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Revue des Sciences Religieuses

Zacharie Mayani. Les Hyksos et le monde de la Bible, 1956


Monseigneur Albert Vincent

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Vincent Albert. Zacharie Mayani. Les Hyksos et le monde de la Bible, 1956. In: Revue des Sciences Religieuses, tome 31,
fascicule 3, 1957. pp. 311-313;

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COMPTES RENDUS 311

cesseurs. L'aventure n'a réellement commencé qu'avec Drovetti et la


campagne de Bonaparte. Le voyage qu'il fit à Thèbes en 1815 l'enthousiasma
pour les antiquités, il en acheta, en revendit et pour s'en procurer
davantage, il fit entreprendre des fouilles. C'est grâce à lui que la France et
l'Italie ont eu les premiers éléments de leurs musées égyptologiques.
A ce moment-là il n'y avait qu'à se baisser pour ramasser autour des
Pyramides, à Thèbes, à Abydas ou ailleurs les plus belles pièces possible.
La création du Service des Antiquités allait mettre fin à ce commerce qui
était un scandale. Mariette, qui en 1851 avait découvert le Sérapéum, en
fut le premier directeur. Mais comme ses prédécesseurs, il ne se borna pas
à rechercher des objets de valeur, il conduisit des fouilles vraiment
scientifiques, exhuma des temples, ouvrit des tombeaux, fonda le service égyptien
des antiquités et enfin créa le célèbre musée des antiquités du Caire.
La France est sans conteste le pays qui a le plus contribué aux
recherches archéologiques en Egypte, mais d'autres nations y ont pris aussi une
très belle part et l'auteur ne la minimise pas. Naville et Jéquier sont des
Suisses. Ils y voisinent avec J. de Morgan, Gaston Maspero, Flinders Pétrie,
sans parler de Lord Carnavon et de Carter. Depuis lors le chanoine Drioton,
directeur du Musée du Caire en 1951, a été brutalement mis à la porte
et un décret de Taha Hussein, ministre de l'Instruction publique a mis fin
à toutes les concessions et fouilles françaises. Depuis lors le service des
antiquités a été entièrement égyptianisé, ce qui ne veut pas dire que ses
résultats sont merveilleux. Sans doute les égyptologues égyptiens ont fait
quelques belles découvertes, comme par exemple une barque de 32 mètres
dans une cachette au pied de la grande Pyramide, les ruines à Saqquara
d'une seconde pyramide à degrés, une stèle historique importante à Karnak,
mais tout ceci sur des chantiers ouverts par d'autres. Les journaux nous
apprenaient ces jours derniers que le gouvernement de Nasser était entré
en pourparlers avec de richissimes Américains pour leur vendre les
sarcophage d'or de Tout-Ank-Hamon. Encore quelques années et il n'y aura plus
au Musée du Caire que quelques sarcophages en granit. Comme ils pèsent
plusieurs tonnes, aucun amateur n'en veut et il est impossible de les
« bazarder ».
Il y a dans ce dernier volume de M. Montet des pages savoureuses,
celles qui racontent par exemple l'aventure policière que fut la découverte
des momies des pharaons célèbres dans leur cachette, mais tout cela n'est
rien quand on se rend compte, en face de la vague de xénophobie qui
secoue l'Egypte, de la splendide résurrection de la civilisation pharaonique.
Que Nasser et ses séides le veuillent ou ne le veuillent pas, elle est tout de
même l'œuvre des savants occidentaux depuis Champollion jusqu'à Flinders
Pétrie et à M. Montet lui-même.
A. Vincent.

Zacharie Mayani. Les Hyksos et le monde de la Bible. Paris, Payot,


1956. In-8° de 270 p., 29 dessins.
L'auteur ajoute en sous-titre : Conquête de l'Empire des Pharaons par
les nomades d'Asie. Leur culte du feu, du soleil et du cheval. L'Egypte
et les Indo-Aryens. Les Hyksos et les Sémites. La révolution d'Akhunaton,
l'Exode.
312 COMPTES RENDUS

Le nom d'Hyksos, il ne se trouve pas dans la Bible, désigne les hordes


asiatiques qui envahirent l'Egypte au cours de la période de décadence
qui suivit le Moyen Empire (2065-1585). Après avoir asservi le pays, elles
se sont établies fortement dans le Delta, reconnurent l'autorité des rois
choisis parmi elles et fondèrent la ville d'Avaris.
Mais que sont les Hyksos ? Sont-ils comme le veut M. Moutet
simplement des Sémites ou faut-il y voir avec M. Mayani des Indo-Européens ?
On peut toujours penser que la vérité se trouve dans une théorie quelque
peu nuancée. Dans le courant du II" millénaire les Aryens ont fait
irruption dans le Proche-Orient et cette immense migration a eu des
conséquences extrêmement importantes pour tout le Proche-Orient. Après avoir
vaincu Babel (1925) les Hittites se sont établis en Anatolie, les Kassites
fondent une dynastie à Babylone et enfin les Hourrites s'installent dans
la partie nord de la Mésopotamie. Naturellement les Sémites refoulés
tentent de s'établir plus au sud dans le pays de Canaan. Ils y sont suivis
par des bandes d'Aryens. En fin de compte ce fut en Egypte que cette
vague s'en vint mourir. C'est ce qui explique que les documents de cette
époque, documents d'ailleurs assez rares, nous montrent des vestiges asia-
niques à côté de traces sémitiques, beaucoup plus nombreuses d'ailleurs en
Egypte à cette époque. Ainsi s'expliquent des noms 'Anat'El, Y'akob-El, sous,
le cheval, mukbt, le char, qui sont strictement sémites. Donc en résumé dans
le Delta un fond de population sémite, mais dont les chefs se souviennent
de leurs origines asianites, et vont s'égyptianiser. En effet, au contact d'une
civilisation supérieure ces Aryens se civilisent ; mais ils garderont
cependant leurs dieux et les pratiques de leur culte. Soutekh, Seigneur d'Avaris,
le dieu-soleil, est à identifier avec le Seth égyptien, seulement les Hyksos
donneront à son culte une telle vitalité qu'il subsistera jusque sous Ram-
sès II. Pourquoi ces Asiatiques ont-ils marqué une préférence pour Seth
qui, dans la mythologie égyptienne, a joué si souvent le rôle d'un dieu
malfaisant ? Ne serait-ce pas parce qu'ils ont pris dans le panthéon égyptien
le Dieu qui correspond le mieux à leur dieu national, Seth, constamment
assimilé au Baal sémitique ainsi qu'au Teshouh hittite ?
M. Mayani insiste aussi sur ce fait que ces Aryens ont transporté
jusque dans l'Egypte du Nord le culte du cheval, peut-être aussi celui du feu
et nombre de pratiques qui s'apparentent à celles des tribus aryennes qui
viennent des steppes au nord du Caucase. On pourrait, semble-t-il,
reprocher à l'auteur d'avoir trop appuyé sur ce point.
Il serait évidemment aventuré de soutenir que le Jacoh-El des
scarabées de cette époque n'est autre que le patriarche qui est descendu en
Egypte, mais, par contre, on ne peut nier la participation des Israélites
au mouvement des Hyksos. Cette expédition était rappelée à tout le peuple
à l'occasion de certaines fêtes : « Mon père était un Araméen nomade. Il
descendit en Egypte avec un petit nombre de gens. Il s'y fixa comme Ger
(immigrant) et il devint un peuple grand, fort et nombreux. » (Deut.,
XXVI, 5). Ce résumé historique s'accorde avec la prédiction faite à Jacob :
« N'aie crainte de descendre en Egypte, car je t'y ferai devenir une grande
nation. Moi-même je descendrai avec toi en Egypte et moi-même je t'en
ferai aussi remonter (Gen., XLVI, 3-4). Et Jacob se rendit en Egypte
avec toute sa famille. » Qu'il y ait donc eu un rapprochement à faire entre
COMPTES RENDUS 313

les Hyksos et les Hébreux, que ceux-ci en Egypte se soient trouvés


étroitement liés à l'invasion Hyksos, tous les historiens l'admettent, mais il est
un point qu'il convient de ne pas oublier, c'est que les Hébreux étaient
des Sémites. Ils étaient venus de Our en Chaldée, s'étaient arrêtés à
Harran dans l'Entre-Deux-Fleuves et bien vite étaient redescendus dans le
Negeb. Ils avaient déjà leur religion propre et leurs prêtres, c'était celle du
Dieu El. Convient-il dès lors d'insister autant sur la ressemblance de
certaines pratiques de l'Ancien Israël avec les pratiques des pasteurs aryens 1
La Pâque a été plus tard rapproché de l'Exode, elle est d'abord et
essentiellement la fête des prémices pastorales au printemps. Que la révélation
dans la flamme du Buisson Ardent soit « un effet sublime, spiritualise de
l'archaïque feu sacré du plateau iranien et de la steppe » (p. 171), il est
difficile de l'admettre quand on se rappelle que chez les Sémites
l'immatérialité de Dieu se manifeste souvent par une flamme. {Gen., XV, 17).
L'hypothèse d'un Yahweh qénite est connue depuis longtemps, mais cela ne prouve
pas qu'elle ait augmenté de valeur en vieillissant. Le nom de Yo se trouve
dans les documents d'Ugarit et il entre en composition dans le nom de
lokébed, la mère de Moïse. Qui'l y ait eu des points de contact entre Israël
d'un côté, Qénites et Madianites de l'autre, la chose n'est pas douteuse, mais
les points de raccord nous manquent pour conclure à l'influence de ces clans
sur la religion de Moïse, etc., etc.
En résumé l'ouvrage de M. Mayani nous apporte une documentation
de sources anciennes et en particulier de la littérature archéologique de
langue russe qui est ici citée pour la première fois. L'importance des
premières migrations indo-européennes est bien mise en valeur. On pourra
cependant regretter qu'une attention suffisante n'ait pas été attribuée aux
traditions sémitiques. Le livre est à utiliser, sans que pour cela on en
admette toutes les conclusions.
A. Vincent.

André Parrot, Conservateur en chef des Musées Nationaux,


Professeur à l'Ecole du Louvre, Chef de la mission archéologique de Mari:
Bàbylone et l'Ancien Testament. (Cahiers d'Archéologie Biblique N° 8).
Delachaux & Niestlé, Paris et Neuchâtel, 1956, in-8° de 141 p., VIII pi.,
54 figures.

Avec une régularité qui ne se dément pas et surtout un succès qui


s'affirme tous les jours M. Parrot poursuit la publication de ses Cahiers
d'Archéologie Biblique. Le présent volume est consacré à Bàbylone et
l'Ancien Testament et il constitue à lui seul une véritable monographie
qui par sa netteté, sa précision des détails, sa connaissance des lieux et
de toute l'archéologie mésopotamienne en apprend plusi que beaucoup de
gros volumes.
Bàbylone n'est plus maintenant qu'une simple halte, pas même une
gare. Un panneau die bois porte en anglais et en arabe l'inscription :
« Babylon Halt. Trains stope here to picfe up passengers ». Les touristes ne
s'y arrêtent même plus, il n'y a rien à voir. Solitude et monceaux de
ruines!

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