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Face à l¶explosion des émissions anthropiques de dioxyde de carbone dans
l¶atmosphère, la capture naturelle du CO2 dans les forêts, tourbières et autres puits océaniques
ne suffit plus à limiter de manière significative l¶effet de serre et l¶acidification liés à l¶activité
humaine. A long terme, le cycle du carbone risque de se dérégler et les effets d¶un tel
bouleversement pourraient être fatals à l¶espèce humaine.
Chaque année, les activités anthropiques génèrent 8,1 milliards de tonnes de carbone,
les 4/5 provenant de la combustion d¶énergies fossiles. Pourtant, seuls 4,5 milliards de tonnes
peuvent être absorbées par les puits de carbone naturels (océans et végétation principalement).
La solution la plus simple et la plus la plus compliquée à la fois est la réutilisation du CO2
pour les besoins de l¶industrie. Mais aujourd¶hui, le dioxyde de carbone n¶est guère utilisé que
pour faire de l¶eau gazeuse !
Parmi l¶éventail de mesures à mettre en œuvre pour lutter efficacement contre l¶effet
de serre, le recours au captage et au stockage géologique du CO2 s¶avère aujourd¶hui des plus
prometteurs. Il existe divers types de « réservoirs géologiques » permettant de séquestrer ce
gaz : les gisements pétroliers et gaziers en fin de vie, les veines de charbon inexploitées et les
aquifères salins profonds.
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I.1. Eligibilité restreinte des sources
Avant de s¶intéresser plus en détails au stockage, il convient de bien placer sa
problématique ainsi que ses pré-requis. En effet, la séquestration du carbone s¶inscrit dans une
chaîne qui inclut à la fois la production du CO2, sa capture et son transport jusqu¶au lieu de
stockage.
Dès lors, il apparaît clairement que toutes les sources de CO2 ne pourront pas être
reliées à un processus de stockage et ce quels que soient les moyens mis en œuvre. Les
transports constituent l¶exemple le plus frappant de cette caractéristique. En effet, il semble
très peu probable que l¶homme parvienne un jour à mettre au point un dispositif de
récupération du CO2 émis, dans le cas des véhicules sur route, par les pots d¶échappements.
Près de 40% des rejets globaux de carbone restent de ce fait irrécupérables et, a fortiori,
instockables : ce sont les émissions diffuses. Hormis les transports on y inclut le résidentiel, le
tertiaire et l¶agriculture.
A l¶inverse, le CO2 issu de l¶industrie et éventuellement des centrales de production
d¶électricité correspond à un type de rejet dit « centralisé » qu¶il est cette fois possible de
capturer par 3 méthodes principales.
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I.2.1. Capture en postcombustion
Comme son nom l¶indique, cette méthode a pour but d¶extraire le CO2 présent dans
les fumées de combustion. Paradoxalement, la technique est d¶autant plus efficace et simple à
mettre en œuvre que les fumées sont riches en carbone. La faible part du CO2 dans les fumées
de combustion pose donc souvent problème. Malgré tout, la capture en postcombustion reste
aujourd¶hui de loin la voie la plus développée puisqu¶elle peut s¶intégrer à des installations
classiques préexistantes, sans pour autant demander de modifications profondes.
D¶autres techniques existent en parallèle mais sont toujours au stade de la recherche.
Citons notamment le cycle calcium, qui consiste à capter le CO2 par de la chaux vive afin de
former du calcaire. Il suffit ensuite de chauffer ce calcaire pour libérer le CO2 pur et régénérer
la chaux.
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I.2.2. Capture par oxycombustion
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Nécessite la construction d¶une unité totalement dédiée (anciennes centrales non
adaptables)
Fortes émissions d¶oxydes d¶azote
L¶efficacité des turbines au dihydrogène est plus faible que celle des turbines
conventionnelles
Source d¶énergie moins flexible que le thermique à flamme fossile. Plutôt réservé à un
usage en base.
Après sa capture le CO2 doit pouvoir atteindre son lieu de stockage. Compte tenu des
volumes considérés, peu de solutions ont été envisagées et aujourd¶hui les transferts par
bateau et canalisations prédominent. Techniquement, les deux alternatives de posent aucun
problème ; il reste néanmoins à construire et gérer un réseau digne de ce nom afin d¶assurer
un transport totalement sûr.
Dans le cas particulier du stockage offshore ou, de manière générale, pour les plus
longues distances, le transport par bateau constitue la solution la plus intéressante. A l¶heure
actuelle, aucun navire dédié uniquement à contenir du CO2 n¶a encore été construit, mais de
légères modifications opérées sur les cuves des appareils destinés au transport de GPL
permettent d¶y stocker du CO2 en phase liquide (à 20 bars et 20°C). Depuis une vingtaine
d¶années, la société Hydro Gas and Chemicals utilise cette voie pour acheminer du CO2
depuis ses lieux de production (usines d¶ammoniac) jusqu¶à des sites où il est réutilisé
(industries alimentaires). A l¶avenir, des bateaux de plus grandes tailles devront être construits
pour supporter l¶éventualité d¶un stockage intensif du carbone.
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I.3.2. Par pipeline
La technique de transport de CO2 par canalisations terrestres et maritimes est déjà très
utilisée dans l¶industrie pétrolière, notamment pour ses activités de récupération assistée.
C¶est ainsi que 50 millions de tonnes de CO2 transitent chaque années dans les quelques 3000
km de canalisations existantes. La mise en place d¶un réseau mondial de pipelines ne semble
donc pas fondamentalement insurmontable.
Dans le cas du transport par canalisations, le CO2 se trouve à l¶état supercritique, c'est-
à6dire à une pression supérieure à 74 bars. Les pertes de charge induites durant le
cheminement imposent de recomprimer régulièrement le gaz.
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I.3.4. Impureté et corrosion
La première impureté à éliminer est l¶eau. Afin d¶éviter la corrosion des matériaux
(cuves ou canalisations) il faut en effet déshydrater le gaz et y adjoindre des inhibiteurs de
corrosion. Selon le type de capture amont le CO2 peut aussi contenir divers types de parasites
(oxydes d¶azote et soufre pour la postcombustion, oxygène et azote en oxycombustion,
hydrogène et gaz naturel dans le cas de la précombustion). Dans tous les cas, des traces
d¶hydrocarbures et de solvants peuvent subsister. Les recherches sur les effets de ces
différentes impuretés en sont encore à leurs balbutiements et il deviendra très vite nécessaire
de les mener à bien, pour se prémunir de tout risque et également se soumettre à un éventuel
cadre légal.
En revanche, si l¶on injecte du CO2 dans des couches géologiques profondes, il vient
occuper les espaces inter granulaires des roches poreuses constituant le milieu : on parle de
roches réservoirs ». Celles-ci peuvent s¶étendre sur des milliers de km² et plusieurs milliers de
mètres de hauteur, formant ainsi un volume de stockage disponible gigantesque. Les roches
poreuses sont souvent gorgées d¶eau salée absolument impropre à la consommation : les
aquifères salins.
Localement, les roches poreuses peuvent aussi être le siège de gisements de pétrole ou
de gaz naturel. Il est possible d¶y injecter du CO2 lorsqu¶ils sont en fin d¶exploitation et cela
permet en outre de pratiquer la récupération assistée ». Une troisième solution de stockage
existe : les veines de charbon profondes inexploitées. Dans tous les cas, la présence de
formations étanches au dessus des sites de stockage protège contre les éventuelles remontées
de CO2 en surface. Il s¶agit de couches de sel ou d¶argile.
Dans tous les cas, il faut procéder à l¶injection de CO2 à une profondeur suffisante
pour qu¶il puisse atteindre les conditions de température nécessaires à son passage à l¶état
supercritique (T°>31°C pour une pression minimale de 74 bars), un état dans lequel le gaz est
plus dense (il occupe donc moins de volume qu¶à pression et températures normales). En
règle générale, une profondeur de 700 à 900m permet d¶obtenir les conditions recherchées. Le
CO2 peut alors se dissoudre dans les eaux interstitielles et réagir avec les minéraux. Il se
trouve ainsi piégé sous forme dissoute et même, dans les meilleurs cas, sous forme minérale si
les conditions sont propices à la formation de minéraux carbonatés. Il en résulte une
immobilisation définitive du CO2.
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II.1. Les gisements pétroliers et gaziers épuisés ou en voie d¶épuisement
Ce type de stockage présente plusieurs avantages parmi lesquels le plus important est d'être le
mieux connu. Ces gisements naturels ont en effet démontré leurs capacités à contenir des
hydrocarbures liquides et gazeux pendant plusieurs millions d'années. De ce fait, les coûts liés
à l¶exploration géologique sont négligeables puisque les terrains déjà parfaitement connus.
Par ailleurs, le stockage de CO2 dans ce type de gisements est une pratique qui, bien
que non encore généralisée, est maitrisée par l'industrie pétrolière et gazière. En effet, les
pétroliers injectent du CO2 pour augmenter son taux de récupération. Cette technique est
connue sous le nom d'EOR (Enhanced Oil Recovery ou récupération). Mise en œuvre depuis
le début des années 50, elle a permis de doubler le taux de récupération :
Le CO2 injecté permet de maintenir le réservoir en pression malgré l¶extraction
Il se dissout dans le pétrole, diminue sa viscosité et facilite donc son déplacement jusqu¶au
puits d¶extraction.
Grâce aux progrès réalisés ces dernières années, le taux de récupération d¶un gisement peut
maintenant atteindre les 60%.
En revanche, ces réservoirs ne sont pas toujours situés à proximité des sources de CO2
et le volume global disponible pour le stockage peut se révéler insuffisant par rapport aux
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besoins : les dernières études ont conclu à une capacité d¶environ 1000 milliards de tonnes.
De plus, cette technique doit absolument promouvoir un achat plus massif de CO2 d¶origine
industrielle. En effet à l¶heure actuelle 80% du gaz utilisé en EOR provient de gisements
naturels !
III.2. Les veines de charbon profondes non exploitées
Malgré quelques handicaps caractérisant le charbon, dont sa faible perméabilité qui
réduit les capacités à injecter le CO2 à fort débit, certains arguments militent en faveur de ce
type de stockage.
D¶une part, leur pouvoir d¶adsorption : les veines de charbon ont la particularité de
souvent contenir une grande quantité de gaz piégés dans la structure interne du charbon ; il
s¶agit en général de méthane (responsable des tragiques coups de grisou dans les mines). Or,
le charbon présente une affinité pour le CO2 encore 2 fois supérieure. On peut dès lors
imaginer chasser le méthane avec le CO2 et ainsi d¶un côté se débarrasser d¶un gaz nocif et de
l¶autre récupérer un gaz valorisable !
De même, les veines de charbon sont des structures géologiques assez communes, bien
réparties à travers le monde et sur l¶ensemble des continents, ce qui réduit fortement les coûts
de transport.
Si l¶objectif est toujours le même : injecter le CO2 en profondeur afin qu¶il soit
emprisonné dans des porosités. Dans le cas des aquifères, il s¶agit en fait de roches
perméables gorgées d¶une eau extrêmement salée bien entendu impropre à la consommation.
Les aquifères sont des structures très communes dans les bassins sédimentaires qui recouvrent
en outre une immense étendue géographique, rapprochant ainsi dans tous les cas le site de
production du lieu d¶enfouissement et assurant par la même occasion un volume de stockage
très conséquent.
Ainsi, le stockage du CO2 dans les aquifères salins arrive en tête des options
actuellement à l¶étude, avec des capacités d¶entreposage 10 fois supérieures à celles des
réservoirs pétroliers et gaziers : jusqu¶à 10.000 milliards de tonnes selon certaines estimations
soit de quoi stocker la totalité ds émissions anthropiques totales pendant plusieurs siècles.
Actuellement, le coût de stockage en aquifère dépend fortement de la géographie du milieu : il
varie de 2 euros la tonne en soussol à environ 25 euros la tonne sous le fond de la mer.
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III.4. Le stockage minéralogique
La mise en place d¶une politique de stockage du CO2 doit être accompagnée d¶outils
performants pour la surveillance et la prévention de risque de rejet dans l¶atmosphère. En
effet, il est essentiel de rendre sûr ces dispositifs de stockage de carbone pour éviter des
dégagements brusques et en grande quantité de CO2. Il serait navrant que le remède soit pire
que le mal ! Un autre aspect doit être pris en compte : c¶est l¶acceptation par les riverains du
stockage. La population est toujours favorable aux mesures écologiques tant qu¶il n¶y a pas de
nuisance à proximité. Pour éviter les blocages d¶ordre politique, il faut que le stockage soit
irréprochable pour la sécurité des citoyens.
Pour remédier à cela, la première des choses est de mener une analyse des risques.
Cependant, il existe plusieurs méthodes pour cela et nous allons les comparer. La seconde
étape est la surveillance du lieu de stockage. Une politique de surveillance existe depuis
longtemps pour les déchets nucléaires mais pas encore pour le gaz carbonique.
Le choix du site doit être analysé pour diminuer le risque d¶une fuite importante de
CO2. Cependant, il est difficile d¶avoir une idée exacte du risque car la technique est toute
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nouvelle. Dans ce cas, la science cherche souvent des analogies et aujourd¶hui deux méthodes
de stockage existent déjà : les déchets nucléaire et le gaz naturel. Ce dernier diffère
grandement du CO2 car les propriétés physique du gaz naturel ne sont pas proches de celles
du CO2. En effet, le premier est inflammable mais est moins dense et moins visqueux.
L¶utilisation n¶est pas non plus la même car le gaz naturel est stocké pour peu de temps et non
pour plusieurs milliers d¶années. Cependant, il est toujours intéressant d¶analyser le travail
fait pour le gaz naturel car cela peut apporter des idées ou des concepts.
Le stockage des déchets nucléaires est la plus pertinente pour mener une analogie
selon les experts. En effet, les chercheurs ont développé des simulations sur plusieurs milliers
d¶années pour évaluer les risques. Par exemple, la méthode FEP (features-events-processes)
peut s¶appliquer dans le champ d¶action du CO2. Elle permet d¶identifier et surtout de
hiérarchiser les paramètres utiles pour le stockage comme les caractéristiques du site ou le
comportement humain. Cependant, des critères différent entre le stockage des déchets
nucléaires et du CO2 car les premiers sont nocifs ont peu de lieux dédiés.
Une autre méthode plus ambitieuse car plus complète est la méthode probabiliste ou
stochastique. En effet, cette dernière peut aussi donner un indice de confiance et les
incertitudes. Mais le temps de calcul pour ce type de modèle serait trop long donc cette voie
est pour le moment abandonnée pour le cas du CO2.
L¶analyse des risques en est encore à l¶état embryonnaire mais se développe sous
plusieurs axes (analogie avec le nucléaire, méthode déterministe). Il est à noter que plus les
lieux de stockages seront élevés, plus les modèles utilisés par les méthodes FEP ou
déterministes seront proches de la réalité car les paramètres utilisés pourront se référer à un
lieu presque similaire.
III.2) Surveillance
Pour la surveillance, nous allons nous intéresser surtout à trois méthodes : la
géochimie, la géophysique et la surveillance par satellite. L¶intérêt premier de la surveillance
est de voir un échappement de gaz carbonique. En effet, si l¶analyse de risque prévoit une
sureté maximale, il faut tout de même avoir des outils pour prévenir toute fuite.
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Une autre méthode possible est la surveillance in-situ des paramètres chimiques des
eaux environnantes et des aquifères proches et surtout au dessus du lieu de stockage du CO2.
Pour cela, on analyse des paramètres comme le pH, la conductivité par exemple à l¶aide de
sondes dédiées et on examine en continu les variations. On peut aussi utiliser des multisondes
qui mesurent directement tous les paramètres concernés
Une méthode qui est pour l¶instant seulement à l¶état de recherche est la possibilité
d¶utiliser des traceurs qui permettraient de voir la migration et l¶évolution des éventuelles
fuites de CO2. Cela peut se faire avec de l¶hexafluorure de soufre (SF6) comme dans
l¶industrie pétrolière et l¶évolution du gaz serait assuré par une analyse spectrométrique. Dans
le cas d¶aquifère au dessus de la faille géologique, on peut aussi mettre un traceur aqueux de
façon ponctuel.
Une autre méthode est la sismique passive. Il s¶agit de mettre des sismographes à
proximité du lieu de stockage et de relever tous les microséismes qui ne peuvent être ressentis
à distance respectable. Ainsi, cela permet de trouver les lieux où le CO2 serait le plus
susceptible de s¶échapper car on peut trouver les zones de fractures ou de faiblesses.
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III.3.3 Surveillance par satellite
Actuellement il faut compter au moins 60 euros par tonne de CO2 enfoui. D¶après les
spécialistes du secteur mais aussi les économistes, la filière ne pourra être acceptable
économiquement que lorsque les coûts globaux auront été divisés par 4 ou, au minimum, par
3. Cela peut paraitre insurmontable mais, à l¶image de l¶exploitation pétrolière, un tel défi a
toutes les chances d¶aboutir. Il « suffit » de mettre en place des techniques toujours plus
adaptées et des standards méthodologiques.
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L¶Union Européenne a décidé d¶opérer une modification des méthodes d¶allocation
des quotas d¶émission de CO2 en place depuis 2005. En effet, à compter de 2013, il faudra
acheter aux enchères les quotas d¶émission (d¶abord 30% du total puis graduellement jusqu¶à
70% en 2020). Il s¶agira donc de payer, non plus pour les excédents par rapport à un seuil,
mais bel et bien pour les émissions globales, ce qui fragilisera les industries fortement
émettrices et mettra certainement en avant les techniques de séquestration.
Dans ce contexte, bien que les modèles soient entachés de grandes incertitudes, tout
indique que l¶adoption du captage et du stockage est peu probable à grande échelle
aujourd¶hui en raison du manque de compétitivité. Fin 2010, une dizaine de projets
d¶envergure industrielle seront actifs mais si l¶on compare l¶échelle de ces projets aux
émissions mondiales de CO2, cela est encore très insuffisant.
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À
Compte tenu de la multiplicité des acteurs influant, de près ou de loin, les décisions
liées à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, personne n¶a aujourd¶hui les moyens
de prédire clairement l¶avenir du stockage géologique du CO2. Les connaissances, certes
encore incomplètes, semblent toutefois optimistes quant au développement des technologies
de séquestration grâce notamment à l¶expérience des pétroliers et aux recherches menées par
les agences gouvernementales.
D¶une manière générale, les projets de cette envergure doivent impérativement trouver
le soutien technique et financier des industriels pour éventuellement mener à des applications
concrètes à moyen et long terme. Il faut multiplier les sites pilotes, maintenir un
investissement soutenu et communiquer au maximum les avantages de la technique auprès de
la communauté internationale, sous peine de voir la piste peu à peu délaissée.
La réduction des émissions par captage en « end of pipe » ne suffira pas, seule, à
résoudre la question du réchauffement climatique : elle n¶a pas vocation à être la solution
miracle que beaucoup semblent attendre. Elle doit s¶inscrire dans un ensemble de mesures
volontaristes comme la réduction des sources fossiles, les économies à l¶usage ou encore le
développement des énergies renouvelables.
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Pour limiter les émissions de CO2 d¶origine anthropique, le captage et le stockage géologique
du carbone est un des trois leviers envisagés. Selon le GIEC, 15 à 55% du CO2 pourra être
stocké en 2100 selon les évolutions technologiques. Pour cela les connaissances actuelles
permettent plusieurs solutions pour chaque étape du captage et du stockage. Le premier peut
être fait par oxycombustion, précombustion et postcombustion et un des enjeux sera de limiter
l¶apport énergétique nécessaire à ce stockage. Pour le transport, il sera sûrement nécessaire de
mettre en place un réseau de pipeline à l¶échelle mondial et la construction de bateaux
spécialement conçu pour transporter du CO2. Trois types de formes géologiques sont
envisagés pour stocker le CO2 : les gisements d¶hydrocarbures, les veines de charbon non
exploitables et les aquifères salins profonds. L¶utilisation de la minéralisation n¶est pas encore
à l¶ordre du jour. Enfin, il se développe depuis une dizaine d¶années différentes méthodes
pour la surveillance et l¶analyse de risques. Le captage et le stockage du carbone doit aussi
surpasser les contraintes liées à l¶économie et la politique. Mais c¶est à ce prix que sera
possible l¶objectif de diminuer les émissions de CO2 dans le monde.
To limit emissions of anthropogenic CO2, capture and geological storage of carbon is one of
three levers considered. According to the IPCC, 15 to 55% of CO2 can be stored in 2100 by
technological developments. For that current knowledge allows multiple solutions for each
stage of capture and storage. The capture can be done by oxy-fuel combustion, pre-
combustion and post combustion and one of the issues is to limit energy intake necessary for
this storage. For transport, he will surely need to establish a network of pipelines around the
world and the construction of ship specially designed to transport CO2. Three types of
geological forms are considered for storing CO2 in oil reservoirs, coal seams unusable and
deep saline aquifers. The use of the mineralization is not yet on the agenda. Finally, it has
been developing for a decade various methods for monitoring and risk analysis. Capture and
carbon storage must also overcome the constraints of economics and politics. But this is the
price to reach the target of reducing CO2 emissions worldwide.
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