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STRATÉGIE

2012

Orientations de la coopération
française en appui à la planification
urbaine stratégique

Direction générale
de la mondialisation,
du développement
et des partenariats
DIRECTION GÉNÉRALE DE LA MONDIALISATION, DU DÉVELOPPEMENT ET DES PARTENARIATS

ORIENTATIONS DE LA COOPÉRATION
FRANÇAISE EN APPUI À LA PLANIFICATION
URBAINE STRATÉGIQUE

Juillet 2012

MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES


Ce document est la synthèse d’un rapport établi à la demande
du ministère des Affaires étrangères.
Les analyses et commentaires développés n’engagent que leurs auteurs
et ne constituent pas une position of¿cielle.

Remerciements

Les auteurs tiennent ici à remercier l’ensemble des interlocuteurs rencontrés


pour leur disponibilité et la qualité de leurs contributions.

Tous droits d'adaptation, de traduction et de reproduction par tous procédés,


\FRPSULVODSKRWRFRSLHHWOHPLFUR¿OPUpVHUYpVSRXUWRXVSD\V

Conception graphique couverture : DGM


Photo couverture : Concertation à propos du relogement,
Quartier El Mina. Nouakchott (Mauritanie) - © Groupe Huit
Réalisation/impression : service de reprographie du ministère
© Ministère des Affaires étrangères, 2012
ISBN : xoxoxoxo
ISSN : xoxoxox
TABLE
DES MATIÈRES

Éditorial ..................................................................................................................................................................................................... 4

Introduction .......................................................................................................................................................................................... 6

1. Les enjeux des villes du futur ................................................................................................................................. 7


1.1 Urbanisation, autonomie locale et transition écologique ...................................................................... 7
1.2 Des facteurs sSéci¿ques j Srendre en comSte dans les Sa\s du Sud ........................................ 7

2. Orientations franoaises en aSSui j la Slani¿cation urbaine stratégique ................. 9


2.1 Orientations de la coopération française en matière
de plani¿cation urbaine stratégique ....................................................................................................................... 9
2.2 Une démarcKe de coopération répondant j quatre principes ......................................................... 10

. Les savoirfaire français en matière de plani¿cation urbaine stratégique .......... 15


3.1 Des avancées méthodologiques en France pour répondre
aux nouvelles exigences de la plani¿cation urbaine stratégique ................................................. 15
3.2 Des interventions signi¿catives en matière de coopération
en appui j la plani¿cation urbaine stratégique  quelques exemples ....................................... 18

4. Perspectives de la coopération française


en appui j la plani¿cation urbaine stratégique ............................................................................. 20

Orientations de la coopération française en appui


à la planification urbaine stratégique 3 Ministère des Affaires étrangères
ÉDITORIAL

➔ La question urbaine constitue dorénavant HQDSSXLjODSODQL¿FDWLRQXUEDLQHVWUDWpJLTXHª


un enjeu planétaire majeur et un axe sur la base d’une concertation avec l’ensemble
d’intervention prioritaire pour l’agenda du déve- des acteurs publics et privés de la coopération
loppement et du développement durable. urbaine fédérés au sein du Partenariat français
pour la ville et les territoires.
D’ores et déjà plus de la moitié de la population
mondiale vit en ville. En 2030, ce sera 60 % de la La France porte une vision globale et politique
population mondiale, soit 5 milliards d’habitants, de la ville fondée sur la gouvernance urbaine
qui vivront en ville. Cette croissance urbaine démocratique qui consiste à adopter des moda-
rapide et irréversible proviendra à 95 % des pays lités d’action publique partenariale autour des
en développement. Elle entraîne des consé- autorités locales. Dans le cadre des processus
quences considérables pour l’équilibre social, de décentralisation en cours, ces dernières
économique et environnemental de la planète. constituent de plus en plus, à côté des gouver-
Si elle n’est pas accompagnée par des politiques nements, le niveau de responsabilité politique
inclusives, cette croissance urbaine extensive légitime pour l’élaboration d’une vision straté-
s’accompagne d’un processus de fracture urbaine gique du territoire associant l’ensemble de ses
et d’un développement des bidonvilles (selon acteurs.
ONU Habitat, les habitants des quartiers pré-
caires passeront de 830 millions à 2 milliards /D SODQL¿FDWLRQ XUEDLQH VWUDWpJLTXH DPELWLRQQH
d’ici 2030). Elle entraîne également une empreinte GH GpSDVVHU O¶XUEDQLVPH GH SODQ ©FODVVLTXHª
écologique majeure, puisque les villes consom- qui ne parvient pas à accompagner la vitesse et
ment 70 % de l’énergie mondiale et émettent la complexité des mutations urbaines. Fruit
70 % des gaz à effet de serre. d’une large concertation sociale associant l’en-
semble des acteurs du territoire (acteurs écono-
On estime que la moitié des aires urbaines des miques, société civile, secteur privés) autour des
pays en développement qui existeront en 2030 collectivités locales, les nouvelles démarches de
ne sont pas encore construites à ce jour. Les SODQL¿FDWLRQXUEDLQHVWUDWpJLTXHUHFKHUFKHQWXQ
deux prochaines décennies seront ainsi cru- équilibre entre les objectifs de ville productive,
FLDOHV SRXU SODQL¿HU XQ DYHQLU XUEDLQ GXUDEOH de ville inclusive et la préservation de l’environ-
&¶HVW SRXU FHWWH UDLVRQ TXH OD SODQL¿FDWLRQ nement dans une perspective de développe-
XUEDLQHDpWpGp¿QLHFRPPHSULRULWpVWUDWpJLTXH PHQWGXUDEOH/DSODQL¿FDWLRQXUEDLQHVWUDWpJLTXH
d’ONU Habitat et occupe une place centrale recherche l’élaboration d’une vision du futur de
dans le débat international sur la ville. la ville partagée par l’ensemble de ses acteurs.
Elle constitue ainsi un exercice éminemment
En réponse à cet enjeu majeur, la France a élaboré politique, s’inscrivant dans le cadre d’un proces-
ces « Orientations de la coopération française sus de gouvernance urbaine démocratique.

Orientations de la coopération française en appui


à la planification urbaine stratégique 4 Ministère des Affaires étrangères
À travers ces présentes orientations, les acteurs
français de la coopération urbaine proposent L¶urbanisation accélérée est sans doute la d\na-
d’accompagner les villes et les territoires en mique majeure du développement aujourd’hui.
développement en fonction des besoins et des Elle surdétermine les principaux enjeux dans les
VSpFL¿FLWpVORFDOHVHQDSSX\DQW pa\s en développement, notamment les plus
pauvres  compétition dans l’usage des terres,
sécurité alimentaire, résilience aux conséquences
■ la coproduction des politiques territoriales par du changement climatique, besoins en énergie,
la mobilisation de l’ensemble des acteurs risques sanitaires, consommation de res-
autour des collectivités territoriales. sources… Qu’ils soient subis ou choisis, les
modes d’urbanisation actuellement j l’°uvre
■ le renforcement des capacités de maîtrise auront une très forte inertie, ils pèseront pendant
d’ouvrage des collectivités locales et la mise des décennies sur la qualité de vie, sur l’investis-
en place de dispositifs de concertation sement public, sur la facture énergétique des
multi-acteurs. cito\ens, des collectivités et des pa\s concernés.
Si les vingt prochaines années voient un double-
■ l’adoption d’une démarche intégrée par la ment des aires urbaines dans le monde, elles
seront donc cruciales pour diffuser une approche
mise en cohérence des politiques sectorielles,
soutenable de la ville.
l’articulation des politiques territoriales élabo-
rées aux différents échelons de gouverne- Dès lors, la vision stratégique de long terme et les
ment, et la mise en place d’un processus manières concrètes et participatives d’inÀuer sur
itératif et évolutif permettant des allers-retours cette d\namique urbaine apparaissent comme
entre la formulation de la stratégie et son des facteurs essentiels. C’est un des mérites, je
application opérationnelle. crois, de l’initiative du Partenariat français pour la
ville et les territoires que d’avoir choisi de rédiger
■ la formation et le renforcement des capacités des Orientations de la coopération française
de l’ensemble des acteurs du territoire. ciblées sur la plani¿cation urbaine stratégique. Ce
faisant, les acteurs du Partenariat se sont inscrits
en cohérence avec les priorités d’ONU Habitat,
Les acteurs français dans leur diversité fédérés
tout en faisant valoir des options originales.
au sein du Partenariat français pour la ville et
les territoires sont prêts à se mobiliser autour Le ministère des Affaires étrangères, l’Agence
de ces orientations stratégiques pour renforcer française de développement et certaines collecti-
la qualité de notre coopération et améliorer la vités territoriales françaises soutiennent d’ores et
cohérence de nos appuis en faveur d’un déve- déjj certains projets de plani¿cation urbaine stra-
loppement urbain durable et inclusif. tégique. Je ne peux qu’encourager cette orienta-
tion et l’initiative fédératrice du Partenariat.

Yves Dauge, Maire-adjoint de la ville


de Chinon, ancien sénateur 3DVFDO&DQÀQ, Ministre délégué
chargé du développement
Jean-Baptiste Mattéi, Directeur général
de la mondialisation, du développement et des
partenariats, ministère des Affaires étrangères

Jean-Marc Michel, Directeur général


de l’aménagement, du logement et de la nature,
ministère de l’Ecologie, du Développement
durable et de l’Energie, ministère de l’Egalité
des Territoires et du Logement

Orientations de la coopération française en appui


à la planification urbaine stratégique 5 Ministère des Affaires étrangères
INTRODUCTION

➔ /D SODQL¿FDWLRQ XUEDLQH VWUDWpJLTXH HVW de protection de l’environnement et de participa-


une démarche développée à partir des WLRQFLWR\HQQHGRQWOHVSULQFLSHVRQWpWpGp¿QLV
années 1990 pour répondre à la complexité à l’échelle européenne (déclaration d’Aalborg
des enjeux urbains contemporains. Son corpus en 1994, charte de Leipzig en 2007) et à l’échelle
de référence a été initié à partir des expériences mondiale (nouvelle charte d’Athènes en 2003,
de villes de pays développés (Barcelone, Londres, New Urbanism du Global Planners Network
Vancouver, Lyon, plusieurs villes allemandes et ita- en 2006, charte du Habitat Professional Forum
liennes…) et émergents (Curitiba, Rosario, Porto en 2010).
Alegre, Montevideo, villes chinoises…) ainsi que
des acteurs de la coopération internationale (ONU- Fruit d’une large concertation sociale asso-
Habitat, CGLU, Cities Alliance). ciant l’ensemble des acteurs du territoire, les
QRXYHOOHV GpPDUFKHV GH SODQL¿FDWLRQ XUEDLQH
/DSODQL¿FDWLRQXUEDLQHVWUDWpJLTXHPDUTXHXQH stratégique recherchent un équilibre entre les
UXSWXUH DYHF OD SODQL¿FDWLRQ XUEDLQH FODVVLTXH objectifs de ville productive, de ville inclusive
RX © XUEDQLVPH GH SODQ ª TXL SURSRVDLW GHV et la préservation de l’environnement dans une
documents opposables aux tiers, conformes aux perspective de développement durable.
découpages administratifs et élaborés sans
concertation approfondie avec la société civile. /DSODQL¿FDWLRQXUEDLQHVWUDWpJLTXHFRQVWLWXHXQ
Ces plans se sont avérés inadaptés pour processus politique, tant dans son contenu que
répondre à la rapidité des mutations urbaines. dans son mode d’élaboration et de pilotage.
A partir des années 1980 s’est développé un
©XUEDQLVPH GX SURMHWª HQWHQGX FRPPH XUED-
nisme lié au développement d’un projet précis
promu par les agences de coopération, qui pré-
sentait l’inconvénient de se concentrer sur cer-
tains espaces urbains, ce qui a parfois pu
conduire à un renforcement des inégalités
territoriales.

Développée en réponse à ces évolutions, la pla-


QL¿FDWLRQ XUEDLQH VWUDWpJLTXH SRUWH DXGHOj GH
l’urbanisme lié au développement d’un projet
précis, une vision globale de l’avenir de l’agglo-
mération. A ce titre, elle prend en charge tout
à la fois les dimensions spatiales, économiques,
sociales, environnementales et culturelles des
territoires concernés. Au plan spatial, elle ambi-
tionne de développer un urbanisme porteur
de valeurs, prenant en compte les exigences

Orientations de la coopération française en appui


à la planification urbaine stratégique 6 Ministère des Affaires étrangères
1.
LES ENJEUX
DES VILLES
DU FUTUR

➔ Les enjeux urbains diffèrent en fonction des l’aménagement du territoire et de la délivrance


niveaux de richesse des pays et de leurs des services de base. Les exigences accrues de
stades d’évolution urbaine. Néanmoins, certaines participation citoyenne aux processus décision-
tendances communes appellent à une prise en nels entraînent la mise en place de dispositifs
compte spéci¿que dans les démarches de pla- diversi¿és de démocratie participative et de
ni¿cation urbaine stratégique. gouvernance partagée.

1.1 Urbanisation, autonomie C’est en¿n dans les villes que se joue la tran-
sition écologique. Celles-ci doivent faire face
locale et transition DX[Gp¿VGHO¶DGDSWDWLRQDXFKDQJHPHQWFOLPD-
écologique tique, de gestion des ressources et des déchets.

Cependant le développement urbain ne doit pas


➔ On constate un phénomène de métropoli- être envisagé uniquement sous l’angle de ses
sation à l’échelle globale. L’étalement urbain externalités négatives, il constitue aussi une
s’accompagne le plus souvent d’une ségréga- opportunité pour le développement, car les villes
WLRQVRFLDOHHWVSDWLDOHG¶XQHPRLQGUHHI¿FDFLWp sont aussi un moteur de croissance et un foyer
GHV VHUYLFHV DLQVL TXH G¶XQH DPSOL¿FDWLRQ GHV de créativité.
vulnérabilités urbaines et de l’empreinte écolo-
JLTXH2UODSODQL¿FDWLRQ©FODVVLTXHªQ¶DSDV
réussi à freiner cet étalement urbain.
1.2 Des facteurs spéci¿ques
Parallèlement, les villes mo\ennes et intermé- j prendre en compte dans
diaires absorbent la majorité de la croissance les pa\s du Sud
XUEDLQH (OOHV IRQW VRXYHQW IDFH j GHV Gp¿V
accrus du fait de la faiblesse des moyens
KXPDLQVWHFKQLTXHVHW¿QDQFLHUVGRQWHOOHVGLV- La localisation des révolutions urbaines
posent. Cette évolution appelle à de nouvelles j venir
formes de coopération entre monde urbain,
périurbain et rural/DSODQL¿FDWLRQVWUDWpJLTXH ➔ L’Inde, la Chine, l’Afrique subsaharienne sont
ne se limite ainsi pas à l’échelle de la ville, mais les zones qui accueilleront le plus grand
s’applique également à l’échelle des territoires nombre de nouveaux urbains dans les décennies
et à l’échelle interrégionale (cf. Expériences des à venir, même si les taux d’urbanisation y sont
©JUDQGVWHUULWRLUHVªWDEOHDX  encore parfois assez faibles. Cette croissance
appelle à un renforcement des capacités des
Le deuxième type de mutations observé dans acteurs locaux chargés de l’aménagement urbain,
la majorité des villes réside dans les processus TXL GRLW rWUH SULV HQ FRPSWH SDU OD SODQL¿FDWLRQ
de déconcentration et de décentralisation urbaine stratégique.
TXL FRQ¿HQW j O¶DXWRULWp ORFDOH OH SLORWDJH GH

Orientations de la coopération française en appui


à la planification urbaine stratégique 7 Ministère des Affaires étrangères
La sécurité alimentaire dans les villes
des pa\s les moins avancés

La question de la faim est un problème croissant,


HQ SDUWLFXOLHU GDQV OHV YLOOHV TXL QH EpQp¿FLHQW
pas d’un hinterlandDOLPHQWDLUHSURFKH/DSODQL¿-
cation urbaine stratégique doit prendre en compte
les enjeux de l’autonomie d’approvisionnement
des villes et de raccourcissement des circuits
entre production et consommation.

Le développement économique local

La lutte contre la pauvreté urbaine passe par le


développement économique et la création d’em-
plois. Ces aspects doivent être développés dans
OHVGRFXPHQWVGHSODQL¿FDWLRQXUEDLQHHQSUHQDQW
notamment en compte les dynamiques
informelles.

La conquête de l’autonomie des autorités


locales

Dans les pays où la décentralisation est peu


avancée, l’autonomisation locale est nécessaire
jODPLVHHQSODFHGHGpPDUFKHVGHSODQL¿FDWLRQ
urbaine stratégique. Les collectivités locales
expriment le besoin d’un appui réglementaire et
d’un renforcement institutionnel. La mobilisation
GH UHVVRXUFHV ¿QDQFLqUHV SXEOLTXHV HW SULYpHV
par les collectivités locales est par ailleurs un
facteur essentiel pour la mise en œuvre des pro-
jets de développement urbain.

Orientations de la coopération française en appui


à la planification urbaine stratégique 8 Ministère des Affaires étrangères
2.
ORIENTATIONS
FRANÇAISES EN APPUI
À LA PLANIFICATION
URBAINE
STRATÉGIQUE

➔ La coopération urbaine française peut pro- HW¿QDQFLHUGXSODQXUEDLQVWUDWpJLTXH&HU{OH


poser aux villes du Sud qui le souhaitent un est souvent porté par l’autorité locale, qui met
DSSXLHQPDWLqUHGHSODQL¿FDWLRQXUEDLQHVWUDWp- en place des dispositifs de gouvernance
JLTXH$FHWWH¿QHOOHDGpWHUPLQpGHVRULHQWD- GLYHUVL¿pV
tions qui peuvent guider les acteurs français de
la coopération urbaine, et l’ensemble des partici- ■ le « maître d’°uvre urbain ª DVVXUH OD
SDQWV j OD GpPDUFKH GH SODQL¿FDWLRQ XUEDLQH conception des programmes et le suivi de la
stratégique. Ces orientations devront faire l’objet PLVHHQ°XYUHGHVSROLWLTXHVSXEOLTXHV
d’une adaptation à chaque contexte local.
■ les « acteurs locauxª KDELWDQWVDFWLIVXVD-
JHUV IRQWEpQp¿FLHUOHPDvWUHG¶RXYUDJHHWOH
PDvWUHG¶°XYUHGHOHXU©H[SHUWLVHG¶XVDJHª
2.1 Orientations
dans le cadre de dispositifs de concertation.
de la coopération
française en matière ➔ Privilégier une démarche intégrée pour la
SODQL¿FDWLRQ XUEDLQH VWUDWpJLTXH VHORQ WURLV
de plani¿cation urbaine axes : (cf. Tableau 3.1)
stratégique
■X
 QH LQWpJUDWLRQ © KRUL]RQWDOH ª F
HVWjGLUH
une mise en cohérence des politiques secto-
➔ Fondées sur les expériences françaises en rielles, une prise en compte de l’habitat et des
PDWLqUH GH SODQL¿FDWLRQ XUEDLQH VWUDWp- activités informelles, ainsi qu’une approche
gique, les orientations de la coopération fran- WUDQVYHUVDOHGHVHQMHX[HQYLURQQHPHQWDX[
çaise sont fondées sur deux principes majeurs :
■X
 QHLQWpJUDWLRQ©YHUWLFDOHªF
HVWjGLUHXQH
➔ Favoriser la coproduction des politiques ter- mise en cohérence des politiques de dévelop-
ritoriales par la mobilisation de l’ensemble pement territorial élaborées aux différents
GHVDFWHXUVGHODSODQL¿FDWLRQXUEDLQHVWUDWp- pFKHORQVGHJRXYHUQHPHQW
gique, en encourageant à la fois l’appui au
renforcement des instances locales représen- ■ X
 QHLQWpJUDWLRQ©WHPSRUHOOHªF
HVWjGLUHXQH
tatives et le développement des mécanismes mise en place des outils dans un processus glo-
de démocratie participative (cf. Tableau 3.1). bal qui n’opère pas de distinction entre une
SKDVH©DPRQWªGHODUpÀH[LRQHWXQHSKDVH
Dans ce cadre, il convient de préciser et de ©DYDOªGHODPLVHHQ°XYUH©WHFKQLTXHªTXL
renforcer les rôles respectifs des acteurs impli- seraient conduites par des acteurs différents.
qués dans cette coproduction : /D SODQL¿FDWLRQXUEDLQHVWUDWpJLTXHHVWXQSUR-
cessus itératif et évolutif qui implique des allers-
■ le « maître d’ouvrage urbainªSXEOLFDVVXUH retours permanents entre la formulation de la
le pilotage politique, organisationnel, technique stratégie et son application opérationnelle.

Orientations de la coopération française en appui


à la planification urbaine stratégique 9 Ministère des Affaires étrangères
2.2 Une démarche élaborés un plan d’action et des programmes
de coopération répondant d’actions prioritaires, qui permettent le passage
à l’urbanisme réglementaire et à l’urbanisme opé-
j quatre principes rationnel (cf. Encadré 1 - Rosario et tableau 3.1).

➔ Les orientations de la coopération fran- Une continuité spatiale du cadre d’intervention


oDLVH HQ PDWLqUH GH SODQL¿FDWLRQ XUEDLQH sur la ville depuis l’échelon national jusqu’j
stratégique peuvent se décliner dans le cadre l’échelon local est nécessaire à la cohérence
d’une démarche comprenant quatre axes (cette de cette démarche. Cela implique des réformes
démarche devra être adaptée à la singularité institutionnelles (décentralisation) et la mise en
des contextes locaux) : place de dispositifs de caractère administratif,
EXGJpWDLUHVRFLDOpFRQRPLTXH¿QDQFLHUFRRU-
■ Favoriser la coproduction par les acteurs donnés entre eux.
DXWRXUGHVFROOHFWLYLWpVORFDOHV
Une continuité temporelle est également
■ Aider à la consolidation de la maîtrise d’ouvrage QpFHVVDLUHjODSODQL¿FDWLRQXUEDLQHVWUDWpJLTXH
urbaine, appuyée par des dispositifs de gou- TXLQ¶HVWUpHOOHPHQWHI¿FDFHTXHGDQVODGXUpH
YHUQDQFHGpPRFUDWLTXHDGDSWpV Sa mise en œuvre sur le moyen et le long termes
LPSOLTXHXQSRUWDJHSROLWLTXHDI¿UPp
■ Encourager l’élaboration concertée d’un projet
VWUDWpJLTXHLWpUDWLIHWpYROXWLI
2.2.2 Aider j la consolidation
■ Appuyer le renforcement la formation et de la de la maîtrise d’ouvrage urbaine
TXDOL¿FDWLRQ GHV pTXLSHV SURIHVVLRQQHOOHV HW publique, appu\ée par des
des administrateurs. dispositifs de gouvernance
démocratique adaptés
2.2.1 Favoriser la coproduction
par les acteurs autour /DGpPDUFKHGHSODQL¿FDWLRQXUEDLQHVWUD-
des collectivités locales ➔
tégique est une approche politique au sens
large, porteuse d’intérêt général.
➔ /DSODQL¿FDWLRQXUEDLQHVWUDWpJLTXHVHIRQGH
sur une mobilisation de l’ensemble des Elle peut constituer un outil confortant la conso-
acteurs (société civile, secteur privé, chambres lidation du rôle du responsable politique local,
consulaires d’industrie et de métiers, organisa- ©PDvWUHG¶RXYUDJHªGHODGpPDUFKH&HOXLFLD
tions professionnelles et syndicales, partenaires la responsabilité de piloter le processus d’élabo-
académiques), autour de la collectivité locale ration du plan stratégique et de veiller à la mobi-
représentative qui a la responsabilité de por- lisation des fonds nécessaires à la réalisation
ter une vision stratégique du territoire. des actions prioritaires.

Selon les contextes locaux, cette mobilisation /DSODQL¿FDWLRQXUEDLQHVWUDWpJLTXHHVWIRQGpHVXU


des acteurs peut être plus ou moins large et un gouvernement local, c
est-j-dire des choix
représentative du socio-système urbain. politiques assumés et portés par des respon-
sables politiques. Elle constitue également
La collectivité s’appuie sur une équipe technique un processus de gouvernance adapté au
pluridisciplinaire chargée de produire sur la contexte local fondé sur la constitution d’un
base de cette concertation, des éléments analy- espace public de négociation et de compromis
tiques, servant à l’établissement d’un diagnostic entre les acteurs pilotés par les responsables
et à la construction d’une vision partagée du futur politiques (cf. exemple de Rosario, Encadré 1,
de la ville. Rennes, Encadré 7).

Cette vision peut répondre à des besoins locaux


WUqVGLYHUVL¿pVFRPSpWLWLYLWpOXWWHFRQWUHODSDX-
vreté, etc. Elle constitue le document de réfé-
rence du plan stratégique, à partir duquel sont

Orientations de la coopération française en appui


à la planification urbaine stratégique 10 Ministère des Affaires étrangères
Encadré 1 Rosario, devenue comme projet stratégique répondant j la crise
en 15 ans une référence en matière argentine, est une bonne illustration de la
nécessité d’un projet « itératif et évolutif »
de plani¿cation stratégique
(cf. 2.3) ;

■ Rosario et la province de Santa Fe associent j


Les méthodes appliquées pour le premier plan
chacune des étapes de diagnostic, formulation,
stratégique (1996 – 2003) ont été étendues en 2004
mise en °uvre et évaluation, des équipes uni-
j l’aire métropolitaine, puis en 2007 j la province
versitaires pluridisciplinaires (cf. 2.4).
de Santa Fe (3 millions d’habitants). Rosario et sa
province offrent ainsi un exemple unique de plani-
¿cation j plusieurs échelles, municipale, métro-
politaine et provinciale. La coopération française se propose d’appuyer
l’autorité locale, dans sa fonction de maître
Articulation de deux processus complémen- G¶RXYUDJH D¿Q TX¶HOOH SXLVVH HQ IRQFWLRQ GHV
taires : objectifs visés et de sa vision politique :

■ un Plan Stratégique précise la vision dé¿nie a) organiser ses équipes techniques, qu’elles
au cours d’un processus participatif multi- VRLHQWLQWHUQHVH[WHUQHVRXPL[WHV
acteurs. Cette vision est détaillée en 15 axes
stratégiques, 12 objectifs, et une vingtaine
b)Gp¿QLU HW PHWWUH HQ SODFH OHV GLVSRVLWLIV GH
de programmes déclinés en 72 projets opéra-
tionnels ; GpPRFUDWLHSDUWLFLSDWLYHORFDOH

■ un Plan Urbain donne une inscription spatiale c) coopérer avec d’autres collectivités et d’autres
j la plani¿cation stratégique et régule l’utilisa- pFKHOOHVWHUULWRULDOHV
tion du sol. Une de ses particularités est d’inté-
grer de « Grands Projets » tel que celui du Port d) assumer une mission d’ensemblier entre des
Àuvial. acteurs, institutions et organismes aux inté-
UrWVFRQWUDGLFWRLUHV
Réalisations  fait rare, la quasi totalité des pro-
jets du Plan ont été réalisés sur ¿nancements
e) rechercher pour ses programmes d’action,
publics, privés et communautaires.
GHVVRXUFHVFRQQXHVGH¿QDQFHPHQW
Gouvernance  j l’inverse de projets dans les-
quels la participation et la d\namique inter-acteurs f) prévoir les charges de fonctionnement des
deviennent lettre morte, une fois le plan dé¿ni, la ouvrages réalisés.
plani¿cation urbaine stratégique j Rosario a per-
mis l’institutionnalisation de certains espaces de L’ensemble de ces actions permet d’établir une
participation, des réformes municipales et l’ins- véritable maîtrise d’ouvrage urbaine locale.
tauration de nouvelles procédures de décision A cet effet, il est souhaitable que l’autorité publique
des budgets publics pour la mise en °uvre des ORFDOH DI¿FKH FODLUHPHQW VHV REMHFWLIV HW OHV
projets. matérialise dans un cahier des charges, notam-
ment à l’attention des prestataires privés.
Ponts avec les principes énoncés par les
orientations françaises 

■ le succès de la plani¿cation stratégique j Rosa- 2.2.3 Encourager l’élaboration


rio est lié j une forte volonté politique qui concertée d’un projet
s’est inscrite dans la durée (cf. 2.2) ;
stratégique, itératif et évolutif
■ la formulation du Plan et sa mise en °uvre sont
le résultat d’un diagnostic multi-acteurs éla-
➔ L’élaboration concertée du plan de dévelop-
boré sur le long terme (cf. 2.1) qui anal\se les pement urbain se fonde sur l’établissement
forces, les faiblesses, les opportunités et les d’un diagnostic partagé. Ce processus sert de cadre
menaces pesant sur chacun des axes straté-
à la rencontre entre acteurs de cultures diverses,
giques ;
de partage de connaissances et de débats. Il
■ la souplesse et la Áexibilité du processus, sus- engendre un processus itératif de construction de
ceptible d’intégrer, par exemple au début des la stratégie, dont l’adhésion partagée aidera à
années 2000 l’agriculture urbaine et péri-urbaine mobiliser les énergies pour la mise en œuvre.

Orientations de la coopération française en appui


à la planification urbaine stratégique 11 Ministère des Affaires étrangères
La coopération française peut faciliter le recours, /DFRRSpUDWLRQIUDQoDLVHHQPDWLqUHGHSODQL¿FD-
pour la réalisation du diagnostic, à des outils de tion stratégique propose d’adopter une approche
connaissance de la ville qui rendent compte de intégrée et systémique. Elle recherche une mise
manière objective de l’existant et des évolutions en cohérence des politiques sectorielles
à l’œuvre, et qui sont partagés avec tous les (cf. Encadré 3 - Makati et Encadré 6 - Lyon),
acteurs de la ville. Les bases d’analyse quantita- souvent gérées par des instances dédiées, selon
tive classiques (statistiques, GIS) sont enrichies GHVPpWKRGRORJLHVVSpFL¿TXHV QRWDPPHQWVHU-
par des données qualitatives (expériences d’ex- vices essentiels, politiques d’habitat, politiques
perts locaux, enquêtes, études des pratiques, de déplacements, politiques de développement
LGHQWL¿FDWLRQ GH VDYRLUIDLUH ORFDX[«  HW GHV économique local). Il appartient à l’autorité locale
informations sur les pratiques d’autres villes. GHQpJRFLHUDYHFFHVLQVWDQFHVD¿QGHSURSRVHU
Cette connaissance, partagée à l’occasion d’ate- une programmation cohérente dans le plan
liers, peut prendre appui sur des observatoires d’action.
urbains qui l’inscrivent dans la durée (cf. Enca-
dré 2 sur la création d’un observatoire des ser- 8QHGpPDUFKHGHSODQL¿FDWLRQVWUDWpJLTXHFRQGXLW
vices et du patrimoine à Nouakchott). à opérer des choix spatiaux, entre sites à protéger
par la règle pour réduire les vulnérabilités et tenir
compte des enjeux de la biodiversité (terres culti-
Encadré 2 Production de connaissances vées dans les zones périurbaines, espaces natu-
et démarche progressive, le GRET rels fragiles, zones inondables et à risques) et sites
en appui j la Communauté urbaine à développer prioritairement (nouveaux sites et
de Nouakchott réhabilitation de quartiers d’habitat ou de friches
industrielles, etc.) (cf. Tableau 3.1). En raison de
leur importance dans l’ensemble urbain, il est sou-
Depuis 2001, avec l’appui du Conseil régional haitable, de prendre en compte les zones d’habi-
d’Ile-de-France, le GRET accompagne les com- tat populaire (cf. Tableau 3.1) et les activités
munes et la Communauté urbaine de Nouakchott économiques « informelles » dans ce processus.
(CUN) dans la gestion de son territoire. Son action Dans une perspective d’intégration à la ville, des
combine un appui technique aux services de la PHVXUHVVSpFL¿TXHVSHXYHQWrWUHPLVHVHQSODFH
CUN et une aide j la production de connaissances Gp¿QLHVHQFRQFHUWDWLRQDYHFOHVSRSXODWLRQV
visant j 
Les plans d’actions doivent être fondés sur une
■ renforcer les capacités de la cellule « Etudes et
projets » mise en place par la CUN pour piloter programmation ¿nancière réaliste (en inves-
et mettre en °uvre un ensemble de projets et de tissements et en fonctionnement), adaptée aux
programmes d’aménagement ; ressources budgétaires publiques. Cette program-
PDWLRQ SHXW rWUH O¶RFFDVLRQ G¶LGHQWL¿HU O¶RULJLQH
■ construire et alimenter une base d’informations, des ressources et d’énoncer des objectifs d’amélio-
en particulier sur les infrastructures et les ser- UDWLRQGHVUHFHWWHVORFDOHV QRWDPPHQW¿VFDOHV 
vices urbains, destinée j fournir un cadre de et de régulation des activités économiques pri-
références j l’orientation, la plani¿cation et la vées (cf. L’appui du Fonds mondial pour le
programmation des investissements. Développement des Villes (FMDV) à Makati,
Encadré 3).
Ces deux volets structurent une démarche qui
vise j donner les mo\ens j la Communauté
urbaine d’assumer progressivement son rôle de L’un des enjeux clefs pour l’aménagement et/ou
plani¿cation du développement urbain. la protection des sites stratégiques est l’élaboration
d’une stratégie foncière qui permet la connais-
Le travail engagé depuis 2006 dans la construction sance (droits de propriété et droits d’usage), une
et l’alimentation d’une base de données urbaines régulation qui limite les spéculations, et la possi-
a conduit en 2011 j la production d’un atlas de bilité d’assurer une maîtrise des sols pour réaliser
Nouakchott. Un observatoire des services et du des opérations importantes tout en garantissant
patrimoine de Nouakchott est également en cours les droits des propriétaires et des usagers.
d’élaboration.
6LODSODQL¿FDWLRQVWUDWpJLTXHGRLWV¶DSSX\HUVXU
Faire de l’information un véritable outil d’aide j la
décision, c’est surtout ouvrir sur ces bases la
XQ FDGUH VXI¿VDPPHQW UREXVWH j ORQJ WHUPH
concertation entre l’ensemble des acteurs de la ville. ses outils peuvent être évolutifs et révisables.

Orientations de la coopération française en appui


à la planification urbaine stratégique 12 Ministère des Affaires étrangères
La mise en œuvre des stratégies dans les pro- 2.2.4 Appu\er le renforcement de
grammes d’actions implique des évaluations la formation et de la quali¿cation
régulières fondées sur des indicateurs de pro- des équipes professionnelles et
grès, qui s’appuient notamment sur les connais-
des administrateurs
sances acquises durant le diagnostic (et mises à
MRXU UpJXOLqUHPHQW  D¿Q GH SHUPHWWUH O¶DMXVWH-
ment des politiques suivies (cf. le Barométropole ➔ /DGpPDUFKHGHSODQL¿FDWLRQXUEDLQHVWUD-
à Rennes, Encadré 7). Ce processus, qui renou- tégique nécessite la mobilisation de techni-
velle et ajuste ses priorités au fur et à mesure que ciens et spécialistes de disciplines très variées,
les plans d’actions se réalisent, est permanent. intervenant dès la phase de diagnostic (métiers
de la maîtrise d’œuvre, de l’ingénierie sociale,
des administrations territoriales, du développe-
Encadré 3 Outil de ¿nancement et mise ment économique, etc.).
en cohérence des politiques sectorielles 
l’appui du Fonds mondial pour Or, les programmes de renforcement des capa-
le Développement des Villes j Makati cités et d’échanges d’expertise menés dans le
cadre de projets de coopération sont d’autant
(Philippines)
plus performants qu’ils misent sur le développe-
ment des savoir-faire locaux et évitent l’exporta-
Créé j l’initiative de Metropolis et Cités et gouver- tion de modèles (cf. Encadré 5).
nements locaux unis (CGLU), le Fonds mondial
pour le Développement des Villes (FMDV) répond Aussi, dans une perspective de renforcement
j une demande des gouvernements locaux de durable des compétences, la coopération fran-
posséder un instrument opérationnel d’anal\se oDLVHUHFRPPDQGHWHOOHO¶DSSXLjGHV¿OLqUHVGH
et de plani¿cation stratégique articulant le déve- IRUPDWLRQFRQWLQXHTXDOL¿DQWH/HUHQIRUFHPHQW
loppement local, l’urbanisation et le ¿nancement GHVFDSDFLWpV¿QDQFLqUHVORFDOHVHVWpJDOHPHQW
durables.
QpFHVVDLUHSRXU¿GpOLVHUFHVFRPSpWHQFHV QRWDP-
Le premier projet du FMDV lancé en 2009 répond
ment en termes de rémunération) et réduire la
j la volonté de la municipalité de Makati (Philip- dépendance vis-à-vis d’une expertise externe
pines) de préserver son centre historique, menacé (cf. Encadré 4).
par l’extension des centres administratifs et d’af-
faires adjacents. L’intervention du FMDV a appu\é
le dialogue entre les différents acteurs de la ville Encadré 4 Les instituts des métiers
dont les intérêts économiques, sociaux et patrimo- de la ville (IMV) j Hanoi et Antananarivo,
niaux divergeaient. L’expertise technique concertée
soutenus par le Conseil régional
du FMDV s’est traduite par une révision et une
adaptation du s\stème de plani¿cation de la ville, d’Île-de-France
conjuguant j la fois préservation du patrimoine,
développement économique et aménagement des
espaces de connexion entre les différents tissus La coopération décentralisée du Conseil régional
urbains. Elle a ainsi abouti j un accord entre le d’Ile-de-France a appu\é la mise en place d’insti-
secteur privé de la zone économique et la munici- tuts des métiers de la ville, pôles de formation,
palité au sujet du centre d’affaires et du centre d’échanges d’expériences, d’expertise partagée
historique. et de réalisation de projets pilotes au sein des
municipalités d’Hanoi (depuis 2001) et d’Antana-
L’ingénierie ¿nancière du FMDV a porté sur la narivo (depuis 2008). Les IMV sont co-dirigés par
conception d’un instrument ¿nancier dédié au un représentant de chaque collectivité partenaire.
projet, capable d’inscrire le ¿nancement dans la Ils ont vocation j renforcer la maîtrise d’ouvrage
durée. Les premiers ¿nancements ont été mobili- municipale dans les secteurs de la plani¿cation
sés dès la création du fonds. urbaine, des transports publics, de la protection
du patrimoine, de l’accès aux services essentiels,
Le FMDV a béné¿cié de l’appui croisé de trois col- du tourisme et du développement économique.
lectivités locales qui ont mis j disposition des
experts issus de leurs services (la ville de Barce- L’IMV de Hanoi apporte notamment depuis 2004
lone, le Conseil régional d’Île-de-France et la ville une assistance j la municipalité de Hanoi et j l’Etat
de Londres). vietnamien dans la réalisation des schémas direc-
teurs métropolitains et régionaux en mettant l’ac-
cent sur l’articulation entre urbanisme et transport

Orientations de la coopération française en appui


à la planification urbaine stratégique 13 Ministère des Affaires étrangères
public (notamment ferré régional), la prise en compte autorités locales de villes en forte croissance.
des risques environnementaux et la viabilité éco- Les maires de Bamako (Mali), Porto-Novo (Bénin),
nomique et sociale des opérations majeures telles Saint-Louis (Sénégal), Puebla (Mexique), Cao Lanh
que les villes nouvelles. (Vietnam) ou encore Di\arbakir (Turquie) en ont
tous fait l’expérience  un « atelier » est un proces-
L’IMV d’Antananarivo fournit un soutien perma- sus exigeant, mais qui opère une transformation.
nent j la municipalité en formant ses cadres et en
participant j l’élaboration des politiques et des Un atelier a au moins deux bienfaits. Le premier
outils du développement urbain. Un plan vert a été est la production. Sur une période d’environ un
réalisé en 2006 et une zone de protection du patri- an, une équipe de pilotage produit une anal\se
moine architectural, urbain et pa\sager (=PPAUP) problématique de la situation de la ville ou du site,
en 2009 pour préserver le patrimoine et le pa\sage ainsi qu’un document très complet de présenta-
naturel de la ville. L’IMV appuie actuellement la tion du contexte. Puis, pendant deux ou trois
création d’une agence d’urbanisme qui pourrait semaines, une quinzaine de professionnels étran-
élaborer de nouveaux documents de plani¿cation gers, tous volontaires, d’âges, de nationalités et
j l’échelle métropolitaine. de métiers variés, travaillent avec des profession-
nels locaux pour produire de manière libre et
désintéressée un projet global, multi-échelles,
illustré et argumenté, développant j la fois une
Il est souhaitable que les universités du Nord et stratégie de long terme et des idées j mettre en
du Sud prennent en charge, dans des ¿lières °uvre. Ainsi, l’atelier ne produit pas une expertise
pluridisciplinaires, la formation aux nouvelles unique, mais une palette ouverte de projets
PpWKRGRORJLHVGHO¶XUEDQLVPHD¿QG¶DVVXUHUXQ stratégiques.
renouvellement de l’expertise. Ces universités
VRQWHQFRXUDJpHVjWUDYDLOOHUHQUpVHDXD¿QGH Le deuxième bienfait réside dans le processus lui-
même, qui impose la constitution au ¿l de l’exer-
SDUWDJHUGHVH[SpULHQFHVVSpFL¿TXHV
cice d’un Comité des Partenaires, réunissant dans
un contexte dépourvu d’enjeux de pouvoir, les
La coopération française peut appuyer ces for- acteurs du territoire, institutionnels ou issus de la
mations en favorisant la mise en place de pro- société civile, et les partenaires de la ville sur le
grammes de recherche communs garantissant long cours – coopération décentralisée, Agence
des formations de haut niveau. Des projets de Française de Développement, autres bailleurs et
recherche-action peuvent aussi être appuyés institutions internationales comme ONU-Habitat
lors de l’élaboration de plans urbains straté- et Cities Alliance. Ce panel, auquel sont associés
giques : notamment dans le cadre de l’établisse- plusieurs maires d’autres grandes villes, consti-
ment des diagnostics, dans les dispositifs de tue le « jur\ » de l’atelier, qui a pour tâche d’iden-
suivi-évaluation et les activités de concertation. ti¿er les propositions les plus pertinentes pour la
mise en °uvre d’une plani¿cation urbaine
stratégique.
/HVDFWLRQVGHIRUPDWLRQGRLYHQWHQ¿QFRQFHUQHU
les collectivités locales (élus et personnel tech- Par cette pratique, élus et décideurs se familia-
nique) et la société civile (dont les associations risent avec l’urbanisme, d’une manière dém\sti-
d’habitants), pour permettre au plus grand nombre ¿ée qui permet une appropriation par tous, et
d’acteurs de participer à l’élaboration des projets. donc un pas supplémentaire vers une gouver-
Elles peuvent se faire dans un processus nance territoriale élargie. De leur côté, les profes-
d’apprentissage par l’action, durant les diverses sionnels participants béné¿cient de fait d’une
pWDSHVGHODSODQL¿FDWLRQVWUDWpJLTXH FI([HPSOH formation de très bon niveau, par l’exigence des
de Nouakchott, Encadré 2), et s’attacher à l’objectif rendus et la diversité exceptionnelle des échanges
et des partages d’expériences. En¿n, ils vivent
de formation de formateurs.
une expérience humaine et multiculturelle intense,
qui sera leur passeport d’entrée dans le vaste
réseau professionnel des anciens participants
Encadré 5 Les Ateliers de maîtrise des Ateliers de maîtrise d’œuvre urbaine.
d’°uvre urbaine  la coproduction
d’une vision urbaine stratégique

Association j but non-lucratif, Les Ateliers de maî-


trise d’œuvre urbaine développent depuis 30 ans
une méthode de conception urbaine pluridiscipli-
naire qui connaît un succès important auprès des

Orientations de la coopération française en appui


à la planification urbaine stratégique 14 Ministère des Affaires étrangères
3.
LES SAVOIR-FAIRE
FRANÇAIS EN MATIÈRE
DE PLANIFICATION
URBAINE
STRATÉGIQUE

➔ Les expériences et outils développés dans 3.1 Des avancées


les cadres français, européens et à travers
les actions de coopération internationale, peuvent
méthodologiques en France
apporter une contribution aux démarches de pla- pour répondre aux nouvelles
QL¿FDWLRQXUEDLQHVWUDWpJLTXH exigences de la plani¿cation
■ dans le débat international, en promouvant urbaine stratégique
GHVFRQFHSWVPpWKRGRORJLTXHVQRXYHDX[
➔ Les pouvoirs locaux sont aujourd’hui consi-
■ dans les pratiques, en développant la mise en dérés comme acteurs clefs pour faire face
réseau et les synergies entre les acteurs de DX[Gp¿VVRFLDX[pFRQRPLTXHVHWpFRORJLTXHV
l’urbain. En France, des méthodes nouvelles de stratégie
urbaine sont expérimentées par ces pouvoirs
locaux tandis que se construisent des engage-
ments sur le développement urbain soutenable,
qui s’intègrent dans des approches communes
au niveau européen et international.

Le tableau ci-dessous décrit des avancées en


termes de recommandations et de méthodolo-
gies et donne des illustrations de leur mise en
œuvre dans des contextes français.

Avancée
Objectif Exemple en France
méthodologique

Démarches 3URPRXYRLUXQHSODQL¿FDWLRQ /HSURFHVVXVGHSODQL¿FDWLRQ


intégrées multidimensionnelle : spatiale, stratégique conduit dans
(cf. Charte économique, sociale, environnementale l’agglomération lyonnaise
de Leipzig) et culturelle (voir Encadré 6)

Accent mis sur Apporter une attention et des réponses Les Plans d’intégration des quartiers
les problématiques VSpFL¿TXHVDX[EHVRLQVGHVSRSXODWLRQV populaires d’habitat social dans
sociales défavorisées pour les insérer dans l’agglomération de Toulouse
l’économie locale et des quartiers avec l’objectif de passer d’une ville
défavorisés pour les intégrer dans la ville IUDJPHQWpHjXQHYLOOHXQL¿pHSDU
des projets en cohérence avec
les schémas de déplacements et
XQGLVSRVLWLIVSpFL¿TXHG¶pODERUDWLRQ
OD©)DEULTXHXUEDLQHªTXLDVVRFLH
une diversité d’acteurs

Orientations de la coopération française en appui


à la planification urbaine stratégique 15 Ministère des Affaires étrangères
Avancée
Objectif Exemple en France
méthodologique

Durabilité La transition écologique et énergétique L’Etat français soutient une vingtaine


environnementale est prise en compte par les stratégies de projets d’EcoCités comme démarches
et transition urbaines pour la gestion des ressources, d’expérimentation vers une ville
énergétique des mobilités, la conception post-carbone. L’EcoCité de Grenoble
(cf. déclaration des bâtiments et réseaux. s’articule autour des axes ville continue
de Marseille) Chaque collectivité doit établir et apaisée, ville nature, ville intégratrice.
XQ3ODQ&OLPDW(QHUJLHGp¿QLVVDQW Le projet d’EcoCité débouche sur
ses orientations et actions locales pour une révision des projets et des plans
atteindre les objectifs climatiques et en cours et la réalisation de plusieurs
énergétiques nationaux EcoQuartiers

Prise en compte /DSODQL¿FDWLRQGRLWUpSRQGUH Le secteur de la Plaine de France,


des nouveaux à la montée en régime de l’économie banlieue Nord–Est de Paris comprend
schémas de la connaissance, la mutation des territoires désindustrialisés,
productifs des processus de fabrication, des quartiers en relégation,
l’accentuation des échanges l’aéroport international de Roissy
internationaux, les besoins et de nombreuses infrastructures.
de transports de marchandises Sa transformation s’est opérée sur
ODEDVHG¶XQGRFXPHQWGHSODQL¿FDWLRQ
stratégique prolongé par des projets
urbains exemplaires, dont le pilotage
est assuré par un Établissement public
d’Aménagement dédié pour mobiliser
OHV¿QDQFHPHQWVHWWUDYDLOOHUDYHF
les collectivités locales

Aménagement Une réponse aux processus 'HVGRFXPHQWVGHSODQL¿FDWLRQ


des « grands de métropolisation par des démarches à grande échelle, les Schémas
territoires » de projet et d’alliance entre collectivités de cohérence territoriale (SCOT),
dans les régions métropolitaines visant une coordination des politiques
publiques de transports,
de développement économique,
de gestion des ressources,
des espaces naturels et agricoles
(cf. Encadré sur Rennes) ou une
coordination entre plusieurs SCOT
(Lyon)

Relation L’itération et la continuité entre le plan /DSODQL¿FDWLRQWUDQVIURQWDOLqUH


plani¿cation- stratégique et les principaux projets de l’agglomération de Genève entre
urbanisme urbains la France et la Suisse a formalisé un
de projet projet d’agglomération, des périmètres
d’aménagement coordonné
d’agglomération (PACA) et des
programmes stratégiques de réalisation
opérationnelle, qui se sont
mutuellement enrichis

Orientations de la coopération française en appui


à la planification urbaine stratégique 16 Ministère des Affaires étrangères
Encadré 6 L’évolution de la plani¿cation nouvelle plani¿cation stratégique l\onnaise a per-
urbaine stratégique  de L\on 2010 mis d’élaborer une vision privilégiant un dévelop-
pement territorial multipolaire, qui s’appuie sur
au Schéma de Cohérence Territoriale
l’optimisation de l’usage du réseau ferré existant,
le renforcement de la trame verte et bleue et la
dé¿nition de nouveaux sites stratégiques.
La France a connu dans les années 1980 un pro-
cessus de décentralisation, notamment de la ges-
La recherche de la cohérence du développement
tion urbaine, qui s’est accompagné par la création
métropolitain a conduit j initier une coordination
d’agences d’urbanisme dans les grandes villes.
C’est ainsi que « L\on 2010 », un des premiers des 13 SCOT mito\ens couvrant l’aire métropoli-
exercices de plani¿cation urbaine stratégique taine l\onnaise, comprenant 3 millions d’habitants,
en France, a pu se développer (1986-1990). l’Etat a\ant auparavant produit j cette échelle une
« Directive Territoriale d’Aménagement » (DTA).
Le diagnostic a conduit j la construction d’une
vision et d’un projet, dépassant la plani¿cation En¿n, la loi française vient de donner aux collecti-
« traditionnelle » de vocation des sols, pour for- vités un nouvel outil de gouvernance  le pôle
muler l’ambition d’une métropole européenne métropolitain, pour la coopération renforcée entre
agréable j vivre  enjeux économiques, fonctions agglomérations d’une même région urbaine.
métropolitaines et internationales, composantes
sociétales, culturelles, approche qualitative, pa\-
sagère et environnementale.

La construction du « projet » (préalable j sa traduc- Encadré 7 L’agglomération de Rennes 


tion juridique) a fait l’objet de nombreux débats
entre élus et société civile, d’une communica- plani¿cation, concertation de proximité,
tion forte (cartes pédagogiques, médiatisation), évaluation
si bien qu’elle est devenue une culture commune
des acteurs de l’urbain. Durant les 20 années
suivantes, cette culture a guidé les plans d’action  Le Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) du Pa\s
grands projets sur les sites stratégiques, dévelop- de Rennes est porté par une structure intercommu-
pement d’une trame pa\sagère verte et bleue, posi- nale qui réunit 65 communes et 440 000 habitants.
tionnement économique et culturel international. La démarche de plani¿cation est structurée autour
des concepts de « ville archipel » et « ville des proxi-
Cet exercice et sa mise en °uvre ont fait référence mités » traduits de manière volontariste en trois
en France et ont contribué j alimenter d’autres couronnes avec chacune des potentiels d’urbani-
collectivités et l’Etat dans l’évolution de la plani¿- sation obligeant j une densité de logements
cation française. signi¿cative pour les territoires desservis par les
transports collectifs. Les documents d’orientations
Dans le même temps se développaient des dispo- générales traduisent pour chaque commune sur
sitifs participatifs  comités consultatifs d’urbanisme, des cartes les limites des espaces d’urbanisation
conseils de quartiers, charte de la participation, gou- j respecter, les périmètres de réserves foncières,
vernance économique, conseil de développement… mais aussi les « champs urbains » inconstruc-
tibles qui visent j protéger les terres agricoles
L\on 2010 a été suivi 20 ans plus tard d’un nouvel entre deux no\aux d’urbanisation.
exercice de plani¿cation stratégique  le SCOT,
schéma de cohérence territoriale, qui répond A coté de la plani¿cation du SCOT grande échelle,
aux nouvelles orientations nationales de cohé- a été développée l’Approche Développement Durable
rence entre les politiques publiques et entre les pour les Opérations d’Urbanisme, qui j la diffé-
nouvelles échelles territoriales, de mixité sociale rence du SCOT qui s’impose aux communes, est
et urbaine, de protection environnementale. une démarche volontaire d’élus pour leur commune.
Il s’est agi, avec l’Agence nationale de l’environ-
150 SCOT ont été préparés en France depuis la loi nement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME),
SRU relative j la solidarité et au renouvellement l’Agence d’urbanisme de Rennes et le Conseil
urbains (2000). Leur mise en °uvre, suivies par local j l’énergie, de renforcer la capacité des élus,
les « s\ndicats de SCOT », feront l’objet d’évalua- et des habitants pour aller vers les ¿nalités du déve-
tions régulières tous les 6 ans, sur la base d’indi- loppement durable j partir d’une discussion ouverte
cateurs thématiques. entre élus, techniciens et habitants sur l’organisa-
tion du développement urbain qui se traduit par
Suite j une large concertation des acteurs publics l’adoption d’une charte « développement durable »
(sous la houlette du SEPAL, un s\ndicat regroupant locale ensuite transmise aux urbanistes en charge
80 communes dont celles du Grand L\on), cette de la conception des projets.

Orientations de la coopération française en appui


à la planification urbaine stratégique 17 Ministère des Affaires étrangères
En¿n l’agglomération de Rennes a mis en place Encadré 8 Plan urbain stratégique
pour suivre le SCOT et le projet d’agglomération intégré de .isumu (.en\a), soutenu
qui intègre toutes les politiques publiques d’habitat,
par l’AFD
d’économie, d’environnement un outil de suivi-
évaluation, le « Barométropole », basé sur des indi-
cateurs qui ont été débattus et validés par les élus.
Le Kisumu Urban Project (KUP) est le premier pro-
Ils sont mis j jour régulièrement et comprennent
jet municipal stratégique au Ken\a, pa\s de tradi-
des éléments de comparaison par rapport j d’autres
tion rurale et centralisée. Troisième ville du Ken\a,
villes françaises. Ils sont disponibles sur internet.
fo\er d’opposition politique jusqu’en 2008, chro-
niquement sous-¿nancée en comparaison j
d’autres villes, socialement fragmentée, la ville
est emblématique des enjeux ken\ans.
3.2 Des interventions
LE KUP (auquel l’AFD contribue par un prêt de 40 M€)
signi¿catives en matière ¿nance des investissements répartis dans l’en-
de coopération en appui semble de l’agglomération, qui était jusqu’j ce jour
perçue comme une juxtaposition de quartiers.
j la plani¿cation urbaine L’objectif du projet est d’aider la municipalité j
élaborer une stratégie globale, visant j rassem-
stratégique  quelques bler les communautés dans un projet de territoire
exemples commun et de faire en sorte que l’espace de réfé-
rence soit celui de la ville et non celui du quartier.
C’est par cet acte politique d’élaboration d’une
➔ L’expérience de la coopération française stratégie intégrée que la municipalité enclenchera
HQPDWLqUHG¶DSSXLjODSODQL¿FDWLRQVWUDWp- un processus de rénovation urbaine, accepté par
JLTXHHVWVLJQL¿FDWLYHHWGLYHUVL¿pH/HVVDYRLU les habitants. In ¿ne, le projet a vocation j renfor-
faire français généralement reconnus concernent cer la légitimité des institutions publiques locales
l’organisation de la maîtrise d’ouvrage, l’ingénierie, et j promouvoir l’intérêt général dans une société
l’urbanisme réglementaire et les outils fonciers, urbaine très fragmentée.
les démarches patrimoniales culturelles. De
Pour ce faire, la première étape du projet est de
manière croissante apparaissent également des
concevoir un Plan stratégique de développement
cadres et méthodes permettant la coproduction intégré de la municipalité (Integrated Strategic
entre acteurs de la ville et des territoires. Urban plan) qui servira de cadre stratégique
j l’amélioration des politiques publiques et au
Le ministère des Affaires étrangères en charge ¿nancement d’investissements prioritaires.
du développement, et l’Agence française de
développement mènent des projets d’appui à
OD SODQL¿FDWLRQ XUEDLQH VWUDWpJLTXH GDQV OHV YLOOHV
en développement. Ces projets appuient le renfor- Un des vecteurs privilégiés est la coopération
cement des capacités ainsi que le renforcement décentralisée entre villes et collectivités terri-
de la maîtrise d’ouvrage par l’intermédiaire d’une toriales (provinces, régions, ...) qui permet une
assistance technique de court ou long terme, qui action commune inscrite dans la durée et favo-
DSSRUWH XQ DSSXL TXDOL¿p j OD PDvWULVH G¶RXYUDJH rise les échanges à la fois au niveau politique
locale sans s’y substituer (cf. Encadré 8). (entre élus), au niveau technique entre équipes
municipales et acteurs socio-économiques,
Les projets de la coopération publique française favorisant la mise en réseau des compétences.
sont souvent réalisés en partenariat avec :
Ainsi, le Conseil régional d’Ile-de-France a déve-
■ les acteurs français de la coopération urbaine : loppé un partenariat avec Hanoi au Vietnam et
coopérations décentralisées, agences d’urba- avec Tananarive à Madagascar, orienté vers le
QLVPH21*EXUHDX[G¶pWXGHV« UHQIRUFHPHQWGHVFDSDFLWpVSRXUODSODQL¿FDWLRQ
urbaine (cf. Encadré 4). La coopération décen-
■ des partenaires bilatéraux et multilatéraux tralisée française concerne les grandes villes et
(ONU-Habitat, Cities Alliance, par exemple). régions mais aussi les villes moyennes. Ainsi, la
ville de Chinon a développé une coopération
avec la ville de Luang Prabang au Laos.

Orientations de la coopération française en appui


à la planification urbaine stratégique 18 Ministère des Affaires étrangères
Encadré 9 Phnom Penh (Cambodge)  Encadré 10 Plani¿cation stratégique
une démarche participative dans interactive et renforcement des capacités
un contexte non décentralisé des acteurs j la gestion des bassins
de vie communautaire. Apo\o Urbano
j Siguatepeque, Honduras
La municipalité de Phnom Penh, structure décon-
centrée de l’Etat, a adopté récemment son premier
schéma directeur d’urbanisme depuis 1950, projet Entre 2009 et 2011, dans le cadre du programme
élaboré avec l’appui du ministère des Affaires étran- européen « Acteurs non étatiques et autorités
gères. L’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme locales dans le développement », Apoyo Urbano
de la Région Ile-de-France (IAU-IdF) a participé par a coordonné avec la mairie de Siguatepeque,
l’élaboration du schéma directeur d’urbanisme, le projet « PACOT  Participation cito\enne dans
du plan de grandes voiries, du plan vert et pa\sager, l’aménagement du territoire ».
ainsi que d’études sur les marchés fonciers et
immobiliers. Ce schéma directeur a été préparé en L’objectif du projet était de renforcer le rôle des
même temps qu’une stratégie de développement communautés de base et des micro-agences com-
urbain (City Development Strategy) ¿nancé par munautaires de gestion de l’eau dans la plani¿cation
l’Alliance des Villes (Cities Alliance), ce qui a per- et la gestion municipale, j partir de l’élaboration
mis d’associer une démarche participative issue sociale de « plans interactifs » d’aménagement
de la société civile j la démarche portée par l’admi- du territoire.
nistration. Les nombreux débats publics organisés
par la municipalité et le partage de la connaissance La démarche hautement interactive, a permis
(web, publications, expositions publiques) ont faci- l’identi¿cation des territoires prioritaires d’amé-
lité une meilleure prise en compte des besoins des nagement, la création de « banques de projets »
habitants tout en construisant un cadre commun j gestion mixte sociale-municipale, l’élaboration
pour l’avenir. Aujourd’hui, le schéma directeur sert de la trame du Plan de développement municipal,
de cadre de référence aux politiques sectorielles et l’établissement d’outils de gestion et de participa-
aux grands projets locaux. tion, et la reconnaissance des nouvelles compé-
tences communautaires.

Les structures d’ingénierie publiques et privées


IUDQoDLVHV FRXYUHQW GHV UHJLVWUHV GLYHUVL¿pV Les formations initiales françaises en urbanisme,
Dans le champ public les agences d’urbanisme aménagement, et politiques de développement
françaises, outils mutualisés d’ingénierie, inter- local forment plusieurs centaines de professionnels
viennent souvent comme opérateurs dans la par an, dont de nombreux étudiants étrangers. Les
coopération décentralisée pour leurs collectivi- diplômes d’urbanisme sont délivrés dans les mas-
tés membres (cf. Encadrés 4 et 9) ou dans le ters des universités (disciplines : géographie, éco-
cadre d’appels d’offres. Dans le champ de l’ingé- nomie du développement), dans les masters des
QLHULHSULYpHOHVEXUHDX[G¶pWXGHVGHSODQL¿FD- instituts d’urbanisme, des instituts d’études poli-
tion urbaine sont le plus souvent issus de grands tiques, des écoles d’architecture et de l’Ecole natio-
groupes français de services urbains de trans- nale des Ponts et Chaussées. Plusieurs laboratoires
port, d’eau ou d’énergie. de recherche produisent par ailleurs des travaux
sur les questions urbaines et les questions de
Un certain nombre d’organisations non-gouver- développement.
nementales interviennent dans des cadres associa-
tifs comme les ateliers de maîtrise d’œuvre urbaine, La France propose également un dispositif de for-
le GRET ou Apoyo Urbano (cf. Encadré 10). mations continues, notamment à destination des
agents de la fonction publique territoriale (Centre
national de la fonction publique territoriale). Plu-
sieurs structures proposent l’accueil de cadres et
hauts fonctionnaires étrangers en France pour des
cycles courts ou longs de formation professionnelle
(notamment l’Ecole nationale d’Administration, les
Instituts Régionaux d’Administration, le CEFEB,
université d’entreprise du groupe AFD).

Orientations de la coopération française en appui


à la planification urbaine stratégique 19 Ministère des Affaires étrangères
4.
PERSPECTIVES
DE LA COOPÉRATION
FRANÇAISE EN APPUI
À LA PLANIFICATION
URBAINE STRATÉGIQUE

➔ La coopération française en appui à la pla- 2. Produire un cadre de référence opérationnel,


QL¿FDWLRQ XUEDLQH VWUDWpJLTXH DPELWLRQQH j partir de cette base de données et de
de dépasser les limites rencontrées par certains connaissances. Cet outil d’aide à la décision,
GRFXPHQWVGHVWUDWpJLH¿QDQFpVSDUODFRRSpUD- s’appuyant sur des pratiques éprouvées, appor-
tion internationale dont l’application sur le terrain tera un appui méthodologique aux autorités
est encore trop restreinte. locales partenaires pour répondre aux enjeux
VSpFL¿TXHVGHOHXUVWHUULWRLUHV,OIRXUQLUDXQH
Les acteurs de la coopération française se EDWWHULH G¶RXWLOV GLYHUVL¿pV HQ UpSRQVH DX[
sont fédérés au sein du Partenariat français besoins locaux.
pour la ville et les territoires (PFVT), plate-
forme multi-acteurs d’échanges et de valori- 3. Permettre des continuités dans les pro-
sation de l’expertise urbaine française. Forts cessus de plani¿cation et leur mise en
des expériences conduites en France et dans °uvre par la création de « plateformes
des projets de coopération internationale (dans opérationnelles locales », à la demande
les pays émergents et dans les pays en dévelop- des partenaires, associant les divers acteurs
pement), ils sont prêts à se mobiliser pour fran- GHODSODQL¿FDWLRQXUEDLQHVWUDWpJLTXHDXWRXU
chir une nouvelle étape dans une démarche de de la maîtrise d’ouvrage publique structurée.
coproduction avec les villes et pays partenaires.
Ils disposent, à partir de nombreux cas concrets, 4. Mobiliser la recherche universitaire et les
de méthodologies, d’outils opérationnels et de établissements de formation du Nord et
techniciens éprouvés. De plus, la coopération du Sud pour produire des connaissances
décentralisée pratiquée par des collectivités ter- approfondies sur l’ensemble du champ de la
ritoriales disposant de techniciens et d’adminis- SODQL¿FDWLRQXUEDLQHVWUDWpJLTXHGDQVODSHUV-
WUDWHXUVTXDOL¿pVFRQVWLWXHXQDWRXWIUDQoDLVWRXW pective d’un développement urbain durable.
à fait original.
Ces propositions pourront être concrétisées de
À cet effet, les acteurs de la coopération fran- manière progressive en étroite liaison avec tous
çaise recommandent des approfondissements les acteurs de la coopération internationale et
permettant de : les pays intéressés.

1. Identi¿er les pratiques innovantes en matière


GH SODQL¿FDWLRQ XUEDLQH VWUDWpJLTXH PHQpHV
par les acteurs français à l’étranger et contri-
buer au développement des orientations
émises dans le présent document.

Orientations de la coopération française en appui


à la planification urbaine stratégique 20 Ministère des Affaires étrangères
Les Orientations de la coopération française du PFVT piloté par la Fédération nationale des
en appui j la plani¿cation urbaine stratégique agences d’urbanisme (FNAU) et le Groupement
ont été élaborées dans le cadre du « Partenariat G
,QWpUrW 6FLHQWL¿TXH SRXU O
eWXGH GH OD 0RQ-
IUDQoDLVSRXUODYLOOHHWOHVWHUULWRLUHVª 3)97  dialisation et du Développement (GEMDEV).
plateforme fédérant l’ensemble des familles
d’acteurs impliqués dans la coopération urbaine :
Etat, établissements publics, collectivités locales, /DFRQFHSWLRQIUDQoDLVHGHODSODQL¿FDWLRQXUEDLQH
secteur privé, ONG, universités, organismes stratégique porte une vision globale de l’avenir
de recherche et de formation. GHO¶DJJORPpUDWLRQDXGHOjGHODSODQL¿FDWLRQ
urbaine classique, trop statique, puis de l’urba-
Lancé en juin 2011 à Paris en présence QLVPH©GHSURMHWªVRXYHQWWURSSHXLQWpJUp
du Directeur exécutif d’ONU-Habitat, le PFVT /D SODQL¿FDWLRQ XUEDLQH VWUDWpJLTXH HVW HQ HIIHW
constitue un dispositif pilote qui vise les deux pluridimensionnelle et évolutive. Elle est
objectifs complémentaires d’échanges et de le fruit d’une large concertation sociale
valorisation de l’expertise urbaine française associant l’ensemble des acteurs du territoire.
à l’international. Elle constitue un processus politique dans
son contenu et dans son mode d’élaboration
La mise en place de ce dispositif partenarial et de pilotage.
constituait la principale recommandation des
« Orientations de la coopération française en /HV SUpVHQWHV ©RULHQWDWLRQVª RQW YRFDWLRQ
PDWLqUH G¶DSSXL j OD JRXYHUQDQFH XUEDLQHª à établir une stratégie pour l’action de la France
DGRSWpHVHQTXLLGHQWL¿HQWODSODQL¿FDWLRQ en appui à ce processus dont les enjeux, dans
urbaine stratégique comme champ d’intervention le contexte mondial d’urbanisation rapide, sont
prioritaire de la coopération française. Le présent de plus en plus cruciaux.
document a ainsi été élaboré de manière par-
tenariale dans le cadre d’un groupe de travail

Ministère des Affaires étrangères


Direction générale de la mondialisation,
du développement et des partenariats

27, rue de la Convention


CS 91533 75732 Paris Cedex 15

www.diplomatie.gouv.fr

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