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OUVRAGES D’ART
AVRIL / MAI 2013
896
REVUE TECHNIQUE DES ENTREPRISES DE TRAVAUX PUBLICS
CE GUIDE RENSEIGNE SUR LES PRODUCTIONS DES FOURNISSEURS DE MATÉRIEL, ÉQUIPEMENT OU SERVICES. SI VOUS DÉSIREZ ÊTRE RÉPERTORIÉS
SUR LES ACTEURS DE LA PROFESSION DES TRAVAUX PUBLICS DANS CES RUBRIQUES, ADRESSEZ-VOUS À : EMMANUELLE HAMMAOUI - 9, RUE DE BERRI - 75008 PARIS - TÉL. : +33 (0)1 44 13 31 41 -
EMAIL : ehammaoui@fntp.fr - TARIF : 100 € HT PAR LIGNE ET PAR RUBRIQUE OU 230 € HT LE CM COLONNE POUR UNE ANNÉE DE PARUTION.
Directeur de la publication
Patrick Bernasconi
RELEVER LES DÉFIS TECHNIQUES
Directeur délégué
Rédacteur en chef
DU XXIe SIÈCLE
Michel Morgenthaler
3, rue de Berri - 75008 Paris
Tél. : +33 (0)1 44 13 31 03
Email : morgenthalerm@fntp.fr Or, dans le contexte actuel de forte concurrence
Comité de rédaction et de diminution des grands travaux en France,
Hélène Abel (Ingérop), Jean-Bernard le chemin de la croissance passera par l’export.
Datry (Setec), Michel Duviard (Egis), Et comment, si ce n’est grâce à nos capacités
Laurent Guilbaud (Saipem), Ziad
Hajar (Eiffage TP), Florent Imberty d’innover dans tous les domaines, à notre valeur
(Razel-Bec), Louis Marracci ajoutée en termes de qualité, d’environnement...
(Bouygues TP), Stéphane Monleau saurons-nous faire face à une concurrence accrue
(Soletanche Bachy), Jacques
Robert (Arcadis), Claude Servant venue de nations qui restent – mais pour combien
(Eiffage TP), Philippe Vion (Systra), de temps – moins performantes dans ces domaines.
Michel Morgenthaler (FNTP)
Parmi les sujets porteurs d’innovation, les matériaux
Ont collaboré à ce numéro
Rédaction à très hautes performances, comme les BFUP et les
Monique Trancart, Marc Montagnon aciers à très haute limite d’élasticité qui permettent
Service Abonnement et Vente de réaliser des structures de très grandes portées
Com et Com fortement allégées et d’une grande durabilité,
Service Abonnement TRAVAUX sont en bonne place pour répondre aux très fortes
Bât. Copernic - 20 av. Édouard Herriot
92350 Le Plessis-Robinson contraintes environnementales de notre époque.
© DR
D
Email : revue-travaux@cometcom.fr qu’il s’agisse d’ouvrages neufs ou de réparation
epuis plusieurs décennies, l’esprit d’inno- de structures anciennes. Ce dernier marché mérite
France (10 numéros) : 190 € TTC vation, le savoir-faire et la compétitivité
International (10 numéros) : 240 € d’ailleurs une attention particulière, tant il est porteur,
Enseignants (10 numéros) : 75 € ont fait des Français des leaders mondiaux en Europe, notamment.
Étudiants (10 numéros) : 50 € dans tous les métiers du génie civil et
Prix du numéro : 25 € (+ frais de port) Parallèlement, et pour que nos ingénieurs continuent
des ouvrages d’art en particulier.
Multi-abonnement : prix dégressifs de véhiculer l’image de la France et que l’ingénierie
(nous consulter) Les deux réalisations prestigieuses de ces dix française fasse toujours preuve de vitalité, il est
Publicité dernières années – le viaduc de Millau et le pont nécessaire que nos jeunes étudiants et ingénieurs
Emmanuelle Hammaoui de Rion Antirion – sont les meilleures preuves
9, rue de Berri s’engagent dans nos métiers extraordinaires et
75008 Paris d’une audace et d’une maîtrise incomparables passionnants, faits d’aventures humaines incompa-
Tél. : +33 (0)1 44 13 31 41 en matière d’ouvrages d’art. rables, que sont ceux du génie civil et, plus large-
Email : ehammaoui@fntp.fr
Mais qu’en sera-t-il demain ? ment, des travaux publics.
Site internet : www.revue-travaux.com
Si ce numéro de Travaux présente encore quelques Enfin, pour donner ce nouvel élan et relever le grand
Réalisation et impression
Com’1 évidence exemples de la créativité et de la compétence défi technique du début du troisième millénaire, les
Immeuble Louis Vuitton technique de nos ingénieries et de nos entreprises, principaux donneurs d’ordre – les maîtres d’ouvrage
101, avenue des Champs-Élysées la situation actuelle n’en est pas moins préoccupante comme l’État et les collectivités territoriales – doivent
75008 PARIS
Tél. : +33 (0)1 82 50 95 50 et inquiétante. En effet, si l’on se réfère aux projets faire tout ce qui est en leur pouvoir pour promouvoir
Email : contact@com1evidence.com actuels, force est de constater une tendance qui et faciliter le recours aux techniques innovantes
consiste, de plus en plus souvent, à promouvoir des répondant le mieux aux principaux enjeux sociétaux
structures classiques, au détriment d’ouvrages plus actuels que sont le changement climatique et
La revue Travaux s’attache, pour l’information ambitieux. le développement durable.
de ses lecteurs, à permettre l’expression de
toutes les opinions scientifiques et techniques. Certes la recherche et l’innovation sont toujours Seule la conjonction de ces facteurs permettra
Mais les articles sont publiés sous la au cœur de la compétitivité des grandes entreprises à notre pays de conserver son rang en matière
responsabilité de leurs auteurs. L’éditeur se
réserve le droit de refuser toute insertion, jugée nationales. Mais si elles venaient à disparaître, de travaux publics.
contraire aux intérêts de la publication.
elles ne seraient plus un facteur de développement
Tous droits de reproduction, adaptation, totale
ou partielle, France et étranger, sous quelque de notre réseau scientifique et technique. L’image
forme que ce soit, sont expressément réservés de la France s’en trouverait, selon toute vraisem-
(copyright by Travaux). Ouvrage protégé ;
photocopie interdite, même partielle blance, durablement ternie, dans un monde en
(loi du 11 mars 1957), qui constituerait
contrefaçon (code pénal, article 425). pleine mutation où un certain nombre d’ouvrages
Editions Science et Industrie SAS remarquables sont déjà conçus et réalisés par
9, rue de Berri - 75008 Paris des entreprises étrangères, notamment en Asie
Commission paritaire n°0116 T 80259 CLAUDE SERVANT
ISSN 0041-1906 et au Moyen-Orient. EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS
LISTE DES ANNONCEURS : STRRES, P.15 - CNETP, P.17 - SMA BTP, 4e DE COUVERTURE
ART
D’
IMAGINER
18
08 ACTUALITÉ
ENTRETIEN AVEC
PATRICE SCHMITT
SNCF IGOA, BIEN AU-DELÀ
DU RÉSEAU FERROVIAIRE
30
LE VIADUC DE MARTIGUES
Renforcement
37
LE PONT DE SAINT-NAZAIRE
Pathologie et renforcement
44
LGV EST EUROPÉEN.
LES VIADUCS DE LA ZORN
ET DE WILWISHEIM
50
LE PONT CANOT
À BESANÇON
Renforcement et gros entretien
pour le passage de la 1re ligne
59
du tramway
A406 -
LE VIADUC DE LA SAÔNE
Contournement Sud de Mâcon
66
LE VIADUC DU
HASPELBAECHEL
74
CONCEPTION-RÉALISATION
DU VIADUC DU LANDBACH
2e phase de la LGV
Est-Européenne
82
LA PASSERELLE
DU GRAND LARGE
à Dunkerque
92
LA PASSERELLE SUR L’ISLE
à Boulazac
98
LE PONT À HAUBANS
DE RUSSKI
à Vladivostok
108
LE VIADUC DE MILLAU
Dix années de monitoring
structurel
118
LE PONT DE VIDIN-CALAFAT
Une Ingénierie française
aux confins des Balkans
126
LE PONT
JACQUES CHABAN-DELMAS
Aux portes de Bordeaux,
un pont se lève
RÉALISÉ en Conception-
Construction le pont transfron-
talier sur le Danube relie les
villes de Vidin en Bulgarie et
de Calafat en Roumanie. Cet
ouvrage en béton précontraint,
long de 1791 m, porte sur un
même niveau une autoroute
2 x 2 voies et une voie ferrée.
La passe navigable est franchie
par trois travées extradossées
de 180 m. Ce pont remarquable
par sa technique l’est aussi
par son contexte particulière-
ment compliqué : deux pays
possédant leurs réglementations
propres, intervenants cosmopo-
lites. La maîtrise d’œuvre de ce
projet complexe a été assurée
par une équipe franco-anglaise :
INGEROP (mandataire) et High-
Point Rendel. La photo montre le
Danube pris en glace par -32°C.
(voir article page 118)
© PHOTOTHÈQUE INGEROP
TRAIN : RÉOUVER-
TURE D’UNE LIGNE
LES FINANCES LOCALES VUES PAR LA POSTE
La ligne de chemin de fer reli-
ant Pau (Pyrénées-Atlantiques)
à Saragosse, à plusieurs dizai-
nes de kilomètres au sud, en
L a direction des études de la Banque
postale publie sa première note de
conjoncture sur les finances locales
d’euros, montant toutefois en recul de
plus de 2 % en 2012 contre une hausse
de près de 7 % entre 2010 et 2011.
Espagne, pourrait rouvrir en en 2012. Les charges de fonctionnement augmen-
2020*. La Région Aquitaine et La banque constate une légère hausse tent seulement de 2,7 % contre 3,2 %
le gouvernement de la province de l’investissement des collectivités en 2011.
espagnole d’Aragon ont signé territoriales et l’interprète comme Les recettes courantes suivent le mê-
un accord en ce sens. Fin mars, un signal positif. me mouvement avec + 1,8 % contre
une demande de subvention « Elles maintiennent leur effort d’équi- + 3,9 % en 2011, augmentation la plus
devait être déposée auprès de pement, confirmant ainsi leur place faible depuis 2001. L’encours de dette
la Commission européenne. de premier investisseur public avec s’établit à 161 milliards d’euros, soit
La ligne mise en service en un montant de 52,6 milliards d’euros, 2,6 % de plus qu’en 2011.
1928 avait été fermée en 1970 soit 1,6 % de plus qu’en 2011, » La Banque postale nuance ce tableau
suite à un accident. précise-t-elle dans un communiqué. général en constatant que les collecti-
© M.T.
* Source : Gazette des communes. Elle constate que les collectivités vités locales sont différemment armées
Les collectivités locales utilisent mettent à contribution un niveau élevé pour « poursuivre leur mission de servi-
CHEMINS DE FER encore beaucoup leur épargne d’épargne brute (solde recettes-dépen- ce public tout en préservant leur équi-
brute pour investir.
EN RÉGIE ses de fonctionnement), soit 39 milliards libre financier. » n
La Région Provence-Alpes-Côte
d’azur va reprendre en régie
les Chemins de fer de Provence.
La ligne Nice / Digne-les-Bains
DEUX JOURNÉES PORTES OUVERTES
(Alpes-de-Haute-Provence) DANS LES CARRIÈRES
était exploitée par une filiale
de Veolia Transdev.
PHOTOVOLTAÏQUE
DE PLUS DE 250 KW
P lus de 150 carrières dans 19 régions
vont ouvrir leurs portes au public le
vendredi 31 mai et le samedi 1er juin,
Les candidats qui voudraient à l’initiative de l’Union nationale des
répondre à l’appel d’offres du industries de carrières et matériaux
ministère de l’Écologie pour des de construction (Unicem). La filière,
installations photovoltaïques qui compte 3 500 PME en France à
d’une puissance supérieure à côté de groupes mondiaux, emploie
© UNICEM
250 kW peuvent le faire jus- un million de personnes localement.
qu’au 16 septembre (total Les carrières et matériaux seront spé-
soutenu : 400 MW). En ce qui cialement représentés cette année Les enfants sont une cible privilégiée de ces journées qu’ils soient scolaires
concerne les centrales au sol, par les granulats, le béton, la chaux, ou qu’ils viennent avec leurs parents.
l’appel privilégie celles sur sites le plâtre, les pierres de construction
dégradés (friches, anciennes (granit, pierre calcaire, grès, etc.) et gés après leur fermeture et transformés nes conditions, conduire des engins.
décharges, etc.). Afin de ne pas les minéraux industriels. en réserves naturelles. Pour connaître les sites visitables, aller
désavantager les PME, il n’est Les visites sont organisées dans des Les scolaires fréquentent assidument sur www.unicem.fr, rubrique dossiers
pas demandé de garanties sites en exploitation ou déjà réaména- ces journées. Ils pourront, sous certai- puis journées portes ouvertes. n
bancaires d’exécution lors de
la remise des offres.
RECHERCHE EN TRANSPORTS : BILAN DU PREDIT 4
EUROVIA FUSIONNE
SON FERROVIAIRE
AMÉNAGEMENTS PIÉTONS ET CYCLABLES
Les activités de construction À MELUN SÉNART
et de maintenance ferroviaires
d’Eurovia (groupe Vinci) ont fonction de centre-ville du Carré Sénart, distance facilement praticable en vélo
été regroupées dans l’entreprise Zac accueillant logements, activités, uni- ou à pied par les personnes qui tra-
ETF en début d’année. versités, et commerces, l’Établissement vaillent dans le centre et veulent aller
© MIKAELIAN ARCHITECTE/EGIS ROUTE
REPRISE
L e 29 octobre 2012, le pont Mathilde
Nice-Est et Monaco (site de la Borne À l’avenir, la chaussée sens Italie-France Actuellement, ont lieu les tirs d’exca-
Romaine). va être abandonnée. vation de ses têtes.
Ce tronçon d’un kilomètre est soumis Ce sens passera sur l’actuelle chaussée Les travaux préparatoires - pistes
depuis l’origine, au milieu des années France-Italie qui, elle, devient tunnel. d’accès, protection du chantier contre
1970, à des glissements de terrain. Les travaux s’élèvent à 60 millions les éboulements, plate-forme de travail,
La chaussée actuelle du sens Aucune solution n’a pu être trouvée d’euros financés par Vinci Autoroutes terrassement des têtes - se terminent
Italie-France de ce tronçon pour y mettre fin. L’axe est construit sur (réseau Escota). cet été. Ils sont confiés au groupe
d’autoroute va être abandonnée. un sol karstique très faillé recouvert L’ouvrage souterrain de 800 m de long NGE-Guintoli. n
© HINES/AVIVA
Robert A. M. Stern spécialisée dans seront dotées de filtres à parti-
les bâtiments écologiques, est réalisé cules (L43C et M43).
par le groupe d’entreprises mené par La nouvelle tour prend la place de l’ancien immeuble France Télécom. Pendant la période transitoire
Spie SCGPM /Besix. d’adaptation, certains modèles
La tour de 38 étages et 162 m de haut non équipés peuvent encore être
est reconnaissable par sa façade. mentales HQE complétée par la Leed récupérées pour l’arrosage des deux vendus mais dans les petites
Deux côtés présentent une surface en américaine (niveau Gold ) y compris en jardins : en rez-de-chaussée et en puissances seulement.
pointes de diamant. Les deux autres phase chantier. terrasse. Le parking abrite également
- façade parvis et celle donnant sur Cela suppose notamment la gestion 121 places vélos avec douches et
Courbevoie à l’arrière - sont lisses. efficace des procédés d’entretien et vestiaires pour les pratiquants, 115 pour
à 2 certifications de maintenance, des économies d’eau les motos et des bornes de recharge
Elle vise les certifications environne- et d’énergie. Les eaux de pluie sont électrique. n
© HATZ
Moteur diesel 4L43C équipé
la dernière sélection du prix de l’inno- En concurrence avec lui pour le prix : d’un filtre à particules.
vation. un foreur mobile souterrain (mobile
à Tranchée étroite tunnel miner) pour l’exploitation minière
Voici deux exemples de matériel qui de Aker Wirth et la production automa- CAPTEUR
concourent pour le 14 avril. Dans la tisée d’un mur multicouches en béton CONNECTÉ GSM
catégorie design, Kaiser met en avant de Sommer Anlagentechnik. Le Viva GS14 vient compléter
une pelle excavatrice marchante mobile Battage de pieux moins bruyant la gamme de systèmes de me-
© BAUMA
à
destinée aux terrains peu accessibles. Hors concours mais exposées sur le sure à capteurs GNSS pour la
Le prix de l’innovation du salon La cabine a été adaptée aux besoins salon, signalons d’autres innovations topographie de Leica. Compact,
international du BTP et de du conducteur. De nouvelles manettes comme le marteau-piqueur de 9,5 kg résistant, il comporte deux
l’exploitation minière a attiré 160 facilitent la commande des réglages d’Atlas Copco dont le mécanisme de systèmes de communication :
candidatures dont 15 concourent
en finale. hydrauliques et des différents outils frappe, flottant dans le carter, diminue une antenne GSM et une radio
portés. Cette pelle araignée est en les vibrations transmises à l’utilisateur. UHF. Il fournit des mesures très
compétition avec un chargeur compact Chez Abi, un vibrateur variable vise à précises même en environne-
tion minière qui se tient à Münich knecht présente un système de perce- tubes. Ce grippage limite les oscilla-
(Allemagne) du 15 au 21 avril (3 300 ment semi-sans tranchée pour la pose tions bruyantes. Enfin, le fabricant de
exposants). L’événement, organisé par de canalisations près de la surface du chargeuses Kramer Allrad et la société
trois associations allemandes repré- sol. Le tunnelier creuse le sol qu’une de services Zeppelin présenteront un
© LEICA GEOSYSTEMS
sentant le secteur (VDMA, HDB et BBS), fraiseuse extrait directement. Selon système de géolocalisation d’engins
a attiré 160 candidatures réparties en son constructeur, la technique évite de chantier. En temps réel, pourront
cinq catégories - machine, composants, le rabattement de nappe. Elle ne mobi- être connus les heures de fonctionne-
procédés de construction / édifices, lise qu’une largeur réduite, ce qui ment, l’état du moteur et les délais de
recherche et design. Pour chacune abaisserait les dédommagements maintenance. Ce dispositif protégerait Le Viva GS14 s’utilise seul
d’elles, trois ont déjà été retenues pour à la traversée de terres cultivées. également du vol. n ou combiné à une station.
TENSION
DE SERRAGE
SITE D’ESSAIS D’ÉNERGIES RENOUVELABLES
Le Traxx M2-B contrôle par EN PLEINE MER
ultrasons l’état d’un assemblage
vissé sur une grue, un engin de 2013 et avec le Conseil général, le
travaux ou un ouvrage d’art. CNRS, le fonds européen Feder et
Il mesure l’élongation de la vis l’Ademe. En plus, l’association France
ou du goujon sous l’effet de la énergies marines apporte 3 millions
tension induite par le serrage. d’euros pour le hub de connexion sous-
Le traducteur ultrasonore posé marine, sorte de " multiprise ".
sur la tête de la vis transforme C’est l’un des sites coordonnés par
l’impulsion électrique fournie l’association qui rassemble des indus-
par le système de mesures en triels, des structures académiques et
une onde qui se propage dans le scientifiques dont l’ECN, et des collec-
© ÉCOLE CENTRALE DE NANTES
vingt ans (2012-2032) entre l’École ment à cause de bancs rocheux à con- par des matériaux composites). n
Appareil de serrage centrale de Nantes ( ECN ) et le domaine tourner. Une partie est ensouillé sous
par ultrasons. publique maritime de l’État. Utilisée par 1,50 m de sable et de vase afin de ne
le Laboratoire de recherche en hydrody- pas entraver la pêche et une autre a été
namique, énergétique et environnement installée en forage dirigé. Le câble abrite
RÉSERVOIR atmosphérique ( Lheea ), unité mixte de de la fibre optique pour les mesures,
projets demandant une aide de l’État et Il se décline sous deux axes. L’axe des briques technologiques
un an plus tard, pour ceux faisant appel L’axe des démonstrateurs de recherche s’applique aux quatre énergies marines
à un investissement privé. Les démons- se limite à l’énergie des vagues. renouvelables citées plus haut.
trateurs pourraient se concrétiser d’ici Les réponses à l’AMI doivent correspon- Ces briques sont communes à leur dé-
à 2016. Cet AMI concerne l’hydrolien dre à des unités de grande puissance ploiement à grande échelle.
marin ( courants ), l’houlomoteur ( va- capables de produire 1 000 MWh par Il peut s’agir d’une nouvelle méthode
gues ), l’éolien flottant et l’énergie ther- an et représentatives des conditions d’installation, de moyens qui facilitent
Le bassin alimente mique marine (différentiel de tempé- réelles d’exploitation. Les démonstra- le raccordement électrique, de la prépa-
les canons à neige l’hiver. rature eau de surface/eau profonde). teurs seront testés en priorité sur le site ration des fonds marins, etc. n
AGENDA
ÉVÉNEMENTS FORMATIONS • 26 au 28 juin la Caisse des dépôts et consi-
Calcul et conception des gnations.
• 29 au 31 mai • 4 juin assemblages (NF EN 1993-1-8)
Salon de la prescription et congrès Inspection des grands ouvrages ÉCOLOGIE :
d’art en béton précontraint Lieu : Paris
des économistes de la construction http://formation-continue.enpc.fr
Gilles Ricono remplace Pierre
(Untec) Lieu : Paris Cunéo à la direction du cabinet
http://formation-continue.enpc.fr
Lieu : Lyon (Cité internationale) • 1er ET 2 JUILLET de la ministre.
www. salondelaprescription.com • 11 au 13 juin Énergies renouvelables dans
Maintenance des ouvrages OFFICE NATIONALE DES FORÊTS :
le bâtiment : technologies,
• 3 au 7 juin à risques particuliers Jeau-Yves Caullet a été nommé
(centrales, barrages, réservoirs applications, coûts
World Dredging Congress président du conseil d’administra-
(congrès mondial du dragage) GNL, centres de stockage) Lieu : Toulouse
tion de l’ONF par le Président de
Lieu : Bruxelles Lieu : Paris www.formations.lemoniteur.fr
la République. il succède à Hervé
www.wodcon.org http://formation-continue.enpc.fr
Gaymard.
NOMINATIONS
• 3 au 7 juin • 12 et 13 juin POLITIQUE DE L’EAU :
Congrès européen de géothermie Réparation des ouvrages d’art : ARCHÉOLOGIE PRÉVENTIVE :
direction des travaux Le Premier ministre a demandé
Lieu : Pise (Italie) La Présidence de la République
Lieu : Paris à Michel Lesage, député des
www.geothermalcongress2013.eu a nommé Pierre Dubreuil direc-
http://formation-continue.enpc.fr Côtes-d’Armor, d’évaluer la poli-
teur général de l’Institut national
• 18 au 20 juin tique de l’eau afin de la réorienter
• 18 et 19 juin de recherches archéologiques
Ville sans tranchée pour la période de gestion de
Ponts ferroviaires, préventives.
Lieu : Cergy-Pontoise (Val-d’Oise) la directive cadre sur l’eau
conception et réalisation
www.fstt.org BANQUE POSTALE : 2016-2021.
Lieu : Paris
http://formation-continue.enpc.fr Chantal Lory préside désormais
• 19 et 20 juin SPIE NUCLÉAIRE :
le directoire de la banque.
Parkopolis (rencontres • 20 et 21 juin Olivier Domergue passe de la
stationnement et mobilité) Ponts en maçonnerie : CDC : direction génie climatique de
Lieu : Paris (Porte de Versailles) élargissement Stéphane Kaeita est le nouveau Spie Île-de-France-Nord-Ouest
www.parkopolis.salons. Lieu : Paris directeur du développement à la direction générale adjointe
groupemoniteur.fr http://formation-continue.enpc.fr des territoires et du réseau de de Spie Nucléaire.
ART
D’
IMAGINER
CONCEVOIR
CONSTRUIRE
SNCF IGOA
BIEN AU-DELÀ DU RÉSEAU FERROVIAIRE
AU SEIN DE LA DIRECTION DE L’INGÉNIERIE DE LA SNCF - INFRA INGÉNIERIE -
L’ACTIVITÉ DU DÉPARTEMENT DES OUVRAGES D’ART IGOA VA BIEN AU-DELÀ DE
LA SEULE GESTION, SOUS TOUTES SES FORMES, DES OUVRAGES AÉRIENS ET
SOUTERRAINS DU RÉSEAU FERROVIAIRE EXISTANT. ENTRETIEN AVEC PATRICE
SCHMITT, CHEF DE DÉPARTEMENT À LA DIRECTION DE L’INGÉNIERIE DE LA SNCF,
DÉPARTEMENT DES OUVRAGES D’ART. PROPOS RECUEILLIS PAR MARC MONTAGNON
© SNCF-IGOA © SNCF-IGOA
2 3
© SNCF-IGOA © SNCF-IGOA
4 5
ART
D’
IMAGINER
CONCEVOIR
CONSTRUIRE
© SNCF-IGOA © SNCF-IGOA
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© SNCF-IGOA © SNCF-IGOA
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ART
D’
IMAGINER
CONCEVOIR
CONSTRUIRE
1
© ERSEM
ERSEM
AU CŒUR DU MÉTIER
DE CONSTRUCTEUR D’OUVRAGES
REPORTAGE DE MARC MONTAGNON
ERSEM EST UNE TPE DE TROIS PERSONNES DONT LA COMPÉTENCE EST UNANIMEMENT RECONNUE PAR LES
ENTREPRISES DE TRAVAUX PUBLICS EN FRANCE MAIS AUSSI À L’ÉTRANGER. ELLE INTERVIENT DANS LE DOMAINE
TRÈS POINTU DES ÉQUIPAGES MOBILES MAIS AUSSI DANS CELUI, TOUT AUSSI EXIGEANT, DES OUTILS COFFRAGES
MÉTALLIQUES SUR MESURE ET DES CELLULES DE PRÉFABRICATION DE VOUSSOIRS. UN CERCLE TRÈS FERMÉ DONT
LES RÉALISATIONS SONT REMARQUABLES, AU VRAI SENS DU TERME.
J
ean-Marc Serre, son directeur, nieur sup-aéro, à la grande époque de 1- L’équipage cette technologie française axée priori-
nous présente les spécificités la construction des ponts coulés en de première tairement sur la productivité et la sécu-
phase du chan-
de son entreprise tout en place par encorbellements successifs, tier du viaduc rité des chantiers.
nous faisant partager sa pas- afin de répondre aux besoins des des Trois Bassins Lorsque Pierre Cozzi prend sa retraite
sion : celle de la construction des majors français en matière de procédés à la Réunion en 1999, il vend la société à Etic, une
Ouvrages d’art. de constructions. en 2006. entreprise spécialisée dans les appa-
Ersem est installée à Toulouse et a été Ersem est arrivée sur le marché à cette reils d’appui, les joints de chaussée
créée en 1978 par Pierre Cozzi, ingé- époque et a immédiatement développé et détentrice du procédé de précon-
2 3
FIGURES 3, 5 & 6 © ERSEM
4 5
ART
D’
IMAGINER
CONCEVOIR
CONSTRUIRE
© ERSEM
6
© ERSEM
7 8
Cette conception permet de préfabri- sans possibilité de modularité donc de 6- Équipages du une économie d’échelle avec la possi-
quer les cages d’armatures, donc de réutilisation. Pont de Cé sur bilité de réemploi des équipements plu-
sortir du cycle cette tâche réalisée À cela s’ajoute, en amont, la culture la Loire en 2009. tôt que sur l’optimisation de l’outil à un
en temps masqué, et par la même de la préfabrication des cages d’ar- 7- Cellule de projet donné. Cela explique que le mar-
d’améliorer sensiblement la producti- matures, celle de la grue à tour qui préfabrication ché français de l’outil de coffrage soit
des voussoirs à
vité du cycle par rapport à des équi- n’est pas du tout émancipée, celle joints conjugués détenu par des TPE très spécialisées
pages classiques « par en dessus ». de la sécurité qui n’est pas forcément pour le viaduc alors que leurs principaux concurrents
Mais cette technologie présente un intégrée avec la même détermination de Compiègne européens, Allemands notamment,
inconvénient : elle est « franco-fran- à l’étranger ». en 2008. appartiennent à de grands groupes
çaise », difficilement exportable, car elle En effet, dans beaucoup d’autres pays, 8- Un voussoir à (Thyssen, Doka, DSI...).
implique en amont une culture propre à les entreprises s’orientent essentiel- joints conjugués
nos chantiers. lement vers des équipages beau- fini et son banc LE « C » : PRODUCTIVITÉ
de préfabrication
Jean-Marc Serre de préciser à ce coup plus lourds et rustiques mais pour la LGV Sud ET SÉCURITÉ
sujet : « Sa conception rend l’équipage réutilisables sur d’autres chantiers. Europe Atlan- Pour conjuguer ces deux critères de
prisonnier de la géométrie de l’ouvrage, Ces concurrents étrangers misent sur tique en 2012. productivité et de sécurité, Ersem a
9a 10
développé le système dit du « C », qui 9a- Coffrage inté- sensibilité liée à la bonne connaissance l’associe immédiatement à son élabo-
permet à l’équipage mobile, à toutes rieur de musoir de des chantiers. Je sais ce que signifie ration - soit elle obtient le marché et la
les phases du cycle, d’être « sécu- silo sur le port de arrêter un chantier, ne serait-ce qu’à consulte ensuite au même titre que ses
La Réunion en 2009.
risé » par une poutre en déport négatif cause d’un fait générateur minime tel confrères français et étrangers afin de
9b- Coffrage exté-
dont la présence limite, voire supprime rieur, entièrement que l’absence d’un boulon HR ». leur demander de remettre une offre
complètement les risques éventuels repliable pour son avec toutes ses prestations à partir du
résultant d’un ancrage défaillant sur le évacuation, d’un UNE DÉMARCHE dossier marché.
tablier, comme cela peut se produire musoir de silo sur À DEUX NIVEAUX Pour Jean-Marc Serre, le premier cas
avec un équipage par « en dessus ». le port de La Réu- Lors de l’élaboration d’un projet et de de figure est évidemment le plus pro-
nion.
Ce qui est important dans cette la soumission qui lui en est faite, Ersem ductif, car Ersem est associée au projet
10- Coffrages de
démarche, et qui différencie Jean- caissons Jarlan du peut aborder la situation de deux façons dès la phase de remise d’offres et peut
Marc Serre et ses collaborateurs de port de Tanger-Med différentes : soit l’entreprise l’implique apporter son expérience pour optimi-
la plupart de leurs confrères dont les en 2004. en amont, avant l’appel d’offres - et ser une solution pour réaliser l’ouvrage.
ingénieurs sont presque toujours issus « Dans le second cas, ce qui fait la
de l’industrie, est qu’elle est guidée en différence par rapport à nos confrères,
permanence par la culture du chantier. c’est notre créativité. Il nous faut
Elle fait partie de l’ADN de l’entreprise. convaincre le client que notre solu-
La conception qu’Ersem a de l’outil est
TROIS MÉTIERS tion, même si elle est un peu plus
toujours en interaction avec sa mise en Pour fabriquer des équipages mobiles ou des coffrages métalliques spé- chère sur le papier, va lui faire
œuvre sur chantier. ciaux tels qu’en conçoit Ersem, il faut trois compétences : charpentier, gagner du temps et de la sécurité
Par ailleurs, dans la phase amont de serrurier et chaudronnier. donc de l’argent au final. C’est une
réalisation, compte tenu de sa culture Ces trois métiers restent artisanaux mais demandent une grande com- des facettes les plus intéressantes
et de son parcours, Jean-Marc Serre pétence. Pour les chantiers en France et en Europe, Ersem l’a trouvée de notre métier, sachant qu’il n’est
est capable de dialoguer avec le bureau auprès de deux fabricants portugais avec lesquels Jean-Marc Serre évidemment pas question de trans-
d’études afin d’optimiser une solution collabore depuis 1996 - Metalozoïa à Lisbonne et Metalongo à Porto - qui former un chantier en laboratoire ».
dans l’intérêt du client. ont acquis et conservé le savoir-faire nécessaire et qui sont d’ailleurs Les marges et les délais d’exécutions
« Une telle démarche est assez reconnus pour leur qualité d’exécution. sont devenus tels qu’il n’est plus pos-
peu répandue, précise le directeur Pour les chantiers au grand export, Ersem fait appel à une entreprise sible comme cela était le cas encore
d’Ersem, car la plupart des intervenants basée à Taïwan, ce qui n’est pas arrivé depuis 2002, mais pourrait bien il y a 30 ans en arrière de proposer
dans ce domaine proviennent de l’in- se produire dans le cadre de grands chantiers à Panama et au Cameroun, une solution entièrement inédite que
dustrie métallique et n’ont pas toujours pour le franchissement de la rivière Wouri. l’on terminera de mettre au point sur
la culture du chantier. Et au-delà, la le chantier... à la force du système D.
ART
D’
IMAGINER
CONCEVOIR
CONSTRUIRE
« Cela dit, même si notre idéal est de à une époque où la technique était
livrer un outil "clé en main", il ne faut encore à son stade de développement.
pas se leurrer car chaque concep-
DES PILES OUVRAGÉES DESSINÉES L’autre est l’amélioration sensible de la
tion est un prototype et par la même PAR DES ARCHITECTES compétitivité des charpentiers métal-
des ajustements sont nécessaires au liques qui ont largement investi pour
Un autre aspect significatif de l’activité de la TPE toulousaine mérite
moment de la prise en main par notre d’être précisé : répondre et mettre en œuvre les plus belles audaces des
rationaliser leur coût de production.
client. » C’est pourquoi Jean-Marc architectes, là encore presque une spécificité franco-française. « Dans l’immédiat, cette connotation
Serre a très tôt décidé de recruter dans Si l’on ne construisait que des piles d’ouvrages rectangulaires ou carrées, est un peu négative mais la roue va
son effectif un chef monteur, Salvador il suffirait de faire appel aux industriels du coffrage pour les réaliser. tourner, dit Jean-Marc Serre, lorsque
Ramos, indéfectible et précieux « com- En France, et c’est un souci qu’apprécie Jean-Marc Serre, l’intégration les maitres d’ouvrages vont réaliser le
pagnon d’armes » depuis 1996 sur le des ouvrages dans l’environnement a toujours été et demeure encore coût d’entretien des ouvrages mixtes.
chantier de Madère. Il est chargé tout plus aujourd’hui une préoccupation importante, à telle enseigne que tous Pour moi, l’ouvrage en béton a encore,
particulièrement de la mise en route les ouvrages et particulièrement les grands ouvrages sont toujours en France, un bel avenir devant lui
des outils, un service apprécié par dessinés à la base par des architectes qui font des choix de volumes, même si, dans l’immédiat, les équi-
de formes, de courbes qui justifient et nécessitent l’intervention d’une
les clients. Chez Ersem, on est bien pages mobiles sont moins utilisés que
entreprise spécialisée dans la conception et la construction d’outils
conscient du fait qu’il ne faut pas faire constructif quasiment sur mesure. « C’est aussi ce qui différencie le précédemment ».
de l’innovation à tout prix mais procé- monde des Travaux Publics de celui de l’industrie ». L’une de ses dernières grandes réfé-
der plutôt à pas lents et mesurés car, À ce titre Ersem est en train de réaliser les outils coffrages des piles rences en la matière demeure la route
au final, cela peut coûter très cher au architecturées du viaduc de la Sormone sur la portion du « Y ardennois » des Tamarins, sur l’ile de La Réunion,
client. C’est l’une des raisons pour les- de l’A304, affaire pour laquelle elle a proposé une solution originale qui a entre 2004 et 2009, où les coûts de
quelles ce métier nécessite beaucoup su convaincre le client Eiffage / Vinci. transport des structures métalliques
d’expérience car, pour chaque projet, et la volonté politique de favoriser les
Ersem extrapole des solutions qu’elle a emplois locaux, ont conduit à imposer
déjà mises en œuvre. la solution béton pour toute une série
Au quotidien, un bureau d’études tel mobiles pour ponts coulés en place d’ouvrages exceptionnels - viaducs
qu’Ersem est toujours partagé entre la par encorbellements successifs. des Trois Bassins, de Saint-Paul, de
11 & 12- Cof-
tentation de l’innovation et le risque que Or, depuis quelques années, les maîtres frage des piles la Grande Ravine - et d’ouvrages non
cela ne soit pas réalisable sur chantier. d’ouvrage commandent de moins en et chevêtres courants - viaduc de la Savane et
moins d’ouvrages en béton : on est du pont sur la OANC 5 - sur les chantiers desquels
LA ROUE VA TOURNER entré dans le règne du tout acier pour Maine en 2007 ce sont exclusivement des équipages
et l’une des
Le cheval de bataille de l’entreprise, plusieurs raisons dont l’une est la piles achevée. mobiles Ersem qui ont été mis en
nous l’avons longuement précisé pathologie liée à la précontrainte mise œuvre. Il s’agit, en l’occurrence de
en ouverture, ce sont les équipages en œuvre il y a plus de 40 ou 50 ans, ponts constitués de tabliers larges, de
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11 12
plus de 20 m avec des bracons d’en- 13- Coffrage de de Saumur (Demathieu & Bard), PI 5 du 10e de millimètre dans la préfabri-
corbellement, qui ont été coulés en chevêtre pour à Orléans (Vinci et Eiffage TP) et pont cation des voussoirs pour garantir un
deux phases à l’aide de deux équipages le viaduc de de Cé (ETPO). résultat final dans la tolérance du mil-
Goutte Vignolle
par tablier. sur l’A89 en limètre lors de la pose des voussoirs. »
Hormis ces chantiers récents, les der- 2009. JOINTS CONJUGUÉS : Cela équivaut à industrialiser la réalisa-
niers grands ouvrages autoroutiers réa- 14- Avant-bec LE RÉVEIL tion de l’ouvrage avec une implication
lisés en France et auxquels a été asso- du viaduc de la Mais la roue est en train de tourner au niveau topographique d’une extrême
cié Ersem, sont les viaducs de l’A89, Bresle en 2003. pour les grands ouvrages, ainsi que le précision : chaque voussoir est réglé
de portée supérieure à 150 m avec des 15- Viaduc de prévoit d’ailleurs le patron d’Ersem. et coulé en fonction de la place qu’il
tabliers de plus de 20 m : viaduc de La La Lizaine sur la Vinci est en train de relancer une tech- occupera au final dans le tablier.
LGV Rhin-Rhône
Rauze à Cahors (1999 ), viaduc de Tulle en 2007. nologie initiée par l’entreprise Coignet Dans le cadre de cette technologie,
( 2000 ), viaduc de la Sioule ( 2003 ), puis développée par Campenon Ber- Ersem a le savoir-faire en matière
viaduc de La Colagne ( 2004 ), avec une nard et qui était en sommeil : celle des de fabrication des cellules de préfa-
parenthèse portugaise en 2001 sur le ponts à voussoirs préfabriqués à joints brication.
pont du Corgo dans le cadre du projet conjugués. La dernière fois que cette technique a
en concession SCUT par Eiffage TP. Depuis, à partir de 2008, les chan- « La technique des joints conjugués été mise en œuvre par Campenon Ber-
Sont ensuite intervenus les ouvrages tiers ont constitué essentiellement en représentait à l’époque un saut tech- nard en France remonte à 1997 pour le
de la Route des Tamarins entre 2004 des doublements sur la Loire d’ou- nologique, précise Jean-Marc Serre : on viaduc des Barrails sur l’autoroute A89
et 2009. vrages autoroutiers existants : pont passe de l’objectif du millimètre à celui prés de Libourne.
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14 15
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CONCEVOIR
CONSTRUIRE
16
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18 17
1 340 VOUSSOIRS La cadence de production des moules nique des voussoirs préfabriqués à 16- Viaduc auto-
À PRÉFABRIQUER est de un voussoir par jour par moule joints conjugués, il n’est pas impossible routier du Corgo
pour les voussoirs courants et de un par au Portugal en
Dix ans plus tard, le groupe Vinci a qu’elle soit à nouveau mise en œuvre 2001.
décidé de réactiver cette technologie semaine pour les voussoirs spéciaux. pour le projet de la route côtière de La
17- Coffrage de
qui continuait d’ailleurs à être utilisée Le chantier a démarré et se déroule Réunion, qui comporte notamment un pile sur le lot 47
à l’étranger, pour répondre économi- dans les meilleures conditions, ce qui ouvrage sur l’eau d’une longueur de de la LGV Est
quement et techniquement à la concur- laisse présager d’un avenir peut-être 5 000 m, pour lequel les consultations près de Saverne
rence des ponts mixtes. serein pour la TPE toulousaine. sont en cours. Ersem compte bien y en 2011.
C’est ainsi qu’en 2007, le viaduc En effet, pour ce qui est qui de la tech- participer. 18- Chantier de
de Compiègne, d’une longueur de Kafr El Zayat en
Égypte en 2004.
2 000 mètres a été construit avec
19- L’équipe de
succès en voussoirs préfabriqués à Ersem à Tou-
joints conjugués. Tout récemment, le louse en février
même groupe adjudicataire du marché 2013 : Jean-
de la ligne Sud Europe Atlantique Bor- Marc Serre, au
centre, entouré
deaux-Tours a choisi de la mettre en de Cyril Dastu-
œuvre pour la construction de 7 grands gue (stagiaire)
ouvrages de cette ligne et fait appel à et Emmanuel
Ersem pour concevoir et réaliser les Vacher, à sa
moules de l’usine de préfabrication des droite, et Sal-
vador-Manuel
voussoirs, courants et spéciaux, située Alfaiate-Ramos,
à Poitiers, au centre du tracé. à sa gauche.
Cela concerne trois moules pour les
© MARC MONTAGNON
880 - SOLS & FONDATIONS 881 - TRANSPORTS 882 - PATRIMOINE 883 - TRAVAUX SOUTERRAINS 884 - INTERNATIONAL
& INFRASTRUCTURES & REHABILITATION
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ET TERRASSEMENTS ENERGIE - URBANISME & INFRASTRUCTURES
890 - TRANSPORTS, ROUTES 891 - PATRIMOINE 892 - LGV RHIN-RHÔNE 893 - INTERNATIONAL 894 - TRAVAUX SOUTERRAINS
ET TERRASSEMENTS & REHABILITATION
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AVRIL / MAI 2013 TRAVAUX N° 896 29
OUVRAGES
ART
D’
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CONCEVOIR
CONSTRUIRE
LE RENFORCEMENT
DU VIADUC DE MARTIGUES
AUTEURS : SAMY AMMAR, RESPONSABLE TRAVAUX, BOUYGUES TP RÉGIONS FRANCE - LOUIS MONTIGNY, RESPONSABLE TRAVAUX,
BOUYGUES TP RÉGIONS FRANCE - CYRIL COTTEY, INGÉNIEUR CHARGÉ D’AFFAIRE OUVRAGE D’ART, BUREAU D’ÉTUDES COGECI
CONSTRUIT ENTRE 1969 ET 1972, LE VIADUC EMBLÉMATIQUE DE MARTIGUES SUPPORTE 80.000 PASSAGES QUOTI-
DIENS. LES PATHOLOGIES ACTUELLES RÉVÉLENT LES INSUFFISANCES RÉGLEMENTAIRES ET TECHNOLOGIQUES DE
L’ÉPOQUE : FISSURATION DES NERVURES, DÉGRADATION DES APPUIS, OBSOLESCENCE DES DISPOSITIFS PARASIS-
MIQUES. COMMENCÉS EN 2011, LES TRAVAUX COMPRENNENT UNE PRÉCONTRAINTE EXTÉRIEURE LONGITUDINALE,
L’INJECTION DES FISSURES, LE REMPLACEMENT DES APPAREILS D’APPUIS ET LA REPRISE TOTALE DE LA CONCEPTION
PARASISMIQUE. LES DIMENSIONS DE L’OUVRAGE IMPOSENT LE RECOURS À DES OUTILS ET DES ACCÈS SPÉCIFIQUES.
1
© PHOTOTHÈQUE BYTPRF
L’OUVRAGE 40 m de haut pour 115 m de large ; 1- Vue géné- culée nord qui est de 34,50 m, soit
Le viaduc de Martigues supporte l’A55 à Quatre viaducs d’accès, deux au rale du viaduc une longueur totale de 259,50 m.
de Martigues.
et permet de franchir la passe navi- nord et deux au sud, objets des travaux Les viaducs sud sont constitués de
gable reliant l’étang de Berre à la mer de réparation et de renforcement. 7 travées continues, de portée cou-
Méditerranée (figure 1). Il est composé Les viaducs d’accès sont des tabliers 1- General view rante 45 m, sauf la travée d’extrémité
of the Martigues
de deux types d’ouvrage : jumeaux indépendants portant chacun viaduct. sur la culée sud qui est de 44,50 m,
à Un ouvrage principal métallique un sens de circulation. Les viaducs portant la longueur totale à 314,50 m.
de type pont à béquille d’une lon- nord sont constitués de 6 travées Ils présentent une pente longitudinale
gueur totale de 300 m, permettant de continues, de portée courante 45 m de 4 % et un dévers unique de 2 %
dégager un gabarit de navigation de excepté la travée d’extrémité sur la vers les rives extérieures.
2- Modélisa-
tion éléments
finis ROBOT - MODÉLISATION ÉLÉMENTS FINIS ROBOT
Cartographie Cartographie de contrainte normale Syy
de contrainte
normale Syy.
3- Vue d’en-
semble du
modèle ROBOT
pour l’étude
sismique (ta-
blier sud est).
2- ROBOT
finite element
modelling -
Mapping of
normal stress
Syy.
3- Overall view
of the ROBOT
model for the
seismic study
(southeastern
deck).
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5- General - Fascicule 61 titre II (système de
view of pier charges civiles Al et Bc, et charge
access. militaire MC120),
- Effet de température (température
4 uniforme - 40°C /+ 30°C, gradient
+ 8°C),
à Règlement de calcul appliqué pour
à Une dégradation très avancée de ouvrages) et globalement insuffisants. est complété par l’injection préalable les études sismiques : AFPS 92 et
l’ensemble des appareils d’appuis : Les différentes études d’avant projet des fissures, le remplacement des Eurocode 8-2.
feuillets écrasés, gerçures générali- ont abouti à la nécessité de réaliser appareils d’appuis et la modification Le projet de renforcement n’a pas pour
sées, dysfonctionnement des appareils un renforcement de l’ouvrage par totale de la conception parasismique objet de rendre l’ouvrage strictement
d’appuis glissants sur pile culées ; précontrainte additionnelle ancrée aux de l’ouvrage (la ville de Martigues conforme aux règlements actuels, mais
à Des dispositifs antisismiques lon- extrémités de chaque tablier et dimen- passe de zone sismique faible à modé- de refermer les fissures au droit des
gitudinaux hors service (désolidarisés sionnée pour recomprimer les sections rée suivant la nouvelle réglementation joints de couplage de la précontrainte
des ouvrages et/ou non parallèles aux critiques de l’ouvrage. Ce renforcement sismique nationale). existante. Sur ces bases, la précon-
© PHOTOTHÈQUE BYTPRF
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CONCEVOIR
CONSTRUIRE
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8
8- Vue du pla-
teau coffrant
en phase de
hissage.
9- Vue du pla-
teau coffrant
sur pile culée
PC6 en fin de
hissage, avant
ripage.
8- View of the
formwork plate
in the hoisting
phase.
9- View of
© PHOTOTHÈQUE BYTPRF
the formwork
plate on PC6
abutment pier
at the end
of hoisting,
9 before sliding.
Barres horizontales : lytique conformément à l’annexe IV du (figure 3). Cette modélisation a permis ont été mis en œuvre entre les tabliers
à Justifier le clouage du massif sous BPEL et complétées par des analyses de déterminer : et les culées appui fixe de manière à
l’effet de l’ancrage de la précontrainte locales à l’aide de modélisations aux à Les efforts transversaux à reprendre limiter l’effort sismique global sollici-
additionnelle. éléments finis volumiques réalisées par les butées parasismiques en tant les culées. Les RAP ont donc été
à Reprendre le glissement amené par sous le logiciel ROBOT (figure 2). tête de pile ; dimensionnés selon 2 critères :
la précontrainte verticale à l’interface à Les déplacements transversaux du à Obtenir un effort global sismique
massif/nervure existante. ÉTUDE SISMIQUE tablier sous séisme ; longitudinal sur le point fixe des culées
à Reprendre le glissement provenant Dans les directions transversale à Les descentes de charges verticales inférieur à 1 200 t (effort maximum
du couple amené par les RAP (Ressorts et verticale sous séisme sur les néoprènes. horizontal pouvant être repris par les
Amortisseurs Précontraints) sur le mas- L’effet du séisme dans les directions Dans la direction longitudinale culées) ;
sif en situation sismique. transversale et verticale a été étudié de l’ouvrage à Obtenir un déplacement du tablier
Les études de diffusion des abouts ont à l’aide d’une analyse spectrale mul- Dans la direction longitudinale, des au niveau de son point fixe inférieur à
été menées selon une approche ana- timodale réalisée sur le logiciel ROBOT Ressorts Amortisseurs Précontraints 20 mm.
preloaded
spring shock sées pour chacune des piles. Elles sont
absorber 2. clouées à l’ouvrage par l’intermédiaire
de 8 barres de précontraintes de dia-
11 mètre 50 mm, mise en tension cha-
cune par les équipes de VSL France à
140 tonnes, assurant ainsi l’effort de
PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT RAP2 plaquage nécessaire au soulèvement
de l’ouvrage (figure 4).
4 groupes de 3 vérins de capacité
260 tonnes permettent de prendre
en charge l’ouvrage et de procéder à
la découpe des bossages inférieurs.
La dénivelée transversale admissible
(d’un appui à l’autre) pour ces opéra-
tions est limitée à 0,3 mm.
Les nouveaux appareils d’appuis néo-
© DYNA SHOCK SYSTEM
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Suivant le besoin, des dispositions servant de fond de moule et de pla- Afin d’éviter le déplacement en service, la capacité de revenir à sa position
particulières sont mises en œuvre telage de travail (figure 9). En phase un effort de précontrainte est appliqué d’origine en raison de la fonction de
pour assurer un anti cheminement des d’exploitation, l’outil est suspendu par au ressort. ressort intégré (on dit qu’il est « auto-
appareils (type C) ou un plan de glisse- l’intermédiaire de 14 tiges de coffrage Cet effort est de 120 tonnes pour le réarmable »).
ment (type E). de diamètre 30 mm. L’ensemble de la viaduc de Martigues. Avant d’atteindre La valeur de la force de retour sera
structure pèse environ 8 tonnes. cette valeur, il est impossible de com- définie afin de surmonter la force de
LES ACCÈS primer l’amortisseur. Cette disposition frottement des appuis glissants.
Les dimensions de l’ouvrage nécessi- LES DISPOSITIFS permet de conserver le schéma sta- Afin de générer l’amortissement et
tent la mise en œuvre d’accès spéci- PARASISMIQUES tique de l’ouvrage en service. la fonction ressort dans les deux
fiques pour la réalisation des travaux. La « mise à niveau » des dispositifs Après la compression dynamique directions, un RAP à double effet est
parasismiques de l’ouvrage répond de l’amortisseur (séisme), celui-ci a utilisé.
EN TÊTES DE PILE aux exigences accrues des nouvelles
Les travaux situés en tête de pile cou- règlementations. Elle comprend :
rante (remplacement des appareils à La réalisation de butées parasis-
d’appuis, butée parasismiques, dévia-
teurs sur piles) sont réalisés à partir
miques de sécurité sur les piles et de
blocage sur les culées et piles culées
PRINCIPALES QUANTITÉS
de plateformes périphériques, hissées (figure 10). PRÉCONTRAINTE LONGITUDINALE : 160 t
depuis le pied des piles (figure 5). à La mise en œuvre d’amortisseurs PRÉCONTRAINTE PAR BARRES : 352 barres de 47 mm / 1 000 barres
Les dispositifs de hissage sont consti- à effet de seuil sur culées à raison de de 40 mm / 176 barres de 36 mm
tués de 4 ensembles portiques + 4 unités par culée (figures 11 et 12).
palan à air, d’une capacité unitaire de L’amortisseur précontraint est un INJECTION DE FISSURES : 220 m
3,2 tonnes. L’assiette des plateformes appareil conçu pour dissiper l’énergie REMPLACEMENT DES APPAREILS APPUIS : 11 piles et 4 culées
est contrôlée durant les opérations de sismique soumise à des structures. soit 30 appareils d’appuis par ouvrage
hissage et de déhissage afin d’éviter Le RAP (Ressort Amortisseur Précon-
DISPOSITIFS AMORTISSEURS PARASISMIQUES : 16 u
toute déformation excessive de la traint) réduit le déplacement longitudinal
structure (figures 6 et 7). En phase du pont à 25 mm en phase de séisme. BÉTON AUTO PLAÇANT (C35/45) : 700 m3
exploitation, les plateformes reposent Ils sont placés entre les massifs de la
sur 8 corbeaux métalliques, fixés en précontrainte additionnelle, sur lesquels
périphérie de piles de l’ouvrage. ils sont cloués, et des massifs en béton PRINCIPAUX INTERVENANTS
Un système de clamps permet les armé. Ils agissent comme une clé de
phases d’accostages en hissage et de cisaillement, qui a la possibilité de se MAÎTRE D’OUVRAGE : DIR Méditerranée
désengagement en déhissage. régénérer automatiquement après un MAÎTRISE D’ŒUVRE : DIR Méditerranée - SIR Marseille
événement dynamique.
CONTRÔLE EXTÉRIEUR : CETE - Aix en Provence
SUR PILES CULÉES L’énergie sismique est dissipée par
La réalisation des massifs d’ancrage de l’amortisseur au lieu d’être transmise ENTREPRISE GÉNÉRALE : Bouygues TP Régions France
la précontrainte additionnelle nécessite à la structure.
la mise en place d’outils de coffrage et Ces amortisseurs précontraints accep- PRINCIPAUX SOUS TRAITANT
d’accès adapté aux contraintes géomé- tent le déplacement longitudinal lors BUREAU D’ÉTUDES : COGECI
triques de l’ouvrage. du retrait fluage et de la dilatation ou FOURNISSEUR RAP : DYNASHOCK
Pour chacune des nervures, un pla- contraction thermique.
teau coffrant est alors hissé depuis le L’amortisseur précontraint fonctionne HYDRODÉCAPAGE/HYDRODÉCAPAGE : Technique Haute pression
tablier (hauteur 43 m), suivant la même sur le principe du passage rapide du ARMATURES : SENDIN
méthodologie que les accès en tête fluide visqueux à travers un orifice
FORAGE SCIAGE : FORA SDD
de pile (figure 8). La premiere partie étroit, qui génère un taux de résistance
constitue un berceau permettant de élevé, dissipant alors une grande quan- INSTRUMENTATION : ARGOTECH
hisser puis de riper la seconde partie tité d’énergie.
ABSTRACT
STRENGTHENING REFUERZO
THE MARTIGUES VIADUCT DEL VIADUCTO DE MARTIGUES
SAMY AMMAR, BOUYGUES TP - LOUIS MONTINGY, BOUYGUES TP - CYRIL COTTEY, COGECI SAMY AMMAR, BOUYGUES TP - LOUIS MONTINGY, BOUYGUES TP - CYRIL COTTEY, COGECI
The emblematic Martigues viaduct, built between 1969 and 1972, Construido entre 1969 y 1972, el emblemático viaducto de Martigues
is crossed by 80,000 vehicles each day. At present it shows disorders soporta 80.000 pasos al día. Actualmente muestra patologías que ponen
revealing the regulatory and technological shortcomings of that period: de manifiesto las insuficiencias normativas y tecnológicas de la época:
evolving rib cracking, damage to support systems, obsolescence of the fisuración evolutiva de las nervaduras, degradación de los aparatos de
earthquake resistance devices. The «DIR Méditerranée» interdepartmental apoyo y obsolescencia de los dispositivos parasísmicos. La DIR Méditerranée
road board awarded Bouygues TP this repair and strengthening contract. (Dirección Interdepartamental de Carreteras) confió a Bouygues TP esta obra
The works, started in 2011, comprised longitudinal external prestressing, de reparación y de refuerzo. Las obras, que comenzaron en 2011, incluyen
crack grouting, replacement of the support systems and complete reworking una pretensión exterior longitudinal, la inyección de las grietas, la sustitución
of the earthquake resistance design. Given the size of the structure, special de los aparatos de apoyo y la reforma total del diseño parasísmico. Dadas
tools and approach routes had to be used. las dimensiones de la estructura fue necesario recurrir a herramientas y
accesos específicos.
PATHOLOGIE ET RENFORCEMENT
DU PONT DE SAINT-NAZAIRE
AUTEURS : PHILIPPE GRIAUD, CHEF DU SERVICE RESTAURATION MODERNISATION DES GRANDS OUVRAGES D’ART, CONSEIL GÉNÉRAL
DE LOIRE ATLANTIQUE - FRANCIS LANQUETTE, MAÎTRE D’ŒUVRE ÉTUDES ET TRAVAUX, SETEC TPI - PAUL VILAR, DIRECTEUR VSL FRANCE,
BOUYGUES TP RÉGIONS FRANCE - TONY ROBERT, RESPONSABLE TRAVAUX VAL DE LOIRE ET BRETAGNE, BOUYGUES TP RÉGIONS FRANCE -
ARNAUD JEUNEHOMME, RESPONSABLE DU CHANTIER, BOUYGUES TP RÉGIONS FRANCE
NOUS DÉDIONS CET ARTICLE À LA MÉMOIRE DE MM. XERCAVINS ET LECROQ, MEMBRES DU COMITÉ TECHNIQUE DE SUIVI DU VIADUC VIPP SUD DU PONT DE SAINT-NAZAIRE, AUJOURD’HUI DISPARUS.
AUJOURD’HUI, CERTAINES POUTRES VIPP DES TABLIERS DES VIADUCS D’ACCÈS DU PONT DE SAINT-NAZAIRE -
SAINT-BRÉVIN PRÉSENTENT DES DÉFAUTS AFFECTANT LES FILS DE PRÉCONTRAINTE, CERTAINS ÉTANT ROMPUS SUITE
À LA CORROSION PAR LES CHLORURES EN RAISON D’ENROBAGES INSUFFISANTS. UN RENFORCEMENT STRUCTUREL
DE L’ENSEMBLE DES POUTRES DU VIADUC D’ACCÈS SUD PAR PRÉCONTRAINTE ADDITIONNELLE ISOSTATIQUE EST
AINSI NÉCESSAIRE. POUR RÉALISER LES TRAVAUX DE RENFORCEMENT, L’ENTREPRISE A CONÇU DES PONTONS
FLOTTANTS SERVANT AUSSI DE PLATEFORME DE TRAVAIL UNE FOIS HISSÉS SOUS LES TRAVÉES.
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Après suppression du péage en octobre Six câbles sont ancrés en about, quatre HISTORIQUE DES INTERVENTIONS d’experts du secteur privé et du réseau
1994, le Conseil Général de Loire Atlan- sont relevés dans le hourdis. Les inspections détaillées réalisées technique et scientifique de l’État.
tique est devenu maître d’ouvrage et Le procédé de précontrainte utilisé en 2000, puis la découverte en mars Après une décision d’interdiction aux
assure la gestion et l’entretien depuis est le procédé KA, mis en œuvre par 2002 d’un désordre significatif, avec poids lourds de plus de 40 tonnes, des
le 1er août 1995. la Société Française de Précontrainte. mise à jour d’un câble de précontrainte essais en charge par courburemétrie
Seul ouvrage de franchissement de Le tablier n’est pas précontraint trans- présentant des ruptures de fils, avaient furent réalisés. De ces essais, on put
la Loire entre Saint-Nazaire et Nantes versalement. conduit le maître d’ouvrage à réparer conclure qu’en l’absence d’anomalies
(60 km), le pont a un rôle stratégique en priorité la poutre concernée, à ana- dans le comportement des structures,
pour le territoire. LES INTERVENTIONS lyser les conséquences en termes de l’ouvrage était dans un domaine de
PRÉCÉDENTES perte de capacité portante, et à com- fonctionnement satisfaisant au regard
DESCRIPTION ET LES PATHOLOGIES pléter les investigations sur les maté- de la sécurité.
DU VIADUC SUD RENCONTRÉES riaux, la pénétration des chlorures et En parallèle, dès mai 2004, le Comité
En plan, le viaduc d’accès sud présente CONSIDÉRATION PRÉLIMINAIRE les potentiels de corrosion des aciers. Technique recommanda d’engager des
une courbe de 3 352 m de rayon. Les tabliers des viaducs béton étaient De ces investigations, il était ressorti études pour un processus de répara-
Le tablier offre une largeur roulable considérés jusque dans les années des informations parfois ambiguës, tions lourdes ; dont les études furent
de 12 m bordée de deux passages de 2000 en bon état général compte notamment sur les teneurs en chlorures confiées à la société SETEC TPI.
service de 0,75 m (figure 2). La pente tenu des défauts d’origine et du fait et mesures de potentiels d’armatures. Des travaux de réparations classiques
longitudinale est variable et atteint loca- du vieillissement des bétons. Ils ne La première campagne de travaux, au des zones dégradées furent réalisés de
lement 6 %. nécessitaient que quelques réparations mois d’avril 2003, permit de mettre en 2003 à 2009, sous maîtrise d’œuvre
Chaque travée de 50,70 m de portée d’usage. Structurellement, le maître évidence des ruptures de fils de pré- interne du Conseil général. Ils donnè-
est constituée de quatre poutres en d’ouvrage avait connaissance des in- contrainte sous corrosion fissurante, rent l’occasion de mettre en évidence
béton précontraint de 2,80 m de hau- suffisances de ferraillage transversal en l’absence de toute corrosion par des désordres en talon de poutre, mais
teur, de 3,00 m de largeur de table, et du hourdis béton, qui avaient conduit à dissolution. aussi dans les âmes (de faible épais-
de 0,80 m de largeur de talon, solida- limiter le passage des convois excep- Le procédé de précontrainte utilisé est seur), avec corrosion classique des
risées par un hourdis coulé en place. tionnels. effectivement connu comme étant sujet aciers passifs et parfois ruptures de
Les poutres sont entretoisées aux Aujourd’hui, l’ouvrage souffre des à ce phénomène (figures 3 et 4). fils de précontrainte. La présence de
extrémités. conséquences d’un environnement Cet élément nouveau dans le diagnostic chlorures fut confirmée.
Chaque poutre est précontrainte longi- agressif, mais aussi d’un déficit de conduisit alors le maître d’ouvrage à Défauts d’enrobages, bétons aux pare-
tudinalement par 10 câbles, composés qualité à la construction, notamment mettre en place dès novembre 2003 ments mal fermés, environnement
de 20 à 28 fils plats. de ses bétons. un Comité Technique de suivi constitué agressif avec présence de chlorures,
2- Coupe trans-
versale générale.
COUPE TRANSVERSALE GÉNÉRALE 3- Poutre
dégradée - vue
d’ensemble.
4- Poutre dégra-
dée - zoom.
2- General
cross section.
3- Damaged
beam -
overall view.
4- Damaged
beam -
close-up view.
© SETEC TPI
2
FIGURES 3 & 4 © CG44
3 4
5 6
MODÈLE DE CALCUL
5- Contraintes
dans une poutre
à l’ELU fonda-
mental.
6- Contraintes
normales dans
les poutres
à l’ELS.
7- Modèle
de calcul.
5- Stresses
in a beam
in the funda-
mental ULS.
6- Normal
stresses
in beams
in the SLS.
7- Design model. 7
procédé de précontrainte fragile ; confirmation du rôle de la fissuration tout en tenant compte de l’évolution pour plusieurs sections réparties sur
comme souvent les causes initiant les sous tension des fils KA conduisit à probable des dégradations observées. la longueur de la poutre. La première
dégradations sont multiples. L’ampleur envisager des ruptures aléatoires tout Le renforcement structurel des poutres étape du dimensionnement consistait
des zones à réparer se révéla très le long de la poutre. Les travaux de ren- VIPP concerne les 30 travées du viaduc à déterminer la quantité maximale de
nettement supérieure aux prévisions. forcement ont été confiés à l’entreprise d’accès sud du pont de Saint-Nazaire précontrainte additionnelle que les
On notera que l’objet de ces travaux BOUYGUES TPRF pour un montant voi- Saint-Brévin, soit 120 poutres. poutres pouvaient supporter afin de
n’était que de réparer et stopper le pro- sin de 21 M€ TTC. La maîtrise d’œuvre Ne pouvant connaître l’état exact de la reprendre un maximum de ruptures de
cessus de dégradation par la corrosion. est assurée par la société SETEC TPI. précontrainte d’origine de toutes ces fils sur une même section. La seconde
Aucune réponse n’était apportée ni aux poutres et partant du principe que de étape du dimensionnement portait sur
pertes de précontrainte, ni à la problé- CONCEPTION part et d’autre d’une rupture un câble la stabilité de l’ouvrage à l’ELU.
matique des chlorures. DU RENFORCEMENT peut se réancrer, le principe du renfor- La stabilité à l’ELU doit être vérifiée
Les désordres touchant la précontrainte BUT DU RENFORCEMENT cement structurel doit être universel, la pour un maximum de ruptures (objectif
étaient situés le plus souvent en talons Compte tenu de la position stratégique conception tenant compte à la fois des de 70 % de ruptures à l’ELU fondamen-
et pieds d’âmes. Plusieurs poutres du pont de Saint-Nazaire Saint-Brévin parties saines et des parties dégradées tal et 100 % à l’ELU accidentel) avec
montrèrent localement des ruptures (absence de tout autre franchissement des poutres. une maîtrise des déformations afin de
de fils pouvant représenter l’équivalent à 60 km), l’objectif principal de ce ren- Le modèle du projet de renforcement limiter les surtensions dans la précon-
d’un câble. Deux poutres présentèrent forcement est d’assurer le maximum a été réalisé avec le logiciel Pythagore, trainte restante.
localement des ruptures équivalentes à de durabilité et de sécurité à l’ouvrage développé en interne par SETEC TPI. En juin 2009, à l’issue de l’AVP, une
la perte d’environ 2 câbles. La décou- (30 ans au programme). La concep- Les cas de rupture ont été simulés solution de renforcement par précon-
verte ultérieure de ruptures de fils tion du renforcement doit permettre de manière à avoir une palette de trainte additionnelle isostatique placée
en zone d’ancrage en extrados, et la de maintenir la fonctionnalité actuelle résultats la plus large possible et ce, dans une gaine PEHD a été retenue.
ART
D’
IMAGINER
CONCEVOIR
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© BOUYGUES TP RF
d’obtenir un comportement transversal
prenant en compte cette répartition des
charges et la localisation des ruptures 8
sur les différentes poutres. Ainsi, la
totalité des calculs a pu être menée en PERSPECTIVE D’UNE DEMI-TRAVÉE RENFORCÉE
non-linéaire, avec prise en compte de
la non linéarité du comportement du
béton armé.
À l’ELS, le modèle a permis de déter-
miner la contrainte dans le talon lors
des différentes phases de renforce-
ment et de s’assurer que pour tous
les cas de rupture envisagés le talon
restait comprimé. À vide à la mise
en tension, on a pu s’assurer que la
contrainte dans les poutres centrales,
les plus comprimées, restait admis-
sible. Aux ELU, le modèle multifibre a
ART
D’
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© BOUYGUES TP RF
tance mini du béton pour cette phase :
26 MPa) ;
à Pose des tubes PEHD de précon- 12
trainte sur supports ;
à Enfilage et première mise en ten-
sion des câbles : reprise du « mou »
des câbles qui permet aussi d’assurer
les alignements lors de l’injection ;
à Injection du coulis de ciment dans
les gaines PEHD ;
à Détention puis substitution des
plaques d’ancrage : permet de retirer
les plaques d’ancrages d’injection et de
mettre en place les plaques définitives ;
à Mise en tension à 20 % de la pré-
contrainte préalable au bétonnage du
renfort de talons : la structure existante
des poutres ne permet pas de supporter
le surpoids amené par le bétonnage du
renfort de talon, mais elle ne supporte-
rait pas non plus la mise en tension à
100 % de la précontrainte sans le dit
renfort, il est donc nécessaire d’avoir
une phase intermédiaire de mise en
tension ;
à Coffrage/Bétonnage du renfort de
© BOUYGUES TP RF
talon ;
à Mise en tension à 100 % de la pré-
contrainte. 13
Chacune de ces opérations est répétée
d’une poutre à l’autre d’une travée, puis
d’une travée à l’autre en changeant de 12- Lamanage sont réalisées depuis des passerelles réponse en termes de capacité por-
ponton. de la passerelle indépendantes (figures 14 et 15). tante. Ce renforcement est conçu pour
Il est donc impératif que le cycle de sur flotteurs. « autoriser » une poursuite possible
transfert des pontons suive la même 13- Lamanage RÉFLEXIONS DE des phénomènes de dégradations de
d’un ponton
cadence que le cycle des travaux de chargé. LA MAÎTRISE D’OUVRAGE la précontrainte existante.
renforcement pour qu’il n’y ait jamais ET PERSPECTIVES On ne peut que souhaiter que la mise
d’interruption de la production entre Ces travaux conséquents de confor- en place d’un revêtement de protec-
12- Berthing
2 travées consécutives. of the foot tation structurelle du viaduc sud ont tion, mais aussi d’inhibiteurs en talons
L’application des bandes V2C® et du bridge on floats. débuté en septembre 2010, pour permette de ralentir voire stopper ce
revêtement LHM ainsi que la pose de 13- Berthing le seul viaduc VIPP sud et devraient processus.
l’instrumentation de service, sont dis- of a loaded s’achever en avril-mai 2014. L’ouvrage restera sous surveillance,
sociées de ce précédent cycle car elles pontoon. Le renforcement structurel apporte une notamment avec le recours à une
14- Activities
on the pontoon.
15- Installation
of carbon strips.
PRINCIPALES
QUANTITÉS
2 400 m3 de béton
770 t d’armatures passives
250 t de précontrainte
221 000 scellements
44 000 m2 de revêtement
de protection
14 15
© SETEC TPI © BOUYGUES TP RF
ABSTRACT
PATHOLOGY AND STRENGTHENING PATOLOGÍA Y REFUERZO
OF THE SAINT-NAZAIRE BRIDGE DEL PUENTE DE SAINT-NAZAIRE
P. GRIAUD, CONSEIL GENERAL 44 - F. LANQUETTE, SETEC TPI - P. VILAR, BOUYGUES TP - P. GRIAUD, CONSEIL GENERAL 44 - F. LANQUETTE, SETEC TPI - P. VILAR, BOUYGUES TP -
T. ROBERT, BOUYGUES TP - A. JEUNEHOMME, BOUYGUES TP T. ROBERT, BOUYGUES TP - A. JEUNEHOMME, BOUYGUES TP
At present, certain independent prestressed beams of the decks of Actualmente, algunas vigas VIPP de los tableros de los viaductos
viaducts leading to the Saint-Nazaire/Saint-Brévin bridge have defects affecting de acceso del puente de Saint-Nazaire - Saint-Brévin presentan defectos
the prestressing wires, some of which have broken due to stress corrosion. que afectan a los cables de pretensión, algunos de los cuales están rotos
Structural reinforcement of all the beams of the southern approach viaduct por corrosión bajo tensión. Así pues, es necesario un refuerzo estructural
by additional isostatic prestressing is therefore required. Nature of works: del conjunto de las vigas del viaducto de acceso sur mediante pretensión
> Performance of external prestressing; adicional isostática. Naturaleza de las obras:
> Surface preparation and application of a corrosion inhibitor on the surface > Aplicación de una pretensión exterior;
of the existing heel; > Preparación de superficie y aplicación de un inhibidor de corrosión en
> Strengthening of the heel by HA 40 bars coated with tied concrete on la superficie del talón existente;
the heels; > Refuerzo del talón por medio de barras HA 40 revestidas de hormigón
> Execution of reinforced concrete anchoring foundations at the ends; cosido en los talones;
> Execution of two reinforced concrete deviators 1 m long to absorb > Aplicación de macizos de anclaje de hormigón armado en los extremos;
the cables’ angular deviation forces; > Aplicación de dos desviadores de hormigón armado de 1 m de longitud
> Reinforcement against shear force by installing strips of bonded composite para recuperar los esfuerzos de desviación angular de los cables;
materials; > Refuerzo al esfuerzo cortante mediante la aplicación de bandas de
> Installation of a coating for protection of the concrete cladding over materiales compuestos pegadas;
the entire surface of the beams. > Aplicación de un revestimiento de protección de los paramentos de
To perform the strengthening works, the contractor designed floating pontoons hormigón en el conjunto de la superficie de las vigas.
also serving as a work platform after being hoisted under the spans. Para realizar las obras de refuerzo, la Empresa ha diseñado pontones flotantes
que también sirven de plataforma de trabajo una vez izados bajo los tramos.
ART
D’
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CONCEVOIR
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1
© SETEC
PRÉSENTATION GÉNÉRALE et les riverains, il a été décidé d’y 1- Ouvrage ferroviaire actuelle Strasbourg-Paris.
La nouvelle Ligne à Grande Vitesse Est construire 2 ouvrages, le viaduc de de Wilwisheim : Il présente 9 travées de longueur
pose du tronçon
Européenne traverse l’Alsace depuis le Wilwisheim et le viaduc de la Zorn sur la voie variable comprise entre 23 et 48 m.
tunnel de Saverne qui permet de fran- respectivement de 381 m et 453 m ferrée Paris- et des piles de hauteur comprise entre
chir les Vosges, jusqu’à la périphérie de de long. Ces deux ouvrages sont espa- Strasbourg. 7,80 m et 12 m (figure 2).
Strasbourg au niveau de la commune cés par un remblai de 350 m de long. Le viaduc de la Zorn qui traverse la
de Vendenheim. 1- The Wil- zone inondable de la rivière Zorn, per-
À cette occasion, elle passe à tra- PRÉSENTATION wisheim struc- met également de franchir le canal de
vers la zone humide remarquable de DES OUVRAGES ture: laying liaison entre le Rhin et la Marne.
the section
la Zorn au niveau de la commune de Le viaduc de Wilwisheim permet on the Paris- Il présente 11 travées de 22 m à
Wilwisheim. Après de nombreuses d’enjamber une route départementale Strasbourg 47 m. Cet ouvrage a la particularité de
concertations avec les élus locaux importante, la RD 421, ainsi que la ligne railway line. « raser » le terrain naturel puisque les
3
© SETEC
piles ont des hauteurs comprises entre 2- Coupe poutres à ossature mixte acier-béton à à Le viaduc de la Zorn de longueur
4 et 6,50 m (figure 3). longitudinale 3 travées de portée maximale 31,9 m. 793 m, franchit la VF Paris-Strasbourg,
Compte tenu de sa longueur supé- du Viaduc de Lors de la reprise des études de projet le lit mineur et la vallée inondable, ainsi
Wilwisheim.
rieure à 450 m, il a été nécessaire en 2008, une nouvelle étude hydrau- que le canal. C’est un ouvrage de type
3- Coupe
d’introduire une travée isostatique afin longitudinale lique qui exploite des données topo- bipoutre mixte acier-béton à 19 travées
de tenir compte des contraintes d’ar- du Viaduc de graphiques beaucoup plus précises de portée maximale 48 m.
mement. la Zorn. et la poursuite de la concertation ont Solution franchissant l’ensemble de
Ainsi l’ouvrage présente 3 parties indé- conduit à revoir la conception du fran- la vallée par un viaduc unique de
pendantes de longueurs respectives : 2- Longitu- chissement. Différentes solutions ont 1 080 m :
176 m, 41 m et 236 m. dinal section été examinées dont les suivantes : C’est un ouvrage de type bipoutre
Ces travaux sont réalisés par un grou- of the Wil- Solution constituée de 3 ouvrages mixte acier-béton de portée maximale
wisheim
pement d’entreprises constituées de Viaduct. pour une longueur cumulée d’en- 48 m.
Bouygues TP Région France/Zwalhen 3- Longitu- viron 638 m : En définitive, suivant les avis rendus par
& Mayr. dinal section à Un pont rail de 3 travées sur la la mission d’expertise commanditée
of the Zorn RD 421 composé d’un tablier de type par l’état, la solution retenue est la
HISTORIQUE Viaduct. bipoutre mixte acier-béton. La longueur solution suivante qui fait l’objet de cet
DE LA CONCEPTION de l’ouvrage est 98 m pour une portée article.
Sur une longueur d’environ 1 080 m la maximale de 38 m. Solution retenue composée de
LGV franchit dans la vallée de la Zorn : à Le viaduc de Wilwisheim de lon- 2 ouvrages pour une longueur
à La RD 421 ; gueur 90 m, franchist la VF Paris- cumulée d’environ 834 m :
à La voie ferrée de la ligne Paris- Strasbourg. à Le viaduc de Wilwisheim de lon-
Strasbourg ; à Le viaduc de Wilwisheim de lon- C’est un ouvrage de type bipoutre gueur 381 m, franchit la RD 421 et la
à Le lit de la Zorn ; gueur 163,4 m, franchit la VF Paris- mixte acier-béton à 3 travées de portée VF Paris-Strasbourg.
à Le canal de la Marne au Rhin. Strasbourg en ménageant un espace maximale 38 m. à Le viaduc de la Zorn de longueur
La valeur patrimoniale de la zone de façon à respecter l’ouverture à Le viaduc de la Zorn de longueur 453 m, franchit le lit mineur et la vallée
humide constituée par le lit majeur de hydraulique requise dans la vallée. 450 m, franchit le lit mineur et la vallée inondable, ainsi que le canal.
la Zorn et le risque d’inondation sont C’est un ouvrage quadri-poutres à inondable, ainsi que le canal. C’est un
les enjeux principaux de la conception ossature mixte acier-béton à 6 travées ouvrage de type bipoutre mixte acier- ASPECT
de ce franchissement. de portée maximale 29,1 m. béton à 11 travées de portée maximale ENVIRONNEMENTAUX
La solution initiale est celle du à Le viaduc de la Zorn de longueur 48 m. Les viaducs de Wilwisheim et de la
projet de 2001. Elle consiste en 190 m, franchit le lit mineur et la partie Solution composée de 2 ouvrages Zorn sont situés dans une zone à forts
4 ouvrages pour une longueur centrale de la vallée inondable. C’est pour une longueur cumulée d’en- enjeux environnementaux.
cumulée d’environ 501,5 m : un ouvrage quadri-poutres à ossature viron 891 m : En effet, la vallée de la Zorn constitue
à Un pont-rail de 3 travées sur mixte acier-béton à 6 travées de portée à Un pont rail de 3 travées sur la une unité paysagère spécifique, consti-
la RD 421 composé d’un tablier à maximale 32 m. RD 421 composé d’un tablier de type tuée de prairie humide et de ripisylves
4 poutres en béton armé. La longueur à Le viaduc de Lupstein de longueur bipoutre mixte acier-béton. La longueur en fond de vallée encadrées par des
de l’ouvrage est 78 m pour une travée 70,1 m, franchit le canal de la Marne de l’ouvrage est 98 m pour une portée versants à pentes relativement douces
maximale de 30 m. au Rhin. C’est un ouvrage quadri- maximale de 38 m. partiellement cultivés.
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4 5
© GARONNE-MIDI-PYRENEES.N2000.FR © LEPIDOPTERES.BLOGSPOT.COM
Les 2 cours d’eau, la Zorn et le Lohgra- à Du Cuivré des Marais, espèce de 4- Agrion à Emprises de chantiers délimités par
ben présentent un intérêt écologique papillon protégée (figure 5). de Mercure. des clôtures et balisage des espaces
important avec des peuplements pis- Pour ces deux espèces, un arrêté pré- 5- Cuivré naturels remarquables ;
cicoles significatifs. fectoral a été pris afin de permettre par des Marais. à Opération de sauvegarde de la
Par ailleurs, 2 espèces d’insectes rares dérogation la destruction de leur milieu. 6- Barrettes C0 faune piscicole dans la rivière de la
Wilwisheim -
et protégées ont été observées sur le Des préconisations spécifiques ont été mise en place Zorn et dans le fossé du Lohgraben
site. Il s’agit : adoptées sur le chantier : du tronçon cen- par pêche électrique ;
à De l’Agrion de Mercure pré- à Réalisation des installations de tral de la cage à Réalisation d’un suivi de la qualité
sent dans les fossés le long de la chantier et des dépôts définitifs hors d’armatures des eaux par prélèvements et analyse
dans le forage.
Zorn (figure 4) ; des zones écologiques sensibles ; régulière des eaux ;
7- Barrettes C0 à Déboisements limités et réalisation
Wilwisheim -
bétonnage. en dehors de la période de nidifica-
tions des oiseaux (période autorisée
4- Agrion de début octobre à fin février).
de Mercure. à Mise en place d’un dispositif d’as-
5- Cuivré sainissement provisoire composé d’un
des Marais. réseau de collecte provisoire et d’ou-
6- Wilwisheim vrages de protection des eaux provi-
C0 supporting soires ayant pour fonction notamment la
wall units -
installation décantation des eaux de ruissellement
of the central des eaux du chantier.
section of the
concrete rein- RISQUES KARSTIQUES
forcing cage
in the drill hole. Les ouvrages traversent la plaine
7- Wilwisheim
alluviale de la rivière la Zorn. Ainsi ils
C0 barrettes sont fondés sur un dépôt alluvionnaire
concreting. sablo-graveleux d’une épaisseur com-
© GROUPEMENT BYTP/ZM
6 7
8 9
prise entre 7 et 9 m. Ce dernier repose 8- Coques de longueur par 1 m d’épaisseur. permettant de guider la benne de
sur un substratum constitué de marne préfabriquées Ceci représente un forage de 300 m3 forage. Les contrôles ont montré que
servant de cof-
de Keuper qui présente des traces frage de piles. sous bentonite et 100 t d’armature grâce à ces dispositions, l’exécution
de dissolution dues à la présence de pour chaque barrette. était correcte.
9- Dalles
gypse. préfabriquées Les dimensions et le poids des cages
Dès les reconnaissances effectuées inférieures non d’armatures qui les rendaient impos- LES APPUIS ET LE TABLIER :
lors de l’élaboration du projet, des encore clavées. sibles à manutentionner de façon clas- CHOIX DE LA PRÉFABRICA-
anomalies karstiques ont été mises en sique ont amené à dissocier les cages TION
évidence dans cet horizon. 8- Prefabricated en trois éléments et à les assembler en Compte tenu du délai fixé à 24 mois
La recherche d’une éventuelle cavité shells used for place de cette façon (figure 6) : période de préparation et intempéries
pendant la réalisation des fondations a pier formwork. - Prémontage en atelier des « T » comprises, les deux viaducs devaient
donc été une préoccupation constante. 9- Prefabricated d’extrémité, être réalisés en parallèle.
lower slabs not
Ainsi sous chaque appui, 3 sondages yet keyed. - Montage sur site de la cage cen- De plus, ils franchissent de nom-
destructifs descendant à 10 m sous trale, breuses voies circulées, notamment
la base des pieux ont été réalisés. - Mise en place dans le forage de la RD 421, la voie ferrée Paris-Stras-
Seul un appui a présenté des traces chacun des trois éléments sépa- bourg, le canal de la Marne au Rhin,
d’altérations des marnes directement rément, ce qui impose des interventions très
sous la base de celui-ci et a été traité. - Relevage simultané des 3 cages brèves auprès ou au-dessus de ces
Tous les autres appuis ne présentaient et assemblage progressif par axes. Dans le cas de la voie ferrée, des
aucun risque. hormis quelques ségrégations ou pré- « tirettes », créneaux courts et de nuit étaient déjà
sences de vides sous leur pied néces- - Descente de la cage monolithique fixées dans le marché sans aucune
RÉALISATION sitant des injections complémentaires. dans sa position définitive. modification possible.
DES FONDATIONS à Pour la culée C0 de l’ouvrage Le bétonnage a été mené avec trois La conjugaison de ces contraintes a
Compte-tenu du contexte géotech- de Wilwisheim qui constitue le point tubes plongeurs alimentés simultané- conduit pour limiter les aléas à privi-
nique, il a été nécessaire de réaliser fixe et reprend tous les efforts de frei- ment (figure 7). légier la préfabrication de toutes les
des fondations profondes qui ont nage et de séisme, en la réalisation de En plus, des difficultés de manutention parties d’ouvrages qui pouvaient s’y
consisté : 3 barrettes de 25 m de profondeur. des armatures, le problème résidait prêter. Et en particulier :
à Pour tous les appuis à l’excep- Les dimensions en plan de ces bar- dans la précision des forages à la
tion de la culée C0 de l’ouvrage de rettes sont exceptionnelles pour des benne. LES PILES
Wilwisheim, en la réalisation de pieux éléments monolithiques de cette sorte. Pour éviter un désalignement de ces Les fûts de forme oblongue sont
tubés forés de diamètre Ø 1 600 et de En effet, de forme en I, elles ont une derniers en pied de barrettes, ainsi que de section constante, et de hauteur
profondeur variable comprise entre 8 longueur de 10 m, pour une épais- pour limiter le temps de tenue de la variable. L’entreprise a choisi de subs-
et 20 m. La réalisation de ces pieux seur de 1 m et à chaque extrémité un fouille sous bentonite il a été procédé tituer à un coffrage classique l’emploi
n’a pas posé de problème particulier élément perpendiculaire de 2,25 m à des forages préalables en Ø 1 000 de coques préfabriquées.
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son franchissement. 12
Pour ce qui est des franchissements
du Canal et de la Zorn, il a été adopté
la même technique, soit une grue de
part et d’autre du cours d’eau. Le Canal
étant navigable, la soudure et les opé-
PRINCIPALES PRINCIPAUX INTERVENANTS
rations de peinture ont été limitées. QUANTITÉS MAÎTRE D’OUVRAGE : RFF
Les poutres principales possèdent donc MAÎTRE D’ŒUVRE : Setec
les joints de raboutage en dehors de OUVRAGE DE WILWISHEIM
BÉTON : 10 000 m 3 MANDATAIRE - BÉTON : Bouygues TPRF
la zone sensible et les pièces ont été
ARMATURES : 1 600 t CO-TRAITANT - MÉTAL : Zwalhen & Mayr SA
livrées en peinture de finition. Seules
des retouches de peinture seront PIEUX : 60 u
réalisées à l’issue des opérations de BARRETTES : 3 u
soudage. OSSATURES MÉTALLIQUES :
PRINCIPAUX SOUS-TRAITANTS
La Zorn, quant à elle, est située 1 550 t FONDATION PROFONDES : Pro-fond
au-dessous de la travée isostatique.
TERRASSEMENTS : Weiler
Les poutres principales livrées en 2 élé- OUVRAGE DE LA ZORN
BUREAUX D’ÉTUDES : Siam, BE Arlaud et Secoa
ments ont été soudées avant levage / BÉTON : 10 100 m 3
pose sur la plateforme ; seules les opé- ARMATURES : groupement Prométal / CDF
ARMATURES : 1 800 t
rations de soudage des diaphragmes POSE DE LA CHARPENTE SUR L’OUVRAGE DE LA ZORN : Cicéron
PIEUX : 71 u
et les opérations de peinture sont ÉLÉMENTS PRÉFABRIQUÉES (dalles inférieurs du tablier, corniches,
OSSATURES MÉTALLIQUES :
réalisées au-dessus. Dans cette ultime coques préfabriquées de piles) : Béton contrôlé du Seeboden.
1 850 t
phase, des bâches seront disposées ÉLÉMENTS PRÉFABRIQUÉES (dalles supérieures du tablier) :
entre la structure et la Zorn afin d’éviter Bonna Sabla
tout risque de pollution.
ABSTRACT
EAST EUROPEAN HIGH-SPEED TRAIN LINE. LGV ESTE EUROPEA.
THE ZORN AND WILWISHEIM VIADUCTS VIADUCTOS DEL ZORN Y DE WILWISHEIM
A. CUCCARONI, RFF - N. ZEHANI, RFF - J. TEISSEIRE, BOUYGUES TPRF - A. CHASSINAT, A. CUCCARONI, RFF - N. ZEHANI, RFF - J. TEISSEIRE, BOUYGUES TPRF - A. CHASSINAT,
ZWALHEN & MAYR - B. GODEFROY, SETEC - L. DE SAINT PALAIS, SETEC - D. PRATS, SETEC - ZWALHEN & MAYR - B. GODEFROY, SETEC - L. DE SAINT PALAIS, SETEC - D. PRATS, SETEC -
P.-L. VEYRON, SETEC P.-L. VEYRON, SETEC
The second phase of the Paris-Strasbourg High-Speed Train Line includes La segunda fase de la Línea de Alta Velocidad París-Estrasburgo incluye
the crossing of the flood plain of the Zorn River in the Wilwisheim district. la travesía de la llanura inundada del río Zorn a la altura del municipio de
Two composite-deck viaducts 381 m and 453 m long are being executed Wilwisheim. Se realizan dos viaductos de tableros mixtos de 381 m y 453 m
there, with numerous constraints: de longitud con múltiples exigencias:
> Environmental constraints, given the ecological interest of the sector; > Medioambientales, habida cuenta del interés ecológico del sector;
> Geotechnical constraints, due to the existence of a risk of a karstic cavity; > Geotécnicas por la presencia de un riesgo de cavidad kárstica;
> Crossing over traffic lanes such as a county road, the conventional > De cruce de vías de circulación como la carretera departamental,
Paris-Strasbourg railway line, and the canal from the Marne to the Rhine; la vía férrea convencional París-Estrasburgo y el canal del Marne al Rin;
> The completion time. > El plazo.
This therefore led the Bouygues / Zwalhen & Mayr consortium to propose Esto ha llevado a la agrupación Bouygues / Zwalhen & Mayr a proponer
innovative solutions, notably through erection of the steel frame by crane soluciones innovadoras en particular para el montaje de la estructura
and the execution of prefabricated elements for the piers and decks allowing metálica con grúa y la realización de elementos prefabricados a nivel de los
a certain flexibility in work sequencing. pilares y de los tableros, lo que permite cierta flexibilidad en la planificación
de las obras.
ART
D’
IMAGINER
CONCEVOIR
CONSTRUIRE
DANS LE CADRE DE LA RÉALISATION DE LA 1ère LIGNE DE TRAMWAY DE BESANÇON, DONT LA MISE EN SERVICE EST
PRÉVUE POUR 2014, L’AMÉNAGEMENT DE SURFACE DU PONT CANOT A ÉTÉ MODIFIÉ POUR ACCUEILLIR UNE PLATE-
FORME TRAMWAY (2 VOIES) DE 20 CM D’ÉPAISSEUR DE BÉTON. L’OUVRAGE CONSTRUIT EN 1949 À L’AIDE D’ARCS EN
BÉTON NON ARMÉ SERA RENFORCÉ EN MATÉRIAUX COMPOSITES ET FERA PEAU NEUVE POUR LE PRINTEMPS 2013.
HISTORIQUE 4,31 m. La chaussée est supportée par Les éléments transversaux ont été en 1979 par des encorbellements de
ET DESCRIPTION une dalle en béton armé reposant sur posés sur ces arcs. 2 m de part et d’autre du pont à l’aide
DU PONT CANOT des longerons en béton armé. Les lon- L’ouvrage en rive gauche est une voûte de dalles préfabriquées en béton armé
CARACTÉRISTIQUES gerons sont appuyés sur des éléments en plein cintre en béton non armé, dont s’appuyant sur des poutres de rive qui
GÉOMÉTRIQUES transversaux (voiles et entretoises) en l’ouverture est de 7 m. Les appuis de ont été démolies puis reconstruites
Le Pont Canot, construit en 1949, est béton armé et sont espacés d’environ l’ouvrage sont des appuis massifs en (figure 3 et tableau 1).
composé de deux ouvrages (figure 2) : 4,25 m. béton non-armé ancrés dans le subs-
un ouvrage principal et une voûte Transversalement, la structure est tratum résistant du lit du Doubs par l’in- ÉVOLUTION
construite en rive gauche de la rivière. constituée de 3 arcs en béton non- termédiaire d’un massif en gros béton. FONCTIONNELLE
L’ouvrage principal est un pont en arcs armé, dont la largeur est de 2,20 m L’ensemble de l’ouvrage a été recou- La largeur hors tout de l’ouvrage était
de 3 travées, d’une portée de 27,40 m et la hauteur variable de 0,80 m à vert d’un parement en maçonnerie. de 13,90 m, comprenant 2 trottoirs de
chacune et d’une hauteur à la clé de la clé jusqu’à 1 m aux naissances. L’ensemble de l’ouvrage a été élargi 2 m et une chaussée de 9 m (figure 4).
L’élargissement, réalisé en 1979, a 1- Vue de l’ou- projet que l’ouvrage subissait des L’étude a porté sur la comparaison
permis d’accueillir 2 trottoirs de 2,40 m vrage (2011). contraintes dans le béton non-armé des sollicitations engendrées par les
et une chaussée de 12,80 m. La lar- 2- Coupe des arcs largement supérieures aux superstructures et surcharges actuelles
geur hors tout de l’ouvrage élargi est longitudinale valeurs limites suivant le BAEL 91 à celles engendrées par les superstruc-
de l’ouvrage.
de 17,80 m (figure 5). révisé 99, règlement de dimension- tures et surcharges futures.
Pour le passage du tramway, la coupe nement des ouvrages en béton armé,
fonctionnelle de l’ouvrage est modi- 1- View of the ces résultats étant liés à des choix HYPOTHÈSES
structure (2011).
fiée de la façon suivante : 1 trottoir
2- Longitudinal
d’hypothèses de modélisation peu ET MODÈLE DE CALCULS
de 1,90 m, la plateforme tramway de section of the réalistes. HYPOTHÈSES
6,80 m, une chaussée de 6,30 m et structure. L’objet de la mission d’ARCADIS (PRO, Les caractéristiques des matériaux
1 trottoir de 2,40 m (figure 6). ACT, DET, AOR) a été de réaliser une ont été déterminées suite aux essais
modélisation plus fine de l’ouvrage, complémentaires menés par GINGER
CONTEXTE DE L’OPÉRATION notamment des conditions d’appui CEBTP (tableau 2 et 3).
L’opération de renforcement et de gros des arcs afin d’orienter les solutions de L’augmentation du poids des super-
entretien du Pont Canot est réalisée La société d’ingénierie en charge des renforcement et de réparation auprès structures entre la situation actuelle et
dans le cadre de la construction de la études de conception (EP, AVP), dans du maître d’ouvrage, la CAGB (Com- la situation future est de l’ordre de 30 %,
1ère ligne de tramway du Grand Besan- le cadre de l’évaluation de la capacité munauté d’Agglomération du Grand principalement due à la plateforme
çon, dont la mise en service est prévue du pont Canot à supporter le nouvel Besançon), et de l’assistant du maître tramway, constituée d’une vingtaine de
pour 2014. aménagement, avait conclu à l’avant- d’ouvrage, SYSTRA. centimètres de béton.
2
© CONSEIL GÉNÉRAL DU DOUBS
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3 4
sale future.
7 tramway est sensiblement identique au
7- Position longi-
tudinale d’étude poids d’un essieu d’un camion.
des charges d’ex- La distance entre 2 essieux d’un tram-
ploitation. way est nettement plus importante
8- Vue isométrique que celle des essieux d’un camion Bc,
du modèle 3D. rendant ainsi le cas de charges de
9- Zoom sur les tramway moins défavorable que celui
conditions d’appui dû aux camions Bc.
des naissances
des arcs. Les charges d’exploitation (camions
Bc et tramways) sont positionnées lon-
gitudinalement au quart de la travée,
3- Cantilever slabs
(1979). afin de solliciter au maximum les
arcs, comme classiquement dans les
© ARCADIS
4- Original cross
8 section (1949-1979). ouvrages de ce type (figure 7).
5- Current cross Les cas de charges de température
section (1979-2013). (-40°C ; +30°C) et de retrait (2.10-4
6- Future cross m/m) sont également considérés.
section.
7- Longitudinal MODÈLE DE CALCULS
design position Le schéma statique de l’ouvrage est
of working loads. une succession de 3 travées indépen-
8- Isometric view dantes, permettant ainsi d’isoler une
of the 3D model.
travée unique.
9- Close-up view
of the conditions Le modèle de calculs (figure 8) réalisé
© ARCADIS
10- Range of
normal SLS
stresses in the
current condition.
11- Range
of normal SLS
© ARCADIS
stresses in the
future condition. 10
© ARCADIS
non armé, de l’ordre de -10 MPa de
traction. 11
Après l’analyse des plans d’exécution
de l’ouvrage initial, nous n’avons relevé
aucune armature résistante traversant RÉSULTATS Les contraintes à la naissance des arcs d’efforts en pied d’arc (N, M) par l’ap-
la surface de contact entre la naissance CONTRAINTES DANS varient de -2,42 MPa à +6,21 MPa. plication des formules de Navier. Ces
des arcs et la surface de contact des LES ARCS NON ARMÉS : On observe une diminution des valeurs sont donc virtuelles, car en réa-
appuis. Ainsi, l’hypothèse d’un arc sim- COMPARATIF ACTUEL/FUTUR contraintes de traction à l’état futur. lité, l’arc se décolle de la zone d’appui.
plement appuyé sur son support a été Contraintes normales Cela s’explique par le caractère favo- Le flux de contraintes de compression
modélisée. L’enveloppe des contraintes normales rable des superstructures qui sont est donc dévié, entre d’une part une
L’arc se comporte alors comme une dans les arcs en situation actuelle augmentées à l’état futur (+20 cm section entièrement comprimée (Σ1) et
semelle comprimée qui se décolle de (figure 10), hors naissance, varie de béton de plateforme tramway) sur les d’autre part l’aire de la section réduite
son appui. L’appui modélisé est une -2,74 MPa (traction) à +6,10 MPa arcs, qui fonctionnent en compression d’appui (Σ2) (figure 12).
barre fictive infiniment rigide sur sol (compression). Les contraintes à principalement. La modélisation locale de l’arc isolé
élastique autorisant le soulèvement la naissance des arcs varient de Étude spécifique entre Σ1 et Σ2, en encastrant le côté
(figure 9). -2,46 MPa à +6,28 MPa. des naissances des arcs Σ1 et en injectant les efforts de réac-
Les dimensions géométriques de la En situation future, l’enveloppe des Les contraintes de tractions obtenues tions obtenus dans Σ2, permet d’affi-
barre fictive sont celles de l’arc à la contraintes normales (figure 11 et dans les zones d’appui du modèle 3D ner le comportement de l’arc dans la
naissance, à savoir 1 mètre de haut tableau 4) dans les arcs, hors nais- sont de l’ordre -2,50 MPa. Ces valeurs zone d’appui, notamment les flux de
par 2,20 mètres de large. sance, varie de -2,15 MPa (traction) à de traction sont purement « méca- contraintes principales ainsi que les
La raideur long terme du sol élastique +6,17 MPa (compression). niques », obtenues à partir du torseur valeurs des contraintes de traction
est prise égale à : locales.
à Module d’Young du béton à long La direction des contraintes principales
terme : 10 000 MPa, TABLEAU 4 : COMPARAISON DES CONTRAINTES (figure 14 - en clair contraintes de
à Hauteur de l’appui : 1 m, NORMALES ELS DANS LES ARCS compression - en foncé contraintes de
à Aire de la zone d’appui : 2,20 m². traction) montre que les contraintes de
à kLT = EA / L = 107 x 2,20 / 1,00 Contrainte minimale (traction) (MPa) compression s’évasent de la zone d’ap-
= 2,2.107 kN/ m pui de l’arc à l’encastrement et que les
État actuel État futur Différence
Les éléments transversaux (Entretoises contraintes de traction longitudinales
et Voiles) sont rotulés en pied et en tête, Contrainte dans l'arc (hors naissance) - 2,74 MPa - 2,15 MPa - 22 % (- 0,59 MPa) (resp. verticales) dans l’arc apparaissent
permettant ainsi la libre dilatation de en face supérieure (resp. à la surface
Contrainte dans l'arc - naissance - 2,46 MPa - 2,42 MPa - 1.7% (- 0,04 MPa)
l’ouvrage. de contact arc/béton).
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D’
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ANALYSES ET PREMIÈRES
CONCLUSIONS SUR LE COMPOR-
TEMENT DES ARCS NON ARMÉ
La ligne de pression sous la combinai-
son la plus défavorable (température :
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-40°C ; position des charges d’exploi-
12
tation au ¼ de la travée) (figure 15) sort
du tiers central de l’arc. Dans ce cas, le
béton non armé devrait être fissuré et DIRECTIONS DES FLUX DE CONTRAINTES
sans redistribution des efforts internes,
la structure devrait être endommagée. 12- Système isolé PRINCIPALES
de la naissance
À la suite de ces résultats, il a été d’un arc.
nécessaire de se demander pourquoi
13- Directions des
les inspections détaillées de l’ouvrage flux de contraintes
n’ont pas fait état de telles fissures, principales.
dans la mesure où l’ouvrage a dû 14- Contraintes
être capable de résister à des cas de σxx (MPa).
charges défavorables proches de ceux
de notre étude. 12- Isolated arch
Une étude menée avec un logiciel origin system.
tenant compte de la non linéarité des 13- Directions
matériaux n’a pas permis d’atteindre of main stress
les états de sollicitations maximales du flows.
fait du mode de rupture fragile du béton 14- σxx stresses
(MPa).
non armé conduisant à des instabilités
numériques.
© ARCADIS
Comme cas enveloppe, nous avons 13
décidé de vérifier les arcs de l’ouvrage
en supposant une rotule interne se
créant dans la zone la plus sollicitée.
CONTRAINTES σxx (MPA)
Dans ce cas précis (figure 16), les
contraintes dans l’arc, hors naissance,
sont toutes supérieures à 0 MPa.
L’Eurocode 2 étant plus prolixe que le
BAEL 91 révisé 99 sur la vérification
des éléments en béton non-armé, nous
avons vérifié les arcs selon les critères
de vérification de l’effort normal ELU
(figure 17) et les efforts de compression
combinée aux sollicitations tangentes
(figure 18). Les résultats ci-dessous
montrent que l’effort normal résistant
est atteint au quart de la travée mais
non dépassé et que les contraintes
combinées de cisaillement et de com-
pression sont largement vérifiées.
L’étude détaillée des arcs montre que
ceux-ci ne se comportent pas comme
des barres infiniment rigides, mais qu’ils
© ARCADIS
15- Ligne de
pression ELS.
16- Contraintes
ELS dans les arcs
en supposant
l’apparition d’une
rotule au ¼ de
la travée.
17- Vérification
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de l’effort normal
15 ELU.
18- Vérification de
CONTRAINTES ELS DANS LES ARCS l’effort normal et
du tranchant ELU.
en supposant l’apparition d’une rotule au ¼ de la travée
16
17 18
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© BOUYGUES TPRF
19
© BOUYGUES TPRF
20
© ARCADIS
of the lower
surface of the 21
centre span.
21- View of
upper surface
strengthening.
22- View of
lower surface
strengthening.
RENFORCEMENT
DE L’OUVRAGE
Si les arcs ne nécessitent pas de ren-
forcement particulier, l’incidence de
l’évolution des surcharges conduit à
renforcer les éléments en béton armé
du tablier. Les renforts adoptés sont
du type matériaux composites à coller
par zone.
Le choix d’un renforcement en maté-
riaux composites collés s’est avéré être
plus judicieux vis-à-vis du délai d’exé-
© ARCADIS
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CONSTRUIRE
23
© ARCADIS
ABSTRACT
STRENGTHENING AND HEAVY MAINTENANCE REFUERZO Y MANTENIMIENTO IMPORTANTE
FOR CANOT BRIDGE IN BESANÇON DEL PUENTE CANOT EN BESANÇON PARA
FOR THE FIRST TRAMWAY LINE CROSSING EL PASO DE LA 1ª LÍNEA DEL TRANVÍA
PHILIPPE BATHELIER, ARCADIS ESG - PHILIPPE VION, SYSTRA DOAA PHILIPPE BATHELIER, ARCADIS ESG - PHILIPPE VION, SYSTRA DOAA
Rebuilt in 1949, following its demolition during the Second World War, Reconstruido en 1949, después de su demolición durante la Segunda
this bridge is located in the Besançon city centre, crossing the Doubs River. Guerra Mundial, este puente está situado en el centro ciudad de Besançon
It consists of a plain concrete roof and the main structure of three 27-metre y cruza el río Doubs. Consta de una bóveda de hormigón no armado y la
spans, each consisting of a deck and reinforced concrete cross ties resting estructura principal de 3 tramos de 27 metros, compuestos cada uno por
on three plain concrete arches. Originally supporting two road traffic lanes un tablero y riostras de hormigón armado que toman apoyo en 3 arcos de
and two footpaths, it was widened in 1979 by means of prefabricated hormigón no armado. Soportando inicialmente 2 carriles de carretera y
cantilever slabs bonded to the existing top slab in order to receive four traffic 2 aceras, fue ampliado en 1979 por medio de losas en voladizo prefabricadas
lanes and two footpaths. As part of the construction of the first tramway line, unidas a la plataforma existente para recibir 4 carriles de circulación y
the surface layout of the structure was changed to receive two tramway 2 aceras. En el marco de la realización de la 1ª línea de tranvía, se ha
tracks, two traffic lanes and two footpaths. This article analyses the modificado la planificación de la superficie de la estructura para acoger 2 vías
behaviour of the main structure, the loading and modelling assumptions, de tranvía, 2 carriles de circulación y 2 aceras. Este artículo presenta el análisis
the results obtained and the planned composite material strengthening. del comportamiento de la estructura principal, las hipótesis de carga y de
modelización, los resultados obtenidos y los refuerzos en materiales
compuestos previstos.
MIS EN SERVICE EN MARS 2011, LE CONTOURNEMENT SUD DE MÂCON (A406) RELIE L’A40, À L’EST, AU NŒUD RN79-
RN6-A6, AU SUD DE LA VILLE. APRR, MAÎTRE D’OUVRAGE, ET SON MAÎTRE D’ŒUVRE EGIS SE SONT APPLIQUÉS À FAIRE
DE CES 9 KM D’AUTOROUTE UNE RÉALISATION EXEMPLAIRE, OÙ LES EXIGENCES DU DÉVELOPPEMENT DURABLE SONT
PRISES EN COMPTE À TOUS LES STADES DE LA CONCEPTION ET DE LA RÉALISATION. FONCTIONNEL ET NÉANMOINS
HARMONIEUX, LE VIADUC DE FRANCHISSEMENT DE LA SAÔNE TÉMOIGNE QU’IL EST POSSIBLE DE CONCILIER L’ÉCO-
NOMIE ET LE RESPECT DE L’ENVIRONNEMENT.
L
a majeure partie du tracé de d’évacuation des crues. L’implanta- 1- Le viaduc et CONTRAINTES IMPOSÉES
l’A406 est en zone inondable. tion et l’écartement des piles ont été la ville de Mâcon PAR LE MILIEU NATUREL
Elle est presque entièrement en déterminés par les exigences de la pendant la crue GÉOTECHNIQUE
de fin 2010.
remblai, afin de rester hors d’at- navigation. Le choix de la solution La plaine est tapissée d’alluvions
teinte des plus hautes eaux (figure 2). a été fortement influencé par les récentes à fort pourcentage de fines,
1- The viaduct
Le viaduc de la Saône s’intègre dans contraintes d’exécution : délais de and the city of peu perméables et compressibles.
un système d’ouvrages de décharge réalisation serrés, difficultés de com- Mâcon during De part et d’autre du lit mineur, leur
hydraulique couvrant toute la largeur munication entre les deux rives, com- the flood at the épaisseur atteint 6 m. Elles recou-
du lit majeur. Sa longueur et son tirant pressibilité des sols superficiels des end of 2010. vrent des alluvions plus anciennes
d’air ont été fixés par les contraintes berges, risque d’inondation. (graves puis sables assez compacts),
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© P. SANCEY
2
épaisses d’une douzaine de mètres, qui 2- Vue vers le Si le débit augmente encore, le niveau Le Service de la Navigation a demandé
reposent sur le substratum, constitué nord du lit ma- monte et la vitesse de l’eau s’accroît. d’assurer une hauteur libre de 7 m au-
jeur de la Saône
de limons sableux compacts. pendant la crue Néanmoins, elle n’excède pas 1,5 m/s. dessus de la cote des plus hautes eaux
Dans le lit mineur, les alluvions récentes de fin 2010. La crête des remblais et l’intrados des navigables (172,85 NGF).
sont presque absentes, et le substra- Au premier ouvrages sont calés par rapport aux Sur la largeur du rectangle de navi-
tum est beaucoup plus profond que plan l’A406, à plus hautes eaux connues (crue de gation, égale à 48,4 m du fait de la
sous les berges. Par contre, au-delà l’arrière-plan, 1840, estimée à 3 800 m3/s). courbure du chenal, une hauteur d’eau
Mâcon et Saint-
d’un à deux mètres de vase, les son- Laurent-sur- La cote de 175,9 NGF, considérée minimale de 4 m est requise au-dessus
dages ont trouvé des sables et graviers Saône. comme un majorant du niveau des des obstacles immergés éventuels
de bonne compacité sur quinze mètres crues futures, a été retenue. L’obliga- (enrochements, semelles des piles,
d’épaisseur. 2- View north- tion de limiter à 2 cm la surélévation ouvrages provisoires recépés).
ward over the engendrée par l’autoroute a déterminé Le chemin de halage de rive gauche
HYDROGÉOLOGIE Saône flood l’ouverture des ouvrages. Le point cri- a été maintenu avec un gabarit de
La nappe alluviale est très proche de plain during tique se trouvant sur la rive droite, la 4,50 m sur 9,75 m.
the flood at
la surface du sol. Elle alimente des end-2010. In brèche de 450 m franchie par le viaduc En rive droite, seule s’appliquait la
pompages destinés à la production the foreground est décalée vers cette rive par rapport servitude de marchepied, imposant
d’eau potable. Les plus proches, en the A406, in the au lit mineur. de laisser libre une bande de 3,25 m
rive droite, sont à moins de 3 km en background, le long de la rivière.
Mâcon and
aval. Ils sont vulnérables à la pollution Saint-Laurent- ZONES NATURELLES SENSIBLES
engendrée par l’autoroute, car la nappe sur-Saône. Les prairies humides du lit majeur CONTRAINTES
affleure dans le lac de Varennes, une accueillent de nombreuses espèces. DE RÉALISATION
ancienne gravière située au pied du Les discussions avec le Comité National Afin de pouvoir l’utiliser pour transpor-
remblai. Les eaux des chaussées sont de Protection de la Nature sur l’éten- ter d’une rive à l’autre les matériaux de
donc traitées dans des bassins amé- due des zones destinées à compenser chaussée de l’autoroute, le viaduc a fait
nagés sur chaque rive au-dessus du de maintenir un niveau minimum égal l’emprise stérilisée par l’autoroute ont l’objet d’un marché de travaux anticipé,
niveau des plus hautes eaux. à 169,45 NGF pour les besoins de la retardé de quatre mois le démarrage dont le délai d’exécution a été fixé à
Sur l’ouvrage, elles sont conduites navigation. effectif des travaux. 20 mois. Ce marché a dû inclure près
par des corniches-caniveaux dans En aval du port de Mâcon, des diguettes de 90 000 m3 de remblai, nécessaires
les collecteurs d’assainissement de la délimitent le lit mineur. Lorsqu’elles sont CONTRAINTES ENGENDRÉES à la construction du tablier.
section courante, implantés en crête contournées par une crue (à peu près PAR LA NAVIGATION Un bipoutre en ossature mixte, assem-
des remblais. tous les deux ans), l’eau envahit les À Mâcon, la Saône est une voie navi- blé sur le remblai rive droite et mis
rives, dont la cote varie entre 170,4 et gable de classe VI. Pendant la construc- en place par lancement paraissait en
CRUES DE LA SAÔNE 172 NGF. tion du viaduc, des mesures de sécurité effet la solution la plus adaptée aux
Les faibles débits sont contrôlés en aval Quand les eaux atteignent 174 NGF, très strictes étaient requises, et le trafic exigences de la navigation et aux diffi-
par le barrage de Dracé, dans le but le champ d’inondation ne s’étend plus. devait être maintenu en tout temps. cultés de circulation sur le site.
Au début des travaux, le vieux pont de pièces de pont. Ces dernières sont
Mâcon constituait la seule liaison rou- prolongées par des consoles sous les
tière entre les deux rives, et l’accès à encorbellements du hourdis collaborant
la rive gauche était restreint d’un côté en béton armé, large de 21,74 m.
par la traversée de Saint-Laurent-sur- Le schéma statique est celui d’une 4
© EGIS
Saône, et de l’autre par le faible gabarit poutre continue sur appuis simples ;
des ouvrages perçant les remblais de les deux appareils d’appui de chaque
la voie ferrée, au Nord, et de la LGV ligne sont des blocs de caoutchouc 3 & 4- Entretoise béton non armé de 3 à 6 m d’épaisseur,
Paris-Lyon, au Sud. fretté sur les piles et des appuis à pot d’appui biaise coulé sous l’eau à l’intérieur du batar-
entre pièces
sur les culées. de pont droites deau permettant de construire la pile à
CHOIX DU PARTI Tracé en plan et profil en long sont (pile P4). sec. Les palplanches du batardeau ont
ARCHITECTURAL définis dans l’axe de la plate-forme. été recépées et intégrées à la fonda-
Bien que la Saône sépare deux dépar- Sur l’ouvrage, le tracé en plan est un 3 & 4- Skewed tion ; elles sont connectées au béton
tements et même deux régions, cette cercle de 1 900 m de rayon. Pour res- supporting cross de la semelle. Enfin, des enrochements
frontière ne s’exprime pas dans le pay- pecter le gabarit de navigation, le profil tie between ont été mis en place autour des mas-
sage. Le pont qui la franchit n’a aucun en long est en dos d’âne (R 17 000 m). straight trans- sifs pour prévenir les affouillements.
rôle de porte. Ce n’est pas un pont Le dévers est en toit à 2,5 %. Les por- verse girders Un levé bathymétrique a permis de fixer
(pier P4).
urbain ; son traitement architectural tées sont mesurées sur le cercle du la cote des semelles. Alors que sous
devait viser la sobriété. tracé en plan. Elles valent, de l’Ouest P3 le fond n’était qu’à 2,5 m sous le
Ni le chenal de navigation, ni l’autoroute vers l’Est : 58,9 m, 4 x 72,2 m, 60,8 m, niveau minimal de la retenue, P4 et
ne respectent la symétrie du lit mineur. 39,9 m. Les lignes d’appui C0 et C7 P5 se trouvaient au bord d’une cuvette
Par rapport à celui-ci, tous deux ont sont perpendiculaires à l’axe, afin de COFFRAGE DES PILES profonde d’une dizaine de mètres.
un tracé courbe et biais ; le chenal est simplifier la fabrication. Les lignes d’ap- Larges de 3,20 m, les piles sont dis- Les archives de VNF ont montré qu’elle
désaxé vers la rive gauche, et la brèche pui P1 à P6 sont orientées suivant la posées suivant la direction des écou- avait été creusée une trentaine d’an-
est désaxée vers la rive droite. Mais ces direction de l’écoulement des crues, lements. Elles ont toutes le même nées plus tôt pour exploiter les maté-
déséquilibres sont peu sensibles sur le et parallèles à C0. Le biais qu’elles coffrage. Il associe deux fûts de 6 m riaux du lit, et qu’elle ne s’était pas
site, car le paysage, très plat, passe forment avec l’axe est donc variable : de haut, distants de 9,5 m, à un sou- rebouchée depuis. Plutôt que de caler
sans rupture de la terre à l’eau. il passe de 98 à 86 grades. bassement dont la cote dépasse de les semelles au niveau du fond de la
Le parti retenu privilégie donc les lignes Les pièces de pont espacées de 3,8 m quelques décimètres le niveau des plus cuvette, près de 5 m plus bas que la
horizontales, et souligne la continuité du sont perpendiculaires à l’axe. Les por- hautes eaux navigables. Sa hauteur cote requise par le trafic fluvial, on a
ruban autoroutier (figure 1). tées ont été ajustées de telle sorte que égale à 1,20 m pour les piles à terre comblé celle-ci autour des piles et ren-
les lignes d’appui biaises des piles cou- atteint 8,35 m pour les piles encadrant forcé la protection en enrochements.
CARACTÉRISTIQUES pent l’axe à mi-distance des pièces de le chenal (figures 5 et 6). Quoiqu’elle soit située sur la berge, la
DE L’OUVRAGE pont qui les encadrent. Cela a permis pile P6 a été fondée comme les piles
Les 4 voies de l’autoroute sont portées d’intercaler entre celles-ci une entre- FONDATIONS DES PILES en rivière, et justifiée comme elles
par un tablier unique en ossature mixte toise biaise, reliant les montants d’ap- Comme pour le pont de la LGV Paris- sous le choc des bateaux. Par contre,
à sept travées. La charpente en acier pui verticaux qui diffusent dans chaque Lyon et le nouveau pont d’Arciat, situés les piles P1 et P2 de la rive droite ont
S355 se compose de deux poutres poutre la réaction des appareils d’appui quelques kilomètres en aval, les piles en été fondées sur 8 pieux Ø 1 400 de 15
de hauteur constante reliées par des (figures 3 et 4). rivière ont été fondées sur un massif de à 19 m.
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5
© APRR / STUDIO BERGOEND
La proximité de la nappe et la mau- 5 & 6- Pour pouvoir remblayer en une seule début des travaux, les drains ont été
vaise tenue des alluvions récentes ont Coffrage phase sans risque de rupture du sol, remplacés en rive droite par des inclu-
des piles.
imposé le tubage provisoire des forages une banquette périphérique provisoire sions rigides, supportant directement
et le blindage des fouilles, étanchées de 10 m de large devait être édifiée la charge du remblai. 646 colonnes
par un bouchon de béton. 5 & 6- jusqu’à mi-hauteur. Ø 400 mm espacées de 1,7 m ont
Formwork
for piers. En rive gauche, ces dispositions ont été réalisées par refoulement du
CULÉES été appliquées. Mais pour disposer à sol à la tarière, puis remplissage en
Les culées sont de simples sommiers temps de la plate-forme d’assemblage béton maigre (180 kg/m3 de ciment,
fondés sur pieux en crête des remblais du tablier malgré le retard pris au 100 kg / m 3 de filler). Pour assurer
d’accès. Les pieux Ø 1 400 (7 sous C0, la stabilité du remblai, les inclusions
5 sous C7) sont disposés en quinconce. situées sous les talus ont été armées
Forés au travers du remblai et des par un tube d’acier Ø 126/140, ce qui
alluvions récentes à l’abri d’un tubage a permis de supprimer les banquettes
provisoire, ils sont ancrés dans les allu- provisoires.
vions anciennes. Les efforts parasites
dus aux déformations différées des sols CHARPENTE DU TABLIER
mous ont été pris en compte. Les poutres principales sont écartées
de 12,24 m. Hautes de 3,45 m, elles
REMBLAIS D’ACCÈS sont élancées au 1/21. L’épaisseur des
La majeure partie des matériaux a été âmes varie de 19 à 24 mm. Elles sont
tirée d’un emprunt destiné à compen- raidies à l’attache de chaque pièce de
ser le volume perdu pour le stockage pont par un raidisseur en T. Larges de
des crues du fait de la construction 1,10 m, les membrures supérieures
de l’autoroute. Pour pouvoir employer ont une épaisseur variable de 37 à
ces matériaux fins sous le niveau des 135 mm. Les membrures inférieures
plus hautes eaux, des masques de 3 m sont larges de 1,25 m ; leur épaisseur
d’épaisseur ont dû être mis en place varie de 42 à 135 mm.
sur les talus. Ils ont été réalisés en La hauteur des pièces de pont varie de
matériaux rocheux 0/300, comme la 1,30 m à 1,44 m dans l’axe du tablier.
couche de base des remblais. Enfin, Les consoles qui les prolongent sont
des tranchées drainantes ont été creu- longues de 4,57 m et leur hauteur varie
sées tous les dix mètres perpendiculai- de 1,30 à 0,50 m.
rement à l’axe des remblais, afin d’évi- Les entretoises biaises, hautes de
ter qu’ils ne bloquent les écoulements 1,20 m, sont soudées sur des montants
qui circulent sous la surface du sol. d’appui en double T.
Sous le poids des remblais, hauts
d’une dizaine de mètres, le tassement HOURDIS SOUS CHAUSSÉE
des alluvions fines atteignait 25 cm et L’épaisseur totale du hourdis est de
durait plusieurs mois. Afin de ramener 250 mm sur les rives et de 277 mm
à dix semaines le délai de consolidation, entre les poutres. Des prédalles pré-
un réseau de drains verticaux espacés fabriquées appuyées sur les poutres,
de 1,5 m devait être réalisé, et une les pièces de pont et les consoles ont
surcharge d’un mètre de remblai mise permis de bétonner sans étaiement des
en place au droit des futures culées. 6 plots de grandes dimensions.
© APRR / STUDIO BERGOEND
7- Structurally
participating
formwork and
top slab reinfor-
cing bars.
8- Distribution
of inserts on
the precast form-
© APRR / STUDIO BERGOEND
work units.
9- Weld joints
fastening
transverse
elements on
the beams. 7
Épaisses de 120 à 130 mm, ces pré- couvrir de prédalles toute la surface CALCULS DE L’OUVRAGE en cours d’élaboration. Les nouvelles
dalles contiennent les armatures infé- du tablier avec un petit nombre de L’avant-projet d’ouvrage d’art a été hypothèses des calculs fixées avec
rieures du hourdis ; un réseau serré modèles distincts. établi à la fin de 2007 sur la base l’aide du SETRA ont pu être introduites
de cadres verticaux les solidarise au Sur les rives du tablier, alternent ainsi de la réglementation française en dans le marché de travaux.
béton de seconde phase (figure 7). (figure 8) : vigueur, suivant laquelle la séismicité
Moins délicate à mettre en œuvre à Une prédalle munie d’un support du site pouvait être négligée. Mais la OSSATURE MÉTALLIQUE
que la préfabrication complète, cette de barrière à mi-distance de deux décision ministérielle d’approbation L’application des eurocodes a eu les
solution permet de raccourcir le délai consoles successives ; de l’étude préliminaire, prononcée le effets suivants sur la répartition de
de réalisation du hourdis sous chaus- à Une prédalle munie d’un avaloir 29 janvier 2008 pendant la consul- matière des poutres :
sée. et de deux supports de barrière tation des entreprises, a prescrit de à Les âmes ont été épaissies sur
L’espacement des pièces de pont et implantés au quart et aux trois justifier l’ouvrage conformément aux toute la longueur du tablier ; leur poids
les principes d’entretoisement ont été quarts de l’intervalle séparant les eurocodes, et de le vérifier au séisme a augmenté de 18 % par rapport à
choisis de telle sorte que l’on puisse consoles. dans l’esprit du nouveau règlement l’APOA initial.
8 9
ART
D’
IMAGINER
CONCEVOIR
CONSTRUIRE
10
© APRR / STUDIO BERGOEND
Par contre, le linéaire de raidisseurs 10- Avant-bec ainsi de 1 419 t à 1 505 t, en augmen- La conception particulière de l’entre-
longitudinaux a été réduit de 60 %. de lancement tation de 6 %. toisement a permis de justifier sans
de 30 m.
à L’épaisseur des membrures infé- Cela résulte d’une part de la méthode difficulté la sécurité vis-à-vis du flam-
rieures a été majorée de 5 à 15 mm au 11- Pose de justification du cisaillement intro- bement transversal des membrures
des prédalles
voisinage des piles. Le tonnage d’acier participantes. duite par l’EN 1993-2, et d’autre inférieures comprimées au droit des
correspondant a augmenté de 4,5 % part des nouvelles charges routières, piles, bien que la méthode de calcul
par rapport à l’avant-projet initial. 10- 30-metre
plus lourdes et plus excentrées que de l’EC 3 soit plus défavorable qu’au-
à L’épaisseur des membrures supé- launching nose. celles du fascicule 61 titre II du CPC. paravant.
rieures a été majorée ponctuellement 11- Placing La différence était d’autant plus Le poids des éléments transversaux est
de 5 à 10 mm au droit des piles. Le structurally sensible que l’on avait appliqué ces passé de 783 t à 859 t (en augmenta-
tonnage d’acier correspondant n’a aug- participating dernières sur 4 voies de circulation tion de 10 %) pour deux raisons :
menté que de 2,5 %. formwork. seulement, la DBA centrale étant à Les règles de justification de la
Le poids total des poutres est passé considérée comme inamovible. sécurité vis-à-vis du déversement
des consoles supportant les rives
sont plus sévères que celles du fasci-
cule 61 titre V ; l’épaisseur des mem-
brures inférieures des 238 consoles
du viaduc est ainsi passée de 18 à
25 mm.
à Pour assurer conformément à
l’EC 2 le recouvrement des armatures
des prédalles, la largeur des mem-
brures supérieures des pièces de pont
et des consoles a dû être portée de 450
à 520 mm.
En revanche, l’EC 3 est moins exigeant
que les règles antérieures pour l’at-
tache des éléments transversaux sur
les poutres :
à Pour les pièces situées dans les
zones comprimées des travées (soit
55 % du total), aucun raccordement
circulaire n’a été réalisé entre les mem-
brures supérieures. Ailleurs un rayon de
raccordement de 50 mm s’est avéré
suffisant.
à Les dimensions retenues en défi-
nitive pour les soudures ont été net-
tement supérieures aux valeurs théo-
11 riques issues des calculs (figure 9).
© APRR / STUDIO BERGOEND
ABSTRACT
A406 - THE SAONE VIADUCT - A406 - VIADUCTO DEL SAONE -
MACON SOUTHERN BYPASS CIRCUNVALACIÓN SUR DE MACON
C. CÉZARD, EGIS JMI - S. GUICHON, COGECI - B. RÉMY, CCS C. CÉZARD, EGIS JMI - S. GUICHON, COGECI - B. RÉMY, CCS
The A406 motorway crosses the flood plain of the Saône River La autopista A406 atraviesa la llanura inundable del Saône aguas
downstream of Mâcon city. The 450-metre, seven-span viaduct crossing abajo de Mâcon. El viaducto, de 450 m con siete tramos que cruza el río,
the river forms part of the flood discharge system. The two beams of the forma parte del dispositivo de evacuación de crecidas. Las dos vigas del
composite-structure deck are connected by transverse girders that are tablero de estructura mixta están unidas por piezas de puente prolongadas por
extended by cantilever girders under the edges of the slab. The slab was consolas bajo los bordes de la losa. Esta última ha sido colada sobre prelosas
concreted over structurally participating formwork which contributes to its prefabricadas que contribuyen a su resistencia. La estructura se lanzó desde
strength. The frame was launched from the embankment on the right edge, el terraplén de la orilla derecha, construido sobre inclusiones rígidas que
built on rigid inclusions passing through the compressible soils. The bridge atraviesen los suelos compresibles. Diseñada según la normativa francesa
was designed in accordance with the French design code of 2007, but de 2007, la estructura se ha ejecutado de acuerdo a las nuevas normas
execution was verified in accordance with the new earthquake resistance parasísmicas y los eurocódigos, que entonces se estaban elaborando.
codes and the Eurocodes, under preparation at that time. By using large- La utilización de aparatos de apoyo de caucho zunchado de grandes
sized hooped rubber support systems, it was possible to keep the originally dimensiones permitió conservar los cimientos previstos inicialmente. El peso
planned foundations. The total weight of the frame increased 7.5%, from total de la estructura pasó de 2.210 a 2.375 toneladas, lo que representa un
2210 to 2375 tonnes. aumento del 7,5%.
ART
D’
IMAGINER
CONCEVOIR
CONSTRUIRE
LE VIADUC
DU HASPELBAECHEL
AUTEURS : ALAIN CUCCARONI, DIRECTEUR D’OPÉRATION, RFF - ALAIN LACROIX, DIRECTEUR DE PROJET, SPIE ATIGNOLLES TPCI - STEFAN BERNHARD,
RESPONSABLE DU BUREAU D’ÉTUDES TECHNIQUES CBDI, CAMPENON BERNARD DODIN INGÉNIÉRIE - STÉPHANE JEAN VIÉNOT, DIRECTEUR TECHNIQUE /
DIRECTION DE PROJET, DODIN CAMPENON BERNARD - FLORENT DELHOMME, CONDUCTEUR DE TRAVAUX / TOARC, GTM ALSACE - GILLES MAXIMIN,
CHARGÉ QUALITÉ PRÉVENTION ENVIRONNEMENT / TOARC, VINCI CONSTRUCTION TERRASSEMENT - DANIEL COLLOMB, DIRECTEUR DE LA MAÎTRISE
D’ŒUVRE INTÉGRÉE, BG INGÉNIEURS CONSEILS - ROMAIN GUTTER, INGÉNIEUR TRAVAUX / MAÎTRISE D’ŒUVRE INTÉGRÉE, BG INGÉNIEURS CONSEILS -
LUC DE SAINT PALAIS, INGÉNIEUR TRAVAUX CONDUITE D’OPÉRATION, SETEC
LE VIADUC DU HASPELBAECHEL EST INTÉGRÉ AU LOT 47 DE LA DEUXIÈME PHASE DE LA LIGNE GRANDE VITESSE EST
EUROPÉENNE, DONT LES TRAVAUX ONT ÉTÉ LANCÉS EN PROCÉDURE DE CONCEPTION-RÉALISATION. FRANCHISSANT
LE RUISSEAU DU HASPELBAECHEL ET TRAVERSANT LE PARC NATUREL RÉGIONAL DES VOSGES DU NORD, IL PERMET
L’ACCÈS EN COURBE AU TUNNEL BITUBE DE SAVERNE. LA CONCEPTION ET LA RÉALISATION DE L’OUVRAGE PAR LE
GROUPEMENT RÉPOND AUX EXIGENCES DU CONTEXTE GÉOLOGIQUE, DU RÈGLEMENTAIRE ET DE LA FORTE CONTRAINTE
ENVIRONNEMENTALE. SA PARTICULARITÉ EST QUE LES EFFORTS LONGITUDINAUX DU POINT FIXE SONT REPORTÉS
SUR UNE DALLE FROTTANTE EN ARRIÈRE DU CHEVÊTRE, VIA UNE TRAVÉE SUR REMBLAI.
1
© GROUPEMENT LOT47- JM BANNWARTH POUR BALLOÏDE PHOTOS
INTRODUCTION sace et le plateau lorrain et comprend : 1- Vue générale bilité (STI), les solutions structurelles et
D’une longueur de 106 km environ, la à Le tunnel de Saverne d’une lon- du viaduc en constructives pour la réalisation du tun-
construction.
2e phase de la Ligne à Grande Vitesse gueur de 4 020 mètres ; nel étaient nombreuses. RFF a estimé
Est - Européenne complète le projet de à Des sections de pleine voie pour intéressant de ce fait de confier en
liaison Paris - Strasbourg et permettra une longueur cumulée de 2 890 1- General view conception - construction, la réalisation
of the viaduct un-
début 2016 de relier les deux villes en mètres ; der construction. des travaux de Génie civil et d’équipe-
1 heure et 50 minutes. à Le viaduc du Haspelbaechel d’une ment de sécurité du tunnel.
RFF a découpé la construction de ces longueur de 270 mètres ; Ce type de marché permet en effet
106 km en 10 lots de génie civil dont le à Un remblai de grande hauteur d’intégrer dès la conception les
lot 47 qui permet le franchissement du (36 mètres) sur le vallon du Fall- Étant donné les évolutions de la régle- méthodes optimales de réalisation des
massif des Vosges du Nord (figure 2). baechel ; mentation en matière de sécurité fer- entreprises et de fiabiliser ainsi le délai
Ce lot d’environ 8 km de longueur à Trois rétablissements de voirie : roviaire, notamment des Spécifications global de remise du tunnel aux équipe-
permet la liaison entre la plaine d’Al- 2 ponts route et un pont rail. Techniques européennes d’Interopéra- ments ferroviaires.
ORGANIGRAMME DU PROJET
CERTIFER COMITÉ DE GROUPEMENT
LOT 47
DIRECTION DE PROJET
MAÎTRISE D’OUVRAGE (MOA) DIRECTEUR COMITÉ D’EXPERT
RFF DE PROJET
DIRECTION
Conduite ADMINISTRATIVE
d’Opération ET FINANCIÈRE SECRÉTARIAT
(COP
AMOT SPS SETEC) QUALITÉ
TRACTEBEL Niveau SÉCURITÉ SPS Niveau 1
ENVIRONNEMENT
DIRECTEUR DIRECTEUR
TECHNIQUE OPC
PROJETEUR DES TRAVAUX
Maîtrise d’Œuvre
Intégrée
Architecte TOARC Tunnel Équipements
Paysagiste Directeur Travaux Directeur Travaux Directeur Travaux
Conception (DOS 3)
VISA (contrôle documents EXE)
DET (Constats, Levés des points Études (y cis C. Externe) Études (y cis C. Externe) Études (y cis C. Externe)
d’arrêt, Réunion de chantier, Travaux Travaux Travaux
Suivi Non Conformité) QPE QPE QPE
© PHOTOTHÈQUE SETEC
ART
D’
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CONCEVOIR
CONSTRUIRE
© ALAIN SPIELMANN
çonnerie de grès
types de séismes à considérer : rose des Vosges
à Un séisme dit majeur (calcul aux (Saverne).
ELU), d’une période de récurrence de 4
475 ans et correspondant à une pro- 4- General view
babilité de dépassement de 10 % sur RUISSEAU DU HASPELBAECHEL of the viaduct
passing over the
une période de 50 ans ; Haspelbaechel.
à Un séisme dit de service (calcul aux 5- Location of
ELS), d’une période de récurrence de Haspelbaechel
95 ans et correspondant à une proba- stream and via-
bilité de dépassement de 10 % sur une duct positioning.
période de 10 ans. 6- Concreting
Les exigences spécifiques d’un projet the deck.
ferroviaire, avec limitation des dépla- 7- Rohan Palace
cements statiques et dynamiques, in pink Vosges
© ALAIN SPIELMANN
sandstone ma-
imposent généralement une concep- sonry (Saverne).
tion lourde et raide très éloignée des
considérations d’ordre parasismique 5
usuelles orientées plutôt vers des struc-
tures souples.
Notre conception s’est attachée à « A » au sens de la nouvelle norme. constructive sismique particulière pour au droit des culées, matériau réputé
la recherche d’un compromis entre Un comportement en ductilité limité a ces parties d’ouvrage. de mauvaise qualité au plan géotech-
la raideur minimale nécessaire pour été considéré pour la structure avec nique. Des caractéristiques médiocres
satisfaire les exigences ferroviaires et un coefficient de comportement q de CONTEXTE PARTICULIER étaient attendues notamment côté
la souplesse suffisante de la structure 1.5, sauf pour les fondations qui ont Le viaduc de Haspelbaechel décrit Lorraine, étant donnée la présence de
pour limiter les sollicitations sismiques été calculées avec un coefficient de 1 une courbe de rayon 7 000 m environ terrain fortement remanié reconnue
dans l’ouvrage. (comportement élastique). permettant l’inscription des deux voies dans ce secteur par les campagnes de
Le premier pas dans la volonté de Des piles massives de forte section ferroviaires pour partie en courbe reconnaissance qui ont précédé l’appel
limiter l’impact sismique a été de ont été choisies afin de satisfaire les (rayons de 6 750 et 7 300 m respec- d’offres aux entreprises.
faire le choix de fonder tout l’ouvrage exigences ferroviaires de raideur trans- tivement pour V1 et V2) et pour partie Selon les conclusions du Programme
directement sur le rocher afin de versale de l’ouvrage, la faible contrainte en clothoïde. de l’opération il était même probable
pouvoir prendre en compte dans le obtenue par ce fait ayant permis Le substratum rocheux est recouvert que l’axe de l’appui C0 puisse se trou-
dimensionnement une classe de sol de s’affranchir de toute disposition de colluvions sur une forte épaisseur ver au droit d’une ou plusieurs failles.
6 7
© GROUPEMENT LOT47- JM BANNWARTH POUR BALLOÏDE PHOTOS © PHOTOTHÈQUE SETEC
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CONSTRUIRE
Quand bien même la nouvelle ligne fer- La culée C0 a été prolongée pour
roviaire vient longer l’autoroute A4 dans s’appuyer à l’arrière directement sur
le secteur du viaduc, l’ouvrage n’est en le rocher sain, alors qu’à l’avant elle
fait pas visible depuis ladite autoroute. s’appuie sur trois pieux en béton forés
L’étude architecturale du viaduc a de longueur 16 m et de 1,60 m de
porté sur la définition des formes et diamètre. Le rôle de ces pieux est de
matériaux de parement, la teinte de transmettre la charge verticale au sol et
l’ouvrage et plus généralement sur son de reprendre les charges transversales
insertion dans le site, dans le respect par effet de portique.
de la définition du parti architectural Dans leur partie supérieure (zone des
d’ensemble de la ligne. colluvions) les pieux sont isolés du
Le traitement de l’ouvrage vise un terrain environnant sur une hauteur de
aspect unitaire par l’emploi de formes 6 m par un fourreau métallique de dia-
sobres et simples, l’utilisation d’une mètre 1,80 m, un vide de 10 cm étant
teinte homogène voisine de celle du par ailleurs laissé entre le bord du pieu
grès rose qui a permis la construction et le terrain environnant.
de nombreux bâtiments dans la région Les efforts longitudinaux de dimension-
tel que par exemple le palais des Rohan nement (environ 650 tonnes) corres-
à Saverne (figure 7). pondant aux cas de freinage / accélé-
Les corniches en béton coloré teinte ration et au séisme sont transmis par
grès rose prolongent cet esprit. la travée sur remblai longue de 24 m
Pour mettre en valeur cette teinte et jusqu’à une dalle de frottement de
offrir un contraste, le vert foncé a été 246 m2 (20,5 m de longueur pour 12 m
retenu pour la peinture des poutres du de largeur) coulée sur le rocher sain.
viaduc. Cette teinte sombre permet en La butée parasismique est reliée à la
effet d’affiner les lignes et les formes culée par des barres précontraintes.
de l’ouvrage. Deux appareils d’appui à pot verticaux
Elle participe ainsi à l’intégration esthé- permettent les rotations du tablier sur
tique du viaduc dans le Parc Naturel cette culée (figure 9).
Régional des Vosges du Nord.
Les piles sont composées en plan de PILES
10
deux «têtes» reliées par un « fût », lequel Description générale
s’interrompt en partie haute pour lais- Les piles pleines, de forte section et
ser passer transversalement la lumière. donc peu comprimées, garantissent un
Le fût est habillé d’un matriçage à bon fonctionnement en cas de séisme
relief crénelé permettant, par des jeux sans nécessiter d’armatures de confi-
d’ombres et de lumières, d’apporter nement.
un rendu plus sombre encore, tran- La partie supérieure des fûts comporte
chant avec le gris clair du béton. Sur le deux colonnes afin de calibrer les
champ, les « têtes » sont partiellement souplesses des piles de hauteur dif-
habillées de la même matrice. férente. Cela permet de mieux repartir
les efforts entre les piles P1 à P4 sous
ÉLÉMENTS PRINCIPAUX séisme transversal.
DE L’OUVRAGE L’accès aux appareils d’appui des têtes
FONDATIONS 11 de pile se fait par des trappes (une par
© GROUPEMENT LOT47
Pour obtenir un comportement satisfai- appareil d’appui) positionnées dans le
sant en cas de séisme, la plupart des hourdis inférieur du tablier.
appuis ont été fondés au rocher sur Au plan dimensionnel, ce choix a per- 10- Pile P3 À noter que les contraintes techniques
semelles superficielles. mis de classifier le sol en classe A selon en cours décrites précédemment ont influé sur
les termes de l’Eurocode 8 et ainsi de d’élévation.
Seule la culée côté Lorraine (C0) déroge les choix architecturaux retenus.
à cette règle puisqu’elle est fondée sur calibrer les efforts sismiques de dimen- 11- Vue sur en- Réalisation
tretoises abais-
pieux. sionnement aux ordres de grandeur des sées depuis le Les piles ont été réalisées à l’aide
Lorsque la qualité du terrain en fond efforts de service de l’ouvrage. plateau coffrant d’un coffrage semi-grimpant métal-
de fouille n’était pas jugée suffisante, Le dimensionnement de l’ouvrage a de l’équipage lique (l’élévation du coffrage était faite
la fouille a été approfondie jusqu’au ainsi été optimisé. mobile. à l’aide d’une grue à tour). Les levées
rocher sain, une couche de gros béton À noter que le calibrage a été obtenu courantes sont de 4,40 m. Le coffrage
non armé étant ainsi intercalée entre la grâce à l’utilisation d’un modèle de 10- Pier P3 a été conçu de sorte à minimiser le
base des semelles et le rocher. calcul dynamique spectral complet de undergoing nombre de tiges de serrage traver-
lifting.
Le choix de retenir principalement l’ouvrage. santes afin de marquer au minimum
11- View over
des fondations superficielles a permis Conformément aux exigences du Pro- the lowered le fût des piles.
d’éviter des ateliers de pieux très dif- gramme de l’Opération, la culée C0 a cross ties from Un seul outil coffrant a été utilisé pour
ficiles à mettre en œuvre et source été conçue pour que sa descente de the formwork la réalisation des quatre piles. L’outil
d’éventuelles pollutions dans ce vallon charges soit transmise directement plate of the disposait de parties amovibles pour
très escarpé dont la pente atteint ½ sur au rocher sain sans solliciter le talus mobile rig. permettre l’adaptation nécessaire aux
le versant mosellan. existant (réputé fragile). géométries des parties basse (section
mobile entre
C0 et P1. (partie qui coffre la sous face du hourdis
supérieur entre les PRS) de circuler
12- First section librement d’un côté à un autre du
launched tablier.
(view over P4). Une fois le hourdis supérieur réalisé, le
13- Mobile rig hourdis inférieur a été clavé sur les PRS.
between C0
and P1. ÉQUIPEMENTS
DU VIADUC
Les équipements du viaduc du Haspel-
baechel sont classiques :
12 à Un complexe d’étanchéité de type
Parafort Pont constitué d’un enduit
d’imprégnation, d’une feuille d’étan-
chéité et d’une couche de protection en
béton bitumineux d’épaisseur 30 mm ;
à De corniches béton teintées en rive
d’ouvrage. Elles ont été mises en place
à la grue mobile et maintenues provi-
soirement à l’aide de tire-pousse avant
d’être clavées au tablier par la contre
corniche ;
à Des massifs supports de poteaux
caténaires dont la principale caractéris-
© GROUPEMENT LOT47- JM BANNWARTH POUR BALLOÏDE PHOTOS
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14
© SETEC TPI
L’intérieur du caisson est aménagé sondages complémentaires de 2010. 14- Terrassement La résistance de la dalle à l’effort lon-
avec : La campagne de sol complémentaire de la datte frottan- gitudinal de traction/compression a été
te (C0).
à Un dispositif d’accès aux têtes de a mis en évidence un substratum sain améliorée en augmentant sa surface,
pile composé d’une trappe d’accès au droit de la dalle près de la surface 15- Spectre de calcul. solution retenue préférentiellement à
munie de garde-corps, d’un point d’ac- du terrain naturel. Le sondage carotté celle de plusieurs bêches encastrées
croche et d’une échelle (une unité par et les essais géophysiques sur site ont 14- Earthworks for dans le rocher, écartant ainsi tout risque
appareil d’appuis) ; confirmé l’absence d’une fracturation the friction slab (C0). de fracturation du sol support.
à Des marches en caillebotis pour « orientée » du massif au droit de la 15- Design spectrum. La vérification du non-glissement de la
franchir les diaphragmes ; culée C0. dalle a été menée avec un calcul de
à Un système d’éclairage pour l’en- frottement classique.
semble du caisson et de la travée sur © PHOTOTHÈQUE SETEC Des paramètres de sol conservatoires
remblai ainsi que des prises électriques ont été considérés : phi = 37° et cohé-
au droit de chaque diaphragme. SPECTRE DE CALCUL sion nulle.
En outre, un calcul aux éléments finis
ZOOM SUR LE FONCTION- a été mené afin de valider la stabilité
NEMENT PARTICULIER globale du massif, permettant ainsi de
DU POINT FIXE confirmer la non plastification du sol et
La solution retenue pour le secteur de la faible déformation de l’ensemble du
la culée C0 a permis de dissocier la massif sous efforts longitudinaux.
fonction des pieux (reprise des charges De fait, la solution dalle frottante avec
verticales) de celle de la dalle frottante les améliorations et aménagements
(reprise des efforts longitudinaux de présentés ci-dessus a été jugée comme
freinage / démarrage des TGV et de étant optimale, notamment vis-à-vis
séisme), cette dernière, coulée direc- des conditions de robustesse et de
tement sur le grès sain, transmettant faisabilité.
la totalité des efforts horizontaux au Cette solution a donc été celle déclinée
substratum. lors de l’exécution des travaux.
Étant donnée la préparation soigneuse 15 Le déplacement du point fixe sous
de la surface d’appui effectuée (utilisa- efforts de freinage / démarrage (650
tion d’une raboteuse), la dalle de frot- CARACTÉRISTIQUES tonnes) a pu être estimé à 1,5 mm
tement réalisée constitue un élément environ, valeur à comparer aux 5 mm
massif de fonctionnement statique bien LONGUEUR : 270 m avec 5 travées maximum prescrits par les Eurocodes.
maîtrisé (rigidité, résistance) (figure 14). LARGEUR TABLIER : variable de 12,87 m (C0) à 13,83 m (C5) Connaissant le déplacement très faible
Une travée béton en arrière de la culée HAUTEUR MAXIMALE DU TABLIER : 45 m de la culée et de sa dalle de frottement,
dite travée sur remblai fait la liaison HAUTEUR DES PILES : 16 m à 35 m nous avons pu déterminer les caracté-
entre la culée C0 et la dalle frottante. LONGUEUR DES TRAVÉES : 48 m en rive contre 58 m en travée courante ristiques du contreventement métallique
La solution alternative, considérée BÉTON : 10 000 m3 reliant le tablier à la butée sismique afin
au stade des premières études, d’un CHARPENTE MÉTALLIQUE : 1 100 t d’obtenir la souplesse nécessaire tout
groupe de pieux fichés verticalement ARMATURES BA : 1 000 t en respectant le critère de déplacement
dans le terrain aurait généré des pres- PIEUX (CULÉE C0) DIAMÈTRE 1 600 : 48 m (3 unités de 16 m) maximum imposé.
sions localisées sur les berges, situation INCLUSIONS RIGIDES (PILE P4) : 378 m Ø 540 mm, La période de vibration longitudinale du
jugée trop hasardeuse étant donné la maille 2,20 m x 2,20 m, hauteur 9 m dispositif assurant le point fixe a ainsi
fracturation pressentie du terrain dans CORNICHES PRÉFABRIQUÉES : 540 m pu être calée loin du palier du spectre
ce secteur. ÉTANCHÉITÉ : 3 600 m2 de réponse élastique, permettant
La solution de dalle frottante, propo- ainsi de réduire les efforts sismiques
sée par le Groupement lors de l’offre, DÉMARRAGE DES TRAVAUX : été 2011 (figure 15).
a été affinée lors de la phase PRO à ACHÈVEMENT DES TRAVAUX : printemps 2013 La rigidité du système de blocage et
l’aide des résultats de la campagne de du tirant béton armé étant calculée
ABSTRACT
THE HASPELBAECHEL VIADUCT VIADUCTO DEL HASPELBAECHEL
A. CUCCARONI, RFF - A. LACROIX, SPIE ATIGNOLLES TPCI - S. BERNHARD, CAMPENON A. CUCCARONI, RFF - A. LACROIX, SPIE ATIGNOLLES TPCI - S. BERNHARD, CAMPENON
BERNARD DODIN - S.J. VIÉNOT, DODIN CAMPENON BERNARD - F. DELHOMME, GTM ALSACE - BERNARD DODIN - S.J. VIÉNOT, DODIN CAMPENON BERNARD - F. DELHOMME, GTM ALSACE -
G. MAXIMIN, VINCI CONSTRUCTION - D. COLLOMB, BG INGÉNIEURS CONSEILS - R. GUTTER, G. MAXIMIN, VINCI CONSTRUCTION - D. COLLOMB, BG INGÉNIEURS CONSEILS - R. GUTTER,
BG INGÉNIEURS CONSEILS - L. DE SAINT PALAIS, SETEC BG INGÉNIEURS CONSEILS - L. DE SAINT PALAIS, SETEC
The Haspelbaechel viaduct forms part of work package 47 of the second El viaducto del Haspelbaechel está integrado en el lote 47 de la segunda
phase of the East European High-Speed Train Line, for which work was laun- fase de la línea alta velocidad este europea, cuyas obras han sido lanzadas
ched on a Design and Build basis. Crossing the Haspelbaechel stream and en procedimiento de diseño y realización. Cruza el arroyo de Haspelbaechel,
passing through the Northern Vosges Regional Nature Park, it provides a atraviesa el parque natural regional de los Vosgos del Norte y permite
curved approach to the double-tube Saverne tunnel. The design and execution acceder en curva al túnel bitubo de Saverne. El diseño y la realización de la
of the works by the consortium complies with the requirements of the geolo- obra por la agrupación responden a las exigencias del contexto geológico y
gical and regulatory context and with the major environmental constraints. reglamentario, y a la gran exigencia medioambiental. Su particularidad es
It is special in that the fixed-point longitudinal forces are transferred to a friction que los esfuerzos longitudinales del punto fijo están desplazados a una losa
slab at the back of the crossbeam, via a span on backfill. de fricción detrás del durmiente, a través de un tramo sobre terraplén.
ART
D’
IMAGINER
CONCEVOIR
CONSTRUIRE
1- Réalisation
de la couche
de forme sur le
remblai RBT 551
(à l’arrière plan
le viaduc et dans
le fond le déblai
DBT 549).
1- Execution
of the capping
layer on back-
fill RBT 551 (in
the background
the viaduct and
at the back
the earth cut
DBT 549).
© AIRDIASOL.ROTHAN
LE VIADUC DU LANDBACH, LONG DE 500 M, EST L’OUVRAGE PRINCIPAL DU LOT 40, INSÉRÉ DANS LE LOT 41 DU
TRONÇON G, DE LONGUEUR TOTALE 1,7 KM, RÉALISÉ EN CONCEPTION/CONSTRUCTION PAR UN GROUPEMENT
MULTIDISCIPLINAIRE DONT EIFFAGE EST LE MANDATAIRE. CE GROUPEMENT AVAIT PRÉALABLEMENT FRANCHI
LES ÉTAPES DE L’AVANT-PROJET DÉTAILLÉ ET DU PROJET. L’OUVRAGE EST UNE STRUCTURE BI-POUTRE MIXTE AVEC
DES PORTÉES DE 52 M. SITUÉ AU CŒUR D’UN SITE CLASSÉ, IL A FAIT L’OBJET D’UN CONCOURS ARCHITECTURAL.
© EIFFAGE TP
LES TRAVAUX 2- Le viaduc emprises temporaires (dépôts provi- en site inondable. Un ouvrage provi-
PRÉPARATOIRES du Landbach, soires et définitif, accès de chantier) ; soire a été construit sur le ruisseau
fin 2012,
L’ordre de service de démarrage a fixé presqu’achevé. à Passage préalable des services du Landbach pour accéder à l’ouest
celui-ci au 3 janvier 2011. Les travaux archéologiques : aucun vestige gallo- du chantier aux piles P1, P2 et P3, à
préparatoires revêtent comme pour romain n’a été détecté sur l’emprise la culée C0 et au déblai Ouest. Les
2- The Land-
tout projet une grande importance et bach viaduct, des travaux ; pistes ont été réalisées avec l’accord
notamment pour ce viaduc inscrit dans at end-2012, à Protection de la Scabieuse des des autorités locales et des proprié-
le site classé de Saint-Ulrich (villa et almost com- prés (fleur protégée) entre les futures taires ou exploitants ;
pont gallo-romains situés à moins de pleted. piles P4 et P5 ; à Mise en place d’installations de
500 m de l’ouvrage) : à Recherche de cavités karstiques par chantier aussi discrètes que possible
à Déboisage de la zone très pentue sondages destructifs et mesures micro dans le site ;
dans la partie du déblai à l’ouest sur la gravimétriques, au cours d’une cam- à Mise au point des dépôts pour les
commune du Haut-Clocher ; pagne géotechnique complémentaire ; excédents de déblais avec toutes les
à Contact avec les riverains et pro- à Réalisation d’un linéaire impor- obligations administratives qui carac-
priétaires pour l’indemnisation des tant de pistes d’accès aux appuis térisent cette démarche.
ART
D’
IMAGINER
CONCEVOIR
CONSTRUIRE
3
© EIFFAGE TP
6- Earthworks on
the cofferdam of
pier P1 seen from
abutment C0 (in
the rear, the overall
construction site).
7- Execution of
the foundation
footings (here the
footing of pier P9,
in the centre the
formwork for the
start of the shaft).
© EIFFAGE TP
6
© AIRDIASOL.ROTHAN
L’extraction de ces matériaux néces- LES PRINCIPES de 42 m. Le tracé en plan est rectiligne. 12,46 m avec des encorbellements de
site l’utilisation de pelles mécaniques STRUCTURELS Au droit du viaduc, le profil en long est 3,23 m. l’épaisseur du hourdis supé-
de grande capacité. ET ARCHITECTURAUX circulaire de rayon 23 700 m. Compte rieur en béton armé est variable entre
La mise en œuvre des deux remblais Le viaduc du Landbach a une longueur tenu de la géométrie des voies en profil 43 cm dans sa partie centrale (y.c.
de 15 m de hauteur permettant l’accès totale de 500 m, il repose sur 9 piles en long, le point bas de l’ouvrage se coffrage perdu) et 25 cm en extrémité.
aux culées, a nécessité l’extraction de et 2 culées. La géométrie de la brèche situe entre les piles P5 et P6 (figure 5). Le hourdis inférieur, jouant le rôle de
400 000 m3 de matériaux. Le travail a à franchir (le vallon du Landbach) ne Le tablier est un bi-poutre mixte dont contreventement est constitué de dalles
été réalisé entre mai 2011 à juin 2012 présentant pas de contrainte d’im- les poutres métalliques ont une hau- préfabriquées, discontinues longitudi-
à la cadence journalière de 2 500 m3 plantation particulière, les appuis sont teur de 3,50 m et un entraxe de 6 m. nalement, et connectées aux semelles
avec un atelier de terrassement pelles- régulièrement espacés avec 8 travées Le hourdis supérieur est constitué inférieures des poutres par clavage.
tombereaux articulés de forte capacité. courantes de 52 m et 2 travées de rive d’une dalle en béton armé de largeur L’épaisseur de ces dalles est de 15 cm.
ART
D’
IMAGINER
CONCEVOIR
CONSTRUIRE
8
© AIRDIASOL.ROTHAN
La hauteur des piles varie entre 10 et oscille, en fonction des hypothèses de 8- Plateforme du comportement non-linéaire du bal-
21 m. Les piles courantes (P1 à P7) frottement sur les appuis glissants, de lançage - Char- last à l’interface rail-tablier, ont conduit
pente métallique
sont composées en partie basse d’un entre 63 m et 71 m de la culée C10. en préparation en à des efforts plus importants que
fût creux octogonal d’emprise 5 m par Une des particularités des études vue du 3e lançage. ceux pris en compte habituellement ;
8 m et de 40 cm d’épaisseur, prolongés d’exécution de ce viaduc est l’étude 9- Pile P7 - Décof- L’effort d’intéraction obtenu est de
par un double fût jusqu’au chevêtre. spécifique d’interaction voie-ouvrage frage de la 2e levée : l’ordre de 190 t par voie. Enfin, la géné-
Ces piles sont fondées superficielle- exigée par l’EN 1991-2 consistant à levée dédoublée au ralisation de l’application de la méthode
dessus d’une levée
ment sur le substratum calcaire, avec déterminer d’une part, l’effort transmis creuse. « bielles et tirants » permise par les
un massif de substitution permettant par les voies au tablier sous actions Eurocodes a été largement appliquée
d’atteindre la couche porteuse. thermiques, et d’autre part, vérifier que 8- Launching pour les calculs des piles, notamment
Les piles points fixes de l’ouvrage (P8 les contraintes dans les rails restent platform - Steel au niveau des transitions entre les fûts
et P9) ont un fût octogonal creux sur dans les limites admissibles (72 MPa structure under- creux et les fûts doubles des piles cou-
going preparation
toute leur hauteur. L’épaisseur maxi- en compression, 92 MPa en traction). for third launching rantes mais également pour le calcul
male des fûts est de 0,65 m sur les Les règles du livret 2.01 (IN0034) don- operation. des chevêtres, en particulier celui des
côtés parallèles à l’axe de l’ouvrage. naient dans notre cas un effort d’in- 9- Pier P7 - Form- piles fixes. Ces modèles de comporte-
Ces piles sont fondées sur 6 pieux de teraction forfaitaire plafonné à 110 t work removal from ment ont été, dans la plupart des cas,
2 m de diamètre ancrés d’environ 4 m par voie. Les études réalisées par le the second concrete extrapolés des directions principales
lift: concrete lift
dans le substratum. bureau d’étude de la SNCF (IGOA), duplicated above a des contraintes issues de modélisations
L’architecte Fabrice Néel a recherché à l’aide d’une modélisation sous ANSYS hollow concrete lift. aux éléments finis en contrainte plane.
une esthétique nette et dépouillée.
Le choix de l’ouvrage mixte tend à offrir
un profil en long relativement discret
dans le paysage (figure 3), le béton
peint en noir des piles (figure 4) per-
mettant d’affiner les lignes de l’ouvrage.
Les calculs sismiques 10- Vue d’en- Culée C10 et plateforme chenilles de 45 à 100 tonnes. En effet,
L’étude a été réalisée conformément semble après de lançage du fait de la proximité du site protégé
deux lançages.
à l’Eurocode 8, suivant les recom- Le lançage s’effectue depuis la de Saint-Ulrich, le chantier s’est trouvé
mandations de la note d’information culée C10 qui est juchée sur le remblai confronté à l’interdiction d’utiliser des
du SETRA N°32 de février 2010, qui 10- Overall RBT 551. Ce dernier est édifié en une grues à tours (solution envisagée en
view after
anticipait le texte modifiant l’arrêté du two launching première phase (niveau de lançage) et phase de conception). Il a donc fallu
15 Septembre 1995 relatif à la clas- operations. augmenté provisoirement afin de per- utiliser des grues mobiles plus discrètes
sification et aux règles parasismiques mettre d’accueillir la plateforme d’as- et pouvant être facilement repliées.
applicables aux ponts (décret en projet semblage (figure 8) de la charpente
à l’époque). Le zonage pris en compte métallique mais également une aire de LA RÉALISATION DU TABLIER
est celui du 21 novembre 2005, rem- Réalisation des fondations préfabrication et de stockage des cages La charpente métallique
plaçant l’ancien zonage (décret n°91- (figures 6 et 7) de ferraillage. En parallèle de la réalisation des piles
461 de 1991). Le vallon du Landbach est caracté- La réalisation des piles l’assemblage de la charpente métal-
L’ouvrage, de catégorie d’impor- risé par une structure de sol assez Les fûts de piles sont réalisés en levées lique a commencé sur site en octobre
tance II, est situé en zone sismique homogène : un socle calcaire cohé- de 4 m (figure 9). Pour chacune d’entre 2011.
faible, soit une accélération de dimen- rent et dont le niveau est relativement elles, le ferraillage est préfabriqué sur Les PRS sont acheminées en convois
sionnement ag = 0,84 m/s2. La classe constant, propre à reprendre la des- une plateforme provisoire prévue à cet exceptionnels par tronçons de 18 à
de sol est B. cente de charges transmise par les effet. 25 m représentant chacun entre 30 et
Le calcul des spectres de réponses appuis, recouvert de marnes argileuses Pour l’ensemble des levées de piles, 40 tonnes.
élastiques donnés dans l’Eurocode 8 qui dessinent le profil du vallon. le chantier dispose de 5 ensembles de à Assemblage sur site :
a été réalisé en comportement élas- Du fait de ces bonnes conditions géo- coffrages spécifiquement conçus pour Avant déchargement des tronçons, les
tique (q =1) ce qui permet, étant logiques il a été retenu la solution de le viaduc du Landbach : camarteaux des poutres sont préré-
donnée la zone sismique, de se semelles superficielles reposant sur un à Un coffrage extérieur, identique pour glés en altitude. Après déchargement,
dispenser de dispositions construc- massif de substitution en gros béton toutes les levées, sur lequel on dispose la présentation et le jeu des joints de
tives spécifiques. L’effet du séisme pour fonder la majorité des piles (P1 de négatifs pour les engravures pré- chantier entre les tronçons de poutres
suivant la direction longitudinale de à P7). sentes sur certaines faces ; ainsi que la rectitude de ces dernières
l’ouvrage n’est pas dimensionnant, La profondeur du calcaire et la pré- à Un coffrage intérieur pour les sont vérifiés. Les opérations de sou-
en revanche le séisme transversal, sence de couches de sol décompri- piles P8 et P9 dont les voiles sont plus dage des poutres et des diaphragmes
avec des efforts de l’ordre de 300 mées sous les culées ont conduit à épais que ceux des piles P1 à P7 ; sont réalisées. Les lançages s’effec-
à 450 t en tête des piles, l’est pour choisir pour celles-ci des pieux de dia- à Un coffrage intérieur pour les levées tuent sur une ou deux travées, les
les semelles superficielles des piles. mètre 1 200. Les piles fixes P8 et P9 inférieures des piles P1 à P7, creuses opérations d’assemblage s’étalant sur
soumises à d’importants efforts hori- comme l’ensemble des fûts P8 et P9 ; un délai de 2 à 5 semaines. Le contre-
LE DÉROULEMENT zontaux ont été fondées sur des pieux à Un coffrage pour les faces inté- ventement de la charpente en phase de
DES TRAVAUX de diamètre 2 000. rieures des levées supérieures dédou- lançage est assuré par les dalles infé-
LA RÉALISATION DES APPUIS Du fait de la nature plutôt favorable du blées des piles P1 à P7 ; rieures et supérieures. Ces éléments
la réalisation des appuis est condition- terrain, les pieux n’ont pas nécessité à Un coffrage pour tous les chevêtres préfabriqués sont mis en place sur les
née par le lançage du tablier qui se fait d’être tubés sur toute leur hauteur. de piles. semelles inférieures et supérieures des
de C10 vers C0. Après implantation, une virole a été Ces ensembles sont complétés de poutres et calés provisoirement pour le
Les travaux ont démarré par le batar- mise en place sur les premiers mètres 2 plateformes de travail coulissant sur lançage. Les 30 premiers et les 30 der-
deau de la pile P7 et les pieux de la afin d’assurer la rectitude du forage. les piles. niers mètres de la charpente métallique
pile P9. Les deux ateliers avancent Suivant la dureté du sol il a été utilisé Toutes ces opérations (coffrage, mise ont été contreventés provisoirement à
ensuite, respectivement de P7 vers P6 alternativement un bucket (couches en place du ferraillage, décoffrage, his- l’aide de câbles en croix pour alléger la
jusqu’à P1 et de P9 à P8 puis C10 et meubles), un carottier (couches intermé- sage des plateformes de travail) sont structure et permettre l’accostage de
enfin C0. diaires) ou un trépan (couches dures). réalisées à l’aide de grues mobiles à l’avant bec.
ART
D’
IMAGINER
CONCEVOIR
CONSTRUIRE
© AIRDIASOL.ROTHAN
11 12
Le ferraillage, constitué de cages pré- au bétonnage du hourdis supérieur. 11- Pianotage du LE VIADUC DU LANDBACH
fabriquées étaient également posé sur Le hourdis supérieur est réalisé à l’aide hourdis supérieur. ET SON ENVIRONNEMENT
les prédalles supérieures. de prédalles (non collaborantes) posées 12- Bétonnage L’impact des travaux et de la présence
à Lançage : entre les poutres et un équipage mobile d’un plot de de la ligne à grande vitesse ont fait l’ob-
tablier.
Le lançage (figure 10) est opéré à l’aide pour les encorbellements latéraux. jet d’études approfondies dès la phase
de 2 treuils : un treuil de traction et un Le bétonnage est réalisé par plots d’appel d’offre.
treuil de retenue permettant de contrô- de 10 et 10,50 m. Deux équipages sont 11- Alternate La proposition architecturale s’est
lengths work
ler le déplacement de l’ensemble. nécessaires afin d’optimiser le planning on the top slab. construite à partir des contraintes
Une fois lancé l’ensemble de la char- de bétonnage (figure 11). Ceux-ci sont 12- Concreting liées au site inscrit de Saint-Ulrich.
pente métallique, est descendu sur translatés à l’aide de treuils qui per- a deck section. L’ensemble des travaux a intégré les
appuis définitifs à l’aide de vérins mettent de les déplacer facilement et mesures fortes de respect de l’envi-
hydrauliques. Les appareils d’appui du en toute sécurité. Afin de limiter la fis- ronnement dans l’unité hydro-géogra-
viaduc sont de type MAURER. suration du béton, l’ordre de bétonnage phique de la Sarre et plus particulière-
Les hourdis béton des plots suit la technique classique du ment dans la zone humide du vallon du
à Clavage du hourdis inférieur : pianotage : les plots d’appui ne sont Écrans acoustiques Landbach, véritable niche écologique
Après mise en place de la charpente, bétonnés qu’après que les plots des Afin de limiter les nuisances sonores pour de nombreuses espèces végétales
on procéde à la réalisations des hour- deux travées adjacentes soient entiè- dues à la ligne pour les villages de Dol- et animales.
dis en béton du tablier. On commence rement réalisés. Le bétonnage s’effec- ving et Haut-Clocher tous proches, deux Soutenue par le maître d’ouvrage, cette
par le clavage du hourdis inférieur : tue depuis la piste en pied de piles à murs d’écrans acoustiques en béton stratégie d’intégration des données
ferraillage et bétonnage d’une lon- l’aide de pompes allant jusqu’à 50 m armé sont mis en place de part d’autre environnementales dans la conception
grine de connexion entre les dalles (figure 12). du tablier. Ces écrans (figure 13) du projet s’est avérée payante en phase
préfabriquées posées sur les semelles La cadence de réalisation atteint un mesurent 3,50 m de haut et pèsent d’exécution.
inférieurs des poutres et les goujons plot par jour et par équipage. Afin de 5 tonnes. Leurs dimensions ainsi que En effet, les contraintes sur les travaux
soudés sur ces semelles. s’assurer de la résistance du béton leur forme caractéristique particulière- se sont trouvés allégées : assainisse-
à Réalisation du hourdis supérieur : au décoffrage le lendemain matin, les ment travaillée par l’architecte Fabrice ment provisoire, limitation des prélè-
Une fois les longrines de clavage d’une bétonnages ont fait l’objet d’un suivi Néel en font la signature du viaduc du vements d’eau dans le ruisseau, pro-
travée bétonnées, on peut procéder maturométrique. Landbach (figure 2). tection des abords de celui-ci (barrière
© EIFFAGE TP
des caractéristiques de chaque zone
(humide, boisée) et des espèces endé- 13- Les écrans 13
miques. Ces aménagements permet- acoustiques -
tent de redonner à la nature environ- signature du
nante la richesse qu’elle avait au départ
viaduc. LES PRINCIPAUX INTERVENANTS
et contribue à l’intégration du viaduc MAÎTRE D’OUVRAGE : Réseau Ferré de France
dans le paysage. 13- Noise
barriers - CONDUCTEUR D’OPÉRATION : Groupement Systra-Arcadis
the viaduct’s MAITRISE D’ŒUVRE - TRAVAUX (en groupement) :
MAÎTRISE D’ŒUVRE ET signature.
• EIFFAGE TP (mandataire – Génie Civil)
ASSURANCE DE LA QUALITÉ • EIFFAGE Construction Métallique (tablier métallique)
Les relations maîtrise d’ouvrage -
• FOREZIENNE d’Entreprises (terrassement)
groupement se sont caractérisées,
• SECOA (Conception – Contrôle externe)
tant au niveau de la conception que de
• ARCHITECTURE NÉEL (architecte)
l’exécution, par un climat de confiance LES PRINCIPALES • Cabinet ALLIOD (aménagements paysagers)
réciproque.
Si le respect de la qualité au niveau des
QUANTITÉS PRINCIPAUX SOUS-TRAITANTS ET FOURNISSEURS :
études et des travaux a été supervisé • Études génie civil et béton armé : EIFFAGE TP - STOA
TERRASSEMENTS • Études de charpente métallique : EIFFAGE CM, CCS
par le conducteur d’opération Systra,
• Déblai : 400 000 m 3 • Bétons : Holcim
RFF a toujours considéré le groupement
• Remblais : 50 000 m 3 • Aciers HA : Armatures SA & CDF
concepteur-réalisateur comme un véri-
table maître d’œuvre. GÉNIE CIVIL • Coffrage : Coffrag&quipage
L’assurance de la qualité au cours des • Béton : 10 500 m 3 • Pont provisoire et batardeaux : ETMF
différentes phases du projet a été défi- • Aciers HA : 1 300 t • Pieux : Presspali
nie dans le marché par l’intermédiaire • Écrans pare-ballast : Capremib
• Étanchéité : 6 300 m 2
d’un schéma directeur de la qua- • Étanchéité : Eurovia
lité (SDQ), repris par une NOG (Note CHARPENTE MÉTALLIQUE • Peinture de la charpente métallique : BORIFER FIB
d’organisation générale) au niveau de • 1 850 t • Études géotechniques : Fondasol et Sotrec
l’exécution.
ABSTRACT
DESIGN AND CONSTRUCTION OF LANDBACH DISEÑO Y REALIZACIÓN
VIADUCT - PHASE 2 OF THE EAST EUROPEAN DEL VIADUCTO DEL LANDBACH -
HIGH-SPEED TRAIN LINE 2ª FASE LGV ESTE EUROPEA
D. KOENIG, EIFFAGE TP - V. CRESPIN, EIFFAGE TP - S. CROQUETTE, EIFFAGE TP - D. KOENIG, EIFFAGE TP - V. CRESPIN, EIFFAGE TP - S. CROQUETTE, EIFFAGE TP -
J. SAMMUT, EIFFAGE TP - STOA J. SAMMUT, EIFFAGE TP - STOA
The viaduct, a composite two-girder structure, is 500 m long, making El viaducto, estructura bi-viga mixta, tiene una longitud de 500 m.
it the longest in phase 2 of the East European High-Speed Train Line. Its main Es el más largo de 2a fase de la LGV Este Europea. Sus luces principales
spans are 52 m long. The work package of which the structure forms part has tienen 52 m. Por otra parte, el lote del que forma parte la estructura presenta
the original feature, moreover, of being executed on a Design and Build basis, la originalidad de estar realizado en diseño y realización, siendo Eiffage TP
with Eiffage TP being the leader of a multidisciplinary consortium which first el mandatario de una agrupación multidisciplinaria que realizó previamente
went through the «detailed preliminary design» and «final design» stages before las fases “anteproyecto detallado” y “proyecto” antes de encargarse de la
being placed in charge of work execution. The viaduct is located in the heart of realización. El viaducto, situado en el centro del sitio clasificado de Saint Ulrich,
the classified natural beauty spot of Saint Ulrich, and an architectural design fue objeto de un concurso arquitectónico para adaptar el proyecto tanto
contest was held to adapt the project both technically and visually to the técnica como visualmente a las exigencias medioambientales y a las del
environmental and technical constraints of the East European High-Speed Train referencial técnico de la LGV Este Europea. Se encontró una perfecta
Line. A perfect match was found between the design, the work methods and adecuación entre el proyecto, los métodos de ejecución y las exigencias
the requirements of the client, especially with regard to safety and protection del promotor, en particular en materia de seguridad y de respeto del medio
of the environment and quality. ambiente y de la calidad.
ART
D’
IMAGINER
CONCEVOIR
CONSTRUIRE
LA PASSERELLE
DU GRAND LARGE À DUNKERQUE
AUTEURS : CLOTILDE ROBIN, INGÉNIEUR RESPONSABLE DE PROJET, SETEC TPI - JEAN-BERNARD DATRY,
INGÉNIEUR DIRECTEUR DE PROJET, SETEC TPI - BRIGIT DE KOSMI, ARCHITECTE
LA PASSERELLE DU GRAND LARGE RELIE LA PLAGE DE MALO-LES-BAINS AU QUARTIER DU GRAND LARGE DE DUN-
KERQUE, QUARTIER EN PLEINE RÉNOVATION. FRANCHISSANT UN CANAL SUR UNE PORTÉE DE 112 M, LA PASSERELLE
RENVOIE L’IMAGE DES MÂTS DES BATEAUX DU PORT DE PLAISANCE PROCHE GRÂCE À UNE SOLUTION STRUCTURELLE
ORIGINALE : UN HAUBANAGE À PLUSIEURS MÂTS.
CONTEXTE laissant 150 hectares de docks, môles la ville de se rapprocher de la mer et au & Vassal qui assure actuellement la
Lors de la Seconde Guerre Mondiale, la et bassins à l’abandon. port de retrouver une certaine activité. conception et le suivi du chantier de ce
ville de Dunkerque est détruite à 80 %. Ces friches qui représentent un fon- Dans ce contexte, le projet « Grand projet ambitieux qui consiste à doubler
La reconstruction prend plus de dix ans. cier important deviennent l’assise Large » qui s’inscrit entre le port l’ancienne halle en béton par un volume
Le port est reconstruit sans lien avec d’un grand projet d’urbanisme, mené et Malo-les-Bains, a des ambitions identique en acier et verre.
le centre-ville et sans imaginer ce va notamment par la S3D (Société de sociales et environnementales, mais Ce chantier culturel fait face à la plage
devenir l’activité maritime. Développement du Dunkerquois). aussi éducatives et culturelles, illus- de Malo-les-Bains, haut lieu de pro-
Rapidement, seuls les chantiers navals Le premier Master plan, conçu par l’ar- trées par exemple par, la décision de menades, de jeux et de baignades à
restent et se développent près de chitecte Richard Rogers, est approuvé transformer l’ancienne et embléma- la belle saison.
la ville. Malheureusement, dans les en 1991. tique halle des chantiers navals en Alors, plutôt que de laisser ces deux
années 1980, la crise oblige les chan- Il conduit à la réalisation de nombreux Fonds d’Art Contemporain (FRAC). mondes s’ignorer, la Communauté
tiers navals de la Normed à fermer, ouvrages et bâtiments qui permettent à C’est l’équipe d’architectes Lacaton Urbaine de Dunkerque passe mandat
1- General view
of the crossing
foot bridge.
2- Interior view
of the crossing
foot bridge.
3- Longitudinal
alignment and
cross section.
3
à la S3D pour assurer la Maîtrise d’Ou- TRACÉ EN LONG tant du paysage. Cette butte protège puis un autre tronçon rectiligne dans
vrage de la passerelle, trait d’union tant ET PROFIL EN TRAVERS le parvis qui se situera devant le FRAC l’axe de la plage pour franchir le canal,
physique que symbolique. Le cahier des charges imposait le point et offre un point de vue sur la mer et et entre les deux, un raccord en courbe
Cette passerelle, longue de 300 mètres, de départ - la rue intérieure du FRAC, la plage pour ceux qui se promènent au-dessus de la rue Militaire. Le départ
reliera donc le FRAC à la pointe de la à 5 m de hauteur- et le point d’arrivée - dessus. Nous avons donc décidé du FRAC se fait perpendiculairement à
digue des Alliés, en franchissant le sur la rive Nord du Canal exutoire, près qu’elle serait un point de passage pour la façade. La connexion avec la butte
canal. Inscrite dans la continuité d’une du Monument aux Morts, au niveau notre passerelle. Elle deviendra même n’est qu’un effleurement. Le franchis-
« rue intérieure », sur l’axe de jonction du sol. un cheminement privilégié pour des- sement du canal se fait de biais, déter-
des deux halles du FRAC, elle traver- Entre les deux, outre le canal exutoire, cendre, en douceur, de la passerelle miné par la ligne générale de la plage
sera le parvis qui lui fait face, effleurera nous notons l’existence d’une butte, vers le parvis. de Malo. Et l’ancrage sur la digue
une butte puis amorcera la promenade amas de terre et de gravas qui au fil Le tracé en long se précise : un tron- tangente le Monument aux Morts qui
du front de mer de Malo-les-Bains. du temps est devenu un relief impor- çon rectiligne du FRAC vers la butte, devient un point de repère.
ART
D’
IMAGINER
CONCEVOIR
CONSTRUIRE
Le profil en travers est donné par les choisi d’utiliser la butte comme chemi- 4- Virginia Le projet du FRAC est, quant à lui, bien
contraintes de départ et d’arrivée. Du nement unique et paysager (figure 3). Railroad avancé, avec une inauguration prévue à
premier étage du FRAC à 10.70 NGF, Bridge, USA. l’automne 2013. Les principales Entre-
la passerelle monte légèrement vers la LES PROJETS ET CHANTIERS 5- Royal prises en charge des travaux sont :
Victoria Dock
butte, puis redescend doucement pour VOISINS Bridge, UK. à EIFFAGE TP - Gros-Œuvre ;
retrouver le niveau de la digue et du C’est ainsi qu’un nouveau projet est 6- Forthside à LOISON - Charpente.
parvis du Monument aux Morts. Les né : celui de la butte, lien essentiel entre Bridge.
pentes sont faibles et compatibles avec la passerelle, le FRAC et son parvis. LA PASSERELLE : PRÉSENTATION
un cheminement utilisable par des Per- Sa conception paysagère ainsi que celle 4- Virginia DE LA SOLUTION STRUCTURELLE
sonnes à Mobilité Réduite. La passerelle du parvis ont été confiées à Philippe Railroad ET ARCHITECTURALE
se situant à 5 m de hauteur dans toute Thomas. Les études ont été accélérées Bridge, USA. Bien qu’elle soit continue, on peut faci-
la partie Dunkerquoise, la question de la afin que ce chantier, anticipé, s’inscrive 5- Royal lement distinguer deux ouvrages dans
montée et de la descente sur l’ouvrage dans le planning de ceux du FRAC et de Victoria Dock cette passerelle : la partie reliant le
a été essentielle dans notre la réflexion. la passerelle. Aujourd’hui, les travaux Bridge, UK. FRAC à la butte et le franchissement
Plutôt que d’envisager un escalier et un de réaménagement sont en cours. Les 6- Forthside du canal. Alors que des appuis peuvent
Bridge.
ascenseur, ouvrages toujours délicats Entreprises en charge des travaux sont : être régulièrement prévus sur le parvis,
à réaliser, difficiles à entretenir et sans à COLAS Nord Picardie - Voiries ; le franchissement du canal, brèche
relation architecturale avec le bâtiment à SET Tertiaire - Réseaux divers ; d’une longueur de 112 m, ne peut se
du FRAC et la passerelle, nous avons à PLATEVOET - Espaces verts. faire avec un appui intermédiaire.
FIGURE 4 © PHOTO EXTRAITE DU LIVRE STRESS RIBON AND CABLE-SUPPORTED PEDESTRIAN BRIDGES DE JIRI STRASKY - FIGURE 5 © PHOTO EXTRAITE DU LIVRE FOOTBRIGES DE URSULA BAUS ET MIKE SCHLAICH - FIGURE 6 © SETEC TPI
4 5
Cela nous a amené à proposer deux 7- Vue de avec plusieurs mâts dont la hauteur « poutre Fink inversée », en référence
solutions structurelles différentes mais la passerelle varie selon la courbe en chainette du à la poutre treillis Fink utilisée dans de
d’accès
liées architecturalement. au FRAC. câble central d’une passerelle suspen- nombreux ponts ferroviaires (figure 4).
Le premier choix a été celui du fran- 8- Construction due, avec finalement, un comportement Des passerelles de ce type existent
chissement. Pour une telle portée, de géométrique structurel plus proche de celui d’une donc. La plus emblématique et celle
nombreuses propositions structurelles et reprise poutre treillis à laquelle on aurait sup- qui nous a inspirés est le pont trans-
étaient envisageables : une passerelle du moment. primé la membrure supérieure. Cela bordeur, « Royal Victoria Dock Bridge »
treillis, une passerelle suspendue, une paraît complexe et ambitieux mais notre à Londres, conçu par les architectes
passerelle haubanée, une passerelle 7- View of the proposition trouve là une justification Lifschutz Davidson Sandilands (figure 5).
ruban... Nous avons écarté la passe- FRAC access architecturale forte : la multiplication Nous avons découvert ensuite que
relle treillis, car la hauteur des treillis foot bridge. l’agence d’architecture anglaise,
des mâts rappelle la présence proche
aurait lourdement marqué le paysage. 8- Geometric mais invisible des bateaux du port de Wilkinson Eyre Architects, associée
construction
Quant à la passerelle ruban, il ne nous and force plaisance qui se cache derrière la halle au Bureau d’Ingénierie Gifford, en a
a pas paru judicieux de poursuivre dans absorption. du FRAC. Encore une fois, le lien entre conçu une similaire, franchissant des
cette voie en raison des sols sableux les loisirs et la culture est maintenu. voies ferrées en Écosse (figure 6). Très
peu aptes à reprendre les efforts Les grues du port, les mâts des bateaux, proche de notre solution, elle s’en dis-
horizontaux d’ancrage inhérents à ce les gâbles du quartier du Grand Large, tingue, toutefois, par une complexité
type de structure. Restaient alors les ponctués par les verticales du phare géométrique additionnelle, notamment
solutions suspendues ou haubanées. de Risban, du beffroi, de la tour du dans l’inclinaison variable des mâts et
La différence se trouve notamment centre-ville et du clocher de la Mairie la dissymétrie des plans de haubanage.
dans la hauteur des mâts, d’autant plus composent l’horizon depuis la dune. Le positionnement et la hauteur des
si on considère un haubanage asymé- Le mât de 50 m de hauteur ne s’ins- La silhouette du franchissement sur mâts de notre passerelle respectent,
trique avec un seul mât. Les gabarits crivait pas dans le paysage plat de la le canal s’inscrira en accord avec eux, une loi géométrique simple.
envisagés sont alors les suivants : deux plage et concurrençait la silhouette le caractère maritime du lieu et À partir d’un découpage en un nombre
mâts de 15 m de hauteur pour une du FRAC, tandis que la solution l’échelle des hauteurs en présence. de tronçons impair (7) et des hauteurs
solution suspendue, un mât de 50 m suspendue manquait de caractère. Elle offre une réponse spécifique au de mâts de rive choisies (23 m), les
de hauteur, placé en rive Malo, pour la Nous avons donc opté pour une solu- site (figures 1 et 2). Structurellement, autres mâts se positionnent naturelle-
solution haubanée. tion mixte : une passerelle haubanée ce type de solution a déjà un nom : ment selon la règle suivante : le croi-
sement des haubans entre deux mâts
adjacents se trouve sur une parabole
représentant l’évolution des moments
CONSTRUCTION GÉOMÉTRIQUE ET REPRISE DU MOMENT le long de la passerelle.
En effet, l’altimétrie de ce point de croi-
sement correspond au bras de levier
permettant d’équilibrer le moment dans
la poutre par un couple de forces se
décomposant entre une force hori-
zontale dans le tablier et deux forces
inclinées dans les haubans (figure 8).
Afin de limiter les efforts dans les
mâts et les haubans, et surtout pour
permettre le passage libre des usa-
© SETEC TPI
ART
D’
IMAGINER
CONCEVOIR
CONSTRUIRE
© SETEC TPI
9a 10a
© SETEC TPI
9b 10b
© SETEC TPI
11
Les mâts fonctionnent donc deux à mâts inclinés deviennent des béquilles 9- Schémas avec des temps de pause matérialisés
deux, reliés en pied par des traverses d’appui en V. statiques ELS par des bancs en pieds des appuis ou
importantes formant des U rigides qui L’intention est de proposer une pro- et ELU. au niveau du garde-corps. Le parvis
donnent à la passerelle sa stabilité menade « cadrée » sous la passerelle. 10- Flèche traversé par la passerelle pourra être
avant et après
transversale. Mais à cause du franchis- Ainsi, les supports sont en V dans réglage. un lieu de manifestations artistiques,
sement en biais, ces U ne sont pas per- les sens longitudinal et transversal. comme une scène devant le FRAC. Et
11- Réglage
pendiculaires au platelage. Cela ajoute Les « V » dans le sens longitudinal des haubans. la passerelle sera sa tribune (figure 7).
une certaine dynamique à l’ouvrage. sont dessinés suivant le même angle
En rive, les mâts se prolongent sous que les gâbles des toitures voisines. RÉGLAGE ET DIMENSIONNEMENT
9- SLS and ULS
le tablier et deviennent des béquilles Le rythme des appuis reprend celui des static schemes. DE LA PASSERELLE DE FRAN-
encastrées dans deux piles en béton mâts et le tablier se poursuit naturelle- 10- Sag before
CHISSEMENT
émergeant de talus. ment d’une suspension vers un sys- and after adjust- Réglage des haubans
À cette image forte du franchissement, tème porteur. ment. La tension de réglage est choisie afin
répond une image plus douce de la L’intention architecturale est d’inviter à 11- Stay cable qu’aucun hauban ne soit détendu à
partie d’accès au FRAC. Les paires de la promenade sous et sur la passerelle adjustment. l’État Limite de Service. En revanche,
12
13
14
ART
D’
IMAGINER
CONCEVOIR
CONSTRUIRE
15a
© SETEC TPI
EN PIED DE MÂT 16
© SETEC TPI
15b 17
La combinaison de réglage est 1.15 G d’autoriser une détente des haubans 15- Détails Suspension
+ 1.15 G’ + 1.15 Q. Cela permet de à l’ELU tout en vérifiant que l’équilibre d’ancrage Les mâts sont des tubes métalliques
était maintenu. Ainsi, un calcul pas à des haubans
s’assurer que sous l’ensemble des en tête et en d’épaisseur constante et de section
combinaisons ELS, notamment celles pas est effectué pour repérer l’instant pied de mât. constante en pied mais variable au
contenant des cas de chargement dis- de détente des haubans. Ce sont les 16- Mode moyen d’un retreint conique en tête.
symétriques de foule ou de vent ainsi haubans centraux et ceux contigus qui propre hori- Ils sont encastrés dans le longeron et
que sous les effets thermiques, aucun se détendent. Alors, ils sont retirés du zontal. libres en tête où, dans la zone d’an-
hauban n’est détendu. modèle de calcul et la vérification ELU 17- Mode pro- crage des haubans, des tôles épaisses
Numériquement, la méthode utilisée est se poursuit sans eux. pre vertical. permettent le transfert direct par
la suivante. On applique une déforma- Tablier cisaillement des charges des haubans
tion unitaire dans chaque hauban et on Le tablier métallique de la passerelle de 15- Details à travers le pylône. En pied, la jonction
stocke les déplacements résultants aux franchissement est constitué de : of stay cable mât/tablier est assurée par la continuité
anchoring at
nœuds voulus. On construit ainsi une à Deux longerons en caisson ; mast head des chapes d’ancrage des haubans qui
matrice de passage qui, transposée à De traverses de type profilés du and foot. sont enfourchées dans le mât et dans
puis inversée et multipliée au vecteur commerce, espacés tous les 4 m ; 16- Horizontal le longeron (figure 15).
déplacement objectif (DX = 0 et Y = 0), à De traverses renforcées au niveau natural mode. Les haubans sont des barres pleines
donne les déformations à imposer aux des mâts ; 17- Vertical réglées en déformation à l’aide de
haubans. à De solives de type profilés du com- natural mode. ridoirs. Ils sont connectés aux mâts
À l’État Limite Ultime, il est accep- merces, espacées tous les 0,6 m ; et aux longerons à l’aide de chapes.
table d’étudier des schémas de ruine à De tubes de contreventement. L’assemblage permet l’équilibre des
tout en garantissant la stabilité de la Les traverses sont encastrées dans les efforts entre la composante inclinée
structure. Afin de ne pas introduire une longerons et les mâts afin d’assurer des haubans et celles verticale du mât
précontrainte trop importante dans la stabilité transversale de l’ensemble et horizontale du longeron. La tension
le système, nous avons donc choisi tablier et mâts (figures 12 et 13). de réglage est choisie afin qu’aucun
18a, b, c-
Proposed
assembly.
ART
D’
IMAGINER
CONCEVOIR
CONSTRUIRE
© SETEC TPI
19
19- Élévation
de la passerelle
d’accès.
20- Coupe
transversale
type de la passe-
relle d’accès.
19- Elevation
view of the
access foot
bridge.
20- Typical
cross section
of the access
foot bridge.
DYNAMIQUE DE LA PASSERELLE
DE FRANCHISSEMENT
Les premiers modes propres observés
© SETEC TPI
ABSTRACT
“GRAND LARGE” FOOT BRIDGE PASARELA DEL GRAN LARGE
IN DUNKIRK EN DUNQUERQUE
C. ROBIN, SETEC TPI - J.-B. DATRY, SETEC TPI - B. DE KOSMI, ARCHITECTE C. ROBIN, SETEC TPI - J.-B. DATRY, SETEC TPI - B. DE KOSMI, ARCHITECTE
The “Grand Large” foot bridge links Malo-les-Bains beach to the Grand La Pasarela del Gran Large comunica la playa de Malo-les-Bains con el
Large district of Dunkirk, a district in the process of renovation. Crossing a barrio del Grand Large de Dunquerque, barrio en plena renovación. Salvando
canal with a 112-metre span, the foot bridge reflects the image of the masts un canal con una luz de 112 m, la Pasarela transmite la imagen de los
of the boats in the yacht harbour thanks to an original structural solution: mástiles de los barcos del puerto deportivo mediante una solución estructural
stay cables with several masts. It therefore behaves like a lattice beam original: un arriostramiento con varios mástiles. De este modo, se comporta
without an upper chord and requires precise adjustment of the stay como una viga triangulada sin cordón superior y requiere un ajuste preciso
cables. This is performed geometrically using turnbuckles so that, in the de los tirantes. El ajuste se realiza geométricamente por medio de tensores
serviceability limit state, no relaxation appears. In the ultimate limit state, para que en el Estado Límite de Servicio, no aparezca ninguna distensión.
on the other hand, relaxation of the central stay cables is permitted and the En cambio, en el Estado Límite Último, se permite una distensión de los
static scheme of the foot bridge changes: it functions like two opposite tirantes centrales y el esquema estático de la pasarela cambia: funciona
cantilevered beams. como dos consolas una frente a otra.
ART
D’
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CONCEVOIR
CONSTRUIRE
1
© JEAN-FRANÇOIS TREMEGE
SITUÉE DANS LE DÉPARTEMENT DE LA DORDOGNE, LA PASSERELLE DE BOULAZAC S’INSCRIT DANS UN PROJET PLUS
LARGE D’AMÉNAGEMENT DES BERGES DE LA RIVIÈRE L’ISLE POUR LA CIRCULATION DES PIÉTONS ET DES CYCLISTES.
ELLE PROLONGE VERS LA COMMUNE DE BOULAZAC LA VOIE VERTE EXISTANTE EN RIVE DROITE SUR LA COMMUNE DE
TRÉLISSAC. C’EST UN PONT SUSPENDU AUTO-ANCRÉ D’UNE LARGEUR UTILE DE 3,50 M D’UNE SEULE TRAVÉE DE 56 M.
PRÉSENTATION DU PROJET à Ligne architecturale marquée par la 1- Vue Cette passerelle est un ouvrage singu-
À l’issue d’un concours de conception- légèreté ; d’ensemble. lier qui exprime, par l’architecture de
réalisation portant sur une passerelle de à Création d’un repère dans le pay- sa structure, le contexte général dans
franchissement de l’Isle, la ville de Bou- sage urbain ; 1- General lequel elle s’inscrit.
lazac a retenu le projet d’une passerelle à Construction sur berges sans view. Les choix de conception que nous pro-
suspendue proposée par le groupement aucune intervention en rivière. posons s’appuient sur une lecture du
composé d’Eiffage TP Sud-Ouest, Entre- La constitution d’un groupement réunis- site qui allie insertion architecturale et
prise générale mandataire, STRATES, sant l’ensemble des compétences archi- paysagère, et usage fonctionnel de la
Architecte, et INGEROP, Maître d’œuvre tecturales, techniques et constructives a LE PARTI ARCHITECTURAL passerelle.
études et travaux. Le projet a été réalisé permis de satisfaire le programme, et Le projet de franchissement de l’Isle, La dissymétrie du lieu est une évidence.
pour répondre aux exigences fixées par de définir avec précision dès la phase aussi ambitieux que nécessaire, est une Le front bâti de la rive gauche répond
le programme de l’opération : du concours le coût de l’opération en vraie chance pour Boulazac. Il va pro- à la plaine plus champêtre de la rive
à Portée de 50 à 55 m ; proposant une structure optimisée mar- mouvoir et faciliter la pratique des modes droite. Le contraste est fort et le futur
à Aucune pile en rivière ; quée par sa légèreté et faisant appel à doux intercommunaux de liaison douce objet prend cette donnée comme une
à Structure à câbles ; des méthodes constructives originales. entre Boulazac, Trélissac et Périgueux. base de travail.
ART
D’
IMAGINER
CONCEVOIR
CONSTRUIRE
Ces opérations sont longues et coû- d’équilibre des câbles. Ces premiers C’est ce modèle qui a servi au dimen- des cas de charges définis permet de
teuses. Dès la phase de conception, résultats ont permis de pré-dimensionner sionnement et à l’établissement des s’affranchir d’une modélisation avec
il a été donc été retenu de réaliser le les câbles eux même mais également quantités. prise en compte des grands déplace-
montage de l’ensemble du tablier en le massif de retenue et les fondations Enfin, un modèle sous « charges per- ments lors des phases d’étude amont
rive gauche de l’Isle et de le mettre en de la culée au droit des mâts. manentes + piétons à 70 kg/m2 » a et offre la possibilité de faire évoluer
place en une seule intervention. Pour Les calculs ont ensuite été complétés permis de définir les fréquences propres la conception sans reprise de calculs
cette raison, les profilés des poutres par des modélisations à barres sous dans le cadre de l’étude vibratoire. lourds. Cette méthode a pu être vali-
latérales ont été d’emblée dimension- ST1 (2D et 3D) et ROBOT (3D). La définition préalable de la géomé- dée a posteriori par les faibles écarts
nés pour pouvoir supporter la totalité Ces modèles ont été calibrés sur la trie par une méthode analytique sous constatés entre les modèles analytiques
du poids propre de la charpente et les base des géométries déformées et et les modèles numériques, les écarts
charges de chantier sans l’aide de la des tensions des câbles de l’étude sur les valeurs des efforts dans les
suspension. Une fois le tablier posé, manuelle. câbles obtenus sont de l’ordre de 1 %.
les pylônes sont soudés aux poutres Un premier modèle sous charges Les études d’Avant-Projet ont mis en
latérales et les câbles porteurs, avec permanentes seules a permis le évidence plusieurs aspects :
les suspentes déjà accrochées, sont réglage initial de la suspension avec 4- Coupe à Par rapport aux dimensionnements
longitudinale.
mis en place. un objectif de flèche quasi-nulle. initiaux, il a été nécessaire de raidir le
5- Tablier -
L’application des méthodes construc- Un second modèle sous « charges coupe tablier pour améliorer le comportement
tives traditionnelles aurait comporté permanentes + charge d’exploitation » transversale. dynamique de l’ouvrage tout en main-
ensuite la mise en tension des câbles a permis de déterminer la tension maxi- tenant un élancement permettant le
porteurs et de retenue et l’accrochage male dans les câbles, les contraintes 4- Longitu- fonctionnement et la mise en œuvre
du tablier aux suspentes à l’aide de tire- dans les profilés métalliques principaux dinal section. de la suspension ;
forts, opération longue et nécessitant (HEB 800) et la flèche de l’ouvrage avec 5- Deck - à Le respect du profil en long pa-
des multiples réglages de la tension la raideur définitive des câbles. cross section. rabolique de la passerelle est une
des suspentes. L’analyse du compor-
tement de la structure autoporteuse
constituée du tablier et des pylônes
avec les câbles porteurs ancrés à COUPE LONGITUDINALE
leurs extrémités a toutefois rapidement
confirmé ce que l’intuition avait laissé
présager : il était possible de profiter
de la souplesse du tablier pour ancrer
en une seule phase et sans difficulté
toutes les suspentes au tablier. La mise
en tension des câbles et des suspentes
a ainsi été faite en une seule opération,
une fois toutes les chapes des câbles et
des suspentes positionnées dans leurs
oreilles d’ancrage, à l’aide de deux
vérins appliqués entre les extrémités
© EIFFAGE TP
des câbles de retenue et les ancrages
des massifs contrepoids. Cette opéra- 4
tion a eu par effet de relever tablier et
pylônes dans leur position définitive, en
une seule phase de mise en tension TABLIER - COUPE TRANSVERSALE
des câbles de retenue.
© EIFFAGE TP
d’un encastrement en phase définiti-
ve pour obtenir une rigidité suffisante 6- Tower -
Transverse
vis-à-vis du comportement vibra- elevation.
toire ; 7
7- Mode 1 -
à Recours à des profilés du com- Vertical
merce pouvant être cintrés (HEB 800) vibration
de façon à respecter le profil en long (f = 1.12 Hz).
de l’ouvrage. 8- Mode 6 -
Ces choix techniques ont abouti à la Horizontal
vibration
conception d’un ouvrage respectant (f = 2.59 Hz).
le parti architectural en préservant
l’économie de l’opération grâce à des
méthodes de réalisation simples.
© EIFFAGE TP
8
mise en tension des câbles de sus- ventement dont la section a été éva-
6 pension. Il s’est donc avéré nécessaire, luée selon la méthode de Kollbrunner.
ART
D’
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LA RÉALISATION
DES TRAVAUX
À l’issue de la phase de conception,
les travaux de génie civil ont été lan-
cés par ETPSO Agence de Bordeaux
en octobre 2010 suivant les principales
phases suivantes :
Phase 1 : forage et injection des
micropieux type III sous les massifs
poids des culées ;
Phase 2 : terrassement des appuis
à l’abri de batardeaux ; fabrication en
usine de la charpente métallique et des
équipements du tablier ;
Phase 3 : réalisation du génie civil des
culées creuses : radier, voiles inclinés
matricés ;
Phase 4 : remblaiement des massifs
poids en GNT ;
10 Phase 5 : assemblage du tablier mé-
tallique, des bacs acier et des équipe-
ments sur la rive ;
9- Levage du
tablier pour pose
sur ponton flottant.
10- Levage double
pour pose sur
appuis définitifs.
11- Suspension
avant la mise
en tension.
9- Lifting the
deck for placing
FIGURES 9, 10 & 11 © EIFFAGE TP
on floating pon-
toon.
10- Double lifting
for placing on per-
manent supports.
11- Suspension
11 before tensioning.
PRINCIPAUX INTERVENANTS
MAÎTRE D’OUVRAGE : Commune de Boulazac
MANDATAIRE GROUPEMENT CONCEPTION - RÉALISATION : EIFFAGE TP
Sud-Ouest
ARCHITECTE : STRATES
PAYSAGISTE : Hélène Sirielys
CONCEPTION ET ÉTUDES D’EXÉCUTION : Eiffage TP - STOA
ÉTUDES ET TRAVAUX : GROUPE INGEROP
ENTREPRISE GÉNÉRALE : Eiffage TP Sud-Ouest
SUSPENSION : Eiffage TP Division Précontrainte
PRINCIPAUX SOUS-TRAITANTS
MICROPIEUX : Temsol
CHARPENTE MÉTALLIQUE : Legrand charpente métallique
ÉCLAIRAGE : Telelec
LEVAGE : Foselev
12
© JEAN-FRANÇOIS TREMEGE
Phase 6 : levage du tablier de 63 tonnes 12- Rendu 3- Hissage des câbles de retenue. environ deux mètres au-dessus de leur
par grutage lourd (figures 9 et 10) puis final. La mise en tension a été réalisée selon position définitive.
ripage sur ponton flottant ; un principe consistant à exercer un L’effort exercé par deux vérins creux
Phase 7 : mise en place des ancrages 12- Finished effort de traction sur les deux câbles de 60 t sur chaque chape a permis de
du tablier dans les culées, puis scel- appearance. de retenue, ce qui entraine un bascu- les ramener jusqu’à leur position défi-
lement ; lement des pylônes vers l’arrière, et le nitive, quasiment contre les massifs
Phase 8 : mise en place des relèvement du tablier métallique vers d’ancrage.
2 pylônes ; en un temps record de deux semaines, son niveau définitif. Ce déplacement a eu pour effet de
Phase 9 : mise en place de la sus- grâce à une analyse préalable appro- Il a été décidé de profiter de la présence tendre l’ensemble des câbles à leur
pension ; fondie des méthodes de construction. des barres de précontrainte nécessaires effort prévu et d’obtenir le profil en long
Phase 10 : bétonnage du hourdis de Elle s’est répartie en trois étapes : pour le clouage des chapes d’ancrage souhaité pour le tablier.
la passerelle ; 1- Pose des câbles porteurs sur le sur les massifs. Chaque paire de vérins était alimentée
Phase 11 : réglage définitif des sus- tablier et connexion des suspentes aux Des surlongueurs de plusieurs mètres par une centrale hydraulique indépen-
pentes. colliers de portées latérales ; ont été prévues, ce qui a permis de dante, permettant ainsi d’ajuster le pro-
L’installation et la mise en tension de la 2- Hissage des câbles porteurs sur les positionner initialement les chapes fil en travers de la passerelle avec une
suspension (figure 11) s’est déroulée pylônes ; d’ancrages des câbles de retenue à très grande précision.
ABSTRACT
THE FOOT BRIDGE OVER THE ISLE PASARELA SOBRE EL ISLE
AT BOULAZAC EN BOULAZAC
M. NOVARIN, G. DELPLACE, F. FORGEOT, P. LEPERT : EIFFAGE TP - H. VADON : STRATES - M. NOVARIN, G. DELPLACE, F. FORGEOT, P. LEPERT : EIFFAGE TP - H. VADON : STRATES -
J. MAC FARLANE, X. SCALIERI : INGEROP J. MAC FARLANE, X. SCALIERI : INGEROP
The foot bridge at Boulazac, located in the Dordogne «département» of Situada en el departamento de Dordogne, la pasarela de Boulazac se
France, forms part of a more extensive project for development of the banks inscribe en un proyecto más amplio de ordenación de las orillas del río Isle para
of the Isle River for pedestrian and cycling traffic. The bridge extends toward la circulación de peatones y ciclistas. Prolonga hacia el municipio de Boulazac
the municipality of Boulazac the existing green path on the right bank in the la vía verde existente en la orilla derecha que se dirige al municipio de Trélissac.
municipality of Trélissac. It is a self-anchored suspension bridge of useful Es un puente colgante autoanclado de una anchura útil de 3,50 m, de un solo
width 3.50 m in a single 56-metre span. The steel deck consists of two tramo de 56 m. El tablero metálico está constituido por dos vigas principales
main beams in HEB 800 sections, linked transversely by IPE 300 cross ties. de perfiles HEB 800, unidas transversalmente por riostras de IPE 300. El pilón
The tower located on the right bank of the Isle consists of two transversely situado en la orilla derecha del Isle está compuesto por dos mástiles metálicos
and longitudinally inclined steel masts on which are anchored suspension inclinados transversal y longitudinalmente en los que van anclados los cables
cables and restraining cables. portadores y los cables de retención.
ART
D’
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1- Vue de l’île
Russki et du
pylône M7.
1- View of
Russki island
and the M7
pylon.
© PHOTOTHÈQUE
FREYSSINET
AVEC UNE PORTÉE CENTRALE DE 1 104 M, DEUX PYLÔNES EN A D’UNE HAUTEUR DE 319 M, LE PLUS LONG HAUBAN
JAMAIS POSÉ (582 M), UN DÉLAI DE CONCEPTION ET DE CONSTRUCTION DE 4 ANS SEULEMENT ET DES OPÉRATIONS
RÉALISÉES DURANT L’HIVER SIBÉRIEN AVEC DES TEMPÉRATURES DESCENDANT JUSQU’À -30°C, LE PONT DE RUSSKI
À VLADIVOSTOK EST LE PONT DE TOUS LES RECORDS. CONÇU PAR LA SOCIÉTÉ RUSSE MOSTOVIK ET CONSTRUIT
PAR L’ENTREPRISE GÉNÉRALE RUSSE USK MOST, LE PONT DE RUSSKI A AUSSI ÉTÉ LE THÉÂTRE D’OPÉRATIONS DE
L’INGÉNIERIE FRANÇAISE AVEC LA MISE EN ŒUVRE DE LA TECHNOLOGIE DES HAUBANS À TORONS PARALLÈLES
« COMPACT » DE FREYSSINET.
ART
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ÉLÉVATION DE L’OUVRAGE
© PHOTOTHÈQUE FREYSSINET
3
ÉLÉVATIONS DU PYLÔNE
Le pont de Russki a aussi été le théâtre dans les travées latérales au-delà des
d’opérations de l’ingénierie française et pylônes (figure 5). La position du pre-
de la mise en œuvre de la technologie mier hauban à 53 mètres de part et
des haubans à torons parallèles « com- d’autre de l’axe du pylône a conduit à
pact » de Freyssinet, qui a relevé le défi étendre la section métallique dans la
technique et technologique permettant travée arrière pour des raisons d’équi-
ainsi la réalisation de cet ouvrage hors libre. Le tablier métallique représente
normes dans un délai record. ainsi 67 % de la longueur totale de
l’ouvrage. Le tablier de la travée cen-
DESCRIPTION trale est construit par encorbellements
DE L’OUVRAGE successifs de voussoirs de 12 mètres
PRÉSENTATION GÉNÉRALE et 24 mètres de longueur.
Le pont de Russki franchissant le détroit Les travées latérales reposent sur des
Bosphore Vostochny a une longueur culées et des piles en béton armé et ont
totale de 1 872 mètres. Il comprend des des portées variables entre 60 mètres
travées latérales de 384 mètres cha- et 84 mètres. Dans la partie en béton
cune et une travée centrale haubanée des travées latérales, le tablier est un
de 1 104 mètres, qui avec 16 mètres caisson en béton précontraint multicel-
de plus que celle du pont de Sutong en lulaire avec 2 âmes verticales latérales
Chine, constitue aujourd’hui le record de 0,6 mètres et une âmes centrale
du monde de portée pour un ouvrage de 0,4 mètres d’épaisseur en partie
de ce type (figure 3). Le gabarit de navi- courante. Les hourdis supérieur et
gation est 450 mètres de large avec inférieur ont une épaisseur courante
70 mètres de hauteur. de 0,3 mètres (figure 6).
La travée centrale est supportée par
deux nappes latérales de haubans LE SYSTÈME DE HAUBANS
ancrés dans les têtes des pylônes ET LEUR AMORTISSEMENT
en A d’une hauteur de 319 mètres. Le système de haubans mis en œuvre
Les pylônes reposent sur des deux sur le pont de Russki est le système dit
semelles en béton armé de 13 mètres à « torons parallèles » et « compact » de
de hauteur, reliées entre elle par un Freyssinet. Inventé dans les années 70
tirant et supportées par 240 pieux de et dérivé initialement de la technologie
© PHOTOTHÈQUE FREYSSINET
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CONCEVOIR
CONSTRUIRE
© PHOTOTHÈQUE FREYSSINET
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© PHOTOTHÈQUE FREYSSINET © PHOTOTHÈQUE FREYSSINET
La mise en œuvre des haubans a donc pectivement de 2 860 km et de 54 km ! 8- Disposition et de le corréler avec les analyses
un impact minimum sur le chemin En travée centrale, les haubans sont d’amortissement structurelles.
espacés de 24 mètres et en travée des haubans.
critique d’installation des voussoirs en Pour chaque nappe, les haubans sont
encorbellement. arrière leur espacement varie de 9- Amortisseurs IRD ®. équipés en pied d’amortisseurs internes
Pour le pont de Russki, chaque 12 mètres à 24 mètres. 10- Amortisseurs (IRD®) et externes (PED®) conçus par
PED ®.
nappe de haubans est constituée de Le système de haubans est équipé de Freyssinet pour assurer, pour une
21 haubans formés de 27 à 86 torons, 48 cellules de mesure de force et de plage de température allant de -40°C
représentant ainsi 3 640 tonnes de 48 accéléromètres permettant ainsi de 8- Stay cable à +65°C, un décrément logarithmique
damping arrange-
torons. Le câble le plus court mesure mesurer les efforts et les accélérations ment. complémentaire dans le plan de la
135 mètres et pèse 4 tonnes, le câble dans les haubans, ce qui combiné 9- IRD ® vibration nappe de 4 % pour les haubans 1
le plus long mesure 582 mètres et avec les mesures issues du système dampers. à 14 et 6 % pour les haubans 15 à 21,
pèse 65 tonnes. La longueur totale des d’instrumentation global, permettra de 10- PED ® vibration et ce même à très faible amplitude de
torons et des gaines installés est res- mesurer le comportement de l’ouvrage dampers. vibration.
11 12
De plus ces valeurs de décrément loga- 11 & 12- Afin de limiter et dissiper l’énergie de un système à frottement de Coulomb.
rithmique doivent être atteintes pour Accélération vibration des haubans, Freyssinet a L’efficacité maximale est obtenue pour
les modes de vibration propre de 1 à 4 fonction du une valeur de viscosité optimale pour
temps - Mode 2 développé les amortisseurs hydrau-
pour chaque hauban. Dans le plan per- et mode 1 pour liques IRD ® et PED ® permettant de chaque mode et pour la plage de tem-
pendiculaire 70 % de l’amortissement les haubans satisfaire ces critères et de garantir pérature considérée. L’étude théorique
à atteindre dans le plan de la nappe MS17 et SS21. un taux d’amortissement constant des différents modes permet de valider
est exigé. Cela a été possible grâce aux 13- Programme quelque soit l’amplitude de vibration une valeur de viscosité permettant de
principes de conception et de fonction- des travaux. (figure 8). satisfaire le critère d’amortissement
nement des amortisseurs IRD® et PED® L’énergie de vibration est ainsi dissipée quelque soit le mode de vibration du
de Freyssinet. Ces critères dépassent 11 & 12- à l’aide de pistons hydrauliques passifs hauban.
largement l’état de l’art qui propose Acceleration et semi-actifs dont les spécifications La technologie IRD® a été utilisée pour
as a function
une valeur de 3 % afin de limiter les of time - techniques ont été développées par les haubans courts d’une longueur infé-
phénomènes de vibration sous sollici- Mode 2 and Freyssinet. rieure à 230 mètres (figure 9). Pour les
tation périodique uniquement pour les mode 1 for stay Avec la technologie hydraulique utili- plus longs haubans, c’est la technolo-
modes 1 et 2 généralement. Le carac- cables MS17 sée, l’efficacité des amortisseurs est gie pendulaire PED® qui a été utilisée
and SS21.
tère exceptionnel de l’ouvrage (portée constante pour chaque mode de vibra- (figure 10).
centrale, longueurs des haubans) a 13- Work tion quelque soit l’amplitude de vibra- Des spécifications techniques très
schedule.
conduit le concepteur à réaliser des tion. Il n’y a donc pas d’effet fusible strictes, définies par Freyssinet, ont été
analyses complexes et à définir les pouvant réduire et dégrader l’effica- appliquées par les fabricants de pistons
performances ci-dessus. cité de l’amortisseur contrairement à hydrauliques passifs et semi-actifs.
13
ART
D’
IMAGINER
CONCEVOIR
CONSTRUIRE
CONSTRUCTION
DE L’OUVRAGE
© PHOTOTHÈQUE FREYSSINET
PROGRAMME DES TRAVAUX
Les travaux de construction de l’ou-
vrage se sont déroulés sur une
période de 47 mois comme indiqué
sur la figure 13. La réalisation dans 14
un délai aussi court n’a été rendue
possible qu’avec un travail continu sur
24 heures, 365 jours par an.
manual tasks.
Les opérations de mise en place
des haubans ont été réalisées à tout
moment sans interruption, ce qui a
nécessité la mise en œuvre d’un plan
17 Sécurité adapté aux risques liés aux
levage des gaines de grande longueur. opérations de montage des haubans,
L’objectif était de garantir la sécurité du aux conditions de travail de nuit et
EFFET DU FROID personnel avec un levage à 320 mètres aux conditions climatiques extrêmes,
SUR LES TÂCHES MANUELLES de hauteur pour les gaines les plus lon- la température ressentie pouvant
gues, mais aussi de garantir l’intégrité descendre en dessous de -30°C en
de la gaine, le remplacement de celle-ci fonction de la vitesse du vent. De plus
en cours d’installation aurait généré un la région du Bosphore Vostochny est
retard significatif sur le programme. sujette à des changements soudains de
L’installation des haubans a donc conditions de visibilité et de vent, des
nécessité une préparation précise des rafales tourbillonnantes pouvant surve-
moyens de levage mais aussi des com- nir très rapidement particulièrement sur
posants de haubans. Pour tenir compte l’île (figure 17).
des températures négatives, la prépa- L’analyse des risques et la formation
ration des gaines et de leurs soudures ont été les piliers du système de mana-
a été réalisée en atmosphère contrô- gement de la qualité et la sécurité pour
lée. Les équipements d’installation ont toutes les phases d’installation des
également exigé une maintenance haubans.
plus importante afin de répondre aux L’analyse des risques a permis de
cadences du chantier (figure 15). mettre en exergue les difficultés et
Les instructions de mise en tension risques opérationnels liés au froid et
étaient préparées par Freyssinet en aux conditions de travail nocturne.
tenant compte des instructions don- Trois types de risques ont été analysés :
nées par le bureau d’études Mostovik. 1- Le risque matériel lié au disfonc-
18 Pour ce type de structure, la mise en tionnement d’un équipement sans
préjudice pour l’avancement des
opérations ;
TABLEAU 1 : PALMARÈS DES PONTS À HAUBANTS DES DEUX DERNIÈRES DÉCENNIES 2- Le risque opérationnel qui impacte
le bon avancement du cycle d’ins-
Année tallation ;
Travée
Nom de l'Ouvrage Lieu Pays de mise 3- Le risque humain lié aux opérations
centrale (m)
en service
et à l’environnement.
Vladivostok, Détroit Bosphor Pour minimiser chacun de ces risques,
Pont de Russki Russie 1 104 2012
Vostochny des méthodes, moyens et outils spéci-
fiques ont été développés.
Pont de Sutong Suzhou, Nantong République Populaire de Chine 1 088 2008
Pour le risque matériel, de nouveaux
Pont de Stonecutters Rambler Channel
Hong Kong
1 018 2009
équipements ont été conçus pour les
(République Populaire de Chine) opérations de haubanage, notamment
Pont de E'dong Huangshi République Populaire de Chine 926 2010 des treuils grand froid permettant
d’assurer les cycles de hissage à des
Pont de Tatara Mer intérieure de Seto Japon 890 1999 températures de -40°C ont été déve-
Pont de Normandie Le Havre France 856 1995
loppés. Les équipements hydrauliques
ont aussi été calorifugés.
Pont de Jingyue Jingzhou République Populaire de Chine 816 2010 Pour le risque opérationnel, de nou-
velles procédures de mise en œuvre
Second Pont d'Incheon Incheon, Séoul Corée du Sud 800 2009
ont été définies afin de tenir compte de
Pont de la Corne d'Or Vladivostok Russie 737 2012 l’environnement et du caractère com-
pact des gaines combiné au record de
Shanghai Yangtze River Bridge Shanghai République Populaire de Chine 730 2009
longueur.
ART
D’
IMAGINER
CONCEVOIR
CONSTRUIRE
Pour le risque humain, une analyse De nouvelles méthodologies ainsi que lier le poste de travail à l’extérieur du La réalisation d’abris chauffés situés
détaillée des effets du froid sur le com- de nouveaux moyens ont été déve- pylône pendant la phase de hissage sur les plateformes au voisinage des
portement humain et l’efficacité au loppés afin de maintenir les cadences des torons, a fait l’objet d’une revue zones de travail a aussi été nécessaire
travail a été effectuée afin de maîtriser souhaitées. détaillée qui a conduit à la définition de pour permettre une rotation rapide et
au mieux l’environnement et son impact Il a été également nécessaire de déve- procédures spécifiques. efficace des équipes.
sur le cycle de travail. Cette analyse a lopper et dispenser une formation Cela a conduit en particulier au tra- Les travaux de haubanage, de pose des
permis de mettre en œuvre les moyens technique adaptée au chantier. Au total vail en équipe de deux personnes au amortisseurs et du système de monito-
nécessaires pour réaliser les opérations 200 heures de formation réparties en minimum avec obligation d’observation ring des haubans se sont terminés en
en toute sécurité en maintenant un 88 sessions ont été ainsi dispensées. mutuelle afin de prévenir les effets du juillet 2012 conformément au planning
niveau d’efficacité optimal (figure 18). Chaque poste de travail, en particu- froid. et sans accident (figure 19).
PRINCIPALES
QUANTITÉS
TRAVÉES LATÉRALES
PILES
• Béton : 80 490 m3
• Acier béton armé : 8 792 t
TABLIER
• Béton : 80 490 m3
• Acier béton armé : 8 792 t
• Acier de précontrainte : 647 t
PYLONES
FONDATIONS
• Béton : 74 475 m3
• Acier de béton armé : 7 351 t
JAMBES DES PYLÔNES
• Béton : 41419 m3
• Acier de béton armé : 10 462 t
• Acier de précontrainte : 133 t
• Structures métalliques : 3 394 t
TABLIER MÉTALLIQUE
19
© PHOTOTHÈQUE FREYSSINET
• Caisson orthotrope
métallique : 22 567 t
ABSTRACT
THE CABLE-STAYED BRIDGE OF RUSSKI PUENTE ATIRANTADO DE RUSSKI
IN VLADIVOSTOK EN VLADIVOSTOK
JEAN-DANIEL LEBON, FREYSSINET - VINCENT MAILLET, FREYSSINET JEAN-DANIEL LEBON, FREYSSINET - VINCENT MAILLET, FREYSSINET
With a centre span of 1104 m, two A-pylons 319 m high, the longest stay Con una luz central de 1104 m, dos pilones en A de 319 m de altura,
cable ever installed (582 m), a design and construction completion period el tirante más largo instalado hasta la fecha (582 m), un plazo de diseño y
of only four years, and operations carried out during the Siberian winter in de construcción de sólo 4 años y operaciones realizadas durante el invierno
temperatures as low as -30°C, the Russki Bridge in Vladivostok is a bridge siberiano con temperaturas que descienden hasta -30°C, el puente de
breaking all the records. Designed by the Russian company Mostovik and Russki en Vladivostok es el puente que bate todos los récords. Diseñado por
built by the Russian prime contractor USK Most, Russki Bridge was also la sociedad rusa Mostovik y construido por la empresa general rusa USK
a theatre of French engineering operations, using Freyssinet’s «compact» Most, el puente de Russki ha sido también el teatro de operaciones de la
parallel-strand stay cable technology. ingeniería francesa con la utilización de la tecnología de tirantes con cables
trenzados paralelos “Compact” de Freyssinet.
SUR INTERNET
revue-travaux.com
Vous pourrez
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à vous abonner en ligne
à accéder à la présentation de la revue
SON HISTOIRE, SON PUBLIC, SA VOCATION, SON LECTORAT
ART
D’
IMAGINER
CONCEVOIR
CONSTRUIRE
1
© EIFFAGE
LE SYSTÈME DE SUIVI ET D’INSTRUMENTATION DU VIADUC DE MILLAU A ÉTÉ CONÇU PAR UNE ÉQUIPE D’EXPERTS DÉJÀ
IMPLIQUÉS DANS LES ÉTUDES DE LA STRUCTURE DE L’OUVRAGE. AVEC LE MAÎTRE D’OUVRAGE, ILS ONT FIXÉ DES OBJEC-
TIFS ET DES PRIORITÉS. LA GESTION DES DONNÉES AINSI QUE LA SURVEILLANCE ET LA MAINTENANCE DU SYSTÈME
ONT ÉGALEMENT ÉTÉ ÉTUDIÉES. APRÈS DESCRIPTION DU PROGRAMME DE SUIVI, LES RÉSULTATS DES PREMIÈRES
ANNÉES D’EXPLOITATION DE L’OUVRAGE SONT PRÉSENTÉS. IL Y A LIEU DE RAPPELER QUE LES ENREGISTREMENTS ET
LE TRAITEMENT DES MESURES POUR LES DIFFÉRENTES PHASES DE LA CONSTRUCTION ET POUR LES OPÉRATIONS DE
RÉCEPTION DE L’OUVRAGE ONT DÉJÀ FAIT L’OBJET DE DEUX ARTICLES DANS LE N° 868 DE JANVIER 2010 DE TRAVAUX.
© SITES
3 4
3- Vue
longitudinale
du viaduc.
4- Accéléromètre
en tête de pile P2.
5- Coupe
transversale
du viaduc.
6- Schéma
d’implantation
des coffrets
d’acquisition
de l’instrumenta-
tion du viaduc. 5
3- Longitudinal
view of the SCHÉMA D’IMPLANTATION DES COFFRETS D’ACQUISITION
viaduct. DE L’INSTRUMENTATION DU VIADUC
4- Accelerometer
on pier cap P2.
5- Cross section
of the viaduct.
6- Layout
diagram of
the viaduct
instrumentation
data acquisition
units.
Charges de la Concession », qui prévoit Pendant la construction, des contrôles liés à la sécurité des véhicules et de avec des capteurs à technologie fibre
pour l’ouvrage une « durée d’utilisation sont nécessaires pour vérifier la géomé- leurs passagers, contrôle du comporte- optique.
de projet » de 120 ans. trie et les déplacements de l’ouvrage, ment du viaduc et contrôle du vieillisse- La gestion de milliers de données
Cette durée de 120 ans s’entend principalement lors des opérations ment de l’ouvrage. exige un soin particulier. Les données
comme étant la durée pendant laquelle de lançage du tablier. Les techniques Le suivi du viaduc (tableau 1) a été doivent être organisées au début du
le viaduc doit être utilisé comme prévu, topographiques qui ont été utilisées, ont volontairement séparé des systèmes suivi : codes, formats d’enregistre-
en faisant l’objet de l’entretien et de la permis de vérifier que le comportement de contrôle conçus pour la sécurité ment, formats de fichier, noms de
maintenance escomptée sans qu’il soit du viaduc était conforme aux prévisions du trafic. La mesure de la vitesse du fichier, traitement des données. Les
nécessaire d’effectuer des réparations des calculs. vent qui peut déclencher la fermeture enregistrements et fichiers de données
majeures. Au moment de la réception de l’ou- du viaduc utilise un canal indépendant sont structurés pour être exporté direc-
Le suivi a été divisé en trois phases : vrage, c’est l’état de référence de l’ou- des informations de surveillance. tement dans un tableur plutôt que dans
construction, réception et surveillance vrage qui est enregistré et notamment La plupart des instruments de suivi - une base de données, pour une plus
à long terme dont les objectifs diffèrent sa réponse vis-à-vis des sollicitations capteurs, modules d’acquisition de grande efficacité.
d’une phase à l’autre. statiques et dynamiques lors des essais données, réseau - sont des disposi- Dans l’esprit d’un maître d’ouvrage,
L’installation des dispositions d’instru- de chargement. Cet état sert de « point tifs issus du monde industriel pour la le suivi est souvent envisagé pour
mentation en cours de travaux a été zéro » pour la surveillance à long terme. plupart en technologie électronique le très long terme. Dans le cas du
menée dans un contexte d’optimisation En phase d’exploitation la surveillance (figure 4). Seul le suivi du compor- viaduc de Millau, il était prévu une
de son utilisation pour les phases de à long terme comporte trois aspects : tement en déformation au jeune âge première période de suivi en continu
réception et de suivi à long terme. contrôle des paramètres spécifiques du béton des fondations a été réalisé de trois années avec enregistrement de
ART
D’
IMAGINER
CONCEVOIR
CONSTRUIRE
Inclinomètres amovibles
Rotation fondation et piles 2 embases par pile = 14 Redondance sur item précédent
sur embases
Capteurs de température Comparer les déplacements horizontaux des piles aux résultats
Déformation thermique des piles 103
dans le béton d’une simulation numérique
Lançage du tablier
Vitesse et orientation vent Anémomètre à ultrasons 1 + 1 de secours Mesurer la vitesse du vent, la comparer aux seuils d’alerte et de vigilance
Position du tablier Station totale et DGPS 1 Comparer les positions théoriques et réelles du tablier
Déformation des âmes du tablier Capteurs de déplacement Mesurer les déplacements de l’âme entre deux diaphragmes d’un segment
36
(patch-loading) sur dispositif fixe et mobile de tablier se déplaçant sur une pile ou palée
Mouvements dynamiques
Accéléromètres 7 sur tablier, 1 sur pylône Contrôler les accélérations pendant le lançage
du tablier et du pylône
Déplacement en temps réel Contrôler les déplacements des têtes de pile pendant le lançage
Dispositif d’alignement au laser 1 par pile
des têtes de pile (avec seuil d’alerte)
Efforts dans les haubans Cellule de force 4 Contrôler les variations d‘efforts dans les haubans pendant le lançage
Phase d’exploitation
Mesurer la température des tôles en acier pour déterminer son impact sur
Température 27
le tablier. Calculer les corrections thermiques à appliquer aux simulations
Vitesse, direction et turbulence Anémomètres à coupelles Ultrasons 1 Mesurer la vitesse et la direction du vent pour déterminer son impact
du vent et à ultrasons A coupelles 2 sur pylônes, haubans, tablier et piles
Rotations des piles d’extrémité Inclinomètres Pylônes 2 Piles 2 Mesurer les rotations de la structure
Mesurer la déformation du béton des piles, essentiellement pour déterminer
Déformation Extensomètres 52
le fluage du béton (P2, P7)
TABLEAU 2 : COMPARAISON DES FRÉQUENCES MESURÉES ET CAL- TABLEAU 3 : TASSEMENT MOYEN DES PILES ET DES CULÉES
CULÉES POUR LES 14 PREMIERS MODES VERTICAUX DU TABLIER DEPUIS 2006
Modes propres Fréquence calculée Fréquence mesurée Décembre
verticaux Fc [ Hz] Fm [ Hz] Novembre Décembre Janvier Octobre
2006
2007 2008 2010 2010
4 0.250 0.256 Origine*
7 8
7- Déformées
modales des
cinq premiers
modes transver-
saux du tablier.
8- Déformées
modales des
cinq premiers
modes verticaux 9a 9b 9c
du tablier.
9- Dispositif
de mesure
de l’excitation
impulsionnelle
du tablier.
7- Mode shapes
of the first five
transverse
modes of
the deck.
© CSTB
8- Mode shapes 9d 9e
of the first five
vertical modes
of the deck.
9- Deck pulse nombreux paramètres en dynamique ticulièrement en cas de tempête, LE SUIVI DE L’OUVRAGE
excitation de façon à appréhender des périodes devaient être complètes. Le suivi était EN PHASE D’EXPLOITATION
measuring de très fortes sollicitations de vent ainsi donc prévu d’être revu à ce moment-là L’instrumentation du viaduc de Millau
system. que la réponse de l’ouvrage. Au bout en fonction de cette expérience et en est divisée en deux ensembles dis-
de cette période, les connaissances tenant compte de la véritable durée de tincts : le système statique et le sys-
du comportement de l’ouvrage, par- vie de l’instrumentation. tème dynamique.
ART
D’
IMAGINER
CONCEVOIR
CONSTRUIRE
10- PC
d’exploitation.
VARIATIONS DE L’INCLINAISON DE P2 11- Variations
selon les axes transversal et longitudinal
de l’inclinaison
de P2 selon les
axes transversal
et longitudinal.
12- Température
et humidité rela-
tive du tablier.
10- Operating
control centre.
11- Variations in
the slope of P2
on the transverse
and longitudinal
axes.
12- Temperature
and relative
humidity of
the deck.
11
12
14d
mettant d’assurer les fonctionnalités des mesures de l’humidité de l’air à
suivantes : l’intérieur du caisson afin de s’assurer
à La surveillance du trafic, du bon fonctionnement des dispositifs
à La mesure de la vitesse du vent, de déshumidification (figure 12) et des
à La détection des phénomènes glis- mesures accélérométriques sur déclen-
sants, chement du seuil de vent.
à Le suivi continu des paramètres à Des pylônes : il est réalisé des
suivants : mesures géométriques à l’aide
- ouverture des joints de chaussée de prismes et d’inclinomètres,des
sur culées, mesures accélérométriques en tête des
- température (moyenne) de l’air et pylônes P2 à P4 sur déclenchement du
© SITES
ART
D’
IMAGINER
CONCEVOIR
CONSTRUIRE
16
17 18
16- Joints
de chaussée :
déplacement /
température
sur 1 trimestre.
17- Évolution
du souffle du
joint de chaussée
sur culée C0.
18- Tempête
Klaus du 24
janvier 2009, en-
registrement des
vitesses de vent.
19- Résultats
pour le mode
1 transversal.
20- Résultats pour
le mode 6 vertical.
19 20
16- Pavement
joints: displa-
à Des haubans : il est réalisé le suivi : au culées (figure 15). Chaque trimestre l’ouvrage en service est conforme aux cement versus
- de l’amortissement des six hau- SITES fournit un rapport de synthèse prévisions des calculs d’exécution. temperature over
bans instrumentés côté sud du des mesures acquises, qui permet la Comme pour le pont de Normandie, one quarter.
pylône P3 (figures 13 et 14), constitution de la base données métro- il a été étudié par le CSTB de Nantes 17- Change in rela-
tive displacement
- de la tension dans les torons équi- logiques sur l’ouvrage. Ce rapport pré- des séquences de vent fort lors des of the pavement
pés de cellules de mesure, sente les mesures métrologiquement tempêtes Klaus (le 24 janvier 2009) et joint on abutment
- des éventuelles vibrations des fiables associées à des traitements sta- Xynthia (le 28 février 2010). C0.
haubans. tistiques permettant de disposer de cri- Ces études ont confirmé que les résul- 18- The Klaus
à Du souffle (ou déplacement) des tères d’évaluation, issus de corrélation tats des calculs théoriques effectués storm of 24
joints de chaussée sur culée (figures 16 et de comparaison temporelle simple. par le bureau Greisch lors des études January 2009,
recording of wind
et 17). Cette synthèse permet au Maitre d’Ou- d’exécution étaient sécuritaires par speeds.
Chaque joint de chaussé est équipé vrage et à ses experts de s’assurer rapport aux résultats des calculs effec- 19- Results for
d’une paire de capteurs de déplace- de l’état de santé de l’ouvrage. tués sur la base des enregistrements transverse mode 1.
ment pour surveiller la déformation et 3- Le troisième et dernier objectif est mesurés par les différents capteurs 20- Results for
le déplacement du tablier par rapport de contrôler que le comportement de (figures 18 à 23). vertical mode 6.
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D’
IMAGINER
CONCEVOIR
CONSTRUIRE
25- Températures
du caisson central
en journée froide
le 1 mars 2005.
26- Températures
des tôles de surface
en journée froide
le 11 avril 2011.
27- Températures
des tôles de surface
en journée chaude
le 20 août 2011.
28- Évolution du
gradient thermique
25 vertical équivalent
en fonction de
la température
moyenne.
29- Évolution
de la tempéra-
ture moyenne
du caisson sous
fort rayonnement
thermique.
30- Représenta-
tion du gradient
thermique vertical
équivalent en
fonction du rayon-
26 27 nement thermique
journalier.
31- Représentation
du gradient ther-
mique vertical équi-
valent en fonction
de la température
du caisson.
25- Temperatures
of the central box
girder on a cold day
on 1 March 2005.
26- Temperatures
of the surface
28 29 plates on a cold day
on 11 April 2011.
27- Temperatures
of the surface
plates on a hot
day on 20 August
2011.
28- Change in the
equivalent vertical
thermal gradient
as a function
of the average
temperature.
29- Change in
the average tem-
perature of the
30 31 box girder under
strong thermal
radiation.
CONCLUSION et exceptionnels. Après avoir suivi le programmes de recherche suivants : 30- Representation
of the equivalent
Afin de valider les calculs et de pouvoir comportement de tous les éléments de à Le projet ANR « ORTHOPLUS » vertical thermal
juger du comportement de l’ouvrage l’ouvrage pendant sa construction (fon- dont l’objectif était l’optimisation du gradient as a func-
pendant sa construction (et notamment dations, piles, palées provisoires, tablier, comportement mécanique des dalles tion of the daily
pendant les opérations de lançage), puis pylônes, haubans), les opérations liées orthotropes et de leur revêtement pour thermal radiation.
durant la phase d’exploitation, il a été à la réception de l’ouvrage ont permis une optimisation globale de leur cycle 31- Representation
mis en œuvre un programme d’instru- d’établir les valeurs de base qui ser- de vie. Deux campagnes d’essais se of the equivalent
vertical thermal
mentation, dont l’importance dépasse vent de référence pour le suivi du viaduc sont déroulées sur le viaduc de Millau gradient as a
de beaucoup ce qui se fait habituel- pendant son exploitation. Par ailleurs, le en octobre 2009 et en octobre 2010 function of the box
lement pour les ouvrages haubanés viaduc de Millau a été associé aux deux afin de confronter et comparer les girder temperature.
32- Comparison
between measured
values and calcula-
ted values (ORTHO-
PLUS program).
33- Weighing trucks
in operation.
34- Strain gauges
placed on the 32a 32b
inclined reinforcing
bars between two
diaphragms for
the B-WIM system.
35- Instrumentation
of inclined reinfor-
cing bars for the
B-WIM system.
36- Organisation
of the test system.
© IFSTTAR
33 34
35 36
ABSTRACT
TEN YEARS OF STRUCTURAL MONITORING DIEZ AÑOS DE MONITORING ESTRUCTURAL
OF MILLAU VIADUCT DEL VIADUCTO DE MILLAU
S. GALLICE, CEVM - H. LANÇON, SITES - C. SERVANT, EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS S. GALLICE, CEVM - H. LANÇON, SITES - C. SERVANT, EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS
The Millau Viaduct monitoring and instrumentation system was El sistema de seguimiento y de instrumentación del viaducto de Millau
designed by a team of experts already involved in structural engineering of the ha sido diseñado por un equipo de expertos ya implicados en los estudios de
bridge. With the client, they set objectives and priorities. Data management la estructura. Junto con el promotor, fijaron objetivos y prioridades. También se
and system monitoring and maintenance were also examined. After describing estudió la gestión de los datos, así como la vigilancia y el mantenimiento del
the monitoring programme, the results are presented for the first few years’ sistema. Después de describir el programa de seguimiento, se presentan los
operation of the structure. As a reminder, measurement recording and resultados de los primeros años de explotación de la estructura. Cabe destacar
processing for the various construction phases and for the bridge acceptance que los registros y el tratamiento de las mediciones para las diferentes fases de
operations has already been dealt with in two articles in issue No. 868 la construcción y para las operaciones de recepción de la estructura ya fueron
of TRAVAUX in January 2010. objeto de dos artículos en el N° 868 de enero de 2010 de TRAVAUX.
ART
D’
IMAGINER
CONCEVOIR
CONSTRUIRE
RÉALISÉ EN CONCEPTION-CONSTRUCTION, LE PONT RELIANT LES VILLES DE VIDIN (BULGARIE) ET CALAFAT (ROU-
MANIE) PORTE SUR UN MÊME NIVEAU UNE AUTOROUTE 2 X 2 VOIES ET UNE VOIE FERRÉE. CET OUVRAGE EN BÉTON
PRÉCONTRAINT, LARGE DE 31,35 M ET LONG DE 1 791 M, S’ÉLÈVE À 16 M AU-DESSUS DES PLUS HAUTES EAUX
DU DANUBE DONT IL FRANCHIT LA PASSE NAVIGABLE PAR TROIS TRAVÉES EXTRADOSSÉES DE 180 M. CE PROJET
TECHNIQUE D’IMPORTANCE A ÉTÉ ACCOMPLI DANS UN CONTEXTE EUROPÉEN COSMOPOLITE.
1- Vue générale
de l’ouvrage
prise depuis la
rive roumaine
du Danube.
1- General view
of the bridge
taken from the
Romanian bank
of the Danube.
PHOTOTHÈQUE INGEROP
ART
D’
IMAGINER
CONCEVOIR
CONSTRUIRE
FIGURE 2 © WIKIPEDIA COMMONS - FIGURE 3 © DIVISION GÉOGRAPHIQUE DE LA DIRECTION DES ARCHIVES DU MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES - 2004
d’œuvre des infrastructures liées au sa phase préliminaire jusqu’à son
projet situées sur le territoire bul- achèvement. Cette entité est compo-
gare, Ingérop et HPR ont créé une sée d’experts dans divers domaines :
seconde JV en intégrant une ingénie- construction, ouvrages d’art, tech-
rie grecque : Salfo. Cette nouvelle JV nologies ferroviaires, finance, gestion
s’est vu attribuer en octobre 2007 la contractuelle...
mission d’ISE (Independant Supervising Le maître d’ouvrage est également
Engineer) dans un contexte « FIDIC red assisté par un consortium Acciona, Flint
Book » (Marché de construction payé & Neill, Scott & Wilson.
au bordereau) à l’issue d’un second 2
concours international.
Pour réaliser ces missions, Ingérop,
High Point - Rendel et Salfo se sont
alliés avec un bureau d’étude local. 2- IVe corridor
Les compétences de Patconsult pan-européen.
2000 EOOD ont été précieuses pour 3- Localisation
appréhender correctement les problé- de l’ouvrage.
matiques issues du contexte bulgare 4- Coupe type
avec lequel nos ingénieries Ouest-Euro- sur ouvrage.
péennes n’étaient que peu familières.
Les études de l’entreprise ont été 2- Fourth
visées à Londres (HPR) et à Courbevoie pan-European
corridor.
(Ingérop) par une équipe d’ingénieurs
3- Location
pluridisciplinaire balayant un vaste of the bridge.
champ de compétences : structures en 4- Typical
béton armé et béton précontraint, fon- section on
dations, construction maritime, maté- the bridge.
riaux, remblais de grande hauteur,
renforcement de terrain, structures 3
autoroutières et ferroviaires, équipe-
ments et télécommunication...
Sur le site de construction, une équipe
qui a compté jusqu’à 40 personnes COUPE TYPE SUR OUVRAGE
était en charge de la gestion adminis-
trative, contractuelle et financière du
projet en plus de la supervision pro-
prement dite des travaux.
L’ENTREPRISE
L’Entreprise en charge de la construc-
tion est espagnole : FCC Construcción
est l’un des majors ibériques dans le
domaine du BTP.
Sur site, l’entreprise a mobilisé jusqu’à
© EXTRAIT DE PLAN FCC
Sur la rive bulgare, un remblai de grande hauteur Le viaduc principal est en alignement droit depuis Le franchissement de la passe navigable doit res-
(environ 12 m) permet à la voie ferrée d’accéder à la sa culée A2 jusqu’à sa jonction avec l’ouvrage pecter 3 chenaux de 150 m de largeur. Une structure
culée A1 de l’ouvrage. haubané. Derrière la culée, le remblai - d’une hau- extradossée (haubanée surbaissée) présentant des
Le viaduc d’accès permet alors à cette voie ferrée teur également supérieure à 10 m - repose sur un travées de 180 m a été réalisée sans interruption
de venir s’implanter dans le terre-plein central de sol liquéfiable sous accélérations sismiques. Il a été de la navigation dans le Danube. Le tirant d’air de
l’autoroute. L’ouvrage est constitué d’une travée de renforcé à l’aide de colonnes ballastées. 20,55 m au-dessus des plus hautes eaux navigables
32 mètres suivie de 13 travées de 40 m ; il est lié La pente du viaduc principal s’adoucit après sa autorise un passage quotidien de barges aux di-
rigidement avec l’ouvrage principal. jonction avec l’ouvrage d’accès afin de présenter mensions impressionnantes.
un profil en long compatible avec les contraintes Côté Roumanie, la culée A3 est implantée au som-
ferroviaires. met d’une falaise qu’il a fallu stabiliser.
Travure : 52 m + 7 x 80 m. Travure : 124 m + 3 x 180 m + 115 m.
© EXTRAIT DE PLAN FCC
La mission AMO (Assistance à Maîtrise 5- Élévation Il porte une voie ferrée qui est enca- L’ouvrage, coulé en place, repose
d’Ouvrage) de ce groupement comporte générale et drée par 2 x 2 voies autoroutières. sur des appuis en élastomère frettés
vue en plan de grandes dimensions. Ces appuis,
divers volets : générale. En rive d’ouvrage sont implantées une
à Rédaction des outline design criteria voie pour circulation douce et un pas- glissants dans le sens longitudinal,
6- Viaduc
(Cahier des charges), ferroviaire sage réservé à la maintenance (figure 4). autorisent également un déplacement
à Définition et chiffrage de diverses so- franchissant transversal du tablier par rapport aux
lutions de bases de l’ouvrage assu- une voie LE VIADUC D’ACCÈS FERROVIAIRE piles. Cette flexibilité diminue de façon
rant le franchissement du Danube, d’autoroute - L’ouvrage ferroviaire est un bipoutre significative les efforts sismiques, au
coupes.
à Design des infrastructures situées très élancé de hauteur constante niveau des fondations du viaduc fer-
en territoire bulgare, (1,89 m) en béton précontraint longi- roviaire.
à Intervention sur requête du maître 5- General tudinalement.
elevation view
d’œuvre pour éclaircir certains and general Il doit enjamber l’une des voies de LE VIADUC PRINCIPAL
points de règlements, plan view. l’autoroute à l’aide de portiques, eux- La partie centrale du tablier du viaduc
à Audit de la maîtrise d’œuvre. 6- Rail viaduct aussi précontraints, afin de se poser principal est préfabriquée.
crossing a « à niveau » au centre des voies de Les 300 voussoirs de hauteur constante
L’OUVRAGE motorway circulation (figures 6 & 7). L’extrémité (4,50 m) ainsi réalisés, ayant une
Le franchissement du Danube est lane - Cross du tablier est rendue solidaire du via- masse comprise entre 100 t et 140 t,
sections.
assuré par trois viaducs continus d’une duc principal par une liaison en béton sont posés à l’aide d’une poutre de
longueur totale de 1 791 m. précontraint. (figure 8). lancement (figure 9).
ART
D’
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© PHOTOTHÈQUE INGEROP
7 8
Les encorbellements des hourdis supé- 7- Vue du bipoutre Les 178 éléments préfabriqués sont LES FONDATIONS
rieurs sont ensuite coulés en place. ferroviaire avec deux fois plus longs que ceux du viaduc Chaque pylône de l’ouvrage extradossé
Durant cette opération, des bracons un portique et ses principal (4,30 m) et ils intègrent une est fondé sur 24 pieux de 2 m de dia-
appareils d’appuis
transversaux préfabriqués sont posi- néoprènes. partie de la dalle ainsi que les bracons mètre et 80 m de long. Les pieux des
tionnés entre le hourdi inférieur des 8- Les dernières transversaux ; leur masse est donc piles du viaduc principal ont une lon-
caissons et la dalle. piles du viaduc plus importante : entre 200 t et 300 t gueur comparable et un diamètre de
La faible longueur des voussoirs pré- d’accès ferroviaire (figure 13). 1,5 m.
fabriqués (2,15 m) a rendu complexe reposent sur le Le sol présente une couche d’alluvions
la finalisation des bossages d’ancrage viaduc principal. QUELQUES DÉFIS et de lœss d’épaisseur variable (envi-
de la précontrainte dont certaines uni- 9- Voussoir posé TECHNIQUES ron 20 m) reposant sur des argiles du
par la poutre
tés étaient assez importantes (jusqu’à de lancement. Ce projet complexe et varié a présenté pliocène. Afin d’optimiser le dimension-
31T15). de nombreux défis qu’il a fallu relever. nement des fondations, en plus des
10- Coupe du
La faible largeur des caissons (7,20 m) caisson (viaduc Si certaines problématiques étaient pré- tests triaxiaux et pressiométriques, six
rapportée à la largeur totale du tablier principal et Ou- visibles, d’autres n’ont été résolues que tests de chargement des pieux ont été
(31,35 m) a complexifié le dimension- vrage extradossé). grâce à l’implication forte de l’ensemble réalisés. Ces diverses approches ont
nement de l’ouvrage (figure 10). des acteurs en présence. donné des résultats cohérents.
7- View of the
L’OUVRAGE EXTRADOSSÉ rail double-girder
Les quatre pylônes de cet ouvrage with a portal
frame and its
ne s’élèvent qu’à 22 m au-dessus neoprene support
du niveau du tablier, ce qui donne un devices.
ratio « hauteur pylône (au-dessus du 8- The last piers
tablier) / travée » (22/180 = 0,12) assez of the rail access
faible, caractéristique des ouvrages viaduct rest on
extradossés. À titre de comparaison, the main viaduct.
ce ratio excède souvent 0.20 pour des 9- Segment placed
ouvrages haubanés. (figure 11). by the launching
girder.
Le montage du tablier a été réalisé en
10- Cross section
© PHOTOTHÈQUE INGEROP
COUPE DU CAISSON
(Viaduc Principal et Ouvrage extradossé)
© EXTRAIT DE PLAN FCC
10
11
© PHOTOTHÈQUE INGEROP
12 13
Les dimensions des pieux interdisant 11- Vue LES PROTECTIONS CONTRE DES CONDITIONS CLIMATIQUES...
tout essai de chargement statique des pylônes. LES CHOCS DE BATEAUX CHANGEANTES
classique, les portances et coefficients 12- Levage Des chocs de bateaux importants ont La ville de Vidin est située dans une zone
de frottement ont été mesurés à l’aide d’un voussoir. été pris en compte pour le dimension- de climat continental rude. Les tempé-
d’O-Cells (essai Osterberg) : vérins 13- Voussoirs nement des fondations. Les pylônes ratures extrêmes à considérer pour les
préfabriqués
sacrificiels de forte capacité, noyés sur l’aire de de la passe navigable du Danube ont calculs (-36,5°C à + 41,5°C) ont réguliè-
entre deux plaques dans les pieux qui stockage. également dû être protégés contre ces rement été atteintes sur site (figure 18).
sont équipés de jauges d’extensomé- impacts. En février 2012, des températures
trie. L’activation du vérin sépare le pieu 11- View of Un système de protection a ainsi été descendant jusqu’à -32°C ont ainsi
en deux parties, la force résistante de the pylons. imaginé et dimensionné : des blocs de été enregistrées en bordure du Danube
la partie supérieure est due aux frotte- 12- Lifting protection contre les impacts de barges qui était entièrement pris dans la glace.
ments latéraux, celle de la partie infé- a segment. sont liaisonnés aux semelles par de la À l’inverse, le thermomètre montait
rieure intègre également le terme de 13- Prefabrica- précontrainte. Ces blocs sont ensuite régulièrement jusqu’à + 45°C l’été.
pointe. (figure 14). ted segments solidarisés par trois poutres en béton Afin de ne pas arrêter le chantier pen-
Le coulage des 250 m3 de béton de on the storage armé enserrant l’ensemble du dispositif dant de trop longues périodes, des
area.
chaque pieu situé dans la passe navi- (figure 17). mesures ont été adoptées notamment
gable du Danube a donné lieu à un La mise en place de ces blocs d’envi- sur l’aire de préfabrication afin, par
véritable ballet de barges et de citernes ron 100 t s’est révélée complexe et a exemple, de conserver des tempéra-
à béton afin d’éviter tout joint sec dans nécessité la mise au point d’engins de tures de bétons acceptables lors des
la structure. (figure 15). levages spécifiques (figure 16). coulages.
ART
D’
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CONSTRUIRE
© PHOTOTHÈQUE INGEROP
14 15
14- O-Cell
insérée dans
une armature
de pieux.
15- Coulage des
pieux dans la
passe navigable
du Danube.
16- Positionne-
ment d’un VIP
© PHOTOTHÈQUE INGEROP
(Vessel Impact
Protection unit).
17- Dispositif
de protection
16 contre les chocs
de bateaux.
14- O-Cell
inserted in a
pile reinforce-
ment.
15- Casting
piles in the navi-
gable channel
of the Danube.
16- Positioning
a VIP (Vessel
Impact Protec-
tion unit).
17- System for
protection from
© PHOTOTHÈQUE INGEROP
vessel impacts.
17
Le travail de nuit a été généralisé pen- parfois empêché l’accès des barges contrat, il a fallu respecter l’ensemble des autorisations a nécessité plusieurs
dant les épisodes chauds. d’approvisionnement à certaines zones des règles en vigueurs tant en Bulgarie années.
Le marnage du Danube (8 m environ) du chantier (figure 19). qu’en Roumanie. Les conséquences ont à Des opérations spécifiques de
a également été un élément pertur- été assez variées : réception ont dû être menées pour les
bateur à prendre en compte dans les UN OUVRAGE TRANSFRONTALIER à La JV de maîtrise d’œuvre a dû travaux réalisés en territoire Roumain.
plannings. Les périodes de hautes eaux Le caractère transfrontalier de l’ouvrage obtenir une licence en Bulgarie pour à Une coordination parfois com-
comme de basses eaux interdisaient a complexifié la gestion administrative avoir le droit de superviser les tra- plexe devait être gérée avec l’équipe
la réalisation des protections contre les du projet. vaux effectués par l’entreprise. Une en charge des structures d’accompa-
chocs de bateaux. Le niveau du fleuve Outre le contrat FIDIC qui règle habi- démarche analogue a été menée en gnement côté Roumanie (voie ferrée,
descendant sous la limite navigable a tuellement l’ensemble des clauses d’un Roumanie. L’obtention de l’ensemble signalisation ferroviaire, route...).
ABSTRACT
A FRENCH ENGINEERING PROJECT UNA INGENIERÍA FRANCESA
IN THE BALKANS REGION EN LOS CONFINES DE LOS BALCANES
VINCENT GRANGE, INGEROP VINCENT GRANGE, INGEROP
The cross-border bridge linking the towns of Vidin (Bulgaria) and Calafat Realizado en “Diseño y Construcción”, el puente transfronterizo que
(Romania) carries a two-lane dual-carriageway motorway and a railway track comunica las ciudades de Vidin (Bulgaria) y Calafat (Rumania) recibe en
on a single level. Executed on a Design and Build basis, the prestressed el mismo nivel una autopista 2x2 carriles y una vía férrea. Está realizado
concrete bridge is 31.35 m wide and 1791 m long. The bridge crosses the de hormigón pretensado, tiene una anchura de 31,35 m y mide 1.791 m
navigable channel of the Danube by means of three curved 180-metre spans. de longitud. La obra cruza el paso navegable del Danubio por tres tramos
To ensure project completion, the contractors solved numerous technical en extradós de 180 m. Para garantizar el cumplimiento del proyecto, los
problems (regulations, geology, interoperability, etc.) as well as climatic, participantes solucionaron muchas problemáticas técnicas (normativa,
contractual, administrative and political issues. This major technical project geología, interoperabilidad, etc.), climáticas, contractuales, administrativas y
was performed in a cosmopolitan European context under French-English políticas. Este importante proyecto técnico se realizó en un contexto europeo
project management: INGEROP (leader) - High Point Rendel. cosmopolita con dirección de obra franco-británica: INGEROP (mandatario) -
High Point Rendel.
ART
D’
IMAGINER
CONCEVOIR
CONSTRUIRE
LES DÉFIS À RELEVER N’ONT PAS MANQUÉ POUR BÂTIR LE PONT JACQUES CHABAN-DELMAS. VINCI CONSTRUCTION,
VIA L’ENTREPRISE GTM SUD-OUEST TP GC, PILOTE LE GROUPEMENT EN CHARGE DE SA CONCEPTION-CONSTRUCTION.
CE PONT, QUI RELIE LES QUARTIERS BORDELAIS BACALAN (RIVE GAUCHE) ET BASTIDE (RIVE DROITE), EST IMPLANTÉ
ENTRE LE PONT DE PIERRE ET LE PONT D’AQUITAINE. C’EST UN PONT À TRAVÉE LEVANTE. IL A ÉTÉ INAUGURÉ
LE 17 MARS 2013.
P
endant un peu plus de trois dans le port de la Lune », précise Alain Jacques Chaban-Delmas représente charpente métallique et d’Hardesty
ans, les habitants de la Com- Frbezar, directeur du projet. un gain de temps précieux pour les et Hanover pour les mécanismes de
munauté Urbaine de Bordeaux Cet ouvrage d’art dispose de 4 voies de usagers se rendant d’une rive à l’autre. levage. Une synergie qui a également
ont pu suivre les étapes de circulation automobile et de 2 autres À l’origine de ce projet : un groupement pris place au sein du groupe VINCI.
la construction de cet ouvrage pas voies réservées au bus puis au tram- d’experts dont GTM Sud-Ouest TP GC Trois pôles participent à ce projet :
comme les autres. Ce pont a en effet way dans un second temps. Sur les (une société de VINCI Construction) est VINCI Construction, VINCI Energies pour
comme particularité d’être équipé côtés, volontairement séparées des mandataire. Il se compose du cabi- l’éclairage de l’ouvrage et EUROVIA
d’une travée levante. « Elle peut s’éle- voies de réservées aux véhicules à net d’architecture Lavigne et Chéron, pour la chaussée et l’aménagement
ver à 53 mètres de hauteur pour per- moteur : 2 passerelles pour les piétons de Michel Virlogeux et d’EGIS-JMI des voies d’accès. Des PME ont éga-
mettre le passage des paquebots et et les cyclistes. À seulement 2 kilo- (mandataire) pour la maîtrise d’œuvre, lement été associées à la réalisation
des navires à hauts mâts et leur entrée mètres du centre-ville bordelais, le pont de Cimolaï pour la réalisation de la de cet ouvrage.
Bien que perturbés par des évène- qui assurent la levée de la travée cen- ont pu être amenées au milieu de la
ments inattendus (ajustements de l’ar- 1- Pont Jacques- trale. Elles sont également flanquées Garonne à l’aide de puissants remor-
chitecture à la demande de l’Unesco, Chaban Delmas. de 2 îlots cylindriques de béton armé queurs (plus de 7 200 CV). Elles ont
grève au Port Autonome là où des 2- Remorquage (2 500 tonnes par îlot). Ils protègent la ensuite été échouées à leur emplace-
pièces ont été préfabriquées...) le des îlots et structure du pont d’éventuels chocs de ment définitif par ballastage.
projet a pu être mené à bien dans les de l’embase bateaux à la dérive. Ces 6 éléments de Une opération de plusieurs heures qui a
de la rive droite.
délais annoncés. C’est véritablement le béton ont été réalisés dans un bassin eu lieu en juin 2010 pour les pièces de
travail d’équipe et l’enthousiasme des en cale sèche, à Bassens, sur le site du la rive droite et mars 2011 pour celles
participants qui a permis cette réussite. 1- Jacques- Port Autonome de Bordeaux, à 6 km de la rive gauche (figure 2).
Chaban Delmas
Bridge. du chantier. Posées sur un tapis de gravier mis en
EMBASES ET ÎLOTS REMORQUÉS 2- Towing Un procédé qui limite notamment place après le dragage du lit du fleuve,
La 1ère étape constructive revenait à the units and l’impact des travaux sur la Garonne. les embases sont fixées par 20 pieux
fabriquer 2 énormes embases allon- the base on the Une fois ces énormes pièces réalisées, (diamètre 1 600) ancrés dans les
gées de 5 700 tonnes et 44 m de long right bank. la forme de radoub a été mise en eau marnes à une trentaine de mètres de
chacune, supportant chacune 2 pylônes et, par flottaison et remorquage, elles profondeur.
© RICHARD NOURRY
ART
D’
IMAGINER
CONCEVOIR
CONSTRUIRE
3
© RICHARD NOURRY
Les îlots de protection reposent, quant sur ses points de fixation. « C’est un l’ouvrage, une attention particulière a Chacun des pylônes se compose de
à eux, directement sur le lit de pose. travail d’une grande précision, très déli- été portée au béton : sa composition 19 levées de 4,76 m de haut.
Ils servent de protection fusible, des- cat, où nous ne tolérons que 2 centi- devant notamment, quel que soit le Pour les réaliser, les coffrages spé-
tinée à amortir les chocs de bateaux mètres d’écart », détaille Alain Frbezar. climat, assurer la couleur claire sou- cifiques assemblés sur site ont été
grâce à 24 tirants précontraints. Dès que les travées fixes ont été instal- haitée par l’architecte en rappel à la amenés par la grue (une par rive) puis
« Toutes ces opérations ont nécessité lées coffreurs et maçons ont procédé pierre locale de Bordeaux. remplis de béton.
des travaux subaquatiques importants, à la réalisation du tablier du pont :
réalisés par des scaphandriers. Ils sont une dalle de couverture composée de
descendus dans l’obscurité à 18 m de 160 prédalles de béton préfabriquées
profondeur, luttant parfois contre les sur le chantier, à quelques dizaines de
forts courants dus aux marées », pour- mètres de l’ouvrage, a été posée puis
suit Alain Frbezar. bétonnée.
La réalisation des chaussées, les instal-
DE VENISE À BORDEAUX : lations des équipements de sécurité et
LES TRAVÉES VOYAGENT la mise en lumière sont ensuite venues
EN BATEAU compléter l’ouvrage.
Il s’agit du 2e temps fort du chantier :
l’arrivée des travées métalliques, sur DES PYLÔNES DE BÉTON
barge, depuis l’Italie (figure 3). ET DE VERRE
Le tablier du pont Jacques Chaban- De septembre 2011 à avril 2012, les
Delmas est composé de quatre travées équipes chantier ont procédé à la
fixes et une mobile, la centrale. 3e grande phase des travaux : l’édifi-
Ces 5 éléments d’acier ont été cation des 4 pylônes, s’élevant face à
construits par l’entreprise italienne face à 75 m de haut dans le ciel bor-
Cimolaï, près de Venise. Par trois fois, delais et prenant leur appui sur les deux
un convoi maritime est parti du nord embases. Comme sur l’ensemble de
de la mer Adriatique jusqu’au golfe de
Gascogne, en passant par le détroit de
Gibraltar, les côtes espagnoles et por-
tugaises. Un trajet de 5 000 km (soit 3- Pose de
la 1re partie
22 jours minimum de navigation sur (en rive droite)
barge). Le 1er voyage a eu lieu en août de la travée
2011 (travées de la rive droite), le 2nd métallique.
en février 2012 (rive gauche). La travée 4- Construction
centrale mobile, aussi grande qu’un ter- des pylônes.
rain de football, a débarqué fin octobre
2012. Chacune de ses arrivées doit 3- Placing the
tenir compte de l’heure, du coefficient first part of
the steel span
© RICHARD NOURRY
Les pylônes se sont ainsi élevés au 5- Pose permettent la mise en marche du sys- commande construit sur la rive droite
rythme de 4 levées par semaine. d’une poulie. tème et assurent la levée de la travée de la Garonne. 60 à 90 manœuvres
Montées dans les embases auxquelles 6- Aux pieds centrale en 11 minutes. Les pylônes (une montée + une descente) liées au
elles étaient solidarisées, les grues ont des pylônes. sont également équipés de dispositifs passage des bateaux sont prévues par
atteint une hauteur maximale de 100 m. de guidage et de contrôle de longueur an (figure 6).
Une fois l’édification terminée, des 5- Installing des câbles pour assurer le main-
verrières ont été positionnées à l’ex- a pulley. tien horizontal de la travée lors des DU HAUT DE SES 53 m...
térieur des pylônes, laissant apparaître 6- At the base levées / descentes (figure 5). Après la pose de la travée levante le
of the pylons.
les escaliers de secours et ajoutant à Toutes ces manœuvres sont contrô- 23 octobre 2012 et l’installation des
l’élégance de l’ouvrage (figure 4). lées et dirigées depuis le poste de mécanismes, vient le temps des tests.
Ils permettent de vérifier que l’en-
MÉCANISMES : semble répond à toutes les règles de
COMME UN ASCENSEUR sécurité et à des scénarios types liés
Creux, ces quatre pylônes ont aussi la
particularité d’abriter les ascenseurs
CHIFFRES CLÉS à des incidents qui pourraient se pro-
duire lors des manœuvres. Un moment
d’accès ainsi que le système néces- LONGUEUR TOTALE DU TABLIER : 433 m (dont 117 m de travée important pour les équipes du chantier
saire au maniement de la travée. centrale mobile) en prévision de la réception de l’ou-
Ils fonctionnent comme un ascen- POIDS DU TABLIER DE LA CHARPENTE MÉTALLIQUE vrage. 1 m d’abord, puis 4, puis 10...
seur, avec un système de 40 câbles (QUASI ÉQUIVALENT AU POIDS DE LA TOUR EIFFEL) : 6 100 t Avant d’atteindre sa hauteur maximale,
de 2 tonnes chacun (10 par pylônes), HAUTEUR DE LA TRAVÉE EN POSITION HAUTE : 53 m 53 m au-dessus de l’eau, la travée a
2 poulies de 5 m de diamètre et d’une DURÉE DE LEVAGE OU DE DESCENTE : 11 minutes été levée progressivement, par étape,
masse de 54 tonnes chacune et afin de juger le comportement des
BÉTON : 40 000 m3
4 contrepoids affichant une masse moteurs, des câbles et de l’ensemble
totale de 2 500 t. 4 moteurs (dont 2 COMPAGNONS : jusqu’à 150 des systèmes qui activent et contrôlent
de secours) installés dans les embases le mécanisme.
ART
D’
IMAGINER
CONCEVOIR
CONSTRUIRE
© RICHARD NOURRY
7
ABSTRACT
AT THE GATES OF BORDEAUX, A LAS PUERTAS DE BURDEOS,
A BRIDGE RISES SE LEVANTA UN PUENTE
ALAIN DENAT, VINCI - ALAIN FRBEZAR, DODIN CAMPENON BERNARD - ALAIN DENAT, VINCI - ALAIN FRBEZAR, DODIN CAMPENON BERNARD -
JEAN-FRANÇOIS ROUBINET, GTM SUD-OUEST TP GC - JULIE SIMON, VINCI JEAN-FRANÇOIS ROUBINET, GTM SUD-OUEST TP GC - JULIE SIMON, VINCI
The Design and Build project for the Jacques Chaban-Delmas Bridge El diseño y construcción del puente Jacques Chaban-Delmas ha sido
was managed by GTM Sud-Ouest TP GC, a subsidiary of VINCI Construction dirigido por GTM Sud-Ouest TP GC, filial de VINCI Construction Francia.
France. This bridge links the Bordeaux districts of Bacalan (left bank) and Este puente comunica los barrios de Burdeos Bacalan (orilla sur) y Bastide
Bastide (right bank). It will be open to traffic in the spring of 2013. (orilla derecha). Se abrirá a la circulación en la primavera de 2013. Para la
This project, offering 4 motor car lanes, 2 lanes reserved for buses and 2 foot realización de este proyecto, de 4 carriles de circulación automóvil, 2 carriles
bridges for pedestrians and cyclists, required slightly more than three years’ reservados para el autobús y 2 pasarelas para peatones y ciclistas, habrán
work. A feature of the bridge is its lift span carried by four pylons rising to a sido necesarios un poco más de 3 años de obras. La estructura se caracteriza
height of 75 m. At a rate of 60 to 90 operations per year, the span will rise por su tramo levadizo sostenido por 4 pilones que se elevan a 75 m. A razón
up to 53 m above the water to allow the passage of liners and masted de 60-90 operarios al año, el tramo se elevará hasta 53 m por encima del
vessels going back up Gironde estuary to the Port de la Lune in Bordeaux. nivel de agua para permitir la circulación de los paquebotes y de los barcos
con mástiles que remontan el estuario de Gironda hasta el Puerto de la Luna
en Burdeos.
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D’
IMAGINER
CONCEVOIR
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AVRIL / MAI 2013
896
REVUE TECHNIQUE DES ENTREPRISES DE TRAVAUX PUBLICS