Séchage thermique-3ème année-Génie Mécanique-Energétique et Développement Durable

1 Chapitre 1. Notions fondamentales

1.1 Définition du séchage thermique
Le séchage thermique est une opération de séparation thermique qui consiste à retirer tout ou
une partie d'un liquide imprégnant un corps dit « humide » par vaporisation de ce solvant. Le
produit final est un solide qualifié de « sec » même s'il contient une humidité résiduelle.

1.2 Modes de séchage thermique

Le séchage a pour but l'élimination d'un liquide imprégnant un solide. Cette élimination peut
être réalisée :

Par l'ébullition : l’ébullition est favorisée en travaillant sous vide. Dans ce mode de séchage,
on est amené à fournir l'énergie nécessaire pour vaporiser le liquide que l'on veut éliminer à sa
température d’ébullition soit par conduction en mettant le solide humide en contact avec une
paroi chauffée, soit par rayonnement en employant les techniques à énergies radiantes (UV, IR, HF,
MO) lorsque le produit le permet. Pour certaines applications de séchage par évaporation à ébullition, il
est possible de combiner conduction et rayonnement.
Par évaporation et entrainement à l'aide d'un gaz : le séchage thermique par évaporation et
entrainement (communément appelé séchage par entrainement) se fait généralement avec de
l'air. Dans ce cas, on est amené à fournir l'énergie nécessaire pour vaporiser le liquide que l'on
veut éliminer par convection, le solide humide étant mis en contact avec un gaz (en général de
l'air chaud) qui sert à entrainer le liquide vaporisé. Pour certaines applications de séchage par
entrainement, il est possible de combiner convection et rayonnement ou convection et
conduction.

Le mode de séchage le plus utilisé dans l'industrie, tout particulièrement l’industrie alimentaire,
est le séchage par entraînement : la température reste inférieure à celle d'ébullition de l'eau et le
gaz d'entraînement est généralement de l'air. C'est l'air qui cède sa chaleur au produit et reçoit
l'humidité extraite de celui-ci. Le séchage est alors défini comme étant un double transfert de
chaleur et de masse.

Figure 1-1 Transferts de matière et de chaleur entre le solide humide et l'air chaud

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1.3 Notions de base dans le séchage thermique

1.3.1 Définitions relatives au solide
Teneur en humidité : la teneur en humidité 𝑋 d’un solide représente la masse du liquide qu’il
contient rapportée à la masse du solide sec. Bien que souvent exprimée en %, la teneur en
humidité n'est pas un titre massique mais un rapport massique, et peut à ce titre varier de 0
(solide sec) à 1000% (10 fois plus d'eau que de solide)
𝒎𝒂𝒔𝒔𝒆 𝒅𝒆 𝒍𝒊𝒒𝒖𝒊𝒅𝒆 (𝒌𝒈)
𝑿=
𝒎𝒂𝒔𝒔𝒆 𝒅𝒆 𝒔𝒐𝒍𝒊𝒅𝒆 𝐬𝐞𝐜(𝒌𝒈)

1.3.2 Définitions relative à l’air de séchage

Les principaux constituants de l’air sont l’oxygène et l’azote à des fractions respectives de
20.95% et 78.08% en volume, l’air n’en contient pas moins un certain nombre d’autres gaz dont
la vapeur d’eau. Les constituants de l’air à l’exception de la vapeur d’eau constituent l’air sec
dont la pression partielle est appelée pression d’air sec et est notée 𝑝𝑎𝑠 . La pression partielle 𝑝𝑣
de vapeur d’eau dans l’atmosphère n’est jamais nulle quelque soient le lieu et la saison, même
si sa valeur peut varier fortement.
Humidité absolue : l’humidité absolue 𝑥 est une grandeur caractéristique de l’air humide
définie comme étant la masse de vapeur d’eau contenue dans l’air par kg d’air sec.
𝒎𝒂𝒔𝒔𝒆 𝒅𝒆 𝒗𝒂𝒑𝒆𝒖𝒓 𝒅′𝒆𝒂𝒖 (𝒌𝒈)
𝒙=
𝒎𝒂𝒔𝒔𝒆 𝒅𝒆 𝒍′𝒂𝒊𝒓 𝐬𝐞𝐜 (𝒌𝒈)

Humidité à saturation : l’humidité à saturation 𝑥𝑠𝑎𝑡 représente la masse maximale de vapeur

d’eau que pourrait contenir l’air à des conditions données de température et pression rapportée
à la masse d’air sec.
𝒎𝒂𝒔𝒔𝒆 𝒎𝒂𝒙𝒊𝒎𝒂𝒍𝒆 𝒅𝒆 𝒗𝒂𝒑𝒆𝒖𝒓 𝒅′𝒆𝒂𝒖 (𝒌𝒈)
𝒙𝒔𝒂𝒕 =
𝒎𝒂𝒔𝒔𝒆 𝒅𝒆 𝒍′𝒂𝒊𝒓 𝐬𝐞𝐜 (𝒌𝒈)

Degré de saturation : Le degré de saturation 𝜎 est le rapport entre l’humidité absolue et

l’humidité à saturation.
𝒙
𝝈=
𝒙𝒔𝒂𝒕
Humidité relative : L’eau se présente dans l’air sous forme de vapeur si 𝑝𝑣 ≤ 𝑝𝑠 (𝑇), où 𝑝𝑠 (𝑇)
est la pression de vapeur saturante de l’eau à la température T. on définit alors l’humidité
relative 𝐻𝑅 de l’air par la relation :
𝑝𝑣
𝐻𝑅 = 100%
𝑝𝑠 (𝑇)

Température sèche : On nomme température sèche 𝑇 d'un gaz la température indiquée par une
sonde de température nue placée dans le courant gazeux.

Température humide : On définit la température humide 𝑻𝒉 de l’air par la température

d’équilibre d’une masse d’eau s’évaporant dans l’air dans le cas où la chaleur nécessaire à
l’évaporation n’est prélevée que sur l’air. Il faut retenir que la température humide est la

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température prise par un solide humide durant la phase à vitesse constante d'un séchage par
entraînement.

Température de rosée : c'est la température 𝑇𝑟 pour laquelle la vapeur d'eau de l'air considéré
commence à condenser, c'est à dire pour laquelle on a 𝑝𝑠 (𝑇𝑟 ) = 𝑝𝑣 .

Capacité calorifique massique moyenne d’un air humide : la capacité calorifique moyenne
𝐶𝑝 d’un air humide (J.kg-1.K-1) est définie comme étant la moyenne pondérée (par les fractions
massique) des chaleurs massiques de ses constituants rapportée à un kg d’air sec, soit pour un
kg d’air sec :

𝑪𝒑 = 𝑪𝒑 (𝒂𝒊𝒓 𝒔𝒆𝒄) + 𝒙 𝑪𝒑 (𝒗𝒂𝒑𝒆𝒖𝒓 𝒅′ 𝒆𝒂𝒖)

Enthalpie massique spécifique d’un air humide : C’est la chaleur totale contenue dans une
masse de 1+𝒙 kg d’air humide, l’origine des enthalpies correspondant à de l’air sec et à de l’eau
liquide à 0°C.

𝑯(𝑻) = 𝑪𝒑 (𝒂𝒊𝒓 𝒔𝒆𝒄) 𝑻 + 𝒙 𝑪𝒑 (𝒗𝒂𝒑𝒆𝒖𝒓 𝒅′ 𝒆𝒂𝒖) 𝑻 + 𝒙 𝑳𝒗 (𝒆𝒂𝒖 à 𝟎°𝑪)

En sachant qu’à 0° on a :

𝐶𝑝 (𝑎𝑖𝑟 𝑠𝑒𝑐) = 1.01 𝑘𝐽. 𝑘𝑔−1 . 𝐾 −1

𝐶𝑝 (𝑒𝑎𝑢 𝑣𝑎𝑝𝑒𝑢𝑟) = 1.92 𝑘𝐽. 𝑘𝑔−1 . 𝐾 −1

𝐿𝑣 (𝑒𝑎𝑢 à 0°𝐶) = 2494. 𝑘𝐽. 𝑘𝑔−1

1.4 Diagramme enthalpique d’air humide

Un diagramme enthalpique de l'air humide est une représentation graphique qui permet
d’évaluer par simple lecture et sans effectuer de calculs fastidieux les grandeurs caractéristiques
de l’air humide telles que la température de rosée (𝑇𝑟 ), la température humide (𝑇ℎ ), l’enthalpie
(𝐻), l’humidité relative (𝐻𝑅)… connaissant deux d’entre elles, par exemple, la température
sèche (𝑇) et l'humidité absolue (𝑥). Les diagrammes enthalpiques d’air humides sont utilisés
pour résoudre les problèmes de séchage par entrainement lorsque le gaz employé est l'air et le
liquide imprégnant le solide est l'eau. Différents diagrammes peuvent être construits selon les
deux variables indépendantes choisies (parmi les six suscités) et par rapports auxquelles sont
portées quatre types de courbes (Enthalpie, Température, humidité absolue et Humidité
relative). On distingue ainsi :

1.4.1 Le diagramme de Carrier (diagramme psychrométrique)

 Dans ce diagramme, l’humidité absolue 𝑥 est portée en fonction de la température sèche 𝑇.

 L’enthalpie 𝐻 est représentée sous forme de droites isenthalpes inclinées.
 La température humide 𝑇ℎ est lue par rapport à des droites isothermes inclinées.
 L’humidité relative 𝐻𝑅 se présente sous forme de courbes iso-humidité relatives.
 La température de rosée 𝑇𝑟 est retrouvée par projections successives de la valeur d’humidité
absolue 𝑥 sur la courbe de 100% d’humidité relative puis sur l’axe des températures.

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Figure 1-2 Diagramme de Carrier

1.4.2 Le diagramme de Mollier-Ramzine

 Dans ce diagramme, l'enthalpie 𝐻 est portée sur des isenthalpes inclinées en fonction de
l’humidité absolue 𝑥 en coordonnées obliques
 La température sèche 𝑇 est représentée sur des droites isothermes, les axes sont obliques et
l'inclinaison de l'axe des abscisses est choisie de manière à ce que l'isotherme à 0°C soit
perpendiculaire à l'axe des ordonnées
 L’humidité relative 𝐻𝑅 est tracée sous forme de courbes iso-humidité relative
 La température humide 𝑇ℎ est lue par rapport à des droites isothermes parallèles aux
isenthalpes
 La température de rosée 𝑇𝑟 est la température correspondant à la valeur de l’humidité
absolue 𝑥 et 100% d’humidité relative

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Figure 1-3 Diagramme de Mollier-Ramzine

1.5 Mélange d’airs humides

Soit un air 𝐴1 ayant une masse 𝑚1 en air sec, une humidité absolue 𝑥1 et une enthalpie 𝐻1 et un
air 𝐴2 ayant une masse 𝑚1 en air sec, une humidité absolue 𝑥2 et une enthalpie 𝐻2 , leur mélange
𝑀 est caractérisé par une masse 𝑚 en air sec, une humidité absolue 𝑥𝑚 et une enthalpie 𝐻𝑚 , on
obtient alors :

𝑚1 𝑥1 + 𝑚2 𝑥2 = (𝑚1 + 𝑚2 )𝑥𝑚

𝑚1 𝐻1 + 𝑚2 𝐻2 = (𝑚1 + 𝑚2 )𝐻𝑚
Soit :
𝑚1 𝑥2 − 𝑥𝑚 𝐻2 − 𝐻𝑚
= =
𝑚2 𝑥𝑚 − 𝑥1 𝐻𝑚 − 𝐻1

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