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POUR UNE VRAIE RÉGULATION BANCAIRE

Entretien avec Jenkins Robert, propos recueillis par Christian Chavagneux

Altern. économiques | « L'Économie politique »

2014/3 n° 63 | pages 106 à 112


ISSN 1293-6146
ISBN 9782352400981
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-l-economie-politique-2014-3-page-106.htm
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L’Economie politique

Pour une vraie régulation


Robert Jenkins

bancaire

p. 106

Pour une vraie régulation


bancaire
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Entretien avec Robert Jenkins,
ancien banquier, ancien gestionnaire de fonds et ancien régulateur,
professeur associé de finance à la London Business School.

L’Economie politique : Vous identifiez l’effet de « levier » des


banques comme l’un des défis clés de la réforme bancaire.
Pourquoi ?
Robert Jenkins : Nous venons de traverser la plus grande bulle
du crédit de l’histoire. Certe s, les bulles ne sont pas nouvelles.
Mais elles sont toujours un peu semblables et toujours un peu
différentes. Toutes présentent de fortes doses de cupidité, de
stupidité et d’effet de levier. Ce qui rend la récente bulle dif-
férente, c’est son énorme levier. On ne peut pas supprimer la
cupidité, ni rendre la stupidité hors la loi ! Mais nous pouvons
et nous devons réduire l’effet de levier excessif. Les réformes
actuelles ne le permettent pas.

Pourtant, le nouveau régime réglementaire (Bâle III) augmente


les exigences de fonds propres et limite l’effet de levier ?
R. J. : Il y a deux aspects dans la partie des accords de Bâle III
consacrée à l’effet de levier. Le premier concerne l’augmentation
du montant de capital exigé, calculé en pourcentage des actifs de
la banque pondérés selon leurs risques. Le second est l’imposi-
tion d’un ratio de levier général.
Concernant le premier aspect, la question n’est pas de savoir
si les exigences en capital ont été relevées mais plutôt si elles

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ont été relevées suffisamment pour améliorer la stabilité finan- p. 107
cière. Prenons un exemple, celui des « CDO carrés » ou « CDO
de CDO », peut-être le fruit le plus notoirement défaillant de
l’ingénierie financière du secteur bancaire : il s’agit d’un titre
adossé à un titre, lui-même adossé à un portefeuille de prêts
immobiliers résidentiels à des emprunteurs américains dits sub-
prime (à risque). La plupart de ces titres ont été notés AAA par les
principales agences de notation, ce
qui n’a pas empêché leur valeur de Les bulles présentent de fortes doses
s’effondrer rapidement au moment de cupidité, de stupidité et d’effet
de la crise. Quel montant de capi- de levier. On ne peut pas supprimer
tal censé être capable d’absorber la cupidité, ni rendre la stupidité
des pertes les nouvelles et « plus hors la loi ! Mais nous pouvons
strictes » règles de Bâle III exigent- réduire l’effet de levier excessif.
elles pour soutenir 100 euros de
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CDO carrés notés AAA ? Réponse : 1 euro et 35 cents. C’est moins
de 1,4 % de la valeur totale du titre pour se prémunir contre des
pertes dont ni les banques, ni les investisseurs, ni les régula-
teurs, ni les agences de notation n’ont été capables d’évaluer
correctement le prix. Etes-vous rassuré ?

Mais il y a aussi un nouveau ratio de levier – un rempart juste au


cas où les régulateurs se trompent sur les exigences de capital
déterminées en fonction des risques.
R. J. : Tout à fait. Les règles de Bâle III imposent aux banques
d’avoir un minimum de fonds propres (capital pouvant absorber
des pertes) égal à 3 % du total de leurs actifs. Autrement dit, les
banques pourront financer 97 % de leurs prises de risque par de la
dette (des emprunts) et seulement 3 % par leurs capitaux propres.
Cela signifie qu’une simple baisse de 3 % de la valeur des actifs
de la banque réduira à néant 100 % de ses capitaux propres. C’est
une autre façon de dire que la banque a un effet de levier de 33.
Voilà le niveau de « limitation » du recours à l’effet de levier pour
le futur. Bonne chance ! Aux Etats-Unis, il y a de nouvelles propo-
sitions pour passer de 3 à 5 % de fonds propres. L’effet de levier
passerait alors à 20. C’est moins pire, mais cela reste excessif. Par
comparaison, un hedge fund ordinaire a un effet de levier de 2,5.

Oui, mais après avoir fait usage de tous les matelas de capital
disponibles, les nouvelles règles vont aussi forcer les créditeurs
à assumer les pertes éventuelles et non les contribuables.
R. J. : Comment pensez-vous que cela va marcher ? Pour chaque
euro de capital apporté par un actionnaire et capable d’absor- ›››

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p. 108 ber des pertes, la banque peut acquérir 33 euros d’actifs à


risque. Elle fait cela en utilisant 1 euro de ses fonds propres et
en empruntant les 32 euros restants. Le détenteur de titres (le
créditeur de la banque) sait maintenant qu’une fois la mince
couche de capital érodée, le gouvernement sera après lui et le
forcera à convertir son obligation en actions de la banque en
difficulté. Combien de temps pensez-vous que l’investisseur va
rester avec ses obligations alors que les rumeurs de marché se
déchaînent ? Combien de temps les autres créditeurs vont-ils
attendre pour voir si la banque a assez de capital pour éviter un
bail-in, c’est-à-dire la conversion de leurs créances en capital
pour faire face aux pertes ? Combien de temps vous attendriez,
vous ? Plus la menace de bail-in est crédible, plus vite les por-
teurs d’obligations vont se désister et les sources de financement
se tarir. Et s’il n’y a pas de financement, il n’y aura pas de prêt.
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Sans le maintien du soutien financier des contribuables, il n’y
aura plus de banque.
En résumé, les niveaux de capital seront d’une certaine façon
plus élevés et l’effet de levier limité. Mais ils ne seront pas suf-
fisamment différents d’hier pour que cela permette d’avoir un
système bancaire stable et libéré des subventions des contri-
buables, des sauvetages publics. C’est un peu comme pour les
limites de vitesse. Si vous annoncez que vous avez réduit de
25 % la limite de vitesse dans les zones urbaines, cela donne
l’impression d’une répression sévère de la conduite impru-
dente. Mais si le résultat est juste d’abaisser la limite de 200 à
150 km/h, alors ça n’aidera pas beaucoup.

Pourquoi les autorités n’ont-elles pas adopté de normes plus


strictes ?
R. J. : De façon générale, le lobby bancaire a réussi à combattre les
réformes et en particulier celles des exigences de fonds propres.

Comment cela ?
R. J. : Avec de l’argent aux Etats-Unis. Par la « capture intellec-
tuelle » des décideurs en Occident plus généralement.

Qu’entendez-vous par « capture intellectuelle » ?


R. J. : Les banquiers ont réussi à persuader les experts, le
public et les politiques que les forcer à détenir plus de capital
est mauvais pour l’économie, mauvais pour la valeur action-
nariale et mauvais pour la compétitivité de nos champions
de la finance. Ils veulent vous faire croire que la société doit

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choisir entre la sécurité du système financier et la croissance, p. 109
entre la sécurité et la valeur actionnariale, et entre un système
financier sûr et un système compétitif. Il s’agit là de faux choix
et de mythes pernicieux.

C’est-à-dire ?
R. J. : Le premier mythe est que nous devons choisir entre la
sécurité et la croissance. Le lobby bancaire voudrait vous faire
croire que des exigences de fonds propres plus élevés et moins
de levier entraveront la croissance économique et retarderont
la reprise. « Augmentez les exigences de fonds propres et nous
réduirons nos prêts ! » Vous avez déjà entendu ce genre de
phrase. Je l’entends en ce moment. Mais prenons une minute et
faisons ensemble le calcul. La banque A a un bilan de 1 000 mil-
liards d’euros soutenu par 50 milliards de capitaux propres.
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Maintenant, doublons ces capitaux propres exigés pour arriver
à 100 milliards et retirons donc 50 milliards de dette bancaire.
Est-ce que le bilan de la banque a rétréci ? Non. La banque a-t-
elle dû diminuer ses prêts ? Non. Est-ce qu’une augmentation de
fonds propres entraîne nécessairement une réduction de prêts ?
Non. Donc est-ce que la société doit choisir entre sécurité et
croissance ? Non. Voilà pour le mythe numéro un.
Mais si vous tombez dans le panneau de leur argument,
vous hésiterez entre faire du mal à l’économie à court terme et
faire ce qui est bon pour la stabilité et pour votre pays sur le
long terme. Les banquiers ont exploité cette peur. Selon leur
poids politique, le degré de recapitalisation bancaire requis
et les perspectives de croissance du pays, chaque nation va
automatiquement avoir une approche différente des niveaux de
capital appropriés et du temps nécessaire pour les atteindre.
L’accord se fait alors selon le plus petit dénominateur commun
et, en effet, ce dénominateur a été très petit.

Et le deuxième mythe ?
R. J. : Quand on leur expose le premier mythe, les banquiers
rétorquent : « Comment pouvez-vous être aussi stupide ! Le
capital coûte cher. Obligez-nous à doubler notre capital et vous
allez réduire le rendement des capitaux propres, endommager la
valeur actionnariale et décourager l’offre de capital bancaire. »
Voilà le mythe numéro deux. Déconstruisons-le en deux temps.
D’abord, le rendement des capitaux propres à court terme
est un mauvais indicateur de la rentabilité à moyen terme et
c’est pire pour ce qui est de la valeur actionnariale. Posez-vous ›››

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p. 110 la question : est-ce que la focalisation annuelle sur le rendement


de capitaux propres a produit des rendements actionnariaux
attractifs et durables ? Non. Donc, est-ce qu’une focalisation sur
le rendement à court terme (RoE) des capitaux propres équivaut à
une rentabilité à moyen terme et une valeur actionnariale à long
terme ? Non. Pourquoi ? Parce que le RoE ne tient pas compte
des risques. Les rendements (et bonus associés) peuvent être
là à court terme et les risques arriver plus tard (ce « plus tard »
s’étant en fait matérialisé ces dernières années).
Deuxièmement, l’investisseur potentiel n’est plus intéressé
par les promesses de rendement de capitaux à court terme ; il
veut obtenir des rendements intéressants mais ajustés en fonc-
tion du risque. Plus le risque perçu est élevé, plus le rendement
exigé sera élevé ; plus le risque perçu est bas, plus le rendement
attendu sera bas. Les banques avec
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Les banquiers veulent vous faire croire peu de fonds propres et beaucoup
que la société doit choisir entre d’effet de levier sont plus risquées
la sécurité du système financier et la que celles avec moins de levier et
croissance, entre un système financier plus de fonds propres. Les investis-
sûr et un système compétitif. Il s’agit seurs en fonds propres et en dette
là de faux choix et de mythes pernicieux. bancaire vont donc facturer leur
apport de capital en conséquence.
Cette facturation est le coût du capital de la banque. Comme les
marchés récompensent plus les gains prévisibles et durables,
même des faibles rendements ne se traduiront pas forcément
par des sous-capitalisations boursières, de faibles dividendes
et de faibles rendements pour les actionnaires. Vous n’êtes pas
convaincus ? Regardez les prix des actions des banques. Le mar-
ché valorise plus les banques avec relativement moins de levier.

Et le mythe numéro trois ?


R. J. : Le troisième mythe dérive du deuxième : les gouverne-
ments seraient obligés de choisir entre la stabilité financière
nationale et la compétitivité de leurs centres financiers natio-
naux. De toute évidence, si vous pensez que des exigences de
fonds propres plus élevées heurtent la rentabilité des banques et
les rendements des actionnaires, alors vous craignez aussi sûre-
ment pour la compétitivité de vos grandes banques nationales,
pour l’attractivité de votre pays en tant que place financière mon-
diale et pour vos rentrées d’impôts. Mais comme nous l’avons vu,
il n’est pas nécessaire de choisir entre des banques plus sûres
[1] Intitulé « Banking et des banques rentables. Le cabinet d’audit PriceWaterhouse-
industry reform. A new
equilibrium ». Coopers a souligné cet argument dans un rapport de 2012 [1]. Une

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réduction de l’effet de levier sera non seulement récompensée p. 111
par une baisse du coût du capital, mais aussi par des coûts plus
faibles pour la plupart des sources de financement – de la dette
bancaire aux dépôts de gros (ceux des entreprises).
Et en termes de parts de marché, la clientèle des banques
les plus solides est en augmentation aux dépens de compéti-
teurs plus faibles. Dans un monde où la prise de conscience des
risques est accrue, ne pas imposer à vos banques une augmen-
tation de capital va certainement détériorer et non améliorer la
compétitivité à long terme. Etendez cette analogie à votre pays
en tant que centre financier : où est-ce que les clients et les
contreparties aiment le plus faire des affaires ? Dans un environ-
nement stable et bien régulé ? Ou dans un autre où l’on enterre
les problèmes et on se défile car les régulateurs ont peur que
leur système bancaire soit trop fragile pour être solide ? Cela va
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sans dire, l’alternative de régimes régulés à la légère, avec des
effets de levier importants, s’est montrée dévastatrice pour la
croissance, les rentrées d’impôts et la confiance du public dans
le système bancaire et sa régulation.

Mais si ce sont en réalité des mythes, pourquoi est-ce que les


banquiers les propagent ?
R. J. : Pourquoi, en effet ? Ne travaillent-ils pas pour leurs action-
naires ? N’ont-ils pas un intérêt primordial à préserver la stabilité
financière ? Ne veulent-ils pas que leurs centres financiers res-
pectifs soient solides et inspirent confiance ? Ils ne songeraient
tout de même pas à mettre leurs intérêts personnels avant ceux
de la société et de leurs propriétaires ? Je vous laisse juger…
Je peux penser à un certain nombre d’explications possibles.
D’abord, il est concevable que beaucoup de banquiers ne com-
prennent tout simplement pas la situation. C’est choquant, mais
je n’ai jamais rencontré le moindre banquier qui comprenne
à quoi correspond son coût du capital. Deuxièmement, aussi
surprenant que cela puisse paraître, beaucoup ne saisissent
pas totalement la notion de rendements ajustés en fonction du
risque – regardez leur quête vaine de rendements sans compré-
hension adéquate des risques.
Troisièmement, beaucoup de managers restent obsédés par
la notion de rendement des capitaux propres comme mesure
première de la rentabilité. Ils l’ont promis à leur conseil d’admi-
nistration et à leurs actionnaires. Les objectifs à atteindre ont été
écrits dans leurs plans de rémunération. Leurs bonus dépendent
des résultats. Et il n’y a aucun doute là-dessus, toutes choses ›››

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p. 112 étant égales par ailleurs, plus de capital réduit la mesure des
rendements des capitaux propres à court terme. Qu’importe que
ce soit la mauvaise mesure et donc le mauvais objectif.
Enfin, il est possible que certains banquiers et conseils
d’admi­nistration souhaitent en fait avoir plus de capital, mais
n’osent pas l’admettre car cela menacerait leurs emplois. Parce
qu’ils ont insisté à longueur de temps sur le fait qu’ils étaient
« très bien capitalisés » et parce qu’ils ont manifestement
échoué à faire appel au marché pour se fournir en capital chaque
fois que celui-ci était moins cher. Mais pour ceux que les autori-
tés ont obligés à augmenter leur capital, le cours de leur action
a augmenté de façon significative après coup.
En résumé, les gouvernements et leurs régulateurs ont opéré
et fonctionnent toujours sur la base d’une série de mythes et
de choix fallacieux. Ceci a créé une réforme sous-­optimale et
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compliqué la coordination internationale. En réalité, personne
n’a à choisir entre des banques
En réalité, personne n’a à choisir mieux capitalisées et la croissance
entre des banques mieux capitalisées économique. Personne n’a à choi-
et la croissance économique. Personne sir entre des banques plus sûres et
n’a à choisir entre des banques des banques rentables. Personne
plus sûres et des banques rentables. n’a à choisir entre un système ban-
caire plus solide et un système
bancaire compétitif – au contraire. Mais tant que ces erreurs
cadreront le débat sur la régulation, les politiques raisonneront
en termes de compromis, à la fois nationaux et internationaux.
Les compromis, en retour, signifient qu’il y a des gagnants et
des perdants. Et étant donné la primauté de l’intérêt national
et l’influence continue du lobby bancaire, la coopération inter-
nationale en fera les frais – menant à des accords suivant le
plus petit dénominateur commun et terriblement insuffisant
pour résoudre le plus grand défi réglementaire de notre temps.
Sans ces mythes, une meilleure régulation et une plus grande
coordination pourraient voir le jour. Il n’est pas trop tard. C’est
pourquoi le lobby bancaire reste très mobilisé et dans les
­starting-blocks. ■
Propos recueillis par Christian Chavagneux

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