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Chapitre 5 : Modélisation numérique

Chapitre 5

Modélisation numérique

5.1. Introduction
Depuis quelques années, l’accroissement de la puissance des ordinateurs a permis de
conduire des calculs tridimensionnels de l’écoulement en turbomachines, tout en tenant
compte de l’effet de la viscosité et de la turbulence. Ce progrès a fait de la modélisation
numérique de l’écoulement ou CFD (Computational Fluid Dynamic) un outils de plus en plus
important pour le développement et l’optimisation du dimensionnement des turbomachines.

Parmi le large éventail des codes de calcul de l’écoulement connus on peut citer : C3D,
N3S, Fluent, CFX, Numeca, Star-CD, etc…

Dans ce travail, la modélisation numérique de l’écoulement dans la pompe centrifuge est


conduite à l’aide d’un code de calcul commercial (CFX) présenté dans le paragraphe suivant.

5.2. Présentation du code CFX


CFX est un nom générique de AEA technologie qui regroupe un ensemble de codes de
CFD d’usage universel capables de traiter des écoulements tridimensionnels complexes. Il
comprend aussi des logiciels de génération de maillage, de création de géométrie ou
d’importation depuis la CAO.

Au cours des simulations numériques de l’écoulement présentées dans ce mémoire, les


composantes utilisées sont CFX-BladeGen, CFX-TurboGrid et CFX-TASCflow.

CFX-BladeGen est un outils tridimensionnel spécialisé pour la conception rapide des


éléments des turbomachines. Dans ce travail, il a été exploité pour obtenir une bonne
discrétisation de la géométrie de la roue SHF et du diffuseur.

CFX-TASCflow est un code de calcul basé sur la résolution des équations de Navier-
Stokes. Il dispose d’éléments spécifiques qu’en font un outil adapté pour le secteur des
turbomachines.
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Chapitre 5 : Modélisation numérique

Quand à CFX-TurboGrid, il s’agit d’un générateur de maillage spécialement dédié aux


applications en turbomachines dont une présentation plus détaillée sera développée ci-
dessous.

5.2.1. Générateur de maillage CFX-Turbogrid


La première étape pour la modélisation numérique de l’écoulement consiste à définir le
domaine de calcul et le choix du type de maillage adapté : structuré ou non- structuré.

CFX-TurboGrid est conçu pour la création de maillages structurés adaptés aux


applications en turbomachines. Pour cela, il dispose d’un nombre de modèles prédéfinis de
maillage. L’emploi de ces modèles réduit le temps de création et d’optimisation du maillage
pour l’application donnée.

Ce générateur de maillage traite les différents types de machines axiales, radiales,


hélicoaxiales et même le cas d’aubage en tandem. Le choix parmi neuf types de maillage
repose sur la nature de la solidité.

La géométrie peut être donnée dans un système de repère de coordonnées cylindriques ou


cartésiennes. Le maillage nécessite alors la définition et le nombre des aubes, celles du moyeu
et du carter ainsi que celle de l’axe de rotation.

Le nombre d’aubes est nécessaire pour définir les conditions de périodicité. L’aubage est
défini par au moins deux sections réparties entre le plafond et la ceinture. Les points de
chaque section doivent être classés depuis le bord d’attaque vers le bord de fuite.

Dans le cas présent, nous avons choisi la maquette de type « Generic-Multi-Block Grid ».
Ce modèle utilise des topologies de type BCOH, se compose de huit blocs de maillage :
quatre dans le passage de type H, et quatre autour de l’aube de type O (figure 5.1).

Dans l’objectif de détecter la formation de structures observées au cours de l’étude


expérimentale et notamment le développement de la structure jet- sillage, le maillage est
affiné au voisinage des parois des aubes par l’emploi d’un maillage de type O.

CFX-TASCflow utilise une méthode de volumes finis pour résoudre les équations de
l’écoulement (masse, quantité de mouvements et énergie totale). Le calcul est très peu
sensible à l’allongement des cellules qui peut excéder 1/100. En revanche, il est préférable
que l’angle entre deux côtés de l’élément volumique soit maintenu entre 20 et 180 degrés
pour éviter une imbrication des éléments. Ceci conduit à un maillage de 34080 nœuds dans un
canal inter aube de la roue et 34848 nœuds dans un canal du diffuseur (figure 5.2).
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La simulation numérique de l’écoulement dans la pompe centrifuge a été limité à la


modélisation tridimensionnelle de l’écoulement dans la roue et dans le diffuseur, sans tenir
compte de la volute. Le nombre total des nœuds dans notre domaine de calcul est estimé à
547616 nœuds. Le domaine de calcul est illustré dans la figure 5.2.

Profil de l’aubage

Condition de périodicité

Maillage type H

Maillage type O
Figure 5. 1 : Modèle du maillage

Maillage de la roue

Maillage du diffuseur
Figure 5. 2 : Vue aube à aube du maillage

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5.2.2. Définition du domaine de calcul


Le domaine de calcul est constitué en regroupant le maillage de la roue et du diffuseur.
Notons bien que l’entrefer roue- diffuseur est simulé par un diffuseur lisse, attaché à la roue,
légèrement divergent pour s’adapter à la largeur de la roue et diffuseur (figure 5.3).

La simulation de l’écoulement dans la roue et dans le diffuseur a requis l’utilisation de


l’option blocs multiples « multiple block » qui prend en compte un repère relatif lié à la roue
et un autre repère absolu lié aux parties fixes de la machine.

Différentes approches sont alors possibles pour définir l’interface entre les deux repères et
tenir compte de leur déplacement relatif. Trois choix d’interfaces sont disponibles dans le
code CFX-TASCflow :

• Type 1 : « Frozen Rotor »

• Type 2 : « Stage »

• Type 3 : « Transient Rotor/Stator »

« Frozen Rotor » est la technique la plus courante, elle permet de modéliser l’écoulement
pour une position relative donnée entre la roue et le diffuseur ou la volute.

L’avantage avec cette méthode est de prendre en compte l’interaction entre les deux
repères avec une hypothèse de calcul quasi- stationnaire, qui est justifiée quand la vitesse de
l’écoulement est relativement importante par rapport à la vitesse de la machine dans
l’interface entre les deux repères.

L’inconvénient avec cette méthode est de ne pas prendre en considération l’instationnarité


de l’écoulement liée au déplacement relatif des deux repères. Son utilisation se justifie
d’avantage quand la variation azimutale de l’écoulement se fait sur une distance plus
importante que celle d’un pas des éléments considérés.

Pour la deuxième option « stage », le calcul est conduit simultanément pour deux rangées
d’aubes, le passage du repère relatif vers le repère absolu se fait par le calcul de la moyenne
circonférentielle de l’écoulement. Ainsi une solution stationnaire est obtenue dans chaque
repère.

L’inconvénient de cette méthode est de considérer que l’écoulement en sortie d’un


élément amont est parfaitement mélangé, et donc de ne pas tenir compte de l’instationnarité
de l’écoulement du à un écoulement non homogène.

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Entrée du domaine Interface roue/diffuseur

Sortie du domaine Conditions périodiques

Figure 5. 3 : Visualisation du maillage volumique

La troisième interface est utilisée pour du calcul instationnaire : l’interface entre la roue et
le diffuseur est une interface glissante. Elle permet de calculer l’écoulement pour différentes
positions relatives entre la roue et le diffuseur. Cette méthode a l’inconvénient de demander
un temps de calcul très important. Pour diminuer ce temps, on peut initialiser le calcul
Transient Rotor/Stator en utilisant les résultats obtenus par un calcul « Frozen Rotor ».

5.2.3. Principe du code de calcul CFX-TASCflow


En utilisant CFX-TASCflow pour résoudre n'importe quel problème de l’écoulement de
fluide, il faut indiquer les propriétés thermodynamiques et les propriétés de transport du
fluide.

CFX-TASCflow est basé sur la résolution des lois de conservation, de la masse, de la


quantité de mouvement (équations de Navier-Stokes), de l'énergie et du transport scalaire.

L'équation représentant la conservation de la mass peut être obtenue en analysant le taux


de l’écoulement massique qui entre et qui sort d'un volume de contrôle :

∂ρ ∂
+ (ρ U j ) = 0 5. 1
∂t ∂x j

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La conservation de la quantité de mouvement ρ U i (équation de Naviers-Stokes) qui peut

être formulée comme suit :

∂ ∂ ∂P ∂τ ij
( ρ Ui ) + (ρ Ui U j ) = − − + ρ fi 5. 2
∂t ∂x j ∂xi ∂x j

Les trois termes à droite de l'équation 5.2, représentent les composantes xi de toutes les
forces dues à la pression P, du tenseur des contraintes visqueuses τij, et de la force de gravité
fi. Pour un fluide Newtonien, le tenseur des contraintes visqueuses est donné par :

∂U l ∂U ∂U j
τ ij = − µ b δ ij −µ( i + ) 5. 3
∂xl ∂x j ∂xi

µb=2/3µ, δ ij symbole de Kronecker.

Pour un fluide incompressible, l’équation de conservation de la quantité de mouvement


moyenne ρ U i , peut être obtenue en appliquant la moyenne de Reynolds à l’équation 5.2 :

U j = U j + u 'j 5. 4

∂ ∂ ∂P ∂
(ρ Ui ) + ( ρ UiU j ) = − − (τ ij + ρ ui' u 'j ) + ρ f i 5. 5
∂t ∂x j ∂xi ∂x j

Les propriétés de transport déterminent comment un fluide transporte la masse, la quantité


de mouvement et la chaleur. Les trois propriétés de transport sont le coefficient de diffusion
Γ, la viscosité dynamique µ et la conductivité thermique λ, où la viscosité relie le cisaillement
au taux de contrainte. Une large classe de liquides et de gaz peut être considérée comme
appartenant à des fluides newtoniens pour lesquels :

∂ui
τ ij = µ 5. 6
∂x j

Le terme ( ρ ui' u 'j ) représente l'effet de la turbulence sur le champ moyen de l'écoulement.

Ce terme a la forme mathématique d'un tenseur du second ordre, a neuf éléments


(i,j = 1, 2, 3), et s'appelle le tenseur de contraintes de Reynolds. CFX-TASCflow propose
différents modèles de turbulence qui seront décrits brièvement dans le paragraphe suivant.

CFX-TASCflow suppose que le fluide peut être traité comme un fluide newtonien. La
viscosité dynamique d'un fluide newtonien peut être liée à la température et à la pression
explicitement.
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5.2.3.1. Modèles de Turbulence

L’une des difficultés majeurs de la résolution des équations de N-S reste l’emploi d’un
schéma du turbulence indispensable pour la simulation de l’écoulement turbulent. Il s’agit
alors de trouver le modèle qui peut prendre en compte avec précision la réalité physique de
l’écoulement. Dans CFX-TASCflow plusieurs schémas sont disponibles dont une brève
description est donnée ci-dessous :

• k-ε

• Kato-Launder

• k-ω

• SST

• RNG (ReNormalisation Group)

• SMC

Les modèles k-ε de Wilcox (1986) et k-ω de Menter (1994) sont intégrés dans la plupart
des logiciels de dynamique de fluides. Ces modèles basés sur l’énergie turbulente k et son
taux de dissipation ε ou sur la fréquence caractéristique de la turbulence ω.

Ils utilisent la viscosité turbulente pour relier les contraintes de Reynolds et les termes de
flux turbulents aux variables moyennes de l’écoulement, et emploient l'hypothèse du gradient
de diffusion pour relier les contraintes de Reynolds aux gradients de vitesse moyennes et à la
viscosité turbulente :

∂U i ∂U j 2
( ρ ui' u 'j ) = − µ t ( + ) + ρ δ ij k 5. 7
∂x j ∂xi 3

La viscosité turbulente µt est modélisée en fonction d’une échelle de longueur


turbulente lt et d’une échelle de vitesse turbulente Vt :

µ t = ρ ⋅ cµ ⋅ lt ⋅ Vt 5. 8

k
µt = ρ 5. 9
ω

Vt = k 5. 10

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Dans ces modèles, l’échelle de la vitesse turbulente (Vt) est calculée à partir de l'énergie
cinétique turbulente k. L’échelle de longueur turbulente est estimée à partir de deux propriétés
du champ de turbulence, habituellement l'énergie cinétique turbulente et son taux de
dissipations.

Les modèles standards à deux équations fournissent de bonnes prévisions pour un grand
nombre d’application.

Le modèle k-ε est un modèle simple, robuste et économique. Par contre, il ne tient pas
compte de l’effet de rotation, ni de courbure, et il a une mauvaise prise en compte des
phénomènes de décollement de couche limite. Dans ce cas, le modèle k-ω a une bonne
prédiction de la séparation de la couche limite et son rattachement.

« Kato-Launder »: Ce modèle est adapté aux zones d’impact caractérisées par une
surproduction de turbulence.

Le modèle RNG (ReNormalisation Group) repose sur l’énergie cinétique turbulente et son
taux de dissipation en tenant compte de la viscosité turbulente qui dépend du nombre de
Reynolds local.

Pour des écoulements à forte anisotropie, un autre modèle dite SMC « full second moment
closure » a été développé. Il est basé sur les équations de transport pour toutes les
composantes du tenseur de Reynolds et du taux de dissipation. Le modèle SMC prend en
compte les effets de courbure, les changements soudains du taux de contrainte et des
écoulements secondaires.

Les faiblesses des modèles standard à deux équations sont bien connues et ont eu un
certain nombre de modifications et de perfectionnements. Une amélioration importante sur le
modèle k-ω en termes de prévisions de séparation de l'écoulement a été réalisée par le modèle
SST « Shear Stress Transport ».

Ce modèle a l’avantage de coupler un schéma k-ω et k-ε. Il utilise près de la paroi k-ω et
k-ε dans la zone d’écoulement principal. Le passage est automatique ; il est basé sur le résultat
et sur la distance par rapport à la paroi, ainsi que sur la limite de transport des contraintes de
cisaillement. Le modèle est très performant pour simuler les écoulements dans les couches
limites.

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Le plus grand inconvénient du modèle SST est le grand nombre d'équations additionnelles
de transport (7 équations au total à résoudre) qui réduisent la stabilité numérique et
augmentent le temps de calcul.

Cependant, ce modèle a été adopté dans notre application afin de tenir compte des effets
de rotation et de courbure, ainsi que de tous les phénomènes de décollement de couche limite
qui peuvent se produire dans le diffuseur.

5.2.3.2. Conditions aux limites

La roue, constituée de la ceinture, du plafond et des aubages, est considérée comme une
paroi en rotation à une vitesse N = 1188 tr/min. En revanche, le diffuseur est simulé par une
paroi fixe. La simulation de l’écoulement sera réalisée sur l’ensemble des canaux de la roue et
du diffuseur.

Le logiciel CFX-TASCflow propose trois choix de combinaisons des conditions aux


limites à l’entrée et à la sortie du domaine de calcul :

• Choix 1 : la pression totale à l’entrée - la pression statique en sortie

• Choix 2 : la pression totale à l’entrée - le débit massique à la sortie

• Choix 3 : le débit massique à l’entrée - la pression statique à la sortie

Dans le premier choix, on impose le travail fourni au fluide par la roue mobile, le code
peut, dans ce cas, déterminer le débit qui traverse le domaine de calcul, par contre dans le
deuxième et le troisième choix, le code évalue l’énergie fournie au fluide.

Un premier calcul tridimensionnel instationnaire a été réalisé avec la roue et le diffuseur


complets. L’interface est du type Transient Rotor/Stator. Les conditions aux limites imposées
sont : la pression totale à l’entrée et le débit massique à la sortie. Ce calcul a été effectué sur
un ordinateur de type PC muni d’un Pentium III cadencé à 800MHz et équipé de 1.024 Go de
mémoire.

Au bout de 115 itérations, soit environ de 130 heures de calcul, une divergence a été
constatée. Elle semble provenir de la difficulté pour CFX-TASCflow à transposer la condition
du débit en sortie du diffuseur vers la roue, autrement dit, à évaluer la contribution de chacun
des trois canaux de la roue qui peuvent être en face d’un canal du diffuseur.

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Chapitre 5 : Modélisation numérique

Pour les résultats qui seront présentés dans ce mémoire, nous avons utilisé l’interface de
type Transient Rotor/Stator afin d’étudier l’interaction roue-diffuseur dans la pompe
centrifuge. Le calcul est tridimensionnel instationnaire avec un pas de déplacement de deux
degrés et 3 itérations à chaque pas de temps. Le modèle de turbulence est le modèle SST. Le
domaine de calcul est constitué par les sept canaux de la roue et les six canaux du diffuseur.
Les conditions aux limites imposées sont : le débit massique à l’entrée et la pression statique à
la sortie.

Ce calcul a été effectué sur un ordinateur à biprocesseur de type Pentium III à 1000MHz
et de 2 Go de RAM.

La stabilisation des résidus est constatée après 2520 pas de temps, soit l’équivalent de
14 tours de la roue par rapport à la position initiale et 35 jours de calcul. L’analyse a montré
une cohérence satisfaisante du calcul.

5.3. Examen des résultats numériques


Sachant que la validité de la plupart des codes de calcul est vérifiée pour le débit nominal,
nous avons décidé dans notre cas de tester les capacités du code CFX-TASCflow en trois
points de fonctionnement : débit nominal (Q* = 1), débit de meilleur rendement (Q* = 0.8) et
au débit Q* = 0.5.

Un premier test de qualification de l’aptitude de CFX-TASCflow est d’examiner s’il


restitue l’écoulement et de comparer la hauteur d’élévation estimée avec celle déduite de la
caractéristique globale de la machine.

L’évolution de la pression totale moyenne pondérée par le débit massique est rapportée
sur la figure 5.4 pour les trois débits étudiés. Dans cette figure, la charge du fluide est
présentée en fonction de l’abscisse curviligne entre l’entrée et la sortie de domaine.

L’énergie totale fournie au fluide est estimée à partir de la différence entre l’énergie
moyenne du fluide à la sortie du domaine et l’énergie moyenne en entrée. Les valeurs
obtenues ainsi que les valeurs expérimentales sont données par le tableau 5.1.

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Chapitre 5 : Modélisation numérique

40
entrefer
roue/diffuseur

35 Q* = 1.0
Q* = 0.8
Q* = 0.5
30

bord d'attaque du diffuseur

bord de fuite du diffuseur


bord d'attaque de la roue

bord de fuite de la roue


25
H (m)

20

15

10

partie mobile
5
partie fixe

0
0 0.25 0.5 0.75 1

E.D Abscisse curviligne méridienne S.D

Figure 5. 4 : Evolution de la pression totale moyenne massique

Il faut rappeler que dans les trois cas, une pression statique de 3*105 Pa est imposée en
sortie du domaine. En revanche, à l’entrée, le débit choisi dépend directement du point de
fonctionnement retenu.

Il résulte de cette comparaison au débit nominal ainsi qu’à Q* = 0.8 que la hauteur
d’élévation estimée par CFX-TASCflow est plus élevée que les valeurs expérimentales. Or, le
calcul se fait sans volute et de ne tient pas compte des pertes dans celle ci. Contrairement aux
mesures, ces pertes, qui sont essentiellement dues aux frottements et qui devraient se réduire à
faible débit, expliqueraient les résultats proches enregistrés à Q* = 0.5.

Il faut signaler que la précision de la simulation numérique peut être sensible, à l’écart de
géométrie, à la nature de l’entrefer choisie. Il peut dépendre aussi du pas de temps et du
maillage adopté

147
Chapitre 5 : Modélisation numérique

Tableau 5. 1 : Energie fournie au fluide

Q* 1 0.8 0.5
Hca (m)
22.3 24.9 28.1
numérique
sans volute
Hex (m)
18.6 23.31 28.2
expérimental
avec volute
Hca / Hex 1.179 1.068 0.996

5.4. Résultats au débit Q* = 0.5


Il est intéressant d’observer la distribution de l’énergie du fluide aux différentes distances
azimutales au débit Q* = 0.5 : du côte ceinture à Z* = 0.125 (a), à mi-hauteur à Z* = 0.5 (b)
et du côté plafond à Z* = 0.9375 (c). Les résultats sont illustrés sur les figures 5.5, 5.6 et 5.7
respectivement pour la pression totale, la pression statique et la vitesse absolue.

Dans la figure 5.5, on constate qu’il existe une discontinuité de la pression totale à la
frontière entre la partie mobile et la partie fixe. Par ailleurs, on n’observe pas cette
discontinuité dans le champ de pression statique (figures de 5.6), ce qui nous a permis de dire
qu’il existe une difficulté dans le code CFX-TASCflow pendant le passage du repère relatif au
repère absolu. La méthode adoptée par le code est basée sur le calcul séparé de l’écoulement
relatif dans la roue et l’écoulement absolu dans le diffuseur. Ce passage est bien visible dans
le champ de vitesse (figures de 5.7), où on remarque une discontinuité à la frontière entre le
rotor et le stator.

En machine radiale équipée d’un diffuseur aubé, la transition entre les repères relatif et
absolu semble montrer quelques difficultés pour CFX-TASCflow.

A Z* = 0.125 (a) et dans le diffuseur, la pression totale atteint son minimum en face du
bord d’attaque du diffuseur (figure 5.5.a). Cette diminution peut s’expliquer par la
décélération de l’écoulement en conséquence de la recirculation au bord d’attaque du
diffuseur. Le mélange entre l’écoulement qui contourne le bord d’attaque du diffuseur et

148
Chapitre 5 : Modélisation numérique

l’écoulement sain du côté en dépression est à l’origine de pertes supplémentaires (figure 5.7-
a). Le même phénomène est constaté du côté du plafond à Z* = 0.937 (figure 5.7-c). La perte
est confirmée par une diminution de la pression statique dans la même zone (figure 3.6).

Au voisinage des flasques du diffuseur, la forte incidence positive (+80 degrés), la


recirculation qui en résulte, ainsi qu’un décollement sur le côté en pression des aubes
entraînent un blocage de l’écoulement. Le débit traverse alors le diffuseur principalement à
mi-hauteur où l’incidence est de l’ordre de 10 degrés. Cette tendance est confirmée par
l’angle expérimental discuté dans le chapitre 4.

149
Chapitre 5 : Modélisation numérique

(a)

(b)

(c)

Figure 5. 5 : Répartition de la pression totale (en Pascal) Q* = 0.5


a) Z* = 0.125, b) Z* = 0.500, c) Z* = 0.937
150
Chapitre 5 : Modélisation numérique

(a)

(b)

(c)

Figure 5. 6 : Répartition de la pression statique (en Pascal) Q* = 0.5


a) Z* = 0.125, b) Z* = 0.500, c) Z* = 0.937
151
Chapitre 5 : Modélisation numérique

(a)

(b)

(c)

Figure 5. 7 : Répartition de la vitesse absolue (en m/s) Q* = 0.5


a) Z* = 0.125, b) Z* = 0.500, c) Z* = 0.937
152
Chapitre 5 : Modélisation numérique

5.4.1. Vitesse radiale en sortie de roue


Dans l’étude expérimentale, la recirculation en entrée du diffuseur influence l’écoulement
dans la roue, et entraîne même une recirculation dans la roue au moment où le passage de la
roue est centré par rapport au bord d’attaque du diffuseur (figure 5.8 b). La figure 5.8 a
présente les résultats de la simulation numérique pour les mêmes conditions de
fonctionnement. Il faut remarquer que même si les échelles de couleur ne sont pas identiques,
on retrouve les mêmes structures de l’écoulement. Ceci nous amène à la première constatation
qui concerne une bonne capacité du calcul numérique à restituer les tendances globales du
champ de vitesse radiale.

(a)

(b)
VI

VII

VIII
V
IV Cr (m/s)
III
IX 3
I X 2
II 1
0
Vitesse Radiale -1
Q* = 0.5 -2
R* = 0.978
T = 14

Figure 5. 8 : Champ de vitesse radiale en sortie de la roue (en m/s) Q* = 0.5


R* = 0.978 : a) Numérique b) Expérimentale

153
Chapitre 5 : Modélisation numérique

Toutefois on remarque une légère surévaluation de la vitesse par la simulation numérique.


Une deuxième différence entre le calcul et l’expérimentation est relative à la prédiction de la
zone de recirculation qui ne remonte pas jusqu’à la roue dans le cas du calcul (5.8-a).

A ce débit, l’écart enregistré peut avoir des explications différentes :

Le caractère tridimensionnel de l’écoulement dû à la présence d’écoulement secondaires,


ainsi que son instationnarité peuvent ne pas être bien pris en compte par le code. Il faut
signaler aussi que la modélisation de l’entrefer et le choix imposé conduisent nécessairement
à une différence entre le modèle et la géométrie réelle.

5.5. Résultats au débit Q* = 1.0

5.5.1. Champ de vitesse en sortie de la roue


Après l’étude de la vitesse radiale au débit Q* = 0.5 en sortie de roue, nous nous
intéressons à la comparaison des résultats numériques (a) et expérimentaux (b) concernant la
vitesse relative en sortie de roue au débit nominal (Q* = 1) ; les résultats sont présentés à un
instant donné et illustrés dans la figure 5.9.

L’analyse du champ de vitesse relative pour une section circulaire à R* = 0.978 montre
une bonne capacité de la simulation numérique à prévoir l’organisation de l’écoulement en
structure jet- sillage discuté et présenté dans le chapitre 3.

Seule une différence sur la localisation du cœur du sillage est constatée, sachant que
l’apparition de cette structure due aux forces centrifuges liées à la courbure et à la rotation est
très difficile à prendre en considération.

La modélisation de l’écoulement est estimée très satisfaisante. Cette conclusion concerne


l’observation de l’état de l’écoulement à un instant donné représentant une position relative
entre la roue et le diffuseur.

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Chapitre 5 : Modélisation numérique

(a)

(b)
VI
VII

VI V IV III VIII W (m/s)


IX 14
I X 13
II 11
10
9
8
6
Q* = 1.0 5
R* = 0.978

Figure 5. 9 : Champ de vitesse relative en sortie de roue (en m/s) Q* = 1


R* = 0.978 : a) Numérique b) Expérimentale

155
Chapitre 5 : Modélisation numérique

5.5.2. Champ de vitesse temporelle


Il est intéressant d’examiner les possibilités de la simulation numérique à prédire
l’instationnarité liée à la position relative entre les deux rangés d’aubes. Cette analyse porte à
la fois sur l’action du couplage rotor-stator sur la roue et sur son effet dans le diffuseur.

Pour la roue, vue l’importance de la quantité d’informations disponibles, nous allons


limiter cette analyse à l’observation de l’évolution de l’écoulement dans des points fixes en
sortie de roue dans le repère relatif pendant leur déplacement par rapport au diffuseur et sur
un pas du diffuseur. Ces points sont choisis à mi-hauteur (Z* = 0.5) et repartis entre les deux
côtés du canal de la roue : du côté en dépression θ* = 0.1, θ* = 0.39, et du côté en pression
θ* = 0.69.

Vitesse radiale Cr Vitesse tangentielle Cu


7.000 R* = 0.978, Z* = 0.5, θ∗ = 0 .1 21.000 R* = 0.978, Z* = 0.5, θ∗ = 0 .1

Numérique Numérique
5.000 17.000
Expérimental Expérimental
Cu (m/s)
Cr (m/s)

3.000 13.000

1.000 9.000

-1.000 5.000
0 10 20 30 40 50 60 0 10 20 30 40 50 60
γ (degré) γ (degré)

-a- -a-
7.000 R* = 0.978, Z* = 0.5, θ∗ = 0 .3 9 21.000 R* = 0.978, Z* = 0.5, θ∗ = 0 .3 9

Numérique Numérique
5.000 17.000
Expérimental Expérimental
Cr (m/s)

Cu (m/s)

3.000 13.000

1.000 9.000

-1.000 5.000
0 10 20 30 40 50 60 0 10 20 30 40 50 60
γ (degré) γ (degré)

-b- -b-
7.000 R* = 0.978, Z* = 0.5, θ∗ = 0 .6 9 21.000 R* = 0.978, Z* = 0.5, θ∗ = 0 .6 9

Numérique Numérique

5.000 17.000
Expérimental Expérimental
Cu (m/s)
Cr (m/s)

3.000 13.000

1.000 9.000

-1.000 5.000
0 10 20 30 40 50 60 0 10 20 30 40 50 60
γ (degré) γ (degré)

-c- -c-

Figure 5. 10 : Champ de vitesse en sortie de la roue sur un pas du diffuseur Q* = 1

156
Chapitre 5 : Modélisation numérique

Concernant les résultats présentés sur la figure 5.10, la comparaison sera faite sur la
vitesse radiale et la vitesse tangentielle. Il en ressort que le caractère limité de l’interaction
rotor- stator pour ce débit est retrouvé par l’analyse des résultats de la modélisation
numérique, qui montre aussi que l’instationnarité due à l’interaction roue- diffuseur influe
davantage sur le débit local que sur le travail local échangé.

La divergence des résultats n’est constatée que dans la frontière entre le jet et le sillage,
caractérisée par des contraintes de cisaillement très importantes.

Cette type d’interaction est de type potentiel, distincte de l’ensemble des interactions
d’aubage car il est indépendant des phénomènes convectifs, sa direction de propagation étant
indistinctement l’amont ou l’aval. La roue voit un écoulement instationnaire avec des
pulsations à la fréquence :

ZD ⋅ Ω
fr = = 119 Hz 5. 11

En aval, l’interaction potentielle se superpose à l’interaction du sillage, la fréquence


observée par le diffuseur, et due à la roue, est :

ZR ⋅ Ω
fd = = 139 Hz 5. 12

Les données expérimentales obtenues au débit nominal (figure 3.20) ont rendu possible le
suivi du sillage en sortie de roue et son découpage au bord d’attaque du diffuseur.
L’observation de l’évolution spatio-temporelle a permis de déterminer avec précision
l’étendue du phénomène ainsi que sa chronologie en fonction de la position relative des deux
rangées d’aubes. Le même déroulement est retrouvé par la simulation numérique de
l’écoulement (figure 5.11).

En effet, on constate à partir des ces figures que la prédiction du début de l’interaction du
sillage est confirmée par l’observation expérimentale. Il en est de même pour la suite du
phénomène jusqu’à son atténuation.

Il faut remarquer que le nombre d’aubes de la roue est différent de celle du diffuseur, les
phénomènes constatés au bord d’attaque du diffuseur sont obligatoirement non périodiques

157
Chapitre 5 : Modélisation numérique

C3

C1
C2

T17

C1 C3

C2
T27

C1

C3
C2

T37

Figure 5. 11 : Champ de vitesse instantanée dans le diffuseur (en m/s) Q* = 1


(Z* = 0.337)
158
Chapitre 5 : Modélisation numérique

5.6. Conclusion
Il est important de souligner que malgré ces résultats encourageants obtenus pour cette
configuration tridimensionnelle de couplage roue-diffuseur dans une pompe centrifuge, il faut
garder en vue les discontinuités observées dans le champ de vitesse lors du passage du repère
relatif au repère absolu. Par ailleurs, la machine réelle inclue une volute que la modélisation
devrait prendre en compte pour une analyse complète. Ce type de simulation, réalisable,
risque de demander un investissement considérable à la fois pour la mise en place du modèle
et pour le temps de calcul.

159

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