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FEPUBLIQUE DU CAMEROUN

MINISTERE DES MINES, DE L'EAU ET DE L'ENERGIE


AGENCE CANADIENNE DE DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL

ETUDE DU PI-AN ENERGETIQUE NATIONAL


PHASE 1
RAPPORT.FINAL
Voiurne 1
\

PROJET DE POLITIQUE ET DE PLAN ENERGETIQUES POUR LE CAMEROUN

DIRECTION DE L'ENERGIE
Yaoundé, Cameroun

LAVALIN INTERNATIONAL Inc.


Montréal, Canada

Décembre 1990

H'.
ETUDE DU PIAN ENEÂGEI/QUE NATIONAL PHASE I

TABLE DES MATIERES

l. Préambule: I
2. Remerciemehts 11

3. Objectifs, méttrodologie, contexte d'exécution du projet et plan du


rapport 12

a) Objectifs 12

b) Méthodologie 13

c) Contêxte d'exécution 13

d) Plan du rapport 14

RESUME SUCCINT DU RAPPORT 16

PREMIERE PARTIE :

LA PROBLEMATIQUE DE L'ENEBGIE AU CAMEROUN 19

Ghapitre 1. Le cameroun : paramètres physiques, socio économiques et


leur poids dans la situation énergétique nationale 20
1.1 Politique et administration 20
1.2 Géographie et écosystème 20

1.3 Démographie et société 24

Chapitre 2. Ressources et approvisionnemer,t en énergie 28


2.1 Energies nouvelles et renouvelables 28
2.1.1 Les ressources 28
2.1.1.1 Bois-énergie 28
2.1.1.2 Déchets agro-industriels et biomasse non forestière 28
2.1.1.3 Energies solaire, éolienne et géothermique 29
2.1.1.4 petite hydraulique 29
2.1.2 L'approvisionnement 29
2.1.2.1 Bois et charbon de bois 29
2.1 .2.2 Déchets agro-industriels 30
2.1.2.3 Solaire et éolien 30
2.2 Les hydrocarbures 30

Rapporl final
ETUDE DU PLAN ENERGETIQUE NATIONAL PI4ASE I

2.2.1 Les réserves 30


2.2.1.1 Des réserves modestes 30
2.2.1.2 Une activité d'exploitation déprimée 31
2"2.1.3 Une problématique de marginalité 33
2.2.2 L'approvisionnement 35
2.2.2.1 L'organisation 35
2.2.2.2 La production et les exportations de pétrole brut 36
2.2.2.3 Les échanges de produits pétroliers et la dépendance
énergétique 36
2.2.2.4 Le raffinage 39
2.2.2.5 Le stockage 39
2.2.2.6 Le transport 39
2.2.2.7 La distribution 40
2.2,2.8 Les importations frauduleuses 40
2.3 Electricité 41

2.3.1 Ressources 41
2.3.2 Production 42
2.3.3 Transport 43
2.3.4 Distrlbution 44
2.3.5 Qualité de I'alimentation et du service rendu à la population 47
2.3.5.1 Les pertes dans les réseaux 47
2.3.5.2 Qualité de la tension et sécurité 47
2.3.5.3 L'anarchie dans les installations intérieures 47
2 3.6 La problématique de l'électrification rurale 48
2.4 L'approvisionnement externe et les perspectives des échanges
d'énergie 50
2.4.1 ll n'existe pas de risque immédiat de pénurie d'hydrocarbures
à l'échelle mondiale 50
2.4.2 Le Cameroun occupe une position naturelle priviléEiée pour
les échanges énergétiques avec ses pays voisins 51
2.4.3 L'interconnexion bojs-énergie 53
Chapitre 3; Consommation finale d'énergie 55
3.1 Consommationglobale 55

3.2 Consommation des énergies nouvelles et renouvelabies 57

3.3 Consommationd'énergieélectrique 58
3.3.1 Consommation d'électricité d'origine SONEL 58
3.3.2 Consommation d'électricité d'origine autonome 62
3.3.3 Consommation totale d'électricité 62
3.4 Consommation de produits pétroliers 62

Chapitre 4" Place et problèmes de I'énergie dans les différentes branches


de l'économie 65

4.1 La place de I'énergie dans l'économie 65

Rapporlfinal
ETIJDE DIJ PLAN ENERGETIQUE NATIONAL PHASE I

4.1.1 Energie et valeur ajoutée 65


4.1.2 Energie et investissements 66
4.1.3 Energie et recettes budgétaires 66
4.1.4 Les recettes budgétisées 66
4.1.5 Recettes non budgétisées 68
4.1.5.1 Recettes issues de la CSPH 68
4.1.5.2 Le comPte hors budget 68
4.1.6 Energie et emploi 68
4.1.6.1 Sous-Secteur Pétrolier 68
4.1 .à.2 Sous-Secteur de l'électricité 69
4.1 .6.3 Sous-secteur des énergies nouvelles et
renouvelables 69
4.1.7 Energie et commerce extérieur 70
4.1.8 Effets sur les finances publiques 72
4.2 L'Energie dans les différentes branches de l'économie 72
4.2.1 Energie et industrie 72
4.2.1.1 La filière aluminium 72
4.2.1.2 Autres industries 74
4.2.2 Energie et transports 75

Chapitre 5. Tarilication de l'énergie 76

5.'1 Tarification de l'électricité 76

5.1.'1 Ajustement tarifaire : 77


5.1.2 Application de la grille tarifaire . 77
5.1.3 Problématique d'ALUCAM : 77
5.1.4 Liaison avec les coÛts margtnaux : 78
5.2 Tarification des produits pétrohers 78

5.3 Tarification des énergies nouvelles et renouvelables (ÇNH,; 79

5.4 Adéquation coûts-tarifs de l'énergre IV

Chapitre 6. MAITRISE DE L'ENERGIE 81

6.1 Maîtrise de la demande d'énergre 81

6.1 .1 La demande globale 81


6.1.2 L'industrie 82
6.1 .3 Les transports 82
6.1.4 Le secteur résidentiel et tertiaire 83
6.1.4.1 Economies de biomasse 83
6.1.4.2 Econornies d'énergies commerciales 83
6.1.4.3 Economies d'énergie dans les bâtiments publics et du
tertiaire 84
6.2 Maîtrise du côté de l'offre d'énergre 85

Chapitre 7. Sécurité et environnement 86

7.1 Sécurité 86

Rapport final
ETUDE DIJ PIAI,I ENERGET/o,UE NATIO|/,pJ- PHASE I

7.2 Environnement 87

Chapitre 8. Cadre institutionnel, iuridique etréglementaire 90

8.1 Structures organisationnelles 90

8.1.1 Structures administratives 90


8.1.2 Les organismes, les industries, et le commerce de l'énergie 90
8.1.3 Les entrePrises Privées 91

8.2 Les défaillances et les contraintes 91

8.2.1 Au Plan institutionnel 91


8.2.2 Pour ce qui concerne I'industrie de l'énergie: 92
8.2.3 Probtématique de la Caisse de Stabilisation des prix des
Hydrocarbures (CSPH) 92
B.?,4 Problèmes particuliers posés par I'organisation du secteur de
l'électricité 93
8.2.4.1 Les divergences de points de vue des intervenants 94
8.2.4.2 L'absence d'une planification formelle intégrant tous
les soucis 94
8.2.4.3 Les insuffisances du mécanisme de financement des
investissements 94
8.3 Aspect juridiques et réglementaires 95
8.3.1 Energies Nouvelles et Renouvelables (ENR), Utilisation
Rationnelle de l'Energie (URE) 95
8.3.2 Hydrocarbures 95
8.3.3 Electricité 96

DEUXIEME PARTIE

EVOLUTION PREVISIBLE DE LA DEMANDE D'ENERGIE 97

Chapitre 1. Evolution historique et prévisions de la demande d'énergie a


long terme 98

1.1 Evolution historique de la demande d'énergie 98


1.1.1. Evolution de la consommation des ENR 99
1.1.2 Consommation et desserte nationales en Electricité 99
1.1.3 Evolution de la consommation nationale des produits
pétroliers 101
1.1.4 Evolution de l'importance relative de chaque produit dans la
consommation globale 101

1.2 Prévision de la demande d'énergie 102


1.2.1 Scénarios macro-économiques 103

Rapport final
ETUDE DIJ PIÀ\,[ENERGËTIQUE NATIONAL PHASE I

1.2.1"1 Scénario A : Croissance économique très faible avee


échec du programme d'ajustement structurel 103
1.2.1.2 Scénario B : Croissance écorromique modérée et
réussite du Plan d'Ajustement Structurel 1O4
1.2.1.3 Scénario C : Réussite du Programme d'Ajustement
Structurel, et environnement économique international
favorable 106
1 "2.2 Scénarios énergétiques 107
1.2.2"1 Variante I : Prolongement des tendances passées 107
1.2.2.2 Variante ll : Adoption et mise en application d'une
politique et d'un plan énergétiques 108
1.2.3 ft/léthode de calcul des prévisions de la demande 109

1.3 r'ésultats de la Prévision de la demande d'énergie 110

ChapEtre 2. Analyse connparative de l'offre et de la demande d'énergie a


long terme 115

2.1 Hydrocarbures 115


2"1.1 Les produits pétroliers 115
2.1.1.1 Scénario A 115
2.1.1.2 Scénario B 115
2.1.1.3 Scénario C tt3
2.1"2 Le gaz naturel 117
2.1.3 Electricité 117
2.1.3.1 Scénario A 117
2.1.3.2 Scénario B i17
2.1.3.3 Scénario C 118
2.1.4 Biomasse 119
2.1.4.1 Bois et charbon de bois 119

TROISIËME PARTIE.

UNE POLITIOI.,!Ë ET'I.JN PtÂN ENERGETIQUES POUR LE CAMEROUN 122

GHAPITRE 1. FORCES, FAIBLESSES du secteur de l'ENEBGIE 124

1.1. - FORGES ET FAIBLESSES DU SECTEUR ENERGETIQUE 124

CHAPITRE 2. CHOIX ENERGETIQUE A LONG TERME : 134

CHAPITRE 3 : CINQ AXES DE POLITIOUE ENERGETIQUE POUR LE


CAMEROUN 139

3.1 La préservation de l'indépendance énergétique et le développement


des échanges extérier-rres 139

Rappotl final
ETUDE DU PLAN ENERGETIQUE NATIONAL PHASE I

3.2 LA PROMOTION DE L'ACCES A L'ENERGIE A DES PRIX


COMPETITIFS ET RATIONNELS 140

3.3 L'UTILISATION DE L'ENERGIE POUR STIMULER I-A CROISSANCE


ECONOMIQUE ET L'EMPLOI 140

3.4 u vinIrnISE DE L'ENERGIE, I-A PROTECTION DE


L'ENVIRONNEMENT ET I-A PROMOTION DE LA SECURITE 141

3.5 L'AMELIORATION DE L'EFFICACITE DU CADRE JURIDIQUE ET


REGLEMENTAIRE, ]NSTITUÏIONNEL ET DES MECANISMES DE
FINANCEMENT DU SECTEUR DE L'ENERGIE. 141

CHAPITRE 4. LE PLAN ENERGETIOUE DU CAMEROUN A L'HORIZON


2010, SES OBJECTIFS STRATEGIQUES, LES VOIES ET MOY'ENS DE
MISE EN OEUVRE, SES IMPACTS 142
4.1 Structure du Plan énergétique National 142

ANNEXES 187

GLOSSAIRE 192
TABLES DE CONVERSION 194
Liste de quelques abréviations (unités de mesures) 195

LISTE DES DOCUMENTS EDITES PAR LE PEN 196


DIAGNOSTIC SECTORIEL lYo
MONOGRAPHIES ENERGETIQUES 196
ENQUETES ENERGETIQUES 196
LISTE DES TABLEAUX 197

LISTE DES GRAPHIQUES 199

LISTE DES SCHEMAS 201

Rapport linal
ETUDE DU PLAN ENERGETIQUE NATIONAL PHASE !

I. PREAMBULE:

L'ENERGIE AU SERVICE DU REDRESSEMENT. DE LA CROISSANCE


ET DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUES- DU CAMEROUN :
OPPORTUNITE ET PORTEE DE LA PLANIFICATION ET DE LA
MAITRISE DE L'ENERGIE

La planification énergétique : un impératif économique, un outil de décision et de gestion


Déterminer l'avenir probable et improbable par des prévisions les plus justes possibles,
proposer à travers un plan cohérent un avenir optimal parmi tous ceux qui sont réalisables, et enfin
tracer les étapes nécessaires à sa mise en oeuvre constituent le but essentiel de la planification.
On serait tenté de poser le problème de l'opportunité d'études prospectives alors que la crise
économique qui frappe le Cameroun appelle des solutions urgentes. Poser une telle question, c'est
oublier que l'énergie est reliée à tous les autres secteurs productifs à telle enseigne que les décisions
dans ce domaine ont des effets positifs ou négatifs durables sur le processus de développement global
Le système énergétique nécessite généralement des investissements lourds (barrages, réseaux
d'électrification, raffineries) dont le poids est considérable dans l'économie et dont la réalisation
nécessite souvent une longue période de gestation.
C'est ce qui explique donc qu'ici plus que partout ailleurs, la planification constitue un impératif
économique, un outilde décision et de gestion.
Un contente économique général marqué par la croissance dans les pays industrialisés et en
Asie du Sud-Est, une crise économique profonde en Afrique subsaharienne et I'incerlitude née des
mutations politiques et économiques dans le monde.
Au moment où nous élaborons ce rapport, la situation économique mondiale est caractérisée
par une croissance soutenue dans les pays industrialisés avec une hausse de 4 % du PIB en 198g et
une évolution remarquable du PIB clans les pays du Sud-Est asiatique (9 o/o en 1988), contrastant avec
la sévère crise économique à laquelle sont confrontés les pays du sous-continent subsaharien et dont
le trait dominant est la rareté des ressources financières corrélative à la dépression des cours des
produitstropicaux (baisse de26"/" en termes réels en 1988 par rapport à 1960), à I'augmentation des
prix des biens manufacturés importés , un lourd service de la dette et une faible croissance des
secteurs productifs.
A ce conte)fte économique défavorable se sont interposées des mutations politiques et
économigues profondes en Europe Occidentale et de l'Est, en Asie et en Afrique australe qui
influenceront les flux financiers mondiaux, et partant, la mise en valeur des ressources naturelles du
sous-continent.
Une problématique énergétique complexe se pose en Afrique subsaharienne : comment faire
face à terme aux exigences croissantes du développement économique et social en matière d'énergie ?
Avec la consommation d'énergie la plus faible au monde (110 KEP/hab) en 1986 soit en
moyenne 3,5 fois moins que l'ensemble des pays en développement, contre 936 KEP en Afrique du
Nord et au Moyen-Orient, 905 en Amérique Latine, 485 en Asie du Sud-Est, 7.590 en Amérique du Nord,
3.211 en Europe de I'Ouest et 3.146 au Japon et dans les régions australes, l'Afrique subsaharienne
devrait connaftre la croissance la plus spectaculaire en matière d'énergie pour se développer dans le
futur. La Banque Mondiale a établi que pour un taux de croissance de 4 à S o/o (3 % en moyenne
actuellement), l'offre d'énergie commerciale devrait sextupler en Afrique subsaharienne entre.t986 et
2020.

Et c'est ici qu'émerge toute la problématique de la planification et de la maftrise de l'énergie


que l'inadéquation besoinslmoyens financiers rend plus que jamais évidentes et urgentes.

Rapport final
ETUDE DU PIAN ENERGETIQUE NATIONAL PHASE I

Crise du bois de feu, surplus de combustibles ligneux non valorisés, surcapacité en raffinage,
pénuries et importations frauduleuses, sociétés d'électricité croupissant sous le poids de lourds
impayés, politiques tarifaires irrationnelles, la situation énergétique des pays au Sud du Sahara frappe
globalement du fait que le sous-continent utilise majoritairement des sources d'énergie qu'il a de plus
en plus du mal à produire ou à renouveler - le bois de chauffe - et produit d'autres qu'il expofte
largement - pétrole, gaz el charbon - faute de trouver ou mieux d'organiser sur ses marchés des
débouchés suffisants.

Tableau 1. Population et consommation par habitant de six régions d'Afrique en


développement en 1985

POPULATION PROD. PETR. ELECTRICTTE BOIS


Régions ou pays (miIIions ) ( KEPlHab ) ( K!ùHlHab ) ( KGlHab )

UMA 56 ,4 274 498 206


EGYPTE 46 ,8 302 514 n.d
SAHEL_SOUDAN 97,O 25 34 682
FACADE ATLANTIQ L42,5 79 B7 610
SADCC 70,6 45 252 928
CENTRE_EST donl l-o3 ,4 42 99 810
CAMEROUN 10,3 BB 212 sB6

Source : ENERGIE INTERNATIONALE 1989i90

UMA: Algérie, Maroc, Tunisie, Libye et Mauritanie.


SAHEL-SOUDAN: Burkina Faso, Djibouti, Ethiopie, Gambie, Mali, Niger, Sénégal,
Soudan, Tchad.
FACADE ATI.ANTIQUE : Bénin, Côte-d'lvoire, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Libéria,
Nigéria, Sierra Leone, Togo.
CENTRE-EST: Burundi, République Centrafricaine, Congo, Cameroun, Gabon,
Guinée Equatoriale, Kenya, Rwanda, Ouganda, Zai?e, Maddgascar.
SADCC: Angola, Botswana, Lesotho, Malawi, Mozambique, Swaziland,
Tanzanie, Zambie, Zimbabwé.

Le défi crucial auquel l'Afrique subsaharienne devra faire face est de trouver le financement des
investissements afin que l'énergie ne constitue pas un facteur de blocage du développement.
Grâce à ses multiples atouts, le système énergétique camerounais, rigoureusement planifié et
organisé, peut contribuer davantage au redressement économique et assumer les exigences de la
croissance et du développement du pays et de la sous-région.
Un potentiel hydroélectrique qui place le pays au second rang africain après le Zaïre, des
ressources en biomasse considérables bien qu'inégalement réparties, des réserues en hydrocarbures
modestes mais qui ont contribué de façon significative à la croissance, un taux d'accès à l'électricité de
23,5 o/o en moyenne dans le pays et de 4,24 % dans les zones rurales, des importations frauduleuses de
produits pétroliers qui contrastent avec une légère surcapacité en raffinage, des déficits en
combustibles ligneux en zone soudano-sahélienne où la consommation de bois-énergie est la plus
intense dans le pays, et des surplus non valorisés en zone tropicale humide, telles sont les données
essentielles de la problématique de l'énergie au Cameroun.
ll faudra, pour maftriser cette situation complexe, lever plusieurs contraintes (inadéquation
entre les besoins et les moyens financiers, insuffisances structurelles et réglementaires, non-maftrise
d'indicateurs énergétiques et de leurs impacts sur l'économie, interventions sans lien de synergie et
parfois contradictoires, d'organismes et de sociétés impliquées dans le secteur. Le tournant décisif
étant l'adoption et la mise en oeuvre effective d'une politique et d'un programme énergétiques

Rappfifrnal
ETUDE DU PI:/'N ENERGETIQUE NATIONAL PHASE I 10

cohérents prenant en compte les contraintes de la crise et garantissant la croissance et le


développement à terme.
"L'énergie au seruice du redressement économique, de la croissance et du déveioppement du
Cameroun", tel est le fondement des analyses du projet PEN l.
Les scénarios macro-économiqpes considérés dans les prévisions prennent en compte le
programme et la durée de I'ajustement structurel de l'économie camerounaise ainsi que les
perspectives de la reprise économique. Ces perspectives accordent une place primordiale au
déploiement du Plan Directeur d'lndustrialisation (PDl) et une attention pafticulière à la politique de
tarification et d'utilisation rationnelle de l'énergie, tout ceci dans un contexte international
d'interdépendance accru et marqué par I'incertitude des cours des procJuits tropicaux de base et du
pétrole.

Les enquêtes énergétiques, base d'élaboration du bilan et des prévisions, ont été effectuées
pourl'exercice 1987/1988. Cet exercice constitue en conséquence l'année de base de la comptabilité
énergétique nationale.
Le PEN I aura été une expérience féconde de coopération entre la République du Cameroun et '
le Canada qui a financé I'opération à 65 o/" et mis à la disposition du Ministère des Mines, de l'Eau et de
I'Energie, la société Lavalin lnternational, une assistance technique éprouvée et très louverte aux
courants de transfen de know-how

Rapprlfinal
11
ETUDE DU PIAN ENERGETIQUE NATIONAL PHASE I

2. REMERCIEMENTS

Notre plus vive reconnaissance s'adresse à la ptus haute autotité de la République du


Cameroun, Son Excellence le Président Paul BIYA sans I'accord et I'appui duquel, une oeuvre d'un tel
impact politique et économique ne se serait réalisée.
Nous remercions les Ministres YANG Philémon, KIMA TABONG Michael, TANKEU Elisabeth
et Nl(À/AlN Francis pour leur indispensable soutien et leurs encouragements constants. Grâce à leur
patience, le projet PEN I aura survécu aux turbulences et à l'érosion du temps-
Nous exprimons notre gratitude à I'Agence Canadienne de Développement lnternational (ACDI)
et à son personnelen particulier MM. Michel CAILLOUX et Dénis BRIAND
Nous sommes très reconnaissants envers tout le personnel de LAVALIN lnternational, d'ADS et
Associés Limitée et du PEN l, cadres et agents qui n'ont ménagé ni leurs efforts ni leur temps de repos
pour la réalisation de l'étude. t

Nous remercions MM. MOUDIO Bernand-Raymond, FOUDA Bienvenu, DJOUMESSI Jean-


Baptiste, les membres du Comité Technique de Suivi du projet PEN I à savoir MM. NGI NGI Nicolas,
NGUIME EKOLLO Frédéric, NKUTCHET Modeste, YENWO MOLO, MARAFA HAMIDOU, ENOH John
CHU, BILE Jean-David, ESSIANE TSOGO, OYONO Jean-Marc et NTOLA. Leur collaboration
empressée et généreuse a permis de prendre en compte les données générales du plan de
développement économique, social et culturel du pays, les problèmes des entreprises du secteur de
l'énergie, de collecter les données essentielles, et de mettre en forme les rapports intermédiaires du
projet.
Nous exprimons notre reconnaissance à tous les organismes et entreprises du secteur de
l'énergie (ELF SEREPCA, PECTEN, TEPCAM, SONARA, SCDP, GPP, SONEL, CSPH) pour leurs
contributions à la réalisation du séminaire national sur l'énergie, un forum international qui a permis de
recueillir des avis et réflexions de spécialistes de grande renommée sur l'énergie.
Notre reconnaissance s'adresse également à l'Agence Française pour la Maftrise de l'Energie
(AFME), à I'Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT) et à la Banque Mondiale.

ll nous est impossible de mentionner tous celtx envers qui nous sommes redevables. Nous
souhaitons que le présent rapport réponde à leurs attentes.

Rapporl final
ETUDE DU PLAN ËNERGETIQUE NATIONAL PHASE I 12

3. OBJECTIFS, I\,IETHODOLOGIE, CONTEXTE D'EXECUTION DU


PROJET ET PLAN DU RAPPORT

A) OBJECTTFS

'1986
La première phase de l'étude du Plan Energétique National (PEN l) a démarré en Octobre
dans une double perspective :
* mettre en place une structure permanente de planification énergétique dotée d'une expertise
nationale compétente et d'outils performants de calcul et d'analyse ;

* élaborer une politique et un plan énergétiques constituant un cadre stratégique global


d'orientation, de décision et de déploiement des projets énergétiques dans un souci de
cohérence et d'économie des ressources et des moyens.

Conformément aux Conventions et Cohtrats signés à cet effet, le PEN I a couvert ses
objectifs de base à savoir :

- la collecte de données sur I'approvisionnement et la consommation énergétiques et


l'élaboration de rapports de diagnostic sectoriel sur l'électricité, les hydrocarbures, les énergies
renouvelables (ENR), les aspects socio-économiques, et les problèmes des sous-secteurs énergétiques
(électricité, hydrocarbures, ENR) ;
- les enquêtes sur la consommation d'énergie des ménages d'une paft et des secteurs industrie
et tertiaire d'autre pan ;
- les prévisions de la demande dans les secteurs ménages, transporl, industrie ;

- le bilan de consommation de l'énergie finale pour l'année de base 1987 /88 et des bilans
prévisionnels à I'horizon 1995, 2000 et 2010 ;

- les études d'appui sur la tarification de l'électricité, la tarification des produits pétroliers,
I'optimisation de la répartition des stations de distribution de produits pétroliers, et sur l'évaluation du
gisement et le cadre institutionnel des économies d'énergie ;
- le séminaire national sur l'énergie ouverl aux experts internationaux ;

- le projet de politique et de plan énergétiques pour le Cameroun.

Dans I'ensemble, ce mandat a été réalisé conjointement par les experts camerounais de la
Direction de l'Energie et par la société canadienne LAVALIN lnternational. La société canadienne ADS
et Associés limitée a produit un rapport d'étude préliminaire sur les économies d'énergie. L'Agence
Française pour la Maftrise de I'Energie (AFME) a fourni à l'équipe du projet un appui efficace dans les
domaines des énergies nouvelles et renouvelables, des économies d'énergie et d.e la prévision de ia
demande. La Banque Mondiale a également contribué à l'opération par l'envoi d'un expeft en énergie
domestique. Enfin, de nombreuses consultations formelles et informelles d'experts camerounais et
ârangers ont permis d'aborder certaines questions
Le PEN I s'est étendu au-delà de ses objectifs contractuels pour cerner ceftains aspects
essentiels de politique énergétique ayant trait au cadre juridique de I'approvisionnement, du raffinage,
du stockage, du transport et de la distribution des produits dérivés du pétrole, ainsi qu'à la politique de
coopération internationale en matière d'énergie.
Cés travaux complémentaires imprévus ont nécessité des délais qui ont induit des retards
importants à la finalisation du rapport d'étude.

Rapport final
ETUDE DU PLAN ENERGETIQUE NATIONAL PHASE I 13

B) METHODOLOGTE

La méthodologie générale de l'étude du PEN I s'arlicule autour de cinq axes principaux :

l. - la description détaillée par filière du système énergétique existant (Electricité,


Hydrocarbures, Energies Nouvelles et Renouvelables) ; des rapports de diagnostic qui précisent dans
chaque cas les aspects institutionnels et réglementaires, les ressources, la production, les
consommations, les coûts et les prix ont été élaborés. Un rapport diagnostic sur les aspects socio-
économiques a été établi pour fixer le profil macro-économique du pays : PIB des grands secteurs,
commerce extérieur, activités des différentes branches des secteurs prirnaire, secondaire et tertiaire.
ll. - l'analyse détaillée du secteur énergétique sur la base des enquêtes sectorielles (ménages,
industrie et tertiaire) par zones agro-écologiques, par usages et par produits, qui a permis de connaftre
la demande en énergie finale.
lll. - Les bilans énergétiques sectoriels, le bilan énergétique global, et les prévisions à long
terme de la demande en énergie finale ont été élaborés sur la base des scénarios macro-économiques
à long terme.
lV. - Les propositions de politique et de plan de mise en oeuvre (orienlations, objectifs et
moyens) compte tenu des éléments sus-cités et des études spécifiques d'appui sur : les économies
d'énergie, l'optimisation de la distribution des produits pétroliers, la tarification de l'électricité, la
tarification des produits pétroliers, le cadre juridique des produits pétroliers, la politique de coopération
en matière d'énergie, et les actes du séminaire national sur l'énergie.
V. - L'évaluation des impacts des politiques proposées.
L'estimation de la demande énergétique future du pays a été faite selon deux méthodes :

- la méthode économétrique pour la demande d'énergie dans l'agriculture, l'industrie et le


tertiaire ;

- le modèle MEDEE-SUD simplifié pour la demande d'énergie dans les transports et le


résidentiel.
Dans la méthode économétrique, la demande s'analyse à l'aide de concepts et d'instruments
de la théorie économique (PlB, valeur ajoutée, niveau de production, prix de l'énergie, élasticité produit,
élasticité prix, etc...).
Le modèle technico-éconc,mique MEDEE-SUD permet d'identifier les facteurs économiques,
démographiQues, sociaux, politiques et techniques qui déterminent la demande d'énergie finale répartie
par usage et par secteur d'activité. Appliquée dans de nombreuses études en Amérique Latine, en
Afrique, en Asie et en Europe, ce modèle confère de grandes capacités d'analyse et permet :

- d'apprécier I'impact sur le niveau et la structure de la demande d'énergie, des choix alternatifs
de stratégie de développement ;
- de mesurer la sensibilité de la demande d'énergie finale aux variations de I'activité
économique et des besoins sociaux et aux modifications du système technique : amélioration du
rendement des équipements, substitution entre combustibles.
Au cours des phases ultérieures de la planification énergétique, I'accent sera mis sur la maftrise
de ce modèle dont les exigences de base n'ont pu être totalement atteintes au cours de l'étape actuelle
à savoir le traitement et I'analyse poussés d'un grand volume d'informations de qualité, un choix
cohérent des variables exogènes, lâ recherche d'un degré de désagrégation optimum.

c) coNTExTE D',EXECUTTON

ll est nécessaire de se situer dans le contene d'exécution du projet d'étude du PEN I pour en
apprécier les délais par rapport au planning et les résultats finaux.
Deux points méritent une attention particulière à cet égard :

Rapport final
ETUDE DU PLAN ENERGETIQUE NATIONAL PHASE I 14

* Le projet a subi un retard global de 18 mois au total pour deux raisons essentielles :

- longs délais de procédure administrative ;

- difficultés financières liées à la crise économique et aux problèmes de trésorerie de I'Etat.


ll s'est avéré nécessaire de réaliser des études et des analyses complémentaires afin d'intégrer
certains facteurs qui ont marqué récemment la scène énergétique nationale en padiculier dans les
domaines de l'électricité et des hydrocarbures.

D) PlâN DU RAPPORT

Le rapport d'étude du PEN I comprend trois parties.


La première partie concerne la problématique de l'énergie au Cameroun. Elle présente et
examine les paramètres physiques et socio-économiques du pays ainsi que leur poids dans la situation
énergétique nationale. Elle répeftorie et analyse, à pafiir des diagnostics, bilans et divers rapports, la
place de l'énergie dans l'économie, les atouts, les forces et les faiblesses du secteur. Elle traite des
questions relatives à la tarification, à la maftrise et aux économies d'énergie, au cadre institutionnel,
juridique et réglementaire, aux échanges et à la coopération, et enfin, à la sécurité et à I'environnement.
La seconde partie dresse l'évolution historique et les prévisions de la demande d'énergie à long
terme et procède à I'analyse comparative de l'offre et de la demande d'énergie à long terme.
La troisième paftie expose les axes de politique énergétique qui découlent des analyses faites
dans la première partie. Elle définit les orientations, les objectifs de la politique et du plan énergétique,
les voies et moyens de mise en oeuvre de cette politique ainsi que ses impacts politiques, économiques
et sociaux.

Rapporl final
m
-.1

o
rn
SCHEXÀ HETHOrcIÆIQUE CENEN DE L'ETUDE
DU PN EXERGEIIQUE.NÀTIONÀL PHÀSE I (PEN I) o
C
ANÀLYSES SPECITI9UES t
ÀNALYSE DElÀILLEE §
SYSTEMC ENERGETIQUE
EXISTNT
DU SECTEUR SI{ERGETIQUE z
rn
DIÀGNOSTIC
zm
GISEMENT DgS I
D'ENERGIE ET CÀDRE
INSlITUlIONNEL ET
o
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REGLEMENTÀ1RE I
ÉPECrs llllpnoa"suss
,æro-r"o. ll ll"ecronrsrs
o
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OPTIHI SÀTION
DI SîRI BUT ION tz
PRODUITS PETROLIERS -l
RESSOURCES-PRODUCÎIONS-CONSOMÎIONS-ÀSP. INSTIlUlTON.
NELS-ENVIRONNEMENT_COUTS-PRIX ZONÀGE (ÀGRO-ECOLæ]OUE)/USÀGES/PRODUITS o
zb
TÀRIPICÀTION r-
ELECTRICITE
T
.L
(t)
TÀRI FICÀlION
PRODUITS PETROLIERS T

CÀDRE JURIDIQUE
PRODUIlS PEÎROLIERS

PREVISIONS DE LÀ

COOPERÀTION INlERNÀ-
îIONÀLE EN ENERGIE

SEMINÀIRE NÀlIONÀL BILÀN ENERCE1IQUE GLOBÀL


ENERGIE NNEE DE BASE

BILÀNS ENERGETIQUES
PREVISIONNELS

I0
o
+
0 (I
ETUDE DU PIÂN ENERGETIQUE NATIONAL PHASE I 16

RESUME SUCCINT DU RAPPORT

Le projet de politique et de plan énergétiques du Cameroun que propose le présent rapport


découle d'études diâgnostic et d'enqûêtes, d'analyses du bilan de l'énergie finale de 1987/88, de
I'analyse des tendances historiques des consommations, des prévisions de la demande d'énergie dans
les différentes branches de l'économie nationale à I'horizon 2010 et la confrontation de celles-ci aux
possibilités d'approvisionnement du pays.
L'évaluation du futur énergétique du pays a été fortement marquée par trois facteurs
essentiels :

. les forces et faiblesses intrinsèques du secteur de l'énergie ;

. les contraintes et les perspectives macro'économiques, et enfin I'ambition d'une


transition énergétique, vigoureuse centrée sur la maftrise de l'énergie ;

. une transformation radicale de la structure du bilan de l'énergie finale dans lequel le


bois occuperait une place marginale, des taux d'accès à l'âectricité et aux produits pétroliers nettement
améliorés, l'énergie jouant un rôle moteur et plus structurant dans l'économie dans le respect de
l'équilibre écologique et de la sécurité des personnes et des biens.
Cinq axes de politique énergétique constituent les piliers du plan d'action qui est suggéré
AXE 1 : I-A PRESERVATION DE L'INDEPENDANCE ENERGETIQUE, ET LE DEVELOPPEMENT DES
ECHANGES EXI'ERIEURS
Le Cameroun devrait allier, les économies et la substitution d'énergies, les exportations
d'électricité, de produits pétroliers finis et de biomasse pour limiter la dépendance vis-à-vis de
l'approvisionnement extérieur résultant de l'accroissement de la consommation de produits pétroliers el
de la baisse de la production pétrolière nationale.
Six objectifs seront poursuivis à cet effet :

1.'l - Maintenir le haut niveau d'indépendance énergétique par un développement


d'échanges conjugués d'hydrocarbures, d'électricité et de charbon de bois afin de
compenser les importations accrues de pétrole à compter de 1994/95.
1.2- Développer I'hydroélectricité comme base de I'approvisionnement national en énergie
à long terme. La part de l'électricité dans le bilan de l'énergie finale devra passer de
13,93 o/o en 1987/88 à 17,70 % en 1995, 25,02 7o en 2000 et à 37,15 o/o en 2010.
{.3- Assurer une gestion dynamique de la marginalité des ressources en hydrocarbures,
.compte tenu de la volatilité des cours du pétrole brut, afin d'infléchir la tendance à la
, dépression des activités d'exploration et de la production pétrolières, et de maintenir
un volume raisonnable d'exportations d'hydrocarbures à long terme.
1.4- Promouvoir la fiabilité et la sécurité d'approvisionnement en énergie du pays, et en
particulier de la zone septentrionale vulnérable à la crise du bois de feu et à la
désertification avec pour objectif d'y réduire de 60 % au moins la consommation du
bois de feu et de doubler celle des produits pétroliers à l'horizon 20'10.
1.5 - Accroftre de 2,6 % la consommation moyenne annuelle des déchets végétaux et
animaux dans une double perspective énergie-environnement, dans les secteurs
suivants : agro-industrie à l'instar de SOCAPALM, SODECOTON, SOSUCAM, Scieries
et sucreries, artisanat (forage, briqueterie, fumage de poissons, bière de mil), tertiaire
(hôpitaur, casernes, cantines d'écoles) et dans les ménages urbains de la région
septentrionale.
1.6 - Promouvoir les créneaux d'application économique de l'énergie solaire et de l'énergie
éolienne.

Rappoft final
ETUDE DU PIAN ENERGETIQUE NATIONAL PHASE I 17

AXE 2: lâ PROMOT]ON DE L'ACCES A L'ENERGIE A DES PRIX RATIONNELS ET COMPETITIFS


' Cette option exprime la volonté d'accroftre entre 1988 et 2010, les taux d'accès des populations
et agents économiques :

* à l'électricité de 46 o/o à70 o/o etlzofiê urbaine et de,4 % à 15 o/o ên zolê rurale ;

* au gaz domestique de 6 o/o à 30,4 o/o, êl de substituer le gaz domestique et le pétrole


lampant au bois de feu en particulier dans les zones écologiquement vulnérables.
Trois objectifs concourent à la réalisation de cette option :

2.1 - Fournir à tous les agents économiques les sources d'énergies adaptées à leurs
besoins,
2.2 - Adopter une politique tarifaire basée sur la vérité des prix, l'égalité de traitement des
diverses catégories de consommateurs, I'exigence de disponibilité de l'énergie à court,
moyen et long terme, l'équilibre financier des sociétés de la filière etc...
2.3 - Utiliser l'énergie comme oLrtil de la politique gouvernementale dans le cadre de la
dimension sociale de l'ajustement structurel et de la promotion du bien être des
populations, avec pour objectifs la fourniture de l'énergie à toutes les couches sociales,
le frein à I'exode rural, l'encouragement de la relance de la production agricole, et la
promotion d'industrles artisanales.

AXE 3: L,UTILISATION DE L,ENERGIE POUR STIMULER I.A CROISSANCE ECONOMIQUE ET


L'EMPLOI SUIVANT 3 OBJECTIFS
3.1 - Mettre en oeuvre des mesures de maîtrise technologique du secteur de l'énergie.
3.2 - Utiliser l'énergie comme facteur d'industrialisation, de relance de l'économie nationale
et comme pôle de développement durable.
3.3 - Utiliser l'énergie comme facteur incitatif à I'investissement industriel.

AXE 4 : l-,4 MAITRISE DE L'ENERGIE, l-A PRESERVATION DE L'ENVIRONNEMENT ET l-A


PROMOTION DE LA SECURITE
Axe central de la politique énergétique du Cameroun, la maîTrise de l'énergie s'inscrit dans une
triple perspective d'action :
. la restauration à court et à moyen terme des grands équilibres macro-économiques
par la réduction des dépenses liées à l'énergie ;
. le développement au moindre coût des infrastructures nécessaires à la relance de
l'économie, à I'amélioration de I'efficacité énergétique et de la compétitivité de la production nationale,
à la croissance et au développement économiques à long terme ;

et enfin, la réduction des impacts sur I'environnement de la production, de la


distribution et de I'utilisation de l'énergie.
Le plan d'action à mettre en oeuvre vise cinq objectifs :

4.1 - Maltriser l'évolution de la demande par une utilisation plus efficace de l'énergie dans les
différents secteurs de l'économie.
4.2 - Malriser I'offre d'électricité, de produits pétroliers et de biomasse afin de réduire les
cotts de fourniture et la dépendance énergétique du fait des importations pétrolières
prévisibles à I'horizon 199S.
4.3 - La contribution du Cameroun à l'émission du CO2, gaz à effet de serre du fait de la
déforestation étant croissante (de 16 à 28 millions de tonnes de 1979 à 1989), I'objectif

Rapporl linal
ETUDE DU PIAN ENERGETIQUE NATIONAL PHASE I 18

prioritaire en matière d'environnement à I'horizon 2010 consiste à agir sur les


principaux facteurs qui amplifient la déforestation
4.4' Etablir et contrôler les niveaux de pollution tout le long de la filière des hydrocarbures,
prévenir les effets sur I'environnemenLet les populations des ouvrages production et de
transport d'énergie électrique, et enfin récupérer autant que possible les déchets
urbains et industriels
4.5 - Prévenlr les risques et périls liés à la production, au transport, à la distribution et à
I'utilisation des énergies compte tenu de la part croissante de l'électricité et des
produits pétroliers dans le bilan énergétique à long terme.

AXE 5 : L'AMELIORATION DE L'EFFICACITE DU CADRE JURIDIQUE ET REGLEMENTAIRE,


INSTITUTIONNEL ET DES MECANISMES DE FINANCEMENT DU SECTEUR DE L'ENEBGIE
l! s'agit de :

5'1 - Adapter la législation et la réglementation de l'énergie à l'environnement international et


. aux objectifs stratégiques de la polirique énergétique à long ferme.
5.2 - Moderniser et libéraliser le cadre institutionnel de l'énergie par l'élargissement de la
participation aux décisions énergétiques, et asseoir des bases structurelles
indispensables à la réussite des objectifs ambitieux de maftrise de l'énergie.
5.3 - Accroltre le rôle de la rente pétrolière, de la tarification et de la fiscalité dans la
constitution directe des ressources endogènes et permanentes nécessaires au
redéplolement et au soutien des activités du secteur énergétique.
Une Commission Nationale de l'Energie, un Office National de I'Energie et un "Fonds de
l'énergie et des matières premières minérales" devront jouer un rôle décisif danJcette transformation
institutionnelle./-

Rapport final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMERAUN 19

PREMIERE PARTIE:
1â PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN

f,apportfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 20

CHAPITRE 1. LE CAMEROUN : PARAMETRES PHYSIQUES, SOCIO


ECONOMIQUES ET LEUR POIDS DANS LA
SITUATION ENERGETIQUE NATIONALE

1.1 POLITIOUE ET ADMINISTRATION

Sur le plan administratif, le pays est divisé en 10 provinces, 49 départements, 182


arrondissements et 30 districts.
L'unité nationale, la démocratie et le non alignement et une coopération internationale
diversifiée constituent les fondements de la politique nationale.
Le libéralisme économique et la stabilité des institutions qui prévalent dans le pays confèrent
une remarquable sécurité aux investissements. De plus, on assiste à une amélioration du cadre général
des activités économiques avec l'adoption de mesures de redressement et de libéralisation de
l'économie.
ll convient de noter que historiquement il y a eu des disparités entre les systèmes énergétiques
de l'ex-Cameroun oriental et de I'ex-Cameroun occidental notamment dans le secteur de l'électricité.

1.2 GEOGRAPHIE ET ECOSYSTEME

Le Cameroun est situé en Afrique Centrale au fond du Golfe de Guinée. ll s'allonge sur 1 200
km du 2ème au 13e degré de latitude Nord, soit des régions équatoriales aux confins du Sahel. ll s'étale
sur 800 km aux points les plus éloignés du 3e au 16e degré de longitude Est.
Avec une super{icie de 475.000 km2, le Cameroun possède des frontières communes avec la
République Centrafricaine et celle du Tchad à I'Est et au Nord, la Fédération du Nigéria à I'Ouest, les
Républiques du Congo, du Gabon et de la Guinée Equatoriale au Sud. Cette situation géographique
offre des possibilités d'échanges énergétiques entre le Cameroun et ses voisins.
Le Cameroun possà1e un relief extraordinairement contrasté où les hauts plateaux et massifs
montagneux forment une dorsate courant du Sud-Ouest à la frontière de Centrafrigue ; cette dorsale
dont les altitudes varient de 1000 m à 4 000 m environ, coupe le pays en deux : au Nord de basses
terres, au Sud un vaste plateau qui se lermine sur le Littoral océanique par des plaines côtières.
Les reliefs, la géologie, le climat et la végétation introduisent au Cameroun une configuration
exceptionnelle au plan des ressources naturelles.
En terme de relief, le territoire camerounais est pour plus de 20 % situé audessus de 'l 000'm. ll
est dominé par une dorsale Sud Ouest-Nord Est allant de la zone Equatoriale du Mont Cameroun (4
100 m) à la frontière du SAHEL-Mont MANDARA (1 450 m) en passant par les plateaux Bamiléké
(Ichabal Mbaho 2 500 m) et les plaines d'altitude de I'ADAMAOUA.
Du point de vue-des sols, à des formations en majorité métamorphiques, le pays ajoute deux
particularités : des sols sédimentaires récents sur tout le bassin du Lac Tchad et une super{icie
importante de sols volcaniques très fertiles (Mont Cameroun, pays Bamiléké, Nord Est de I'Adamaoua)
qui marquent d'un poids considérable son développement économique.
En rnatière de climat, l'interTérence du relief est fone, aussi estril nécessaire de raisonner en
termes bioclimatologiques. En effet, si seulemenl 10 o/o du territoire camerounais reçoivent moins de
900 mm d'eau, l'analyse des déficits de saturation met en évidence des zones arides (au sens
bioclimatique du terme), qui commencent immédiatement au Nord de NGAOUNDERE, dès la fin de la

Ragpoîtfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 21

zone d'altitude et représentent donc quelques 25 "/" du territoire. Ceci étant, avec plus de 2.000 mm/an
sur plus de 50 o/o de son territoire, jusqu'à 3.000 mm sur le Nord-Ouest et 7.000 à 8.000 mm sur
ceftaines pentes du Mont CAMEROUN, le Cameroun reste très iargement un pays humide.

CARTE: FORMATIONS FORESTIERES DU CAMEROUN.

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SE}IPE NV INEIJTE
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cESSlll: OlvtsroN IlvaN]ÂtFES-nH:t.rRGeilENT cTFT:ctRRD-ts87

Rappoft frnal
-
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN

1.2.1 Ces coàditlons géographiques placent le Cameroun dans une situation privilégiée
en Alrique du point de vue des ressources lorestières valorisables en énergie :
- les trois quart du territoire correspondent à des zones à forte potentialité en termes de
production de bois et de biomasse, comme de maintien des équilibres écologiques ;

- le pays dispose d'une large gamme de formations forestières originales et variées ;

- toutefois un quart du territoire correspond à des 2ones arides déjà confrontées ou


susceptibles d'être confrontées à une problématique de crise (bois de feu, désertification) ;

- il existe un risque de problèmes d'érosion dans les zones à relief accidenté.

1.2.2 En matière d'éneigie solaire, deux laciès climatiques divisent le pays en deux
grandes zoneg d'ensoleittement où la ressource en énergie solaire peut être considérée comme
abondente surtout dans le Nord où elle se prête particulièrement à une valorisation énergétique.
* Une zone méridionale plwieuse, très humide, couvrant les provinces de I'Ouest, du Littoral,
de I'Est, du Sud-Ouest, et la partie Sud de la province du Nord-Ouest où I'insolation est de 4
l<VlH/M2/J en moyenne dont 50 o/o
de rayonnement diffus.
* Une zone septentrionale, plus aride, sèche et à fofte insolation qui couvre les provinces de
I'Adamaoua, du Nord et de l'Extrême-Nord, ainsi que la partie Nord de la province du Nord-Ouest.
L'irradiation solaire reçue dans cette zone est de 5,8 KWH/M2/J en moyenne dont 42 o/" de
rayonnement diffus.

CARTE: ZONES D'ENSOLETLLEMENT DU CAMEROUN ET LOCALISATION DES STATIONS


POUR LES MESURES

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Rapport final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 23

1.2.3 Les nlveaux de vltesses et la fréquence des vents dans le pays limitent les
possibilitéqd'utillsetion de l'énergie éolienne dans les provinces du Nord et de I'Extrême-Nord.
Les vents atteignent une vitesse moyenne de 4,62 m/s, 2,53 m/s, 0,98 m/s et 0,85 m/s
respectivement dans les régions de Kaélé, Garoua, Banyo et Ngaoundéré.

1.2.4 Le Cameroun esr géologiquement un paÿs très varié où sont représentés tous les
grands phénomène3 cetactéristiquæ que I'on peut observer sur terre : métamorphisme,
plutonisme, volcanisme, etç...
Hormis les réserves minières importantes (bauxite, fer) dont la mise en valeur nécessitera
d'importantes quantités d'énergie d'une part, et les ressources en uranium et en géothermie qui restent
très marginales d'autre paft, seules, les formations sédimentaires représentent un intérêt du point de
vue énergétique.
Le Cameroun possède trois principaux bassins sédimentaires propices à la recherche
pétrolière:
- Le bassin de Douala/Krlbi/Campo formé par I'embouchure du Woqri, de la Sanaga, du Nyong
et du Ntem.
- Le bassin du Rio del Rey formé par I'embouchure du Cross River et du Rio del Rey.
- Le bassin du Nord Cameroun formé par le lac Tchad, I'embouchure du Logone et du
Yedsaram.
Les deux bassins Douala/Kribi/Campo et Rio del Rey ont leurs prolongements en mer
Jusqu'aux limites des eaux territoriales du Cameroun.
Le pays dispose en outre de trois bassins secondaires: le bassin de la Bénoué formé par
I'embouchure du fleuve du même nom, Le bassin de Mamfé qui est le prolongement sur le continent du
Golfe de Mamfé, et le bassin du Dja.
En dehors du bassln du Dja et du Golfe de Mamfé, tous les autres bassins ont fait I'objet de
permls de recherche pétrolière.

1.2.5 [a densité du réseau hydrographique, le potentiel hydroélectrique sauvage qu'i!


recèle et son caractère renouvelable constituent des atouts considérables pour le développement
économique du pays.
L'écoulement des eaux du Cameroun s'etfectue de part et d'autre de I'arc montagneux Est-
Ouest : au Sud vers I'Atlarüique ou le bassin du Congo par la Sangha, au Nord par la Bénoué ou le lac
Tchad. Le réseau hydrographique peut ainsi se décomposer en quatre ensembles bien distincts, mais
d'importance inégale.
a) Le bassin Atlantique
Ce bassin, le plus important, comprend 3 principaux fleuves :

La Sanaga (fleuve entièrement camerounais de 920 km) draînant à elle seule un bassin
d'environ 135 000 km2. Son module interannuel à Edéa (131 500 km2 de bassin versant) atteint 2 000
m3/s.
Au stade actuel de son équipement, ce fleuve alimente déjà deux grands aménagements
hydroélectriques, Edéa et Song-Loulou, la régularisation de son régime étant assurée à I'amont par les
réservoirs de Bamendjin sur le Noun, de Mbakaou sur le Djérem, et de Mapé sur le Mbam.
. Au sud de la Sanaga et coulant lui aussi vers I'océan Atlantique, le Nyong draine un territoire
de 30 000 km2. Son module interannuel à Déhané (27 oo0 km2 de bassin versant) est de 425 m3/s.
. Le troisième grand fleuve du bassin Atlantique est le Ntem, qui prend ffi source au Gabon.
Son bassin versant à I'embouchure est de 31 000 km2 et son module interannuel à Nyabessan (26 350
km2) avoisine 2140 m3/s.

Rapport final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 24

. Ces cours d'eau représentent un potentiel hydroélectrique important et offrent de nombreuses


possibilités d'aménagement. ll faut également citer les fleuves côtiers du Sud, Dibamba, Lokoundjé et
Lobé, ainsi que le Moungo et le Wouri-Nkam quidrainent tous les massifs de I'Ouest et présentent des
caractéristiques intéressantes quant à leur équipement énergétique éventuel.
b) Le bassin de la Sangha
ll comprend les rivières suivantes : le Dja, la Boumba avec des bassins versants respectifs de
40.000 et 28.000 km2 et des modules de 500 et 280 m3/s et formant à leur réunion le Ngoko ; la Kadei
qui draine un bassin versant de 24.000 km2 avec un module à Batouri (9.000 km2) de 120 m3/s.
c) Le bassin de la Bénoué
La Bénoué, le plus important des affluents du fleuve Niger, parcourt 300 km en territoire
camerounais avant la frontière nigériane où son bassin versant atteint 90 000 km2.
Le bassin de la Bénoué comprend en outre au nord de l'Adamaoua les mayos Rey, Gordi,
Tchina et Kébi, le Faro, et à l'Ouest du massif la Donga, la Katsina Ala et la Cross River.
Les rivières du Nord et Extrême-Nord ont un régime tropical, à longue période de très basses
eaux et courte saison de hautes eaux, les crues étant violentes et soudaines.
d) Les tributaires du Lac Tchad
lls sont constitués de la Vina du Nord, la Mbéré, le Logone et le Chari.

1.3 DEMOGRAPHIE ET SOCIETE

Le Cameroun connaft une croissance démographique rapide (+ 3 "/o en rnoyenne par an), une
grande concentration des populations (74 yo sur le 1/3 du territoire), une urbanisation croissante
amplifiée par I'exode de la population active vers les métropoles.
Evaluée à 7 661 000 habitants lors du recensement d'Avril 1976, la population totale du
Cameroun était estimée à 9 101 100 habitants en '198'l /82. à 1O 294 900 habitants en 1985/86, et à 1 1
086,1 mille habitants en 1987/88.
Les projections démographiques, constituées par les données du recensement de '1g76
auxquelles le MINPAT a appliqué des hypothèses de croissance (baisse cj: la inortalité et déclin
modéré de la fécondité), font ressortir que par rappon à 1987/88, la population totate camerounaise
sera multipliée par 2,09 en 20 ans et atteindra 2g 1Bz 400 habitants en l'an 2010_

RaDær't c^"
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 25

CARTE : RESSOURCE HYDROGRAPHIQUE

cARrE CÉnÉmLE
DES RESSOURCES HYDROÉLECTRIOUES

YIJ.êS

. YAOUNOE

. Ch€teliu(bP@i@
o Àsùe vill€
Lrmite d6 206 gêographhue§
de t'irentaire
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(d: aal LII) $MÂT
àV z Ouvragqrder6gularisation /.0uE8T
IqI EAMENNIM
Po6stBturËsErAflÊN GErEr{rs \
Êquiporen§ trydroélætriquæ > 5OO Gwh/an

-@=rmo (Lasurtaegraphique
6l prcportionnell€
(ÿ * aupioductibl€)

Ëquipemenb hydroélectriquæ < 50O GWh/ân

I o"rooeæo

§ o"æaroo
a Pdirs équiæm9nb urbains

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AI',,/AIIfrXIE

07t

Rapport final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 26

Tableau z. Evolution de la populataon par province en milliers d'habitants

t98tl82 1985/86 1987/88 1994/95 1999/00 20091r0

ADAI.IAOUA 388,3 418,6 418.,6 508,6 567, 3 705,6


cEi'rTRE (SANS YAoUNDE) 997, 1 1086,9 1 139, 2 t296,2 1347 , I 1034,6
YAOUNDE 478,8 631,8 732,7 1237,9 1801,4 381 5,0
CENTRE ÏOTAL 1475,9 1718,7 l87l,1 2534, 1 3149, 3 4849,6
EST 429,3 470,5 491 ,7 572,3 637,8 792,2
EXTREME-NORD 1584,3 1711,0 L777,3 ?028,s 2229,4 2692,8
LTTToRAL (SANS DoUALA) 565,0 638, 2 682,7 838,5 925,2 848,7
DOUALA 701 ,5 987 ,5 1151,5 1933 ,6 '2800,0 5871,5
LITTORAL TOTAL 1266, 5 1625,7 1834, I 2772,0 37?5,2 6720,2
NORD 563, I 60?,4 626,5 722,9 800, 7 982, 5
NORD-OUEST 1102,6 1207,8 L259,3 1451,3 1606, I 1967 ,0
OUEST I 185,8 1313,5 1511,6 161 3,9 1808, I 2269,5
SUD 368,3 402,2 419, 6 485, 3 538,6 663,2
SUD-OUEST 737 ,0 814,5 858, 5 1034,9 1 182,8 1544,8

TOTAL 9l0l,1 L0284,4 1 1086, 1 r37?3,7 L6?45,0 23178,4

Soulqe: MINPAT/MINMEE

La population camerounaise est essentiellement rurale avec en 1987/88, 62,88 o/o


d'hâbitants
en zone rurale contre 37,12 Vo en zone urbaine.
Elles est inégalement répartie tant par province que par ville. En 1987 /88, la province de
I'Ouest, la plus densément peuplée, comptait 108,8 habitants au km2 contre 4,5 pour la province de
l'Est, la moins densément peuplée.

Tableau 3. Récapitulation de la population, de la densité et du taux d'urbanisation par


province

POPULATION TAUX
PROVINCES SUPERFICIE L987 /88 DENSITE D'URBANI
(en milliers) SATION
ADAMÀOUA 61 992 436,6 7 22,90
CENTRE 68 942 L87 L ,2 27 rL 5L ,67
EST 108 900 49L,7 4r5 24,5
EXTREME-NORD 34 260 L777,3 51rB 10,45
LITTORÀL 20 220 1834,1 90,7 81,60
NORD 67 798 626,5 912 L7,L7
NORD-OUEST L7 300 L259 ,3 72,79 L7,76
OUEST 13 890 1511 , 6 108,8 27 ,9
SUD 47 190 4L9,6 8r8 26,73
SUD-OUEST 24 910 858,5 34,4 45,75
CÀMEROUN 46s 402 11086,1 23,82 37,L2
Source: MINPAT

Rapportfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 27

A elles seules, les deux métropoles Yaoundé et Douala abritaient 17 o/o de la population totale
du Cameroun en 1987/88. Ce qui correspondail à 45,77 o/o dela population urbaine du pays. Yaoundé
comptait alors 732.100 habitants et Douala 1.151.500.
En termes de ménages, le Cameroun comptait 1 699 200 ménages d'une taille moyenne de
5,84 personnes en 1987 /88.
Les données ci-dessus mettent en évidence une forte poussée démographique, une
urbanisation rapide et un exode massif des populations, et en particulier des jeunes en âge de travailler,
vers les villes.
Ce profil démographique s'ajoute à la géographie et à l'écologie pour segmenter le pays en slx
zones agro-écologiques tel que définies par le MINPAT : les villes de Douala et Yaoundé, les zones
cacao-tabac (provinces du Centre, Sud et Est), café (Ouest et l.iord-Ouest), coton-élevage (Adamaoua,
Nord et Extrême-Nord) et la zone non classée (Sud-Ouest et Littoral exceptés la Mémé et le Moungo).
Ces paramètres, auxquels se superposent les us et coutumes, pèsent considérablement sur la
situation énergétique du Cameroun :
- la dispersion de I'habitat en zone rurale impose des densités d'abonnés par km de ligne
électrique très faible et renchérit les coûts de raccordement ;

- I'exode des jeunes vers les villes favorise I'habitat spontané dans les métropoles, lieu de
prédilection des réseaux électriques sauvages et clandestins, en même temps qu'il déstructure l'espace
rural et y réduit l'intérêt économique de réseaux énergétiques ;
- les habitudes culturales (brûlis), pastorales (transhumance et surpâturage) et allmentaires
(cuisson de plusieurs mets au bois de feu exclusivement), dégradent le patrimoine forestier ;

- la division sociale du travail en milieu traditionnel est telle que la collecte du bois de feu et de
I'eau occupe une grande partie du lemps et de I'effort physique de la femme, aux dépens d'autres
activités rémunératrices et de leur santé.

Rappoftfrnal
PROBLEMATIOUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN

CHAPITRE 2. RESSOURCES ET APPROVISIONNEMENT EN


ENERGIE

Pour relever les défis du redressement et de la relance de son économie, le Cameroun dispose,
dans le secteur énergétique, de nombreux alouts aux niveaux national et international.
La géographle, la géologie, l'écologie et les recherches effectuées en font un pays aux
ressources importantes, inégalement réparties en énergies nouvelles et renouvelables (ENR), limitées
en hydrocarbures et considérables en hydroélectricité.
Les faiblesses du secteur, bien que nombreuses, ne constituent pas des handicaps
insurmontables.

2.1 ENERGIES NOUVELLES ET RENOUVELABLES

2.1.1 Les ressources

2.1.1.1 Bois-énergie
Bien qu'il soit inégalement reparti sur le territoire national, I'important potentiel forestier du
Cameroun lui confère une situation privilégiée en bois-énergie : 17,4 millions d'hectares de forêts
denses en zone tropicale humide du Sud, 1,5 millions d'hectares de forêts claires et 6 millions
d'hectares de savanes boisées et arbustives denses susceptibles de mettre à la disposition des
ménages et du développement artisanal et industriel une source d'énergie renouvelable et endogène.
Cette estimation procède toutefois d'un inventaire forestier partiel.
Le potentiel bois-énergie est inégalement réparti sur le territoire à tel point qu'on assiste à des
déficits de combustible ligneux dans les régions sahéliennes confrontées à I'avancée du désert et à des
excédents en zone tropicale humide du Sud.
l-a Conférence Mondiale de l'Energie (Canada, 1989) évalue à 3.581 millions d'hectares la
superficie forestière mondiale et à 2.525 millions d'hectares la superficie des forêts productrices en
1987. Le potentiel camerounais représente moins de 1 o/o des ressources mondiales.
Le rythme actuelde défrichement au Cameroun est très mal connu. ll se situerait aux environs
de 200.000 ha/an (100.000 ha au Sud, et 100 000 ha au Nord).
Les reforestations mises en oewre par I'ONAREF sont de I'ordre de 3.000 ha/an (2.000 ha/an
en zone de savanes, 1.000 ha/an en forêt denses).
Le niveau de régénération atteint en 1985, soit 28.233 hectares, rapproché aux disponibilités en
forêt dense st surtout des 200.000 hectares de forêts dégradés chaque année mettent en évidence la
disproportion entre les moyens et les objectifs face au maintien du potentiel forestier à I'avenir.

2.1.1.2 Déchets agro-indusfrêls et biomasse non forestière

D'importants potentiels sont inexploités dans les industries du bois pour l'auto-production
d'énergie ou de vapeur, dans le conditionnement du riz pour I'alimentation en combustibles
domestiques des centres urbains des zones septentrionales, dans les fermes agro-pastorales, les
abattoirs et certaines industries polluantes comme les brasseries pour la production du biogaz.

Rapport final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN

2.1.1.3 Energies solaire, éolienne et géothermique

L'énergie solaire est abondante et disponible sur tout le territoire. L'utilisation à des fins
énergétiques reste peu développée au Cameroun. La zone Sud, plus humide, reçoit une insolation
moyenne de a KWH/J /M2. La saison des pluies y est plus longue. Par contre la zone Nord dispose
d'un ensoleillement régulier, avec une insolation de 5,8 }<VUH/J/M2. Ceci fait une insolation moyenne
de 4,9 KlÿH/J/M2 pour I'ensemble du pays, soit 2327,5 TWH pour la superficie totale.
La pénétration du photovolta§ue au Cameroun est encore d'un niveau modeste. Deux
sociétés, TOTAL CAMEROUN et IROKO, ont commercialisé des systèmes photovoltarques dans le pays
en 1987/88. Au total, la puissance installée s'élève à près d'une cinquantaine de kilowatts-crête, répartis
dans une centaine d'installations.
L'utilisation de l'énergie éolienne au Cameroun reste marginale. Elle a toutefois donnée lieu à
quelques recherches menées par le Laboratoire de Recherche Energétique du Ministère de
I'Enseignement Supérieur, de I'lnformatique et de la Recherche Scientifique.
Les provinces du Nord et de l'Extrême-Nord présentent des sites favorables. On y a recensé
quatre stations éoliennes multipales de pompage en fonctionnement. Dans cette même zone, il existe
plusieurs autres installations abandonnées comme celles de Pitoa, Maroua, Moulvoudaye centre, etc.

Des mesures dans les régions de Maroua et de Kaélé ont indiqué des vents réguliers et des
vitesses moyennes supérieures à deux mètres par seconde.
Dans ces régions, l'intégration du pompage éolien peut être étudiée dans le cadre des
programmes d'hydraulique villageoise. Les éoliennes multipales offrent une possibilité de mieux
exploiter certains puits ou forages et constituent une alternative par rapport aux solutions manuelles ou
photovoltaques. Leur intérêt restera cependant très local.
Pour ce qui concerne l'énergie géothermique, le Cameroun possède un certain nombre de
sources chaudes réparties sur I'ensemble du territoire en grandes zones : la région de Ngaoundéré,la
région du Mont Cameroun et la zone du Manengouba avec le lac Monou.
ll y a lieu de noter que les ressources en énergies solaire, éolienne et géothermique ne sont pas
maftrisées du fait du manque de données sur le gisement qui caractérise ce sous-secteur.

2.1.1.4 Petite hydraulique

On classe habituellement dans la rubrique ENR la petite hydraulique, faisant interuenir des
unités de moins d'une dizainê de mégawatts.

Une étude globale a estimé le potentiêl exploitable en petite hydroélectricité à 1,11S TWH,
principalement dans les régions de I'Est et de I'Ouest. Cependant, l'inventaire des sites explciitables en
petite hydraulique demeure incomplète.
' Le Cameroun a longtemps utilisé des mini-centrales pour produire une partie de son électricité.
La flupart de ces unités ont été fermées dans les années 70 avec la mise en place du réseau
interconnecté, 2 centrales sur les 1o existantes fonctionnent encore aujourd'hui. ll s'agit des centrales
de Fontem et Tatum. Elles sont utilisées par des privés et disposent d'un productible de plus de
700.000 l(Â/H/an.

2.1.2 L'approvisionnement
I
2.1.2.1 Bois et charbon de bois

Le'système de production, de transport et de distribution de bois et charbon de bois au


Cameroun est tot?lemerü informel. La filière n'est donc pas contrôlée. Les connaissances relatives à
son organisation et ses acteurs qui permettraient d'étudier les mesures nécessaires font défaut.
Connaftre donc la filière, ses mécanismes, et étudier les mesures susceptibles de permettre,
dans un contexte rationalisé, la contribution optimum du bois à la satisfaction des besoins énergétiques

Rapportfinal
T
,l PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN

et artisanaux correspond à une toute première priorité. Les raisons qui sous-tendent cette exigence se
résument comme suit:
- Une très inégale répartition spatiale des ressources forestières dans le pays et la nécessaire
contribution des zones excédentaires du Sud à I'approvisionnement en combustibles ligneux des zones
déficitaires (grandes villes et région Nord et EXrême-Nord) dans le cadre d'une stratégie prenant en
compte les effets pervers d'une substitution incontrôlée de charbon de bois dans les zones sahéliennes
notamment.
- La région Sud du pays risque de connaftre à terme les mêmes problèmes de bois-énergie que
la zone Nord si une stratégie de production de bois n'est pas mise en oeuvre, les niveaux actuels de
reforestation étant nettement inférieurs aux rythme de destruction des forêts.
- Les grandes villes de Douala et de Yaoundé, éprouvent déjà quelques difficultés
d'approvisionnement en bois de feu (régularité de I'offre, prix).

2.1.2.2 Déchets agro-industriels

Plusieurs gros complexes agro-industriels utilisent leurs déchets pour satisfaire leurs besoins
énergétiques. C'est le cas de ta SODECOTON, de la SOCAPALM, des sucreries et des grandes scieries.
Un rapport du MINMEE a évalué à 45,98 GWH la production d'électriché à partir de la biomasse
en 1984, soit plus de 30 o6 de la production autonome d'électricité. On comptait alors 59 unités
alimentées par la biomasse.
A noter également que dans le Nord, les résidus de coton et de paille de mil sont utilisés pour
des usages énergétiques des ménages.
Trois études de valorisation de la biomasse ont été réalisées à l'initiative du MINMEE : la
production combinée chaleur/charbon de bois à partir des déchets forestiers (SOFIFA) en 1984, la
densification de la balle de riz des usines de la SEMRY (ENERSYSTEM/LOUVEL) en 1984 et la
fagazéification des déchets des scieries isolées pour la production d'électricité (AFME-ENERSYSTEM) en
1986.

2.1.2.3 Solaire et éolien

La pénétration du solaire et de l'éolien au Cameroun est freinée par :

- L'absence d'un réglementation appropriée et d'une fiscalité incitative powant faciliter la


réalisation de programmes intégrés d'envergure du ÿpe'MALI AQUA VIVA" de plus d'une centaine de
pompes, de 1.000 télévlseurs communautaires au Niger, de 30 relais hertziens au Gabon ;
- Le manque d'informations et de vulgarisation ainsi qu'une valorisation insuffisante des
installations existantes.

2.2 LES HYDROCARBURES

2.2.1 Les réseryes

2.2.1.1 Des réserues modestes


'Les résewes prowées de pétrole brut sur tesquelles le pays pourrait abier pour assurer son
développement économique sont faibles. Au 30/6/1989, ces réserves s'élevaient à /16,35 millions de
tonnes métriques dont 78 0,6 sont déjà développées.
En ce qui concerne le gaz naturel, les réserves prouvées s'élèvent à 110 milliards de m3
standard. Les tentatives de mise en valeur de ce gaz à court terme ont buté contre le problème de
débouchés susceptibles de rentablliser les investissements nécessaires.

Rapprtfrnal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 31

La production de pétrole brut est passée de 4,73 millions de TM en 1981 /82 à 8,36 millions de
TM en 1987 /88. Elle a commencé à décroître, et selon les prévisions, le Cameroun pourrait cesser de
produire du brut en I'an 2000 side nouveaux gisements ne sont pas mis en exploitation.

Graphique 1. Profil de production et évolution des réserves restantes de pétrole brut au


Gameroun (données basées sur le déclin natureldes gisements en production au
30/06/1e88).
50

4f

4D

55
:
'JD
â
=25
J
Ë
20

15

10

0
1968/89 1999/20üû

2.2.1.2 U ne activité d' exploitation dépri mée


L'activité de sismique et de forage exploratoires a connu une relative mobilité de 1976 à 1982
avec un avantage pour la sismique de 1980 à 1982. Toutefois, le Cameroun et I'Afrique en général sont
restés exclus, entre 1977 et 1979, de la reprise de I'exploration observée suite au premier choc pétrolier
qui a bénéficié d'abord aux pays industrialisés. A panir de 1982, on a assisté au Cameroun à un
fléchissement en ligne avec la situation générale des activités pétrolières dans le monde.

Graphique 2. Activités sismiques au Cameroun

Eg

Rapportfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAATEROUN 32

'GraphQue 3. Evolutlon du nombre de lorages d'exptoration au Cameroun

ÿ+
32
JO
2A
28
21
at
20
ta
t6
l4
1Z
to
8
o
4
2

L lntenslté d'exfloratlon au Cameroun en termes de rapport entre le nombre de forages


d'o«ploratlon et le domalne mlnier a été de 3 forages sur 17.820 km2, soit 0,27 pr millier de km2 en
1986. Elle est très falble comparée à la moyenne observée en Afrique subsaharienne de 1983 à 1987
hots Afrlque du Sud, soit 0,3 par millier de km2.

Trbleau 4. lntensités comparées de l'exploration en 1989.1987[11

FORAGES DOI.IAIl{E INÏENSITE OE

D,EXPLOITATIOII .lrIl{tER }l0YE1{ L,EXPLORATIOI{


CU}IULES I'IILLIIRS KH2 (FORAGES PAR
1983-1987 }IILLIERS Kil,)

EUROPE OCCIDEI{TALE 3 .094 1.189 ?,6


ASrE-oCEAIrE[2] 9. s99 6.761 l'4
AilERTQUE rATmE[3] 2 .469 1.868 1'3
iloYE1t-0RIEl{Tt4J 787 1.171 017
AFRIQUE TOTAL I .437 3.363 0r4
AFRTqUE SUBSAHARTEililE[5] 587 1.807 0'3
CAI.IEROUT 19 L7,82 0,27

SOUTCeS: PETROCONSULTANTS - WORLD PETROLEUM TRENDS 1988.


MTNMEE/SDH
Notes : [1] Hors Amérlque du Nord, trop spécifique.
[2] Hors Blrmanie.
[3] Hors Chili, Mexique, Nlcaragua, Venezuela : compagnies nationales.
[4] Hors lran, lrak, Koweit: compagnies nationales.
[5] Hors Afrlque du Sud.

Rapportfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENER@E AU C///,iIEROUN

Carte 1. Domalne mlnler pétrolier

ltl0Enl^

§l rrr ortrrrrur
lfl trîo,otttrtzot
lîl utnt co.t rcrtct
f] ,0r,,,r0,,

2.2.1.3 Une problématique de marginalité


. Le Cameroun se trowe donc dans le cas de pays à ressources pétrolières marginales et de
producteur modeste. l-a gestlon de cette marginalité suggère que de nombreuses mesures soient
prises oq consolidées dans les domaines de la conservatiôn de la documentation pétrollère (banque de
données), de la gestion rationnelle du patrimoine en énergle fosslle (conservation des réserves et
récupération des gaz associés), de I'adaptation du cadre iuridique et contractuel à I'environnement
international et aux exigences de relance de I'exploration et de marketing auprès des firmes pétrolières.
Le problème de la récupération des gaz torchés dans les champs pétrdiers est crucia!. La
comparaison des prévisions de la demande de GPL à l'horizon 2000 établies dans le cadre d'un réseau
intégré de distribution d'une part, avec les prévisions de production de !a raffinerie nationale d'autre
part, révèle la nécessité d'importations massives qui, bien que compétitives en termes de prix,
pourraient être évitées avec des effets positifs sur l'indépendance énergétique et la balance des
paiements.

Rapponfrnal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CATNEROUN 34

Tableau 5. Propottions récupérables de propane, butane et condensat dans le Rio del Rey.

DRODUITS 1988 1989 t990 r99t t992 1993 1994 1995 1996 1997 TOTAL RECUPERABLE

PROPAI{E
T/Jour 131 106 98 79 67 54 46 35 35 L4
T/AN 47830 38639 35686 28704 24440 t9747 16816 126æ 9344 5085 238.918

]UTAIIE
I/Jour 102 83 76 61 52 42 36 27 20 11
I/An 37292 30127 27809 ?2382 r9057 15399 13111 9848 7289 3964 t86,277

c0ilDEirsAT
T/Jour 58 47 43 35 30 20 20 15 11 6
T/An 2tL37 17075 15761 12684 10800 7431 7341 5581 4t32 2245 105.572

Source: ELF SEREPCA


Nota : Un fonctionnement à 80 % donne une récupération de :
- Propane :0,191 MT,
- Büane :0,149 MT,
- Gondensat: o,o&4 MT.

Tableau 6. Prévision des ventes (d'après SONARA en 1987/88) et proiection de la demande


(réseau intégré) de GPL en TM.

r99Ll92 1992/93 1993/94 1994/95 1995/96 1996/97 1997 lgt t998/9§ 1999/200(

DEHAil0E RESETU il{T. (Rr) ?4L49* 64L2t 114580 I I 7445 L20382 123390 L?6475 129637 t32877
vEilTES SoilARA (VS) 46683, ! 51352 56487 62136 68349,5 75184 82702,a 90973 100070
(Rr) - (vs) L?769 58093 '55309 52032,5 48206 43772,a 38664 32807

Source : SONARA/UQUIGAZ
* Productlon Rlcomflémentaire réseau ancien pendant I'implantation
du Rl.

ll appara?t intéressant de signaler que la ville de Port-Gentil au Gabon est alimentée en


âectdcité parturbine à gazfonaionnant arx gaz récupérés dans tes champs pétroliers du pays.
Les enierx de la'relance du secteur pétrolier sont d'autant plus significatifs que les revenus
pârdkt§ onû pormls I'amélioratlon substantielte du PIB de 1979 à 1988 et t'accroissement de
I'lweetbsenpnt dans le pays oomme cela apparafr au chapitre 4.
irais h rente pârolière, au demeurarü minérale et énergétique, n'a impul§é ni la recherche
mlniàre nl le développement énergétk1ue ; dle n'a pas non plus uéé de pôle d'industrialisation. ll est
lrnpofiant, à ce gtade, de se recentrer pour év'lter tes destructurations économlques qui résulteraient de
h ditpattton d€ ceüe rente.

Rappîflnal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AIJ CAMERAUN
35

Graphique 4. Evolution annue[e comparée des recettes pétrolières, des dépenses d'exploration
pétrolière et des dépenses d'exploration minière au Cameroun de iteln a
1986/87.
1'8 500

450
1'6

400
1r4

350
ltZ
300
I
250
0'8
200

0r6
150

0'4
100

012 50

0 0

76177 77178 78179 79180 80/81 81182 82183 83184 84/85 85186 86187

WAü. t,llll. AUTRES I ACT. IIIII'I. CMEROUN AExPLORAT. PETROL. f-rr*t*t*rt";-l


- Echelle de gauche : histogramme cumulée
- Echelle de droite : graphique linéaire.

Source: MINMEE

2.2.2 L'approvisionnement

2.2.2.1 L'organisation
La chalne pétrolière au Cameroun est schématisée dans le
diagramme suivant :

Raprtfrnal

ù
17
I

PROBLEMAîIQUE DE L'ENEBGIE AU CNNEROUN 36

Schôm.2. la cheine pétrollère du Cameroun

Importations de
bitmes et lub.

Ventes directes
aux Stés pêche

Cette organleatlon a généré, en 1987/88, les résultats globaux synthétisés dans le bilan
représenté par le schérna 3 en page 34.

2.2.2.2 La prMuctlon et les exportations de pétrole brut

ll a été soullgné que la productlon de pétrole brut est passée de 4,73 mllllons de TM en 1981/82
à 8,36 mllllons de TM en 1987/88 : elle est en décroissance depuls 1985/86 et le Cameroun pourrait
ogsser de produlre du brut en I'an 2000 Elde noweaux glsements ne sont pas mis en exploitation.
Leo exportatlons d'énergle ne concernent que les hydrocarbures (pétrole brut el produhs
pétrollels). Chaque année, 80 % en moyenne du pétrole brut produit au Cameroun est exporté.

2.2.2.3 Les &hanges de produits çÉtroliers et la dépendance énergétique


Les prodults pétrollers exportés sont constitués essentiellement de fuel 3500 qui est un résidu
de raffnage non consommé localement. Le tableau cidessous présente l'évolution de ces
expofiatlons.

Rappon frnal
PROBLEMAT//QUE DE L'ENERGIE AU CAuIEROUN

Sch6ma g. BilÂN DES HYOROCARBURES EN 1987/E8


(EN MTLLTERS DE TONNES)

PRODUCTION
NÀTIONALE DE
PETROLE BRUT
I 365

PÀRT DES EXPORTÀTIONS


SOCIETES ETRÀNGERES
2 76? 4 045

RÀFFINERIE
1 553

IUPORTÀTIONS PRODUCTION
DES P.P. DES P.P.
130 1541*

RESSOURCES
NÀTIONALES
1 671 *

CONSOMMÀTIONS EXPORTÀTIONS
NÀTIONALES DES P.P.
902 769

Rappoftfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AIJ CAMEROUN 38

Tableau 7. Structure et évotution des exportations d' hydrocarbures.

En KTM

PRODUITS L98L/ 82 L984 / 85 1985/86 L986 / 87 L987 /88


* PEÎROLE BRUT 3723,L 7 443 ,2 7 369 7 LL2 ,4 6957 ,89
* GPL 0r59
* ÀvcÀz O r26 1r 55 2 r25 0, 14 0, 85
* ESSENCE 3r69 O,02 0,73
* SUPER 2 ,37 0r1 L17L
* PETROLE 2,52 0r 03
* JET À1 L8,26 2g ,65 28,L6 38 34,9L
* GÀS OIL 5 r75 ' L4,LL 45,52 38,93 109,59
* FUEL OIL 15OO 2 r82 0r4 0 rL2 0,76 0,52
* FUEL OIL 35OO 362 , Lg 499 ,19 594, 1g 594, 1.8 62L , L9
TOTAL 4L2L,55 7987 ,22 8040,97 7837,L4 7725,69
Source: MINMEE

Jusqu'en 1987/88, les importations d'énergie primaire n'ont pas eu lieu au Cameroun. par
contre, certains produits pétroliers ont été importés: il s'agit de I'avgaz, du GpL, des bitumes et des
lubrifiants. Le gasoil importé sert uniquement de Broduit d'aécompagnement pour l'arrgai, tàndis qu;J;
jet et le fuel_ 3500 représentent les produits achetés à l'extérieur par les
compagnies nationales de
transports aérien et maritime.
Toutefois, il faut noter que ce schéma sera modifié avec la décision prise de ravitailler la
raffinerie avec du brut léger importé du Nigéria, ceci afin de diminuer la proiortion des produits
t
pétroliers lourds qui ne sont pas consommés àans pays.

Tableau 8. Structure et évotution des importations des hydrocarbures.


En KTM

PRODUITS L98L/8211L984/8s 198s/86 1986 / 87 L987 /88


* GPL L r95 T,L 2,25
* ÀvcÀz
3,27
* L ,44 2 ,37 3r2 lr6 1,11
ESSENCE
.,c SUPER
0 ,87 L ,32 1, 19 l r04 0,59
* 1,11 4,53
ttDo 5,04 5,93 5 ,69 4,74 4 ,09
* JET A1 2L,7 3 24,5 37,23 37,31 47,53
* GAS OTL 0,74 L,54 4,75 3,49 2,57
* FUEL OrL 15OO 2 ,39
* FUEL OIL 35OO 25 ,35 24,59 24,9L L9 r7 L5,75
TOTAL 59r51 6L,29 79,09 74,66 74,9I

Rappottfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN

Le système énergétique @merounais réalise un hatfl degré d'indépendance en matière de


prodults pétroliers. En définissant le taLD( de dépendance comme étant le rapport entre la
consommation de produits importés et la consommation totale, il s'avère qu'en 1987/88, ce taux a été
de 8,05 % pour le Gameroun. ll faudrait toutefois noter que pour les produits énergétiques, ce taux n'a
été que de 2,36 % et que le pays dépend à 100 % de l'extérieur pour ses besoins en avgaz 100LL, en
bitumes et en lubrifiants.

2.2.2.4 Le raffinage

Le Cameroun dlspose d'une unité de raffinage de type hydroskimming d'une capacité de


traitement de 2 millions de tonnes de brut par an, en opération depuis mai 1981, Cette unité qui a traité
uniquement du brut du Cameroun (mélange KOLE) jusqu'en 1987 /æ, couvre la totalité de la demande
intérieure à I'exception du bitume, de l'essence d'aviation (avgaz) et des lubrifiants qui sont entièrement
importés. .
Par attleurs, suite à la forte augmentatlon de la àemande de GPL, la production de butane de la
raffinerie est déficltaire depuis 1987, rendant nécessaire le recours à des importations ponctuelles
(22.110 tonnes soit 14,S) 0,6 des quantités consommées en 't987/88).

Sur le plan juridique, la SONARA est une société d'économie mixte jouissant du monopole
d'approvisionnement sauf en cas de carence de production où elle autorise les importations par les
distributeurs privés.
On notera I'absence de stock obllgatoire de sécurité et de contrainte de capaclté minimale au I
niveau de la rafflnerie. !
4

2.2.2.5 Le stockage
Le stockage des produits pétroliers est effectué au Cameroun par trois sociétés :

* la Société Camerounaise des Dépôts Pétroliers (SCDP), monopole de fait pour les carburants
et le gaz, détenu à 51 oÉ par I'Etat et 49 0,6 par les sociétés pétrolières de distribution ;
* la Société des Bitumes et Cirt-Back (SBCBC) et la Société Camerounaise Equatoriale des
Fabrication de Lubrifiants (SCEFL) à 100 oé privée, respectivement pour les bitumes et pour les
lubrifiants qui sont importés.
La SCDP gère 6 dépôts totalisant 272.950 m3 au 30/6/1988 avec 80 o6 des capacités localisées
à Douala et à Yaoundé. Par nature de produit stocké, le gasoil occupe près de 43 o/o des capacités
disponibles, le super et le fuel-oil 20% et fi oÉ respectivement.
Les niveaux de stocks de sécurité (42 jours de consommation) réalisés au 30/6/1988 étaient
inférieurs aux prescriptions réglementaires et nuls pour certains produits (butane, avgaz 100LL). Ces
stocks sont financés par la Société Nationale des Hydrocarbures, ce qui se traduit par la subvention
d'une fraction de I'approvisionnement. Ces stocks sont immobilisés et ne font t'objet d'aucune stratégie
de gestion économique.
Au regard de ses objectifs, les moyens financiers de la SCDP sont insuffisants en raison de la
faiblesse relative des droits de passage.

2.2.2.6 Le transprt

Le transport des produits pétroliers s'effectue par route (420 camions-clterne au 30 Juin 1986),
par rail (105 wagons-citeme), par mer (un tanker de 50.000 tonnes pour te ravitaillement de la SONARA
en pétrde brut,,et un caboteur de'10.0@ tonnes assurant la liaison UMBE-DOUALA).
La marge bénéfichire des transporteurs routiers n'est pas suffisamment rémunératrice et on
assiste à la conversion de la flotte des camions-citerne. De plus, des mélanges frar.duleux de prôduits
ont lieu au cours du transport par camions-citerne.

Rappoîfrnal
I PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 40

2.2.2.7 La distribution

En matière de distributlon de produits pétroliers, le répeau national de points de vente est


relativement dense. Toutefois, sa répartition géographique laisse apparaltre que 63 % des stations-
ssruice sont localisées dans les provinces urbanisées du Centre et du Littoral ; Par ailleurs un net
déséquilibre subsiste au détriment des zones rurales. En effet, dans ces zones oùr vivent plus de @ oÉ
de la population, il manque parfois de simples points vente de pétrole lampant alors que les villes sont
submergées de stations-service.
C,ette situation est due à I'insufflsance du trafic de véhicule, à l'absence de consommateurs
industriels et à l'lnexistence ou à la précarité des routes dans certaines régions du pays, et enfin à
I'absence de mesures réglementaires d'incitation pour suppléer à la faible rentabilité des stations-
seruice en milieu rural.

GnphQue 5. Répartltion dæ stetaons'service entre zones rurale et urbaine au 30.i t.19BB.


RURALES (4s62)

LRBATNES (gsrz)

2.2.2.8 Les importations frauduleuses


De par son ampeur, le phénomène des importations et des exportations frauduleuses des
produits pétroliers fiausse les statistiques officielles de la consommation nationale qui a régulièrement
chuté depuis 1985/86.

. Les lmportations Ïrauduleuses proviennent du Nigéria, pays avec lequel le Cameroun panage
plus de 1.500 km de frontière. Elles sont.dues :

- à I'enclavement de certaines rfuions (Nord, Extrême-Nord et Sud-Ouest notamment) du pays


qui ne pewent pas, de ce fait, se ravitailler en produits pétroliers camerounais
;

au prix nettement moins élevé des pioduits nigérhns compte tenu du degré de subvention de
l.q consommdion dans oe pays auquel s'ajoute t'effet àu taux de change -rnarché
sur le noir entre Ie
Naiia et le FrancCFA. \

vo,
mil
"#s".i;ïH"i5ifflir,::,fi.""i",î"*,lÏff ioî"li"tri:
b nationale.
il
Cette frar.de a pour conséquencæs :

fuWftf,nal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERG/E AU CAMEROUN 41

- la non fhbilité de statlstiques de consommation concernant les zones impliquées,

- la fermeture des statlons-serulce,


- la balsse des activhés de la SONARA,

- la dlmlnutlon des rentrées flscales;

- la balsse de la sécurité en raison de la précarité de la qualité et de la conseruation des


prodults de contrebande (stockage dans des ftts et des dames-.ieannes, mélanges divers).
Les exportations frauduleuses quant à elles s'opèrent en direction d'aüres pays voisins (RCA,
TCHAD,...) prlnclpalement à partir des stations-seruice situées dans les zones frontières. Les guantités
cone,ernées n'ont pas été évaluées..
La dlstrlbution du GPL a été I'objet d'études de faisabilité et d'avant-projet détaillé d'un réseau
intégré avec pour objectifs de lever les contraintes structurelles à la pénétration du gaz domestirque
dans le pays (lnsuffisance des stockages, des moyens de transport et du réseau de distribution, prix
élerré et dlfférenclé) notamment dans les zones rurales et dans les régions menacées de désertification
(substitutlon du GPL au bols de feu). Cette activité est actuellement effectuée par 5 sociétés privées
(CAMGAZ, TOTAL, AGIP, MOBIL et SCTM).

2.9 ELECTRICITE

2.3.1 Ressources
Le potentlel hydroélectrique "sauvage" du Cameroun se chiffre à 55,2 GW pour un productible
d'énergle électrlque de 294 TWH/an. Le potentiel technique équipable est de 19,7 GW pour un
productlble de 115 TWH/an. A ce potentiel, il faut ajouter celui des petits aménagements réalisables qui
s'élève à 1,115 TWH/an.
La pulssance hydroélectrique installée représente 677 MW en 1987/1988, soit près de 89,4 o/o
de la pulssance totale installée par la SONEL, 1,23 o/o du potentiel hydroélectrique sauvage et 3,44 o/o du
potentlel équlpaHe. Ce dernier ratio de valorisation des ressources hydroélectriques est inférieur à la
moyenne afrlcalne qui est de 4 oa d'un potentiel brut tolal de 6.300 GW.
Le potentlel hydroélectrlque du Cameroun (294 TWH) est supérieur à celui dont disposent la
Gulnée (2,5 TWH), le Gabon (200 TWH), le Congo (90 TWH cours supérieur de I'Oubangui et du Congo
exclus), et la CÔted'lvoire (63 TWH). ll est cependant notablement plus faible que celui du cours
lnférleurdu Zdireen avalde Klnshasa quidépasse l.OOO TWH, et dont !e site d'lnga avec plus de 000
TWH équlpables constltue le plus important gisement mondiald'énergie hydraulique.

Rapport final
I

PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 42

Carte 2 R6partltlon du potontlel hydroélectrlque économiquement équipable.

2.3.2 Production
La production natlonale d'électricité est d'origine hydraulique et thermique. Alors que la
pulssance tnstallée frydraütQue a connu une hausse, èelle d'rcrigine thermique a régressé suite aux
déclassements de certaines centrales thermiques. La puissance totale installée est passée de 316 MW
en1975/76à 757 MW en 1b87/88.
Cette puissance installée repose sur 3 aménagements hydroélectriques (EDEA : 264 MW et
SONG LOULOU : 384 MW dans la partie Sud du pays ; T AGDO :72 MtN dans la partie Nord), et 42
centralesthermiques. La puissance installée hydraulique a représenté près de 89,4o/o de la puissance
lnsallée par la SONEL en 1987/88.

. Pour I'exploitation optimale de la centrale d'Edéa et de la centrale de Song-Loulou en saison


sèche, trols barrages réservoirs ont été construits pour régulariser le débit de la Sanaga : Mbakaou sur
le Dlérem dont la capacité utile est de 2,6 milliards de m3, Bamendjin sur le Noun ayant une capacité
utlle de 1,6 millhrds de m3, et Mape sur le Mbam avec une capacité utile de 3,2 milliards de nr.l.
Le débit régularlsé que ces owrages permettent d'assurer en étiage dans les conditions
cllmatiques actudles est d'environ 850 m3/s correspondant à une puissance d'environ 453 MW. Une
puissance mécanique d'environ 198 MW reste en conséquence inutilisée en saison sèche.
Alnsf, les.centrales hydroélectriques d'Edéa et de Song-Loulou qui desservent la zone Sud du
pays ont une durée d'utllisation combinée de 45.2 o/o et un facteur d'utilisation de 63,1 o/o. La faiblesse
dé ces ratlos d'utilisatlon est due aux variations saisonnières (plwiométrie) qui devraient être prises en

Rapportfinal
43
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN

compte dans le cadre d'une optimisation des moyens de production et d'une tarification horo-
saisonnière. Des pannes de turbines ont parfois entraîné un effondrement du réseau.
Pour ce qui concerne la centrale d'Edéa en particulier, le fonctionnement de ses turbines au fil
y
de I'eau dépend de I'arrivée, 7 à 1O plus tard, de I'eâu lâchée des réservoirs. En saison des pluies, il a
déperdition de I'eau au niveau de la centrale à cause de l'étroitesse de son bassin de modulation.

S'agissaht des apports en eau, les débits naturels miàimum obserués pendant les périodes
d'étiage soÀt sowent sifaibles que le stockage est déficitaire (175 iours de régularisation en 1987/1988
contre 208 jours en 1986/87).
Quant au réseau interconnecté Nord, le barrage de Lagdo, déficitaire en apport d'eau, présente
o/o. Seuls les.résidus en eau des années
une durée et un facteur d'utilisation de 17,7 % et 33,8
précédentes permettent d'assurer I'exploitation dans les conditions relativement satisfaisantes.
o/o
Par le passé, à cause de'l'insuffisance de I'offre d'électricité, la société d'aluminium (52 de la
consommation totale d'électricité en 1987188) a été amenée à réduire considérablement sa
consommation d'énergie électrique moyennant des pertes de productivité importantes, et des groupes
thermiques de secours ont été mis en tonctionnement pour satisfaire la demande du secteur public.
tâ SONEL disposait au 30 Juin 1988 d'un parc de production thermique d'une puissance
lnstallée totale de 81 MW exploitée comme centrales de secours dans les réseaux interconnectés, et
comme centrales de production dans les centres isolés.
Ce parc de production est reparticomme suit:
- rlseau Sud (centrale de Bassa à Douala (15 MW) centrale de Méfou à Yaoundé (9,5 MW),
centrale de Bafoussam (10 MW) ;

- réseau Nord (centrale de Djamboutou à Garoua (19 MW);

- centres isolés : 42 centrales diesel totali§an|27,5 MW de puissance thermique.

La puissance de ces centrales de secours apparaft faible comparée à celle des centrales hydro-
électriques.
En plus des ouvrages de production sus-cités, le pays disposait en 1985 d'équipements
autonomes de production d'une puissance installée estimée à 74 MW, possâIés par des particuliers et
des industriels. La production autonome a élé de 326 GWH, contre 2557 GWH pour la SONEL.

Tableau 9. Evolution de la puissance anstallée et de la productaon élèctrique du Cameroun.

L977 /78 L98L / 82 r:roJl oo L986 / 87 L987 /88


PUISSANCES INSTALL. 317 606 611 7L9 757
(En MW)

- Hydraulique 266 530 s30 629 677

- Thermique 51 76 81 90 80

PRODUCTION (En GI{H) 1.276 2.L48 2 .498 2 .462 2 .557

- Hydraultgue L.2LO 2.043 2 .457 2 .4L0 2.496


- Thermique 66 10s 4L 52 51

Source: SONEL

Rapprllinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGiE AU CAMEROUN

2.3.3 Transport
Le réseau de transport de !'énergie électrique comprend d"u, ens"rbles interconnectés :
- le réseau Sud, issu d'Edéa et de Song-Loulou comprend 480 km de lignes 225KV et 1,137 km
de lignes 90 KV. ll permet de relier Edeâ à Yaoundé par une ligne 225 l(\y' et une ligne 90 1(\/, Edéa à
Douala par 2 lignes 90 K/ et une ligne de225l(/, Song-Loulou à Douala par une ligne 225 l(/, Douala à
Nkongsamba - Bafoussam - Bamenda par une ligne 9O l(/, et Limbé à Douala par une ligne 90 lO/.
Bien que cette structure du réseau permette d'assurer un service convenable, un certain
nombre de faiblesses peuvent être constatées :

- à Yaoundé, en cas de panne de la ligne 225KV,la ligne 90 l« ne permet même pas de passer
la petite pointe du matin ;
- les villes de Bamenda, Bafoussam, Nkongsamba, Limbé et Buéa sont alimentées en antenne,
ce quifragilise l'alimentation de ces localltés.
Le réseau interconhecté Nord assure la desqerte des provinces du Nord et de I'Extrême-Nord.
La province de I'Adamaoua n'est pas reliée au réseau interconnecté du Nord et elle est alimentée
exclusivement par des centrales thermiques.
A partir de la centrale hydraulique de l-agdo, l'énergie est transportée jusqu'à Garoua par deux
lignes de 110 K/ d'une longueur de 50 km chacune. Le réseau comprend deux autres lignes haute
tension de 90 l(/ Garoua-Guider dans la province du Nord (101 km) d'une part et Guider-Màroua dans
la province de l'Extrême-Nord (99 km) d'autre pan. l.a longueur des lignes haute tension desservant le
réseau interconnecté Nord représente 29 0,6 de la longuèur tojale du réseau. Au total, en 19g7/gg,
1 220,63 km de lignes de transport et de distribution desservaient les deux provinces du réseau Nord.
Les lignes de haute tension (110 et 90 KV), cowrent en majorité la province du Nord (210 km) contre 99
km pour la province de I'Extrême-Nord.
En lignes moyenne et basse tension, I'Adamaoua est la moins bien équipée des trois provinces
du Nord avec respectivement 107 et 113 km. Ces lignes sont reliées aux centrales thermiques installées
dans la province. La province de I'Adamaoua reste déconnectée du réseau Nord issu de lagdo.
Ces lignes haute tension (110 et 90 l(\/) n'ontété installées dans la région concernée qu'à partir
de 1982/83. De 1977 à 1988, les longueuis des lignes moyenne et basse tension ont crt annuellement
en moyenne de 7,79.0É
9t 11,62 % respectivement. Le taux de croissance des lignes BT a été plus
élevé dans le réseau Nord'que dans le réseau Sud. t ans le cas des lignes MT, le tau-x annuel moyeà de
croissance est relativement moins élevé que celuidu réseau Sud, mais la prise en compte des lignes 30
1(y' en cours de construction derrrait renverser cet écr ft en f,aveurdu réseau
Nord.
Dans la provlnce du Nord, !a ville de Garoua dispose de près de t4 % des postes de
transformation installés ilans la province. En 1987/88, le nombre de poites de l'Extrême-Nord avec
un
accroissement de 22,6 0,6 - était inférieur à celui de Garoua, soit 141 postes à I'Extrême-Nord contre 1zt6
à Garoua, mals en 1988/Bg l'extrême-Nord compte plus de postes que le Nord.

Pour la région Nord du pays, les tignes de distribution MT et BT reliées aux centrates
thermiques s'étendent respectivement sur to7 et 113 km en 19g7/gg.

2.3.4 Distribution
En 1987/88, le réseau de distributlon comportalt g8an km de lignes MT, 4.odt km de tignes BT
e! 3.299 postes de transformation qui permettaient d'alimenter t.Iet abonnées MT etlaz.gzz
abonnées BT.
Au total, !'énergie vend,ue s'est éevée à ,182 GWH en moyenne tension et 543 GWH en basse
tension.

Rappftfrnal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROIJN

Schéma 4. Réseau interconnecté nord

RÊSEAU INIERCONNECTË t|q gO ET 30 KV


ISSU DE LÀGbO

! Magdêmé
Doulo
Kourgui

Mémé

TOKOiIBERE Makalingry
l(ozA p
Oiinslya
t,
Roumzou,g-
Roumzou tt:9!9i
---\ I
zamay Moukong
uogooe o'
l.
ô o-
Gazawe
ROümSKl

BOTNRAH

GUIDIGUIS DOtfl(drLA

Dourbeye
I,AYO Ot LO

GAROUA TÊGENDE
-O tlibêmi
o'
Adopmri Cenlrale Hydrautlquo
I IIl Llgne t fO kV erlslanle

LAGDO Ligne g() kV exlstanle


'II
I
û- Ligne 30 kV erlslanle
I Ligns 36 kV en cours do conslTuclion

o Poste gOr3O tV êrblanl

'9 noeoro. a Localilés électTitiôe3

, o Localilês en cours
I dêlecl?ilicetton
\,
,
I *,n
Echelle lrl 5OO(nO

Rryilfrnd
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE
AU CAMEROUN
tl6

Schéma 5. Réseau interconnecté sud

RÉSEAU IiITERCÔNNECfË
225, gO,3O KV EiSU DU
GRPH

Noto : Ltgaô 9ôIv ÊDÊA-t(ltÊl


. orplolr&
- --,--
ocloollcnrll on 3ô l(v
"tti frifjoor 2r3 .' oô tv dc DôuAr.A
Ndop
3 t(oultÀsst
MAIüFE i* 4 DEIDO
s 3oNAtÈtt
"{-l'^----l IOUMBAN 6 CniEltcAM

DSCHÀNG

Senhrrou

&qNGANGTE

ïonga

KUMAA
Ndikiiimeki

Mbanga
YABASSI

,*q
Murarka

Essâ
ItsoSJBot Uakei
NDJO(.NKOr.lG

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ul'o tôlviæ Joorrr.
o bcollh o æ.r.af..itdL.

Rapprtfinat

I
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 47

2.3.5 Qualité de l'allmentation et du seruice rendu à la population


Le nombre moyen d'lncldents aux 100 km du réseau MT est de 34 par an.
La durée moyenne d'une interruption de seruice dans les réseaux de la SONEL était de 3 h 58
mn en 1987/88 contre 4 h 30 en 1986/87. A ce premier défaut de I'alimentation des clients, s'ajoutent le
nlveau lmportant des pertes en réseaux, la qualité de la tbnsion et des problèmes de sécurité dans les
zones suburbalnes, ainsi que l'anarchie dans les installations électriques intérieures.
Les prlnclpales causes d'lnsatlsfaction des populations sont les délais de branchements, les
coupures lmprévues de courant, les dommages causés aux appareils lors des pannes, les retards à la
réceptlon de la premlère fiacture et I'irrégularité de la facturation.

2.3.5.1 Les pertes dans les réseaux

Les pertes dans les réseaux Basse tension (BT) sont très élevées ,2g,g "Àcontre 6,6 o/o en MT et
2,6 % en HT soh 9,30. % au total. Les niveaux des pertes BT et MT sont supérieurs aux valeurs typiques
softde3,5%à6%enMT,etde10à20%enBT. llssontconformesenHautetensionoùlaplage
typlque est de 1,5 à 4 %. Globalement, les pertes dans les réseaux sont darts les normes admissibles
(8,25 % à 15,5 %); ce qul est d0 arx consommations à la source par les industries grosses
consommâtrlces d'électrlclté.
Les peiles technlques enreglstrées sont dues au manque de normalisation de la longueur des
réseaux BT urbalns et ruraLD(, d'optimisation du système de distribution, ainsi qu'au vieillissement de
certalns équlpements.
Les pertes non techniques sont !e fait de branchements clandestins et de l'utilisation
frauduleuse d'électrlclté. Les branchements clandestins entraînent souvent la surcharge des réseaux
quloccasionne des pannes de courant et des incendies. Ce phénomène est amplifié par le niveau très
moyen du tau d'accès à l'électricité dans les villes (216,02 %). En outre, la non maftrise de la clientèle
entralhe des consommations non comptabilisées.
Le schéma de la page 45 synthétise le bilan du secteur électrique.

2.3.5.2 Qualité de la tensrbn et sécurité

En ralson du développement llmité des équipements de distribution, la population a souvent eu


recours dans les zones suburbaines à des réseaux de fortune dont les longueurs partois très
lmpoÊantes entralhent au bout de ces lignes une tension de très mauvaise qualité.
Par ailleurs, le matériel utilisé, les implantations des lignes correspondantes et les techniques
tltillsées représentent un'danger important pour les populations avec les risques d'incendies et
d'électrocutlon entre aûreq

2.3.5.3 L'anarchie dans /es rnsta//ations intérieures


Aucun organisme n'est chargé de vérifier la qualité des installations des abonnés avant la mise
sous tension. La SONEL s'arrête au niveau du tableau de comptage.
Comme conséquence, les travaux sont sowent exécutés par des tâcherons ne respectant pas
soworTt les règles de I'art et pour lesquels aucune procédure d'agrément n:est prévue. ll en résulte de
rlsques dlvers pour les populations.
Les apparells et matériels étectriques ne font pas I'objet de contrôles officiels.

Ces problèmes sont abordés en détailau chapitre 7.

Rappotl final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AIJ CAMEROUN

2.3.6 La problématique de l'électrification rurale


L'électrification rurale au Cameroun remonte à 1971 lorsque la Société d'Electricité du
Cameroun raccorda, sur le parqours de la ligne 90 l« Nkongsamba-Mbanga, les localités de Manjo,
Nlohe, Loum, Penja, Jombé, zone d'industrie'caféière, ainsi que ceftains villages.
Par la suite, avec la construction des postes HT/MT rqccordés au réseau HT issu des centrales
hydroélectriques de Edéa, Song.Loulou et Lagdo, la SONEL a développé des lignes 30 l« avec pour
objectifs principaux :
* de raccorder les villes secondaires au réseau HT et d'arrêter les centrales thermiques grosses
consommatrices de gas-oil, cotteuses en exploitation, entretien et maintenance ;
* d'alimenter en énergie électrique les localités importantes et villages traversés par ces lignes
301(/.
Du point de vue politique, I'un des objectifs du Vle Plan de développement économique, social
pour la période 1986-1991 consiste "à créer des conditions d'un équilibre entre les villes et les
campagnes, notamment par I'amélioration du cadre de vie et des conditions d'existence dans les
campagnes afin d'en contenir le phénomène de l'exode rural dans les proportions compatibles avec
une croissance harmonieuse de liéconomie nationale".
Les solutions mises en oèuvre pour rencontrer cet objectif sont de trois ordres :

- au plan technique, la SONEL a adopté le système de distribution monophasé avec retour à la


terre et les supports MT/BT en eucalyptus produits localement ;
- du point de vue financigr, le caractère chroniquement déficitaire de l'électrification rurale est
largement pris en compte dand les plans de financement des réseaux ruraux dans lesquels l'Etat
supporte en moyenne 80 06 en subvention sur emprunts ou dotations budgétaires contre 20 % pour la
SONEL sur auto-financement ;

- en matière,commercialb, la politique mise en oeuvre par la SONEL vise à alléger les frais de
raccordement aux populations rürales : elle consiste, pour la société d'électricité, à participer aux frais
de raccordement MT/BT dont le flinancement est décidé par des communautés villageoises de plus de
20 personnes au Km de réseaulBT et à exécuter gratuitement les branchements des abonnées qui
souscrivent un contrat au cours des six premiers mois de mise en exploitation des ouvrages de
distribution de leur village d'autre part.
Cette stratégie a sous-tendu d'importants programmes régionaux qui ont permis en '1987/88
d'électrifier : la totalité des chefslieux de départements, 72 o/o des chefs-lieux d'arrondissements de 322
dlverses locatités (incluant villages).
Pour fixer les idées, le coût cumulé de 4 grands projets d'électrification rurale menés ces
dernières années dans les provinces du Littoral, Centre et Sud, du Nord-Ouest, de I'Est et du Nord
s'élève à 50 millhrds de F CFA environ.
Malgré ces efforts techniques et financiers, le taux d'accès à l'électricité au Cameroi:n est resté
très ûaiue, 24 o/o en moyenne dans le pays et 4,n2 o/o ên zone rurale. Le pourcentage de méruges ruraux
éectririés au Cameroun est resté très bas comparé à celui atteint au Sénégal (12 o/o en 1982), en Côte-
d'lvolre (N% en 1981), en Tunisip (30 o/o en 1985) et en Chine (79 o/o en 1987).
Et pourtant, ta demandelse fait de plqs en plus pressante tel qu'en témo§ne l'évolüion des
requ&es d'âectrification hors:prpgrammes enregistrées par le Ministre chargé de l'Energie qui sont
passées de 12O en 1984 à 310ien '1989 concernant 900 villages et pour un montant cun'iulé de 9
millhrds de F CFA environ évalué par la SONEL.
.En dépit des fiacteurs défavorables, faible densité de charge, dispersion de I'habitat, coÛts de
raccordement prohabitifs, rentabilité négative, usages de confort et non productifs, qui en font une
aûvrté chroniquement déficitaire et ruineuse pour I'Etat et la société d'électricité, l'électrification rurale
au Caneroun nÉrlte une stratégb particulière et des solutions de financement et d'organisalion
rnlatrices.
La prédominance de ta population rurale dans te pays, les agbitions gouvernementales en
rnalère agropastorale, teo condéquenoes de la crise économique sur la situation de I'emploi et la

Rappoftfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 49

nécessaire réinsertion dans les villages d'une population active inoccupée dans les villes, tout ceci
confère à l'électrification rurale une dimension socio-politique très aiguë.

Schéma e. Bilan du secteur de I'energie electrique en 1987/88 (en gwh)

PRODUCTION
HYDRÀULIQUE

2 496

PERTES DE CONSOMMATION DES


TRÀNSPORT CLIENTS SPECIAUX:
26 r6 ÀLUCAM - CELLUCÀM
SOCATRAL
L 202,8

ENERGIE EMISE DANS


LE SECTEUR PUBLIC
L 266,4

PRODUCTION CLIENTS HT
THERMIQUE SONARA-CIMENCAM
60rB 37 ,8

CLIENTS MT
48L,98

CLIENTS BT
550 r82

PERTES BT
L22,9

Rappoftfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 50

2.4 L'APPROVISIONJ.|EMENT EXTERNE ET LES PERSPECTTVES DES


ECHANGES D'ENERGIE

La problématique de l'approvisionnement exerne du Cameroun en énergie comporte deux


composantes maieures.
* A court et à moyen terme, l'importation de produits pétroliers déficitaires et d'hydrocarbures
bruts dans le cadre de I'utilisation optimale de l'outil de raffinage.
* A long terme, I'importation de pétrole brut pour compenser la chute de la production
nationale.
Quant aux échanges, les profils économiques et énergétiques des pa5rs voisins et de la sous-
région forment un cadre géographique de coopération favorable au Cameroun dans le domaine de
l'énergie.

2.4.1 ll n'existe pas de risque immédiat de pénurie d'hydrocarbures à l'échelle


mondiale
* Au niveau mondial, les réserves de pétrole brut sont estimées à 121 milliards de tonnes (903
milliards de barils) en 1987 soit un peu plus de 34 ans de production et de consommation mondiale
(2.969 millions de tonnes la même année) inégalement réparties et représentant pour les Etats-Unis, le
Canada et le Royaume Uni 10 ans de consommation.
Globalement, le pétrole brut est surabondant sur le nfarché pour beaucoup d'années. Ce sont
les pays du Golfe (l'Arabie Saoudite et I'lrak, le Koweit, l'lran, les Emirats Arabes Unis) qui par leurs
réserves, les 2/3 des réserues mondiales, dominent le marché et jouent le rôle de producteur
d'équilibre en cas de nécessité. Les autres pays de I'OPEP produisent aux maximum de leur capacité.
Les cinq pays du Golfe par contre qui ont produit 13 millions de barils en 1988 (900 millions de tonnes)
pourraient sans difficulté produire instantanément 30 o/o de plus, et 40 à 50 % de plus après trois à cinq
ans d'investissement.
Les réserues prouvées de gaz.naturel évaluées à 109.000 milliards de mètres cubes en 1987
représentent plus de 50 ans de production dont 43 o/o localisées en Union Soviétique, un peu plus de 25
% au Moyen-Orient, un peu moins de I o/o en Amérique du Nord, moins de 6 o/o en Europe et 5 o/o dans
chacune des autres régions : Afrique (dont la moitié en Algérie), Amérique Latine et Asie Pacifique.
L'Union Soviétique est le premier producteur avec 38 o/o de la production mondiale suivie par
I'Amérique du Nord avec plus tiers de tout le gaz naturel mondial.
La progression du gaz naturel devrait être sensiblement plus rapide que celle de I'ensernble des
besoins énergétiques du fait de ses qualités particulières, notamment en matière d'environnement, des
améliorations dans le résidentiel et le tertiaire et de sa position croissante dans I'industrie. ll s'en suivra
une pénétration plus grande du gaz'naturel qui pourrait atteindre 22o/o el l'an 2000, les progrès dans
les usages massifs (centrales thermiques, chimie des engrais, industries lourdes et pétrochimiques)
devant se localiser dans les pays en développement.
* Au niveau africain, un éventail de possibilités
s'offrent au Cameroun en matière d'importations
et de diversification de cette énergie.
* Du côté des prix, le Séminaire National sur I'Energie au Cameroun de Janvier 1990 a établi
que "l'évolution plausible du prix du pétrole est celle d'un prix qui de 15 à 20 $ dans les années
présentes, monterait à20-25 $ autour de 19g5, et une stabilisation autour de 25 $ vers la fin du siècle,
résultat de la concurrence du gaz et du charbon. Les incitations à la hausse seront fortes : l'lran et l'lrak
ont leur reconstruction à financer et désirent des prix élevés. L'Arabie Saoudite sera le pivot des
décisions. Les Etats-Unis encouragerait une certaine hausse afin de mobiliser ses réserves coûteuses
de pétrole, relancer I'industrie pétrolière américaine et réduire les importations qui assurent
actuellement 50 7o de la consommation du pays.
La guerre actuelle au Moyen Orient consécutive à l'occupation du Koweit par !'lrak pourrait
entralner un bouleversement des prix et fausser les prévisions cidessus.

Rappoftfrnal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAA/IERû|IN 51

Tableau 10. Réserves prouvées récupérables de I'Afrique en pétrote brut et gaz natua'e! fin
1987.

PETROLE ERUT ( 10" ) LIQUIDE DE GÀZ^NATUREL


(enl0o) ( en 109 TM)
Réserves Production Réserves Production
ALGERIE 1.ls5 33
ÀNGOLÀ 155 18
CAMEROUN 7L 8r6
CONGO 98 6,3
COTE-D' IVOIRE 16 0r9
EGYPTE 500 45 4r3
GABON 130 7 r8 0r2
GHANA 2r7 Nd
LYBIE 2.86s 47 4 r4
}I,AROC 0r3 Nd Nd
NIGERIA 2.200 62 3r7
SOUDAN 4L
TUNISTE 245 5 or4
ZAIRE 15 Lr3
TOTAL ÀFRIOUE

Source : Conférence Mondiale de I'Energie 1989.

2.4.2 Le Cameroun occupe une position natarelle privilégiée pour les éehanges
énergétiques avec ses pays voislns
* ll a déjà élé précisé que le Cameroun dispose de ressources considérables en
hydroélectricité avec une productibilité de 105 TWH/an soit le second potentiel équipable après le Zai?e
en Afrique, dont t ,22 o/o esl exploité malgré la faiblesse du taux d'accès à l'électricité (23,51 o/o en
moÿenneen 1987/88 soit +6,02 o/oaîZetrê urbaine eL4,24"/"enzone rurale). Ses réservesde pétrole
brut et de gaz naturel sont très modestes et ne représentaient respectivement que 2,8 o/o et 4,2 0,6 des
réserves récupérables de l'espace géographique considéré en 1987, année au cours de laquelle le
Cameroun a produit 10 o/o du pétrole brut de cette sous-région.
*
La dimension râluite de l'économie et du marché intérieur par rapport aux ressources
hydroélectriques disponibles ne permet pas au pays d'appuyer la mise en valeur de ses ressources sur
ses seuls besoins intérieurs.
* Par rapport au Cameroun et êu regard de la répartition de ressources énergétiques au sein du
sous-ensemble considéré, un découpage en trois zones d'intérêt permet de schématiser et d'analyser
le cadre géographique privilégié d'échanges commerciaux du Cameroun en matière d'énergie.

i. - Le Nigéria partage unefrontière.de 1.500 km avec le Cameroun. La région septentrionale


jource sur plus de 100 km trois Etats du Nigéria : Plateau State (du côté de Banyo), Gongola State (du
côté de Garoua) et Bornou State, I'Etat le plus peuplé du Nigéria avec 17 millions d'habitants, qui longe
la province de l'Extrême-Nord au Cameroun et qui constitue la zone d'intermâJiation privilfuiée dans le
commerce avec les deux pays.
La libéralisation de l'économie du Nigéria, la politique d'autosr-rffisance alimentaire et
I'instauration dans ce pays du marché de devises aux enchères ont entralné un renversement des flux

Rapop/ftfrnal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN

d'échanges Cameroun-Nigéria qui étaient en faveur du Cameroun jusqu'en 1985. A I'instar du Bénin, du
Tchad et Niger, une partie de l'économie du Cameroun septentrional est dominée par les produhs
nigérians.

Ceüe sttuation se traduit par des pertes substantielles pour le Trésor publlc (la fraude
détournant la majeure fraction des recettes douanières) pour les PME qui perdent des débouchés pour
les produits locaux et pour les sociétés pétrolières de la chaîne raffinage - stockage - transport -
distribution.
On peut en outre noter une grande disparité dans les niveaux d'industriallsation des deux pays
à proximité des frontières, les industrles de Kano State déversant au Cameroun vla le Borno State leur
production.
Le Nigéria recèle 87,5 oA des réserues pétrolières el92 o/o des réserves gazières de la sous-
région équivalant respectivement à 30 et 500 ans au moins de production au rythme de 1987. En
revanche, ses ressources hydroélectriques très limitées, 17 TrNH/an de productibilité contre 2.210
GWH de production en 1987.
L'hydroélectricité et les hydrocarbures peuvent constituer des leviers de régulation des
échanges entre le Nigéria et le Cameroun.
Le secteur énergétique nigérian connalt une situation ambivalente caractérisée par des rupture
coÛteuses dans l'approvisionnement électrique de I'industrie, une capacité théorique de rafflnage
supérieure à la consommation interne contrastant avec des impoilations de produits raffinés à cause
la
de sous-utilisation de cette capacité et accessoirement des exportations clandestines
particulièrement lucratives du fait de la disparité des prix et des taux de changes. Le Nigérh vlent
d'achever une nouvelle raffinerie de 7,5 millions de tonnes et d'augmenter la capaclté de celle de Warrl.
La'carte ci-après, qui illustre !e système de transport par pipeline multi-produits qul lrrigue le
Nigéria jusqu'à Maidiguri et à Makurdi à 175 km de la frontière avec le Cameroun à I'Extrême-Nord et
au Sud-Ouest, met en exergue l'opportunité d'une étude économique d'importations légales en
substittrtion aux entrées frauduleuses.

Schéma z. Schéma du tranaport de produils pétrollers par pipetlne

LEGEND
12 ProeIne with diameter in
221 rnèhesand ldngth in km
o Depol
I Refinery
tr Flef inery under construction
Pump station

Source: MINMEE

ii. - Bien que ne partageant pas de frontière avec le Cameroun, le Zdire représente, par son
énorme potentiel hydroélectrique (plus de 80 o/o des ressources de la sous-région), dont moins üe 2 %

Rappoftfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 53

s€ul€ment est exploité avec 2.500 MW de capacité installée contre 677 pour le Cameroun, un poids
lmportant dans I'espace de coopération énergétique du Cameroun.
Le ZaiTe a lancé la construction des centrales d'lnga I et ll d'une puissance totale de 1.760 MW
dans les années 70 quand les cours du cuivre étaient très élevés dans la perspective d'un
développement fondé sur I'avantage comparatif dans le prix du l(NH et sur la délocalisation des
industrles de biens lnterm#iaires grandes consommatrices d'énergie (engrais, aluminium).
Actuellement, moins de 50 o/o de la capacité installée de lnga est utilisée. Le Zdire compte sur la
zone franche d'lnga pour absorber les excédents et sur les exportations au Congo, au Zimbabwé et en
Zamble.
De plus, la situation zaiioise enseigne également une certaine prudence dans I'anticipation
d'une demande lndustrielle non maftrisée en matière d'équipement hydroélectrique.
A un moment donnée, il a été envisagé d'étudier une ligne THT lnga-Lagos pouvant desservir
au passage les pays traversés dont le Congo, le Gabon, le Cameroun, le Nigéria. Les pays de
I'Organlsatlon de la conférence islamique (OCl) envisagent un vaste projet d'interconnexion reliant le
Zalïe à I'Egypte et lé Maroc pour aboutir en Europe via la Turquie et I'Espagne.
Le potentlel énergétlque zai?ols et I'hypothèque que son exportatibn, à travers ou à I'intérieur
de I'espace géographique d'échanges énergétiques du Cameroun, fait peser sur la valorisation des
ressources hydroélectriques camerounaises doivent être pris en compte dans la stratégie énergétique
natlonale.
lil. - La RCA, le Tchad, le Congo, le Gabon et la Guinée Equatoriale pourraient constituer des
marchés d'exportatlon d'énergie très limités et qui n'influeraient pas de manière substantielle sur la
mlse en oewre du potentiel national à moins que des projets industriels à forte intensité énergétique
dans ces pays soient localisés tel que leur approvisionnement à partir du Cameroun se justifient
économiquement.
Le Congo s'est montré désireux d'alimenter le Nord-Ouest du pays en hydroélectricité
provenant du she de Nki au Sud-Est du Cameroun. Le Tchad se propose d'approvisionner Ndjamena à
partlr des usines hydroélectriques du Cameroun.
Lâ RCA, et le Tchad dans les limites permises par les réservoirs nigérians, pewent contribuer à
l'essor du rafflnage au Cameroun.

2.4.3 L' interconna(ion bois-énergie


Elle constitue un €xe prometteur en matière d'échanges pour le Cameroun.

Des études effeçtuées par le Groupe Bois-Energie (GBE) de I'lnstitut de I'Energie des pays
ayant en commun I'usage du français sur les possibilités de transfert au sein de l'Afrique de
combustibles ligneux des zones excédentaires (Côted'lvoire, Cameroun, Congo) vers les zones
déficltalres (Burkina-Faso, Mali, Sénégal) ont démontré que "l'interconnexion-bois" pourrait compléter la
panoplie des mesures actuellement appliquées pour ajuster production et consommation au plan
natlonal dans les régions sahéliennes (aménagements de domaines forestiers, diffusion de foyers
améllorés, substitution du bois par du gaz et du pétrole lampant), sous réserue que certaines conditions
solent réunles:
- Les prix du bois importé dans les pays sahéliens doivent au plus égaler ceux du bois local ;
cecisemble réalisable dans un cofiexte de vérité des prix du bois et dans la mesure où I'augmentation
de la demande peut entraîner la baisse des coûts de production, des économies d'échelles et des prix
départ-port.
- Les obstacles à la pénétration du gaz dans les ménages (faibles revenus et accès à
l'équlpement, défaillance des systèmes de stockage-distribution) doivent continuer à compromettre les
efforts de substitution du gazau bois de feu (politique de butanisation au Sénégal par exemple).
- Enfin, le bois impofté doit s'appuyer sur les circuits traditionnels de distribution et
commercialisation et constituer un supplément au bois récolté localement ainsi qu'un soulagement à la
raréfaction de la ressource ligneuse en milieu urbain.

Rappott fina
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 54

Tableau 11. Consommation et déficit en bois-énergie en 1989.

CONSOMMATTON CONSOMMATION I PRODUCTION


PÀYS PAR HABITANT TOTALE I orseor'rrBLE DEFICIT
m/hbt/an ( 1or m3) ET UTILISABLE
I tro3 m3)
I

BURKINA_
FÀSO 017 5 093 4.943 150
MÀLI 0r9 6 960 3.893 3 .067
SENEGÀL 0r8 4 625 3 .42t L.204
TOTAL L6 .67 6 L2.257 4 .42L
Source : LIAfSON ENERGIE-FRANCOPHONIE, ler TRIMESTRE 1990.

Tableau tZ. consommation et déficit en bois-énergie en 1989.

TAUX D'ACCROTSSEMENT DEFICIT DEEICIT PREVU


PAYS ANNUEL DE LA ACTUEL A L'HORIZON
CONSOMMATION (103 mr) 199s-20Q0
COMBUSTIBLES LIGNEUX ( 103 mr )

BURKINA-FASO 150 1 286


MÀLI 3Z 425,5 2 484[1]
SENEGÀL 4Z 1.200 1 s00[2]
Source : LIAISON ENERGIE-FRANCOPHONIE, 1 er TRIMESTRE 1e90.

t1l à portance.
l2l I' reforestation, de diffusion
devrait réduire le déficit de
S it un investissement de 41
milliards de F CFA.

Rappoftfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN

CHAPITRE 3. CONSOMMATION FINALE D'ENERGIE

3.1 CONSOMMATION GLOBALE

Le bilan énergétique du Cameroun, joint en annexe I au présent rapport, établit pour I'année de
base 1987/1988, la consommation finale d'énergie par type de produits et par secteur d'activité.
La consommation finale présente une struôture typique des pays en développement avec
prédominance des énergies non commerciales (dites traditionnelles) essentiellement constituées de
bois et déchets de bois.
La consommation finale d'énergie toutes sources confondues s'est élevée en 1987/88 à 3 766
730 tonnes d'équivalent pétrole GEP).
Par secteur d'activité, les ménages représentent 67,71 o/o
dela consommation totale, suivis
des secteurs tertiaire (16,76 oÂ) et secondaire (14,73 o/o). Le secteur primaire a une consommation
marginale avec moins de 1 o/o de la consommation totale.

Tableau 13. Répartition de la consommation d'énergie par secteur d'activité et par type de
produit en 1987/88

EN KTEP

SECTEUR ELECTRI C I TE PRODU I TS BOIS ET CHARBON AUTRES TOTAL


PETROLI ERS DECHETS DE BOIS BIOMASSES

PRIMAIRE 9,59 0,57 20,4r 0 ,00 0,00 30, 57


SECONDAI RE 373,36 104,62 7,89 0,00 68,70 554, 57
ÏERÏIAIRE 52 ,03 578,?4 0 ,98 0, 00 0,00 631,25
I'IENAGE 89,68 124,04 2247,L3 23,64 65,86 2550,35

TOTAL 524,66 807,46 2276,41 23,6t 134,56 3766,73

Source:MINMEE

Par type d'énergie, la biomasse (bois, déchets de bois et charbon de bois, bagasse, déchets de
coton et de palme) représente il,63 o/o de toute l'énergie consommée, suivie des produits pétroliers
(21,44 06) et de l'électricité (19,99 06).

En 1987/88, 3,77 MTEP ont été consommés dont 21,44 o/o


sous forme de produits pétroliers,
13,93 06 sous forme d'électricté et 64,63 % sous forme de biomasse. 0,11 % de cette énergie (GPL et
pétrole lampant) a été consommée pour des usages non énergétiques.

RepFp,ûfrnd
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 56

Graphique 6. Consommation d'énergie par secteur d'activité en 1987/88


PRI.1ATRE (0,8%)

sEcof,roAlRE ( 1 4.72)

IERTIARE (16,82)

|€T.JAGES (67,72)

Graphique 7 Consommation d'énergie par type de produit en 19Ot /80

ELECTR. (1S,92)

<21.42)

BroilassE (64,62)

Rapportée à la population nationale, la consommation énergétique annuelle moyenne du


Cameroun est de 3zl0 kilogrammes d'équivalent pétrole (KEP) par habitant en 't987 En biomasse, /8.
ce ratio est de 220 Kep/hab. ll tombe à 120 Kep/hab pour les énergies commerciales (étectricité et
produits pétroliers).
La valeur de cet indicateur place le Cameroun parmi les pays à très faible niveau de
consommation d'énergies commerciales et à haut degré d'utilisation de biomasse (voir dans le
préambule le tableau sur la population et consommation par habitant dans les six régions de l'Afrique
en développement en 1985).

D'autre patt, I'intensité énergétique du PIB (la consommation d'énergie primaire par unité de
valeur produite) en 1987/88 est de 0,002 TEP par millier de F CFA soit 0,47 TEP par millier de $ US (1 $
us=25oFCFA).
Bien qu'il ne permette qu'une interprétation très incomplète, ce chiffre exprime que le système
énergétique camerounais et les équipements d'utilisation finale de l'énergie sont globalement moins

Rappftlinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 57

performants que dans la majorité des pays industrialisés où les politiques d'économies d'énergie et la
dynamlque technologlque ont engendré un meilleur rendement des systèmes énergétiques et la
réductlon des consommatlons spéclflques des véhicules, des équipements ménagers ou industriels.
En 1988, ce ratlo est de 0,568 TEP par milliers de $ (1980) aux Etats-Unis, 0,308 au Japon,
0,417 en Allemagne Fédérale, O,372 en France, 0,274 en ltalie.

3.2 CONSOMMATION DES ENERGTES NOUVELLES ET RENOUVELABLES

La consommation des énergies nouvelles et renouvelables (ENR) s'est élevée en 1987/88 à


24it4,61 KrEP, solt plus de 81,70 o de la consommation totale d'énergie de la même année. En milliers
de TM, cette consommation est de 7278,49 repartie comme suit :

Tableau 14. Consommation des ENH par zone en 1987/88

En milliers de tonnes

ZONE ZONE
ENERGIE URBAINE RURALE

. BOIS ET DECHETS DE BOIS L29O,82 5256 ,7 6 6547 ,58


. CHARBON DE BOIS 3l ,67 26,7O 58, 37
. BÀGÀSSES 0r00 229,01 229,0L
. COQUE DE NOIX DE PÀLME 0,00 226,66 226,66
. ÀUTRES BIOMÀSSES 3r,77 185, 10 215,87
L354,26 5924,23 7278,49
18,6 1t 81,34t

La biomasse consommée au Cameroun assure la satisfaction des besoins énergétiques des


ménages et des industries. Les ENR sont surtout utilisées au Cameroun par les populations rurales qui
représentent 62,æqo de la population totale.

Tableau 15. % des ménages consommateurs des ENR par one


EN 0,6

ZONE ZONE
ENERGIE URBAINE RURALE TOTAL PAYS

BOIS ET DECHETS DE BOIS 49,2L 85, B7 68,50


CHARBON DE BOIS 24 ,66 36 ,65 3L,L2
AUTRES BIOMÀSSES 3 ,34 4 ,49 3,96
Source: MINMEE

Rapport final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN

ll convient de remarquer que le solaire est également utilisé au Cameroun mais à faible échelle
pour l'électrification des centres de soins de santé primaire, la production d'eau chaude, le pompage
de l'eau et les télécommunications; son apport demeure encore marginal à l'heure actuelle dans Ie
bilan énergétique national.
Toutefois, on peut constater une progression sensible du photovoltarque de 198'l à 1986,
surtout dans l'éclairage domestique.

Graphique 8. Evolution des ventes de panneaux solaires

19
16
17
't6
15
14
15
u12
U^
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:E 10
!E
iE
s

4
5
u

ô
ü/a2 83/84
ANNEES

ll faut noter I'existence :

- de quelques installations pilotes de pompage d'eau photovoltaque dans le Nord Cameroun


ayant fonctionné plusieurs années, des modules photovoltarques aujourd'hui inutilisés totalisant près
d'une dizaine de kilowatts-crête ;
- d'installations mises en place par des organismes techniques (Défense, Chemin de fer,
Aéroports) ; le balisage photovoltarque de la REGIFEBCAM constitue la réalisation la plus remarquable.
La puissance installée solaire totale s'élève à près d'une cinquantaine de KWC, répartie dans
une centaine d'installations.

3.3 CONSOMMATION D'ENERGIE ELECTRIOUE

Malgré le quasi-monopole de la production et de la distribution d'électricité exercé de fait par la


société Nationale d'Electricité (SONEL), il existe 2 types distincts de consomnnateurs au Cameroun : les
consomlnateurs alimentés par la SONEL et les consommateurs auto-producteurs.
Les consommations d'origine SONEL sont bien disponibles à iravers les statistiques de
ladite société. En revanche. celles des auto-producteurs ne sont connues que grâce aux enquêtes et
irvestigations menées par le Ministère des Mines, de l'Eau et de l'Energie.

?.3.1 Consommation d'électricité d' origine SONET

La consommation totale d'électricité d'origine SONEL s'est élevée à 2 271 GWH en 1987188.
Elle es{ réonrlieentre trois catégories d'utilisateurs selon trois tensions d'alimentation : la Haute tension
(HT), la Moyenne tension (MT) et la Basse tension (BT).

Rappoû fina
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN

La consommation totale d'électricité soNEL présente une structure dominée par l'énergie
livrée en Haüe tension à 5 clients spéciaux (ALUCAM, SOCATRAL, CIMENCAM, SONARA et
CELLUCAM) dont la part en 1987/88 s'est élevée à 54,6 o/o soit 1 240 GWH.

Tableau 16. Répartitlon des ventes d'éleclricité de Ia SONEL par catégorie de consommateurs
en 1987/88

QUANTITE VALEUR PRIX DE


( en G!{H ) (en miIIi- VENTE MOY
ons FCFA) EN CFA/K!{H
CLIENTS SPECIAUX
ALUCAM L87 ,95 7 00 ,929 3,96
SOCATRÀL l0 ,49 L46,,434 L3,96
CELLUCAM 3r81 67,425 r7,7O
SONARÀ 7 r]-s 2L7 ,260 30,39
CIMENCAM 30,70 529 , t86 L7,24
L 240,10 54 r63 5 66L,23 11,83 4,565
DISTRIBUTION
PUBLIQUE 1 031,03 42 184,607 88,L7 40,92
(BT ET MT)
îOTAL DES VENTES 2 271,13 47 845,84311 100 2L,06

Le tableau ci-dessus révèle entre autre les faits suivants:

- la société de production d'aluminium ALUCAM, avec 1.188 GWH en 1987/88 soit 95,79 % de
la consommation Haute tension et 52,3 o/" de la consommation nationale, constitue le plus gros
consommateur d'électricité au Cameroun, ce qui se traduit par une grande dépendance du sous-
secteur électrique de l'industrie de l'aluminium ;
- ALUCAM absorbe 52,3 "/" de la consommation nationale mais ne génère que 9,8 o/o des
recettes de la SONEL. Cette situation s'explique par le niveau relativement bas des tarifs consentis à
cette société.
Parallèlement, les clients MT et BT absorbent 45,4 o/o de la consommation nationale et
contribuent pour plus de 88 o/o Àl)x recettes. Cette situation paradoxale tiaduit bien le fait que le
contribuable camerounais subventionne la société ALUCAM.
En1987/æ, les abonnés Moyenne tension étaient au nombre de 1.116 pour une
consommation totale de 481 GWH représentant 2'1,18 o/o de la consommation totale d'électricité. Par
branche d'activité, cette consommation MT se décompose comme suit :
. Secteur primaire (agriculture, chasse, sylviculture et industries extractives) : 5,08 oÂ. ll est
important de noter que du fait de leur isolement, les exploitants forestiers sont contraints à l'auto-
production.
. Secteur secondaire (industries manufacturières) : 56,11 o/o.

. Secteur tertiaire (commerces, transports, communications et entrepôts, banques, assurances)


0/o.
36,78
"

Rapportlinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 60

Les abonnés Basse tension au nombre de 282 891 en 1987 /88 (clients domestiques, force
o/o
motrice et usages artisanaux, éclairage public, agents et services SONEL), ont représenlé 24,22 de la
consommation totale d'électricité soit 550 GWH.
. La consommation BT est constituée à87 ÿ" par l'éclairage et les autres usages domestiques.
. La force motrice (incluant les usages artisanaux) et l'éclairage public ne comptent
respectivement que pour 7,6 ÿo eI3,28 o/o
du total des consommations des usages BT.
. Les exploitants agricoles ont la plus faible consommation annuelle moyenne (441 l(WH),
contre 638 l«VH pour les salariés agricoles, 760 l«VH pour les inactifs, 1 240 KWH pour les owriers et
2 593 l«VH pour les cadres supérieurs.

Graphique 9. Répartition de !a consommation d'électricité par tension en 1987/E8

Br Q4,22)

Hl (54.6%)

nÎ (21,22>

Tableau 17. Répartition de la consommation BT selon quelques usages spécitiques en


te87/88

CONSOMMA_ * NOMBRE D' t


USAGES TION BT ABONNES BT
EN G!ÿH PAR TYPE
Eclairage et faible
consommateur 0,750 0 ,14 268 .324 94.84
Eclairage et usages
domestiques 3l_7,00 57,66
Usages domestiques
spéciaux 159,2r 33,03
Force motrice(y comprÏs 39,89 7 ,25 10 44t 3 ,69
usages art,isanaux)
Eclairage public L5 ,62 2,84 L O27 0,36
Agent SONEL et Sevice L7,34 3, 15 3 131 1r11
TOTAL 549,808 100 I 282 923 100 t
Source:SONEL

Ramdfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 6'l

Le graphique suivant illustre la courbe de charge du secteur public pour la période 1983-88.
Celle-ci est représentative de la courbe unihoraire globale, celle des clients spéciaux étant plate.

Graphique 10. Courbos de charges SP des iours ouvrables (lund!-vendredi) 87188

GRAPHIQUE : COURBE DE CHARGES


SPECIFIQUES DES J.O. OES RESEAUX SOT'IEL
1J
1,2

1 ,'t

Nota : P/Pmj = Puissance rapportée à la puissance moyenne journalière.

On note que la courbe de charge des jours ouvrables est marquée par des lluctuations qui
mettent en évidence trois plages horaires :

- les heures pleines (7 h - 18 h) : cette tranche horaire correspond à la période de pleine activité
du secteur tertiaire (Administrations, banques etc...) et des industries alimentées en MT et BT. Dans
cette plage horaire, la courbe présente toutefois quelques particularités : de 7 h 30 à 12h et de 14 h à
17 h,la courbe atteint ses plus hauts niveaux de puissance appelée avec des pointes entre 11 h et 12 h
et entre 15 h et 16 h. Entre 12 h et 14 h et entre 17 h et 18 h, on observe une chute de la puissance
appelée qui correspond à I'arrêt des activités.
- Les heures de pointe (18 h - 23 hl s'expliquent par la consommation des usages
:
domestiques et de l'éclairage public ; dans cette plage horaire, on observe une pointe maximale entre
19 h et 20 heures.

:
- Les heures creuses (23 h - 7 h) elles correspondent aux heures où toutes les activités des
entreprises sont suspendues, et où les activités des ménages fonctionnent au ralenti.
ll est en outre significatif de relever que la puissance de pointe maximale, 245,12 MW a été
observée en Janvier alors que la pointe minimum se situe en Septembre soit 179,1 MW. Le facteur de
charge annuel est relativement élevé dans le réseau interconnecté Sud (7O o/ol en raison de la forte
demande d'ALUCAM (78 vol et faible dans le réseau inrerconnecté Nord (ss o/").
ll ressort de cette structure de la consommation finale d'énergie électrique certains traits
significatifs :

- l-a clientèle industrielle et en particulier ALUCAM domine le marché, ce qui impose la


nécessité d'une polhique d'approvisionnement et de tarification spécifiques à l'industrie.
- La prâlominance des industriels et la faible pénétration de l'électricité dans les populations ;
le taux d'accès à l'électricité (nombre de ménages bénéficiant de l'électricité par rapport au total des
ménages), reste modeste sur la base des abonnés officiels de la SONEL, il est en 1987/88 de 15,14 0,6

Rappodfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERqE AU CAMEROUN

dans I'ensemble du pays mais tombe à 4,24 7o en zones rurales. Quand on prend en compte les
branchements clandestlns, ce taux remonte à 23,51 o/o pour I'ensemble du pays.
- La prépondérance, en milieu rural, des usages non productifs mais plutôt de confort
(éclalrage, cllmatlsatlon, réfrigération, lumière, télévision, musique, radio et rafraîchissement des
bolssons), et la faiblesse de la consommation moyenne annuelle des exploitants agricoles, indiquent
que le modèle d'utlllsation de l'électricité en milieu rural. est un modèle de consommation et non
d'exploltatlon économique, ce qui se traduit par un sous-emploi des investissements réalisés. En
conséquence, l'évolution de la demande de l'énergie électrique est davantage influencée par
l'accrolssemsnt du nombre d'abonnés que par I'augmentation des consommations par abonné.

3.3.2 Consommation d' électricité d'origine autonome


L'enquête nationale sur la production autonome et la consommation correspondante d'énergie
électrlque effectuée en 1985 montre que :
- La consomrration d'électricité autonome en 1984/85 (152,45 GWH) équivaut à 7 "/" de la
consommation totale d'électricité SONEL et représente plus de 2,35 fois la production d'origine
thermlque de ladite société. Ces ratios mettent en évidence I'importance de'la demande insatisfaite par
la SONEL.
- Elle est surtout concentrée dans les régions d'activités agro-industrielle et forestière
(SOSUCAM et CAMSUCO dans le Centre, les industries forestières dans I'Est, SONARA et CDC dans le
Sud-Ouest).ll est important de relever que la société Nationale de Raffinage (SONARA), bien que
raccordé au réseau SONEL, alimente ses équipements principaux en énergie thermique autonome
pour des ralsons de fiabilité et de stabilité.
- Le secteur industriel absorbe 82,7 o/o
de la consommation autonome d'électricité, le résidentiel
13,1 % et le terthire 4,2oA. Cette répartition reflète le fait que la localisation des agro-industries et des
exploitations forestières est dictée par la matlère première plutôt que par la disponibilité de l'énergie.
- Le facteur d'utilisation des groupes thermiques autonomes est très faible 46,79 o/o, cê eui
tradult un suréqulpement des secteurs résidentiel et tertiaire qui y ont recours.

3.3.3 Consommation totale d'électricité


Au total, la consommatlon d'électricité en 1987/88 peut être estimée à 2.423 GWH, valeur
correspondant à l'énergie distribuée par la SONEL (2.271 GWH) majorée de I'auto-production.
La consommation moyenne annuelle d'électricité par habitant au Cameroun en 1987/88 s'est
élevée à 218,6 l$/H/habitant. Elle reste dans la fourchette moyenne de la performance du sous-secteur
électrique de I'Afrique s'ubsaharienne dont la consommation moyenne d'électricité, inférieure à 200
kilowatts-heures par habitant, est considérée comme faible même pour les pays en développement (ce
ratio atteint 435 K rH/habitant en lnde).

3.4 CONSOMMATION DE PRODUITS PETROLIERS

En 1987/88, la consommation nationale des produits pétroliers a été de 913 470 TM répartie
comme I'lndlque le tableau ci-après.

Rapport final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 63

Tableau 18. Consommation nationale des produits pétroliers en 19S7/88.

PRODUITS CONSOMMATION I
EN TM

GÀZ DE RAFFINERIE 19 100 2,09


BUTANE 225L0 2t46
AVGAZ lOO LL 780 0,09
ESSENCE 4s280 4 r96
SUPER 265260 29,L5
PETROLE LAMPANT 106030 11r61
JET A1 s8360 6 ,39
GÀS OIL 242980 26,60
MEDrW DTESEL OrL (MDO) 4090 0 ,45
FUEL OIL 15OO 52360 5r73
FUEL OIL 35OO 40980 4 ,49

TOTAL 1 8s87 30 94,O1


BITUMES 402t0 4 ,40
LUBRIFIÀNTS 14530 1r 59
TOTAL 2 547 40 5,99
TOTAL GENERAL 9L347 0 100,00
Source: MINMEE

Tableâu 19. Rapprochement entre la consommation de produits pétroliers et le nombre


d'habitants des villes de Douala et yaoundé.

CONSOMMATION DES PRO-


LOCALITE DUITS PETROLIERS EN POPULATION EN 1988**
1987 /88*

293 242 32 ,70 1. 194. 100 l-o,7 3

L7r 239 L8,75 759.500


464 481 5O,85 1.953.600 L7,56
RESTE DU PAYS 39s 698 43 ,32 9. L70. 100 82 ,44
LIÀISON IN-
TERNÀTIONALES 53 290
913 469 LL . L23 .700
* MINMEE
** MINPAT

Rapporl linal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 64

Duce tableau 18, il ressort que :

o/o) o/o) et le pétrole


- le produit le plus consommé est le super (29,15 suivi par le gasoil (26,60
o/o);
lampant (11,61
- le butane dont la demande est importante dans les centres urbains représente moins de 3 P/"
de la consommation globale.
Un aspect caractéristique de la structure de la consommation des produits pétroliers réside
dans le déséquilibre entre les centres de Douala et Yaoundé d'une part et le reste du pays d'autre part'
o/o des produits
Le tableau ci-après montre que ces deux centres urbains ont con§ommé 50,85
pétroliers distribués en 1987/88 alors qu'ils ne représentent que 17,50 de la population.
o/o

Cette situation est le reflet des deux facteurs :

- le niveau d'industrialisation et d'activité économique du Littoral et d'activité administrative du


Centre;
- le poids démôgraphique en termes de population active et l'importance du parc automobile
dans les villes de Douala et Yaoundé.
Par secteur d'activité économique, les transports ont utilisé 71,02 o/o des produits pétroliers
distribués au Cameroun en 1987/88 suivis du secteur "Habitat et Ménage" 14,94 o/o, et de I'industrie
manufacturi èr e,'l 2,O5 "/o.

ll est assez significatif de noter à I'intérieur du secteur transport, la prépondérance du transport


routier. Les 558.900 tonnes de produits pétroliers qui ont été consommés par ce secteur en 1987/88 se
répartissent comme suit :
Transport routier 436 600 TM (78 %),
Transport ferroviaire 13 140 ÎM (2,4 Vol,
Transport aérien 57 eso TM (10,4 %),
Transport maritime s1 210 TM (9,2 %).

Par type de produit, il apparaît que :

- I'essence et le super sont utilisés à presque 100 o/o pour letransport ;

- le gasoil est consommé à75,U o/o par les transports, 6,48"/o pour la production d'électricité,
o/o pour les usages spécifiques industriels ;
et 17,55
- le fuel oil 1500 sen à ilus de 98,85 % pour les usages industriels spécifiques ; il faut noter ici la
tendance à une substitution progressive du pétrole lampant à ce produit dans de nombreux processus
industriels du fait de la subvention du pétrole ;
- le GPL est consommé sunout pour la cuisson des aliments et le chauffage d'eau sanitaire ;

- le pétrole lampant est consommé à 58,32 o/o pour l'éclairage et à 37,58 o/o pour la cuisson.

Enfin I'examen de la répartition de la consommation par catégorie socio-professionnelle montre


une certaine polarisation des couches aisées sur le GPL. En effet :
- 76 à 98 o/o
des cadres supérieurs et moyens ont recours au gaz butane ;

o/o
- 75 à 83 des exploitants et salariés agricoles utilisent le pétrole lampant ;

- les ouvriers et les professions libérales présentent une attitude médiane vis-à-vis des deux
types de produits.
tl faut enfin noter que l'évolution historique de la consommation nationale des produits
pétroliers est fortement marquée par la crise économique : en effet la consommation nationale des
produits pétroliers est passée de 838 730 TM en 1981 /82 à 1 037 180 TM en 1985/86, soit un taux de
croissance moyen de 5,45 o/o pt an. Ensuite cette consommation a commencé à décroftre sous l'effet
conjugué de la crise économique et des importations frauduleuses. De 1 037 180 TM en 85/86, elle est
tombée à 913 470 TM en 1æ71æ, accusant ainsi une baisse moyenne de 6,15 o/o pâ[ ân.

Rappott final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 65

CHAPTTRE 4, PLACE ET PROBLEMES DE L'ENERGIE DANS LES


DIFFERENTES BRANChIES DE L'ECONOMIE

4.1 I-A PlÂCE DE L'ENERGIE DANS L'ECONOMIE

La place de l'énergie dans l'économie du Cameroun peut êÎre appréhendée à travers cinq
principaux indicateurs gue sont: la valeur ajoutée, les investissements, les recettes budgétaires,
l'emploi, le commerce extérieur.

4.1.1 Energie et valeur aioutée


Alors qu'en /78|a part du secteur énergie dans le PIB total n'était que de 2,51 o/o, elle est
1977
passée à 5,58 oA
en 1978/79 pour atteindre 1 5,05 o/o en 19û f84. Depuis lors elle n'a cessé de décroîlre
et ne représentait plus que 11,62 o/o 1987 /88.
Le tableau et le graphique cidessous présentent l'évolution du PIB par secteurs d'activité.

Tableau 20. Evolution du produit intérieur brut par secteurs d'activité


(Milliards de F CFA 1979-80)

SECTEURS 1977178 80/81 81182 8?183 83/84 84/85 8s/86 86187 87188

SECTEUR EXTRACTIF 14,9 159,3 170,4 247,7 284,6 306,7 292,3 ?25,7 213,9
TLECTRICITE-GAZ ET EAU L2,9 17 22,4 20,L 22,3 19,5 28,5 28,6 31,2

ToTAL SECTEUR Ei|ERGIE (A) 27,8 L76,3 L92,8 267,8 306,9 326,2 320,8 254,3 245,1

AUTRES SECTEURS t077,7 1474,3 L582,7 1629,3 1731,8 1905,8 2072,2 20L9,7 1864,9

PIB TOTAL (B) 1105,5 1650,6 1775,5 1897, I ?038,7 ?23? 2393 2214 2110

(A)/(B) 2,5L% 10,68% L0,86e, L4,L2% 15,05% 14,61% 13,4L% LL,LU Ll,62e"

SOURCE: MINPAT
Graphique 11. Evolution de la part du PtB du secteur énergie dans le PIB total
2,+

z2
2
1,8
ê
àÀ 1.8

s? 1.+
D-È
iE 12
6-
FI

0.8

qB

o,4

o3
o
æ/o1 a1/æ. B2ler e'/S+ 6+/86 8§/86 æ/A7
aB
t-l AjlREs s€crEtfÉi I'S E€FOIE

Rqpnfrnd
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGiE AU CNilIEROUN

Cette contribution des secteurs énergétiques est essentiellement due au pétrole brut. En effet,
la production pétrolière a débuté au Cameroun en 1978/79. Lâ valeur aloutée du secteur elûractif,
dominée à plus de 99 0,6 par les activités pétrolières, est passée üe 52,6 milliards en 1978/79 à 214
milliards de F CFA en 1987/88, enregistrant ainsi un taux de croissance annuel moyen de 16,87 %.
L'évolution à la hausse s'est poursuivie jusqu'en 1984/85 sous I'effet conjugué du 2ème choc
pétrolier d'uhe part et de la hausse relative du cours du dollar par rapport au F CFA d'autre part. A partir
de 1985/86, I'industrie pétrolière connal une baisse régulière à cause de I'effondrement des prlx du
pétrole brut.
De 4,3 % en 1978/79, la part du secteur extractif dans le PIB croft régulièrement pour attelndre
13,91 % en 1984, avant de redescendre à 10 06 en 1988.
Ces chiffres ne tiennent pas compte du sous secteur des ENR clont les activltés, dominées par
le bois-énergie, sont réallsées dans le circuit informel. Le MINMEE a estimé le chiffre d'affalres généré
par ce secteur à environ 50 milliards de F CFA en 1987/88 soit autant que dans les actlvités du bols
d'oewre.

4.1.2 Energieet rnvesfissemenfs


La formation brute de capital fixe du secteur énergétique représente une part lmportante du
total des investissements réalisés au Cameroun. Sur les 369 milliards de F CFA d'investissements
réalisés par I'ensemble des entreprises agréées en 1987/88, 9 oÉ environ I'ont été dans le sous-secteur
électrique.
Quant au sous-secteur pétroller, les investissements bruts sont passés de 158,425 Mllllards de
F CFA en 1981/82 à 216,81 Milliards de F CFA en 1987/88.

Pour financer ses investissements, le sous-secteur électrique a eu iecours aux emprunts


extérieurs ; les seuls emprunts de la Société Nationale d'Electricité représentent en 1987/88 environ 90,6
de la dette extérieure du Cameroun.
ll est à noter que les investissements dans le sous-secteur des ENR ainsi gue ceux des
fournisseurs et sous-traitants de la SONEL ne sont pas maftrisés.

4.1.3 Energie et recettes budgétaires I


I
I

Les recettes intérieures produites par le secteur énergie se regroupent en deux grands
chapitres:
- les recettes budgétisées ;

- et les recettes non budgétisées.

4.1.4 Les recettes budgétisées

Ces recettes comprennent les redevances et les impôts sur les bénéfices que les sociétés du
secteur énergie Versent à I'Etat d'une part, les recettes générées par la taxe spéciale sur les produits
pétroliers d'autre part.
Le tableau ci-après retrace l'évolution des recettes du secteùi énergie par rapport aux recettes
totales de I'Etat.

Rappodfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 67

Tlbleru 21. Evotution de la part du secteur énergie dans les recettes de I'Etat
Unité : milliards de FCFA

1981/82 l9S2/83 1983/84 1984/8s 1985/86 1986/87 1987/88

ET PRODUCTIOI{ dont a ?23,70 352,20 265, l0 323,50 363,10 333,00 324'05


TMNSFERT DU STCTEI'R PETROLIER 146,00 246,70 127,50 153,10 158,10 160,00* 163'05
REDEVAi{CTS PETROL I ERES 53,50 77,70 102,90 123,00 159,00 150,00 150'00
II{POTS ET TMES 24,20 27,80 34,70 47,40 46,00 23,00 11'00

II,IPOTS ET TAXES AUTRES SECTEURS P.

. MFFIl{AGE-STOCKAGE-DI STRI BUT 3,13 3,77 4,54 4,38 4,97 5,45 6,05
.TAXES SPECIATES 0,00 0,00 0,00 1,36 4,50 5,40 6,20
. CSPH 2,34 3,98 3,47 2,37 4,56 5,41 5,05

TOTAL DU SECTEUR PETROLIER 229,t7 359,95 273,11 331,61 377,13 349,26 341,35

SECTEUR ELECTRICITE dont : 0,06 0,07 0,08 0,10 0,10 0,10 0,14
. soilEt 0,06 0,07 0,08 0, l0 0,10 0,10 o, 14
.AUTRES EI{TREPRISES DU SECTEUR ND ND NO NO ND ND ND

DU SECTEUR EI{ERGIE (A) 229,23 360,02 273,19 331,71 377,23 349,36 341,49

RES RECETTES DE L.ETAT 305,87 345,88 443,71 482, 19 525,97 450,64 308,51
AL GEITEML (B) 535,10 705,90 716,90 813,90 903,20 800,00 650,00

(A)/(B) Eil I 4?,84 51,00 38, 11 40,76 41,77 43,67 52,54

SOURCE: MINFI + BANOUE MONDIALE + MINMEE

ressort de ce tableau que les recettes de I'Etat sont fitrancées à plus de 60 o6 par les
ll
contributions du secteur énergie, avec une proportion supérieure à 93 o/o en 1982/83.
Le graphique de'la page suivante visualise l'évolution de cette part du secteur énergie dans les
recettes totales de l'Etat. ,
- Recettes lssues de la taxe spéciale

Pour alimenter directement son budget, I'Etat a instauré en 1984/1985 une taxe spécifique sur
certains produits pétroliers : sur chaque litre de super, d'essence et de gasoil vendu, I'Etat perçoit
respectivement 105, 104 et 23 F CFA ; ce qui représente respectivement 32 o/o, 29 o/o el 12 o/o du prix de
détailde chacun de ces produits.
D'abord modeste à sa création, cette taxe a connu une augmentation brusque et en 1988/89,
les sommes recowrées du fait de cene taxe spécifique se sont élevées à 41,3 milliards cette année soit
6,50Â du budget de I'Etat.

ll y'a lieu de noter gue ces recettes ne tiennent pas compte de I'impôt sur le chiffre d'affaires
(lCAl) généré par la fllière, dont le montant est assez important pour la raffinerie et les stations-services.
Enfin, les recettes perçues par l'état au titre de I'impôt sur le le revenu des personnes travaillant
dans le secleur énergie ne sont pas pris en compte.

Rappott final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGiE AU CAMEROUN 68

Graphhue 12. Evolution de la part du secteur énergie dans les recettes totales de I'Etat.
I

o.9

o,a]

o,7

É.

0,6

?=
êè, o,s
- o,a

0,5

o,2

o,1

o
81 /A2 A2/BJ a3/e1 s4/s5
FECET TES
_I AUTRES RECETTES ES ENER6ETIqJES

4.1.5 Receftes non budgétisées


Elles se composent des recettes de la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures
(CSPH) et des recettes provenant du compte hors budget.

4.1.5.1 Receffes rssues de la CSPH

Le pétrole procure également d'autres rentrées d'argent à I'Etat. La CSPH tire ses revenus des
taxes de Péréquation - Stabilisation inscrites dans la structure des prix des produits pétroliers. Le solde
est passé de 2,4 milliards en '1981 /82 à 5 milliards en 1987/88.

4.1.5.2 Le compte hors budget

Les recettes en provenance du compte hors budget sont tirées du produit de la vente du
pétrde brut.

4.1.6 Energie et emploi


'Plus que par le passé, le secteur énergétique camerounais qui mobilise d'importants capitaux
pour son fonctionnement et son expansion, mérite d'être impulsé par des choix stratégiques
particulièrement créateurs d'emplois.
La question est d'autant plus cruciale qu'en cette étape critique de l'histo':e économique du
pays, on assiste à un désengagement de l'état des affaires, à un chômage croissant des jeunes
diplômés et à une compression massive de personnel dictée par la restructuration et le redressemenï
des entreprises confrontées à la crise.

4.1.6.7 Sous-Secfeur pétrolier

L:Activité pétrolière au Cameroun a, favorisé la création directe d'un certain nombre


d'entreprises de production, de biens et sefuices liés à l'énergie qui ont généréde nombreux emplois et
crée une valeur aioüée add itionnelle.

Rapportlinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAAiIEROUN

ll s'agit de ELF SEREPCA, PECTEN et TEPCAM dans la recherche production, SONARA dans
le raffinage, SCDP dans le stockage, MOBIL, TOTAL, SHELL, TEXACO, AGIP, BP, CAMGAZ et SCTM
dans la distribûion, æns oublier les entreprises de transports de produits pétroliers.
De plus, I'activité pétrolière a permis la création d'entreprises sous-traitantes répafties tout le
long de la filière.
Le domaine de la recherche et de la production est le plus important en volume d'activités et en
actifs immobilisés. §a prépondérance se reflète dans la variété des activités et le nombre de sociétés de
sous-traitance qui en découlent. Environ 14 sociétés sous-traitent les travaux de ce secteur qui vont de
la logistique ofishore à l'analyse de la qualité et du contrôle du brut en passant par la fabrication des
boues de forage, la cimentation, les essais de production, la stimulation des puits, etc...
Deux sociétés font de la sous-traitance dans le domaine du raffinage.
Dans le domaine du stockage, la Société Nouvelle de Construction Métallique de Provence
(SNCMP) procMe à la cohstruction des bacs de stockage des produits pétroliers.
Huit autres sociétés se situent dans le créneau de la distribution des produits pétroliers et
dérivés du pétrole. Leurs activités concernent le conditionnement des lubrifiants (SCEFL), le
conditionnement des bitumes (SBCBC), la fabrication et la vente des produits détergents, l'emballage
et le transport des hydrocarbures, la fabrication d'emballages de GPL (SCTM ET CCEH).
Toutefois, ilfaut noter que dans ce secteur :

- la sous-traitance est assurée par des sociétés dont le capital est dominé à70 o/o
au moins par
les intérêts étrangers.
- le pays n'a pas jusqu'alors profité pleinement de's opportunités de développement probables
des sous-secteurs pétrolier et para-pétrolier (industries chimiques, pétrochimiques, etc...). Des études
devraient être menées dans ce sens.
- Par ailleurs, trente ans après le début des activités pétrolières au Cameroun, de mesures
efficaces en vue d'un réel transfert de technologie n'ont pas encore été prises, principalement dans le
domaine de la recherche et de la production des hydrocarbures, ce qui aurait permis l'exploitation par
les nationaux des puits marginaux comme dang ceftains pays africains (lunisie, Ethiopie).

4.1.6.2 Sous-Secteurdel'électricité
La SONEL avec 4.233 salariés en 1987/88, est l'un des plus impoftants employeurs au niveau
national.

Le sous-secteur de l'énergie électrique a permis la création de près d'une centaine


d'entreprises sous-traitantes fortes consommatrices de main d'oeuvre quoique saisonnière.
Toutefois, si la SONEL maftrise déjà la réalisation des études d'ouvrages jusqu'au niveau de
I'avant-projet détaillé et que 2 ehtreprises, I'une fabricant des câbles et la secondê conditionnant les
poteaux en bois, la filière électrique reste encore à maftriser surtout dans la perspective de la promotion
de I'accès de toutes les zones du pays à l'électricité, par la création des structures adaptées
[our :
- les travaux d'électricité,
- la fabrication des compteurs, fusibles, ampoules, transformateurs,
- etc...

4.1.6.3 sous-secteur des énergies nouveiles et renouvetabtes


Le MINMEE a estimé que le sous-secteur du bois-énergie a employé en 1987/88 environ
40.000 personnes.

Mais ces emplois ne. sont créés que dans le circuit informel, ce qui ne permet pas la
rationalisation de la filière et fait perdre à l'état des recettes sous forme d'impôts et taxes.

Rappoil final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGiE AU CAMEROUN

Une organisation de la filière permettrait la création de nombreuses entreprises (fabrication des


cuisinières améliorées, carbonisation, etc...) donc de nombreux emplois.

Tableau 22. Répartition du personnel salarié dans le secteur de l'énergie

SOUS-SECTEUR L985 / 86 L986 / 87 L987 /88


SOUS-SECTEUR PETROLIER

. RECHERCHE PRODUCTION 1.060 1.050 1.060


. RAFFINAGE 448 483 484
. STOCKAGE 3L2 293 293
. DISTRIBUTTON (*) 4 .000 4.500 4 .500
. TRANSPORT ET ÀUTRES (*) 630 590 690

TOTÀL SOUS-SECTEUR PETROLIER 6 .4s0 7.026 7.O27


SOUS-SECTEUR ELECTRIQUE

. SONEL 4.055 4.L76 4.233


. AUTRES ENTREPRISES (*) 2 .000 2 .000 2 .000
TOTÀL DU S/SECTEUR ELECTRICITE 5 .055 6.L76 6.233
TOTAL ENERGIE CONVENTIONNELLES L2.505 L3.202 13.260
SOUS-SECTEUR BOI S-ENERGIE 40.000 40.000 40.000
TOTAL S/SECTEUR DE L'ENERGIE s2 .505 53.202 s3.260
EMPLOI SECTEUR SECONDAIRE 276.L59 282 .654 ND
POPULÀTION ACTIVE 4.113.837 4.L91.885 ND

SOURCE:MINMEE
(*) estimation

En 1986/871e sous-secteur des énergles conventionnelles employait environ 13.202 personnes


soit 0,31 % de la population active occupée du Cameroun et 4,60 o/o de l'ensemble des emplois du
sous-secteur secondaire, ce qul reiète le fait que le sous-secteur est hautement capitalistique.
Toutefois il faut noter que lors de la réalisation de divers travaux se rapportant au sous-secteur de
l'énergie électrique (banages, électrification rurale, etc...), les entreprises sous-traitantes de la SONEL
ont recours à de la main d'oewre temporaire.
L'ensemble du secteur énergie employait environ 53.000 personnes en 1986/87 soit 1,26 % de
la population active occupée.

4.1.7 Energie et commerce extérieur


Les recettes tirées de t'exploitation du pétrole sont passées de 23,1 milliards en 1978/79 à
321,3 milliards en 1985/86 poür rctomber à 211,8 milliards en 1986/87. En valeur relative elles sont
passées de 11,60 Vo à 41,67 0,6 du total des recettes de I'Etat, devançant ainsi 'l'agriculture pour
I' industrie et t'exportation'.

Rappp,ttfrnrd
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 71

Tableau 23. Energle et commerce extérieur en milliard de F CFA

78/79 79/80 8r/ 82 85/86 86/87


VENTE PETROLE BRUT (A) 23,L0 83,50 30 1, 4o 32L ,30 2LL,80
AGR. POUR L'EXPORTA. L23 ,20 148,50 L2l ,60 227 ,7 0 100,90
AUTRES 52,50 64 ,60 57 ,8O L43,90 195,50
RECETÎES TOTALES (B) 198,80 296 ,60 480,80 692,90 508,20
(A/B) EN* LL ,62 28,L5 62 ,69 46 ,37 4L,68
SOURCE : MINPAT (COMPTES NATIONAUX DU CAMEROUN)

- Les imporlâtions de I'ensemble du secteur de l'énergie, (produits pétroliers et électricité)


représentenl1,84o/o du total des recettes tirées des expoftations pétrolières.
Le graphique cidessous visualise l'évolution de cette variable par rapport aux expoÊations.

Graphique 13. Evolutaon de la part du pétrole brut dans les exportations.


70(,

6ü)

500

§ roo
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o
- soo

200

10{}

Tableau 24. Exportations de quetques produits à haute intensité énergétique en 1986/87.

PRODUITS QUANTITES VALEUR


(en tonnes) (millions F CFA)
CIMENT L27 9I 466
ALUMINII.'M 39694 18328
TEXTILE 2s30 440L
BRÀSSERIES 6362 2203
PRODUITS CHIMIQUES 10343 62L3
TOTAL ( A ) 7 L720 31611

AUTRES HORMIS PETROLE BRUT (B) 296409


À/(a+e) EN B 9 ,64
SOURCE : MINPAT (COMPTES NATIONAUX DU CAMEROUN)

Rapport final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN

Le tableau ci-dessus montre qu'en 1986/87, 9,64 o/o des recettes d'exportation étaient dues aux
industries à forte intensité énergétique, ce qui constitue une exportation indirecte de l'énergie.

4.1.8 Effets sur /es finances publiques


Les nouvelles recettes pétrolières ont permis une augmentation substantielle de
I'investissement du pays et de la demande intérieure, ce qui a entraîné une croissance rapide de
f'économie. L'épargne nationale a crO de façon remarquable, passant de 19 à 34 o/o du PIB entre
1978/79 et 1985/86. Le PIB réel a augmenté à un rythme de 10 o/o par an. le PIB par tête au cours de la
même période est passée de 190.535 F CFA en 1981/82 à 392.675 F CFA (francs constants de
1978/79) en 1987/88.
Les recettes pétrolières ont assaini les finances publiques et réduit la dette extérieure du pays.
En effet La dette publique de I'Etat a diminué en valeur relative par rapport au PIB depuis 1981, le
gouvernemont utilisant les revenus pétroliers pour financer l'investissement et rembourser par
anticipation certains emprunts commerciaux.
ll est à noter que c'est grâce au compte hors budget que l'état a développé I'infrastructure
routière, les bâtiments publics, etc...
L'économie camerounaise a bénéficié du boom pétrolier de ces dix dernières années. Celui-ci a
généré cependant des effets pervers :
- gonflement du budget de I'Etat,

- création d'entreprises mort-nées (SOCAME, CELLUCAM, etc.),

- mauvaise gestion du patrimoine public,


- etc.

4.2 L'ENERGIE DANS LES DIFFERENTES BRANCHES DE L'ECONOMIE

Les flux des différentes formes d'énergie dans l'économie camerounaise tout au long de la
chaîne quiva de la production d'énergie primaire aux divers usages de l'énergie finale sont représentés
dans le diagramme ci-après.
Si la disponibilité de l'énergie n'a pas constitué un frein au fonctionnement (excepté pour
l'industrie d'aluminium en 1987 et 1988) et à l'expansion des activités, le rôle effectif de. l'énergie
comme catalyseur en amont et en aval de certaines branches de l'économie camerounaise mérite
analyse et réflexion. ll s'agit en particulier du secteur de l'industrie, pour ce qui concerne l'électricité et
du secteur des transpons pour les produits pétroliers, des liens d'interdépendance étroite étant
entretenues entre les deux filières et les deux sous-secteurs énergétiques.

4.2.1 Energie et industrie


ll a été relevé que la demande en électricité est très concentrée sur quelques clients spéciaux
industriels, 54,63 o/o des ventes de 1987/88. ll s'agit essentiellement des industries de production et de
transformation d'aluminium, du raffinage du pétrole et du ciment. ll y a également lieu de citer I'industrie
du tertile qui est d'un poids considérable dans le réseau électrique du Nord du pays (la puissance
souscrite représente 4O "/o de la capacité hydraulique installée).

4.2.1.1 Lafilière aluminium


Elle occupe une place primordiale dans l'économie nationale, L'industrie de I'aluminium
emploie environ 1500 personnes. Elle a réalisé en 1988/89 un chiffre d'affaires total de 62 milliards de F
CFA dont 49 milliards à I'exportation, dégagé une valeur ajoutée de 27 milliards et rapporté à I'Etat plus
de 10 milliards sous forme d'impôts, taxes et revenus du capital. En valeur, I'aluminium se classe au 6è
rang des exportations camerounaises.

Rapport final
I

FLUX ENERGETIOUE U.J CAMEROUN (I987.I988) o


o
t
D
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UNIIES ,KTEP
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G)
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 74

Le Cameroun pourrait figurer parmi les pays producteurs d'aluminium primaire. Compte tenu
de ses réserves de bauxite (plus d'un milliard de tonnes dans l'Adamaoua ; 6e rang mondial) et de ses
ressources hydroélectriques.
La stratégie de déploiement dP la filiere aluminium définie par le Plan Directeur
d'lndustrialisation vise à développer au Cameroun une production intégré d'aluminium primaire. Elle
comprend 3 volets essentiels :

a) L'augmentation par élapes succèssives de la capacité d'ALUCAM pour la porler de 88 000


tonnes actuellement à 176 000 tonnes au stade final, les différentes étapes d'extension étant
principalement déterminées par I'offre d'énergie disponible.
b) L'étude de faisabilité d'une nouvelle usine d'électrolyse d'une capacité de 200 à 250 000
tonnes, implantée sur la côte dans la zone de Kribi, en vue d'une réalisation vers la fin des années 90.
c) L'étude o'un projet de mise en valeur de bauxite de I'Adamaoua incluant une usine d'alumine
de l'ordre de 1 000 000 de Tonnes pour approvisionner les deux usines d'électrolyse et exporler la
prod uction excédentaire éventuelle.

'De tels objectifs ont des implications importantes sur la demande et I'offre d énergie :

- le doublement de la capacité de production d'ALUCAM nécessite une puissance


supplémentaire de 150 MW, besoins qui ne peuvent être couverts par les centrales hydrauliques d'Edéa
et de SONG-LOULOU compte tenu de la demande gtobate ;
- Les besoins en énergie d'une usine d'aluminium de 200 000 Tonnes/an sont de 340 MW soit
environ 3.000 GWH/an ; ils dépassent, et de loin, la consommation totale d'électricité au Cameroun en
1 s88/89.
On peut noter qu'ALUCAM et SONEL étudient ensemble la possibiliié cle dégager une tranche
d'énergie supplémentaire de 40 à 70 MW en vue d'une extension plus limitée qui porlerait la capacité de
production à 106 000 ou à 124 000 Tonnes selon le cas.
Par les enjeux qu'elle représente au plan industriel et économique, la filière bauxite-alumine-
aluminium suscite un intérêt incontestable, on doit cependant constater qu'elle induit en corollaire une
très forte dépendance du secteur électrique à une industrie majoritairement exportatrice et de ce fait
très sensible à des retournements d'une demande internationale de métal souven; fluctuante. La
prévision de la demande devient, dans ce conte>1e, un exercice très pprilleux : er Ouganda par
exemple, pendant les années 70, la consommation totale d'électricité a fhuté de 40 % du fah de
consommations industrielles en baisse de 60 %.

4.2.1.2 Autres industries

L'industrie du te)dile (CICAM) influence considérablement la demande d'électricité dans la


région interconnecté Nord avec une puissance souscrite de 4600 KVA représentant 40 % de l'énergie
produite à la centrale de LAGDO. L'énergie représente 26 % des charges de I'unité.
La fabrication du ciment, le raffinage du pétrole et la verrerie constituent les autres filières les
plus énergivores au Cameroun.
ll est important de noter que le Cameroun a décidé la création d'une zone franche industrielle
qui réclame des conditions particulières de tarification de l'électricité.
Le Cameroun dispose en outre de réserves de minerais de fer estimées à 300 millions cie
tonnes susceptibles de constiluer la base d'une sidérurgie nationale qui est grosse consommatrice
d'énergie électrique.
D'une manière générale, les préoccupations des industries en matière d'énergie se résument
en trois points : les garanties d'approvisionnement, le bas niveau et la stabilité des prix, et l'adaptation
des conditions de fourniture à leurs besoins spécifiques. La question tarifaire est analysée dans le
chapitre 5.

Rappon final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 75

4.2.2 Energie et transports


ll a été établi que la demande des produits pétroliers au Cameroun est concentré sur les
transports (71,02 o/o des ventes de 1987/88) et en particulier sur les transports routiers (78o/" de la part
consommée par le secteur transports).
En termes d'approvisionnement, la répartition inégale des stations-service dans le pays
constitue un facteur limitant du développement des transports routiers.
Mais le rapport le plus significatif entre l'énergie et les transports est illustré par la
consommation énergétique par catégorie de véhicules et de routes.

Tableau 25. Consommation énergétique par catégorie de véhicules


ITE: Km
TYPE DE ROUTES

Catégories
de véhicules Bitumée Bonne Mauvaise Mauvaise Mauvaise
en terre bitumée en terre piste rur.

vehicules Par-
ticuliers
Pick-Up 11 12 14 15 18
Taxi 504 15 16 20 21 24
Camion 4 roues 20 24 25 27 28
Camion 6 roues 25 35 37 39 41
Camion 3 essi. 33 46 49 51 54
Remorques &
semi-remorques 53 74 78 83 87
Petits cars 20 24 25 27 28

A travers ce tableau, on peut observer que la consommation énergétique des véhicules croft
avec la dégradation de la qualité des routes. Ceci explique les politiques de contribution du secteur
hydrocarbures au financement du développement routier, par le biais de la fiscalité, mises en oeuvre
dans certains pays.
Plusieurs autres questions relatives aux économies d'énergie dans les transports sont abordées
au chapitre 6.

Rapport final

,fl
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 76

CHAPITRE 5. TARIFICATION DE L'ENERGIE

5.1 TARIFICATION DE L'ELECTRICITE


,
i,

fl

Avant I'application de la grille tarifaire de septembre 1989, la tarification de l'électricité était très ï.
J
complexe. Les tarifs étaient divisés en deux zones, les centres secondaires d'une parl et les grands g
centres de consommation, Douala, Yaoundé et Garoua d'autre part. L'objectif visé était l'équilibre È

financier de I'entreprise et une péréquation générale des tarifs. *


u
Avant I'arrêté du 04 septembre 1989, cette structure tarifaire avait les caractéristiques suivantes: fl

- complexité : &
I
. en moyenne tension, 24 prix différents étaient appliqués pour chacune des cinq zones il
!
tarifaires. En conséquence, pour l'ensemble du pays, ilfallait gérer 120 tarifs différents; ri

. en basse tension, les tarifs dépendaient des usages (éclairage, force motrice, usages
i
I

domestiques).
ceci entraîne des coûts d'installation ainsi que d'importantes possibilités de fraude. f1

- lnadaptation du système de production-distribution.

La structure, très ancienne, ne prenait pas en compte la mise en service de nouveaux ouvrages
de production (Song-Loulou, Lagdo, Mape), I'arrêt de cefiaines centrales thermiques, les ouvrages de
production envisagés, le développement du réseau interconnecté.
Les écarts de prix entre la basse tension et la moyenne tension ne reflétaient pas les évolutions
des coûts.
La grille tarifaire de septembre'1989 a permis de prendre en compte le développement de
I'interconnexion en uniformisant les tarifs sur l'ensemble du territoire , en plus les écaris entre la t,
rr
moyenne tension et la basse tension ont aussi été atténués. F

,'
Le coût moyen de production de l'électricité par la SONEL s'est accru de.113o/o en terme
nominal de 1979/80 à 1984/85. De 2,02 F CFA en 1975/76, il est.,passé à 12 F CFA en 1987/88. ll
ressolt qu'aucune économie d'échelle n'a été observée avec la construction des barrages de LAGDO Ë

et SONG-LOULOU.

Cette croissance de prix est aussi constaté au niveau de l'énergie MT et BT.


Les tarifs de la SONEL sont différenciés par tension et par puissance souscrite. Les tarifs en
Basse Tension sont aussi différenciés par usage (éclairage, force motrice, usage domestique et
éclairage public). Les tarifs en MT component une prime fixe, et une taxe proporlionnelle d'énergie qui
déc roît qq! ol_qUqtle pa liels _d e c oI so m m arj o n.

En HT, les corttrats fixent différentes dispositions concernant la consommation ; il est négocié
des contrats spéciaux compte tenu de I'importance de la demande et du facteur de charge.
Cependant une formule d'indexation à la situation économique est prévue dans tous les
niveaux tarifaires, pour permettre leur ajustement d'une façon automatique. Mais cette disposition n'a
pas souvent été respectée.
ll est important de noter que depuis sa création en juin 1974, la SONEL a été autorisée à
procéder à quatre modifications d-. tarifs qui correspondent à une augmentation moyenne de 4 o/o pat
an.

Rappott final
77
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEBOUN

Graphtque 14. Evolutlon du prlx moyen de l'électrlclté

t
=

82/AJ
rEIso^§
Et tiT {. nI caT

Cette faiblesse du taux de croissance correspond à un retard important dans I'apdlcation des
clauses d'indexation prévues dans les cahiers des charges des conventlons de concession, les
o/o
et 142 ch.
réâjustements nécessaires s'étalaient suivant les zones tarifaires entre 36
L'arrêté du 04 septembre 1989 a augmenté les tarifs d'électricité en moyenne de 10,2 % en
basse tension, et de 2g,2 o/o en moyenne tension. Les tarifs moyens résultants sont de 53 F/lflh en BT
et 38,7 F/l$,h en MT.

Depuis la signature du contrat de performances entre l'Etat et la soNEL, les tarifs de la soNEL
sont donc devenues moins complexes. lls ne distinguent plus les clients par centres secordaires ou
urbains. L'objectif de péréquation étant atteint, il reste les problèmes suivants :

5.1.1 Ajustement tarifaire :

Les hausses des tarifs accordés ont souvent été différées dans le temps et limitées à certalns
seuils maximaux de sone que l'évohlion des recettes procurées par les hausses des tarifs n'a pas
réussi à suivre tout à fait la progression des coCrts de production, ce qui a engendré à I'occaslon des
déficits.
Théoriquement, le processus de révision des tarifs est automatique mais en pratique toute
augmentation des tarifs de distribution publique d'électricité doit préalablement être approwée par les
powoirs publics.

5.1.2 Application de la grille tarifaire :

A l'heure actuelle, et en basse tension, un seul abonné;reut disposer de plusieurs compteurs,-


lestarifs étant sBécffiques aux usages. Cé sy'stème entralne des cotts de gestlon élevés.
En Basse tension, il existe 5 tarifs dans I'ensemble. Ces tarifs sont fonction de la puissance
souscrite et du ÿpe d'utilisation.

5.1.3 Problématique i'ALUCAM :


o/o
De 1978/79 à 1987/88, les tarifs appliqués à ALUCAM ont augmenté de 10,75 Pt an tandis
que les charges de production hydraulique ont cru à un rythme annuel de 22,79 %. On remarque aussi
que cette société a consommé52o/o des disponibilités nationales d'énergie électrique en 1987/88 mais
o/o
n'a généré que 10 des recettes de la SONEL.

Rappoftftnal
PROBLEMATIQI]E DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 78

Cette srtuation s'explique par le niveau relativement bas des tarifs eppliQués à ALUCAM
principal client en HT de la SONEL.
ll a été établi, à la lumière des statistiques disponibles, que le coût moyen de production de
SONEL à Edéa était de I'ordre de 12 F CFA pour I'année 1987188. mais que le prix moyen du KWH
offert à I'ALUCAM était de 3,96 F CFA. Parallèlement le corlt moyen de distribution BT s'est élevé à 37 F
CFA pour un prix moyen de vente de 50,1 F CFA.
ll s'en suit ainsi que les clients BT subventionnent ALUCAM Cette situation ne permet
pas
d'équilibrer les finances de la SONEL, étant donné qu'ALUCAM seule consomme plus de la moitié de la
production nationale.
Jusqu'en 1989, les ventes d'énergie à ALUCAM sont régies par des contrats de longue durée
qui arrivent à échéance aux dates ci-dessous :
- 2006 pour le contrat signé en 1955, modifié en 1970 et portant sur une puissance de 115 MW ;

- 2001 pour le contrat signé en 1970, et portant à 145 MW la puissance contractuelle.

Grâce à la durée des contrats et à la garantie partielle des fournitures, ALUCAM a pu bénéficier
de tarifs bas.
Des négociations ont été engagées entre les deux entreprises pour porter à 145 MW les
fournitures garanties.
A cette occasion, la SONEL a cherché à améliorer la rémunération de ses fournitures tandis
que ALUCAM a cherché à bénéficier d'un tarif qui maintiendrait sa position concurrentielle.

Un accord a été obtenu pour la facturation des fournitures complémentaires à leur coÛt et le
paiement d'une prime fixe d'anticipation sur les prochains ouvrages de production. Le prix moyen
résultant est de 4,87 F.

Toutefois, à terme, une révision du tarif ALUCAM s'avère nécessaire pour que toute l'énergie
consommée par cette société rencontre au moins les coûts de production de cette énergie par la
SONEL..

5.1 .4 Liaison avec /es coûts marginaux :

La tarilication actuelle n'est pas basée sur une estimation des coûts marginaux de
dé.veloppement à long terme des réseaux Elle n'inlègre donc pas les variations du coût entre les
ôiverses périodes de la journée (période de pointe, période'hors pointe) ou entre les saisons.
La politique tarifaire crée une situation d'inégal1-é où certains abonnés paient beaucoup plus
cher que'leur coût marginaux de fourniture.

5.2 TARIFICATION DES PRODUITS PETROLIERS

Les prix intérieurs des produits raffinés sont rigides et stabilisés

Le prix sottie raffinerie occupe une place préponderante dans les prix de détail des produits
vendus (de 42,62 à 89,51 o/o selon le produit depuis le 10.1.89).
Le système de péréquation et de stabilisation permet d'atténuer les inégalités sociales et de
renforcer la solidarité nationale.
Quelques problèmes se posent au niveau de la tarification actuelle des produits pétroliers :

* Elle ne tient pas compte du prix des autres types d'energie ;

* Elle est responsable à70 o/o


au moins des impoftations frauduleuses des produits pétroliers
nigérians ;

* Elle ne permet pas aux entreprises de bénéficier de la baisse des prix du brut sur le marché
international ;

Rapporl final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN

r Elle n'est pas fravorable à la compétitivité de la société nationale de transport aérien CAMAIR ;

La tarlflcation des prodults pétroliers n'est pas constamment analysée afin qu'il soit pris en
compte:
* la senslbilité de la demande face aux variations des prix des produits pétrollers ;

t la polhlque énergétlque natlonale;


* le retrenu des consommateurs.
En l'espace de 15 ans, (1974-1989), les prlx des carburants vendus au Cameroun ont été
muhlpll6s par un coefflclent vadant de 3 à 4 alors que ceux du pétrole lampant ont été multipliés par
2,78. Les prlx du GPL ont été tes plus constants, leur coefficient multiplicateur étant de 1,31.
ll lmporte fuelement de relever que les prix du pétrole lampant ont touiours été inférieurs à
ceux du fuel oil 15OO, d'où la terdance à la substitution observée au niveau de certaines branches
lndustrielles.

s.3 TARTFTCATION DES ENERGTES NOUVELLES ET RENOUVE1âBLES (ENR)

ll:n'exlste aucune structure tarifaire pour le bois-énergie. A chaque site correspond un prk
paftlculier, du plus cher chez les détalllants de quartier, au moins onéreux (en brousse), en passant par
des valeurs lntermédiaires pour les ambulants et les commefçants de marché.
la hcture bois-énergie s'avère lourde pour les gens les plus défavorisés et aggrave la situation
dans les quartlers pawres des villes.
Le secteur bois se caractérise donc par une absence de structure tarifaire et de programmes
de régénératlon de la matière llgneuse.
ll s'avère nécessaire de mener une étude dans le but ultime de proposer des tarifs pour les
énergles nowelles et renowelables (ENR), dans un souci de lutte contre le déboisement et la
désertiflcation, et d'encouragement de la récupération et de la valorisation des déchets.
Cette étude consistera à :

- évaluer les coÛts rnarginaux de fourniture des ENR en estimant les coûts d'opportunité pour
certaines formes d'énergie (bols, charbon de bois, biomasse, solaire, etc...) en se fondant sur l'analyse
des proJets type tels que le reboisement de certaines régions, la construction d'une usine de fabrication
de charbon de bols, etc..., la constructlon des unités de gazéification, etc.
- cemer I'accroissement de I'offre des ENR

- élaborer une grille tarlfaire etc...

La mlse en place de cette structure tarifaire permettra de récupérer les fonds de renouvellement
de la blomasse.

5.4 ADEOUATION COUTS.iANITS DE L'ENERGIE

Le système énergétique camerounais se caractérise par une absence de politique tarifaire


déflnlssant les règles de leux en matière de tariflcation des énergies.
En effet, en matière d'électricité, il n'existe pas de cadre fixant la politique à adopter en matière
lndustrlelle.ll arrÙe que les tarifs appliqués à un client soient inférieurs au coût de production (cas
d'ALUCAM). En outre, avec la crise économique que connaft actuellement le Cameroun, beaucoup
d'industries réclament !a baisse des prix de l'énergie électrique.
Dans le secteur des Hydrocarbures, les prix à la pompe ne reflètent pas les coOts réels, et
favorlsent les lmportatlons frauduleuses de produits pétroliers,

Rapprtfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN

. Enfin, le beis de feu qui détient une plqce prépondérante dans le bilan,énergétique national, se
commercialise dans le circuit informel sans aucun tarif de référence et de manière anarchique comme
si la régénération de la ressource ligneuse devrait se faire sans effort ni investissement.
La politiquo de tarification de l'énergie au Cameroun mériterait de concilier davantage des
objectifs socio-économiques (accès de tous à l'énergie) et des objectifs financiers desisociétés. Les
prix des énergies doivent refléter les orientations gouvernementales pour l'accès des consommateurs à
certaines formes d'énergie, et surtout aux services qui peuvent être obtenus grâce à l'énergie.

Rapport final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 81

CHAPITRE 6. MAITRISE DE L'ENERGIE

La maîIrise ou I'utilisation rationnelle de l'énergie (URE) signifient I'ensemble des actions


permettant de contrôler I'offre et la demande d'énergie. Ceci couvre donc des objectifs d'indépendance
énergétique, de minimisation des risques technologiques, les politiques tarifaires et les actions au
niveau des usagers pour réduire le coût de la consommation d'énergie.
Les mesures d'économies d'énergie visent la réduction de la quantité d'énergie consommée
pour un même niveau de service.
Loin de signifier un abaissement du niveau de vie ou un renoncement à un potentiel de
développement, elles sont considérées comme une force qui contribue à la productivité énergétique et
à la compétitivité économique.
ll faut observer que le Gouvernement Camerounais a pris des mesures significatives pour
réduire le train de vie dans les administrations et les sociétés d'Etat notamment par la codification de la
puissance fiscale des véhicules de fonction et par la suppression de I'utilisation abusive des véhicules
des services publics. Ces mesures sont de nature à diminuer le gaspillage des produits pétroliers.
Cependant, le Cameroun n'a pas été sensible au mouvement international de maftrise de
l'énergie qui s'est déclenché dans les pays industrialisés en réponse à la flambée des prix du brut et au
spectre de la pénurie consécutifs aux chocs pétroliers des arrnées 70, le système énergétique national
étant relativement déconnecté du marché mondial par la structure de l'approvisionnement et par la
politique tarifaire.
Le rythme modéré de dégradation de I'environnement du fait de la pression du bois de feu n'a
pas non plus, à l'instar des pays du Sahel, favorisé l'adoption de mesures d'utilisation rationnelle de la
ressource ligneuse et de substitution du GPL au bois.
Plusieurs pays africains se sont ainsi engages ces dernières années dans des actions de
recherche d'économies. C'est le cas, au Maghreb, de la Tunisie et du Maroc ou, en Afrique Noire, de la
Côte-d'lvoire et des pays de la Communauté des Grands Lacs (Rwanda, Burundi. Za\re).
La présente section aborde la problématique de I'URE au Cameroun suivant deux axes : la
demande et I'offre,

6.1 MAITRISE DE Iâ DEMANDE D'ENERGIE

6.1.1 La demande globale


Le bilan énergétique de 1987/88 révèle la prédominance de la biomasse (bois et charbon de
bois essentiellement) dans la consommation énergétique globale (3,77 MTEP) soit 63,63 % contre
21,44.o/o pour les produits pétroliers et 13,93 0z6 pour l'électricité. Les ménages camerounais, qui ont
recours au bois de feu à 68,5 o/o (85,87 o/o des ruraux e|48,21 96 des urbains), absorbent 67,71 o,o dela
consommation totale d'énergie.
Les transports consomment 71,50 % des produits pétroliers et I industrie 52,3 ÿo de ['énergie
électrique.
ll a été relevé que I'intensité énergétique du PIB en 1987/88 a été de 0,47lEPlmillier de S US
(1 $ = 250 F CFA) et que ce ratio reflète l'absence de mesures d'économies d'energies au Cameroun.

Le secteur manufacturier présente la plus faible productivité énergétique avec I'intensité


énergétique la plus élevée (0,37 TEPlmillier de $ US) suivi des secteurs secondaire (0,30 TEPlmillier de
$ US), tertiaire (0,17 TEP/millier de $ US), et primaire (0,012 TEPlmillier de $ US).

Rappotl iinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN

Le graphlque cl-après permet de visualiser I'importance relative de chaque secteur d'activité


économiquè Oàns ia consommation d'énergies commerciales. ll montre que, par I'importance de leurs
consommations, les secteurs industriel, des transports, de I'habitat et du tertiaire devraient constituer
des cibles prioritaires en matière d'économies d'énergie.

Gnphique tS. lmpoÊance relative des différents secteurs économiques dans la consommation
des produits pétroliers et d'électricité

HEHAGES t1 A.1Z)
P?i1AjRe ti,axi

.-=-r-,ir 1ç1 (.3.t,7 % )

TEPiIAIPE

6.1.2 L'industrie
En dehors des industries grosses consommatrices d'électricité en HT (ALUCAM, SOCATRAL,
SONARA, CIMENCAM, CELLUCAM (en liquidation) qui totalisent 54,63 o/o l'électricité en 1987/88 et
quelques usagers industriels MT (CICAM par exemple), la part de l'énergie dans les charges
d'exploitation des industries ne dépassent guère 5 o/o.
L'étude ADS estime très approximativement le gisement d'économies d'énergie dans I'industrie
camerounaise (hormis ALUCAM) à 84,6 GWH en électricité et à 31.000 TEP en produits pétroliers
(17.OOO TEP dans les industries en zones urbaines et 14.000IEP chez les producteurs autonomes).

En outre, l'enquête lndustrie-Tertiaire de 1987 a révélé que, fait très positit,33,9 % des
entreprises camerounaises ont un programme d'économies d'énergie dont 80 % sont en ')pération.
Aussi, en dehors des tarifs dont les variations modérées à la hausse n'influencent gue peu les
coûts de la majorité des industriels, des efforts doivent être faits par les entreprises pour diminuer le
pokls de leurs consommations en éiectricité et des pénalités résultant de mauvais facteurs de
puissance.
La crise que traverse l'économie camerounaise rend plus évidente cette nécessité. On a pu
constater que les entreprises qui n'ont pas des capacités d'adaptation de leur outil de production aux
marchés subissent des charges de structurè et de fonctionnement des machines qui accroissent la part
de llénergie dans leur coût quand la production diminue.

6.1.3 Les transports


La situation énergétique du secteur des transports, dans sa liaison avec l'état des routes et !a
structure du parc automobile a été évoquée ll apparaît utile d'insister ici sur les faits suivants :

Rapport final

L
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 83

- En 1987/88, les routes rurales représentaient plus du tiers du réseau routier camerounais ;
62 des routes en terre et 13 o/o des routes bitumées étaient en mauvais état. Le Ministère des Travaux

Publics et Transports a établi que d'une route bitumée à une piste rurale, lâ consommation énergétique
des véhicules s'accrofr d'une proportion de 37,5 à 64 o/o ên moyenne.
- Le parc automobile national est en majorité constituée de véhicules particuliers (49,4 % du
parc total) au délriment des autocars (3,4 o/ol ce qui traduit la faiblesse des transports collectifs plus
économes en énergie.
ll convient en outre de noter :

- que I'absence de contrôle du niveau de pollution des véhicules (CO/CO2) et le non respect
o/o
des prescriptions d'entretien classique entraînent des surconsommations pouvant atteindre 10 i

- que les usagers ne sont pas informés des pedormances comparatives des véhicules neufs en
termes de consommation unitaire alors que des différences importantes existent d'un véhicule à I'autre
de même catégorie ;
- le manque de conscience et de réflexion sur les coûts de l'énergie et leur impact au niveau de
la gestion des transports pour des solutions alternatives ftus peÉormantes (voitures électriques pour
les livraisons en ville par exemple).
Responsable de 71,50 o/o
de la consommation nationale des produits pétroliers, le secteur des
transporls mérite un vigoureux programme d'économies d'énergie compte tenu des sombres
perspectives nationales de production pétrolière à I'horizon 2000.
A court terme, des économies de produits pélroliers sont de nature à libérer des quantités
exportables avec des effets appréciables sur la balance commerciale.

6.1.4 Le secfeur résidentiel ettertiaire

6.1.4.1 Economies de biomasse

ll a été souligné précédemment que la biomasse, constituée à 90,8 o/o de bois et charbon de
bois, a représenté 64,63 o/o de l'énergie consommée au Cameroun en 1987/88 par 62,88 oé de la
population totale. En outre, I'analyse de l'enquête-ménage a montré que 5,28 o/o seulement des
ménages utilisent des foyers améliorés pour la cuisson des repas au bois.
L'importance de cette demande indique que des économies de bois de feu par I'usage des
foyers améliorés induiraient un déserrement de la contrainte budgétaire des ménages et des
améliorations dans la conseryation du patrimoine forestier.
Des enquêtes faites dans la région de Maroua montrent que les dépenses en bois de feu
s'élèvent à 270 F CFA par jour pour la préparation d'un repas quotidien coûtanl 1.275 F CFA pour une
famille moyenne. La part du bois de feu représente dans ces conditions plus du cinquième du coût de
la nourriture. Cette proportion montre combien une économie de 20 à 30 o/o sur le bois de feu
(raisonnablement envisageable avec les foyers améliorés) pourrait améliorer les finances de nombreux
ménages.

6.1.4.2 Economies d'énergies commerciales

La répartition de la consommation d'électricité basse tension a révélé que les besoins des
ménages concernent à 57,66 o/o l'éclairage et les usages domestiques. L'analyse de la courbe de
charge du secteur public a montré que les fortes amplitudes de puissance appelées sont le fait des
consommations pour l'éclairage et les usages domestiques, la courbe des clients spéciaux étant plate.
Les constations suivantes ont été faites :

- L'architecture de I'habitat des classes aisées et des bâtiments du tertiaire (immeubles


compacts en béton et verre) a tendance à privilégier de plus en plus la ventilation et la climatisation

Rapport linal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 84

artificielle au détriment de la conception bioclimatique qui valorise les conditions climatiques


particulières du pays ;
- Les matériels et équipements de consommation (ampoules, réfrigérateurs, chauffe-eau,
climatiseurs) utilisés au Cameroun n'ont pas souvent les spécifications énergétiques les plus
performantes compte tenu du niveau de la technologie, faute de normalisation et de contrôle. En
matière d'éclairage par exemple, une lampe fluorescente éclaire 5 fois plus qu'une lampe à
incandescence conventionnelle et 20 fois plus qu'une lampe à pétrole traditionnelle, pour des
consommations équivalentes ;

- les possibilités de substitution du chauffage solaire au chauffage électrique ne sont pas


exploitées (à Chypre par exemple, g0 o/o des maisons individuelles,ST o/" des hôtels étaient équipés en
chautfe-eau solaires en 1983 ; de tels équipements sont fabriqués et largement diffusés en Tunisie) ;

- la ville camerounaise ne valorise pas le potentiel énergétique des déchets urbains et ne


procède pas à une gestion rationnelle de l'éclairage public.
Compte tenu du niveau de vie des ménages moyens et du coût élevé des équipements
économes en énergie, une politique de maftrise des consommations du résidentiel et du tertiaire devrait
comporter une forte composante d'incitations fiscales pour compenser les surcoÛts à coutl terme, et
cibler les gros consommateurs domestiques.
Les ménages utilisent 97 o/" du pétrole lampant et 83,2 o/o du GPL distribués dans le pays aux
fins domestiques et d'éclairage. On peut noter I'absence de mesures de rationalisation de la demande
domestique en produits pétroliers par la tarification et la normalisation.

ô.1.4.3 Economies d'énergie dans les bâtiments publics ef du tertiaire

Si des mesures d'économies d'énergie d'un niveau moyen avaient été appliquées aux
bâtiments publics, le montant des impayés aurait été réduit de 25 o/o
soit de 3,24 milliards de F CFA.
Une analyse réalisée au Camuroun par le bureau d'études GET ingénierie a poné sur 7
bâtiments représentatifs du secteur tertiaire (Hôtel, Banques, Bâtiments publics).
Sur les 13.276 MWH consommés en 1982 par les sept bâtiments visités, 4.903,9 MWH (37 % de
la consommation totale) pourraient être économisés si les mesures préconisées sont appliquées.
L'application de ces mesures exigerait un investissement de 303.205.000 F CFA avec des temps de
retour inférieurs à 3 ans.
Une enrapolation sur tous les bâtiments de ce type représente une consommation Moyenne
Tension équivalente à 3,6 % de la consommation nationale On peut espérer une économie d'énergie
correspondantede 17.000 MWH soit 7,74o/o de la consommation moyenne tension, représentant 1,33
o/o de la production nationale
d'électricité. Le montant des investissements correspondants pourraient
atteindre au plan national, la somme de 1,7 milliard de F CFA hors taxes.
ll convient de noter que la plupart des mesures préconisées par GET ont de€, temps de retour
très court.
* Certaines ont des effets immédiats pour des coûts d'investissement très faibles. ll s'agit de
mesures simples de gestion ou d'entretien.
* D'autres ont des temps de retour d'un ou deux ans. ll s'agit en général d'interuentions faciles
à mettre en oeuvre.
r Les changements d'équipements ou les interuentions sur le bâtiment représentent des
investissements plus lourds. Si ces mesures sont prises en compte au stade de la conception et de la
réalisation du bâtiment, les investissements sonl beaucoup moins importants et les temps de retour
relativement courts.
Un des aspects qui confère un caractère urgent aux économies d'énergie est I'inadéquation
croissante entre la facture d'éleclricité des bâtiments de l'Etat et de ses organismes d'une part, et les
ressources financières disponibles à cet effet d'autre part. Au 30 Juillet '1989, les impayés des bâtiments
publics représentanl62 "/o du total des impayés dûs à la SONEL par I'Etat, les collectivités publiques et
les organismes d'Etat (MAETUR, SNEC, CRTV, Université et autres). Plus grave, ces impayés ont

Rappoîl final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 85

progressé de 25 o/o entre Juin 1989 et Juin 1990 et de nouveaux bâtiments sont en chantier sans espoir
à terme d'une hausse conséquente des budgets d'électricité.

En Côte d'lvoire, la mise en place de batteries de condensateurs, I'adaptation des puissances


souscrites aux consommations effectives, des mesures simples de gestion d'énergie, la maintenance
assistée par ordinateur ont permis des économies de I'ordre de 15 o/o : 1,2 Milliards d'économies sont
escomptées pour un investissement de 40 Millions de F CFA. La Côte d'lvoire est assislée par l'Agence
Française pour la Maîtrise de I'Energie AFME. Le programme est financé par le Fonds ivoirien de
l'Energie et des apports eldérieurs.

6.2 MAITRISE DU COTE DE L'OFFRE D'ENERGIE

Du côté de l'offre, la situation est êgalement préoccupante. Elle présente les principaux traits
suivants :

- Dans la zone Sud du pays, on note une valorisation insuffisante des sous-produits des
industries de transformation du bois qui représentent 50 o/o des grumes traitées soit environ 600 000 m3
ou 160 000 TEP exploitables en production autonome d'électricité (25 à 30 MWH/an), de chaleur de
conditionnement, pour l'approvisionnement en électricité et/ou en bois de feu des agglomérations
voisines.
Dans le quan Nord du pays situé en zone aride au sens bioclimatique du terme et en
particulier dans I'Extrême-Nord, la dégradation des savanes arbustives qui occupent une superficie de
5 millions d'ha progresse à un rythme alarmant de 1 m3/ha/an à moins de 0,1 m3/ha/an.
La très inégale répartition de la population (plus de '150 habitànts/km2 dans les Monts Mandara
et moins de 7 habitants/km2 dans les plaines du Logone et la vallée de la Benoué) et les
concentrations urbaines croissantes (Garoua et Maroua) font que de nombreuses régions sont en
situation de déficit en bois de feu (consommation supérieure à la productivité) ou même en situation de
pénurie (consommation supérieure à la disponibilité) obligeant les populations à utiliser des tiges de mil
et de la bouse de vache pour la cuisson, ce qui contribue à une réduction de la productivité des sols.
- L'utilisation des meules traditionnelles en terre pour la production du charbon de bois génère
d'imponantes pertes du fait du faible rendement desdites meules alors que déjà le rendement global du
prcJessus de transformation du bois en charbon de bois est de 25 o/o i les foyers à charbon ayant un
rendement de I'ordre de 20 o/o il ne reste plus dans le charbon de bois en énergie utile que 5 ÿo de
l'énergie primaire du bois.
- L'importance des pertes techniques et non techniques dans les sous-secteurs de l'électricité
et des produits pétroliers a été relevé plus haut.
- La perte des gaz associés brûlés à la torche dans les champs pétroliers, la non optimisation
de l'utilisation des ressources énergétiques (hydraulique, thermique, ENR) entravent la pedormance du
secteur énergétique. L'amélioration du rendement des outils de production par l'utilisation de bruts
appropriés à la raffinerie, la combinaison optimale de centrales hydrauliques, thermiques et solaires,
les interconnexions énergétiques aussi bien à I'intérieur du pays qu'avec les pays voisins, revêtent un
caractère urgent.

Rappoît final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 86

CHAPITRE 7. SECURITE ET ENVIRONNEMENT

L'énergie est I'un des vecteurs essentiels de la croissance et du développement.


Toüefois, les effets de l'approvisionnement et de I'utilisation des technologies énergétiqûès se
révèlent, à l'échelle planétaire, une grave menace à l'équilibre de l'écosystème.
La sécurité des hommes et des biens, la protection de l'environnement, sont deux paramètres
que la stratégie camerounaise doit intégrer systématiquement à tous les niveaux du système
énergétique.

7.1 SECURITE

Le problème de la sécurité des personnes et deS biens est très perceptible dans les domaines
des hydrocarbures et de l'électricité au Cameroun.
L'exoloration, la production, le raffinage, le transpoft, le stockage et la distribution des
hydrocarbures présentent, au Cameroun, la même classe de risques que partout ailleurs : incendie,
explosion, pollution, etc...
L'enrreposage, le transport et la distribution de produits pétroliers, en marge des règles et des
normes établies, ont engendré par le passé de graves accidents au Cameroun : morts et brûlés dûs à
des mélanges accidentels du pétrole lampant et de I'essence, incendie déclenché dans les stockages
clandestins au voisinage du dépôt pétrolier primaire de Bassa-Douala mettant en péril tout
I'approvisionnement national.
Le contexte actuel de l'électrification confère une dimension critique au problème de la
sécurité. En effet, dans les habitations , dans les établissements publics, à I'usine, au bureau, les
équipements et appareils électriques ont une place prépondérante dans la vie quotidienne. lls peuvent
compromettre la qualité du service et la sécurité de I'usager.
Entre les points de production et d'utilisation, l'énergie électrique est transpoftée par des
réseaux de distribution privés ou publics exploités par les particuliers et la SONEL d'une part, et les
installations électriques intérieures des différents abonnés d'autre par1.
La responsabilité de la SONEL n'est pas engagée au-delà du compteur et les incidents qui
peuvent survenir dans les installations intérieures ont des conséquences graves sur les personnes et les
biens'(électrocution, chocs électriques, brûlures, incendies, mise hors tension du réseau de distribution
publique, etc...). Ces incidents entraînent la perte de productivité économique du pays.
En outre, I'impoftance de la consommation d'énergie électrique produite par voie autonome
soit 400 millions de l&VH représentant environ 16 o/o des ventes d'énergie SONEL en 1987, et la
précarité de ces installations électriques traduisent davantage les risques encourus par les usagers de
l'électricité dans le pays.
On peut citer de nombreux cas d'incendies et de décès par électrocution, qui illustrent
I'ampleur des dégâts imputables à la déficience des installations électriques intérieures : les incendies
du Collège Notre-Dame de Sangmélima (perte des bâtiments d'une valeur de 300 millions de F CFA),
des bureaux et des logements administratifs parmi lesquels la résidence du Gouverneur du Nord à
Garoua, de plusieurs marchés (Garoua, Kumba, Bafoussam), le décès par électrocution du Directeur
du Collège Ndjilo de Mbalmayo, etc.
Ce problème présente un second volet. Les appareils électro-domestiques impoftés, fabriqués
ou montés localement ne font I'objet d'aucun contrôle et les usagers sont exposés à tous les risques de
malfaçon. ll s'agit de : climatiseurs, réfrigérateurs, machines à laver, lave-vaisselle, aspirateurs de
poussières, moulins à café, ventilateur, fers à repasser, cuisinières, luminaires, chauffe-eau, etc...,
I'appareillage pour installations domestiques (interrupteurs, commutateurs, coupe-circuit, prises de

Rapportfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN a7

courant, prolongateurs, douilles, appareils à fonctions multiples, baladeuses, blocs de commande,


chargeurs de batteries, stabilisateurs et onduleurs, etc.)
Le faible niveau actuel de l'électrification du pays et la tendance, irréversible à long terme, à
I'accroissement de la demande en électricité, exigent que des mesures soient prises dès maintenant
pour éviter de consolider I'anarchie qui prévaut dans la réalisation des installations électriques
intérieures et d'en aggraver les conséquences pour l'économie et pour la société. Les règlements,
normes et structures de contrôle mis en oeuvre dans les pays industrialisés et certains pays d'Afrique
(la Côte d'lvoire par exemple) devraient inspirer une action urgente dans cette direction.

7.2 ENVIRONNEMENT

Si au niveau des pays industrialisés, "pluies acides", "effet de serre" et autres dangers liés entre
aüre à I'utilisation de l'énergie sont devenus des thèmes récurrents du débat sur l'environnement, la
déforestation et la désertification ont mis en évidence que le Tiers-Monde et singulièrement I'Afrique
sont aussi concernés.
Le terme "pluies acides" englobe à la fois I'acidification anormale des pluies (PH de 3 à 4 au lieu
de 5,6) et les dépôts secs de gaz et de particules acides. Obserués en Europe, en Amérique du Nord,
en Asie du Sud-Est, en Amérique du Sud, les pluies acides nuisent à la végétation. Elles sont dues aux
oxydes de souffre et d'azote émis par les foyers de combustion, et à un degré moindre, I'acide
chlorhydrique formé lors de l'incinération de certains déchets. Elles nuisent à la végétation, acidifient les
eaux lacustres, accélèrent la dégradation des matériaux, et accessoirement, portent atteinte à la santé'
par enrichissement des eaux en métaux toxiques".
Une grande incertitude règne sur les causes réelles de l'effet de serre. "On sait néanmoins que
le principal responsable de ce phénomène en est le gaz carbonique ; "il est établi que sa teneur dans
l'atmosphère augmente de 0,5 o/o par an du fait des activités humaines (combustion et déforestation),
qu'elle atteint aujourd'hui350 ppm contre 280 au XVllle siècle, et qu'à ce rythme, elle atteindra 600 ppm
au cours du prochain siècle. ll faut également tenir compte des autres gaz à effet de serre comme le
méthane (+1 o/o paran), le protoxyded'azote (+O,4o/o paran), l'ozonetroposphérique (+0,2 à1"/opar
an) et les CFC équivalent à 150 ppm de CO2 supplémentaires. On a par ailleurs mis en évidence une
excellente corrélation depuis 160.000 ans entre la teneur en CO2 de I'atmosphère et sa température
moyenne. Les climatologues sont donc à peu près d'accord pour annoncer une augmentation de 1,5 à
4' C de la température moyenne à I'horizon 2030, ce qui n'est pas si toin"(1).
S'agissant de I'effet de serre, il y a lieu de constater qu'avec la prépondérance du bois-énergie
dans le bilan énergétique national, le rythme de déforestation et les efforts très limités de régénération,
le Cameroun peut être considéré comme étant aussi concerné par ce phénomène.

ENERGIE PLUS, Revue de l'Association Technique pour l efficacité énergétique, n'91, Avril 1990, Spécial MEl, PP 86,
87 et 88.

Rappftlinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN

Tableau 26. rContribution de divere pays Africains à l'émission neüe de carbone par suile des
déforestations (carbone en miltions de torrnes)

Forêt dense tciutes forêts Forêts denses


47 100 Côte d'fvoire Nigéria 57
30 60 Nigéria Zaire 57
27 35 Zaire Côte d'Ivoire 35
0 27 Soudan Madagascar 28
L2 23 Madagascar Cameroun 28
L4 15 Cameroun Gabon 9
0 15 Malawi Congo 10

130 277 Total 225


Source : Hougton (1990).

D'après le groupeide travail du GIEC (Groupe lntergouvernemental d'Etude des Climats), la


déforestation a potentielle(rent quatre types d'impacts sur le climat en modifiant :

- le cycle du carbone,

- I'albedo (réflexion du rayonnement solaire),

- le cycle hydrologique (précipitation, évaporation,

ruissellement),
- la rugosité du paysage, c'est-à-dire la circulation

atmosphérique, ce qui peut avoir des conséquences


sur le climat.
ll est important d'observer que, pour le cas du Cameroun, les feux de savane et de forêts, la
combustion du bois dans les foyers à trois pierres, la carbonisation du bois, la torréfaction, les anirnaux
domestiques (ruminants), le torchage du gaz associé à la production pétrolière, sont responsables
d'émissions de méthane et de monoxyde de carbone, gaz connexe au CO2.
Avec le troisième potentiel forestier au Sud du Sahara après l'Angola et le Botswana, le
Cameroun connalT le rythme de déboisement le plus élevé des années 80 (2oo 000 millions d'hectares
par an) après la Côte d'lvoire (510 OOO millions'd'hectares par an).

cette question est très préoccupante dans la zone septentrionale du pays.


En effet, la crise climatique qui sévit dans la région septentrionale depuis 1972 contraint les
populations au déboisement et I'abattage d'arbres aux fins commerciales pour la survie, contribuant
ainsi à la désarticulation de I'espace vital de populations alors acculées à I'errance, à I'exode
transfrontalier, et à la contrebande.
"Depuis 1972173 et surtout depuis les années 1980, le Nord-Cameroun doit faire face à la plus
sévère sécheresse jamais enregistrée de mémoire d'homme (sauf à MAROUA, GUIDER et YAGOUA). Si
au Sud, et dans les montagnes, la pluviométrie s'est plus ou moins maintenue jusqu'en 1985, dans les
Yaérés et dans les plaines, les isohyètes annuelles ont reculé.vers le Sud d'une manière inquiétante,
celle de 1.100 mm s'élablissant désormais sur la "falaise" de Ngaoundéré alors qu'elle courait
auparavant au Nord de Garoua. ll tombe moins de 200 mm sur les rives du Tchad. Conséquence, les
sources tarissent, les crues faiblissent, I'inondation ne submerge plus la Yaérés, d'autant plus que le
barragede SEMRYà Maga isole presque 110.000 hectares de la crue. Le lac Tchad a atteint son plus

Rapport final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 89

bas niveau historique ne couvrant plus que 1.570 km2 au lieu de 24.000 km2 à son maximum. A
L

i
certains endroits, l'eau a reculé de près de 30 km.
Face à ces contraintes, les populations mettent en place des stratégies de suruie. A côté des
activités de pêche, de cultures de riz et de coton, la vente du bois de feu constitue une bonne affaire
pour la satisfactbn des besoins urbains. Mais, ce faisant, le pays se sahélise et se désertifie sous la
hache"(2).
Avec le troisième potentiel forestier au Sud du Sahara après l'Angola et le Botswana, le
Cameroun connaft le rythme de déboisement le plus élevé des années 80 (200 000 millions d'hectares
par an) après la Côte d'lvoire (510 000 millions d'hectares par an).
Cette question est très préoccupante dans la zone septentrionale du pays.
Certaines solutions proposées par le Groupe GIEC méritent une grand attention au regard de
cette situation troublante pour l'avenir. Le GIEC propose de faire pofter prioritairement les efforts sur
des actions utiles à la fois au développement et à la limitation des émissions des gaz à effet de serre à
savoir:
- I'intensification agricole ;

- la maftrise de l'énergie au seruice du développement et de I'environnement ;

- la foresterie et la valorisatlon de tous les produits forestiers ;

- les recherches sur la maîtrise de l'énergie, les énergies renouvelables, les forêts et les arbres
afin :
* de renforcer les connaissances sur l'évolution de la biomasse des forêts
tropicales;
de mieux cerner la contribution réelle des gaz connexes au CO2 sous
différentes latitudes et de déterminer si la réduction des feux de savanes ei de
forêts ainsi que de certains centres pratiques, ou leur modernisation peut jouer
un rôle efficace dans la lutte contre I'augmentation de l'effet de serre.
On doit également noter la vulnérabilité des côtes camerounaises en matière de pollution
marine par les hydrocarbures. En effet, la configuration naturelle du Golfe de Guinée réduit les courants
marins susceptibles de favoriser la dispersion des polluants dans la mer. Aussi, convient-il de privilégier
la prévention des risques de pollution dans le Golfe lors des opérations d'exploration et d'exploitation
des gisements pétroliers.
L'électricité, quoi qu'étant considérée comme une énergie propre, n'en présente pas moins
d'importants risques environnementaux au niveau de la production (impacts socio-économiques des
ouvrages hydroélectriques, cas de la MAPE et BAMEDJIN où les populations ont dû être déplacées et
pollution liée au fonctionnement des centrales thermiques), du transport et de la distribution (agression
du paysage par les réseaux électriques aériens).
Lorsque certaines exigences environnementales ne sont pas prises en compte dès la
conception des projets énergétiques et intégrées dans les coûts, il peut en résulter des conséquences
très graves pour l'économie et la société (disparition de la faune aquatique dans le cas de cours d'eau
interrompus par les ouvrages hydroélectriques par exemple).
Le cadre juridique de l'énergie au Cameroun devrait être réaménagé pour corriger les carences
susmentionnées.

2 "Nord-Cameroun, espace désarticulé, province en déshérence. Serge Morin. Université et Pau et des Pays de
I'Adour, Bois de feu et Energie N" 22, Déc 1989.

Rappoti final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN

CHAPITRE 8. CADRE INSTITUTIONNEL, JURIDIQUE ET


REGLEMENTAIRE

8.1 STRUCTU RES ORGANISATIONN ELLES

L'analyse du secteur énergétique révèle que la maftrise et I'expansion de ce secteur dans le


cadre d'une politique cohérente nécessite que soient levées des contraintes d'ordre institutionnel,
juridique et réglementaire quile pénalisent.
L'impoftance des structures administratives et des organismes publics et privés concernés par
I'organlsation et la gestion de l'énergie au Cameroun traduit le poids stratégique de ce secteur dans
l'économie.

8.1 .1 Sfrucfures administratives


- La Présidence de la République coordonne les activités du secteur et plus particulièrement
celles relatives aux hydrocarbures ;
- le Ministère des Mines, de l'Eau et de I'Energie assure la conception, l'élaboration et veille à
I'exécution de la politique énergétique nationale ;
- le Ministère du Développement lndustriel et Commercial fixe des prix des énergies ;

- le Ministère du Plan et de I'Aménagement du Territoire négocie et met en place les


financements de projets qui nécessite I'interuention de l'Etat ;

- le Ministère des Finances gère le Trésor, Ia dette, la fiscalité et procède aux contrôles
économiques;
- le Ministère de I'Enseignement Supérieur, de I'lnformatique et de la Recherche Scientifique est
responsable du Laboratoire de recherche énergétique ;
- le Ministère des Travaux Publics et des Transports, assure la tutelle de certaines sociétés
para-publlques de transpoft ;
- le Ministère de la Fonction Publique, du contrôle de I'Etat et de la Réforme Administrative est
chargé du contrôle de la gestion comptable des sociétés d'Etat.

8.1.2 Les organismes, les industries, et le commerce de t'énergie


Les entreprises à parttcipation majoritaire de I'Etat :

- La production, le transport et la distribution de l'électricité sont assurés par la Société


Nationale d'Electricité (soNEL) créée en 1974 et donr le capiral est détenu 93,9 o/o par l'Etat et 6,1 -6
par la Caisse Centrale de Coopération Economique (CCCE).
- 6 sociétés nationales opèrent dans le secteur des hydrocarbures :

a) la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) à 100 oÉ étatique est chargée de la mise en
valeur des hydrocarbures et de la gestion des intérêts de I'Etat camerounais dans ce domaine;

b) la Société Nationale de Raffinage (SONARA), au capital réparti entre I'Etat (66 06) et les
sociétés pétrolières (34 o/o), exploite une raffinerie de pétrole d'une capacité nominale de 2 millions de
tonnes qui couvre largement les besoins intérieurs ;
c) la Société Camerounaise des Dépôts Pétroliers (SCDP), au capital détenu à 51 o par I'Etat et
o/o par les sociétés pétrolières, a pour mission te stockage des produits pétroliers sur I'ensemble du
à 49
territoire;

Rappottfinal

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