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I.

Les états financiers


II. L'analyse financière par les ratios
III. La capacité d'autofinancement ou cash-flow, l'autofinancement
IV. Fond de roulement
V. Besoin de financement à court terme
VI. L'endettement de l'entreprise : trois formules pour une mesure
VII. La liquidité de l'entreprise
VIII. Le ratio de rendement des capitaux ou rendement de l'avoir des actionnaires
IX. La rentabilité commerciale ou marge bénéficiaire nette
X. Le délai moyen des endossements-clients
XI. Le délai moyen des réglements-fournisseurs
XII. La rotation des stocks et âge moyen des stocks
XIII. Ratio d'exploitation, de rentabilité
XIV. Seuil de rentabilité

I. Les états financiers

Synthèse du bilan de GUESS WHO CUY au 31-12-02


ACTIF (en milliers de EUR) PASSIF (en milliers de EUR)
2002 2001 2002 2001

Actifs immobilisés 263 Capitaux propres 281

Immob. corporelles Capital 80 80


terrains 60 Réserves
175 Bénéfice reporté 201 182
contructions 75 Prov.risq.-charg.
machines - 47
- Dettes 512
amortiss.cumul. 530
Dettes à plus d'un 360
Actifs circulants 220 an
280 Dettes à un an au 80
Créances un an ou 30 plus 65
plus 7
Stocks - Comm en Fournisseurs
cours ======= ====== Établiss d ===== =====
Créances un an au 793 xcrédit 793
plus Effets à
Valeurs disponibles payer
Cptes de régul. Cptes de régul.

Le bilan présente ce que possède l'entreprise : c'est l'actif et, en contrepartie, il présente
également l'origine des fonds qui ont servi à acquérir l'actif.
Le passif indique l'origine (dette vis-à-vis de tiers, y compris les propriétaires, fondateurs ou
actionnaires) de ces fonds, et l'avoir précise les montants investis par les propriétaires.

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Ainsi, tout comme un médecin publie le bilan de santé d'une personne, le bilan fournit, à une
date donnée, la situation des possessions de l'entreprise (son actif), ainsi que l'origine interne
et externe des possessions de l'entreprise, ainsi que l'origine interne et externe des fonds
utilisés par l'entreprise lors de ses transactions (son passif).

L'actif à long terme est constitué de masses monétaires investies dans des biens qui resteront
plus d'un an sous cette forme immobilisée et parfois même cinq ou dix ans, voire même le
temps que vivra l'entreprise. Il s'agit ici des équipements, bâtiments, terrains et autres
immobilisations nécessaires à la création de produits et de services. Si de nombreux auteurs
expriment que l'actif présente l'utilisation qui a été faite des sommes originant de différentes
sources, nous préférons affirmer que l'actif décrit tous les avoirs de l'entreprise (sans oublier
de distinguer l'entreprise de l'entrepreneur ou des actionnaires).

L'actif à court terme (certains auteurs parlent des actifs circulants, mais nous déconseillons
l'emploi de cette expression) présente la situation des stocks qui seront vendus et
transformées en comptes clients (lorsque les ventes se font à crédit) ou en argent liquide (pour
les ventes au comptant). Suivent les sommes qui deviendront liquides dans un avenir
rapproché (les comptes clients venant à échéance dans quelques jours ou dans moins d'un an).
Viennent enfin les biens liquides (argent en caisse ou en banque). Notons que certains actifs
à court terme comportent des titres de placements (bons du Trésor et obligations) ; ces titres
sont rapidement transformables en liquide.

Le côté droit du bilan présente les diverses origines des fonds utilisés. Ces sources sont
parfois externes : les fournisseurs vendent parfois à crédit, les banques peuvent octroyer des
prêts, etc. ; c'est le passif. Celui-ci se subdivise également en court terme (moins d'un an) et
en long terme (dettes sur plus d'un an).

Les sources proviennent aussi des actionnaires - sources internes - qui investissent dans
l'entreprise (capital actions) et qui parfois placent dans l'entreprise une part des profits qui leur
appartiennent (bénéfice reporté, provisions, réserves et autres, les Canadiens emploient
l'expression BNR pour Bénéfices Non Répartis).

Une info culturelle (pour ceux qui cherchent des informations francophones sur le Net, par
exemple) : les Canadiens ont aussi un système comptable semblable au nôtre, mais chez eux,
l'actif est présenté dans un ordre de liquidité décroissant. Chez nous, le classement se fait par
ordre de liquidité croissant. Quant au passif, chez nous, il est présenté dans un ordre
d'exigibilité croissante alors qu'au Canada, l'ordre est aussi inversé.

B. Le compte de résultats

L'état des résultats est une sorte de film exposant les transactions qui sont survenues durant
une certaine période : autant les acquisitions d'intrants que les échanges d'extrants. Cet état
présente donc les ventes réalisées pendant le cycle d'exploitation (on utilise en comptabilité le
terme de produits) et les charges encourues pour réaliser le revenu.

L'état des résultats présente la différence entre les produits (ventes) et les charges.
Si cette différence est positive, il y a profit : l'entreprise est rentable ;
si cette différence est négative, il y a perte.

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Synthèse du compte de résultats
CHARGES (en milliers de EUR) PRODUITS (en milliers de EUR)
2002 2001 2001
Coûts ventes et 2002
prest. 720 Ventes et
achat 15 prestations 950
loyer 6
65
amortissem. 26
autres 4 Prod.financ.
frais 55 Prod.exception.
Charges 59
financières
Charges ===== ====
exception. ======== =======
IMPÔTS 950 x
Bénéfice de 950
l'exercice

Synthèse des affectations et résultats


Ce dont GUESS WHO CUY Ce que GUESS WHO CUY en fait (elle
dispose, avant affectation... affecte)...
2002 2001 2002 2001

Bénéf. de 59 Dotations aux 0


l'exercice 0réserves 201
Prélèv. s/ 182 Bénéf. à 40
réserv. ======== =====reporter
Bénéfice 241 Rémunérat. du ========= =======
reporté capital 241
Tantièmes

II. L'analyse financière par les ratios


Un ratio est un outil de gestion qui définit un rapport (ou une relation) entre deux grandeurs
ayant une relation de cohérence ou de corrélation.

Les ratios financiers, tirés de la comptabilité, sont des outils indispensables à l'analyse
fondamentale. Ils permettent notamment d'évaluer la performance passée de la société et
du management, d'estimer l'importance de la dette, de mieux comprendre le business de la
société étudiée et in fine de tenter de trouver la valeur intrinsèque de la société.

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Cependant, il ne faut pas leur donner une importance exagérée car ils décrivent le passé,
doivent être parfois adaptés au cas particulier de la société étudiée, ont plus ou moins de
signification suivant les règles comptables utilisées et enfin certains sont plutôt réservés à la
gestion interne de la société.

L'outil utilisé dans les analyses financières est appelé ratio, qui est un coefficient calculé à
partir d'une fraction, c'est-à-dire un rapport entre des sommes tirées des états financiers. Ils
servent :

· de mesure de la performance ;

· d'instrument de contrôle ;

· de guide à l'établissement de mesures correctives.

Dans la vie courante, nous utilisons également des ratios : on parle de vitesse moyenne pour
un trajet en voiture, d'indice des prix à la consommation (IPC), de consommation de litres
d'essence pour 100 km parcourus : ce sont autant d'exemples de ratios. Il est autant ridicule de
comparer les consommations de deux véhicules qui parcourent des distances différentes, que
de comparer les bénéfices d'entreprises qui ont des activités d'ampleur non comparable... En
finance les ratios sont employés en comparaison avec :

· les ratios des années précédentes de l'entreprise ;

· les ratios du même secteur d'activité.

Un ratio peut être un outil de sécurité, d'alerte, une incitation à la réflexion et à l'analyse. Il
illustre une information et permet de visualiser à un instant donné son évolution ou sa
situation. Il est nécessaire que son élaboration résulte de données exprimées à une même date
ou pour une même période

Les ratios sont regroupés dans des tableaux de bord. Une sélection rigoureuse doit être faite
selon leur utilité, leur importance, les problèmes à résoudre et l'intérêt des destinataires.

Le ratio peut permettre ainsi des comparaisons :

· inter-entreprises ou secteurs d'activité ;

· à l'intérieur de l'entreprise :

Ø comparaison entre les produits, Ø les périodes, Ø les activités, Ø les fonctions,

Ø les processus les unités de gestion, etc

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Faire une analyse financière consiste donc à évaluer les points suivants :

· les résultats de l'entreprise ;

· sa santé financière, sa rentabilité ;

· sa solvabilité ;

· les risques encourus ;

· la probabilité de survie de l'entreprise.

Cette analyse s'effectuera à cinq niveaux :

· La liquidité (solvabilité) ;

Ø ratio de liquidité générale

Ø ratio de liquidité immédiate

· La structure des dettes et la sécurité des prêteurs ;

Ø fonds de roulement

Ø ratio d'endettement

Ø ratio de passif p/r au capital

Ø ratio d'effet de levier

Ø ratio de couverture des intérêts

· La gestion de l'actif ;

Ø ratios de rotation et âge des stocks

Ø ratios de rotation et âge des comptes clients

Ø ratios de rotation des immobilisations

Ø ratio de rotation de l'actif total

· La rentabilité des activités ;

Ø capacité d'autofinancement ou cash-flow

Ø marge bénéficiaire brute

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Ø marge bénéficiaire nette

Ø rendement sur actif total

Ø rendement sur avoir des actionnaires

· L'investissement des actionnaires, sa sécurité, sa rentabilité.

Ø bénéfice par actions

Ø cours/bénéfice ou PER (price earning ratio)

Ø rente sur dividende

Ø valeur comptable

Ø x

Examinons maintenant les cinq catégories de ratios. Pour les calculs qui suivront, nous
utiliserons les données de notre entreprise fictive GUESS WHO CUY.

Principalement, les ratios financiers sont calculés en prenant les chiffres des états financiers
de l'entreprise et en les convertissant en rapports significatifs et en indicateurs du rendement
financier de l'entreprise. Ces ratios sont exprimés selon la couverture (x) ou en pourcentage
(%).
Le calcul des ratios financiers pour les exercices courant et précédent d'une entreprise et leur
comparaison les uns aux autres ou à des moyennes industrielles comparables pour la même
période donnent un aperçu de la situation financière et de la performance opérationnelle de
l'entreprise.

En général, les ratios financiers visent cinq catégories : liquidité, endettement, rentabilité,
trésorerie et valeur de marché.

L'application des ratios financiers a des limites et ceux-ci ne doivent pas être utilisés comme
réponses définitives aux questions liées aux opérations financières d'une entreprise. Les ratios
financiers servent simplement à mettre en évidence les résultats des décisions financières qui
ont été prises ou qui le seront. De plus, les ratios financiers sont plus significatifs lorsqu'ils
sont calculés et suivis pour établir les tendances au sein de l'entreprise.

III. La Capacité d'autofinancement ou cash-flow, l'autofinancement

A. La capacité d'autofinancement est une ressource interne, dégagée par l'activité de


l'entreprise, au cours d'une période de référence, restant à disposition de l'entreprise
lorsque tous les produits auront été encaissés, les charges décaissées. Les Anglo-
saxons utilisent le terme de cash-flow pour désigner le solde de ces flux d'argent.

Pour obtenir la capacité d'autofinancement d'une entreprise, on réintègre au résultat net toutes
les écritures qui ne sont pas associées à des mouvements de trésorerie, telles que les reprises
et les dotations aux amortissements et provisions, les plus ou moins values sur cessions
d'actifs.

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Au cours d'un exercice, une entreprise voit sa trésorerie affectée par des mouvements
entrants et sortants correspondant au différents flux occasionnés par son activité :
d'une part, elle doit financer des charges qui se traduisent par des décaissements (achat de
matières premières, paiement des salaires...)
alors que dans le même temps, elle encaisse entre autre le produit de ses ventes.
La différence entre ces décaissements et ces encaissements fait apparaître un solde que l'on
appelle Capacité d'Autofinancement.

La Capacité d'Autofinancement (=CAF) représente donc l'ensemble des ressources,


dégagées au cours de l'exercice, grâce aux opérations de gestion de l'entreprise. Elle définit
donc le montant global des ressources que l'entreprise pourrait consacrer à l'Autofinancement.
La CAF diffère donc du Résultat net de l'entreprise du fait qu'elle ne tient pas compte des
produits et des charges calculées mais ne comptabilise que les flux financiers réels ayant
affecté la Trésorerie de l'entreprise.

Après déduction de la rémunération des actionnaires, on détermine l'autofinancement qui


sert essentiellement à réaliser les nouveaux investissements. Il permet en outre de rembourser
les emprunts et de renforcer le fonds de roulement.

Le lecteur pourrait être surpris des parenthèses utilisées en dernière ligne de la formule. Elles
émanent du fait que certains auteurs confondent Capacité d'autofinancement (pour laquelle il
faut supprimer les parenthèses susmentionnées, ainsi que leur contenu) et l'autofinancement.
Or, la part consacrée à l'autofinancement correspond alors à la Capacité d'Autofinancement
diminuée du montant des dividendes versés aux actionnaires.

Les charges non décaissables correspondent d'une part aux dotations aux amortissements
qui constatent une dépréciation des éléments de l'actif mais qui n'a pas entraînée de dépense
de la part de l'entreprise, et d'autre part aux dotations aux provisions car la dépense dans ce
cas là n'est pas encore intervenue. Et ceci est valable quelque soit le type d'amortissement ou
de provision passé.

Les produits non encaissables correspondent aux reprises sur amortissements et provisions
qui ne constituent pas une recette réelle pour l'entreprise mais annulent simplement un
amortissement ou une provision antérieure.

Cash flow = capacité d'autofinancement =

Résultat net

+ dotations aux amortissements (provisions)

– reprises d'amortissements (de provisions)

+ moins-values sur cessions d'actifs

– plus-values sur cessions d'actifs

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ou

Cash flow = capacité d'autofinancement =

Produits encaissables

- charges décaissables

et,

Autofinancement =

capacité d'autofinancement

– rémunérations du capital

B. Exemple GUESS WHO CUY 2002

Res. net 59
Produits encaissables
+ dot amortiss 6
950
+ moins-value s/session 4
voir charges exceptionnelles
- charges décaissables
(720+15+65+26+55)
(– rémun capital –
40)
- 881
soit 29 ou 69
69

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GUESS WHO CUY a généré 29 000 € d'autofinancement qui pourraient lui servir, au-delà
du paiement des dividendes aux actionnaires, à réaliser de nouveaux investissements, de
rembourser les emprunts (au-delà de ses obligations contractuelles) et de renforcer le fonds de
roulement (voir ci-dessous).
Variante : GUESS WHO CUY a généré 69 000 € de capacité d'autofinancement qui
pourraient lui servir à réaliser de nouveaux investissements, de payer des dividendes et
tantièmes aux actionnaires et aux administrateurs, de rembourser les emprunts (au-delà de ses
obligations contractuelles) et de renforcer le fonds de roulement (voir ci-dessous).
Cette situation semble bonne ; il faudra cependant nuancer cet optimisme : l'endettement de
GUESS WHO CUY semble assez important.

IV. Fonds de roulement

Bien que le fonds de roulement ne soit pas un ratio en tant que tel, on peut le calculer de
deux façons équivalentes, dites "par le haut du bilan" et "par le bas du bilan".
Par le bas du bilan (vision à court terme), il représente les actifs disponibles pour garantir la
capacité de l'entreprise à faire face à ses dettes à court terme.
De même, par le haut du bilan (vision à long terme), il représente la manière dont sont
financés les actifs immobilisés de l'entreprise.
Ce chiffre isolé cependant, ne sert pas à grand chose si l'on ne sait pas comment ce fonds de
roulement est utilisé. Les autres ratios mentionnés ci-dessus, fournissent l'analyse nécessaire.

Le lecteur comprendra facilement que ce fonds de roulement doit être, de préférence, positif.
Négatif, cela signifierait que l'entreprise ne dispose pas d'assez d'actifs circulants (stocks y
compris) que pour faire face au paiement de ses dettes court terme.
De même, elle ne dispose pas d'assez de capitaux propres et dettes long terme pour financer
son actif immobilisé, indispensable à la survie de l'entreprise.

S'il est clairement préférable d’avoir un fonds de roulement net positif... c'est que l'on préfère
que les emplois durables soient intégralement financés par des ressources stables... n'oublions
cependant pas que l'excès nuit en tout. En effet, cela traduit une comptabilité moins tendue et
donc plus prudente. Cependant, un fonds de roulement trop positif pourrait signifier un
éventuel manque d’investissement ou même encore une surcapitalisation de l’entreprise.

Cependant, une entreprise doit acheter (et payer) ses matières premières, puis lancer la
production (et payer les salaires des ouvriers...), et c'est seulement après qu'elle pourra vendre
sa production aux clients (et enfin se faire payer). Un certain nombre de dépenses générées
par l'activité de l'entreprise précèdent les recettes issues des ventes. C'est parce que les
décaissements précèdent les encaissements qu'il existe un besoin de financement ou besoin de
fonds de roulement. Nous en parlerons ci-après.

Nous serions désolés de décourager le lecteur ordinaire de nos pages : le lecteur attentif aurait
déjà signalé l'erreur de présentation de notre entreprise cible "Guess Who". En effet, les
"créances à un an ou plus" ont été placées, à tort, dans les actifs circulants... or chacun sait que
le court terme comptable est l'année et que tout ce qui dépasse l'année doit figurer dans le long
terme, donc ici, dans les immobilisations, par contre, les dettes peuvent reprendre des dettes
LT (externes, donc pas propres) et des dettes CT, d'où ce bilan corrigé dans sa présentation de
"Guess Who" :

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Synthèse du bilan de GUESS WHO CUY au 31-12-02
ACTIF (en milliers de EUR) PASSIF (en milliers de EUR)
2002 2001 2002 2001

Actifs immobilisés 483 Capitaux propres 281

Immob. corporelles Capital 80 80


terrains 60 Réserves
175 Bénéfice reporté 201 182
contructions 75 Prov.risq.-charg.
machines - 47
- 220 Dettes 512
amortiss.cumul.
Créances un an ou 310 Dettes à plus d'un 360
plus an
280 Dettes à un an au 80
Actifs circulants 30 plus 65
7
Stocks - Comm en Fournisseurs
cours ======= ====== Établiss d ===== =====
Créances un an au 793 xcrédit 793
plus Effets à
Valeurs disponibles payer
Cptes de régul. Cptes de régul.

A. Formule FdR =

(par le bas)
Actif à court terme — Passif à court terme = ?
ou
(par le haut)
Capitaux propres+ DLT — Actif immobilisé = ?

B. Exemple GUESS WHO CUY 2002

Actif circulants 310 Capitaux


propres 281

– dettes CT (512 – 360) – 152


DLT 360

158 -
Immobil - 483

158

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la firme dispose de 158 k€ d'actif circulant en plus de ses dettes court terme. Cela signifie que
si elle avait à payer toutes ses dettes court terme, il lui resterait 158 k€ d'actif circulant pour
continuer ses activités. Cette situation semble excellente et rassurante pour les créanciers ; il
faut cependant nuancer cet optimisme : le montant figurant dans les stocks (220 k€) semble
assez important, mais toujours acceptable.
C'est l'approche par le bas (à court terme).

Une autre façon de percevoir ces 158 000 € :

la firme dispose de 158 k€ de capitaux propres en plus de ses actifs immobilisés. Cela
signifie qu'elle dispose de ce surplus d'argent propre (personnel, et non pas le contraire
d'argent sale ;-)) après avoir financé son actif immobilisé, indispensable à la survie de
l'entreprise.
C'est l'approche par le haut (à long terme).

Ce FRN positif présage-t-il d'une vision favorable de l'entreprise ? Ou alors un tel excédant
traduit-il soit une surcapitalisation de l’entreprise par rapport à ses besoins en ressources à
long terme, soit une politique d’investissements insuffisante ? Pas facile de répondre à une
telle question sans s'en poser d'autres :
Quel est le FRN des entreprises du même secteur d'activité ? Comment évolue ce FRN dans le
temps ? Est-il en croissance ou en décroissance, bien qu'il soit positif ? S'il croît, est-ce dû à
l'augmentation des capitaux propres (bénéfice reporté ? provisions créées ? nouveaux
emprunts à long terme ?) ou à une diminution des immobilisations (amortissements non
compensés par le renouvellement des immobilisations) ?
Il pourrait même s'agir d'une augmentation des capitaux propres accompagnée d'une
augmentation (moins forte) des immobilisations...

Bref, un ratio, non... mais un bon début de réflection.

V. Besoin de financement à court terme

Le besoin de financement à court terme aussi appelé besoin en fonds de roulement, lui non
plus, n'est pas un ratio en tant que tel, il correspond à la quantité de fonds devant être
financée. Ce besoin de financement résulte du cycle d'exploitation de l'entreprise et est lié au
décalage entre les recettes et les dépenses pour réaliser son activité.

Ce besoin de financement est déterminé par les éléments de l'exploitation de l'entreprise, à


savoir le cycle de production, la rotation des stocks, les délais de paiement fournisseurs et
clients.

Durant tout le cycle de production :

L'entreprise est amenée à engager des dépenses, qui ne seront récupérées que lors de
l'encaissement des ventes ou des prestations.
Par exemple :
- si son activité consiste à vendre des marchandises, l'entreprise devra acquérir un stock
minimum, avant même de commencer à fonctionner ;

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- si elle consiste à produire ou à transformer des biens, elle devra acheter ses matières
premières, puis lancer la production et rémunérer ses salariés avant de pouvoir commercialiser
ses produits et se faire payer ;
- si elle consiste à effectuer des prestations "intellectuelles" (conseil, expertise...),
l'entrepreneur devra travailler un certain nombre de jours et supporter ses frais avant
d'adresser sa note d'honoraires.

Lorsque l'activité nécessite d'accorder des délais de règlement aux clients, l'argent dû par les
clients, après livraison, constitue une "créance client".

Mais les fournisseurs pourront accorder, eux-aussi, des délais permettant de ne pas payer
immédiatement leurs factures. C'est le "crédit fournisseur".

Il existe donc une "masse d'argent" à mobiliser, nécessaire au fonctionnement de l'entreprise,


au même titre qu'il est nécessaire d'en mobiliser pour payer les locaux, machines,
équipements, etc., qui correspond à la différence entre les besoins de financement du cycle de
production (stocks + créances clients) et les ressources apportées par le crédit fournisseur.
Cette masse d'argent immobilisée dans l'entreprise est appelée "Besoin en fonds de
roulement" (BFR).

A. Formule

BFR =

Stocks + Créances Commerciales + Autres Créances + Régularisation d'actif

(Dettes Commerciales + Acomptes sur Commandes + Dettes Fiscales, Salariales et


Sociales
+ Autres Dettes + Régularisation du Passif)

ou, parfois noté plus simplement,

Actifs circulants d'exploitation (c-à-d Actif CT - actifs financiers)


-
dettes court terme d'exploitation (c-à-d Passif CT - dettes financières)

B. Exemple

Actifs circulants non financiers 310

- Fournisseurs 80

– Effets à payer 7

223

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Que la firme a besoin de 223 k€ de fonds, décalage entre les recettes de l’entreprise et les
dépenses qui sont nécessaires à la réalisation de son activité. En effet, une entreprise peut
parfaitement faire preuve de prudence en assurant la couverture de ses actifs fixes par des
capitaux permanents, tout en éprouvant des difficultés de trésorerie et ce car elle n’a pas la
possibilité de financer les besoins de financement à court terme à partir de leur cycle
d’exploitation.

D’une manière générale, le besoin en fonds de roulement (BFR) évolue en fonction du niveau
d’activité de l’entreprise. Il est également influencé par la politique de gestion des stocks, par
la politique de crédit à l’égard des clients et par les conditions de paiement octroyées par les
fournisseurs.

Au contraire du fonds de roulement (FRN) qui est préféré positif, il est préférable d’avoir un
besoin en fonds de roulement négatif ou nul... mais rien n'empêche d'avoir un BFR positif. En
effet, l’activité génère alors les ressources nécessaires au financement du cycle d’exploitation
de l’entreprise qui, par conséquent, n’a plus nécessairement besoin de recourir au financement
externe... n'a plus besoin de fonds pour rouler...

C. Autre exemple, plus détaillé

Pour une entreprise de production présentant les caractéristiques suivantes :


- CA HT : 500 000 euros
- CA TTC : 598 000 euros (TVA 19,6%, en France)
- Les achats représentent 40 % du CA HT soit 200 000 euros (239 200 euros TTC) (TVA
19,6%, en France)
- Conditions de règlement des clients : 40 % des clients règlent à 30 jours et 60 % à 60 jours.
- Conditions de règlement des fournisseurs : 30 % des fournisseurs se font payer à 60 jours et
70 % à 30 jours.
- Stocks matières premières : 1,5 mois d'achats HT
- Stocks produits finis : 8 jours de CA HT

Le calcul du BFR sera fait de la manière suivante :

1) Créances clients :
40 % x 30 jours = 12 jours
60 % x 60 jours = 36 jours
Soit au total : 48 jours de CA TTC (les factures sont libellées TTC)
598 000 euros x 48 / 365 jours = 78 640 euros

2) Stocks de matières premières :


200 000 x 1,5 / 12 mois = 25 000 euros

3) Stocks produits finis :


500 000 x 8 / 365 jours = 10 960 euros

4) Crédit fournisseur :
30 % à 60 jours = 18 jours
70 % à 30 jours = 21 jours
Soit 39 jours d'achats TTC
239 200 euros x 39 / 365 jours = 25 600 euros.

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BFR = (78 640 + 25 000 + 10 960) - 25 600 = 89 000 euros

Le lecteur attentif remarquera qu'une année, en algèbre financière, compte en théorie 360
jours au lieu de 365 jours...

Quelle différence entre le Fonds de roulement et le besoin en fonds de roulement ?

Quasi aucune, sauf que les valeurs disponibles en trésorerie ne sont pas reprises dans les actifs
circulants de la formule de besoin en fonds de roulement. Il représente les actifs disponibles
(hors trésorerie) pour garantir la capacité de l'entreprise à faire face à ses dettes à court terme.

De même, il représente la quantité d'actifs circulants à réaliser (à « liquidifier ») pour pouvoir


payer ces dettes à court terme.

On se rappellera que :

FdR ou FRN =

(par le bas)
Actif à court terme — Passif à court terme

ou que :

FRN =
Actif CT non financier + Actifs circulants financiers —
(Passif CT non financier + dettes financières CT)

ou que :

FRN =
Actif CT non financier — Passif CT non financier
+ Actifs circulants financiers — dettes financières CT

Le lecteur aura donc conclu rapidement que :

Fonds de Roulement Net =


BFR + Trésorerie

ou que :

Trésorerie =
FRN — BFR

La littérature économique scinde le BFR (besoin en fonds de roulement) en deux parties, à


savoir :

· Le BFRE : besoin de fonds de roulement d'exploitation

14
· Le BFRHE : besoin de fonds de roulement hors exploitation

Livraison de t0
matières
premières

Durée de
stockage des
matières
premières
Début du t1
processus de
production
Délai de règlement
des dettes envers
les fournisseurs
Règlement de la t2 Durée du
facture d'achat processus de
des matières production
premières

Fin du t3
processus de
production
Durée de Durée de
stockage du financement du
produit fini cycle
d'exploitation
Livraison du t4
produit fini
Délai de
recouvrement des
créances sur les
clients
Règlement de la t5
facture de vente
du produit fini

De la variation du FR (fonds de roulement), qui dépend de la stratégie d'investissement et de


financement de l'entreprise,
et de la variation du BFR (besoin en fonds de roulement), liée aux conditions de
l'exploitation,
dépend la variation de trésorerie.

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Le besoin de financement se renouvelle sans cesse au cours du cycle d'exploitation. Il est
stable dans le temps pour un niveau d'activité constant. C'est pour cela que la partie stable du
BFR devrait être financée par des ressources stables (le FR), en vertu du principe d'équilibre
financier. En revanche en période de forte croissance le BFR croit proportionnellement et doit
donc être financé par apport de capitaux stables. C'est pourquoi une entreprise à croissance
forte et rapide devient vite financièrement fragile si son BFR n'est pas comblé et soutenu
concomitamment.

Si le FR est suffisamment important pour financer l'intégralité du BFR (si FR>BFR), alors
l'entreprise dispose d'une Trésorerie Nette (TN) positive. À l'inverse, quand le BFR est
supérieur au FR, l'entreprise a recours à des ressources « à court terme » pour financer une
partie du BFR. Ces ressources « à court terme » sont des passifs de Trésorerie.

Le FR dégagé sert au financement du BFR engendré essentiellement par l'exploitation du


BFRE. Le solde est employé en trésorerie positive.
Quand il y a insuffisance ( c-à-d que BFR>FR ), comme c'est le cas de notre fil rouge "Guess
Who" où FRN = 158 k€ et BFR = 223 k€, il faut recourir à du financement à court terme...
c'est la dette financière que l'on découvre dans le bilan, au passif, dans le poste "Établissement
de crédit" pour 65 k€... sans aucun disponible au bilan.

Aussi peut-on dire que le BFR est le besoin de financement du cycle d'exploitation que l'on
estime devoir être couvert par des capitaux permanents. Cependant, il devra être couvert, au
moins partiellement, par des ressources stables (FR).

Le BFR peut être positif, nul ou négatif.

Un BFR négatif stable (ressource en FRE) est compatible avec un FR négatif (excédent des
valeurs immobilisées nettes sur les capitaux permanents). Cette situation est typique
d'activités à faible valeur ajoutée comme dans le secteur de la grande distribution. Un BFR
négatif devient une ressource permanente que l'entreprise utilisera en dehors du cycle
d'exploitation.
Si le chiffre d'affaires augmente, les ressources disponibles (BFR négatif) augmentent aussi.
Dans le cas contraire, une diminution du chiffre d'affaires se traduira par une diminution des
ressources, et l'entreprise devra réduire l'utilisation qu'elle fait de ces fonds en dehors de
l'exploitation.

E. BFR, FR et trésorerie

1. Cas 1

BFR FR+
T+

Les BFR constatés sont entièrement financés par des ressources permanentes (FR+) dont
l'importance permet de dégager des disponibilités (trésorerie positive) dont on pourrait se
demander si elles ne découvrent pas un sous-emploi de capitaux. L'entreprise ne devrait pas
avoir de concours bancaires à court terme. C'est occasionnellement pour les entreprises qui
ont des ventes stables dans le temps, sans ventes saisonnières typiques.

16
Cette situation est mauvaise si elle n'est pas occasionnelle, elle exige de reconsidérer les
structures de financement. Ne serait-il pas temps de réinvestir, de décapitaliser, de liquider ses
dettes CT et même LT ?

2. Cas 2

BFR FR+
T

Les BFR constatés sont financés, partie par des ressources permanentes (FR+) et partie par un
excédents de concours bancaires courant sur les disponibilités. L'entreprise doit emprunter à
court terme pour financer ses activités. C'est une situation que connaissent les entreprises
saisonnières avant la saison (fleuristes en fin octobre), les entreprises qui accordent de plus
longs crédits à leurs clients ou celles qui voient leur crédit aux fournisseurs diminuer. On
pourrait se demander quelle est l'importance du risque bancaire courant.

3. Cas 3

T+ FR+
BFR

Les concours bancaires courants couvrent une partie des actifs fixes, les BFR et les
disponibilités.

4. Cas 4

T++ FR+
RFR
ou BFR-

Les ressources induites par le cycle d'exploitation s'ajoutent à des ressources permanentes
(FR+) pour dégager un excédent de liquidités important dont on pourrait se demander si elles
ne recouvrent pas un sous-emploi de capitaux.

C'est typiquement la situation des entreprises à faible valeur ajoutée, comme la grande
distribution : longs crédits fournisseurs exigés, aucun crédit clients... ces entreprises peuvent
se permettre d'avoir un FdR négatif, c'est-à-dire avoir plus d'immobilisés que de capitaux long
terme...

5. Cas 5

FR RFR
T+ ou BFR-

Les ressources issues du cycle d'exploitation couvrent un excédent de liquidités,


éventuellement excessives, mais encore une partie de l'actif immobilisé (FR). Les fournisseurs
et les avances à la clientèle financent le cycle, mais aussi une partie des immobilisations. Un
renforcement des ressources stables est à examiner.

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6. Cas 6

FR RFR
T

Les ressources permanentes ne couvrent qu'une partie de l'actif immobilisé (FR) et leur
insuffisance est compensée par les fournisseurs, les avances de la clientèle et les concours
bancaires courants. La dépendance financière externe de l'entreprise est grande et la structure
des financements est à revoir.

F. Exercice : Analyse des BFR, FRN et T

Tante Agathe a reçu le bilan d'une société dont elle est actionnaire. L'importance de
l'endettement l'inquiète et elle craint que la société ne soit proche de la faillite.

Bilan de la société ( 000 €)


ACTIF PASSIF
IMN 1400 K 1000
S 200 RES 300
CCT 400 DLT 800
DISP 650 DCTfin 250
DCTexp 300
Total 2650 Total 2650

1. Solution

Un indicateur de la situation financière de la société est la trésorerie. De plus, la mesure du


BFR et du FRN permettent d'apprécier la manière dont le passif finance l'actif.

· BFR = 200+400-300 = 300

· T = 650-250 = 400

· FRN = 1000+300+800-1400 = 700 (= BFR + T)

Le FRN est positif. Cela indique que les actifs long terme (machine, terrain, équipement, &)
sont financés par des fonds à long terme.

Le BFR est positif. La société peut donc faire face à ses obligations court terme d'exploitation
(c'est-à-dire ses fournisseurs) grâce à ce que l'exploitation de son activité doit lui rapporter
(c'est-à-dire ce qu'elle a déjà vendu mais qui n'a pas encore été payé (CCT) et ce qu'elle
possède déjà mais qu'elle n'a pas encore soit transformé, soit vendu (S)).

De plus, FRN>BFR <=> T >0. La société n'a pas de problèmes de trésorerie.

Par conséquent, les craintes de tante Agathe à propos de la quantité de dettes ne sont pas tout
à fait fondées. En effet, la société utilise bien son financement (p.ex. les immobilisés ne sont
pas financés par des moyens de court terme). Cependant, au vu de l'importance de la
trésorerie, il semble que la société pourrait mieux utiliser l'argent qu'elle a directement à sa

18
disposition au lieu de le laisser simplement en caisse (ex : distribution de dividendes aux
actionnaires, remboursement anticipés de la dette long terme, investissement en matériel &)

VI. L'endettement de l'entreprise : trois (ou quatre) formules pour une mesure

A. Ratio Passif p/r aux capitaux propres ou ratio d'effet de levier

Ce ratio compare ce que doit l'entreprise (total passif) à ce qu'elle possède réellement
(capitaux-propres), permettant de déterminer la part des obligations de l'entreprise couverte
par l'investissement de ses propriétaires. Un ratio inférieur à 2/1 est préférable. Un ratio de
2/1 ou de 200 % signifierait que le passif est le double de l'apport des actionnaires et donc
qu'il y a autant de dettes envers les actionnaires que de dettes extérieures.

Nous verrons que le taux d'endettement exprime mieux cette même notion.

1. Formule

Total du passif =?
Passif - dette extérieure (LT + CT)

2. Exemple

793 = 2,82
793 512
Pour chaque 1 EUR de capital propre (capital + bénéfice reporté + réserves + provisions), la
firme doit au total 2,82 EUR & donc doit à l'extérieur 1,82 EUR. Cette situation pourrait
générer une crainte des créanciers et parmi eux des banquiers (en cas de besoin de liquidités) ;
en cas de besoin d'argent, il faudra peut-être augmenter le capital, plutôt que de faire appel à
un crédit bancaire.

Pourquoi appelle-t-on ce ratio "ratio d'effet de levier" ?

Rappelons-nous les éléments essentiels du bilan (voir page 1) et du compte de résultats (voir
page 2). Le capital est de 80 k€ : imaginons qu'il soit représenté par 80 000 actions de valeur
nominale initiale de 1 € l'action. On constate que le bénéfice de l'exercice est de 59 k€, soit
59/80 ou 0,74 € par action.

Si, dans un souci de mieux équilibrer capitaux propres et dettes extérieurs, l'entreprise
décidait d'augmenter son capital de 240 k€, le nouveau ratio Passif p/r aux capitaux propres
deviendrait : (793+240)/(793+240-512) soit 1033/521 ou encore 1,98 soit un ratio proche de 2
comme souhaité. Au prix de 1 € l'action, cela signifierait l'émission de 240 000 actions.

Le bénéfice n'aurait pas été modifié. Mais le bénéfice par action, compte tenu de
l'émission de nouvelles actions, en aurait été affecté : il serait devenu 59/(80+240) soit 0,18 €
par action.

Imaginez la réaction des anciens actionnaires : quelle diminution du bénéfice par action
& à partager avec de nouveaux actionnaires qui ont acheté ces actions à 1 € pièce, alors que
selon eux, le prix d'une action était (fin 2001) : (80+182)/80 soit 3,275 € l'action. Dès lors,

19
pour récolter les 240 000 € de capitaux propres, on émettra que 240 000/3,275 soit 73 282
nouvelles actions.

Le nouveau capital aurait augmenté de 73 282 fois 1 € soit de 73 282 € et il y aurait eu


une prime d'émission de 73 282 fois 2,275 € soit 166 717 € ce qui augmente bien les
capitaux propres de 239 999 €, sans changer le prix courant de l'action.

À ce prix-là, le bénéfice n'aurait pas été modifié. Mais le bénéfice par action, compte
tenu de l'émission de nouvelles actions, en aurait été affecté : il serait devenu 59/(80+73,282)
soit 0,38 € par action.

En analysant les chiffres ci-dessus, le lecteur comprendra mieux pourquoi, si j'étais


concepteur du vocabulaire financier, j'aurais appelé ratio d'effet de levier, non pas ce ratio-ci,
mais plutôt le ratio de dette extérieure p/r aux capitaux propres développé ci-après.

E. Ratio de solvabilité

Ce ratio représente souvent la liquidité de l'entreprise... cependant, certains auteurs le


définissent comme le rapport inverse du ratio "Passif p/r aux capitaux propres" vu ci-dessus.

Ce ratio compare ce qu'elle possède réellement (capitaux-propres) à ce que doit l'entreprise


(total passif), permettant de déterminer l'investissement des propriétaires par rapport à
l'ensemble de ses obligations. Un ratio supérieur à 1/2 est préférable. Un ratio de 1/2 ou de 50
% signifierait que le passif est le double de l'apport des actionnaires et donc qu'il y a autant de
dettes envers les actionnaires que de dettes extérieures.

B. Ratio d'endettement

Ce ratio compare ce que doit l'entreprise (emprunts ou dette extérieure) à ce qu'elle possède
(total actif ou total bilantaire), permettant d'indiquer le pourcentage des fonds utilisés dans
l'actif qui proviennent des créanciers externes. Il est évident que le complément de ce
pourcentage constitue la proportion des actifs totaux financés par les actionnaires

Un ratio un peu supérieur à 0,5 est jugé préférable.

1. Formule

Dette extérieure (LT + CT) =?


Total bilantaire

2. Exemple

512 = 0,646
793
Le pourcentage de 64,6% signifie que les créanciers fournissent près des deux tiers de fonds
nécessaires au financement des actifs de GUESS WHO CUY. Par conséquent, les actionnaires
n'apportent que 35,4% des fonds, ce qui n'est qu'un peu plus que le tiers du total utilisé .
Notons que ce financement des actionnaires est constitué par le capital-actions et les bénéfices
non répartis de l'entreprise. Ce taux de 64,6% est nettement supérieur au taux du secteur, ce

20
qui peut laisser supposer que l'entreprise pourrait avoir certaines difficultés B trouver du
crédit auprès de nouveaux créanciers externes.

Pour chaque 1 EUR d'actif, près de 0,65 € sont dus à des créanciers extérieurs & donc
seulement 0,35 € sont apportés par les actionnaires. Le lecteur attentif aura remarqué que ce
ratio et le précédent mesure exactement la même chose, mais l'exprime autrement. Cette
situation pourrait générer une crainte des créanciers et parmi eux des banquiers (en cas de
besoin de liquidités) ; en cas de besoin d'argent, il faudra peut-être augmenter le capital, plutôt
que de faire appel à un crédit bancaire.

Ce ratio, qui en principe ne devrait pas être inférieur à 0,5, caractérise l'importance de
l'endettement à long terme de l'entreprise. Le montant des fonds empruntés à moyen et long
terme ne doit pas excéder le montant des capitaux propres. Dans la mesure où la rentabilité
des capitaux propres est supérieure au coût des capitaux extérieurs, ces derniers ne font que
conforter la rentabilité des premiers (effet de levier financier). Le contraire, des capitaux
extérieurs au coût trop élevé, ne fait que détériorer la rentabilité globale.

C. Ratio Dette extérieure p/r aux capitaux propres

Ce ratio compare ce que doit l'entreprise (à ses créanciers) à ce qu'elle possède réellement
(capitaux-propres), permettant de déterminer la part des obligations de l'entreprise couverte
par l'investissement de ses propriétaires. Un ratio inférieur à 1/1 est préférable. Un ratio de
1/1 ou de 100 % signifierait que la dette extérieure est identique à l'apport des actionnaires et
donc qu'il y a autant de dettes envers les actionnaires que de dettes extérieures.

Nous verrons que le taux d'endettement exprime mieux cette même notion.

1. Formule

Dette extérieure =?
Passif - dette extérieure (LT + CT)

2. Exemple

512 = 1,82
793 512

Pour chaque 1 EUR de capital propre (capital + bénéfice reporté + réserves + provisions), la
firme doit à des créanciers extérieurs 1,82 EUR. Cette situation pourrait générer une crainte
des créanciers et parmi eux des banquiers (en cas de besoin de liquidités) ; en cas de besoin
d'argent, il faudra peut-être augmenter le capital, plutôt que de faire appel à un crédit bancaire.

D. Ratio de couverture des intérêts

Ce ratio sert à déterminer le degré de protection dont bénéficient les créanciers. Il indique
combien de fois les intérêts peuvent être couverts par le bénéfice annuel ; c'est un indice du
risque de non-paiement des intérêts de la dette

Un ratio supérieur à 1/1 est préférable. Un ratio de 1/1 ou de 100 % signifierait qu'il n'y ait
aucun bénéfice avant impôts et que le numérateur soit égal au dénominateur, les intérêts.

21
Nous verrons que le taux d'endettement exprime mieux cette même notion.

1. Formule

Bénéfive avant impôts + intérêts =?


Intérêts

2. Exemple GUESS WHO CUY 2002

114 + 26 = 5,4
26

GUESS WHO CUY couvre donc le paiement de ses intérêts 5,4 fois avec ses profits annuels
(hors charges d'intérêts); ceci indique à ses créanciers que le risque de non-paiement des
intérêts est très faible. Même si les profits baissaient de façon substantielle, la compagnie
GUESS WHO CUY pourrait faire face au service de sa dette. Les prêteurs peuvent donc
dormir tranquilles !

VII. La liquidité de l'entreprise (ou solvabilité)


Le ratio de liquidité compare l'actif à court terme avec le passif à court terme, comme le fait le
besoin en fonds de roulement, et permet donc de mesurer la solvabilité de l'entreprise à court
terme. Cependant, au lieu d'être une différence, il s'agit d'un rapport, donc d'une valeur
relative.

Le ratio de liquidité générale est le rapport entre l'actif à court terme et le passif à court
terme. Rappelons que l'actif à court terme comprend : l'encaisse, les comptes clients, les titres
de placements et les différents stocks. D'autre part, le passif à court terme se compose des
comptes fournisseurs, des emprunts à court terme, ainsi que de la portion de la dette à long
terme devenue exigible dans l'années courante. Ce ratio mesure la solvabilité et indique dans
quelle proportion les actifs à court terme garantissent le paiement des dettes à court terme.

Le lecteur aura rapidement compris qu'il vaut mieux avoir plus d'actifs à court terme que de
passif à court terme & dès lors, que le rapport donné dans la formule ci-dessous soit supérieur
à l'unité, ce qui n'arrive que si le fonds de roulement est positif &

A. Ratio de liquidité réduite (ou relative ou immédiate ou réduite)

Ce ratio indique donc la capacité qu'a l'entreprise de faire face à ses engagements sans
recourir à la vente de ses stocks. Pour calculer ce ratio, on élimine les éléments les moins
liquides (stocks, commandes en cours, comptes de régularisation). On peut ainsi considérer
que les stocks se révèlent insuffisamment liquides pour couvrir un besoin urgent de liquidités.
La vitesse ou la lenteur de la réalisation des stocks peuvent dépendre de la définition du cycle
d'exploitation.

Par exemple, un ratio de liquidité générale (stoks compris, voir ci-dessous) de 2/1
signifierait que vous avez deux fois plus d'actifs à court terme (stocks compris) que de dettes à
court terme. Toutefois, considérant que les stocks ne représentent pas toujours une valeur
sûre, il est plus prudent d'observer le ratio de liquidité réduite, soit :

22
( Actifs circulants - Stocks ) / Dettes à court terme

ou encore :

( Créances clients + Disponibilités) / Dettes à moins d'un an

mais pas (voir fonds de roulement) :

( Capitaux propres + Dettes long terme) / (Actifs immobilisés + inventaire)

Une entreprise sera solvable si ce ratio est supérieur à 1, en particulier s'il s'agit d'une
entreprise de services ou d'une entreprise industrielle.

Ce ratio mesure la solvabilité d'une façon très sévère pour l'entreprise et l'on admet
facilement que ce ratio soit inférieur à 1 tout en restant supérieur à 0,5 ; en anglais, on le
nomme d'ailleurs "acid-test". Un test moins sévère est le ratio de liquidité générale.

Ainsi, imaginons que dans un secteur d'activité, l'habitude des fournisseurs est
d'accorder à leurs clients des délais de quatre semaines pour le règlement de leur facture. Si
les taux d'intérêt viennent à augmenter, la fédération professionnelle des fournisseurs du
secteur d'activité pourrait inciter ses membres à réduire le crédit accordé à 3 semaines.
L'entreprise devrait réaliser rapidement de la liquidité pour satisfaire à cette réduction de
crédit fournisseurs.

2. Exemple

Voici le ratio de liquidité réduite de GUESS WHO CUY :

Ratio de liquidité générale = Actif CT stock = 530 k€ - 220 k€ = 2,04 fois


Passif CT 152 k€

Ratio du secteur: 2 fois

Que signifie 2,04 fois ?

Pour chaque 1 EUR devenu exigible dans l'année courante, la firme dispose de 2,04 EUR
d'actif disponible à court terme (hors stocks). Cette situation semble excellente et rassurante
pour les créanciers ; il faut cependant nuancer cet optimisme : le montant figurant dans les
stocks semble assez important.

B. Ratio de liquidité générale (en anglais : current ratio)

Ce ratio, comparant l'actif à court terme (stock compris) par rapport au passif à court terme,
révèle la capacité de votre entreprise à payer ses factures. Par exemple, un ratio de 2/1
signifie que vous avez deux fois plus d'actifs à court terme que de dettes à court terme. Il est
calculé en divisant tout l'Actif circulant (current assets) par tout le passif exigible (current
liabilities). C'est un indicateur de la solvabilité des engagements d'une entreprise à court
terme.

23
Ce ratio est également connu comme Ratio du fonds de roulement propre (working capital
ratio) et vrai ratio et est la mesure standard de la santé financière de l'entreprise. Il nous
indique si une entreprise est capable de payer ses engagements courants en mesurant si son
actif à court terme est suffisant pour couvrir son passif à court terme.

Pour ceux qui sont lents à la lecture, le ratio de liquidité générale est une traduction en ratio
du fonds de roulement.

Le ratio de liquidité mesure la capacité de l'entreprise à respecter ses obligations financières à


court terme et à survivre à des conditions économiques défavorables.

Une situation négative (ratio inférieur à 1) reflète une situation dangereuse puisque les actifs à
court terme ne permettent pas de rembourser les dettes à court terme. Lorsque ce ratio est
supérieur à 1, cela signifie qu'il existe un fonds de roulement positif. Une valeur élevée du
ratio de liquidité au sens large n'est pas nécessairement avantageuse car elle peut signifier que
l'entreprise surinvestit en actifs circulants ou est proportionnellement trop endettée à long
terme.

Par exemple, si une entreprise a M€50 dans l'Actif circulant (current assets) pour couvrir les
M€50 dans le passif exigible (current liabilities), ceci signifie qu'il a Current Ratio (Ratio de
Liquidité Générale) de 1.
Un ratio égal à 1 (ou FdR=0) est généralement considéré comme insuffisant pour assurer une
bonne solvabilité à court terme, l'entreprise ne disposant pratiquement d'aucune marge de
sécurité. En effet, la solvabilité à court terme résulte de l'équilibre entre les flux d'actifs et des
dettes, et ce flux peut être très variable durant un exercice si l'entreprise est soumise à
d'importantes fluctuations saisonnières.

Cela varie d'une industrie à l'autre. D'une manière générale, plus l'Actif circulant est liquide,
et moins le CUR est un sujet d'inquiétude. Pour la plupart des entreprises industrielles, 1.5 est
un CUR acceptable. Un CUR standard pour une activité saine est de près de deux. Ceci
signifie que l'entreprise a deux fois plus d'actif (circulant) que de passif (exigible).

Une chose pour se rappeler quand employer le CUR est qu'il ignore la synchronisation des
liquidités reçues et payées.

Prenez l'exemple d'une entreprise qui n'a aucune facture due aujourd'hui, mais un nombre
important de factures qui sont dues demain. L'entreprise possède également beaucoup de
stocks (en tant qu'élément de son Actif circulant). Cependant les stocks seront seulement
vendus à plus long terme. Cette entreprise peut montrer un bon Ratio de Liquidité Générale,
mais ne pas être considérée comme ayant une bonne liquidité.

1. Formule

Encaisse + Comptes clients + Inventaire = ?


Passif à court terme 1

2. Exemple

Ratio de liquidité générale = Actif CT = 530 000 € = 3,5 fois


Passif CT 152 000 €

24
Ratio du secteur : 2 fois Que signifie 3,5 fois ?

Pour chaque 1 EUR devenu exigible dans l'année courante, la firme dispose de 3,5 EUR
d'actif disponible à court terme (stocks y compris). Cette situation semble excellente et
rassurante pour les créanciers ; il faut cependant nuancer cet optimisme : le montant figurant
dans les stocks semble assez important.

Le lecteur se rappellera de la remarque formulée lors de la présentation du fonds de


roulement.

C. Exercice : Cas d'une société de distribution

Tante Agathe a reçu le rapport annuel de la société CROSSROAD (secteur de la distribution).


À la lecture du bilan, elle remarque l'importance du disponible et des dettes d'exploitation.
Elle se demande s'il est normal que personne ne s'en offusque.

Bilan de CROSSROAD ( 000€)


ACTIF PASSIF
IMN 1400 K 1000
S 50 RES 400
CCT 50 DLT 200
DISP 750 DCTfin
50
DCTexp
600
Total 2250 Total 2250

1. Solution

· FRN = 1000+400+200 - 1400 = 200

· BFR = 50+50 - 600 = -500

· T = FRN-BFR = 200-(-500) = 700

· Liq Gen = (50+50+750) / (50+600) = 1,31

La société n'a donc pas de problèmes de trésorerie (T>0), ni de liquidité (FRN>0 et


Liq Gen>1).
Par contre, le BFR négatif peut paraître étonnant. Cela est cependant explicable dans le cas
précis de CROSSROAD. En effet, les clients d'une société de distribution payent directement
leurs achat (d'où CCT faible).
De plus, les stocks sont également réduits (travail en flux tendus) afin de limiter les coûts
d'entreposage.
Par contre, la société utilise le délai laissé par ses fournisseurs pour payer (d'où DCTexp
important). Le surplus d'argent qui en ressort se retrouve dans la trésorerie.

C'est le placement de cette somme qui assure une partie des revenus de la société.

25
D. Exercice : Liquidité générale et trésorerie

Tante Agathe a entendu parler du ratio de liquidité générale. Elle se demande si les autres
mesures (BFR, FRN et T) ont encore une utilité une fois le ratio de liquidité calculé. Pour
répondre à sa question, elle analyse le bilan des deux sociétés suivantes.

Société A ( 000€)
ACTIF PASSIF
IMN 2000 K 1000
S 400 RES 500
CCT 300 DLT 400
DISP 200 DCTfin 500
DCTexp 500
Total 2900 Total 2900

Société B ( 000€)
ACTIF PASSIF
IMN 1800 K 1000
S 400 RES 500
CCT 300 DLT 400
DISP 400 DCTfin 500
DCTexp 500
Total 2900 Total 2900

1. Solution

· Société A: FRN = -100 ; BFR = 200 ; T = -300

· Liq Gen = (400+300+200) / (500+500) = 0,9

· Société B : FRN = 100 ; BFR = 200 ; T = -100

· Liq Gen = (400+300+400) / (500+500) = 1,2

On remarque que Liq Gen < 1 <=> FRN < 0 et inversement. Ces deux mesures donnent des
informations sur le financement des actifs de long terme.
Dans le cas de la société A, FRN<0 et Liq Gen<1. Dans ce cas, une partie des immobilisés
nets ont été financés par des moyens de court terme. Ce type de situation est dangereux
puisqu'il faut pouvoir renouveler régulièrement les moyens financiers (ils viennent à échéance
plus rapidement) afin de conserver les immobilisés.

Il faut également remarquer que le niveau de la trésorerie est indépendant du ratio de liquidité
générale. Le ratio de liquidité générale ne donne pas d'information sur la trésorerie. Dans nos
exemples, il est possible d'avoir un ratio de liquidité satisfaisant (>1) alors que la société à des
problèmes de trésorerie. C'est ce que l'on observe pour la société B.

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VIII. Le ratio de rendement des capitaux ou rendement de l'avoir des actionnaires

Les actionnaires qui ont donné leur confiance à l'entreprise en lui apportant des capitaux sont
enclins à observer le rendement de ces capitaux, c'est-à-dire mesurer le bénéfice généré par
rapport à leur investissement. C'est le ratio de rentabilité financière par excellence, il
détermine le rendement descapitaux propres, l'aptitude de l'entreprise à rentabiliser les
capitaux engagés par les actionnaires, et indirectement à lres rémunérer.
C'est aussi ce que l'on appelle le taux de profit.

Le ratio de rentabilité financière est égal à :

Résultat net / Capitaux propres

Attention, un taux faible du ratio de rentabilité financière peut correspondre à une phase
d'investissement important, les amortissements amputant les bénéfices réalisés.
C'est pourquoi le ratio suivant est très utilisé par les banquiers pour déterminer la rentabilité
d'une entreprise par rapport à son investissement.

Chiffre d'affaires / Capitaux propres

La décomposition du ratio de rentabilité financière selon les composantes suivantes :

fait apparaître une combinaison

· de la rentabilité commerciale (1),

· du ratio de rotation des actifs (2) et

· du levier d'endettement (3).

La rentabilité commerciale est déterminée par la politique des prix ;

la rotation des actifs est liée au volume d'activité et

le levier d'endettement est associé à la politique financière de l'entreprise.

On voit ainsi qu'une entreprise peut tout aussi bien être rentable grâce à un gros volume
d'affaires à faible marge commerciale (grande distribution) ou à un plus faible volume
d'affaires avec des produits à forte marge (luxe).Le levier d'endettement est élevé si
l'endettement de l'entreprise est important. Il présente un facteur multiplicatif intéressant pour

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les actionnaires lorsque le résultat est bénéficiaire, mais son incidence sera dangereuse dans le
cas d'un résultat déficitaire.

A. Formule

Le rendement des capitaux propres est considéré comme le meilleur indicateur de la


rentabilité d'une entreprise. Dans ce ratio, le bénéfice net est comparé à l'ensemble des
capitaux investis ou réinvestis par les propriétaires (le financement interne).

Les milieux financiers anglophones utilisent le terme "ROE" (Return on Equity), pour
désigner ce ratio. Nous utiliserons l'abréviation "RAA". Il indique le véritable rendement du
placement en actions des investisseurs. Quel est-il pour les actionnaires de GUESS WHO
CUY ?

Que signifie ce pourcentage? Pour 100 $ investis, l'entreprise en génère 20,90 $ par année.

Bénéfice net * 100 = ? %


Capitaux propres

B. Exemple

59 = 21 %
281

Chaque 1 EUR dont les actionnaires sont propriétaires, a rapporté 0,21 EUR ; même si ces
derniers n'ont pas tout reçu sous forme de dividendes. Le lecteur comprendra facilement la
joie des actionnaires de cette entreprise GUESS WHO CUY, fictive, alors que les taux actuels
dépassent rarement les 5 %, ce rendement semble être très alléchant pour les investisseurs.
Ceci favoriserait même un éventuel financement par l'émission de nouvelles actions.

IX. La rentabilité commerciale ou marge bénéficiaire nette


La rentabilité commerciale est généralement déterminée par le ratio :

Résultat net / Chiffre d'affaires

Ce ratio de marge permet d'apprécier l'efficacité commerciale de l'entreprise, sa


"profitabilité".
Un fort ratio signifie que l'entreprise se situe dans un secteur d'activité à forte valeur ajoutée
ou négocie avec une forte marge (produit de luxe).
Un faible ratio suppose que l'entreprise ne fabrique pas mais négocie avec une marge brute
réduite.

Que gagne finalement une entreprise & par rapport à son activité, mesurée par son chiffre
d'affaires ? & Telle est la première question que l'on peut se poser.

Ce sont là des données finales publiées par toutes les entreprises, compte tenu de toutes les
contraintes, en particulier fiscales.

28
Ce ratio est un indicateur grossier de la rentabilité finale mais intéressant car il prend en
compte l'activité générale de l'entreprise et les bénéfices, tous comptes faits.

Aux États-Unis, les normes sont de 5 à 7 % environ.

Elles sont inférieures en Belgique et en France, de l'ordre de 3 à 4 % généralement.

Toutefois, compte tenu des éléments financiers et exceptionnels qui peuvent avoir une
incidence non négligeable dans le calcul du résultat net, il est préférable d'analyser la
rentabilité d'une entreprise avec des indicateurs plus économiques.

Ainsi, le rapport de l'excédent brut d'exploitation sur le chiffre d'affaires sera un meilleur
indicateur pour déterminer la marge obtenue sur le coût de revient de la production. En effet,
ce ratio ne tient pas compte de la politique d'investissement, de la gestion financière de
l'entreprise et encore moins des événements exceptionnels ; le résultat net dépend trop de
considérations fiscales et il est préférable de se référer au résultat avant impôts (souvent
désigné par RAI) pour faire des comparaisons internationales fiables quant à la rentabilité
interne des entreprises. Ce ratio amélioré est donc :

Résultat brut avant impôts / Chiffre d'affaires

Cependant, pour affiner la mesure, le rapport de l'excédent brut d'exploitation sur le chiffre
d'affaires sera encore amélioré. En effet, le résultat brut avant impôt est influencé par des
éventuels résultats financiers, voire exceptionnels qui ne ressortent pas d'une indication de
l'activité réelle de l'entreprise. On pourrait dès lors proposer de ne pas tenir compte du résultat
brut avant impôt, mais du résultat brut d'exploitation. Le ratio devient alors :

Résultat brut d'exploitation / Chiffre d'affaires

Ce ratio détermine la marge sur le coût de revient de fabrication, c'est la rentabilité


commerciale pure.
Il exprime la performance de l'entreprise sur son activité industrielle et commerciale.
La centrale de bilan de la Banque de France le définit comme le taux de marge brute
commerciale.

B. Exemple

59 = 0,0621 ou 6,21 %
950

ou, selon la variante souhaitée et souhaitable :

(950 720 15 6 65 - 55) = 0,0937 soit 9,37 %


950

Que signifie ces 6,21 ou 9,37 % ?


Pour chaque 1 EUR de produits vendus génère 6 % (ou 9 selon ce que l'on veut mesurer). Le
lecteur comprendra facilement la joie des actionnaires de cette entreprise GUESS WHO CUY,
fictive, alors que les taux actuels dépassent rarement les 5 %.

29
X. Le délai moyen des endossements-clients
Le délai moyen des encaissements clients correspond au délai de paiement que les entreprises
accordent à leurs clients.

Les commerciaux peuvent être tentés d'accorder des délais de paiement plutôt que des remises
pour développer leur chiffre d'affaires et, en conséquence, leurs commissions sur vente. Il est
donc prudent d'observer ce ratio et de comprendre si l'augmentation du chiffre d'affaires d'une
entreprise n'est pas assortie d'un allongement anormal des crédits-clients.

Les délais d'usage sont compris entre 30 et 90 jours.

Ce ratio permet de mesurer le degré de liquidité des créances clients. En bonne gestion, la
rotation des créances clients ne devrait pas être moins rapide que celle des dettes fournisseurs.
Afin de rendre homogènes le dénominateur et le numérateur, ce dernier est exprimé TTC.

Le ratio va mesurer le temps généralement pris par les clients pour payer.

On va donc comparer le total des ventes de l'année (ou chiffre d'affaire) au montant que nous
doivent encore nos clients au moment de l'établissement du bilan. Ainsi, si nous avons vendu
(CA) pour 120 000 € dans l'année, et que nos créances clients se montent à 10 000 €... on peut
en conclure que notre créance est de 1/12 (soit 10 000 / 120 000) du chiffre d'affaires... ou que
nos clients prennent un douzième d'année pour nous payer.
Pour convertir ce rapport en jours, il suffit de multiplier par 360 le douzième trouvé, ce qui
donnerait 30 jours.

Cependant, le solde de notre compte de créance Clients est le total des factures qui n'ont pas
encore été payées... et c'est un montant TVAC.
Le solde de notre compte de produit Vente est le total des ventes de l'année, mais c'est un
montant hors TVA...
Pour comparer des choses comparables (des montants tous deux TVAC), on multipliera le
montant des ventes par 1,21 (si la TVA applicable est de 21 % ; ou par 1,06 si la TVA
applicable est de 6 %).

Ainsi, imaginons une entreprise qui a vendu pour 7 510 k€ (HTVA) de marchandises et qui se
retrouve au moment du bilan avec une créance Clients de 800 k€ (TVAC) ;
le montant des ventes TVAC sera de 7 510 * 1,21, soit 9 087,1 k€... dont 800 k€ n'ont pas été
encore payés... donc 8 287,1 ont été payés...

Le ratio 'délai moyen des endossements clients' sera :


800 * 360 = 31,69 ou 32 jours.
7510 * 1,21

30
Grand Livre des comptes

Endossement clients

70 Ventes
7 510

4510 TVA S/ventes


1 577,1

4O0 Clients
9087,1 8 287,1

5500 Caisse
8 287,1

A. Formule

Ce ratio est obtenu par le calcul suivant :

( Créances Clients / Chiffre d'affaires ) * 360

Sachant que le poste Créances Clients est exprimé en TVAC (ou TTC), il est nécessaire de
retraiter le Chiffre d'affaires pour l'exprimer lui aussi en TVAC (ou TTC) (rappel : dans le
compte de résultat, le chiffre d'affaires est comptabilisé hors taxes HTVA).

B. Exemple (dont le taux de TVA est supposé de 21 %)

250 * 360 = 87,7 jours


950 * 1,21

31
En moyenne, l'entreprise doit attendre près de trois mois entre la vente aux clients, plus
précisément la facturation, et le paiement de ses clients. Ces délais semblent très longs et
GUESS WHO CUY aurait avantage à réclamer des paiements plus prompts de ses débiteurs.

XI. Le délai moyen des règlements-fournisseurs

Ce ratio permet de voir combien de temps les fournisseurs m'accordent avant de payer la dette
que j'ai envers eux lors de l'achat de ma marchandise.

Le délai moyen de règlements fournisseurs est généralement de l'ordre de 30 à 60 jours.

Il existe deux manières d'analyser une entreprise dont le ratio Règlement Fournisseurs dépasse
60 jours.

· Dans un cas, l'entreprise dispose d'excellents acheteurs et négocie de très longs délais de
paiement au risque d'écraser ses fournisseurs.

· Dans l'autre cas, elle rencontre des difficultés de trésorerie et n'est pas à même de payer
ses fournisseurs dans les délais impartis.

Ainsi, dans l'exemple ci dessous, le solde de mon compte 'Fournisseurs' est de 1 130 € (3 630
- 2 500) ;
ce qui signifie qu'il me reste à payer 1130 sur le montant d'achats TVAC de 3630 (ou 3000
HTVA)... soit un petit tiers de mes achats de l'année, soit un peu moins de 120 jours.

Le ratio 'délai moyen des règlements fournisseurs' sera :


1130 * 360 = 112 jours.
3000 * 1,21

Le lecteur comprendra facilement qu'il vaut mieux disposer d'un 'délai moyen des règlements
fournisseurs' plus grand que le 'délai moyen des endossements clients' que l'on accorde à ses
clients (ou que les clients s'accordent eux-mêmes) : en effet, si nous laissons deux mois à nos
clients pour nous payer, alors que nous devons payer nos fournisseurs 15 jours après la
livraison, il va y avoir des problèmes de paiement.

32
Grand Livre des comptes
60 Achats
3 000

4110 TVA S/ach


630

440 Fournisseurs
2 500 3 630

5500 Caisse
2 500

A. Formule

Ce ratio est obtenu par le calcul suivant :

( Dettes Fournisseurs / Chiffre d'affaires ) * 360

Sachant que le poste Dettes Fournisseurs est exprimé en TVAC (ou TTC), il est nécessaire de
retraiter le Chiffre d'affaires pour l'exprimer lui aussi en TVAC (ou TTC) (rappel : dans le
compte de résultat, le poste Ventes (ou chiffre d'affaires) est comptabilisé hors taxes HTVA).

De plus, s'agissant d'un délai entre achat et paiement aux fournisseurs, on préférera la formule
:

( Dettes Fournisseurs / Achats marchand ou matières premières ) * 360

Sachant que le poste Dettes Fournisseurs est exprimé en TVAC (ou TTC), il est nécessaire de
retraiter le poste Achats pour l'exprimer lui aussi en TVAC (ou TTC) (rappel : dans le compte
de résultat, le poste Achats est comptabilisé hors taxes HTVA).

33
B. Exemple (dont le taux de TVA est supposé de 21 %)

(80+7) * 360 = 35,9 jours


720 * 1,21

Qu'en moyenne, l'entreprise attend plus d'un mois entre un achat chez ses fournisseurs et le
paiement à ses fournisseurs. Ces délais semblent corrects, mais trop courts par rapport au
délai moyen d'endossement-client. GUESS WHO CUY accorde des délais supérieurs à ses
clients qu'elle n'en prend elle-même pour régler ses factures, elle aurait avantage à réclamer
des paiements plus prompts de ses débiteurs ou à s'accorder des délais plus longs pour le
paiement de ses fournisseurs.

C. Comparaison règlement fournisseurs / endossement clients

Grand Livre des comptes

Règlement fournisseurs Endossement clients

60 Achats 70 Ventes
3 000 7 510

4110 TVA S/ach 4510 TVA S/ventes


630 1 577,1

440 Fournisseurs 4O0 Clients


2 500 3 630 9087,1 8 287,1

5500 Caisse 5500 Caisse


2 500 8 287,1

34
XII. La rotation des stocks et âge moyen des stocks
Une entreprise a tout intérêt à faire tourner rapidement ses stocks sans toutefois risquer la
rupture d'approvisionnement ou de livraison. En effet, des stocks qui ne tournent pas
immobilisent des capitaux et constituent des charges lourdes pour la trésorerie.

Plusieurs facteurs contribuent à déterminer la vitesse de rotation des stocks : les délais
d'approvisionnement, la durée du processus de fabrication, mais aussi la durée de vie du
produit (périssable ou non) ou le caractère saisonnier de l'activité.

Aussi, nous comprenons qu'il existe des normes différentes de rotation des stocks selon le
secteur d'activité.

La rotation des stocks indique le niveau d'efficacité avec lequel les gestionnaires gèrent et
contrôlent leurs stocks. Il fournit d'autres informations très utiles :

- la rapidité avec laquelle un stock devient liquide ;

- le nombre de fois qu'un stock se renouvelle sur les étagères en un an.

Cependant, l'interprétation de ce ratio est difficile et dangereuse. En effet, la comparaison de


ce ratio avec d'autres entreprises du même secteur est parfois boiteuse, puisque le mode
d'estimation de la valeur des stocks n'est pas partout le même LIFO, FIFO ou PMP (premiers
entrés/premiers sortis, premiers entrés/ derniers sortis, etc.).

A. Formule

Le ratio de rotation des stocks est obtenu par l'un des calculs suivants :

Chiffre d'affaires / stock moyen

ou

Achats marchandises / stock moyen

Le ratio d'âge moyen des stocks est obtenu par le calcul suivant :

360 / Rotation des stocks

Exprimée en nombre de jours, la rotation des stocks est calculée à partir des éléments
comptables. Pour une entreprise commerciale, elle concerne le stock et les achats de
marchandises. Dans une entreprise industrielle, on calculera deux ratios : la rotation des
stocks de matières premières et la rotation de stocks de produits finis.

B. Exemple

Rotation des stoks (1) = 950 / 220 = 4,3

Rotation des stoks (2) = 720 / 220 = 3,3

35
Âge moyen (1) = 84 jours

Âge moyen (2) = 109 jours

En moyenne, le stock est renouvelé 4,3 fois par an si le calcul se base sur le C.A. (seulement
3,3 fois par an si le calcul se base sur la base de la valeur d'acquisition de ce stock, chiffre
évidemment inférieur mais plus parlant, puisque le stock moyen est (quasi) toujours évalué en
valeur d'acquisition).
En moyenne, le stock est renouvelé tous les 84 jours si le calcul se base sur le C.A. (seulement
tous les 109 jours si le calcul se base sur la base de la valeur d'acquisition de ce stock, chiffre
évidemment inférieur mais plus parlant, puisque le stock moyen est (quasi) toujours évalué en
valeur d'acquisition).

Notons que le numérateur est exprimé en € de vente, alors que le dénominateur est en
prix coûtant. Il s'en suit une surévaluation de la rotation : 4,3 fois au lieu de 3,3 fois, si les
deux chiffres étaient évalués sur une même base B partir du coût des marchandises vendues.

Le stock moyen du dénominateur est souvent calculé par la formule suivante :

Stock moyen = ( Stock début + Stock final ) / 2

Dans notre calcul nous avons même simplifié encore ce calcul en utilisant la formule :

Stock moyen = Stock final / 2

Or, il est possible que le niveau des stocks de début et de fin soient anormalement bas, B
cause de variations saisonnières, ou, au contraire, anormalement élevés. Il faudra donc
s'assurer que le stock moyen est représentatif de la moyenne annuelle ; il serait souhaitable
d'utiliser :

Stock moyen = ( Somme des Stocks de fin de mois ) / 12

L'interprétation de ces ratios touchant aux stocks devra donc se faire avec précaution. Il
faut bien comprendre que la politique d'achat et de stockage n'est pas du seul ressort de la
finance ; les services de production et du marketing viennent, eux aussi, influer sur ces
décisions. D'autres facteurs, tels que la répartition géographique des fournisseurs, la
localisation de clients, interfèrent dans la décision de niveau des stocks. L'âge des stocks est
une autre façon d'estimer la qualité de gestion de ce poste d'actif.

Une rotation des stocks trop faible (par rapport à la moyenne du secteur dans la même
activité) entraîne nécessairement une augmentation de l'âge moyen des stocks. Il se peut que
le niveau des stocks soit anormal et qu'il y ait surstockage. Il ne faudrait pas perdre de vue les
aspects géographiques mentionnés plus tôt et analyser la situation avec ces nouvelles données
qualitatives.

XIII.Ratio d'exploitation, de rentabilité

De très nombreux indicateurs permettent de suivre l'évolution de l'exploitation de


l'entreprise. En effet, les données comptables peuvent être comparées entre elles ou associées
à des données du système d'information pour déterminer toutes sortes de ratios économiques.

36
L'évolution dans le temps du chiffre d'affaires ou de la valeur ajoutée est mesurée sous la
forme suivante :

(Chiffres affaires n - Chiffres affaires n-1) / Chiffres affaires n-1

ou

(Valeur ajoutée n - Valeur ajoutée n-1) / Valeur ajoutée n-1

Le taux de valeur ajoutée est l'un des nombreux indicateurs économiques qui peuvent être
calculés. Il est déterminé de la façon suivante :

Valeur ajoutée * 100 / Chiffre d'affaires

On pourra obtenir des ratios de rentabilité du personnel tels que :

Valeur ajoutée / effectif

ou

Frais de personnel / Valeur ajoutée

De façon générale, pour une analyse économique plus fine au sein d'une entreprise, on pourra
rapporter le chiffre d'affaires, ou la valeur ajoutée, ou l'excédent brut d'exploitation à
différentes données propres à l'entreprises telles que les semaines élèves pour une société de
formation, les kilomètres parcourus dans une entreprise de transport, les tonnes de matière
produites par l'usine, &

A. Cas d'une société en croissance

Oncle Séraphin veut créer une société. Il lui faudrait acheter du matériel pour 1000 €. Pour
financer son activité, il contracterait un emprunt de 400 € et investirait lui-même 800 €. Il
estime que pour le premier trimestre son chiffre d'affaire sera de 1000 €. Par la suite, celui-ci
devrait croître de 10 % par trimestre. Pour ne pas tomber à court de marchandise, il devrait
avoir des stocks d'une valeur de 15 % du chiffre d'affaire.

Les dettes court terme d'exploitation et les créances court terme devraient s'équilibrer et
s'élèveraient à 40 % du CA. L'entièreté des bénéfices serait distribuée aux actionnaires.
Séraphin se dit que son projet est fabuleux puisqu'il suffit d'investir au début et ensuite de
toucher les dividendes. Êtes-vous d'accord ?

Solution

Le bilan au 1° trimestre est le suivant :

· CA = 1000€

· S = CA*15% =150€; CCT = DCTexp = CA*40% = 400€

37
· FRN = 800+400-1000 = 200€

· BFR = 400+150-400 = 150€

· T = FRN BFR = 200-150 = 50€ = DISP

ACTIF (€) PASSIF (€)


IMN 1000 FP 800
S 150 DLT 400
CCT 400 DCTexp 400
DISP 50
Total 1600 Total 1600

Au deuxième trimestre &

· CA = 1000* (1+10%) = 1100€

· S = 1100*15% = 165€; CCT = DCTexp = 1100*40% = 440€

· FRN inchangé

· BFR = 440+165-440 = 165€

· T = 200-165 = 35€ = DISP

ACTIF (€) PASSIF (€)


IMN 1000 FP 800
S 165 DLT 400
CCT 440 DCTexp 440
DISP 35
Total 1640 Total 1640

On remarque que le FRN reste inchangé de période en période (pas d'augmentation de


capital et pas de réserves). Par contre, le BFR varie en fonction du chiffre d'affaire (15% du
CA). Il est possible de représenter graphiquement l'évolution du FRN, BFR et T dans le
temps.

On constate que pendant les 4 premiers trimestres, FRN>BFR et donc T > 0. Cependant,
comme FRN est constant et que BFR augmente avec le CA, la trésorerie diminue et devient
négative à partir du 5° trimestre. Une solution envisageable pour financer ce besoin d'argent
est de contracter une dette court terme financière. Toutefois, le problème étant structurel

38
plutôt que conjoncturel (si rien n'est entrepris, la situation ne s'améliorera pas), les DCTfin ne
sont pas une solution de long terme. C'est le cas typique des sociétés en forte croissance. Elles
doivent trouver des moyens pour financer leur croissance. Il faut donc penser soit à changer la
structure du BFR dans la mesure du possible (réduire les stock nécessaire, amener les clients à
payer plus rapidement &), soit à augmenter le FRN (augmentation de capital, mise en réserve
des bénéfices, augmentation des dettes long terme &).

B. Cas d'une société en croissance

Il est possible de réaliser l'exercice précédent en utilisant une commande spéciale du


tableur Excel : Données|Table.

Reprenons les données de l'exercice ci-dessus. L'objectif est de calculer la trésorerie de


l'entreprise pour les 10 périodes futures.

Dans un premier temps, il faut construire le bilan en introduisant les paramètres (S, CCT,
DCTexp, croissance du CA). On introduit une donnée supplémentaire : Temps, dans le but de
pouvoir calculer les différents éléments du bilan à des périodes différentes. En Temps = 0, le
chiffre d'affaire est de 1000. Par après (Temps>0), le chiffre d'affaire augmente en fonction du
taux de croissance et de la période considérée.

A B C
1

Ratio S/CA 15%


2 CCT/CA 40%
3 DCTexp/CA 40%
4 Croissance CA 10%
5
6 Temps 0
7 CA 1000 =1000*(1+C4)^(B6)
8
9 Actif
10 IMN 1000 =1000
11 S 150 =C1*B7
12 CCT 400 =C2*B7
13 T 50 =B20-B10-B11-B12
14 Total 1600 =SOMME(B10:B13)
15
16 Passif
17 FP 800 =800
18 DLT 400 =400
19 DCTexp400 =C3*B7
20 Total 1600 =SOMME(B17:B19)

39
On pourrait imaginer modifier le paramètre Temps et noter pour chaque nouveau paramètre,
la valeur de la trésorerie. Cependant, cette méthode n'est pas très pratique. L'alternative est
l'utilisation de la commande Données | Table.

1. Introduire les valeurs du paramètre à modifier. Ici : dans les cellules E3:E12.

2. Introduire la formule calculant la valeur que l'on veut étudier. Ici : en F2, écrire
« =B13 » (coordonnée de la cellule avec le calcul de la trésorerie).

3. Sélectionner la table de calcul. Ici : les cellules E2:F12.

4. Choisir Données|Table dans le menu.

5. Écrire les coordonnées de la cellule contenant le paramètre dans « Cellule d'entrée en


colonne ». Ici : B6.

6. OK.

Excel recalcule automatiquement la valeur de la trésorerie pour chaque période introduite


dans les cellules d'entrées.

E F
1 Temps Trésorerie
2 50
3 1 35
4 2 18
5 3 0
6 4 -20
7 5 -42
8 6 -66
9 7 -92
10 8 -122
11 9 -154
12 10 -189

Il est possible de montrer plusieurs valeurs recalculées (en plus de la trésorerie). Lors de
la création de la table, il suffit d'introduire d'autres formules à côté de celle de la trésorerie
(cad en G2, H2, &) lors de l'étape 2. Ensuite, il faut sélectionner la table adéquate à l'étape 3
(cad E2:G12, E2:H12, &). Le reste des étapes reste inchangé.

Pour plus de lisibilité, il est possible de cacher la valeur de la cellule qui contient la formule.
Ici : F2.
Pour ce faire, il faut
1) sélectionner la cellule ;
2) choisir la commande Format|Cellule dans le menu ;
4) dans l'onglet « nombre », choisir Catégorie|Personnalisée ;
5) tapez « ; » dans l'espace réservé sous « Type: »

40
C. Information donnée par les bénéfices

Le directeur de la société FLOP est heureux. Il vient de vendre son stock de produits finis
avec une large plus-value. Les stocks étaient comptabilisés au bilan pour un montant de 20 €
et ont été revendus au prix de 100 €. Le payement se fait en deux temps : 25 % aujourd'hui et
75 % au cours de la prochaine période. Le directeur de FLOP décide de distribuer l'entièreté
du bénéfice de la société aux actionnaires. Est-ce une bonne idée ?

Le bilan de la société avant la vente est donné ci-dessous. La société n'est pas soumise à
l'impôt et ses immobilisés ne sont pas amortissables.

ACTIF (€) PASSIF (€)


IMN 200 FP 180
S 20 DLT 30
CCT 10 DCTexp 20
DISP 0 DCTfin 0
Total 230 Total 230
BFR 10 FRN 10
T 0

1. Solution

Le compte de résultat se présente de la manière suivante :

Compte de résultats (€)


CA 100
- DS - 20
= BEN = 80
è Div 80

Le bilan après la vente devient alors :

ACTIF (€) PASSIF (€)


IMN 200 FP 180
S 0 DLT 30
CCT 85 DCTexp 20
DISP 0 DCTfin 55
Total 285 Total 285
BFR 65 FRN 10
T -55

41
La vente des stocks a induit 3 changements dans le bilan :

 les stocks ont été éliminés (S=20-20=0) ;


 le disponible a augmenté de 25 (DISP=0+25=25) ;
 les créances ont augmenté (CCT=10+75=85).

La distribution du bénéfice doit diminuer le disponible. Cependant, celui-ci n'étant pas


suffisant, la société doit contracter des dettes financières. Le dividende (80) est payé en partie
par le disponible (25) et en partie par les DCTfin (80-25=55).

La trésorerie est négative. La société FLOP est donc en difficulté financière malgré son
résultat comptable positif.

Si on regarde les flux financiers de l'opération :

Cash Flow de l'opération (€)


BEN 80
- DBFR - (65-10)
= CF = 25

On voit que le mouvement d'argent induit par la vente des stocks n'est que de 25. Comme la
trésorerie était nulle au départ, la société ne peut distribuer que l'argent réellement obtenus par
son activité si elle ne veut pas être en difficulté financière.

XIV. Seuil de rentabilité


Plusieurs approches du seuil de rentabilité coexistent, mais toutes ont pour but de déterminer
la quantité minimale à produire pour que l'entreprise commence à réaliser un bénéfice.
Tout le monde conviendra qu'une boulangerie ne pourrait s'enrichir en ne vendant qu'un seul
pain par jour... il n'y aurait pas assez d'argent gagné pour payer l'électricité du magasin, le
personnel, le loyer éventuel (ou l'amortissement, le cas échéant) en sus des ingrédients
indispensables à faire le pain (farine, levure, sel et eau).

L'analyse de l'activité et de la croissance d'une firme dépend de plusieurs facteurs : l'objectif


principal d'une entreprise étant de produire et par conséquent, de créer des bénéfices.
Mais, comment déterminer à quel moment une entreprise couvre ses frais de production, crée
des bénéfices et est rentable ? Un seul élément peut nous le confirmer : c'est l'analyse du
« point mort » de la firme ! Le « point mort » est un principe permettant de calculer le « seuil
de rentabilité » d'une firme c'est-à-dire, de déterminer le chiffre d'affaires à partir duquel elle
pourra dégager une marge de bénéfice.
En d'autres termes, le « point mort » mesure le niveau d'activité à partir duquel le chiffre
d'affaire relatif à la quantité de biens produits et vendus couvre l'ensemble des charges de
l'entreprise.

Une première méthode détermine la quantité à produire pour que l'ensemble des coûts (fixes
et variables) égale la recette totale.

42
La deuxième méthode calcule la marge sur coût variable unitaire, puis divise les frais fixes
par cette marge sur coût.

A. Approche par "recettes = coûts"

Les coûts variables, ce sont les éléments intervenant proportionnellement au volume de


production ;
Les coûts fixes, ce sont ceux qui ne varient pas en fonction de la taille de l'activité. Autrement
dit, il s'agit des coûts qui restent constants malgré le volume de production ;
exemples : frais d'électricité, d'assurance, les salaires ou d'autres coûts directs, main d' Suvre,
matières premières &

Ses frais fixes de production s'élèvent à 70.000 €


Ses frais variables s'élèvent à 25 € par bonnet.
Sachant qu'elle peut produire jusqu'à 1000 bonnets par mois et qu'elle peut les vendre à 200 €
pièce, déterminons le volume de production minimal qui lui permet de ne pas être en perte.

On constate donc que pour un volume en deça de 400 unités, l'entreprise est en perte, pour un
volume au-delà, elle est en situation de profit. Son seuil de rentabilité sera donc de 400 unités
à produire.

B. Approche par la marge

Avec les mêmes chiffres que l'exemple donné ci-dessus, on calculera la marge sur coût
variable. À savoir ce que l'entreprise gagne sur ces coûts variables par unité produite : ce qui
donnera 200 - 25, soit 175 € sur coût variable, donc sans tenir compte des coûts fixes.

Compte tenu que les coûts fixes sont de 70 000 €, combien d'unités faudra-t-il produire pour
couvrir ces frais fixes ? Il suffit de diviser les frais fixes par le montant gagné par unité sur
coût variable... 70 000 / 175 = 400...
Donc les 400 premières unités produites dégageront un profit sur coût variable qui sera
insuffisant et totalement absorbé par les coûts fixes... au delà, l'entreprise commence à gagner.

Pour arriver à calculer le bénéfice, il faut dans un premier temps imputer sur le chiffre
d'affaires encore appelé « montant des ventes », les charges relatives à la production de ce
bien, lesquelles sont réparties en « charges variables » et en « charges fixes » .
Les « charges variables » sont comme leur nom l'indique, des charges dont le montant varie
en fonction du niveau de la production. C'est le cas par exemple des matières premières, des
marchandises, des commerciaux dont la rémunération est fonction des objectifs de vente ... et
de certaines charges de transport pour ne citer que celles-là !
Les « charges fixes » quant à elles, sont celles supportées par l'entreprise, qu'il y ait
production ou non. Elles concernent, le frais généraux à savoir les charges du personnel, les
frais de recherches et d'études, les frais d'entretien , les charges de main-d'oeuvre ... mais
également les amortissements des immobilisations.
Cependant, après avoir déterminé les « charges fixes » et les «charges variables», il faut
calculer la « marge sur coût variable » qui est la différence entre le chiffre d'affaires et les
« charges variables » (et retranscrite en pourcentage du chiffre d'affaires). Et lorsque le chiffre
d'affaires dépasse le montant des « charges variables », on dit que l'entreprise dégage une
« marge sur coût variable », élément primordial dans la détermination du «point mort» de la
firme.

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Le « point mort » de l'entreprise sera alors obtenu en divisant le montant des «charges
variables» par la marge sur coût variable (en % du chiffre d'affaires ). À ce niveau d'activité,
l'entreprise ne réalise ni bénéfice ni perte du fait que le montant de ses ventes est égal au
montant de ses charges variables. Le bénéfice à ce stade est nul.
Face aux difficultés économiques, les entreprises se fixent donc pour objectif, d'avoir un
« point mort » de plus en plus faible pour limiter au maximum le montant de leurs « charges
fixes », lorsqu'elles n'arrivent plus à augmenter de façon significative leurs ventes. Le « point
mort » est donc par définition un point d'équilibre où l'Entreprise ne réalise ni perte ni
bénéfice.
Au-delà de ce seuil, elle rentre dans une « zone de gain », raison pour laquelle le « point
mort » est également appelé « seuil de rentabilité ».

Remarque : dans les deux approches, si on ne dispose pas des coût variable unitaire, rien
n'empêche de faire le calcul par "euro de chiffre d'affaire", puis de déterminer le chiffre
d'affaire minimal pour que l'entreprise dépasse son point mort.

Ainsi, chez GUESS WHO CUY, on retrouve les coûts des ventes et prestations ventlilés :
achat (720), loyer (15), amortissem. (6), autres frais (65). On acceptera facilement que les
achats soient des coûts variables (720) et que les autres coûts soient fixes (86).

Dès lors :

 marge sur charges variables,


= chiffre d'affaires / coûts variables
= 950 - 720
= 230

 taux de marge sur coûts variables,


= marge sur coûts variable / CA
= 230 / 950
= 0,242105 soit 24,2 %

 seuil de rentabilité,
= coûts fixes / taux de marge sur coût variable
= 86 / 0,242105
= 355,2

Ce qui signifie que le CA minimal doit être de 355,2 ce qui est bien
inférieur au CA réel de 950.

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