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Conduite du sevrage tabagique


L. Karila, P. Dupont

La consommation de tabac est un phénomène banal dans notre société. Cette substance est la première
cause de mort évitable dans le monde. En France, le nombre de décès augmente régulièrement, attei-
gnant aujourd’hui 73 000 morts. La dépendance tabagique est responsable de nombreuses maladies. La
morbidité induite est d’ailleurs supérieure à celle de l’alcool et des drogues illicites consommées isolément
ou en combinaison. L’arrêt du tabac est l’action la plus importante dans la vie d’un fumeur. Cependant,
arrêter de fumer n’est pas simple pour beaucoup d’entre eux et le taux de rechute reste élevé chez les
sujets dépendants. L’aide au sevrage tabagique consiste donc à comprendre et à traiter cette dépendance.
La combinaison de différentes stratégies pharmacologiques et non pharmacologiques permet d’optimiser
la prise en charge thérapeutique de ces patients.
© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Tabac ; Addiction ; Dépendance ; Substitution nicotinique ; Varénicline ; Bupropion ;


Thérapie cognitive et comportementale ; Entretiens motivationnels

Plan L’évolution du tabagisme chez les adolescents, après une


période de baisse, semble repartie à la hausse. En 2011, 68,4 % des
■ Épidémiologie 1 jeunes de 17 ans déclarent avoir déjà fumé une cigarette au cours
de leur vie (versus 70,7 % en 2008). Si cette proportion diminue
■ Dépendance au tabac 1 donc, nous constatons que le tabagisme quotidien croît de 9 %
■ Approches thérapeutiques dans la dépendance tabagique 2 (31,5 versus 28,9 % en 2008), et ce aussi bien chez les garçons que
Traitements pharmacologiques 2 chez les filles. Les garçons sont 32,7 % à déclarer un usage quo-
■ Aide médicale à l’arrêt du tabagisme 4 tidien pour 30,2 % parmi les filles et 9,6 % à fumer au moins dix

cigarettes par jour contre 5,8 % chez les adolescentes. Les jeunes
Conclusion 5
de 17 ans interrogés lors de la journée d’appel de préparation à
la défense (enquête ESCAPAD 2005) situent leur première ciga-
rette au milieu de la treizième année (13,3 ans chez les garçons
et 13,5 ans chez les filles). Ces chiffres confirment le rajeunisse-
ment du premier usage déjà décrit dans le Baromètre santé 2000.
 Épidémiologie L’âge de début était de 16,5 ans pour les hommes nés entre 1924 et
1934, de 15,6 ans pour ceux nés entre 1965 et 1973. Il était respec-
Malgré les campagnes annuelles contre le tabagisme et les tivement de 18,6 ans et 15,8 ans pour les femmes nées les mêmes
augmentations des prix, les ventes totales de tabac (incluant ciga- années.
rettes, tabac à rouler, cigares, cigarillos, etc.) ne baissent plus en Cinquante-six pour cent des fumeurs de 15 à 75 ans déclarent
France depuis 2005 [1] . avoir envie d’arrêter [2] . Certains le feront seuls, sans aide, car peu
Le nombre de fumeurs tend dans le même temps à croître, en dépendants et motivés. D’autres, trop dépendants ou ayant une
particulier chez les femmes. Dans l’enquête Baromètre santé 2010, comorbidité anxiodépressive ou addictive, n’y parviendront pas
l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé seuls. L’aide du médecin est alors nécessaire avec une prise en
(Inpes) retrouvait sur l’ensemble de la population des 15 à 75 ans, charge adaptée à chaque cas et un suivi personnalisé. L’autre moi-
une part de fumeurs quotidiens augmentée de deux points entre tié des fumeurs n’est pas prête à arrêter, les forcer ou leur prescrire
2005 et 2010, passant de 27,3 à 29,1 %. L’évolution du nombre une thérapeutique d’aide à l’arrêt du tabac est inefficace, voire
de fumeurs actuels est du même ordre (de 31,8 à 33,7 %), avec contreproductif.
une prévalence du tabagisme occasionnel stable autour de 5 %,
chez les hommes comme chez les femmes. En 2010, on observait
37,4 % de fumeurs chez les hommes et 30,2 % chez les femmes,  Dépendance au tabac
avec une augmentation de la prévalence du tabagisme quotidien
assez forte parmi les femmes (de 23,3 à 26,1 %), mais non significa- L’installation d’une conduite addictive tabagique est la résul-
tive chez les hommes (de 31,4 à 32,4 %). Le nombre de cigarettes tante de l’interaction entre différents facteurs [3] : des facteurs de
fumées en moyenne chez ces mêmes fumeurs quotidiens est de risque liés au produit, des facteurs de risques génétiques, neu-
14,8 cigarettes par jour chez les hommes et de 12,3 cigarettes par robiologiques, environnementaux et des facteurs individuels de
jour chez les femmes [2] . vulnérabilité [4] . Plus le début du tabagisme est précoce et plus

EMC - Pneumologie 1
Volume 11 > n◦ 1 > janvier 2014
http://dx.doi.org/10.1016/S1155-195X(13)47950-1
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le nombre de cigarettes fumées par jour à l’adolescence puis à façons pour initier et maintenir une abstinence en tabac. Les
l’âge adulte est élevé, plus grand sera le risque de développer une traitements médicamenteux agissent sur les symptômes de ren-
maladie liée au tabac [5] . forcement positif induit par la nicotine, sur les symptômes de
Le tabagisme est un comportement renforcé par une dépen- sevrage et sur le craving. Les techniques comportementales aident
dance physique, dont la nicotine est la principale responsable [6] . le patient à augmenter sa motivation au changement et à lui
Le trouble lié à l’usage de tabac est défini dans le DSM V apprendre à développer des stratégies du type « identifier, évi-
(Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorder, 5e édition), ter et faire face (coping) ». Une relation dose–réponse existe entre
depuis mai 2013, par l’existence, sur une période de 12 mois, d’au l’intensité du traitement et les succès d’arrêt. L’acupuncture et
moins deux critères suivants [7] : l’hypnose n’ont pas démontré une efficacité suffisante dans le
• une consommation de tabac importante ou sur une période traitement de la dépendance tabagique [11] .
plus longue que prévue ;
• des efforts infructueux pour essayer de réduire ou de contrôler
sa consommation ; Traitements pharmacologiques
• un temps important passé à obtenir ou consommer du tabac ;
Agents pharmacologiques validés dans les essais
• un craving, un fort désir ou un besoin urgent de consommer du
tabac ; contrôlés
• un usage récurrent de tabac altérant les obligations profession- Deux types d’agents pharmacologiques peuvent être utilisés en
nelles, scolaires ou domestiques ; première intention dans l’aide à l’arrêt du tabac (approuvé par la
• la persistance de l’usage de tabac malgré des problèmes causés Food and Drug Administration [FDA] aux États-Unis et ayant une
ou exacerbés par les effets du tabac ; autorisation de mise sur le marché [AMM] en France). Il s’agit des
• l’abandon ou la réduction des activités récréationnelles, traitements de substitution nicotinique et du bupropion (antidé-
sociales, occupationnelles, à cause de l’usage du tabac ; presseur atypique). La Haute Autorité de santé (HAS) a positionné
• l’usage récurrent du tabac dans des situations physiquement la varénicline comme traitement de seconde intention en 2009.
dangereuses (fumer au lit par exemple) ; Les fumeurs, ayant pris une décision d’arrêt, qui utilisent l’une de
• la poursuite de l’usage de tabac malgré la connaissance de pro- ces stratégies pharmacologiques de première ligne, doublent leurs
blèmes physiques ou psychologiques persistants ou récurrents chances d’abstinence à long terme [12] .
causés ou exacerbés par le tabac ;
• un phénomène de tolérance ; Traitement de substitution nicotinique
• un sevrage. Le traitement de substitution nicotinique (TSN) permet de
La sévérité du trouble est définie par le nombre de symptômes fournir au sujet de la nicotine non combustible afin d’agir sur
présents : léger si deux à trois symptômes, modéré si quatre à cinq les symptômes de sevrage et le craving (besoin ou envie irré-
symptômes, sévère si six symptômes ou plus. sistible de consommer) induit par la nicotine [13] . Il comprend
Les signes de sevrage en tabac, bien connues de la plupart des les patchs (timbres) transdermiques, les gommes à mâcher, les
fumeurs, sont : une humeur dépressive, l’irritabilité, la colère, la comprimés à sucer, l’inhaleur et le spray nasal (Tableau 1). La
frustration, des difficultés de concentration, l’anxiété, l’agitation, substitution nicotinique débute habituellement le jour de l’arrêt
l’augmentation de l’appétit et l’insomnie. Cependant, résumer le de la consommation de tabac. Cependant, les substituts oraux
trouble lié à l’usage de tabac uniquement à la nicotine serait une peuvent être proposés aux personnes souhaitant diminuer leur
erreur. Il existe une dépendance psychocomportementale au tabac consommation sans un objectif d’abstinence complète. La poso-
composée des habitudes à fumer et de la recherche de certains logie initiale dépend de l’intensité de la dépendance tabagique, de
effets psychoactifs du tabac : effet hédonique, psychostimulant, l’existence de symptômes de surdosage (bouche pâteuse, diarrhée,
anxiolytique, antidépresseur, anorexigène. De nombreux fumeurs palpitations, nausées, insomnie) ou de sous-dosage (apparition
éprouvent des difficultés à l’arrêt en raison de l’un ou l’autre aspect d’un syndrome de sevrage avec tristesse, insomnie, irritabilité,
de leur usage. Au-delà des premiers mois d’arrêt, le principal motif agitation, anxiété et augmentation de l’appétit), et de facteurs
de la reprise à long terme est d’origine psychocomportementale [8] . individuels de vulnérabilité.
Moore et Aubin ont cherché à évaluer l’importance de la dépen- Il existe un rationnel scientifique concernant la combinaison
dance de quatre produits (nicotine, alcool, cocaïne et opiacés) en des différentes formes de TSN pour optimiser l’aide à l’arrêt de
comparant le pourcentage d’arrêt sous placebo des études publiées l’usage de tabac, les produits disponibles ayant des modes d’action
dans 28 revues systématiques de la littérature et méta-analyses pharmacocinétique différents. Un patch a un début d’action lent,
(soit 139 000 patients), études ayant des mesures objectives d’arrêt mais permet de maintenir, par voie transdermique, un taux san-
pour chaque produit [9] . Les pourcentages d’arrêt à six mois sont de guin de nicotine stable entre 16 et 24 heures. Il agit sur les
8 % pour le tabac, 18 % pour l’alcool, 47 % pour la cocaïne, et 44 % symptômes de sevrage, mais l’usager n’a pas de solution face au
pour les opiacés. Il serait donc plus difficile de renoncer au tabac craving. Les autres produits ont un début d’action rapide, mais une
qu’aux autres produits. D’autres auteurs avaient démontré que le courte durée d’action. Leur administration doit être répétée afin
risque de devenir dépendant au tabac est plus élevé que celui avec d’agir sur les symptômes de sevrage, le craving, et de maintenir un
d’autres produits, puisqu’il touche 67,5 % des sujets dépendants taux sanguin stable de nicotine.
à la nicotine, 22,7 % des sujets dépendants à l’alcool, 20,9 % des Le TSN doit être proposé aux fumeurs ayant des patholo-
sujets dépendants à la cocaïne et 8,9 % des sujets dépendants au gies cardiologiques ou neurovasculaires (syndromes coronariens,
cannabis. De plus, ces auteurs ont également montré que le tabac accidents vasculaires cérébraux) et avant toute intervention
est le dernier produit abandonné, la moitié des personnes dépen- chirurgicale (réduction du risque postopératoire). Le potentiel
dantes à la nicotine, à l’alcool, au cannabis ou à la cocaïne ayant addictogène du TSN est faible et semble maintenir la dépendance
mis fin à leur consommation, respectivement environ 26, 14, 6 et à la nicotine obtenue avec la cigarette chez certains patients. Le
5 ans après le début de leur dépendance [10] . potentiel cancérigène de la nicotine est sujet à discussion, les
études sont divergentes sur cette question.
En France, le TSN est éventuellement prescrit sur ordonnance
 Approches thérapeutiques pour les adultes. Certains substituts nicotiniques sont autorisés
chez les adolescents de plus de 15 ans sans ordonnance, d’autres
dans la dépendance tabagique non et, dans ce cas, une ordonnance est nécessaire.
Depuis le 1er février 2007, l’Assurance maladie rembourse
Les méthodes efficaces pour traiter la dépendance tabagique 50 euros par an à un patient ayant un TSN prescrit par un pro-
sont les agents pharmacologiques et les techniques comportemen- fessionnel en médecine. Pour les femmes enceintes, la somme est
tales. Chacune de ces approches utilisées isolément est efficace de 150 euros depuis le 31 mai 2011.
mais leur combinaison thérapeutique, l’identification des posolo- D’autres formes galéniques de TSN sont en développement,
gies optimales et l’augmentation de l’observance sont les stratégies comme la solution orale de nicotine délivrée à l’aide d’une paille
à développer. Elles vont aider au mieux le patient de différentes par exemple [14] .

2 EMC - Pneumologie
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Tableau 1.
Traitements de substitution nicotinique.
Produit Dosage et posologie Durée Avantages Inconvénients Effets indésirables
Patch 7, 14, 21 mg/24 heures De 2 à 6 mois Taux stable de Lent début d’action Irritation cutanée,
10, 15, 25 mg/16 heures nicotine dans le Pas de gestion du allergie cutanée,
Un patch par jour sang craving en nicotine insomnie (rare)
21 mg ou 15 mg si test de Bonne observance
Fagerström ≥ 5 ou consom- thérapeutique
mation ≥ 20 cigarettes/j ;
14 mg ou 10 mg si test de
Fagerström < 5 ou consom-
mation < 20 cigarettes/j
Le patch 25 mg est réservé
au test de Fagerström ≥ 7
Réduction de dose après 4 à
6 semaines de traitement
Gomme 2 et 4 mg ≥ 3 mois sans Substitut oral Mâcher la gomme Augmentation de la
Une gomme à chaque envie dépasser 12 mois Contrôle de la dose doucement salivation, éructations,
forte de fumer de nicotine Ne pas boire de café gingivite, hoquet,
2 mg si < 20 cigarettes/j ou de soda irritation ou
4 mg si ≥ 20 cigaretttes/j 15 minutes avant et inflammation de la
pendant l’usage de langue, douleurs
la gomme gastriques, flatulences
Comprimés à sucer 1 mg, 1,5 mg, 2 mg, 2,5 mg 3 à 6 mois sans Substitut oral Ne pas manger ou Goût désagréable,
et 4 mg dépasser 12 mois Contrôle de la dose boire 30 minutes aphtes, brûlures de la
Un comprimé à chaque de nicotine avant et pendant bouche, douleurs
envie forte de fumer Peut être utilisé par l’usage de la gomme gastriques, nausées,
1 à 1,5 mg en cas de des fumeurs qui ont vertiges, hoquet,
dépendance faible ou une mauvaise irritations de la gorge,
moyenne ; dentition tachycardie
2 mg et au-delà en cas de
forte dépendance
Inhaleur Cartouches de 10 mg 6 mois maximum Substitut oral Plusieurs bouffées Flatulences, gêne
6 à 12 cartouches par jour Contrôle de la dose nécessaires par abdominale, hoquet,
de nicotine cartouche troubles gastriques,
Dispositif visible irritation de la bouche
quand utilisé et de la gorge, gingivite

Bupropion Varénicline
Le bupropion (Zyban® ) est le premier agent non nicotinique à La varénicline (Champix® ), agoniste partiel du récepteur nico-
avoir démontré une efficacité dans l’aide à l’arrêt de la consom- tinique ␣4␤2, est indiquée dans le sevrage tabagique [28] en France
mation de tabac [15–17] . Il s’agit d’un antidépresseur atypique ayant depuis février 2007. De par ses propriétés neurobiologiques, elle
un mode d’action neurobiologique de type inhibiteur de la diminue les propriétés renforçantes, les symptômes de sevrage et
recapture dopaminergique et noradrénergique [18] . Cet agent phar- le craving liés au tabac [29–32] .
macologique bloque certains effets renforçateurs positifs de la La dose recommandée de la varénicline est d’un milligramme
nicotine [19, 20] . Il agit également sur la diminution des symptômes deux fois par jour pendant 12 semaines après une première
de sevrage et du craving en nicotine [21] . Il joue un rôle majeur dans semaine d’augmentation posologique. Des méta-analyses ont
l’initiation et le maintien de l’abstinence dans les deux sexes [22, 23] . montré que cette posologie augmentait les chances d’arrêt du
Il a montré une efficacité dans la réduction de la prise de poids tabac, comparativement au placebo et au bupropion [17, 33, 34] . La
secondaire à l’arrêt du tabac au moins jusqu’à la fin du traite- varénicline a également montré des résultats supérieurs à un
ment [24] . traitement par patchs transdermiques [35, 36] . Pour les patients
La posologie du bupropion est d’un comprimé de 150 mg le qui ont réussi à arrêter de fumer à la fin des 12 semaines
matin pendant six jours, puis d’un comprimé matin et soir, séparé de traitement, une cure supplémentaire de 12 semaines (varé-
d’un minimum de huit heures (afin de limiter les risques d’effets nicline 1 mg deux fois par jour) peut être envisagée [37] . La
indésirables), pendant la durée du traitement qui est de sept à neuf combinaison de la varénicline avec les TSN ou le bupropion
semaines. est possible et bien tolérée [38, 39] . Il n’existe pas encore de
Molécule généralement bien tolérée, ses principaux effets indé- preuves scientifiques suffisantes de la supériorité de la combi-
sirables sont une insomnie, des cauchemars, des céphalées, une naison de ces agents en comparaison avec un seul agent
sécheresse buccale, des nausées, une anxiété [25] . Une diminution pharmacologique.
de la posologie peut alors être envisagée. Des crises convulsives Les principaux effets indésirables sont principalement des nau-
et des réactions d’hypersensibilité au produit ont été rapportées. sées, des céphalées, une insomnie et des rêves anormaux [40, 41] .
Le bupropion peut être utilisé chez les patients fumeurs ayant De récentes études de phase IV ont rapporté que la varénicline
des pathologies cardiovasculaires [26] . Il est contre-indiqué chez les pouvait être associée à un risque élevé de dépression, de troubles
patients ayant des antécédents de convulsions, de trouble bipo- du comportement, d’idées, de comportements et de passage à
laire, chez les femmes enceintes ou pendant l’allaitement [25] . l’acte suicidaire [40, 42–44] . De fait, la molécule est sous surveillance
L’association bupropion–TSN est généralement bien tolérée par l’ANSM et la FDA. Des revues systématiques des études
mais les études retrouvent des résultats divergents. De récentes contrôlées randomisées contre placebo testant la varénicline ne
études postmarketing ont rapporté que le bupropion pouvait être retrouvent pas une augmentation significative d’effets indési-
associé à un risque suicidaire. Le bupropion est sous surveillance rables psychiatriques (en dehors de troubles du sommeil) [27, 45, 46] .
par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) en En 2011, a été mis en avant un risque cardiovasculaire de la
France et la FDA aux États-Unis. Cependant, une étude rétrospec- varénicline.
tive anglaise portant sur plus de 80000 patients ne retrouve pas La principale contre-indication de la varénicline est
une incidence augmentée du risque dépressif ou suicidaire [27] . l’hypersensibilité au produit ou à l’un de ses constituants.

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D’autres formes galéniques de la varénicline sont en cours techniques pour faire face à des situations à risque (coping),
d’études (forme à libération contrôlée, forme de solution, patch) modifier les possibilités de récompenses, renforcer la gestion des
(cf. clinicaltrials.gov). émotions négatives, améliorer le fonctionnement interpersonnel
et l’augmentation du soutien social.
Autres traitements pharmacologiques
La nortriptyline, antidépresseur tricyclique, est un inhibiteur Gestion des contingences
de la recapture de la noradrénaline et de la sérotonine. Elle agit La gestion des contingences s’est révélée être une procédure effi-
sur les symptômes de sevrage en tabac, les symptômes dépres- cace dans une étude pilote sur 12 semaines [59] . Cette forme de
sifs, et a démontré son efficacité dans l’aide à l’arrêt du tabac. thérapie repose sur le conditionnement opérant sous-tendant le
Du fait de ses nombreux effets indésirables, cette molécule n’a eu fait que les comportements renforcés positivement ont tendance
l’autorisation ni de la FDA, ni européenne. Elle peut être utilisée à être répétés. L’effet récompensant du tabac est diminué via la
comment agent pharmacologique de seconde ligne [15–17] . Les anti- délivrance de bons cadeaux (technique avec des vouchers) si cer-
dépresseurs de la famille des inhibiteurs sélectifs de la recapture tains objectifs comme l’abstinence, des activités non associées à
de la sérotonine n’ont montré aucune efficacité dans cette indica- la recherche de tabac, une bonne observance thérapeutique sont
tion [15–17] . Les inhibiteurs de la monoamine oxydase A et B n’ont atteints. Si la consommation se poursuit, aucun bon n’est remis
pas montré d’efficacité dans de récents essais [47, 48] . en échange [57] .
La clonidine est un agoniste ␣-2 adrénergiques qui a montré une
efficacité dans l’aide à l’arrêt du tabac en agissant sur les symp-
tômes de sevrage et le craving [16, 17, 49, 50] . Elle est recommandée en
seconde intention seulement aux États-Unis [16, 17] . Les principaux
 Aide médicale à l’arrêt
effets indésirables dose-dépendants sont la sécheresse buccale et du tabagisme
la sédation. Le risque fréquent de dépression avec la clonidine
est également à prendre en considération dans la balance béné- L’arrêt du tabagisme chez ces fumeurs dépendants est difficile.
fice/risque [49] . En pratique clinique, le modèle des « 5 A » (Ask-Advise-Assess-
Les agents GABAergiques comme le topiramate [51] et le baclo- Assist-Arrange) [60] est utilisé. Il comprend les éléments suivants :
fène [52] , ont montré des signaux prometteurs dans l’aide à l’arrêt • connaître le statut tabagique de tout patient se présentant dans
du tabac. un lieu de soins ;
L’immunothérapie antitabac est une stratégie thérapeutique en • conseiller systématiquement l’arrêt du tabac de façon claire et
cours de développement. Différents essais sont en cours [53] . personnalisée chez ces fumeurs ;
• évaluer l’intention d’arrêter de fumer ;
Thérapies comportementales • s’il existe une intention d’arrêt, soutenir le patient en lui recom-
mandant de choisir une date d’arrêt et en lui proposant un
Sur le plan non pharmacologique, différentes techniques ont
traitement ;
fait preuve de leur efficacité. Il s’agit des entretiens motivation-
• assurer un suivi devant proposer des stratégies de prévention
nels et de la thérapie cognitive et comportementale (TCC). Des
de la rechute.
entretiens à l’aide de numéros de téléphone dédiés pour aider
L’interrogatoire d’un patient sur son tabagisme doit être systé-
à l’arrêt et au suivi, de l’effet synergique Internet–téléphone,
matique, dès le plus jeune âge, au même titre que l’interrogatoire
des programmes nutritionnels et sportifs sont des approches
sur les antécédents médicaux et chirurgicaux ou l’existence d’une
complémentaires [11] . La gestion des contingences, technique
allergie. Il doit comprendre les items suivants :
comportementale pure fondée sur la récompense, a montré des
• statut tabagique : fumeur, non-fumeur, ex-fumeur ;
résultats intéressants en termes d’efficacité mais n’est pas utilisée
• si fumeur : nombre de cigarettes fumées par jour ;
en France.
• âge du début du tabagisme régulier (une cigarette par jour au
Entretiens motivationnels moins) ;
Les entretiens motivationnels, développés dans les années 1980 • si ex-fumeur, date d’arrêt, nombre de cigarettes fumées par jour,
par les psychologues William Miller et Stephen Rollnick, sont une durée du tabagisme.
méthode de communication directive, centrée sur la personne, et Face au patient identifié fumeur, si ce dernier ne souhaite pas
visant au changement de comportement par l’exploration et la arrêter de fumer, le médecin doit systématiquement délivrer un
résolution de l’ambivalence [54, 55] . L’intervention motivationnelle conseil minimal par exemple : « J’entends que vous ne souhaitez
implique un partenariat mettant en valeur l’expertise du patient pas arrêter de fumer. En tant que professionnel de santé, je ne
et ses points de vue. Le thérapeute assure une ambiance qui se veut peux que vous conseiller d’arrêter de fumer dès que cela vous sem-
être sur un mode guidant plus qu’une contrainte au changement. blera faisable ; je vous donne une brochure qui vous expliquera
Les ressources et les motivations pour le changement sont censées comment cela est possible ».
résider chez le patient. La motivation intrinsèque est augmentée Il est bien démontré que dire quelque chose à un fumeur vaut
par la mise à jour des perceptions propres du patient, de ses buts, mieux que ne rien dire du tout. Russell et al. ont été les premiers à
de ses valeurs. Le thérapeute affirme les droits et la capacité du publier une étude randomisée et contrôlée portant sur le conseil
patient à diriger son sort et facilite son choix éclairé [56] . minimal. Cette étude montrait que, en l’absence de demande
Les grands principes de l’entretien motivationnel sont : mani- du patient et de pathologie(s) liée(s) au tabac, le conseil direc-
fester de l’empathie, explorer l’ambivalence, développer la tif d’arrêt, la remise d’une brochure et l’annonce d’un contrôle
divergence, ne pas forcer la résistance, éviter l’affrontement, ren- dans l’avenir était efficace en médecine générale par rapport à un
forcer le sentiment de liberté de choix, renforcer le sentiment groupe témoin [61] . Les résultats montraient 5 % d’arrêt soutenu
d’efficacité personnelle, lever les obstacles (symptômes de sevrage, dans le groupe intervention contre 0,3 % dans le groupe témoin.
prise de poids, absence de volonté, etc.) [55] . Une étude réalisée dans le sud de la France (région Provence - Alpes
- Côte d’Azur) a permis à 5000 fumeurs de recevoir de la part de
Thérapie cognitive et comportementale 300 médecins un conseil minimal d’arrêt. L’évaluation a montré
La TCC est fondée sur une relation de collaboration. Le patient que poser deux questions comme : « fumez-vous ? ou « voulez-
et son thérapeute décident ensemble des objectifs appropriés du vous vous arrêter de fumer ? », et donner une brochure à ceux
traitement, du type et du temps d’entraînement aux compétences, qui avaient répondu positivement à la deuxième question, dou-
de la nature des tâches interséances [57] . La TCC est une approche blait le taux de succès d’arrêt à long terme par rapport au groupe
flexible et doit s’adapter au patient. Chaque séance doit être équi- témoin. Dans cette étude, ceux qui ne souhaitaient pas s’arrêter
librée et le thérapeute doit prévoir suffisamment de temps pour ne recevaient pas de brochure, le médecin leur conseillant simple-
s’assurer de la compréhension et de l’engagement du patient ment d’arrêter et qu’ils pourraient en reparler lors d’une prochaine
dans la thérapie. Cette forme de psychothérapie aborde plusieurs consultation [62] .
tâches essentielles à la réussite du traitement addictologique [58] Si le fumeur ne souhaite pas arrêter de fumer, le médecin peut
comme renforcer la motivation pour l’abstinence, apprendre les aider à une maturation plus rapide de sa motivation. Si le fumeur

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physiologiques des addictions ont permis de mettre en place


des stratégies de prise en charge validées scientifiquement. La
Le patient fume-t-il ? conférence de consensus sur l’aide à l’arrêt du tabac [64] et le
rapport de l’Agence française de sécurité sanitaire des pro-
Oui Non duits de santé (Afssaps) [6] reconnaissent comme ayant prouvé
leur efficacité : le TSN, le bupropion LP (Zyban® ), les entretiens
Le patient veut-il arrêter ? A-t-il fumé ? motivationnels et les thérapies cognitives et comportementales
(TCC) ;
Oui Non Oui Non • la troisième consiste à prévenir et à traiter les fréquentes
rechutes de tabagisme dont les causes sont multiples. Ces
Fournir un traitement Stratégies de
Stimuler la Pas de prise reprises du tabagisme ne doivent pas être considérées
efficace de la prévention
motivation en charge comme des échecs, mais comme une étape vers le succès
dépendance des reprises
final.
Figure 1. Arbre décisionnel. Prise en charge d’un sujet fumeur [65] .

 Conclusion
Le trouble lié à l’usage de nicotine, selon le DSM-5, comprend
à la fois des critères d’abus, de dépendance et le craving. Le cli-
Fumeur motivé
nicien doit maintenant s’adapter à cette nouvelle terminologie
même si elle ne modifie pas sa pratique clinique. Cette patholo-
gie addictive, première cause de mortalité évitable dans le monde,
doit être prise en charge de façon pluridisciplinaire et combiner
Évaluation de la dépendance
options pharmacologiques et psychothérapeutiques. Les comor-
Test de Fagerström
bidités somatiques et psychiatriques doivent être traitées de façon
intégrée.

Dépendance moyenne
Dépendance faible Déclaration d’intérêts : L. Karila a reçu des honoraires des laboratoires BMS,
et forte
Euthérapie, Astra Zeneca, Lundbeck, Gilead, Sanofi Aventis, DA Pharma,
Bouchara-Recordati, Reckitt Bensicker.
P. Dupont déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet article.
Évaluer : le terrain, les
comorbidités, le risque
d’effets indésirables et de  Références
pharmacodépendances
[1] OFDT. Bilan tabagisme et arrêt du tabac en 2011.
http://www.ofdt.fr/ofdt/fr/tt 11bil.pdf.
[2] Beck F, Guignard R, Richard J, Wilquin J, Peretti-Watel P. Premiers
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L’aide médicale à l’arrêt du tabac comprend trois étapes [12] Aubin HJ, Karila L, Reynaud M. Pharmacotherapy for smo-
(Fig. 2) [6] : king cessation: present and future. Curr Pharm Des 2011;17:
• la première est l’évaluation et le renforcement de la motivation. 1343–50.
Il est utile de rechercher, dès cette étape, d’éventuels troubles [13] West RJ, Jarvis MJ, Russell MA, Carruthers ME, Feyerabend C. Effect
de la personnalité et/ou une comorbidité psychiatrique qu’il est of nicotine replacement on the cigarette withdrawal syndrome. Br J
souhaitable de prendre en charge avant l’arrêt proprement dit ; Addict 1984;79:215–9.
• la seconde est la période de sevrage proprement dite. Elle [14] Westman EC, Tomlin KF, Perkins CE, Rose JE. Oral nicotine solu-
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L. Karila (laurent.karila@pbr.aphp.fr).
Centre d’enseignement, de recherche et de traitement des addictions, Hôpital universitaire Paul-Brousse, AP–HP, Université Paris-Sud 11, CEA-Inserm U1000,
12, avenue Paul-Vaillant-Couturier, 94800 Villejuif, France.
P. Dupont.
Unité de coordination tabacologique, Centre d’enseignement, de recherche et de traitement des addictions, Hôpital universitaire Paul-Brousse, AP–HP, 12,
avenue Paul-Vaillant-Couturier, 94800 Villejuif, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Karila L, Dupont P. Conduite du sevrage tabagique. EMC - Pneumologie 2014;11(1):1-7 [Article
6-020-A-60].

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