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REPUBLIQUE DU SENEGAL

***********
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de
la Recherche (MESR)
***********
UNIVERSITE DE THIES
***********
Ecole Nationale Supérieure d’Agriculture (E.N.S.A.)
***********
Département Productions Animales (DPA)

N°: 02

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES

Portant sur :

Analyse des flux d’azote en milieu paysan :


Cas des systèmes agropastoraux du bassin
arachidier du Sénégal

Présenté par :

Monsieur Coly WADE

Pour l’obtention du Diplôme d’Ingénieur Agronome

Option : Productions Animales


Soutenu le 09 Mai 2016

Devant le jury :
Pr Abdoulaye DIENG : Directeur-ENSA Président
Pr Philippe LECOMTE : Directeur UMR SELMET-CIRAD Membre
Dr Mamadou Tandian DIAW : Chef DPA-ENSA Rapporteur
Dr Ibrahima DIEDHIOU : Enseignant Chercheur-ENSA Membre
Mamadou Bocar THIAM : Assistant de Recherche-ISRA Membre

Maitres de stage :
Dr Jonathan VAYSSIERES : CIRAD-PPZS
Mamadou Bocar THIAM : LNERV-ISRA
REPUBLIQUE DU SENEGAL
***********
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de
la Recherche (MESR)
***********
UNIVERSITE DE THIES
***********
Ecole Nationale Supérieure d’Agriculture (E.N.S.A.)
***********
Département Productions Animales (DPA)

N°: 02

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES

Portant sur :

Analyse des flux d’azote en milieu paysan :


Cas des systèmes agropastoraux du bassin
arachidier du Sénégal

Présenté par :

Monsieur Coly WADE

Pour l’obtention du Diplôme d’Ingénieur Agronome

Option : Productions Animales


Soutenu le 09 Mai 2016

Devant le jury :
Pr Abdoulaye DIENG : Directeur-ENSA Président
Pr Philippe LECOMTE : Directeur UMR SELMET-CIRAD Membre
Dr Mamadou Tandian DIAW : Chef DPA-ENSA Rapporteur
Dr Ibrahima DIEDHIOU : Enseignant Chercheur-ENSA Membre
Mamadou Bocar THIAM : Assistant de Recherche-ISRA Membre

Maitres de stage :
Dr Jonathan VAYSSIERES : CIRAD-PPZS
Mamadou Bocar THIAM : LNERV-ISRA
Dédicaces
Au nom d’ALLAH
ALLAH,
ALLAH, le Très miséricordieux, le Tout miséricordieux,

Paix et Salut sur le Prophète de l’humanité, Seydina Mohammad

(PSL) ; Que le Tout Puissant accorde sa miséricorde à nos morts et les

accueille dans son Paradis. Amine !

Je dédie ce travail :

À la mémoire de mon Père Cheibane WADE et de mon frère Diène

WADE, très tôt arrachés de notre affection, que le Tout Puissant fasse

du Paradis votre demeure,

À ma Maman aimée Fatou SALL qui m'a élevé et a cultivé en moi le

sens du respect, de la dignité, de l’honneur, de l’intégrité et de la

responsabilité. Vous avez fait en moi ce que je suis devenu aujourd’hui.

Que le Tout Puissant vous laisse des années encore guider nos pas sur

terre,

À mes frères et sœurs : Mamy, Daba, Baye Samba, Baye Modou,

Ibrahima, Bocar et Babacar. Recevez ma reconnaissance pour tout le

soutien que vous m’avez apporté,

À mes neveux, nièces, filles et fils : Ciré Mbalo, Ndèye amy,

Oumoukalsoum, Mamy Ndébane, Moumy, et Cheikh Baye ; que le Tout

Puissant vous garde,

À mes camardes de la 30ème promotion et à toute l’ENSA,

À mes amis et proches pour les conseils et encouragements,

À tous ce qui ont contribué, d’une façon ou d’une autre, au succès de

mon parcours

Merci

i
Remerciements
BI’ISMI – ALLAHOU – ARAHMAANI – ARAHIIMI
ALHAMDOU LILAAHI RABBIL HAALAMIN, ASSALAATOU WASSALAAMOU ALA RASSOULILAH

Au terme de ce travail, j’adresse mes remerciements les plus sincères à tous ceux qui, de près ou de loin,
n’ont ménagé aucun effort pour sa réussite. Particulièrement, j’exprime ces remerciements :
Au Professeur Abdoulaye DIENG, Directeur de l’ENSA, pour son encadrement, ses conseils et
encouragements donnés tout au long de notre parcours d’ingénieur ;
Au Docteur Mamadou Thiam DIOP, Directeur des Etudes de l’ENSA, pour sa modestie et sa grande
disponibilité ;
Au Docteur Mamadou Tandian DIAW, Chef du Département Productions Animales de l’ENSA, à
travers lui, tous les Enseignants du DPA. Je vous remercie de nous avoir inspiré par votre rigueur
scientifique et surtout par vos qualités humaines.
Au Professeur Saliou NDIAYE à travers lui, tout le Personnel d’Enseignement et de Recherches de
l’ENSA. Merci encore d’avoir participé généreusement à ma formation d’ingénieur ;
A Monsieur Souleymane DIENG, Responsable du laboratoire de bromatologie de l’ENSA, à travers lui,
tout le PATS de l’ENSA et en particulier celui du CATE. J’en profite pour le féliciter de son intégration
dans le corps des enseignants au moment où nous étions sur le terrain pour ce travail ;
Au Docteur Jonathan VAYSSIERES, Chercheur au CIRAD. Un merci autant formel que reconnaissant
à vous, un maître de stage comme on en fait peu. Vous avez su me motiver et me guider afin que je donne
le meilleur de moi-même et m’a soutenu jusqu’au bout dans ce travail. Si je projette de poursuivre ma
carrière dans la recherche, c’est en grande partie grâce à vous.
A Monsieur Mamadou Bocar THIAM, Assistant de Recherches à l’ISRA, une personne d’une générosité
exceptionnelle qui m’a accueillie et a mis à ma disposition toutes les conditions nécessaires pour la
réalisation de ce travail. Je souhaiterais vous remercier pour votre appui précieux, vos conseils et toute la
confiance accordée en ma modeste personne ;
Au Docteur Aliou FAYE, Coordonnateur du Projet EFEFAECES, de m’avoir offert l’opportunité de
réaliser cette étude et de l’aide apportée jusqu’au bout ;
Au Professeur Philippe LECOMTE, Directeur de l’UMR Selmet du CIRAD, pour l’intérêt porté à ce
travail, pour les précieux conseils et relecture. A travers vous, je remercie l’ensemble du personnel du
CIRAD, du PPZS et de l’IRD pour leur appui notable ;
A mes frères, sœurs et parents et plus particulièrement ma sœur Mme NDIAYE née Ndèye Ndébane
WADE et son époux El. Omar NDIAYE. Je me dois de faire une mention spéciale à vous, les mots me
manquent pour vous exprimer ma gratitude et ma reconnaissance, je ne peux que prier pour vous. Je
n’oublierai jamais les sacrifices et efforts inébranlables accordés dans mon cursus scolaire. Qu’Allah vous
donne longue vie, vous garde en bonne santé et vous couvre de sa grâce ;
A toute la famille Faye de Diohine et spécialement à Fatou FAYE pour sa générosité à la tâche et sa
bonne humeur permanente qui ont transformé ces pénibles phases de terrain en agréable moment de travail.
Merci à vous tous pour votre hospitalité ;
A mes collègues et amis du DPA, Thierno BA, Youssoufa BA et Mamadou Abib KA. J’avoue que les
moments partagés avec vous ne seront jamais oubliés et m’ont permis d’avoir des orientations claires pour
le reste de ma carrière. Puisse Allah vous accorde sa miséricorde ;
A mes collègues de l’ISRA, particulièrement Moussa TRAORE, Moctar GAYE, Médoune DIOP, Yahya
El. THIOR, Adja Rokhaya DIARRA, Mme GNINGUE et Mme DIALLO, et à travers eux tout le personnel
du LNERV pour avoir contribué à ce travail ;
A ma confidente et complice Mame Astou DIASSE. Je te remercie de m’avoir assisté dans les moments
les plus difficiles. Que le Tout Puissant te gratifie de bienfaits et nous conduit sous l’égérie du bonheur. Un
grand merci à toutes mes filles de la 33ème Promotion.
A mes filleuls Baye Billal Ndiaye, Mouhamed Sylla, et toute la 34ème Promotion de l’ENSA. Je vous
remercie pour la marque d’estime tenue à mon égard. Je vous souhaite tous un bon séjour et un excellent
parcours d’ingénieur à l’ENSA ;
A mes condisciples Mouhamadou Moustapha MBENGUE, El. Diamé SOW, Papa Mouhamet SECK,
Fatou Badiane NDIAYE, Awa Nar BITEYE, Asta Gaye SENE et Youssoupha DIOUF pour votre
accompagnement dans la voie de la vérité divine.
A mes camarades de la 30ème Promotion, à mes filleuls de la 31ème Promotion et à tous les élèves ingénieurs
de l’ENSA…

ii
Liste des sigles et abréviations
ANOVA : ANalyse Of VAriances
ANSD : Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (Sénégal)
BM : Banque Mondiale
CERAAS : Centre d’Etude Régional pour l’Amélioration de l’Adaptation à la Sècheresse
CIRAD : Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le
Développement
CNRA : Centre National de Recherches Agronomiques (Bambey, Sénégal)
CORPEN : Comité d’Orientation pour des Pratiques Agricoles Respectueuses de l’Environnement
DA : Direction de l’Agriculture (Sénégal)
EFEFEACES : Elevage, Fertilité des sols et Economie des Fermes Agriculture-Elevage sous
Contraintes climatiques et Environnementales au Sénégal
ENA : Efficience Azotée Agronomique ; ENC : Efficience Azotée Comestible
ENSA : Ecole Nationale Supérieure d’Agriculture (Thiès, Sénégal)
FAO : Food and Agriculture Organisation
GMQ: Gain Moyen Quotidien
INRA : Institut National de Recherches Agronomique (France)
IRD : Institut de Recherche pour le Développement
ISRA: Institut Sénégalais de Recherches Agricoles
JAL : Jour Après Levée ; JAS : Jour Après Semis
LEMSAT : Laboratoire d'Ecologie Microbienne des Sols et Agro Systèmes Tropicaux
LNERV : Laboratoire Nationale d’Elevage et de Recherches Vétérinaires (ISRA)
MAD : Matière Azotée Digestible ; MS : Matière Sèche ; MB : Matière Brute
N: Azote; P: Phosphore; K: Potassium; NO3-: Nitrate; NH3: Ammoniac; N2O: Protoxyde d’azote
ONU : Organisation des Nations Unies
PIB : Produit Intérieur Brute
PSE : Plan Sénégal Emergent
PV : Poids Vif ; PT : Périmètre Thoracique
SPIR : Spectroscopie dans le Proche Infra-Rouge
SSC : Saison Sèche Chaude ; SH : Saison Hivernale ; SSF : Saison Sèche Fraiche
SWAPAH: Soil – Water – Animal – Plant – Atmosphere – Human
SysI : Système d’élevage Intensif
SysIA : Système d’élevage Intensif Amélioré
SysE : Système d’élevage Extensif
UBT : Unité Bétail Tropical
UF: Unité Fourragère

iii
Liste des cartes
Carte : Localisation des villages de Diohine et Barrysine ................................................................... 16

Liste des figures


Figure 1 : Echantillonnage sur tas de fumier (Grange, 2015)................................................ 24
Figure 2: Proportion de l'azote urinaire (Nu) dans l'azote excrété (NE) en fonction de la
quantité d'azote ingéré (NI) par UBT (Grange, 2015) ............................................................ 25
Figure 3: Modèle conceptuel des flux de biomasses et d’azote en SysI et SysIA .................... 27
Figure 4: Modèle conceptuel des flux de biomasses et d’azote en SysT ................................. 27
Figure 5: Variation saisonnières de la composition et de la quantité du régime alimentaire des
animaux en libre pâture ........................................................................................................... 29
Figure 6: Variations mensuelles de l'ingestion et de l'excrétion sur une année complète (SysE)
.................................................................................................................................................. 30
Figure 7 : Variation de l'ingestion et de l'excrétion en fonction de la période d’engraissement
en SysI et SysIA ........................................................................................................................ 31
Figure 8 : Evolution du rendement en grains du mil en fonction des apports organiques en
SysE, SysI et SysIA ................................................................................................................... 33
Figure 9: Evolution du rendement en paille du mil en fonction des apports organiques en SysE,
SysI et SysIA ............................................................................................................................. 33
Figure 10 : Variation du rendement en paille en fonction du rendement en grains du mil en
SysE, SysI et SysIA ................................................................................................................... 34
Figure 11 : Variation de l’efficience azotée comestible en fonction de l’apport azoté en SysE,
SysI et SysIA ............................................................................................................................. 36
Figure 12 : Variation de l’efficience azotée agronomique en fonction de l’apport azoté en SysE,
SysI et SysIA ............................................................................................................................. 36
Figure 13 : Variation des rendements en grains en fonction de l’apport azoté en SysE, SysI et
SysIA ........................................................................................................................................ 37
Figure 14 : Variation des rendements en paille en fonction de l’apport azoté en SysE, SysI et
SysIA ........................................................................................................................................ 37
Figure 15 : Modèles des flux d’azote (en kgN.ha-1.an-1) à l’échelle de la ferme moyenne en
SysE (ou SysT), SysI et SysIA ................................................................................................... 39

iv
Liste des tableaux
Tableau 1: Doses de fumure apportées (bouses et urines en SysE, fumier simple en SysI et
fumier amélioré en SysIA) pour chaque traitement sur les parcelles de mil ........................... 23
Tableau 2: Caractéristiques de la ferme moyenne .................................................................. 27
Tableau 3: Flux d’azote et efficiences azotées annuels à l’étape animal en SysE, SysI et SysIA
.................................................................................................................................................. 34
Tableau 4: Flux d’azote et efficiences azotées annuels à l’étape fumier en SysI et en SysIA . 35
Tableau 5: Efficiences azotées, exportations azotées et rendements théoriques du mil à
l’échelle de la ferme moyenne.................................................................................................. 36
Tableau 6: Flux entrant et sortant de biomasses dans la ferme moyenne .............................. 40
Tableau 7: Flux d’azote et efficiences azotées dans la ferme moyenne .................................. 41

Liste des annexes


Annexe 1 : Composition du régime alimentaire des bovins sur parcours en fonction de la saison
de pâturage ................................................................................................................................. I
Annexe 2 : Dispositif expérimentale en système extensif (SysE).....................................................
Annexe 3 : Dispositif expérimentale en système intensif (SysI/SysIA) ...................................... I
Annexe 4 : Rendements en grains et en paille du mil obtenus chez Jean MARONE (SysE).....II
Annexe 5 : Rendements en grains et en paille du mil obtenus chez Ndep MARONE (SysE) ....II
Annexe 6 : Rendements en grains et en paille du mil obtenus chez Pape FAYE (SysI/SysIA) III
Annexe 7 : Rendements en grains et en paille du mil obtenus chez Ousmane TINE (SysI/SysIA)
.................................................................................................................................................. III
Annexe 8 : Table d'ANOVA de l'effet du traitement sur les rendements en grains et en paille
du mil en SysE .......................................................................................................................... IV
Annexe 9 : Résumé statistique des rendements en grains et en paille du mil pour chaque
traitement en SysE.................................................................................................................... IV
Annexe 10 : Table d'ANOVA de l'effet du traitement sur les rendements en grains et en paille
du mil en SysI et SysIA ............................................................................................................. IV
Annexe 11 : Résumé statistique des rendements en grains et en paille du mil pour chaque
traitement en SysI et SysIA......................................................................................................... V
Annexe 12 : Table d'ANOVA de l'effet du traitement sur la teneur en azote des grains et paille
du mil en SysE ............................................................................................................................ V
Annexe 13 : Résumé statistique des teneurs en azote des grains et en paille du mil obtenues
dans chaque traitement en SysE ................................................................................................ V
Annexe 14 : Table d'ANOVA de l'effet du traitement sur la teneur en azote des grains et paille
du mil en SysI et SysIA ............................................................................................................. VI
Annexe 15 : Résumé statistique des teneurs en azote des grains et de la paille du mil obtenues
dans chaque traitement en SysI et SysIA.................................................................................. VI
Annexe 16 : Test d’enfouissement du fumier avec traction animale à Kafrine à l’aide d’un
ripeur confectionné par un artisan local ................................................................................. VI

v
TABLE DES MATIERES

Dédicaces ..................................................................................................................................................
Remerciements ....................................................................................................................................... ii
Liste des sigles et abréviations .............................................................................................................. iii
Liste des cartes ...................................................................................................................................... iv
Liste des figures..................................................................................................................................... iv
Liste des tableaux ................................................................................................................................... v
Liste des annexes.................................................................................................................................... v
Avant-propos ....................................................................................................................................... viii
Résumé ................................................................................................................................................... 1
Abstract ................................................................................................................................................... 2

Introduction ........................................................................................................................................... 3

1. Synthèse bibliographique ............................................................................................................. 5


1.1. Situation agro-économique du Sénégal ................................................................................ 5
1.1.1. L’agriculture ................................................................................................................... 5
1.1.2. L’élevage......................................................................................................................... 5
1.2. L’élevage bovin au Sénégal ................................................................................................... 5
1.2.1. Caractéristiques zootechniques ....................................................................................... 5
1.2.2. Niveau d’ingestion des bovins ........................................................................................ 6
1.2.3. Ressources alimentaires disponibles ............................................................................... 6
1.2.4. Production et gestion de la fumure animale .................................................................... 8
1.3. La culture du mil .................................................................................................................. 10
1.3.1. Importance .................................................................................................................... 10
1.3.2. Systématique ................................................................................................................. 10
1.3.3. Physiologie .................................................................................................................... 10
1.3.4. Ecologie ........................................................................................................................ 11
1.3.5. Le matériel végétal ........................................................................................................ 11
1.3.6. Phénologie..................................................................................................................... 11
1.3.7. Pratiques culturales ....................................................................................................... 11
1.4. Les flux d’azote dans la biomasse ....................................................................................... 12
1.4.1. L’azote, un facteur limitant ........................................................................................... 12
1.4.2. L’azote dans l’agrosystème ........................................................................................... 12
1.4.3. L’azote des élevages bovins .......................................................................................... 13
1.4.4. L’azote dans les sols cultivés ........................................................................................ 13
1.4.5. La valorisation de l’azote par les cultures ..................................................................... 14
1.4.6. Les voies de pertes d’azote ........................................................................................... 14
1.4.7. L’efficience azotée ........................................................................................................ 15

2. Matériel et méthodes................................................................................................................... 16
2.1. La zone d’étude .................................................................................................................... 16
2.1.1. Situation géographique ................................................................................................. 16

vi
2.1.2. Caractéristiques physiques ............................................................................................ 16
2.1.3. Activités agricoles ......................................................................................................... 17
2.2. Le modèle conceptuel ........................................................................................................... 18
2.2.1. Les systèmes étudiés ..................................................................................................... 18
2.2.2. Le cycle de l’azote ........................................................................................................ 19
2.3. Méthodes de suivi ................................................................................................................. 19
2.3.1. Dispositif en fermes réelles ........................................................................................... 20
2.3.2. Quantification des flux de biomasses............................................................................ 21
2.3.3. Des flux de biomasse aux flux d’azote ......................................................................... 23
2.3.4. Calcul des indicateurs ................................................................................................... 25
2.3.5. Traitement et analyses des données .............................................................................. 28

3. Résultats ....................................................................................................................................... 29
3.1. Les flux de biomasses ........................................................................................................... 29
3.1.1. Etape animal.................................................................................................................. 29
3.1.2. Etape fumier .................................................................................................................. 31
3.1.3. Etape sol - plante ........................................................................................................... 31
3.2. Les flux d’azote et efficiences azotées ................................................................................. 34
3.2.1. Etape animal.................................................................................................................. 34
3.2.2. Etape fumier .................................................................................................................. 35
3.2.3. Etape sol – plante .......................................................................................................... 35
3.3. Les flux de biomasses, d’azote et efficiences azotées à l’échelle globale de l’exploitation 38
3.3.1. Flux de biomasses ......................................................................................................... 40
3.3.2. Flux d’azote et efficiences azotées................................................................................ 40

4. Discussion..................................................................................................................................... 42
4.1. Pratiques de gestion des flux de biomasses ......................................................................... 42
4.1.1. Valorisation et recyclage des ressources alimentaires par les animaux ........................ 42
4.1.2. De l’aliment à la biomasse fécale.................................................................................. 43
4.1.3. Des pratiques adaptées pour une amélioration des rendements du mil ......................... 43
4.2. Des flux de biomasses aux flux d’azote ............................................................................... 46
4.2.1. L’animal, un vecteur de fertilisants............................................................................... 46
4.2.2. Vers une meilleure valorisation agronomique du fumier .............................................. 47
4.2.3. Quand l’azote devient la clé de l’intensification agricole ............................................. 48
4.2.4. Vers une gestion intégrée du cycle de l’azote à l’échelle de l’exploitation .................. 50
4.3. Limites de l’étude ................................................................................................................. 52

Conclusion ........................................................................................................................................... 53

Références bibliographiques................................................................................................................ 55

Liste des annexes.................................................................................................................................... I

vii
Avant-propos
Dans à un contexte marqué par l’insécurité alimentaire des ménages ruraux, l’ISRA en
collaboration avec le CIRAD, l’IRD, le CERAAS et le PPZS ont mis en place le Projet
EFEFAECES « Elevage, Fertilité des sols et Economie des Fermes Agriculture-Elevage sous
contraintes Climatiques et Environnementales au Sénégal» financé par le WAAPP II. Ce projet
a comme domaine d’activité l’intégration agriculture-élevage et plus particulièrement la
gestion intégrée et durable de la productivité des agrosystèmes à travers la restauration de la
fertilité des sols par l’élevage. Son objectif consiste à i) faire un diagnostic du rôle actuel et
prospectif de l’élevage en systèmes mixtes agri-élevage au Sénégal en tenant compte des fortes
compétions autour de l’usage des biomasses et ii) proposer des leviers techniques basés sur les
activités d’élevage et des modèles d’intégration agri-élevage pour améliorer la compétitivité
économique et la durabilité de ces systèmes.

Cette présente étude s’inscrit alors dans le cadre des activités dudit Projet. Elle s’est déroulée
au LNERV de Hann (ISRA) sous l’encadrement de Jonathan VAYSSIERES et Mamadou
Bocar THIAM. Sa conduite a été faite dans le centre-ouest du Bassin arachidier du Sénégal
(Diohine et Barrysine situés aux environs de Niakhar). Les résultats présentés dans ce mémoire
de fin d’études sont issus du suivi annuel des animaux, du sol et des cultures aussi bien en
système extensif divagant qu’en système d’embouche bovine paysanne. Le suivi des quatre
premiers mois (de mars à juin) a été réalisé dans le cadre du mémoire de fin d’études de Guylain
Grange (Montpellier Sup’Agro). Les échantillons prélevés sur le terrain ont été simultanément
analysés au LNERV, au LEMSAT puis au spectroscope dans le proche infra-rouge (SPIR) en
vue de disposer de données consolidées et plus précises. Cependant, en raison du nombre
important des échantillons et du temps imparti relativement court, tous les résultats d’analyse
n’ont pas été livrés et seuls ceux issus du LNERV ont été utilisés dans cette étude

viii
Résumé
Cette étude présente une analyse des flux d’azote en systèmes mixtes intégrant l’élevage de
zébus et la culture du mil dans le bassin arachidier du Sénégal. L’indicateur retenu a été
l’efficience azotée définie comme le rapport entre les entrées et sorties d’azote à chacune des
étapes du cycle de production. L’étude vise une comparaison des systèmes extensif, intensif et
intensif amélioré. Au total, 16 animaux issus de 5 exploitations agropastorales différentes ont
été suivis. Pour chaque agro-éleveur (n=5), une parcelle de mil avec 4 répétitions entièrement
randomisées a été installée. La durée de parcage de 4 UBT et la dose de fumier apportée sur
des placettes de 25 m2 ont constitué les variables explicatives des rendements et flux d’azote
pour le mil en système extensif et systèmes intensifs respectivement. Il est ressorti qu’en
système extensif, le taux de valorisation de l’azote ingéré était faible (10%). Dans les systèmes
intensifs, les animaux ont valorisé 27% de l’azote issu d’une ration journalière constituée en
moyenne de 155,02±22,9 g.N.UBT-1. L’étude des courbes de réponse du mil à différentes doses
montre que la durée de parcage des animaux ainsi que l’apport de fumier sur les parcelles ont
affecté significativement les rendements du mil (P<0,05). Le fumier entreposé en plein air a
subi 39% de pertes d’azote. Ces pertes ont été réduites de 39% par la couverture du tas de
fumier par une bâche. L’enfouissement de ce fumier amélioré a eu un effet hautement
significatif sur les rendements en paille et en grain du mil (P<0,001) qui se trouvent améliorés
respectivement de +14,9% et +15,5% par tonne de matière sèche de fumier à l’hectare. A
l’échelle de l’exploitation, une efficience globale croissante du système extensif au système
intensif amélioré a pu être observée.

Mots clés : Efficience azotée, Zébus, Mil, Agropastoralisme, Intensification agro-écologique,


Bassin arachidier, Sénégal

1
Title: On-farm analysis of the nitrogen flows: the case of agropastoral systems in the
Senegalese groundnut basin

Abstract
This study presents the analysis of nitrogen flows in mixed systems integrating the zebu cattle
and millet crops in the groundnut basin of Senegal. The indicator monitored was nitrogen
efficiency defined as the ratio between input and output of nitrogen at each stage of the
production cycle. Apparent nitrogen flows were quantified for a full year to compare extensive,
intensive and improved intensive systems. Technical matched the tarp manure and his burial
application. A total of 18 animals from 5 different livestock farms were followed on a monthly
basis. For each farmer (n=5), a plot of 4 fully randomized repetitions was installed. The
corralling time of 4 UBT and the quantity of manure spread on plots of 25m2 were explanatory
variables of millet yields and nitrogen flows at the soil-plant level for extensive system and
intensives systems respectively. In extensive system, the recovery rate of nitrogen intake was
low (10%). In intensive systems, the animals recovered 27% of the nitrogen from a daily diet
consisting on average of 155.02 ± 22.9 g.N.TLU-1. The study of the response curves of millet
at different quantities of manuring showed that corralling time of animals and manure inputs
on the parcels significantly affected millet yields (P<0.05). Manure heap stored in an open air
suffered 39% losses of nitrogen. Coverage of the manure heap reduced by 39% these nitrogen
losses. Soil incorporation of this better quality manure had a highly had a highly significant
effect on millet yields (P<0.001). Straw and grain yields were improved respectively by
+14.9% and +15.5% per ton of dry matter manure applied by hectare. At the farm level, the N
use efficiencies increased from the extensive to the improved intensive system.

Keywords: Nitrogen use efficiency, Zebu, Millet, Agropastoralism, agro-ecological


intensification, Groundnut Basin, Senegal

2
Introduction
Les études prospectives prévoient un doublement de la demande mondiale en produits
alimentaires dans les quarante prochaines années, en réponse à la forte croissance
démographique et aux changements des habitudes alimentaires (Chaumet et al., 2009). Cette
croissance pourrait être plus spectaculaire en Afrique sub-saharienne (ONU, 2006). Dans un
contexte actuel déjà marqué par l’insécurité alimentaire, la malnutrition et une perte alarmante
de la fertilité des sols (Smaling et al., 1997; Sanchez, 2002), l’intensification écologique est
une solution intéressante et un défi majeur pour les productions agricoles en Afrique sub-
saharienne (Griffon, 2002). Elle passe par une conservation des ressources et l’amélioration de
l’efficience multicritères des systèmes agricoles avec l’objectif d’accroitre la productivité
agricole tout en préservant durablement la fertilité des sols (Dugué et al., 2011).

La grande majorité des systèmes agricoles d’Afrique sub-saharienne sont mixtes (Herrero et
al., 2010) avec des interactions omniprésentes entre cultures et élevage. L’élevage est
déterminant pour la sécurisation économique et alimentaire des ménages agricoles face à l’aléa
climatique, en particulier (Jones et Thornton, 2009). En effet, il occupe une place importante
dans l’économie des ménages en terme de spéculation (embouche) et d’épargne (élevage
extensif) (Wane et al., 2009 ; Otte et al., 2012) et/ou par ses effets positifs sur l’amélioration
du fonctionnement des systèmes de production à travers une meilleure gestion de la fertilité
des terres agricoles et la valorisation des résidus de récolte (Diop et al., 2005).

En l'absence d'engrais minéraux, la fumure animale peut être la seule source de nutriments
disponibles pour la fertilisation des cultures (Powell et al., 1995; Tittonell et al., 2010). En
effet, l’azote constituant un excellent indicateur de fertilité (Audouin, 2014) demeure l’un des
principaux facteurs limitant la production agricole en climat aride à subhumide (Rufino et al.,
2006; Audouin, 2014; Powell, 2014). Les cultures et le bétail sont limités dans leurs capacités
à intégrer l’azote dans leurs produits (Powell, 2014). En systèmes mixtes agri-élevage, même
si une proportion importante de la biomasse1 est recyclée, une partie des nutriments est perdue
au cours de ce cycle sous forme gazeuse ou par voie liquide (Rufino et al., 2006). Vayssières
et Rufino (2012) rapportent que 30 à 50% de l’azote ingéré par les animaux est perdu avant sa
mise à disposition pour les cultures à la parcelle. Dans les pays en développement, les travaux

1
Biomasse : toute matière organique animale ou végétale utilisée à des fins d’alimentation humaine, animale ou
de valorisation industrielle ou énergétique (Ronzon et Paillard, 2010).

3
de quantification de ces pertes sont encore très rares pour avoir une estimation correcte et
complète du cycle de l’azote et du carbone.

Face à cette problématique, il est donc pertinent d’imaginer l’intensification des systèmes
agricoles avec et par l’élevage en améliorant l’efficience d’utilisation de l’azote identifiée
comme élément clé d’une agriculture productive, rentable et respectueuse de l'environnement
(Sutton et al., 2013). Plus spécifiquement, l’objectif de cette étude est de mettre en place un
suivi des flux de la biomasse et de l’azote à différentes étapes (animal, fumier et culture) en
exploitations réelles et proposer des pratiques de gestion améliorantes en vue de limiter les
pertes potentielles de nutriments et de l’azote en particulier.

Ce présent travail fournit d’abord une large revue bibliographique sur les différents notions et
concepts se rapportant au sujet. Ensuite, la description de la méthodologie adoptée permettra
une compréhension des résultats dont la discussion aboutit à une conclusion sur l’impact et
l’applicabilité des techniques dites améliorantes.

En retenant une approche intégrée à l’échelle de l’exploitation, l’étude se propose d’apporter


des réponses à la question de recherche suivante : Quel rôle peut jouer l’élevage dans
l’intensification durable des systèmes agricoles mixtes sénégalais ?

4
1. Synthèse bibliographique
1.1. Situation agro-économique du Sénégal
Le secteur agricole occupe une place importante dans le développent économique et social du
Sénégal. Sa contribution à la formation du Produit Intérieur Brute (PIB) est de 15,8% (BM,
2015) et occupe 68,89% de la population active en 2014 (FAO, 2015). Selon l’ANSD (2014),
près de 49,5% des ménages pratiquent l’agriculture (soient 755 532 ménages) et l’essentiel se
livre à l’agriculture pluviale (60,7%) et à l’élevage (60,1%).
1.1.1. L’agriculture
Au Sénégal, les cultures pratiquées restent majoritairement vivrières (91%) et portent, pour
l’essentiel, sur le mil (38%), le niébé (24%), le maïs (20%), le riz (9%) et le sorgho (8%)
(ANSD, 2014). Le pays recèle des ressources hydriques importantes (35 milliards de m3 d’eau
par an) et des terres arables (3,8 millions d’hectares) encore sous exploitées aussi bien pour les
cultures à haute valeur ajoutée, que pour les cultures de rente et vivrières. Eu égard à ce fort
potentiel, seulement 2,64 millions d’hectares sont cultivées dont 140 000 ha irriguées (PSE,
2014). Selon la FAO (2015), la consommation d’engrais en terre arable et sous culture
permanente est seulement de 8 kg de nutriments par hectare en 2012 contre 6 kg par ha en
2009. Sans amendements organiques, ces faibles apports minéraux sont de loin en mesure de
compenser les fortes exportations de nutriments des sols notamment ceux du bassin arachidier
soumis à une exploitation abusive.
1.1.2. L’élevage
Le sous-secteur de l’élevage représente 28,8% du PIB du secteur primaire. Il contribue à la
sécurité alimentaire et nutritionnelle et assure les moyens d’existence de 30% des ménages en
milieu rural. Il présente un potentiel important en termes de création de richesse avec une
contribution au PIB de 4,2% en 2012 (PSE, 2014). Le Sénégal dispose d’un cheptel de plus de
15 millions de têtes en 2011, qui a crû de 2% par an sur les cinq dernières années. Le cheptel
est dominé par les ovins (37,4%), les caprins (31,9%) et les bovins (21,9%) (ANSD, 2013).
La consommation de viande au Sénégal est estimée à 14,5 kg par tête et par an en 2011 avec
une production de 187 000 tonnes en 2011 contre 137 000 T en 2006 soit une hausse de 7,2%
par an (FAO, 2015).
1.2. L’élevage bovin au Sénégal
1.2.1. Caractéristiques zootechniques
Le cheptel bovin du Sénégal est composé de deux types génétiques dominants : le taurin Ndama
en zone Sud et le zébu Gobra en zone sahélienne. Dans la zone de transition entre le Nord et

5
le Sud du pays (bassin arachidier et Sénégal oriental), il est rencontré un métis entre le zébu
Gobra et le taurin Ndama : le Djakoré (ISRA, 2003). Ces animaux sont bien adaptés aux
conditions difficiles de la zone soudano-sahélienne. Ils ont une bonne propension à
l’engraissement. Leurs Gains Moyens Quotidiens (GMQ) peuvent atteindre 1080 grammes par
jour (g.j-1) pour le zébu Gobra (Calvet et Diallo, 1971; Lecomte et al., 2003) et 800 g.j-1 pour
le taurin Ndama (ISRA, 2003). Le potentiel laitier annuel peut atteindre 500 à 600 kg de lait
pour le Gobra et 300 à 600 kg pour le taurin Ndama avec une durée de lactation moyenne de 6
mois (ISRA, 2003, Lecomte et al., 2003). Le poids vif des adultes approche chez le zébu Gobra
450 kg pour les mâles et 350 kg pour les femelles (ISRA, 2003). Chez le Djakoré, il est de 350
kg pour les mâles adultes et 250 kg pour les femelles adultes (Buldgen et al., 1984) et 220 à
420 kg pour les mâles adultes des taurins Ndama (Lecomte et al., 2003).
1.2.2. Niveau d’ingestion des bovins
Les quantités de fourrages ingérés par les ruminants tropicaux sont plus élevées au pâturage
qu’en stabulation pour un même fourrage (Guérin, 1987) en raison du choix (triage) opéré par
les animaux. Les maximums d’ingestion ont été enregistrés en saison des pluies et en saison
sèche froide, les minimums à la fin de la saison sèche. En décembre, pleine période de «vaine
pâture» (exploitation des résidus de cultures après récoltes), l’ingestion est élevée (autour de 7
kg de matière sèche par jour (kg.MS.j-1)). Il chute sous les 5 kg.MS.j-1 dès janvier pour se
stabiliser extrêmement bas en fin de saison sèche à moins de 4 kg.MS.j-1 (Ickowicz et al., 1999).
Pourtant, les essais d’engraissement des taurillons et des mâles adultes de race Gobra réalisés
par Buldgen et al. (1990) indiquent des taux d’ingestion situés entre 2,7 et 3 kg.MS par 100 kg
de poids vif. Ceci laisse dire que le niveau d’ingestion des bovins est fortement tributaire de
plusieurs facteurs endogénes comme exogènes notamment : le type génétique de l’animal, son
format et son poids vif, ses besoins alimentaires, sa conduite d’élevage ainsi que le disponible
alimentaire. Néanmoins, la norme habituelle reconnue, pour les bovins sahéliens, est de 2,5
kg.MS par 100 kg de poids vif soit 6,25 kg.MS par jour et par UBT (Unité de Bétail Tropical,
animal standard avec un poids vif de 250 kg).
1.2.3. Ressources alimentaires disponibles
Les fourrages sont à la base de l’alimentation des ruminants dans les zones tropicales
(Archimede et al., 2009) où la richesse fourragère se trouve majoritairement dans les pâturages
naturels (Guerin et al., 1987; Toutain et al., 2009). Tous les espaces non cultivés sont des
parcours potentiels (Toutain et al., 2009). Au Sénégal, en plus des pâturages naturels, d’autres
ressources alimentaires sont explorées pour l’élevage des bovins. Il s’agit notamment des

6
résidus de récolte, des sous-produits agro-industriels, des céréales locales, des ligneux, des
fourrages cultivés, des ressources minérales et des farines animales.
Dans les systèmes agro-sylvo-pastoraux, les jachères sont surtout des pâturages de saison des
pluies (Guérin et al., 1990 ; Ickowicz et Mbaye, 2001). Le disponible fourrager varie de 100
kg.MS.ha-1 dans la zone sahélienne à 2000 kg.MS.ha-1 dans les régions subhumides du sud.
Les espèces herbacées jouent un rôle important dans l’alimentation des ruminants et
représentent 40 à 80% des pâturages naturels (Guerin et al., 1987). Au cours de la saison
pluvieuse, la valeur du fourrage au stade feuillu se révèle néanmoins excellente (0,81 unités
fourragères (UF) et 84 g de matière azoté digestible (MAD) par kg de MS). Pendant les huit
mois de saison sèche, les animaux doivent se contenter d'une ration composée de pailles des
parcours naturels et de résidus de récolte dont la valeur alimentaire se détériore au cours de
cette saison (0,53 UF et 33 g de MAD par kg de MS) (Buldgen et al., 1993).
Les résidus de récoltes constituent, dans les systèmes de production mixtes, des ressources
fourragères non négligeables. Les pailles de céréales représentent une source énergétique digne
d’intérêt au Sénégal. Leur ingestibilité varie selon la période et le mode de récolte (Fall et al.,
1989). En marge de cette logique, se développe rapidement la pratique du stockage des pailles
de mil et de sorgho par les agriculteurs des régions sèches pour réserver ces fourrages à leur
propre bétail, plutôt que de les laisser à d’autres troupeaux usant du droit de vaine pâture
(Toutain et al., 2009). Une récolte précoce avec conservation des feuilles ainsi qu’une mise à
l’abri des pailles améliore leur valeur alimentaire en limitant leur lignification et leur altération
par les grains de sable qui augmentent leur teneur en silice (Fall et al., 1989).
Dans les systèmes sylvo-pastoraux, les ligneux peuvent constituer une part non négligeable de
l’apport fourrager sur parcours. Leur utilisation spontanée, très variable suivant les
disponibilités en d’autres fourrages, peut atteindre 30% de la ration des bovins (Guerin et al.,
2003). De plus, la plupart des espèces ligneuses constituent des fourrages d’excellente qualité
(protéines digestibles : 82 g par kg.MS , énergie: 0,87 UF par kg.MS ; Le Houerou (1980) cité
par Akpo et Gouzis (1992)). Au cours de la saison sèche, elles constituent donc un complément
alimentaire indispensable car la végétation herbacée ne peut, à elle seule satisfaire les besoins
des animaux (Akpo et Gouzis, 1992).
Les sous-produits agro-industriels (tourteaux de coton, d’arachide, de soja, sons, issues, farines
basses de céréales, bagasses, mélasse, drèches, etc.) sont utilisés au Sénégal pour complémenter
une ration de base constituée de fourrages.

7
1.2.4. Production et gestion de la fumure animale
1.2.4.1. Le bétail, un vecteur de fertilisants
Les animaux d’élevage ont longtemps eu un rôle clef dans la valorisation des biomasses
végétales sur les exploitations et dans la production de fumure organique (Blanchard, 2010).
En contexte sahélien, l'importance prise par une intensification de la production de fumier et
de bouses et par leur utilisation rationnelle, s’améliore de plus en plus (Ganry et Badiane,
1998). En l'absence d'engrais minéraux ou autres apports de nutriments, la fumure animal peut
être la seule source de nutriments disponible pour la fertilisation des cultures en Afrique de
l’Ouest (Tittonell et al., 2010). L’emploi de la bouse sous forme de fumier (mélange de bouses
et de litière) ou de lisier (bouse, urine, eau et débris pailleux) sur les cultures ou dans les
champs, pour en améliorer le rendement par l’apport d’agents fertilisants, représente l’emploi
le plus important et le plus courant des excréments de bovins (Jean-damien, 2004) et apparaît
comme la forme privilégiée de fumure organique (Landais et Lhoste, 1993).
1.2.4.2. Systèmes de production de la fumure animale
Les systèmes de production de la fumure sont divers et varient souvent d’une espèce animale
à l’autre. La fumure peut être préparée et appliquée par la stabulation des bovins dans la
concession ou par le parcage nocturne ou extensif dans les aires de parcours (De Rouw et al.,
1998). Les différents types de produits fertilisants obtenus dans ces systèmes sont des bouses,
des terres de parc ou poudrette, des fumiers, etc. (Landais et Lhoste, 1993; Ganry et Badiane,
1998; Odru, 2013).
La fumure produite par la stabulation ou parcage nocturne au champ consiste en un apport de
déjections (Ganry et Badiane, 1998) et d'urine déposées et mélangées avec du sable, là où les
animaux sont attachés (De Rouw et al., 1998). L’intérêt du parcage tient au fait que les
transferts sont assurés par les animaux (Landais et Lhoste, 1993; Odru, 2013). Les temps de
séjour concernés sont couramment de 14 heures par jour (Landais et Lhoste, 1993).
Dans le Nord du bassin arachidier, les troupeaux sont systématiquement parqués les nuits, soit
dans des enclos, soit attachés à des piquets puis déplacés au bout de quelques jours. Par les
déjections de fèces et d’urines, cette pratique traditionnelle permet une restitution de matière
organique au sol plus ou moins importante selon la taille et la composition du troupeau, et la
durée du séjour. Cependant, il convient de signaler que la pratique de la transhumance à une
période de l’année limite le transfert de fertilité au sein du terroir (Blanchard, 2010).
Dans un élevage partiellement sédentarisé au sein d'un système de production en voie
d'intensification (Ganry et Badiane, 1998), les refus du fourrage et les excréments sont

8
transformés dans l’étable en fumier utilisé pour les cultures suivantes (Coly et al., 2013). La
stabulation pour améliorer la conduite du bétail et la production de fumier de qualité fait l’objet
d’une promotion de plus en plus importante dans certaines zones du pays (ISRA, 2003).
Ainsi, si l’épandage de fumier est un bon indicateur de la pratique d’embouche sur la fertilité
des sols, il en demeure plus pour le dépôt direct des fèces et de l'urine par parcage nocturne de
troupeaux transhumants extensifs (Audouin, 2014).
1.2.4.3. Capacité de production de fumure des bovins sahéliens
Quantité et qualité du fumier dépendent de la race des bovins et de leur alimentation. La forme
d’élevage pratiquée et le mode de ramassage du fumier sont encore plus déterminants
(Schleich, 1986). Selon la norme moyenne décrite par Landais et Lhoste (1993), un bovin sur
parcours naturels ingérant environ 2300 kg.MS.UBT-1.an-1 (soit 6,25 kg par jour) excrète en
moyenne 1000 kg.MS.UBT-1.an-1. Cette production correspond à 3 kg de bouses sèches par
jour (De Rouw et al., 1998). Les animaux élevés à l’étable sur litière et nourris adéquatement
peuvent produire 7 T de fumier frais par UBT et par an (Schleich, 1986).
Cependant, les quantités de fèces excrétées peuvent varier assez fortement avec la saison. Au
Sénégal, pendant la saison des pluies, la production de fumier par UBT et par jour varie de 10
à 12 kg à 45% de MS (Hamon, 1970). Par ailleurs, la qualité des restitutions minérales est
moindre, car les fèces de début de saison sèche n'ont pas la même valeur fertilisante que les
fèces de fin de saison sèche (Ganry et Sarr, 1983).
1.2.4.4. Valeur agronomique de la fumure
La valeur agronomique de chaque type de fumure organique reconnu par les paysans est
évaluée à travers sa valeur amendante (teneurs en matière organique) et sa valeur fertilisante
(apports en éléments minéraux) (Blanchard, 2010). Des résultats obtenus par Ganry et Badiane
(1998) au CNRA2 en termes d'apports fertilisants du fumier montrent qu’une dose de 5 T.MB
de fumier pailleux (à 45% de MS et environ 25% de terre humifère), restituent en moyenne
30 kg d’azote (N), 10 kg de P2O, 35 kg de K2O, 15 kg de MgO et 20 kg de CaO, entre autres.
La recherche-développement recommande aujourd’hui d’apporter, pour le mil, 6 TMS.ha-1
tous les 3 ans ou 5 TMS.ha-1 tous les 2 ans (Blanchard et al., 2014). Toutefois, ces doses sont
fonction de la qualité du fumier ainsi que du type de sol en question. S’agissant, du parcage
nocturne, il est aujourd’hui indispensable de s’interroger sur le nombre d’UBT nécessaire par
unité de surface et le temps de séjours potentiel pour une fertilisation optimale des cultures.

2
CNRA : Centre National de Recherches Agronomiques de Bambey (ISRA)

9
1.2.4.5. Pratiques de gestion
Compte tenu des pertes potentielles de nutriments du fumier, il est alors utile d’envisager et de
mettre en œuvre des pratiques de gestion efficaces et réalisables en milieu réel. Parmi les plus
intéressantes, la couverture du tas de fumier par bâches ou nattes (Sagna-Cabral, 1988) au
moment de son stockage et l’incorporation superficielle (enfouissement) au sol (Rochette et
al., 2004; Peyraud et al., 2012) se révèlent être les meilleures au regard de leurs effets sur les
rendements des cultures. L'effet cumulatif de la répétition des enfouissements localisés (tous
les mètres par exemple), ponctuel ou en ligne améliorerait l'efficacité agronomique des faibles
quantités appliquées. De plus, les paysans reconnaissent l'avantage de l'enfouissement de la
matière organique pour l'avoir pratiqué dans le passé avec la culture attelée bovine (Sagna-
Cabral, 1988). Pour le mil, les enfouissements de compost, et vraisemblablement de fumiers
compostés, accroissent la teneur en protides des grains, quelle que soit la dose d'engrais azoté
(Ganry et Badiane, 1998). Par contre, selon Sagna-Cabral (1988), l’épandage du fumier en
surface présente un certain nombre d'inconvénients notamment l’arrêt de la minéralisation en
saison sèche, la décomposition accélérée du fumier avec des risques de perte d'azote par
volatilisation dans l'atmosphère en période des pluies et enfin il provoque un enracinement
superficiel des plantes cultivées (notamment le mil) (Sagna-Cabral, 1988).

1.3. La culture du mil


1.3.1. Importance
Le mil, aliment de base des populations, est de loin la céréale la plus importante au Sénégal
(DA, 2001; Ndiaye et al., 2005). Il occupe 715 996 ha soit 63,6% de la superficie céréalière
avec une production, à l’hivernage 2015, de 408 993 tonnes soit 32,7% de la production
nationale de céréales (ANSD, 2015).
1.3.2. Systématique
Appelé communément mil africain, mil pénicillaire ou mil chandelle ; le mil, de son nom
scientifique Pennisetum typhoides (Stapf. et Hubb.) est une céréale annuelle qui appartient à la
famille des Poaceae, au tribu des Paniceae et à la série des Panicoïdeae (Noba, 2002).
1.3.3. Physiologie
Le mil est une plante en C4 caractérisée par une haute capacité d'assimilation du CO2
(Mcpherson et Slayter (1973) cités par Noba (2002)). C’est une espèce allogame (>70%) pour
laquelle la pollinisation est essentiellement anémophile et occasionnellement entomophile
(Ahmadi et al., 2003).

10
1.3.4. Ecologie
Graminée de zones semi-arides chaudes (Ahmadi et al., 2003), le mil est considéré comme une
des céréales qui tolèrent mieux des conditions climatiques extrêmes (Noba, 2002). Ses
exigences écologiques peuvent être décrites comme suit : besoins de températures élevées pour
la germination et la croissance, grande tolérance à la sécheresse (pluviométrie variant entre 200
et 800 mm) et, tolérance marquée au faible niveau de fertilité des sols, au pH bas et à la salinité
(Noba, 2002; Ahmadi et al., 2003; Ndiaye et al., 2005).
1.3.5. Le matériel végétal
Les différentes variétés ou cultivars de mil, qui ont été parfois considérées comme des espèces,
se répartissent en deux groupes suivant la longueur de leur cycle (Pernes, 1984 cités par Noba,
2002), la taille des grains, la morphologie des épis et la photopériodicité (Noba, 2002). Ainsi
on distingue, au Sénégal, les Souna, variétés à cycle court (70 - 100 jours) et les Sanio, qui ont
un cycle plus long (120 - 150 jours) (Ndiaye et al., 2005). Le Souna 3, mil hâtif à cycle de 90
jours (Ganry et al., 1974) est la variété la plus cultivée dans la zone du bassin arachidier.
1.3.6. Phénologie
Le cycle de développement du mil peut être divisé en trois phases principales :
o la phase végétative qui s'étend de la levée à l'initiation florale ;
o la phase de reproduction qui va de l'initiation florale à la floraison et
o la phase de maturation des grains allant de la floraison à la maturité physiologique.
Dans le cycle d'un mil à cycle court comme le Souna 3, les étapes suivantes ont été rapportées
par certains auteurs : la germination-levée, le tallage, la montaison, l'épiaison et la floraison,
la formation et le remplissage du grain et la maturation des grains (Vidal, 1963; Noba, 2002).
1.3.7. Pratiques culturales
Selon Ndiaye et al. (2005), l’arachide, le niébé, la jachère enfouie et le maïs sont les meilleurs
précédents culturaux pour le mil. Il est cultivé soit en culture pure continue dans les champs de
case ou en rotation avec l’arachide dans les champs de brousse, soit en culture associée avec le
niébé dans le centre-nord du Sénégal.
- Le travail du sol : il dépend principalement du précédent cultural. S’il s’agit de l'arachide,
aucune préparation du sol n’est souvent faite. Par contre, dans le cas d'un précédent mil, il y’a
grattage superficiel manuel ou attelé. Il s’agit notamment d’une opération de nettoyage ou de
dessouchage du champ (Noba, 2002).
- Le Semis : il peut être réalisé à sec ou après une pluie de 20 mm ou plus (Ahmadi et al., 2003).
Le mil est habituellement semé en poquets, dont l’espacement variant entre 45 et 100 cm en

11
champ paysan dépend du système de culture, de la variété et de la nature du sol. La dose de
semis varie de 3 à 5 kg par hectare (Havard, 1986) avec une densité de 10 000 à 30 000 plants
par hectare (Gupta, 1984).
- Le démariage et l’entretien : le démariage à 3 plants par poquet, s’effectue 10 à 15 jours
après levée (JAL) et s’accompagne simultanément d’un arrachage à la main des adventices. De
même, un buttage est effectué généralement 30 jours après le semis (JAS). Deux sarclo-binages
sont essentiels pour lutter contre les mauvaises herbes (Ndiaye et al., 2005).
- La fertilisation : La production du mil est en relation très étroite avec la fertilité du sol
(Charreau et Poulain, 1963). Le mil répond bien à la fumure organique (fumier, compost, paille,
poudrette de parc, bouses, déchets de cours, etc.) et à la fumure minérale (urée, NPK,
phosphates, etc.) (Ahmadi et al., 2003). L’eau et l’azote sont les deux premiers facteurs limitant
la croissance du mil (Charreau et Poulain, 1963). Les besoins hydriques étant satisfaits,
l'absorption de l'azote conditionne la croissance du mil tout au long de son cycle végétatif
(Vidal, 1963) et donc les rendements.

1.4. Les flux d’azote dans la biomasse


1.4.1. L’azote, un facteur limitant
L’azote est un des quatre principaux éléments chimiques constitutifs de la matière vivante, avec
l’hydrogène, l’oxygène et le carbone (Peyraud et al., 2012a). En contexte tropical, l’azote
constitue le principal facteur limitant la production agricole (Rufino et al., 2006; Audouin,
2014; Powell, 2014). C’est un excellent indicateur de fertilité et représente le principal facteur
de croissance des plantes (Audouin, 2014). Les cultures et le bétail sont cependant limités dans
leurs capacités à intégrer l’azote dans leurs produits (Powell, 2014).
1.4.2. L’azote dans l’agrosystème
L’agrosystème peut être défini comme étant l’écosystème construit ou modifié par l’homme
pour l’exploitation agricole d’espèces animales et végétales à des fins alimentaires (champs
céréaliers, élevages bovins, ovins…), industrielles ou énergétiques. L’ingestion d’éléments
nutritifs constitue l’interface entre les animaux et les plantes à l’intérieur du complexe abrégé
par SWAPAH : sol–eau–atmosphère–plante–animal–êtres humains (Powell et al., 1995). A cet
égard, l’azote s’échange entre des compartiments très inégaux du système de production (Ruiz
et al., 1995). Si la plupart des mécanismes intervenant dans le cycle de l'azote sont bien connus,
leur quantification reste délicate en raison de leur multiplicité, de leurs interactions et de la
diversité des formes d'azote (Ruiz et al., 1995).

12
1.4.3. L’azote des élevages bovins
Les systèmes de productions animales occupent une place centrale dans le cycle de l’azote
(Salgado et Tillard, 2012; Powell, 2014). L’animal représente un levier essentiel pour améliorer
la fertilité des sols par sa capacité à intégrer, transformer, valoriser et recycler les nutriments
(azote, phosphore) (Salgado et Tillard, 2012). Les animaux ont besoin d’azote, notamment pour
la synthèse de leurs protéines (Dugué et al., 2003; Rufino et al., 2006). Une bonne partie de
l’azote provient des grains, des tourteaux et des fourrages, eux-mêmes ou de l’herbe pâturée
(Peyraud et al., 2012a). L’essentiel de l’azote ingéré est excrété par l’animal à travers les fèces
et l’urine (Dugué et al., 2003; Salgado et Tillard, 2012). Ces déjections renferment des
composés azotés très mobiles et réactifs (urée, azote ammoniacal et nitrique, acides aminés)
qui vont se retrouver plus ou moins rapidement sous forme de nitrate (NO3-), d’ammoniac
(NH3) et de protoxyde d’azote (N2O) (Peyraud et al., 2012a). L’azote rejeté dans les fèces a
pour origine l’azote alimentaire non digestible, l’azote microbien non digéré et la fraction
endogène associée aux desquamations de l’épithélium intestinal et aux sécrétions digestives
non absorbées (INRA, 1978).
Les teneurs en azote (N) et en phosphore (P) des fèces sont différentes de celles de l’urine fixée
temporairement par le sol (Powell et al., 1995; Peyraud et al., 2012a) et dépendent en outre du
régime alimentaire ainsi que de l’état physiologique des animaux (Powell et al., 1995), de leur
poids vif et du niveau de production (Peyraud et al. 2012b). Au pâturage, en général, les flux
d’azote, de phosphore et de potassium sont élevés (CORPEN, 2001). Par ailleurs, le fumier est
traditionnellement une importante source d’azote et d’autres éléments nutritifs (Powell et al.,
1995). Une bonne part de l' azote minéral du fumier est sous forme d’ammoniac (NH3) au début
de l'entreposage (Tittonell et al., 2010).
1.4.4. L’azote dans les sols cultivés
Les sols et leur qualité sont un maillon fort de la production agricole ; ils sont le support de la
plante cultivée et sont au centre des grands cycles biogéochimiques constituant des réserves
d’éléments nutritifs (Masse, 2007). Dans le sol, l'azote se trouve essentiellement sous trois
formes : organique, ammoniacale et nitrique (Dugué et al., 2003; Elalaoui, 2007). Les
principales entrées d’azote dans le sol sont essentiellement la fertilisation minérale, les
précipitations atmosphériques, les eaux d’irrigation, la fertilisation organique et les arbres
(Khouma et al., 2005; Peyraud et al., 2012a). Les sorties d'azote correspondent principalement
aux exportations dues aux récoltes et aux animaux (pâturages) (Khouma et al., 2005; Powell,
2014). Toutefois, dans le cas de la fumure organique, les processus biologiques de

13
minéralisation (essentielles pour la nutrition azotée des plantes (Rufino et al.; 2006)), ne
coïncident pas toujours avec les besoins de la culture (Berger, 1996). La quantité d'azote
minéralisée chaque année est de l'ordre de 1 à 3% de l'azote total sous climat tempéré (Ruiz et
al., 1995; Berger, 1996).
1.4.5. La valorisation de l’azote par les cultures
La plante est le révélateur le plus pertinent de la fertilité azotée du sol (Ruiz et al., 1995). De
nombreuses corrélations furent établies entre éléments du sol, éléments de la feuille de mil et
rendements (Charreau et Poulain, 1963; Peyraud et al., 2012b). L'azote est assimilé par la
plante sous la forme nitrate (NO3-) ou ammonium (NH4+) (Elalaoui, 2007; Salgado et Tillard,
2012). Les plantes peuvent utiliser ces deux formes à la fois dans leur processus de croissance.
Cependant, la partie la plus importante de l'azote absorbée par la plante est sous forme de
nitrate. Cet ion est mobile et circule avec la solution du sol vers les racines de la plante
(Elalaoui, 2007). L’azote assimilé par la plante est partitionné dans les grains et dans les parties
végétatives (Salgado et Tillard, 2012).
1.4.6. Les voies de pertes d’azote
Différentes pertes se produisent au cours du processus de recyclage de l’azote (Peyraud et al.,
2012a). En systèmes mixtes agri-élevage, même si une proportion importante de la biomasse
est recyclée, une partie des nutriments est perdue au cours de ce cycle sous forme gazeuse ou
par voie liquide (Rufino et al., 2006).
Chez les ruminants, le taux de valorisation de l’azote (exprimé par le rapport N fixé / N ingéré)
est faible (Peyraud et al., 2012a). En contexte tropical, Vayssières et Rufino (2012) rapportent
que 30 à 50% de l’azote ingéré par les animaux est perdu au cours du cycle avant sa mise à
disposition pour les cultures à la parcelle. De fait, sur pâturage, l’ensemble des processus de
transformation et d’évolution de l’azote des déjections se produit, à savoir minéralisation,
organisation, dénitrification, volatilisation, lixiviation mais selon des pas de temps et des
intensités variables (Powell et al., 1995; Peyraud et al., 2012b). Juste après l’émission, une
faible part de l’azote fécal (moins de 10%), se volatilise sous forme d’ammoniac (NH3) puis
protoxyde d’azote (N2O) (Powell et al., 1995; Peyraud et al., 2012a). L’azote urinaire est très
sensible aux pertes (Powell et al., 1995; Lekasi et al., 2003). Les pertes entre la production des
déjections et l’arrivée sur le sol sont significativement plus faibles lorsque les animaux sont en
pâturage du fait du nombre d’étapes beaucoup plus limité (Peyraud et al., 2012a). La gestion
des effluents à l’étable conditionne, au cours de ses différentes étapes (collecte, stockage,
épandage), les transformations de l’azote pouvant induire des risques majeurs de pertes (Lekasi

14
et al., 2003). Les données rapportées par certains auteurs permettent de préciser les pertes
d’azote du fumier par lixiviation et par volatilisation lors du stockage et de l’application au sol
(Powell et al., 1995). Et celles-ci sont d’autant plus importantes lorsque le fumier est entreposé
à ciel ouvert (Haynes et Williams, 1993). Ces mêmes types de pertes se produisent dans la
réserve azotée du sol. De plus, la mise en culture se traduit au niveau du sol par des pertes
azotées importantes à travers les exportations dans le sol (Hainnaux, 1980).
1.4.7. L’efficience azotée
La conservation des nutriments doit être envisagée à chacune des étapes du cycle de transfert
de l’animal à l’animal, partant de la production d’effluents d’élevage à leur transformation par
la plante (Salgado et Tillard, 2012). L’amélioration de l'efficience d’utilisation de l’azote a été
identifié comme un élément clé d’une agriculture productive, rentable et respectueuse de
l'environnement (Powell et al., 1995; Sutton et al., 2013). L’efficience azotée est le rapport
entre les quantités d’azote générées et valorisables et les quantités d’azote mobilisées pour la
production. Elle peut être calculée à différents niveaux du système de production : l’animal,
l’atelier de production, l’atelier de gestion des effluents, la sole cultivée ou l’exploitation
agricole (Peyraud et al., 2012a). A l’échelle de l’exploitation d’élevage, l’efficience
d’utilisation des intrants azotés s’accroît du fait du recyclage des déjections animales et de leur
valorisation agronomique. Chez l’animal, l’efficience varie avec son niveau de production et
la teneur en azote des rations alimentaires (Peyraud et al., 2012b). Elle est minimale chez
l’animal à l’entretien (Peyraud et al., 2012a).
L’optimisation de tous les maillons de la chaîne de gestion des effluents est une voie majeure
de progrès pour mieux améliorer l’efficience d’utilisation de l’azote (Powell et al., 1995). Dans
les systèmes de zéro-pâturage, où les animaux sont confinés toute la journée, une bonne partie
de l’azote contenu dans les excréments peut être recyclée s’il y a une gestion correcte (Lekasi
et al., 2003). Par exemple, les pertes d'ammoniac peuvent être considérablement réduites si le
fumier est incorporé dans le sol (Rufino et al., 2006). Pour le bétail transhumant, en revanche,
l’azote peut être restitué, dans la journée, en dehors du système de production rendant ainsi son
recyclage moins efficace. Pour les céréales, malgré un fort effet direct de l'engrais azoté, les
coefficients réels d'utilisation de l’azote sont faibles (Khouma et al., 2005). En abaissant les
émissions d’ammoniac (NH3), la quantité d’azote du sol absorbable par les plantes est alors
augmentée (Peyraud et al., 2012b). De même, une étude réalisée par Audrey (2012), relate que
pour minimiser les pertes, la quantité de nutriments apportée aux cultures doit être au plus
proche de leur besoin tout en tenant compte du moment d’apport le plus opportun.

15
2. Matériel et méthodes
2.1. La zone d’étude
2.1.1. Situation géographique
Les suivis expérimentaux ont été réalisés dans deux villages voisins : Diohine et Barrysine
(Carte). Ils sont situés au centre-ouest du bassin arachidier, dans la commune de Niakhar
(région de Fatick) entre les isohyètes 500 et 600 mm. Le Bassin arachidier couvre l’ouest et le
centre du pays, correspondant aux régions administratives de Kaolack, Fatick, Diourbel,
Kaffrine, une partie de Tambacounda, de Louga et de Thiès. Il couvre le tiers de la superficie
du Sénégal et abrite environ la moitié de la population.

Carte: Localisation des villages de Diohine et Barrysine


2.1.2. Caractéristiques physiques
Le climat
Le climat du nord du bassin arachidier est de type sahélo-soudanien et connaît deux saisons :
une saison sèche d’octobre à juillet caractérisée par de fortes températures et une saison
pluvieuse de juillet à octobre. A Diohine, la pluviométrie a été de 647 mm à l’hivernage 2015
contre 432 mm en 2014 et en moyenne de 553 mm à la décade de 2003 à 2012 (source : station
météorologique de Fatick, 2015). La température a de faibles amplitudes annuelles puisque les
moyennes mensuelles extrêmes sont de 24°C pour les mois les plus frais (décembre-janvier) et
de 30°C pour les mois les plus chauds (mai-juin et octobre). Les amplitudes journalières
marquent des écarts plus importants, qui atteignent parfois 20°C, en mars-avril.
16
Les sols
Les sols sont de type ferrugineux tropicaux à faible teneur en matière organique du fait de la
minéralisation rapide (Camara, 2007). Les plus dominants sont sableux de type dior
(ferrugineux tropicaux peu lessivés) sur les zones planes et dunaires (dominantes) et deck (sols
bruns calcimorphes) dans les bas-fonds (Odru, 2013). Les dek-dior sont des sols de transition,
qui sont encore assez sablonneux pour rester meubles lorsqu’ils se dessèchent et perméables
lorsqu’il pleut (Dione et al., 2008).
La végétation
Les ruminants domestiques s’alimentent généralement sur pâturage naturel. Le couvert
présente une grande variabilité spécifique et est composé de ligneux (Faidherbia albida,
Tamarindus indica, Parkia biglobosa, Detarium macrocarpum, Bauhinia rufescens, Acacia
nilotica, Combretum micrantum, Guiera senegalensis, Piliostigma reticulata, Balanites
aegyptiaca, etc.) et d’herbacées (Cenchrus bifloris, Cenchrus ciliaris, Schoenfeldia gracilis,
Chloris pilosa, Eulesine sp, Dactyloctenium aegyptium, Pennisetum pedicellatum, Cyperus
esculentus, Mitracarpus scaber, Zornia glochidiata, etc.). Sur les terres de parcours, il y’a une
large dominance des ligneux qui offrent d’importantes potentialités fourragères aux animaux
durant les périodes de soudure tout en contribuant aussi à la restauration de la fertilité des sols.
La strate herbacée est saisonnière et est fonction de la pluviométrie. Elle est d’une très grande
utilité pour la localité car constituant une source d’alimentation du bétail dont la survie est
étroitement liée à son abondance.
2.1.3. Activités agricoles
L’agropastoralisme est l’activité largement dominante dans cette zone. Les activités agricoles
sont associées à l’élevage de ruminants. Bien que les systèmes d’élevage soient très diversifiés
dans les deux villages d’étude, le mil et l’arachide constituent les principales cultures et
occupent une place importante dans la subsistance des ménages. Ils sont souvent associés à
d’autres spéculations accessoires telles que le Niébé (Vigna unguculata), le bissap (Hibiscus
sabdarifa) et le sorgho (Sorghum vulgare). Le mil constitue l’aliment de base des ménages et
même parfois du cheptel (pour ses sous-produits) grâce à sa production prépondérante.
Le terroir peut être divisé en deux auréoles : autour des cases se trouvent des champs cultivés
en permanence en mil, ce sont les champs de case. Lorsqu’on s’éloigne de cette auréole, on
traverse les champs de brousse où sont généralement cultivées des céréales en rotation avec
l’arachide. Une jachère collective est aménagée chaque année dans l’auréole des champs de
brousse. Elle est généralement de courte durée (1 à 2 ans). Son emplacement varie en fonction

17
des années, et est constituée par un ensemble de parcelles disposées côte à côte. Cette jachère
sert de zone de pâturage et permet en même temps le renouvellement de la fertilité sur les
parcelles qui l’abritent. Les troupeaux de ruminants (64% de bovins) sont majoritairement
divagants à Diohine (Odru, 2013). Pendant la saison des pluies, les parcelles en jachère sont
transformées en parcs à bœufs, où les animaux du village sont enfermés. En saison sèche, la
totalité du terroir est ouverte au cheptel local, auquel vient se joindre celui des transhumants
de la zone sylvopastorale. A Barrysine, l’embouche bovine paysanne reste largement
dominante. Les résidus de récolte notamment les pailles de céréales sont exclusivement
destinées aux animaux d’embouche pour constituer la ration de base en association avec les
aliments concentrés.
2.2. Le modèle conceptuel
2.2.1. Les systèmes étudiés
Trois systèmes ont été comparés avec des pratiques d’élevage et de gestion de la fumure
organique distinctes. En les confrontant, l’impact de ces pratiques sur le cycle de l’azote au
cours du renouvellement de la biomasse a été défini comme objet de cette étude. Un système
dit ''extensif'' (SysE) pratiqué dans le village de Diohine a été comparé à un système dit
''intensif'' (SysI) similaire au système d’embouche bovine paysanne à Barrysine. Parallèlement,
il a été également testé l’impact de pratiques améliorantes qui ont été appliquées sur le système
intensif déjà existant pour créer un système dit ''intensif amélioré'' (SysIA). Les techniques
améliorantes (SysIA) ont pour but de limiter les pertes d’azote au cours du recyclage de la
biomasse. Elles n’occasionnent donc pas de nouveaux flux mais impactent ceux déjà présents.
En SysE, l’alimentation des troupeaux se fait exclusivement sur des ressources spontanées et
résidus de culture qui sont valorisés par le pâturage des animaux. Les déjections sont alors
déposées directement sur les parcelles par les animaux. Ce système ne produit donc pas de
fumier. L’exposition prolongée au soleil occasionne une perte qualitative des bouses et de
l’urine par volatilisation et par le travail des termites (Hamon, 1970; Landais et Lhoste, 1993).
En SysI, les animaux sont engraissés avec des aliments concentrés et des résidus de cultures.
Ces derniers sont récoltés, stockés puis apportés aux animaux qui ne pâturent pas. Les
déjections (bouses notamment) mêlées à une partie des refus d’affouragement (tiges de mil)
sont collectées et stockées en tas de fumier avant d’être épandues sur les parcelles. Des pertes
azotées sont occasionnées lors du stockage et de l’épandage car le fumier reste en plein soleil
(Tittonell et al., 2010).

18
Le SysIA n’est pas encore pratiqué. Il a été défini avec les agriculteurs pour limiter les pertes
d’azote au stockage et à l’épandage. Les techniques améliorantes dont l’efficacité a été évaluée
lors de cette l’étude sont : d’une part, le bâchage du tas de fumier lors du stockage et d’autre
part, l’enfouissement du fumier au moment de l’épandage en vue de réduire les pertes d’azote
et de faciliter sa mise à disposition à la culture plus rapide.
2.2.2. Le cycle de l’azote
Le cycle de l’azote, concomitamment au recyclage de la biomasse dans le système de
production, était composé de 3 étapes :
Etape Animal : les animaux ingèrent les résidus de récolte ainsi que d’autres aliments
(autres fourrages et concentrés) constituant ainsi les entrées d’azote de cette étape. Les sorties
sont donc la part de l’azote stocké dans les tissus de l’animal ainsi que dans les déjections
(bouses et urines) (les animaux suivis ne produisant pas de lait).
Etape Fumier : les bouses collectées ainsi que les refus souillés des animaux forment
les entrées de cette étape tandis que les sorties ont été le fumier mâture après stockage et les
pertes par volatilisation principalement.
Etape Sol-Plante : Fertilisé à travers le fumier ou les déjections animales qui
constituent les sources d’apport azoté de cette étape, le mil produira des grains et de la paille
qui seront ensuite récoltés. Tout ou partie des pailles ont servi d’alimentation pour les animaux
lors de la campagne suivante, bouclant ainsi le cycle.
NB : Les flux d’azote non apparents (lessivage, volatilisation, dépôts atmosphériques, etc.)
n’ont pas été mesurés mais ont pu être estimés par défaut de bilan.
L’étude portant son intérêt sur le cycle complet, des indicateurs ont été définis dans chaque
étape puis regroupés pour conclure globalement à l’échelle de l’exploitation.
2.3. Méthodes de suivi
L’étude s’est déroulée sur une année entière (de mars 2015 à février 2016) afin de couvrir les
variations saisonnières dans la zone d’étude. Selon les exigences du projet, les suivis sur le
terrain ont été scindés en deux phases : une 1ère phase allant de mars à juin 2015 coïncidant
avec la saison sèche chaude (SSC) et une seconde phase (de juillet 2015 à février 2016)
couvrant la saison hivernale (SH) et la saison sèche fraiche (SSF). Les essais expérimentaux
ont été installés en ''fermes réelles'' avec l’objectif de rester au plus proche des conditions de
production en milieu paysan. Tout a donc été fait pour impacter au minimum les pratiques des
agro-éleveurs. Les flux d’azote ont été quantifiés en deux étapes : i) mesure des flux de

19
biomasses en matière brute (MB) puis en matière sèche (MS) et ensuite ii) conversion de ces
flux de biomasse en flux d’azote.

2.3.1. Dispositif en fermes réelles


L’étude en ferme réelle entend un suivi de systèmes existants en s’adaptant aux pratiques des
agro-éleveurs. Contrairement aux suivis en station, cette stratégie permet d’approcher au mieux
les flux réels et non ceux décidés à priori dans un protocole. Diohine et Barrysine sont deux
villages voisins mais présentent des systèmes d’élevage différents. Compte tenu de la diversité
de pratiques entre système divaguant (SysE) et celui d’embouche paysanne (SysI et SysIA), les
méthodes de suivi diffèrent alors d’un système à l’autre. Cinq exploitations (dont 2 à Diohine
et 3 à Barrysine) ont été choisies. Les expériences en SysIA ont été appliquées aux trois fermes
du SysI. Le choix de ce nombre d’agro-éleveurs est justifié par les modestes ressources du
projet de recherche en question et par la pénibilité du suivi surtout en SysE. Néanmoins, les
trois agro-éleveurs choisis à Barrysine ont eu une expérience avérée en embouche bovine avec
une capacité d’engraissement d’au minimum trois bovins par an.
Etape Animal : en SysE, 4 animaux ont été suivis. Il s’agissait de 2 taurillons et 2
taureaux. Quant aux SysI et SysIA, du fait des courtes durées d’engraissement (4 mois en
moyenne), 12 animaux au total ont été suivis soient 5 taurillons à l’engrais, 5 taureaux et 2
vaches de réforme.
Etape Fumier : le SysE ne produisant pas de fumier, seules les fermes de Barrysine ont
été suivies pour cette étape. Dans chaque ferme deux tas ont été créés : un en plein air (SysI) et
un bâché (SysIA). Chaque jour, les déjections et refus collectés ont été entreposés tantôt sur le
tas bâché, tantôt sur celui en plein air.
Etape Sol-Plante : Pour chaque agro-éleveur, une parcelle expérimentale a été mise en
place. En vue de s’affranchir d’un éventuel arrière effet, des champs n’ayant pas reçu de fumure
depuis au moins 3 ans ont été choisis. Chaque parcelle comptait 4 blocs expérimentaux
correspondant à 4 répétitions. Des placettes de 25 m² et des couloirs les séparant ont été tracés
(Annexe 2 et 3). Les parcelles en SysE ont été nommées ''essai parcage'' car la fumure a été
apportée par parcage nocturne des animaux (avec ou sans NPK à doses variables) avec des
temps de séjour variables. Les parcelles en SysI et SysIA ont été regroupées et nommées ''essai
fumier'' car c’est le fumier qui y est apporté selon des modes de stockage (bâché ou non bâché)
et d’apport (épandage à la volée ou enfouissement) différents (Tableau 1).
La variété de mil utilisée a été le Souna 3. Les semis ont été effectués entre le 20 et le 24 juin
à une densité de 10 000 poquets par ha soit 25 poquets par placette de 25 m2. La levée a été

20
maximale à la date du 12 juillet, c’est-à-dire 22 jours après semis (JAS). Le 1er sarclage, réalisé
10 jours après levée (JAL), a été simultané au démariage à 3 plants par poquet. Il a été suivi du
second sarclage effectué 35 JAL. L’épandage du fumier à Barrysine a été effectué le 18 Juin et
l’engrais NPK a été apporté 30 JAL. A Diohine, où les essais parcage ont été menés, le parcage
des animaux a démarré le 5 mai. Le suivi des paramètres agro-morphologiques de la culture a
été effectué à chaque étape du cycle de développement et a concerné le nombre de poquets, le
nombre de talles, la hauteur des plantes, le nombre et la longueur des épis fertiles. Les récoltes
ont été faites du 08 au 12 Octobre 2015.
2.3.2. Quantification des flux de biomasses
Comme vu précédemment, le cycle de l’azote peut se diviser en trois étapes distinctes. Les
entrées et sorties de biomasses ont été quantifiées en distinguant les sorties dites ''comestibles''
des sorties dites ''agronomiques''. Les sorties ''comestibles'' sont exportées et destinées à
l’alimentation humaine. Les sorties ''agronomiques'' ne sont pas consommées par l’homme et
peuvent potentiellement être recyclées, c’est à dire utilisées à l’étape suivante.
Etape Animal : les entrées de biomasses à cette étape sont constituées par les
ressources alimentaires. Celles-ci peuvent provenir du cycle de production (paille de mil) ou
être importée dans le cycle (autres fourrages et aliments concentrés). Dans cette zone, les
vaches ne sont pas traites, il n’y a donc qu’une sortie comestible (viande) et deux sorties
agronomiques (bouses et urines). Les entrées et sorties de cette étape ont été mesurées lors de
suivis mensuels sur la zone. Pour le SysE, la biomasse ingérée a été quantifiée grâce à la
méthode de collecte du berger3 (Guérin et al., 1984). Les végétaux collectés ont ensuite été
triés en deux catégories correspondant à quatre types de ressources fourragères : i) la paille de
mil, qu’elle soit pâturée au champ ou apportée par l’éleveur, elle constitue les entrées provenant
du cycle et ii) les autres fourrages qui ne proviennent pas du cycle de production et qui sont
émondés ou pâturés, ils regroupent 3 types de ressources : les ligneux qui sont parfois des
ressources collectives ; les herbacées des zones de pâturage (anciennes cultures, jachères,
parcours et bas-fonds) et les débris (petites brindilles d’herbacées et de feuilles mortes
transportées par le vent dans les bas-fonds ou au pied des ligneux).
En SysI et SysIA, des pesées de rations (pailles de mil et concentrés) ont été effectuées matin et
soir lors de la distribution des repas aux animaux. Les déjections ont été collectées grâce à la
méthode des couches (culottes) pour le SysE ou par leur ramassage immédiat en SysI. L’urine

3
La collecte du berger consiste à suivre l’animal au pâturage et à reconstituer le bol alimentaire en mimant ses
bouchées à la main.

21
excrétée n’a pas pu être collectée, elle a donc été calculée comme développée ci-dessous dans
la section 2.3.3. Les animaux ont été pesés mensuellement afin de connaître leurs variations de
poids vif. Cependant, un dysfonctionnement de la balance n’a pas permis d’évaluer les
variations de poids avec une précision suffisante. Parallèlement, des mesures barymétriques
ont été prises mensuellement et à partir desquelles le poids vifs des animaux a été calculé. En
effet, il existe plusieurs formules barymétriques établies par différents auteurs mais souvent
adaptées à des conditions particulières. Une seule, établie au LNERV de Hann, en sera retenue
car ayant été obtenue sur des troupeaux de race gobra. Elle est basée uniquement sur le
périmètre thoracique et s’établit comme suit :

= 0,0247. − 2,543. + 83,917


Avec : PV = Poids Vif estimé (en kg) et PT = Périmètre Thoracique (en cm)
Les entrées et les sorties de biomasses ont été ramenées à l’UBT pour s’affranchir de la
variabilité de poids entre les individus.
Etape Fumier : pour cette étape, il existe deux entrées qui sont i) les déjections
collectées par ratissage quotidien de l’aire où l’animal est attaché et ii) les refus d’alimentation
qui consistent en des tiges de mil souillées et mélangées aux fèces. Les sorties sont les pertes
lors de la collecte des déjections qui restent en partie mêlées à la terre, puis lors du stockage du
fumier par volatilisation due à l’effet du soleil et aux fermentations microbiennes. La quantité
de bouse collectée et la part de refus dans le fumier ont été évaluées tous les mois pour obtenir
les entrées mensuelles. Juste avant l’épandage du fumier sur les parcelles expérimentales,
chaque tas a été entièrement pesé afin de connaître la valeur précise des sorties en comparaison
aux données mensuelles. Les pertes d’azote sont ensuite estimées par défaut de bilan.
Etape Sol -Plante : l’unique entrée pour cette étape est la fertilisation qui peut être sous
forme de bouses et d’urines par parcage (SysE) ou de fumier (SysI et SysIA). En vue de tester
l’effet de la combinaison entre fumure animale et engrais chimique, du NPK (8 g par poquet)
a été apporté sur les traitements suivants : 7 jours de parcage (en SysE) et Dose recommandée
de fumier bâché puis enfoui (DBE en SysIA) (Tableau 1). A Diohine, les temps de parcage ont
été définis en se rapprochant au mieux des données obtenues par Odru (2013) et Audouin
(2014) dans la zone d’étude. Les doses correspondantes ont été apportées par parcage nocturne,
pendant 11 heures par jour, de 4 UBT par placette de 25 m² à des temps de séjour variant entre
4, 7 ou 15 jours. A Barrysine, les doses de fumier ont été déterminées à partir d’une dose
recommandée de 10 T.MB par ha, soit environ 25 kg.MB par 25 m². Pour chaque système, les
différents traitements ainsi que les doses apportées sont répertoriés dans le Tableau 1. A cette

22
étape, les sorties utiles sont constituées de la biomasse produite pouvant être séparée en 3
parties : les grains, les pailles et les racines. Les grains et pailles ont été collectés et pesés sur
l’ensemble des placettes lors de la récolte. Selon les pratiques agricoles actuelles de la zone
d’étude, le mil est récolté sans être déraciné, les racines restent au sol et seront alors recyclées.
Tableau 1: Doses de fumure apportées (bouses et urines en SysE, fumier simple en SysI et
fumier amélioré en SysIA) pour chaque traitement sur les parcelles de mil
Traitements Apports théoriques
Essais parcage (SysE)
N° Nature Kg.MB/25m2 T.MS.ha-1 Kg.N.ha-1
1 Témoin 0 0 0
2 NPK 0,20 0,07 11,16
3 4 jours 67,10 8,33 152,64
4 7 jours 117,42 14,58 267,11
5 7 jours+NPK 117,42 14,66 278,27
6 15 jours 251,61 31,25 572,39
Essais fumier (SysI et SysIA)
1 Témoin 0 0 0,00
1/ DF 12,5 4,50 60,30
2 2
1/ DB 12,5 3,65 52,93
3 2
1/ DBE 12,5 3,65 52,93
4 2
5 DF 25,0 9,00 120,60
6 DB 25,0 7,30 105,85
7 DFE 25,0 9,00 120,60
8 DBE 25,0 7,30 105,85
3/ DF 37,5 13,50 180,90
9 2
3/ DB 37,5 10,95 158,78
10 2
3/ DBE 37,5 10,95 158,78
11 2
12 DB+NPK 25,0 7,37 117,01
Avec : DF = Dose recommandée (10 T.MB.ha-1) de fumier simple épandu en surface; DFE = Dose
recommandée de fumier simple enfoui ; DB = Dose recommandée de fumier bâché puis épandu en
surface ; DBE = Dose recommandée de fumier bâché puis enfoui ; NPK = dose de 8 g d’engrais NPK
(15-15-15) par poquet.
Les trois systèmes étudiés ont été évalués sur la base des traitements caractéristiques suivants :
i) en SysE, il s’agit des traitements T1, T3, T4 et T15 ;
ii) en SysI : T1, T2, T5 et T9 ;
iii) En SysIA : T1, T4, T8 et T11
2.3.3. Des flux de biomasse aux flux d’azote
Pour connaître les flux d’azote à partir de la biomasse fraîche quantifiée, il est nécessaire de
connaître la teneur en matière sèche (%MS) ainsi que la teneur en azote (%N). Le flux d’azote
(N) a été obtenu à partir du flux de biomasse (MB) grâce à l’équation suivante :

N = MB . %MS . %N

23
Trois étapes ont été alors nécessaires. Il s’agit du prélèvement d’échantillons pour analyse, du
passage à l’étuve pour obtenir la %MS et de l’analyse au laboratoire pour déterminer la %N.

Echantillonnage
Les échantillons ont été prélevés à chaque étape de suivi (13 missions de terrain). Pour l’étape
animale, lors du tri des régimes alimentaires, des échantillons de chaque type de ressource
(paille de mil, ligneux, herbacées et débris) et de concentré ont été prélevés. Les échantillons
des entrées du tas de fumier (bouses et refus pailleux) ont aussi été prélevés mensuellement.
Pour le fumier mâture, les prélèvements ont été réalisés lors de la pesée, avant l’épandage
(Figure 1). Pour l’étape Sol-Plante, trois prélèvements de sol ont été faits pour chaque
traitement : avant installation de la culture, au cours de son évolution et à la récolte. Cependant,
les résultats d’analyse de sol ne sont toujours pas encore disponibles. Des échantillons de
pailles et grains ont été également prélevés lors de la récolte.

Trois couches identifiées :


• Couche inférieure : fumier le plus mâture
(échantillons 1, 2 et 3)
• Couche médiane (échantillons 4, 5 et 6)
• Couche supérieure : fumier le plus récent
(échantillons 7, 8 et 9)
Avec x, y et z, les dimensions du tas.

Figure 1 : Echantillonnage sur tas de fumier (Grange, 2015)

Analyses bromatologiques
Chaque échantillon prélevé a été amené au LNERV4 de Dakar où il a été passé à l’étuve à 60°C
pendant 48 heures afin d’obtenir la %MS. Les échantillons sont ensuite broyés et divisés en
deux exemplaires pour analyses simultanées au LNERV et au LEMSAT5 de l’IRD. Les
échantillons ont été également passés au spectromètre, la SPIR6 (Bertrand, 2002) permettant
d’obtenir une estimation des %N dans un délai plus court. La %N par analyse a été ensuite
déterminée par la méthode Kjedahl au LNERV et par la méthode du C-H-N au LEMSAT. Les
résultats d’analyse ont servi à confirmer et affiner les estimations de la SPIR.

4
Laboratoire National d’Elevage et de Recherches Vétérinaires
5
Laboratoire d'Ecologie Microbienne des Sols et Agro Systèmes Tropicaux
6
La Spectroscopie Proche Infra-Rouge (SPIR) consiste à recueillir le spectre d’un échantillon dans une gamme
de longueurs d’onde donnée (1100 -2500 nm) puis de les mettre en relation avec d’autres spectres
d’échantillons dont les caractéristiques sont connues. Cela permet d’évaluer les caractéristiques d’un
échantillon sans effectuer d’analyse en laboratoire.

24
Cas particulier de l’azote urinaire
N’ayant pu être mesurée par manque de moyens, la part d’azote excrétée via l’urine a été
évaluée en croisant des références bibliographiques pour obtenir une équation de régression
logarithmique linéaire donnant une meilleure précision (R2 = 0,41) de la proportion de l’azote
urinaire (Nu) dans l’azote excrété (NE) en fonction de l’ingéré (NI) (Figure 2). Cela a donc
permis d’évaluer Nu en fonction de NI et Nb (azote des bouses) grâce à la formule proposée
par Grange (2015):

= 0,24 ln − 0,64 Avec NE = Nu + Nb Alors :

0,24 ln ! − 0,64
=
1 − 0,24 ln ! − 0,64

Figure 2: Proportion de l'azote urinaire (Nu) dans l'azote excrété (NE) en fonction de la quantité
d'azote ingéré (NI) par UBT (Grange, 2015)
2.3.4. Calcul des indicateurs
Connaissant les flux d’azote en entrée et en sortie de chaque étape, il a été alors possible
d’établir des indicateurs de calcul. L’indicateur retenu est l’efficience azotée (EN), rapport
entre les sorties ''utiles'' et les entrées provenant du cycle. Ces sorties sont dites ''utiles'' car
valorisables du point de vue agronomique en apportant un flux d’azote à l’étape suivante du
cycle, ou du point de vue alimentation humaine (viande ou grains). Les efficiences azotées
agronomique (ENA) et comestible (ENC) ont été donc distinguées à chaque étape ainsi que sur
la globalité du cycle de production.
Etape Animal : l’azote ingéré (NI) contenu dans la paille de mil (Npa) et dans les autres
fourrages et aliments concentrés (Nfour et Nac), constitue l’entrée principale à cette étape. En

25
sortie, l’azote est stocké dans les tissus de l’animal (Ncroît) ou excrété (NE). Le NE est
constitué d’azote urinaire (Nu) et d’azote des bouses (Nb). Il est donc possible de calculer
l’efficience azotée agronomique (ENAAnimal) ainsi que l’efficience azotée comestible
(ENCAnimal) de cette étape :
" + 345î7 345î7
" #$%&'() = = " 2$%&'() = =
! Npa + Nfour ou Nac et ! Npa + Nfour ou Nac

Etape Fumier : pour cette étape, l’azote apporté quotidiennement au tas vient des
déjections (NE) et des refus alimentaires (Nr) qui composent le fumier immature. L’azote total
du tas après stockage ou du fumier mature (NF) constitue l’unique sortie ''utiles''. Le fumier ne
compte rien de comestible pour l’Homme. L’efficience azotée comestible du fumier est donc
nulle. L’efficience azotée agronomique de l’étape Fumier (ENAFumier) est alors:
<
" #89'&:; =
" + =

Etape Sol-Plante : les entrées d’azote pour l’étape Sol-Plante sont NF pour les SysI et
SysIA et NE pour le SysE. Les sorties azotées sont dans les grains (NGr) et dans la paille de mil
récoltés (NPr). Les efficiences agronomique et comestible à cette étape (ENAsp et ENCsp) se
définissent alors comme suit :
@4 A4
" #>? = " 2>? =
" ou < et " ou <

Echelle globale de l’exploitation : en combinant les flux de chaque étape, il est


possible de reconstruire le cycle complet de l’azote. Cependant, étant donné que les
systèmes étudiés ont des pratiques agropastorales différentes (parcage nocturne des
animaux dans les futures parcelles de mil à Diohine et embouche bovine puis production
de fumier à Barrysine), leur comparaison sera faite à l’échelle de la ferme moyenne. Par
définition, la ferme moyenne correspond à l’unité de production moyenne définie dans un
terroir donné. En se basant sur les caractéristiques des fermes de ce territoire étudié par
Garin et Faye (1990), Odru (2013) et par Audouin (2014), une ferme moyenne a été définie
avec les caractéristiques décrites dans le Tableau 2.

26
Tableau 2: Caractéristiques de la ferme moyenne
Désignation Valeur Source
SAU par foyer (ha) 4 (Audouin, 2014; Odru, 2013)
SAU fertilisée par foyer (ha) 1 (Audouin, 2014; Odru, 2013)
Nombre d’animaux en parcage (UBT.ha-1.an-1) 4 (Garin et Faye, 1990)
Bovins engraissés en système embouche (UBT.an-1) 3 (Audouin, 2014; Odru, 2013)
Durée moyenne d’engraissement (mois) 4 (Audouin, 2014; Odru, 2013)
Avec : SAU = Surface Agricole Utile
A l’aide de ces caractéristiques, des modèles conceptuels ont été établis en vue de mieux faire
apparaitre les entrées et sorties de biomasses à l’échelle de la ferme moyenne. Les Figures 3 et
4 décrivent respectivement les flux s’opérant en systèmes intensifs (SysI et SysIA) et en système
divaguant (SysE). Le SysI et le SysIA sont identiques quant aux caractéristiques de la ferme
moyenne.

Figure 3: Modèle conceptuel des flux de Figure 4: Modèle conceptuel des flux de
biomasses et d’azote en SysI et SysIA biomasses et d’azote en SysT

Avec : Nfour = Azote dans les fourrages ; Ncroît = Azote stocké dans les tissus de l’animal ;
Nb = Azote fécal ; Nu = Azote urinaire ; NGr = Azote contenu dans les grains de mil récoltés ;
NPexp/NPc = Azote dans la paille de mil exportée / consommée ; Nac = Azote dans les aliments
concentrés ; NFim = Azote dans le fumier immature ; NFmat = Azote dans le fumier mâture.

Globalement, les fourrages sur parcours et les aliments concentrés constituent les uniques
entrées respectivement en SysE et en SysI et SysIA. Les animaux en interaction avec les
parcelles de mil, les fertilisent par le biais de leurs déjections (SysE) ou du fumier (SysI et
SysIA). Considérant l’hypothèse selon laquelle, la production en paille excède la consommation
des animaux de la ferme moyenne, une bonne part de cette paille sera alors exportée de
l’exploitation ou laissée aux autres animaux usant de leur droit de vaine pâture.

27
Dans la ferme moyenne, les efficiences azotées globales correspondant au rapport entre les
sorties azotées utiles exportées (viande, paille et grains de mil) et les entrées azotées importées
(autres fourrages et aliments concentrés) de l’exploitation, ont été alors calculées comme suit :
NC:D? NJ; + NH;FîI
" #B = D100 :I " 2B = D100
NEF9;/N(H NEF9;/N(H
Avec : ENAg = Efficience Azotée Agronomique globale ; ENCg = Efficience Azotée Comestible globale ; NPexp
= Azote de la paille excédentaire ou exportée hors de l’exploitation ; Nfour = Azote des autres fourrages en
SysE ; Nac = Azote des aliments concentrés ; NGr = Azote des grains de mil récoltés ; Ncroît = Azote stocké
dans les tissus de l’animal.

L’efficience azotée globale (ENG) correspondant à la somme des ENAg et ENCg.


2.3.5. Traitement et analyses des données
Les données brutes de suivi ont été saisies avec le tableur Microsoft Excel (Licence
Professionnel Plus 2013) à l’aide duquel, une base de données justifiant les activités de suivi
de l’année 2015 ainsi que les figures et tableaux ont été conçues.

Pour la localisation de la zone d’étude, le logiciel de cartographie Quantum GIS (version


2.8.1) a été utilisé.

Les tests statistiques tels que les analyses de variances (ANOVA) et les tests de corrélation ont
été réalisés avec le package Rcommander du logiciel R (version 3.2.2). L’ANOVA permet
d'étudier le comportement d'une variable à expliquer en fonction d'une ou de plusieurs facteurs
explicatifs catégoriels. Pour cette étude, il s’agissait de vérifier l’effet de la fumure organique
sur les composantes du rendement du mil dans trois systèmes différents qui seront ensuite
comparés les uns aux autres. Pour se faire, le test de significativité de Ficher a été adopté avec
un seuil de 5%. Des corrélations ont été également mises en évidence à l’aide du test de
Pearson et sont établies entre : i) variabilité saisonnière, ingestion et excrétion des animaux sur
parcours (en système divagant) ; ii) période d’engraissement, ingestion et excrétion en système
d’embouche ; iii) rendement en paille et rendement en grains du mil dans les trois systèmes
étudiés. iv) apport azoté, efficience azotée agronomique (ENA) et efficience azotée comestible
(ENC) dans chaque système. Quant à la comparaison des flux d’azote et efficiences azotés
entre systèmes, de simples comparaisons de moyennes et de pourcentages respectivement ont
été effectuées car ne s’agissant pas de données statistiquement exploitables.

De plus, le logiciel Mendeley Desktop (version 1.15.3) a été utilisé pour la gestion des
références bibliographiques.

28
3. Résultats
Les résultats de cette étude ont concernés les flux de biomasses, les flux d’azote ainsi que les
efficiences azotées (aux étapes animal, fumier et sol-plante) aussi bien en système extensif
(SysE) qu’en systèmes intensif (SysI) et intensif amélioré (SysIA).
3.1. Les flux de biomasses
3.1.1. Etape animal
• Système extensif ou SysE
La Figure 5 décrit la variation de la composition et de la quantité du régime alimentaire des
animaux sur parcours en fonction de la période de pâturage. Trois grandes périodes ont été
identifiées : la saison sèche froide (SSF : de novembre à février), la saison sèche chaude (SSC
: de mars à juin) et la saison hivernale (SH : de juillet à octobre) (Annexe 1). Au cours de
l’année entière, le régime a été principalement constitué d’herbacées (42%), de ligneux (35%),
de paille de mil (20%) et de débris (3%). L’ingestion moyenne annuelle était de 4,87±0,96
kg.MS.UBT-1.j-1. Le taux d’ingestion a été de 4,15±0,9 kg.MS.UBT-1.j-1 en SSF, 5,16±0,7
kg.MS.UBT-1.j-1 en SSC et 5,3±1 kg.MS.UBT-1.j-1 en SH. L’ingestion moyenne journalière des
mois d’avril, d’août et de septembre (6,07 kg.MS.UBT-1.j-1, 5,95 kg.MS.UBT-1.j-1 et 6,22
kg.MS.UBT-1.j-1 respectivement) étaient plus élevées. L’analyse des résultats a montré que la
composition du régime est fortement corrélée avec la période de pâturage (r = 0,77 et P<0,001).

7 Paille de mil Herbacées Ligneux Débris


Ingestion (kg.MS.UBT-1.j-1)

Mois

Figure 5: Variation saisonnières de la composition et de la quantité du régime alimentaire des


animaux en libre pâture

Les quantités de biomasse fécale (bouses) collectées ont présenté la même variabilité
saisonnière que l’ingestion (Figure 6). Elles ont été de 2,1±0,9 kg.MS.UBT-1.j-1 en SSF, 3±0,4

29
kg.MS.UBT-1.j-1 en SSC et 3,4±1,2 kg.MS.UBT-1.j-1 en SH. Globalement chaque UBT a
excrété annuellement en moyenne 2,8±0,9 kg.MS.j-1. Le test de corrélation a révélé une forte
dépendance de l’excrétion à l’ingestion (r = 0,84 et P<0,001).
7.00
6.00
kg.MS.UBT-1.j-1

5.00
4.00
3.00
2.00
1.00 INGESTION EXCRÉTION

0.00

Mois

Figure 6: Variations mensuelles de l'ingestion et de l'excrétion sur une année complète (SysE)

• Système d’embouche paysanne (SysI et SysIA)


Le SysI et le SysIA ont présenté les mêmes caractéristiques à l’étape animal. Dans ces systèmes,
les animaux embouchés se sont contentés d’une ration exclusivement constituée de paille de
mil (24%) et de concentrés (76%). La nature des concentrés a varié d’un agro éleveur à l’autre
et était généralement constitué de sons (de mil, de blé, de maïs+sorgho et de riz), de tourteaux
(d’arachide et de blé), de graines coton, de la farine de coque d’arachide et de l’aliment usiné
(Jarga). Pour des temps d’engraissement variant de 110 à 120 jours (4 mois), les animaux ont
ingéré en moyenne 9,8±2,5 kg.MS.UBT-1.j-1. La Figure 7 montre que cette ingestion avait une
variation ascendante lors des trois premiers mois d’engraissement (8,5±2,11 kg.MS.UBT-1.j-1,
9,1±2,4 kg.MS.UBT-1.j-1 et 12,3±3,05 kg.MS.UBT-1.j-1, respectivement) et a diminué au
dernier mois (9,3±2,56 kg.MS.UBT-1.j-1). Quant à l’excrétion journalière, elle a été de 3,5±0,63
kg.MS.UBT-1.j-1 et a suivi la même évolution que l’ingestion (Figure 7).
Globalement, quelle que soit le système considéré, une forte corrélation a été observée entre
l’ingestion et l’excrétion journalière (r = 0,84 en SysE et 0,95 en SysI) avec cependant des flux
beaucoup plus élevés en stabulation.

30
14.0
Ingestion Excrétion
12.0

10.0
kg.MS.UBT-1.j-1

8.0

6.0

4.0

2.0

0.0
Mois 1 Mois 2 Mois 3 Mois 4
Période d'engraissement (en mois)
Figure 7 : Variation de l'ingestion et de l'excrétion en fonction de la période d’engraissement en SysI
et SysIA
3.1.2. Etape fumier
L’étape fumier n’a existé qu’en SysI et SysIA. Dans ces systèmes, le fumier immature était
principalement constitué de bouses (71%) et de refus de paille de mil (29%) avec une forte
contamination de grains de sable. Pour chaque agro-éleveur, deux tas de fumier ont été
constitués : un bâché et un autre à ciel ouvert. Ces tas ayant reçu les mêmes apports quotidiens
de bouses et de refus, ont été entièrement pesés après 80 jours de stockage. L’étude a révélé
que le mode de conservation (bâché ou non) a eu un effet sur la teneur en MS du fumier mature
(90% pour le fumier entreposé à ciel ouvert contre 73% de MS pour le fumier bâché). Les
résultats obtenus ont montré que chaque UBT produit en moyenne 4,08±0,23 kg.MS de fumier
simple ou 4,56±0,2 kg.MS de fumier bâché par jour, soit respectivement 543,97±28,09 ou
749,12±24 kg.MB pour une durée de stabulation totale d’environ 120 jours.
3.1.3. Etape sol - plante
Compte tenu de la diversité de pratiques entre systèmes, une étude comparative des rendements
du mil a été faite en vue d’appréhender l’effet des types de fumure et de leur mode d’apport.
De prime abord, des parcelles n’ayant reçu aucun traitement fertilisant ont été comparées afin
de pouvoir juger l’effet de la fertilité résiduelle issue des pratiques agricoles actuelles. Les tests
d’analyse de variances (ANOVA) ont montré une différence hautement significative entre les
rendements en paille et en grains des parcelles témoins des trois systèmes (P<0.001). En SysE,
les rendements des parcelles témoins ont été de l’ordre de 1,12±0,29 T.MS.ha-1 et 6,56±2,6
T.MS.ha-1 respectivement en grains et en paille. Les deux systèmes intensifs ayant les mêmes

31
témoins, ont donné par contre des rendements en grains de 0,3±0,13 T.MS.ha-1 et 3±0,8
T.MS.ha-1 pour la paille.
En outre, les tests d’ANOVA ont montré que l’apport de fumier entreposé à ciel ouvert puis
épandu en surface a eu un effet significatif sur les rendements en grains et en paille du mil
(P<0,05). En SysI, les rendements en grains et en paille sont presque doublés (+106% et
+108% du témoin respectivement) avec une dose de fumier simple de 15 T.MB.ha-1. Ces plus-
values ont été plus spectaculaires lorsqu’il s’agit de l’enfouissement du fumier bâché.
L’ANOVA affiche un effet hautement significatif de cette technique améliorante sur les
rendements du mil (P<0,001). A une dose de 15 T.MB.ha-1 de fumier bâché puis enfoui, des
hausses de rendement de +199% de grains et +204% de paille ont été obtenues en SysIA. La
dose de 5 T.MB.ha-1 de fumier a apporté des plus-values respectives en grains et en paille de
+76% et +58% en SysI et de +108% et +105% en SysIA.
Quant au SysE, l’ANOVA a révélé que le temps de séjour des animaux dans les parcelles avait
également une influence sur les rendements en paille et en grains du mil (P<0,05) (Annexes 8
et 9). Les rendements les plus élevés ont été obtenus dans les parcelles où les bovins étaient
parqués durant 15 jours (soient +37% et +60% respectivement sur les rendements en grains et
en paille du témoin).
Les trois systèmes étudiés ont globalement été comparés à l’aide de leurs traitements
caractéristiques respectifs. Les Figures 8 et 9 décrivent respectivement l’évolution des
rendements en grains et en paille du mil en fonction de l’apport de matière organique (soient
des bouses et urines en SysE, du fumier simple en SysI ou du fumier amélioré en SysIA). La
pente de la droite de régression renseigne sur l’efficacité de l’apport organique dans chaque
système. Cette efficacité a été plus remarquable en SysI et SysIA qu’en SysE. Elle s’est traduite
par des hausses de rendements variables selon le système considéré.

32
0.2
Rendement en grains (T.MS.ha-1) 12

0.1

Rendement en paille (T.MS.ha-1)


10
0.1 y = 0,004x + 1,16
R² = 0,96 y = 0,036x + 6,79
8 R² = 0,85
0.1 y = 0,02x + 0,36
R² = 0,79 y = 0,22x + 3,36
0.1 R² = 0,91
6
y = 0,039x + 0,36
y = 0,39x + 3,46
0.1 R² = 0,94
R² = 0,96
4
0.0
SysE SysI SysIA SysE SysI SysIA
0.0 2
0 30 60 90 120 0 30 60 90 120
Apport de matière organique (T.MB.ha-1) Apport de matière organique (T.MB.ha-1)

Figure 8 : Evolution du rendement en grains du mil Figure 9: Evolution du rendement en paille du


en fonction des apports organiques en SysE, SysI et mil en fonction des apports organiques en SysE,
SysIA SysI et SysIA

Selon les équations de régression, les flux de biomasses (matière organique apportée et
rendements) ont été tels que : i) en SysE, 1 T.MB de bouses et urines (à 31% de MS) déposées
à l’hectare a augmenté respectivement de +0,33% et +0,53% les rendements en grains et en
paille du témoin ; ii) en SysI, 1 T.MB de fumier entreposé à ciel ouvert (à 90% de MS) puis
épandu en surface a entrainé des hausses de +5,9% et +6,5% respectivement sur les
rendements en grains et en paille du témoin ; iii) en SysIA, chaque tonne de matière brute de
fumier bâché (à 73% de MS) puis incorporé à 20 cm du sol a apporté des plus-values de
+10,8% et +11,3% sur les rendements en grains et en paille du témoin respectivement.
En outre, les tests de corrélation réalisés à cet effet ont confirmé que les rendements en paille
sont fortement corrélés positivement avec les rendements en grains du mil (r = 0,69 et P<0,001
en SysE ; r = 0,8 et P<0,001 en SysI ; r = 0,85 et P<0,001 en SysIA). La Figure 10 décrit la
variation du rendement en paille en fonction du rendement en grains dans les différents
systèmes. Ce graphe est représenté en nuages de points associés à des ellipses de concentration
permettant ainsi de mieux mettre en évidence les variabilités intra- et inter-systèmes. Il fait
apparaitre encore une fois que le SysE a été globalement plus productif que les SysI et SysIA
tant en terme de rendement en grains qu’en rendement en paille.

33
Figure 10 : Variation du rendement en paille en fonction du rendement en grains du mil en SysE, SysI
et SysIA

3.2. Les flux d’azote et efficiences azotées


3.2.1. Etape animal
Les quantités d’azote ingérées (NI) ont été supérieures aux quantités d’azote contenues dans
les excrétions (NE) ou stockées dans les tissus de l’animal (Ncroît). Les efficiences ont alors
été partout positives. Il a également été démontré que l’efficience agronomique était supérieure
à l’efficience comestible quelle que soit le système considéré (Tableau 3). L’essentiel de
l’azote ingéré a été restituée dans les déjections (90% en SysE et 73% en SysI et SysIA). En
SysT, seulement 10% de l’azote ingéré ont été utilisés par l’animal pour la constitution de ses
réserves corporelles. Dans ces deux systèmes intensifs, l’effet de la variabilité saisonnière sur
l’ingestion a été moins important et l’ENC y était plus élevée (27%). Les gains de poids qui
en découlaient ont été de l’ordre de 149,09±4,27 kg.PV.UBT-1 par opération (120 jours) en
SysI et SysIA contre seulement 67,5±99,28 kg.PV.UBT-1 par an en SysE.
Tableau 3: Flux d’azote et efficiences azotées annuels à l’étape animal en SysE, SysI et SysIA
Entrées (g.N.UBT-1.J-1) Sorties (g.N.UBT-1.J-1) Efficiences (%)
Npa Nfour/Nac NI Nb Nu NE Ncroît ENAa ENCa
SysE Moyenne 4,77 59,56 64,34 38 19,95 58,05 6,29 90% 10%
Ecart type 3,1 6,30 9,40 4,2 2,50 6,70 5,72 --- ---
SysI Moyenne 15 140,02 155,02 51 62,58 113,33 41,66 73% 27%
Ecart type 4,9 18,00 22,90 6,3 12,40 18,70 7,20 --- ---
SysIA Moyenne 15 140,02 155,02 51 62,58 113,33 41,66 73% 27%
Ecart type 4,9 18,00 22,90 6,3 12,40 18,70 7,20 --- ---
Npa = Azote dans la paille de mil ; Nac = Azote dans les aliments concentrés ; Nfour = Azote dans les fourrages ;
NI = Azote ingéré ; Nb = Azote fécal ; Nu = Azote urinaire ; NE = Azote excrété ; Ncroît = Azote stocké dans
les tissus de l’animal ; ENAa = Efficience Azotée Agronomique à l’étape animal; ENCa = Efficience Azotée
Comestible à l’étape animal.

34
3.2.2. Etape fumier
Le SysI et le SysIA ont présenté les mêmes valeurs quant aux entrées d’azote contenues dans le
fumier immature (fumier en début de stockage). Le Tableau 4 montre une très grande
variabilité entre les teneurs en azote (%N) des deux types de fumiers matures. Elles ont été de
l’ordre de 13,4±3,7 g.N.kgMS-1 et 14,5±4 g.N.kgMS-1 respectivement pour le fumier simple
(en SysI) et le fumier amélioré (en SysIA). Le mode de conservation du fumier (bâché ou non)
a influé donc sur la quantité d’azote du fumier après maturation soit 76,7±4,4 g.N.UBT-1.j-1 en
SysI contre 95,7±4,2 g.N.UBT-1.j-1 en SysIA. Les ENA correspondant ont été de 61% en SysI
et 76% en SysIA.
Tableau 4: Flux d’azote et efficiences azotées annuels à l’étape fumier en SysI et en SysIA

Entrées (g.N.UBT-1.j-1) Sorties (g.N.UBT-1.j-1) Efficience (%)


Nb Nu Nr NFim NFmat ENAf
SysI Moyenne 55,5 67,8 2,3 125,6 76,7 61%
Ecart type 6,7 14,6 0,1 21,4 4,4 ---
SysIA Moyenne 55,5 67,8 2,3 125,6 95,7 76%
Ecart type 6,7 14,6 0,1 21,4 4,2 ---
Nb = Azote fécal ; Nu = Azote urinaire ; Nr = Azote dans les refus ; NFim = Azote dans le fumier
immature ; NFmat = Azote dans le fumier mâture ; ENAf = Efficience azotée agronomique du fumier.
3.2.3. Etape sol – plante
La comparaison entre systèmes a été faite à l’échelle de la ferme moyenne (Section 2.3.3). Les
déjections (bouses et urines), le fumier non-couvert et le fumier bâché ont constitué les sources
d’apports azotés annuels respectivement en SysE, en SysI et en SysIA. Ces apports ont été plus
élevés en SysE (soit 42,38±1,2 kg.N.an-1) qu’en SysI (27,99±1,6 kg.N.an-1) et SysIA (34,93±1,5
kg.N.an-1). Les sorties azotées à l’échelle de la ferme moyenne étaient inconnues car il n’existait
pas de traitements types correspondant à celle-ci. Pour cela, dans chaque système, des
efficiences (agronomique et comestible) ont été calculées pour chaque traitement permettant
ainsi d’établir des équations de régression linéaire des efficiences en fonction de l’apport azoté
(Figures 11 et 12). Ces deux figures montrent une variation inverse entre les apports d’azote
et l’efficience azotée. Les tests de corrélation de Pearson ont confirmé qu’il existait une
corrélation négative entre l’apport azoté et l’ENC d’une part (r = - 0,72 et P<0,05) et l’ENA
d’autre part (r = - 0,69 et P<0,05). De même, la corrélation entre ENA et ENC était très élevée
(r = 0,95 et P<0,001).

Connaissant les apports azotés à la ferme moyenne, l’ENA et l’ENC ont été déterminées pour
chaque système à partir des équations de régression préétablies en Figures 11 et 12.

35
10 80

y = 132,07x-0,58 y = 306,88x-0,51
R² = 0,55

Efficience agronomique (%)


8 R² = 0,97
Efficience comestible (%)

y = 761,56x-1,16 60
R² = 0,80 y = 240,42x-0,5
R² = 0,92
6 y = 113,6x-0,73
R² = 0,81 40
y = 3460,9x-1,02
R² = 0,76
4

20
2

SysE SysI SysIA SysE SysI SysIA


0 0
0 100 200 300 400 500 600 0 100 200 300 400 500 600
Apport azoté (kg.N.ha-1) Apport azoté (kg.N.ha-1)

Figure 11 : Variation de l’efficience azotée Figure 12 : Variation de l’efficience azotée


comestible en fonction de l’apport azoté en SysE, agronomique en fonction de l’apport azoté en
SysI et SysIA SysE, SysI et SysIA

Le Tableau 5 renseigne ces valeurs ainsi que les exportations azotées des produits récoltés et
les rendements théoriques correspondants.
Tableau 5: Efficiences azotées, exportations azotées et rendements théoriques du mil à
l’échelle de la ferme moyenne
Entrées Efficiences Sorties Rendements
(kg.N.ha-1) (%) (kg.N.ha-1) (kg.MS.ha-1)
NE/NF ENCsp ENAsp NPr NGr Grains Paille
SysE Moyenne 42,38 15% 46% 19,31 6,32 936,77 2926,43
Ecart type 1,2 --- --- 0,07 0,04 5,53 10,42
SysI Moyenne 27,99 16% 45% 12,72 4,45 553,26 2650,17
Ecart type 1,6 2% --- 0,11 0,03 4,30 21,88
SysIA Moyenne 34,93 9% 92% 32,23 3,02 670,73 5417,61
Ecart type 1,5 --- --- 0,41 0,03 5,89 69,02
NE = Azote excrété ; NF = Azote dans le fumier mâture ; ENCsp = Efficience azotée comestible à l’étape sol–
plante ; ENAsp = Efficience azotée agronomique à l’étape sol–plante ; NGr = Azote dans les grains de mil ; NPr
= Azote dans la paille de mil récoltée.

Les résultats ont montré que quel que soit le système considéré, l’ENA était supérieure à
l’ENC. En d’autres termes, la paille a exporté plus d’azote que les grains du fait des quantités
importantes récoltées. Du point de vue agronomique, le SysIA, grâce à ses plus-values de
rendement en paille élevées, a été plus efficient que les SysI et SysE (soient respectivement
92%, 45% et 46%). Les flux d’azote convertis en flux de biomasses, ont permis d’obtenir des
rendements théoriques dans chaque système. Les rendements en grains de la ferme moyenne
ont été de 936,77±5,53 kg.MS.ha-1 en SysE, 553,26±4,3 kg.MS.ha-1 en SysI et 670,73±5,89
kg.MS.ha-1 en SysIA. L’évolution des rendements en grains et en paille du mil en fonction de
l’apport azoté a été décrite respectivement à travers les Figures 13 et 14.

36
1.6 12

1.4
Rendement en grains (en T.MS.ha-1)

Rendement en paille (en T.MS.ha-1)


10
y = 0,0007x + 1,16
1.2 R² = 0,96
y = 0,0018x + 0,36 y = 0,006x + 6,8
8
1.0 R² = 0,78 R² = 0,85
y = 0,0036x + 0,36 y = 0,018x + 3,36
0.8 R² = 0,94 R² = 0,91
6
y = 0,037x + 3,46
0.6 R² = 0,96
4
0.4
SysE SysI SysIA SysE SysI SysIA
0.2 2
0 200 400 600 0 200 400 600
Apport azoté (en kg.N.ha-1) Apport azoté (en kg.N.ha-1)

Figure 13 : Variation des rendements en grains en Figure 14 : Variation des rendements en paille en
fonction de l’apport azoté en SysE, SysI et SysIA fonction de l’apport azoté en SysE, SysI et SysIA

L’efficacité de l’apport d’azote dans chaque système est indiquée par la pente de la droite de
régression. Elle a été plus remarquable en SysI et SysIA qu’en SysE et s’est traduite par des
hausses de rendements du témoin assez variables selon le système considéré :
i) en SysE, 1 kg d’azote organique apporté à l’hectare a induit une augmentation des
rendements en grains et en paille de +3,4% et +3,6% respectivement ;
ii) en SysI, 1 kg d’azote du fumier simple apporté à l’hectare a entrainé des hausses de
+21,2% et +12,5% respectivement sur les rendements en grains et en paille ;
iii) en SysIA, chaque kg d’azote issu du fumier amélioré et enfoui a apporté des plus-values
de +21,2% et +16,6% sur les rendements en grains et en paille du témoin respectivement.
Par ailleurs, il a été révélé que l’usage de la fumure animale pour la fertilisation du mil a donné
des indices de rendement7 assez raisonnables et allant de 0,13 (en SysE) à 0,09 (en SysI et
SysIA). En effet, le développement végétatif induit par la fumure animale affecte positivement,
à dose modérée, la productivité comestible du mil.

Les résultats d’analyses statistiques de la composition azotée des grains et de la paille de mil
(Annexes 12, 13, 14 et 15) ont montré que la pratique de gestion de la fumure animale avait
un effet significatif sur la teneur en azote des grains (P<0,05). Cette différence était plus
remarquable entre la teneur en azote des grains issus du SysE et de ceux du SysIA (soit
respectivement 1,05±0,38% contre 0,54±0,16% et P<0,05). Pour la paille, la fumure apportée

7
L’indice de rendement est le rapport entre le poids de la matière sèche des grains et le poids de la matière sèche
totale des parties aériennes (Khouma et al., 2005).

37
n’a nullement affecté sa teneur en azote (P>0,05) qui était plus faible que celle des grains. Pour
le SysE, aucune différence significative n’a été observée entre les différents traitements quant
à la teneur en azote des grains même si des variations remarquables ont été notées entre les
traitements T15 et T7 (soit respectivement 1,455±0,247% contre 0,675±0,021%). De même, en
SysI et SysIA, les doses de fumier apportées n’ont pas eu d’effets significatifs sur la teneur en
azote des grains et de la paille de mil récoltés (P>0,5 partout).
3.3. Les flux de biomasses, d’azote et efficiences azotées à l’échelle
globale de l’exploitation
Dans cette étude, l’exploitation a été représentée par la ferme moyenne. Le model conceptuel
ci-dessous (Figure 15), décrit dans chaque système les différents flux de biomasses et d’azote
aux étapes animal, fumier et sol–plante. Dans cette figure, le sens des flèches renseigne sur le
renouvellement de la biomasse et donc sur les flux de l’azote. Chaque flèche est associée avec
le nom de la biomasse et la quantité d’azote en question. De même, la dimension des flèches
varie arbitrairement avec les quantités d’azote correspondantes. Ce modèle met surtout en
évidence les biomasses importées et exportées de l’exploitation à partir desquelles, les
efficiences globales seront calculées ultérieurement.

38
Figure 15 : Modèles des flux d’azote (en kgN.ha-1.an-1) à l’échelle
de la ferme moyenne en SysE (ou SysT), SysI et SysIA

39
3.3.1. Flux de biomasses
Le Tableau 6 renseigne sur les quantités de biomasses entrant et sortant utilisées pour le calcul
des efficiences azotées. Les 4 UBT de la ferme moyenne en SysE, ont consommé en moyenne
5,84±1,17 T.MS de fourrages (herbacées, ligneux et débris) et 1,095±0,22 T.MS de paille de
mil par an. Les quantités de paille récoltées étant supérieures à la consommation moyenne
annuelle des animaux, une bonne part de cette paille (soit 1,831±0,2 T.MS) est alors destinée
à d’autres animaux n’appartenant pas à la ferme moyenne. Les gains de poids théoriques
annuels qui en découlaient étaient de l’ordre de 270,02±397,12 kg.PV.an-1 soit un GMQ de
180±270 g.PV.UBT-1.j-1.
Quant aux SysI et SysIA, les expériences ont été appliquées à la même ferme moyenne qui est
caractérisée par l’engraissement de 3 UBT par an avec 1 ha de mil fertilisé par le fumier des
bovins. A cet effet, l’ingestion annuelle globale était de 2,72±0,47 T.MS de concentrés et
0,86±0,149 T.MS de paille de mil. Eu égard au rendement en paille élevé, 1,8 T.MS et 4,56
T.MS de paille de mil ont été exportés respectivement en SysI et SysIA après satisfaction des
besoins en paille des animaux. Ces derniers, par défaut de bilan entre l’azote total ingéré et
l’azote excrété, ont enregistré globalement des gains de poids théoriques d’environ
447,28±12,8 kg.PV.an-1 soit 1230±11 g.PV.UBT-1.j-1.
Tableau 6: Flux entrant et sortant de biomasses dans la ferme moyenne

Entrées biomasse Sorties biomasse


Qfour/Qac QPc QPr QPexp Qgr Qviande
(kg.MS.an-1) (kg.MS.an-1) (kg.MS.an-1) (kg.MS.an-1) (kg.MS.an-1) (kg.PV.an-1)

SysE Moyenne 5840,00 1095,00 2926,43 1831,43 936,77 270,02


Ecart type 1168,00 219,00 10,42 208,58 5,53 397,12
SysI Moyenne 2718,52 858,48 2650,17 1791,69 553,26 447,28
Ecart type 471,58 148,92 21,88 127,04 4,30 12,8
SysIA Moyenne 2718,52 858,48 5417,61 4559,13 670,73 447,28
Ecart type 471,58 148,92 69,02 79,9 5,89 12,8
Qfour = Quantité de fourrages importés en SysE ; Qac = Quantité d’aliments concentrés importées en SysI et
SysIA ; QPc = Quantité de paille consommée dans la ferme moyenne ; QPr = Quantité de paille de mil récoltée
dans la ferme moyenne ; QPexp = Quantité de paille excédentaire ou exportée hors de l’exploitation ; QGr =
Quantité de grains de mil récoltés dans la ferme moyenne ; Qviande = Quantité de viande produite dans la ferme
moyenne.

3.3.2. Flux d’azote et efficiences azotées


Le Tableau 7 donne les efficiences azotées dans les trois systèmes étudiés. L’étude a montré
que les systèmes intensifs étaient globalement plus efficients que le système divagant. Ceci
était d’autant plus remarquable en SysIA avec une efficience azotée globale (ENG) de 89%
contre seulement 39% en SysE. Quant à l’efficience azotée agronomique globale (ENAg), les
SysI et SysE ont affiché un niveau d’efficience inférieure à celui du SysIA (soit respectivement
18% et 12% contre 47% en SysIA). Le SysE, quant à lui, malgré les apports non négligeables
de bouses et urines (environ 2,08 T.MS an-1), une bonne partie de l’azote produit est perdue au
cours du cycle avant sa mise à disposition à la plante cultivée. Dans ce système, il est relevé
une efficience azotée comestible globale (ENCg) plus faible que celles obtenues en systèmes
intensifs (soit 26% en SysE contre 40% en SysI et 42% en SysIA).
Tableau 7: Flux d’azote et efficiences azotées dans la ferme moyenne

Entrées azote Sorties azote Efficiences


(kg.N.an-1) (kg.N.an-1) (%)
Nfour/Nac NPc NPexp Ngr Ncroît* ENAg ENCg ENG
SysE Moyenne 86,96 6,49 10,85 13,53 9,18 12% 26% 39%
Ecart type 5,96 0,89 0,84 0,06 3,97 --- --- ---
SysI Moyenne 51,11 4,48 9,36 5,33 15,21 18% 40% 59%
Ecart type 2,83 0,78 0,66 0,04 0,13 --- --- ---
SysIA Moyenne 51,11 4,48 23,82 6,46 15,21 47% 42% 89%
Ecart type 2,83 0,78 0,42 0,06 0,13 --- --- ---
Nfour = Azote des fourrages importés en SysE ; Nac = Azote des aliments concentrés importées en SysI et SysIA ;
NPc = Azote de la paille consommée dans la ferme moyenne ; NPexp = Azote de la paille excédentaire ou
exportée hors de l’exploitation ; NGr = Azote des grains de mil récoltés dans la ferme moyenne ; Ncroît = Azote
de la viande produite dans la ferme moyenne (*en kg.PV.an-1).

41
4. Discussion
4.1. Pratiques de gestion des flux de biomasses
4.1.1. Valorisation et recyclage des ressources alimentaires par les
animaux
Au cours d’une année entière, le régime alimentaire des bovins en libre pâture (SysE) est
principalement constitué d’herbacées (41%), de ligneux (34%), de paille de mil (21%) et de
débris (3%). Ces valeurs s’accordent avec les résultats de Guerin et al., (1987) indiquant des
proportions d’herbacées (graminées ou légumineuses) dans le régime allant de 40 à 80% sur
parcours naturels. Selon Guerin et al., (1984), les ligneux peuvent occuper environ 30% de la
ration des bovins. L’ingestion moyenne globale est de 4,87±0,96 kg.MS.UBT-1.j-1. Sous l’effet
de la variabilité saisonnière sur la disponibilité fourragère de la zone d’étude, le niveau
d’ingestion est plus élevé en saison hivernale (5,3±1 kg.MS.UBT-1.j-1) puis en saison sèche
chaude (5,16±0,7 kg.MS.UBT-1.j-1). Ceci serait lié au stade de productivité maximale du tapis
herbacées entre août et septembre (pour la SH) et par l’abondance des ligneux dans le régime
surtout au mois d’avril (pour la SSC).
Cependant, cette ingestion chute en fin de saison sèche pour se stabiliser à un niveau bas
d’environ 4,2 kg.MS.UBT-1.j-1. En saison sèche froide, pleine période de vaine pâture (en
décembre et janvier, notamment), le niveau d’ingestion relevé est encore plus bas (environ
4,15±0,9 kg.MS.UBT-1.j-1). En cette période, les résidus de récolte (paille de mil en particulier)
constituent la principale ressource fourragère disponible pour les animaux divagants. Sous
l’effet de la forte charge animale observée dans cette zone, les animaux ne parviennent pas à
satisfaire convenablement leurs besoins alimentaires. Ces données sont en accord avec d’autres
études menées en régions sahéliennes (5,8 kg.MS.UBT-1.j-1 en SS pour des zébus Azawak au
Niger d’après Ayantunde et al (2001); de 5 à 4,5 kg.MS.UBT-1.j-1 pour des zébus Gobra, au
nord du Sénégal, en fin de SS d’après Molénat et al (2003); autour de 5 kg.MS.UBT-1.j-1 pour
des bovins au Sénégal d’après Diop et al (2005)).
De plus une étude menée par Ickowicz et al (1999) montre que les maxima d’ingestion ont été
enregistrés en saison des pluies et en saison sèche froide, les minima à la fin de la saison sèche.
Ce qui corrobore les résultats présentés dans cette étude. Ils conforte une remise en cause de la
norme habituelle d’ingestion pour les bovins sahéliens de 2,5 kg.MS par 100 kg.PV soit 6,25
kg.MS.UBT-1.j-1. En effet quelle que soit la période de paturage considérée, le niveau
d’ingestion des animaux conduits en extensif reste toujours inférieur à cette norme.

42
En revanche, pour le système d’embouche paysanne, la valeur des ingestions journalières peut
atteindre en moyenne 9,8±1,7 kg.MS.UBT-1 (correspondant à 3,9±0,68 kg.MS par 100 kg.PV).
En raison de la forte incorporation des aliments concentrés dans la ration (soit 76% contre
24% pour la paille de mil), ce niveau d’ingestion dépasse légèrement les données de Faye et
Landais (1985) et de Buldgen et al. (1990) obtenues lors d’essais d’engraissement réalisé dans
le bassin arachidier sur des zébus Gobra (soit 2,7 à 3,3 kg.MS par 100 kg de poids vif). Valenza
et al. (1971) relatent selon leurs essais en station sur des zébus gobra, que quelle que soit la
composition de la ration, l’ingestion était entre 3 et 3,5 kg.MS par 100 kg.PV. Il semblerait
donc que les paysans suivis suralimentent les animaux par rapport aux recommandations issues
des essais en station.
4.1.2. De l’aliment à la biomasse fécale
Les quantités de biomasse fécale (bouses et fumier) collectées présentent la même variabilité
saisonnière que l’ingestion. Selon Chirat et al., (2008), les quantités ingérées ont un intérêt fort
puisqu’elles sont un indicateur des performances zootechniques et conditionnent la restitution
de matière organique sur les sols. En système extensif divagant, chaque UBT excrète en
moyenne 2,8±0,9 kg.MS.j-1. Ces résultats s’accordent avec ceux de De Rouw et al., (1998) qui
mentionnent une production de 3 kg.MS.j-1 dans ce même système. Quant au système
d’embouche, la biomasse fécale valorisable est sous forme de fumier. La capacité de production
quotidienne en fumier des bovins en stabulation totale est de 4,05 kg.MS de fumier simple (à
90% de MS) et 4,56 kg.MS de fumier couvert (à 73% de MS). Une étude réalisée au Sénégal
par Hamon (1970) indique des niveaux de production de fumier sec à l’étable similaires allant
de 4,5 à 5,4 kg.MS avec une durée d’entreposage plus longue. En effet dans cette étude,
l’incorporation de fortes quantités d’aliments concentrés dans la ration combinée aux
importantes quantités quotidiennes de refus d’affourragement (soit 29% des apports de matière
sèche au tas de fumier) expliqueraient cette forte production quotidienne de fumier.
4.1.3. Des pratiques adaptées pour une amélioration des
rendements du mil
A l’étape sol–plante, sans aucun apport de fumure, les rendements en paille et en grains du mil
obtenus dans les parcelles auparavant soumises à la divagation des animaux (à Diohine) sont
respectivement deux à quatre fois plus élevés que ceux observés en SysI (à Barrysine). Ils sont
de l’ordre de 1,120±0,29 T.MS.ha-1 et 6,562±2,6 T.MS.ha-1 respectivement en grains et en
paille pour le SysE et de 0,296±0,13 T.MS.ha-1 en grains et 3±0,8 TMS.ha-1 en paille pour les
SysI. En effet, cette forte variabilité de rendements observée entre système divagant et systèmes

43
intensifs pourrait être due à l’effet de l’apport direct d’urines qui restitue sur les terres de
parcours de l’azote facilement mobilisable par la plante.
Ces résultats s’accordent avec ceux obtenus par d’autres auteurs à Diohine : 1,24±0,51 TMS.ha-
1
(Mbengue, 2015) et 1,267 T.MS.ha-1 (Odru, 2013). Audouin (2014) relève des rendements de
l’ordre de 0,795 T.MS.ha-1 en champs de case fertilisé à Barrysine ; ce qui s’accorde avec les
rendements obtenus dans cette étude avec la dose de 10 T.MB.ha-1 de fumier simple.
Avec le parcage nocturne, les rendements les plus élevés sont obtenus dans les parcelles où les
bovins (4 UBT) ont été parqués durant 15 jours sur 25 m2. Les plus-values obtenues sont +37%
et +60% respectivement sur les rendements en grains et en paille du témoin. Cependant, pour
atteindre un tel niveau de restitution organique, il faudrait disposer d’un cheptel d’environ 66
UBT pour pouvoir fertiliser 1 hectare de mil par an. De même, un cheptel de 30 UBT permet
une amélioration de rendement en grains et en paille de l’ordre respectif de +21% et +18%.
Cet effectif n’est pas réaliste car il est difficile à atteindre dans cette zone de par une densité de
population humaine élevée et une saturation foncière (Vayssières et al., 2015). Selon
Lericollais et al. (1999), la taille des troupeaux bovins sérères dépassent rarement 30 têtes. Pour
une meilleure appropriation des résultats de cette étude, il est alors recommandé de parquer 4
UBT par 25 m2 pendant 4 jours correspondant à un effectif de 18 UBT par hectare durant la
saison de pâturage (de novembre à juin). Ceci occasionnera une amélioration des rendements
du témoin de +16% et +31% respectivement en grains et en paille à la 1ère année de parcage.
Cette recommandation est parfaitement corroborée par celle de Schleich (1986) qui s'est
intéressée de façon très pratique, dans le nord de la Côte d'Ivoire, aux conditions d'utilisation
de la fumure animale et aux contraintes de travail. Cette auteure propose les ratios suivants
selon les techniques : 18 UBT par hectare pour le parc tournant et 3 à 5 bœufs de trait pour
l’embouche intégrée.
S’agissant du système d’embouche bovine paysanne, le fumier, quel que soit son mode
d’entreposage et d’épandage, améliore significativement les rendements en paille et en grain
du mil. Selon Sarr (1986), le fumier accroit significativement le nombre de talles, favorise la
croissance linéaire et pondérale, augmente le nombre d'épis fructifiés par poquet ainsi que la
surface de l'épi. Cette amélioration est d’autant plus remarquable lorsque le fumier est couvert
par une bâche au moment de son entreposage puis enfoui dans les lignes de semis lors de son
apport. En effet, les plus-values de rendement en grains et en paille par rapport au témoin sont
respectivement de l’ordre de +14,9% et +15,5% par tonne de matière sèche à l’hectare de
fumier bâché puis enfoui. Elles sont de l’ordre de +6,6% en grains et +7,3% en paille lorsqu’il
s’agit du fumier entreposé à ciel ouvert puis épandu en surface. A dose égale de matière sèche,
44
l’utilisation d’un fumier amélioré puis incorporé à 20 cm du sol augmente respectivement de
+83% et de +74% les rendements en grains et en paille par rapport à du mil fertilisé avec du
fumier stocké en plein air et épandu à la volée. L'enfouissement de matière organique permet
d'accroitre la productivité du sol sableux en améliorant l'utilisation de l'engrais par la plante
(Sarr, 1986). Selon Sagna-Cabral (1988), l’épandage du fumier en surface présente un certain
nombre d'inconvénients notamment l’arrêt de la minéralisation en saison sèche, la
décomposition accélérée du fumier avec des risques de perte d'azote par lessivage en période
des pluies et enfin il provoque un enracinement superficiel des plantes cultivées avec risque de
verse.
Par conséquent, pour doubler le rendement en grains du mil dans ce système dit intensif, il faut
des doses à l’hectare de 15,2 T.MS de fumier simple apporté en surface ou seulement 6,7 T.MS
de fumier couvert puis enfoui. Des études de courbes de réponses à des doses croissantes de
fumier ont montré que 1 à 3 T.MB à l’hectare peuvent apporter des surplus de rendement en
grains respectifs de 20 à 35% (Ganry et Sarr, 1975) et pouvait même doubler le rendement par
rapport à un témoin sans fertilisation (Badiane, 1987).
Le système extensif, malgré son caractère traditionnel, se révèle plus productif que les systèmes
associés à une production de fumier à l’étable. En effet, la durabilité de ce système (SysE) est
sous-tendue par la divagation diurne et/ou le parcage nocturne des animaux qui sont un vecteur
de fertilisants efficace (apport direct de bouses et urines sur les parcelles) à long terme dans les
zones où les sols se sont d’avantage appauvris en éléments nutritifs et matière organique.
Toutefois, il est démontré dans cette étude que la pratique du parcage a une faible influence sur
les rendements du mil en 1ère année et que l’effet résiduel (en année 2 et 3) est probablement
plus élevé avec l’enfouissement des bouses par les animaux au parcage. Selon Rockstrom et
De Rouw (1997), au cours des deux premières années, l'effet des bouses est resté faible sur les
rendements et nul sur le poids des grains et des épis. Ce qui leur permet de conclure que la
pratique du parcage extensif n'améliore pas ou peu les rendements du mil en 1ère année. En
revanche, De Rouw et al. (1998) soulignent que grâce aux moindres restitutions organiques
fournies annuellement par les bouses, la dégradation du sol est stoppée ou ralentie. Landais et
Lhoste (1993) désignent ce système comme celui qui nécessite le moins de travail et qui
correspond au début d'un processus d'intensification. Parallèlement, l’amélioration de la valeur
agronomique du fumier par la couverture puis par son enfouissement constitue une voie
d’intensification durable de la productivité du mil dans un contexte marqué par une dégradation
avancée de la fertilité des sols et une rareté de la matière organique.

45
4.2. Des flux de biomasses aux flux d’azote
4.2.1. L’animal, un vecteur de fertilisants
En système extensif divagant, l’alimentation des troupeaux se fait majoritairement à partir de
ressources spontanées (Nfour>Npa) et sans complémentation. Pour une année entière de
pâturage, l’azote ingéré par les bovins est supérieur à l’azote excrété (64,34±9,4 contre
58,05±6,7 g.N.UBT-1.j-1). Powell et Ikpe (1992) ont en effet constaté que la consommation
d’azote par les animaux sur parcours était supérieure à l’azote contenu dans les déjections. En
effet, dans ce système, 90% de l’azote ingéré sont restitués à travers les déjections. Ceci est en
parfait accord avec la revue de la littérature de Vayssières et Rufino (2012) montrant que pour
une faible efficience d’utilisation de l’azote, environ 90% de l’azote ingéré par les animaux
sont excrétés sous forme de bouses et urines.
Ainsi, le parcage nocturne (11 à 12h/24h) sur les parcelles de culture permet à l’agro-éleveur
d’utiliser la moitié de l’azote excrété comme fertilisant. Par défaut de bilan entre les flux
d’azote ingéré et les flux d’azote excrété, les animaux utilisent 10% de l’azote ingéré pour la
constitution de leurs réserves corporelles. Selon Van der Hoek (1998) et Flachowsky (2002) la
proportion d’azote alimentaire incorporée par les animaux dans leurs productions (viande et
lait, notamment) est de l’ordre de 10 à 40%. Considérant que dans cette zone, la production
laitière du cheptel est très faible, ce taux de rétention azotée équivaut à des gains de poids
annuels de l’ordre de 67,5 kg.PV soit environ 185 g.PV.UBT-1.j-1. Kaasschieter et al. (1998)
rapportent des gains de poids moyens quotidiens, en élevage extensif de bovins tropicaux, de
70 à 150 g, largement en dessous de leur potentiel génétique estimé à 750 g.
Ces flux d’azote laissent apparaitre cependant des variabilités notoires selon la période de
pâturage. En saison sèche chaude, l’azote ingéré est inférieur à l’azote excrété et ne permet pas
à l’animal de couvrir totalement ses besoins d’entretien. Cela crée une rupture d’homéostasie
chez l’animal qui mobilise l’azote de ses tissus afin d’entretenir son métabolisme, occasionnant
ainsi des pertes de poids sévères (environ - 406±101 g.PV.UBT-1.j-1). De Leeuw et al. (1995)
et Schlecht et al. (1995) ont observé des pertes de poids allant jusqu’à - 310 g.PV.UBT-1.j-1 en
saison sèche. Au-delà des facteurs physiologiques intrinsèques à l’animal, l’évolution
pondérale des bovins en libre pâture est alors fortement dépendante du disponible fourrager et
de sa valeur nutritionnelle. Dans ce système, l’animal se révèle être un véritable vecteur de
fertilisants grâce aux fortes restitutions organiques et minérales occasionnées aussi bien lors de
la divagation qu’au moment du parcage.

46
Les troupeaux extensifs jouent un rôle déterminant dans la durabilité des systèmes de
production et assure la fourniture en animaux de réforme du système d’embouche. Ce dernier
est voué à une meilleure production de viande dans des délais courts et plus ou moins
indépendants d’une quelconque variabilité saisonnière.
En système intensif, l’azote ingéré (155±22,9 g.N.UBT-1.j-1) provient essentiellement des
aliments concentrés (soit 90%). La part de l’azote non valorisée par l’animal représentant
environ 73% de l’azote ingéré est restituée à travers les déjections. Selon plusieurs auteurs
(Powell et al., 1995; Dugué et al., 2003; Rufino et al., 2006; Salgado et Tillard, 2012),
l’essentiel de l’azote ingéré est excrété par l’animal à travers les fèces et l’urine.
La variation de poids calculée (1230±110 g.PV.UBT-1.j-1) est légèrement supérieure à celles
observées par (Calvet et Diallo, 1971; Lecomte et al., 2003) qui ont estimé des gains de poids
pouvant atteindre 1080 g.PV.UBT-1.j-1 pour des zébus de race gobra. Néanmoins, des essais
d’engraissement réalisés sur un lot de 20 sujets dans le bassin arachidier par Faye et Landais
révèlent un GMQ maximal de 1339 g.PV.j-1 (Faye et Landais, 1985). Par contre, nos résultats
correspondent presque au double de ceux relevés par Buldgen et al. (1990) sur des bovins ayant
un taux d’ingestion similaires. Selon ces auteurs, il pourrait exister des interactions négatives
entre les différentes matières premières utilisées dans la ration rendant ainsi sa valorisation
moins optimale.
En tout état de cause, les animaux des deux systèmes d’élevage étudiés ont des efficiences
azotées agronomiques assez élevées (allant de 73 à 90%). Ce qui leurs confère une place
prépondérante dans un processus d’intensification agricole durable. Salgado et Tillard (2012)
souligne que l’animal représente un levier essentiel pour améliorer la fertilité des sols par sa
capacité à intégrer, transformer, valoriser et recycler les nutriments (azote, phosphore).
4.2.2. Vers une meilleure valorisation agronomique du fumier
En système d’embouche, le transfert de fertilité n’est pas directement assuré par l’animal mais
passe par une production de fumier à l’étable puis par l’épandage sur les parcelles par l’agro-
éleveur. Cette nouvelle étape jouxtant l’animal à la plante, occasionne des pertes azotées
importantes lorsque le fumier est entreposé à ciel ouvert. Elles sont évaluées à 39% après 80
jours de stockage. Ce résultat est cohérent avec les travaux de Castellanos-Navarrete et al.
(2015) qui ont mesuré des pertes allant de 37 à 40% ; de Lekasi et al. (2002) (15 à 50%) et
aussi avec ceux de Rufino et al. (2007) (30 à 50%). Selon Tittonell et al. (2010) une bonne
partie de l’azote minéral du fumier est sous forme ammoniacale en début de stockage. Les
pertes sont donc majoritairement occasionnées par la volatilisation de l’ammoniac (NH3).

47
En effet, selon Steinfeld et al. (2006) ce flux seul représenterait la perte de 20% de l’azote
contenu dans les fumiers et 26 à 29% de celui contenu dans les bouses. Le reste des pertes est
lié aux émissions de N2O, NO3- et N2 (Vayssières et Rufino, 2012). L’embouche se déroulant
majoritairement en saison sèche, la lixiviation de l’azote sous l’effet des eaux de pluie est
négligeable.
Face à ces pertes d’azote, la couverture du tas de fumier par une bâche a été envisagée comme
pratique améliorante au regard de la valeur azoté du fumier mature. Cette technique est en effet
l’intermédiaire entre la couverture du fumier par un toit ou des branches et une maturation
anaérobie. Le bâchage du fumier durant 80 jours a ici permis une meilleure conservation de la
biomasse et de l’azote, aboutissant ainsi à une diminution de 39% des pertes d’azote (soit une
conservation de 76% de l’azote apporté contre 61% pour le fumier en plein air).
Aucune référence bibliographique traitant du bâchage du fumier de ferme en contexte tropical
sec n’a été trouvée. Murwira et al. (1993) ont montré que les fumiers stockés en anaérobiose
occasionnent moins de pertes par volatilisation que le fumier en plein air. De même, un fumier
couvert par un toit conserve plus d’azote durant son stockage (Tittonell et al. 2010). En outre,
d’autres estiment que la couverture du tas de fumier par un film plastique (Rufino et al., 2006)
ou par des branches (Tittonell et al., 2010) pourrait avoir un effet positif sur l’efficience de
rétention de l’azote et du carbone en particulier si le stockage ne dépasse pas 3 mois. Les
conditions de stockage affectent significativement la qualité agronomique du fumier après un
temps plus ou moins court (3 à 4 mois). Ainsi les différences d’efficience observées dans cette
étude sont donc essentiellement dues à une limitation de la volatilisation grâce au bâchage du
fumier et aussi à la durée d’entreposage relativement courte.
4.2.3. Quand l’azote devient la clé de l’intensification agricole
Tout l’intérêt agronomique des productions non alimentaires se concrétise quand on réalise une
intégration des flux d’azote à l’échelle de l’exploitation. Les apports azotés à travers la fumure
animale sont plus élevés en système extensif qu’en système d’embouche du faite de la
restitution directe de bouses et urines en parcage. Cette restitution correspond alors à un apport
de 42,38±1,2 kg.N.an-1. En supposant nulles les pertes potentielles de matières au cours du
convoyage, le fumier simple apporte au sol 27,99±1,6 kg.N.an-1 et le fumier amélioré restitue
34,93±1,5 kg.N.an-1. Les rendements obtenus sur le mil ainsi que les niveaux d’exportation des
produits récoltés renseignent sur l’efficacité du type de fumure apportée.
En système divagant, l’apport d’azote par les bouses et urines dans les zones de parcage donne
des rendements de 936,77±5,53 et 2926,43±10,42 kg.MS.ha-1 respectivement en grains et en

48
paille avec des exportations azotées totales estimées à 25,63±0,11 kg.N.ha-1. En système
d’embouche intégrée, le fumier simple apporté en surface (soit 1,65 T.MB.ha-1) occasionne des
rendements en grains et en paille respectifs de 553,26±4,3 et 2650,17±21,88 kg.MS.ha-1 et les
exportations sont de l’ordre de 17,17±0,13 kg.N.ha-1. Selon Schlecht et al. (2004), l’exportation
annuelle d’azote par le mil est de 3 à 10 kg.N.ha-1 par les grains seuls et de 15 à 30 kg.N.ha-1
par la paille. Le parcage nocturne des bovins engendre des rendements plus élevés comparé à
l’apport de fumier simple produit à l’étable (soit +69% du poids des grains et +10% de la
paille). Au Niger, Powell (2014) montre que le parcage nocturne de bovins et de moutons sur
les futures parcelles de culture augmente les rendements en matière sèche du mil d’environ 25
à 90% par rapport à l’apport de fumier produit à l’étable.
Ces différences de rendements peuvent être particulièrement imputées à l’apport d’azote
urinaire n’existant qu’en parcage. En effet, les urines contiennent essentiellement de l’urée qui
se dégrade facilement et qui a une valeur fertilisante directe nettement plus élevée que l’azote
du fumier. De plus, selon Powell (2014), l’effet positif des urines sur la parcelle peut être
attribué non seulement au surplus d’azote engendré mais aussi à l’habilité de cet azote à
améliorer le pH du sol et la disponibilité en phosphore déficient dans ces sols. Cependant,
Powell et al. (1998) estiment qu’approximativement 30 à 50% de l’azote urinaire déposé lors
du parcage sont perdus sous forme d’ammoniac. Compte tenu uniquement des deux flux
apparents d’azote au niveau du sous-système sol–plante (apport d’azote par la fumure animale
et exportations par la récolte), l’efficience azotée à cette étape s’élève à 61% (se répartissant à
hauteur de 15% dans les grains et 46% dans la paille) en parcage et aussi à 61% (soient 16%
dans les grains et 45% dans la paille) avec le fumier simple.
Par ailleurs, il semble nécessaire de préciser que la quantification des flux d’azote à l’étape
sol–plante est très délicate du fait de la complexité des processus biogéochimiques qui se
déroulent dans le sol. En effet, il peut exister des apports non apparents issus de la réserve
azotée du sol et/ou de la déposition atmosphérique. De même, des pertes sous différentes
formes peuvent s’y opérer (émissions gazeuses, lixiviation voire érosion en surface du sol). Les
pertes au champ sont majoritairement dues à la volatilisation sous forme de NH3. Ces pertes à
l’épandage correspondraient : i) pour le fumier à des valeurs comprises entre 15 et 20% de
l’azote apporté selon Smil (1999), 24,2% selon FAO/IFA (2001), entre 2 et 20% selon Gac
et al. (2009) ; ii) pour les déjections à 40% selon Steinfeld et al. (2006). Celles-ci pouvant être
plus importantes sous un climat chaud et sec (Vallis et al., 1985), seront certainement élevées
dans le contexte de l’étude réunissant ces deux critères. La lixiviation du NO3- joue aussi un
rôle important dans les pertes azotées (Vayssières et Rufino, 2012).
49
Cependant, selon Bockstaller et Vertes (2013) plusieurs hypothèses de compensation peuvent
exister entre ces flux non maitrisables permettant ainsi de simplifier leur calcul : i) les apports
d'azote par les dépôts atmosphériques sont compensés par les pertes par dénitrification et ii)
l’apport d’azote résiduel peut être compensé par les pertes gazeuses.
Connaissant ces pertes dans le sol et pour une meilleure optimisation des rendements en
système d’embouche intégrée, une pratique dite améliorante a été parallèlement expérimentée
dans cette étude. Il s’agit de la couverture du fumier par une bâche lors de son entreposage et
de l’enfouissement lors de son épandage. Comparé à l’épandage à la volée dans la ferme
moyenne, cette pratique améliore les rendements en grains et en paille du mil de +30% et +45%
respectivement. Chaque tonne de matière brute de fumier simple épandu en surface améliore
le rendement en grains du témoin de +31%. Cette plus-value atteint +45% lorsqu’il s’agit du
fumier bâché puis incorporé dans le sol.
En effet, la conservation du fumier par le bâchage permet une minéralisation beaucoup plus
rapide de l’azote organique et une forte réduction des pertes (-39%). De plus, son incorporation
dans le sol réduirait les risques de volatilisation avec une mise à disposition immédiate de
l’azote aux racines de la plante. En outre, Pichot et al., (1974) et Ganry et Bertheau (1980) ont
démontré que l’enfouissement permet de protéger le fumier du vent et des rayons du soleil,
limitant ainsi les pertes gazeuses. Enfin, lors de l’enfouissement, le sol est travaillé et ainsi
ameubli, facilitant la levée et le développement racinaire du mil (Chopart et Nicou, 1976).
Cependant, il apparait que pour des doses d’apports élevées, l’enfouissement favoriserait plutôt
le développement végétatif du mil ce qui risque de compromettre le rendement en grains qui
est positivement corrélé au rendement en paille pour des doses modérées. L’indice de
rendement faible (0,12) relevé dans cette étude en SysIA montre que l’enfouissement du fumier
affecte mieux le rendement en paille que le rendement en grains. Comparée à l’épandage
superficiel de fumier simple, cette pratique permet de doubler les exportations azotées globales
(environ 92% à travers la paille).
4.2.4. Vers une gestion intégrée du cycle de l’azote à l’échelle de
l’exploitation
Les modèles de flux d’azote établis font apparaitre, dans chaque système, les flux entrant,
internes et sortant à l’échelle de l’exploitation. En système extensif, les animaux en divagation
ont une ingestion annuelle qui permet juste de couvrir leur besoin d’entretien. Ce qui conduit
à des gains de poids annuels assez faibles. Néanmoins, selon Vigan et al. (2014), ils jouent un
rôle de vecteur de fertilisation en transférant, aux parcelles de cultures, les nutriments à travers

50
ses déjections. Il en résulte une bonne productivité du mil avec des rendements de l’ordre de
936,77 kg.MS.ha-1.
Cependant, environ 63% de la production en paille sont laissés dans les parcelles et donc
consommés par d’autres animaux usant de leur droit de vaine pâture. Ce constat explique
pourquoi certains éleveurs sont tentés de stocker une partie de leur production de paille en vue
de faire face aux éventuelles pénuries de fourrages à certaines périodes de l’année. Il y’a
probablement des techniques améliorées de conservation de la paille de mil à tester avec les
agro-éleveurs.
En outre, face aux pertes d’azote à travers les déjections lors du parcage, l’optimisation du
temps et de la densité de parcage s’est montrée efficace sur les rendements du mil. En effet,
compte tenu de l’effectif moyen du cheptel bovin dans la zone d’étude, il est recommandé de
parquer pendant une année 18 UBT par hectare de mil, soit 1 UBT sur 6,25 m2 durant 4 nuits.
En système d’embouche intégrée, les niveaux d’ingestion à une ration avec forte incorporation
de concentrés se traduisent par des gains de poids vifs assez importants. L’apport du fumier
ainsi produit sur les parcelles de mil améliore significativement les rendements. Les plus-values
obtenues sont d’autant plus élevées lorsqu’il s’agit du fumier préalablement bâché puis
incorporé dans les lignes de semis. En raison de la forte exportation azotée via la paille en
SysIA, l’efficience azotée globale y est plus élevée (89%) qu’en SysI (59%) et SysE (39%).
Cependant, force est de constater que l’efficience n’est donc pas un bon indicateur de la
pérennité du système pour l’étape sol–plante car les bonnes performances se manifestent par
une forte exportation azotée et donc par une dégradation de la fertilité des sols.
Il ressort de cette étude que les techniques dites améliorantes apparaissent toutes positives sur
la durabilité des systèmes étudiés et engendrent des plus-values significatives tant sur le plan
agronomique que comestible. Elles se sont néanmoins révélées exigeantes d’un point de vue
financier (couverture du tas de fumier) et pénibilité du travail (enfouissement) malgré la
volonté des concepteurs du projet de les adapter à la réalité paysanne du bassin arachidier. Tout
d’abord, le bâchage du fumier ne requiert pas de main d’œuvre supplémentaire mais il demande
à l’éleveur d’investir financièrement pour se procurer d’une bâche. Même si la meilleure
décomposition du fumier, visible à l’œil nu (plus humide et plus sombre), semble avoir séduit
les agro-éleveurs partenaires, cet investissement n’a pas de retour sur investissement direct.
L’accès à des bâches de qualité suffisante semble le principal frein à l’adoption de cette
technique. L’enfouissement quant à lui a montré un impact spectaculaire sur les rendements de
mil, avec un retour sur investissement plus direct. En revanche, son application demande une
main d’œuvre très importante et le travail de creusement des tranchées est particulièrement
51
pénible. En effet, lors de la mise en place des parcelles expérimentales, il a été chronométré
que l’enfouissement demanderait 300 heures de travail supplémentaire par hectare. Pour
permettre l’applicabilité d’une telle pratique, une machine permettant d’enfouir le fumier
(Annexe 16) a été inventée par un artisan de Kaffrine et mérite d’être testée et vulgarisée.
4.3. Limites de l’étude
Les principales limites de cette étude sont liées à l’appréciation de trois principaux paramètres.
D’abord, la quantification de l’azote urinaire, des pertes ainsi que des autres apports d’azote à
l’interface sol–plante s’est révélée très délicate voire impossible à notre niveau par faute de
moyens. En outre, la collecte du berger a été pratiquée par plusieurs personnes différentes. Or
la méthode est assez subjective. En effet, l’appréciation des bouchées de l’animal, de leur
fréquence ainsi que de leur composition botanique peut varier d’une personne à l’autre. Enfin,
suite au dysfonctionnement de la balance, les données barymétriques et une partie des données
de pesées des animaux ont été jugées incohérentes et n’ont donc pas été exploitées. En effet, la
variation du poids des animaux n’est pas toujours corrélée à l’augmentation du périmètre
thoracique qui constitue l’unique paramètre utilisé dans la formule proposée par le LNERV.
Pour cela, par défaut de bilan entre l’azote ingéré et l’azote excrété, la conversion de l’azote
fixé par l’animal a permis d’estimer les gains de poids obtenus dans les différents systèmes. Il
serait donc bien à terme de compléter un tel dispositif (à la fois en systèmes extensif et intensif)
par i) une mesure qualitative et quantitative des urines excrétées, ii) une pesée systématique
des animaux et iii) une mesure des principales pertes d’azote au cours du cycle qui sont
représentées par les émissions de NH3 à l’excrétion (à l’étable), au stockage (au tas de fumier)
et à l’épandage (au champ).

52
Conclusion
Le suivi du cycle des nutriments et, en particulier de l’azote, en milieu paysan est une activité
de recherche pertinente pour caractériser les systèmes de production existants en vue de mettre
en place des voies d’intensification agro-écologique prometteuses. Les différents systèmes
étudiés se distinguent de part et d’autres par leur niveau d’intégration entre activité de culture
et d’élevage. Tandis que le système extensif est basé sur la divagation diurne et le parcage
nocturne des animaux sur les terres de culture, le système d’embouche paysanne intégrée est
construit autour de l’engraissement de bovins avec production de fumier à l’étable destiné à
fertiliser le mil.

Même si le système extensif divagant est caractérisé par des pénuries de fourrages sur parcours
et des pertes de poids chez les animaux très sévères à certaines périodes de l’année, la
production céréalière induite est assez appréciable pour satisfaire les besoins de consommation
des ménages dans cette zone. En effet, sa stratégie ne visant pas un haut niveau de productions
animales est plutôt orientée vers un recyclage important de l’azote au cours du cycle de
production. Les apports sont donc réduits à leur minimum, voire déficitaires de façon
saisonnière. En revanche, cette alimentation valorise les ressources locales spontanées et
permet de les transformer en déjections qui sont en partie utilisées pour la fertilisation des
cultures de mil. Ce système permet toutefois aux troupeaux de se reproduire et donc de vendre
des animaux maigres ou de réforme, tout en produisant de la biomasse végétale pour
l’alimentation humaine (grain) et animale (paille). Une meilleure valorisation de la production
excédentaire de paille avec stockage amélioré (voies non testées dans cette étude) associée à
une optimisation du temps et de la densité de parcage constitue de véritables voies
d’intensification durable pour ce système dit extensif.

De son côté, le système intensif est voué à une productivité comestible beaucoup plus
importante permettant ainsi la vente d’animaux bien conformés offrant des plus-values
économiques importantes. L’alimentation des animaux est basée sur des aliments concentrés
du commerce, ouvrant ainsi le système au milieu extérieur avec l’achat et la revente des
animaux. Ce système caractérisé par des flux d’azote plus importants est sources de pertes
azotées plus élevées qu’en extensif. Elles sont majoritairement dues à la volatilisation de
l’azote lors du stockage et de l’épandage du fumier. La couverture du tas de fumier par une
bâche lors de l’entreposage et son enfouissement dans les lignes de semis lors de l’apport aux
futures parcelles de mil ont permis de réduire significativement les pertes d’azote à ces deux
étapes. En effet, il a été constaté que la combinaison de ces deux pratiques permettait

53
d’augmenter significativement les rendements du mil pour un même niveau de production de
fumures animales.

En réponse à une forte demande en produits carnés et céréaliers dans les grandes villes
d’Afrique, ces résultats montrent bien la pertinence d’une intensification écologique des
systèmes agropastoraux en conservant et utilisant mieux l’azote disponible. Ce qui peut sans
doute constituer le socle du développement agricole du Sahel. D’abord, l’embouche bovine
intégrée est et sera en plein essor dans les années à venir. Cet essor sera plus crédible lorsque
l’on s’intéressera aussi la valorisation du fumier produit (tel que proposé dans cette étude).
Enfin, ces résultats peuvent être généralisés à une grande partie de la région Afrique de l’Ouest
car des dynamiques similaires y sont observées à proximité de grandes cités africaines.

Il devient alors primordial de s’intéresser à l’applicabilité de ces techniques et à leurs impacts


dans le cas d’une adoption à grande échelle. Par ailleurs, les pertes azotées dans ces
agrosystèmes peuvent occasionner des externalités négatives (pollution notamment). Leur
évitement à l’échelle globale du terroir ou d’une région donnée constituerait non seulement
une opportunité d’accroitre les productions végétales et animales mais aussi une voie majeure
de participer à la réduction des effets du changement climatique.

54
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Liste des annexes
Annexe 1 : Composition du régime alimentaire des bovins sur parcours en fonction de la saison
de pâturage

120% Paille de mil Herbacées Ligneux Débris

100% 3% 7% 0% 3%
Ingestion (en % de MS)

19% 20%
80% 34%

60% 35% 64%

40% 80% 41%

42% 8%
20%
21% 21%
0% 0%
SSF SSC SH Année
Saisons de paturage

Annexe 2 : Dispositif expérimentale en Annexe 3 : Dispositif expérimentale en


système extensif (SysE) système intensif (SysI/SysIA)
Annexe 4 : Rendements en grains et en paille du mil obtenus chez Jean MARONE (SysE)

11946.20
Grains Paille
Rendements en kilogramme de matière sèche

9851.19
9282.85
8462.80
8258.61
7536.55
par hectare

1635.84
1579.92
1429.99
1331.12
1224.15

1202.50

T é mo i n 8gNPK 4jrs 7jrs 7j+8grNPK 15jrs


Traitements

Annexe 5 : Rendements en grains et en paille du mil obtenus chez Ndep MARONE (SysE)

Grains Paille

9084.86
8718.40
Rendements en kilogramme de matière sèche

7783.02
6224.79
5721.00
5587.27
par hectare

1422.99
1275.83

1275.13

1257.11
1016.44

1000.01

T é mo i n 8gNPK 4jrs 7jrs 7j+8grNPK 15jrs


Traitements

II
Rendements en kilogramme de matière sèche
Rendements en kilogramme de matière sèche par
par hectare
hectare
229.04
363.85 3011.40
2991.51

320.17
725.01 3666.68
5834.37

318.26
613.63
3653.06
5757.02

595.30
640.05
6686.77
5590.14

778.15 490.37
7264.12 4783.01
Grains

666.40 576.90

Grains
4601.94 4053.97
Paille

676.81 557.40
8867.49

Traitements
8136.03

Traitements
Paille
783.19 773.29
6515.01 8121.55

692.07 531.17
6746.73 5714.85

709.71 595.65
6524.43 5355.69

886.60 883.77
9725.93 8542.04

682.04 535.47
Annexe 6 : Rendements en grains et en paille du mil obtenus chez Pape FAYE (SysI/SysIA)

6469.12 4999.93

III
Annexe 7 : Rendements en grains et en paille du mil obtenus chez Ousmane TINE (SysI/SysIA)
Annexe 8 : Table d'ANOVA de l'effet du traitement sur les rendements en grains et en paille
du mil en SysE

Grains Df Sum Sq Mean Sq F value Pr(>F) Signif. (seuil de 5%)


Treatment 5 1129073 225815 2.617 0.0379 *
Residuals 42 3624036 86287
Paille Df Sum Sq Mean Sq F value Pr(>F) Signif. (seuil de 5%)
Treatment 5 81935399 16387080 2.481 0.0467 *
Residuals 42 277388256 6604482
Signif. codes: 0 '***' 0.001 '**' 0.01 '*' 0.05 '.' 0.1 ' ' 1

Annexe 9 : Résumé statistique des rendements en grains et en paille du mil pour chaque
traitement en SysE

Rendement en grains Rendement en paille


Treatment mean sd data:n Treatment mean sd data:n
15jrs 1530"b" 248 8 15jrs 10516"b" 3378 8
4jrs 1304"ab" 262 8 4jrs 8591"ab" 1616 8
7j+8grNPK 1419"ab" 413 8 7j+8grNPK 8817"ab" 3253 8
7jrs 1353"ab" 249 8 7jrs 7754"ab" 2266 8
8gNPK 1101 "a" 266 8 8gNPK 6990"ab" 1747 8
Témoin 1120"a" 292 8 Témoin 6562"a" 2614 8

Annexe 10 : Table d'ANOVA de l'effet du traitement sur les rendements en grains et en paille
du mil en SysI et SysIA

Grains Df Sum Sq Mean Sq F value Pr(>F) Signif. (seuil de 5%)


Treatment 11 1867141 169740 2.353 0.0139 *
Residuals 84 6059524 72137
Paille Df Sum Sq Mean Sq F value Pr(>F) Signif. (seuil de 5%)
Treatment 11 263900781 23990980 5.142 4.07e-06 ***
Residuals 84 391914755 4665652
Signif. codes: 0 '***' 0.001 '**' 0.01 '*' 0.05 '.' 0.1 ' ' 1

IV
Annexe 11 : Résumé statistique des rendements en grains et en paille du mil pour chaque
traitement en SysI et SysIA
Rendements en grains Rendements en paille
Treatment mean sd data:n Treatment mean sd data:n
0,5DB 465"ab" 327 8 0,5DB 4705"ab" 2736 8
0,5DBE 617"ab" 130 8 0,5DBE 6138"ac" 1464 8
0,5DF 522"ab" 273 8 0,5DF 4750"ab" 2639 8
1,5DB 652"ab" 243 8 1,5DB 5940"ac" 2259 8
1,5DBE 885"b" 245 8 1,5DBE 9133"c" 2421 8
1,5DF 611"ab" 206 8 1,5DF 6230"ac" 2406 8
DB 621"ab" 301 8 DB 4327"ab" 1611 8
DBE 778"b" 123 8 DBE 7318"bc" 1675 8
DB+NPK 608"ab" 417 8 DB+NPK 5734"ac" 1494 8
DF 634"ab" 310 8 DF 6023"ac" 3182 8
DFE 617"ab" 333 8 DFE 8501"c" 2053 8
Témoin 296"a" 128 8 Témoin 3001"a" 802 8

Annexe 12 : Table d'ANOVA de l'effet du traitement sur la teneur en azote des grains et paille
du mil en SysE

Grains Df Sum Sq Mean Sq F value Pr(>F) Signif.


Treatment 5 1.122 0.225 1.715 0.264 NS
Residuals 6 0.785 0.131
Paille Df Sum Sq Mean Sq F value Pr(>F) Signif.
Treatment 5 0.159 0.0317 0.908 0.532 NS
Residuals 6 0.21 0.0350
Signif. codes: NS = non significatif au seuil de 5%

Annexe 13 : Résumé statistique des teneurs en azote des grains et en paille du mil obtenues
dans chaque traitement en SysE

Teneur en azote des grains Teneur en azote de la paille


Treatment mean sd data:n Treatment mean sd data:n
15jrs 1.455"a" 0.247 4 15jrs 0.640"a" 0.339 4
4jrs 1.045"a" 0.233 4 4jrs 0.405"a" 0.134 4
7j+8grNPK 1.065"a" 0.445 4 7j+8grNPK 0.410"a" 0.014 4
7jrs 0.675"a" 0.021 4 7jrs 0.660"a" 0.170 4
8gNPK 0.730"a" 0.014 4 8gNPK 0.400"a" 0.127 4
Témoin 1.445"a" 0.686 4 Témoin 0.595"a" 0.177 4

V
Annexe 14 : Table d'ANOVA de l'effet du traitement sur la teneur en azote des grains et paille
du mil en SysI et SysIA
Grains Df Sum Sq Mean Sq F value Pr(>F) Signif.
Traitements 11 0.7711 0.07010 0.718 0.705 NS
Residuals 12 1.1720 0.09767
Paille Df Sum Sq Mean Sq F value Pr(>F) Signif.
Traitements 11 0.1716 0.01560 1.415 0.28 NS
Residuals 12 0.1323 0.01103
Signif. codes: NS = non significatif au seuil de 5%

Annexe 15 : Résumé statistique des teneurs en azote des grains et de la paille du mil obtenues
dans chaque traitement en SysI et SysIA

Teneur en azote des grains Teneur en azote de la paille


mean sd data:n mean sd data:n
0,5DB 0.380"a" 0.226 4 0,5DB 0.440"a" 0.198 4
0,5DBE 0.505"a" 0.035 4 0,5DBE 0.595"a" 0.106 4
0,5DF 0.655"a" 0.262 4 0,5DF 0.380"a" 0.099 4
1,5DB 0.320"a" 0.354 4 1,5DB 0.625"a" 0.078 4
1,5DBE 0.450"a" 0.099 4 1,5DBE 0.430"a" 0.057 4
1,5DF 0.425"a" 0.177 4 1,5DF 0.490"a" 0.07 4
DB 0.685"a" 0.346 4 DB 0.415"a" 0.049 4
DBE 0.655"a" 0.276 4 DBE 0.300"a" 0.071 4
DBNPK 0.490"a" 0.141 4 DBNPK 0.470"a" 0.057 4
DF 0.805"a" 0.530 4 DF 0.480"a" 0.085 4
DFE 0.525"a" 0.163 4 DFE 0.440"a" 0.141 4
Témoin 0.965"a" 0.601 4 Témoin 0.520"a" 0.141 4

Annexe 16 : Test d’enfouissement du fumier avec traction animale à Kafrine à l’aide d’un
ripeur confectionné par un artisan local

VI
Résumé
Cette étude présente une analyse des flux d’azote en systèmes mixtes intégrant l’élevage de
zébus et la culture du mil dans le bassin arachidier du Sénégal. L’indicateur retenu a été
l’efficience azotée définie comme le rapport entre les entrées et sorties d’azote à chacune des
étapes du cycle de production. L’étude vise une comparaison des systèmes extensif, intensif
et intensif amélioré. Au total, 16 animaux issus de 5 exploitations agropastorales différentes
ont été suivis. Pour chaque agro-éleveur (n=5), une parcelle de mil avec 4 répétitions
entièrement randomisées a été installée. La durée de parcage de 4 UBT et la dose de fumier
apportée sur des placettes de 25 m2 ont constitué les variables explicatives des rendements et
flux d’azote pour le mil en système extensif et systèmes intensifs respectivement. Il est
ressorti qu’en système extensif, le taux de valorisation de l’azote ingéré était faible (10%).
Dans les systèmes intensifs, les animaux ont valorisé 27% de l’azote issu d’une ration
journalière constituée en moyenne de 155,02±22,9 g.N.UBT-1. L’étude des courbes de
réponse du mil à différentes doses montre que la durée de parcage des animaux ainsi que
l’apport de fumier sur les parcelles ont affecté significativement les rendements du mil
(P<0,05). Le fumier entreposé en plein air a subi 39% de pertes d’azote. Ces pertes ont été
réduites de 39% par la couverture du tas de fumier par une bâche. L’enfouissement de ce
fumier amélioré a eu un effet hautement significatif sur les rendements en paille et en grain
du mil (P<0,001) qui se trouvent améliorés respectivement de +14,9% et +15,5% par tonne
de matière sèche de fumier à l’hectare. A l’échelle de l’exploitation, une efficience globale
croissante du système extensif au système intensif amélioré a pu être observée.

Mots clés : Efficience azotée, Zébus, Mil, Agropastoralisme, Intensification agro-


écologique, Bassin arachidier, Sénégal

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