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Mamoun Aidoud

La création de zones franches en Algérie


In: Revue internationale de droit comparé. Vol. 48 N°3, Juillet-septembre 1996. pp. 668-671.

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Aidoud Mamoun. La création de zones franches en Algérie. In: Revue internationale de droit comparé. Vol. 48 N°3, Juillet-
septembre 1996. pp. 668-671.

doi : 10.3406/ridc.1996.5265

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ridc_0035-3337_1996_num_48_3_5265
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J. Vanderlinden nous aide à comprendre et à connaître. Avec son analyse


des sources, et des diverses façons d'aborder les sources, vue comme tâche
essentielle de la comparaison du droit, la reconstruction des mécanismes juridiques
fait un pas en avant, et la connaissance du droit s'élève d'une marche. C'est
pourquoi « Comparer les droits » est une œuvre qui va rester, une œuvre qui
représente les vœux et les ambitions de notre science à la fin du XXe siècle.

Rodolfo SACCO
Professeur à l'Université de Turin

LA CRÉATION DE ZONES FRANCHES EN ALGÉRIE

Introduction

Dans le cadre des réformes globales entreprises en vue de la mise en place


d'une économie de marché, l'Algérie envisage la création prochaine de zones
franches en vue d'attirer les investisseurs. La possibilité de création de zones
franches avait été prévue par le Code des investissements dans ses articles 25 à
34 K
Mettant en œuvre les dispositions précitées, un décret exécutif du 17 octobre
1994, n° 94-320, a fixé les conditions de création et de fonctionnement des zones
franches et précisé leur régime juridique 2.

Définition

La zone franche telle qu'envisagée par les textes algériens se veut, essentielle
ment, une portion du territoire national ouverte aux investissements à réaliser
dans des activités industrielles, commerciales et de services ayant pour but l'expor
tationdes biens et services produits.
Les investissements sont effectués par apport en capital, en monnaie convertib
le, et toute transaction commerciale à l'intérieur de la zone franche s'effectue
en devises.

Le mode de création de la zone franche

La création de la zone franche intervient par décret qui fixe sa situation


géographique, sa consistance et les activités qui y sont autorisées. L'assiette de

1 Décret législatif du 5 octobre 1993, n° 93-12, relatif à la promotion de l'investissement


(J.O. n°64 du lOoct. 1993).
2 J.O. n°67 du 19oct. 1994 (pp. 11 à 18).
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la zone franche peut inclure un port ou une portion de port ou un aéroport ou


encore être située à proximité d'un port, d'un aéroport ou d'une zone industrielle.
La totalité de la zone franche passe, sur le plan foncier, dans le domaine
public de l'État.

Concession et exploitation de la zone franche

L'exploitation de la zone franche est concédée en vertu d'une convention


entre l'État représenté par le ministre des Finances et le concessionnaire, personne
morale publique ou privée. Le choix du concessionnaire se fait sur appel d'offres
national et international.
Dans ses rapports avec le concessionnaire de la zone franche, l'État est
représenté par une agence, désignée sous le sigle A.P.S.I., spécialement créée
pour l'assistance des investisseurs, la promotion des investissements et l'octroi
effectif des avantages prévus par le Code des investissements 3.
La convention est conclue pour une durée de quarante années renouvelable
pour une durée égale par accord entre les parties.
Le concessionnaire s'engage par la convention, notamment : à souscrire les
assurances de risques et d'accidents éventuels ; à fournir au ministère des Finances
un rapport annuel d'activité et le programme d'investissements à réaliser ; à
faciliter les opérations de contrôle des agents du ministère des Finances et leur
fournir informations et documents utiles à leurs missions.
En contrepartie de la concession, le concessionnaire verse annuellement à
l'État une redevance ; cette dernière est révisable tous les cinq ans en fonction
de l'évolution de la conjoncture économique.
La concession ne peut être cédée en totalité ou en partie qu'avec l'autorisation
de l'administration. Elle est résiliée en cas de faillite, liquidation judiciaire ou
dissolution de la société concessionnaire ou encore en cas de destruction totale
ou partielle de la zone franche rendant son exploitation impossible.
Enfin, la déchéance de la concession est prononcée en cas d'inobservation
d'une des clauses de la convention de concession.

Le régime juridique de la zone franche

Espace d'« extra-territorialité » fiscale, douanière et monétaire, la zone franche


obéit à un régime de droit particulier favorable à l'investisseur.
Dans ce sens, diverses exonérations, régimes dérogatoires et garanties sont
consenties aux investisseurs en zone franche.

1. Les avantages fiscaux et financiers


Les investissements réalisés dans la zone franche sont exonérés de toute
fiscalité ou parafiscalité directe ou indirecte, y compris douanière, à l'exception,
toutefois, d'une part, des droits et taxes relatifs aux véhicules de tourisme autres
que ceux liés à l'exploitation et, d'autre part, des cotisations de charges sociales.
En outre, les revenus du capital distribués dans la zone franche sont exempts
de prélèvement fiscal.

Décret exécutif n° 94-319 du 17 oct. 1994 (J.O. n° 67 du 19 oct. 1994).


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Quant au revenu des personnes physiques, il est uniformément taxé au taux,


favorable comparé au droit commun, de vingt pour cent du montant de la rémunérat
ion.
Enfin, une bonification d'intérêts pour les crédits bancaires obtenus est prévue
et ses conditions et modalités doivent être fixées par voie d'arrêté ultérieur.

2. Les régimes dérogatoires favorables

En matière douanière, une liberté d'importation des services et marchandises


nécessaires à l'implantation et au fonctionnement de la zone franche est reconnue
aux opérateurs à l'exception, toutefois, des marchandises prohibées ou celles dont
l'introduction porterait atteinte à la législation et l'ordre public algériens.
Par ailleurs, aucune garantie financière n'est exigée pour l'admission des
marchandises dans la zone franche. Une simple déclaration doit accompagner les
marchandises lors de leur mouvement vers et hors la zone franche.
En matière sociale, la relation de travail entre salariés et entreprises implantées
dans la zone franche est librement convenue entre les parties au contrat de travail.
Le personnel étranger, non résident, a la faculté d'opter pour un régime de
sécurité sociale autre que le régime algérien 4. Une telle option dispense employeur
et employé de cotiser à la caisse de sécurité sociale en Algérie.
Au plan du personnel, une liberté totale dans le recrutement de personnel
étranger (cadre et techniciens), sans limitation d'effectif, est accordée à l'entreprise
investissant en zone franche. Ce recrutement fait l'objet d'une simple déclaration
aux services de l'emploi.

3. Les garanties à l'investissement

Les garanties données aux investisseurs sont de deux ordres : garantie de


traitement et garanties d'équité en cas de différend.
A cet égard, il convient de signaler que l'Algérie a récemment ratifié, sans
réserves, deux conventions internationales importantes : la première étant la
Convention de Séoul instituant l'Agence multilatérale de garantie des investiss
ements et ses annexes (AMGI) 5 et la seconde, la Convention pour le règlement
des différends relatifs aux investissements entre États et ressortissants d'autres
États (CIRDI) 6.
Garantie dans le traitement
L'investisseur bénéficie d'un traitement identique à celui réservé à l'investis
seur algérien ; les investisseurs étrangers reçoivent le même traitement sous réserve
des accords particuliers conclus entre l'Algérie et l'État dont ils ont la nationalité ;
cette réserve envisage le cas d'application de la clause de la nation la plus favorisée.
Garantie, aussi, de non-rétroactivité des révisions ou abrogations éventuelles :
aucune mesure nouvelle ne peut avoir pour effet de réduire les avantages consentis
en vertu du Code des investissements à l'entreprise implantée en zone franche.
Les droits et avantages acquis le sont donc à titre irrévocable.

4 Arrêté du ministre du Travail et de la Protection Sociale du 3 avril 1995 {J.O. n° 54,


du 24 septembre 1995, p. 23).
5 Décret présidentiel n° 95-345 du 30 oct. 1995 (J.O. du 5 nov. 1995).
6 Décret présidentiel n° 95-346 du 30 oct. 1995 (J.O. du 5 nov. 1995).
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Garanties juridictionnelles
En cas de litige entre l'investisseur et l'État algérien, il peut être recouru à
l'arbitrage international soit à raison des conventions bilatérales ou multilatérales
auxquelles l'Algérie a adhéré, soit en vertu d'une clause compromissoire contract
uelle.
A signaler que l'Algérie a adhéré, en 1988, à la Convention de New York
du 10 juin 1958 pour la reconnaissance et l'exécution des sentences arbitrales
étrangères sous la double réserve de réciprocité et de commercialité 7.

Mamoun AIDOUD
Avocat au Barreau d'Alger

DIFFICULTÉS DE MISE EN ŒUVRE DU DROIT


DU TRAVAILALGÉRIEN

Depuis 1988, l'économie algérienne est en phase de restructuration. Les


relations sociales sont au centre de la nouvelle législation et traduisent la volonté
du législateur de réhabiliter l'entreprise, de stimuler l'initiative privée tout en
libéralisant l'économie. Les lois sur la monnaie, l'investissement et le commerce
en constituent les prémisses. Le droit du travail pour sa part s'est notablement
orienté vers la promotion des droits et libertés fondamentales de l'homme ; les
libertés d'association professionnelle, d'expression et de réunion s 'intégrant dans
le cadre de la liberté d'association en général. La consécration des droits syndicaux
est la caractéristique principale de la nouvelle réglementation ; le droit de grève
par exemple dans le secteur de la fonction publique constitue une nouveauté et
un argument de force pour le législateur.
Un rappel des grandes dates suffira pour montrer que la tendance libérale
est définitivement consacrée. Ces innovations législatives interviennent dans un
contexte de contraintes économiques et provoquent de nombreuses difficultés
d'exercice et de mise en œuvre du droit du travail sur le double plan pratique
et juridique.

I. LA LIBÉRALISATION DU DROIT DU TRAVAILEN ALGÉRIE,


RAPPEL DE QUELQUES DATES

II peut être utile de rappeler que la politique législative menée par l'Algérie
avant 1989 était mue par des objectifs socialistes. Dans ce cadre, la législation
sociale de 1962 à 1990 relevait du seul impératif de la protection du travailleur.
Les faits saillants de la nouvelle législation algérienne concernent la liberté
syndicale avec son corollaire l'exercice du droit de grève et le droit d'organisation

7 Décret du 5 nov. 1988 portant adhésion à la Convention avec réserves (J.O. n° 48


du 23 nov. 1988).

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