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Chapitre V Ordonnancement de la production

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Chapitre V
Ordonnancement de la production

V-1. Introduction.
Gérer un système de production consiste à décider, dans le détail, des tâches à
accomplir, des ressources à utiliser pour accomplir ces tâches.

Définition 5-1.

Ordonnancer un ensemble d’opérations, consiste à déterminer un calendrier d’exécution


de ces opérations qui optimise un critère économique fixé à l’avance, et tel que toutes les
contraintes relatives à l’exécution de ces opérations soient respectées.

Dans un problème d’ordonnancement d’ateliers, nous avons n travaux (jobs) qui doivent
être exécutés sur m machines. L’élaboration d’un job nécessite son passage sur une ou
plusieurs machines, et ce sous les quatre hypothèses suivantes :

- Chaque machine ne peut exécuter qu’une seule opération à la fois.


- L’interruption d’une opération n’est pas permise.
- La durée de chaque opération est donnée et constante.
- Durant la période de l’ordonnancement, les pannes des machines ne sont pas prises en
compte.

Les problèmes d’ordonnancement d’ateliers peuvent être subdivisés de la manière


suivante :

Problèmes d’ordonnancement
d’ateliers

Problèmes à une Problèmes à


machine plusieurs machines

Problèmes à m Flow shop Job shop Open shop


machines

Figure 5-1. typologie des problèmes d’ordonnancement d’ateliers

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Définition 5-2.

Dans un problème à m machines, chaque opération nécessite pour son exécution un type
de machine dont m exemplaires sont disponibles.

Définition 5-3.

Dans un problème de flow shop, l’atelier est formé de machines « différentes », et


chaque job doit passer sur chacune de ces machines dans un ordre déterminé. Cet ordre est
identique pour tous les jobs.

Définition 5-4.

Dans un problème de job shop, les routages relatifs aux différents jobs peuvent être
différents.

Définition 5-5.

Dans un problème d’open shop, l’ordre de passage des jobs sur les différentes machines
n’est pas imposé.

Les contraintes.

Les types de contraintes qu’on peut rencontrer dans un problème d’ordonnancement


d’ateliers sont les suivants :

- les contraintes relatives aux dates de disponibilité :

L’exécution du job Ji ne peut pas commencer avant la date ri.

- Les contraintes de succession :

L’opération (i-(k+1)) ne peut pas commencer avant la fin de l’opération (i-k ).

- Les contraintes relatives aux dates de fin au plus tard souhaitées.

L’exécution du job Ji doit être terminée au plus tard à la date Di.

- Les contraintes « disjonctives ».

Si (i-k) et (j-l) sont deux opérations qui doivent être exécutées sur une même machine
Mh, alors soit l’exécution de l’opération (i-k) ne commence qu’après la fin de l’exécution de
l’opération (j-l), ou l’inverse.

Les critères.

Considérons les notations suivantes.

Ci : la date de la fin de l’exécution du job Ji.

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Di : la date de la fin au plus tard souhaitée du job Ji.

Les critères usuels qui sont les plus utilisés dans les problèmes d’ordonnancement
d’ateliers, et qui sont à minimiser, sont les suivants :

- La durée totale de l’ordonnancement :

Cmax = max Ci

- Le plus grand retard :

Tmax = max Ti où Ti = max {0, Ci - Di}

- Le retard moyen pondéré :


n

w T
i 1
i i

- Le nombre de jobs en retard :

n
0 si C i  D i
U i où Ui  
i 1 1 sinon

Exemple 5-1.

Soit le problème du job shop à 4 jobs et 3 machines dont les données figurent dans les
tableaux ci-dessous

i i-1 i-2 i-3 i i-1 i-2 i-3


1 1 2 3 1 7 5 8
2 1 3 2 2 6 3 7
3 2 3 1 3 5 6 8
4 3 1 2 4 9 7 4

Les routages Les durées opératoires

L’objectif est de déterminer l’ordonnancement de durée totale minimale.

Modélisation et résolution.

Les problèmes d’ordonnancement d’ateliers peuvent être modélisés à l’aide d’un


programme linéaire « disjonctif » qui peut être transformé en un programme linéaire à
variables mixtes, comme ils peuvent, aussi, être modélisés à l’aide d’un graphe « disjonctif ».

Il existe deux classes de méthodes pour résoudre ces problèmes :

- Les méthodes exactes.

Parmi ces méthodes :

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* la programmation dynamique.

* les méthodes arborescentes.

- Les méthodes approchées.

Parmi lesquelles, on peut citer :

* les méthodes de listes.

* les méthodes par voisinage : le recuit simulé, la recherche avec tabou.

* les algorithmes génétiques.

Définition 5-6.

Un ordonnancement sans retard est un ordonnancement dans lequel une machine ne peut
rester inactive si une opération de sa séquence opératoire est disponible.

Les méthodes de liste permettent de déterminer des ordonnancements sans retard en


respectant une règle de priorité fixée à l’avance.

Parmi les règles de priorité les plus utilisées, nous pouvons citer :

- MWKR : choisir l’opération correspondant au job sur lequel il reste le plus de travail à
effectuer.

- LPT : choisir l’opération qui a la durée opératoire la plus longue.

- SPT : choisir l’opération qui a la durée opératoire la plus courte.

- FIFO : choisir l’opération qui est rentrée le plus tôt dans la file.

V-2. Un exemple d’utilisation de l’algorithme de liste.


Dans ce paragraphe, nous allons utiliser les données de l’exemple 6-1 pour montrer
comment on utilise l’algorithme de liste pour déterminer un ordonnancement sans retard avec
MWKR comme règle de priorité.

Ainsi, nous donnons dans le tableau de la figure 6-2, le détail de tous les calculs qui
nous ont permis de déterminer cet ordonnancement, puis dans la figure 6-3, nous donnons le
graphe relatif à cette solution.

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date machines Opérations disponibles
M1 disponible (1-1), (2-1)
t=0 M2 disponible (3-1)
M3 disponible (4-1)

M1 non disponible (2-1)


t=5 M2 disponible ------
M3 non disponible (3-2)

M1 disponible (2-1)
t=7 M2 disponible (1-2)
M3 non disponible (3-2)

M1 non disponible (4-2)


t=9 M2 non disponible ------
M3 disponible (3-2)

M1 non disponible (4-2)


t = 12 M2 disponible ------
M3 non disponible (1-3)

M1 disponible (4-2)
t = 13 M2 disponible ------
M3 non disponible (1-3) , (2-2)

M1 non disponible (3-3)


t = 15 M2 disponible ------
M3 disponible (1-3) , (2-2)

M1 non disponible (3-3)


t = 18 M2 disponible (2-3)
M3 disponible (1-3)

M1 disponible (3-3)
t = 20 M2 non disponible (4-3)
M3 non disponible ------

M1 non disponible ------


t = 25 M2 disponible (4-3)
M3 non disponible ------

Figure 5-2. tableau des calculs relatifs à l’ordonnancement sans retard / MWKR

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0 7 18
7 5
1-1 1-2 1-3
1 2 3
0 8
7 15 18
6 3
2-1 2-2 2-3
0
0 1 3 2
29
° 7
0 0 9 20 *
5 6
3-1 3-2 3-3
8
2 3 1
0 4
0 13 25
9 7
4-1 4-2 4-3
3 1 2

Figure 5-3. le graphe représentant l’ordonnancement sans retard / MWKR

V-3. Problème du flow shop à deux machines.


Dans le cas où nous avons un flow shop à deux machines, et tel que chaque job Ji est
formé au plus de deux opérations (ni ≤ 2), on a le théorème suivant :

Théorème.

Un ordonnancement optimal du problème de flow shop à deux machines et tel que


chaque job est formé de deux opérations au plus, peut être déterminé en appliquant la règle de
Johnson suivante :

Si Jk et Jl sont deux jobs appartenant au flow shop F, alors :

Si min {pk,1 , pl,2} ≤ min {pk,2 , pl,1}

alors Jk précède Jl dans tout ordonnancement optimal.

Algorithme 5-1.

- constituer les groupes de travaux U = {i / pi,1 < pi,2} et V = {i / pi,1 ≥ pi,2 }.


- Ordonner U suivant la règle SPT sur la première machine (pi,1), et V suivant la règle
LPT sur la deuxième machine (pi,2).
- La séquence optimale est donnée par les travaux ordonnés dans U enchaînés par ceux
ordonnés dans V.

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Exemple 5-2.

Trouver le séquencement optimal du flow shop suivant :

i 1 2 3 4 5
pi,1 6 4 4 8 2
pi,2 8 5 1 4 3

Résolution :

- U = {1, 2, 5} et V = {3, 4}

- U = {5, 2, 1} (SPT : pi,1) et V = {4, 3} (LPT : pi,2).

- La séquence optimale est : 5→2→1→4→3.

V-2-1.Généralisation au flow shop à trois machines.

Dans les deux cas suivants :

min p i ,1  max p i , 2 ou min p i ,3  max p i , 2


i i i i

On peut étendre la règle de Johnson au problème du flow shop à trois machines. On définit
alors deux machines fictives M’1 et M’2, sur lesquelles les durées respectives d’un job Ji sont :

p’i,1 = pi,1 + pi,2 et p’i,2 = pi,2 + pi,3

et on applique l’algorithme précédent à ce nouveau problème.

Exemple 5-3.

Soit le problème de flow shop dont les données figurent dans le tableau ci-dessous :

i 1 2 3 4 5 6
pi,1 5 7 4 8 6 7
pi,2 3 2 3 4 2 0
pi,3 9 5 7 12 8 7
p’i,1 8 9 7 12 8 7
p’i,2 12 7 10 16 10 7

Résolution.

En utilisant l’algorithme précédent, nous trouvons le séquencement optimal suivant :

3→1→5→4→2→6

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V-2-2. Généralisation au job shop à deux machines.

Pour résoudre le problème de job shop à deux machines, tel que chaque job est formé au
plus de deux opérations, on peut utiliser l’algorithme de Jackson suivant :

Algorithme 5-2.

- Partitionner l’ensemble des jobs en quatre sous-ensembles :

* F1 : ensemble des jobs composés d’une seule opération, qui doit être exécutée sur M1.

* F2 : ensemble des jobs composés d’une seule opération, qui doit être exécutée sur M2.

* F1,2 : ensemble des jobs dont la première opération doit être exécutée sur M1, et la
deuxième sur M2.

* F2,1 : ensemble des jobs dont la première opération doit être exécutée sur M2, et la
deuxième sur M1.

- Séquencer les jobs de F1,2 et ceux de F2,1 en utilisant l’algorithme 6-1.


Les jobs de F1 ainsi que ceux de F2 sont séquencés de façon arbitraire.

- Le séquencement optimal du job shop est le suivant :

* Sur M1 : F1,2→F1→F2,1

* Sur M2 : F2,1→F2→F1,2

Exemple 5-4.

Déterminer le séquencement optimal du job shop dont les données figurent dans le
tableau ci-dessous :

i 1 2 3 4 5 6 7 8 9
i-1 1 1 1 1 2 2 1 2 2
i-2 2 2 2 2 1 1 --- --- ---
Routages

i 1 2 3 4 5 6 7 8 9
i-1 8 7 9 4 6 5 9 1 5
i-2 2 5 8 7 4 3 --- --- ---
Durées opératoires

Résolution.

*U1,2 = {4} , V1,2 = {1,2,3}


V1,2 = {3,2,1} (LPT : pi,2)
Le séquencement optimal de F1,2 est : 4→3→2→1

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*U2,1 = Ø , V2,1 = {5,6} (LPT : pi,2)
Le séquencement optimal de F2,1 est : 5→6

* Le séquencement optimal du job shop est le suivant :


- Sur M1 : 4→3→2→1→7→5→6
- sur M2 : 5→6→8→9→→3→2→1

Exercices

1) Soit le job shop dont les données figurent ci-dessous:

i-1 i-2 i-3 i-4 i-1 i-2 i-3 i-4


J1 1 2 3 2 J1 5 7 4 5
J2 3 2 1 -- J2 7 6 8 --
J3 2 3 1 3 J3 7 6 4 4
Routages Durées opératoires

Déterminer l'ordonnancement sans retard relatif à la règle de priorité SPT.

2) Déterminer un ordonnancement optimal du job shop formé de 10 jobs à exécuter sur


deux machines et dont les données figurent ci-dessous:

i 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
i-1 1 1 1 1 1 2 2 2 2 2
i-2 2 2 2 2 -- -- 1 1 1 1
Routages

i 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
i-1 6 4 4 5 7 6 8 4 5 4
i-2 5 7 3 4 -- -- 6 7 3 6
Durées opératoires

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