Volaille

Conduite
d’élevage des
poules pondeuses
en agriculture
biologique

La bonne conduite d’un lot de poules pondeuses

biologiques repose sur la maitrise de plusieurs
paramètres : avoir des conditions de logement
adaptées, bien maitriser les paramètres
d’ambiance, fournir un aliment de qualité et
apporter une attention particulière à la conduite
sanitaire.

LES BATIMENTS

CONCEPTION DES BATIMENTS

En production biologique, les poules pondeuses ont la
possibilité d’être élevées dans des bâtiments fixes ou
mobiles.
Chaque bâtiment peut accueillir plusieurs parcs de 3 000
poules pondeuses. La taille, le type et le nombre de
bâtiments est établi en fonction de l’effectif de poules
en place.
Des bâtiments adaptés et bien gérés contribuent à la
réussite du lot en production biologique, car ils
participent à la prévention du stress, des maladies et du
parasitisme.

Cabane en bois, structure Structure dure ou tunnel Structure dure, parfois tunnel
Conception tunnel avec parois en dur avec parois en dur
Surface 30 à 100 m² < 500 m² > 500 m²

Type Fixe ou mobile Fixe Fixe

Nombre de
180 à 600 < 3 000 > 3 000*
poules/unité
Type de filière Filière courte Filière semi-directe Filière organisée
Ramassage œufs Manuel Manuel Mécanisé

Abreuvement Manuel Mécanisé Mécanisé

Alimentation Manuel Mécanisé Mécanisé

* Une cloison doit séparer chaque parc de 3 000 poules pondeuses. Pour plus de renseignements, se référer à la fiche « La règlementation pour les
poules pondeuses en agriculture biologique »

Les types de bâtiments

Avantages Inconvénients
 Meilleure maîtrise de l’ambiance
Bâtiments  Confort de travail, pénibilité réduite  Investissement important
fixes (automatisation possible)  Désinfection des parcours nécessaire
 Facilement aménageable
 Travail supplémentaire (ramassage des œufs,
 Utilisation flexible du terrain
abreuvement, alimentation)
Bâtiments  Bonne gestion sanitaire
 Risque plus élevé d’œufs souillés au sol
mobiles  Couverture végétale préservée
 Gel possible des abreuvoirs
 Investissement moins onéreux
 Pérennité plus faible de l’outil de production
 LE PARCOURS

L’accès à un parcours prévient le parasitisme des volailles et
leur offre la possibilité d’exprimer pleinement leurs
comportements naturels.
Une bonne gestion du parcours doit permettre :
 une bonne maitrise de l’état sanitaire du lot
 une meilleure répartition des déjections sur le parcours
 une limitation de la dégradation physique et esthétique
du parcours
Alors que certaines zones sont surexploitées, comme celles
situées devant les trappes, d’autres sont au contraire délaissées.
Les clôtures ou les haies permettent de guider les volailles dans
leurs déplacements et les amène à élargir leur champ
d’exploration.
Dans le cadre du respect de la charte sanitaire et de l’arrêté
du 26 février 2008 relatif à la lutte contre les infections à
Salmonella en filière ponte d’œufs de consommation, les
mesures suivantes sont à respecter :
 Prévoir une clôture grillagée autour du parcours pour
lutter contre les prédateurs. Elle doit être en bon état
et suffisamment haute et profonde.
 Interdire la présence d’animaux domestiques sur les
parcours (chiens, ovins, bovins…).
 Limiter l’accès au parcours par une seule porte du
bâtiment et passer au préalable par le sas d’entrée.

Les plantations et aménagements du parcours Schéma d’aménagement d’un parcours complet

Avantages Inconvénients

 Bonne gestion du parcours

 Protection (vent, rapaces)  Désinfection des
 Ombre parcelles difficile
 Repères  Attire d’autres oiseaux
 Déplacement des poules stimulé

Il est possible de mettre en place des plantations exploitables, par

exemple des vergers. Cette démarche nécessite toutefois un
accord préalable de la DDPP (Direction Départementale de la
Protection des Populations). Pour plus de renseignements,
contactez la DDCSPP (Direction Départementale de la Cohésion
Sociale et de la Protection des Populations) ou un conseiller
agroforesterie de votre département.
Exemple de parcours favorisant la circulation des volailles,
comprenant haies, aménagements de guidage, arbres et
buissons. Ce type de parcours allie confort, bien-être des
volailles et diversification des productions. La surface
ombragée doit être comprise entre 30 % et 50 % du
parcours. (Source : Casdar Parcours de Volailles)

LA CONDUITE D’UNE BANDE

Les races locales et les souches autochtones sont à privilégier.
Il faut tenir compte de leur capacité à s’adapter aux conditions
du milieu, de leur vitalité et de leur résistance aux maladies.
Jusqu’au 31 décembre 2018, il est possible d’introduire dans
l’exploitation des poulettes non biologiques âgées de moins
de 18 semaines destinées à la production d’œufs. Ces poulettes
doivent être nourries et traitées selon les règles de l’agriculture
biologique depuis leur naissance (au plus tard à 3 jours) et
doivent subir une période de conversion de 6 semaines à
l’entrée sur l’élevage bio.
Certains aménagements favorisent la ponte dans les nids
au détriment de la ponte au sol : utilisation de nids
collectifs plutôt que des nids individuels, paillage des nids
(si ramassage manuel des œufs), installation de points
d’eau à proximité des nids.
Durée moyenne des différentes étapes de la
conduite d’un lot de poules pondeuses biologiques
en filière organisée (en jours)

Les poulettes arrivent dans le bâtiment au plus tard à 18

semaines d’âge. L’entrée en ponte se fait entre la 20ème et la
21ème semaine.

Les poules restent en moyenne 330 jours sur l’exploitation, ce

qui représente un âge de réforme moyen de 65 semaines. Le
graphique ci-contre montre la durée moyenne de chaque
étape de la conduite d’une bande en filière organisée.

Chambres d’agriculture de Bretagne / Conduite d’élevage des poules pondeuses en agriculture biologique / Février 2018
 LA CONDUITE SANITAIRE

En production biologique, la conduite sanitaire repose sur la  Bâtiment adapté : surface, luminosité, aération,
prévention. Elle passe par un équilibre entre plusieurs absence de nuisibles (oiseaux, rongeurs…)
paramètres :  Bonne hygiène : nettoyage, désinfection, vide
 Alimentation : équilibrée (énergie, protéines, minéraux), en sanitaire
quantité suffisante et non avariée  Bonne gestion du stress
 Eau : propre et à volonté  Surveillance par l’éleveur
Maladie Symptômes Prévention Traitements alternatifs
Désinfection des locaux (eau chaude)
Démangeaisons intenses
Parasites Désinfection des nids (par brûlage) Insecticides à base de plantes
Irritation de la peau
externes Mise à disposition de bacs à poussière (produits soumis à un contrôle
Formation de croûtes
(poux, aoûtas…) (mélange argile, lithothamne et cendres vétérinaire)
Dépérissement des volailles
de bois)
Désinfection du bâtiment (avec eau
Acidification de l’eau de boisson
Coccidiose et Douleurs intestinales, dos chaude 120 °C, flamme ou soude)
(vinaigre de cidre)
vers rond, ailes en bas, plumes Vermifuge naturel et stimulants aux
Traitement à base de plantes contre
intestinaux rebroussées périodes de stress (transition almentaire,
la diarrhée pour rééquilibrer la flore
(taenia, ascaris…) Diarrhée hémorragique changement de bâtiment, 1ère sortie sur le
intestinale
parcours, baguage)

Origine potentielle : L’ajout de 1 gramme de sel par litre

- sur-densité d’eau aura un effet calmant et permet
Picage
- parasitisme de vérifier si l’origine du picage est
- carence protéique alimentaire ou non

Brumisation avec des huiles essentielles (5 Homéopathie

Problèmes Eternuement
ml/litre d’eau), à faire 1 fois par semaine Extraits de plantes dans l’eau de
respiratoires Yeux gonflés
sur 3 jours boisson

L’ALIMENTATION

L’aliment respecte le stade physiologique et les besoins
nutritionnels des animaux. Il est distribué à volonté, tout comme
l’eau. Il peut être acheté dans le commerce ou fabriqué à la ferme.
Fabriquer son aliment à la ferme requiert de la précision et une
organisation. Cela nécessite d’adapter son sytème de culture.
En plus de produire les céréales, de les stocker et d’en
préserver la qualité, il faut être en mesure d’adapter la
formulation en fonction des stocks disponibles.
L’utilisation d’un aliment du commerce est
indispensable pour alimenter les poussins (jusqu’à 4-5
semaines), afin de garantir l’équilibre de la formule et
l’obtention d’un aliment non poussiéreux.

Besoins alimentaires de la poulette et de la poule pondeuse

Poulette Poulette Poule Poule

0 à 6 semaines 7 à 20-23 semaines 20-23 à 42 semaines > 42 semaines

Energie
métabolisable 2 750 à 2 850 2 600 à 2 800 2 700 à 2 900 2650 à 2 750
(en kcal EMA*)
*EMA : Energie Métabolisable Apparente

Les types d’aliments

Avantages Inconvénients
 Simplicité
Aliment  Aliment équilibré  Coût élevé
commercial  Large gamme de matières premières  Dépendance du fournisseur
 Adapté au stade physiologique de l’animal
 Investissement important (stockage, broyeur,
mélangeur…)
Aliment  Grande autonomie  Charge de travail supplémentaire
fermier  Coût atténué  Gestion des stocks
 Présentation hétérogène
 Présence de poussières

Chambres d’agriculture de Bretagne / Conduite d’élevage des poules pondeuses en agriculture biologique / Février 2018
 LE MARQUAGE DES OEUFS

Le marquage individuel des œufs est obligatoire si ces derniers sont vendus
sur le marché local, à moins de 80 km du site de production. Au-delà, un
autre agrément est nécessaire. Un numéro est délivré par la DDCSPP.
Contacts Chambres
d’agriculture de Bretagne : Le numéro délivré comporte :
 Type d’élevage
Côtes d’Armor N° 0 : bio
Sarah Bascou N° 1 : plein air
02 96 46 20 92 N° 2 : élevage au sol
sarah.bascou@bretagne.chambagri.fr N° 3 : élevage en cage
 FR (France)
 N° d’élevage
Finistère
 N° du bâtiment (si plusieurs bâtiments en production en même
Benoît Nézet
temps)
02 98 88 97 60
benoit.nezet@bretagne.chambagri.fr
A NOTER
Ille-et-Vilaine
Soazig Perche Pour les élevages de moins de 250 poules pondeuses, le marquage est
02 23 48 27 38 facultatif si les œufs sont vendus au consommateur sur le site de
soazig.perche@bretagne.chambagri.fr production. La vente directe au consommateur final permet d’être exempté
du classement des œufs par un centre d’emballage agréé, sous réserve que
Morbihan les conditions suivantes soient respectées :
Christèle Burel  Les œufs ne doivent pas être vendus emballés.
 Aucune référence à une catégorie de qualité et de poids ne doit être
02 97 46 22 36
faite.
christele.burel@bretagne.chambagri.fr
 Les œufs ne sont livrés au consommateur final que par le producteur.
 Respecter les dispositions générales d’hygiène définies dans l’annexe
Région
II de l’arrêté du 18 décembre 2009 concernant l’aménagement et le
Anne Audoin fonctionnement de l’établissement, le stockage, le transport et la
02 23 48 27 80 commercialisation des œufs et la tenue du registre d’élevage.
anne.audoin@bretagne.chambagri.fr
Pour les œufs commercialisés en magasin, les producteurs doivent
impérativement passer par un centre de conditionnement agréé. De même
pour les élevages de plus de 250 poules pondeuses, quelque soit la (les)
filière(s) de commercialisation.

La date limite de vente des œufs est de 21 jours après la ponte.

Le délai de consommation est de 28 jours après la ponte.

POUR EN SAVOIR +
> www.capbio-bretagne.com

 Produire des œufs biologiques, Cahier technique, Juin 2010, ITAB

 Produire des œufs en bio , Fiche technique, Christel Nayet, Chambre
d’agriculture Rhône-Alpes
 Produire des œufs biologiques, Les fiches Techniques du réseau GAB/FRAB,
élevage Fiche n°12
 Evaluation environnementale et optimisation des parcours de volailles de
chair Label et Bio, Plaquette Casdar Parcours, 2014