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LYCEN – T 2005-42
Thèse
présentée devant
pour l’obtention du
DIPLOME de DOCTORAT
Spécialité PHYSIQUE THEORIQUE
par
Matthieu LEFRANÇOIS
Jury : M. F. Delduc
M. F. Gieres Directeur de thèse
M. M. Kibler Président du jury
M. M. Schweda Rapporteur
M. N. Maggiore Rapporteur
M. F. Thuillier
U NIVERSITÉ C LAUDE B ERNARD - LYON 1
Institut de Physique Nucléaire de Lyon
Mémoire de thèse
pour l’obtention du grade de
Docteur de l’Université Claude Bernard - Lyon 1
Spécialité : Physique
au titre de l’École doctorale de Physique et Astrophysique fondamentale Rhône-Alpes
Remerciements
Tout d’abord, je tiens à remercier très sincèrement François Gieres qui dirigea cette
thèse, ainsi que Jose Luis Boldo, Clisthenis Constantinidis, Aldo Deandrea et Olivier
Piguet sans qui ce travail n’aurait pas vu le jour. Ils ont contribué à créer une atmosphère
de travail stimulante et particulièrement enrichissante.
Je suis très reconnaissant à Nicola Maggiore et Manfred Schweda d’avoir accepté
d’être rapporteurs de ce manuscrit.
Je remercie également Maurice Kibler, qui a accepté de présider le jury, ainsi que
François Delduc et Frank Thuillier pour leur participation au jury ainsi que pour les
critiques très constructives qu’ils ont pu apporter à ce manuscrit.
J’ai pu bénéficier à l’IPNL d’un cadre très convivial grâce à un grand nombre de
personnes, en particulier Thomas, David, Hubert et Aziz (dont le bureau a accueilli bon
nombre de pauses café), Noël, Philippe, Lucile Chosson, Clément, Dany, Thibaut, Sylvie,
Emmanuel, Maurice Giffon, Cédric, Magaly, Philippe, Véronique, Sandrine, Bertrand et
d’autres que j’oublie forcément. . .
Impossible pour moi de ne pas mentionner toutes les personnes que j’ai pu cotoyer
du côté de l’ENS ces (sept !) dernières années. Impossible pour moi également de les
mentionner tant ils sont nombreux. J’espère qu’ils savent combien ils ont contribué à
leur manière à faire de cette étape lyonnaise une aventure très agréable. S’ils ne le savent
pas, je me ferai un plaisir de le leur dire à la moindre occasion.
Je pense aussi à ma famille qui n’a jamais cessé de m’encourager dans cette voie.
Enfin, merci à Agathe pour m’avoir accompagné ces dernières années et m’avoir
soutenu dans les bons et les mauvais moments.
1
Introduction 7
Préliminaires 11
1 Théories de jauge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.1 Groupe de jauge abélien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.2 Groupe de jauge non abélien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2 Formes différentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.1 Produit extérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.2 Définition des formes différentielles . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.3 Dérivée extérieure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.4 Champs de vecteurs, produit intérieur et dérivée de Lie . . . . 14
3 Quantification et formalisme BRST . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
3.1 Propagateur et invariance de jauge . . . . . . . . . . . . . . . . 15
3.2 Le formalisme de Becchi, Rouet, Stora et Tyutin . . . . . . . . . 15
Conclusion 105
Bibliographie 107
Introduction
Toutes ces approches font intervenir ou donnent lieu à de nouveaux concepts ou ou-
tils. Parmi ces idées, nous allons nous intéresser dans la suite à deux notions a priori com-
plètement différentes (même s’il est possible d’établir des ponts reliant l’une à l’autre) :
les théories topologiques des champs et la mécanique quantique en espace non-commu-
tatif. Les théories topologiques constituent une classe de théories des champs aux pro-
priétés très particulières : leurs observables sont des invariants topologiques, c’est-à-
dire qu’elles ne dépendent que de la forme globale de l’espace. Le cas d’école de ces
théories est la théorie de Yang-Mills topologique mais des modèles plus complexes ont
été étudiés, en particulier la gravité topologique. L’idée ici est de voir la théorie usuelle
de la gravitation comme une théorie effective de basse énergie pouvant émerger d’une
théorie topologique par un mécanisme de brisure de symétrie. Les théories en espace
non-commutatif sont, paradoxalement, relativement anciennes (l’idée remonte aux tra-
vaux de H.S Snyder en 1947) mais l’intérêt actuel résulte avant tout de leur apparition
dans le cadre de la théorie des cordes et de la gravité quantique. Une telle théorie doit,
à très petite échelle, prendre en compte les fluctuations quantiques de la matière, c’est
pourquoi on cherche à discrétiser l’espace-temps en petites cellules (et abandonner la
notion de point). En mécanique quantique, les inégalités d’Heisenberg interdisent de
connaître simultanément la position et la vitesse d’une particule (la mesure de l’une en-
traînant une perturbation inévitable du système). De manière similaire, sur un espace
non-commutatif, il est impossible de mesurer simultanément toutes les coordonnées
d’un point d’espace-temps et donc de connaître précisément sa position.
J’ai choisi de faire une distinction franche entre ces deux sujets de recherche. C’est
pourquoi j’ai scindé le manuscrit en deux parties totalement indépendantes.
Dans un premier chapitre consacré aux préliminaires, j’ai donné une présentation
succincte de quelques outils qui sont appliqués dans la suite : théories de jauge, forma-
lisme des formes différentielles et méthode de quantification à la BRST.
La première partie est consacrée à l’étude des théories des champs topologiques et
de leurs symétries. Mon travail de recherche s’est focalisé sur le développement d’une
approche dans le superespace et sur un formalisme général de détermination des obser-
vables. Le premier chapitre présente quelques exemples de l’implication de la topologie
en théorie quantique des champs ainsi que des définitions et relations utiles sur les théo-
ries topologiques et le superespace.
Deux exemples particuliers sont ensuite traités dans les chapitres 2 et 3 : la théorie
de Yang-Mills topologique et la gravité topologique.
Dans la dernière partie, je me suis intéressé ensuite au cas de la mécanique quantique
en espace non-commutatif, et plus spécifiquement de la mécanique quantique supersy-
métrique. Je présente les différentes algèbres de commutateurs qui généralisent l’al-
gèbre de Heisenberg à un espace non-commutatif et m’attache à deux cas particuliers :
l’oscillateur harmonique supersymétrique et le système de Landau (particule dans un
champ magnétique constant uniforme).
Le travail sur les théories de Yang-Mills topologiques a donné lieu à l’article
« Observables in topological Yang-Mills theories », J.L. Boldo, C.P. Constantinidis, F.
9
Préliminaires
1 Théories de jauge
Les interactions électro-faible et forte sont décrites par des théories de jauge. Ces
théories représentent des systèmes physiques qui sont invariants sous des symétries
locales paramétrées par des groupes de Lie.
(1)
Le champ se transforme selon
(2)
et la connexion selon
(3)
D
(4)
1
pour l’électromagnétisme, où est le potentiel électrique et le potentiel vecteur.
12 Préliminaires
(5)
autrement dit, en termes de et ,
div
rot (6)
Les deux autres équations se retrouvent à partir de l’identité de Bianchi vérifiée par
,
(7)
div
rot (8)
(9)
(10)
et le lagrangien s’écrit .
2 Formes différentielles
L’intérêt d’introduire des formes différentielles sur une variété est de simplifier le
formalisme mathématique mais aussi de proposer une notation indépendante du choix
du système de coordonnées
sur la variété étudiée.
2. Formes différentielles 13
d
d
d d
d d
d d d
d d d d d d d d
d
d d d d d d d d d (12)
degré 0 :
degré 1 : d
d d
degré 2 :
. (13)
..
degré :
d d d
(14)
14 Préliminaires
(15)
d
d d d
(16)
Propriétés :
– d transforme une -forme en une -forme ;
– d est nilpotent d’ordre 2 : d . En effet, si l’on dérive deux fois la -forme ,
dd
d
d d d
d
d d d
d d
d d antisymétrique
Propriétés :
–
;
et
– on peut aussi définir l’action de la dérivée de Lie sur un champ de vecteurs
comme identique au crochet de Lie des deux vecteurs :
.
3 Quantification et formalisme BRST
3.1 Propagateur et invariance de jauge
Prenons l’exemple d’une théorie de Yang-Mills sur Ê muni de la métrique plate
(minkowskienne ou euclidienne) . On considère un groupe de structure avec une
algèbre de Lie . L’algèbre est décrite au moyen d’une base et des fonctions de
structure associées telles que
(20)
d
. Elle est invariante sous les
Æ D
(21)
Æ
!
(22)
Cependant, ! peut être vu comme un opérateur de projection car ! !
! . Il
n’est donc pas inversible ; l’action classique de Yang-Mills
est dite dégénérée (on
dit aussi qu’elle possède des modes zéro) et ne peut pas être quantifiée directement.
La solution de ce problème consiste à briser cette invariance de jauge et à examiner
les symétries restantes. C’est le formalisme BRST du nom de ses auteurs : Becchi, Rouet,
Stora et Tyutin.
les champs de jauge, celui-ci étant plus adapté. On définit donc la 1-forme différentielle
associée à la connexion ainsi que la 2-forme correspondant à :
d
d
d
d
(23)
où
est le commutateur gradué (ici par rapport au degré de forme).
La procédure de « quantification à la BRST » se déroule en plusieurs étapes :
1. On remplace le paramètre infinitésimal par une 0-forme " . Ce champ "
est appelé fantôme car il ne correspond pas à un champ physique. De plus, on
introduit un degré de fantôme tel que tous les champs classiques2 sont de degré 0
et " est de degré 1. Tous les commutateurs sont alors supposés gradués par rapport
au degré total égal à la somme du degré de forme et du degré de fantôme.
2. On définit un nouvel opérateur appelé opérateur BRST qui agit sur les champs
classiques comme les transformations infinitésimales de jauge, à un signe près,
D" d" "
(24)
" " #
d " $#
(27)
Pour les théories topologiques, nous ne nous intéresserons qu’à la version classique
de la théorie, c’est-à-dire que nous nous contenterons de définir et d’étudier l’opérateur
BRST sans aborder la quantification à proprement parler.
L’étude des classes de cohomologie de l’opérateur (découlant de sa propriété de
nilpotence) a plusieurs intérêts :
– au nombre de fantôme 0 se trouvent les observables de la théorie. Ce sont des
quantités ne dépendant que des champs physiques de la théorie3 et invariantes de
jauge4 .
– au nombre de fantôme 1 se trouvent les anomalies de la théorie, c’est-à-dire les
quantités qui traduisent une symétrie qui existe au niveau classique mais pas au
niveau quantique.
Comme les champs auxiliaires et les anti-fantômes forment des doublets BRST, ils
n’interviennent pas dans la cohomologie de (cf. section 2.7 de [1]). C’est pourquoi ils
ne seront pas mentionnés par la suite.
3
du fait que leur nombre de fantôme est nul.
4
étant donné que, pour les champs physiques, l’action de se résume aux transformations de jauge.
Première partie
19
21
Chapitre
1
Généralités sur les théories
topologiques et sur le
superespace
En 1988, Edward Witten [2, 3] introduit la notion de théorie topologique des champs.
Cette classe de théories quantiques des champs se distingue par le fait que ses obser-
vables sont des invariants topologiques de la variété sous-jacente, c’est-à-dire qu’ils ne
dépendent que de sa forme globale. Ces observables correspondent par ailleurs aux ré-
sultats obtenus auparavant par une approche purement mathématique. Ainsi, là où les
mathématiques viennent souvent au secours de la physique, les théories des champs
topologiques réalisent le chemin inverse, à savoir la détermination de quantités inté-
ressantes sur le plan mathématique au moyen d’outils physiques (en particulier des
techniques utilisées en théorie des champs).
Depuis, plusieurs théories ont été étudiées avec intérêt (pour une revue générale sur
les théories topologiques, cf. [4]). On a ainsi pu retrouver des invariants topologiques
comme les invariants de noeud en théorie de Chern-Simons [3], les invariants de Do-
naldson en théorie de Yang-Mills topologique [2] ainsi que leurs équivalents en gravité
topologique [5–10]. Les théories topologiques constituent encore un terrain de recherche
actif actuellement [11–17].
Après avoir passé en revue certains des phénomènes quantiques ayant un rapport
profond avec la topologie, on s’intéressera à définir plus précisément le terme de « théo-
rie topologique ». Enfin, on abordera à la fin de ce chapitre la notion de superespace qui
est à la base de notre approche.
plus approfondie mais néanmoins abordable peut être trouvée dans l’ouvrage de Ry-
der [18].
d&
&
d&)
& & (1.2)
d&
&
&
d div ' (1.3)
Notre espace de base est Ê privé de l’origine (où se situe le monopôle magnétique).
Cet espace est équivalent par homotopie à la sphère (c’est-à-dire qu’on peut déformer
l’un en l’autre au moyen d’une application continue). Si l’on veut décrire cette sphère
au moyen d’un atlas, il nous faut au minimum utiliser deux cartes. En coordonnées
sphériques , on choisit de décrire l’hémisphère Nord au moyen de
' * (1.4)
' * ' (1.5)
où * est un paramètre positif non nul permettant un recouvrement non vide des deux
ensembles.
1.1. La topologie en théorie des champs 23
ÍÆ
˾
ÍË
F IG . 1.1 – Le monopôle magnétique
Par conséquent, nous devons définir deux connexions (potentiels vecteurs décrivant
le champ magnétique) : & et & . La fonction de transition entre
et
implique
que ces potentiels sont reliés sur l’équateur
par une transformation de jauge
& & & (où est une fonction à valeurs réelles).
La principale caractéristique de ce monopôle magnétique est que son existence im-
pose une condition de quantification de la charge électrique suivant la loi
"
+
avec + (1.6)
Mais à ce jour, on n’a encore observé aucune trace de l’existence d’un monopôle magné-
tique. L’approche de Dirac est difficile à justifier car il n’existe aucune raison a priori de
supposer l’existence d’un monopôle, si ce n’est qu’elle rend la théorie plus symétrique.
abélien de l’électromagnétisme). Ils ont mis en évidence que la brisure spontanée
de cette symétrie entraînait dans certains cas l’existence d’un monopôle. Ce monopôle
n’est donc pas un objet ad hoc comme le monopôle magnétique de Dirac.
111
000
000
111
000
111
000
111
000
111
000
111
000
111
(
À l’intérieur du solénoïde :
(1.7)
,
À l’extérieur du solénoïde :
(
(placé en aval des trous de diffraction), par la fonction d’onde plane monochromatique
&( décrivant l’électron. En présence du potentiel & , on procède à la re-
définition canonique de & en &
& , ce qui entraîne un déphasage supplémentaire :
- -
& 6
&(.
& d&(. La
différence de phase entre deux chemins . et . passant respectivement par chacune
En coordonnées cylindriques , on peut choisir tel que seule la composante angulaire soit
5
non nulle, .
6
en plus de la différence de chemin. Mais comme celle-ci ne dépend pas de la présence ou non du
solénoïde, on ne la mentionnera pas.
1.1. La topologie en théorie des champs 25
& d&(
& d&(
& d&(
& & d& (1.8)
rot
& d&
où est le flux du champ magnétique à travers la surface fermée définie par les deux
chemins . et . et correspond donc au flux traversant le solénoïde. Cette différence
de phase entraîne une translation des franges d’interférence, proportionnelle au flux
magnétique, par rapport à la figure obtenue en l’absence de solénoïde.
Il est remarquable de constater que les électrons subissent l’influence du champ ma-
gnétique alors qu’à tout instant, on peut considérer qu’ils se propagent dans des régions
d’espace où & est nul.7 À quoi est dû cet effet dans l’expérience idéalisée que nous
venons de décrire ? Simplement au fait que l’espace de configuration possède ici une
structure topologique non triviale.
En dehors du solénoïde, il n’y a ni champ électrique ni champ magnétique, autre-
ment dit le vide de la théorie électromagnétique. Dans le plan, ce vide a donc la struc-
ture de Ê privé de l’origine (correspondant au solénoïde), ce qui d’un point de vue
topologique, est équivalent par homotopie au produit Ê . Dans l’expression du po-
tentiel de jauge
/ (pure jauge décrivant le tenseur du vide), la fonction
/ peut être vue comme une application de l’espace de configuration Ê dans le
groupe de Lie
. Or il existe différentes classes d’homotopie de telles applications
incompatibles entre elles, au sens où deux éléments appartenant à des classes distinctes
ne peuvent être mis en relation par le biais d’une déformation continue. On trouve donc
parmi ces classes d’homotopie la classe d’équivalence de / "0+12+ correspondant à
un potentiel nul (et ne produisant aucun effet) mais aussi d’autres classes correspondant
à un potentiel de jauge non trivial responsables de l’effet d’Aharonov et Bohm.
7
Cela suppose que le solénoïde est de longueur infinie et de rayon très petit et entouré d’une barrière
infinie de potentiel qui empêche la fonction d’onde des électrons de pénétrer à l’intérieur du solénoïde.
26 Chapitre 1. Généralités sur les théories topologiques et sur le superespace
1.1.3 L’instanton
L’instanton est une solution particulière des équations du champ de Yang-Mills qui
a la particularité d’être (anti-)self-dual. Rappelons que le dual du tenseur est défini
comme 3
où 3!" Æ est le tenseur entièrement antisymétrique normalisé par
3 . Ainsi, l’instanton est caractérisé par
. Dans ce cas, on a l’égalité
suivante,
d! (1.9)
! d (1.10)
F IG . 1.3 – L’instanton
Comme dans le cas de l’effet d’Aharonov et Bohm, ce phénomène est dû au fait que
les applications envoyant le groupe de configuration (ici la sphère tridimensionnelle )
sur le groupe de structure
peuvent être réparties dans différentes classes d’équi-
valence. En particulier, on peut indexer ces différentes classes par un entier relatif +.
L’instanton est une solution des équations du champ de jauge qui décrit le passage d’un
vide appartenant à la classe d’homotopie + à un vide appartenant à la classe d’ho-
motopie +.
1.2. Qu’est-ce qu’une théorie topologique ? 27
fixation de jauge :
# $
(1.11)
où l’opérateur est nilpotent ( ) et laisse invariant l’action classique, # .
Par ailleurs, on fait les hypothèses suivantes :
– la mesure d’intégration fonctionnelle est indépendante de la métrique et inva-
riante sous ;
– le tenseur énergie-impulsion ÆÆ
prend la forme d’une variation BRST :
4
D ÉFINITION A.1
Une théorie des champs ayant toutes ces propriétés est appelée théorie topologique.
Pour une telle théorie, les fonctions de corrélation sont indépendantes de la mé-
trique. En effet, considérons une fonction satisfaisant les conditions
et Æ , (1.12)
où , est une fonction des champs et de la métrique . Les hypothèses ci-dessus
impliquent
Æ
c’est-à-dire que la fonction de corrélation est un invariant topologique de la variété
(1.13)
d’espace-temps étudiée.
Il existe plusieurs moyens de réaliser les hypothèses ci-dessus. On distingue ainsi
deux familles de théories topologiques : celles de type Witten (Yang-Mills topologique
par exemple, cf. section (2.1.2) page 34) [19, 20] et celles de type Schwarz (la théorie de
Chern-Simons et plus généralement les modèles en sont les principaux exemples).
La théorie de Chern-Simons est l’exemple le plus simple d’une telle théorie. Consi-
dérons une variété différentiable $ de dimension 3 sur laquelle nous introduisons une
connexion d . L’action de Chern-Simons (CS) classique est définie par
% Trd
& (1.14)
'(
&
(1.15)
# d
L’exemple le plus simple d’une théorie de type Witten est la théorie de Yang-Mills
topologique sur laquelle nous allons revenir plus en détail dans le prochain chapitre.
8
En regardant la forme de l’action, on comprend aisément l’origine de la terminologie.
1.3. Étude des symétries des théories topologiques 29
1.3.2 Le superespace
Dans un premier temps, il est nécessaire d’introduire un certain nombre de notations
et de concepts utiles pour la description que nous voulons faire.
Le superespace est obtenu en rajoutant à l’espace-temps usuel (décrit par un système
de coordonnées (6 ) une dimension grassmanienne décrite par une co-
ordonnée anticommutante (telle que ). On peut ainsi attribuer à chaque quantité
étudiée un degré de supersymétrie (SUSY) calculé en prenant comme convention que
a la charge .
Il reste maintenant à étendre les notions de champs et de formes différentielles dans
le cadre du superespace. Pour cela, introduisons des superchamps et des superformes
différentielles.
Un superchamp est une fonction définie sur le superespace, fonction qu’on peut
écrire comme développement en puissances de . Ce qui, compte tenu des propriétés
de nilpotence de , donne
(1.17)
d
,
,
(1.20)
,
où est un superchamp.
On définit la dérivée extérieure d sur le superespace (également appelée superdéri-
vée extérieure) à partir des dérivées partielles par rapport aux coordonnées :
d d
d
d d
(1.22)
(1.23)
d ,
, (1.24)
,
&
Nous faisons ici un abus de notation en utilisant le même symbole pour désigner l’opérateur SUSY
9
d ,
, (1.25)
,
&
– les champs physiques ont un degré de fantôme nul ;
– l’opérateur BRST augmente d’une unité.
Le degré de fantôme permet de distinguer les champs physiques ( ) des champs
de fantômes utilisés dans le cadre de la quantification par un formalisme BRST (
correspond à un fantôme, à un « fantôme pour le fantôme » et ainsi de suite).
– les champs classiques ont un degré nul ;
– est de degré ;
– l’opérateur de supersymétrie augmente le degré d’une unité.
Dorénavant, nous adopterons la notation - pour désigner une forme différentielle
et ses différents degrés (forme, fantôme et supersymétrie) :
– le degré de forme sera comme habituellement en bas à droite ;
– le degré de supersymétrie sera en haut à gauche ;
– le degré de fantôme sera en haut à droite.
Enfin, nous définissons le degré total comme la somme 1. Dans toute la suite,
l’algèbre sera supposée graduée par rapport à ce degré total. Autrement dit, si on note
8
le degré total d’une forme différentielle 8 , le commutateur gradué de deux formes
8 et 9 s’écrit
8 9
89 . / 9 8 (1.26)
33
Chapitre
2 Théorie de Yang-Mills
topologique
mino. Enfin nous étudierons la détermination des observables en dégageant un système
d’équations de bi-descente faisant intervenir trois opérateurs (BRST , supersymétrie
et dérivée extérieure d). Une application simple sera également explicitée en fin de cha-
pitre.
YM
&
d
(2.1)
&
d
&
On constate donc que cette action dépend explicitement de la métrique de la variété
d’espace-temps.
YM top
&
d
(2.2)
&
d
*
&
Æ
Æ
Du fait que est un invariant topologique, il possède une invariance plus gé-
nérale appelée symétrie topologique et définie par un shift de la connexion : Æ0
: .
D ; d; ;
et ; ;
(2.4)
36 Chapitre 2. Théorie de Yang-Mills topologique
L’opérateur BRST ainsi défini est bien un opérateur nilpotent : . Il reste
maintenant à décomposer chaque superforme afin d’obtenir les relations de transfor-
mation des champs d’espace-temps.
La superconnexion peut se mettre sous la forme de superchamps et :
d d d . Chacun de ces superchamps
se décompose lui même en champs ordinaires suivant la règle évoquée en (1.17), res-
pectivement selon
2 : /
; " "
(2.5)
Nous avons volontairement alourdi l’écriture des champs afin de faire apparaître,
d’une part, la dépendance dans les variables et du superespace et d’autre part, le
degré de supersymétrie porté par le champ (2 et " ont un degré de SUSY nul, : / et "
ont un degré de SUSY égal à 1 et un degré de 2). Dans la suite, nous omettrons à la
fois la dépendance explicite dans les variables ainsi que les indices caractérisant
le degré de supersymétrie. Afin de garder à l’esprit les propriétés commutantes ou an-
ticommutantes des différentes formes intervenant dans la théorie, nous avons regroupé
dans le tableau suivant les différents degrés de chaque forme différentielle ainsi que le
degré total.
2 : / " "
Forme 1 1 0 0 0 0
Fantôme 0 0 0 0 1 1
SUSY 0 1 1 2 0 1
Total 1 2 1 2 1 2
En décomposant les relations (2.4), on peut écrire l’algèbre des transformations BRST
agissant sur chacun des superchamps,
D ; d; ;
1 et
; ;
(2.6)
Ici, on a adopté les notations suivantes : D1 pour la dérivée covariante par rapport au
superchamp et D pour la dérivée covariante usuelle par rapport au champ 2 .
2.2. Symétries et lois de transformation 37
Pour rappel, l’opérateur de supersymétrie agit sur les champs suivant la rela-
tion (1.19) comme
2 : :
/ (2.8)
"
" "
Nous allons introduire une redéfinition des champs qui nous sera utile par la suite
pour étudier la cohomologie de cette théorie. Nous définissons trois nouveaux super-
champs :
D1 : D1
(2.9)
; ;
" ;
!
D ; ; ;
;
;
1
(2.12)
! !
et les transformations de supersymétrie s’écrivent
D D
D
1 1
(2.13)
1 1 1
opérateurs
% 1 (2.14)
D
où
1 et (2.15)
et où l’action du second opérateur correspond aux transformations (2.12) en remplaçant
; par .
On remarque que est une transformation de superjauge infinitésimale de pa-
ramètre , ce qui implique que est nilpotent si l’on se restreint à des polynômes
dépendant uniquement de 1 D1 et D1 .
38 Chapitre 2. Théorie de Yang-Mills topologique
/ (2.16)
ce qui implique nécessairement de poser " . Mais la condition de jauge (2.16) n’est
pas invariante sous l’action de l’opérateur de supersymétrie (puisque , cf. (2.8)).
Il convient donc de définir un nouvel opérateur qui laisse stable la condition (2.16),
ce qui peut s’obtenir en rajoutant à une variation BRST particulière,
2
¼ 3 (2.17)
2 D" : " :
"
et " "
(2.19)
. Cependant, pour la recherche des observables de cette théorie, on ne considère pas
la cohomologie générale de l’opérateur BRST mais une cohomologie restreinte à des
fonctionnelles invariantes de jauge (nous reviendrons là-dessus dans la suite).
On remarque que l’action de sur les champs 2 : est très similaire à celle de
définie en (2.15). À vrai dire, l’algèbre engendrée par les formes différentielles 2 :
et leurs dérivées covariantes ainsi que par les opérateurs et
est isomorphe à celle
engendrée par les superchamps et leurs dérivées extérieures ainsi que par les
opérateurs et . Cette remarque sera utile au moment où nous comparerons les ex-
pressions fournissant les observables en superjauge générale avec les observables origi-
nales de Witten (cf. section 2.5.3).
a : c
Forme 1 1 0 0 a : c
Fantôme 0 0 0 1 Forme 1 1 0 0
SUSY 0 1 2 0 Fantôme 0 1 2 1
selon [29]
tot 3 3 (2.20)
où chacun des trois opérateurs agit comme
2 D" 2 : 2
: " :
: D :
"
(2.21)
" "
" "
et
(2.22)
sur lesquelles nous reviendrons dans la section concernant la détermination des obser-
vables.
: :
(2.23)
:
les polynômes de Donaldson et Witten en utilisant l’approche de Baulieu et Singer [30].
On définit la courbure du fibré universel à partir de la supercourbure introduite
précédemment suivant la décomposition
(2.25)
ce qui donne, en utilisant la définition (2.10),
: d d d2 2 (2.26)
Les polynômes de Donaldson et Witten satisfaisant les équations de descente (2.24) sont
alors les formes définies par
4
<
4 4
: d
<: 4
d 4
d
4 4
d
4
4 (2.27)
avec <
2.3.2 Définition de la cohomologie équivariante
Si l’on effectue la redéfinition [25]
: : D" "
(2.28)
les transformations (2.20) (avec 3 ) deviennent
2" :
tot tot :
(2.29)
tot tot
2.3. Cohomologie équivariante en jauge de Wess et Zumino 41
Par conséquent, l’opérateur tot possède une cohomologie triviale (tous les champs in-
tervenant sous forme de doublets) [25]. On cherche donc les observables comme élé-
ments d’une cohomologie restreinte de tot .
Reprenons les équations (2.22) en considérant des fonctionnelles invariantes de
jauge ( ) ne dépendant que des champs 2 : et ( ). Alors la troisième
puisque
égalité de (2.22) nous assure la nilpotence de l’opérateur
(2.30)
- avec -
(2.31)
- -
avec -
(2.32)
Cette dernière approche est celle utilisée par Witten dans sa caractérisation des obser-
vables [2].
en (2.18), il est impossible d’écrire une 0-forme - comme variation par rapport à .
&
l’opérateur BRST au degré de fantôme nul. Cette approche reproduit également les
observables de Witten. On regarde ici la cohomologie de (qui décrit les transforma-
tions de jauge, cf. (2.21)) dans l’espace des fonctionnelles locales de 2 : " et qui sont
de degré de fantôme nul et invariantes sous . On cherche donc des expressions -
telles que
-
avec - (2.33)
et satisfaisant la contrainte
-
- -
avec (2.34)
On remarquera qu’étant donné que - est de degré de fantôme nul et qu’on ne considère
ici aucun champ de degré de fantôme négatif, la condition (2.34) est automatiquement
vérifiée quel que soit le degré de forme. Par conséquent, au degré de forme nul, cette
approche se ramène exactement au problème cohomologique (2.31). Par contre, pour
des degrés de forme non nuls, on trouve des solutions non triviales dans cette approche
alors qu’elles le sont du point de vue de la cohomologie équivariante.
Nous définissons la cohomologie équivariante généralisée comme la cohomologie
de l’opérateur BRST dans l’espace des fonctionnelles locales supersymétriques de
degré de fantôme nul ( ie invariantes sous l’action de l’opérateur tel qu’il est défini en
(2.8)). Autrement dit, pour un degré de supersymétrie 1 et un degré de forme fixés, on
recherche les fonctionnelles - telles que
-
avec - (2.35)
et satisfaisant aux contraintes de non-trivialité
-
-
avec - (2.36)
Ici,
-
-
(2.37)
&
est une fonctionnelle locale de degré de supersymétrie 1 obtenue par intégration d’une
forme différentielle - . Dans la suite, nous allons donc déterminer les formes différen-
tielles - sous la forme la plus générale possible, les résultats dans la jauge de Wess et
Zumino se retrouvant en appliquant la condition (2.16).
2.4. Cohomologie dans la superjauge générale 43
d
-
-
(2.38)
-
d
-
(2.40)
- d - (2.41)
Nous allons maintenant énoncer une liste de propositions qui vont nous permettre
de réécrire les équations de descente (2.40), non en fonction des formes différentielles
mais en fonction de superchamps . Afin de ne pas surcharger la lecture avec des
calculs mathématiques un peu lourds quoique sans grande difficulté, les preuves de ces
différentes propositions se trouvent en annexe A.
Note : Dans les deux premières propositions ci-dessous, le nombre de fantôme n’ap-
paraît pas en haut à droite dans l’écriture des formes et des superchamps. En effet, il ne
joue aucun rôle dans l’énoncé de ces propositions et a donc été volontairement omis afin
d’alléger l’écriture. Les résultats sont valables quelque soit le degré de supersymétrie 1
et le degré de forme .
11
conformément au fait que nous travaillons sur une variété sans bords.
12
avec la convention que toute forme ayant un degré de forme, de fantôme ou de supersymétrie négatif
est prise égale à zéro.
44 Chapitre 2. Théorie de Yang-Mills topologique
P ROPOSITION A.1
La condition
- d - (2.42)
implique
-
- - d --
-- d - -
(2.43)
-
P ROPOSITION A.2
La condition
- d - (2.44)
implique -
- d -
-
- d -
(2.45)
-
-
(2.48)
En utilisant la définition (1.25), il vient que l’observable globale - peut se réécrire
sous la forme de l’intégrale sur le superespace d’un superchamp - :
-
-
-
-
(2.49)
& & &
La dernière proposition de cette section nous permet de généraliser les résultats pré-
cédents à des formes et des superchamps de degré de fantôme quelconque.
2.4. Cohomologie dans la superjauge générale 45
P ROPOSITION A.3
La contrainte de supersymétrie implique que toutes les formes - apparaissant dans
les équations de descente peuvent être remplacées, sans perte de généralité, par des
superchamps
-
- (2.50)
veau type d’équations de descente faisant intervenir cette fois non pas deux opérateurs
mais les trois opérateurs , et d. C’est pour cela qu’elles sont appelées équations de
bi-descente :
P ROPOSITION A.4
Soit un couple 1 correspondant respectivement au nombre de supersymétrie et au
nombre de forme de l’observable globale - . Pour ce couple, les équations de des-
cente (2.40) avec la contrainte de supersymétrie (A.3) impliquent une tour d’équations
de bi-descente
d
-
-
-
(2.51)
où ( 1 et .
-
d -
(2.52)
-
d -
-
(2.53)
degré total13
> 1 (2.54)
Par conséquent, il est possible de réécrire la tour d’équations de bi-descente non plus
pour le couple 1 mais pour le couple > , où > prend une valeur positive arbitrai-
rement fixée (le nombre 1 se déduisant directement de la connaissance du couple >
via (2.54)). De la même façon, on modifie le paramètre ( de manière à faire apparaître
un nombre pour simplifier un peu les écritures.
L EMME A.1
Pour un couple > donné, les équations de bi-descente s’écrivent
5
d
5
5
13
qui, on le rappelle, vaut la somme du degré de forme, du degré de fantôme et du degré de supersy-
métrie.
2.5. Résolution des équations de bi-descente 47
À chacun des points du triangle (> correspond une équation de (2.56) qui ne
fait intervenir que des superchamps correspondant à des points d’un parallélogramme
= 2( >. Autrement dit, elle représente une équation de l’ensemble (2.55). Donc une
solution non triviale de (2.56) est une solution de (2.55).
Cependant, la réciproque n’est pas nécessairement vérifiée. En effet, si l’on considère
deux superchamps 5 et 5 appartenant à la réunion de deux parallélo-
grammes = 2( > et = 2( > , ils peuvent représenter des solutions différentes des
deux ensembles d’équations de bi-descente correspondantes.
Nous allons donc commencer par étudier l’ensemble des solutions de (2.56) qui per-
mettent d’obtenir certaines solutions des équations de bi-descente (2.55) avant de re-
chercher les solutions les plus générales. Ces dernières seront obtenues en faisant in-
tervenir une troncation cohérente sur l’espace des superformes, ce qui justifiera la
méthode a posteriori.
5
5
d
> (2.57)
Les coefficients de cette superforme sont tous les superchamps de degré de fantôme
> , c’est-à-dire ceux qui se trouvent sur la ligne horizontale > dans le triangle
(>. Il est facile de voir que ces superformes satisfont des équations de superdes-
cente,
5 d 5 > (2.58)
est la dérivée extérieure sur le superespace (cf. (1.22)).
où d
48 Chapitre 2. Théorie de Yang-Mills topologique
5 5
(2.59)
d
5
5 5
nies en (2.49),
5
5
5
> (2.60)
& &
L’intérêt majeur est qu’il est possible de fonctionner par analogie avec le cas de Yang-
Mills ordinaire. En effet, les équations de superdescente ont la même forme que les
équations de descente de Yang-Mills ordinaire et les superformes et ; ont des trans-
formations BRST similaires aux champs 2 et " de la théorie ordinaire (cf. équations (2.4)).
TAB . 2.4 – Analogie entre Yang-Mills ordinaire et Yang-Mills topologique dans le super-
espace
Ces cocycles correspondent aux deux extrémités d’une tour d’équations de super-
descente impliquant des superformes différentielles
,
d
(2.62)
< . Par suite des équations (2.62),
)
de degré de fantôme et de degré de forme >*
les superformes
5
(2.64)
5
5
5
d
5
(2.65)
< <
<
)
.
5
d
1 1 d5
5
(2.66)
5
où les 5
sont donnés par
5
5 d
5
(2.67)
5
d
5
à savoir que la cohomologie à degré de forme nul est engendrée par les polynômes
invariants de jauge ne dépendant que de .
)
(2.71)
avec > <
où la notation
signifie qu’on ne garde dans le développement du produit
que les termes de degré de forme et de degré de supersymétrie
- 5
.
>
Les observables sont obtenues par intégration de la -variation de (2.71) sur une
variété de dimension (cf. (2.60)). En réalité, pour > , les expressions (2.71)
sont exactement celles introduites en (2.65). Par conséquent, cette première classe de so-
lutions correspond aux solutions obtenues en résolvant les équations de superdescente.
On repère le degré de forme sur l’axe horizontal et le degré de fantôme sur l’axe
vertical (par exemple, le point correspond à ).
Représentons maintenant les 4 parallélogrammes = 2( correspondant aux 4 jeux
distincts d’équations de bi-descente (2.55) :
Æ Æ
Æ Æ Æ Æ Æ Æ
Æ Æ Æ Æ Æ Æ Æ Æ Æ Æ Æ Æ
Quand varie de 0 à > , les parallélogrammes = 2( > décrivent bien la totalité
du triangle qui décrit quant à lui l’ensemble (2.58) des équations de superdescente. Dans
le cas > , les équations de superdescente ont la même forme que les équations de
descente de la théorie de Chern et Simons dont les solutions sont bien connues [35],
;
; d ;
d
(2.73)
d ;
2.6.2 Exemples d’observables
Nous allons prendre comme exemple le groupe de jauge
. Ce groupe
possède plusieurs opérateurs de Casimir : celui de
de degré < et celui de
de degré < . Dans la suite, l’indice 2 (pour abélien) renverra aux quantités
du secteur
, les quantités du secteur
seront notées comme précédemment.
2.6. Applications et développements explicites 53
; ;
(2.75)
; d ; (2.76)
d ;
d
À partir de là, trois cas sont à envisager dans la construction des observables :
on peut considérer les solutions correspondant au Casimir d’un seul secteur (
ou
) mais on peut aussi regarder des observables « composites » formées à partir des
deux jeux de solutions ci-dessus.
En revanche, il est impossible de construire des observables de degré de fantôme nul
en partant d’une superforme telle que
par exemple. Cela illustre la remarque
faite plus haut, selon lequel l’ascension dans la tour d’équations de descente s’arrête
quand le degré de forme atteint le degré de fantôme de la forme de plus petit degré
(ici, on s’arrête au niveau 1 à cause de ).
Si l’on écarte l’observable triviale du fait que est une différentielle totale,
&
on aboutit à deux observables qui sont les intégrales de et respectivement sur
des variétés $ de dimension 1 et $ de dimension 0.
Ces résultats sont équivalents au calcul de la superintégrale sur une collection
$ $ de variétés telle qu’elle a été définie en (2.59),
(2.81)
d
&
pour
. De la même manière, nous évaluons les observables en calculant en
la valeur de la superdérivée extérieure de la superforme de degré de fantôme nul,
d
(2.82)
d
/
: :/ D/ /
(2.83)
: :D/ d /D/
: d /
Les observables sont les intégrales sur des variétés de dimension adéquate de ces formes
différentielles (avec, en plus, l’intégrale de ).
2.7. Résumé 55
Observables « composites »
Comme évoqué précédemment dans la section 2.5.2, il est possible de construire des
observables en partant de formes plus générales.
Considérons par exemple le cas le plus simple construit en partant de la forme
. Ici, le degré total vaut > et la forme de degré de fantôme nul est .
, on détermine les formes différentielles
Si l’on calcule sa superdérivée extérieure d
(2.84)
Comme prévu d’après les résultats généraux de la section précédente, ces solutions
sont bien des polynômes dans les variables précédentes ainsi que . Comme pré-
cédemment, les observables sont les intégrales sur des variétés de dimension adéquate
de ces formes différentielles.
2.7 Résumé
La représentation de la symétrie topologique à travers le superespace a permis de
mettre en avant la structure des symétries du système : symétrie de jauge caractérisée
par l’opérateur BRST usuel et symétrie topologique caractérisée par l’opérateur de
supersymétrie .
L’étude des classes de la cohomologie équivariante de la théorie de Yang-Mills topo-
logique peut être effectuée en étudiant la cohomologie de l’opérateur BRST (modulo
d) dans l’espace des polynômes fonctions de la superconnexion , de son superfantôme
; et de leurs dérivées covariantes. La détermination de cette cohomologie utilise des ex-
tensions des techniques habituelles [1], d’une part dans un formalisme de superespace,
d’autre part dans le cas où l’on considère deux opérateurs de type BRST, à savoir
et . Ceci nous amène à condidérer des équations de bi-descente, généralisation des
équations de descente habituelles.
Notre principal résultat est que la résolution de ces équations de bi-descente four-
nit deux types de solutions : l’un d’eux correspond à des observables triviales du point
de vue de Witten, l’autre type correspond à une généralisation à une superjauge quel-
conque des résultats de Witten (ses résultats pouvant être retrouvés en appliquant une
condition de jauge de type Wess et Zumino).
Au final, cette approche a permis de mettre en avant non seulement un formalisme
général qui peut ensuite être appliqué à des théories plus complexes, par exemple la
56 Chapitre 2. Théorie de Yang-Mills topologique
!
!"
"
"
"
de courbure de Riemann,
,
dont on tire le tenseur de Ricci en effectuant la contraction suivante sur deux indices :
, ,
On peut donner une formulation lagrangienne de la théorie d’Einstein. En présence
de matière, l’action de la relativité générale à quatre dimensions s’écrit
!'
6 d
& (3.1)
où !
est la courbure scalaire définie à partir du tenseur de Ricci, , et & !
le lagrangien décrivant la matière. Si l’on dérive les équations du mouvement de la
variable métrique , on retrouve l’équation d’Einstein,
Pour cela, on introduit deux formes différentielles de degré 1 :
– une connexion de Lorentz d ;
– un vielbein14 d .
14
à 3+1 dimensions, on parle aussi de vierbein ou de tétrade. Dans notre discussion qui se veut indé-
pendante de la dimension de la variété, nous emploierons systématiquement le terme de vielbein.
3.2. Les précédentes formulations de la gravité topologique 59
Ici, les indices 2 # sont des indices d’espace plat (ils peuvent être élevés ou abaissés
au moyen de la métrique de l’espace tangent (métrique dont la signature peut être
choisie minkowskienne ou euclidienne) contrairement aux indices grecs 6 ? qui se
réfèrent à l’espace courbe muni de la métrique . Dans la suite, on omettra souvent les
indices 2 # en utilisant la notation matricielle :
d ;
Les tenseurs de champ associés sont :
– pour le vielbein , la torsion : D
– pour la connexion , la courbure : , d
.
Ces champs satisfont aux identités de Bianchi
D, avec D, d, ,
(3.3)
D , avec D d
La métrique est en quelque sorte le « carré » du vielbein,
" " 7
7
2 2 2 7 2
, d
(3.5)
D d
d 2
,
D
D ,
d (3.6)
en fonction du degré de
Si l’on développe la 2-forme généralisée de courbure ,
fantôme, on obtient
, ,
, , , , avec
, D" " " 7 (3.7)
" "
7 7
, 7
7
, , :
: (3.8)
15
qui sont la généralisation des conditions d’horizontalité pour la théorie de Yang-Mills topologique,
cf [4].
3.2. Les précédentes formulations de la gravité topologique 61
Les champs : : et sont des 1-formes de degré de fantôme 1 et les champs et sont
des 0-formes de degré de fantôme 2. Les champs : et sont à valeurs dans l’algèbre de
Lie du groupe de Lorentz, c’est-à-dire qu’on a :
: et .
Dans le développement, on peut factoriser le terme au moyen de la relation [58,
59]
d d 7 7 7 (3.9)
qui fait apparaître le champ de vecteurs - -
@ @ . Ce champ de vecteurs est
de degré de fantôme 2 et caractérise un shift local du fantôme @ des difféomorphismes ;
il paramétrise donc la supersymétrie vectorielle [60]. La nilpotence de l’opérateur BRST
impose les relations
@ @ - - @ -
(3.10)
À partir des relations (3.6) et (3.8), on obtient les transformations BRST des champs
ainsi que la relation , qu’on peut réécrire - à condition de supposer le
vielbein inversible. Cette hypothèse d’inversibilité est en réalité nécessaire car le champ
- (et non ) intervient explicitement dans la variation BRST de @ . On procède donc à la
redéfinition
- A 2 (3.11)
Les transformations BRST des champs prennent alors la forme
" : @ @ -
: : ": - -
7
7 @ -
D" :
7 " " " -
7
: : " :
D-
7 - - " -
"
7
(3.12)
2 2 d A
2 dA A A
7 7
7 7
, , " ,
D: " : D:
d
7 7
(3.13)
7
Par construction, l’opérateur BRST est nilpotent et les transformations précédentes
correspondent à celles présentées dans [48, 51], à la différence que certains termes man-
quent dans la variation de dans [48] et de - dans [51]. Ces termes sont pourtant né-
cessaires à la nilpotence de l’algèbre BRST.
On peut comprendre de manière très simple les différents termes apparaissant dans
(3.12). Dans le secteur gravitationnel, nous avons deux champs de base : le vielbein
et la connexion de Lorentz et plusieurs symétries : les difféomorphismes (caractérisés
par la dérivée de Lie 7 ), les transformations de Lorentz locales (transformations de
jauge paramétrées par ") et la symétrie topologique ( Æ0 : et Æ0 :).
est réductible en ce sens qu’il reste invariant sous les transformations suivantes :
– Æ @ - et Æ :
– Æ
" - et Æ
: - .
De la même façon, est réductible par rapport aux transformations suivantes :
– Æ @ - et Æ : ;
– Æ
" - et Æ
: D-.
La construction complète de l’algèbre peut alors se faire en rajoutant les termes de
difféomorphismes et de transformation de Lorentz locale pour tous ces champs. Notons
que " est réductible par rapport à Æ @ - si l’on transforme - selon Æ - ".
16
Les
champs - et - jouent le rôle de fantômes pour les fantômes @ et ".
Le raisonnement effectué ici se transpose sans encombre au secteur de Maxwell.
37 avec @
(3.14)
2
7
2 2 7 avec 7 7
, , :7 7 : 7 7
(3.15)
7 7
avec :7 : 7 , et : ,
7 7
7 7 et ainsi de suite.
16
Lors de cette construction de l’algèbre, les différents signes sont ajustés afin d’assurer la nilpotence
de l’algèbre complète.
3.3. Champs et symétries dans le superespace 63
: D " : : 3
7 7 7 7 7 7 7 7 " 3
7 7 7 7
: D " :
"
7
(3.16)
7 7 7 7 7 7 7
2 d 7
d
7 7 7
7 7 7
et
, D: " ,
D: " ,3 :
d
7 7 7 7 7 7
(3.17)
7
: /
(3.21)
2 B
; " "
(3.22)
@ @
3 3
Dans la suite, nous ne raisonnerons que sur les composantes des superchamps et
pour simplifier la notation, les indices caractérisant le nombre de supersymétrie seront
omis. Par ailleurs, les champs de vecteurs seront notés sous forme réduite @ @
.
; ; ;
(3.23)
" 3: d3 /
:/ :/ "/":3"33/: d3/ d3
7
7 7 ¼
/ : "
" /
3
7 7 ¼
7 7 ¼ 7 ¼
2 2
7 d 23d d33B d3 B d3 (3.24)
B B 2 3 3B
7 7 ¼
B 3
7 7¼
7 7¼ 7 ¼
@ @ @ @
3@
7 7 ¼
@ 3@
3 3 333 3 3
3
3
7 7 7 ¼
7 7 7 ¼
Comme dans le cas de la théorie de Yang-Mills, on résume dans le tableau 3.1 les dif-
férents degrés des champs ainsi que le degré total en fonction duquel les commutateurs
de l’algèbre sont gradués.
: / : / 2 B " " @ @ 3 3
Forme 1 1 0 0 1 1 0 0 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Fantôme 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 1 1 1 1 1
SUSY 0 1 1 2 0 1 1 2 0 1 1 2 0 1 0 1 -1 0 0 1
Total 1 2 1 2 1 2 1 2 1 2 1 2 1 2 1 2 0 1 1 2
Chaque champ de fantôme (ils sont huit au total) caractérise une symétrie locale. On
peut les séparer en deux familles.
66 Chapitre 3. Approche d’une théorie topologique de la gravité
/ / et B (3.25)
L’annulation de ces champs fixe les symétries paramétrées par les fantômes @ " et
. En effet, selon les équations (3.24), il est nécessaire d’imposer les trois relations
3
7 ¼ 3 "
7 ¼ et 3 2
7 ¼ (3.26)
théorie,
-
- et A 2 (3.27)
Naturellement, cette redéfinition impose de pouvoir définir , c’est-à-dire que l’on im-
pose que le vielbein soit inversible. Compte tenu de ces redéfinitions, les relations (3.26)
prennent la forme
@ 3- " 3- et 3A (3.28)
3.4. Réduction à la jauge de Wess et Zumino 67
" 3:
: : ": 3 - d 3 3:
7
- @ -
3 -
7
- - " -
" 3 -
7
7
2 2 d 3 (3.29)
3 2 d A d3A 2 3
7
A A 3 A
7
7
@ @ 3 -
" " "3 A 3 -
7
3 3 33 3 3 3 3
7
7 7
Plusieurs remarques sont à faire sur cette algèbre et en particulier son lien avec
d’autres approches des théories de gravité topologique (cf. [50–52]). La principale diffé-
rence se situe au niveau du rôle de la symétrie topologique.
Dans notre cas, la supersymétrie est caractérisée par le fantôme 3. Or il est toujours
possible de redéfinir les champs de notre théorie afin d’y incorporer ce fantôme. Plus
précisément, on va chercher à « faire disparaître » les indices de supersymétrie en ab-
sorbant une puissante adéquate de 3. Compte tenu du fait que 3 possède un nombre de
supersymétrie de et un nombre de fantôme de , cela revient à redéfinir les degrés
des champs physiques17 pour faire apparaître un degré de fantôme positif au lieu d’une
degré de supersymétrie positif.
On effectue donc la redéfinition
: 3: :
3: 3
- 3 -
(3.30)
- 3 -
A 3 A
Du fait de cette redéfinition, les fantômes 3 et 3 n’apparaissent plus que dans leurs
propres relations de transformations 3 et 3 . Autrement dit, on peut les enlever de
l’algèbre BRST et on se retrouve alors avec une supersymétrie rigide comme c’est le
cas usuellement dans les théories topologiques. On notera par ailleurs que l’algèbre
résultante est identique à celle présentée en (3.12).
17
Cette remarque est à rapprocher de la remarque faite pour Yang-Mills topologique à propos du
nombre de fantôme « total » comme somme du nombre de fantôme et du nombre de supersymétrie.
68 Chapitre 3. Approche d’une théorie topologique de la gravité
2
(3.33)
B
Nous avons volontairement repris les mêmes notations que dans la partie précé-
dente en anticipant sur les résultats à venir permettant la comparaison entre les deux
approches. Cependant, une différence est à noter au niveau des indices portés par
les champs. Contrairement aux champs décrits dans (3.21), ceux-ci véhiculent un indice
supérieur . Nous reviendrons sur cette différence à la fin de cette section.
La superforme se transforme exclusivement sous l’action des superdifféomor-
phismes, autrement dit :
. Les transformations BRST résultantes des champs
d’espace-temps sont identiques à celles données en (3.24) (si l’on prend ),
2 2 3 d3 B
2 3 d3 B d3
7
B B
2 3 3 B
7 7 ¼
(3.34)
B 3
7¼
7
7¼ ¼
7 7
3 2 3
7 ¼
(3.35)
Cas 7
Compte tenu de l’identité de Bianchi D, , nous pouvons définir une 4-forme
,, (3.39)
qui satisfait d
D,, .
De la même façon, nous définissons une 4-forme généralisée
,, (3.40)
" d
qui satisfait
d (3.41)
En injectant la relation (3.8) et en développant par rapport au degré de fantôme, il
vient
, : , :
@
,
, (3.42)
,
où les polynômes
@ peuvent se mettre sous la forme
,
,
,
@
,
,
+
, 7 ,
(3.43)
Les formes
, , qui apparaissent dans le membre de droite correspondent aux poly-
nômes de Donaldson et Witten obtenus en théorie de Yang-Mills topologique,
,,
:,
, ::
:
(3.44)
3.5. Détermination des observables 71
d
@
@ d
@ avec 7
, ,
(3.45)
@
, ,
Les polynômes
@ appartiennent à la cohomologie équivariante de la gravité
,
,
4
, , @ .
,
Enfin, il est possible de construire des observables « composites », compte tenu de
44 pour < + En dévelopant par rapport au degré de
la relation d
fantôme, on obtient une nouvelle classe de cohomologie [6],
4 4
4 @
4 @
4
@ (3.46)
avec
4 @
@
4
@
4
(3.47)
4 @ +
@
4
@
4
4 @ <
4 @ 4
@
"
Comme nous l’avons vu à la fin de la section (3.2.1), l’algèbre de transformations du
secteur de Lorentz est isomorphe à l’algèbre des transformations d’une théorie de Yang-
Mills topologique. Par conséquent, nous pouvons utiliser les résultats connus sur la
19
La variation de vaut .
72 Chapitre 3. Approche d’une théorie topologique de la gravité
théorie de Yang-Mills et considérer que nous pouvons générer des solutions à partir des
polynômes invariants de Lorentz 7 avec + Pour la variété de dimension
quatre qui nous intéresse ici, il existe a priori quatre invariants, 7 7 7
et 7
. Mais, compte tenu du caractère antisymétrique de la matrice 7 , les puis-
sances impaires s’annulent. Il ne reste plus donc que 7 et 7
, ce dernier pou-
vant s’écrire également
3
7 7 7
(3.48) 7
, ,
(3.49)
Remarquons que
s’annule avec la torsion (compte tenu de l’identité de Bianchi ,
D ). Par ailleurs, cette forme est également fermée et localement exacte puisque d
D
. Nous pouvons procéder comme auparavant avec la densité de Pontrja-
gin ou d’Euler en définissant une 4-forme généralisée , qui vérifie
d . En développant par rapport au degré de fantôme (de ma-
d
), nous construisons
nière identique à ce que nous avons précédemment fait avec
des polynômes
, @ qui satisfont le système d’équations de descente (3.45). Des ex-
,
pressions explicites peuvent être données en utilisant les définitions de et , des
équations (3.5). Ces dernières peuvent se mettre sous forme plus concise si l’on utilise
les reparamétrisations 37 :7 7 :7 et 7 définies en (3.14) et (3.15) :
@ ,
@ : 3 , :
7 7 7
@ : : 3 : 3 ,3
7 7 7 7 7 7 7 7 (3.50)
@ : 3 3 : 3
7 7 7 7 7 7 7
@ 3 3
7 7 7 7 7
3.5. Détermination des observables 73
Enfin, considérons le secteur de Maxwell. Nous sommes en présence ici d’une théo-
rie de Yang-Mills topologique avec un groupe de structure abélien. Les observables sont
générées par la 4-forme .
En regroupant tous ces résultats, on voit que les solutions les plus générales appar-
tenant à la cohomologie équivariante de la gravité topologique sont données par des
produits adéquats d’expressions tirées des secteurs gravitationnel et de Maxwell.
Cas 7
Ce cas se traite de manière similaire au précédent en partant de la 2-forme
3, @ @ et satisfait
3 , . La 2-forme généralisée s’écrit
l’équation de Bianchi généralisée d d .
de degré de fantôme non nul sont des polynômes dépendant
Les composantes de
du fantôme @ et définis comme
+ @
@
(3.52)
+ @
@
++ @
@
Il n’existe pas, à deux dimensions, d’invariant topologique construit à partir de la
torsion [65–68]. Enfin, dans le secteur de Maxwell, l’invariant topologique de base est la
2-forme .
(3.53)
De plus, cela impose que : ne soit plus indépendant mais soit désormais fonction de :
et de ,20
: D: (3.54)
20
La solution de cette relation et l’expression précédente imposent naturellement d’avoir un vielbein
inversible.
74 Chapitre 3. Approche d’une théorie topologique de la gravité
Les seules différences avec le formalisme de premier ordre sont que : ainsi que
leurs transformations BRST ne sont plus des quantités indépendantes. A fortiori, cela ne
modifie pas le secteur de Lorentz de la cohomologie équivariante (tant que et : sont
exprimés en termes de et : (par le biais des relations ci-dessus).
On peut également dériver certains résultats de l’approche métrique en utilisant les
résultats précédents et la relation (3.4).
(pour le secteur de Maxwell). Nous pouvons donc nous appuyer sur le formalisme
décrit précédemment dans le cas de la théorie de Yang-Mills topologique pour détermi-
ner les équations de descente donnant accès aux observables.
Le principal intérêt de cette approche est qu’elle nous permettrait d’obtenir des ex-
pressions valables dans la superjauge générale et non pas seulement dans une super-
jauge de type Wess et Zumino.
3.7 Résumé
Nous avons donc vu que, de manière analogue au cas de la théorie de Yang-Mills, il
est possible de construire une théorie de gravité topologique dans le superespace. À ce
sujet, nous avons mis en avant le fait qu’il existe (au moins) deux manières différentes
de faire intervenir le graviphoton 2 : soit en introduisant une superconnexion
en
plus des champs gravitationnels, soit en utilisant une version étendue (matricielle) du
supervielbein. Cette seconde approche est d’ailleurs peut-être plus géométrique en un
sens et peut sembler moins ad hoc.
Un autre point soulevé par l’approche de superespace concerne l’inversibilité du
(super)vielbein. En effet, dans le superespace, rien n’impose a priori de ne considérer
que des vielbeins inversibles, contrairement à ce qui se passe en superjauge de Wess
et Zumino. Dans cette perspective, la théorie dans le superespace peut sûrement avoir
une portée plus générale qu’une théorie ne faisant intervenir que des métriques non
singulières.
Deuxième partie
77
79
Chapitre
1 Vivre en espace
non-commutatif ?
Dans la lignée des premiers travaux concernant les variables de l’espace de phase
non-commutatif [78–82], la mécanique quantique en espace non-commutatif a été dé-
finie de manière simple et directe en suivant plusieurs approches [83–88] et quelques
modèles de base ont été étudiés [83–93]. Par la suite, plusieurs aspects ont été dévelop-
pés, par exemple dans les références [94–101].
et
Æ ½ (1.1)
D
& &
< "
(1.2)
c’est-à-dire que l’on modifie l’impulsion canonique usuelle & en définissant une impul-
"
& & & . Or, étant données les relations (1.1), les composantes de cette impulsion
sion
& ne commutent plus entre elles,
½
"
avec
E #
(1.3)
&
Dans le cas où le champ magnétique est constant suivant & , & , on peut utiliser
& :
les jauges suivantes pour le potentiel vecteur
&
– Jauge symétrique : & & ;
&
– Jauge de Landau : &
ou .
Le hamiltonien du système prend la forme D
où nous avons omis
<
décrivant le mouvement libre le long de la direction . On a la relation
<
le terme
"
de commutation
½. Or, si l’on définit un nouvel opérateur 8 ,
"
la relation de commutation et le hamiltonien deviennent
8
½
D
< 8 avec (1.4)
< '
<" '
+ +
<" (1.5)
1.2. Algèbre non-commutative en dimension quelconque 81
D
& B
< <" (1.6)
où B
est la troisième matrice de Pauli.
(1.7)
Æ ½ Æ ; ½
;
; ;
; (1.8)
(1.9)
Æ ½
(1.10)
Ainsi, si les ne commutent pas avec , il est impossible que commute simulta-
nément avec et . Par conséquent, il est obligatoire de tenir compte de termes non-
diagonaux (ie proportionnels à Æ ) dans les commutateurs position-impulsion). Par
ailleurs, les opérateurs ; ne peuvent pas non plus appartenir au centre de l’algèbre
générée par ½ et
, c’est-à-dire commuter avec tous les opérateurs position [79].
Dans la suite, on supposera que les opérateurs et ; sont constants, c’est-à-
dire que les et sont des éléments de matrices antisymétriques réelles et que les ;
sont des éléments d’une matrice réelle de diagonale nulle. Les opérateurs « déformés »
peuvent alors être vus comme fonctions des opérateurs ordinaires et des paramètres
et ; . Dans cette optique, il est naturel qu’en prenant la limite commutative21 ,
à savoir ; , l’algèbre déformée (1.7) redonne l’algèbre canonique de Hei-
senberg (1.9). On reviendra par la suite sur cette limite commutative en étudiant des
exemples. Le paramètre est naturellement assimilable physiquement à un champ
magnétique (cf. le système de Landau). De la même façon, le paramètre a un rôle très
similaire à [92, 93].
* ½ (1.12)
Æ ½ Æ ; ½
1.3.2 Représentations
Nous allons commencer par regarder des cas particuliers de l’algèbre bidimension-
nelle.
(i)
Cette situation correspond au système de Landau évoqué précédemment. L’algè-
bre (1.12) se réécrit donc
½
Æ ½
(1.13)
Différentes représentations sont données par différents choix de jauge & &
satisfaisant
et sont toutes de la forme
et & (1.14)
½
½
(1.16)
$
On arrive ainsi à deux algèbres sensiblement identiques. De manière plus générale, si
l’on définit un changement d’opérateurs & de la forme .
Æ , alors la condition
(pour et E quelconques) équivaut à une algèbre du
type (1.16) dans laquelle
½.
(ii)
La situation est analogue au cas précédent, les rôles de et étant simplement in-
versés. C’est l’algèbre la plus fréquemment rencontrée dans la littérature,
½
Æ ½
(1.17)
et & (1.18)
où les fonctions & satisfont
. Le vecteur joue en quelque sorte
le rôle de « potentiel vecteur » et le rôle d’un champ magnétique. Par analogie avec le
cas précédent, on peut ainsi définir plusieurs « choix de jauge » pour & .
84 Chapitre 1. Vivre en espace non-commutatif ?
7 *
(1.19)
½ 7 7
½ 7
(1.20)
$
Par conséquent, si l’on construit une algèbre à partir de deux copies commutantes de
l’algèbre des (et faisant intervenir respectivement et ), le changement 7 nous
permet d’aboutir à une algèbre de la forme (1.17). Les représentations (1.17) peuvent
être construites à partir de là et, comme évoqué dans [87], la théorie des champs non
commutative dans la limite d’une seule particule conduit naturellement à une algèbre
du type de (1.20).
(iii)
Si l’on combine les deux exemples précédents, on aboutit à l’algèbre
½
½
Æ ½
(1.21)
(1.22)
qui correspond en quelque sorte à un choix de jauge de Landau pour & . Mais on peut
aussi choisir une jauge symétrique en utilisant la représentation donnée en [92, 93] pour
,
2 2 "
(1.23)
2 "
2
#
avec 2 Ê "
2 F 2
% F. Ici, F est un paramètre
qui reviendra souvent par la suite. Les expressions (1.23) sont inversibles à condition
que le déterminant fonctionnel
& &
F
& &
(1.24)
Le choix de jauge symétrique (1.23) possède une propriété intéressante si l’on re-
garde les rotations. En mécanique quantique, le générateur infinitésimal des rotations
est l’opérateur de moment cinétique *, , avec les relations de
commutation
*
* avec (1.25)
Si l’on se sert des relations (1.23) pour réécrire les opérateurs & et & en termes de & et
&, l’opérateur de moment cinétique prend la forme
* & &
F
(1.26)
qui se trouve correspondre au générateur infinitésimal des rotations dans le plan non-
commutatif,
*
* avec (1.27)
Par conséquent, si le hamiltonien ordinaire D & & est invariant sous les rotations
( D
), le hamiltonien en espace non-commutatif D & & obtenu à partir des défi-
).
nitions (1.23) le sera également ( D
L’algèbre (1.21) peut aussi être découplée de manière analogue aux deux cas précé-
dents en effectuant (pour ) le changement [87, 91]
7 * avec (1.28)
½ 7 7
F ½ 7
(1.29)
Ainsi, si F
, c’est-à-dire , les 7 commutent avec tous les générateurs de
#
l’algèbre. D’après le lemme de Schur, cela entraîne qu’ils sont proportionnels à l’identité,
7 % ½ pour un certain % Ê. En conséquence de quoi, il ne reste plus qu’un seul
commutateur non trivial, à savoir
½ où (1.30)
L’algèbre se réduit donc à celle d’un système mécanique unidimensionnel.
Enfin, le cas particulier a également été étudié et une représentation possible
est décrite dans [89].
86 Chapitre 1. Vivre en espace non-commutatif ?
&
(1.31)
tures (en particulier, l’étude de l’oscillateur harmonique).
Les relations de commutation (1.12) se mettent sous la forme d’une matrice ,
$ ½
+ 8 +8 G H (1.32)
est la matrice antisymétrique
où $
$
(1.33)
, on s’aperçoit que celui-ci est tou-
Si l’on calcule le déterminant de cette matrice $
jours non-négatif det $ F avec
F (1.34)
Ainsi la matrice $ donne lieu à deux phases distinctes (c’est-à-dire deux régions dans
l’espace des paramètres ) suivant le signe de F. Notons que la limite com-
mutative se situe dans la région F I .
Étant donné que $ est antisymétrique, $ est hermitienne et possède donc des va-
leurs propres réelles, plus précisément deux valeurs propres et leurs opposées,
On notera que est toujours positif alors que est du même signe que F. Par ailleurs,
on a la relation
det$ F det$ (1.36)
Il est possible de trouver une transformation orthogonale qui diagonalise $ par
blocs [89, 97, 98], c’est-à-dire qu’il existe une matrice , de C (, , ½) telle que
$ , $, >
>
(1.37)
où >
sont des matrices qui valent par définition
>
(1.38)
1.4. Représentations de l’algèbre non-commutative en dimension quelconque 87
$ ½
+ 8 +8 G H (1.40)
½
Æ ½
E #
(1.42)
Une représentation analogue à celle donnée en (1.18) existe sous la forme [83, 85]
(1.43)
La comparaison avec la jauge de Landau pour une particule dans un champ magné-
tique constant à trois dimensions est immédiate. Elle conduit à la correspondance
&
(1.44)
(iii)
Le cas particulier où les commutateurs position-impulsion sont pris canoniques a été
abordé dans quelques travaux. Ainsi, dans [93], on présente des représentations pour le
modèle isotropique tridimensionnel, c’est-à-dire
(1.45)
La référence [101] traite quant à elle le cas particulier où .
'
(1.46)
J
9
L’objet 4 & peut donc être vu comme un opérateur agissant sur la fonction d’onde
: . En particulier, si on prend pour l’opérateur 4 l’opérateur position, on obtient bien
' :& : & (1.49)
On notera que dans le cas où les sont des opérateurs, ceux-ci commutent avec les opérateurs
22
impulsion d’après la discussion précédente sur l’identité de Jacobi, cf. équations (1.10).
1.6. Conséquences pour la théorie quantique 89
'
possible de vérifier que cette prescription est en réalité celle de Weyl : en décomposant
: à l’aide de (1.46), on obtient
' :& :& (1.50)
coordonnées non-commutatives, il n’est pas possible d’adopter la notation de Dirac
puisque les opérateurs ne commutent plus entre eux et ne peu-
vent donc pas être diagonalisés simultanément.
91
Chapitre
2 Mécanique quantique en
espace non-commutatif
une représentation des et en termes des et . Cependant, dans certains cas, on peut
même se passer d’une représentation, le spectre du hamiltonien pouvant être déterminé
d’une manière purement algébrique. Dans certains travaux, le paramètre est pris infi-
niment petit de telle sorte qu’il est possible d’établir une théorie de perturbation autour
de la limite commutative.
Concernant le paramètre de non-commutativité des opérateurs d’impulsion ,
suivant les remarques faites précédemment, celui-ci est assimilable à un champ ma-
gnétique. C’est pourquoi, dans le cas où , il n’est pas nécessaire d’introduire de
potentiel vecteur dans le hamiltonien (bien que cela ait déjà été fait dans certains tra-
vaux).
Indépendamment de la forme générale de l’algèbre satisfaite par pour ,
le générateur infinitésimal des rotations agit comme
*
(2.1)
*
pour E . Par conséquent, les termes quadratiques et sont invariants sous les
rotations.
&
& &
& & & (2.2)
Le hamiltonien D
& 4 & s’écrit, dans cette représentation,
D
& 4 & & &
& 4 & & &
& 4 & (2.3)
Le potentiel 4 décrit une interaction non locale mais qui peut être traitée en théorie
des perturbations si l’on considère que le paramètre est suffisamment petit devant les
longueurs caractéristiques du système [85].
Pour un potentiel central 4 ( , on a & 4 (
&
4 et alors
(
& &
& 4 & &
& & &
& &
&
Ainsi, le hamiltonien (2.3) prend la forme
D
& 4 ( 4 ( &
&
( (2.4)
Le dernier terme est similaire à un terme d’interaction spin-orbite du type & &.
est indépendant du paramètre . Par conséquent, les niveaux d’énergie sont identiques
à ceux obtenus en mécanique quantique ordinaire ( ). Cependant, il existe des quan-
tités observables qui diffèrent d’un modèle à l’autre. On peut
mentionner, par exemple,
. Cette dernière expression
la densité d’états par unité de surface [87], K
'
diverge au point singulier
.
D
& &
(2.6)
Le spectre de ce système [87, 89, 91–93] peut être déterminé de manière algébrique [89]
en utilisant les résultats concernant les représentations de l’algèbre (1.12) énoncés au pa-
ragraphe (iv) de la section 1.3.2. En effet, le hamiltonien (2.6) peut se réécrire en fonction
ou & introduits dans les relations (1.31) et (1.39), à savoir D & &.
du vecteur &
Si l’on développe maintenant & sur ses composantes + dépendant des opérateurs cano-
niques et (cf. relations (1.41)), on obtient
D (2.7)
avec
définis dans l’équation (1.35).
Par conséquent, l’oscillateur harmonique isotrope en espace non-commutatif (2.6)
fonction de & et & satisfaisant l’algèbre (1.12) est équivalent à l’oscillateur anisotropique
en espace commutatif de fréquences et . Les valeurs propres de D sont donc
caractérisées par deux entiers + et + (positifs) :
+ + avec + + # (2.8)
Au point singulier F
, la pulsation s’annule ; on aboutit
donc à une dégénérescence des valeurs propres. Un cas particulier de cette situation
94 Chapitre 2. Mécanique quantique en espace non-commutatif
correspond à
. On a alors et les niveaux d’énergie (2.8) correspondent
aux niveaux de Landau (2.5). Si F I , on peut prendre la limite commutative qui re-
donne l’oscillateur harmonique isotrope. La discussion sur le hamiltonien à deux di-
mensions (2.6) se généralise aux dimensions supérieures [89, 93].
Remarque : Dans les équations (1.41), nous aurions également pu définir les nou-
velles variables canoniques d’espace de phase comme
(2.9)
D & &
(2.12)
"
2
2 (2.13)
< +
< #
' +
(2.14)
avec
. Pour I , cette caractérisation des
'
niveaux d’énergie est équivalente à (2.8) en vertu des relations
'
L’égalité des expressions (2.10) et (2.12) de D implique que les variables canoniques
& & et & & sont reliées par la transformation canonique
!"
:
(2.15)
On peut définir en fonction des opérateurs canoniques & et & les opérateurs [91, 92]
ainsi que les permutations circulaires
et l’équation (2.10) implique que le hamiltonien peut être réécrit sous la forme
D
;
(2.16)
$ 3
# E
, , (2.17)
ristiques du système étudié. L’ansatz & & !%& donne les trajectoires classiques
de pulsations
inclut un champ de force qui ne possède pas d’interprétation physique naturelle. Ce
champ fait intervenir le paramètre et se simplifie donc dans le cas où .
Dans ce cas, on obtient de nouveau l’équation (2.17) avec défini comme ci-dessus et
96 Chapitre 2. Mécanique quantique en espace non-commutatif
, c’est-à-dire le paramètre F introduit de manière algébrique dans
la relation (1.34).
En conclusion, nous pouvons noter qu’à trois dimensions, des expressions sensible-
ment analogues aux équations (1.23) et (2.12) peuvent être obtenues [93] dans le cas
complètement isotrope décrit par la relation (1.45) et en imposant la condition ,
celle-ci permettant d’avoir une expression invariante sous les rotations du hamiltonien
exprimé en termes d’opérateurs canoniques (de manière similaire à (2.12)).
D
& 4 &
(2.18)
D
&7 7 7 & 4 &
Pour F , les opérateurs 7 et 7 sont nécessairement proportionnels à l’identité (voir
la discussion suivant (1.29)). Si l’on impose l’invariance rotationnelle de D , le seul choix
possible est 7 7 [91], de telle sorte que le hamiltonien prend la forme
D
& 4 &
(2.19)
+ 4 + !" +
(2.20)
F 7 7 , ainsi que les opérateurs de création 2 et # associés (on suppose
et #
encore I ). Le système admet qualitativement des propriétés différentes suivant
le signe de F. Pour F I , (respectivement F L ), le spectre peut être caractérisé en
termes des représentations du groupe de Lie
(respectivement
) et il existe
un nombre fini (respectivement infini) d’états stationnaires pour une valeur donnée du
moment angulaire. De plus, pour F L , certains niveaux d’énergie peuvent être calculés
de manière exacte alors que la théorie de perturbation autour de la valeur F permet
d’obtenir des résultats approchés pour tous les niveaux d’énergie (voir la référence [91]
pour plus de détails).
Finalement, nous pouvons aussi noter qu’il existe une autre description du système
physique qui conduit à un spectre d’énergie différent : le modèle « exotique » [82, 94]
consiste à modifier les crochets de Poisson CP associés à l’algèbre quantique (1.21)
avec un facteur :
F
F
F
Æ
F
3 Mécanique quantique
supersymétrique en espace
non-commutatif
D ÉFINITION B.1
Un système quantique D est la donnée d’un opérateur D auto-adjoint (D D)
appelé hamiltonien agissant sur un espace de Hilbert appelé espace des états.
#
D ÉFINITION B.2
Un système quantique D est dit supersymétrique s’il existe un nombre fini d’opé-
rateurs auto-adjoints (
5 ) ainsi qu’une involution (c’est-à-dire un opé-
rateur auto-adjoint non borné) agissant sur satisfaisant
!
! ½
et !
#
½ 5
#
5
avec (3.1)
Æ D avec E
100 Chapitre 3. Mécanique quantique supersymétrique en espace non-commutatif
-(
– Son spectre est entièrement positif ;
# # où!-les
– L’espace des états peut se décomposer en somme directe : $
- !- - et
sous-espaces sont définis comme $
- ;
– envoie un état de sur un état de $ et réciproquement.
Autrement dit, on retrouve des propriétés analogues aux théories des champs su-
persymétriques, où des bosons et des fermions sont reliés entre eux par des opérateurs
de supersymétrie.
2
.! !
5 (3.7)
!
Le hamiltonien
Le hamiltonien de ce système supersymétrique, défini suivant (3.1) pour une super-
charge . 2 vaut
!
! !
D
½ 2
!
!
!
"
.! ."
2 2
! "
(3.9)
Afin d’avoir un hamiltonien qui possède des termes quadratiques dans les impul-
sions, il est nécessaire de prendre des coefficients 2! qui soient au plus linéaires dans les
opérateurs .
non-commutatif
Soit un système quantique en espace ordinaire décrit par son hamiltonien D .
En espace non-commutatif, on définira le hamiltonien correspondant D
en rem-
plaçant les coordonnées de l’espace de phase ordinaire par leurs équivalents non-
commutatifs . L’espace de Hilbert des états reste cependant le même.
102 Chapitre 3. Mécanique quantique supersymétrique en espace non-commutatif
à la différence que les coefficients 2 dépendent maintenant des opérateurs & & : 2
2 & &.
En utilisant l’involution ! . (puisque ( est pair), on peut construire une se-
conde supercharge
! (3.11)
qui est fonction des opérateurs et et on a les relations d’anticommutation
!
!
(3.12)
Le hamiltonien supersymétrique D est défini, comme précédemment, par le carré
#
des supercharges
Æ D E (3.13)
Un exemple intéressant de supercharge est donné par l’expression
. .
(3.14)
où le superpotentiel
ne dépend que des opérateurs position & .
D ½ . .
. .
. .
(3.15)
Le commutateur
fait intervenir le paramètre de non-commutativité des co-
ordonnées spatiales, le terme
fait intervenir les coefficients ; de l’algèbre (1.7).
Quant au terme
, il décrit la présence d’un champ magnétique.
pond au superpotentiel
Notre discussion se fonde sur la référence [100]. L’oscillateur harmonique corres-
où est la pulsation du système ( I ). On s’in-
téresse ici au cas bidimensionnel . En conséquence de quoi, le hamiltonien (3.15)
3.2. Supersymétrie en espace non-commutatif 103
prend la forme
D
. . . . ..
. .
. . . .
(3.16)
Ce hamiltonien possède deux parties bien distinctes : une partie D ne dépendant
que des variables d’espace de phase et et une partie D ne dépendant que des ma-
trices . de l’algèbre de Clifford : D D D .
Ces deux parties commutent entre elles et sont donc diagonalisables séparément.
Le spectre complet du hamiltonien D est donné par la somme du spectre de D et du
spectre de D .
Spectre de D
Le spectre de D est identique à celui calculé en (2.8).
Spectre de D
On peut prendre (3.6) comme représentation de l’algèbre de Clifford. En reportant
dans l’expression de D , on arrive au spectre
(3.17)
105
Conclusion
Dans nos travaux sur les théories de Yang-Mills topologiques et de gravité topolo-
gique, nous avons développé une approche simple de superespace. Dans un premier
temps, nous avons utilisé ce formalisme pour discuter les symétries des théories topo-
logiques. En considérant une superjauge de type Wess et Zumino (choisie de manière
appropriée dans chacun des cas), nos résultats sur les transformations de symétrie dans
le superespace nous ont permis de retrouver de manière directe et naturelle un cer-
tain nombre de résultats connus. En gravité topologique, une approche de superespace
n’avait pas encore été considérée (à part quelques résultats partiels à deux dimensions)
et elle nous a conduit à une algèbre de symétries « off-shell » complète. La formulation
particulière de cette algèbre qui fait directement intervenir le paramètre de supersymé-
trie locale généralise les résultats « on-shell » présentés auparavant dans la littérature.
En étudiant la manière d’introduire le graviphoton dans la gravité topologique, nous
avons constaté que deux approches ne possédant pas le même contenu en superchamps
et symétries pouvaient néanmoins aboutir aux mêmes lois de transformation dans la su-
perjauge de Wess et Zumino (pour peu que les paramètres soient interprétés de manière
appropriée).
Alors que l’approche dans le superespace avait été appliquée dans le passé à la des-
cription du lagrangien et de certaines symétries dans les théories de Yang-Mills topolo-
gique, elle n’avait pas encore été exploitée pour discuter les observables de ces théories.
Ces dernières ont généralement été étudiées par le biais de la cohomologie équivariante
qui n’est pas un outil standard dans les théories de jauge ordinaires. Nous avons mon-
tré que, dans le cadre d’une approche de superespace, la détermination des observables
se réduit à un problème de cohomologie BRST standard pour des théories de jauge
supersymétriques ordinaires : ceci permet d’appliquer les résultats bien connus corres-
pondants. Nos résultats sur les équations de bi-descente (apparaissant dans une étape
intermédiaire) pourraient servir dans d’autres contextes ou des relations de ce type ap-
paraissent [17]. À des complications techniques près, notre discussion des observables
pour les théories de Yang-Mills topologiques devrait pouvoir se généraliser au cas de la
gravité topologique.
Aussi bien pour les théories topologiques que pour la mécanique quantique en es-
pace non-commutatif, nous avons fait une mise au point dans laquelle nous avons es-
sayé de présenter de manière simple et concise les résultats connus et de comparer diffé-
rentes approches. En particulier, pour la gravité topologique, nous avons discuté de ma-
nière détaillée les liens entre l’approche métrique et le formalisme des vielbeins. Dans
ce contexte, nous avons aussi trouvé de nouvelles observables associées à la torsion et
106 Conclusion
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115
A
Annexe
Démonstrations des
principaux théorèmes
Dans toute cette annexe, nous revenons sur les théorèmes présentés durant l’étude
de la théorie de Yang-Mills topologique. Ces démonstrations comportent des aspects
plutôt techniques, c’est pourquoi nous avons pris le parti de les reporter en annexe
plutôt que dans le cours du manuscrit.
P ROPOSITION B.1
La condition
- d - (A.1)
implique
-
- - d --
-- d - -
(A.2)
-
P ROPOSITION B.2
La condition
- d - (A.3)
implique -
- d -
-
- d -
(A.4)
d- / - -
(A.7)
- / - -
d / -
(A.8)
Le même raisonnement peut être fait en ce qui concerne les superchamps, étant
donné que la cohomologie de et de d est également triviale dans l’espace des
superchamps.
À partir de là, nous pouvons montrer le résultat avancé dans la proposition A.3.
P ROPOSITION B.3
La contrainte de supersymétrie implique que toutes les formes - apparaissant
dans les équations de descente peuvent être remplacées, sans perte de généralité,
par des superchamps
-
-
(A.11)
-
d -
(A.12)
A.2. Équations de bi-descente 117
ce qui donne si l’on applique et en utilisant le fait que - est nul, compte tenu
de notre hypothèse de récurrence,
d-
(A.13)
Comme la cohomologie de d est triviale, on obtient la relation
-
d -
(A.14)
En utilisant la proposition A.1 et en éliminant le terme en dérivée totale (qui ne
contribue pas à l’équation de descente), on finit par avoir
-
- (A.15)
Suivant le même argument avancé précédemment, on peut remplacer la forme dif-
férentielle - par un superchamp - , ce qui nous fournit le résultat de la pro-
position à l’ordre et achève la récurrence.
P ROPOSITION B.4
Soit un couple 1 correspondant respectivement au nombre de supersymétrie
et au nombre de forme de l’observable globale - . Pour ce couple, les équations
de descente avec la contrainte de supersymétrie impliquent une tour d’équations
de bi-descente
-
d -
-
(A.16)
où ( 1 et .
Le raisonnement procède comme précédemment par récurrence sur ( . Pour simpli-
fier la démonstration, il est commode d’utiliser le formalisme des formes étendues. Ces
formes sont définies comme sommes des formes différentielles de même degré total,
autrement dit
( 1
-
-
(A.17)
On définit aussi une dérivée extérieure étendue d d nilpotente elle aussi (d ).
Pour l’instant, nous savons que (A.18) est valable pour ( (d’après l’équation (2.53).
Supposons qu’il en est de même pour ( et intéressons nous au rang ( . Si l’on applique
à l’équation au rang ( et en utilisant sa nilpotence ainsi que celle de d, on arrive à
d
d -
d -
(A.19)
d -
d -
d -
(A.20)
)
(A.22)
avec > <
par
5
5 1 D1 D1 (A.23)
est un polynôme invariant de jauge non-trivial dans le sens où
d .
où
5 5 5
A.3. Solutions générales des équations de bi-descente 119
1> et (A.24)
Nous introduisons des superformes tronquées (à ne pas confondre avec les formes
étendues de la section précédente). Ces formes tronquées sont définies comme
'
d
(A.25)
5
Remarque : Dans le cas où >, la forme tronquée contient tous les champs
appartenant à la ligne dans le parallélogramme = 2( > .
' qui
De la même façon, nous pouvons introduire une dérivée extérieure tronquée d
n’opère en réalité que comme la troncation de la dérivée extérieure usuelle,
' '
d d '
(A.26)
selon
' 5 d' ' 5 > (A.27)
; ( et =
D D
1 1 1 (A.28)
de jauge.
Ce qui vient d’être fait dans l’espace des superformes se porte directement dans
l’espace
5 des formes tronquées.
120 Annexe A. Démonstrations des principaux théorèmes
L EMME B.1
La cohomologie de dans cet espace est donnée par les formes tronquées dont les
coefficients sont des polynômes dans les variables (A.28).
' 5
(A.29)
cela signifie que ' 5 5 est un polynôme fonction des . Comme nous l’avons déjà
remarqué dans la remarque de la section (2.5.2) (page 49), seul un monôme en permet
d’avoir des observables de degré de fantôme 0.
Nous choisissons donc ' 5 ; .25 À partir de cette forme ' 5 , on peut remonter
la tour d’équations de descente en prenant à chaque étage la troncation des superformes
5 qui satisfont les équations de superdescente. Arrivés en haut de la tour, on ob-
tient la forme tronquée de degré de fantôme 0,
'
5
5
d
5
5
(A.30)
mologie, nous pouvons relâcher cette dernière hypothèse (sans perte de généralité) en
prenant plutôt ' 5 ' 5 où ' 5 est une forme tronquée de degré de fantôme > .
Encore une fois, le raisonnement procède par récurrence, ici sur le degré de fantôme
. On suppose donc qu’au degré , nous avons la relation
'
5
'
5
d' '
5
(A.31)
qui est bien vérifiée au degré de fantôme > . On injecte cette hypothèse dans l’équation
de descente (A.27) au rang et, compte tenu de la nilpotence de d' , on obtient
' d''
5
5
(A.32)
' 5
D’après le lemme B.1, on en déduit que
est de la forme
'
5
'
5
d' '
5
' 5
(A.33)
' ,
5
tronquée D
5
D' d''
5
(A.35)
5
À ce moment là, l’équation de descente se factorise sous forme d’une équation du
même type que (A.32), donnant ainsi la solution au niveau ,
où, de nouveau, ' est un élément de la cohomologie de qui doit satisfaire une
contrainte pour garantir l’intégrabilité de l’équation au rang .
5
Si l’on oublie pour le moment les superformes tronquées ' en les supposant nulles,
on se retrouve en haut de la tour d’équations de descente à
'
5
' ' 5
d (A.37)
Par conséquent, les solutions non triviales sont nécessairement issues de la présence
d’un ou de plusieurs facteurs '. Ces superformes tronquées appartiennent à la coho-
mologie de , elles peuvent donc être de deux formes différentes (suivant le degré de
fantôme),
'5 ='5 1 D1 D1 (A.39)
'
ou
5
; ='5
D D
1 1 1 (A.40)
Comme précédemment, est défini suivant (2.61) et =' et ='
5 5
sont des polynômes
invariants de jauge.
Commençons par le cas le plus simple, celui de '5 d5 . D’après la
5
deuxième évoquée au début de cette section, page 118.
Terminons en revenant sur les superformes tronquées '5 qui doivent donc sa-
tisfaire la contrainte (A.35). On sait que l’on peut construire une série de superformes
au-dessus du cocycle . En reportant la définition (A.40)
dans la contrainte (A.35) et en utilisant les équations de superdescente pour les super-
formes
, on aboutit à la relation
D'5
=' 5
; d' ='
5
(A.42)
Les deux membres de gauche sont des variations BRST et n’appartiennent donc pas
à la cohomologie de , contrairement au terme d ' ='5 . La seule possibilité pour que
l’identité soit satisfaite est que chacun des termes soit nul, autrement dit
' ='5
d
(A.43)
et
D'
5
='
5
(A.44)
' 5
Cette dernière équation permet de montrer que D
est de la forme
D' 5
='5
(A.45)
Afin de simplifier, nous n’avons pas rajouté de termes -exact ou de termes appar-
tenant à la cohomologie de . Cette superforme tronquée est la première d’un ensemble
de supercocycles tronqués,
D' 5
='5
(A.46)
D'
5
d' D' 5
(A.47)
'
La résolution de la contrainte (A.43) nécessite de déterminer la cohomologie de d
dans l’espace des superformes tronquées '
5 .
A.3. Solutions générales des équations de bi-descente 123
L EMME B.2
La cohomologie d ' dans l’espace '
5 est donnée par les superformes tronquées de
degré de fantôme nul et de degré total > :
' 5
5
d
5
(A.48)
'
d avec '
d
(A.55)
5
124 Annexe A. Démonstrations des principaux théorèmes
' 5
5
d
5
(A.56)
troncation.
Ainsi, la cohomologie de d ' dans l’espace des superformes tronquées '
5 se ré-
sume aux superformes 5
d5 . Ici, 5 est un polynôme invariant de jauge
dépendant des mêmes superchamps que les polynômes (A.28) et satisfait la condition
de non-trivialité
5
d 5 5 (A.57)
Revenons sur la condition (A.43) portant sur le polynôme ='5 . Nous pouvons
maintenant conclure, compte tenu du lemme B.2 et de l’inégalité > L > , de la
trivialité de cette contrainte,
='5 d' ,' 5 (A.58)
=' devant être invariant de jauge, cela implique que ,' satisfait une série d’équations
de superdescente analogues à celles de (2.58),29
,' 5
d' ,'
5
> (A.59)
La résolution est semblable à celle que nous avons déjà effectuée. En partant du bas
de la tour d’équations, on a 30
avec la condition
)
,
>.
127
B
Annexe
Approche métrique
Dans cette annexe, nous nous intéressons à la formulation métrique de la gravité to-
pologique. Nous ne détaillerons que le secteur gravitationnel, étant donné que le secteur
de Maxwell reste inchangé.
Remarquons que ) et agissent de la même façon sur des formes ne portant pas
d’indices d’espace courbe 6 ? supplémentaires (comme par exemple, le vielbein qui
ne porte que des indices d’espace plat 2 # supplémentaires). Cette remarque prend
tout son sens si l’on cherche à comparer les résultats présentés ci-dessous avec ceux
obtenus dans le formalisme de vielbein.
trie (qui est nilpotent à une transformation de jauge près, cf. chapitre 2, section (2.17),
page 38).
Le symbole de Christoffel se transforme quant à lui selon
)
@
(B.6)
où ) est défini par (B.2) et
7
7
désigne la dérivée covariante calculée au moyen de la
de
connexion de Levi-Civita, c’est-à-dire
. Le tenseur
rang 3 est défini selon
(B.7)
,
, d
d , ,
(B.9)
avec
avec
@
7
d d
(B.11)
, avec d
(B.12)
d avec
Remarque : on aurait aussi pu considérer que les champs et apparaissant dans (B.13)
sont des inconnues. Les définitions (B.12) sortiraient alors de la connaissance des varia-
tions BRST de @ et ainsi que de la définition du symbole de Christoffel.
- ie - - (B.14)
Les transformations BRST obtenues en développant la condition (B.13) et en utilisant
l’identité de Bianchi généralisée ,
prennent la forme
)7 )
) -
) - - ) - -
)
7
(B.15)
@ - @ -
7 7
@ -
, ) , ,
et
(B.16)
7
où
. Du fait de la relation (B.10), l’algèbre (B.15) a exactement la même
forme que l’algèbre obtenue en utilisant un formalisme de second ordre pour les viel-
beins. Cela s’explique par le fait qu’en passant du vielbein à la métrique, un indice
d’espace tangent sur lequel agit le paramètre de Lorentz " (avec " - ) de-
vient un indice d’espace courbe sur lequel agit le paramètre des difféomorphismes par
le biais de
@ (avec -
- ).
130 Annexe B. Approche métrique
Enfin nous pouvons noter que l’algèbre de symétrie du prépotentiel telle qu’elle
est définie en (B.3) et celle du potentiel donnée par les relations (B.15) ont la même
structure,
Æ7 Æ
Æ7
Æ7 Æ
Æ 7
(B.17)
Approche Formalisme de
métrique second ordre
) )
Champs fondamentaux :
Fantômes pour les fantômes :
B.5 Observables
Si l’on se réfère à la relation (B.10) qui est en quelque sorte une transformation de
jauge formelle, on peut s’attendre à ce que les expressions des observables en forma-
lisme de second ordre aient exactement la même forme que celles du formalisme mé-
trique. Cependant, ce n’est pas tout à fait le cas, comme nous allons le voir.
B.5. Observables 131
Compte tenu des relations (B.4) et (3.54), le polynôme @ coïncide
avec le polynôme : @ . Cependant, pour un degré de fantôme 7 , les
polynômes , @ - ne dépendent plus des mêmes variables que les poly-
,
As , 3
,
3
,
d d
!
3 d d (B.18)
d @ @ d
@
@ (B.19)
on trouve les expressions suivantes [73–75], qui correspondent aux classes de Mum-
ford [9],
!
@ 3
3
@ d
! "
@ 3 - @
@
@
! (B.20)
3 3
(B.21)
Dans la référence [34], les résultats (B.20) ont été obtenus au moyen de techniques ma-
thématiques sur la cohomologie équivariante, ce qui a permis de justifier les discussions
présentées dans les références [7, 69].
132 Annexe B. Approche métrique
As ,
As ,
7 , As 7 7 7 ,
As , As
(B.22)
Ces expressions ont exactement la même forme que celles obtenues dans le formalisme
de vielbein. On retrouve ainsi les résultats (B.20) au terme quadratique
près qui
apparaît dans l’expression de @ . Un tel terme est généré par
7
et il est dû au fait que le tenseur métrique, qui monte ou abaisse les indices, se trans-
forme sous la symétrie topologique. Cela montre que le passage purement algébrique
entre les champs ordinaires et les champs généralisés, ainsi qu’entre la différentielle or-
d ) est une démarche compliquée dans
dinaire et la différentielle généralisée (d
le cadre d’un formalisme métrique. Un traitement approprié consiste à étendre l’action
des symétries de la variété d’espace-temps à l’espace de toutes les métriques (qui est
de dimension infinie), utilisant par là même la machinerie de la géométrie différentielle
globale [34].
En conclusion, on notera que le tenseur métrique en dimension (et les obser-
vables correspondantes) peuvent également être paramétrées en utilisant les différen-
tielles de Beltrami [9, 34].
avec
Æ Æ2
Æ Æ
2
pour la densité de Pontrjagin
2
Le polynôme de degré de fantôme 1 peut être obtenu directement en développant la
forme généralisée
2
, ,
par rapport au degré de fantôme,
2
! "
@
,
"
@ !
,
d "
" !" (B.26)
B.5. Observables 133
Pour une détermination complète et explicite des autres polynômes, nous renvoyons à
la référence [6].
Enfin, on peut remarquer que la 4-forme de Nieh et Yan, qui donne les observables
construites à partir de la torsion, prend la forme [63, 64]
3
,
d d
(B.27)