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§ 32 le voyage d'Enoch (Idrîs) – sur lui la paix – ou le voyage 83. Il est impossible de rendre le
de la dignité et de l'élévation en lieu et degré83. rapport linguistique entre «lieu»
Dieu – exalté soit-Il – dit: «Et mentionne dans le Livre (makân) et «degré» (makâna).
Enoch; il était très-véridique et prophète et nous
l'avons élevé en un haut lieu» (19: 57)84. On dit qu'il fut 84. Sur ce «haut lieu», voir le Verbe
le premier des fils d'Adam à écrire au moyen du d'Idrîs, Fusûs al-hikam, éd. 'Afîfî,
pp. 75-6 et 181.
calame85. Le premier influx spirituel du Calame
supérieur fut pour lui – sur lui la paix –. Il avait été 85. Cf. Futûhât I 327 chap. 327 où
emmené en voyage nocturne jusqu'au septième ciel; lui est attribué la science de
tous les cieux se trouvèrent donc embrassés par lui. l'écriture ('ilm al-khatt).
§ 33 Sache que Dieu a fait de tous les cieux le réceptacle
des sciences cachées relatives aux êtres qu'Il doit faire
venir à l'existence dans le monde: substance ou
accident, petit ou grand, état ou mutation. Il n'est de
ciel où n'ait été déposée une science confiée à son
gardien. Dieu a déposé la descente de Son ordre vers
la terre dans les mouvements des sphères célestes et
dans le passage de leurs astres par les mansions de la
huitième sphère. Il a instauré pour les astres de ces
sept cieux conjonctions et séparations, montée et
descente. Il leur a conféré des influences différentes et
provoqué une attirance entre les uns, une répulsion
totale entre les autres. Ce qui provoque leur répulsion
est le dépôt en l'un du contraire de ce qui est déposé
dans l'autre, non qu'ils soient ennemis, mais Dieu
ayant créé les habitants des cieux selon des réalités
supérieures, elles entraînent inéluctablement ces
86. Le gardien du Paradis.
oppositions. Il a voué ces êtres à l'obéissance et à la
glorification de leur Seigneur: «Ils ne désobéissent pas 87. Wakîl : l'ange chargé de ce ciel.
à ce que Dieu leur a ordonné» (66: 6). On rapporte
ainsi de Mâlik, le gardien du Feu, qu'il est créé de telle 88. Cf. Futûhât I 324 chap. 66 : sur
manière qu'il ne rit jamais, au contraire de Ridwân86, ce verset, à propos d'Idrîs.
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créé de joie et de gaieté. Or, ils sont tous deux des
serviteurs pieux et obéissants; aucune hostilité ni
haine ne les opposent. Toutefois les effets de ces
oppositions dans le monde inférieur sont suscités par
ces réalités supérieures. La jalousie et l'hostilité
interviennent entre nous, pris que nous sommes par
nos propres intérêts, mais leur origine remonte à ces
mêmes réalités. L'absence de répulsion entre deux
êtres en harmonie vient de ce que l'un a été existencié
différent de l'autre, mais non comme son contraire;
tout contraire est différent, mais tout différent n'est
pas contraire. L'intendant87 du septième ciel est en
opposition avec celui du sixième, à tel point que
lorsque la science de l'ange du sixième ciel doit passer
sous l'autorité de l'ange auquel elle est confiée dans le
septième ciel, ce dernier corrompt ce qui a été
instauré par le premier et réciproquement en passant
du septième au sixième ciel. Pourtant ce n'est pas que
l'ange corrompe ni qu'il instaure, comme nous disons,
c'est qu'il se conforme à l'ordre de son Seigneur et
s'acquitte de ce qui lui est confié. Cet ordre est celui
que Dieu a inspiré aux cieux comme il le dit Lui-même:
«Et Il inspira à chaque ciel son ordre propre» (41: 12)88.
§ 34 En admettant cela, tu dois savoir que ce fait ne porte
nullement atteinte au credo; sinon quel sens aurait la
parole divine «et les étoiles soumises par Son ordre»
(16: 12). Par quoi, ô mon frère, les a-t-Il soumises?
Dieu n'a-t-Il pas soumis certains êtres à d'autres et n'a-
t-Il pas dit: «Et Il vous a élevés les uns au-dessus des
autres par degrés pour que les uns prennent les autres
soumis à leur service» (43: 32), «et Il a soumis pour
vous ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre»
(45: 13)? Dieu dit donc qu'il y a des choses qui nous
sont soumises dans le ciel, comme sur la terre. La foi
d'un musulman n'est pas mise en cause parce qu'il
sait ce qui a été inspiré au ciel comme ordre et ce
pour quoi son monde a été soumis. S'il n'en était pas
ainsi, on pourrait l'affirmer de tout ce qui est dans le
ciel et la terre. Or, à chaque moment nous avons
recours aux causes que Dieu a mises en place pour
nous et qu'Il nous a fait connaître comme soumises et
non agentes. Nous nous réfugions en Dieu «et je ne Lui
associe rien» (72: 20). Le Législateur n'a déclaré
mécréant que celui qui croit que l'acte revient aux
astres et non à Dieu ou qu'Il agit par leur
intermédiaire; croire cela est mécréance et
associationnisme, mais non pas considérer qu'ils sont
soumis et qu'ils suivent le cours que leur a assigné la
sagesse divine. Bien plus, ignorer ce que Dieu a
déposé dans les astres, ce qu'Il leur a inspiré et ce
qu'Il a placé en eux comme effets de Sa sagesse, c'est
laisser échapper abondance de bien et grande
science. Et «qu'y a-t-il après la vérité si ce n'est l'erreur
?» (10: 32).
§ 35 Enoch – sur lui la paix – sut par la science que Dieu lui 89. Sur les mouvements lents et
avait inspirée que Dieu avait lié entre elles toutes les rapides des sphères, voir
également Futûhât III 417 chap.
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parties du monde et soumis certains êtres à d'autres. 371.
Il vit que le monde des éléments est réservé aux êtres
engendrés. Il considéra les conjonctions et les
séparations des astres dans les mansions célestes, les
différences entre les êtres et les mouvements des
sphères, les uns rapides, les autres lents. Il sut qu'en
réglant sa marche et son voyage sur le mouvement
lent, il faisait entrer le mouvement rapide sous
l'autorité de ce dernier, car le mouvement est
circulaire, non rectiligne, et le cycle d'un être petit et
rapide doit nécessairement revenir à celui qui est lent.
Il apprit ainsi, en côtoyant celui qui avance avec
pondération, la raison d'être de celui qui va vite89.
Comme Enoch ne vit tout cela que dans le septième
ciel, il y resta trente ans à suivre sa rotation à travers
la sphère des constellations du zodiaque. Il se tenait
au centre de la rotation exercée par l'intendant de ce
ciel, ainsi que dans la sphère portant la sphère de la
rotation et dans la sphère portant les sphères des
rotations, celle que parcourt la sphère des signes du
zodiaque. Ayant eu la vision de ce que Dieu avait
inspiré dans le ciel ainsi que des astres près d'entrer
en conjonction avec le signe du cancer, il sut que Dieu
allait inéluctablement faire descendre une quantité
d'eau immense et un déluge général. Grâce à ce qu'il
avait réalisé comme science en parcourant les degrés
de cette sphère, il reçut une science à la fois totale et
distinctive.
§ 36 Puis il redescendit, et choisit parmi les adeptes de sa
religion et de sa loi, ceux chez qui il avait reconnu
sagacité et pénétration. Il leur enseigna ce qu'il avait
contemplé et ce que Dieu a déposé comme secrets
dans ce monde supérieur. Parmi ce dont la
connaissance a été déposé dans les cieux, un
immense déluge, l'anéantissement des hommes et
l'oubli de la science. Voulant que cette science perdure
pour ceux qui viendraient après, il ordonna qu'on
l'inscrivît sur les rochers et les pierres. Par la suite,
Dieu l'éleva dans le haut lieu. Il descendit dans la
sphère du soleil, la quatrième, au centre des sphères
célestes correspondant au cœur, car au-dessus se
trouvent cinq régions et de même au-dessous. Dieu lui
octroya au cours de ce voyage par lequel Il l'éleva vers
Lui, la station de pôle et la constance. Il fit tourner
toute chose autour de lui. Auprès de lui se réunit ce
qui monte et ce qui descend. Ce voyage produisit pour
lui comme effet, la science du temps et des siècles et
de ce qui doit advenir, or la science du temps est l'une
des connaissance infuses les plus sublimes. Un autre
de ses effets fut la connaissance de la réalité
spirituelle de la nuit et du jour et de ce qui y trouve
repos90.
Il apparaît donc clairement ici que l'âme est 118. C'est-à-dire l'Âme universelle
représentée par la femme de
représentée par Joseph sous divers aspects. L'un d'eux Putiphar.
est ce que nous avons dit de la vente et de l'achat116.
Un autre est le verset: «Seigneur, Tu m'as accordé un 119. Les épouses paradisiaques.
royaume...» (12: 101), dans le royaume se trouvent
l'obéissant et le rebelle, l'approbateur et l'opposant,
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comme il est dit de l'âme: «Il lui inspira sa
prévarication et sa crainte pieuse» (91: 8). Un autre
aspect encore est sa parole: «Tu m'as enseigné
l'interprétation des songes...» et «Voici l'interprétation
de ma vision auparavant...» (12: 101 et 100). La vision
provient du monde de l'imagination qui est le monde
intermédiaire entre celui de l'intellect et celui des
sens. De même l'âme, intermédiaire entre le monde
de l'intellect et celui des sens emprunte tantôt à l'un
tantôt à l'autre. Ainsi l'âme (Joseph) fut-elle livrée à la
femme, parce que la féminité l'emportait en elle,
même si elle n'était pas réellement du genre féminin,
et ceci malgré la beauté de Joseph. Si le caractère
masculin117 l'avait emporté, elle n'aurait pas été livrée
à l'âme118. C'est en effet l'amour et la miséricorde qui
attirent l'homme vers la femme et la femme vers
l'homme, au contraire de la femme vers la femme et
l'homme vers l'homme. Entre deux êtres identiques
l'amour ne se maintient pas. N'était la ressemblance
avec les femmes qui se manifeste chez les jeunes
garçons, personne n'aurait de penchant pour eux. Ce
penchant se porte en réalité vers la femme, qu'elle
soit réelle ou semblable. Aussi dès que le visage du
jeune homme se couvre de duvet et que pointe sa
moustache, s'en vont l'amour et la miséricorde qui
provoquaient l'attirance vers lui. On a dit à ce sujet:
§ 50 le voyage du temps fixé par Dieu ou le voyage de 45. 'Amâ' (nuée) et 'amâ (cécité)
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Moïse – sur lui la paix –. ont une orthographe identique
Dieu – Il est puissant et majestueux – dit: «Et lorsque dans la plupart des manuscrits.
Moïse vint au temps fixé par Nous...» (7: 143).
46. Cet arbre est appelé dans
Coran 53 : 14 « le Lotus (ou le
Plus violent que jamais se fera le désir, jujubier) de la Limite» (sidrat al-
lorsque les demeures se rapprocheront des demeures. muntahâ). Il marque la deuxième
vision du Prophète lors de
Sache que le serviteur, s'il est réellement un serviteur, l'Ascension céleste. La première,
ainsi que la révélation qui la
observe vis-à-vis de la Dignité divine dominicale toutes précède, transcende les créatures
les convenances et le service qu'Elle exige. Il se tient (cf. infra). La seconde au contraire
toujours avec Lui sur le pied de la circonspection et de est un retour vers ceux-ci, sans
la surveillance de ses propres souffles sachant qu'«Il pour autant dévier de la vision
connaît le secret et ce qui est encore plus caché» (20: essentielle et unitive et correspond
donc à la révélation où Dieu se
7). Il ne convoite absolument rien de Sa part et reste rend accessible, par similitude, à la
inerte sans qu'aucun mouvement ne le fasse sortir du compréhension des hommes. Par
lieu de sa servitude, sans qu'aucun désir ne lui fasse ailleurs, selon Ibn 'Arabî, c'est à
espérer le moindre présent de son Maître et encore partir du Lotus de la Limite que se
moins de s'asseoir en Sa présence, de converser avec divise le monde de la création, de
l'ordre et de l'imposition légale (cf.
Lui ou de s'entretenir la nuit avec Lui. Toutefois le Futûhât I 290 chap. 58), d'où son
désir est caché dans la nature originelle du serviteur évocation ici.
tout comme le feu dans la pierre.
§ 53 Quand Moïse eut accompli les trente nuits ou premier 121. Le siwâk est un bâtonnet
temps fixé, Dieu provoqua en lui le désir de se purifier dont on mâchonne l'extrémité et
qui sert à brosser les dents et à
pour manifester l'achèvement de ce temps. Il se purifier la bouche. On se sert pour
purifia la bouche au moyen du siwâk121 et paracheva cela des rameaux ou des racines
ainsi ce temps, sans que pour autant l'achèvement de l'arbre arâk.
n'apparaisse comme une sanction pour sa tristesse. Il
pensait que Dieu lui accorderait après ces dix nuits 122. Cf. le hadîth : « le siwâk est
une autre promesse. S'y étant déjà préparé au moyen une purification pour la bouche et
de la purification de la bouche122, il se réfugia dans la une satisfaction pour le Seigneur »
(Bukhârî, sawm 24 III 38). Sur ces
prudence et n'accomplit plus aucun mouvement sans deux aspects du siwâk, cf. Futûhât
ordre divin. De plus, en ayant recours à la I 468.
sanctification123, il sortit de la servitude. Or la
Présence Sacro-sainte n'agrée que le serviteur et 123. En cherchant à se purifier.
l'attribut de sainteté n'appartient pas au serviteur. La
Présence est trop jalouse pour laisser entrer auprès 124. 'Azîz signifie aussi fier et
d'elle celui qui lui dispute Ses attributs de sainteté, digne et s'oppose à dhalîl : humble
et humilié, mais évoque aussi
surtout s'il les revêt sans ordre divin. Le puissant124 l'incomparabilité et
n'est pas vu ainsi par celui qui détient une plus grande l'inaccessibilité, d'où le rapport
puissance, seul un être humble peut le voir ainsi. La avec la sainteté. Il faut préciser
Présence divine ne trouve alors rien à donner à cet que l'on emploie pas du tout le
être. Quand un puissant entre chez un puissant, celui- même terme en Islam pour
désigner le Saint (quddûs) et le
ci ne peut lui faire don que de la puissance, alors que saint (walî) ; cf. M. Chodkiewicz, Le
cet être est déjà rentré avec elle. Que peut-il donc lui Sceau des saints, Paris, 1986, pp.
donner? Le serviteur ne peut entrer auprès de Dieu 33-34.
que par ce qu'exigent les réalités de la servitude
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absolue. C'est pour cela que Dieu ajouta au temps fixé 125. Ce hadîth ne se trouve pas
dix nuits pour que la sanctification recherchée par dans les principaux recueils. Il est
cité par Abû Nu'aym dans la Hilyat
Moïse l'abandonne. Ce ne sont là que causes divines al-awliyâ' et Ibn Hanbal dans le
instituées dans le monde par Dieu pour manifester Sa Kitâb al-zuhd ; cf. Sakhâwî, al-
sagesse dans la création. L'accomplissement des maqâsid al-hasana, Beyrouth,
temps fixés affranchit le serviteur de l'esclavage des 1985 pp. 620-1 et al-'Ajlûnî, Kasf
instants et il n'est plus alors serviteur que de Dieu al-khafâ' II 224.
exalté soit-Il. Dieu remplit Sa promesse, s'entretient
avec lui et lui parle. Après avoir tenu sa promesse,
sanctifié son ouïe et son élocution, Il lui donne la
Parole dans sa totalité, comme Il lui avait donné l'Ouïe
dans sa totalité. Tout entier oreille lors de l'audition, il
est tout entier langue lors de la récitation. Il sait par
goût et contemplation directe que le tout reçoit le tout
et qu'il est unique dans chaque présence distincte. Ce
voyage est de l'ordre du non-manifesté, comme de
l'Esprit et du Temps. Il s'est manifesté dans le langage
muhammadien par cette parole: «Celui qui voue à Dieu
un culte pur et sincère durant quarante matins, les
sources de la sagesse jaillissent de son cœur sur sa
langue»125. Il entend d'abord son cœur, puis sa langue
exprime ce que son cœur a retenu et entendu.
§ 54 Celui qui part pour ce voyage doit laisser parmi son
peuple quelqu'un qui supplée à ses fonctions. Nous
avons parlé du voyageur, pense donc, ô mon frère, au
suppléant, afin de participer de quelque manière à ce
dont il est question ici. Lors de la théophanie, les
montagnes voyagent, terrassées par la majesté de
Celui qui se manifeste ainsi. Les montagnes ne
peuvent aucunement soutenir la contemplation du
non-manifesté, comme il est dit: «Si Nous faisions
descendre ce Coran sur une montagne, tu la verrais
tremblante, toute fissurée, par crainte de Dieu» (59:
21). S'il en est ainsi lors de la descente, que dire lors
de l'audition de la Parole divine sans intermédiaire? Et
que dire de la vision? Réalise pleinement le sens de ce
chapitre, il te sera donné de contempler abondance de
science. Et la louange est à Dieu.
Et à ce sujet:
§ 61 le voyage du dévouement pour les siens. 69. la particule bi dans asrâ bi-
'abdi-hi « a fait voyager de nuit Son
serviteur » marque la dépendance.
On pourrait, pour souligner ce sens,
Par un beau dévouement pour ma famille, j'ai trouvé traduire : « a emmené de nuit ». le
mon Seigneur. Dans mon occupation, cas indirect se dit khafd
[Il m'a dévoilé Sa sollicitude. «abaissement». La voyelle i qui
N'étaient les miens, je n'aurais pas été un serviteur marque la flexion casuelle, se
nomme kasr «brisure».
rapproché,
ni un de ceux qui ont reçu maîtrise et mérite. 70. En arabe la possession ne
Mon âme n'aurait pas suivi, si je lui avais interdit s'exprime pas comme en français
de s'occuper des créatures, la plus droite des voies. par un adjectif possessif : Son
Je me suis trouvé aux côtés du Choisi, à l'ombre de serviteur, mais par un pronom
Son Trône, complément du nom : le serviteur
de Lui ou du Soi (al-huwa).
quand les Ansar venaient avec les envoyés.
71. Le verbe arabe inclut son
Dieu – exalté soit-Il – dit (par la voix de Moïse): «J'ai pronom, tantôt explicite, tantôt
aperçu un feu; peut-être vous en apporterai-je un tison implicite dans le cas de la
ou trouverai-je par ce feu une guidance» (20: 10). Vois troisième personne. Le pronom de
donc la force de la prophétie: Moïse trouva de fait la rappel est le lien grammatical et
logique entre le pronom relatif («
guidance. Cette parole montre que Moïse n'avait pas Celui qui ») et la proposition
affirmé que ce qu'il avait vu était nécessairement un relative.
feu. Tout feu est lumière lorsqu'il brûle et les lumières
sans aucun doute consument les corps combustibles 72. Le pronom de troisième
et inflammables, ainsi que le rapporte la tradition personne se dit en arabe damîr al-
authentique: «... Les fulgurations de Sa Face ghâ'ib ou pronom de l'absent.
brûleraient les créatures qu'atteindrait Son regard»131.
73. Harâm signifie à la fois sacré
Les fulgurations sont des lumières et cette tradition et interdit.
nous apprend que les rayons de ces fulgurations
exercent un effet comparable à la perception de l'œil. 74. Sur ces deux versets
comportant des noms divins que
l'homme s'est indûment attribué et
qui lui sont reprochés, cf. Futûhât I
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421, II 153 chap. 80 et 166 chap.
88. «Tyrannique» se traduirait
plutôt, à propos de Dieu, par
«Réducteur» (Jabbâr).
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