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Hypertension artérielle d’origine


médicamenteuse et toxique
I. Marie

Différentes manifestations cliniques et biologiques peuvent être induites dans l’organisme par des agents
médicamenteux ou toxiques, ainsi que par des corps étrangers. Cette pathologie iatrogène ne doit pas
être méconnue par les cliniciens. De fait, la iatrogénie médicamenteuse est fréquente, et elle constitue la
complication nosocomiale la plus souvent rencontrée chez les patients hospitalisés, représentant 19 % de
l’ensemble des incidents nosocomiaux. Parmi les effets indésirables des médicaments, des anomalies
cardiovasculaires ont pu être recensées. Une étude a ainsi colligé, à partir de la base de données des
centres de pharmacovigilance français (1986-2001), 19 780 observations déclarées d’effets indésirables
liés aux médicaments ; des manifestations vasculaires ont été relevées dans 12 % des cas. De plus, dans
une série suédoise, regroupant 1 574 sujets décédés d’effets indésirables iatrogènes, les manifestations
cardiovasculaires (incluant des hypertensions artérielles sévères) étaient directement responsables du
décès des patients dans 10 % des cas. En outre, il a été également établi que différents agents toxiques
environnementaux, appartenant au milieu professionnel, seraient susceptibles d’induire ou d’aggraver
par leurs contacts répétés avec l’organisme une véritable hypertension artérielle. Divers agents toxiques
ont ainsi été suspectés, et tout particulièrement l’exposition au plomb ou à l’arsenic. En définitive, il nous
a paru intéressant de consacrer cette mise au point à l’hypertension artérielle susceptible d’être
provoquée par les médicaments et/ou les agents toxiques. Pour le clinicien, il convient d’évoquer
systématiquement cette origine chez les patients consultant pour des manifestations cliniques en rapport
avec des accès hypertensifs, car l’identification de l’agent responsable permet son interruption, celle-ci
étant la seule thérapeutique pouvant entraîner une régression totale ou partielle des manifestations
d’hypertension artérielle parfois sévères.
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Mots clés : Hypertension artérielle ; Iatrogénie médicamenteuse ; Agents toxiques

Plan ■ Hypertension artérielle d’origine


¶ Hypertension artérielle d’origine médicamenteuse 1
médicamenteuse
Hypertension artérielle induite par les anti-inflammatoires
Les observations d’hypertension artérielle iatrogène ont ainsi
non stéroïdiens 1
vu leur fréquence s’accroître avec l’avènement de nouveaux
Hypertension artérielle induite par les corticoïdes 2
médicaments au fil des années [1-3] ; de fait, certains médica-
Hypertension artérielle induite par l’érythropoïétine 2
ments peuvent directement provoquer une hypertension
Hypertension artérielle induite par la ciclosporine 3
artérielle. De plus, la pratique quotidienne est confrontée à une
Hypertension artérielle induite par les contraceptifs oraux 3
population de plus en plus âgée, porteuse de nombreuses
Hypertension artérielle induite par les antidépresseurs 4 comorbidités qui engendrent, en règle générale, le recours à une
Hypertension artérielle induite par les bêtabloquants 4 polymédication [4] ; ainsi, le risque d’interactions médicamen-
Hypertension artérielle induite par la carbamazépine 4 teuses s’accroît en proportion, avec comme conséquence
Hypertension artérielle induite par les sympathomimétiques 4 possible une induction d’effets indésirables, incluant l’appari-
¶ Hypertension artérielle d’origine toxique 4 tion d’une hypertension artérielle liée à la réduction d’efficacité
Hypertension artérielle induite par l’exposition au plomb 4 des molécules hypertensives [4].
Hypertension artérielle induite par l’exposition à l’arsenic 5 Dans ce paragraphe, les hypertensions artérielles induites par
Hypertension artérielle induite par l’alimentation 5 les médicaments sont abordées. La liste de ces médicaments
Hypertension artérielle induite par d’autres toxiques 5 associés à l’hypertension artérielle est illustrée dans le Tableau 1.
¶ Conclusion 6
Hypertension artérielle induite
par les anti-inflammatoires non stéroïdiens
Un nombre constamment croissant de publications a fait état
d’hypertension artérielle liée à la prise d’anti-inflammatoires

Cardiologie 1
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11-301-G-10 ¶ Hypertension artérielle d’origine médicamenteuse et toxique

Tableau 1. • les anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent provoquer un


Médicaments inducteurs d’hypertension artérielle (d’après [5]).
effet prohypertenseur du tramadol chez les patients recevant
• Antidépresseurs : inhibiteurs de la monoamine oxydase, tricycliques cette association [10].
Par contraste, les anti-inflammatoires non stéroïdiens n’inter-
• Antihistaminiques
agissent pas avec l’effet des antihypertenseurs centraux, dont le
• Anti-inflammatoires non stéroïdiens
mode d’action est indépendant de la synthèse des prosta-
• Bêtabloquants glandines [11].
• Bromocriptine
• Carbamazépine et autres traitements inducteurs du cytochrome P450
(rifampicine, phénytoïne, phénobarbital, millepertuis)
Hypertension artérielle induite
• Ciclosporine par les corticoïdes
• Contraceptifs oraux L’hypertension artérielle induite par les corticoïdes regroupe
• Corticothérapie des situations variées.
• Disulfirame (Antabus®) Tout d’abord, l’hypertension artérielle peut être provoquée par
• Ergotamine les minéralocorticoïdes. Ainsi, les minéralocorticoïdes ont une
• Érythropoïétine action sur la rétention hydrosodée [6, 7, 12]. Des études complé-
• Produits anesthésiants : kétamine, desflurane mentaires ont montré que l’activité minéralocorticoïde observée
• Stéroïdes anabolisants
au cours des traitements topiques ou nasaux, contenant de la
9-a-fluoroprednisolone, entraînait la survenue d’une hyper-
• Tramadol
tension artérielle [6, 7, 12] . De manière intéressante, certains
• Sympathomimétiques : lévodopa, décongestionnants nasaux
auteurs ont précisé que d’autres traitements pourraient potenti-
(phénylpropanolamine, éphédrine, phényléphrine), anorexigènes
aliser l’activité minéralocorticoïde, aboutissant à une hyperten-
(Dexamine®), collyres (Visine®)
sion artérielle. Il s’agit des traitements prolongés par
• Vasopressine
kétoconazole qui peuvent générer une élévation des taux
sériques de la désoxycorticostérone, celle-ci ayant un effet
minéralocorticoïde [13]. Le danazol est un stéroïde qui possède un
effet androgénique et anabolisant modéré ; il est aussi susceptible
non stéroïdiens, tels que : l’aspirine, le diclofénac, le flurbipro- d’induire une hypertension artérielle, car il possède une activité
fène, l’ibuprofène, l’indométacine, et le naproxène [5-7]. minéralocorticoïde, même si celle-ci est faible [14].
Des modèles expérimentaux ont été développés pour ces Ensuite, les substances contenant de l’acide glycyrrhizique
médicaments et leurs métabolites actifs dans le déclenchement (réglisse, pastis sans alcool, tabacs à chiquer, certains anti-
de l’hypertension artérielle. En effet, des hypothèses physiopa- acides [Polysilane ® ], sirops antitussifs, tisanes diététiques)
thogéniques faisant intervenir différents mécanismes de surve- peuvent être responsables d’un syndrome associant une hyper-
nue de l’hypertension artérielle ont été émises chez les patients tension artérielle, une hypokaliémie. Elles réalisent un tableau
recevant des anti-inflammatoires non stéroïdiens. De fait, ils clinique et biologique de pseudo-hyperaldostéronisme secon-
engendreraient une inhibition de la cyclo-oxygénase, qui daire à une inhibition de la 11-b-OH-déshydrogénase [15].
entraînerait une réduction de la synthèse des prostaglandines Enfin, l’association hypertension artérielle et glucocorticoïdes
endogènes, aboutissant, d’une part, à une réduction des effets est clairement établie. En effet, les glucocorticoïdes augmentent
vasodilatateurs des prostaglandines, ainsi que, d’autre part, à les résistances vasculaires périphériques associées à l’apparition
une rétention hydrosodée associée à une majoration du volume d’une hypertension artérielle [16]. De fait, une étude réalisée
plasmatique [5-7]. Ensuite, des auteurs ont observé que l’impor- chez des sujets contrôles traités par cortisol (à raison de
tance de l’élévation tensionnelle chez les patients dépendrait du 200 mg/j durant 5 à 7 jours) a permis d’objectiver une élévation
degré d’inhibition de la synthèse des prostaglandines in vitro, de la pression artérielle systolique de 119 à 135 mmHg, de la
qui est lui-même fonction de la nature des agents anti- rétention hydrosodée (prise de poids estimée à 1,1 kg) et du
inflammatoires non stéroïdiens. De surcroît, un travail effectué débit cardiaque évalué, en moyenne, à 1,9 l/min [17]. En outre,
sur un modèle animal a révélé une élévation de l’angiotensine II un autre travail, regroupant des patients bénéficiant d’une
associée à une réduction des prostaglandines lors des traite- corticothérapie (prednisone, prednisolone, méthylprednisolone),
ments par anti-inflammatoires non stéroïdiens, qui pourrait a aussi mentionné l’apparition d’une hypertension artérielle
également être responsable d’hypertension artérielle [5, 8]. Par chez un quart des patients [18]. Les mécanismes qui concourent
ailleurs, une affection rénale peut provoquer une hypertension à la survenue de l’hypertension artérielle sous glucocorticoïdes
artérielle en raison du potentiel néphrotoxique des anti- sont plurifactoriels, faisant intervenir : une induction de certains
inflammatoires non stéroïdiens. cytochromes P450 impliqués dans le métabolisme de certains
Enfin, ils peuvent interférer avec l’action antihypertensive de antihypertenseurs (réduisant ainsi leur efficacité), une diminu-
certains médicaments ; ils peuvent, par conséquent, déséquili- tion de la synthèse d’agents vasodilatateurs (oxyde nitrique,
brer la pression artérielle qui était normalisée jusqu’alors chez prostaglandines, kinine-kallicréine), ou encore une exacerbation
les patients. Dans cette optique, il est établi que [5, 9] : de la réponse aux catécholamines endogènes [5, 19, 20].
• l’aspirine diminue l’efficacité des bêtabloquants et de la
spironolactone ; Hypertension artérielle induite
• le diclofénac réduit l’action de l’hydralazine ; par l’érythropoïétine
• le flurbiprofène réduit l’effet des bêtabloquants, du piroxicam,
des thiazidiques et du furosémide ; L’érythropoïétine humaine recombinante est largement
• l’ibuprofène diminue le pouvoir des thiazidiques et des utilisée pour corriger l’anémie chez les patients souffrant
bêtabloquants ; d’insuffisance rénale chronique, en prédialyse et/ou au stade de
• l’indométacine constitue l’inhibiteur le plus puissant de la dialyse [9]. Des observations ponctuelles d’hypertension artérielle
production de prostaglandines au niveau systémique. Elle sous érythropoïétine ont été initialement décrites. Depuis,
diminue l’efficacité des thiazidiques, du furosémide, des d’autres études ont relevé la survenue d’une hypertension
alpha- et bêtabloquants, des inhibiteurs de l’enzyme de artérielle ou l’aggravation d’une hypertension artérielle préexis-
conversion ; tante sous érythropoïétine chez environ un tiers des patients en
• le sulindac inhiberait, de manière prédominante, la synthèse hémodialyse [21-29]. Ainsi, dans un travail englobant 150 patients
de prostaglandines extrarénales. Il réduit également l’action hémodialysés, le traitement par érythropoïétine a provoqué une
des thiazidiques, des diurétiques de l’anse et de la spironolac- hypertension artérielle chez 48 patients (32 %) ; de manière
tone ; intéressante, les investigateurs ont souligné que 25 % de ces

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48 patients n’étaient pas hypertendus avant l’initiation du permet habituellement de diminuer efficacement l’hypertension
traitement par érythropoïétine [29]. Dans tous les cas, l’évolution artérielle chez plus de la moitié des patients [39]. Ainsi, dans une
de l’hypertension artérielle a pu être contrôlée après instauration étude, incluant 122 patients porteurs de psoriasis traités par
d’un antihypertenseur en monothérapie chez 43 % des ciclosporine, le traitement par ciclosporine a dû être interrompu
patients [5]. en raison de l’apparition d’une hypertension artérielle sévère
L’hypertension artérielle induite par l’érythropoïétine est dans 19 % des cas [39]. Au vu de la sévérité de l’hypertension
d’intensité variable, mais elle peut entraîner une symptomato- artérielle, il est en règle générale nécessaire d’associer plusieurs
logie sévère à type d’encéphalopathie hépatique, voire de crises molécules pour obtenir un meilleur contrôle tensionnel ;
comitiales [5, 9, 29]. surtout, des travaux ont souligné que les inhibiteurs calciques
Des facteurs favorisant la survenue de l’hypertension artérielle pourraient être les molécules les plus efficaces dans cette
associée à l’érythropoïétine ont été identifiés, comme : indication [5].
• l’existence d’une hypertension artérielle associée à une L’hypertension artérielle peut, en partie, être expliquée par
insuffisance rénale et préalable à l’institution du traitement l’effet néphrotoxique potentiel de la ciclosporine même si elle
par érythropoïétine [29] ; peut apparaître sans changement détectable de la fonction
• les doses plus élevées d’érythropoïétine [5] ; rénale. Par ailleurs, d’autres mécanismes sembleraient impliqués
• la voie d’administration intraveineuse, qui utilise des doses dans l’apparition de l’hypertension artérielle sous ciclosporine :
plus élevées comparées aux formes sous-cutanées [28, 30] ; • l’activation du système sympathique [5] ;
• la sévérité de l’anémie avant la mise en route du traitement • les propriétés vasoconstrictrices intrinsèques de la ciclospo-
par érythropoïétine [9] ; rine, en particulier au niveau de l’artériole glomérulaire
• l’augmentation rapide de l’hématocrite sous érythro- afférente, entraînant une diminution du flux sanguin et du
poïétine [28]. débit de la filtration glomérulaire.
La physiopathologie de l’hypertension artérielle sous érythro- En définitive, afin d’obtenir une meilleure tolérance de la
poïétine demeure mal connue. Néanmoins, plusieurs équipes ciclosporine, la majorité des équipes préconise de surveiller la
ont évoqué le rôle prépondérant sous érythropoïétine : pression artérielle de ces malades de façon régulière : toutes les
• d’une élévation de la résistance vasculaire systémique [31] ; 2 semaines après le début du traitement durant les 2 premiers
• d’un dysfonctionnement du système nerveux autonome [32] ; mois, puis tous les mois. Si la pression artérielle diastolique est
• d’un effet vasoconstricteur de l’érythropoïétine, associé à une supérieure à 95 mmHg à deux reprises à 15 jours d’intervalle,
prolifération des cellules musculaires lisses de la paroi la dose de cisclosporine doit être diminuée ou un traitement
vasculaire et au remodelage des parois artérielles [33-35] ; antihypertenseur doit être ajouté (inhibiteurs calciques +++ ). Si
• d’une augmentation de la viscosité sanguine [36] ; après 2 semaines, l’hypertension artérielle persiste, la ciclospo-
• et d’une stimulation du système de l’endothéline. De fait, des rine doit être interrompue [7, 39].
séries ont décelé une augmentation des taux plasmatiques
d’endothéline chez les patients recevant de l’érythropoïétine
par voie intraveineuse [37]. De plus, dans des modèles murins, Hypertension artérielle induite
les taux plasmatiques élevés d’endothéline 1 ont été détectés par les contraceptifs oraux
au sein de l’aorte thoracique chez des animaux traités par
érythropoïétine (100 U/kg par voie sous-cutanée, 3 fois par Les contraceptifs oraux augmentent de manière modérée les
semaine) [38]. valeurs moyennes des pressions artérielles diastolique et
systolique [9, 43]. De fait, dans un travail italien comportant
94 femmes porteuses d’hypertension artérielle suivies durant
Hypertension artérielle induite 3 ans, les investigateurs ont constaté que les valeurs de la
par la ciclosporine pression artérielle systolique étaient plus élevées le jour (plus
8,7 mmHg) et la nuit (plus 6,3 mmHg) dans le groupe recevant
Isolée en 1969 à partir d’un champignon (Tolypocladium une contraception estroprogestative par rapport à celui n’en
inflatum), la ciclosporine est un polypeptide cyclique constitué ayant pas [6, 44]. Surtout, le risque de développer une hyperten-
de 11 acides aminés lipophiles [39] . De par ses propriétés sion artérielle est principalement lié au traitement par éthiny-
immunosuppressives, la ciclosporine a un rôle majeur dans le lestradiol à posologies élevées (> 50 µg) [45] . En définitive,
succès des transplantations d’organes et la prise en charge l’incidence de l’hypertension artérielle liée aux contraceptifs
thérapeutique d’un nombre croissant d’affections dysimmuni- oraux est évaluée à 5 % chez les femmes utilisant une contra-
taires. Les effets secondaires de la ciclosporine sont nombreux ception estroprogestative contenant au moins 50 µg
et bien connus [5, 39], à l’instar des manifestations cutanéomu- d’estrogènes [5].
queuses, digestives, neurologiques, métaboliques qui sont Ensuite, l’analyse de la littérature Medline permet de trouver
fréquentes et ne nécessitent que rarement l’interruption du 30 articles environ concernant l’imputabilité de la contraception
traitement [5, 39]. estroprogestative dans l’apparition d’une hypertension artérielle
En revanche, la néphrotoxicité et l’hypertension artérielle chez les patientes sous contraceptifs oraux. Chez 68 297 femmes
représentent les principaux paramètres limitants du traitement (âgées de 25 à 42 ans), une équipe a mentionné que le risque
par ciclosporine, pouvant justifier son arrêt [39]. de développer une hypertension artérielle était supérieur dans le
L’incidence de l’hypertension artérielle induite par la ciclos- groupe des femmes sous contraception estroprogestative (OR :
porine paraît être plus élevée chez les patients jeunes et chez les 1,8 ; IC 95 % : 1,5-2,3), comparé aux femmes anciennes utilisa-
transplantés cardiaques et rénaux. En effet, elle est estimée à trices de contraception estroprogestative (OR : 1,5 ; IC 95 % :
90 % chez les transplantés cardiaques (contre 20 % d’entre eux 1,2-1,8) ou n’ayant jamais reçu de contraception estroprogesta-
avant l’introduction du traitement) [5] . De même, chez les tive (OR : 1,1 ; IC 95 % : 0,9-1,2) [44]. Une autre étude (n = 171)
patients transplantés rénaux, la prévalence de l’hypertension a individualisé trois groupes de patientes : le premier sous
artérielle est mesurée à 71 % chez les patients sous ciclosporine contraception estroprogestative, le deuxième bénéficiant
et à 49 % chez ceux traités par azathioprine [40]. De surcroît, d’autres méthodes contraceptives, et le troisième n’utilisant
chez les sujets ayant bénéficié d’une greffe de moelle osseuse, la aucune méthode contraceptive ; de manière pertinente, les
prévalence de l’hypertension artérielle est de 57 % chez les auteurs ont constaté chez les femmes sous contraception
malades sous ciclosporine, comparés à 4 % seulement chez les estroprogestative, comparées aux deux autres groupes, une
patients recevant du méthotrexate [40]. augmentation significative : des valeurs de la pression diastoli-
Il a été établi que le risque de survenue d’une hypertension que moyenne (100,3 vs 93 vs 93,5 mmHg, respectivement), de
artérielle sous ciclosporine était signalé plus particulièrement la fréquence de l’hypertension artérielle sévère supérieure
pour les doses élevées (> 6 mg/kg/j) et sous traitement pro- à 160 mmHg (21,2 % vs 19,2 % vs 12,7 %, respectivement). Des
longé [41, 42]. De fait, la réduction des doses de ciclosporine facteurs favorisant la survenue de l’hypertension artérielle ont

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été mentionnés tels que la présence de facteurs de risque Hypertension artérielle induite
cardiovasculaire, des antécédents personnels d’hypertension
artérielle et un âge supérieur à 35 ans [5].
par la carbamazépine
Par ailleurs, chez la femme ménopausée, la thérapie estrogé- Des cas d’hypertension artérielle ont été décrits chez les
nique substitutive élèverait moins fréquemment la pression patients hypertendus traités, pour qui un traitement par
artérielle [5, 46] . De fait, les auteurs ont évalué l’action de carbamazépine avait été récemment introduit [4, 5]. Chez ces
l’hormonothérapie transdermique sur la pression artérielle chez patients, l’interruption de la carbamazépine a toujours permis
24 femmes hypertendues ménopausées ; lors des suivis systéma- une réduction significative des valeurs de la pression artérielle [4,
5]. Des hypothèses ont été émises pour justifier l’aggravation de
tiques à 3 mois et à 6 mois, ils n’ont pas noté de variation
significative de la pression artérielle entre les patientes recevant l’hypertension artérielle chez ces sujets hypertendus traités. De
l’association estradiol (25 µg)-noréthistérone (125 µg) et les fait, la majorité des investigateurs incriminent le rôle inducteur
patientes ne bénéficiant pas de l’hormonothérapie trans- de la carbamazépine sur différentes isoformes du cyto-
dermique [46]. chrome P450 : 3A4, 2C9 et 1A2 [4, 5] ; ainsi, de nombreux
Le mécanisme d’action principal des estrogènes sur le déve- traitements antihypertenseurs qui sont métabolisés par le
loppement de l’hypertension artérielle porte sur l’activation du cytochrome P450 (inhibiteurs calciques, diurétiques de l’anse,
système rénine-angiotensine-aldostérone avec production accrue certains alpha- et bêtabloquants ou encore les antagonistes des
d’angiotensinogène, et à un moindre degré sur une rétention récepteurs de l’angiotensine II) auraient une demi-vie réduite,
hydrosodée (par l’interaction avec les récepteurs minéralocorti- aboutissant, par conséquent, à une diminution de l’effet de ces
coïdes) [47]. Plus récemment, une équipe a invoqué le rôle de la traitements [4, 5].
contraception estroprogestative sur la diminution de la vasodi- Par ailleurs, des observations anecdotiques d’hypertension
latation endothélium-dépendante médiée par l’oxyde artérielle, apparue de novo, à l’occasion de l’introduction de
carbamazépine ont été notées [60, 61]. Ces données suggèrent
nitrique [48].
ainsi que l’induction du cytochrome P450 n’est pas le seul
mécanisme physiopathologique en jeu.
Hypertension artérielle induite
par les antidépresseurs Hypertension artérielle induite
par les sympathomimétiques
Il s’agit principalement des inhibiteurs de la monoamine
oxydase ; l’un des mécanismes incriminés dans la genèse de De nombreux agents sympathomimétiques, utilisés sous des
cette hypertension artérielle est lié au retard du métabolisme des formes diverses, peuvent induire la survenue d’une hyperten-
amines sympathomimétiques qu’ils induisent [49]. Dans deux sion artérielle, tels que :
études, une hypertension artérielle a été observée chez 1 % des • les décongestionnants nasaux (phénylpropanolamine, éphé-
patients traités par les inhibiteurs de la monoamine oxydase [49]. drine, pseudoéphédrine, phényléphrine, oxymétazoline).
Chez ces patients, les accès hypertensifs seraient favorisés par Concernant la phénylpropanolamine, le risque d’hyper-
l’ingestion d’aliments riches en tyramine ; en effet, le catabo- tension artérielle est accru lorsque cette molécule est associée
lisme de la tyramine est diminué par les inhibiteurs de la à la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens et à la
monoamine oxydase, provoquant une libération importante de consommation d’aliments riches en tyramine (fromages
noradrénaline au niveau des terminaisons nerveuses [50]. fermentés, caviar) [5, 9, 62] ;
• les collyres contenant de l’adrénaline (Visine®) [5, 9, 62] ;
En outre, des tableaux de pseudophéochromocytomes (asso-
• la lévodopa (Modopar®, Sinemet®) [5, 9, 62] ;
ciant une hypertension artérielle paroxystique, une tachycardie,
• les anorexigènes contenant des amphétamines (Dexamine®).
des palpitations, des flushes et une hypersudation) peuvent être
Ces molécules sympathomimétiques possèdent une activité
provoqués à l’occasion d’interactions entre les inhibiteurs de la
alpha-agoniste qui serait à l’origine de l’augmentation des
monoamine oxydase et des agents sympathomimétiques, la
valeurs de la pression artérielle [63, 64].
lévodopa, mais aussi l’amitryptilline, le métoclopramide,
l’ergotamine, le glucagon [51-56]. Ils se distinguent des phéo-
chromocytomes par l’élévation isolée ou prépondérante de la
noradrénaline et de ses métabolites (avec un ratio adrénaline/
■ Hypertension artérielle d’origine
noradrénaline inférieur à 0,25), témoignant d’un relargage toxique
d’origine présynaptique.
Par ailleurs, l’hypertension artérielle a été très rarement Un certain nombre de facteurs environnementaux ont été
décrite chez les patients traités par tricycliques. Dans un travail impliqués dans le développement d’une hypertension artérielle.
comportant 114 patients sous tricycliques, la prévalence de Ils comprennent l’exposition à des facteurs toxiques profession-
l’hypertension artérielle a été appréciée à 5,2 % chez les patients nels, mais aussi le tabagisme, la consommation de caféine,
traités par tricycliques [57]. Les tricycliques favorisent l’action de d’alcool, ou l’utilisation de drogues illicites (cocaïne)
la noradrénaline en inhibant son recaptage au niveau des (Tableau 2) [65].
terminaisons nerveuses [9].
Hypertension artérielle induite
Hypertension artérielle induite par l’exposition au plomb
par les bêtabloquants L’intoxication au plomb ou saturnisme est connue depuis
l’Antiquité. Elle a donné lieu à des manifestations diverses
Des observations ponctuelles d’hypertension artérielle ont été
rapportées sous traitement par bêtabloquants. De fait, les
bêtabloquants peuvent générer exceptionnellement une éléva- Tableau 2.
Toxiques inducteurs d’hypertension artérielle (d’après [5]).
tion brutale de la pression artérielle, liée à la sécrétion de
catécholamines non contrôlée par le blocage des récepteurs • Toxiques industriels : arsenic, plomb
bêta-adrénergiques et la stimulation excessive de récepteurs • Alcool
alpha-adrénergiques [58]. Surtout, des équipes ont souligné que • Caféine
cet effet indésirable serait plus fréquent à l’occasion d’interac-
• Nicotine
tions entre les bêtabloquants et les vasoconstricteurs périphéri-
• Cocaïne
ques et des anesthésiques locaux [7, 59].

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souvent graves, et fut la première maladie professionnelle intéressante, les auteurs ont relevé qu’il existait une corrélation
indemnisée en France (tableau des maladies professionnelles entre le risque de survenue d’une hypertension artérielle et la
n° 1). Le plomb est toxique par lui-même ainsi que par ses consommation plus importante quotidienne de café :
vapeurs et ses sels (oxydes). Les professions exposées sont • 0-1 tasse/j : OR=1 ;
extrêmement nombreuses, comme : l’extraction et le traitement • 2-3 tasses/j : OR : 1,29 [95 % IC : 1,09-1,54] ;
du minerai, la récupération du plomb, la métallurgie, la • 4-5 tasses/j : OR : 1,26 [95 % IC : 1,06-1,49] ;
soudure, la fabrication des accumulateurs, l’imprimerie, l’emploi • et 6-7 tasses/j : OR : 1,24 [95 % IC : 1,04-1,483].
d’émaux plombeux et les peintures. Lors des accidents aigus Par ailleurs, un travail a objectivé que le risque d’hyperten-
paroxystiques survenant aux stades débutants du saturnisme, sion artérielle était augmenté en cas d’association des consom-
une pression artérielle augmentée a été signalée en association mations contemporaines de caféine et de phénylpropano-
à une bradycardie [9, 34, 35] . Cependant, les accidents sont lamine [5, 72] ; de fait, la Food and Drug Administration a
rencontrés, plus classiquement, aux stades plus avancés de supprimé dès 1983 la mise sur le marché des associations
saturnisme, se compliquant de néphropathie et d’hypertension caféine et phénylpropanolamine.
artérielle. En règle générale, les manifestations cliniques
évoluent de la manière suivante :
• il y a initialement une hypertension artérielle permanente Hypertension artérielle induite par d’autres
isolée sans albuminurie ; toxiques
• en l’absence de diagnostic, d’autres signes apparaissent (doigts
morts, mouches volantes et néphropathie). Alcool
Les mécanismes physiopathologiques de l’hypertension
artérielle et de la néphropathie ont été postulés ; le plomb Des travaux ont fait état d’une corrélation entre la consom-
possède une double action vasculaire et rénale, avec survenue mation d’alcool et l’augmentation des valeurs de la pression
d’angiospasme, d’inactivation de l’oxyde nitrique et excès de artérielle, ainsi qu’avec l’incidence de l’hypertension artérielle [73-
76]. Dans une étude japonaise englobant 5 275 sujets âgés de
radicaux libres [9, 34, 35].
23 à 59 ans, Nakanishi et al. [77] ont suivi l’évolution du profil
tensionnel chez les sujets consommant de l’alcool en quantité
Hypertension artérielle induite variable (non buveurs, < 12 g/j, 12-22 g/j, 23-45 g/j, > 45 g/j) ;
ils ont trouvé que les valeurs de la pression artérielle systolique
par l’exposition à l’arsenic et diastolique ainsi que l’incidence de l’hypertension artérielle
L’intoxication à l’arsenic peut entraîner des complications était plus faible chez les sujets abstinents, et que l’élévation des
cardiovasculaires, comme les infarctus du myocarde et les valeurs de la pression artérielle systolique et diastolique était
accidents vasculaires cérébraux [66]. De fait, le rôle de l’arsenic proportionnelle à la quantité plus importante d’alcool ingéré de
dans l’inhibition de la vasodilatation endothélium-dépendante, manière quotidienne [77]. De même, dans la série de Mohácsi et
médiée par l’oxyde nitrique, a été incriminé dans des modèles al. [78] regroupant 13 772 sujets, la prévalence de l’hypertension
murins [67]. Chen et al. [68] ont ainsi remarqué que la prévalence artérielle était plus élevée chez les buveurs d’alcool que chez les
de l’hypertension artérielle était accrue lors des expositions sujets abstinents (29,9 % vs 20,5 % ; p < 0,001). Par ailleurs, dans
intenses à l’arsenic (évaluée à partir des concentrations d’arsenic une série de 1 100 patients, l’incidence de l’hypertension
par litre d’eau), portant sur une population de sujets vivant à artérielle était plus élevée chez les hommes et les femmes
Taïwan exposés à de l’eau contaminée accidentellement par de consommant de l’alcool même en faible quantité (< 23 g/j) ; de
l’arsenic : manière pertinente, les investigateurs ont relevé que chez les
hommes, l’alcool demeurait un facteur de risque d’hypertension
• < 0,1 mg/l : OR = 1 ;
artérielle, après ajustement pour l’âge et l’index de masse
• 0,1 à 6,3 mg/l : OR : 0,8 [95 % IC : 0,2-3,2] ;
corporelle :
• 6,4 à 10,8 mg/l : OR : 2,2 [95 % IC : 0,8-6,8] ;
• pour les non buveurs : OR : 1 ;
• 10,9 à 14,7 mg/l : OR : 2,9 [95 % IC : 1,1-7,3] ;
• pour les ex-buveurs : OR : 1,89 [95 % IC : 0,72-3,76] ;
• 14,8 à 18,4 mg/l : OR : 3,4 [95 % IC : 1,2-9,2] ;
• pour les faibles buveurs (< 23 g/j) : OR : 2 [95 % IC : 1,076-
• et > 18,5 mg/l : OR : 3,8 [95 % IC : 1,4-10,3]. 3,76] ;
De manière contemporaine, à Taïwan, Huang et al. [69], dans • pour les buveurs modérés (23-45 g/j) : OR : 2,60 [95 % IC :
une étude cas-témoins, ont montré que le risque d’hypertension 1,50-4,49] ;
artérielle était accru dans le sous-groupe des patients exposés à • et pour les gros buveurs (> 46 g/j) : OR : 2,24 [95 % IC :
l’eau contaminée accidentellement par l’arsenic, et ayant une 1,26-6,99] [74].
prédisposition génétique représentée par une réduction de la
De fait, l’alcool ingéré de façon chronique favorise la prise de
vitesse de méthylation de l’arsenic non organique.
poids, l’hypertonie sympathique, l’élévation de la rénine
plasmatique et réduit l’efficacité des antihypertenseurs [73, 79, 80].
Hypertension artérielle induite
Nicotine
par l’alimentation
Le tabagisme provoque une élévation aiguë de la pression
Caféine artérielle et de la fréquence cardiaque [81, 82]. L’élévation de la
pression artérielle chez les fumeurs serait liée à une augmenta-
La caféine est susceptible d’induire une hypertension arté- tion significative des résistances artérielles périphériques et du
rielle, en augmentant notamment les résistances vasculaires au débit cardiaque ; elle est associée à une augmentation des
repos et le débit cardiaque à l’effort [9]. De fait, dans une étude catécholamines circulantes [81, 83]. Cet effet est principalement
portant sur 1 107 sujets hypertendus suivis 6,4 ans, les patients lié à la nicotine, alors que les autres composants des cigarettes
consommateurs de café ont développé une hypertension ont une influence mineure. La nicotine pourrait également agir
artérielle plus sévère que les sujets abstinents (53,1 % vs en renforçant les effets vasoconstricteurs et mitogéniques de
43,9 % ; p = 0,007) ; le risque relatif d’hypertension artérielle l’endothéline ; ainsi, dans un travail récent, les taux d’endothé-
était plus élevé dans le groupe des patients consommateurs de line 1 étaient significativement plus élevés chez les sujets
café (OR : 1,24 ; [95 % IC : 1,06-1,44] [95 % IC : hypertendus fumeurs (n = 11) que chez les non fumeurs
1,4-10,3]) [70] . Ensuite, dans un travail finlandais incluant (n = 16) [84]. De surcroît, la série randomisée d’Argacha et al. [85]
24 710 sujets (âgés de 25 à 64 ans) sans antécédent de patholo- a comparé l’effet d’une exposition durant 1 heure à un taba-
gie cardiovasculaire, 2 505 sujets ont développé une hyperten- gisme passif. Les auteurs ont signalé que l’index cardiaque était
sion artérielle lors du suivi moyen de 13 ans [71] ; de manière plus élevé pendant (p < 0,01) et après (p < 0,01) l’exposition

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passive au tabac ; en outre, les taux de nicotine après l’exposi- [8] Aiken JW, Vane JR. Intrarenal prostaglandin release attenuates the renal
tion passive au tabac étaient associés à une élévation de l’index vasoconstrictor activity of angiotensin. J Pharmacol Exp Ther 1973;
cardiaque, suggérant le rôle prédominant de la nicotine dans la 184:678-87.
genèse de l’apparition de cette hypertension artérielle chez ces [9] Joly D, Geffriaud-Ricouard C. Hypertension artérielle secondaire
sujets [85]. d’origine toxique et médicamenteuse. EMC (Elsevier Masson SAS,
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vasculaire [86-88]. Les complications cardiovasculaires (infarctus [12] Dworak N, Guelpa G, Robert D. Drug-induced arterial hypertension.
du myocarde, accidents vasculaires cérébraux) de la cocaïne sont Rev Med Suisse Romande 1990;110:1027-31.
bien connues [87] . Les poussées hypertensives représentent [13] Leal-Cerro A, García-Luna PP, Villar J, Miranda ML, Pereira JL,
également une manifestation fréquente de la consommation de Gomez-Pan A, et al. Arterial hypertension as a complication of
cocaïne [87, 89-91]. De fait, la consommation de crack provoque prolonged ketoconazole treatment. J Hypertens 1989;7:S212-S213
chez les sujets une crise adrénergique, associant une hyperten- [suppl].
sion artérielle, une tachycardie, voire parfois des crises convul- [14] Bretza JA, Novey HS, Vaziri ND, Warner AS. Hypertension: a compli-
sives ; le risque de survenue de ces crises adrénergiques varie en cation of danazol therapy. Arch Intern Med 1980;140:1379-80.
fonction de la pureté du crack, qui peut contenir des quantités [15] Stewart PM, Wallace AM, Valentino R, Burt D, Shackleton CH,
variables d’hydrochloride et/ou d’alcaloïde de cocaïne ainsi que Edwards CR. Mineralocorticoid activity of liquorice: 11-beta-
des impuretés (aspirine, lidocaïne, benzocaïne, procaïne) [87, 92]. hydroxysteroid dehydrogenase deficiency comes of age. Lancet 1987;
Par contraste, l’association entre la consommation au long cours 2:821-4.
de cocaïne et l’hypertension artérielle chronique demeure [16] Pirpiris M, Sudhir K, Yeung S, Jennings G, Whitworth JA. Pressor
controversée. Ainsi, dans l’étude de Brecklin et al. [93], il n’y responsiveness in corticosteroid-induced hypertension in humans.
avait pas de lien avec l’utilisation de cocaïne dans le dévelop- Hypertension 1992;19(6Pt1):567-74.
pement de l’hypertension artérielle chronique. De même, [17] Sudhir K, Jennings GL, Esler MD, Korner PI, Blombery PA,
l’étude CARDIA a démontré un niveau moyen de pression Lambert GW, et al. Hydrocortisone-induced hypertension in humans:
artérielle stable chez les consommateurs de cocaïne [94]. En pressor responsiveness and sympathetic function. Hypertension 1989;
revanche, dans un autre travail, une intoxication à la cocaïne 13:416-21.
était associée à une hypertension artérielle dans 89 % des cas [18] Grünfeld JP, Eloy L, Ramos-Frendo B, Araujo A, Rothschild E, Russo-
(n = 49/55) comparés à 46 % chez les sujets non cocaïnomanes Marie F. Do glucocorticosteroids play a role in the regulation of blood
(n = 64/138) [95]. pressure?Astudy performed with a glucocorticosteroid antagonist. Adv
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ont une face cachée. L’éclairer permet au clinicien, dans le [21] Akizawa T, Koshikawa S, Takaku F, Urabe A, Akiyama N, Mimura N,
domaine de l’hypertension artérielle, de voir se dessiner l’ombre et al. Clinical effect of recombinant human erythropoietin on anemia
d’un agent responsable. Dans tous les cas, une enquête minu- associated with chronic renal failure. A multi-institutional study in
tieuse et exhaustive à la recherche des facteurs médicamenteux Japan. Int J Artif Organs 1988;11:343-50.
et/ou toxiques doit être réalisée chez les patients consultant [22] Bommer J, Alexiou C, Müller-Bühl U, Eifert J, Ritz E. Recombinant
pour une hypertension artérielle de survenue récente ou human erythropoietin therapy in haemodialysis patients--dose
s’aggravant rapidement. En effet, l’identification de l’agent determination and clinical experience. Nephrol Dial Transplant 1987;
responsable médicamenteux et/ou toxique permet son interrup- 2:238-42.
tion, qui pourra entraîner une régression totale et rapide de [23] Eschbach JW, Downing MR, Egrie JC, Browne JK, Adamson JW. USA
l’ensemble des manifestations cliniques chez les patients. multicenter clinical trial with recombinant human erythropoietin
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I. Marie, Professeur (isabelle.marie@chu-rouen.fr).


Département de Médecine interne, CHU Rouen, 1, rue de Germont, 76031 Rouen cedex.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Marie I. Hypertension artérielle d’origine médicamenteuse et toxique. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris),
Cardiologie, 11-301-G-10, 2010.

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