v isibles à la section. Des adhérences entre le tissu
cortical et la capsule rénale sont possibles.
C’est une bactérie commensale des muqueuses digestives qui vit surtout chez les adultes (plus
résistants) mais qui va contaminer les poulains principalement par voie ombilicale, à l’origine
d’une septicémie et de la formation de micro-abcès dans les reins (et dans d’autres organes).
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Autres espèces
Certaines bactéries sont connues pour entraîner des néphrites emboliques dans diverses
espèces :
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2.2/. Morphologie
A l’œil nu, les néphrites emboliques sont caractérisées par de nombreux foyers multifocaux,
surélevés et ponctiformes, de couleur pâle. Ils sont principalement situés sous la capsule, mais
également dans tout le cortex (et sont alors visibles à la section).
Micro abcès (lésions
blanches surélevées)
Les lésions ne sont pas toujours visibles à l’œil nu mais peuvent apparaître sous la forme d’un
discret gonflement de reins, avec une capsule rénale prenant un aspect lisse. La couleur n’est
pas modifiée ou peut être légèrement plus pâle que la normale. Les glomérules peuvent être
bien visibles sous la forme de petits points rouges.
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2.4./. Evolution
2.4.1/. Résolution
La cause disparait.
a/.Circonstances d’apparition
b/. Conséquences
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2.4.3/. Histologie
La glomérulosclérose se
diagnostique à l’examen
histologique par l’observation d’un
rétrécissement de la taille des
glomérules, par l’augmentation de
la quantité de tissu conjonctif et de
matrice mésangiale, et par le
développement d’une fibrose péri-
glomérulaire. Matériel rose sans
cellules : fibrose
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Module anatomie pathologique – Pathologies rénales
Les glomérules représentent les sites de dépôt les plus fréquents pour la substance amyloïde.
Cependant, dans la forme familiale du Shar-Peï et de l’Abyssin, l’amyloïde se dépose plutôt
dans la médullaire.
Lorsque l’amyloïde se dépose dans la médullaire, elle est à l’origine d’une nécrose des papilles
rénales qui est le plus souvent d’extension limitée, et n’a alors pas de traduction clinique.
3.2/. Histologie
A l’examen histologique, l’amyloïdose
se diagnostique grâce à
l’observation du dépôt de substance typique dans
le mésangium et en position sous -endothéliale
(ce dépôt entraîne alors une augmentation de la
taille globale des glomérules). L’amyloïde se
présente sous la forme d’une substance
acellulaire homogène et éosinophile.
A noter que des lésions secondaires des tubes peuvent être observées (dilatation, atrophie,
comme décrit plus haut dans les conséquences de l’amyloïdose). Une aide au diagnostic est
l’utilisation de la coloration au Rouge Congo qui teinte la substance amyloïde en orange.
L’observation en lumière polarisée permet alors d’observer une biréfringence verte
caractéristique.
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3.3/. Morphologie
Lors de dépôt de substance amyloïde, les reins sont de taille augmentée, de couleur plus pâle,
de consistance augmentée et ont une surface lisse à finement granuleuse. Les glomérules
peuvent être visibles sous la forme de points légèrement translucides.
Coloration au Rouge
Coloration au Rouge Congo
Congo + lumière polarisée
Rein de chien : cortex plus pâle que la médulla (anatomiquement c’est l’inverse, sauf chez le
chat !)
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Module anatomie pathologique – Pathologies rénales
Le dépôt d’amyloïde dans le glomérule étant responsable d’une fuite protéique, des protéines
ayant des propriétés anti-coagulantes, comme l’anti-thrombine III, sont perdues par voie
rénale. Il en résulte un état d’hypercoagulabilité facilitant l’apparition de thromboses et de
thrombo-embolies artérielles. Ce type de lésions peut par exemple se retrouver dans le
poumon et être à l’origine de signes cliniques respiratoires, parfois d’apparition brutale,
graves en plus des signes cliniques associés au syndrome néphrotique.
L’atteinte est alors souvent irréversible due à une perte de néphrons fonctionnels. Dans une
certaine mesure, les néphrons restants peuvent compenser la perte des structures altérées,
mais à terme, entraînent une hypertension et une hyperfiltration glomérulaires, puis une
glomérulosclérose et une fibrose interstitielle.
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Module anatomie pathologique – Pathologies rénales
Il s’agit d’un syndrome qui se caractérise cliniquement par des manifestations d’urémie
associées à des lésions cutanées (ulcères, érythème et œdème des membres notamment). Ces
signes sont la conséquence de lésions rénales et cutanées de type vasculopathie, dont l’origine
n’est pas encore élucidée.
Les reins des Greyhounds atteints sont gonflés, d’aspect congestif, avec des pétéchies
réparties dans le cortex. L’examen histologique de ces lésions montre la présence de thrombi
fibrineux, d’hémorragies et de nécrose dans les glomérules et les artérioles afférentes.
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Module anatomie pathologique – Pathologies rénales
Face aux diverses agressions décrites dans la première partie, les différentes structures et
cellules composant les tubes rénaux réagissent selon diverses modalités.
Atrophie : les cellules épithéliales des tubes peuvent diminuer de taille et s’atrophier.
Cette atrophie est le plus souvent secondaire à une compression externe des tubes par
une masse (peu importe sa nature, elle peut être tumorale ou inflammatoire de type
abcès par exemple), à une fibrose du tissu interstitiel, à une obstruction dans la lumière
même des tubes, à une réduction de la perfusion et de la filtration glomérulaire qui va
se répercuter directement dans l’irrigation des tubes par le système des vasa recta, ou
bien par une diminution de la tension en oxygène.
Apoptose : les cellules épithéliales peuvent mourir par apoptose. Dans ce cas, les
cellules meurent de manière isolée et les cellules adjacentes peuvent compenser
jusque dans une certaine mesure cette perte, notamment en se multipliant. Les débris
apoptotiques peuvent être éliminés dans la lumière tubulaire (parfois visible à
l’examen histologique).
Dégénérescence et régénération : cette réponse peut concerner de nombreuses
cellules épithéliales, pouvant là encore être compensée par les cellules restantes. Cette
compensation ne pourra se faire que si la membrane basale est intègre. La
régénération prend un aspect facilement diagnostiquable à l’examen histologique par
la formation d’un épithélium cubique bas et les tubes proximaux qui prennent un
aspect dilaté. Si la phase de régénération est efficace, la fonction normale est
retrouvée.
Lors d’agressions, la membrane basale peut soit se rompre et être détruite, soit s’épaissir.
Comme précisé plus haut, la régénération des cellules épithéliales n’est possible que si
l’intégrité de la membrane basale est préservée.
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La nécrose des cellules épithéliales des tubes (souvent raccourcie en nécrose des tubes) est
aussi appelée néphrose. Elle représente la cause la plus importante d’insuffisance rénale aiguë
en médecine vétérinaire. Comme mentionné plus haut, les conséquences cliniques associées
seront de type oligurie (diminution de la production d’urine) et anurie (arrêt de la production
d’urine), du fait de la fuite de l’ultrafiltrat glomérulaire à travers les tubes nécrosés jusque
dans le tissu interstitiel et de l’obstruction de la lumière des tubes par les cellules nécrosées
qui se sont détachées.
La nécrose des tubes a deux origines principales : une origine toxique (néphrotoxicité) et une
origine ischémique secondaire à une réduction ou à un arrêt de la perfusion rénale.
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4.2.1/. Causes
Parmi les néphrotoxines, on distingue celles d’origine exogène (qui ne proviennent pas de
l’organisme) et celles d’origine endogène .
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Module anatomie pathologique – Pathologies rénales
Les néphrotoxines d’origine exogène sont très nombreuses. On y retrouve des métaux lourds,
de nombreux agents médicamenteux (antibiotiques, agents de chimiothérapie et
antiinflammatoires non stéroïdiens notamment). Des toxines d’origine fongiques et végétales
sont également décrites comme étant néphrotoxiques. C’est également le cas de l’antigel
(Ethylène glycol). La figure ci-dessous liste de manière plus détaillée certaines de ces
néphrotoxines (ne retenir que les grandes lignes).
4.2.2/. Conséquences
Les agents néphrotoxiques peuvent agir selon plusieurs modalités sur les cellules épithéliales
des tubes :
- Elles peuvent avoir une action directe, notamment sur les cellules des tubes
contournés proximaux, surtout après avoir été convertis en métabolites réactifs dans
ces cellules
- Des métabolites réactifs peuvent être créés quand les néphrotoxines se retrouvent
dans le filtrat tubulaire. Ils peuvent alors être réabsorbés par les néphrocytes qui
seront alors lésés.
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Module anatomie pathologique – Pathologies rénales
Rein normal
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L’examen histologique d’une nécrose tubulaire aiguë est plutôt facile. Il permet également de
suspecter l’origine (ischémique ou toxique) de l’atteinte
Au sein du cortex, les différents segments du néphron peuvent tous être atteints, et ceux de
manière aléatoire, même si généralement, ce sont les cellules du tube contourné proximal qui
présentent les lésions les plus sévères.
5.1/. Lipofuscinose
Cette anomalie est visible chez les carnivores domestiques qui souffrent de diabète et qui vont
alors accumuler du glycogène dans le cytoplasme des néphrocytes. Cette accumulation n’a
pas d’incidence sur le fonctionnement rénal. Le diagnostic passe par l’examen histologique où
l’on observe des vacuoles abondantes dans le cytoplasme des cellules des tubes (notamment
dans la partie interne du cortex, mais aussi dans la partie externe de la medulla).
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Module anatomie pathologique – Pathologies rénales
Un cas particulier existe chez la chèvre, où on décrit des « reins cloisonnés », qui prennent une
coloration marron à noire diffuse dans le cortex (sans modifications de la médullaire). Le rein
fonctionne normalement. Il s’agit en fait d’un épaississement de la membrane basale
entourant les tubes contournés proximaux par un dépôt de ferritine et d’hémosidérine.
Une atteinte aiguë des tubes peut évoluer selon plusieurs modalités :
NB : En médecine vétérinaire, il existe des maladies qui n’ont pas de traduction lésionnelle et
qui sont donc uniquement la conséquence d’atteintes fonctionnelles. C’est le cas lorsqu’il
existe des anomalies du métabolisme, du transport ou de la réabsorption de certaines
molécules (glucose, acides aminés, ions ou protéines). On décrit alors des maladies telles que
la glucosurie primaire ou le syndrome de type Fanconi (atteinte héréditaire, qui sur le long
terme, pourra entraîner des lésions rénales secondairement).
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Module anatomie pathologique – Pathologies rénales
1/. Leptospirose
1.2.1/. Classification
En fonction des espèces, les sérogroupes et serovars responsables de leptospirose ne sont pas
les mêmes :
Par ailleurs, ces sérovars s’adaptent à des espèces hôtes (différentes pour chaque type de
leptospire) qui jouent alors le rôle de réservoirs (rongeurs surtout).
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Module anatomie pathologique – Pathologies rénales
Les leptospires peuvent alors se multiplier rapidement dans le sang et colonisent de nombreux
organes.
Si la réponse immunitaire est efficace, les leptospires sont éliminées de tous (ou de la
plupart) des organes
Si la réponse immunitaire est incomplète, les leptospires vont pouvoir migrer dans les
capillaires interstitiels des reins, traverser l’endothélium vasculaire. Deux phénomènes
peuvent alors se développer :
- Les leptospires persistent dans les tubes et le tissu interstitiel rénal, migrent à
travers les néphrocytes pour se retrouver dans la lumière. L’animal excrète alors
les bactéries dans le milieu extérieur.
- Les leptospires se localisent dans les néphrocytes, s’y maintiennent et sont à
l’origine de l’installation de nécrose et d’inflammation dans le rein, entraînant
une néphrite tubulo-interstitielle.
Plusieurs formes cliniques, détaillées dans les cours de médecine, peuvent faire suite à une
infection par des leptospires :
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Module anatomie pathologique – Pathologies rénales
Par ailleurs, le diagnostic se base aussi sur la mise en évidence expérimentale des leptospires
par PCR et examen sérologique (test aux micro-cupules).
L’intoxication à l’éthylène glycol (antigel) est plutôt fréquente chez les carnivores
domestiques, notamment chez le chat.
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Module anatomie pathologique – Pathologies rénales
Les reins des animaux atteints prennent une couleur beige, et présentent un aspect finement
moucheté.
2.2/. Pathogénie
Après ingestion, l’éthylène glycol est rapidement absorbé par les intestins. Il est ensuite
métabolisé dans le foie par l’alcool déshydrogénase, sous forme d’acide glycolique, de
glyoxylate et d’oxalate. Ces métabolites, l’acide glycolique surtout, vont alors pouvoir
précipiter dans les tubules sous forme de cristaux d’oxalate de calcium.
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Module anatomie pathologique – Pathologies rénales
En fonction des espèces animales, les maladies pouvant être responsables du développement
d’une néphrose hémoglobinurique ne sont pas les mêmes :
3.2/. Pathogénie
Quelle que soit la circonstance d’apparition, il va en résulter une ischémie rénale à l’origine
d’une nécrose des tubes. Par ailleurs, il apparaît une augmentation de la concentration en
hémoglobine dans le sang, qui va dépasser les capacités de fixation par l’haptoglobine.
L’hémoglobine restant libre va alors pouvoir passer à travers le glomérule et se retrouver dans
l’ultrafiltrat glomérulaire (le complexe hémoglobine-haptoglobine étant quant à lui trop
volumineux pour pouvoir être filtré). La concentration intraluminale en hémoglobine est donc
augmentée. Cette concentration élevée est un facteur délétère additionnel qui aggrave les
phénomènes de nécrose des néphrocytes.
3.3/. Morphologie
Lors de néphrose hémoglobinurique, le cortex des reins prend une coloration rouge-marron à
bleu-noir, souvent sous la forme d’une striation entre la surface capsulaire jusque dans la
médullaire. Cet aspect correspond à la présence de cylindres d’hémoglobine présents dans
la lumière des tubes, associé à une nécrose de leur épithélium de revêtement.
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Chez les animaux sauvages, elle se déclenche souvent lors de myopathie de capture.
Chez le cheval, plusieurs facteurs prédisposants ont été mis en évidence, favorisant la
survenue de ces lésions de néphrose myoglobinurique :
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4.3/. Morphologie
Les lésions rénales de néphrose myoglobinurique sont caractérisées par une coloration diffuse
rougeâtre-marron du cortex et de la médullaire. Cette couleur est due au dépôt de
myoglobine.
L’examen histologique est similaire à celui décrit lors de néphrose hémoglobinurique
(présence de cylindres de myoglobine intraluminale, avec une nécrose possible de
l’épithélium).
L’intoxication au chêne se rencontre principalement chez les bovins. Les feuilles, les
bourgeons et les glands du
chêne contiennent des tannins.
En les ingérant, le bovin ingère
ces tannins qui sont alors
métabolisés sous forme d’acide
tannique, d’acide gallique et de
pyrogallol notamment. Ces
métabolites sont toxiques pour
les cellules épithéliales des
reins, sans que le mécanisme
précis n’ait pour le moment été
élucidé.
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Module anatomie pathologique – Pathologies rénales
Les principaux signes cliniques et paracliniques sont synthétisés dans le tableau ci-dessous :
Forme sévère
Forme aiguë de gravité modérée
Faiblesse des postérieurs Quelques minutes après le début d’un exercice
Refus de bouger Urine marron foncé
Rigidité musculaire Myoglobinémie, Augmentation des AsAT
Sudation (Aspartate AminoTransférase) et des CK
Trémulations généralisées (créatine kinase), hyperkaliémie
Récupération partielle ou complète Myoglobinurie
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La distinction entre une néphrite interstitielle pure et une néphrite tubulo-interstitielle reste
difficile.
Les signes cliniques associés à une néphrite interstitielle minime à modérée sont rares.
Lorsque la néphrite est sévère, des signes d’insuffisance rénale peuvent cependant être
présents.
1/. Origines
La néphrite interstitielle peut avoir plusieurs origines, que l’on peut séparer en deux grandes
catégories : les causes infectieuses et les causes non infectieuses.
En contexte infectieux, les néphrites interstitielles peuvent se développer suit à une infection
ascendante du tractus urinaire (y compris une pyélonéphrite).
Elles sont souvent secondaires à une nécrose des tubes, plus particulièrement en contexte
infectieux (leptospirose, adénovirus de l’hépatite de Rubarth, …).
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3/. Morphologie
L’aspect des reins lors de néphrites tubulo-interstitielles dépend de la chronicité des lésions.
Lors d’atteinte chronique, les lésions sont tout à fait similaires à celles observées pour les
« reins terminaux ».
L’analyse de la distribution des lésions dans le rein permet de privilégier certaines hypothèses
causales plutôt que d’autres.
C’est le cas de leptospirose, où les reins ont un aspect gonflé, pâle, avec ou non des taches
grisâtres au niveau de la surface capsulaire. Le tissu rénal fait protrusion à la section, avec
parfois des infiltrats grisâtres visibles. L’aspect radié du cortex est parfois perdu.
C’est typiquement le cas des reins à macules du veau. D’autres maladies comme l’hépatite de
Rubarth, l’herpesvirose du chien, la fièvre catarrhale maligne et la leptospirose chez les bovins
et les porcs, ont une distribution multifocale.
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Les reins à macule sont des lésions fréquemment retrouvées à l’examen nécropsique. On
suspecte la formation de micro-abcès secondairement à une implantation de bactéries
(Escherichia coli notamment, mais possiblement aussi des salmonelles ou Brucella sp.), sans
qu’il n’y ait de signes cliniques associés. Avec le temps, ces micro-abcès sont remplacés par un
infiltrat lymphoplasmocytaire et macrophagique qui pourra disparaître (résolution des
lésions) ou évoluer en tissu cicatriciel. Chez le veau, les reins à macules sont des lésions non
significatives qui n’ont aucune incidence clinique. Il est donc important de ne pas se focaliser
sur ces lésions lors d’un examen nécropsique, mais de chercher une cause aux signes
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La Péritonite Infectieuse Féline est une maladie importante et fréquente en médecine féline.
Elle est due à une infection par un virus, le Coronavirus de la PIF. Ce virus est issu de la
mutation dans le tube digestif de l’animal d’un coronavirus entérique félin, qui est souvent
cliniquement silencieux et qui infecte et se multiplie dans les entérocytes uniquement.
Cliniquement, on distingue 3 formes dans cette maladie : une forme humide, une forme sèche
et une forme mixte.
Pathogénie
Par rapport au coronavirus entérique, le coronavirus de la PIF a la particularité d’infecter et de
se multiplier dans les macrophages. Les conséquences de cette infection vont alors dépendre
de l’efficacité du système immunitaire dans sa lutte contre le virus.
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Dans toutes les formes, la lésion de base est la même, puisqu’il s’agit d’une vascularite, et plus
particulièrement d’une phlébite pyogranulomateuse (c’est-à-dire inflammation des veines et
veinules).
Il y a donc à la fois des macrophages et des neutrophiles dans ces lésions. L’inflammation des
vaisseaux explique qu’il est parfois possible de voir des thromboses vasculaires.
Morphologie
De manière générale, les atteintes rénales ont toutes deux grandes modalités d’évolution : ou
bien un retour à la normale est possible avec disparition de la lésion, ou bien l’atteinte est
irréversible. Lorsque l’atteinte est irréversible, la lésion terminale est de type fibrose
(cicatrisation). La fonction du tissu normal qui est détruit est alors perdue.
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2/. Fibrose
Elle est un marqueur de la phase de cicatrisation d’une lésion (peu importe son origine
(glomérulaire, tubulaire ou interstitielle)). C’est une phase commune à tous les types
d’atteinte rénale, dont la sévérité est souvent corrélée à la sévérité de l’atteinte originelle.
Ces différentes causes de déclenchement d’une fibrose rénale sont généralement issues des
lésions rénales suivantes :
- Infarctus
- Glomérulonéphrite – amyloïdose
- Néphrite tubulo-interstitielle (chronique)
- Atteinte chronique du pelvis rénal
2.3/. Morphologie
Les reins ayant des lésions de fibrose cicatricielles sont souvent appelés « reins terminaux ».
Un rein terminal est de taille diminuée, plus ferme que la normale et dont l’architecture
globale est déformée. Il est de pâleur accentuée, sa surface est irrégulière avec une capsule
rénale souvent très adhérente au cortex sous-jacent. A la section, le cortex est aminci,
parsemé de plus ou moins larges bandes de tissu blanchâtre de taille variable (allant de simples
petits points donnant un aspect granuleux à des bandes plus larges formant des dépressions
profondes).
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La cause initiale ne modifie le plus souvent pas l’aspect morphologique (c’est pourquoi des
lésions de néphrite tubulo-interstitielle chronique sont par exemple indifférenciables d’un rein
terminal).
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La fibrose rénale, ou le rein terminal, est une dominante clinique et pathologique en médecine
vétérinaire, notamment chez les carnivores domestiques. La consultation est souvent
motivée par des signes relatifs à l’urémie et à l’insuffisance rénale chronique.
Comme il a déjà été fait mention, il est très difficile, lorsque les reins ont développé ces lésions
terminales, de remonter à l’atteinte primitive. Cette difficulté de diagnostic de la pathologie
primitive reste cependant sans conséquence sur le pronostic, les lésions rénales étant
irréversibles et la réponse thérapeutique de ce fait limitée.
1/. Hémorragies
Les hémorragies rénales forment un ensemble de lésions qui, en fonction de leur étendue,
doivent évoquer certaines causes plutôt que d’autres.
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• Traumatismes
• Biopsie à l’aiguille
Troubles de la coagulation
Il est à noter que les lésions vasculaires ne se développent pas forcément de manière isolée
mais peuvent apparaître en association avec d’autres mécanismes pathogéniques. C’est le
cas de l’herpèsvirose chez le chiot, qui associe à la fois des lésions vasculaires et des lésions
du tissu interstitiel.
Ce sont principalement des chiots âgés de 4 à 6 semaines qui sont atteints (mais il n’est pas
rare d’observer cette affection chez des chiots plus jeunes). Les lésions ne se développent
plus après 12 à 16 semaines d’âge. L’infection est néonatale ou intra-utérine.
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Cette maladie associe des lésions de nécrose tubulaire aiguë (avec réaction du tissu
interstitiel) et des hémorragies, qui donnent aux reins une apparence très caractéristique. Les
lésions vasculaires ont cependant tendance à masquer les lésions de nécrose. Lors de
mortalité dans certains élevages, il ne
faut donc pas écarter cette
hypothèse si les reins ne présentent
macroscopiquement que des lésions
hémorragiques.
2/. Infarctus
Les infarcti rénaux sont majoritairement secondaires à une thrombose ou à une thrombo-
embolie. L’observation d’un infarctus doit donc conduire à l’exploration d’une autre
pathologie sous-jacente :
Rappelons que parce que le rein reçoit 20 à 25% du débit cardiaque, c’est un organe privilégié
comparé à d’autres dans le développement d’infarcti.
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2.3/. Morphologie
L’aspect d’un infarctus rénal dépend du délai entre l’apparition de l’occlusion et l’observation
de la lésion. Ce délai est une notion importante à évaluer en clinique (observation directe ou
indirecte par échographie par exemple), car l’impact clinique n’est pas le même (un infarctus
en phase cicatricielle n’aura quasiment pas d’incidence clinique sur le motif de consultation
par exemple).
La figure ci-dessous résume les grandes variations morphologiques d’un infarctus rénal :
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- En début d’évolution, on observe une nécrose des néphrons associée à une nécrose
des cellules présentes dans le tissu interstitiel. Des hémorragies sont également
fréquemment visibles
- Après quelques jours d’évolution, un infiltrat inflammatoire se développe en
périphérie de l’infarctus, composé majoritairement de polynucléaires
neutrophiles (associés à quelques macrophages et lymphocytes). Une
hyperémie des capillaires adjacents à l’infarctus est également présente
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1/. Pathogénie
Cette obstruction peut être secondaire à un blocage de ces voies urinaires par des calculs, par
une inflammation chronique, une tumeur. Une atteinte neurologique des voies urinaires peut
également être responsable de cette occlusion, tout comme une malformation congénitale
(d’un uretère, de la jonction vessie-urètre, ou par une ectopie du rein).
L’obstruction des voies urinaires conduit donc à une rétention d’urine en amont du site
d’obstruction et donc à une augmentation de la pression dans le pelvis. Il s’ensuit alors une
dilatation du pelvis rénal
Cette pathogénie explique les cas d’obstruction d’évolution chronique. Lorsque l’obstruction
apparaît brutalement (secondaire par exemple à la ligature d’un uretère), il n’y a pas de
développement de lésions visibles.
2/. Morphologie
A l’œil nu, on observe une dilatation du pelvis et des calices rénaux, un élargissement de la
taille globale des reins qui prennent une forme arrondie, associé à un amincissement du
cortex et de la médullaire. Lors de développement extrême, le rein n’est plus qu’un « sac
rempli d’urine », entouré par une paroi mince (2-3mm).
Parfois, une nécrose est visible, qui est secondaire à une compression de la vascularisation
rénale par la dilatation du bassinet.
Lorsque l’urine est remplacée par du pus, qui dilate le bassinet, on parle d’hydropyonéphrose.
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B/. Pyelonéphrite
Pyélonéphrite : Infection bactérienne du pelvis avec extension dans les tubes rénaux.
Par leurs facteurs de pathogénicité, certaines bactéries sont plus fréquemment responsables
de l’apparition des pyélonéphrites. On notera par exemple la fréquence de l’implication
d’Escherichia coli (qui possède des hémolysine α, des adhésines, des fimbriae, …), Proteus sp.,
Klebsiella sp., Staphylococcus sp., Streptococcus sp. ou encore Pseudomonas aeruginosa.
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2/. Pathogénie
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3/. Morphologie
4/. Histologie
1 2 3
La nécrose de la papille rénale est une réponse de la médullaire interne à une ischémie. On
distingue une origine primaire et une origine secondaire entraînant son apparition.
Remarque (pour info) : Ces molécules vont détruire les cellules du tissu interstitiel de la
médullaire. Or ce sont ces cellules qui dans le rein, produisent les prostaglandines, des
facteurs anti-hypertenseurs et la matrice de la médullaire. La synthèse des prostaglandines
est donc diminuée, à l’origine d’une diminution du flux sanguin dans la médullaire et donc
d’une ischémie qui va alors entraîner une dégénérescence et une nécrose des tubes. Tout cela
conduit alors à une nécrose ischémique de la papille rénale.
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2/. Morphologie
Lorsqu’une nécrose de la papille rénale se développe, le tissu nécrotique prend un aspect
irrégulier, de couleur grisâtre à verte (parfois rose), de consistance friable. La délimitation est
nette avec le tissu médullaire viable.
En dépit de son aspect parfois inquiétant, ces lésions n’ont que très peu d’incidence clinique.
Elles peuvent dans de rares cas être à l’origine d’une insuffisance rénale. Le plus souvent,
cela sera une trouvaille d’autopsie, qu’il ne faudra pas confondre comme une lésion
responsable des symptômes présentés par l’animal.
1.1/. Adénomes
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1.2/. Adenocarcinome
A l’inverse, les adénocarcinomes sont nettement observés chez les chiens âgés chez qui elles
forment les tumeurs primitives les plus
fréquentes. Elles ont un aspect nettement moins
bien circonscrit.
Chez le Berger Allemand, on décrit l’association entre des tumeurs rénales de type
cystadénome ou cystadénocarcinome (ie des tumeurs épithéliales kystiques) avec des lésions
de dermatofibrose nodulaires cutanée (qui sont des petites masses de fibrose disséminées
dans la peau).
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Les tumeurs mésenchymateuses sont rares. On reconnaît des fibromes, des fibrosarcomes, des
hémangiosarcomes.
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Module anatomie pathologique – Pathologies rénales
Les lymphomes sont des tumeurs fréquemment retrouvées chez les chats et les bovins, qui
sont composées d’un tissu blanchâtre et mou faisant protrusion à la section. L’atteinte est
souvent bilatérale.
Ce sont des tumeurs qui peuvent poser un problème dans leur diagnostic car pouvant
ressembler à des lésions non tumorales :
Chez les bovins par exemple, il peut parfois être difficile de faire la différence entre un
lymphome et un rein à macules. Pour s’aider, il faut se rappeler que dans les reins à
macules, il y a formation de « nodules » bien délimités et une atteinte le plus souvent
du cortex seul. A l’inverse, les lymphomes auront tendance à former des masses mal
délimitées et à détruire le tissu rénal normal.
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Module anatomie pathologique – Pathologies rénales
Chez le chat, le diagnostic différentiel entre des reins atteints de Péritonite Infectieuse
Féline et des reins atteints de lymphome peut parfois être difficile. On s’aide le plus
souvent par le fait que les lésions de PIF ont tendance à suivre le trajet des vaisseaux
et que la distribution des lésions dans les lymphomes est plus aléatoire. L’examen
histopathologique reste souvent l’examen de choix pour trancher entre ces deux
lésions.
Les lésions congénitales liées à des anomalies de développement sont de plusieurs natures.
Chez le chien, on parle de néphropathie progressive juvénile, qui est une maladie familiale
touchant plus particulièrement certaines races (Lhassa Apso, Shih Tzu, Golden Retriever, ..).
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Le mode de transmission est variable selon les races. Ces lésions évoluent en fibrose chez le
chien plutôt jeune (entre 2 mois et 2 ans) à l’origine du développement d’une insuffisance
rénale chronique.
Des reins dysplasiques sont souvent de petite taille et/ou déformés. Leur couleur est plus pâle
que la normale, avec une consistance plus ferme. La surface du cortex est souvent bosselée,
d’aspect irrégulier. A la section, le cortex est aminci, la médullaire souvent fibrosée. Des kystes
sont visibles.
Remarque (pour info) : Le diagnostic de certitude de ces lésions passe par l’examen
histologique. On utilise 5 critères principaux pour aboutir au diagnostic de dysplasie :
Les reins sont dits ectopiques quand ils sont mal placés dans la cavité abdominale. C’est une
anomalie secondaire à une migration anormale au cours du développement. L’atteinte est le
plus souvent unilatérale. Le principal risque est une malposition des uretères qui pourra être
à l’origine d’une obstruction de voies urinaires.
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Module anatomie pathologique – Pathologies rénales
Lors d’insuffisance rénale chronique, les lésions et les signes cliniques ne sont pas seulement
cantonnés aux seuls reins. Il est important de reconnaître en médecine l’ensemble des lésions
extra-rénales associées. En effet, ce sont parfois ces lésions extra-rénales qui sont le motif de
consultation, ou qui inquiètent le propriétaire, et qui doivent motiver le clinicien à aller
explorer l’état des reins. Ces lésions extra-rénales sont également importantes à prendre en
charge dans la démarche thérapeutique.
L’augmentation du taux d’urée dans le sang est à l’origine d’une dégénérescence et d’une
nécrose des cellules endothéliales tapissant les vaisseaux. Il en résulte alors des vascularites,
des thromboses et/ou des infarcti.
Par ailleurs, l’urémie se traduit également par une augmentation de la quantité d’urée dans
la salive et les sucs gastriques, à l’origine de la formation d’ammoniac par les bactéries
résidentes dans le tube digestif, ce qui entraîne le développement de lésions caustiques au
niveau des épithéliums de la cavité orale et de l’estomac. De plus cela favorise le dépôt de
tartre sur les dents.
L’animal peut donc présenter ces lésions suivantes, qui peuvent entraîner des symptômes
autres que ceux habituellement décrits pour une atteinte rénale seule.
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La libération de calcium peut également entraîner une minéralisation de divers organes (reins,
poumons, muscles intercostaux, paroi de l’estomac, …). C’est le principe de la calcification
métastatique.
Poumon
Paroi de l’estomac
Rein
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR
Les voies urinaires regroupent l’ensemble des structures permettant de transporter l’urine
vers le milieu extérieur. De chaque rein part un uretère. Les deux uretères s’abouchent dans
une vessie unique de laquelle part un urètre.
A/. Uretères
Les uretères permettent de propulser l’urine du rein jusqu’à la vessie, notamment grâce à des
mécanismes de péristaltisme.
La présence d’un volet muqueux, appelé la valve vésico-urétérale, permet d’empêcher tout
reflux d’urine de la vessie vers les uretères et le pelvis rénal.
B/. Vessie
La vessie est l’organe permettant le stockage et l’expulsion de l’urine (via l’urètre) en dehors
de l’organisme, et ce grâce aux contractions du muscle detrusor.
Cette musculature pariétale de la vessie est très développée. Ainsi, lorsque l’agonie ou la mort
survient à un moment où la vessie est vide, la musculature se contracte de manière
désorganisée ("contraction agonique"), donnant alors à l’organe un aspect épaissi. A
l’autopsie, il est alors facile d’étirer la muqueuse, lui rendant un aspect lisse, fin et brillant.
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Module anatomie pathologique – Pathologies des voies urinaires
Remarque : A cause de la présence de glandes muqueuses dans le pelvis rénal et les uretères,
l’urine chez le cheval prend un aspect trouble ou « puriforme », qu’il ne faut pas confondre
avec une urine pathologique (pyélonéphrite).
Plusieurs voies d’entrée sont décrites dans les agressions des voies urinaires. Elles sont
synthétisées dans la figure ci-dessous.
Plusieurs stratégies sont misent en place par les différentes structures urinaires permettant
de faire face à ces agressions :
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Module anatomie pathologique – Pathologies des voies urinaires
En présence d’agents agresseurs, trois grands types de lésions et de réponses peuvent survenir
dans les voies urinaires :
- Une dilatation et/ou une nécrose, le plus souvent consécutive à une augmentation de
la pression intraluminale. Cette augmentation de pression est secondaire à une
obstruction des voies urinaires basses.
- Une inflammation
- Une transformation tumorale.
Plusieurs lésions des voies urinaires issues d’anomalies lors du développement embryonnaire
sont décrites chez les animaux domestiques.
Ici, l’uretère est absent. Une aplasie urétérale n’est souvent pas isolée, mais associée à une
aplasie rénale (absence du rein)
Hypoplasie : lorsque la structure est présente mais que sa taille est diminuée.
Ici, une hypoplasie urétérale consiste donc en la présence d’un uretère de plus petite taille
que la normale.
Si un seul des deux uretères est concerné par ce type de lésions, une hydronéphrose
unilatérale se met en place. Si ce type de lésion est associé à une agénésie rénale, les
conséquences cliniques vont varier selon leur caractère unilatéral ou bilatéral. Si l’aplasie
concerne un seul rein et son uretère, l’anomalie est cliniquement silencieuse car le rein
fonctionnel compense. Si l’atteinte est bilatérale, ce sont des anomalies totalement
incompatibles avec la vie.
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Module anatomie pathologique – Pathologies des voies urinaires
L’existence d’une telle continuité entre la vessie et la peau via l’ombilic est à l’origine d’un
écoulement d’urine et de possibles surinfections secondaires des voies urinaires.
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C/. Urolithiases
Des calculs urinaires, aussi appelés urolithes, peuvent se former dans les voies urinaires,
secondairement à la précipitation de divers métabolites, et être excrétés dans l’urine.
La précipitation de ces éléments peut se faire dans n’importe quelle portion des voies
urinaires. Elle affecte cependant plus fréquemment l’urètre, et plus rarement le pelvis rénal.
1/. Composition
Schématiquement, un calcul urinaire se compose comme suit :
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- Une partie interne formée d’un « nid », qui peut être de nature cristalloïde (lorsque les
urines sont sursaturées), ou composé de débris cellulaires, de bactéries et de
leucocytes.
Les calculs urinaires forment le plus souvent des agrégats visibles à l’œil nu. Un calcul peut
être isolé dans une voie urinaire ou bien plusieurs calculs peuvent être présents.
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4/. Conséquences
La présence de calculs dans les voies urinaires est souvent à l’origine de symptômes liés à une
obstruction urinaire. L’obstruction secondaire à des calculs se rencontre plus fréquemment
chez le mâle que chez la femelle. En effet, l’urètre du mâle est plus long et a un diamètre plus
étroit.
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Module anatomie pathologique – Pathologies des voies urinaires
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Cliniquement, la présence de calculs dans les voies urinaires peut se traduire par une miction
difficile et douloureuse (dysurie, strangurie). Du sang peut être visible dans les urines
(hématurie). En cas d’obstruction, des manifestations d’urémie peuvent apparaître.
D/. Cystites
Elle est la plus fréquente. Ce sont les femelles qui sont les plus souvent affectées, du fait de
leur urètre plus court.
Les bactéries à l’origine de ces cystites sont capables de contrer les mécanismes de protection
de la vessie énoncés plus haut, notamment grâce à leur capacité d’adhésion (fimbriae, pili, …).
Cela explique qu’Escherichia coli soit une des bactéries les plus fréquemment impliquées dans
ces cystites. En fonction des espèces, d’autres bactéries sont fréquemment en cause :
Corynebacterium renale chez les bovins, Actinobaculum suis chez les porcs, Enterococcus
faecalis chez les chats et Klebsiella sp. chez les chevaux.
Les cystites d’origine virale sont rares. Il a été décrit quelques cas de cystites à herpèsvirus
chez le chat et des cystites hémorragiques lors de coryza gangréneux (fièvre catarrhale
maligne) chez les bovins.
1.3/. Origine fongique
En cas d’immunodépression, de thérapie antibactérienne prolongée ou secondairement à une
cystite bactérienne chronique, des champignons opportunistes peuvent se développer, tels
que Candida albicans, ou Aspergillus sp., et entraîner (ou aggraver) une cystite.
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Des substances chimiques, par leur effet irritant direct, peuvent entraîner le développement
de cystites. C’est le cas du cyclophosphamide (un agent de chimiothérapie), de la
cantharidine ou de la fougère aigle.
2/. Morphologie
épaissie.
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Il s’agit d’un syndrome plutôt fréquent, affectant préférentiellement les chats mâles. Il
regroupe plusieurs entités cliniques, et notamment :
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Elles peuvent être bénignes (ce sont alors des papillomes), ou malignes (ce sont alors des
carcinomes, qui en fonction de leur origine peuvent être des adénocarcinomes, des
carcinomes transitionnels ou des carcinomes épidermoïdes).
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apparaître sous la forme d’un épaississement diffus de la région, ou sous une forme nodulaire
enchâssée dans la muqueuse. Le développement d’un carcinome transitionnel dans la région
du trigone peut boucher l’arrivée des deux (plus rarement d’un seul) uretères, à l’origine
d’hydro-uretères et d’hydronéphrose secondaires.
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La consommation de Fougère Aigle chez les Ruminants (Pteridium aquilinum) est à l’origine
de lésions et de signes cliniques variés. Cette intoxication est due à la présence de diverses
substances toxiques présentes dans cette plante : thiaminase, substances cancérigènes
quercetine, ptaquiloside, …), des « facteurs de saignement », des substances
immunosuprressives, …
L’ingestion de ces substances est à l’origine de deux types d’intoxication : une intoxication
aiguë, et une intoxication chronique.
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2.1/. Hématurie
En effet, lors d’atteinte chronique, une ou plusieurs tumeurs peuvent se développer dans la
vessie, notamment dans ses parois ventrale et latérale, qui sont les zones en contact constant
avec l’urine et les substances cancérigènes qu’elle contient. On suspecte également un rôle
possible d’une infection latente par le Bovine Papillomavirus de type 2 (BPV-2).
Ces tumeurs sont pour moitié d’origine épithéliale (carcinome transitionnel, carcinome
épidermoïde, papillome, adénome). Environ 17% sont des tumeurs mésenchymateuses
(hémangiomes, hémangiosarcomes, léiomyosarcomes, fibromes, fibrosarcomes, …). Dans 1/3
des cas, les tumeurs induites par la Fougère sont mixtes quant à leur origine.
Les tumeurs malignes secondaires à l’ingestion de Fougère peuvent métastaser.
Remarque : l'effet cancérigène d'une intoxication a été prouvé uniquement pour les fougères
Sur la paroi de la
vessie :
hémangiome
Hématurie
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PATHOLOGIE DU FOIE
SOMMAIRE
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Module anatomie pathologique – Pathologie du foie
Aorte
Droit
Rate
Pancréas Artère hépatique
Veine hépatique
Voies
biliaires
Veine ombilicale
Remarque 1 Une tumeur dans la rate envoie des emboles dans la circulation sanguine et
peut donner des métastases dans le foie.
Remarque 2 Des toxines ou bactéries intestinales peuvent aller jusque dans le foie.
A/. Généralités de 1A
Le foie est en relation via la veine porte avec les intestins (grêle et colon), l’estomac,
le pancréas et la rate. La veine porte est la porte d’entrée principale des agents pathogènes.
Pour sécuriser cette voie d’entrée il y a la présence des cellules de Küpffer
apparentés à des macrophages et doué de phagocytose. Ces cellules sont situées en partie
dans les capillaires sinusoïdes et au niveau des espaces de Disse.
Le sang est un mélange du sang veineux de différents organes. Au moment de
l’arrivée dans le parenchyme hépatique, ce mélange n’est pas totalement aboli. On a alors
une distribution différentielle du sang dans les lobes en fonction de son origine. Ex : Chez le
mouton, intoxication à la sporidesmine qui touche préférentiellement le lobe gauche. De
plus, la répartition du sang dans le foie n’est pas homogène. En cas de phénomène délétère,
la partie du foie la plus irriguée est la plus exposée aux lésions. Lors d’un phénomène
chronique les lésions seront plus réparties et toucheront l’ensemble du foie.
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Module anatomie pathologique – Pathologie du foie
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Module anatomie pathologique – Pathologie du foie
La cause la plus fréquente lors de lésions avec une répartition aléatoire = agents figurés
venant par voie sanguine (virus, bactéries, protozoaires)
Foie de porc
Foie de cheval
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Module anatomie pathologique – Pathologie du foie
L’altération peut être peu étendue et aiguë (restitution possible) ou étendue et chronique
(nodules de régénération et fibrose)
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Module anatomie pathologique – Pathologie du foie
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Module anatomie pathologique – Pathologie du foie
Hyperbilirubinémie (ictère)
bilirubine > 2 mg/dL
Ictère pré-hépatique : par surproduction de bilirubine ex: hémolyses extravasculaires
Ictère hépatocytaire : par altération des fonctions hépatocytaires
Ictère post-hépatique : par choléstase
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Module anatomie pathologique – Pathologie du foie
Shunt extra-hépatique
(jonction entre la veine
gastrique G et la veine cave
CR)
Shunt intra-hépatique (Persistance du ductus venosus)
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Module anatomie pathologique – Pathologie du foie
Il faudra faire le diagnostic différentiel avec un cholangiome ou une tumeur kystique bénigne
Foie Reins
dilatation des veines centrolobulaires et des capillaires sinusoïdes du centre des lobules
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Module anatomie pathologique – Pathologie du foie
Dans les premiers temps, on observe une augmentation régulière de la taille et une couleur
très foncée
Puis il y a une dilatation des veines centrolobulaires et des capillaires sinusoïdes du centre
des lobules entrainant une atrophie puis nécrose des hépatocytes du centre des lobules
suivie d’une extravasation des globules rouges. Si le processus continue : passage d’un
lobule à l’autre de la zone de dilatation des capillaires sinusoïdes
Lobule hépatique
Acinus hépatique
2 conséquences
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Module anatomie pathologique – Pathologie du foie
Causes :
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Module anatomie pathologique – Pathologie du foie
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Module anatomie pathologique – Pathologie du foie
A /. Lipidose hépatique
Lésion très fréquente, il s’agit d’une accumulation de triglycérides (TG) dans les hépatocytes.
Causes :
- trop d’apports : excès alimentaires ou excès de mobilisation de graisses (lactation,
jeûn, diabète)
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Module anatomie pathologique – Pathologie du foie
Stéatose microvacuolaire
Stéatose macrovacuolaire
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Module anatomie pathologique – Pathologie du foie
Conséquences
macroscopie : augmentation diffuse de la taille, décoloration zonaire généralisée et
diminution de consistance
microscopie : augmentation de taille des hépatocyte surtout du centre des lobules avec
clarification du cytoplasme
Hépatopathie stéroido-
induite
Causes
- stases biliaires intra-hépatiques : nombreuses maladies ayant pour cible le foie
- stases biliaires extra-hépatiques : obstruction des voies biliaires (calcul, hyperplasie
mucineuse kystique de la muqueuse) ou compression des voies biliaires (tumeur, inflammation)
Conséquences :
microscopie :
stase intra-hépatique (lésion intralobulaire) :
-présence d’emboles de bile entre les hépatocytes
- phagocytose d’amas de bile par les macrophages
stase extra-hépatique (lésion portale) :
- hyperplasie des canaux biliaires
- infiltration neutrophilique puis macrophagique
- fibrose portale péricanalaire
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Module anatomie pathologique – Pathologie du foie
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Module anatomie pathologique – Pathologie du foie
B/. Bactéries
De nombreuses bactéries sont en cause : E.Coli, Streptococcus, Pasteurella, Salmonella,
Brucella, Yersinia, Nocardia, Actinomyces Clostridium piliformis, Leptospira + fusobacterium
necrophorum chez les ruminants
Il existe de nombreuses portes d’entrée possibles : veine porte, veine ombilicale, artère
hépatique, voies biliaires, migrations parasitaires
Donc toujours des lésions multifocales sans disposition particulière, atteignant plusieurs
organes dont le foie. Le plus souvent il y a formations d’abcès ou de microabcès, quelques
fois uniquement des foyers de nécrose, parfois seulement des granulomes et enfin dans
quelques cas, seul le foie est concerné.
Formation d’abcès
Corynobactérium pseudotuberculosis,
Ovins
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Module anatomie pathologique – Pathologie du foie
Mécanisme
pénétration de la bactérie par voie orale
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Module anatomie pathologique – Pathologie du foie
B/. Nématodes
Les principales lesions associées sont dues aux migrations larvaires responsables
d’hémorragies, nécrose et inflammation puis fibrose
Strongylus equinus
C/. Céstodes
Principalement à cause des Taenia
Adultes dans la lumière du tube digestif de l’hôte
définitif (carnivore) larves enkystées dans de nombreux
organes (dont surtout le foie) de l’hôte intermédiaire
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Module anatomie pathologique – Pathologie du foie
= Hydatidose
D/. Trématodes
Ils engendrent principalement des lésions des voies biliaires chez les Ruminants
Exemple de la grande Douve
adultes dans les voies biliaires
la paroi du duodénum
Cholangite chronique,
ectasie et fibrose
péricanalaire
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Module anatomie pathologique – Pathologie du foie
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Module anatomie pathologique – Pathologie du foie
Exemples
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Module anatomie pathologique – Pathologie du foie
= Cirrhose
1/. Adénomes
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Module anatomie pathologique – Pathologie du foie
2/. Adénocarcinomes
Rare
3/. Cholangiomes
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Module anatomie pathologique – Pathologie du foie
4/. Cholangiocarcinomes
Les lymphomes : hypertrophie diffuse généralisée avec décoloration sans diminution notable
de consistance
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Module anatomie pathologique – Pathologie du foie
Carcinome
mammaire
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
L’ensemble de ces voies de conduction est tapissé par un épithélium pseudostratifié cilié renfermant
une proportion variable de cellules caliciformes.
Elles sont composées des bronchioles qui servent de zone de transition entre les voies de conduction
(ciliées) et le système d’échange gazeux (alvéoles). La disparition des cils dans le système
transitionnel est progressive. Dans les bronchioles proximales ils deviennent espacés et moins hauts
pour disparaitre complètement dans les bronchioles distales.
Les bronchioles normales ne renferment pas de cellules caliciformes mais d’autres types de cellules
sécrétrices notamment les cellules de Clara et des cellules neuroendocrines. Les cellules de Clara
appelées également cellules sécrétrices bronchiolaires, renferment de nombreux organites qui
jouent un rôle actif dans la détoxification des xénobiotiques (substances étrangères). Elles ont
également un rôle de cellules souches dans la réparation et le remodeling de l’appareil respiratoire.
Enfin elles ont un rôle dans l’immunité innée par sécrétion de protéines (collectines) et de surfactant.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Chez les carnivores et les singes et dans une moindre mesure chez les chevaux on observe dans les
bronchioles terminales des interruptions de l’épithélium cubique mettant en communication la
lumière bronchiolaire avec les alvéoles (= bronchioles respiratoires) (cf cours d’histologie appareil
respiratoire).
Le système d’échange gazeux dans l’appareil respiratoire de tous les mammifères est composé de
canaux alvéolaires et de millions d’alvéoles. Les alvéoles sont tapissées par un épithélium simple
formé de pneumocytes de type I et de pneumocytes de type II. Les pneumocytes I sont majoritaires.
Ce sont des cellules pavimenteuses : seuls leurs noyaux sont visibles en microscopie optique et font
saillie dans la lumière. Les pneumocytes II, moins nombreux, sécrètent le surfactant. Cet épithélium
repose sur une membrane basale.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Les septa interalvéolaires (entre 2 alvéoles) sont composés d’un tissu conjonctif lâche renfermant
les capillaires de l’hématose et des
cellules septales, qui ont un rôle de
soutien et de défense.
B : bronchioles
* : alvéoles
Barrière air-sang : une fine membrane sépare le compartiment sanguin de l'air alvéolaire. Elle est
composée des extensions cytoplasmiques des pneumocytes de type I, d'une double membrane
basale et des extensions cytoplasmiques des cellules endothéliales.
Les trois parties de l’appareil respiratoire peuvent être lésées secondairement à l’exposition à de
nombreux agents infectieux, à des particules, à des gaz et des vapeurs toxiques présentes dans l’air.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Chez l’Homme il est estimé que la surface des alvéoles pulmonaires est environ de 200m 2, soit
l’équivalent d’un court de tennis, et la quantité d’air atteignant les poumons chaque jour de 9000
litres. La surface d’un poumon de cheval est estimée à environ 2000m2.
Les poumons sont également sensibles aux agents pathogènes (agents infectieux, toxines, emboles)
présents dans le sang. Ceci s’explique par le fait que la totalité du volume d’éjection du ventricule
droit va aux poumons et environ 9% du volume sanguin total est localisée dans les vaisseaux
pulmonaires. Le lit capillaire pulmonaire est le plus étendu du corps avec une surface de 70m 2 chez
l’homme (= équivalent de 2400 km de capillaires avec 1ml de sang remplissant 16km de capillaires).
Le système respiratoire a sa propre flore bactérienne comme tout système en contact avec le milieu
extérieur. Chez un animal en bonne santé, la mise en culture d’un écouvillon stérile introduit dans
les cavités nasales met en évidence de nombreuses bactéries comme Mannheimia haemolytica chez
les bovins, Pasteurella multocida chez les chats, les bovins et les porcins et Bordetella bronchiseptica
chez les chiens et les porcins. La flore normale ne se retrouve que dans les parties proximales du
système de conduction.
La partie thoracique de la trachée, les bronches et les poumons sont normalement stériles. Le type
de bactéries présentes dans la flore nasale varie considérablement suivant l’espèce et la localisation
géographique. Certaines bactéries de la flore normale sont potentiellement pathogènes et peuvent
causer des infections respiratoires importantes, quand les moyens de défense ne sont plus efficaces
(ex : Mannheimia haemolytica). Il a été démontré expérimentalement qu’en permanence des
microorganismes de la flore nasale arrivent dans les poumons. Mais grâce aux moyens de défense,
le poumon normal reste stérile.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
par extension directe : passage dans la cavité thoracique lors de plaies pénétrantes, de
morsures, de rupture de l’œsophage thoracique, de perforation du diaphragme…
Les caractéristiques de taille, forme, dispersion et dépôt des particules dans l’air inspiré sont
étudiées en aérobiologie. Il est important de connaitre la différence entre dépôt, clairance et
rétention des particules inhalées :
- Le dépôt est le processus par lequel les particules de différentes taille et forme sont
piégées dans des régions spécifiques de l’appareil respiratoire.
- La clairance est le processus par lequel les particules déposées sont détruites,
neutralisées ou enlevées de la muqueuse. Les principaux mécanismes impliqués dans
la clairance sont le jetage, la toux, le transport muco-ciliaire et la phagocytose.
- La différence entre dépôt et clairance s’appelle la rétention.
Une rétention anormale de particules, résultant de l’augmentation du dépôt, de la diminution de la
clairance ou d’une combinaison des deux, est le mécanisme pathogénique sous-jacent de
nombreuses maladies pulmonaires.
La configuration anatomique des cavités nasales et des bronches joue un rôle unique en prévenant
ou en réduisant la pénétration d’agents nuisibles pour les poumons particulièrement dans les
alvéoles qui sont la partie la plus vulnérable de l’appareil respiratoire :
• L’étroitesse du méat des cavités nasales et la structure des cornets nasaux créent des turbulences
qui entrainent le dépôt des particules de taille ≥ à 10μ sur la muqueuse nasale.
• Les particules < à 10μ rencontrent une seconde barrière au niveau du carrefour
trachéobronchique et de la bifurcation des grosses bronches. Les changements abrupts de
direction de l’air entrainent le dépôt des particules de 2 à 10μ sur la muqueuse bronchique.
• Dans le système transitionnel et le système d’échange, la vitesse de l’air est relativement lente et
les particules de 2μ ou moins se déposent par sédimentation ou par diffusion. Les aérosols
infectieux renfermant des virus ou des bactéries de taille variable (0.01 à 2μ) peuvent
typiquement accéder à la région bronchiolo-alvéolaire.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Le mucus est synthétisé par les cellules caliciformes et les glandes muqueuses, puis sécrété à la
surface de l’épithélium. Il est formé de 2 phases :
- une phase liquide au contact des cellules, phase dans laquelle les cils peuvent battre
- une phase solide en surface, à l’extrémité des cils et au contact de l’air
Le film solide agglutine les particules, les agents pathogènes. Il migre sur le film liquide grâce aux
mouvements synchrones des cils, et permet ainsi le drainage du film de mucus de la profondeur vers
le carrefour pharyngé. S’il est abondant, il peut être à l’origine d’une toux. Le transport muco-ciliaire
est physiologiquement plus rapide dans les voies proximales que dans le voies distales.
L’escalator muco-ciliaire joue également un rôle important dans la prévention des lésions causées
par les gaz toxiques. Si un gaz toxique soluble rentre en contact avec le mucus il peut se dissoudre et
diminuer la concentration de gaz atteignant les alvéoles. Si le transport ciliaire est réduit (perte des
cils) ou la production de mucus excessive, la toux est un mécanisme important pour nettoyer les voies
aérophores.
Le mucus est composé :
- d’eau à 96%
- de glycoprotéines
- d’immunoglobulines : surtout Ig A sécrétoires mais aussi Ig G, Ig M
- d’α1-antitrypsine, lysozyme, interféron, lipides… .L’ α1-antitrypsine neutralise la trypsine relarguée
par les polynucléaires lors de leur mort et donc limite son action sur les parois des voies
respiratoires.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Les cellules M sont des cellules épithéliales modifiées recouvrant le tissu lymphoïde associé aux
bronches (BALT), situées stratégiquement au carrefour des bronches et des bronchioles. A ce niveau
les particules inhalées et les antigènes solubles sont phagocytés et transportés par les macrophages,
les cellules dendritiques ou d’autres cellules présentatrices d’Ag dans le BALT permettant aux
lymphocytes B et T d’entrer en contact avec les substances pathogènes. Les lymphocytes
pulmonaires ne sont pas quiescents dans le BALT mais sont en continuelle recirculation avec d’autres
organes et contribuent aux réponses immunitaires cellulaires (lymphocytes T helper, cytotoxiques ou
suppresseurs) et humorales. Les immunoglobines A (IgA) produites par les plasmocytes de la
muqueuse et à un moindre degré les IgG et IgM jouent un rôle dans l’immunité locale du système de
conduction particulièrement en empêchant l’attachement des pathogènes aux
Cils.
B/. Mécanismes de défense du système d’échange
Les alvéoles n’ont ni cils, ni mucus, leur moyen de défense provient donc essentiellement de la
phagocytose effectuée par les macrophages alvéolaires. Ces cellules hautement phagocytaires (qui
ne doivent pas être confondues avec les macrophages intravasculaires) proviennent en grande partie
des monocytes sanguins et à un moindre degré de macrophages interstitiels. Le nombre de
macrophages alvéolaires dans la lumière alvéolaire est en relation avec le nombre de particules
inhalées atteignant les poumons. La capacité d’augmenter rapidement (quelques heures) le nombre
de cellules phagocytaires est vitale pour protéger le poumon contre du matériel étranger
particulièrement quand la charge de particules inhalées est élevée.
Contrairement aux macrophages tissulaires, la durée de vie des macrophages alvéolaires est
relativement courte (quelques jours) et ils sont continuellement renouvelés par la migration de
monocytes sanguins. Ils jouent un rôle important dans les mécanismes de défense innée contre les
bactéries inhalées sans nécessité d’une réaction inflammatoire. Les bactéries atteignant les alvéoles
sont rapidement phagocytées et les enzymes lysosomiales sont déversées dans les phagosomes.
Excepté pour les bactéries résistantes à la phagocytose intracellulaire (ex : Mycobacterium
tuberculosis, Listeria monocytogenes, Brucella abortus, certaines Salmonella), la majorité des
bactéries sont détruites par les macrophages alvéolaires activés. Les poussières, le pollen, les spores
ou des hématies sont phagocytés de la même façon. Les macrophages quittent les alvéoles soit en
migrant au niveau des bronchioles puis en atteignant le pharynx par l’appareil muco-ciliaire, soit par
drainage dans les noeuds lymphatiques trachéobronchiques.
La destruction des agents infectieux et des particules inhalées et un mécanisme faisant intervenir de
nombreux récepteurs (comme les récepteurs Fc, récepteurs pour le complément C3b, C3a, C5a,
récepteur pour TNF, récepteurs Toll like… ) et des sécrétions pulmonaires. Les interactions cellulaires
sont complexes et font intervenir les macrophages alvéolaires, les pneumocytes, les cellules
endothéliales, les lymphocytes, les plasmocytes, les natural killer (NK) et les cellules dendritiques.
Les anticorps (réponse immunitaire acquise) sont également importants dans la protection de
tractus respiratoire contre les pathogènes inhalés. Les IgG sont les anticorps les plus importants au
niveau des alvéoles et agissent essentiellement comme anticorps opsonisants. En plus des anticorps
il y a différentes sécrétions libérées dans l’alvéole et qui contribuent à la défense des poumons. Les
plus importants sont la transferrine, les peptides anioniques et le surfactant.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Les poumons sont également sensibles aux pathogènes sanguins (agents infectieux, toxine,
emboles).
Les cellules de Küpffer et les macrophages spléniques sont les premières cellules
responsables de l’élimination des pathogènes sanguins chez le chien, quelques rongeurs et
l’homme.
En revanche les cellules responsables de l’élimination des particules circulantes, des
bactéries et les toxines, chez les ruminants, le chat, le cheval et le porc sont les
macrophages intravasculaires, une population distincte de phagocytes résidents dans les
capillaires pulmonaires. Chez le porc 16% de la surface des capillaires pulmonaires est
bordée de macrophages intravasculaires. Chez les ruminants, 95 % de particules ou de
bactéries marquées sont rapidement phagocytées par les macrophages intravasculaires.
Dans des conditions anormales (comme des
sépticémies), la libération excessive de cytokines par
les macrophages intravasculaires peut entrainer des
lésions aiguës des poumons.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Les poumons (compte tenu de leur environnement riche en oxygène et des nombreuses réactions
métaboliques) ont besoin de moyens de défense efficace contre le stress oxydatif. Ces lésions
cellulaires sont causées par des gaz oxydants (NO2, ozone SO2, fumée de cigarette), par des
métabolites toxiques produits localement ou arrivant par voie sanguine (3 méthyl indole par
exemple) ou par des radicaux libres libérés par les cellules phagocytaires pendant l’inflammation. Les
principaux moyens de défense sont des antioxydants dont les principaux sont :
la superoxyde dismutase
la glutathion peroxydase
la catalase
la vitamine C et la vitamine E
Ces antioxydants sont présents dans les cellules alvéolaires et bronchiolaires ainsi que dans le tissu
interstitiel.
Résumé des principaux mécanismes de défense de l’appareil respiratoire :
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Comme pour tous les autres organes, il faut observer la taille, la forme la couleur, la consistance et
l’aspect de la tranche de section. La consistance est un critère très important pour les poumons (cf.
pneumonie). Les principales modifications observées sont une augmentation de la consistance
(ferme à dure), un aspect élastique (caoutchouc) ou crépitant (emphysème). La palpation des
poumons peut également permettre de détecter des nodules ou des abcès non visibles
extérieurement.
La distribution des lésions est généralement décrite comme focale, multifocale, localement extensive
ou diffuse.
La topographie des lésions est également importante (lésions cranio-ventrales, dorsocaudales,
diffuse….). Dans le rapport d’autopsie il faut également estimer l’extension des lésions le plus souvent
exprimés en % (exemple : consolidation cranio-ventrale de 40 % des poumons).
Deux méthodes sont utilisées pour examiner les structures nasales ; soit une section longitudinale,
soit une section transverse au niveau de la 2ème prémolaire. Cette dernière méthode est celle utilisé
chez les porcs suspects de rhinite atrophique.
Les cavités nasales sont tapissées d’une muqueuse constituée d’un épithélium reposant sur un
chorion. L’épithélium est cylindrique cilié pseudotratifié comportant de nombreuses cellules
caliciformes. Sous cet épithélium, le chorion, richement vascularisé renferme des glandes séreuses
et des glandes muqueuses.
La partie crâniale de chaque cavité nasale est bordée par un épithélium malpighien kératinisé
(épithélium plus résistant). Il existe une zone de transition entre cet épithélium et l’épithélium de
type respiratoire.
Dans la partie dorso-caudale des cavités nasales l’épithélium est olfactif (épithélium cylindrique
pseudostratifié fait de 3 types de cellules : les cellules sensorielles olfactives, des cellules
sustentaculaires et des cellules basales).
L’épithélium cilié, pseudostratifié est très sensible aux agents pathogènes. Il répond à une
agression par :
- exfoliation-régénération (cf. photo et schéma ci-dessous) lors d’infection virale par exemple
(Herpes virus bovin de type 1, Herpes virus félin de type 1, Adénovirus canin de type 2, para
influenza canin de type 2…)
- hyperplasie des cellules caliciformes, lors d’un phénomène chronique. Il y a hyperplasie des
cellules caliciformes avec hyperproduction de mucus et dysfonctionnement de l’appareil
mucociliaire.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
- métaplasie malpighienne, lors d’un phénomène chronique sévère. L’épithélium cilié est
transformé en un épithélium de remplacement de type malpighien pluristratifié, plus
résistant. Mais l’appareil muco-ciliaire est alors non fonctionnel, les cils disparaissent, le
mucus n’est plus synthétisé et les défenses diminuent. Cette réaction est fréquente chez les
fumeurs….
L’épithélium olfactif répond par le même pattern d’exfoliation-régénération que l’épithélium cilié
mais il a des capacités plus limitées de régénération (bien que les neurones de le la muqueuse
olfactives aient la capacité unique de régénérer). Quand les lésions sont extensives, les zones
ulcérées sont remplacées par un épithélium cilié ou malpighien : diminution ou perte de l’olfaction
L’épithélium malpighien comparé aux 2 autres types d’épithélium est relativement résistant.
Rappel : la métaplasie est un phénomène qui transforme un type cellulaire en un autre type cellulaire.
Par exemple, la métaplasie malpighienne transforme l’épithélium respiratoire en épithélium
malpighien.
La métaplasie malpighienne est un phénomène focal. De ce fait, en aval de la lésion le mucus est
produit et l’appareil muco-ciliaire est fonctionnel. Les poussières, piégées par le mucus, remonteront
jusqu’au niveau de la lésion. En aval de la lésion, le mucus s’accumule. Les particules seront éliminées
par la toux.
Epithélium normal et lésé après exposition à un gaz irritant dans une muqueuse nasale de rat :
- 1er jour : lors de la destruction des cellules par l’agent pathogène, il ne reste que la membrane
basale.
- 2ème jour : si l’agent pathogène est peu agressif et si la membrane basale n’est pas lésée, la
multiplication des cellules basales de réserve permet la régénération de l’épithélium. Au début, les
cellules sont peu différenciées (non ciliées).
- 10ème jour : la régénération est totale, l’épithélium est de nouveau fonctionnel (cellules
ciliées…). Il n’y a aucune séquelle pour l’animal.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Cellules Polynucléaires
caliciformes neutrophiles
Cellules ciliées
Si la membrane basale est détruite, la régénération ne peut plus se faire et la cicatrisation se fera par
formation d’un tissu de granulation et fibrose.
Elles sont rares dans les cavités nasales et les sinus. On peut observer chez les chevaux une
amyloidose nasale. Macroscopiquement on observe un épaississement diffus ou nodulaire de la
muqueuse formant une pseudotumeur avec un rétrécissement des cavités nasales.
A l’histologie on observe le dépôt d’une substance éosinophile colorée par le rouge Congo. La
substance amyloïde est de type AL.
- épistaxis : terme clinique employé pour désigner un écoulement de sang par le nez quelle
qu’en soit l’origine (muqueuse nasale ou parenchyme pulmonaire). Le sang peut provenir
de traumatismes, d’érosions des vaisseaux sous-muqueux par une inflammation (ex :
mycose des poches gutturales) ou de tumeurs.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
5.1/. Rhinites
Les différentes rhinites sont classées en fonction de la nature de l’exsudat en rhinites séreuse,
catarrhale, suppurée, fibrineuse ou granulomateuse :
Séreuses, les plus banales, bénignes. Elles se caractérisent par une hyperhémie et des
écoulements clairs. Elles peuvent être causées par des irritants, de l’air froid, des phénomènes
allergiques ou des virus. Ce sont « les rhumes ».
Catarrhales : rhinites un peu plus sévères avec augmentation de la production de mucus par
augmentation de l’activité des cellules caliciformes et des glandes muqueuses. Les écoulements
sont plus muqueux renfermant parfois quelques cellules desquamées, des leucocytes et des
débris cellulaires. Si la rhinite devient chronique on observera une hyperplasie des cellules
caliciformes.
Suppurées : caractérisées par un exsudat neutrophilique. Elles sont plus sévères et
accompagnées par une nécrose de la muqueuse et une infection bactérienne secondaire. Exsudat
épais et opaque de couleur blanche à verte en fonction de la bactérie en cause et du type de
leucocytes prédominant dans l’exsudat (polynucléaires neutrophiles ou éosinophiles).
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
bactérienne
- Bordetella bronchiseptica
- Pasteurella multocida, chez les bovins, lapins, chiens…
- Streptococcus equi (gourme)
- Chlamydophila psittaci, chlamydia felis
- mycoplasmes
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
parasitaire :
- Oestrus ovis, chez les ovins. C’est une myiase, les
larves de diptères se développant dans les sinus et 6
les cavités nasales. Observée surtout chez le
mouton mais décrite chez les chèvres, les chiens et
l’homme. La présence des larves cause une
irritation chronique et une rhino sinusite érosive et
purulente. Rarement, lors d’infestation massive, le
parasite peut traverser la lame criblée de
l’éthmoïde, et passer dans la boîte crânienne
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- Linguatula serrata : paras ite hématophage en forme de langue
de 1 à 2cm de long. Rare. S’observe chez les carnivores.
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Etiologie :
La rhinite atrophique du porc est une dominante pathologique de l’espèce porcine, observée chez
les porcelets. Son étiologie est complexe. L’association de 2 bactéries est essentielle :
Pasteurella multocida : certaines souches sont toxinogènes. Leur toxine provoque la diminution
de l’ostéogenèse.
Bordetella bronchiseptica : elle possède un Ag capsulaire qui entraîne une augmentation de
l’ostéoclasie (= lyse osseuse).
De plus, des facteurs environnementaux, génétiques et nutritionnels ainsi que des virus peuvent
intervenir dans l’étiologie de cette pathologie.
Aspect macroscopique :
Le diagnostic peut se faire à l’abattoir sur une coupe transversale des cavités nasales (entre la
première et la deuxième prémolaire) L’atrophie des cornets nasaux est unilatérale ou bilatérale, et
débute en général par les cornets ventraux. La sévérité des lésions n’est pas proportionnelle à la
sévérité des signes cliniques (jetage, toux).
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Les tumeurs sont soit primitives soit secondaires. Elles sont rares dans les deux cas.
Les tumeurs surviennent à partir d’un des tissus constituant les cavités nasales : l’os, le cartilage, le
tissu conjonctif, les vaisseaux, les cellules glandulaires, l’épithélium de surface. En théorie, il existe
donc une grande variété de tumeurs, mais en général, les tumeurs sont d’origine épithéliale et
maligne. Ce sont donc des carcinomes. Elles s’observent plus fréquemment chez les chiens
doligocéphales (Colley, Berger Allemand, Airedale terrier… : crâne allongé). Elles sont assez rarement
à l’origine des métastases, mais sont envahissantes et donc de mauvais pronostic.
Les tumeurs primitives sont rares chez l’animal, excepté la tumeur nasale enzootique d’origine
virale, due à un rétrovirus survenant chez les petits ruminants et les bovins. Il s’agit d’un
adénocarcinome localement invasif mais ne donnant pas de métastases.
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Elles sont rares. Le plus souvent, ce sont des métastases de lymphome (fréquent chez le chat).
Les poches gutturales sont des diverticules de 300 à 500 ml présents à la partie ventrale de la
trompe d’Eustache, uniquement chez le cheval. Elles sont exposées au mêmes pathogènes que les
voies respiratoires supérieures et ont des problèmes de drainage (comme les sinus). Les lésions sont
essentiellement inflammatoires. Les 2 plus fréquentes sont :
l’empyème des poches gutturales dû à Streptococcus equi. Il s’agit souvent d’une séquelle
de la gourme, les poches sont alors remplies de pus.
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14 14
Empyème des poches gutturales : gonflement en région cervicale (à gauche), poche gutturale remplie
d'un exsudat purulent (à droite)
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
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Hémorragie unilatérale (flèche) par rupture de la
carotide interne secondaire à une mycose des poches
gutturales.
La majorité des lésions inflammatoires ont un aspect identique aux lésions inflammatoires décrites
dans les cavités nasales. Ne seront citées dans cette partie que les lésions du larynx ayant une
importance particulière, notamment l’hémiplégie laryngée, l’œdème laryngé et la laryngite
nécrotique.
Cette lésion est relativement fréquente. Pendant l’inspiration, le larynx se dilate mal. Les cordes
vocales sont alors distendues et leurs vibrations lors de la respiration produit des bruits
caractéristiques de ronflement, en particulier pendant l’effort (d’où le nom de l’affection = cornage).
Il s’agit d’un vice rédhibitoire.
L’hémiplégie laryngée entraine l’atrophie des muscles crico-aryténoïdiens (dorsal et latéral), le plus
souvent du côté gauche. L’atrophie musculaire est due à une neuropathie du nerf laryngé récurrent
(entrainant une atrophie de dénervation). Ces neuropathies sont :
Idiopathiques (le plus souvent)
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Cet œdème peut survenir chez le porc lors de la maladie de l’œdème, chez le cheval présentant un
purpura hémorragique, chez les bovins en cas de pneumonie interstitielle aiguë et chez le chat lors
d’anaphylaxie systémique. Dans toutes les espèces elle peut également résulter d’un traumatisme,
d’une intubation mal faite, d’inhalation de gaz irritant, d’inflammation locale et de réactions
allergiques.
2.3/. Laryngite nécrotique (diphtérie du veau, nécrobacllose oro-laryngée)
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Il survient le plus souvent chez les chien de races miniatures, mais est observé également chez les
chevaux, les bovins et les caprins. Il s’agit d’un aplatissement dorso-ventral de la trachée avec
élargissement de la membrane trachéale dorsale qui peut faire prolapsus dans la lumière de la
trachée. Le plus souvent cette anomalie s’observe sur toute la longueur de la trachée.
Ce sont essentiellement les mêmes que pour les cavités nasales. Les causes les plus fréquentes sont
des infections virales (comme celles causées par IBR, l’Equine herpes virus, la maladie de Carré, la
rhinotrachéite féline). Les lésions virales sont souvent modérées et transitoires mais peuvent être
compliquées par des infections bactériennes.
Exemple d’Oslerus osleri chez le chien. Ce parasite est responsable de nodules au carrefour
trachéobronchique. Il est considéré comme le nématode respiratoire le plus fréquent chez le chien.
L’animal présente des symptômes cliniques variables (asymptomatique, toux chronique exacerbée
par l’exercice). En cas d’infestation importante, les nodules présents au niveau du carrefour
trachéobronchique peuvent être à l’origine d’une dyspnée, d’une intolérance à l’effort, d’une
cyanose et même de la mort chez des animaux jeunes.
22
23
Les nodules sont riches en parasites. Ils déclenchent une réaction inflammatoire modérée. Mais, à la
mort du parasite on observe une importante réaction à corps étranger.
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Chaque poumon est divisé en un certain nombre de lobes définis par les ramifications de l’arbre
bronchique. Ainsi le poumon gauche de tous les mammifères domestiques est divisé en un lobe
crânial et un lobe caudal alors que le poumon droit est suivant les espèces composé de lobes crânial,
moyen (absent chez le cheval), caudal et accessoire. Chaque lobe pulmonaire est ensuite divisé par
du tissu conjonctif en lobules.
Le poumon a un réseau interconnecté de stroma supportant le sang, les vaisseaux lymphatiques, les
nerfs, les bronches, les bronchioles et les alvéoles. L’interstitium peut être divisé anatomiquement
en 3 compartiments contigus :
l’interstitium broncho vasculaire dans lequel la majorité des bronches et des vaisseaux
pulmonaires sont présents.
l’interstitium interlobulaire séparant les lobules pulmonaires et supportant les petits
vaisseaux sanguins et lymphatiques.
l’interstitium alvéolaire supportant les parois alvéolaires renfermant les capillaires de
l’hématose et tapissé par les pneumocytes.
Elles sont rares. La plus fréquente est la mélanose maculeuse des bovins et des porcins.
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La mélanose maculeuse est due à un trouble de la migration des mélanocytes dans des organes où
ils ne sont normalement pas présents : les poumons, la plèvre, le foie, l’intima de l’aorte et les
méninges chez les ruminants. Mais il n’y a pas de prolifération des cellules. Ce n’est qu’une
modification de la couleur avec apparition de taches noires multifocales. Cette remarque sert au
diagnostic différentiel avec des métastases d’un mélanome. Dans ce dernier cas, la prolifération
cellulaire forme des nodules.
Il n’y a pas de conséquences sur les capacités respiratoires de l’animal. C’est une découverte
d’autopsie ou d’abattoir. A l’abattoir, il y a saisie des poumons pour aspect anormal. Lorsque les
macules sont localisées à certains lobes et de forme géométrique, le poumon est dit « en damier »
(photo 26).
Cette pathologie se rencontre chez les chiens âgés, au niveau de la plèvre viscérale. Le tissu fibreux
est remplacé par du tissu osseux, renfermant des ostéoblastes, des travées osseuses,... Les lésions
(photo 27) sont de petite taille et multifocales. A l’examen nécropsique, les lésions sont palpables,
de consistance très dure. Il n’y a pas de conséquences cliniques.
3.2/. Anthracose
L’anthracose est due à l’inhalation de poussières, notamment celles de charbon. Les nœuds
lymphatiques trachéo-bronchiques sont colorés en noir. Le poumon présente un piqueté noir.
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C) TROUBLES METABOLIQUE S
3.3/. Troubles métaboliques
La principale lésion est la calcinose. Il s’agit d’un dépôt de sels calcaires au niveau des poumons
secondaire à une hypercalcémie.
Les principales causes des hypercalcémies sont :
- une hypervitaminose D iatrogène
- une origine toxique : plantes renfermant des substances analogues à la Vitamine D telles que
Solanum malacoxylon
- une urémie, suite à une insuffisance rénale chronique
Les poumons présentant une calcinose importante ne s’affaissent pas à l’ouverture de la cavité
thoracique et ont une consistance irrégulièrement augmentée.
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3.4/. Atelectasie
C’est une lésion spécifique des poumons. Elle est caractérisée par une distension incomplète des
alvéoles. Les alvéoles sont réduites à une fente, il y a un manque d’air dans les poumons.
Pendant la vie fœtale, les poumons ne sont pas complètement distendus et les alvéoles ne
renferment pas de l’air mais sont partiellement remplies par un fluide pulmonaire fœtal. Les
poumons d’un avorton ou d’un animal mort-né ne vont pas flotter après immersion dans un liquide.
Normalement au moment de la naissance, le fluide fœtal est rapidement résorbé et remplacé par
l’air inspiré. L’atélectasie congénitale survient chez les nouveau-nés qui ne remplissent pas leurs
alvéoles après les premiers mouvements respiratoires. Ce phénomène peut être secondaire à
l’obstruction des voies respiratoires par aspiration du liquide amniotique ou du méconium.
Une autre cause d’atélectasie congénitale est une anomalie de la quantité ou de la qualité du
surfactant (important chez l’homme et notamment chez les prématurés = syndrome de détresse
respiratoire aiguë, maladie des membranes hyalines). Cette lésion a été décrite occasionnellement
chez les porcelets et les poulains prématurés.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
La cause initiale est un hydrothorax (= présence de liquide dans la cavité thoracique). La lésion est
localisée à la partie ventrale des poumons.
Macroscopiquement, la taille des poumons est diminuée. Les lésions sont en dépression, de couleur
plus foncée. En effet, il y a moins d’air et les capillaires sont plus proches les uns des autres. La
consistance est plus ferme par manque d’air : un fragment de poumon ne flotte plus quand il est
immergé dans un liquide.
3.4/. Emphysème
L’emphysème se caractérise par des quantités excessives d’air dans les espaces aériens du poumon.
Chez les animaux c’est toujours une lésion secondaire soit à une obstruction partielle des voies de
conduction de l’air, soit agonique. Il existe deux types d’emphysème : l’emphysème alvéolaire, le
plus fréquent, et l’emphysème interstitiel (chez les bovins).
Les maladies importantes qui entrainent un emphysème secondaire chez les animaux sont :
- la maladie obstructive des petites voies respiratoires chez le cheval. Les bronchioles sont
partiellement obstruées par du mucus mêlé à des cellules inflammatoires. Le mucus provient
de la métaplasie caliciforme de certaines cellules du revêtement bronchiolaire (les cellules
caliciformes sont normalement absentes du revêtement bronchiolaire).
- l’œdème et l’emphysème pulmonaire chez les bovins (fog fever) (cf pneumonie atypique des
bovins).
- l’asthme félin.
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Les lésions agoniques, dues à une inspiration forcée lors de la mort, donnent des lésions
d’emphysème interstitiel. Pour établir le diagnostic différentiel, il faut rechercher des lésions pouvant
causer l’emphysème comme des lésions d’obstruction bronchique (exsudat purulent, parasites…) ou
des lésions de pneumonies atypiques.
Les poumons sont des organes très vascularisés avec une double circulation provenant des artères
pulmonaires et bronchiques. Les perturbations dans la circulation pulmonaire ont des effets notables
sur les échanges gazeux et peuvent entrainer hypoxie et acidose.
Les lésions les plus importantes sont l’hyperémie et la congestion, les hémorragies, l’œdème, les
embolies, les infarctus.
L’hyperhémie est un processus actif faisant partie de l’inflammation aiguë alors que la congestion
est un processus passif résultant d’un mauvais retour veineux comme dans les insuffisances
cardiaques (cf. oedème chronique du poumon).
Dans le premier temps d’une congestion, il y a trop de sang dans les capillaires de l’hématose. Les
vaisseaux sont alors dilatés, puis on observe une exsudation dans la lumière alvéolaire (c’est un
œdème pulmonaire) et un passage d’hématies dans la lumière alvéolaire. Lorsque la congestion
devient chronique les hématies sont phagocytées par les macrophages alvéolaires et on observe une
érythrophagocytose puis une hémosidérose (cf. cours de PP : pathologie vasculaire : œdème
pulmonaire chronique).
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Congestion pulmonaire
Une autre forme de congestion est la congestion hypostatique qui résulte de des effets de la gravité
et de la mauvaise circulation sur un tissu très vascularisé comme le poumon. Ce type de congestion
est caractérisé par une augmentation de la quantité de sang du côté sur lequel l’animal est couché,
surtout chez les bovins et les chevaux. Les parties affectées du poumon sont plus rouges et plus
fermes. Chez les animaux qui sont restés en décubitus latéral pendant longtemps, la congestion
hypostatique peut être suivie par un œdème hypostatique et une pneumonie hypostatique (l’œdème
interférant localement avec les mécanismes de défense contre les bactéries).
B) HEMORRAGIES
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Coupe de poumon de bovin montrant les
grosses bronches et la trachée remplies de
caillots sanguins . Épistaxis secondaire à la
rupture d’un vaisseau pulmonaire majeur érodé
par un volumineux abcès pulmonaire.
Chez les bovins les hémorragies pulmonaires sont à différencier à l’abattoir d’une aspiration de sang
secondaire à la section de la carotide lors de la saignée (piquetage et aillotage).
Chez les chevaux de course il existe des hémorragies induites par l’exercice entrainant des épistaxis.
Cette lésion est de pathogénie controversée (rôles possibles de la paralysie du larynx, de
bronchiolites et de l’augmentation des pressions vasculaire et alvéolaire au cours de l’exercice). Cette
lésion est rarement fatale. L’examen post-mortem de chevaux ayant eu des épisodes d’hémorragies
induites par l’exercice montre de larges zones colorées en brun souvent dans les lobes caudaux. A
l’histologie on observe des hémorragies alvéolaires avec de nombreux macrophages renfermant de
l’hémosidérine et une fibrose interstitielle modérée.
2/. Œdème
(1) L’augmentation de la pression hydrostatique est à l’origine d’une dissociation des cellules
endothéliales entraînant le passage de liquide dans le tissu interstitiel puis dans la lumière
alvéolaire.
Exemples :
- l’œdème dû à une insuffisance cardiaque gauche.
- la perfusion excessive entraînant une hypervolémie.
- tumeur comprimant les vaisseaux diminuant ainsi le retour veineux…
(2) La baisse de la pression oncotique est due le plus souvent à une hypoalbuminémie.
Exemples :
- syndrome néphrotique entraînant une fuite de protéines.
- hépatopathie chronique à l’origine d’un défaut de production de protéines.
- entéropathie avec perte de protéines…
(3) L’obstruction lymphatique est le plus souvent secondaire à la présence d’emboles tumoraux.
La concentration en protéine dans le liquide d’œdème est plus grande dans les œdèmes non
cardiogéniques (exsudat) que dans les œdèmes cardiogéniques (transsudat).
Suivant la vitesse d’installation et la durée d’évolution on distingue des œdèmes aigus et des
œdèmes chroniques :
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Les OAP (Œdème Aigu du Poumon) (photo 42) sont rares et se traduisent par la présence d’un liquide
spumeux souvent rosé abondant retrouvé jusque dans les cavités nasales. Ils sont à l’origine d’une
dyspnée sévère chez l’animal atteint. Macroscopiquement, la taille et la consistance sont
augmentées de manière diffuse et modérée (il y a du liquide spumeux à la place de l’air), la couleur
est plus foncée (due à la vasodilatation). Les cloisons interlobulaires sont dilatées. On les observe
lors d’une insuffisance cardiaque brutale ou de choc anaphylactique, mais cela reste relativement
rare.
A l’histologie, ils se caractérisent par une
congestion et par la présence de liquide dans les 42
alvéoles et le tissu interstitiel. Le liquide présent Coupe transversale de
dans les alvéoles est plus ou moins éosinophile poumon montrant la
selon la quantité de protéines qu’il contient. La distension marquée
quantité de protéine est liée au mode de formation des cloisons
de l’œdème. Les œdèmes par augmentation de interlobulaires par de
perméabilité de la barrière air-sang sont plus riches l’œdème
en protéines que les œdèmes par trouble
hémodynamique.
41 42
Macroscopiquement,
la taille et la
consistance sont
augmentées de
manière diffuse et
modérée (il y a du
liquide à la place de
l’air), la couleur est pl
us foncée (due à la
vasodilatation).
Les cloisons
interlobulaires sont
dilatées.
!Attention ! : lors d’une euthanasie, le cœur s’arrête de battre progressivement et le retour veineux
diminue, entraînant une hypertension au niveau pulmonaire. Celle-ci provoque souvent une
congestion et un œdème agonique, même si la mort est rapide. Les lésions observées seront très
voisines de celles d’un OAP. La différence se fait essentiellement par connaissance des circonstances
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
de la mort. En effet l’œdème aigu du poumon entraine des troubles respiratoires majeurs avec
dyspnée et présence de liquide spumeux au niveau des narines. Si ces signes sont absents, on peut
conclure à un œdème agonique.
Ces œdèmes agoniques sont fréquents. En salle d’autopsie dans plus de 90 % des cas, l’œdème
observé est un œdème agonique.
43 44
Œdème pulmonaire
(mouton). Présence
d'un abondant liquide
spumeux dans la
trachée.
Lors d’une mort subite, une cause possible (mais peu fréquente) est un œdème aigu du poumon.
Des lésions cardiaques peuvent en expliquer l’origine. En l’absence de lésions cardiaques, l’œdème
aigu peut être d’origine allergique c’est-à-dire consécutif à un choc anaphylactique. Le diagnostic
différentiel avec un œdème agonique sera alors difficile voire impossible si l’animal a été retrouvé
mort et que la période agonique n’a pas été observée.
Aspect histologique d’un œdème chronique d’un poumon de chien. Les vaisseaux sont dilatés ainsi
que les capillaires de l’hématose.
Les macrophages sont nombreux et pigmentés (marrons), du fait de la présence d’hémosidérine.
L’hémosidérine peut être mis en évidence par la coloration de Perls.
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Les embolies les plus fréquentes chez les animaux domestiques sont les thromboembolies, les
emboles septiques et les emboles tumoraux.
Thrombophlébite 47
pulmonaire.
Thrombus de
47
grande taille dans la Thromboembolie
veine jugulaire pulmonaire.
Présence d'un
thrombus (flèche)
dans l'artère
pulmonaire
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Les fragments libérés atteignent inévitablement les poumons et sont séquestrés dans les vaisseaux
pulmonaires. Des petits emboles stériles ont généralement peu de conséquences cliniques car ils sont
dégradés par le système fibrinolytique.
Chez le chien, des parasites tels que Dirofilaria immitis et Angiostrongylus vasorum, des
endocrinopathies telles que l’hyperadrénocorticisme et l’hypothyroïdie, des glomérulopathies et des
états d’hypercoagulabilité peuvent être à l’origine de thrombose de l’artère pulmonaire et de
thromboembolie.
Des thromboembolies pulmonaires peuvent survenir chez des chevaux après une anesthésie
prolongée, chez des vaches couchées ou chez tout animal avec un cathéter restant en place
longtemps.
Des emboles septiques, des fragments de thrombus contaminé par des bactéries ou des
champignons détachés de lésions cardiaques (valvulaires ou murales) peuvent s’arrêter dans la
circulation pulmonaire. Ces emboles proviennent le plus souvent d’endocardite bactérienne (à
droite), de thrombophlébites jugulaires (dans toutes les espèces), d’abcès hépatique qui ont
déchargé leur contenu dans la veine cave (chez les bovins), d’arthrite septique ou
d’omphalophlébites (animaux de rente).
Remarque : Des emboles hépatiques formés de fragment de parenchyme peuvent parfois s’observer
dans les vaisseaux pulmonaires après des traumatismes abdominaux avec rupture hépatique.
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4/.
E) Infarctus et infarcissement
INFARCTUS ET INFARCI SSEMENT
48
49
Un infarcissement survient dans un territoire
quand le sang artériel continue à arriver et que
le retour veineux n’est plus possible (veines
collabées). Dans les poumons cette lésion
s’observera lors de torsion d ’un lobe (photo ci -
contre, chez un chien).
F)5/. Pattern
P ATTERN
de laDEréponse
LA REPONSE DU PARENCHYME
du parenchyme PULMON
pulmonaire AIRE AUX
aux agressions
AGRESSIONS PULMONAIR ES
A cause de la double vascularisation (pulmonaire et bronchique), les infarctus sont rares et souvent
asymptomatiques. Les infarctus sont rouges (photo ci-contre, chez un chat) car la vascularisation
n’est pas terminale, contrairement au rein.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Bronches intrapulmonaires :
La structure est voisine de celles des bronches 50
extrapulmonaires, mais les différentes couches sont plus
minces. La sous muqueuse renferme des fibres
musculaires lisses et une charpente cartilagineuse sous
forme d’anneau discontinu. Enfin, l’adventice renferme
des formations lymphoïdes.
Bronche.
E : épithélium pseudostratifié cilié avec cellules
caliciformes
LP : lamina propria
Mu : muscle lisse
C : cartilage
Bronchioles :
L’épithélium devient simple (unistratifié), cubique, cilié. Il y a perte des cellules caliciformes et
disparition progressive des cils et apparition d’un nouveau type de cellules : les cellules de Clara.
Le chorion et la sous muqueuse sont peu abondants. Ils renfermant le muscle de Reissessen. Il s’agit
d’un muscle lisse. Il n’y a plus de cartilage ni de glandes séro-muqueuses au niveau des bronchioles.
Les fibres élastiques se raréfient.
L’adventice est mince et sans formation lymphoïde.
Bronches :
Le pattern de nécrose, inflammation et réparation dans les bronches est identique à celui décrit dans
les cavités nasales. En bref, des lésions des cellules ciliées entrainent la dégénérescence, le
détachement et l’exfoliation des cellules nécrosée. Dans les circonstances normales, l’exfoliation est
suivie par une inflammation, des mitoses, la prolifération et la différenciation cellulaire et finalement
la réparation.
Suivant le type d’exsudat, la bronchite peut être catarrhale, purulente, fibrineuse, fibrino-
nécrotique et parfois granulomateuse.
Quand la lésion devient chronique, la production de mucus augmente via l’hyperplasie des cellules
caliciformes. Cette hypersécrétion de mucus peut parfois entrainer des bronchites obstructives
chroniques et secondairement de l’emphysème ou une bronchiectasie.
Des irritations chroniques des bronches causent également une métaplasie malpighienne de
l’épithélium bronchique (perte de fonction de l’appareil muco-ciliaire). Une hyperplasie des glandes
bronchiques survient fréquemment dans les bronchites chroniques.
Les bronchiectasies sont des séquelles importantes des bronchites chroniques. Il s’agit d’une
dilatation permanente des bronches avec rupture de la paroi et accumulation d’exsudat.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
51 51
Bronchioles :
L’épithélium bordant les bronchioles est très sensible aux agressions causées par certains virus (para
influenza-3, adénovirus, virus respiratoire syncytial, morbillivirus de la maladie de Carré), des gaz
irritants (NO2, SO2, O3) et des substances toxiques (3 méthyl-indole).
• Réparation dans les lésions bronchiolaires aiguës sévères : Dans les lésions sévères,
telles que celles provoquées par des pneumonies par
aspiration, l’exsudat ne peut être enlevé de la membrane
basale, et il devient infiltré par des fibroblastes qui forment
des petites masses de tissu fibrovasculaire bien organisé, qui
peuvent secondairement être recouvertes de cellules ciliées.
Cette lésion est appelée bronchiolite oblitérante.
52
Bronchiolite oblitérante : inflammation chronique dans la
paroi bronch iolaire entrainant la formation d’un tissu de
granulation faisant protrusion dans la lumière.
53
COPD chez un cheval : la bronchiole est remplie
de mucus mêlé à des débris cellulaires et des
neutrophiles.
L’asthme félin aussi connu comme bronchite allergique féline est un syndrome clinique atteignant
les chats de tout âge et caractérisé par des épisodes récidivants de broncho constriction, de toux ou
de dyspnée. La pathogénie incrimine une hypersensibilité de type I à des allergènes inhalés. Cette
pathologie est rarement la cause de mortalité. Une éosinophilie est parfois observée.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Schéma du pattern des réponses des bronches et des bronchioles aux agressions :
Alvéoles :
Les pneumocytes de type I sont particulièrement sensibles aux agents pathogènes qui atteignent la
région alvéolaire par voie aérogène ou hématogène. Quand les lésions deviennent irréversibles, les
pneumocytes de type I se détachent, laissant à nu la membrane basale et augmentant ainsi la
perméabilité alvéolaire. La réparation alvéolaire est possible si la membrane basale reste intacte et
les lésions non compliquées.
Dans les 3 jours les pneumocytes de type II qui sont des précurseurs plus résistants aux
agressions, présentent des mitoses et produisent un pool important de nouvelles cellules
indifférenciées. Ces nouvelles cellules recouvrent la membrane basale et se différencient en
pneumocytes de type I. Quand la lésion alvéolaire est diffuse, la prolifération des pneumocytes de
type II devient si importante que les alvéoles ressemblent à une glande ou à un poumon fœtal. Cette
lésion est appelée épithélialisation ou foetalisation. Bien que ce phénomène (hyperplasie des
pneumocytes de type II) fasse partie de la réparation alvéolaire normale, il peut interférer avec les
échanges gazeux et entrainer une hypoxie. Dans les cas non compliqués, les pneumocytes de type II
peuvent se différencier en pneumocytes de type I et entrainer une restitution ad integrum.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Les pneumocytes de type I sont une des trois composants de la barrière air-sang, aussi quand ces
cellules sont lésées, il y a augmentation de la perméabilité et passage transitoire dans la lumière
alvéolaire, de plasma, de protéines et de fibrine. Normalement ces fluides sont rapidement éliminés
par drainage lymphatique et alvéolaire, et les pneumocytes nécrotiques et la fibrine, phagocytés par
les macrophages alvéolaires. Quand les lésions sont persistantes et sévères, les fibroblastes et les
myofibroblastes peuvent proliférer dans la paroi alvéolaire (interstitium alvéolaire) provoquant une
fibrose interalvéolaire, alors que dans d’autres formes de lésions sévères, les fibroblastes et les
myofibroblastes migrent activement dans la lumière alvéolaire et provoquent une fibrose
intralavéolaire.
54 54
Lésion alvéolaire aiguë chez un bovin Lésion alvéolaire chronique lors d’une pneumonie
par aspiration d’huile. Noter la interstitielle chez le cheval. La membrane alvéolaire
prolifération des pneumocytes de est totalement tapissée de pneumocytes de type II
type II (flèches). cubiques (tête de flèche). L’interstitium est épaissi
par des cellules inflammatoires et la lumière
alvéolaire renferme des débris cellulaires mélangé à
des leucocytes.
Les cellules endothéliales jouent un rôle majeur dans le fonctionnement normal et anormal de
l’alvéole. La jonction entre les cellules endothéliales n’est pas aussi jointive qu’entre les pneumocytes
et permet le mouvement de fluide et de protéines de faible poids moléculaire dans l’interstitium
alvéolaire. Les cellules endothéliales ont un contact étroit avec les hématies et les leucocytes puisque
le diamètre des capillaires (5μ) alvéolaires est légèrement plus petit que le diamètre des hématies et
des leucocytes. Les hématies sont facilement déformables et leur temps de transit est plus court que
celui des leucocytes qui sont des cellules moins déformables. Ce temps de transit élevé des
leucocytes et leur contact étroit avec les cellules endothéliales a un impact majeur dans
l’inflammation pulmonaire et le syndrome de détresse respiratoire aigu (ARDS= acute respiratory
distress disease).
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Les pneumonies des animaux domestiques peuvent être classées en 4 catégories suivant la
distribution des lésions, la consistance, la couleur et la morphologie :
1. bronchopneumonies
2. pneumonies interstitielles
3. pneumonies emboliques
4. pneumonies granulomateuses
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Les bronchopneumonies sont des pneumonies exsudatives débutant primitivement au niveau des
bronchioles et s’étendant aux bronches et aux alvéoles. C’est le type le plus fréquent chez les
animaux domestiques. Les lésions sont localisées aux parties crânio-ventrales du poumon, sauf
exception. Elles peuvent s’étendre aux parties ventrales des autres lobes.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Une bronchopneumonie suppurée est caractérisée par une consolidation cranioventrale des
poumons avec un exsudat purulent ou mucopurulent dans les voies aérophores. Il s’agit souvent
d’une complication de la maladie de Carré, [due à un morbillivirus (la famille des Paramyxoviridae)].
La baisse des moyens de défense due à l’infection virale facilite une surinfection bactérienne (le plus
souvent Bordetella bronchiseptica).
Les différentes phases des bronchopneumonies suppurées peuvent être résumées comme suit :
Dans les 12 premières heures quand les bactéries se multiplient, le poumon devient
hyperhémique et oedémateux.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Dans les conditions favorables, le phénomène inflammatoire régresse. Cette phase est
appelée résolution. Elle prend 1 à 2 semaines.
Chez les animaux pour lesquels l’infection n’est pas rapidement résolue, les lésions
deviennent chroniques. 7 à 10 jours après l’infection, les poumons deviennent gris pâle avec
un aspect en « chair de poisson ». Cet aspect est la conséquence de l’inflammation suppurée
et catarrhale, de l’atélectasie par obstruction, de l’hyperplasie lymphoïde et de la fibrose
alvéolaire débutante.
La résolution complète est inhabituelle dans les bronchopneumonies chroniques. Le plus souvent on
observe de la fibrose (pulmonaire et pleurale), des bronchiectasies et des abcès.
Remarque : L’estimation de la consistance d’un poumon en salle d’autopsie est subjective. Pour aider
à cette estimation, on considère de façon classique que la consistance normale d’un poumon est celle
du creux de la joue. Une consistance un peu plus ferme correspond à celle du bout du nez. Enfin, une
consistance très ferme correspond à celle du front.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
58
Alvéolite leucocytaire
Sur une lame, il y a souvent association des 2 types d’alvéolite (œdémateuse et fibrino-leucocytaire).
En effet, l’agent pathogène diffuse de manière centrifuge à partir de la lésion initiale. La lésion la plus
évoluée se situe au niveau de la bronchiole, point de départ de l’inflammation.
59
Bronchopneumonie suppurée (chez un porc) : la
bronchiole au centre renferme un exsudat purulent.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
62
Microscopie optique de
bronchopneumonie fibrino-nécrotique
(Mannhémiose) chez un bovin. On observe
deux lobules pulmonaires séparés par des
cloisons interlobulaires hypertrophiées
par de l’oedème, un dépôt de fibrine , une
congestion marquée des vaisseaux et des
lymphatiques (dans lesquels on observe
des thrombi fibrineux).
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
la mort. Elle ne survient pas le plus souvent par insuffisance respiratoire (les lésions,
localisées en partie crânio-ventrale, laissent suffisamment de poumon fonctionnel pour
que la respiration reste correcte) mais souvent par choc toxémique. Cela dépend de
l’agent étiologique :
les bactéries Gram - sont plus fréquemment responsables de choc.
Ce sont des pneumonies dans lesquelles la lésion primitive est localisée dans une des trois couches
de la paroi alvéolaire : l’endothélium, la membrane basale, l’épithélium alvéolaire (en général les
pneumocytes de type I).
Ce type de pneumonie est difficile à diagnostiquer à l’examen nécropsique et nécessite une
confirmation histologique. Tout le poumon est atteint. Il est globalement hypertrophié et présente
parfois l’empreinte des côtes.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Portes d’entrée :
Il y a deux voies d’entrée possibles :
la voie aérogène :
- inhalation de gaz toxiques, de fumées
- infection par des virus pneumotropes (influenza virus, IBR…)
la voie hématogène :
- lésions de l’endothélium vasculaire
- les CIVD
- toxines absorbées par le tractus digestif
- métabolites toxiques générés par le poumon (exemple : 3-méthyl-indole, paraquat = pesticide)
transformé en métabolite encore plus toxique par les cellules de Clara
- infection par des virus endothéliotropes (adénovirus canin, virus de la peste porcine classique…)
Pathogénie :
Les pneumonies interstitielles sont subdivisées en aiguë et chronique.
Les pneumonies interstitielles aiguës débutent par des lésions soit des pneumocytes de type I, soit
des cellules endothéliales. Cela entraîne la rupture de la barrière air-sang, puis l’exsudation des
protéines plasmatiques dans la lumière alvéolaire et dans la paroi interalvéolaire. C’est la phase
exsudative de la pneumonie interstitielle aiguë. Elle dure quelques jours.
Puis quelques jours plus tard se met en place la phase proliférative caractérisée par une hyperplasie
des pneumocytes de type II. Leur multiplication permet de remplacer les pneumocytes de type I lésés.
L’épithélium pavimenteux, devient cubique. La paroi alvéolaire s’épaissit. Cette lésion explique
l’augmentation modérée de consistance (caoutchouc).
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Les pneumonies interstitielles aiguës présentent donc 2 phases successives dans le temps : une phase
exsudative puis une phase proliférative. Ces pneumonies sont fréquentes mais souvent modérées et
transitoires. Dans les formes sévères, l’animal peut mourir d’une insuffisance respiratoire secondaire
à des lésions alvéolaires diffuses (exemple : œdème et emphysème pulmonaire bovin ou emphysème
des regains cf ci-dessous).
65
Aspect macroscopique : La consistance est simplement
augmentée, le poumon a une texture caoutchouteuse. La
consistance est cependant moins ferme que celle d’une
broncho-pneumonie. Un fragment de ce poumon flottera
ou flottera entre 2 eaux, dans le cas de la forme exsudative
aiguë. En tout cas, il ne coulera pas complètement comme
lors d’une bronchopneumonie.
Cette lésion est difficile à mettre en évidence
macroscopiquement, surtout sans renseignement clinique
ou suspicion. Elle nécessite une confirmation histologique.
Elles se développent quand l’agent pathogène est persistant. Le passage au stade chronique est
caractérisé par :
- une fibrose des parois interalvéolaires (avec ou sans fibrose intra-alvéolaire)
- une accumulation de cellules inflammatoires mononucléées dans l’interstitium
- la persistance de l’hyperplasie des pneumocytes de type II
69
L’hyperplasie des pneumocytes II est bien
marquée ce qui rend l’ épithélium cubique bien
visible. Des infiltrats de cellules inflammatoires
mononucléées et du tissu fibreux sont présents
dans les septa. La barrière air/sang est épaissie et
les échanges gazeux se font mal.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Exemples :
- pneumonie progressive ovine due au virus de Visna/Maedi.
- CAEV (Caprine Arthritis Encephalitis Virus) chez la chèvre. - pneumonies par hypersensibilité chez
les bovins.
- migration pulmonaire massive de larves d’ascaris chez le porc.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
72
Pneumonie embolique sur un poumon de
cheval. De petits abcès et des plages de
suppuration, entourées par une zon e
d’inflammation aiguë s’observent si le
germe est très pathogène.
Les lésions histologiques précoces sont toujours focales ou multifocales (voir photo 73).
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Les pneumonies granulomateuses sont un type particulier de pneumonies causées par des micro-
organismes ou des particules qui ne peuvent être éliminés par phagocytose. Deux portes d’entrée :
la voie aérogène et la voie hématogène.
74 75
77
parasites : Fasciola hepatica (peu fréquent),
strongles pulmonaires (Dictyocaulus,
Angiostrongylus…) (photo ci-contre : strongles)
corps étrangers
La caractéristique principale est la formation de granulomes centrés sur un corps étranger, une
mycobactérie, ou tout autre agent causal. Ils peuvent être associés ou non à de la nécrose. Quand on
a au centre du granulome des polynucléaires neutrophiles plus ou moins dégénérés, on parle de
pyogranulome.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
76
Les lésions nodulaires , centrées sur de la
nécrose de caséification (caractéristique de la
tuberculose), renferme nt des restes de noyaux.
Cette nécrose est bordée d’une couronne de
macrophages parfois épithélioïdes mêlés à d es
lymphocytes et des plasmocytes.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Elles regroupent un ensemble de pneumonies caractérisées par un œdème, des membranes hyalines
et une hyperplasie des pneumocytes de type II. Les causes les plus fréquentes sont :
- l’oedème et l’emphysème pulmonaire bovin (emphysème des regains ou fog fever). Cette
pathologie s’observe lors de la mise à l’herbe de bovins sur un pré déjà fauché. La repousse
est plus riche en tryptophane, métabolisé par le foie en 3-méthyl-indole. Cette molécule,
métabolisée par les cellules de Clara, donne un métabolite très pneumotoxique, qui provoque
des lésions des pneumocytes I.
- l’alvéolite extrinsèque allergique, qui s’observe le plus souvent sur des bovins restés à
l’intérieur pendant l’hiver et respirant du foin moisi. L’inhalation de spores est à l’origine de
la production d’Ac et du dépôt d’immun-complexes au niveau de la paroi alvéolaire qui
activent le complément et entrainent des lésions de la paroi alvéolaire. Saccharopolyspora
rectivirgula est la moisissure la plus fréquente.
- le syndrome de réinfestation par Dictyocaulus, syndrome allergique consécutif à la
réinfestation par un grand nombre de larves de Dictyocaulus (sur des animaux ayant déjà été
en contact avec le parasite) et donnant des lésions identiques à la « fog fever » excepté la
présence de polynucléaires éosinophiles et parfois de larves vues à l’histologie.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Les parasites peuvent également être à l’origine de l’obstruction des voies aérophores, ce qui
entraine des lésions d’atélectasie et d’emphysème, plus ou moins sévères. Les principaux strongles
pulmonaires sont:
- Dictyocaulus viviparus chez les bovins (voir photo 81)
- Dictyocaulus filaria, Protostrongylus rufescens, Mullerius capillaria chez les petits ruminants
- Dictyocaulus arnfieldi chez les équins. L’hôte naturel est l’âne mais infestation possible des chevaux
qui pâturent avec des ânes.
- Metastrongylus spp chez les porcins
- Angiostrongylus vasorum chez le chien
- Aelurostrongylus abstrusus chez le chat (voir photo 84)
Des informations supplémentaires sur les différentes pneumonies observées suivant les espèces sont
disponibles dans le livre Pathologic basis of veterinary disease de Zachary et Mac Gavin (5ème
édition) pages 504 à 531 .
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Les pneumonies sont une des lésions les plus fréquemment retrouvées à l’examen postmortem de
fœtus, particulièrement chez les poulains et les animaux de rente. Dans le poumon fœtal, les alvéoles
renferment un liquide visqueux produit localement appelé fluide ou liquide pulmonaire.
Normalement ce fluide remonte le long de l’arbre trachéobronchique et au niveau de l’oropharynx,
une partie est déglutie et une petite partie est relarguée dans le liquide amniotique. L’aspiration de
liquide amniotique contaminé par du méconium ou des bactéries (placentite) est la voie la plus
fréquente par laquelle les pathogènes atteignent le poumon. Cette forme de pneumonie est
secondaire à l’hypoxie et l’acidose fœtale qui entraine un relâchement du sphincter anal et la
contamination du liquide amniotique, qui est inspiré (glotte ouverte) au stade terminal.
Les lésions macroscopiques sont souvent peu visibles, mais histologiquement on observe des lésions
identiques aux bronchopneumonies. Contrairement aux bronchopneumonies postnatales, les lésions
ne sont pas crânio-ventrales mais présentes dans tous les lobes.
Chez les bovins, Brucella abortus et Arcanobacterium pyogenes sont les deux bactéries le plus
fréquemment isolées à partir des fœtus avortés. Ces bactéries sont généralement présentes en grand
nombre dans le liquide amniotique des vaches ayant une placentite bactérienne. L’inflammation du
placenta interfère avec les échanges foeto-maternels entrainant une hypoxie fœtale qui induit le
fœtus à « respirer » glotte ouverte et donc à aspirer du liquide amniotique contaminé.
En plus de la voie respiratoire, les pathogènes (bactéries ou virus) peuvent arriver aux poumons par
le sang fœtal et entrainer des pneumonies interstitielles. Ex : listériose, salmonellose, chlamydiose
chez les animaux de rente. Le plus souvent les lésions ne sont pas visibles macroscopiquement mais
visibles histologiquement sous forme de pneumonie interstitielle nécrosante, et de foyers de nécrose
dans le foie, la rate ou l’encéphale.
Des pneumonies fœtales broncho-interstitielles peuvent survenir lors d’avortement d’origine virale
(Virus IBR, para influenza 3, chez les bovins, virus herpès équin chez le cheval).
Ces entités sont plus fréquentes chez les animaux n‘ayant pas reçu d’immunité passive (pas de prise
de colostrum). Les pneumonies observées sont soit des pneumonies interstitielles en cas de
septicémie, ou des bronchopneumonies lors d’inhalation de bactéries pathogènes.
Les germes les plus souvent isolés sont : Histophilus somni et Pasteurella multocida chez les veaux,
Streptococcus spp. chez les poulains, Escherichia coli, Listeria monocytogenes et Streptococcus suis
chez les porcelets.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Le syndrome d’aspiration du méconium est important, mais peut être prévenu chez les humains. Il
survient quand du liquide amniotique contaminé par le méconium est aspiré pendant le travail ou
juste après la naissance. La pathogénie est la même que pour les pneumonies fœtales (cf schéma ci-
dessous). L’hypoxie fœtale fréquente lors de dystocies ou d’une parturition prolongée entraine un
relâchement du sphincter anal et la libération de méconium dans le liquide amniotique. La
contamination peut se faire directement par aspiration du liquide amniotique contaminé
(mouvements respiratoires) ou tout de suite après la naissance, quand le méconium présent dans le
nasopharynx est entrainé dans les poumons par les premières inspirations d’air.
Ce syndrome d’aspiration du méconium reste mal connu chez les animaux. Il a été décrit chez les
veaux, les poulains, les porcelets et les chiots. Souvent les lésions pulmonaires sont modérées et
transitoires, mais elles peuvent parfois être plus grave car survenant sur des nouveau-nés ayant
souffert d’hypoxie et d’acidose intra utérines
Des séquelles fréquentes sont des lésions d’atélectasie lobulaire.
Histologiquement, le méconium et la kératine exfoliée de la peau du fœtus dans le liquide
amniotique s’observe dans les bronches, bronchioles et alvéoles accompagnés par une alvéolite
modérée.
Les tumeurs primitives sont rares chez les animaux. Elles sont plus fréquentes chez les chiens et les
chats, surtout quand ils sont âgés.
Leur origine peut être épithéliale ou conjonctive.
Les plus fréquentes sont les tumeurs malignes d’origine épithéliale. Dans les différents types de
carcinomes ce sont les carcinomes bronchiolo-alvéolaires qui sont les plus fréquents. Ces tumeurs
ont pour origine les cellules de Clara ou des pneumocytes de type II.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
La séreuse pulmonaire est constituée d’une plèvre pariétale qui se réfléchit et recouvre le poumon,
là elle forme la plèvre viscérale. Les 2 plèvres délimitent entre elles la cavité pleurale.
Elle est composée d’un épithélium simple pavimenteux, le mésothélium, reposant sur du tissu
conjonctif lâche, riche en vaisseaux.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Il y a 2 formes de pneumothorax :
spontané. L’air venant des poumons et passant dans la cavité pleurale. Il n’est associé à
aucune maladie sous-jacente ni traumatisme.
secondaire. En médecine vétérinaire les causes les plus fréquentes sont les plaies pénétrantes
dans la paroi thoracique, la rupture de l’œsophage, les traumatismes iatrogènes
(thoracoscopie), les ruptures de la trachée secondaires à des intubations mal faites et la
rupture de bulles d’emphysème ou de kystes parasitaires.
Si le pneumothorax est important, le vide pleural peut disparaitre et provoquer le collapsus des
poumons.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Remarque : A l’autopsie d’un animal sain, la coupole diaphragmatique est bien concave et si on la
perce, elle recule avec un bruit particulier. Dans le cas d’un pneumothorax, ce bruit est absent. Il faut
cependant vérifier qu’il n’y a pas eu de perforation du diaphragme avant lors de l’autopsie.
2/.2.LésionLESIONS
péri-vasculaires
D’ORIGINE VA SCULAIRE
On décrit 3 types de lésions d’origine vasculaire :
3/.
3. LésionsLEinflammatoires ES
Les lésions inflammatoires des plèvres s’appellent
des pleurésies.
Les différentes voies d’entrée sont:
les plaies pénétrantes
thoracique.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
la voie hématogène
l’extension directe (rupture de l’œsophage, extension d’une bronchopneumonie à la plèvre)
L’étiologie est :
2. virale : le seul exemple est la Péritonite Infectieuse Féline (PIF) chez le chat
Comme dans tous les organes on distingue les tumeurs primitives, et les tumeurs secondaires ou
tumeurs métastatiques.
105
Les tumeurs primitives sont des mésothéliomes (voir photos 102, 103 et 104). Ces tumeurs sont
rares, mais plus fréquentes chez le veau. Elles sont envahissantes localement mais les métastases
sont exceptionnelles. Elles peuvent infiltrer toute la cavité thoracique et donc comprimer les
poumons. Chez les carnivores, il est suspecté que les mésothéliomes, comme chez l’homme, puissent
être dus à l’inhalation répétée de particules d’amiante.
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Photo 13 : Porc
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Emphysème pulmonaire :
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Pneumonie interstitielle
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Pneumonie suppurée
Au niveau d'une bronchiole, on observe un amas cellulaire, avec de nombreux neutrophiles plus
ou moins dégénérés et quelques macrophages. Il manque du cartilage, on n’a que la muqueuse.
Grossissement plus fort :
substance éosinophile homogène
et polynucléaires dégénérés +
macrophages.
Elle a une distribution crânio-
ventrale et est fréquente chez les
carnivores.
Pneumonie
granulomateuse
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Module anatomie pathologique – L’appareil respiratoire
Pneumonie embolique
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR
L'APPAREIL GENITAL
LE SYSTEME NERVEUX
Pathologie 1 :
Description : Ovotestis
Présence de testicules/ovotestis +
cornes utérines et épididyme Epididyme
(A différencier du
pseudohermaphrodisme où il y a des
testicules sans ovaires)
Vagin très
prononcé
Testicule
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Module anatomie pathologique – Pathologie de l’appareil génital et du système nerveux
Pathologie 2
Pathologie 3 :
Pathologie 4 :
Diagnostic différentiel :
- Tumeur des cellules folliculaires
- Cystadenocarcinome : souvent bilatéral, métastases intra-cavitaires, ascite, souvent
malin.
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Module anatomie pathologique – Pathologie de l’appareil génital et du système nerveux
Pathologie 5
Pathologie 6 :
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Module anatomie pathologique – Pathologie de l’appareil génital et du système nerveux
Pathologie 7 :
Pathologie 8
Pathologie 9 :
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Module anatomie pathologique – Pathologie de l’appareil génital et du système nerveux
Pathologie 10 :
Pathologie 11 :
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Module anatomie pathologique – Pathologie de l’appareil génital et du système nerveux
Pathologie 12 :
A gauche :
Description : Lésion jaunâtre avec des points
rouges, ferme, en relief, d'environ 3 cm.
Diagnostic morphologique : Leydigome,
tumeur très fréquente, toujours décrite
comme bénigne.
A droite :
Description : Testicule hypertrophié (environ
5 cm), en relief, mou
Diagnostic morphologique : Séminome.
Pathologie 13 :
Pathologie 14 :
Pathologie 15 :
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Module anatomie pathologique – Pathologie de l’appareil génital et du système nerveux
Pathologie 16 :
- Mammite nécrosante :
Agent : Staphylococcus aureus
Pathogénèse : production de toxines > chémiotaxie de neutrophiles > nécrose due aux
enzymes > nécrose cellulaire > suppuration.
Les lésions sont uniquement au niveau de la mamelle.
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Module anatomie pathologique – Pathologie de l’appareil génital et du système nerveux
Pathologie 1 :
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Module anatomie pathologique – Pathologie de l’appareil génital et du système nerveux
Pathologie 3 :
Pathologie 4 :
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Module anatomie pathologique – Pathologie de l’appareil génital et du système nerveux
Pathologie 5 :
Description : Absence de substance blanche,
remplacée par du LCR.
Diagnostic morphologique : Porencéphalie
Pathogénie : Tropisme de l’agent pathogène
pour les cellules en division, donc après
multiplication il y a lyse des neurones.
Pathologie 6 :
Pathologie 7 :
Description :
A gauche : encéphale et cervelet normaux
A droite : circonvolutions de l’encéphale
gonflées, lésions rouges pâles
Diagnostic morphologique : oedème cérébral.
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Module anatomie pathologique – Pathologie de l’appareil génital et du système nerveux
Conséquences : la boîte crânienne n’est pas extensible, il peut alors y avoir d’abord des
douleurs à la tête (l’animal essaie de comprimer sa tête contre les murs), puis à terme une
herniation du cervelet par le foramen occipital, qui entraine une compression du tronc
cérébral avec, entre autres, des problèmes cardiaques et respiratoires (voire la mort).
Intoxication par excès d’eau > hypo osmose plasmatique > œdème extracellulaire
Cas particulier de l'intoxication à l'eau chez le porc. Lorsque l'éleveur oublie de donner à boire
aux porcs pendant un moment, il leur donne ensuite une grande quantité en une fois. Les
métabolites attirent alors l'eau dans le cerveau, d'où un oedème spécifique avec de nombreux
polynucléaires éosinophiles autour des vaisseaux.
Remarque : La cause de l'oedème peut être une encéphalopathie, c’est alors un œdème
cytotoxique. Encéphalopathie hépatique : production de catabolites par le foie > intoxication
des astrocytes > oedème extracellulaire > démyélinisation.
Pathologie 8 :
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Module anatomie pathologique – Pathologie de l’appareil génital et du système nerveux
Pathologie 9 :
(La photo ci-contre est un cas extrême, ou la moitié du cerveau est remplie de pus).
Pathologie 10 :
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Module anatomie pathologique – Pathologie de l’appareil génital et du système nerveux
Pathologie 11 :
Pathologie 12 :
Pathologie 13 :
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Module anatomie pathologique – Pathologie de l’appareil génital et du système nerveux
La BVD (Pestivirus) :
Etiologie : Pestivirus, Flavivirus. Le virus peut passer d’un effet non cytopathique à
cytopathique.
Il existe plusieurs formes chez les animaux non gestants :
- BVD 1 NCP : forme subclinique
- BVD 1 NCP : diarrhée virale transitoire
- BVD 2 NCP : forme sévère lésions similaire à la MD
- BVD 2 NCP : syndrome thrombocytopénique : MD + hémorragies
Selon l'animal, l'infection entraine diverses lésions :
Animal gestant :
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Module anatomie pathologique – Pathologie de l’appareil génital et du système nerveux
Virus d'Aujeszky
Il cause des avortements chez le porc, et une forme nerveuse chez les autres espèces (prurit
avec auto mutilation).
On parle de "pseudo-rage".
- Chez le porc : inhalation puis infection des amygdales
Voie 1 : transport axonal rétrograde > noyau trijumeau > encéphalite
Voie 2 : bactériémie > placenta > lésions systémiques de l’avorton (nécrose au niveau des
amygdales et points blancs au niveau du foie)
- Chez les autres espèces : 2 modes de contamination
Cas 1 : Ingestion de viande contaminée crue : passage dans l’intestin, dans les plexus
myentériques et remontée dans la moelle.
Cas 2 : Contamination des blessures.
Puis transport axonal rétrograde, il y a alors une encéphalite lymphocytaire et plasmocytaire,
une méningite.
Histologiquement, on voit des corps d'inclusion intranucléaire éosinophilique.
La rage
Tous les mammifères sont concernés.
Il y a encéphalite lymphocytaire et plasmocytaire.
Transmission : contamination des blessures avec de la salive / inhalation des fèces de chauve
souris.
Pathogénie : contamination > repli dans les myocytes > entrée dans le nerf au niveau de la
jonction neuro-musculaire > transport axonale rétrograde rapide > cerveau
A partir du SNC, il peut y avoir transport axonal antérograde > infection de plusieurs tissus
dont les glandes salivaires.
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Module anatomie pathologique – Pathologie de l’appareil génital et du système nerveux
Pathogénie : Inhalation > réplication dans les NL > virémie > infection du système lymphoïde :
immunodépression > virémie > le virus atteint le SNC et les cellules épithéliales en général.
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR
LESIONS DE LA RATE
PLAN
Partie 1 : bases de pathologie splénique
I/. Fonction de la rate…………………………………………………………………………………………………………………………….2
II/. Bases de pathologie splénique………………………………………………………………………………………………………….3
III/. Etude des lésions de la rate.………………………………………………………………………………………..………………….4
Partie 2 : Lésions de la rate
I/. Splénomégalie uniforme avec une consistance sanguine………………………………………………………………….5
II/. Splénomégalie uniforme avec une consistance ferme…………………………………………………………………….10
III/. Nodules spléniques avec une consistance sanguine……………………………………………………………………….18
IV/. Nodules spléniques avec une consistance ferme……………………………………………………………………………24
V/. Rate de taille diminuée………………………………………………………………………………………………..………………..29
VI/. Lésions de la rate ne modifiant ni la forme ni la taille…….……………………………………………………………….32
VII/. Synthèse sur les lésions spléniques……………………………………………………………………………………………….35
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I/ FONCTIONS DE LA RATE
Les bases nécessaires pour comprendre le fonctionnement de la rate sont présentées dans le cours
d’histologie des organes lymphoïdes
2015
A/ Filtration du sang
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La filtration du sang par la rate permet l’élimination des érythrocytes. En conditions physiologiques,
cette élimination concerne les globules rouges sénescents. En conditions pathologiques, la rate permet
également l’élimination des érythrocytes présentant des anomalies, ainsi que ceux portant des parasites
hémotropes (babésies par exemple).
La filtration du sang est assurée par l’ensemble du réseau de monocytes et de macrophages présents
dans la pulpe rouge.
Par sa structure (pulpe rouge sinusale et/ou non-sinusale et présence de muscles lisses dans les travées
et la capsule spléniques), la rate est un organe permettant le stockage de sang et de divers éléments
comment le fer et ses dérivés. Ce stockage est variable en fonction des conditions physiologiques et des
besoins de l’organisme.
D/. Hématopoïèse
La rate est un organe dans lequel peut se mettre en place une hématopoïèse extra-médullaire. Celle-ci
est physiologique chez le fœtus. Chez l’adulte, elle se développe lorsque les besoins de l’organisme sont
augmentés.
Les agents agresseurs pénètrent dans la rate selon deux modalités principales
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Rappelons que contrairement à d’autres organes, il n’existe pas de vaisseaux lymphatiques afférents
dans la rate, empêchant l’arrivée d’agents agresseurs par la circulation lymphoïde.
Face à des agressions, la rate est capable de développer des réponses immunitaires, qui peuvent mettre
en jeu l’immunité innée et/ou l’immunité acquise.
Comme cela apparaîtra ultérieurement, les lésions spléniques se développent souvent lors d’atteinte
systémique. Les signes cliniques développés par l’animal seront donc le plus fréquemment des signes
généraux liés à cette atteinte systémique.
Cependant, certaines lésions spléniques peuvent entraîner des signes cliniques plus spécifiques, qui
seront détaillés le cas échéant.
Il est également important de savoir reconnaître les lésions spléniques qui sont dites non-significatives.
Ce sont des lésions qui n’ont aucune incidence clinique et ne sont pas à l’origine de symptômes. Les
reconnaître permet donc de ne pas se focaliser sur celles-ci et de poursuivre la démarche clinique, pour
mettre en évidence les lésions et dysfonctionnements responsables des signes cliniques ou des
anomalies observés.
En fonction des espèces, il existe une grande variabilité dans la localisation, la taille, la forme et l’aspect
de la rate qu’il est important de connaître en pratique clinique courante.
L’évaluation de la rate se fait une fois l’organe libéré de ses insertions ligamentaires, après avoir vérifié
l’état de celles-ci (ligament gastrosplénique particulièrement).
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L’aspect à la coupe : Cette observation est permise par la réalisation de sections régulières
transversales de toute la rate. Cet aspect est variable en fonction du ratio entre pulpe rouge et
pulpe blanche.
L’ensemble de ces observations permet de classer les lésions de la rate dans les catégories présentées
sur la figure suivante :
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Une congestion splénique peut avoir deux causes étiologiques : volvulus et anesthésie / sédation /
euthanasie aux barbituriques.
Il s’agit de lésions fréquentes chez le chien et le porc. En effet chez ces espèces, le ligament
gastrosplénique est plutôt lâche et permet à la rate de subir des torsions seule, ou en accompagnement
de torsions gastriques.
Les torsions spléniques et les torsions gastriques constituent des urgences absolues chez le chien, qui
présentera des signes d’état de choc et dont la prise en charge nécessitera la réalisation de soins
intensifs.
1.1/. Pathogénie
La torsion entraîne une occlusion veineuse mais l’apport de sang artériel est maintenu (plus grande
résistance des artères à la torsion). Du sang s’accumule alors dans la rate. La torsion s’aggravant, l’artère
s’occlut, à l’origine d’une nécrose hémorragique de la rate (aussi appelée infarcissement).
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1.2/. Morphologie
1.3/. histologie
Ce sont des actes qui, très fréquemment chez les chevaux, entraînent une congestion parfois très
marquée. C’est également visible chez les chiens et les ruminants. Cette congestion est probablement
secondaire à la relaxation des muscles lisses de la capsule et des travées.
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1.1/. Cause
C’est une maladie, aussi appelée fièvre charbonneuse, due à Bacillus anthracis, une bactérie Gram +, de
grande taille, en forme de bâtonnet, qui a la capacité de sporuler. Elle affecte préférentiellement les
ruminants (bovins et ovins).
1.2/. Pathogénie
L’animal se contamine en ingérant des spores de la bactérie. Ces spores peuvent alors germiner et se
répliquer dans le tube digestif. Les bactéries passent alors dans les nœuds lymphatiques puis rejoignent
la circulation sanguine où elles vont produire des toxines. Ces toxines ont la capacité de dégrader les
membranes des cellules endothéliales et les systèmes enzymatiques des cellules. Cette intoxination et
la multiplication des bacilles est à l’origine d’un choc septique et de la mort le plus souvent brutale de
l’animal.
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1.3/. Morphologie
L’anthrax est une zoonose fatale chez l’homme. Ces bactéries étant
capables de sporuler à l’air libre, l’autopsie des cas suspects est
strictement à proscrire ! Lors de suspicion de cas de charbon, un
prélèvement et une observation microscopique du sang seront
réalisés. L’observation de bacilles conduira à la mise en place d’une
conduite réglementée dont le détail est présenté en cours de PI.
Les circonstances d’apparition des anémies hémolytiques aiguës sont variées. On retiendra notamment:
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Plusieurs circonstances d’apparition résumées dans la figure suivante sont à prendre en compte lorsque
la rate observée est de taille augmentée, uniformément, et que la consistance est ferme, c’est-à-dire
qu’il n’y a pas ou peu de sang s’écoulant à la section.
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A/. Phagocytose
Lorsque l’activité phagocytaire dans la rate est accrue, la taille
globale de la rate est augmentée. Cette splénomégalie est due à
l’hyperplasie macrophagique associée, le plus souvent, à une
hyperplasie lymphoïde.
1/. Hyperplasie
L’hyperplasie lymphoïde splénique est secondaire à une stimulation de la réponse immunitaire. Les
follicules lymphoïdes sont alors de taille augmentée et visibles à l’œil nu sous forme de points ou de
taches grisées qui font protrusion au sein de la pulpe rouge.
Lors d’infections par des bactéries intracellulaires ou des champignons notamment, une inflammation
se développe dans la rate, caractérisée par une hyperplasie des macrophages et à terme une
inflammation granulomateuse.
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1.2.1/. Cause
Les splénites granulomateuses diffuses sont secondaires à une infection par plusieurs types d’agents
pathogènes
Ces splénites granulomateuses sont responsables d’une splénomégalie diffuse, uniforme, avec une
surface le plus souvent d’aspect moucheté et à la section, un tissu ferme.
Au cours du développement fœtal, la présence de cellules hématopoïétiques dans la rate est normale.
De même, chez le chien adulte, sa présence quasi constante en fait un phénomène que l’on peut
considérer comme physiologique.
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A l’inverse, quand il existe une demande accrue de cellules sanguines dans l’organisme, comme par
exemple lors d’anémies chroniques ou de maladies suppurées, une hyperplasie des cellules
hématopoïétiques se développe.
Elle concerne toutes les lignées, même si en fonction des cas, une lignée peut être prédominante sur les
autres.
1.3.2/. Morphologie
Macroscopiquement, la rate peut être d’aspect normal
ou être de taille diffusément et harmonieusement
augmentée, de consistance ferme et de couleur
généralement plus so mbre que la normale. Il n’y a pas
d’écoulement de sang à la section.
1.3.3/. Histologie
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2.1.1/. Histologie
A l’examen histologique, on observe une compression ou une disparition de la pulpe blanche et une
infiltration de la pulpe rouge par une prolifération de lymphocytes tumoraux.
2.1.2/. Morphologie
Un lymphome splénique peut avoir plusieurs aspects, dont une forme diffuse ou une forme
(multi)nodulaire.
Dans sa forme diffuse, la rate peut présenter une hypertrophie diffuse et harmonieuse, avec une
consistance ferme, une couleur plus claire et homogène.
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Un autre type de tumeur pouvant entraîner une atteinte diffuse est le mastocytome, qui correspond à
la prolifération tumorale des mastocytes résidents du parenchyme splénique.
C’est surtout chez le chat que le mastocytome se développe sous une forme viscérale (et donc affectant
la rate). Chez le chien par exemple, c’est
surtout une tumeur cutanée.
Lors de phénomènes métastatiques dans la rate, l’atteinte diffuse est nettement plus rare que l’atteinte
nodulaire, qui sera détaillée ultérieurement. Elle ne survient que dans certaines circonstances,
notamment lors d’envahissement secondaire par des tumeurs hématopoïétiques (lymphome malin
primitivement extra-splénique, ou extension de leucémie aiguë ou chronique).
1/. Amyloïdose
La rate est un organe dans lequel peut s’accumuler de la substance amyloïde, qui en fonction des
circonstances d’apparition peut être de type AL ou AA.
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1.1/. Morphologie
La présence d’amyloïdose ne se traduit pas toujours par des modifications visibles à l’œil nu. En effet,
une splénomégalie est plutôt rare. La rate est cependant de consistance plus ferme, voire
caoutchouteuse à cireuse, avec une couleur beige à orangée.
1.2/. Histologie
Microscopiquement, on observe une accumulation dans la pulpe blanche puis dans l’ensemble de la rate
d’une substance acidophile amorphe homogène. La coloration au Rouge Congo permet de s’aider pour
établir le diagnostic d’amyloïdose.
2/.2.Maladies de stockage
MALADIES DE STOCKAGE
2.1/. Pathogénie
lysosomiales, nécessaires au métabolisme de certains substrats. Ces substrats peuvent être des
mucopolysaccharides, des sphingolipides, des lipides, du glycogène, des glycoprotéines, …
L’accumulation ultime de ces substrats se fait dans les macrophages qui n’ont donc pas le matériel
enzymatique nécessaire pour dégrader ces substances.
Ces maladies affectent surtout les animaux jeunes et entraînent plus particulièrement des troubles
nerveux.
La rate est un organe très rarement atteint et lorsqu’elle l’est, fait partie d’un tableau lésionnel plus
vaste intéressant plusieurs autres organes (atteinte et symptômes systémiques).
2.2/. Histologie
L’examen
2.3/. Morphologie
A l’œil nu, dans la majorité des cas, on n’observe pas de lésions visibles. Dans d’autres cas, une
splénomégalie diffuse peut être notée.
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A/. Hématome
Les hématomes sont un type de lésions nodulaires parmi les plus fréquents, notamment chez le chien.
Ils correspondent à des saignements dans la pulpe rouge, délimités par la capsule splénique.
1.1/. Traumatismes
Les hématomes spléniques peuvent être secondaires à un traumatisme (AVP, coup de pied, …)
2/. Morphologie
Il s’agit de masses, le plus souvent unique, rouge à rouge sombre, molle, qui font protrusion. Leur taille
est variable.
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3/. Evolution
3. EVOLUTION
• En début d’évolution (photo 1), l’hématome se caractérise par la présence du sang qui coagule à
l’origine de la formation d’une masse sombre et molle.
• Puis, dans l’hématome (photo 2), il y a infiltration macrophagique à l’origine d’une dégradation
de l’hémoglobine (et formation secondaire de bilirubine et d’hémosidérine). De la fibrine qui se
dépose dans l’hématome peut être détectée.
• A plus long terme (photo 3), l’hématome « se cicatrise », avec une réparation tissulaire. Il a alors
un aspect plus sec et compact, de couleur pâle (fibrose)
3
1
2
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La capsule splénique entourant l’hématome peut se rompre. Cette rupture entraîne le déversement de
sang dans la cavité abdominale (hémopéritoine), à l’origine d’un choc hypovolémique et de la mort de
l’animal.
Ce type de contractions inadaptées peut être induit lors d’états de chocs (hypovolémique,
cardiogénique, septique), ou en réponse à une activation du système parasympathique (en situations de
stress).
Un diagnostic différentiel important est à effectuer avec les lésions d’infarcti aigus (pathogénies et
conséquences cliniques différentes).
C/. Infarcti aigue
1/. Circonstances d’apparition
Les infarcti aigus de la rate peuvent se développer secondairement à des thromboses ou à des embolies.
1.1/. Thrombose
Des Maladies à l’origine de lésions vasculaires, telles que des septicémies ou certaines maladies
virales (Peste Porcine Classique (Pestivirus) ou Peste Porcine Africaine (Asfarvirus) par exemple)
Des Etat d’hypercoagulabilité, tels que le syndrome néphrotique, des anémies hémolytiques
auto-immunes, un syndrome de Cushing, une corticothérapie ou des tumeurs
Une splénomégalie, entraînant une stagnation de sang dans l’organe, qui va pouvoir coaguler
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1.2/. Embolie
Les emboles sont souvent d’origine septique. C’est typiquement le cas des emboles se détachant lors
d’endocardite valvulaire gauche, lors de thrombose de la veine cave ou de la veine porte, chez les bovins
notamment.
2/. Morphologie
Les lésions d’infarcti aigus se présentent sous la forme de zones le plus souvent de petite taille,
légèrement surélevées, de couleur rouge sombre. Elles sont le plus souvent localisées sur les marges de
la rate.
dépression.
3.3/. Histologie
HISTOLOGIE
L’examen histologique de ces lésions montre des zones de
nécrose et d’hémorragies, plus ou moins bien circonscrites.
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1/. L’hémangiome
Ces tumeurs se présentent le plus souvent sous la forme d’une masse unique, de couleur rouge sombre
et de consistance molle à friable.
2/.
2.L’hémangiosarcome
HEMANGIOSARCOME
Ce sont des tumeurs malignes qui se développement plus fréquemment que les hémangiomes. C’est en
effet la tumeur splénique la plus fréquente chez le chien, avec une prédisposition bien décrite pour le
Berger Allemand.
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Les hémangiosarcomes se reconnaissent par leur aspect de masse friable, plus ou moins bien délimitée,
de couleur rouge sombre. Ces tumeurs peuvent être uniques
ou multiples (et coalescentes). La multiplicité des masses
dans la rate peut être considérée comme de possibles
métastases intraspléniques à partir de masses primitives
(souvent la masse de plus gros volume). Par ailleurs, comme
expliqué plus haut, des hématomes peuvent être associés à
ces tumeurs. A l’examen histologique, les
hémangiosarcomes sont composés de cellules endothéliales
tumorales d’aspect anaplasique, formant des lacunes
vasculaires mal définies, orientées aléatoirement,
comprenant des amas de sang non coagulé.
3/.
3.Diagnostic différentielDIFFERENT
DIAGNOSTIC IEL
Le diagnostic différentiel entre hématome, hémangiome et hémangiosarcome peut être
difficile à faire (à l’œil nu ou par imagerie médicale).
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Les pronostics et la prise en charge étant différents en fonction de ces entités, il est souvent
nécessaire de recourir à l’examen histologique pour les différencier.
Il s’agit d’une lésion fréquente chez le chien âgé, qui n’a pas de conséquences cliniques sur la santé de
l’animal (lésion non significative autrefois appelée splénome).
1/.
1. Composition histologique
COMPOSITION HISTOLOG IQUE
Ces nodules sont composés de cellules lymphoïdes
hyperplasiques qui peuvent être seules ou associées à
des cellules hématopoïétiques hyperplasiques, infiltrant
et déformant la pulpe rouge dans des proportions
variables.
2/. Morphologie
2. MORPHOLOGIE
L’examen à l’œil nu de la rate montre un ou plusieurs
nodules surélevés, de couleur variable (pâle à rouge
sombre). La variation dans la couleur correspond aux
variations dans le rapport pulpe rouge – pulpe blanche.
Souvent la couleur est bigarrée. La taille de ces nodules
d’hyperplasie est variable, le plus souvent de diamètre
inférieur à 2 cm. Il n’est cependant pas rare d’observer
des nodules de diamètre supérieur à 5 cm.
3/. Conséquences
3. CONSEQUENCES
Comme mentionné plus haut, ce sont des lésions non significatives qui n’ont le plus souvent aucune conséquence
clinique. Dans un petit nombre de cas cependant, un hématome peut se développer secondairement à l’apparition
du nodule, puis se rompre, entraînant un hémopéritoine.
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1/. Lymphome
En plus de l’atteinte diffuse précédemment décrite, les lymphomes malins affectant la rate peuvent se
présenter sous la forme de nodules, uniques ou multiples, de consistance ferme.
La rate se présente alors sous forme d’une hypertrophie focale nodulaire, de consistance ferme et de
couleur claire.
L’examen histologique met en évidence une infiltration mal délimitée de la rate par une population de
cellules néoplasiques, entraînant une destruction des structures normales de cet organe.
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3/.
3. Tumeurs mésenchymateuses
TUMEURS MESENCHYMATE USES
Dans la rate, les cellules mésenchymateuses
peuvent également se tumoriser et former des
nodules spléniques de consistance ferme
Ce sont des tumeurs constituées pour moitié de cellules hématopoïétiques et pour moitié de cellules
adipeuses. Par rapport aux autres tumeurs mésenchymateuses, à la section, le tissu tumoral est plus
mou (dû aux adipocytes tumoraux). Ce sont des tumeurs bénignes.
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Anapath TD 14 - La rate
D/. Granulome
Dans la rate, des granulomes peuvent se développer. Les causes sont identiques à celles présentées lors
de l’étude des splénites granulomateuses diffuses, et sont synthétisées dans le tableau ci-dessous.
Bactéries
Mycobactéries
Francisella tularensis (Tularémie)
Yersinia pseudotuberculosis
Brucella sp.
Champignons
Infectieuse Blastomyces dermatitidis
Histoplasma capsulatum
Coccidiomyces sp.
Sporothrix sp.
Protozoaires
Leishmania sp.
Toxoplasma gondii
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Tularémie (chat)
Les abcès spléniques, aussi appelés splénite suppurative multifocale chronique, sont peu fréquents. Ils
se développent après un épisode de bactériémie ou de septicémie. Les bactéries les plus fréquemment
responsables d’abcès spléniques varient en fonction des espèces.
1.1/. Chevaux
Les abcès splénique sont le plus souvent dus à une infection par Streptococcus equi (même si l’atteinte
de la rate reste occasionnelle avec cette bactérie) ou par Rhodoccus equi (qui affecte primitivement les
poumons, puis possiblement à l’origine d’une extension aux intestins et aux nœuds lymphatiques
mésentériques, et à la rate dans une moindre mesure).
1.2/. Bovins
Les abcès spléniques sont le plus souvent dus à une infection par Arcanobacteriu (truperella) pyogene.
1.3/. Petits ruminants
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2/.
2. Morphologie
MORPHOLOGIE
Le nombre et la taille des abcès spléniques est très
variable d’un cas à l’autre. Les abcès ont une délimitation
plutôt nette (encapsulation progressive avec le temps) et
renferment un matériel pâteux clair à la section (pus).
3/.
3.Histologie
HISTOLOGIE
Les abcès sont composés de polynucléaires neutrophiles
viables et dégénérés associées à des débris nécrotiques.
Par opposition aux rates de taille augmentée, on peut également observer des rates de taille diminuée,
qui apparaissent dans diverses circonstances.
On observe des hypoplasies dans la rate lors d’états d’immunodéficience congénitale chez les jeunes
animaux.
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Module anatomie pathologique – Pathologie de la rate
C’est le cas dans le syndrome d’Immunodéficience Combinée Sévère (SCID), qui affecte entre autres, les
poulains pur-sang Arabe. Il s’agit d’une maladie génétique qui se transmet de manière autosomique
récessive. C’est une enzyme, la DNA-PK (DNA-Dependant Protein Kinase) qui est déficiente. Cette
enzyme à un rôle dans la recombinaison des segments V, D et J lors de la maturation lymphocytaire.
L’absence d’enzyme fonctionnelle entraîne une absence de lymphocytes T et B fonctionnels et donc une
immunité acquise non fonctionnelle.
Il existe de nombreuses formes de SCID dans plusieurs espèces (chiens, souris, …) à transmission
héréditaire (récessive, liée à l’X, …) et dont la pathogénie est variable.
dans l’omentum. A l’examen histologique, leur structure est en tout point semblable à celle d’une rate
normale.
Ce sont des lésions non significatives qui doivent être différenciées de la splénose ou de métastases
d’hémangiosarcome.
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Module anatomie pathologique – Pathologie de la rate
Ce sont des lésions non significatives fréquentes chez les chevaux, qui se présentent sous la forme de
rainures allongées dans la capsule, parallèles aux bords de la rate.
Cette cachexie a un effet important de déplétion de la population des lymphocytes T (cf. pathologie du
thymus). Au contraire, peu d’effets sont visibles sur la population des lymphocytes B.
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Module anatomie pathologique – Pathologie de la rate
D/. Splénocontraction
On parle de splénocontraction lorsqu’il y a une contraction des muscles lisses de la capsule et des
travées. Cette contraction peut être secondaire à un relargage des catécholamines (lors de stress ou de
situations mettant en péril la survie de l’animal) ou à un choc cardiogénique, hypovolémique ou septique
(lors de rupture splénique par exemple).
A/. Hémosidérose
Lors d’hémosidérose, il y a stockage sous forme d’hémosidérine du fer issu de la dégradation des
érythrocytes. Le stockage du fer fait partie des fonctions normales de la rate, mais lors d’hémosidérose,
il y a un excès d’hémosidérine dans la rate.
Aucune lésion n’est visible à l’œil nu. A l’examen histologique, on observe une accumulation de pigments
de couleur brune ou jaune-doré dans le cytoplasme des macrophages.
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Module anatomie pathologique – Pathologie de la rate
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Module anatomie pathologique – Pathologie de la rate
A l’examen histologique, on observe une association de pigments jaunâtre (bilirubine), bleus (calcium)
et jaune doré (hémosidérine), au sein d’un tissu conjonctif fibreux.
Les circonstances d’apparition de ces nodules ne sont pas encore bien comprises. On pense à de
possibles séquelles d’anciennes hémorragies secondaires à des traumatismes.
C’est une lésion sans aucune incidence clinique, même si elle peut parfois être spectaculaire,
particulièrement fréquente chez le chien âgé.
Morphologie
rupture aigue : Il y a une splénocontraction associée avec une déchirure plus ou moins complète
de la capsule.
splénose : On parle de splénose quand il y a essaimage de morceaux de rate dans la cavité
abdominale, qui peuvent s’implanter au niveau des séreuses. Ils constituent alors des rates
accessoires de petite taille, dont le rôle reste cependant limité.
rupture chronique : Une cicatrisation des bords de la rupture est visible.
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Module anatomie pathologique – Pathologie de la rate
Hypoplasie /
Immunodéficience
Dépérissement et
maladies cachectisantes
Splénocontraction
Hémosidérose
Nodules d’incrustation
sidéro -calcaires
Rupture splénique
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR
LESIONS DU THYMUS
I/. FONCTIONS DU THYMUS
Les bases nécessaires pour comprendre le fonctionnement du thymus sont présentées dans le cours
d’histologie des organes lymphoïdes.
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Module anatomie pathologique – Pathologie du thymus
La diminution de la population lymphocytaire dans le thymus est à l’origine d’une atrophie de cet organe.
Deux grandes circonstances d’apparition peuvent entraîner une telle lésion.
Normal
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Module anatomie pathologique – Pathologie du thymus
Le thymus n’est pas un organe hématopoïétique. En effet, toutes les cellules lymphoïdes T présentes dans
le cortex sont directement issues de la colonisation par des cellules souches synthétisées dans la moelle
osseuse. Un apport insuffisant (voire absent) de ces cellules souches entraîne donc une hypoplasie
lymphoïde dans le thymus.
C’est un syndrome qui affecte entre autres, le poulain Arabe. Il s’agit d’une maladie génétique qui se
transmet de manière autosomique récessive. C’est une enzyme, la DNA-PK (DNA-Dependant Protein
Kinase) qui est déficiente. Cette enzyme à un rôle dans la recombinaison des segments V, D et J lors de la
maturation lymphocytaire. L’absence d’enzyme fonctionnelle entraîne une absence de lymphocytes T et
B fonctionnels et donc une immunité acquise non
fonctionnelle. Anapath TD 14 - Le thymus
Les conséquences cliniques de ce syndrome sont directement liées à l’état d’immunodéficience du jeune
animal, qui est alors très sensible aux infections secondaires (bactéries, champignons, adénovirus, …)
Il existe de nombreuses formes de SCID dans plusieurs espèces (chiens, souris, …) à transmission
héréditaire (récessive, liée à l’X, …) et dont la pathogénie est variable.
Dans plusieurs circonstances, c’est une augmentation de la lyse des lymphocytes qui est à l’origine d’une
diminution de la taille du thymus. On parle alors de déplétion lymphocytaire.
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Module anatomie pathologique – Pathologie du thymus
2.1/. Toxines
Des toxines telles que le plomb, le mercure ou des bisphénols polychlorés sont responsables de de ce type
de lésions. On retrouve également des toxines produites par des champignons, telles que les fumonisines
B1 (produites par des Fusarium) ou des aflatoxines.
Lors de traitement anticancéreux notamment, certaines modalités thérapeutiques peuvent entraîner une
destruction de la population lymphoïde du thymus. C’est le cas de certains agents de chimiothérapie et
de certains rayonnements ionisants. Ils ont effet la particularité de cibler les cellules qui sont entrées dans
un cycle de division. C’est le cas d’une certaine proportion de cellules tumorales, mais également des
cellules lymphoïdes qui se divisent dans le thymus, et qui sont donc détruites (effet collatéral de ces
traitements).
Certains agents infectieux peuvent entre autres cibler des cellules lymphoïdes (tous les organes
lymphoïdes sont alors atteints). C’est le cas du virus de la maladie de Carré chez le chien, des parvovirus
canin et félin, du FIV chez le chat, de l’herpès virus de type 1 du poulain, ou du virus de la diarrhée virale
bovine (BVD).
En plus des signes cliniques et lésions associés aux autres effets du virus, cette destruction des
lymphocytes entraîne un état d’immunodépression favorisant des infections secondaires.
En cas de malnutrition, voire de cachexie, le tissu adipeux s’atrophie. Il sécrète alors moins de leptine dans
le sang. Cette diminution de la concentration de leptine a des conséquences sur le développement des
lymphocytes T dans le thymus, qui entraînent une diminution du nombre de lymphocytes T circulants, une
diminution du nombre de lymphocytes T migrant dans les organes lymphoïdes secondaires, et un mauvais
fonctionnement de ces lymphocytes T.
Le thymus est un organe particulier en ce sens qu’il s’atrophie naturellement avec l’âge. On parle
d’involution thymique. En effet, chez le jeune, le thymus est à son activité maximale et a donc atteint sa
taille maximale. A partir de la puberté, la taille du cortex diminue (par diminution du nombre de
lymphocytes) et la médullaire augmente de taille (par invasion par des adipocytes issus du tissu conjonctif
interlobulaire). A l’âge adulte, il ne reste alors plus que de fins cordons de lymphocytes entourés par du
tissu adipeux dans le médiastin crânial, invisibles à l’œil nu.
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Module anatomie pathologique – Pathologie du thymus
A partir de la puberté de l’animal, il est donc potentiellement difficile de faire la différence entre une
involution thymique normale, et une atrophie pathologique (diminution accélérée de l’organe). Cette
difficulté peut être surmontée si l’on peut observer le thymus d’un animal contrôle (très peu probable en
médecine vétérinaire courante, excepté en médecine d’élevage), ou si les lésions d’atrophie sont très
sévères.
A noter que chez certaines espèces (souches de souris notamment), le thymus peut persister à l’âge
adulte.
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Module anatomie pathologique – Pathologie du thymus
Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer l’apparition de ces hémorragies (ou hématomes) dans
le thymus :
La survenue d’hémorragies ou d’hématome au niveau du thymus peut potentiellement être fatale, de par
le développement d’un choc hypovolémique secondaire aux pertes sanguines massives (qui peuvent
s’épancher dans l’ensemble du médiastin).
On distingue deux grands types tumoraux dans le thymus, en fonction du point de départ cellulaire, le
lymphome thymique et le thymome.
Les lymphomes thymiques touchent préférentiellement les animaux plutôt jeunes, et notamment les
jeunes chats et les bovins. Par définition, les lymphomes sont malins et se présentent sous la forme d'une
masse peu ou pas encapsulée.
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Module anatomie pathologique – Pathologie du thymus
La présence de cette masse tumorale dans le médiastin crânial entraîne des signes cliniques secondaires
à la compression des appareils adjacents, à savoir des signes respiratoires (dyspnée), digestifs ou
cardiaques. Les lymphomes thymiques sont souvent à l’origine d’une effusion thoracique. La suspicion
diagnostique (voire le diagnostic) peut donc se faire par examen cytologique de l’épanchement.
2/. Thymome
une première catégorie liée à l’effet de masse dans le médiastin crânial (comme pour le lymphome)
une seconde catégorie liée à l’existence de syndromes paranéoplasiques.
- Le plus fréquent est la myasthénia gravis, qui se caractérise notamment par le
développement d’un mégaoesophage. Ce syndrome est probablement secondaire à la
production d’anticorps ciblant le récepteur à l’acétylcholine des jonctions
neuromusculaires
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Module anatomie pathologique – Pathologie du thymus
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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR
Par leur structure, ils filtrent la lymphe de ses particules et des micro-organismes, permettent et facilitent
la surveillance des antigènes arrivant dans l’organe. Dans cet organe ont lieu les interactions entre
lymphocytes T et B et la production de plasmocytes.
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Module anatomie pathologique – pathologie des nœuds lymphatiques
Le centre germinatif des follicules lymphoïde se développe alors, correspondant à la prolifération des
lymphocytes B qui se différencient en plasmocytes.
La reconnaissance antigénique par les lymphocytes T naïfs entraîne également leur activation et leur
propre différenciation en lymphocytes T effecteurs ou mémoire.
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Module anatomie pathologique – pathologie des nœuds lymphatiques
Plusieurs voies d’entrée des agents agresseurs dans un nœud lymphatique sont possibles.
Ils constituent la voie d’entrée principale et correspondent au drainage d’un territoire anatomiquement
défini. Le nœud lymphatique sera alors le témoin des phénomènes et des lésions se développant dans ce
territoire. Ainsi, la présence de micro-organismes dans le tissu drainé peut entraîner leur migration jusque
dans le nœud lymphatique de drainage ; une pathologie de surcharge (carbone, lipides, …), une pathologie
vasculaire (oedèmes, hémorragies, …), de l’inflammation (drainage des cellules inflammatoires, à
différencier d’une inflammation du nœud lymphatique stricto sensu) ou un développement tumoral
pourront avoir des conséquences lésionnelles dans le nœud lymphatique.
Les agressions peuvent également pénétrer dans le nœud lymphatique par voie sanguine. C’est le cas des
bactéries lors de bactériémie ou de septicémie, ou encore des lymphocytes et macrophages qui migrent
jusque dans le nœud lymphatique.
3/. Capsule
La pénétration directe au travers de la capsule est une troisième modalité, peu fréquente, d’arrivée des
agents agresseurs. Cette pénétration est facilitée en cas d’inflammation, de trauma ou de développement
tumoral.
Quatre grandes modalités réactionnelles des nœuds lymphatiques sont à prendre en compte
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Module anatomie pathologique – pathologie des nœuds lymphatiques
Les nœuds lymphatiques s’observent après dissection et retrait des tissus adipeux et conjonctifs
environnants, ainsi que de tout autre tissu d’attachement. Cette étape permet de prendre en compte
toute infiltration en périphérie du nœud lymphatique (cas de certaines tumeurs notamment).
L’observation des nœuds lymphatiques doit prendre en compte leur taille, leur forme et le caractère
intègre ou non de leur capsule.
Les nœuds lymphatiques sont ensuite examinés après section où l’on analysera l’aspect du tissu (si celui-
ci fait protrusion, sa couleur, sa consistance) ainsi que, dans la mesure du possible, le ratio entre cortex
et médullaire.
En fonction de la localisation du ou des nœuds lymphatiques lésés, des éléments de compréhension pour
la pathogénie en cause peuvent être déduits.
L’atteinte généralisée des nœuds lymphatiques doit faire évoquer une atteinte systémique, qu’elle soit
infectieuse, inflammatoire ou tumorale.
Cette observation doit faire suspecter une atteinte régionale et conduire à la recherche d’un foyer
infectieux, inflammatoire, tumoral ou autre dans les tissus drainés par ce nœud lymphatique.
Il existe quelques pièges dans la relation nœud lymphatique et tissu drainé : par exemple les nœuds
lymphatiques sternal caudal et médiastinal caudal, en position intra-thoracique donc, drainent l’abdomen
crânial.
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Module anatomie pathologique – pathologie des nœuds lymphatiques
Les nœuds lymphatiques mésentériques drainent les intestins et ont par conséquent un apport constant
en antigènes et bactéries issues du contenu digestif. Il en résulte pour ces nœuds lymphatiques une taille
supérieure à la moyenne des autres nœuds lymphatiques, ainsi que des follicules lymphoïdes bien visibles
(« hypeprlasie » folliculaire).
L’analyse des lésions des nœuds lymphatiques se basent en premier lieu sur la prise en compte de la taille
de l’organe : celui-ci pourra être de taille diminuée, augmentée ou inchangée.
On observe une atrophie lymphoïde dans les nœuds lymphatiques lors d’états d’immunodéficience
congénitale chez les jeunes animaux.
C’est le cas dans le syndrome d’ImmunoDéficience Combinée Sévère (SCID), qui affecte entre autres, le
poulain Arabe. Il s’agit d’une maladie génétique qui se transmet de manière autosomique récessive. C’est
une enzyme, la DNA-PK (DNA-Dependant Protein Kinase) qui est déficiente. Cette enzyme à un rôle dans
la recombinaison des segments V, D et J lors de la maturation lymphocytaire. L’absence d’enzyme
fonctionnelle entraîne une absence de lymphocytes T et B fonctionnels et donc une immunité acquise
non fonctionnelle.
Les conséquences cliniques de ce syndrome sont directement liées à l’état d’immunodéficience du jeune
animal, qui est alors très sensible aux infections secondaires (bactéries, champignons, adénovirus, …).
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Module anatomie pathologique – pathologie des nœuds lymphatiques
Il existe de nombreuses formes de SCID dans plusieurs espèces (chiens, souris, …) à transmission
héréditaire (récessive, liée à l’X, …) et dont la pathogénie est variable.
Lorsqu’il y a fonte du tissu adipeux associée à une fonte du tissu musculaire, on parle de cachexie.
1.2.1/. Causes possibles
Syndrome de malabsorption
1.2.2/. Conséquences
Les nœuds lymphatiques, et plus généralement les organes lymphoïdes, d’animaux cachectiques
présentent une diminution de la production de lymphocytes T, caractérisée par une atrophie des zones T
paracorticales, avec peu ou pas de conséquences directes sur les zones B. Il en résulte un état
d’immunodépression ou d’immunosuppression.
1.3/. Vieillissement
Avec l’âge, on observe une diminution du nombre de lymphocytes B et T dans les organes lymphoïdes.
Cette diminution s’observe principalement chez les chiens, chats et primates âgés.
Certains virus ciblent les lymphocytes, entraînant la destruction des tissus lympoïdes (lymphocytolyse).
Une évolution plus chronique de ces infections virales est susceptible d’entraîner une atrophie des nœuds
lymphatiques, visibles à l’œil nu.
C’est le cas du parvovirus chez le chien, du parvovirus du chat (virus de la panleucopénie infectieuse féline,
ou typhus), du virus FIV chez le chat et du virus de la BVD (Bovine Viral Diarrhea) chez les bovins, chez le
poulain on retrouvera l’herpès virus.
Plusieurs situations sont responsables d’une augmentation de la taille des nœuds lymphatiques.
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Module anatomie pathologique – pathologie des nœuds lymphatiques
Elle est à différencier de la lymphadénite (qui sera étudiée ultérieurement) : une hyperplasie lymphoïde
est réactionnelle et correspond au développement d’une réponse immunitaire face à un antigène. A
l’inverse une lymphadénite est une réponse inflammatoire à un agent infectieux au sein même du nœud
lymphatique.
L’hyperplasie réactionnelle peut être une hyperplasie folliculaire (lymphocytes B) et/ou une hyperplasie
paracorticale (lymphocytes T). Elle est le témoin de la mise en place d’une réaction immune face à une
stimulation antigénique ou à une sécrétion d’interleukines.
1.2/. Morphologie
1.3/. Histologie
2/. Lymphadénite
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Module anatomie pathologique – pathologie des nœuds lymphatiques
2.1.1/. Pathogénie
Le plus souvent, il s’agit d’une infection secondaire du nœud lymphatique drainant une région elle-même
préalablement enflammée. Le matériel drainé peut être des bactéries elles-mêmes, ou des médiateurs de
l’inflammation, des substances irritantes (stériles), des parasites, …
Le tableau ci-dessous résume quelques cas de lymphadénites de certains nœuds lymphatiques en fonction
de l’origine de l’inflammation.
Point de départ
Rhinite
de Pneumonie Mammite aiguë Entérite Sepsis
aiguë
l’inflammation
Nœud
Nœud
lymphatique Nœud Nœud Nœuds Touts
lymphatique
rétro- lymphatique lymphatique lymphatiques nœuds
atteint
pharyngien trachéobronchique supramammaire mésentériques lymphatiques
secondairement
médial
(2) Morphologie
2.2.2/. MORPHOLOGIE
Lors de lymphadénite, le nœud lymphatique est de taille
augmentée, de consistance variable, qui dépend de la quantité
d’œdème et d’exsudat. Sa couleur est rouge.
Un diagnostic différentiel est à réaliser entre une lymphadénite, une congestion passive et une hypostase
cadavérique. Lors de congestion passive et d’hypostase cadavérique, il n’y a pas de protrusion du tissu
lymphoïde, ni de sang ou de pus visible à la section.
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Module anatomie pathologique – pathologie des nœuds lymphatiques
Elles sont la conséquence d’une infection par des bactéries pyogènes (par exemple Streptococcus equi
subsp. equi chez le cheval ou Arcanobacterium pyogenes chez les bovins et ovins). Ces bactéries sont
responsables d’une inflammation nettement neutrophilique, qui va évoluer rapidement en lymphadénite
suppurée sous forme chronique.
Les inflammations chroniques des nœuds lymphatiques peuvent se diviser en deux grandes catégories :
celles où le type de cellules inflammatoires majoritaire est de type neutrophiles (on parle alors de
lymphadénite chronique suppurée, ou d’abcès), et celles où ce sont les macrophages et cellules
apparentées qui dominent (on parle alors de lymphadénite chronique granulomateuse).
Plusieurs situations pathologiques dans lesquelles des abcès ganglionnaires se développent sont
importantes à reconnaître et à gérer en médecine vétérinaire.
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Module anatomie pathologique – pathologie des nœuds lymphatiques
Cette affection, aussi appelée maladie des abcès, est due à une bactérie appelée Corynebacterium
pseudotuberculosis.
Cette bactérie pénètre par des lésions cutanées (à l’occasion de blessures occasionnées par la tonte des
animaux), et nettement plus rarement par inhalation. Les bactéries migrent alors vers les nœuds
lymphatiques de drainage, ce qui explique l’atteinte plus fréquente dans cette affection des nœuds
lymphatiques superficiels. L’évolution de la maladie peut se
poursuivre par une extension progressive vers les organes
intracavitaires (poumons, foie, rate, …).
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Module anatomie pathologique – pathologie des nœuds lymphatiques
Chez la chèvre, cette maladie existe également et touche plus fréquemment les nœuds lymphatiques de
la tête et du cou.
Cette bactérie est responsable d’autres maladies, notamment la lymphangite ulcéreuse chez les chevaux
et les bovins, et d’abcès pectoraux chez les chevaux.
On distingue les atteintes nodulaires (ou focales) des atteintes diffuses. Cette distinction permet de faire
une première discrimination entre les agents impliqués dans les lymphadénites granulomateuses.
Agents pathogènes impliqués dans les atteintes Agents pathogènes impliqués dans les atteintes
nodulaires diffuses
Leishmania sp.
Mycobacterium bovis
Rhodococcus equi
Mycobacterium avium subsp. paratuberculosis
Agents fongiques (Histoplasma capsulatum,
Actinobacillus lignieresii
Blastomyces dermatitidis, Cryptococcus
Migrations larvaires
neoformans, …)
Circovirus porcin de type 2
b/. Morphologie
Lors d’inflammation granulomateuse, les nœuds lymphatiques sont de taille augmentée et de consistance
ferme à solide. Après section, on observe des zones de nécrose caséeuse dans certains cas, ainsi que de
la minéralisation.
Les lésions sont similaires lorsque les animaux sont infectés par des mycobactéries du complexe
Mycobacterium avium.
Les lésions des nœuds lymphatiques se développent d’abord dans les nœuds loco-régionaux. La
tuberculose étant le plus fréquemment une forme pulmonaire, ce seront donc les nœuds lymphatiques
trachéo-bronchiques qui seront augmentés. Dans certains cas, des macrophages infectés peuvent circuler
dans la circulation sanguine et être à l’origine d’une dissémination de l’infection et d’une atteinte
généralisée : tuberculose miliaire.
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Module anatomie pathologique – pathologie des nœuds lymphatiques
Cette maladie est due à une infection par Mycobacterium avium subsp. paratuberculosis. La lésion
principale de la paratuberculose est une entérite granulomateuse diffuse sévère. Elle est également à
l’origine de granulomes multiples dans les nœuds lymphatiques mésentériques, sans caséification
(permettant de la différencier de la tuberculose), ainsi que dans les vaisseaux lymphatiques.
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a/. Leishmaniose
b/. Rhodococcose
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SYNDROME DE DEPERISSEMENT
MULTISYSTEMIQUE POST-SEVRAGE DU PORC
Les lymphomes malins représentent l’une des tumeurs malignes les plus fréquentes chez les animaux
domestiques.
3.1/. Classification
Multicentriques, qui associent une atteinte de plusieurs nœuds lymphatiques, avec ou sans une
atteinte du foie, de la rate, de la moelle osseuse et de possibles autres organes
Digestifs, avec une infiltration lymphomateuse segmentaire ou nodulaire du tractus digestif
(intestins le plus souvent)
Médiastinaux et thymique
Cutanés
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Module anatomie pathologique – pathologie des nœuds lymphatiques
D’autres formes sont possibles, en fonction des organes atteints (Formes nerveuses, rénales,
cardiaques…).
La classification des lymphomes passe également par l’analyse de la morphologie des lymphocytes
tumoraux (taille, forme et caractéristiques du noyau, index mitotique). Il en résulte une classification assez
variée et complexe, où l’on parle de lymphomes à petites cellules, à grande cellules, de lymphomes
immunoblastiques, centroblastiques, plasmocytoïdes, à grains, …
3.1.3/. L’immunophénotype
Les lymphocytes pouvant être de phénotype varié, il en est de même pour les lymphocytes tumoraux. A
l’aide d’analyses immunohistochimiques, on fait la distinction entre lymphomes à cellules B (marquage
positif au CD79a), à cellules T (marquage positif au CD3), ou à cellules non-T et non-B.
En fonction de l’agressivité biologique et clinique des lymphomes, on distingue les lymphomes de bas
grade (ou indolent), les lymphomes intermédiaires et les lymphomes de haut grade (à comportement
agressif).
Les formes ganglionnaires se traduisent par un élargissement non douloureux des nœuds lymphatiques
(atteinte souvent généralisée).
En fonction des organes atteints, les signes cliniques sont variés. Des exemples sont décrits dans le tableau
ci-dessous :
Organe(s) atteint(s) Signes cliniques associés possibles
Nœud lymphatyique rétrobulbaire Exophtalmie
Dyspnée, obstruction œsophagienne,
Thymus
compression de la veine jugulaire
Intestins Diarrhée, obstructions intestinales, méléna,
…
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Par ailleurs, les lymphomes sont souvent décrits comme étant à l’origine de syndromes paranéoplasiques,
notamment le Syndrome d’hypercalcémie maligne.
Plusieurs mécanismes sont responsables de l’apparition de ce syndrome. Il peut y avoir sécrétion d’un
analogue de la parathormone (PTH-rp), une sécrétion d’autres facteurs humoraux ou encore une lyse
osseuse secondaire à une infiltration tumorale de la moelle osseuse.
Dans tous les cas, il y a libération d’une quantité excessive de calcium dans le torrent circulatoire, à
l’origine d’une polyuro-polydipsie, de faiblesse, et des troubles digestifs notamment. De nombreux
organes sont lésés et présentent une minéralisation de leurs tissus (calcification métastatique).
3.3/. Morphologie
Les nœuds lymphatiques tumoraux sont de taille modérément à sévèrement augmentée, avec une
consistance molle à ferme. A la section, le tissu tumoral fait protrusion et a un aspect homogène pâle à
blanchâtre, éventuellement associé à des zones de nécrose et/ou d’hémorragies.
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Module anatomie pathologique – pathologie des nœuds lymphatiques
Les nœuds lymphatiques sont adhérents aux tissus conjonctifs adjacents. Cette adhérence est due à
l’invasion tumorale péri-nodale et à une fibrose consécutive.
Une grande diversité dans la présentation morphologique des organes lymphomateux existe en médecine
vétérinaire.
ORGANOMEGALIE DIFFUSE
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3.3.3/. Histologie
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Les formes les plus fréquentes chez le chat sont la forme alimentaire, suivie de la forme multicentrique,
puis de la forme thymique. Viennent ensuite les autres formes de lymphome (notamment lymphome
rénal bilatéral, lymphome oculaire). Contrairement au chien, les lymphomes félins affectent peu les
nœuds lymphatiques périphériques.
Dans 10 à 20% des cas de chats atteints de lymphome, il a été montré une infection par le FeLV (les chats
lymphomateux sont alors plutôt jeunes).
Chez les bovins, on distingue deux formes : la forme enzootique, aussi appelée leucose bovine, et la forme
sporadique.
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abdominaux ou pelviens). D’autres organes sont également atteints, seuls ou en association : atrium droit,
abomasum, utérus, canal vertébral.
Formes sporadiques
Dans ces formes, il n’y a pas d’infection par le BLV. On distingue trois présentations différentes dans la
forme sporadique :
Elle touche les veaux âgés d’environ 3 à 6 mois et se caractérise par une atteinte multicentrique des nœuds
lymphatiques et de nombreux autres organes. Une leucémie est fréquemment retrouvée.
Elle affecte des bovins âgés d’environ 6 à 24 mois. Il s’agit d’une forme thymique avec développement
d’un lymphome dans cet organe.
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Cette forme touche des jeunes adultes âgés de 2 à 3 ans. Les lymphomes sont alors plutôt cutanés, avec
développement de lésions cutanées en plaques, surélevées et souvent ulcérées. Secondairement, il peut
y avoir une atteinte des organes internes, similaire à celle de la forme enzootique.
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On reconnaît une forme multicentrique et une forme médiastinale (qui elle, touche des jeunes âgés de
moins d’un an).
4.1/. Pathogénie
Par leur fonction de filtration de la lymphe, les nœuds lymphatiques sont des organes nettement
susceptibles de voir s’y développer des métastases. En effet, la filtration de la lymphe permet l’arrêt
d’emboles tumoraux qui migrent par voie lymphatique. Ces emboles peuvent alors s’implanter dans le
nœud lymphatique en question, à l’origine du développement de métastases ganglionnaires.
Les tumeurs les plus susceptibles de s’implanter dans les nœuds lymphatiques de drainage sont donc des
tumeurs lymphophiles, dont les emboles circulent de manière privilégiée dans les voies lymphatiques.
C’est notamment le cas des carcinomes, des mastocytomes ou encore des mélanomes.
4.2/. Morphologie
4.2.1/. Macrométastases
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4.2.2/.
(2) Micrométastase
CAS DES MICROMETASTA SES
C’est le cas le plus difficile à apprécier en médecine,
où bien qu’infiltré, le nœud lymphatique ne présente
pas de lésions macroscopiques et aucune modification
n’est détectable à la palpation lors de l’examen
clinique. Cependant, à l’examen histologique, on
observe des cellules tumorales isolées ou en petits
amas, implantées dans les nœuds lymphatiques.
Dans l’approche clinique de l’animal ayant une suspicion d’infiltration tumorale dans un ou plusieurs
organe(s), il est important d’apprécier l’extension du processus tumoral, et notamment si les premières
phases d’un phénomène métastatique ont déjà pu débuter. Les organes en première ligne à prendre en
compte sont donc les nœuds lymphatiques. En fonction, des résultats, on définit trois stades :
Stade 0 Stade 1 Stade 3
Nœud(s) lymphatique(s)
Nœud lymphatique normal drainant la région d’intérêt Nœud(s) lymphatiques(s)
(ou non palpable) augmentés de taille, mais fixes(s), de taille augmentée
mobilisables
Ce staging conditionne la poursuite ultérieure des démarches diagnostique, pronostique et
thérapeutique.
5. Emphysème
5/. EMPHYSEME GANGLIONNA
ganglionnaire IRE
L’emphysème ganglionnaire est la conséquence directe de
la présence d’emphysème dans le tissu drainé.
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Module anatomie pathologique – pathologie des nœuds lymphatiques
Les seules lésions d’importance ne se traduisant pas par une modification de la taille des nœuds
lymphatiques correspondent à des changements de la couleur de ceux-ci.
Une couleur plus rouge des nœuds lymphatiques traduit la présence de globules rouges en quantité
augmentée. 3 grandes situations peuvent en être à l’origine :
Une pigmentation marron des nœuds lymphatiques peut traduire deux phénomènes principaux.
La présence d’hémosidérine en quantité suffisamment augmentée pour être détectable à l’œil nu peut
être la conséquence de :
• drainage d’hémosidérine à partir d’organes avec une congestion passive chronique (foie,
poumons)
• dégradation de l’hémoglobine intra-ganglionnaire
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Module anatomie pathologique – pathologie des nœuds lymphatiques
La pigmentation noire des nœuds lymphatiques correspond à de l’anthracose. Il s’agit d’une accumulation
de particules de carbone dans le cytoplasme des macrophages pulmonaires et des nœuds lymphatiques
de drainage.
Les particules de carbone de l’air sont inhalées et se déposent à la surface des alvéoles pulmonaires. Ces
particules sont alors phagocytées par des macrophages, qui n’ont pas la capacité de les métaboliser,
entraînant leur accumulation. Les macrophages migrent dans les nœuds lymphatiques de drainage, à
l’origine de la pigmentation noirâtre d’anthracose visible dans ces organes.
L’examen histologique met en évidence des fines granulations noires dans le cytoplasme des
macrophages.
La couleur verte est souvent une altération cadavérique observée lors d’autopsies, qu’il ne faut pas
prendre en compte dans le tableau lésionnel.
Dans certaines conditions du vivant de l’animal, la couleur verte peut être due à la présence d’un
contingent massif de polynucléaires éosinophiles dans le nœud lymphatique, secondaire le plus souvent
à une lymphadénite éosinophilique (il y aura alors souvent une adénomégalie associée).
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Module anatomie pathologique – pathologie des nœuds lymphatiques
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Ronéoteurs : MAURIER et SPIZZO Date : 15/05/2017
Objectifs du cours
Être capable :
D’expliquer les objectifs, méthodes et limites de l’autopsie
D’expliquer les étapes de l’autopsie, en incluant les grandes étapes de la dissection
des carnivores
D’appliquer les règles d’hygiène et de sécurité en autopsie
De décrire le contenu d’un compte-rendu d’autopsie
D’expliquer les étapes de la description du cadavre et les principes de description
d’une lésion
D’expliquer les étapes du prélèvement histologique en autopsie
De décrire et de reconnaître les principales altérations cadavérique
1
I. Généralités
A. Méthode de l’examen
Le diagnostic nécropsique se compose de plusieurs étapes : le diagnostic
lésionnel qui fait l’inventaire des lésions pour chaque organe, le diagnostic
anatomopathologique global et enfin si possible le diagnostic étiologique qui établit
la ou les causes des lésions. Ce diagnostic nécropsique est formalisé par un rapport. Ce
document est remis au demandeur, il engage la responsabilité de son auteur.
Comme dit plus haut, l’autopsie obéit à une méthode bien déterminée. En effet,
l’étape de dissection est effectuée selon une technique standardisée. L’examen de
chaque organe est régi par une méthode propre. Enfin la conclusion fait la synthèse
ordonnée des informations recueillies. Par ailleurs, au besoin, des prélèvements
sont réalisés et expédiés pour examens complémentaires dans l’optique de
confirmer un diagnostic ou de choisir entre plusieurs hypothèses.
B. Conditions de réussite
La réussite d’une autopsie repose sur plusieurs conditions. Il est indispensable
d’avoir une tenue vestimentaire et un équipement adapté. Il faut également être à la
fois patient et attentif car une autopsie peut être chronophage, soit parce que les
lésions sont nombreuses et complexes soit parce que le cadavre est volumineux. La
méthode, démarche systématique et rigoureuse doit être respectée. Il est nécessaire
que l’opérateur dispose de connaissances conséquentes en anatomie, histologie et
anatomie pathologique. Enfin, ce dernier doit également savoir chercher les
informations manquantes auprès des propriétaires, du vétérinaire référent ou grâce à
la littérature scientifique.
C. Contextes de l’examen
L’examen nécropsique peut être réalisé dans de nombreux contextes différents. Il
peut être effectué en milieu universitaire, dans des écoles vétérinaires par exemple.
En clientèle, la pratique de l’autopsie est courante que ce soit dans les locaux de la
2
clinique ou en extérieur (au pré ou au box). Dans ce dernier cas, il faut prendre des
précautions spécifiques si l’on suspecte une maladie contagieuse afin de ne pas
répandre d’agent pathogène dans l’environnement. L’autopsie se pratique aussi à
l’équarrissage ou à l’abattoir sous une forme moins aboutie dite “inspection
sanitaire”. Enfin, elle peut être réalisée en laboratoire, dans le cadre de la recherche
en toxicologie et en pharmacologie notamment.
Ces différents contextes d’autopsie définissent donc des types d’autopsie distincts.
Il peut s’agir d’une autopsie diagnostique. On réalise alors une nécropsie d’un ou
plusieurs animaux malades dans un troupeau pour trouver la ou les maladies en cours
et proposer un traitement. Les autopsies dites médicales ou « à la demande du
clinicien » visent à comprendre le cas, à vérifier le diagnostic ou à identifier les causes
d’un échec thérapeutique. Les autopsies « à la demande du propriétaire » permettent
d’identifier une faute médicale ou une erreur de diagnostic pour se retourner contre le
vétérinaire. Elles peuvent avoir comme objectif de mettre en évidence un vice caché ou
un vice rédhibitoire pour se retourner contre l’éleveur. Elles permettent aussi de
prouver un empoisonnement ou une maltraitance pour porter plainte. Comme vu plus
haut, l’autopsie peut se faire sous réquisition judiciaire et servir dans le cadre d’une
enquête. Une autopsie peut être dite scientifique dans le cadre de la recherche ou
toxicologique pour étudier la toxicité des médicaments ou des produits phytosanitaires.
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l’examen. Certaines maladies ne présentent pas de lésions macroscopiques. C’est
par exemple le cas de la rage, du tétanos ou des ESB. Dans ce cas l’autopsie ne pourra
pas faire avancer le diagnostic. Il existe également des limites d’ordre technique, les
moyens mis à la disposition de l’opérateur en autopsie vétérinaire sont ainsi
considérablement moindres que dans un contexte de médecine légale humaine. Les
limites financières du demandeur peuvent constituer un frein à la bonne conduite de
l’examen, notamment pour les examens complémentaires. Il est possible que les
lacunes dans les connaissances de l’opérateur mettent en péril la réussite de
l’examen. Enfin, l’intérêt scientifique pour ce domaine, bien qu’en progression, reste
limité. L’état de l’art peut donc s’avérer insuffisant dans certains cas.
Par la suite, la coloration des muqueuses est évaluée : une pâleur ou un ictère
peuvent ainsi être observés.
4
Vient le tour de l’examen de la peau et des phanères. Il a notamment pour objectif
de mettre en évidence des traces de soin : des zones de tonte, des traces de cathéter, de
suture qui ont tenu ou pas, de pansement, de déhiscences ou des cicatrices par exemple.
Ces signes sont très importants dans un contexte de conflit avec un vétérinaire car ils
peuvent mettre en évidence des erreurs médicales. On pourra également trouver des
signes de trauma ou de maltraitance comme des plaies ou des contusions. Pour
faciliter l’examen de la peau, il est conseillé de tondre l’animal.
Enfin, il faut vérifier si l’animal présente des mamelles manquantes. Cela pourrait
indiquer la présence ancienne d’une tumeur mammaire, d’où la présence de métastases
sans tumeur primaire par exemple.
Enfin, on examine l’aspect des séreuses. Une congestion, de la fibrine – signe d’une
inflammation aiguë - , des adhérences – signe d’une fibrose et donc d’une inflammation
chronique - peuvent alors être observées.
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Il est possible de ne faire figurer dans l’inventaire écrit des lésions que les
organes lésés. Cependant, en cas de suspicion d’atteinte d’un organe au vu des
commémoratifs, il faut signaler l’état de cet organe, même s’il apparaît sain à
l’autopsie. Certains opérateurs font ainsi figurer tous les organes dans leurs rapports
qu’ils soient sains ou non.
D. Cas particuliers
Lors de l’examen des poumons, il faut analyser le contenu trachéo-bronchique.
Attention, un œdème pulmonaire apparaît de façon très fréquente lors de la phase
agonique, surtout chez les bovins. Cet œdème est caractérisé par un liquide mousseux
dans la tranchée, un tel contenu n’est donc pas significatif. On réalisera également un
test de densité par flottaison, un morceau de poumon sain restera en surface lors de
ce test. Enfin on estime la texture par palpation.
L’encéphale doit être systématique examiné, d’autant plus aucune autre lésion n’a
pu être mise en évidence sur les autres appareils. Si une lésion est suspectée, il faut
fixer l’organe dans sa totalité dans du formol pendant 1 ou 2 jours avant de le
sectionner. La coupe est ainsi plus nette et l’examen est facilité. En revanche, la moelle
épinière et le SNP ne sont examinés que si une lésion y est suspectée, dans le cadre
d’une paraplégie par exemple. La photo ci-dessous fait figurer un encéphale de chat
après fixation, on voit que le LCR est si riche en protéine qu’il a été gélifié ce qui signe
une PIF.
6
Par exemple, voici l’énoncé des lésions élémentaires d’un individu :
État général : hydrocachexie modérée ; ictère franc,
Cavité abdominale : ascite passive, eau de roche, environ 1L
Foie : multiples taches de mélanose congénitale ; cirrhose macronodulaire sévère, de type
post-nécrotique
E. Diagnostic nécropsique
Le diagnostic nécropsique, qui intervient après l’énoncé des lésions, est global. Il
résume et hiérarchise les lésions élémentaires en mettant en valeur leurs
éventuels liens pathogéniques. Le diagnostic peut aussi fournir une ou plusieurs
hypothèses étiologiques. Enfin, il compare l’anamnèse et les conclusions afin d’en
vérifier la cohérence.
Par exemple, en prenant le même individu que dans le paragraphe précédent, on
aura le diagnostic suivant :
Cirrhose hépatique sévère, de type post-nécrotique, ayant entrainé́un ictère franc, une
hydrocachexie et une ascite.
Lésions congénitales non significatives (mélanose hépatique)
Les lésions observées résultent vraisemblablement de l’évolution d’une hépatite nécrosante
bactérienne, notamment d’une nécrobacillose.
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se fait donc après l’examen nécropsique.
A. Définitions
Avant de définir une fausse lésion, il est nécessaire de savoir définir une lésion. Une
lésion est une modification macroscopique ou microscopique, présentant un
caractère morphologique et non physiologique, survenant du vivant de l’individu,
elle traduit un processus pathologique. A titre d’exemple : les nécroses, les
inflammations, les tumeurs sont des lésions.
C. Altérations cadavériques
Les altérations cadavériques sont des signes positifs de mort, c’est à dire qu’ils
prouvent que l’individu est bien passé de l’autre côté. On observe donc une autolyse,
soit une autodigestion des tissus par libération des enzymes des lysozymes. Les
organes sécrétant des enzymes sont donc atteints de façon prioritaire, c’est le cas du
pancréas et du tractus digestif.
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La putréfaction est une autre altération. Elle se caractérise par une destruction
des tissus par les bactéries. Les organes riches en bactéries, les intestins donc, sont
atteints en premier, en particulier ceux des herbivores, ces derniers présentant une
flore bactérienne plus riches. En cas de diarrhée, qui implique des prélèvements
digestifs, il est préférable de travailler sur des animaux qui ont été euthanasiés et non
morts de causes naturelles afin de limiter au maximum le temps de l’autolyse.
Par exemple, ces photos présentent un rat frais à gauche et un rat altéré. La graisse
verte signe la putréfaction. En effet, lors de la putréfaction, les bactéries prolifèrent et
produisent du sulfure d’hydrogène, gaz qui diffuse depuis tractus digestif vers la graisse.
Il s’y conjugue à l’hémoglobine pour donner un pigment vert.
Quelques heures après la mort, la rigidité cadavérique, ou rigor mortis, s’installe.
Elle a d’abord lieu au niveau de la tête, du tronc puis des membres. Elle dure quelques
jours puis disparaît selon le même ordre. Cette rigidité s’explique par le mécanisme
suivant : après la mort, les réserves d’ATP s’épuisent mais le calcium continue d’affluer
dans les muscles, alors les tête myosine passent en position chargée grâce au calcium
mais ne peuvent pas passer en position non chargée, faute d’énergie fournie par l’ATP.
Dès lors les muscles restent rigides jusqu’à leur autolyse.
Enfin le refroidissement, dit aussi algor mortis fait aussi partie de ces « fausses
lésions ».
Plus d’informations sont disponibles sur le site suivant (mais c’est un site lyonnais, il
est donc fortement recommandé d’adopter la plus grande prudence face aux données
mises à disposition) : http://www3.vetagro-sup.fr/ens/FaussesLesions/frame.html
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IV. Prélèvements histologiques
Dans ce cours, seuls les prélèvements histologiques ont été développés mais
l’autopsie peut faire appel à de très nombreux examens complémentaires différents
comme les analyses bactériologiques, virologiques, sérologiques, parasitologiques etc.
A. Indications
Les prélèvements histologiques sont réalisés dans plusieurs cas. Un aspect
macroscopique ambigu d’une lésion appelle un prélèvement histologique. Dans le
cadre de suspicion de maladie à lésions pathognomoniques microscopiques, un
prélèvement histologique peut permettre d’objectiver l’affection. C’est notamment le cas
pour la rage dans les laboratoires nationaux de référence. Une analyse histologique peut
aussi permettre que vérifier un diagnostic macroscopique. Dans le cas inverse, elle
peut confirmer qu’un organisme est sain. En cas d’autopsie blanche, il est nécessaire
de réaliser de nombreux prélèvements en divers organes : cœur, poumons,
encéphale, tractus digestif, foie, rein etc.
B. Exigences
Un bon prélèvement doit répondre à certaines exigences. D'une part, il doit être
précoce, représentatif et bien délimité (à cheval entre tissu sain et anormal si la
lésion est trop volumineuse). Il doit d'autre part satisfaire des normes de fixation
(formol à 10% ou autre truc à 4%), d'identification (on identifie le flacon lui-même et
non le bouchon qui peut se perdre) et d'expédition (au bon endroit et assez
rapidement).
1) La précocité du prélèvement
Elle permet d'obtenir un échantillon qui n'a que peu subi les altérations
cadavériques (autolyse et putréfaction). Ces altérations sont ralenties par le froid
(idéal = 4°C) mais la congélation doit être proscrite sauf nécessité. Dans ce cas, il faut
mettre les organes à décongeler dans le formol afin de limiter les altérations
provoquées par la congélation à savoir la déformation de tissus par les cristaux de
glace. Il faut noter que l'autolyse et la putréfaction sont plus rapides à température
élevée, chez les très petits animaux (car leur paroi digestive est très fine ce qui cause
une diffusion plus rapide de la putréfaction) et chez les herbivores (car ils possèdent
de nombreuses bactéries dans leur tube digestif → putréfaction intense), mais aussi au
niveau du tube digestif et des glandes annexes et du système nerveux central. En
revanche, l'autolyse et la putréfaction sont plus lentes à température froide, chez
les carnivores, ainsi que dans les muscles et la peau. Si une maladie digestive est
suspectée dans un élevage il est donc recommandé de sacrifier des animaux malades
pour avoir du tissu frais et de réaliser le prélèvement du tube digestif rapidement. Pour
les mêmes raisons de conservation, il est recommandé de ne pas fermer de façon
étanche les sacs contenant des cadavres volumineux, la chaleur émise par le cadavre est
en effet retenue dans le sac et accélère le processus de dégradation.
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2) Echantillonnage et délimitation
Il ne faut pas hésiter à prendre plusieurs organes lésés ou susceptibles de l'être, ou
même plusieurs échantillons d'un même organe. Pour ce qui est des lésions
volumineuses et hétérogènes on doit prélever des échantillons représentatifs des
différentes zones de la lésion. Enfin, dans le cas d'organes comportant différentes zones
topographiques il faut essayer de prendre tous les territoires lors de prélèvements (ex
rein : cortex, medulla et bassinet).
3) Fixation du prélèvement
Pour bien fixer le prélèvement, on utilise une solution à 10% de formol
isotonique tamponné (=4% de formaldéhyde), qui doit idéalement représenter 10 fois
le volume de l'échantillon. Ce dernier doit faire 1cm maximum d'épaisseur, ce qui est
d'autant plus important pour le foie et la rate qui sont très denses. Il est nécessaire de
manipuler avec précaution les organes creux, pour ne pas altérer la muqueuse. Pour ces
mêmes prélèvements, il faut s’assurer que la lumière soit directement en contact avec le
formol afin de fixer directement la muqueuse. Une fois le prélèvement plongé dans le
formol, celui-ci doit rester le plus clair possible, il faut donc d'abord rincer au sérum
physiologique les prélèvements trop sanguinolents.
4) L'identification
Elle doit être réalisée sur le corps du flacon (et non sur le bouchon qui peut se
perdre), à l'encre indélébile.
5) Envoi du prélèvement
Les prélèvements doivent être adressés, en emballage étanche, à un laboratoire
d’histopathologie vétérinaire, accompagnés de commémoratifs et d’une anamnèse
précise mentionnant notamment :
− vos coordonnées et celles du propriétaire ;
− l’identification de l’animal (espèce, race, âge, sexe…) ;
− les commémoratifs cliniques et nécropsiques ;
− la nature et la localisation des prélèvements ;
− les références portées sur les flacons.
6) Matériel nécessaire
Pour réaliser un prélèvement, on a besoin de scalpel ou couteau tranchant, de
flacons plastiques étanches, de pinces et de marqueur indélébile.
V. Compte-rendu d’autopsie
Le compte-rendu d'autopsie contient trois types d'informations : les données
administratives, la description des lésions et la conclusion.
A. Données administratives
Le nom de l'auteur du compte-rendu et sa raison sociale (vétérinaire traitant par
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exemple), identité du propriétaire de l'animal, le signalement de l'animal (espèce,
race, âge, sexe, numéro de tatouage → informations à vérifier !), le nom/adresse des
confrères éventuellement concernés (car ils nous ont référé le cas par exemple),
l'anamnèse avec les circonstances de la mort, le motif de l'autopsie, le numéro
d'enregistrement, le mode de conservation, la date de réalisation de l'autopsie, et
enfin date de rédaction du compte-rendu et signature. Ci-dessous un exemple de
compte-rendu d'autopsie.
C. Conclusion
Elle doit être aussi claire que possible, surtout si le nombre de lésions est
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important. Selon les cas, il s'agit soit d'un récapitulatif ordonné des lésions
significatives observées, permettant d'aboutir soit à un diagnostic final, lésionnel, et
éventuellement étiologique (ex: mort naturelle dont la cause est un hémangiosarcome de
la rate s’étant rompu et responsable d’une hémorragie interne fatale), soit à un énoncé
de la ou des hypothèses diagnostiques (ex: la seule anomalie observée est une
congestion généralisée du cadavre ; cette lésion, non spécifique, est compatible avec une
hypothèse d’intoxication aiguë par un toxique convulsivant). Il faut enfin préciser si des
examens complémentaires sont en cours ou nécessaires.
13
Ex : si on diagnostique une échinococcose à l'autopsie on va prévenir les propriétaires.
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virologiques et autres) ne sont pas compris et on ne peut pas restituer le corps au
propriétaire pour des raisons à la fois réglementaires et hygiéniques (à bien préciser
car ils sont nombreux à préférer récupérer le corps plutôt que de connaitre la cause de
la mort).
Rotation autopsie-biopôle
On présente ici rapidement les modalités de notre rotation de l'an prochain : le
responsable est Sylvain Bellier, Edouard Reyes-Gomes est le co-responsable. La rotation
sera de 2 semaines pendant le semestre DPASP, par groupes de 7-10… Les modalités
précises sont dans le diaporama mais nous seront présentées à nouveau donc on ne va
pas s'étendre sur le sujet.
Conclusion
Tout le monde doit savoir faire une autopsie (en revanche l'interpréter est une
autre histoire), et il faut avoir une démarche rigoureuse afin de ne rien oublier. Enfin
les connaissances de base sont primordiales : anatomie et histologie, APS, biologie
clinique (inflammation, épanchements, cancérologie reviennent le plus souvent à
l’interrogation de fin de rotation et doivent donc être particulièrement bien connus).
15
On sectionne ensuite le ligament hépato-rénal et on ligature la veine cave
caudale.
On réalise alors une double ligature puis la section du rectum.
On ponctionne le diaphragme afin de vérifier le vide pleural : on doit entendre l'air
entrer, dans le cas contraire on recueille le liquide éventuellement présent.
Il faut alors préparer la découpe des côtes (on peut tracer la limite de coupe au
marqueur, à mi-hauteur de la côte), on découpe et on récline le plastron costal.
On peut à présent tirer sur la langue, sectionner le palais mou, les muscles et le
branches de l'os hyoïde, et en tirant assez fort sur la langue on entraine œsophage,
trachée, tube digestif, poumons, cœur, foie, rate. Il reste les reins, surrénales et
l'appareil uro-génital sur le cadavre.
On sépare œsophage et appareil respiratoire, on ligature les gros vaisseaux au fur et
à mesure. Il faut vérifier la perméabilité du canal cholédoque, surtout sur un animal
ictérique (ce qui peut être causé par un ictère cholestatique). On incise le foie pour
inspecter le parenchyme.
On prélève du contenu de l'estomac et des intestins si l’on suspecte un
empoisonnement
On ouvre le péricarde puis le cœur, en lui-même. On ouvre la trachée jusqu’à la
bifurcation bronchique. On ouvre aussi le palais mou (ce qui permet une vision des
amygdales). Il faut savoir qu'on trouve souvent de la mousse dans la trachée du fait de
l'emphysème d'agonie des bovins (la mousse peut même ressortir par les naseaux).
On extrait les reins, on les décapsule et on les incise.
On ouvre la vessie pour recueillir l'urine et le plancher du bassin pour voir
l'urètre, les organes génitaux…
Il faut aussi regarder les surrénales, les nœuds lymphatiques et les glandes
salivaires. En clinique il ne faut pas confondre ganglions et glandes salivaires.
Enfin on ouvre la boîte crânienne de cette manière : on recline la peau du crâne et
on désinsère les muscles, on découpe un triangle dans l’os du crâne pour voir les
cavités nasales et sinus, et on relie ensuite ce triangle au foramen magnum en partie
caudale du crâne. On soulève le volet ainsi formé et on accède ainsi à l'encéphale. Il faut
désinsérer les nerfs au niveau du chiasma optique afin de pouvoir retirer le tout. Il est
conseillé de laisser tremper l'encéphale dans du formol si on veut ensuite réaliser des
coupes, cela améliore sa tenue. Dans le cadre d’un prélèvement de tête d’un individu
suspect de rage, il ne faut pas procéder à la dissection mais désarticuler au niveau de la
jonction atlanto-occipitale et envoyer la tête dans son entier.
Il faut revoir cette méthode globale avant la rotation d'autopsie pour être
opérationnel dès le premier jour. A la fin de la rotation, on doit connaître ce qui est
anormal (et donc les fausses lésions), et savoir prélever et décrire (l'interprétation
est moins importante).
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RAPPORT D’AUTOPSIE N° A11/801
SIGNALEMENT
Brebis Texel, robe blanche, n° de boucle BE988123, âge estimé à moins de 2 ans.
VÉTÉRINAIRE PROPRIÉTAIRE
Thissen Anne-France M. Barth Martial
Rue de Battice 110, 4880 Aubel Rue de Vaals 86, 4851 Gemmenich
Tel: 087/44.65.53 Tel: 0494/43.77.06
ANAMNÈSE
Brebis traitée il y a 15 jours pour diarrhée, coliques et abattement sévère. Elle récupère bien mais
le jeudi 16 décembre, le propriétaire la retrouve toute raide, le cou tendu avec de la bave qui lui
coule de la bouche. L’animal ne se relève plus, il décide de l’égorger.
AUTOPSIE
• DESCRIPTION :
- Aspect extérieur : L’embonpoint est difficile à évaluer à ce stade étant donné le gonflement du
cadavre causé par la putréfaction. L’état du poil est correct excepté au niveau de l’arrière-train
souillé par les matières fécales de l’animal. Absence d’énophtalmie.
- À l’ouverture : L’état de putréfaction est très avancé, celui-ci limite l’examen nécropsique.
Absence de liquide dans la cavité abdominale. La quantité de graisse répartie sur le cadavre est
normale ce qui laisse penser que l’embonpoint était correct.
- Tractus digestif : La paroi du rumen se moule sur son contenu, celui-ci est sec et fibreux. La
phase liquidienne n’est pas présente. Il y a peu de contenu dans la caillette, celui-ci est plutôt
liquidien, la muqueuse est putréfiée. L’intestin grêle est vide, sa muqueuse est pâle. Le contenu
du caecum est trop sec, sa muqueuse est putréfiée. La muqueuse du gros intestin est claire, pas
de contenu. Le foie est putréfié. Ganglions de volume normal.
- Coeur : Celui-ci est trop putréfié pour les mesures, le volume global en est augmenté. Il n’y a
ni communication inter-ventriculaire, ni communication inter-auriculaire. Les valvules et les
piliers ne présentent pas d’anomalie.
• INTERPRÉTATION :
L’interprétation est difficile étant donné l’état de putréfaction avancé du cadavre et le fait que
l’animal ai été traité. Il n’y a néanmoins pas de signes d’inflammation. L’absence de contenu dans
les intestins et le côlon est suspect. L’assèchement du rumen laisse entendre que l’animal
présentait des désordres électrolytiques. La cause de la mort ne peut pas être déterminée.
PRÉLÈVEMENTS
Matières fécales en vue d’une coprologie pour la recherche de parasites.
RAPPORT D’AUTOPSIE N° A11/811
SIGNALEMENT
Vache BBB, robe pie-noire, 6 ans, 763 kg, n° de boucle BE61402882
ANAMNÈSE
Césarienne effectuée il y a 8 jours, depuis l’animal présente de l’anorexie. Le 18, il est pris en
charge à la faculté par le Dr. Léonard Théron, l’examen clinique révèle des signes de choc.
L’echographie abdominale montre un épanchement. L’Hématocrite est à 45%, PT= 55g/l. A la
paracenthèse l’animal présente un exsudat avec PT=39g/l et neutrophiles. L’animal est traité par
laparotomie. 16L d’exsudat nauséabond sont récoltés, il y a des adhérences sur le rumen et la
matrice. Un lavage est effectué avec 100L d’eau, du chlore et 12 L de Nacl stérile. L’animal reçoit
de l’Excenel© et du Rapidexon© en IV. L’animal meurt de mort naturelle le 21 décembre.
AUTOPSIE
• DESCRIPTION :
- Aspect extérieur : L’animal est gras, l’état du poil est bon, le flanc gauche présente 4 plaies
chirurgicales cutanées: En arrière de la dernière côte se trouve la plaie de césarienne d’une
longueur de 25 cm. Parallèlement à celle-ci, 3 cm plus caudalement on trouve deux plaies
chirurgicales, la plus dorsale aillant une longueur de 15 cm, la plus ventrale 10 cm. Une
dernière plaie chirurgicale de 15 cm parallèle aux autres est présente dans le flanc 3 cm en
arrière. Les sutures cutanées sont belles.
- Tractus respiratoire : Présence de mousse dans la trachée. Les poumons sont de forme, de
volume et de consistance normale, la couleur est bordeaux homogène et luisante à la section,
le test de docimasie est négatif. Ceci traduit une congestion active.
- Tractus digestif : La séreuse est de couleur hétérogène sur toute la surface du tractus digestif,
cependant la muqueuse est uniforme. Ceci est explicable par la péritonite. Le foie est de
volume augmenté et de couleur claire traduisant de la stéatose. Le parenchyme est jaune.
- Tractus génital : L’utérus est correctement involué. Une plaie chirurgicale suturée de 20 cm est
présente, elle est intacte et étanche.
• INTERPRÉTATION :
SIGNALEMENT
Busco, chien bulldog anglais de 10 ans, 25 kg, bicolore blanc-beige
VÉTÉRINAIRE PROPRIÉTAIRE
Peduzzi Arabia
ANAMNÈSE
Le 25 décembre, l’animal fait une crise d’épilepsie avec hyperthermie. Il est traité avec du
Valium, 2 ampoules de valium en intra-rectal. Le 26 décembre, l’animal meurt au domicile.
Arrêt cardiaque?
AUTOPSIE
• DESCRIPTION :
- Aspect extérieur : Petites zones (1 cm) de dépilation sur les membres antérieurs en regard du
carpe, compatibles avec des lésions de couchage.
- À l’ouverture : L’animal est très gras. Présence de 15ml de liquide séro-hémorragique dans la
cavité thoracique droite. Grosses pétéchies sur la paroi thoracique droite.
- Tractus respiratoire : Sur l’ensemble des poumons mais plus marqué à droite, il y a
hétérogénéité de couleurs et de consistance à la section. Le test de docimasie est négatif sur
l’ensemble des lobes à l’exception du lobe apical droit. Ceci est compatible avec une
pneumonie interstitielle diffuse bilatérale plus marquée à droite qu’à gauche.
- Le coeur est rond. Le rapport entre les ventricules est anormal, il est de 1/2, le volume de
l’oreillette droite est augmenté. Les cavités sont petites.Ces constatations combinées à la
pneumonie intertitielle diffuse bilatérale, nous font penser que celle-ci est chronique et qu’il y a
donc cardiomyopathie hypertrophique du cœur droit.
- Tractus digestif : Absence de contenu dans l’estomac et l’iléon. Peu de contenu liquidien
verdâtre de type bileux dans le duodénum et l’iléon. Peu de matières fécales mais d’aspect
normal dans le rectum. Le reste est normal. L’animal présentait donc de l’anorexie.
- Section sagittale de la tête : Présence d’une quantité anormale de liquide transparent dans les
différents sinus correspondant à de l’hydrocéphalie. Ceci est fréquemment rencontré chez le
bulldog.
• INTERPRÉTATION :
La cause de la mort ne peut pas être déterminée. On peut néanmoins suspecter que la
cardiomyopathie hypertrophique du cœur droit entrainée par une augmentation de résistance
dans les poumons, suite à la pneumonie interstitielle diffuse chronique, ai entrainé des
modifications dans la conduction électrique au niveau des tissus cardiaques. L’hyperthermie
devait sans doute provenir de l’excitation de l’animal lors de la crise.
PRÉLÈVEMENTS
SIGNALEMENT
Veau mixte de 15 jours, mâle, robe blanche et noire, 45 kg. N° BE4.2698.5574
VÉTÉRINAIRE PROPRIÉTAIRE
De vries Annie Monsieur Du Chemin
0477/98.30.50 rue voie taillé
6230 BUZET
ANAMNÈSE
2 veaux mort. Suspicion d’entérite et pneumonie à confirmer.
AUTOPSIE
• DESCRIPTION :
- Aspect extérieur : Veau sale sur l’ensemble du corps, arrière train anormalement souillé.
Celui-ci présente en outre une énophtalmie bilatérale qui peut être compatible avec un état de
déshydratation ou/et de cachexie.
- À l’ouverture : Peu de graisse. La cavité abdominale est en état de putréfaction avancé par
rapport à la conservation de l’ensemble du cadavre, celle-ci ne permet pas le prélèvement pour
analyse pour déterminé la nature de l’entérite. L’ombilic est induré, présence d’un nodule de
1,5 cm de diamètre foncé verdâtre en sous-cutané sur le trajet de l’ombilic. Son involution est
donc retardée. L’aspect des muscles est humide à la coupe.
- Tractus digestif : Les ganglions sont fusionnés sur l’ensemble du trajet de l’intestin formant un
«cordon» ganglionnaire. Le contenu digestif est liquide, de couleur gris-vert, sur toute la
longueur du tractus. Ceci est compatible avec une entérite. La muqueuse de la caillette
présente par endroit des petits foyers rouges érithémateux non significatifs.
-
- Tractus respiratoire : Rien à signaler.
- Coeur : Il n’y a pas de graisse dans les sillons coronaires, signant l’état cachectique du veau.
Le rapport entre les ventricules D/G est de 1/2, le canal artériel n’est pas complètement
fermé, l’oreillette droite est un petit peu augmentée en taille. L’ensemble de ces éléments
plaide pour un retard de croissance.
- Le diamètre des artères ombilicales est large par rapport à l’âge du veau signant un retard
d’involution.
• INTERPRÉTATION :
- L’ensemble de ces éléments plaide pour un état post-septicémique associé à une entérite ayant
provoqué de la déshydratation et un retard de croissance et ayant entrainé la mort de l’animal.
L’origine du problème remonte aux alentours de la naissance. Le veau a donc d’emblée mal
démarré.
RAPPORT D’AUTOPSIE N° A11/864
SIGNALEMENT
Veau pie-noir holstein, 15 jours Femelle 50kg N° BE3.5574.6912
VÉTÉRINAIRE PROPRIÉTAIRE
UYSTEPRUYST Inconnu
ANAMNÈSE
Inconnue
AUTOPSIE
• DESCRIPTION :
- Aspect extérieur : propre, pas d’énophtalmie, le cordon est bien involué.
- À l’ouverture : Les organes de la cavité abdominale sont anormalement clairs. Le veau est un
peu maigre au vu de la quantité de graisse mais reste dans la normalité.
- Tractus respiratoire : Les ganglions sous maxillaires sont augmentés en volume, le droit + fort
que le gauche; Les ganglions pulmonaires également. Il y a du liquide jaune crémeux dans la
trachée pouvant correspondre à du pus. Une grande quantité de micros abcès sont disséminés
dans les parties antérieures des poumons gauche et droit entreprenant 30% de ceux-ci. Dans
ces mêmes zones la couleur des poumons est rouge bordeaux et le test de docimasie est positif.
Tout ceci est compatible avec une pneumonie alvéolaire abcédative multifocale antérieure
entreprenant 30% du parenchyme pulmonaire.
- Tractus digestif : Le Foie est clair. A l’extérieur comme à la section, la couleur est hétérogène,
entre le beige et le rose pâle. Ceci est compatible avec une dégénérescance graisseuse du foie
causé par une balance énergétique négative. Au niveau des intestins, les ganglions sont
fusionnés, formant un cordon sur toute la longueur du jéjunum. Le contenu est liquide, y
compris dans le gros intestin et le caecum. Ceci est compatible avec une entérite. Il n’ y pas de
lésion sur la muqueuse.
- La taille du thymus est augmentée.
- Rien à signaler au niveau des articulations.
• INTERPRÉTATION :
Deux infections concomitantes ont provoqué la mort de l’animal: d’une part une pneumonie
alvéolaire abcédative multifocale antérieure entreprenant 30%, d’autre part une entérite. La
Balance énergétique négative révélée par la couleur du foie trouve son origine d’une part dans la
mal absorption énergétique causée par l’entérite, d’autre par par une augmentation généralisée
du métabolisme due à l’infection.
Remarques: Les deux infections pourraient être liées. Ici cela n’est probablement pas le cas car l’infestation est
aérogène pour le poumon, au vu de la localisation antérieure de l’infection, et il est peu probable qu’une infection
pulmonaire ait pu se propager à l’intestin. Il s’agit donc bien de deux infections concomitantes. La pression
d’infection était peut-être trop forte, ou l’immunité du veau trop faible. Mais on aurait pu imaginer que l’entérite ai
été provoquée par une dérive de flore suite à la prise d’antibiotiques pour soigner la pneumonie, c’est une autre
possibilité. Si la pneumonie avait été multifocale, on aurait pu envisager la possibilité que les bactéries de l’entérite
ai infesté le poumon par voie sanguine.
PRÉLÈVEMENTS
Prélèvement de la rate et congélation pour analyse virologique. Contenu intestinal pour virologie,
bactériologie avec kit digestif.
RAPPORT D’AUTOPSIE
1. ANAMNESE
Animal amené décédé aux urgences du CHV dans la soirée du 23/05/2010 par son
propriétaire.
Aspect extérieur
Absence de plaie, absence de souillure périnéale, beau poil. Absence de sang sur la face et
dans la cavité buccale. Muqueuses pâles. Les yeux sont fermés mais présents. Arcades
dentaires normales. À la palpation, pas de fracture des membres. Palpation de l’abdomen sans
anomalie.
Système nerveux
Viscères abdominaux
- Glandes annexes :
* Foie : l’aspect extérieur montre un foie dont le volume est normal, la forme
homogène, la surface lisse, et de couleur marron foncée. A la coupe, la lobulation
hépatique se discerne macroscopiquement, le parenchyme est homogène et de couleur
marron foncée. Vésicule biliaire intègre.
* Pancréas : absence de modifications lésionnelles significatives à l’examen
macroscopique.
- Appareil urinaire :
* Reins : absence de modifications lésionnelles significatives à l’examen
macroscopique. Aspect normal des glandes surrénales à l’échelle macroscopique.
* Vessie : présence de contenu urinaire (0,5 ml). Muqueuse ne montrant pas de
modifications lésionnelles visibles à l’examen macroscopique.
- Système lymphoïde :
* Rate : absence de modifications lésionnelles significatives à l’examen
macroscopique.
Viscères thoraciques
3. BILAN LESIONNEL
Néant.
RAPPORT D’AUTOPSIE
1. ANAMNESE
Animal amené décédé au CHV le 12/07/10. Décès ayant eu lieu le 11 juillet suite à une
bagarre entre congénères.
Aspect extérieur
Présence de souillures de sang sur la face. Traces de crocs au dessus de la paupière gauche.
Présence de sang sur la face et dans la cavité buccale. Muqueuses pâles. Les yeux sont fermés
mais présents. Arcades dentaires normales. À la palpation, pas de fracture des membres.
Palpation de l’abdomen sans anomalie.
Système nerveux
Viscères abdominaux
- Glandes annexes :
* Foie : l’aspect extérieur montre un foie dont le volume est normal, la forme
homogène, la surface lisse, et de couleur marron foncée. A la coupe, la lobulation
hépatique se discerne macroscopiquement, le parenchyme est homogène et de couleur
marron foncée. Vésicule biliaire intègre.
* Pancréas : absence de modifications lésionnelles significatives à l’examen
macroscopique.
- Système lymphoïde :
* Rate : absence de modifications lésionnelles significatives à l’examen
macroscopique.
- Appareil reproducteur :
* Utérus et cornes utérines d’aspect macroscopique normal. Présence de
quelques nodules sur l’ovaire gauche. Ovaires de taille normale.
Viscères thoraciques
3. BILAN LESIONNEL
, -
- - ~ - -- -
Color Atlas of
Small Animal Necropsy
First Edition
by
Richard E. Moreland, BS, DVM
Necropsy Coordinator
Antech Diagnostics
Irvine, CA
REMSOFT PUBLISHING
www.remsoftpublishing.com
2009
1
Statement of Copyright
Copyright 2009 © by Remsoft Publishing. All rights reserved.
ISBN: 978-0-557-07597-3
102509V15
2
Table of Contents
CHAPTER 1: BASIC PATHOLOGY DEFINITIONS
• Importance of Necropsy.. .... ......... ...... ................................... ............ .................. 7
• Basic Pathology Definitions.. ........... . .. ................ ...... ..... .................. .................... 7
• Basic Pathological Changes........... ....... ............................................................... 8
tissues and can provide invaluable infortQation, not only about the animal being necropsied, but
about the cause, progression, and possible outcome of diseases in other patients. Necropsy results
can provide feedback on implemented therapies and confirm or deny clinical assumptions and
diagnoses.
Most people consider necropsy as just the gross dissection of a carcass. A complete necropsy,
however can be considered to be a 4 stage process.
• The first stage is the pre-dissection preparation. Proper preparation includes consideration of
where and when the necropsy will be done, as well as the gathering of all necessary equipment
and supplies. Proper preparation significantly increases the efficiency of the dissection and the
prosector's ability to recognize and interpret lesions. Part of the pre-dissection stage is the
gathering and consideration of the history. History is of paramount importance, impacting-not
only the course of the dissection itself, but the final conclusions as well .
• The second stage is the gross necropsy dissection itself. As with all diagnostic procedures, the
usefulness of a necropsy for drawing proper conclusions is only as good as the data (in the
case of necropsy, lesions) from which those conclusions are drawn. The primary goal of the
dissection stage of a necropsy is to dissect the carcass in a systematic manner to assure that
all important organs and tissues are visualized with maximal exposure to avoid overlooking
important lesions. Specimen collection for ancillary tests are also carried out during the
dissection stage. .
• The third stage is the handling of collected specimens taken during dissection for ancillary
testing. These specimens are submitted to the proper laboratories for processing, and the
results compiled on completion . The premier ancillary test associated with necropsy is
histopathology, however other tests such as microbiology, virology, and toxicoJogy may be very
important, even pivotal, in reaching proper conclusions.
• The fourth stage is the writing of the necropsy report and the conclusions. The necropsy
report is the compilation of all of the data collected from the other three stages. The
conclusion is the comprehensive interpretation of all of the data, including the history, the
gross lesions, and the results of ancillary tests. The stronger the data from all stages, the more
accurate the conclusions.
The main goal of this book is to outline the proper standardized necropsy dissection procedure for
small companion animals . It is an attempt to increase the usefulness of necropsies in the clinical
setting by 1) insuring all gross lesions are visualized for interpretation, 2) familiarizing the
prosector with examples of common gross lesions, and 3) refreshing the understanding of basic
pathology concepts and pathogeneses important in the proper interpretation of necropsy findings.
4
Acknowledgements
First and foremost I would like to thank my family (Cynthia, Miles, Amber, and
Kristen) for their patience and understanding throughout this long and time
consuming process. Special thanks to my daughter Kristen for her help with
some of the book's graphics and cover art. I am very grateful to Dr. Earmie
Edwards of Lancaster Pet Clinic in Lancaster, CA for her invaluable help in
editing the manuscript. Lastly, I extend my appreciation to the professionals and
staff at Antech Diagnostic in Irvine, CA for their assistance, both direct and
indirect, on this project.
5
')
6
Chapter 1 Basic Pathology Definitions
7
Chapter 1 Basic Pathology Definitions
An etiology is the cause of a disease or lesion. Inflammation is the vascular and cellular
Etiologies are numerous and diverse and response of the body to injury. Grossly,
include infectious agents such as bacteria, inflammation is characterized by a swelling and
fungi, or parasites, and physical damage such reddening of the affected tissue.
Microscopically, inflamed tissues feature the
as blunt force trauma or thermal burns (to presence of vascular congestion, edema, and
name a very few). An etiologic diagnosis the presence of one or more types of
names the etiology (ex. Histoplasmosis) . inflammatory cells. The types of inflammatory
Determining the etiology when possible is very cells present usually give some indication of the
important as it often dictates proper treatment. cause of the inflammation.
Disease Names: When a condition features a Neoplasia (tumor, cancer) is the abnormal and
unique combination of lesions, clinical signs, uncontrolled proliferation of body cells. All
and/ or symptoms, that condition may be given tumors originate from some existing
tissue/body cell. Neoplastic cells usually try to
a name. For example, a disease of young mimic their tissue of origin, which is an
puppies caused by a morbillivirus that results important feature in helping to identify them.
in pneumonia, encephalitis, and the formation Broadly, all body cells can be classified as
of eosinophilic inclusion bodies in epithelial either epithelial or non-epithelial.
tissues has been named Canine Distemper.
In naming tumors, those that arise from
epithelial cells and are determined to be benign
are designated with the suffIx -oma appended
BASIC PATHOLOGICAL TISSUE to their tissue / cell type (hepatoma, mammary
CHANGES (LESIC}NS) adenoma). Those that arise from epithelial
Broadly speaking, the primary lesions detectib1e tissue and determined to be malignant are
grossly and/ or microscopically in body tissues designated with the suffIx -carcinoma
include degeneration, necrosis, inflammation, (hepatocellular carcinoma, mammary
adenocarcinoma). Tumors of non-epithelial
and neoplasia. origin and determined to be benign also use the
suffIx -oma (fibroma, osteoma). Tumors of non-
Degeneration represents the gradual epithelial origin and determined to be malignant
deterioration of cells or tissue due to the loss of use the suffix -sarcoma (fibrosarcoma,
osteosarcoma). There are numerous exceptions
specific cellular functions and manifested in
to these rules, with lymphoma and melanoma
specific morphologic abnormalities. being two glaring examples.
Degeneration is usually reversible if the cause is
reversed. Examples include cloudy swelling
and hydropic change of hepatocytes, resulting
from the failure of plasma membranes sodium-
potassium pump to keep out water.
8
9
Chapter 2 Pre-Necropsy and General Considerations
:PROTECTIVE CL9THI~G
Clinic Identification - Clinic name, ID#, address, phone number, doctor's name
• Case Identification - Assigned necropsy case number, clinical case number, and the date of submission
and examination
Owner's Identification - Owner's name, address (optional), and phone number (optional)
• Specimen Identification - Animal's name, species, breed, age, weight, and sex
• Clinical History! - Includes the details of clinical findings, signs and symptoms observed (especially
perimortem signs), and the clinical diagnosis, Use the back or additional sheets of paper if necessary,
..".",:;a..:rzc::~
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of ll1e Palhologist at lhe time 01 sample re<:eipt. n the pathologist is
PATHOLOGIST; ona\lail~le , fi will be "'",,,,,,!oo to ilnolhar AntectJ palhc;&,gisl.
H~~OPATHOL6GY ~CYTO~OGY
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DRW\ Ds'tAT' RiJid Anal)''''' wI OO R SA.I,. VIEW e~TlENJ:J:iiST~'(
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Fimf~. Prognosis. E'.. CotrnT~nt)
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Finding:;;, Prngnosis & Comment)
D!)MCS Sooc Murrow Core BloPSY (Include:; R ~ FO R !..ABORATOR Y U S E
MiCfO'f'.copic: De~..cri plIDn, Micf\l~~c (P'..e:I :;c- t»not 'Ml:c 11'l1h.t!i !<p.:!IOC)
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Finding$; Progrll.Xiit & C'o.!mnr;nt)
DOERM OerrnFJtO[J~I~
(BIQp&y ~
OcrrmllObgktt Reoolllim:.'fmuons)
• ADDmoNAL CHARGES APPLY ,
Type o f B laps: y~ D Exclsln",-" o Ind$j(k~ 1
D Ncoolo D Endoscopic
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SourcelSite:
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13
- -----_.-----------------------------------------
Figure 5: Pseudomelanosis in the ventral Figure 6: Livor mortis in the lungs. Blood
abdominal skin. In the more aerobic has settled in the left lung lobes due to gravity,
environment of the skin, pseudomelanosis has making them much darker than the right lobes
a lighter green hue.
Figure 7: Pale pox-marking of the liver and Figure 8: Though this looks like a myocardial
small gas bubbles due to bacterial putrefacation. infarct, it is only an area of postmortem
autolysis 16
Chapter 2 Pre-Necropsy and General Considerations
Figure 1: "Lung and liver lobes are FigUre 2: "The kidney features multifocal,
characterized by multifocal, coalescing dark roughly triangular, pale areas in the cortex.
circular lesions in the parenchyma. These lesions Each is bordered by a thin zone of reddening
vary in size from .2 to . Scm, and have a firm and are approximately 1 x 2 em in size. " (renal
consistency on palpation." (Metastatic
melanosarcoma) cortical infarcts)
17
Chapter 2 Pre-Necropsy and General Considerations
HISTORY
The importance of a good history cannot be overemphasized. Arriving at a proper diagnosis
and/or cause of death often depends strongly on the information gathered from the clinical history. )
The history gives the prosector clues about which organ systems might be more important in the
disease process, warranting greater scrutiny. The history may suggest the examination of tissues not
normally evaluated during the course of a routine necropsy (spinal cord, inner ear, sinus cavities,
etc.). The history may suggest the collection of certain tissues for ancillary tests (toxicology,
microbiology, etc.) which are not normally collected during a routine necropsy. While the history does
not affect what is seen at necropsy, it will affect the interpretation of what is seen. Consider the
following examples.
18
Chapter 2 Pre-Necropsy and General Considerations
A cosmetic necropsy is one where the dissection is not as extensive (or as mutilating) as in a routine
necropsy. It is commonly requested by owners who have a strong aversion to the mutilation of their
pet, and/or wish some post-necropsy viewing of the body. Such necropsies are not nearly complete
and may result in missed lesions, and, as such, are not recommended.
The cosmetic necropsy involves the bulk removal of the internal organs through a single ventral
midline incision. Visualization of organs and lesions can be difficult, and many of the cuts needed to
remove the organ have to be made blindly.
19
;
o
Chapter 3 The Necropsy Procedure
Figure 5: Glossal and gingival fungal lesions Figure 6: Glossal and gingival fungal lesions
(Cryptococcosis) (Cryptococcosis)
Figure 7: Corneal ulceration and Figure 8: Marked oral, ocular, and nasal
inflammation (ulcerative keratitis) planum icterus
Figure 9: A large sublingual cystic mass full of Figure 10: Prior to the necropsy, x-rays of
collected saliva resulting from a ruptured the carcass can be very useful in helping to
salivary duct (a sublingual mucocele or ranula) localized broken bones and finding small
metal projectiles 22
Chapter 3 The Necropsy Procedure
Figure 1: Cut through the axillary region to Figure 2: Connect the exposed areas from
reflect the front limb, and through the the two limb reflections and reflect the skin
inguinal area to the coxofemoral joint to off of the trunk and thorax dorsally and
reflect the hindlimb ventrally.
Figure 3: Both left limbs have been reflected Figure 4: Exposed coxofemoral joint. This joint
along with the thoracic and flank skin to reveal features a thickened capsule and eroded
severe subcutaneous hemorrhage . This femoral head cartilage with polishing of the
i emorrhage resulted from the improper use of a underlying bone (ebernation). These are all
. eating pad. signs of Degenerative Joint Disease .
23
..
Chapter 3 The Necropsy Procedure
ICTERUS
A distinctive yellowing can occasionally be noted in the oral, ocular,
subcutaneous, or abdominal tissues on necropsy. This yellowing is ;
called icterus or jaundice and is caused by the deposition of the
compound bilirubin. Bilirubin is a normal breakdown product of
heme and icterus only occurs when it present in high amounts in the
blood stream. Normal heme metabolism starts with the phagocytosis
of old or damaged RBCs in the spleen by splenic macrophages.
Hemoglobin is removed and separated into its heme, globin, and iron
components. The iron is converted to ferritin and hemosiderin for
storage and recycling. The globin is broken down into amino acids for
recycling. The heme cannot be recycled and therefore must be
excreted. It is first converted to unconjugated bilirubin wtthin the
splenic macrophage, then transferred via the blood-stream to the liver
while attached to albumin. Within the liver cell it is conjugated with
glucoronic acid to become conjugated bilirubin. It is then put into
the bile via the bile caniculi, the small tracts between the hepatic
cords. Bilirubin is not a bile salt and does not aid in the breakdown
of fat; it is only in the biliary system as a means of disposal. Figure 1: Oral, ocular, and
nasal planum icterus
The three primary mechanisms of icterus are
intravascular or extravascular hemolysis, liver
disease, and bile duct obstruction.
In biliary obstruction, the processed conjugated bilirubin from normal heme metabolism cannot gain
access to the biliary system, spills over into the bloodstream and stains the tissues yellow .
... .Ihto
• 8U""
Figure 4: Expose the oretropharyngeal hyoid Figure 4 : Cut the hyoid bones at their
b ones cartilaginous articulation (the "cornu")
25
•
Figure 5: Dissect the tissues covering the Figure 6: Reflect the tongue, trachea, and
ventral neck to expose the ventral trachea esophagus back to the thoracic inlet
Figure 7: Identify and remove the thyroids Figure 8: Bilateral parathyroid hyperplasia due
and the parathyroid glands on the sides the to renal failure (renal secondary
trachea. hyperparathyroidism)
Figure 9: Marked tracheal hypoplasia (part of Figure 10: Tracheal collapse (part of .
Brachycephalic Syndrome) Brachycephalic Syndrome) 26
Chapter 3 The Necropsy Procedure
Figure 8: The diaphragm is pulled taut Figure 9: Here, the diaphragm is relaxed,
against the thoracic cavity, confirming negative indicative of air in the thorax (pneumothorax)
pressure within the thorax. and a lack of negative pressure. 28
Chapter 3 The Necropsy Procedure
The disease pathogenesis involves complement fIxation and the release of vasoactive amines that
causes increased vascular permeability and endothelial cell retraction. In addition, antigen-antibody
complexes result in systemic vasculitis. These changes lead to the exudation of fluid and plasma
proteins typical of the effusive "wet" form , as well as organ damage due to impaired blood flow. The wet
form generally causes death within a few weeks. The "dry" form is more insidious, leading to death
over a much longer period (often years) .
Testing for the disease clinically can be problematic. Exposure to the virus with the production of an
antibody titer does not mean the virus has mutated and will cause FIP. Higher titers could be more
suggestive, however some cats with fulminant FIP may have no titer. Most tests involve "statistical
probabilities" that the infection is present. The albumin to globulin ratio (A/G ratio) is one such
statistical method. If the ratio is less than 0.8, there is a 92% statistical chance the cat has FIP. If the
ratio is greater than 0.8 there is a 61 % statistical chance the cat does not have FIP. Another statistical
method is Rivalta's Test. This test is performed by taking a test tube that is fIlled with distilled water
and adding a single drop of 98% acetic acid. Then, one drop of abdominal or pleural effusion is added.
If the drop dissipates, the test is negative. If the drop retains its shape, the test is positive. A negative
Rivalta's test is 97% accurate in ruling out FIP. A positive test is 86% accurate in ruling in FIP. Lastly,
the pleural or ascitic fluid can be checked for protein, with FIP infectious fluid generally having a value
of 3.5 mg/ dl or higher.
At necropsy, the wet form of FIP is characterized by a viscous yellowish fluid which generally clots soon
after the abdomen is opened. The serosal surfaces of the intestine, kidneys, liver, and pancreas are
often covered to varying degrees with small white nodules. These nodules represent pyogranulomas,
accumulations of macrophages and neutrophils. This reaction is more common to fungal infections
than to viral ones. In fact, fungal infections such as histoplamosis, cryptococcosis, blastomycosis, and
coccidiomycosis must be considered as part of the differential. To defInitively diagnosis FIP,
immunohistochemistry staining (IHC) of affected organs is necessary. In IHC staining, antibodies
specifIc for the feline coronavirus are attached to a stain and exposed to the affected tissue. If
coronavirus is present in the lesion, the antibody will stick and so will the stain, confIrming FIP
infection.
Figure 1: The abdomen is fIlled with copious Figure 2: Soon after opening the cavity, the
amounts of a clear but viscous yellowish fluid fluid has clotted.
.... ~ with tags of fIbrin throughout. 29
Chapter 3 The Necropsy Procedure
Figure 3: Small white nodular lesions on the Figure 4: Small nodules and tags of clotted
serosal surfaces of the small intestine. fluid cling to the surface of the liver.
Microscopically these nodules feature
accumulations of macrophages and neutrophils.
Figure 5: Small nodules and tags of clotted Figure 6: Small white raised nodular lesions
fluid cling to the surface of the spleen. (pyogranulomas) are evident in the
parenchyma of both kidneys.
, ;
30
Chapter 3 The Necropsy Procedure
MALPOSITIONS
Volvulus/torsion involves a twisting of the mesenteric attachments of the stomach and/ or intestines.
This twisting action cuts off the outflow of blood from the intestine and stomach, causing the tissues to
suffer from a buildup of carbon dioxide and, eventually, a lack of oxygen. A common consequence seen
is bloating (gaseous dilation) of the stomach. The twisting also pulls the spleen from the left side of the
body to the right side and causes it to be engorged with blood.
Sometimes the intestine will telescope in on itself. This is called an intussusception. The blood
supply draining the telescoped portion is cut off so the cells die from lack of oxygen. Occasionally in
strong trauma cases (such a hit by car) the diaphragm will rupture allowing the intestines to move up
into the chest cavity (diaphragmatic hernia). These abdominal organs interfere with the normal
functioning of the heart and lungs.
Figure 1: Large congested spleen evident on the Figure 2 : Gas-filled and hemorrhagic stomach
right side of the body caused by rotation of the subsequent to gastric torsion/volvulus .
stomach. .
Figure 2: Normal heart and lungs exposed Figure 3: Blood accumulation in the thoracic
after removing the rib cage cavity (hemothorax)
r ;
32
Chapter 3 The Necropsy Procedure
Figure 4: Serosanguinous fluid in the thorax Figure 5: Milky white fluid in the thoracic
(hydrothorax/pleural effusion). Though the cavity (chylothorax). This condition is usually
fluid is red, it is evident that it is translucent seen in association with cardiomyopathy, and
and not thick enough to be actual blood. rarely, (although it is a common misconception)
due to thoracic duct rupture.
Figure 6: Here the chest cavity is filled with a Figure 7: Much of the intestines have
-;-ery thick red exudate (often called a "tomato migrated into the thoracic cavity via a hole in
soup" exudate) consistent with blood-tinged the diaphragm (diaphragmatic hernia). The
.!Jus (pyothorax) caused by Nocardia. negative pressure in the thorax facilitates the
movement of intestines into the thorax even
through very small openings .
33
jjO
Figure 1: The esophagus is separated from the Figure 2: The heart and lungs (the "pluck")
trachea back to the diaphragm removed
'.
"
/
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, .
; '.
~;.... ~/' .~..f "
34
.hapter 3 The Necropsy Procedure
36
1
PNEUMONIA
Pneumonia is inflammation of the lungs. It is This is usually the anterior and ventral regions
characterized by the accumulation of of the lungs, giving the reddening an "antero-
inflammatory cells and fluid within alveoli. ventral" distribution. Non-inflammatory
Grossly, it can be difficult to distinguish congestion is irregular and/ or diffuse. Second,
':Jetween inflammation from physiological or because of the accumulation of inflammatory
passive congestion of the lungs since both cells in the alveoli, there is little or no air in the
::eature a reddening of the lung parenchyma. alveoli, reSUlting in a firm feel to the
hree gross characteristics of pneumonia can parenchyma (consolidation). Third, the lack of
~elp in distinguishing the two. First, since air in the lungs in pneumonia causes the lungs
pneumonia is usually caused by bacteria which to sink when placed in water or fixative,
enter the lungs via the trachea whereas congested lungs will still float.
(bronchopneumonia), the inflammation starts
';1;'here the bacteria initially settle in the lungs.
r ;
Figure 3: To open the right side of the heart, Figure 4: Cut along the septum and exit the
cut into the right atrium via the vena cava, right ventricle through the pulmonary artery.
then down through the tricuspid valve to the
bottom of the right ventricle.
38
hapte r 3 The Necropsy Procedure
Figure 5: The flap produced allows Figure 6 : To open the left heart, cut into the
visualization of the right atrium, ventricle, and left atrium via the pulmonary veins and
rricuspid valve. continue the cut through the mitral valve and
along the free wall to the bottom of the left
ventricle .
Figure 7: Cut through the mitral valve to exit Figure 8: Alternatively, by lining up on the
:...'-1e left ventricle through the aorta. middle of the right ventricle, a single cut
through the right ventricle, interventricular
septum, and the left ventricle will allow a better
comparative visualization of the chambers . In
this normal heart, note the 3: 1 ratio of left
ventricular thickness to right ventricular
thickness. Also note the relatively tubular
shape of the left ventricular lumen, not a round
or bowl shape as is the popular miscoriception.
39
Chapter 3 The Necropsy Procedure
Figure 9: The nodular thickening noted in the Figure 10: Severe left ventricular hypertrophy
mitral valve of this partially fIxed heart is is evident in this partially fIxed heart. The
Valvular Endocardiosis (Degenerative Mitral lumen is extremely narrowed by the marked
Valve Disease). In this condition, the heart thickening of the septum and free wall.
valve (usually the mitral) is thickened by the Cardiomyopathy (with a big C) refers to
proliferation of the valve's fIbrous and primary cardiac disease in which some
myxomatous tissue. This proliferation distorts inherent (and idiopathic) defect in the heart
the leaves of the valve, giving them a nodular muscle itself results in hypertrophy or dilation
appearance. This change is usually mild and is of the myocardium (Hypertrophic or Dilative
a common incidental fInding at necropsy of no Cardiomyopathy). Secondary dilation or
clinical consequence. It can get worse with age, hypertrophy (due to valvular defects, septal
however, and can be signifIcant in older dogs. defects, hypertension, etc.) does not constitute
When severe, the valves do not close properly Cardiomyopathy.
and blood regurgitates into the left atrium on
systole (causing a systolic murmur). The
eventual consequence of this regurgitation is
chronic heart failure . King Charles Cavalier
Spaniels have a very high genetic disposition to
develop this condition at an early age.
Figure 11: Severe left ventricular dilation. Figure 12: Heart-based tumor
There is thinning of the free wall and septum (chemodectoma)
and smoothing of the endocardial surface. The
lumen shape is more bowl-like as opposed to a
more normal tubular shape.
40
a !UM
Figure 13: Metastatic thyroid carcinoma Figure 14: Metastatic salivary gland
carcinoma
Figure 15: Small metal projectile (bb) Figure 16: Subendocardial hemorrhage on
?enetrated the heart and lungs causing marked the papillary muscle
::::'emorrhage
41
,
Chapter 3 The Necropsy Procedure
..
hapter 3 The Necropsy Procedure
Figure 4: Two thrombi attached to the mitral Figure 5: A thrombus attached to the aortic
valve. Valvular thrombi are often caused by valve. Note the pale, dull and rough
bacterial endocardial damage and constitutes appearance.
"vegetative endocarditis".
Figure 7: Viewed here is an opened left Figure 6: Microscopically, thrombi often have
pUlmonary artery containing one leg of a a layered appearance (called "Lines of Zahn").
s addle thrombus (arrows) . The thrombus Here, a thrombus nearly occludes a blood
started at the junction of the pulmonary trunk vessel. The dark purple blobs are bacteria (this
then extended into the lungs along each is a "septic" thrombus)
branch (pulmonary thromboembolism).
43
Chapter 3 The Necropsy Procedure
Figure 1: The bile duct is checked for patency. Figure 2: Grossly normal liver
As the gallbladder is squeezed, note the stream
of bile from major duodenal papilla (arrow)
NECROSIS
Necrosis is common in the liver and other n ucleus or no nucleus at all. Caseous necrosis
tissues and must be properly identified and is necrosis where the dead tissue is still present
categorized when it occurs. but has degenerated into an unrecognizable
matrix. Grossly, caseous necrosis has a dry,
cottage cheese-like appearance and texture.
Necrosis is the death of cells within the body
Microscopically, caseous necrosis is a
that occurs prior to somatic death (death of the
eosinophilic granular material with no
animal). It can be recognized both grossly and
recognizable cells. Certain types of bacteria are
microscopically, and varies depending on the
often the cause of caseous necrosis including
type of necrosis. The types of necrosis are /::: b .
Myc~bacterium and somf Coryne actenum
coagulative, caseous, and liquefactive.
speCles. ~/
nuclear changes
pyknosis
karyorrhexis
normal , ,
karyolysis
Figure 1: The pale regions of this muscle are Figure 2: Microscopically, cell death in
necrotic. Aside from the color change, the coagulative necrosis is identified primarily by t~e
tissue architecture is still present (the affected presence of particular nuclear changes (pyknOS1S,
areas still look like muscle) so this would be karyorrhexis, and/or karyolysis). These changes
coagulative necrosis. occur together but independently in the same
tissue and do not represent a continuum (ie.
karyorrhexis does not follow pyknosis, etc.). 46
vhapte r 3 The Necropsy Procedure
.N ECROSIS (continued)
•
Figure 5: Coagulative necrosis. Clear Figure 6: Coagulative necrosis can also
3idence of cell death is apparent (pyknotic represent preservation of,tissue detaiL In this
",--'1 d karyorrhectic nuclei), but the cellular kidney, renal tubular cells are unrecognizable
:;:-chitecture is still intact however the tissue/tubular shape
(architecture) is preserved.
47
Chapter 3 The Necropsy Procedure
NECROSIS (continued)
48
hapte r 3 The Necropsy Procedure
NECROSIS (continued)
~e microscopic pattern of necrosis in an organ Centrilobular necrosis is most commonly
:;.an be helpful in determining the cause. In the associated with anemia of any cause, or with
iver, necrosis can occur randomly throughout passive congestion of the liver due to righ t sided
::he liver, or in one of three zones of the hepatic heart failure. Centrilobu lar hepatocytes a lso
~obule. contain the highest concentrations of mixed
function oxidases (MFOs). MFOs are enzymes
~andom necrosis of the liver is usually responsible for the metabolism of chemical
a s sociated with infectious organs which gain substances in the blood . Metabolism of some
access to the liver via the vascular system. This substances may produce toxic metabolites
~7pe of necrosis is usually associated with which may in turn cause degeneration and
:""-illammation, though some viral infection may necrosis of the centrilobular hepatocytes.
':Je non-inflammatory. Substances which can cause this pattern of
necrosis include acetaminophen and aspirin.
?atterns of necrosis of the hepatic lobule are
::he result of its microanatomy and function. Mid-zonal necrosis, necrosis in region of the
~e hepatic lobule is an irregular hexagonal hepatic lobular between the centrilobular region
structure with a large vein at the center (the and the periportal region , is uncommon but is
~entral vein) and portal regions at the seen in rare toxicities (like hexacholorophene in
:;>eriphery. The portal regions consist of the cats).
::epatic artery (bringing oxygenated blood to the
iver), the hepatic vein (bring unoxygenated but Periportal necrosis occurs in toxicities where
u trient-rich blood from the GI tract), and a bile the toxin does not require metabolism by MFOs,
Qu ct. Oxygenated blood which enters via the but is already toxic when it enters the liver
i epatic artery drains through the sinusoidal through the hepatic artery or vein. Because the
sp aces into the central vein, where it is periportal hepatocytes are the first affected,
eventually dumped into the vena cava. Because they suffer more degeneration and necrosis
:..~ e hepatocytes around the central veins are than the mid-zonal or centrilobular regions.
::ne last to receive oxygenated blood, they are This pattern of necrosis can be seen in cer tain
extremely susceptible to hypoxia and anemia, poisonous, alkaloid-containing plants.
Figure 1 1: Centrilobular hepatic necrosis Figure 12: Periportal hepatic necrosis and
fibrosis .
49
Chapter 3 The Necropsy P r ocedure
Figure 1: Remove the GI tract by cutting the Figure 2: When necessary, open the pelvis by
root of the mesentery (marked by the scissors) cutting the pubic (white arrow) and ischial
bones (green arrow) on each side to remove the
floor of the pelvic canal.
Figure 3: Full GI tract. These small intestines Figure 4: The mesentery has been cut away
are thickened, hyperemic, and have a slightly to facilitate opening the intestines.
pitted surface, all evidence of inflammation .
50
Chapter 3 The Necropsy Procedure
Figure 5: The intestine and liver are knotted Figure 6: Multifocal petechial hemorrhaging
together in a tight ball by fibrin (fibrinous in the mucosa of the small intestine due to
peritonitis) hookworms (Ancyclostoma caninum).
Figure 11: Markedly thickened cross-section Figure 12: Neurofibrosarcoma on the colon
of small intestine with multifocal pale yellow
necrotic regions . Microscopically, there was
prominent pyogranulomatous and necrotizing
enteritis with large numbers of hyphal fungal
organisms (Phycomycosis)
Figure 13: Thickened region of the jejunum Figure 14: Section of intestine from Figure 13
with focal perforation and leakage of intestinal opened up. Microscopically there was an
contents. infiltration of neoplastic lymphocytes
(lymphosarcoma) which weakened the wall
and led to the perforation.
52
Chapter 3 The Necropsy Procedure
Figure 15: Severe esophageal inflammation Figure 16 : Multifocal gastric ulcerations and
and ulceration from gastric reflux (Gastro- hemorrhage (injudicious NSAIDS use)
esophageal Re flux Disease or GERD)
Figure 17: Gastric foreign body Figure 18: Gastric mucosal calcification due
to renal failure.
53
Chapter 3 The Necropsy Procedure
(j
•
Figure 3 : Chronic pancreatitis Figure 4: Pancreatitis with fat sap'onification.
Note the white plaques in the adipose tissue.
54
Chapter 3 The Necropsy Procedure
Figure 2: Grossly normal congested spleen Figure 3: Cut surface of congested spleen
, 1
Figure 10: Marked splenomegaly due to Figure 11: Focal splenic infarction
lymphosarcoma 56
Chapter 3 The Necropsy Procedure
HEMANGIOSARCOMA
::-Iemangiosarcoma is a tumor of neoplastic endothelial cells which often form vascular channels filled
-.vith blood. It occurs most commonly in the spleen and right atrium of the heart, however, a primary
::temangiosarcoma can occur anywhere due to the ubiquitous nature of endothelium. Splenic
::temangiosarcomas are often asymptomatic until they rupture, with the resulting peracute abdominal
. emorrhaging causing hypovolemic shock and death. Atrial hemangiosarcomas may be
asymptomatic or may cause cardiopulmonary signs. They often rupture resulting in
::temopericardium, cardiac tamponade, cardiogenic shock and peracute death. Metastasis usually
occurs very early in the course of the disease, often before the primary tumor is discovered.
:Iemangiosarcomas occur in the spleen and right atrium simultaneously (no metastasis) in about 25%
af the cases .
Figure 1: The pericardial sac is distended Figure 2: Opened pericardial sac revealing
with blood after rupture of an atrial hemopericardium
hemangiosarcoma
Figure 1: Grossly normal right adrenal gland Figure 2: Left adrenal gland with pale
hyperplastic cortical foci
Figure 1: Normal dog kidneys Figure 2: Polycystic cat kidneys (the pale
color and subcapsular veins are normal in
cats).
Figure 5: Unilateral renal hypoplasia Figure 6: Bilateral chronic renal infarcts. The
affected areas are markedly shrunken,
distorting the shape of the kidneys
Figure 9: Infiltrative renal neoplastic disease Figure 10: To distinguish the left kidney from
(lymphosarcoma) the right kidney after removal, it is customary
to cut the right kidney at a right angle, and
the left longitudinally. 61
Chapter 3 The Necropsy Procedure
AMYLOIDOSIS
Amyloidosis is any disease entity characterized
by the formation and deposition of amyloid.
Amyloid is a protein which is formed when a
protein or parts of a protein becomes misfolded
into an abnormal beta-pleated sheet
arrangement. There have been more than 15
proteins identified that can become misfolded in
this way and form amyloid. Regardless of which
parent protein causes amyloid, microscopically,
it all looks the same. Histologically it has a pale
bluish-red (amphophilic) homogenous and
amorphous appearance.
AA amyloid is commonly associated with chronic inflammatory diseases which, of course, produce
lots of the acute phase protein SAA. Normally, SAA should be degraded after it has performed its
function, however occasionally some component becomes (inexplicitly) folded in the b-pleated sheet
formation and becomes amyloid. Because the amyloidosis is secondary to whatever is causing the
chronic inflammation, it is often called "secondary" or "reactive" amyloid.
Familial amyloidosis is seen as an inherited condition in certain dogs (Shar peis) and cats
(Abyssinians) as an autosomal recessive condition. The type of amyloid is usually AA. In Shar peis it
is often (but not always) part of Familiar Shar pei Fever (FSF) syndrome, also referred to as Shar Pei
Fever and Swollen Hock Syndrome. It is characterized by recurrent, unexplained fever episodes
and is often accompanied by swollen hocks and/or joint inflammation (arthritis). Fevers are usually
105 - 107 degrees F, however it may go higher in rare cases. Shar-Peis with FSF have increased
levels of the cytokine Interleukin-6 (IL-6) which is involved with the fever response and is an integral
part of triggering the production of acute phase reactant proteins by the liver. The increased acute
phase proteins (particularly SAA) predisposes the animal to develop amyloidosis. About 25% of the
FSF dogs will develop renal failure due to renal glomerular amyloidosis. A smaller percentage will
develop hepatic amyloidosis as well.
AL amyloid is commonly associated with immunologic conditions resulting in the production of large
amounts of immunoglobulin. Occasionally (inexplicably) some of the light chains of the .
immunoglobulins become folded in the b-pleated sheet formation and become amyloid. The most
common immunologic condition associated with AL amyloidosis is multiple myeloma or plasma cell
neoplasia. Neoplastic plasma cells produce very large amounts of immunoglobulins, some of which
become folded and form amyloid. AL amyloidosis is known as "primary" amyloidosis.
62
Chapter 3 The Necropsy Procedure
AMYLOIDOSIS {continued}
In humans, a protein called amyloid precursor protein (APP) is an integral plasma membrane protein
which is found in highest concentrations in neurons near synapses. Misfo1ding of this protein forms
amyloid which commonly deposits in blood vessels of the brain and is associated with Alzheimer's
disease. Currently, no association of amyloid and Cognitive Dysfunction Syndrome, a syndrome in
animals analogous to Alzheimer's, has been established .
By far, however, the most common "form" of amyloidosis is idiopathic, when the condition cannot be
linked to any of the above stated conditions.
As previously stated, regardless of the parent protein that causes amyloid, microscopically it al1100ks
the same. The b-p1eating of the proteins makes amyloid very resistant to normal degradation by
proteolytic enzymes. Since it can't be broken down or excreted through the kidneys, the amyloid is
deposited in numerous extravascular sites. It can be deposited anywhere, however, common
extravascular sites of deposition include the hepatic sinusoids, renal glomeruli, and splenic
sinusoids. Amyloid is not toxic to the cells in these areas however its presence causes slow pressure
atrophy and eventual necrosis of the surrounding tissue . Obviously, the clinical syndrome associated
with amyloidosis has a lot to do with where it is deposited. In renal glomerular amyloidosis, the loss
of glomerular cells leads to a loss of proper fiitration, renal failure, and the presence of very
prominent proteinuria.
In the liver, severe amyloidosis can eventually cause chronic liver failure by its slow atrophy and
destruction of hepatocytes. More commonly, however, hepatic amyloidosis leads to fatal abdominal
hemorrhage. In severe cases, the presence of the amyloid markedly weakens the structural integrity
of the liver, making it very friable. Because of this friability, minor trauma to the liver can result in
fracturing/ cracking of the parenchyma, severe hemorrhage, and death from exsanguination.
63
Chapter 3 The Necropsy Procedure
AMYLOIDOSIS (continued)
Figure 6: Amyloid can look similar to other Figure 7: Amyloid can deposit in the white
deposits (like fibrin and collagen) so Congo pulp or the red pulp of the spleen. When the
Red staining is used to confirm. Under deposits are in the white pulp they look like
polarized light it fluoresces a bright apple-green grains of sand (or sago) and it is called a "sago
color. spleen" (the above picture). A "lardaceous
spleen" has its amyloid in the red pulp, and ·
usually indicates amyloid AL.
64
Chapte r 3 The Necropsy Procedure
Figure 1: Large, distended, and hemorrhagic Figure 2: Severe hemorrhagic cystitis with
bladder (blocked cat; FLUTD) marked mucosal emphysema caused by gas-
forming bacteria
Figure 1: Exposure of the atlanto-occipital Figure 2: After the head is removed, it should
joint and foramen magnum. The spinal cord is be skinned dorsally and the temporalis
severed at the foramen, and the cutting of the muscles cut away.
lateral and dorsal spinal ligaments at this
location will allow removal of the head.
Figure 3: Assess the subcutaneous tissues, Figure 4: Starting just above the occipital
muscles, and skull bones for signs of injury. condyle, cut cranial to just behind the orbit,
Here, fracture of the basisphenoid bone is then dorsally to the top of the skull. Repeat on
evident. the other side. When the cuts are connected,
the calvarium can be removed.
66
Chapter 3 The Necropsy Procedure
Figure 5: Removal of the calvarium exposes Figure 6: Inverting the head and cutting the
the brain. cranial nerves will allow the brain to be
removed .
Figure 11: Benign choroid plexus papilloma Figure 12: Multifocal metastatic
hemangiosarcoma
Whichever form the report takes, the following information should be included:
Q Case Identification - Assigned necropsy case number, clinical case number, and the date of
submission and examination
Q Owner's Identification - Owner's name, addJ ess (optional), and phone number (optional)
Q Clinical History - Includes the details of clinical findings , signs and symptoms observed
(especially peri-mortem signs) , and the clinical diagnosis.
Q Gross necropsy findings , often arranged by organs/system. This mayor may not include
pictures of the significant lesions and/ or major organs. For each organ, there should be a full
description followed by a morphologic diagnosis.
Q Necropsy Conclusions and Comments - The examiners final interpretation and diagnoses based
on the clinical history, the gross lesions, and the ancillary test findings , as well as any pertinent
and useful comments on the case.
QA direct statement of the morphologic cause of death or the clinical syndrome (if it has been
determined) , including a statement about the etiology if determined
• e .g. "This animal died from exsanguination (bleeding out) into the chest cavity subsequent to
traumatic injuries to the heart and lungs inflicted by a high powered projectile"
• e .g. "The cause of death in this case was humane euthanasia"
QA brief pathogenesis for the cause of death or clinical syndrome, as well as any other significant
findings (whether or not they were related to the cause of death)
• Important lesions can be restated (do not restate the entire report) to explain how the
findings inter-relate to each other
QIf a specific condition or neoplasia is found to be the cause of death (ex. lymphosarcoma), write a
brief, general description about the condition
Q If the specific cause of death could not be determined, speculations based on gross and/ or
microscopic lesions are permitted, after clearly stating that these are opinions and not facts
NECROPSY REPORT
HISTORY
Gizmo was at a local groomer for a grooming on 05-04-05. During the final brush out he
collapsed and died (no other details provided). He was delivered DOA to the veterinary
hospital. He has had a history of a distended abdomen.
GROSS EXAMINATION
The animal submitted for necropsy is Gizmo, a male Shih Tsu canine (Figures 1 - 2). He
measures approximately 18 inches from nose tip to tail-base. The hair coat is long with white,
tan, and black markings.
Integumentary System:
The carcass is in fairly good body condition with adequate fat stores. No significant gross
lesions are observed in the skin, subcutaneous, or musculoskeletal tissues.
72
...
JtIIIIIII . . .
41f111"'• • ,., •
D A G N T c s
l
Digestive system and pancreas:
No significant lesions are noted in the oral cavity or the esophagus. The abdominal cavity
contains approximately 250ml of a yellowish, slightly blood tinged fluid (urine) (Figure 3). A
large fluid-filled sac, later determined to be the left kidney, is displacing the intestines
cranially, and there is very marked peri-renal accumulation of yellow fluid (urine) (Figures 4 -
5). The small intestinal bowel loops are pale and there is no evidence of inflammation,
rupture, or necrosis. The stomach contains only fluid and mucus, and no significant gross
lesions are observed. The left testicle is present in the abdominal cavity at the entrance to the
inguinal canal (Figure 6). The pancreas is pale with no inflammation, necrosis or masses
noted.
Gross Diagnosis:
1) Marked uro-abdomen
2) Prominent gastric and intestinal pal/or
3) Grossly normal pancreas
4) Left testicular cryptorchidism
73
D A G N T c s
Liver: Figure 7
The liver features relatively sharp edges and a
faint reticulated surface appearance. The
parenchyma has a reddish appearance with
several linear pale regions (postmortem rib
impressions), and the capsular surface is
smooth and glistening (Figure 7). There is no
significant oozing of blood on cut surface. No
masses, nodules, or evidence of inflammation
or necrosis is noted. The gallbladder is intact
with no stones or evidence of inflammation
Gross Diagnosis: Grossly normal liver and
gal/bladder
Spleen:
The spleen is normally contracted, measures approximately 9cm in length, and features no
elevated nodules or masses.
Gross Diagnosis: Grossly normal contracted spleen
Cardiopulmonary System:
All lobes of the lungs are inflated and have an irregular, dark red, mottled appearance (Figure
8). There is prominent foamy and bloody fluid in the trachea primarily at the tracheobronchial
bifurcation (Figure 9). There is approximately 2ml of clear, slightly red-tinged fluid in the
pericardial sac. The heart measures approximately 4.5 cm from its base to the apex (Figure
10). The left and right ventricular walls are of normal size and conformation, and the tricuspid
and mitral valves appear normal (Figure 11).
Gross Diagnosis:
1) Prominent pulmonary congestion, edema, and hemorrhage
2) Grossly normal heart C
Figure 8
74
~ ...
4111". . . . . .
D A G N T c s
Figure 10 Figure 11
Urogenital System:
There is very marked enlargement of the left kidney, with normal size and conformation of the
right (Figure 12). There is complete atrophy of the left renal parenchyma, leaving only a
fluid-filled, dilated pelvis, fibrous calyxes, and capsule (Figures 13 - 14). No overt rupture
could be found, however there is very prominent leakage of fluid into the peri-renal tissues.
There is a double ureter exiting the pelvis, one of which is small and non-patent going to the
trigone of the bladder, and the other is patent, markedly dilated, and ends blindly in the region
of the prostate (Figure 15). There is mild to moderate vascular congestion of the cortex and
medulla of the right kidney. The bladder is empty with no significant gross lesions noted.
Gross Diagnoses:
1) Severe left renal atrophy with left renal hydronephrosis, non-patent ectopic double
ureters, and hydroureter
2) Moderate vascular congestion of the right kidney
3) Grossly normal bladder
75
~
~
D
.
. ..,.A G N T c s
Figure 14 Figure 15
Brain:
The brain is characterized by moderate
congestion of the cerebral vessels (Figure 16).
It was serially sliced transversely at 5mm
intervals and no hemorrhage, malacia, or
neoplasia was observed.
Gross Diagnosis: Moderate
cerebrovascular congestion
'.
76
~
411/1f11'• •
...
D
,., •
A G N T c s
HISTOPATHOLOGY
STOMACH: Examined sections of gastric glandular mucosa features areas of
postmortem change but mostly an intact, columnar epithelial mucosal border without
evidence of erosion or ulceration. There are no significant inflammatory infiltrates
noted in the lamina propria, but there is mild edema.
Microscopic Diagnosis: Mildly edematous stomach
INTESTINE: In the small intestine there is mild autolysis of the villous tips but no
evidence of blunting, ulceration, necrosis, or inflammation. There is no evidence of
rupture of the bowel wall and no evidence of peritonitis, but there is mild edema. The
colon appears similarly normal histologically.
Microscopic Diagnosis: Mildly edematous small intestine with normal colon
PANCREAS: The pancreas featured normally arranged acini, and normal numbers of
well-spaced pancreatic islets. The interstitium is mildly expanded by edema fluid and
vascular congestion is prominent, but there is no evidence of hemorrhage,
inflammation, necrosis, or neoplasia.
Microscopic Diagnosis: Mild interstitial pancreatic congestion and edema
LUNG: All of the pulmonary tissue vasculature is moderately congested. There are
extensive areas throughout the lung tissue characterized by prominent intra-alveolar
hemorrhage. No evidence of inflammation or necrosis are noted in association with
this hemorrhage. Pulmonary edema is also prominent, and scattered atelectic regions
are present.
Microscopic Diagnosis: Marked, focally extensive intra-alveolar pulmonary
hemorrhage, congestion, edema, and atelectasis
77
~... -........
-}!A'
4111""• • ,., • __ - .-.,,-
D AGNOS T C S
KIDNEYS: The right kidney featured well proportioned cortical and medullary tissue.
Glomeruli are adequate in number and are not distended or sclerotic. Bowman's
capsules are not thickened. There is moderate vascular congestion involving the
corticomedullary junction and the medulla. No crystaluria or proteinuria is noted in the
renal tubules. Almost no recognizable renal parenchyma was present in the left
kidney. The tissue featured tlfifly a connective tissue capsule with scant evidence of
atrophied tubules. No inflarlv!!ayon was noted.
Microscopic Diagnosis: Moderate right renal congestion with severe left renal
hydronephrosis and atrophy
LEFT AND RIGHT ADRENAL GLANDS: Examined sections from the left and right
adrenal glands features a normal cortical and medullary architecture. No hyperplastic
or neoplastic growth is observed. No evidence of inflammation or necrosis is noted.
Microscopic Diagnosis: Histologically normal adrenal glands
THYROID AND PARA THYROID GLANDS: Examined sections of thyroid glands featured
normal follicular developing with no hyperplastic or neoplastic growth observed.
There is no evidence of inflammation or necrosis. The observed parathyroid tissue is
normal. ,
Microscopic Diagnosis: Histologically normal thyroid and parathyroid glands
78
~JIl.
411'• •'" •
D A G N T c s
The most dramatic finding was the presence of severe hydronephrosis and hydroureter of the
left kidney. The lesion was congenital and due to the formation of double, non-patent ureters,
one of which was ectopic. The lack of a urine outlet for the left kidney led to dilation of the
ureter and pelvis and ultimately to slow pressure atrophy of the entire left renal parenchyma.
There was apparent adequate compensation by the right kidney as no signs of renal failure or
illness was reported previously by the owners. It appears, however, that there was some
sudden loss of integrity of the dilated, urine-filled kidney that resulted in significant urine
leakage into the surrounding tissues and the abdomen. This uroperitoneum led to peracute
azotemia, toxicity, and possibly hypovolemic shock. Finally, it appears there was severe
pulmonary hemorrhage and that death was ultimately due to respiratory failure.
Ectopic ureters are defined as ureters that empty at a site distal to the trigone. They may
empty at any point distal to this location, including the neck of the bladder, the proximal,
middle, or distal urethra, the uterus, or the vagina. The dilated left ureter in this case coursed
to the level of the proximal prostate, at which point it could no longer be identified. Ectopic
ureters are most commonly diagnosed in animals younger than one year of age, and more
commonly (20x) in female dogs. A familial predisposition has been found in Nordic breeds,
including the Siberian husky. Additional familial predispositions have been found in the golden
retrievers, Labrador retrievers, Newfoundland retrievers, West Highland White Terriers, Wire
Fox Terrier and the Poodle. Urinary tract infections are a common complication though this
was not present in this case.
Pathologist:
R.E. Moreland as, DVM
Antech Necropsy Coordinator
79
The Color Atlas of Small Animal Necropsy was written to serve
as a guide for veterinary students, technicians, and clinicians
on the important aspects of necropsy in dogs and cats. Using
over 230 vivid color photographs, it aims not only to show the
reader the proper standardized necropsy dissection technique,
but also to:
..:lRefresh the understanding of some of basic pathology
definitions and concepts important in the proper
interpretation of necropsy findings
r- Detail the im portan t preparatory pre-dissection
considerations of necropsy
OFamiliarize the prosector with examples of common gross
and microscopic lesions
[ Examine some common diseases and disease processes
which illustrate important pathological concepts
REMSOFT PUBUSHING
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2009
9 780 557 75973
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