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Muhammad al-Arabi al-Darqawi

Il ne laissa pas de traité mais uniquement des lettres conservées dans


un recueil appelé sobrement Ar Risâ'il (Les lettres2), contenant
également une introduction dans laquelle il explique au lecteur l'intention
qui a animé leur rédaction :
Ces lettres (mudhâkaras) sont nombreuses. Elles ne s'adressent pas
forcément à quelqu'un de précis parmi nos amis. Parfois je les destine à
l'un d'entre eux, parfois à plus d'un, et parfois à tous. C'est seulement
lorsque je me suis aperçu du bienfait qu'elles constituaient, de leur
secret et de leur excellence, que j'en ai fait un recueil.
Notons quand même qu'il évoquait peu dans ses lettres les réalités
spirituelles, mais abordait essentiellement des questions pratiques
concernant le cheminement des disciples.
À titre d'exemple, voici une lettre adressée à l'un de ses disciples :

Celui qui s’acquitte des rites obligatoires et des œuvres surérogatoires


les plus
recommandées, veille à se débarrasser de l'urine résiduelle après
avoir uriné, s'applique à rester propre, dans un état d'indigence
spirituelle et se contente de ce qu'il a doit savoir qu'il n'y a rien de
mieux et qu'il atteindra ce qu'ont atteint les Hommes.
La langue dit un jour à la tête : « Comment ça va aujourd'hui ? »
- Si j'arrive à éviter les problèmes que tu provoques, alors je vais
très bien, lui répondit celle-ci.
Celui qui souhaite mettre à l'abri sa vie religieuse et sa carcasse
humaine doit s'occuper d'invoquer son seigneur, ou bien se taire,
ou encore dormir, car notre époque et nos contemporains sont une
source de complications.
Nous recommandons à notre frère, autant qu'il le peut, de
prodiguer des conseils spirituels (mudhâkaras) aux serviteurs de
Dieu, car Il a dit : « Avertis les, car le rappel est utile aux
croyants ». Qu'il ne les renvoie pas tout de suite à leurs affaires,
mais qu'il ne néglige pas non plus de finir par les faire partir, afin
d'éviter que ne se concentre chez lui un grand nombre de gens. Au
contraire, après qu'un tout petit groupe de gens se soient réunis
chez lui, il faut les renvoyer de façon qu'un autre petit groupe
puisse venir, et ainsi de suite jusqu'à ce que les pas de mon frère
soient affermis dans la voie de Dieu; à ce moment, ce contre quoi
nous sommes en train de le mettre en garde ne lui nuira pas, mais
au contraire lui sera utile et le fera progresser vers son Seigneur.
De même, nous aimerions qu'il fasse preuve de caractère, et non
de faiblesse, et qu'il n'adopte pas ses propres idées pour adopter
celles des autres: il n'y a aucun intérêt pour toi à agir ainsi. Ce qui
vous intéresse, les autres et toi même, s'est de plaire à Dieu et non
de plaire à ses serviteurs; de toute façon, il est impossible de
satisfaire tout le monde; or quoi de plus idiot que de rechercher
l'impossible ! Fais très très attention aux idées (ra'y) des disciples
et à celles des autres ! C'est ton point de vue qui est le bon.
Dieu a dit : « Mais quant à l'homme, une vision intérieure contrôle
son âme, La plupart des gens sur terre sont tels que si tu leur
obéis, ils t'égareront hors du chemin de Dieu ».
Si tu hésites concernant une affaire, ne sachant pas s'il vaut mieux
faire quelque chose où au contraire t'en abstenir, accomplis alors
la prière de demande du meilleur parti; ou prie deux raka'as (cycles
de prière rituelle) en récitant deux courtes sourates telles
que "N'avons nous pas élargi ta poitrine ?..." ou "En vérité nous
l'avons fait descendre..."; prie sur l'Envoyé de Dieu, ne serait ce
que trois fois le matin et le soir; dis autant de fois "Dieu nous
suffit ! Quel excellent protecteur !" et "Point de force ni de
puissance si ce n'est par Dieu, l’Élevé, l'Immense" Dieu te
montrera alors où se trouvent la vérité et l'erreur.
Nous pensons que lorsque l'homme de la Voie (salik) met cela en
pratique et demande conseil à son cœur, comme l'a dit le Prophète
à l'un de ses Compagnons, "Demande conseil à ton cœur...", alors
seul la vérité s'installera dans son cœur.
Certes, si tu sais par expérience que la vision intérieure de l'un des
disciples ou d'une autre personne est plus forte que la tienne, alors
il est juste de suivre la personne en question, qu'il s'agisse d'un
disciple ou non.
Que Dieu te renforce et t'assiste !
Salut ! (Salam)

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