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Patrice Simon

Microsystèmes
pour le stockage
électrochimique
de l’ énergie
Docteur de l’École Nationale Supérieure de Chimie de Toulouse,
Patrice Simon est professeur en sciences des matériaux au
Centre Inter-universitaire de Recherche et d’Ingénierie des
MATériaux (CIRIMAT 1). Ses travaux portent sur la synthèse et la
caractérisation des matériaux nanostructurés pour les systèmes
électrochimiques de stockage de l’énergie, principalement les
supercondensateurs et les batteries lithium-ion. Il est égale-
ment directeur de l’Institut de recherche européen d’excellence
Alistore 2 sur les batteries lithium et directeur adjoint du Réseau
national sur le stockage électrochimique de l’énergie.

Les systèmes pour le stockage iPad, etc. Ils concernent par


électrochimique de l’énergie exemple les micro-implants
ont deux principales fonc- biomédicaux, le drug delivrery
tions : l’alimentation des sys- (la livraison locale de médica-
tèmes et la récupération de ments), l’alimentation de petits
l’énergie. Les microsystèmes systèmes comme les micro-
transposent aux petites dimen- drones, et puis surtout les ré-
sions ce qu’on connait déjà à seaux de capteurs intelligents
très grande dimension pour – des capteurs pour recueillir
les véhicules hybrides ou aux et transmettre les informa-
moyennes dimensions pour tions, ou des capteurs capables
les téléphones, ordinateurs, de communiquer entre eux. Il
leur faut à chacun un système
1. www.cirimat.cnrs.fr d’alimentation, de stockage et
2. www.alistore.eu de récupération d’énergie.
Chimie et technologies de l’information

Il existe trois systèmes de −− Les batteries, qui se


stockage électrochimique déchargent en plusieurs
de l’énergie, qui existent à heures, voire en plusieurs
l’échelle macroscopique et jours, et constituent de gros
que l’on retrouve à l’échelle réservoirs d’énergie. La puis-
microscopique. On peut les sance associée à ces systèmes
classer dans ce qu’on appelle est faible ; ils sont difficilement
un diagramme de Ragone capables de fournir des pics de
(Figure 1), montrant la puis- courants très intenses ;
sance spécifique (en Watt.
−− entre les deux, se placent
kg-1) en fonction de l’énergie
les supercondensateurs.
spécifique (une analogie hy-
Ils peuvent fournir des pics
draulique : l’énergie pourrait
être la taille du réservoir, et de puissance très forts avec
la puissance que peut délivrer des énergies modérées. La
un système serait le diamètre constante de temps caracté-
du tuyau avec lequel on peut ristique de ces systèmes est
vider le réservoir) : de cinq à dix secondes.
−− Les condensateurs, des sys- Un exemple illustrant la va-
tèmes à très forte puissance riété des systèmes de stoc-
et très faible densité d’éner- kage est l’« I-extender »
gie. Les condensateurs n’ont (Figure 2), qui est une ali-
que peu d’énergie stockée et mentation supplémentaire
peuvent se décharger très vite, destinée à augmenter l’auto-
en quelques millisecondes : nomie du téléphone portable.
ils sont de la catégorie « forte Dans un boîtier que l’on
puissance, faible densité » ; achète, se trouve une batterie

105
condensateurs

3,6 ms
0,36 s
104 3,6 s
36 s
Puissance spécifique (W kg–1)

Li-ion
Sup

103 1h
Ni/MH
erc
on

Li-primaire
den
sat
eur

102
s

Figure 1
10 h
Diagramme de Ragone donnant la 10
puissance spécifique en fonction
de l’énergie spécifique du système
de stockage électrochimique de PbO2/
l’énergie. Pb
Source : d’après Simon P, Gogosti 10–2 10–1 1 10 102 103
Y. (2008). Nature Materials, 7 : Énergie spécifique (Wh kg–1)
156 845-854.
Microsystèmes pour le stockage électrochimique de l’énergie
Figure 2
Projet I-extender pour I-phone,
un micro(mini)-système dans la
téléphonie. La batterie Li-polymère
allonge la durée d’utilisation du
téléphone.
Source : http://www.cap-xx.
com/news/photogallery.
php#iExpander
http://www.ece.ncsu.edu/
wireless/wsn.html

lithium-polymère de grande ans suite à l’essor de l’élec-


capacité et un superconden- trolyte nomade.
sateur. Avec cet accessoire,
on peut utiliser le téléphone
plus longtemps, le recharger
tous les trois jours au lieu de 1 Les batteries

tous les jours. La batterie 1.1. Rappel du principe


lithium-polymère allonge la (Figure 3)
durée d’utilisation basse puis-
Chacune des électrodes – la
sance, le supercondensateur
positive et la négative – com-
fournit les pics de puissance
porte une feuille métallique
correspondant à l’utilisation
sur laquelle est déposé un
du flash, photos, lecture vidéo,
matériau actif sous forme de
au démarrage, à la connexion poudre (l’« encre »). Celui-ci
Internet. Le couplage des deux est caractérisé par son po-
permet à la batterie d’avoir tentiel électrique qui quanti-
une durée de vie beaucoup fie sa difficulté ou sa facilité
plus longue puisque c’est la à accepter ou délivrer une
fourniture de pics de puis- charge électrique. Le maté-
sance qui fragilise, diminue, riau de l’électrode positive a
dégrade ses performances. un potentiel électrique positif,
On considère dans ce chapitre celui de l’électrode négative
les batteries, les microbat- un potentiel négatif. La ten-
teries (architectures, maté- sion de la batterie est la dif-
riaux, chimie) et les micro- férence de potentiel entre ces
supercondensateurs, des deux matériaux.
systèmes en plein développe- Lors de la décharge de la
ment apparus il y a environ six batterie, l’électrode négative 157
Chimie et technologies de l’information

E (V vs réf )

E,
+
Ox1 + ne → Red1

e– e–

Q1 = nF/M1 (mAh · g–1)


E+
Collecteur Électrolyte Collecteur
de courant
(Al)
de courant H2O
(Cu)
ions
E–, Red2 → Ox2 + ne–
E–
Q2 = nF/M1 (mAh · g–1)

Matériau actif (+) Matériau actif (–)


(MA) (MA)

DEpile = E+ – E– (V) Qpile (mAh)

Figure 3 libère des électrons – le maté- valeurs de différences de po-


riau d’électrode s’oxyde – et tentiels entre électrodes les
Principe de fonctionnement d’une les relâche dans un circuit plus élevées possibles ; pour
batterie.
extérieur. Ces électrons ar- un matériau d’électrode posi-
rivent à l’électrode négative tive par exemple, on cherche
et sont consommés – le ma- le potentiel le plus positif
tériau d’électrode se réduit. possible. C’est tout le but du
L’équilibre entre ces réactions choix du matériau : c’est sa
d’oxydation et de réduction nature chimique qui définit
maintient le passage du cou- ce potentiel. Les batteries
rant électrique dans le circuit. sont caractérisées par deux
En régime de recharge, on a grandeurs : la différence de
la réaction inverse : à l’élec- potentiel entre les électrodes
trode négative, on consomme positives et négatives, et la
des électrons venant du cir- quantité d’électricité (dénom-
cuit extérieur, le matériau se mée Q) que la pile peut libérer.
réduit, et à l’électrode posi-
tive on libère des électrons,
le matériau s’oxyde. 1.2. Les batteries au lithium
La quantité d’électricité par La Figure 4A schématise le
unité de masse que peut libé- fonctionnement d’une bat-
rer chacun des matériaux est terie au lithium. L’électrode
définie par le nombre d’élec- négative, en lithium métal (Li),
trons qu’il peut échanger par s’oxyde pendant la décharge
mole, et par sa masse molé- en libérant un électron (vers le
culaire. On cherche évidem- circuit extérieur) et un ion Li+
ment des matériaux offrant (dans la batterie). Le matériau
des valeurs d’Ampères.heure de l’électrode positive doit
par gramme (Ah/g) les plus être capable d’accepter à la
élevées possibles. D’un autre fois des électrons (provenant
côté, pour avoir une puissance du circuit) et des ions Li+ (pro-
158 importante, on cherche des venant de l’électrolyte). Un
Microsystèmes pour le stockage électrochimique de l’énergie
A Figure 4
E (V vs Li+/Li)
Principe d’une batterie au lithium
métal.
décharge 4,4 LixCoO2/CoO2 – réaction à l’anode : Li → Li+ + e– ;
– réaction à la cathode :
H2O Li0,5CoO2 + 0,5 Li + 0,5 e– → LiCoO2.
Li métal e– LixCoO2

O Li+/Li ; 7 g/M
B électrolyte organique + LiPF6

Court-circuit !

des matériaux emblématiques empêche la croissance des


de cette propriété est l’oxyde fils de lithium et la formation
de cobalt (LiCoO 2 ), dont la de courts-circuits.
structure montre des motifs Une des premières applica-
CoO6 formant des feuillets (en tions des mini-batteries a été
vert, Figure 4A) et, en inter- la fabrication des pacema-
calation entre ces feuillets, kers, dont le volume a été di-
des ions Li+ (boules en rouge, visé par dix entre 1976 et 2012
Figure 4A).
Pendant la décharge, on oxyde
le lithium métal Li de l’anode
en ion Li +, et on l’intercale
dans l’oxyde de cobalt, maté-
riau de cathode.
Au fonctionnement en re-
charge, la batterie au lithium
métal rencontre une grosse
difficulté. Le lithium métal qui
est formé à la cathode migre
normalement à l’anode, mais
au lieu de se déposer régu-
lièrement sur la surface, il a
tendance à former des fils qui
vont pouvoir toucher l’élec-
trode positive (Figure 4B) et
causer des courts-circuits.
Une telle décharge peut
même entraîner une explo-
sion. Pour éviter cette situa-
tion, on utilise les anodes en
lithium métal uniquement
avec des électrolytes solides : Figure 5
des électrolytes-polymères Diminution du volume des
ou des électrolytes à base de batteries pour pacemaker entre
composés inorganiques. Cela 1976 et 2012. 159
Chimie et technologies de l’information

Figure 6 électrode
Composition d’une batterie
de pacemaker. Réaction dans électrode
la cellule : 2Li(s) + I2 → 2Lil(s).
Source : http://2012books.
lardbucket.org/books/principles-
of-general-chemistry-v1.0m/s23-
05-commercial-galvanic-cells.
html cristal Lil

anode (–) : Li métal

grille de nickel

cathode (–) : complexe I2

(Figure 5). Sur la Figure 6, on 1.3. Les micro-batteries 2D


remarque l’anode en lithium et 3D
métal et la cathode en iodure
Les performances des batte-
de lithium. Ce type de bat-
ries n’évoluent pas aussi vite
teries permet d’assurer dix
que celles des transistors. En
Figure 7 ans de décharge à dix micro­
ampères en continu (Figure 7), effet, la fameuse Loi de Moore
Profil de tension en fonction de soit trente ou quarante ans (voir le Chapitre de D. Lévy de
la capacité d’une batterie de l’ouvrage Chimie et techno-
de décharge pour le pacema-
pacemaker. logies de l’ information, EDP
Source : Greatbatch Medical, ker implanté dans le corps
humain, puisqu’il fonctionne Sciences, 2014) s’applique
2009, www.greatbatchmedical.
com en impulsions. aux systèmes qui exploitent la
mobilité des électrons, alors
que pour les batteries, il s’agit
de mobilité ionique. On reste
limité par la chimie.
Le premier procédé de fa-
Décharge dans une résistance constante de 100 kΩ
brication des micro-batte-
2800
ries est le dépôt en couches
2400 minces (Figure 8). On dépose
Tension (mVDC)

2000 un électrolyte solide sur un


1600 support, puis sur cet électro-
1200 lyte solide une petite couche
800 très fine d’électrode positive
400 (par exemple LiCoO2) et une
couche très fine d’anode,
0
0 200 400 600 800 1000 1200 par exemple une feuille de
Capacité (mAh)
lithium. Ce procédé, connu de-
puis une trentaine d’années et
160 facile à mettre en œuvre, est
Microsystèmes pour le stockage électrochimique de l’énergie
t ≈ L2/D Figure 8
Collecteur de courant
(ex Al, Cu)
Cathode : Profil d’une micro-batterie 2D
Électrolyte ex. LiCoO2 couches minces. Flexible, sa mise
(LiPON par ex.) Anode : en œuvre est simple.
épaisseur totale : < 50 µm ex. Li métal
Collecteur de courant
(ex Al, Cu)

aussi d’une grande flexibilité, pour faire des batteries


adaptable à toute dimension en trois dimensions. L a
de surface et à l’utilisation Figure 9 montre l’interface
d’électrolytes solides suffi- entre le collecteur de courant
samment conducteurs pour et le film actif ; le principe est
les ions lithium. L’inconvénient de structurer ce dernier en
de ces systèmes, si l’on veut trois dimensions pour offrir
disposer de puissances suf- une surface développée plus
fisantes, est de ne permettre grande. Cette technique, uti-
que des capacités surfaciques lisée avec des électrolytes
peu élevées, une propriété liquides, a permis d’augmen-
inhérente à la structure en ter la puissance et la capa-
couches fines. En effet, ac-
cité par cm2 de surface exté-
croître la mobilité des ions
rieure. Son gros inconvénient
dans les couches demande de
est d’être plus difficilement
diminuer le temps de trans-
applicable aux électrolytes
port des ions dans les grains
solides car cela demande que
des matériaux et au franchis-
l’on sache faire un dépôt qui
sement des joints de grains.
Ce temps est proportionnel suive parfaitement la nanos-
au carré de la longueur à par- tructure des électrodes. Le
courir (divisé par le coefficient procédé est encore en phase
de diffusion) : plus l’épaisseur de développement.
augmente, plus ce temps aug-
1.3.1. Réalisations de systèmes
mente et plus la puissance
2D
de la batterie diminue. On
doit donc maintenir une très Premier exemple de réalisa-
faible épaisseur aux couches tion : la Figure 10 représente
déposées. L’épaisseur de ces une batterie 2D3. L’électrode
batteries est d’environ 50 mi-
crons. 3. Fabriquée à l’Institut de Chimie
de la matière Condensée de
Une autre technique de fabri- Bordeaux (ICMCB) par Brigitte
cation, apparue il y a quelques Pecquenard et Frédéric Le Cras
années, est la technique 3D de STMicroelectronics.

Interface
Film actif
Collecteur de courant
Figure 9
Collecteur nanostructuré
Profil d’une micro-batterie 3D. 161
Chimie et technologies de l’information

Encapsulation (couche métallique)


Ces systèmes 2D permettent
Encapsulation (couche isolante électronique) des intégrations sur silicium
Électrode négative (lithium) pour les incorporer dans des
Électrode solide
Électrode positive Collecteur de courant dispositifs et fournissent des
métallique puissances élevées.
> 10 mm
Couche barrière Un autre exemple : la Figure 12
Couche isolante électronique représente un type de micro-
(SiO2)
batterie, de 2,5 x 2,5 cm2, com-
Substrat (wafer de silicium)
posée de lithium, de LiPON
et d’oxyde de cobalt, dont le
profil de décharge est mon-
tré sur la Figure 13. On arrive
à décharger des capacités
Figure 10 positive, d’environ un micron de l’ordre du mAh. À titre de
d’épaisseur, est en oxyde de comparaison, dans les télé-
Micro-batterie 2D réalisée à titane. Le matériau électro- phones portables, on a des
l’ICMCB. batteries de 800 mAh. Il s’agit
lyte solide est un composé de
Source : d’après Levasseur A.
lithium, phosphore, azote et ici d’un mAh sur quelques
et coll. (2009). Microbatteries
- Microsources d’énergie en oxygène, dénommé LiPON 4 . centimètres carré, soit une
couches minces, Les Techniques Ces couches sont faites par catégorie toute différente.
de l’Ingénieur, D 3 342v2, http:// pulvérisation sous vide : Les épaisseurs des assem-
www.techniques-ingenieur.fr dans une enceinte, on place blages obtenus par la tech-
la cible (substrat) chauffée, nique 2D sont de quelques
on pulvérise les constituants centaines de nanomètres.
du matériau d’électrode puis Ces systèmes permettent
on les précipite avec un gaz l’alimentation de réseaux de
porteur pour le condenser. On capteurs, de tags RFID6 et de
reconnait, dans cette micro- faire de la micro-alimentation
batterie, l’assemblage élec- de secours.
trode positive/électrolyte/
électrode négative, ainsi que 1.3.2. Réalisations de systèmes
le polymère pour encapsuler 3D
l’ensemble. L’ensemble est Avec la stratégie 3D, qui vise à
fixé sur un wafer 5 de silicium. augmenter le rapport surface
Ces techniques 2D sont très sur volume pour développer
bien adaptées à la fabrication des micro-batteries minia-
de micro-batteries sur wafer. turisées, on réalise sur un
La Figure 11 donne un profil substrat (silicium ou substrat
type de décharge : la tension de souple) un dépôt de collec-
la pile est représentée en fonc- teurs de courant en or sur les-
tion de la capacité déchargée. quels on fait croître, en trois
La pile se décharge entre un dimensions, des matériaux
et trois volts, ce qui constitue nanostructurés (Figure 14).
une très bonne performance.

4. LiPON est le principal électro-


lyte utilisé pour les micro-batte- 6. RFID (« radio frequency identifica-
ries au lithium, de composition tion ») est une technologie d’iden-
Li2,9PO3,3N0,46. tification automatique qui utilise le
5. Le wafer est une galette de sili- rayonnement radiofréquence pour
cium très pure, notamment utili- identifier les objets porteurs d’éti-
sée pour la fabrication de circuits quettes lorsqu’ils passent à proxi-
162 intégrés et de microprocesseurs. mité d’un interrogateur.
Microsystèmes pour le stockage électrochimique de l’énergie
3,5

2,5
Tension (V/Li+/Li)

2
10 µAh · cm–2
1,5
800 µAh · cm–2
1
100 µAh · cm–2

0,5
0 20 40 60 80
Capacité (µAh · cm–2 · µm–1)

Figure 11 Figure 12
Profil de décharge d’une micro-batterie. Microbatterie 2D développée par
Source : d’après Levasseur A. et coll. (2009). Microbatteries - STMicroelectronics (dimensions
Microsources d’énergie en couches minces, Les Techniques de 2,5 x 2,5 cm2).
l’Ingénieur, D 3 342v2. Source : STMicroelectronics
(www.st.com)

Tension (V)
4,2
Batterie testée à 30 °C
4,1
70 µA
4 350 µA
0,7 mA
3,9 1 mA
1,4 mA
3,8 3,5 mA
5 mA
3,7 Figure 13
3,6
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1 Profil de décharge d’une micro-
Capacité de décharge (mAh) batterie 2D développée par
STMicroelectronics.

Interface
Film actif
Collecteur de courant
Collecteur nanostructuré

Collecteurs
de courant
Figure 14
Matière
nano-structurée Profil d’une micro-batterie 3D.
Source : Brunet M.,
Électrode Pech D. (2012). Micro-
microstructurée
supercondensateurs : enjeux
technologiques et applications,
Techniques de l’Ingénieur, http://
www.techniques-ingenieur.fr 163
Chimie et technologies de l’information

La Figure 15 donne un exemple apparaître des trous ; pour


de réalisation : les électrodes les électrodes négatives, on
négatives sont regroupées en dépose l’étain dans ces trous,
peigne (en rouge) et reliées et LiMnO2 pour les électrodes
entre elles par derrière ; les positives. Une nouvelle fois,
électrodes positives (peignes le profil en tension en fonc-
jaunes) sont reliées entre tion du temps (ou la capacité
elles par devant. déchargée) est intéressant :
L’agr andis s ement de l a entre deux et quatre volts avec
Figure 16 permet de com- des capacités déchargées qui
prendre la fabrication et la restent faibles, des mW.h,
nano-architecture de ces et des surfaces de quelques
électrodes. Des supports de dizaines de mm2 (Figure 17).
nickel poreux sont réalisés Le point négatif de ces sys-
par voie électrochimique. tèmes 3D est qu’ils néces-
On les met en présence de sitent impérativement l’élec-
petites sphères de polysty- trolyte liquide ; comme indiqué
rène de quelques dizaines plus haut, l’utilisation d’un
de nanomètres de diamètre électrolyte solide peut être
contenant une solution de à l’origine de courts-circuits
Ni 2+. Une fois ce dépôt fait, à la recharge. L’anode n’est
on brûle les sphères, faisant plus en métal mais en alliage

Figure 15
Profil d’une micro-batterie 3D.
Source : J. Pikul et coll.
(2013). High-power lithium ion
microbatteries from interdigitated
three-dimensional bicontinuous
nanoporous electrodes, Nature
Communication.

Collecteurs
de courant Cathode 3D
(LiMnO2 sur Ni poreux)
Anode 3D
(NiSn sur Ni poreux)

(NiSn sur Ni poreux) (LiMnO2 sur Ni poreux) Anode

Figure 16
Nano-architecture des électrodes
d’une micro-batterie 3D.
Source : J. Pikul et coll.
(2013). High-power lithium ion
microbatteries from interdigitated
three-dimensional bicontinuous Anode Cathode Anode Cathode
nanoporous electrodes, Nature
Cathode
164 Communication.
Microsystèmes pour le stockage électrochimique de l’énergie
formé par la pénétration des serpentins peuvent se défor- 4,0
ions Li+ dans l’étain. mer tout en préser vant le
Le concept de batteries 3D éti- contact entre les électrodes. 3,5

Sur la Figure 19 est repré-

Tension (V)
rables est apparu récemment
(Figure 18). On dépose par senté un étirement de 300 % 3,0

pulvérisation du cuivre et de d’une batterie… qui fonctionne 0,5 C


2,5
toujours. Les profils de charge
1C
l’aluminium sur des disques 20 C
150 C

de silicone, sur lesquels on et de décharge, en potentiel 2,0


500 C
1 000 C
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5
dépose ensuite par sérigra- en fonction de la capacité dé-
Densité d’énergie (µWh · cm–2 · µm–1)
phie une encre qui contient de chargée, sont reproduits sur
l’oxyde de cobalt comme ma- la Figure 20.
tériau positif. Un autre oxyde Fabriquer des batteries sur Figure 17
est utilisé pour le matériau des substrats souples ou sur Profil de décharge d’une micro-
électronégatif, dans lequel on des substrats flexibles est une batterie 3D.
va intercaler du lithium. tendance récente qui présente Source : d’après J. Pikul et coll.
beaucoup d’avantages, pour (2013). High-power lithium ion
Dans ce système, les élec- microbatteries from interdigitated
trodes sont connectées entre l’utilisation comme pour la
three-dimensional bicontinuous
elles par des petits serpentins. récupération de l’énergie. nanoporous electrodes, Nature
Lorsqu’on étire le silicone, les Cette tendance assez lourde Communication.

Silicium
Film de Polyimide (bas)
Espaceur
Électrode de cuivre
silicone Film de polyimide (haut)
Suspension de matériaux anodiques
électrolyte gélifié
Suspension de matériaux de cathode
Film de polyimide (haut)
Électrode en aluminium
Film de Polyimide (bas)
Silicium

Figure 18
Profil d’une micro-batterie 3D étirable.
Source : S. Xu et coll. (2013). Stretchable batteries with self-similar serpentine interconnects and integrated
wireless recharging systems, Nature Communication, vol. 4.

Figure 19
Micro-batteries 3D sur silicone.
Source : S. Xu et coll. (2013).
Stretchable batteries
with self-similar serpentine
interconnects and integrated
wireless recharging systems,
Nature Communication,
vol. 4. 165
Chimie et technologies de l’information

Figure 20
Profils de charge et de décharge
2,6

2,4
Charge 2 Les micro-
supercondensateurs
d’une micro-batterie 3D étirable.

Tension (V)
2,2 Décharge

2,0 2.1. Principe des micro-


1,8 Électrolyte : gel supercondentsateurs
1,6 Les micro-supercondensa-
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 teurs ont des performances
Capacité surfacique (mAh · cm–2) intermédiaires entre les
condensateurs et les bat-
teries. Typiquement, leurs
devrait se développer dans les constantes de durée de dé-
prochaines années. charge sont de l’ordre de
quelques secondes. Le prin-
Les futurs développements en
cipe du stockage des charges
matière de batteries sollicitent
est différent et utilise le stoc-
bien sûr la chimie. D’abord,
kage des charges par élec-
les nouveaux matériaux :
trostatique (Figure 21).
mettre au point l’utilisation
du silicium comme anode, des Ainsi, une électrode polarisée
électrolytes et des cathodes à négativement et plongée dans
haut potentiel… cela concerne une solution de chlorure de
toutes les batteries, même sodium va se retrouver entou-
celles de grandes tailles pour rée d’une couche d’ions Na+
les véhicules. L’amélioration pour compenser sa charge
des techniques de dépôts et négative (signalé en violet sur
de synthèse des matériaux la figure), et ce, avant toute
est également très importante réaction d’oxydo-réduction.
pour le développement des Le condensateur correspon-
micro-batteries. Il en est de dant à une très faible capa-
même pour tous les procé- cité, qui dépend de la dis-
dés de nano-structuration des tance d’approche des atomes
wafers de silicium. Enfin, rap- qui fait quelques angströms
pelons l’intérêt du développe- (dixième de nanomètre) et
ment des batteries souples et de la constante diélectrique
flexibles, qui sont vraiment de l’électrolyte (elle est de
amenées à se développer, en l’ordre de 10 à 20 mF.cm –2).
particulier avec l’essor actuel Dans ce type de polarisa-
de l’électronique imprimée tion, il n’y a pas de réaction
(voir le Chapitre d’I. Chartier d’oxydation ni de réduction
de Chimie et technologies de comme dans les batteries ;
l’information, EDP Sciences, il n’y a pas d’échange d’élec-
2014). trons dû à des réactions

+ –

Métal Solution
– + – +
Électrolyte
Électrode

– +
Figure 21
C
– +
Schéma de fonctionnement d’un H2O + Na+, Cl–

166 supercondensateur.
Microsystèmes pour le stockage électrochimique de l’énergie
d’oxydo-réduction. C’est ce gramme de carbone. La ten- Électrolyte Séparateur
mécanisme de charges qui est sion de fonctionnement est Collecteur
utilisé pour les superconden- limitée par la décomposition de courant
(Al)
sateurs. Pour les fabriquer, de l’électroly te par réac-
on associe deux électrodes tions d’oxydo-réduction. Elle + –
construites avec un matériau peut atteindre 1,2 V en milieu
actif de très grande surface aqueux et près de 3 V en mi- Carbone
développée : il s’agit de car- lieu non aqueux. poreux

bone, dont les surfaces spé- Les condensateurs stockent


cifiques peuvent atteindre moins d’énergie que les bat-
2 500 m2.g-1. Avec 2 500 m2.g-1 teries, parce que la charge
et 10 mF.cm-2, on atteint des y est stockée en surface et Figure 22
capacités de plus de 200 F.g-1. non dans le volume du maté- Profil d’un micro-
L a Figure 22 montre le riau. Par contre, située en supercondensateur.
schéma en coupe d’un de sur face, cette charge est
ces condensateurs. Sur les libérée plus rapidement et
feuilles d’aluminium, on a la puissance est plus impor-
déposé une encre qui contient tante. Comme il n’y a pas
le carbone de grande sur- de changement de volume
face. Les deux électrodes du matériau entre les états
sont séparées par l’électro- oxydé et réduit (puisque la
lyte. En situation de polarisa- charge est uniquement en
tion, les anions s’accumulent surface), on atteint des « cy-
à l’électrode positive pour clabilités » de plusieurs di-
en compenser la charge, et zaines de millions de cycles.
symétriquement, les cations Également, charges et dé-
s’adsorbent sur l’électrode charges peuvent être très
négative. On définit ainsi des rapides, ce qui entre autres
condensateurs sur chacune permet le fonctionnement à
des électrodes ; la valeur de basse température.
la capacité de double-couche7
sur les carbones de grandes
surfaces développées peut 2.2. Une application des
atteindre plus de 110 F par micro-supercondensateurs
Ces supercondens ateur s
7. En 1879, Helmholtz décrit une peuvent ser vir à alimen-
électrode polarisée immergée
dans un électrolyte par le modèle
ter les réseaux de cap-
de la double-couche : par exemple, teurs. La Figure 23A donne
l’électrode positive est recouverte un exemple de microsys-
en surface de charges +. Les anions tè m e é l e c t r o m é c a n i q u e
de l’électrolyte migrent alors vers («  MicroElectroMechanical
la surface afin d’équilibrer les System », MEMS). Il s’agit d’un
charges : la surface, supposée
accéléromètre, par exemple
plane, de l’électrode, fait alors face
à un « mur » d’anions : ce mur celui de la console de la Wii
chargé – et cette électrode chargée (Figure 23B) : elle incorpore
+ forment ensemble un condensa- quelques supercondensa-
teur. Ce modèle sera par la suite teurs capables de réagir très
complété par Gouy, Chapman, et rapidement aux sollicitations
Stern, qui prendront également
mécaniques pour produire un
en compte des phénomènes de
diffusion pour modéliser l’évolu- courant afin de maintenir la
tion du potentiel au voisinage de distance entre les peignes.
l’électrode. Ces microsystèmes sont 167
Chimie et technologies de l’information

Figure 23 B
On trouve des microsystèmes
électromécaniques (MEMS) (A) par
exemple dans la console Wii (B).
Source : A) http://secondelmb.
free.fr/edc2/activites/act3.html

intégrés sur le silicium, au les supercondensateurs. On


plus près de l’application. a ainsi utilisé ce qu’on appelle
les « oignons de carbone ».
Ils offrent une surface élevée
2.3. Des micro- et entièrement accessible, et
supercondensateurs à base fournissent une puissance
d’oignons de carbone et de intéressante. L’inconvénient
graphène est qu’à 500 m2 par gramme,
Si simple soit-il chimique- la capacité reste un peu limi-
ment, puisqu’il n’est constitué tée. Ils constituent cependant
que d’une seule espèce ato- un progrès par rapport aux
mique, le carbone présente un autres solutions.
remarquable polymorphisme La Figure 29 résume une ex-
(Figure 25, voir l’Encart : « Le périence faite en collaboration
carbone sous différentes au LAAS-CNRS à Toulouse.
formes »). Cela a donné nais- On a réalisé un dépôt de
sance à plusieurs types de ces carbones oignons par
matériaux actifs utilisés pour

LE CARBONE SOUS DIFFÉRENTES FORMES

Exemples de carbones « naturels »


Le polymorphisme du carbone est étonnant. Dans les suies, on trouve quantité d’assem-
blages d’atomes de carbone dont certains sont représentés sur la Figure 24 en haut. Il
s’agit de produits solides aux propriétés très diverses qui intéressent par conséquent les
applications. À côté de ces formes « naturelles », on a pu synthétiser des formes encore
différentes par des procédés chimiques : ce sont les « carbones activés » (Figure 24 en bas)
qui enrichissent encore le champ des applications du carbone.
168
Microsystèmes pour le stockage électrochimique de l’énergie
Figure 24
0 Dimension 1 Dimension 2 Dimensions
Différentes formes de carbone.
Source : adapté avec la
permission de Simon
P, Gogotsi Y. (2013).
Capacitive Energy Storage
in Nanostructured Carbon-
Oignon de carbone Nanotube de carbone Graphène
Electrolyte Systems, Accounts
3 Dimensions of Chemical Research, 46 :
1094–1103. Copyright (2013)
American Chemical Society.

Carbone activé Carbone dérivé Carbone préparé


de carbure par méthode template

La Figure 25 montre la structure de ce qu’on appelle les oignons de carbone. Le dessin en


est assez pédagogique ! Les éléments structuraux sont des couronnes de carbone sp2 (voir
le Chapitre de L. Hirsch de l’ouvrage Chimie et technologies de l’information, EDP Sciences,
2014). Ces matériaux ne sont pas poreux mais massifs. Du fait des petites dimensions de
leurs motifs, ils développent cependant des surfaces élevées, de plus de 500 m2 par gramme.

Figure 25
Carbones oignons.
Source : Dr. Vadym Mochalin,
Drexel University.

Le graphène est l’une des formes « naturelles » du carbone découvertes les plus récemment.
Sa structure est étonnante puisqu’il ne présente qu’un plan cristallin, formé d’hexagones
d’atomes de carbone analogue à ceux qui constituent le graphite, mais ordonnés les uns
par rapport aux autres (Figure 24). La surface développée par le graphène peut être impor-
tante, théoriquement 3 000 m2 par gramme. Ne présentant pas de pore ni de porosité, il est
accessible tout l’espace.
Pour fabriquer du graphène (Figure 26), on part du graphite, qu’on immerge dans un sol-
vant à constante diélectrique élevée : les molécules de solvant s’insèrent entre les plans
de graphite et viennent exfolier ces plans. Dans ces solvants, le graphène s’oxyde en oxyde
169
Chimie et technologies de l’information

de graphite et doit donc être réduit. Une technique élégante pour le faire est d’utiliser une
irradiation par laser qu’on peut d’ailleurs adapter en gravure laser.

Réduction
Oxydation Exfoliation gravure laser

Graphite Graphite oxydé Graphite oxydé exfolié Graphène (réduit


par gravure laser)

Figure 26
Procédé d’obtention de graphène à partir de graphite.

Le carbone activé
Le carbone activé est représenté sur la Figure 24 ; tous les nœuds sont des atomes de car-
bone. Pour faire du carbone activé, on prend des coques de noix de coco (ou des végétaux
équivalents) que l’on carbonise et que l’on met sous forme de poudre (de grains d’environ
dix microns). Le traitement d’activation ultérieur consiste à placer cette poudre dans un
milieu oxydant et d’oxyder de façon contrôlée le carbone en CO2. Le départ du gaz CO2 cause
l’apparition de pores (Figure 27).
Le résultat du traitement est un ensemble de grains traversés de pores de différentes
dimensions : des pores supérieurs à 50 nm, des pores intermédiaires, méso, entre 2 et
50 nm, et les plus petits pores, nanométriques (mais qu’on appelle à tort « micropores »
pour des raisons historiques). La structure réelle d’un carbone activé est celle qui est
représentée sur la Figure 28. Les surfaces développées sont très élevées, supérieures à
1 500 nm2.g–1. Cette méthode ne permet pas de contrôler la taille des pores, et la recherche
doit se poursuivre pour acquérir une bonne connaissance de la répartition des pores et de
leurs propriétés d’adsorption.

Poudre CO2
CO
de carbone Pore

Activation

(oxydation)
Noix de coco
5-10 µm

Figure 27 Figure 28
Procédé d’obtention de carbone activé (poreux) à partir de noix de coco. Représentation de la surface
développée du carbone activé en
fonction de la taille des pores.
Source : Y. Gogotsi, Drexel
University
170
Microsystèmes pour le stockage électrochimique de l’énergie
Collecteurs de courant en or OLCs déposé sur collecteurs Figure 29
Dépôt électrophorétique
A) Dépôts de carbones oignons
(EPD) sur des collecteurs de courants
A d’or par électrophorèse, B)
photographie en coupe du dépôt
B C D sur silicium, C) photographie de
vue de dessus, D) vue du dessus
une fois encapsulé.
Source : Reproduit avec la
permission de Macmillan
10 µm 150 µm Publishers Ltd: [Nature
Nanotechnology], advance
online publication, 2010 (Pech
et coll. (2010), Ultrahigh-
power micrometre-sized
électrophorèse8, c’est-à-dire bone obtenus ; vu de dessus, supercapacitors based on
onion-like carbon, Nature
qu’on a réalisé une suspen- on a des peignes (Figure 29C).
Nanotechnology, 5 : 651-654, DOI:
sion dans laquelle les col- Le micro-supercondensateur, 10.1038/NNANO.2010.162.
lecteurs de courant ont été une fois encapsulé, est repré-
plongés puis polarisés néga- senté sur la Figure 28D) – la
tivement. Les particules de taille est repérée par le doigt
carbone, légèrement char- qui le porte.
Figure 30
gées, sont déposées sur ces Les caractéristiques de ces
collecteurs par migration systèmes sont représentées A) Caractéristiques
sur la Figure 30, qui donne la courant/potentiel des
dans le champ électrique. La
micro-supercondensateurs
Figure 29A est l’image des réponse du courant en fonc-
à partir d’oignons de carbone,
agrégats d’oignons de car- tion du potentiel. Les profils B) capacités volumiques des
systèmes sont très proches micro-supercondensateurs à partir
8. L’électrophorèse est une mé- du rectangle, comme pour d’oignons de carbone en fonction
thode de séparation résultant de le condensateur idéal. Les de la vitesse de scan.
la possibilité de faire migrer les es- capacités sont de l’ordre de Source : d’après Pech et
pèces à séparer à des vitesses dif- 800 mF.cm–2. On peut faire des coll. (2010), Ultrahigh-
férentes, sous l’action d’un champ power micrometre-sized
cycles à 10 V par seconde, et supercapacitors based on
électrique dans un électrolyte de
composition variée. Les espèces jusqu’à 100 V par seconde. onion-like carbon, Nature
sont séparées principalement Il s’agit donc de systèmes Nanotechnology, 5 : 651-654, DOI:
suivant leur charge et leur taille. de puissance ; parce que la 10.1038/NNANO.2010.162.

4 101
C = 1,7 mF cm–2 Micro-supercondensateur
0,4
à base de carbone activé
Courant (mA)

2 Micro-supercondensateur
0,2 à base d’onions de carbone
100
Capacité du stack (F cm–3)

0 1 V s–1 0 10 V s–1

–0,2 –2
10–1
–0,4
0 1 2 3 0 1 2 3 Supercondensateur
3,5 V/25 mF
15 30 10–2
10
Courant (mA)

15
5
10–3
0 50 V s –1 0 100 V s–1 condensateur électrolytique
–5 63 V/220 µF
–15
–10 10–4
–15 –30 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
0 1 2 3 0 1 2 3
Potentiel (V) Potentiel (V) Vitesse de balayage (V s1)
A B 171
Chimie et technologies de l’information

surface est petite, les ions ont de fabrication du graphène


accès à toute la surface. décrite dans cet encart peut
Les performances en F.cm –3 être adaptée à la fabrication
d’électrode de ces systèmes de microsystèmes. On y rem-
sont sensiblement meilleures place le laser par un graveur
que celles des condensateurs de DVD (Figure 31). L’oxyde de
électrochimiques classiques graphite exfolié est déposé
de 50 V, 60 V, ou des supercon- sur un DVD, et un graveur
densateurs macroscopiques. transforme l’oxyde de gra-
Ils offrent surtout dix mille phite en graphène par l’effet
fois plus de capacité volu- de son irradiation laser.
mique que les condensateurs L’oxyde de graphite est isolant,
électrochimiques. le graphène est conducteur.
Le graphène (voir l’Encart : On fabrique ainsi les circuits
« Le carbone sous différentes voulus pour obtenir des micro-
formes ») présente une sur- systèmes. Après ajout d’élec-
face développée très impor- trolyte et équipement d’un ca-
tante, pouvant at teindre pot, on obtient facilement des
3 000 m2 par gramme. Il n’est micro-supercondensateurs
pas constitué en pores ou par ces techniques.
tortuosités, et reste parfaite- L a Figure 32 montre un
ment accessible. La méthode exemple d’utilisation de cette
Figure 31
Procédé de fabrication de micro-
supercondensateurs à partir d’un
lecteur DVD.
Source : Reproduit avec la
permission de Macmillan
Publishers Ltd: [Nature
Nanotechnology] (El-Kady et coll. Électrolyte
(2013), Scalable fabrication of
high-power grapheme micro- Ruban en
kapton
supercapacitors for flexible
and on-chip energy storage, Ruban en cuivre Substrat
Nature Nanotechnology, 4 : 1475), LightScribe DVD drive
copyright (2014).

Figure 32
Photographies des électrolytes souples gravés par un graveur DVD.
Source : Reproduit avec la permission de Macmillan Publishers Ltd: [Nature Nanotechnology] (El-Kady et
coll. (2013), Scalable fabrication of high-power grapheme micro-supercapacitors for flexible and on-chip
172 energy storage, Nature Nanotechnology, 4 : 1475), copyright (2013).
Microsystèmes pour le stockage électrochimique de l’énergie
3,0 Figure 33
15
2,5 Caractéristiques des micro-
Courant (mA cm–3)

10
2,0 supercondensateurs à base de

Tension (V)
5
1,5 graphène obtenus par gravure
0 1,0 laser.
–5 0,5 Source : d’après El-Kady et coll.
–10 (2013), Scalable fabrication of
0,0
high-power grapheme micro-
–15 –0,5
supercapacitors for flexible and
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 –1 0 1 2 3 4 5 6
on-chip energy storage, Nature
Tension (V) Temps (s) Nanotechnology, 4 : 1475

technique. Sur le DVD, c’est 2.4. Des micro-


un film plastique « électro- supercondensateurs à base
lyte souple » imprimable qui de carbone dérivé de carbure
est déposé (voir plus haut).
La gravure laser fabrique 2.4.1. L’état physico-chimique
ensuite des microsystèmes, des ions dans les carbones
des micro -superconden- CDC
sateurs ; plusieurs séries Dans un travail récent, nous
peuvent être réalisées en avons étudié et développé des
parallèle. Leurs caractéris- carbones activés dérivés de
tiques sont similaires à celles carbures : les CDC (Figure 24).
des condensateurs comme La synthèse de ces maté-
illustré par le diagramme riaux part d’un carbure, ici le
rectangulaire de la voltam- carbure de titane (Figure 34).
métrie9 (Figure 33). Ce composé est ensuite sou-
Il s’agit là d’une façon très mis à une chloration10, ce qui
intéressante de réaliser des a pour effet de faire partir le
microsystèmes à partir de titane sous forme de gaz : il
graphite exfolié (pas cher !) reste le carbone pur, mais
et d’un graveur de DVD. rendu poreux par l’élimination
du titane.
En contrôlant la tempéra-
ture, on peut obtenir de façon
9. La voltammétrie est une mé-
thode de mesure permettant contrôlée des tailles de pores
d’étudier les propriétés d’oxydo- très variées (Figure 35). À
réduction d’un composé en solu- 400 °C, les tailles de pores vont
tion. Pour obtenir un diagramme de 0,68 à 1 nm. Comme ils sont
de voltammétrie cyclique, on très petits, leur surface est
applique à la solution à analyser développée, et donc la capacité
un potentiel variant continument
entre deux bornes U1 et U2, c’est-à-
associée qui lui est proportion-
dire que le potentiel appliqué part nelle, est très élevée.
de U1, converge vers U2, puis varie
dans le sens inverse pour recon- 10. La chloration consiste en la
verger vers U1 (on a alors un cycle), dissolution sélective du métal
et ce, plusieurs fois de suite. Les d’un carbure (TiC, SiC, ZrC…) sous
variations du courant électrique l’effet du dichlore Cl2. L’équation- Figure 34
traversant la solution sont alors bilan, par exemple pour le carbure
mesurées en fonction du potentiel de titane, est la suivante : Représentation du système
et reportées sur un graphe. TiC(s) + 2 Cl2(g) → TiCl4(g) + C(s). cristallin du carbure de titane. 173
Chimie et technologies de l’information

L a c ap acité nor malis ée


3000
(Farads par gramme divisée
par la surface par gramme)
1,1 nm d’un échantillon de CDC est

Dérivée de la surface par rapport à la taille de pore (m2/A/g)


2500
1000 °C reportée sur la Figure 36A en
microF.cm –2 , en fonction de
8,1 Å la taille moyenne des pores.
2000
800 °C En fait, on s’attend à obser-
ver un effondrement de la
7,6 Å capacité lorsque les pores
700 °C
1500 n’ont plus la taille suffisante
pour accueillir les ions du
7,4 Å système – soit environ trois
600 °C
1000 nanomètres. C’est ce que la
Figure 36A semblait corrobo-
7,0 Å rer après l’analyse qui avait
500 °C
500 été faite de la taille des ions
que l’on utilisait (tétraéthy-
6,8 Å lammonium ou tétrafluorure
400 °C
0 de bore) lorsqu’ils sont dans
0 10 20 30 40 50 60 70
Taille de pore (A)
leur état solvaté (Figure 37).
Contrairement à ce qui était
attendu, les valeurs de la ca-
Figure 35 pacité sont au contraire exa-
cerbées aux très petites tailles
Surface développée en fonction de
la taille des pores, pour différentes de pores inférieures à la taille
températures entre 400 et 1 000 °C. des ions solvatés (Figure 37B).
Il semble que les pores soient

15 15
I
I III II I I
Capacitance normalisée (µF/cm2)

Capacitance normalisée (µF/cm2)

Nouveaux résultats

10 10
II II

5 Vue traditionnelle 5 Vue traditionnelle


III III

Tic-CDC Tic-CDC
cG-med NMAC & SMAC cG-high cG-med cG-med NMAC & SMAC
cV-low B4C & Ti2AIC-CDCs cV-high cV-med cV-low B4C & Ti2AIC-CDCs
J. Gamby (2001) J. Gamby (2001)
cS-med Vix-Guterl (2005) cS-high cS-low cS-med Vix-Guterl (2005)
0 0
0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5
Taille de pore moyenne (nm) Taille de pore moyenne (nm)
A B

Figure 36
A) Représentation de la capacité normalisée en fonction de la taille des pores, B) augmentation exponentielle de
la capacité volumique pour les micropores.
Source : d’après Chmiola J., Yushin G., Gogotsi Y., Portet C., Simon P., Taberna P.L. (2006), Science, 313 :
174 1760-1763.
Microsystèmes pour le stockage électrochimique de l’énergie
A B Figure 37
(C2H5)4N+ + 7(CH3CN) BF4– + 9(CH3CN) A) Représentation de pores
accueillant des anions,
B) représentation de l’anion BF4–
solvaté dans l’acétonitrile.
Source : Reproduit avec la
permission de Yang C.-M. et
coll. (2007). Nanowindow-
Regulated Specific Capacitance
of Supercapacitor Electrodes of
Single-Wall Carbon Nanohorns,
Journal of the American Chemical
Society, 129 : 20-21.
Copyright {2014} American
Chemical Society.

accessibles aux ions, car ceux- simulation numérique (voir


ci perdent une partie de leur l’Encart « Une étude de simula-
cortège de solvatation pour tion numérique : modélisation
entrer. Cette hypothèse est de la physico-chimie des ions
confirmée par une étude de dans le carbone activé »).

UNE ÉTUDE DE SIMULATION NUMÉRIQUE : MODÉLISATION DE LA PHYSICO-CHIMIE DES


IONS DANS LE CARBONE ACTIVÉ

Une étude de modélisation a été réalisée en collaboration avec le laboratoire de Physico-


chimie des Électrolytes, Colloïdes et Sciences Analytiques (PECSA) de l’Université Pierre
et Marie Curie (Paris 6). Ce travail était justifié non seulement par le cas des superconden-
sateurs mais également par la compréhension générale qu’il promettait des mécanismes
de transports rapides d’ions dans des milieux confinés subnanométriques, qui peut avoir
des applications dans beaucoup de domaines.
Un exemple peut être trouvé dans les membranes échangeuses d’ions, dont l’intérêt rejoint
même la biologie puisqu’elles jouent un rôle clé dans le fonctionnement du corps humain.
Pour le travail de dynamique moléculaire*, le milieu carbone a d’abord été modélisé à partir
des carbones expérimentaux (Figure 38). On a ensuite modélisé un électrolyte introduit.

Figure 38
Modélisations de structures
CDC à différentes températures
A B (A : 900 °C, B : 1 200 °C).
175
Chimie et technologies de l’information

La Figure 39 indique des figures de la modélisation d’une cellule complète : une électrode
positive de carbone, l’électrolyte et une électrode négative de carbone. Les cations sont
figurés en rouge et les anions en vert.
La modélisation, qui utilise la dynamique moléculaire, permet de reconstituer qualitative-
ment le fonctionnement du système. En particulier, cela visualise que même à zéro volt, il y
a des ions qui entrent dans les pores, même les très petits (Figure 39B). Il ne s’agit pas d’un
phénomène gouverné par l’électrosorption** mais d’un transport (diffusion) dans les pores.
Lorsqu’on est sans polarisation (Figure 39B), on a 82 anions et 82 cations. En polarisation
négative (Figure 39A), on a plus d’anions que de cations, comme attendu, mais au lieu de
164 ions, il n’y en a plus que 159. Ce défaut d’ions indique que le transport des ions dans les
petits pores confinés est très rapide, et permet de conclure que dans les pores, le nombre
de coordination des ions est diminué : les ions sont désolvatés. La différence de nombre
d’ions s’explique par la conservation du volume de la charge anodique et cathodique.

Électrolyte = EMI-PF6 (100 °C)

CDC CDC

Potentiel appliqué

ψ = – 0,5 V ψ =  0,0 V ψ = + 0,5 V


A B C

N+ = 104 N+ = 82 N+ = 66
N– = 55 N– = 82 N– = 115

Figure 39
Modélisation dynamique de deux électrodes de CDC et d’un électrolyte entre les deux (image du haut),
avec ou sans polarisation, positive ou négative. Sans polarisation, les ions accèdent aux pores et ne sont
pas gouvernés par l’électrosorption. Avec polarisation, on assiste à des échanges d’ions avec l’électrolyte ;
l’électrolyte est une solution d’éthylméthylimidazole, bis-trifluorosulfonylimide (EMI,TFSI). Le nombre de
cation est N+, le nombre d’anion N-.
Source : Merlet C., Rotenberg P., Madden P.A., Taberna P.-L., Simon P., Gogotsi Y. et Salanne M. (2012).
On the molecular origin of supercapacitance in nanoporous carbon electrodes, Nature Materials, 4 :
306-310.

*La dynamique moléculaire est une méthode permettant de simuler l’évolution temporelle d’un sys-
tème moléculaire. Elle repose sur l’application du principe fondamental de la dynamique de Newton :
S des forces = ma.
**L’électrosorption est la formation d’une liaison chimique entre un ion de l’électrolyte et la surface
de l’électrode.
176
Microsystèmes pour le stockage électrochimique de l’énergie
2.4.2. Les micro- A B
supercondensateurs aux CDC
Pourquoi les CDC, ces ma- Couche mince de TiC (PVD)
CDC
SiO2
Film de carbone poreux Si
tériaux de grande capacité, 1 µm 0,5 µm
Chloration
sont-ils très intéressants ?
à 500 °C
Parce qu’on veut les utiliser
Si Si
pour faire des micro-super-
condensateurs en vue de
réaliser certains types de
condensateurs, car qu’ils haute densité d’énergie pour Figure 40
permettent de faire des films des microsystèmes.
A) Schéma de la chloration d’une
massifs, ce qui est impos- Une nouvelle technique de couche mince de TiC (B : coupe
sible avec les carbones acti- fabrication à l’étude à l’heure d’un film de carbone poreux sur
vés (Figure 40A). Une couche actuelle consiste, en partant wafer de silicium).
mince de carbure de titane d’un wafer de silicium, à dépo-
(TiC) est déposée par pulvéri- ser TiC, à le transformer en
sation cathodique sur du sili- carbone CDC par chloration, à
cium, puis transformée par réaliser ensuite des masques,
chloration en carbone poreux. des collecteurs de courant, et
La Figure 40B montre, en enfin, à tracer le circuit par
coupe, le carbone poreux, la gravure, mettre une goutte
silice (SiO2) et le silicium. d’électrolyte et réaliser des
L’expérience a montré que microsystèmes (Figure 42).
la capacité volumétrique (en Le premier système réalisé
F.cm–3) augmentait drastique- est représenté sur la Figure 43
ment en dessous de 50 nm sur laquelle on reconnaît les
d ’ ép ai s s e ur d ’ é l e c tr o d e électrodes, le silicium, SiO 2
(Figure 41), avec des capaci- et TiC, et accompagné des
tés de stockage trois fois plus premières voltammétries cy-
élevées que ce qu’on obtient cliques (Figure 42). Ces sys-
avec le carbone activé, ou avec tèmes devraient permettre le
les encres de sérigraphie. Ces développement de micro-su-
films massiques conviennent percondensateurs de haute
donc comme films de très densité d’énergie.

180 Figure 41
Électrolyte organique
160 Évolution de la capacité
volumétrique en fonction de
Capacitance volumétrique (F/cm3)

140 l’épaisseur des revêtements de


CDC.
120
Source : d’après Chmiola J. et
100 coll. (2010). Monolithic Carbide-
Derived Carbon Films for
80 Micro-Supercapacitors, Science,
Poudre de carbone 328 : 480-483. Reproduit avec la
60
permission de AAAS
40

20
0 50 100 150 200 250
Épaisseur de revêtement (µm)
177
Chimie et technologies de l’information

A B
Film mince de TiC déposé SiO2 Film mince de TiC-CDC
SiO2 par pulvérisation
Chloration
(500 °C < T < 1000 °C)

Wafer de silicium Wafer de silicium

Masquage et
pulvérisation d’or
D C
Collecteurs en or
Collecteur en or Collecteur en or
Électrolyte

SiO2 SiO2
Gravure de CDC

Wafer de silicium Wafer de silicium Film de CDC

Figure 42
Schéma de fabrication de microsystèmes à base de CDC.
Source : d’après Chmiola J. et coll. (2010). Monolithic Carbide-Derived Carbon Films for Micro-
Supercapacitors, Science, 328 : 480-483. Reproduit avec la permission de AAAS

Tic-CDC 1,6 µm
Procédé de microfabrication

Pour
connexion
500 nm et test
SiO2
Substrat Collecteur Film à motifs TiC-CDC
SiO2/Si de courant
Si 1 µm
en Ti/Au

A 0,8
0,15 0,1 V/s 1 V/s
0,6
0,1
0,4
Courant (mA)

Courant (mA)

0,05 0,2
0
0
–0,2
–0,05 –0,4

–0,1 –0,6

0 0,5 1 1,5 2 0 0,5 1 1,5 2


B Tension (V) Tension (V)

Figure 43
A) Coupe d’un microsystème à base de CDC, B) voltammétries cycliques d’un microsystème à base de CDC.
Source : Huang P., Pech D., Lin R., McDonough J.K., Brunet M., Taberna P.-L., Gogotsi Y., Simon P. (2013).
178 Electrochemistry Communications, 36 : 53-56.
Microsystèmes pour le stockage électrochimique de l’énergie
S’organiser pour la recherche
technologique
Deux messages vont clore ce chapitre. Le
premier est de souligner qu’en France on a
historiquement une excellente expertise sur
les batteries. Les batteries au plomb, les batte-
ries Leclanché, nickel-métal-hydrure, lithium-
métal-polymère sont des batteries françaises ;
un nombre important de brevets et d’amélio-
rations a également été développé en Europe
(exemple du nickel-cadmium et du lithium-ion,
lithium-polymère…).
Notre grand point faible est dans la commer-
cialisation, dans le transfert de technologies
vers l’industrie. Pour améliorer ce point, il a
récemment été créé le réseau national sur le
stockage électrochimique de l’énergie (RS2E,
www.energie-rs2e.com) qui rassemble, dans
un « centre de recherche et d’intégration »,
quinze laboratoires du CNRS, et les organismes
comme le CEA et l’IFP. Ce centre s’est asso-
cié avec un club d’industriels afin de saisir les
opportunités de transfert.
D’un autre côté, les laboratoires, en plus de
leur mission d’accélérer la connaissance et de
prendre des brevets, s’appuient sur ce centre
de transfert pour passer les innovations chez
nos collègues industriels.
Le dernier message sera à l’adresse des jeunes
étudiants et des jeunes élèves, pour leur dire à
quel point la recherche est un métier passion-
nant. Et la recherche en chimie fait toucher à
quantité d’aspects : on peut faire des molé-
cules, on peut faire des matériaux, on parle de
nanoparticules et l’on arrive à faire une batte-
rie… Et quand les applications arrivent, ce sont
de grands moments !

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