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II.1. Introduction
Les machines asynchrones sont les machines à courants alternatifs les plus répandus. On
les utilise dans de nombreux dispositifs domestiques (machine à laver, sèche-linge, tondeuses
électriques, ...etc.), ainsi que dans des dispositifs industriels (machine-outil, etc.). Elles sont
également utilisées pour la traction ferroviaire (TGV). Leur principal avantage est leur faible
coût de fabrication et leur grande robustesse. Nous allons nous intéresser exclusivement aux
machines asynchrones triphasées et on se limite à l’étude de la machine asynchrone en
fonctionnement moteur.
II.2.1. Stator
C’est un anneau de tôles en matériaux doux encochées à l’intérieur et portant un
enroulement triphasé distribué. Cet enroulement est toujours relié à la source d’alimentation,
constituant ainsi le primaire. Il est alimenté en triphasé avec un couplage étoile ou triangle et
crée le champ tournant.
II.2.2. Rotor
C’est un anneau de tôles rainurées à l’extérieur, concentriques au stator et séparées de
lui par un entrefer. Le rotor porte un enroulement polyphasé mis en court-circuit, constituant
ainsi le rotor. L’enroulement du rotor est le siège des courants induits, le courant dans ces
enroulements est induit uniquement par l’enroulement statorique, car le rotor n’est relié à
aucune source électrique extérieure. On distingue principalement deux types de machines
asynchrones d’après la structure du rotor.
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Chapitre II: Machine Asynchrone/ ME_M1_EI
2
Chapitre II: Machine Asynchrone/ ME_M1_EI
Le rotor va donc, se mettre en mouvement et tourne à une vitesse Ω qui tend vers la vitesse
de rotation du champ tournant. Cependant, en se rapprochant de cette vitesse, la variation du
flux diminue et le couple à l’origine de l’accélération décroît progressivement, le rotor va finir
sera fixée par le couple de frottements sur l’axe de rotation. La vitesse de rotation du rotor Ω
se stabiliser à une vitesse proche de la vitesse de rotation du champ tournant. Cette vitesse
sera donc inferieur à celle du champ tournant Ω. Elle est d’autant plus inferieur que la charge
entrainée le freine d’avantage et poussant ainsi, le moteur à développer un couple plus
important. On aura donc toujours un écart entre la vitesse du champ tournant et celle du rotor.
Cet écart rapporté à la vitesse synchrone est dit ‘glissement’.
Remarque : Si le rotor avait été initialement lancé à une vitesse supérieure à celle du
champ tournant, on aurait eu une apparition du couple de freinage et il aurait été ralenti. Dans
le cas d’une vitesse rigoureusement égale à la vitesse du synchronisme, il n’y a plus
d’induction dans le rotor et le moment du couple est nul.
II.3.1. Glissement
Le glissement est le paramètre caractérisant le fonctionnement du moteur. Il est défini
Ω− Ω
par :
g=
Ω
Quand le rotor tourne à une vitesse Ω , il est balayé par le flux statorique Ψ à la vitesse
Ω. La pulsation des FEM des courants induits au rotor est donnée par :
Ω− Ω
ω = gω = ω
Ω
De même, la fréquence des grandeurs du rotor varie avec le glissement. Elle est liée à la
f = gf
fréquence f des grandeurs du stator et elle est donnée par :
vitesse :
gω Ω − Ω ω Ω − Ω
= = Ω = Ω − Ω ; par rapport au rotor
p Ω p Ω
Quel que soit le glissement g, les champs tournants des courants du stator et du rotor
pour un fonctionnement donné. Les flux tournants du stator Ψ et les flux tournants rotoriques
tournent à la même vitesse. L’interaction entre le stator et le rotor donne un couple constant
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Chapitre II: Machine Asynchrone/ ME_M1_EI
iB
VB
ib
ia
iA
VA
VC
iC
ic
En appliquant la loi de Faraday pour une phase du stator ou du rotor, cette phase
sera représentée par le circuit équivalent de la (Figure II.4) suivante.
v = Ri − e
dΨ
e=−
dt
dΨ
v = Ri +
dt
Les équations des tensions au rotor et au stator en fonction des courants et des flux sous forme
matricielle sont données par :
v( R$ 0 0 i( d Ψ(
d 'v) + = ' 0 R$ 0 + 'i) + = 'Ψ) +
#v$ % = #R $ %#i$ % + #Ψ$ % v* dt Ψ
dt 0 0 R $ i*
" ⇒ v-
*
d R 0 0 i- Ψ
#v % = #R %#i % + #Ψ % d -
dt 'v. + = ' 0 R 0 + 'i. + = 'Ψ. +
v/ 0 0 R i/ dt Ψ
/
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Chapitre II: Machine Asynchrone/ ME_M1_EI
Le flux à travers chaque phase du rotor ou du stator se compose d’un flux propre et des flux
mutuels produit par les différents courants des autres phases.
Avec :
L$ M$ M$
#L$$ % = 4M$ L$ M$ 5 ; Matrice des inductances propres et mutuelles des phases du stator.
M$ M$ L$
L M M
#L % = 4M L M 5 ; Matrice des inductances propres et mutuelles des phases du rotor.
M M L
Matrice des mutuelles inductances et M7 est le maximum de la mutuelle inductance entre une
phase du stator et une phase du rotor.
Les courants au stator et au rotor sous forme vectorielle sont donnés par :
5
Chapitre II: Machine Asynchrone/ ME_M1_EI
>? P?
On se limite à développer les expressions des flux des phases A et a, respectivement du stator
@ @
et du rotor, les équations dans les autres phases seront identiques à et à prés. Les flux
dans les phases A et a sont donnés par :
2π 2π
Ψ( = L$ i( + M$ i) + i* + M7 i- cos θ + M7 i. cos Qθ + R + M7 i/ cos Qθ − R
3 3
On pose θ = θ7 + ω t = θ7 + 1 − g ωt = θ7 + ωt − gωt ; position du rotor par rapport au
stator et on place les courants par leurs expressions, on aura :
3
Ψ( = L$ − M$ I$ √2 cos ωt − φ$ + M7 I cos ωt + θ7 − φ
2
Et de même on aura :
3
Ψ- = L − M I √2 cos ωt − φ + M7 I cos gωt − θ7 − φ$
2
En notation complexe, on aura :
3
TTTT
Ψ U U WXY
( = L$ − M$ I( + M7 I- V
" 2
3
TTTT
Ψ- = L − M IU- + M7 IU( V ZWXY
2
Pour décrire le fonctionnement de la machine en régime permanent. La machine asynchrone
est alimentée au stator avec un système équilibré de tensions, de valeur efficace V1 et le rotor
en court- circuit. Les équations des flux et des tensions sont présentées en adoptant les
variables suivantes :
TTTT- ⟶ Ψ
Ψ TTTT> ; flux secondaire.
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Chapitre II: Machine Asynchrone/ ME_M1_EI
M ⟶ M7 ; mutuelle inductance.
@
>
Les équations des tensions pour une phase statorique et une phase rotorique sont données
comme suit :
d
VU\ = R\ IU\ +
TTTT
Ψ\ ; pulsation ω
" dt
d
0 = R\ IU> + Ψ TTTT; pulsation gω
dt >
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Chapitre II: Machine Asynchrone/ ME_M1_EI
r M v
I1 R1 I2
r R2
V1 L1 L2 g
r M v
I1 R1 I2 R2
r R2 (1 − g )
V1 L1 L2
g
Figure II.6. Schéma équivalent séparant les pertes joules de la puissance convertie.
M
IU>c = −kIU> = − IU
L\ >
j > j >
Avec ; N>c = k > N> = = A L> =1 − A = =k A L > σ
jm
kl kl km l
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Chapitre II: Machine Asynchrone/ ME_M1_EI
σ; coefficient de dispersion.
Le schéma équivalent simplifié ramené au stator (primaire) est représenté dans la figure II.7 :
r
I1 R1 r N 2' ω
I 2'
(I )
r v
r 1 − I 2' R2'
V1 L1 g
Pour rendre compte des pertes dans le circuit magnétique, on rajoute une résistance en
série avec la réactance de magnétisation et on définit alors le schéma équivalent donné dans la
figure II.8.
r r r
I1 R1 r N 2' ω I1 I 2' R1 N 2' ω
I 2'
( ) (Ir − Iv )
r v
r I1 − I 2' R2' r 1 2
'
R2'
V1 Rµ V1 Rµ
g g
L1 Xµ
a. Mesure de résistance
On mesure la résistance R1 d’un enroulement du stator en champ continu.
b. Essai à vide
on mesure les grandeurs U10, I10 et P10. Dans ce cas, la puissance utile est nulle, g et I>c sont
Le moteur est alimenté sous sa tension nominale (U1n) et sa fréquence nominale (fn) et
très faibles et I10 diffère très peu de I1µ (courant à vide équivalent au courant magnétisant). La
En supposant que les pertes fer sont égales aux pertes mécaniques (nous ne pouvons pas les
séparées), on détermine les pertes fer par :
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Chapitre II: Machine Asynchrone/ ME_M1_EI
Prs
Prs = 3R t I\7
>
⟹ Rt =
3I\7
>
U\
U\ = √3Zt I\7 ⟹ Zt =
√3I\7
Et Xt = yhZt> − R>t i
c. Essai à rotor bloqué
les grandeurs U1cc, I1cc et P1cc. Dans ce cas, I1µ est négligeable devant I>c , car la tension aux
Le moteur est alimenté sous une tension réduite jusqu’au courant nominal et on mesure
II.6. Caractéristiques
Une partie de cette puissance est dissipée en pertes joules au rotor pjr et pertes dans le fer du
La puissance utile est obtenue par la soustraction des pertes mécanique de la puissance
P‚ = Pqé/ − Pq
mécanique. Elle est donnée par :
P1 P’1 Pméc Pu
pjs pjr
pm
pfs pfr
D’après le schéma équivalent en monophasé, c’est la résistance Rc> /g qui rend en compte de
la puissance transmise au rotor :
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Chapitre II: Machine Asynchrone/ ME_M1_EI
Rc> c
P\c = 3 I
g >
p€ = 3Rc> I>c = gP\c ; cette relation est très utilisée car les grandeurs Rc> et I>c sont mesurables
pour un moteur à cage.
En fonctionnement normal, le glissement étant faible et les pertes fer sont pas séparées des
Pqé/
Γ… =
Ω
Avec: Pqé/ = P\c − p€ = 1 − g P\c
1 − g P\c P\c
Le couple électromagnétique peut être donné par :
Γs = ⟹ Γs =
1−g Ω Ω
Cette relation permet de calculer le couple au démarrage (g=1). Ce couple est souvent appelé
couple synchrone. Il est en fonction de la vitesse synchrone.
P‚ Pq
Γ‚ = = Γs −
Ω 1−g Ω
Les trois impédances Zsˆ absorbent un courant I>c , une puissance active P et une puissance
En utilisant le schéma équivalent en monophasé simplifié on aura :
Rc> V\
Zsˆ = ‰R\ + Š ‹ + jN>c ωŒ ; I>c = ;
g
Rc>
>
•QR\ +
g R + N> ω
c >
Rc> c >
P = 3 ŠR\ + ‹ I> ; Q = 3 N>c ω > I>c
>
g
Les trois impédances Zt absorbent un courant I\t , une puissance active Pt et une puissance
réactive Qt , tel que :
•\
I\t = ; Pt = 3 R t I\t > ; Qt = 3 Xt I\t >
yhR t i + Xt
>
>
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Chapitre II: Machine Asynchrone/ ME_M1_EI
La source fournit une puissance active P\ et une puissance réactive Q\ et une puissance
apparente S\, tel que :
Rc>
P\ = 3 ŠR\ + ‹ I>c + 3 R t I\t > ; Q\ = 3 N>c ω > I>c + 3 Xt I\t > ; S\ = yP\> + Q>\
> >
g
S\ P\
S\ = 3V\ I\ ; I\ = ; cos φ\ =
3V\ S\
P‚
η= en %
P\
Le couple électromagnétique est nul (Γs = 0) pour un glissement nul (g=0). Dans ce
cas, le rotor tourne à la même vitesse que le champ tournant.
dΓs Rc>
= 0 ⟹ Rc> = g > # R\ g + Rc> + gN>c ω > % ⟹ g q-” =
> >
dt
yR\ > + N>c ω >
3V\ > 1
Γsq-” =
2Ω
‰R\ + yR\ > + N>c ω > Œ
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Chapitre II: Machine Asynchrone/ ME_M1_EI
Γe
Γmax
Γd
g max g =1
3V\ >
normalement. Dans cette zone :
3Rc> V\ > 1
machine est instable. Dans cette zone :
R\ g + R > ≪ gN> ω
c c >
⟹ Γs =
Ω N>c ω > g
|– š
; le plus faible possible et – ; le plus fort possible.
|—˜™ š—˜™
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Chapitre II: Machine Asynchrone/ ME_M1_EI
V\
développé peuvent s’écrire :
I\“ = ;
yR “ + X“
> >
R>“ + X“>
comme suit :
I\“
c
= I\“ • ;
hR>“ + X“> i + X“>
>
I\“
c
V\c= V\ ;
I\“
I\“
c >
Γ“ = Γ“ Š ‹ ;
c
I\“
Cette méthode est peu performante. En effet, c’est par exemple le courant est divisé par 2, le
couple sera divisé par 4.
En triangle, on aura U\ aux bornes d’un enroulement qui absorbera un courant J\“ , d’où
régime permanent avec un couplage triangle.
U\
J\“ = ; I\“ = √3 J\“ ; Γ“ = KU\>
Z“
En étoile, on aura V\ aux bornes d’un enroulement qui absorbera un courant I\“
c
V\ V\ I\“ Γ“
I\“
c
= ⟹ I\“c
= J\“ ⟹ I\“c
= ; Γ“c = KV\> ⟹ Γ“c =
Z“ U\ 3 3
Avec cette méthode, le courant de ligne au démarrage et le couple au démarrage seront divisés
tous les deux par 3.
n>
V\c = V\ ; n • n\
couple développé sont donnés par :
n\ >
n> >
I\“
c
= I\“ Q R
n\
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Chapitre II: Machine Asynchrone/ ME_M1_EI
n> >
Γ“c = Γ“ Q R
n\
Dans ce cas, le courant et le couple au démarrage sont réduits de la même portion.
3Rc> V\ > 1
Γs =
Ω N>c ω > g
Ainsi, en insérant des résistances en série avec les enroulements du rotor, on peut en même
temps réduire le courant au démarrage et augmenter le couple au démarrage.
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