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DIRECTION DE L'ENERGIE
Yaoundé, Cameroun
Décembre 1990
H'.
ETUDE DU PIAN ENEÂGEI/QUE NATIONAL PHASE I
l. Préambule: I
2. Remerciemehts 11
a) Objectifs 12
b) Méthodologie 13
c) Contêxte d'exécution 13
d) Plan du rapport 14
PREMIERE PARTIE :
Rapporl final
ETUDE DU PLAN ENERGETIQUE NATIONAL PI4ASE I
2.3.1 Ressources 41
2.3.2 Production 42
2.3.3 Transport 43
2.3.4 Distrlbution 44
2.3.5 Qualité de I'alimentation et du service rendu à la population 47
2.3.5.1 Les pertes dans les réseaux 47
2.3.5.2 Qualité de la tension et sécurité 47
2.3.5.3 L'anarchie dans les installations intérieures 47
2 3.6 La problématique de l'électrification rurale 48
2.4 L'approvisionnement externe et les perspectives des échanges
d'énergie 50
2.4.1 ll n'existe pas de risque immédiat de pénurie d'hydrocarbures
à l'échelle mondiale 50
2.4.2 Le Cameroun occupe une position naturelle priviléEiée pour
les échanges énergétiques avec ses pays voisins 51
2.4.3 L'interconnexion bojs-énergie 53
Chapitre 3; Consommation finale d'énergie 55
3.1 Consommationglobale 55
3.3 Consommationd'énergieélectrique 58
3.3.1 Consommation d'électricité d'origine SONEL 58
3.3.2 Consommation d'électricité d'origine autonome 62
3.3.3 Consommation totale d'électricité 62
3.4 Consommation de produits pétroliers 62
Rapporlfinal
ETIJDE DIJ PLAN ENERGETIQUE NATIONAL PHASE I
7.1 Sécurité 86
Rapport final
ETUDE DIJ PIAI,I ENERGET/o,UE NATIO|/,pJ- PHASE I
7.2 Environnement 87
DEUXIEME PARTIE
Rapport final
ETUDE DIJ PIÀ\,[ENERGËTIQUE NATIONAL PHASE I
TROISIËME PARTIE.
Rappotl final
ETUDE DU PLAN ENERGETIQUE NATIONAL PHASE I
ANNEXES 187
GLOSSAIRE 192
TABLES DE CONVERSION 194
Liste de quelques abréviations (unités de mesures) 195
Rapport linal
ETUDE DU PLAN ENERGETIQUE NATIONAL PHASE !
I. PREAMBULE:
Rapport final
ETUDE DU PIAN ENERGETIQUE NATIONAL PHASE I
Crise du bois de feu, surplus de combustibles ligneux non valorisés, surcapacité en raffinage,
pénuries et importations frauduleuses, sociétés d'électricité croupissant sous le poids de lourds
impayés, politiques tarifaires irrationnelles, la situation énergétique des pays au Sud du Sahara frappe
globalement du fait que le sous-continent utilise majoritairement des sources d'énergie qu'il a de plus
en plus du mal à produire ou à renouveler - le bois de chauffe - et produit d'autres qu'il expofte
largement - pétrole, gaz el charbon - faute de trouver ou mieux d'organiser sur ses marchés des
débouchés suffisants.
Le défi crucial auquel l'Afrique subsaharienne devra faire face est de trouver le financement des
investissements afin que l'énergie ne constitue pas un facteur de blocage du développement.
Grâce à ses multiples atouts, le système énergétique camerounais, rigoureusement planifié et
organisé, peut contribuer davantage au redressement économique et assumer les exigences de la
croissance et du développement du pays et de la sous-région.
Un potentiel hydroélectrique qui place le pays au second rang africain après le Zaïre, des
ressources en biomasse considérables bien qu'inégalement réparties, des réserues en hydrocarbures
modestes mais qui ont contribué de façon significative à la croissance, un taux d'accès à l'électricité de
23,5 o/o en moyenne dans le pays et de 4,24 % dans les zones rurales, des importations frauduleuses de
produits pétroliers qui contrastent avec une légère surcapacité en raffinage, des déficits en
combustibles ligneux en zone soudano-sahélienne où la consommation de bois-énergie est la plus
intense dans le pays, et des surplus non valorisés en zone tropicale humide, telles sont les données
essentielles de la problématique de l'énergie au Cameroun.
ll faudra, pour maftriser cette situation complexe, lever plusieurs contraintes (inadéquation
entre les besoins et les moyens financiers, insuffisances structurelles et réglementaires, non-maftrise
d'indicateurs énergétiques et de leurs impacts sur l'économie, interventions sans lien de synergie et
parfois contradictoires, d'organismes et de sociétés impliquées dans le secteur. Le tournant décisif
étant l'adoption et la mise en oeuvre effective d'une politique et d'un programme énergétiques
Rappfifrnal
ETUDE DU PI:/'N ENERGETIQUE NATIONAL PHASE I 10
Les enquêtes énergétiques, base d'élaboration du bilan et des prévisions, ont été effectuées
pourl'exercice 1987/1988. Cet exercice constitue en conséquence l'année de base de la comptabilité
énergétique nationale.
Le PEN I aura été une expérience féconde de coopération entre la République du Cameroun et '
le Canada qui a financé I'opération à 65 o/" et mis à la disposition du Ministère des Mines, de l'Eau et de
I'Energie, la société Lavalin lnternational, une assistance technique éprouvée et très louverte aux
courants de transfen de know-how
Rapprlfinal
11
ETUDE DU PIAN ENERGETIQUE NATIONAL PHASE I
2. REMERCIEMENTS
ll nous est impossible de mentionner tous celtx envers qui nous sommes redevables. Nous
souhaitons que le présent rapport réponde à leurs attentes.
Rapporl final
ETUDE DU PLAN ËNERGETIQUE NATIONAL PHASE I 12
A) OBJECTTFS
'1986
La première phase de l'étude du Plan Energétique National (PEN l) a démarré en Octobre
dans une double perspective :
* mettre en place une structure permanente de planification énergétique dotée d'une expertise
nationale compétente et d'outils performants de calcul et d'analyse ;
Conformément aux Conventions et Cohtrats signés à cet effet, le PEN I a couvert ses
objectifs de base à savoir :
- le bilan de consommation de l'énergie finale pour l'année de base 1987 /88 et des bilans
prévisionnels à I'horizon 1995, 2000 et 2010 ;
- les études d'appui sur la tarification de l'électricité, la tarification des produits pétroliers,
I'optimisation de la répartition des stations de distribution de produits pétroliers, et sur l'évaluation du
gisement et le cadre institutionnel des économies d'énergie ;
- le séminaire national sur l'énergie ouverl aux experts internationaux ;
Dans I'ensemble, ce mandat a été réalisé conjointement par les experts camerounais de la
Direction de l'Energie et par la société canadienne LAVALIN lnternational. La société canadienne ADS
et Associés limitée a produit un rapport d'étude préliminaire sur les économies d'énergie. L'Agence
Française pour la Maftrise de I'Energie (AFME) a fourni à l'équipe du projet un appui efficace dans les
domaines des énergies nouvelles et renouvelables, des économies d'énergie et d.e la prévision de ia
demande. La Banque Mondiale a également contribué à l'opération par l'envoi d'un expeft en énergie
domestique. Enfin, de nombreuses consultations formelles et informelles d'experts camerounais et
ârangers ont permis d'aborder certaines questions
Le PEN I s'est étendu au-delà de ses objectifs contractuels pour cerner ceftains aspects
essentiels de politique énergétique ayant trait au cadre juridique de I'approvisionnement, du raffinage,
du stockage, du transport et de la distribution des produits dérivés du pétrole, ainsi qu'à la politique de
coopération internationale en matière d'énergie.
Cés travaux complémentaires imprévus ont nécessité des délais qui ont induit des retards
importants à la finalisation du rapport d'étude.
Rapport final
ETUDE DU PLAN ENERGETIQUE NATIONAL PHASE I 13
B) METHODOLOGTE
- d'apprécier I'impact sur le niveau et la structure de la demande d'énergie, des choix alternatifs
de stratégie de développement ;
- de mesurer la sensibilité de la demande d'énergie finale aux variations de I'activité
économique et des besoins sociaux et aux modifications du système technique : amélioration du
rendement des équipements, substitution entre combustibles.
Au cours des phases ultérieures de la planification énergétique, I'accent sera mis sur la maftrise
de ce modèle dont les exigences de base n'ont pu être totalement atteintes au cours de l'étape actuelle
à savoir le traitement et I'analyse poussés d'un grand volume d'informations de qualité, un choix
cohérent des variables exogènes, lâ recherche d'un degré de désagrégation optimum.
c) coNTExTE D',EXECUTTON
ll est nécessaire de se situer dans le contene d'exécution du projet d'étude du PEN I pour en
apprécier les délais par rapport au planning et les résultats finaux.
Deux points méritent une attention particulière à cet égard :
Rapport final
ETUDE DU PLAN ENERGETIQUE NATIONAL PHASE I 14
* Le projet a subi un retard global de 18 mois au total pour deux raisons essentielles :
D) PlâN DU RAPPORT
Rapporl final
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SCHEXÀ HETHOrcIÆIQUE CENEN DE L'ETUDE
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ETUDE DU PIÂN ENERGETIQUE NATIONAL PHASE I 16
Rappoft final
ETUDE DU PIAN ENERGETIQUE NATIONAL PHASE I 17
* à l'électricité de 46 o/o à70 o/o etlzofiê urbaine et de,4 % à 15 o/o ên zolê rurale ;
2.1 - Fournir à tous les agents économiques les sources d'énergies adaptées à leurs
besoins,
2.2 - Adopter une politique tarifaire basée sur la vérité des prix, l'égalité de traitement des
diverses catégories de consommateurs, I'exigence de disponibilité de l'énergie à court,
moyen et long terme, l'équilibre financier des sociétés de la filière etc...
2.3 - Utiliser l'énergie comme oLrtil de la politique gouvernementale dans le cadre de la
dimension sociale de l'ajustement structurel et de la promotion du bien être des
populations, avec pour objectifs la fourniture de l'énergie à toutes les couches sociales,
le frein à I'exode rural, l'encouragement de la relance de la production agricole, et la
promotion d'industrles artisanales.
4.1 - Maltriser l'évolution de la demande par une utilisation plus efficace de l'énergie dans les
différents secteurs de l'économie.
4.2 - Malriser I'offre d'électricité, de produits pétroliers et de biomasse afin de réduire les
cotts de fourniture et la dépendance énergétique du fait des importations pétrolières
prévisibles à I'horizon 199S.
4.3 - La contribution du Cameroun à l'émission du CO2, gaz à effet de serre du fait de la
déforestation étant croissante (de 16 à 28 millions de tonnes de 1979 à 1989), I'objectif
Rapporl linal
ETUDE DU PIAN ENERGETIQUE NATIONAL PHASE I 18
Rapport final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMERAUN 19
PREMIERE PARTIE:
1â PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN
f,apportfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 20
Le Cameroun est situé en Afrique Centrale au fond du Golfe de Guinée. ll s'allonge sur 1 200
km du 2ème au 13e degré de latitude Nord, soit des régions équatoriales aux confins du Sahel. ll s'étale
sur 800 km aux points les plus éloignés du 3e au 16e degré de longitude Est.
Avec une super{icie de 475.000 km2, le Cameroun possède des frontières communes avec la
République Centrafricaine et celle du Tchad à I'Est et au Nord, la Fédération du Nigéria à I'Ouest, les
Républiques du Congo, du Gabon et de la Guinée Equatoriale au Sud. Cette situation géographique
offre des possibilités d'échanges énergétiques entre le Cameroun et ses voisins.
Le Cameroun possà1e un relief extraordinairement contrasté où les hauts plateaux et massifs
montagneux forment une dorsate courant du Sud-Ouest à la frontière de Centrafrigue ; cette dorsale
dont les altitudes varient de 1000 m à 4 000 m environ, coupe le pays en deux : au Nord de basses
terres, au Sud un vaste plateau qui se lermine sur le Littoral océanique par des plaines côtières.
Les reliefs, la géologie, le climat et la végétation introduisent au Cameroun une configuration
exceptionnelle au plan des ressources naturelles.
En terme de relief, le territoire camerounais est pour plus de 20 % situé audessus de 'l 000'm. ll
est dominé par une dorsale Sud Ouest-Nord Est allant de la zone Equatoriale du Mont Cameroun (4
100 m) à la frontière du SAHEL-Mont MANDARA (1 450 m) en passant par les plateaux Bamiléké
(Ichabal Mbaho 2 500 m) et les plaines d'altitude de I'ADAMAOUA.
Du point de vue-des sols, à des formations en majorité métamorphiques, le pays ajoute deux
particularités : des sols sédimentaires récents sur tout le bassin du Lac Tchad et une super{icie
importante de sols volcaniques très fertiles (Mont Cameroun, pays Bamiléké, Nord Est de I'Adamaoua)
qui marquent d'un poids considérable son développement économique.
En rnatière de climat, l'interTérence du relief est fone, aussi estril nécessaire de raisonner en
termes bioclimatologiques. En effet, si seulemenl 10 o/o du territoire camerounais reçoivent moins de
900 mm d'eau, l'analyse des déficits de saturation met en évidence des zones arides (au sens
bioclimatique du terme), qui commencent immédiatement au Nord de NGAOUNDERE, dès la fin de la
Ragpoîtfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 21
zone d'altitude et représentent donc quelques 25 "/" du territoire. Ceci étant, avec plus de 2.000 mm/an
sur plus de 50 o/o de son territoire, jusqu'à 3.000 mm sur le Nord-Ouest et 7.000 à 8.000 mm sur
ceftaines pentes du Mont CAMEROUN, le Cameroun reste très iargement un pays humide.
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Rappoft frnal
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PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN
1.2.1 Ces coàditlons géographiques placent le Cameroun dans une situation privilégiée
en Alrique du point de vue des ressources lorestières valorisables en énergie :
- les trois quart du territoire correspondent à des zones à forte potentialité en termes de
production de bois et de biomasse, comme de maintien des équilibres écologiques ;
1.2.2 En matière d'éneigie solaire, deux laciès climatiques divisent le pays en deux
grandes zoneg d'ensoleittement où la ressource en énergie solaire peut être considérée comme
abondente surtout dans le Nord où elle se prête particulièrement à une valorisation énergétique.
* Une zone méridionale plwieuse, très humide, couvrant les provinces de I'Ouest, du Littoral,
de I'Est, du Sud-Ouest, et la partie Sud de la province du Nord-Ouest où I'insolation est de 4
l<VlH/M2/J en moyenne dont 50 o/o
de rayonnement diffus.
* Une zone septentrionale, plus aride, sèche et à fofte insolation qui couvre les provinces de
I'Adamaoua, du Nord et de l'Extrême-Nord, ainsi que la partie Nord de la province du Nord-Ouest.
L'irradiation solaire reçue dans cette zone est de 5,8 KWH/M2/J en moyenne dont 42 o/" de
rayonnement diffus.
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Rapport final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 23
1.2.3 Les nlveaux de vltesses et la fréquence des vents dans le pays limitent les
possibilitéqd'utillsetion de l'énergie éolienne dans les provinces du Nord et de I'Extrême-Nord.
Les vents atteignent une vitesse moyenne de 4,62 m/s, 2,53 m/s, 0,98 m/s et 0,85 m/s
respectivement dans les régions de Kaélé, Garoua, Banyo et Ngaoundéré.
1.2.4 Le Cameroun esr géologiquement un paÿs très varié où sont représentés tous les
grands phénomène3 cetactéristiquæ que I'on peut observer sur terre : métamorphisme,
plutonisme, volcanisme, etç...
Hormis les réserves minières importantes (bauxite, fer) dont la mise en valeur nécessitera
d'importantes quantités d'énergie d'une part, et les ressources en uranium et en géothermie qui restent
très marginales d'autre paft, seules, les formations sédimentaires représentent un intérêt du point de
vue énergétique.
Le Cameroun possède trois principaux bassins sédimentaires propices à la recherche
pétrolière:
- Le bassin de Douala/Krlbi/Campo formé par I'embouchure du Woqri, de la Sanaga, du Nyong
et du Ntem.
- Le bassin du Rio del Rey formé par I'embouchure du Cross River et du Rio del Rey.
- Le bassin du Nord Cameroun formé par le lac Tchad, I'embouchure du Logone et du
Yedsaram.
Les deux bassins Douala/Kribi/Campo et Rio del Rey ont leurs prolongements en mer
Jusqu'aux limites des eaux territoriales du Cameroun.
Le pays dispose en outre de trois bassins secondaires: le bassin de la Bénoué formé par
I'embouchure du fleuve du même nom, Le bassin de Mamfé qui est le prolongement sur le continent du
Golfe de Mamfé, et le bassin du Dja.
En dehors du bassln du Dja et du Golfe de Mamfé, tous les autres bassins ont fait I'objet de
permls de recherche pétrolière.
La Sanaga (fleuve entièrement camerounais de 920 km) draînant à elle seule un bassin
d'environ 135 000 km2. Son module interannuel à Edéa (131 500 km2 de bassin versant) atteint 2 000
m3/s.
Au stade actuel de son équipement, ce fleuve alimente déjà deux grands aménagements
hydroélectriques, Edéa et Song-Loulou, la régularisation de son régime étant assurée à I'amont par les
réservoirs de Bamendjin sur le Noun, de Mbakaou sur le Djérem, et de Mapé sur le Mbam.
. Au sud de la Sanaga et coulant lui aussi vers I'océan Atlantique, le Nyong draine un territoire
de 30 000 km2. Son module interannuel à Déhané (27 oo0 km2 de bassin versant) est de 425 m3/s.
. Le troisième grand fleuve du bassin Atlantique est le Ntem, qui prend ffi source au Gabon.
Son bassin versant à I'embouchure est de 31 000 km2 et son module interannuel à Nyabessan (26 350
km2) avoisine 2140 m3/s.
Rapport final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 24
Le Cameroun connaft une croissance démographique rapide (+ 3 "/o en rnoyenne par an), une
grande concentration des populations (74 yo sur le 1/3 du territoire), une urbanisation croissante
amplifiée par I'exode de la population active vers les métropoles.
Evaluée à 7 661 000 habitants lors du recensement d'Avril 1976, la population totale du
Cameroun était estimée à 9 101 100 habitants en '198'l /82. à 1O 294 900 habitants en 1985/86, et à 1 1
086,1 mille habitants en 1987/88.
Les projections démographiques, constituées par les données du recensement de '1g76
auxquelles le MINPAT a appliqué des hypothèses de croissance (baisse cj: la inortalité et déclin
modéré de la fécondité), font ressortir que par rappon à 1987/88, la population totate camerounaise
sera multipliée par 2,09 en 20 ans et atteindra 2g 1Bz 400 habitants en l'an 2010_
RaDær't c^"
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 25
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Rapport final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 26
Soulqe: MINPAT/MINMEE
POPULATION TAUX
PROVINCES SUPERFICIE L987 /88 DENSITE D'URBANI
(en milliers) SATION
ADAMÀOUA 61 992 436,6 7 22,90
CENTRE 68 942 L87 L ,2 27 rL 5L ,67
EST 108 900 49L,7 4r5 24,5
EXTREME-NORD 34 260 L777,3 51rB 10,45
LITTORÀL 20 220 1834,1 90,7 81,60
NORD 67 798 626,5 912 L7,L7
NORD-OUEST L7 300 L259 ,3 72,79 L7,76
OUEST 13 890 1511 , 6 108,8 27 ,9
SUD 47 190 4L9,6 8r8 26,73
SUD-OUEST 24 910 858,5 34,4 45,75
CÀMEROUN 46s 402 11086,1 23,82 37,L2
Source: MINPAT
Rapportfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 27
A elles seules, les deux métropoles Yaoundé et Douala abritaient 17 o/o de la population totale
du Cameroun en 1987/88. Ce qui correspondail à 45,77 o/o dela population urbaine du pays. Yaoundé
comptait alors 732.100 habitants et Douala 1.151.500.
En termes de ménages, le Cameroun comptait 1 699 200 ménages d'une taille moyenne de
5,84 personnes en 1987 /88.
Les données ci-dessus mettent en évidence une forte poussée démographique, une
urbanisation rapide et un exode massif des populations, et en particulier des jeunes en âge de travailler,
vers les villes.
Ce profil démographique s'ajoute à la géographie et à l'écologie pour segmenter le pays en slx
zones agro-écologiques tel que définies par le MINPAT : les villes de Douala et Yaoundé, les zones
cacao-tabac (provinces du Centre, Sud et Est), café (Ouest et l.iord-Ouest), coton-élevage (Adamaoua,
Nord et Extrême-Nord) et la zone non classée (Sud-Ouest et Littoral exceptés la Mémé et le Moungo).
Ces paramètres, auxquels se superposent les us et coutumes, pèsent considérablement sur la
situation énergétique du Cameroun :
- la dispersion de I'habitat en zone rurale impose des densités d'abonnés par km de ligne
électrique très faible et renchérit les coûts de raccordement ;
- I'exode des jeunes vers les villes favorise I'habitat spontané dans les métropoles, lieu de
prédilection des réseaux électriques sauvages et clandestins, en même temps qu'il déstructure l'espace
rural et y réduit l'intérêt économique de réseaux énergétiques ;
- les habitudes culturales (brûlis), pastorales (transhumance et surpâturage) et allmentaires
(cuisson de plusieurs mets au bois de feu exclusivement), dégradent le patrimoine forestier ;
- la division sociale du travail en milieu traditionnel est telle que la collecte du bois de feu et de
I'eau occupe une grande partie du lemps et de I'effort physique de la femme, aux dépens d'autres
activités rémunératrices et de leur santé.
Rappoftfrnal
PROBLEMATIOUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN
Pour relever les défis du redressement et de la relance de son économie, le Cameroun dispose,
dans le secteur énergétique, de nombreux alouts aux niveaux national et international.
La géographle, la géologie, l'écologie et les recherches effectuées en font un pays aux
ressources importantes, inégalement réparties en énergies nouvelles et renouvelables (ENR), limitées
en hydrocarbures et considérables en hydroélectricité.
Les faiblesses du secteur, bien que nombreuses, ne constituent pas des handicaps
insurmontables.
2.1.1.1 Bois-énergie
Bien qu'il soit inégalement reparti sur le territoire national, I'important potentiel forestier du
Cameroun lui confère une situation privilégiée en bois-énergie : 17,4 millions d'hectares de forêts
denses en zone tropicale humide du Sud, 1,5 millions d'hectares de forêts claires et 6 millions
d'hectares de savanes boisées et arbustives denses susceptibles de mettre à la disposition des
ménages et du développement artisanal et industriel une source d'énergie renouvelable et endogène.
Cette estimation procède toutefois d'un inventaire forestier partiel.
Le potentiel bois-énergie est inégalement réparti sur le territoire à tel point qu'on assiste à des
déficits de combustible ligneux dans les régions sahéliennes confrontées à I'avancée du désert et à des
excédents en zone tropicale humide du Sud.
l-a Conférence Mondiale de l'Energie (Canada, 1989) évalue à 3.581 millions d'hectares la
superficie forestière mondiale et à 2.525 millions d'hectares la superficie des forêts productrices en
1987. Le potentiel camerounais représente moins de 1 o/o des ressources mondiales.
Le rythme actuelde défrichement au Cameroun est très mal connu. ll se situerait aux environs
de 200.000 ha/an (100.000 ha au Sud, et 100 000 ha au Nord).
Les reforestations mises en oewre par I'ONAREF sont de I'ordre de 3.000 ha/an (2.000 ha/an
en zone de savanes, 1.000 ha/an en forêt denses).
Le niveau de régénération atteint en 1985, soit 28.233 hectares, rapproché aux disponibilités en
forêt dense st surtout des 200.000 hectares de forêts dégradés chaque année mettent en évidence la
disproportion entre les moyens et les objectifs face au maintien du potentiel forestier à I'avenir.
D'importants potentiels sont inexploités dans les industries du bois pour l'auto-production
d'énergie ou de vapeur, dans le conditionnement du riz pour I'alimentation en combustibles
domestiques des centres urbains des zones septentrionales, dans les fermes agro-pastorales, les
abattoirs et certaines industries polluantes comme les brasseries pour la production du biogaz.
Rapport final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN
L'énergie solaire est abondante et disponible sur tout le territoire. L'utilisation à des fins
énergétiques reste peu développée au Cameroun. La zone Sud, plus humide, reçoit une insolation
moyenne de a KWH/J /M2. La saison des pluies y est plus longue. Par contre la zone Nord dispose
d'un ensoleillement régulier, avec une insolation de 5,8 }<VUH/J/M2. Ceci fait une insolation moyenne
de 4,9 KlÿH/J/M2 pour I'ensemble du pays, soit 2327,5 TWH pour la superficie totale.
La pénétration du photovolta§ue au Cameroun est encore d'un niveau modeste. Deux
sociétés, TOTAL CAMEROUN et IROKO, ont commercialisé des systèmes photovoltarques dans le pays
en 1987/88. Au total, la puissance installée s'élève à près d'une cinquantaine de kilowatts-crête, répartis
dans une centaine d'installations.
L'utilisation de l'énergie éolienne au Cameroun reste marginale. Elle a toutefois donnée lieu à
quelques recherches menées par le Laboratoire de Recherche Energétique du Ministère de
I'Enseignement Supérieur, de I'lnformatique et de la Recherche Scientifique.
Les provinces du Nord et de l'Extrême-Nord présentent des sites favorables. On y a recensé
quatre stations éoliennes multipales de pompage en fonctionnement. Dans cette même zone, il existe
plusieurs autres installations abandonnées comme celles de Pitoa, Maroua, Moulvoudaye centre, etc.
Des mesures dans les régions de Maroua et de Kaélé ont indiqué des vents réguliers et des
vitesses moyennes supérieures à deux mètres par seconde.
Dans ces régions, l'intégration du pompage éolien peut être étudiée dans le cadre des
programmes d'hydraulique villageoise. Les éoliennes multipales offrent une possibilité de mieux
exploiter certains puits ou forages et constituent une alternative par rapport aux solutions manuelles ou
photovoltaques. Leur intérêt restera cependant très local.
Pour ce qui concerne l'énergie géothermique, le Cameroun possède un certain nombre de
sources chaudes réparties sur I'ensemble du territoire en grandes zones : la région de Ngaoundéré,la
région du Mont Cameroun et la zone du Manengouba avec le lac Monou.
ll y a lieu de noter que les ressources en énergies solaire, éolienne et géothermique ne sont pas
maftrisées du fait du manque de données sur le gisement qui caractérise ce sous-secteur.
On classe habituellement dans la rubrique ENR la petite hydraulique, faisant interuenir des
unités de moins d'une dizainê de mégawatts.
Une étude globale a estimé le potentiêl exploitable en petite hydroélectricité à 1,11S TWH,
principalement dans les régions de I'Est et de I'Ouest. Cependant, l'inventaire des sites explciitables en
petite hydraulique demeure incomplète.
' Le Cameroun a longtemps utilisé des mini-centrales pour produire une partie de son électricité.
La flupart de ces unités ont été fermées dans les années 70 avec la mise en place du réseau
interconnecté, 2 centrales sur les 1o existantes fonctionnent encore aujourd'hui. ll s'agit des centrales
de Fontem et Tatum. Elles sont utilisées par des privés et disposent d'un productible de plus de
700.000 l(Â/H/an.
2.1.2 L'approvisionnement
I
2.1.2.1 Bois et charbon de bois
Rapportfinal
T
,l PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN
et artisanaux correspond à une toute première priorité. Les raisons qui sous-tendent cette exigence se
résument comme suit:
- Une très inégale répartition spatiale des ressources forestières dans le pays et la nécessaire
contribution des zones excédentaires du Sud à I'approvisionnement en combustibles ligneux des zones
déficitaires (grandes villes et région Nord et EXrême-Nord) dans le cadre d'une stratégie prenant en
compte les effets pervers d'une substitution incontrôlée de charbon de bois dans les zones sahéliennes
notamment.
- La région Sud du pays risque de connaftre à terme les mêmes problèmes de bois-énergie que
la zone Nord si une stratégie de production de bois n'est pas mise en oeuvre, les niveaux actuels de
reforestation étant nettement inférieurs aux rythme de destruction des forêts.
- Les grandes villes de Douala et de Yaoundé, éprouvent déjà quelques difficultés
d'approvisionnement en bois de feu (régularité de I'offre, prix).
Plusieurs gros complexes agro-industriels utilisent leurs déchets pour satisfaire leurs besoins
énergétiques. C'est le cas de ta SODECOTON, de la SOCAPALM, des sucreries et des grandes scieries.
Un rapport du MINMEE a évalué à 45,98 GWH la production d'électriché à partir de la biomasse
en 1984, soit plus de 30 o6 de la production autonome d'électricité. On comptait alors 59 unités
alimentées par la biomasse.
A noter également que dans le Nord, les résidus de coton et de paille de mil sont utilisés pour
des usages énergétiques des ménages.
Trois études de valorisation de la biomasse ont été réalisées à l'initiative du MINMEE : la
production combinée chaleur/charbon de bois à partir des déchets forestiers (SOFIFA) en 1984, la
densification de la balle de riz des usines de la SEMRY (ENERSYSTEM/LOUVEL) en 1984 et la
fagazéification des déchets des scieries isolées pour la production d'électricité (AFME-ENERSYSTEM) en
1986.
Rapprtfrnal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 31
La production de pétrole brut est passée de 4,73 millions de TM en 1981 /82 à 8,36 millions de
TM en 1987 /88. Elle a commencé à décroître, et selon les prévisions, le Cameroun pourrait cesser de
produire du brut en I'an 2000 side nouveaux gisements ne sont pas mis en exploitation.
4f
4D
55
:
'JD
â
=25
J
Ë
20
15
10
0
1968/89 1999/20üû
Eg
Rapportfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAATEROUN 32
ÿ+
32
JO
2A
28
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8
o
4
2
Rapportfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENER@E AU C///,iIEROUN
ltl0Enl^
§l rrr ortrrrrur
lfl trîo,otttrtzot
lîl utnt co.t rcrtct
f] ,0r,,,r0,,
Rapponfrnal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CATNEROUN 34
Tableau 5. Propottions récupérables de propane, butane et condensat dans le Rio del Rey.
DRODUITS 1988 1989 t990 r99t t992 1993 1994 1995 1996 1997 TOTAL RECUPERABLE
PROPAI{E
T/Jour 131 106 98 79 67 54 46 35 35 L4
T/AN 47830 38639 35686 28704 24440 t9747 16816 126æ 9344 5085 238.918
]UTAIIE
I/Jour 102 83 76 61 52 42 36 27 20 11
I/An 37292 30127 27809 ?2382 r9057 15399 13111 9848 7289 3964 t86,277
c0ilDEirsAT
T/Jour 58 47 43 35 30 20 20 15 11 6
T/An 2tL37 17075 15761 12684 10800 7431 7341 5581 4t32 2245 105.572
r99Ll92 1992/93 1993/94 1994/95 1995/96 1996/97 1997 lgt t998/9§ 1999/200(
DEHAil0E RESETU il{T. (Rr) ?4L49* 64L2t 114580 I I 7445 L20382 123390 L?6475 129637 t32877
vEilTES SoilARA (VS) 46683, ! 51352 56487 62136 68349,5 75184 82702,a 90973 100070
(Rr) - (vs) L?769 58093 '55309 52032,5 48206 43772,a 38664 32807
Source : SONARA/UQUIGAZ
* Productlon Rlcomflémentaire réseau ancien pendant I'implantation
du Rl.
Rappîflnal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AIJ CAMERAUN
35
Graphique 4. Evolution annue[e comparée des recettes pétrolières, des dépenses d'exploration
pétrolière et des dépenses d'exploration minière au Cameroun de iteln a
1986/87.
1'8 500
450
1'6
400
1r4
350
ltZ
300
I
250
0'8
200
0r6
150
0'4
100
012 50
0 0
76177 77178 78179 79180 80/81 81182 82183 83184 84/85 85186 86187
Source: MINMEE
2.2.2 L'approvisionnement
2.2.2.1 L'organisation
La chalne pétrolière au Cameroun est schématisée dans le
diagramme suivant :
Raprtfrnal
ù
17
I
Importations de
bitmes et lub.
Ventes directes
aux Stés pêche
Cette organleatlon a généré, en 1987/88, les résultats globaux synthétisés dans le bilan
représenté par le schérna 3 en page 34.
ll a été soullgné que la productlon de pétrole brut est passée de 4,73 mllllons de TM en 1981/82
à 8,36 mllllons de TM en 1987/88 : elle est en décroissance depuls 1985/86 et le Cameroun pourrait
ogsser de produlre du brut en I'an 2000 Elde noweaux glsements ne sont pas mis en exploitation.
Leo exportatlons d'énergle ne concernent que les hydrocarbures (pétrole brut el produhs
pétrollels). Chaque année, 80 % en moyenne du pétrole brut produit au Cameroun est exporté.
Rappon frnal
PROBLEMAT//QUE DE L'ENERGIE AU CAuIEROUN
PRODUCTION
NÀTIONALE DE
PETROLE BRUT
I 365
RÀFFINERIE
1 553
IUPORTÀTIONS PRODUCTION
DES P.P. DES P.P.
130 1541*
RESSOURCES
NÀTIONALES
1 671 *
CONSOMMÀTIONS EXPORTÀTIONS
NÀTIONALES DES P.P.
902 769
Rappoftfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AIJ CAMEROUN 38
En KTM
Jusqu'en 1987/88, les importations d'énergie primaire n'ont pas eu lieu au Cameroun. par
contre, certains produits pétroliers ont été importés: il s'agit de I'avgaz, du GpL, des bitumes et des
lubrifiants. Le gasoil importé sert uniquement de Broduit d'aécompagnement pour l'arrgai, tàndis qu;J;
jet et le fuel_ 3500 représentent les produits achetés à l'extérieur par les
compagnies nationales de
transports aérien et maritime.
Toutefois, il faut noter que ce schéma sera modifié avec la décision prise de ravitailler la
raffinerie avec du brut léger importé du Nigéria, ceci afin de diminuer la proiortion des produits
t
pétroliers lourds qui ne sont pas consommés àans pays.
Rappottfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN
2.2.2.4 Le raffinage
Sur le plan juridique, la SONARA est une société d'économie mixte jouissant du monopole
d'approvisionnement sauf en cas de carence de production où elle autorise les importations par les
distributeurs privés.
On notera I'absence de stock obllgatoire de sécurité et de contrainte de capaclté minimale au I
niveau de la rafflnerie. !
4
2.2.2.5 Le stockage
Le stockage des produits pétroliers est effectué au Cameroun par trois sociétés :
* la Société Camerounaise des Dépôts Pétroliers (SCDP), monopole de fait pour les carburants
et le gaz, détenu à 51 oÉ par I'Etat et 49 0,6 par les sociétés pétrolières de distribution ;
* la Société des Bitumes et Cirt-Back (SBCBC) et la Société Camerounaise Equatoriale des
Fabrication de Lubrifiants (SCEFL) à 100 oé privée, respectivement pour les bitumes et pour les
lubrifiants qui sont importés.
La SCDP gère 6 dépôts totalisant 272.950 m3 au 30/6/1988 avec 80 o6 des capacités localisées
à Douala et à Yaoundé. Par nature de produit stocké, le gasoil occupe près de 43 o/o des capacités
disponibles, le super et le fuel-oil 20% et fi oÉ respectivement.
Les niveaux de stocks de sécurité (42 jours de consommation) réalisés au 30/6/1988 étaient
inférieurs aux prescriptions réglementaires et nuls pour certains produits (butane, avgaz 100LL). Ces
stocks sont financés par la Société Nationale des Hydrocarbures, ce qui se traduit par la subvention
d'une fraction de I'approvisionnement. Ces stocks sont immobilisés et ne font t'objet d'aucune stratégie
de gestion économique.
Au regard de ses objectifs, les moyens financiers de la SCDP sont insuffisants en raison de la
faiblesse relative des droits de passage.
2.2.2.6 Le transprt
Le transport des produits pétroliers s'effectue par route (420 camions-clterne au 30 Juin 1986),
par rail (105 wagons-citeme), par mer (un tanker de 50.000 tonnes pour te ravitaillement de la SONARA
en pétrde brut,,et un caboteur de'10.0@ tonnes assurant la liaison UMBE-DOUALA).
La marge bénéfichire des transporteurs routiers n'est pas suffisamment rémunératrice et on
assiste à la conversion de la flotte des camions-citerne. De plus, des mélanges frar.duleux de prôduits
ont lieu au cours du transport par camions-citerne.
Rappoîfrnal
I PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 40
2.2.2.7 La distribution
LRBATNES (gsrz)
. Les lmportations Ïrauduleuses proviennent du Nigéria, pays avec lequel le Cameroun panage
plus de 1.500 km de frontière. Elles sont.dues :
au prix nettement moins élevé des pioduits nigérhns compte tenu du degré de subvention de
l.q consommdion dans oe pays auquel s'ajoute t'effet àu taux de change -rnarché
sur le noir entre Ie
Naiia et le FrancCFA. \
vo,
mil
"#s".i;ïH"i5ifflir,::,fi.""i",î"*,lÏff ioî"li"tri:
b nationale.
il
Cette frar.de a pour conséquencæs :
fuWftf,nal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERG/E AU CAMEROUN 41
2.9 ELECTRICITE
2.3.1 Ressources
Le potentlel hydroélectrique "sauvage" du Cameroun se chiffre à 55,2 GW pour un productible
d'énergle électrlque de 294 TWH/an. Le potentiel technique équipable est de 19,7 GW pour un
productlble de 115 TWH/an. A ce potentiel, il faut ajouter celui des petits aménagements réalisables qui
s'élève à 1,115 TWH/an.
La pulssance hydroélectrique installée représente 677 MW en 1987/1988, soit près de 89,4 o/o
de la pulssance totale installée par la SONEL, 1,23 o/o du potentiel hydroélectrique sauvage et 3,44 o/o du
potentlel équlpaHe. Ce dernier ratio de valorisation des ressources hydroélectriques est inférieur à la
moyenne afrlcalne qui est de 4 oa d'un potentiel brut tolal de 6.300 GW.
Le potentlel hydroélectrlque du Cameroun (294 TWH) est supérieur à celui dont disposent la
Gulnée (2,5 TWH), le Gabon (200 TWH), le Congo (90 TWH cours supérieur de I'Oubangui et du Congo
exclus), et la CÔted'lvoire (63 TWH). ll est cependant notablement plus faible que celui du cours
lnférleurdu Zdireen avalde Klnshasa quidépasse l.OOO TWH, et dont !e site d'lnga avec plus de 000
TWH équlpables constltue le plus important gisement mondiald'énergie hydraulique.
Rapport final
I
2.3.2 Production
La production natlonale d'électricité est d'origine hydraulique et thermique. Alors que la
pulssance tnstallée frydraütQue a connu une hausse, èelle d'rcrigine thermique a régressé suite aux
déclassements de certaines centrales thermiques. La puissance totale installée est passée de 316 MW
en1975/76à 757 MW en 1b87/88.
Cette puissance installée repose sur 3 aménagements hydroélectriques (EDEA : 264 MW et
SONG LOULOU : 384 MW dans la partie Sud du pays ; T AGDO :72 MtN dans la partie Nord), et 42
centralesthermiques. La puissance installée hydraulique a représenté près de 89,4o/o de la puissance
lnsallée par la SONEL en 1987/88.
Rapportfinal
43
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN
compte dans le cadre d'une optimisation des moyens de production et d'une tarification horo-
saisonnière. Des pannes de turbines ont parfois entraîné un effondrement du réseau.
Pour ce qui concerne la centrale d'Edéa en particulier, le fonctionnement de ses turbines au fil
y
de I'eau dépend de I'arrivée, 7 à 1O plus tard, de I'eâu lâchée des réservoirs. En saison des pluies, il a
déperdition de I'eau au niveau de la centrale à cause de l'étroitesse de son bassin de modulation.
S'agissaht des apports en eau, les débits naturels miàimum obserués pendant les périodes
d'étiage soÀt sowent sifaibles que le stockage est déficitaire (175 iours de régularisation en 1987/1988
contre 208 jours en 1986/87).
Quant au réseau interconnecté Nord, le barrage de Lagdo, déficitaire en apport d'eau, présente
o/o. Seuls les.résidus en eau des années
une durée et un facteur d'utilisation de 17,7 % et 33,8
précédentes permettent d'assurer I'exploitation dans les conditions relativement satisfaisantes.
o/o
Par le passé, à cause de'l'insuffisance de I'offre d'électricité, la société d'aluminium (52 de la
consommation totale d'électricité en 1987188) a été amenée à réduire considérablement sa
consommation d'énergie électrique moyennant des pertes de productivité importantes, et des groupes
thermiques de secours ont été mis en tonctionnement pour satisfaire la demande du secteur public.
tâ SONEL disposait au 30 Juin 1988 d'un parc de production thermique d'une puissance
lnstallée totale de 81 MW exploitée comme centrales de secours dans les réseaux interconnectés, et
comme centrales de production dans les centres isolés.
Ce parc de production est reparticomme suit:
- rlseau Sud (centrale de Bassa à Douala (15 MW) centrale de Méfou à Yaoundé (9,5 MW),
centrale de Bafoussam (10 MW) ;
La puissance de ces centrales de secours apparaft faible comparée à celle des centrales hydro-
électriques.
En plus des ouvrages de production sus-cités, le pays disposait en 1985 d'équipements
autonomes de production d'une puissance installée estimée à 74 MW, possâIés par des particuliers et
des industriels. La production autonome a élé de 326 GWH, contre 2557 GWH pour la SONEL.
- Thermique 51 76 81 90 80
Source: SONEL
Rapprllinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGiE AU CAMEROUN
2.3.3 Transport
Le réseau de transport de !'énergie électrique comprend d"u, ens"rbles interconnectés :
- le réseau Sud, issu d'Edéa et de Song-Loulou comprend 480 km de lignes 225KV et 1,137 km
de lignes 90 KV. ll permet de relier Edeâ à Yaoundé par une ligne 225 l(\y' et une ligne 90 1(\/, Edéa à
Douala par 2 lignes 90 K/ et une ligne de225l(/, Song-Loulou à Douala par une ligne 225 l(/, Douala à
Nkongsamba - Bafoussam - Bamenda par une ligne 9O l(/, et Limbé à Douala par une ligne 90 lO/.
Bien que cette structure du réseau permette d'assurer un service convenable, un certain
nombre de faiblesses peuvent être constatées :
- à Yaoundé, en cas de panne de la ligne 225KV,la ligne 90 l« ne permet même pas de passer
la petite pointe du matin ;
- les villes de Bamenda, Bafoussam, Nkongsamba, Limbé et Buéa sont alimentées en antenne,
ce quifragilise l'alimentation de ces localltés.
Le réseau interconhecté Nord assure la desqerte des provinces du Nord et de I'Extrême-Nord.
La province de I'Adamaoua n'est pas reliée au réseau interconnecté du Nord et elle est alimentée
exclusivement par des centrales thermiques.
A partir de la centrale hydraulique de l-agdo, l'énergie est transportée jusqu'à Garoua par deux
lignes de 110 K/ d'une longueur de 50 km chacune. Le réseau comprend deux autres lignes haute
tension de 90 l(/ Garoua-Guider dans la province du Nord (101 km) d'une part et Guider-Màroua dans
la province de l'Extrême-Nord (99 km) d'autre pan. l.a longueur des lignes haute tension desservant le
réseau interconnecté Nord représente 29 0,6 de la longuèur tojale du réseau. Au total, en 19g7/gg,
1 220,63 km de lignes de transport et de distribution desservaient les deux provinces du réseau Nord.
Les lignes de haute tension (110 et 90 KV), cowrent en majorité la province du Nord (210 km) contre 99
km pour la province de I'Extrême-Nord.
En lignes moyenne et basse tension, I'Adamaoua est la moins bien équipée des trois provinces
du Nord avec respectivement 107 et 113 km. Ces lignes sont reliées aux centrales thermiques installées
dans la province. La province de I'Adamaoua reste déconnectée du réseau Nord issu de lagdo.
Ces lignes haute tension (110 et 90 l(\/) n'ontété installées dans la région concernée qu'à partir
de 1982/83. De 1977 à 1988, les longueuis des lignes moyenne et basse tension ont crt annuellement
en moyenne de 7,79.0É
9t 11,62 % respectivement. Le taux de croissance des lignes BT a été plus
élevé dans le réseau Nord'que dans le réseau Sud. t ans le cas des lignes MT, le tau-x annuel moyeà de
croissance est relativement moins élevé que celuidu réseau Sud, mais la prise en compte des lignes 30
1(y' en cours de construction derrrait renverser cet écr ft en f,aveurdu réseau
Nord.
Dans la provlnce du Nord, !a ville de Garoua dispose de près de t4 % des postes de
transformation installés ilans la province. En 1987/88, le nombre de poites de l'Extrême-Nord avec
un
accroissement de 22,6 0,6 - était inférieur à celui de Garoua, soit 141 postes à I'Extrême-Nord contre 1zt6
à Garoua, mals en 1988/Bg l'extrême-Nord compte plus de postes que le Nord.
Pour la région Nord du pays, les tignes de distribution MT et BT reliées aux centrates
thermiques s'étendent respectivement sur to7 et 113 km en 19g7/gg.
2.3.4 Distribution
En 1987/88, le réseau de distributlon comportalt g8an km de lignes MT, 4.odt km de tignes BT
e! 3.299 postes de transformation qui permettaient d'alimenter t.Iet abonnées MT etlaz.gzz
abonnées BT.
Au total, !'énergie vend,ue s'est éevée à ,182 GWH en moyenne tension et 543 GWH en basse
tension.
Rappftfrnal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROIJN
! Magdêmé
Doulo
Kourgui
Mémé
TOKOiIBERE Makalingry
l(ozA p
Oiinslya
t,
Roumzou,g-
Roumzou tt:9!9i
---\ I
zamay Moukong
uogooe o'
l.
ô o-
Gazawe
ROümSKl
BOTNRAH
GUIDIGUIS DOtfl(drLA
Dourbeye
I,AYO Ot LO
GAROUA TÊGENDE
-O tlibêmi
o'
Adopmri Cenlrale Hydrautlquo
I IIl Llgne t fO kV erlslanle
, o Localilês en cours
I dêlecl?ilicetton
\,
,
I *,n
Echelle lrl 5OO(nO
Rryilfrnd
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE
AU CAMEROUN
tl6
RÉSEAU IiITERCÔNNECfË
225, gO,3O KV EiSU DU
GRPH
DSCHÀNG
Senhrrou
&qNGANGTE
ïonga
KUMAA
Ndikiiimeki
Mbanga
YABASSI
,*q
Murarka
Essâ
ItsoSJBot Uakei
NDJO(.NKOr.lG
ÂKONdLIMIA
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tEGE,IIDE
tNn à!lv;ùrorro
lrfrr tO fy orfrrf
UaD. !o fy
ul'o tôlviæ Joorrr.
o bcollh o æ.r.af..itdL.
Rapprtfinat
I
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 47
Les pertes dans les réseaux Basse tension (BT) sont très élevées ,2g,g "Àcontre 6,6 o/o en MT et
2,6 % en HT soh 9,30. % au total. Les niveaux des pertes BT et MT sont supérieurs aux valeurs typiques
softde3,5%à6%enMT,etde10à20%enBT. llssontconformesenHautetensionoùlaplage
typlque est de 1,5 à 4 %. Globalement, les pertes dans les réseaux sont darts les normes admissibles
(8,25 % à 15,5 %); ce qul est d0 arx consommations à la source par les industries grosses
consommâtrlces d'électrlclté.
Les peiles technlques enreglstrées sont dues au manque de normalisation de la longueur des
réseaux BT urbalns et ruraLD(, d'optimisation du système de distribution, ainsi qu'au vieillissement de
certalns équlpements.
Les pertes non techniques sont !e fait de branchements clandestins et de l'utilisation
frauduleuse d'électrlclté. Les branchements clandestins entraînent souvent la surcharge des réseaux
quloccasionne des pannes de courant et des incendies. Ce phénomène est amplifié par le niveau très
moyen du tau d'accès à l'électricité dans les villes (216,02 %). En outre, la non maftrise de la clientèle
entralhe des consommations non comptabilisées.
Le schéma de la page 45 synthétise le bilan du secteur électrique.
Rappotl final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AIJ CAMEROUN
- en matière,commercialb, la politique mise en oeuvre par la SONEL vise à alléger les frais de
raccordement aux populations rürales : elle consiste, pour la société d'électricité, à participer aux frais
de raccordement MT/BT dont le flinancement est décidé par des communautés villageoises de plus de
20 personnes au Km de réseaulBT et à exécuter gratuitement les branchements des abonnées qui
souscrivent un contrat au cours des six premiers mois de mise en exploitation des ouvrages de
distribution de leur village d'autre part.
Cette stratégie a sous-tendu d'importants programmes régionaux qui ont permis en '1987/88
d'électrifier : la totalité des chefslieux de départements, 72 o/o des chefs-lieux d'arrondissements de 322
dlverses locatités (incluant villages).
Pour fixer les idées, le coût cumulé de 4 grands projets d'électrification rurale menés ces
dernières années dans les provinces du Littoral, Centre et Sud, du Nord-Ouest, de I'Est et du Nord
s'élève à 50 millhrds de F CFA environ.
Malgré ces efforts techniques et financiers, le taux d'accès à l'électricité au Cameroi:n est resté
très ûaiue, 24 o/o en moyenne dans le pays et 4,n2 o/o ên zone rurale. Le pourcentage de méruges ruraux
éectririés au Cameroun est resté très bas comparé à celui atteint au Sénégal (12 o/o en 1982), en Côte-
d'lvolre (N% en 1981), en Tunisip (30 o/o en 1985) et en Chine (79 o/o en 1987).
Et pourtant, ta demandelse fait de plqs en plus pressante tel qu'en témo§ne l'évolüion des
requ&es d'âectrification hors:prpgrammes enregistrées par le Ministre chargé de l'Energie qui sont
passées de 12O en 1984 à 310ien '1989 concernant 900 villages et pour un montant cun'iulé de 9
millhrds de F CFA environ évalué par la SONEL.
.En dépit des fiacteurs défavorables, faible densité de charge, dispersion de I'habitat, coÛts de
raccordement prohabitifs, rentabilité négative, usages de confort et non productifs, qui en font une
aûvrté chroniquement déficitaire et ruineuse pour I'Etat et la société d'électricité, l'électrification rurale
au Caneroun nÉrlte une stratégb particulière et des solutions de financement et d'organisalion
rnlatrices.
La prédominance de ta population rurale dans te pays, les agbitions gouvernementales en
rnalère agropastorale, teo condéquenoes de la crise économique sur la situation de I'emploi et la
Rappoftfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 49
nécessaire réinsertion dans les villages d'une population active inoccupée dans les villes, tout ceci
confère à l'électrification rurale une dimension socio-politique très aiguë.
PRODUCTION
HYDRÀULIQUE
2 496
PRODUCTION CLIENTS HT
THERMIQUE SONARA-CIMENCAM
60rB 37 ,8
CLIENTS MT
48L,98
CLIENTS BT
550 r82
PERTES BT
L22,9
Rappoftfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 50
Rappoftfrnal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAA/IERû|IN 51
Tableau 10. Réserves prouvées récupérables de I'Afrique en pétrote brut et gaz natua'e! fin
1987.
2.4.2 Le Cameroun occupe une position natarelle privilégiée pour les éehanges
énergétiques avec ses pays voislns
* ll a déjà élé précisé que le Cameroun dispose de ressources considérables en
hydroélectricité avec une productibilité de 105 TWH/an soit le second potentiel équipable après le Zai?e
en Afrique, dont t ,22 o/o esl exploité malgré la faiblesse du taux d'accès à l'électricité (23,51 o/o en
moÿenneen 1987/88 soit +6,02 o/oaîZetrê urbaine eL4,24"/"enzone rurale). Ses réservesde pétrole
brut et de gaz naturel sont très modestes et ne représentaient respectivement que 2,8 o/o et 4,2 0,6 des
réserves récupérables de l'espace géographique considéré en 1987, année au cours de laquelle le
Cameroun a produit 10 o/o du pétrole brut de cette sous-région.
*
La dimension râluite de l'économie et du marché intérieur par rapport aux ressources
hydroélectriques disponibles ne permet pas au pays d'appuyer la mise en valeur de ses ressources sur
ses seuls besoins intérieurs.
* Par rapport au Cameroun et êu regard de la répartition de ressources énergétiques au sein du
sous-ensemble considéré, un découpage en trois zones d'intérêt permet de schématiser et d'analyser
le cadre géographique privilégié d'échanges commerciaux du Cameroun en matière d'énergie.
Rapop/ftfrnal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN
d'échanges Cameroun-Nigéria qui étaient en faveur du Cameroun jusqu'en 1985. A I'instar du Bénin, du
Tchad et Niger, une partie de l'économie du Cameroun septentrional est dominée par les produhs
nigérians.
Ceüe sttuation se traduit par des pertes substantielles pour le Trésor publlc (la fraude
détournant la majeure fraction des recettes douanières) pour les PME qui perdent des débouchés pour
les produits locaux et pour les sociétés pétrolières de la chaîne raffinage - stockage - transport -
distribution.
On peut en outre noter une grande disparité dans les niveaux d'industriallsation des deux pays
à proximité des frontières, les industrles de Kano State déversant au Cameroun vla le Borno State leur
production.
Le Nigéria recèle 87,5 oA des réserues pétrolières el92 o/o des réserves gazières de la sous-
région équivalant respectivement à 30 et 500 ans au moins de production au rythme de 1987. En
revanche, ses ressources hydroélectriques très limitées, 17 TrNH/an de productibilité contre 2.210
GWH de production en 1987.
L'hydroélectricité et les hydrocarbures peuvent constituer des leviers de régulation des
échanges entre le Nigéria et le Cameroun.
Le secteur énergétique nigérian connalt une situation ambivalente caractérisée par des rupture
coÛteuses dans l'approvisionnement électrique de I'industrie, une capacité théorique de rafflnage
supérieure à la consommation interne contrastant avec des impoilations de produits raffinés à cause
la
de sous-utilisation de cette capacité et accessoirement des exportations clandestines
particulièrement lucratives du fait de la disparité des prix et des taux de changes. Le Nigérh vlent
d'achever une nouvelle raffinerie de 7,5 millions de tonnes et d'augmenter la capaclté de celle de Warrl.
La'carte ci-après, qui illustre !e système de transport par pipeline multi-produits qul lrrigue le
Nigéria jusqu'à Maidiguri et à Makurdi à 175 km de la frontière avec le Cameroun à I'Extrême-Nord et
au Sud-Ouest, met en exergue l'opportunité d'une étude économique d'importations légales en
substittrtion aux entrées frauduleuses.
LEGEND
12 ProeIne with diameter in
221 rnèhesand ldngth in km
o Depol
I Refinery
tr Flef inery under construction
Pump station
Source: MINMEE
ii. - Bien que ne partageant pas de frontière avec le Cameroun, le Zdire représente, par son
énorme potentiel hydroélectrique (plus de 80 o/o des ressources de la sous-région), dont moins üe 2 %
Rappoftfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 53
s€ul€ment est exploité avec 2.500 MW de capacité installée contre 677 pour le Cameroun, un poids
lmportant dans I'espace de coopération énergétique du Cameroun.
Le ZaiTe a lancé la construction des centrales d'lnga I et ll d'une puissance totale de 1.760 MW
dans les années 70 quand les cours du cuivre étaient très élevés dans la perspective d'un
développement fondé sur I'avantage comparatif dans le prix du l(NH et sur la délocalisation des
industrles de biens lnterm#iaires grandes consommatrices d'énergie (engrais, aluminium).
Actuellement, moins de 50 o/o de la capacité installée de lnga est utilisée. Le Zdire compte sur la
zone franche d'lnga pour absorber les excédents et sur les exportations au Congo, au Zimbabwé et en
Zamble.
De plus, la situation zaiioise enseigne également une certaine prudence dans I'anticipation
d'une demande lndustrielle non maftrisée en matière d'équipement hydroélectrique.
A un moment donnée, il a été envisagé d'étudier une ligne THT lnga-Lagos pouvant desservir
au passage les pays traversés dont le Congo, le Gabon, le Cameroun, le Nigéria. Les pays de
I'Organlsatlon de la conférence islamique (OCl) envisagent un vaste projet d'interconnexion reliant le
Zalïe à I'Egypte et lé Maroc pour aboutir en Europe via la Turquie et I'Espagne.
Le potentlel énergétlque zai?ols et I'hypothèque que son exportatibn, à travers ou à I'intérieur
de I'espace géographique d'échanges énergétiques du Cameroun, fait peser sur la valorisation des
ressources hydroélectriques camerounaises doivent être pris en compte dans la stratégie énergétique
natlonale.
lil. - La RCA, le Tchad, le Congo, le Gabon et la Guinée Equatoriale pourraient constituer des
marchés d'exportatlon d'énergie très limités et qui n'influeraient pas de manière substantielle sur la
mlse en oewre du potentiel national à moins que des projets industriels à forte intensité énergétique
dans ces pays soient localisés tel que leur approvisionnement à partir du Cameroun se justifient
économiquement.
Le Congo s'est montré désireux d'alimenter le Nord-Ouest du pays en hydroélectricité
provenant du she de Nki au Sud-Est du Cameroun. Le Tchad se propose d'approvisionner Ndjamena à
partlr des usines hydroélectriques du Cameroun.
Lâ RCA, et le Tchad dans les limites permises par les réservoirs nigérians, pewent contribuer à
l'essor du rafflnage au Cameroun.
Des études effeçtuées par le Groupe Bois-Energie (GBE) de I'lnstitut de I'Energie des pays
ayant en commun I'usage du français sur les possibilités de transfert au sein de l'Afrique de
combustibles ligneux des zones excédentaires (Côted'lvoire, Cameroun, Congo) vers les zones
déficltalres (Burkina-Faso, Mali, Sénégal) ont démontré que "l'interconnexion-bois" pourrait compléter la
panoplie des mesures actuellement appliquées pour ajuster production et consommation au plan
natlonal dans les régions sahéliennes (aménagements de domaines forestiers, diffusion de foyers
améllorés, substitution du bois par du gaz et du pétrole lampant), sous réserue que certaines conditions
solent réunles:
- Les prix du bois importé dans les pays sahéliens doivent au plus égaler ceux du bois local ;
cecisemble réalisable dans un cofiexte de vérité des prix du bois et dans la mesure où I'augmentation
de la demande peut entraîner la baisse des coûts de production, des économies d'échelles et des prix
départ-port.
- Les obstacles à la pénétration du gaz dans les ménages (faibles revenus et accès à
l'équlpement, défaillance des systèmes de stockage-distribution) doivent continuer à compromettre les
efforts de substitution du gazau bois de feu (politique de butanisation au Sénégal par exemple).
- Enfin, le bois impofté doit s'appuyer sur les circuits traditionnels de distribution et
commercialisation et constituer un supplément au bois récolté localement ainsi qu'un soulagement à la
raréfaction de la ressource ligneuse en milieu urbain.
Rappott fina
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 54
BURKINA_
FÀSO 017 5 093 4.943 150
MÀLI 0r9 6 960 3.893 3 .067
SENEGÀL 0r8 4 625 3 .42t L.204
TOTAL L6 .67 6 L2.257 4 .42L
Source : LIAfSON ENERGIE-FRANCOPHONIE, ler TRIMESTRE 1990.
t1l à portance.
l2l I' reforestation, de diffusion
devrait réduire le déficit de
S it un investissement de 41
milliards de F CFA.
Rappoftfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN
Le bilan énergétique du Cameroun, joint en annexe I au présent rapport, établit pour I'année de
base 1987/1988, la consommation finale d'énergie par type de produits et par secteur d'activité.
La consommation finale présente une struôture typique des pays en développement avec
prédominance des énergies non commerciales (dites traditionnelles) essentiellement constituées de
bois et déchets de bois.
La consommation finale d'énergie toutes sources confondues s'est élevée en 1987/88 à 3 766
730 tonnes d'équivalent pétrole GEP).
Par secteur d'activité, les ménages représentent 67,71 o/o
dela consommation totale, suivis
des secteurs tertiaire (16,76 oÂ) et secondaire (14,73 o/o). Le secteur primaire a une consommation
marginale avec moins de 1 o/o de la consommation totale.
Tableau 13. Répartition de la consommation d'énergie par secteur d'activité et par type de
produit en 1987/88
EN KTEP
Source:MINMEE
Par type d'énergie, la biomasse (bois, déchets de bois et charbon de bois, bagasse, déchets de
coton et de palme) représente il,63 o/o de toute l'énergie consommée, suivie des produits pétroliers
(21,44 06) et de l'électricité (19,99 06).
RepFp,ûfrnd
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 56
sEcof,roAlRE ( 1 4.72)
IERTIARE (16,82)
|€T.JAGES (67,72)
ELECTR. (1S,92)
<21.42)
BroilassE (64,62)
D'autre patt, I'intensité énergétique du PIB (la consommation d'énergie primaire par unité de
valeur produite) en 1987/88 est de 0,002 TEP par millier de F CFA soit 0,47 TEP par millier de $ US (1 $
us=25oFCFA).
Bien qu'il ne permette qu'une interprétation très incomplète, ce chiffre exprime que le système
énergétique camerounais et les équipements d'utilisation finale de l'énergie sont globalement moins
Rappftlinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 57
performants que dans la majorité des pays industrialisés où les politiques d'économies d'énergie et la
dynamlque technologlque ont engendré un meilleur rendement des systèmes énergétiques et la
réductlon des consommatlons spéclflques des véhicules, des équipements ménagers ou industriels.
En 1988, ce ratlo est de 0,568 TEP par milliers de $ (1980) aux Etats-Unis, 0,308 au Japon,
0,417 en Allemagne Fédérale, O,372 en France, 0,274 en ltalie.
En milliers de tonnes
ZONE ZONE
ENERGIE URBAINE RURALE
ZONE ZONE
ENERGIE URBAINE RURALE TOTAL PAYS
Rapport final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN
ll convient de remarquer que le solaire est également utilisé au Cameroun mais à faible échelle
pour l'électrification des centres de soins de santé primaire, la production d'eau chaude, le pompage
de l'eau et les télécommunications; son apport demeure encore marginal à l'heure actuelle dans Ie
bilan énergétique national.
Toutefois, on peut constater une progression sensible du photovoltarque de 198'l à 1986,
surtout dans l'éclairage domestique.
19
16
17
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14
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ü/a2 83/84
ANNEES
La consommation totale d'électricité d'origine SONEL s'est élevée à 2 271 GWH en 1987188.
Elle es{ réonrlieentre trois catégories d'utilisateurs selon trois tensions d'alimentation : la Haute tension
(HT), la Moyenne tension (MT) et la Basse tension (BT).
Rappoû fina
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN
La consommation totale d'électricité soNEL présente une structure dominée par l'énergie
livrée en Haüe tension à 5 clients spéciaux (ALUCAM, SOCATRAL, CIMENCAM, SONARA et
CELLUCAM) dont la part en 1987/88 s'est élevée à 54,6 o/o soit 1 240 GWH.
Tableau 16. Répartitlon des ventes d'éleclricité de Ia SONEL par catégorie de consommateurs
en 1987/88
- la société de production d'aluminium ALUCAM, avec 1.188 GWH en 1987/88 soit 95,79 % de
la consommation Haute tension et 52,3 o/" de la consommation nationale, constitue le plus gros
consommateur d'électricité au Cameroun, ce qui se traduit par une grande dépendance du sous-
secteur électrique de l'industrie de l'aluminium ;
- ALUCAM absorbe 52,3 "/" de la consommation nationale mais ne génère que 9,8 o/o des
recettes de la SONEL. Cette situation s'explique par le niveau relativement bas des tarifs consentis à
cette société.
Parallèlement, les clients MT et BT absorbent 45,4 o/o de la consommation nationale et
contribuent pour plus de 88 o/o Àl)x recettes. Cette situation paradoxale tiaduit bien le fait que le
contribuable camerounais subventionne la société ALUCAM.
En1987/æ, les abonnés Moyenne tension étaient au nombre de 1.116 pour une
consommation totale de 481 GWH représentant 2'1,18 o/o de la consommation totale d'électricité. Par
branche d'activité, cette consommation MT se décompose comme suit :
. Secteur primaire (agriculture, chasse, sylviculture et industries extractives) : 5,08 oÂ. ll est
important de noter que du fait de leur isolement, les exploitants forestiers sont contraints à l'auto-
production.
. Secteur secondaire (industries manufacturières) : 56,11 o/o.
Rapportlinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 60
Les abonnés Basse tension au nombre de 282 891 en 1987 /88 (clients domestiques, force
o/o
motrice et usages artisanaux, éclairage public, agents et services SONEL), ont représenlé 24,22 de la
consommation totale d'électricité soit 550 GWH.
. La consommation BT est constituée à87 ÿ" par l'éclairage et les autres usages domestiques.
. La force motrice (incluant les usages artisanaux) et l'éclairage public ne comptent
respectivement que pour 7,6 ÿo eI3,28 o/o
du total des consommations des usages BT.
. Les exploitants agricoles ont la plus faible consommation annuelle moyenne (441 l(WH),
contre 638 l«VH pour les salariés agricoles, 760 l«VH pour les inactifs, 1 240 KWH pour les owriers et
2 593 l«VH pour les cadres supérieurs.
Br Q4,22)
Hl (54.6%)
nÎ (21,22>
Ramdfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 6'l
Le graphique suivant illustre la courbe de charge du secteur public pour la période 1983-88.
Celle-ci est représentative de la courbe unihoraire globale, celle des clients spéciaux étant plate.
1 ,'t
On note que la courbe de charge des jours ouvrables est marquée par des lluctuations qui
mettent en évidence trois plages horaires :
- les heures pleines (7 h - 18 h) : cette tranche horaire correspond à la période de pleine activité
du secteur tertiaire (Administrations, banques etc...) et des industries alimentées en MT et BT. Dans
cette plage horaire, la courbe présente toutefois quelques particularités : de 7 h 30 à 12h et de 14 h à
17 h,la courbe atteint ses plus hauts niveaux de puissance appelée avec des pointes entre 11 h et 12 h
et entre 15 h et 16 h. Entre 12 h et 14 h et entre 17 h et 18 h, on observe une chute de la puissance
appelée qui correspond à I'arrêt des activités.
- Les heures de pointe (18 h - 23 hl s'expliquent par la consommation des usages
:
domestiques et de l'éclairage public ; dans cette plage horaire, on observe une pointe maximale entre
19 h et 20 heures.
:
- Les heures creuses (23 h - 7 h) elles correspondent aux heures où toutes les activités des
entreprises sont suspendues, et où les activités des ménages fonctionnent au ralenti.
ll est en outre significatif de relever que la puissance de pointe maximale, 245,12 MW a été
observée en Janvier alors que la pointe minimum se situe en Septembre soit 179,1 MW. Le facteur de
charge annuel est relativement élevé dans le réseau interconnecté Sud (7O o/ol en raison de la forte
demande d'ALUCAM (78 vol et faible dans le réseau inrerconnecté Nord (ss o/").
ll ressort de cette structure de la consommation finale d'énergie électrique certains traits
significatifs :
Rappodfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERqE AU CAMEROUN
dans I'ensemble du pays mais tombe à 4,24 7o en zones rurales. Quand on prend en compte les
branchements clandestlns, ce taux remonte à 23,51 o/o pour I'ensemble du pays.
- La prépondérance, en milieu rural, des usages non productifs mais plutôt de confort
(éclalrage, cllmatlsatlon, réfrigération, lumière, télévision, musique, radio et rafraîchissement des
bolssons), et la faiblesse de la consommation moyenne annuelle des exploitants agricoles, indiquent
que le modèle d'utlllsation de l'électricité en milieu rural. est un modèle de consommation et non
d'exploltatlon économique, ce qui se traduit par un sous-emploi des investissements réalisés. En
conséquence, l'évolution de la demande de l'énergie électrique est davantage influencée par
l'accrolssemsnt du nombre d'abonnés que par I'augmentation des consommations par abonné.
En 1987/88, la consommation nationale des produits pétroliers a été de 913 470 TM répartie
comme I'lndlque le tableau ci-après.
Rapport final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 63
PRODUITS CONSOMMATION I
EN TM
Rapporl linal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 64
- le gasoil est consommé à75,U o/o par les transports, 6,48"/o pour la production d'électricité,
o/o pour les usages spécifiques industriels ;
et 17,55
- le fuel oil 1500 sen à ilus de 98,85 % pour les usages industriels spécifiques ; il faut noter ici la
tendance à une substitution progressive du pétrole lampant à ce produit dans de nombreux processus
industriels du fait de la subvention du pétrole ;
- le GPL est consommé sunout pour la cuisson des aliments et le chauffage d'eau sanitaire ;
- le pétrole lampant est consommé à 58,32 o/o pour l'éclairage et à 37,58 o/o pour la cuisson.
o/o
- 75 à 83 des exploitants et salariés agricoles utilisent le pétrole lampant ;
- les ouvriers et les professions libérales présentent une attitude médiane vis-à-vis des deux
types de produits.
tl faut enfin noter que l'évolution historique de la consommation nationale des produits
pétroliers est fortement marquée par la crise économique : en effet la consommation nationale des
produits pétroliers est passée de 838 730 TM en 1981 /82 à 1 037 180 TM en 1985/86, soit un taux de
croissance moyen de 5,45 o/o pt an. Ensuite cette consommation a commencé à décroftre sous l'effet
conjugué de la crise économique et des importations frauduleuses. De 1 037 180 TM en 85/86, elle est
tombée à 913 470 TM en 1æ71æ, accusant ainsi une baisse moyenne de 6,15 o/o pâ[ ân.
Rappott final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 65
La place de l'énergie dans l'économie du Cameroun peut êÎre appréhendée à travers cinq
principaux indicateurs gue sont: la valeur ajoutée, les investissements, les recettes budgétaires,
l'emploi, le commerce extérieur.
SECTEURS 1977178 80/81 81182 8?183 83/84 84/85 8s/86 86187 87188
SECTEUR EXTRACTIF 14,9 159,3 170,4 247,7 284,6 306,7 292,3 ?25,7 213,9
TLECTRICITE-GAZ ET EAU L2,9 17 22,4 20,L 22,3 19,5 28,5 28,6 31,2
ToTAL SECTEUR Ei|ERGIE (A) 27,8 L76,3 L92,8 267,8 306,9 326,2 320,8 254,3 245,1
AUTRES SECTEURS t077,7 1474,3 L582,7 1629,3 1731,8 1905,8 2072,2 20L9,7 1864,9
PIB TOTAL (B) 1105,5 1650,6 1775,5 1897, I ?038,7 ?23? 2393 2214 2110
(A)/(B) 2,5L% 10,68% L0,86e, L4,L2% 15,05% 14,61% 13,4L% LL,LU Ll,62e"
SOURCE: MINPAT
Graphique 11. Evolution de la part du PtB du secteur énergie dans le PIB total
2,+
z2
2
1,8
ê
àÀ 1.8
s? 1.+
D-È
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æ/o1 a1/æ. B2ler e'/S+ 6+/86 8§/86 æ/A7
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t-l AjlREs s€crEtfÉi I'S E€FOIE
Rqpnfrnd
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGiE AU CNilIEROUN
Cette contribution des secteurs énergétiques est essentiellement due au pétrole brut. En effet,
la production pétrolière a débuté au Cameroun en 1978/79. Lâ valeur aloutée du secteur elûractif,
dominée à plus de 99 0,6 par les activités pétrolières, est passée üe 52,6 milliards en 1978/79 à 214
milliards de F CFA en 1987/88, enregistrant ainsi un taux de croissance annuel moyen de 16,87 %.
L'évolution à la hausse s'est poursuivie jusqu'en 1984/85 sous I'effet conjugué du 2ème choc
pétrolier d'uhe part et de la hausse relative du cours du dollar par rapport au F CFA d'autre part. A partir
de 1985/86, I'industrie pétrolière connal une baisse régulière à cause de I'effondrement des prlx du
pétrole brut.
De 4,3 % en 1978/79, la part du secteur extractif dans le PIB croft régulièrement pour attelndre
13,91 % en 1984, avant de redescendre à 10 06 en 1988.
Ces chiffres ne tiennent pas compte du sous secteur des ENR clont les activltés, dominées par
le bois-énergie, sont réallsées dans le circuit informel. Le MINMEE a estimé le chiffre d'affalres généré
par ce secteur à environ 50 milliards de F CFA en 1987/88 soit autant que dans les actlvités du bols
d'oewre.
Les recettes intérieures produites par le secteur énergie se regroupent en deux grands
chapitres:
- les recettes budgétisées ;
Ces recettes comprennent les redevances et les impôts sur les bénéfices que les sociétés du
secteur énergie Versent à I'Etat d'une part, les recettes générées par la taxe spéciale sur les produits
pétroliers d'autre part.
Le tableau ci-après retrace l'évolution des recettes du secteùi énergie par rapport aux recettes
totales de I'Etat.
Rappodfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 67
Tlbleru 21. Evotution de la part du secteur énergie dans les recettes de I'Etat
Unité : milliards de FCFA
. MFFIl{AGE-STOCKAGE-DI STRI BUT 3,13 3,77 4,54 4,38 4,97 5,45 6,05
.TAXES SPECIATES 0,00 0,00 0,00 1,36 4,50 5,40 6,20
. CSPH 2,34 3,98 3,47 2,37 4,56 5,41 5,05
TOTAL DU SECTEUR PETROLIER 229,t7 359,95 273,11 331,61 377,13 349,26 341,35
SECTEUR ELECTRICITE dont : 0,06 0,07 0,08 0,10 0,10 0,10 0,14
. soilEt 0,06 0,07 0,08 0, l0 0,10 0,10 o, 14
.AUTRES EI{TREPRISES DU SECTEUR ND ND NO NO ND ND ND
DU SECTEUR EI{ERGIE (A) 229,23 360,02 273,19 331,71 377,23 349,36 341,49
RES RECETTES DE L.ETAT 305,87 345,88 443,71 482, 19 525,97 450,64 308,51
AL GEITEML (B) 535,10 705,90 716,90 813,90 903,20 800,00 650,00
ressort de ce tableau que les recettes de I'Etat sont fitrancées à plus de 60 o6 par les
ll
contributions du secteur énergie, avec une proportion supérieure à 93 o/o en 1982/83.
Le graphique de'la page suivante visualise l'évolution de cette part du secteur énergie dans les
recettes totales de l'Etat. ,
- Recettes lssues de la taxe spéciale
Pour alimenter directement son budget, I'Etat a instauré en 1984/1985 une taxe spécifique sur
certains produits pétroliers : sur chaque litre de super, d'essence et de gasoil vendu, I'Etat perçoit
respectivement 105, 104 et 23 F CFA ; ce qui représente respectivement 32 o/o, 29 o/o el 12 o/o du prix de
détailde chacun de ces produits.
D'abord modeste à sa création, cette taxe a connu une augmentation brusque et en 1988/89,
les sommes recowrées du fait de cene taxe spécifique se sont élevées à 41,3 milliards cette année soit
6,50Â du budget de I'Etat.
ll y'a lieu de noter gue ces recettes ne tiennent pas compte de I'impôt sur le chiffre d'affaires
(lCAl) généré par la fllière, dont le montant est assez important pour la raffinerie et les stations-services.
Enfin, les recettes perçues par l'état au titre de I'impôt sur le le revenu des personnes travaillant
dans le secleur énergie ne sont pas pris en compte.
Rappott final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGiE AU CAMEROUN 68
Graphhue 12. Evolution de la part du secteur énergie dans les recettes totales de I'Etat.
I
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o,a]
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81 /A2 A2/BJ a3/e1 s4/s5
FECET TES
_I AUTRES RECETTES ES ENER6ETIqJES
Le pétrole procure également d'autres rentrées d'argent à I'Etat. La CSPH tire ses revenus des
taxes de Péréquation - Stabilisation inscrites dans la structure des prix des produits pétroliers. Le solde
est passé de 2,4 milliards en '1981 /82 à 5 milliards en 1987/88.
Les recettes en provenance du compte hors budget sont tirées du produit de la vente du
pétrde brut.
Rapportlinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAAiIEROUN
ll s'agit de ELF SEREPCA, PECTEN et TEPCAM dans la recherche production, SONARA dans
le raffinage, SCDP dans le stockage, MOBIL, TOTAL, SHELL, TEXACO, AGIP, BP, CAMGAZ et SCTM
dans la distribûion, æns oublier les entreprises de transports de produits pétroliers.
De plus, I'activité pétrolière a permis la création d'entreprises sous-traitantes répafties tout le
long de la filière.
Le domaine de la recherche et de la production est le plus important en volume d'activités et en
actifs immobilisés. §a prépondérance se reflète dans la variété des activités et le nombre de sociétés de
sous-traitance qui en découlent. Environ 14 sociétés sous-traitent les travaux de ce secteur qui vont de
la logistique ofishore à l'analyse de la qualité et du contrôle du brut en passant par la fabrication des
boues de forage, la cimentation, les essais de production, la stimulation des puits, etc...
Deux sociétés font de la sous-traitance dans le domaine du raffinage.
Dans le domaine du stockage, la Société Nouvelle de Construction Métallique de Provence
(SNCMP) procMe à la cohstruction des bacs de stockage des produits pétroliers.
Huit autres sociétés se situent dans le créneau de la distribution des produits pétroliers et
dérivés du pétrole. Leurs activités concernent le conditionnement des lubrifiants (SCEFL), le
conditionnement des bitumes (SBCBC), la fabrication et la vente des produits détergents, l'emballage
et le transport des hydrocarbures, la fabrication d'emballages de GPL (SCTM ET CCEH).
Toutefois, ilfaut noter que dans ce secteur :
- la sous-traitance est assurée par des sociétés dont le capital est dominé à70 o/o
au moins par
les intérêts étrangers.
- le pays n'a pas jusqu'alors profité pleinement de's opportunités de développement probables
des sous-secteurs pétrolier et para-pétrolier (industries chimiques, pétrochimiques, etc...). Des études
devraient être menées dans ce sens.
- Par ailleurs, trente ans après le début des activités pétrolières au Cameroun, de mesures
efficaces en vue d'un réel transfert de technologie n'ont pas encore été prises, principalement dans le
domaine de la recherche et de la production des hydrocarbures, ce qui aurait permis l'exploitation par
les nationaux des puits marginaux comme dang ceftains pays africains (lunisie, Ethiopie).
4.1.6.2 Sous-Secteurdel'électricité
La SONEL avec 4.233 salariés en 1987/88, est l'un des plus impoftants employeurs au niveau
national.
Mais ces emplois ne. sont créés que dans le circuit informel, ce qui ne permet pas la
rationalisation de la filière et fait perdre à l'état des recettes sous forme d'impôts et taxes.
Rappoil final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGiE AU CAMEROUN
SOURCE:MINMEE
(*) estimation
Rappp,ttfrnrd
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 71
6ü)
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200
10{}
Rapport final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN
Le tableau ci-dessus montre qu'en 1986/87, 9,64 o/o des recettes d'exportation étaient dues aux
industries à forte intensité énergétique, ce qui constitue une exportation indirecte de l'énergie.
Les flux des différentes formes d'énergie dans l'économie camerounaise tout au long de la
chaîne quiva de la production d'énergie primaire aux divers usages de l'énergie finale sont représentés
dans le diagramme ci-après.
Si la disponibilité de l'énergie n'a pas constitué un frein au fonctionnement (excepté pour
l'industrie d'aluminium en 1987 et 1988) et à l'expansion des activités, le rôle effectif de. l'énergie
comme catalyseur en amont et en aval de certaines branches de l'économie camerounaise mérite
analyse et réflexion. ll s'agit en particulier du secteur de l'industrie, pour ce qui concerne l'électricité et
du secteur des transpons pour les produits pétroliers, des liens d'interdépendance étroite étant
entretenues entre les deux filières et les deux sous-secteurs énergétiques.
Rapport final
I
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G)
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 74
Le Cameroun pourrait figurer parmi les pays producteurs d'aluminium primaire. Compte tenu
de ses réserves de bauxite (plus d'un milliard de tonnes dans l'Adamaoua ; 6e rang mondial) et de ses
ressources hydroélectriques.
La stratégie de déploiement dP la filiere aluminium définie par le Plan Directeur
d'lndustrialisation vise à développer au Cameroun une production intégré d'aluminium primaire. Elle
comprend 3 volets essentiels :
'De tels objectifs ont des implications importantes sur la demande et I'offre d énergie :
Rappon final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 75
Catégories
de véhicules Bitumée Bonne Mauvaise Mauvaise Mauvaise
en terre bitumée en terre piste rur.
vehicules Par-
ticuliers
Pick-Up 11 12 14 15 18
Taxi 504 15 16 20 21 24
Camion 4 roues 20 24 25 27 28
Camion 6 roues 25 35 37 39 41
Camion 3 essi. 33 46 49 51 54
Remorques &
semi-remorques 53 74 78 83 87
Petits cars 20 24 25 27 28
A travers ce tableau, on peut observer que la consommation énergétique des véhicules croft
avec la dégradation de la qualité des routes. Ceci explique les politiques de contribution du secteur
hydrocarbures au financement du développement routier, par le biais de la fiscalité, mises en oeuvre
dans certains pays.
Plusieurs autres questions relatives aux économies d'énergie dans les transports sont abordées
au chapitre 6.
Rapport final
,fl
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 76
fl
Avant I'application de la grille tarifaire de septembre 1989, la tarification de l'électricité était très ï.
J
complexe. Les tarifs étaient divisés en deux zones, les centres secondaires d'une parl et les grands g
centres de consommation, Douala, Yaoundé et Garoua d'autre part. L'objectif visé était l'équilibre È
- complexité : &
I
. en moyenne tension, 24 prix différents étaient appliqués pour chacune des cinq zones il
!
tarifaires. En conséquence, pour l'ensemble du pays, ilfallait gérer 120 tarifs différents; ri
. en basse tension, les tarifs dépendaient des usages (éclairage, force motrice, usages
i
I
domestiques).
ceci entraîne des coûts d'installation ainsi que d'importantes possibilités de fraude. f1
La structure, très ancienne, ne prenait pas en compte la mise en service de nouveaux ouvrages
de production (Song-Loulou, Lagdo, Mape), I'arrêt de cefiaines centrales thermiques, les ouvrages de
production envisagés, le développement du réseau interconnecté.
Les écarts de prix entre la basse tension et la moyenne tension ne reflétaient pas les évolutions
des coûts.
La grille tarifaire de septembre'1989 a permis de prendre en compte le développement de
I'interconnexion en uniformisant les tarifs sur l'ensemble du territoire , en plus les écaris entre la t,
rr
moyenne tension et la basse tension ont aussi été atténués. F
,'
Le coût moyen de production de l'électricité par la SONEL s'est accru de.113o/o en terme
nominal de 1979/80 à 1984/85. De 2,02 F CFA en 1975/76, il est.,passé à 12 F CFA en 1987/88. ll
ressolt qu'aucune économie d'échelle n'a été observée avec la construction des barrages de LAGDO Ë
et SONG-LOULOU.
En HT, les corttrats fixent différentes dispositions concernant la consommation ; il est négocié
des contrats spéciaux compte tenu de I'importance de la demande et du facteur de charge.
Cependant une formule d'indexation à la situation économique est prévue dans tous les
niveaux tarifaires, pour permettre leur ajustement d'une façon automatique. Mais cette disposition n'a
pas souvent été respectée.
ll est important de noter que depuis sa création en juin 1974, la SONEL a été autorisée à
procéder à quatre modifications d-. tarifs qui correspondent à une augmentation moyenne de 4 o/o pat
an.
Rappott final
77
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEBOUN
t
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82/AJ
rEIso^§
Et tiT {. nI caT
Cette faiblesse du taux de croissance correspond à un retard important dans I'apdlcation des
clauses d'indexation prévues dans les cahiers des charges des conventlons de concession, les
o/o
et 142 ch.
réâjustements nécessaires s'étalaient suivant les zones tarifaires entre 36
L'arrêté du 04 septembre 1989 a augmenté les tarifs d'électricité en moyenne de 10,2 % en
basse tension, et de 2g,2 o/o en moyenne tension. Les tarifs moyens résultants sont de 53 F/lflh en BT
et 38,7 F/l$,h en MT.
Depuis la signature du contrat de performances entre l'Etat et la soNEL, les tarifs de la soNEL
sont donc devenues moins complexes. lls ne distinguent plus les clients par centres secordaires ou
urbains. L'objectif de péréquation étant atteint, il reste les problèmes suivants :
Les hausses des tarifs accordés ont souvent été différées dans le temps et limitées à certalns
seuils maximaux de sone que l'évohlion des recettes procurées par les hausses des tarifs n'a pas
réussi à suivre tout à fait la progression des coCrts de production, ce qui a engendré à I'occaslon des
déficits.
Théoriquement, le processus de révision des tarifs est automatique mais en pratique toute
augmentation des tarifs de distribution publique d'électricité doit préalablement être approwée par les
powoirs publics.
Rappoftftnal
PROBLEMATIQI]E DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 78
Cette srtuation s'explique par le niveau relativement bas des tarifs eppliQués à ALUCAM
principal client en HT de la SONEL.
ll a été établi, à la lumière des statistiques disponibles, que le coût moyen de production de
SONEL à Edéa était de I'ordre de 12 F CFA pour I'année 1987188. mais que le prix moyen du KWH
offert à I'ALUCAM était de 3,96 F CFA. Parallèlement le corlt moyen de distribution BT s'est élevé à 37 F
CFA pour un prix moyen de vente de 50,1 F CFA.
ll s'en suit ainsi que les clients BT subventionnent ALUCAM Cette situation ne permet
pas
d'équilibrer les finances de la SONEL, étant donné qu'ALUCAM seule consomme plus de la moitié de la
production nationale.
Jusqu'en 1989, les ventes d'énergie à ALUCAM sont régies par des contrats de longue durée
qui arrivent à échéance aux dates ci-dessous :
- 2006 pour le contrat signé en 1955, modifié en 1970 et portant sur une puissance de 115 MW ;
Grâce à la durée des contrats et à la garantie partielle des fournitures, ALUCAM a pu bénéficier
de tarifs bas.
Des négociations ont été engagées entre les deux entreprises pour porter à 145 MW les
fournitures garanties.
A cette occasion, la SONEL a cherché à améliorer la rémunération de ses fournitures tandis
que ALUCAM a cherché à bénéficier d'un tarif qui maintiendrait sa position concurrentielle.
Un accord a été obtenu pour la facturation des fournitures complémentaires à leur coÛt et le
paiement d'une prime fixe d'anticipation sur les prochains ouvrages de production. Le prix moyen
résultant est de 4,87 F.
Toutefois, à terme, une révision du tarif ALUCAM s'avère nécessaire pour que toute l'énergie
consommée par cette société rencontre au moins les coûts de production de cette énergie par la
SONEL..
La tarilication actuelle n'est pas basée sur une estimation des coûts marginaux de
dé.veloppement à long terme des réseaux Elle n'inlègre donc pas les variations du coût entre les
ôiverses périodes de la journée (période de pointe, période'hors pointe) ou entre les saisons.
La politique tarifaire crée une situation d'inégal1-é où certains abonnés paient beaucoup plus
cher que'leur coût marginaux de fourniture.
Le prix sottie raffinerie occupe une place préponderante dans les prix de détail des produits
vendus (de 42,62 à 89,51 o/o selon le produit depuis le 10.1.89).
Le système de péréquation et de stabilisation permet d'atténuer les inégalités sociales et de
renforcer la solidarité nationale.
Quelques problèmes se posent au niveau de la tarification actuelle des produits pétroliers :
* Elle ne permet pas aux entreprises de bénéficier de la baisse des prix du brut sur le marché
international ;
Rapporl final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN
r Elle n'est pas fravorable à la compétitivité de la société nationale de transport aérien CAMAIR ;
La tarlflcation des prodults pétroliers n'est pas constamment analysée afin qu'il soit pris en
compte:
* la senslbilité de la demande face aux variations des prix des produits pétrollers ;
ll:n'exlste aucune structure tarifaire pour le bois-énergie. A chaque site correspond un prk
paftlculier, du plus cher chez les détalllants de quartier, au moins onéreux (en brousse), en passant par
des valeurs lntermédiaires pour les ambulants et les commefçants de marché.
la hcture bois-énergie s'avère lourde pour les gens les plus défavorisés et aggrave la situation
dans les quartlers pawres des villes.
Le secteur bois se caractérise donc par une absence de structure tarifaire et de programmes
de régénératlon de la matière llgneuse.
ll s'avère nécessaire de mener une étude dans le but ultime de proposer des tarifs pour les
énergles nowelles et renowelables (ENR), dans un souci de lutte contre le déboisement et la
désertiflcation, et d'encouragement de la récupération et de la valorisation des déchets.
Cette étude consistera à :
- évaluer les coÛts rnarginaux de fourniture des ENR en estimant les coûts d'opportunité pour
certaines formes d'énergie (bols, charbon de bois, biomasse, solaire, etc...) en se fondant sur l'analyse
des proJets type tels que le reboisement de certaines régions, la construction d'une usine de fabrication
de charbon de bols, etc..., la constructlon des unités de gazéification, etc.
- cemer I'accroissement de I'offre des ENR
La mlse en place de cette structure tarifaire permettra de récupérer les fonds de renouvellement
de la blomasse.
Rapprtfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN
. Enfin, le beis de feu qui détient une plqce prépondérante dans le bilan,énergétique national, se
commercialise dans le circuit informel sans aucun tarif de référence et de manière anarchique comme
si la régénération de la ressource ligneuse devrait se faire sans effort ni investissement.
La politiquo de tarification de l'énergie au Cameroun mériterait de concilier davantage des
objectifs socio-économiques (accès de tous à l'énergie) et des objectifs financiers desisociétés. Les
prix des énergies doivent refléter les orientations gouvernementales pour l'accès des consommateurs à
certaines formes d'énergie, et surtout aux services qui peuvent être obtenus grâce à l'énergie.
Rapport final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 81
Rappotl iinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN
Gnphique tS. lmpoÊance relative des différents secteurs économiques dans la consommation
des produits pétroliers et d'électricité
HEHAGES t1 A.1Z)
P?i1AjRe ti,axi
TEPiIAIPE
6.1.2 L'industrie
En dehors des industries grosses consommatrices d'électricité en HT (ALUCAM, SOCATRAL,
SONARA, CIMENCAM, CELLUCAM (en liquidation) qui totalisent 54,63 o/o l'électricité en 1987/88 et
quelques usagers industriels MT (CICAM par exemple), la part de l'énergie dans les charges
d'exploitation des industries ne dépassent guère 5 o/o.
L'étude ADS estime très approximativement le gisement d'économies d'énergie dans I'industrie
camerounaise (hormis ALUCAM) à 84,6 GWH en électricité et à 31.000 TEP en produits pétroliers
(17.OOO TEP dans les industries en zones urbaines et 14.000IEP chez les producteurs autonomes).
En outre, l'enquête lndustrie-Tertiaire de 1987 a révélé que, fait très positit,33,9 % des
entreprises camerounaises ont un programme d'économies d'énergie dont 80 % sont en ')pération.
Aussi, en dehors des tarifs dont les variations modérées à la hausse n'influencent gue peu les
coûts de la majorité des industriels, des efforts doivent être faits par les entreprises pour diminuer le
pokls de leurs consommations en éiectricité et des pénalités résultant de mauvais facteurs de
puissance.
La crise que traverse l'économie camerounaise rend plus évidente cette nécessité. On a pu
constater que les entreprises qui n'ont pas des capacités d'adaptation de leur outil de production aux
marchés subissent des charges de structurè et de fonctionnement des machines qui accroissent la part
de llénergie dans leur coût quand la production diminue.
Rapport final
L
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 83
- En 1987/88, les routes rurales représentaient plus du tiers du réseau routier camerounais ;
62 des routes en terre et 13 o/o des routes bitumées étaient en mauvais état. Le Ministère des Travaux
oÂ
Publics et Transports a établi que d'une route bitumée à une piste rurale, lâ consommation énergétique
des véhicules s'accrofr d'une proportion de 37,5 à 64 o/o ên moyenne.
- Le parc automobile national est en majorité constituée de véhicules particuliers (49,4 % du
parc total) au délriment des autocars (3,4 o/ol ce qui traduit la faiblesse des transports collectifs plus
économes en énergie.
ll convient en outre de noter :
- que I'absence de contrôle du niveau de pollution des véhicules (CO/CO2) et le non respect
o/o
des prescriptions d'entretien classique entraînent des surconsommations pouvant atteindre 10 i
- que les usagers ne sont pas informés des pedormances comparatives des véhicules neufs en
termes de consommation unitaire alors que des différences importantes existent d'un véhicule à I'autre
de même catégorie ;
- le manque de conscience et de réflexion sur les coûts de l'énergie et leur impact au niveau de
la gestion des transports pour des solutions alternatives ftus peÉormantes (voitures électriques pour
les livraisons en ville par exemple).
Responsable de 71,50 o/o
de la consommation nationale des produits pétroliers, le secteur des
transporls mérite un vigoureux programme d'économies d'énergie compte tenu des sombres
perspectives nationales de production pétrolière à I'horizon 2000.
A court terme, des économies de produits pélroliers sont de nature à libérer des quantités
exportables avec des effets appréciables sur la balance commerciale.
ll a été souligné précédemment que la biomasse, constituée à 90,8 o/o de bois et charbon de
bois, a représenté 64,63 o/o de l'énergie consommée au Cameroun en 1987/88 par 62,88 oé de la
population totale. En outre, I'analyse de l'enquête-ménage a montré que 5,28 o/o seulement des
ménages utilisent des foyers améliorés pour la cuisson des repas au bois.
L'importance de cette demande indique que des économies de bois de feu par I'usage des
foyers améliorés induiraient un déserrement de la contrainte budgétaire des ménages et des
améliorations dans la conseryation du patrimoine forestier.
Des enquêtes faites dans la région de Maroua montrent que les dépenses en bois de feu
s'élèvent à 270 F CFA par jour pour la préparation d'un repas quotidien coûtanl 1.275 F CFA pour une
famille moyenne. La part du bois de feu représente dans ces conditions plus du cinquième du coût de
la nourriture. Cette proportion montre combien une économie de 20 à 30 o/o sur le bois de feu
(raisonnablement envisageable avec les foyers améliorés) pourrait améliorer les finances de nombreux
ménages.
La répartition de la consommation d'électricité basse tension a révélé que les besoins des
ménages concernent à 57,66 o/o l'éclairage et les usages domestiques. L'analyse de la courbe de
charge du secteur public a montré que les fortes amplitudes de puissance appelées sont le fait des
consommations pour l'éclairage et les usages domestiques, la courbe des clients spéciaux étant plate.
Les constations suivantes ont été faites :
Rapport linal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 84
Si des mesures d'économies d'énergie d'un niveau moyen avaient été appliquées aux
bâtiments publics, le montant des impayés aurait été réduit de 25 o/o
soit de 3,24 milliards de F CFA.
Une analyse réalisée au Camuroun par le bureau d'études GET ingénierie a poné sur 7
bâtiments représentatifs du secteur tertiaire (Hôtel, Banques, Bâtiments publics).
Sur les 13.276 MWH consommés en 1982 par les sept bâtiments visités, 4.903,9 MWH (37 % de
la consommation totale) pourraient être économisés si les mesures préconisées sont appliquées.
L'application de ces mesures exigerait un investissement de 303.205.000 F CFA avec des temps de
retour inférieurs à 3 ans.
Une enrapolation sur tous les bâtiments de ce type représente une consommation Moyenne
Tension équivalente à 3,6 % de la consommation nationale On peut espérer une économie d'énergie
correspondantede 17.000 MWH soit 7,74o/o de la consommation moyenne tension, représentant 1,33
o/o de la production nationale
d'électricité. Le montant des investissements correspondants pourraient
atteindre au plan national, la somme de 1,7 milliard de F CFA hors taxes.
ll convient de noter que la plupart des mesures préconisées par GET ont de€, temps de retour
très court.
* Certaines ont des effets immédiats pour des coûts d'investissement très faibles. ll s'agit de
mesures simples de gestion ou d'entretien.
* D'autres ont des temps de retour d'un ou deux ans. ll s'agit en général d'interuentions faciles
à mettre en oeuvre.
r Les changements d'équipements ou les interuentions sur le bâtiment représentent des
investissements plus lourds. Si ces mesures sont prises en compte au stade de la conception et de la
réalisation du bâtiment, les investissements sonl beaucoup moins importants et les temps de retour
relativement courts.
Un des aspects qui confère un caractère urgent aux économies d'énergie est I'inadéquation
croissante entre la facture d'éleclricité des bâtiments de l'Etat et de ses organismes d'une part, et les
ressources financières disponibles à cet effet d'autre part. Au 30 Juillet '1989, les impayés des bâtiments
publics représentanl62 "/o du total des impayés dûs à la SONEL par I'Etat, les collectivités publiques et
les organismes d'Etat (MAETUR, SNEC, CRTV, Université et autres). Plus grave, ces impayés ont
Rappoîl final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 85
progressé de 25 o/o entre Juin 1989 et Juin 1990 et de nouveaux bâtiments sont en chantier sans espoir
à terme d'une hausse conséquente des budgets d'électricité.
Du côté de l'offre, la situation est êgalement préoccupante. Elle présente les principaux traits
suivants :
- Dans la zone Sud du pays, on note une valorisation insuffisante des sous-produits des
industries de transformation du bois qui représentent 50 o/o des grumes traitées soit environ 600 000 m3
ou 160 000 TEP exploitables en production autonome d'électricité (25 à 30 MWH/an), de chaleur de
conditionnement, pour l'approvisionnement en électricité et/ou en bois de feu des agglomérations
voisines.
Dans le quan Nord du pays situé en zone aride au sens bioclimatique du terme et en
particulier dans I'Extrême-Nord, la dégradation des savanes arbustives qui occupent une superficie de
5 millions d'ha progresse à un rythme alarmant de 1 m3/ha/an à moins de 0,1 m3/ha/an.
La très inégale répartition de la population (plus de '150 habitànts/km2 dans les Monts Mandara
et moins de 7 habitants/km2 dans les plaines du Logone et la vallée de la Benoué) et les
concentrations urbaines croissantes (Garoua et Maroua) font que de nombreuses régions sont en
situation de déficit en bois de feu (consommation supérieure à la productivité) ou même en situation de
pénurie (consommation supérieure à la disponibilité) obligeant les populations à utiliser des tiges de mil
et de la bouse de vache pour la cuisson, ce qui contribue à une réduction de la productivité des sols.
- L'utilisation des meules traditionnelles en terre pour la production du charbon de bois génère
d'imponantes pertes du fait du faible rendement desdites meules alors que déjà le rendement global du
prcJessus de transformation du bois en charbon de bois est de 25 o/o i les foyers à charbon ayant un
rendement de I'ordre de 20 o/o il ne reste plus dans le charbon de bois en énergie utile que 5 ÿo de
l'énergie primaire du bois.
- L'importance des pertes techniques et non techniques dans les sous-secteurs de l'électricité
et des produits pétroliers a été relevé plus haut.
- La perte des gaz associés brûlés à la torche dans les champs pétroliers, la non optimisation
de l'utilisation des ressources énergétiques (hydraulique, thermique, ENR) entravent la pedormance du
secteur énergétique. L'amélioration du rendement des outils de production par l'utilisation de bruts
appropriés à la raffinerie, la combinaison optimale de centrales hydrauliques, thermiques et solaires,
les interconnexions énergétiques aussi bien à I'intérieur du pays qu'avec les pays voisins, revêtent un
caractère urgent.
Rappoît final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 86
7.1 SECURITE
Le problème de la sécurité des personnes et deS biens est très perceptible dans les domaines
des hydrocarbures et de l'électricité au Cameroun.
L'exoloration, la production, le raffinage, le transpoft, le stockage et la distribution des
hydrocarbures présentent, au Cameroun, la même classe de risques que partout ailleurs : incendie,
explosion, pollution, etc...
L'enrreposage, le transport et la distribution de produits pétroliers, en marge des règles et des
normes établies, ont engendré par le passé de graves accidents au Cameroun : morts et brûlés dûs à
des mélanges accidentels du pétrole lampant et de I'essence, incendie déclenché dans les stockages
clandestins au voisinage du dépôt pétrolier primaire de Bassa-Douala mettant en péril tout
I'approvisionnement national.
Le contexte actuel de l'électrification confère une dimension critique au problème de la
sécurité. En effet, dans les habitations , dans les établissements publics, à I'usine, au bureau, les
équipements et appareils électriques ont une place prépondérante dans la vie quotidienne. lls peuvent
compromettre la qualité du service et la sécurité de I'usager.
Entre les points de production et d'utilisation, l'énergie électrique est transpoftée par des
réseaux de distribution privés ou publics exploités par les particuliers et la SONEL d'une part, et les
installations électriques intérieures des différents abonnés d'autre par1.
La responsabilité de la SONEL n'est pas engagée au-delà du compteur et les incidents qui
peuvent survenir dans les installations intérieures ont des conséquences graves sur les personnes et les
biens'(électrocution, chocs électriques, brûlures, incendies, mise hors tension du réseau de distribution
publique, etc...). Ces incidents entraînent la perte de productivité économique du pays.
En outre, I'impoftance de la consommation d'énergie électrique produite par voie autonome
soit 400 millions de l&VH représentant environ 16 o/o des ventes d'énergie SONEL en 1987, et la
précarité de ces installations électriques traduisent davantage les risques encourus par les usagers de
l'électricité dans le pays.
On peut citer de nombreux cas d'incendies et de décès par électrocution, qui illustrent
I'ampleur des dégâts imputables à la déficience des installations électriques intérieures : les incendies
du Collège Notre-Dame de Sangmélima (perte des bâtiments d'une valeur de 300 millions de F CFA),
des bureaux et des logements administratifs parmi lesquels la résidence du Gouverneur du Nord à
Garoua, de plusieurs marchés (Garoua, Kumba, Bafoussam), le décès par électrocution du Directeur
du Collège Ndjilo de Mbalmayo, etc.
Ce problème présente un second volet. Les appareils électro-domestiques impoftés, fabriqués
ou montés localement ne font I'objet d'aucun contrôle et les usagers sont exposés à tous les risques de
malfaçon. ll s'agit de : climatiseurs, réfrigérateurs, machines à laver, lave-vaisselle, aspirateurs de
poussières, moulins à café, ventilateur, fers à repasser, cuisinières, luminaires, chauffe-eau, etc...,
I'appareillage pour installations domestiques (interrupteurs, commutateurs, coupe-circuit, prises de
Rapportfinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN a7
7.2 ENVIRONNEMENT
Si au niveau des pays industrialisés, "pluies acides", "effet de serre" et autres dangers liés entre
aüre à I'utilisation de l'énergie sont devenus des thèmes récurrents du débat sur l'environnement, la
déforestation et la désertification ont mis en évidence que le Tiers-Monde et singulièrement I'Afrique
sont aussi concernés.
Le terme "pluies acides" englobe à la fois I'acidification anormale des pluies (PH de 3 à 4 au lieu
de 5,6) et les dépôts secs de gaz et de particules acides. Obserués en Europe, en Amérique du Nord,
en Asie du Sud-Est, en Amérique du Sud, les pluies acides nuisent à la végétation. Elles sont dues aux
oxydes de souffre et d'azote émis par les foyers de combustion, et à un degré moindre, I'acide
chlorhydrique formé lors de l'incinération de certains déchets. Elles nuisent à la végétation, acidifient les
eaux lacustres, accélèrent la dégradation des matériaux, et accessoirement, portent atteinte à la santé'
par enrichissement des eaux en métaux toxiques".
Une grande incertitude règne sur les causes réelles de l'effet de serre. "On sait néanmoins que
le principal responsable de ce phénomène en est le gaz carbonique ; "il est établi que sa teneur dans
l'atmosphère augmente de 0,5 o/o par an du fait des activités humaines (combustion et déforestation),
qu'elle atteint aujourd'hui350 ppm contre 280 au XVllle siècle, et qu'à ce rythme, elle atteindra 600 ppm
au cours du prochain siècle. ll faut également tenir compte des autres gaz à effet de serre comme le
méthane (+1 o/o paran), le protoxyded'azote (+O,4o/o paran), l'ozonetroposphérique (+0,2 à1"/opar
an) et les CFC équivalent à 150 ppm de CO2 supplémentaires. On a par ailleurs mis en évidence une
excellente corrélation depuis 160.000 ans entre la teneur en CO2 de I'atmosphère et sa température
moyenne. Les climatologues sont donc à peu près d'accord pour annoncer une augmentation de 1,5 à
4' C de la température moyenne à I'horizon 2030, ce qui n'est pas si toin"(1).
S'agissant de I'effet de serre, il y a lieu de constater qu'avec la prépondérance du bois-énergie
dans le bilan énergétique national, le rythme de déforestation et les efforts très limités de régénération,
le Cameroun peut être considéré comme étant aussi concerné par ce phénomène.
ENERGIE PLUS, Revue de l'Association Technique pour l efficacité énergétique, n'91, Avril 1990, Spécial MEl, PP 86,
87 et 88.
Rappftlinal
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN
Tableau 26. rContribution de divere pays Africains à l'émission neüe de carbone par suile des
déforestations (carbone en miltions de torrnes)
- le cycle du carbone,
ruissellement),
- la rugosité du paysage, c'est-à-dire la circulation
Rapport final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN 89
bas niveau historique ne couvrant plus que 1.570 km2 au lieu de 24.000 km2 à son maximum. A
L
i
certains endroits, l'eau a reculé de près de 30 km.
Face à ces contraintes, les populations mettent en place des stratégies de suruie. A côté des
activités de pêche, de cultures de riz et de coton, la vente du bois de feu constitue une bonne affaire
pour la satisfactbn des besoins urbains. Mais, ce faisant, le pays se sahélise et se désertifie sous la
hache"(2).
Avec le troisième potentiel forestier au Sud du Sahara après l'Angola et le Botswana, le
Cameroun connaft le rythme de déboisement le plus élevé des années 80 (200 000 millions d'hectares
par an) après la Côte d'lvoire (510 000 millions d'hectares par an).
Cette question est très préoccupante dans la zone septentrionale du pays.
Certaines solutions proposées par le Groupe GIEC méritent une grand attention au regard de
cette situation troublante pour l'avenir. Le GIEC propose de faire pofter prioritairement les efforts sur
des actions utiles à la fois au développement et à la limitation des émissions des gaz à effet de serre à
savoir:
- I'intensification agricole ;
- les recherches sur la maîtrise de l'énergie, les énergies renouvelables, les forêts et les arbres
afin :
* de renforcer les connaissances sur l'évolution de la biomasse des forêts
tropicales;
de mieux cerner la contribution réelle des gaz connexes au CO2 sous
différentes latitudes et de déterminer si la réduction des feux de savanes ei de
forêts ainsi que de certains centres pratiques, ou leur modernisation peut jouer
un rôle efficace dans la lutte contre I'augmentation de l'effet de serre.
On doit également noter la vulnérabilité des côtes camerounaises en matière de pollution
marine par les hydrocarbures. En effet, la configuration naturelle du Golfe de Guinée réduit les courants
marins susceptibles de favoriser la dispersion des polluants dans la mer. Aussi, convient-il de privilégier
la prévention des risques de pollution dans le Golfe lors des opérations d'exploration et d'exploitation
des gisements pétroliers.
L'électricité, quoi qu'étant considérée comme une énergie propre, n'en présente pas moins
d'importants risques environnementaux au niveau de la production (impacts socio-économiques des
ouvrages hydroélectriques, cas de la MAPE et BAMEDJIN où les populations ont dû être déplacées et
pollution liée au fonctionnement des centrales thermiques), du transport et de la distribution (agression
du paysage par les réseaux électriques aériens).
Lorsque certaines exigences environnementales ne sont pas prises en compte dès la
conception des projets énergétiques et intégrées dans les coûts, il peut en résulter des conséquences
très graves pour l'économie et la société (disparition de la faune aquatique dans le cas de cours d'eau
interrompus par les ouvrages hydroélectriques par exemple).
Le cadre juridique de l'énergie au Cameroun devrait être réaménagé pour corriger les carences
susmentionnées.
2 "Nord-Cameroun, espace désarticulé, province en déshérence. Serge Morin. Université et Pau et des Pays de
I'Adour, Bois de feu et Energie N" 22, Déc 1989.
Rappoti final
PROBLEMATIQUE DE L'ENERGIE AU CAMEROUN
- le Ministère des Finances gère le Trésor, Ia dette, la fiscalité et procède aux contrôles
économiques;
- le Ministère de I'Enseignement Supérieur, de I'lnformatique et de la Recherche Scientifique est
responsable du Laboratoire de recherche énergétique ;
- le Ministère des Travaux Publics et des Transports, assure la tutelle de certaines sociétés
para-publlques de transpoft ;
- le Ministère de la Fonction Publique, du contrôle de I'Etat et de la Réforme Administrative est
chargé du contrôle de la gestion comptable des sociétés d'Etat.
a) la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) à 100 oÉ étatique est chargée de la mise en
valeur des hydrocarbures et de la gestion des intérêts de I'Etat camerounais dans ce domaine;
b) la Société Nationale de Raffinage (SONARA), au capital réparti entre I'Etat (66 06) et les
sociétés pétrolières (34 o/o), exploite une raffinerie de pétrole d'une capacité nominale de 2 millions de
tonnes qui couvre largement les besoins intérieurs ;
c) la Société Camerounaise des Dépôts Pétroliers (SCDP), au capital détenu à 51 o par I'Etat et
o/o par les sociétés pétrolières, a pour mission te stockage des produits pétroliers sur I'ensemble du
à 49
territoire;
Rappottfinal