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Mécanique des fluides

Promotion IGE

Philippe Fichou
2001-2002
CHAPITRE 1. GÉNÉRALITÉS - ÉQUATIONS GÉNÉRALES 2

Chapitre 1

Généralités - Équations générales

Ce chapitre est consacré à des rappels et des compléments de mécanique des milieux continus (MMC)
applicables à la mécanique des fluides, ainsi qu’aux équations et théorèmes qui en résultent.
L’hypothèse fondamentale de la MMC est la continuité du milieu caractérisée par l’emploi de fonctions
représentant le modèle, supposées continues dans les domaines auxquelles elles s’appliquent.

1.1 Généralités
1.1.1 Théorèmes généraux
Le modèle de la mécanique des fluides utilise fréquemment les opérateurs vectoriels et tensoriels. Rappe-
lons ici leurs définitions et les théorèmes les plus employés sans démonstration.

1.1.1.1 Définitions des opérateurs vectoriels et tensoriels

Les différentes définitions seront données dans les bases cartésiennes (e1 ,e2 ,e3 ), cylindrique (er ,eθ ,ez ) et
sphérique (er ,eθ ,eϕ ).
Remarques : Nous utiliserons la convention d’Einstein pour l’indice muet, c’est-à-dire que les indices
répétés dans un même monôme signifient une sommation de 1 à 3.
La dérivée par rapport à un axe du repère est notée indifféremment ∂i ou ,i .
– Le vecteur gradient d’une fonction scalaire
gradf = f,i ei (1.1)
f,θ
= f,r er + eθ + f,z ez (1.2)
r
f,θ f,ϕ
= f,r er + eθ + eϕ (1.3)
r r sin θ
– Le scalaire laplacien d’une fonction scalaire
∆f = f,ii (1.4)
1 1
= (rf,r ),r + 2 f,θθ + f,zz (1.5)
r r
1 1 2 cos θ
= f,rr + 2 f,θθ + 2 2 f,ϕϕ + f,r + 2 f,θ (1.6)
r r sin θ r r sin θ
– Le scalaire divergence d’une fonction vectorielle
divF = Fi ,i (1.7)
Fr F θ ,θ
= + F r ,r + + F z ,z (1.8)
r r
1 1 2 cot θ
= F r ,r + F θ ,θ + F ϕ ,ϕ + F r + Fθ (1.9)
r r sin θ r r
1.1. GÉNÉRALITÉS 3

– Le vecteur rotationnel d’une fonction vectorielle

rotF = εijk Fk ,j ei (1.10)


1 1
= ( Fz ,θ − Fθ ,z )er + (Fr ,z − Fz ,r )eθ + [(rFθ ),r − Fr ,θ ]ez (1.11)
r r
1 1 cot θ 1 1
= ( F ϕ ,θ − F θ ,ϕ + Fϕ )er + ( Fr ,ϕ − Fϕ ,r − Fϕ )eθ
r r sin θ r r sin θ r
1 1
+(Fθ ,r − Fr ,θ + Fθ )eϕ (1.12)
r r
– Le vecteur divergence d’un tenseur du second ordre symétrique

div(F) = Fij ,j ei (1.13)


Frθ ,θ Frr − Fθθ Fθθ Frθ
= [Frr ,r + + Frz ,z + ]er + [Fθr ,r + + Fθz ,z + 2 ]eθ
r r r r
Fzθ Fzr
+[Fzr ,r + + Fzz ,z + ]ez (1.14)
r r
∂Frr ∂Frθ 1 ∂Frϕ 2 cot θ
= [ + + + ( Frr − Fθθ − Fϕϕ ) + Frθ ]er
∂r r∂θ r sin θ ∂ϕ r r
∂Fθr ∂Fθθ 1 ∂Fθϕ 3 cot θ
+[ + + + Frθ + (Fθθ − Fϕϕ )]eθ
∂r r∂θ r sin θ ∂ϕ r r
∂Fϕr ∂Fϕθ 1 ∂Fϕϕ 3 cot θ
+[ + + + Frϕ + 2 Fϕθ ]eϕ (1.15)
∂r r∂θ r sin θ ∂ϕ r t

– Le tenseur gradient d’une fonction vectorielle

gradF = Fi ,j ei ⊗ ej (1.16)
 
Fr ,r (Fr ,θr−Fθ ) F r ,z
 
=  Fθ ,r (Fθ ,θr+Fr ) F θ ,z  (1.17)
F z ,θ
F z ,r r F z ,z
 
Fr ,θ −Fθ F r ,ϕ Fϕ
F r ,r r r sin θ + r
F θ ,ϕ Fϕ cot θ
=  Fθ ,r (Fθ ,θr+Fr )
 
r sin θ − r  (1.18)
F ϕ ,θ F ϕ ,ϕ Fr Fθ cot θ
F ϕ ,r r r sin θ + r + r

1.1.1.2 Propriétés des opérateurs

div(rotF) = 0 (1.19)

rot(gradf ) = 0 (1.20)

rot(f F) = f rotF + gradf ∧ F (1.21)

div(f F) = f divF + gradf · F (1.22)

div(gradf ) = ∆f (1.23)

rot(rotF) = grad(divf ) − ∆F (1.24)


1.1. GÉNÉRALITÉS 4

1.1.1.3 Théorèmes généraux

On note D un domaine fluide de frontière ∂D. Soit dV un élément de volume entourant un point M du
domaine, et dA un élément de surface de ∂D entourant un point P où la normale à la frontière est n –
voir figure ci-dessous –.

– Le théorème de la divergence et ses applications


Si Fijk (M,t) est une fonction continue sur le domaine D, alors :
Z Z
Fijk ,k dV = Fijk nk dA (1.25)
D ∂D

• Le théorème d’Ostrogradsky :
Z Z
divF dV = F · n dA (1.26)
D ∂D

• Le théorème de Green :
Z Z
gradf dV = f n dA (1.27)
D ∂D


Z Z
rotF dV = n ∧ F dA (1.28)
D ∂D


Z Z
divF dV = F n dA (1.29)
D ∂D

– Le théorème de Stokes :
Z Z
F(M,t) dM = rotF · n dA (1.30)
C S

– Le théorème de l’intégrale nulle :


Z
f (M,t) dV = 0 ∀d ⊂ D ⇐⇒ f (M,t) = 0 ∀M (1.31)
d

1.1.2 Grandeurs caractéristiques des milieux continus


Une particule matérielle d’un milieu continu est définie par :
– des variables cinématiques : les composantes (U1 ,U2 ,U3 ) du vecteur U,
– des variables thermodynamiques : la pression p, la température T et la masse volumique ρ.
Le domaine D est caractérisé par :
• sa masse m(D,t) :
Z
m(D,t) = ρ(M,t) dV (1.32)
D
1.1. GÉNÉRALITÉS 5

• son torseur cinétique : C(D,t) :


 R
R(D,t) = DRρ(M,t)U(M,t) dV
C(D,t) = (1.33)
MO (D,t) = D ρ(M,t)OM ∧ U(M,t) dV

• son énergie cinétique T (D,t) :

Z
1
T (D,t) = ρ(M,t)U2 (M,t) dV (1.34)
2 D

• son énergie interne E(D,t) :


On notera e(D,t) l’énergie interne par unité de masse :

Z
E(D,t) = ρ(M,t)e(M,t) dV (1.35)
D

• son entropie S(D,t)


On notera s(D,t) l’éntropie par unité de masse :

Z
S(D,t) = ρ(M,t)s(M,t) dV (1.36)
D

remarque : on peut définir l’enthalpie massique par la relation : h = e + ρp .

1.1.3 Actions extérieures et intérieures


1.1.3.1 Les actions extérieures

Les actions extérieures au domaine D sont de deux types :


– à distance,
– de contact.
Elles peuvent être d’origine mécanique, thermique, électrique, chimique . . . Nous ne prendrons en compte
que les deux premières.
• Les actions mécaniques :
– actions à distance : Elles sont caractérisées par une densité massique de force f (M,t). En général, cette
densité dérive d’un potentiel et on peut écrire :

f = −grad(U (M )) (1.37)

Dans le cas des forces de pesanteur, on peut écrire :

U (M ) = gh (1.38)

dans laquelle g est l’accélération de la pesanteur et h la hauteur du point M par rapport à une référence.
– actions de contact : Elles sont représentés par une densité surfacique d’effort T(P,t) sur la frontière ∂D
du domaine ;
– puissance mécanique des efforts extérieurs : Elle s’écrit :
Z Z
Pm = ρf · U dV + T · U dA (1.39)
D ∂D

• Les actions thermiques :


– actions à distance : Le rayonnement r(M,t) – densité massique – est de ce type. Dans tous les cas
étudiés dans ce cours, il sera supposé nul.
1.2. CINÉMATIQUE DES MILIEUX CONTINUS 6

– actions de contact : La conduction thermique est une action de contact. On définie la densité surfacique
de taux de chaleur traversant une frontière ∂D en un point P : Φ(P,n,t).
Avec l’hypothèse que Φ dépend de P , t et de la normale n, on peut démontrer l’existence d’un vecteur
flux thermique ou courant de chaleur q(P,n,t) tel que :
Φ(P,n,t) = −q(P,n,t) · n (1.40)
– puissance thermique (taux de chaleur) recue de l’extérieur par le domaine D :
Z Z Z
Pt = ρr dV − q · n dA = [ρr − div(q)] dV (1.41)
D ∂D D

1.1.3.2 Actions intérieures

Les actions intérieures sont représentées par le tenseur des contraintes σ(M,t), qui permet de déterminer,
pour tout point M et la normale n, le vecteur contrainte T(M,n,t) :
T(M,n,t) = σ · n ou Ti = σij nj (1.42)
En mécanique des fluides, on distingue les contraintes de pression des contraintes visqueuses et on écrit :
σ = −pI + τ (1.43)
I : tenseur unité (composantes : δij , symbole de Kronecker),
τ : tenseur des contraintes visqueuses,
p : pression
– puissance des efforts intérieurs : elle s’écrit :
Z Z
Pi = − σkj Uk,j dV = − σgrad(U) dV (1.44)
D D

1.2 Cinématique des milieux continus


1.2.1 Variables de Lagrange et variables d’Euler
1.2.1.1 Variables de Lagrange (a1 ,a2 ,a3 ,t)

Les variables de Lagrange (a1 ,a2 ,a3 ,t) définissent le point matériel dans un état de référence. La variable t
représente le temps. Dans la majorité des cas, les ai sont les coordonnées de la position du point matériel
dans sa configuration initiale (t = 0).
Avec cette description, toutes les inconnues du problème (coordonnées (x1 ,x2 ,x3 ) de la position du point
matériel à un instant t, vitesse, pression,. . . ) s’écrivent en fonction de (a1 ,a2 ,a3 ,t). En particulier, les
composantes de la vitesse Ui d’un point matériel à un instant t donné s’écrivent en supposant que les xi
sont exprimés en fonction de (a1 ,a2 ,a3 ,t) :
xi = xi (a1 ,a2 ,a3 ,t) x = x(a,t) (1.45)

∂xi (a1 ,a2 ,a3 ,t) ∂x(a,t)


Ui = U= (1.46)
∂t ∂t

1.2.1.2 Variables d’Euler (x1 ,x2 ,x3 ,t)

Les variables xi sont les coordonnées d’un point représentant la position du point matériel à l’instant t.
Avec cette description, on peut étudier l’état actuel du milieu sans s’intéresser à une particule matérielle
déterminée.
La différence entre les deux descriptions est donc, que du point de vue de Lagrange, on décrit les variations
de la vitesse, de l’accélération, de la température,. . . d’un point matériel particulier, alors que selon le
point de vue d’Euler, on décrit ces mêmes quantités dans une région spatiale donnée sans individualiser
les particules matérielles. C’est cette dernière description qui est la plus utilisée en mécanique des fluides.
1.2. CINÉMATIQUE DES MILIEUX CONTINUS 7

1.2.2 Gradient de la transformation


Considérons un point matériel P qui, à l’instant, se trouvait au point M0 de coordonnées ai , et qui se
trouve à l’instant t au point M de coordonnées xi . Considèrons un point matériel P 0 infiniment voisin de
P (dP = PP0 ). Soit M00 , infiniment voisin de M0 la position initiale de P 0 ; et soit M 0 infiniment voisin
de M (continuité de la transformation) la position de P 0 à l’instant t. On a :

dx = MM0 = F da da = M0 M00 (1.47)


∂xi
avec Fij = ∂a j
. Le tenseur ((gradient F)) (ou application linéaire tangente) permet de décrire la transfor-
mation géométrique au voisinage du point matériel P . Les lois de transformation de l’élément de volume
et de l’élément de surface sont :

dV = JdV0 J = det(F ) (1.48)


−t
dSn = JdS0 F n0 (1.49)

Le scalaire J est le jacobien de la transformation 1.45. La continuité de la transformation implique que


−t
J est strictement positif et fini. Le tenseur F est l’inverse du transposé de F .

1.2.3 Dérivées particulaires


L’utilisation des variables d’Euler pose un problème de dérivation. En effet, considérons une grandeur
h que l’on suppose attachée à un point matériel M et dont on veut étudier la variation par rapport
au temps. Si on décrit h(a1 ,a2 ,a3 ,t) en variables de Lagrange, la dérivée par rapport au temps est la
dérivée partielle classique par rapport à t. Si on écrit h(x1 ,x2 ,x3 ,t) en variables d’Euler, il ne suffit plus
de faire une dérivée partielle par rapport à t puisque les xi dépendent de t (on s’intéresse à un point
matériel particulier), on introduit alors la dérivée particulaire (ou totale) qui tient compte de la variation
temporelle des xi :
dh ∂h ∂h ∂xi
ḣ = = +
dt ∂t ∂xi ∂t
∂h
= + gradh · U (1.50)
∂t
dans laquelle U est la vitesse de M . On démontre en particulier que :

J˙ = JdivU (1.51)

Il est souvent nécessaire de connaître la dérivée particulaire d’une fonction vectorielle et d’une intégrale
de volume. Nous vous donnons ci-après les formules correspondantes :
dF ∂F dFi ∂Fi
= + gradF · U = + gradFi · U (1.52)
dt Z ∂t Z dt ∂t Z
d ∂f
f (xi ,t) dV = (xi ,t) dV + f U · n dA (1.53)
dt D D ∂t ∂D
Z
∂f
= (xi ,t) + div(f U) dV (1.54)
D ∂t

1.2.4 Trajectoires, lignes de courant, lignes d’émission, débits


1.2.4.1 Trajectoires

Un point matériel dont on suit le mouvement au cours du temps, décrit une trajectoire (lieu des positions
d’une particule). En coordonnées de Lagrange, la trajectoire d’une particule est donnée par les relations
1.45. En coordonnées d’Euler, les trajectoires s’obtiennent en intégrant le système différentiel suivant au
cours du temps :
dx1 dx2 dx3
= = = dt (1.55)
U1 (xi ,t) U2 (xi ,t) U3 (xi ,t)
1.2. CINÉMATIQUE DES MILIEUX CONTINUS 8

Pour matérialiser une trajectoire, il suffirait, par exemple, de considérer une particule solide en suspension,
de même masse volumique que le fluide et de photographier l’écoulement avec un temps d’exposition
suffisamment long.

1.2.4.2 Lignes de courant

À un instant t fixé, les lignes de courant sont les lignes tangentes au vecteur vitesse U. Ils s’obtiennent
en intégrant le système suivant, où t est considéré comme un paramètre.
dx1 dx2 dx3
= = (1.56)
U1 (xi ,t) U2 (xi ,t) U3 (xi ,t)

Pour décrire une trajectoire, il faut suivre une particule matérielle au cours du temps, alors qu’une ligne
de courant est définie à un instant donné ; sur une ligne de courant il y a une infinité de particules
matérielles.
Une surface de courant est l’ensemble des lignes de courant qui s’appuient sur une courbe C. Lorsque
cette courbe est fermée, la surface de courant s’appelle un tube de courant. Si l’aire d’une section droite
d’un tube de courant est élémentaire, le tube de courant est un filet de courant.

1.2.4.3 Lignes d’émission

Une ligne d’émission relative à un point M , est l’ensemble des positions à l’instant t des particules qui
sont passées ou qui passeront par le point M .

1.2.4.4 Débits à la traversée d’un tube de courant

Considérons une section S d’un tube de courant, on a :


• débit massique Z
qm (S) = ρ(M,t)v(M,t) · n dS
S

• débit volumique Z
qv (S) = v(M,t) · n dS
S

1.2.4.5 Écoulement stationnaire

On dit que le mouvement du fluide est permanent ou stationnaire si la vitesse U et toutes les caractéris-
tiques du milieu en un point ne dépendent que de xi (pas du temps t). Dans ce cas, lignes de courant,
lignes d’émission et trajectoires sont confondues.

1.2.5 Mouvement du fluide


Le mouvement du fluide autour d’un point M est caractérisé par le tenseur gradient des vitesses :

L = gradU = Ḟ F −1 = D + W Lij = Ui ,j (1.57)

D partie symétrique de L est le tenseur taux de déformation ; il caractérise la vitesse de déformation du


fluide :
1
Dij = (Ui ,j + Uj ,i ) (1.58)
2

W partie antisymétrique de L est le tenseur taux de rotation ; il caractérise la vitesse de rotation du


fluide :
1
Wij = (Ui ,j − Uj ,i ) (1.59)
2
1.3. PRINCIPES DE LA MÉCANIQUE DES MILIEUX CONTINUS 9



W étant antisymétrique, on définit le vecteur correspondant Ω que l’on appelle vecteur tourbillon :
1
W · dM = Ω ∧ dM Ω= rotU (1.60)
2
Si on considère un point M 0 infiniment voisin de M , la vitesse de M 0 s’écrit :

U(M 0 ,t) = U(M,t) + |Ω ∧ {z


MM}0 + D
| · MM
0
{z } (1.61)
| {z }
translation rotation déf ormation

L’accélération a d’un point M étant la dérivée totale de la vitesse U, on a :


dUi ∂Ui
ai (M,t) == + gradUi · U (1.62)
dt ∂t
dU ∂U
a(M,t) = = + gradUi · U (1.63)
dt ∂t
dU ∂U U2
a(M,t) = = + grad( ) + rotU ∧ U (1.64)
dt ∂t 2

1.3 Principes de la mécanique des milieux continus


1.3.1 Principe de la conservation de la masse (PCM)
La masse m d’un domaine fluide quelconque D, que l’on suit au cours du temps reste constante :
dm
=0 (1.65)
dt
En explicitant la dérivée particulaire de m, on obtient l’équation globale de conservation de la masse :
Z Z
d ∂ρ
ρ dV = ( + divρU) dV = 0 (1.66)
dt D D ∂t

Cette équation devant être vérifiée pour tout domaine D, le théorème de l’intégrale nulle permet d’obtenir
l’équation locale de conservation de la masse dite équation de continuité :
∂ρ dρ
+ divρU = + ρdivU = 0 (1.67)
∂t dt
•Si le fluide est incompressible : ρ = ρ0 , et

divU = Ui ,i = 0 (1.68)

•Si l’écoulement est stationnaire : ∂t = 0, et

divρU = ρdivU + gradρ · U = 0 (1.69)

Remarque : Compte tenu de la relation 1.67, la dérivée particulaire d’une intégrale de volume où ρ est en
facteur s’écrit :
Z Z
d df
ρf dV = ρ dV (1.70)
dt D D dt

1.3.2 Principe fondamental de la dynamique (PFD)


Ce principe exprime la conservation de la quantité de mouvement : la dérivée particulaire du torseur
cinétique est égale au torseur des efforts extérieurs.
dC
= Fext (1.71)
dt
1.3. PRINCIPES DE LA MÉCANIQUE DES MILIEUX CONTINUS 10

Sachant que :
 dR
R dU
dC dt = DR ρ dt dV
= dMO d(OM∧U) (1.72)
dt dt = D ρ dt dV

et
 R R R
Rext = RD ρf dV + ∂D σn dA
R = D ρf + divσ dV
Fext = (1.73)
Mext = D ρOM ∧ f dV + ∂D OM ∧ (σn) dA

L’équation de la résultante s’écrit, d’une manière globale :


Z
dU
(ρf + divσ − ρ ) dV = 0 (1.74)
D dt

Le domaine D pouvant être quelconque, on aboutit à l’équation locale dite équation de la quantité de
mouvement :
dU
ρf + divσ = ρ = ρa (1.75)
dt
ou, en notation indicielle
dUi
σij ,j + ρfi = ρ = ρai (1.76)
dt
L’équation des moments aboutit à la symétrie du tenseur des contraintes.
Théorème de l’énergie cinétique : La dérivée totale de l’énergie cinétique d’un domaine D est égale
à la somme des puissances des efforts extérieurs (mécaniques) et intérieurs.
Ce théorème s’obtient en multipliant scalairement l’équation 1.75 des deux cotés par U et en intégrant
sur un domaine D :
Z Z Z Z
d U2
ρ dV = ρf · U dV + U · (σn) dA + trace(σD) dV (1.77)
dt 2
| D {z } |D {z∂D } |D {z }
dT Pm Pi
dt

1.3.3 Premier principe de la thermodynamique (PPT)


Ce principe conduit à la définition de l’énergie interne d’un système et traduit la conservation de l’énergie
totale. Il s’énonce : La dérivée totale de l’énergie interne et de l’énergie cinétique, d’un milieu contenu dans
un domaine D, est égale à la somme des puissances des actions extérieures (mécaniques et thermiques) :

d(E + T )
= Pm + Pt (1.78)
dt
avec la relation 1.77, on a :
dE
= Pt − Pi (1.79)
dt
La forme globale de ce principe est automatique à partir de 1.78 et 1.79 et des relations 1.34, 1.35, 1.39,
1.41 et 1.44. Sa forme locale (équation de l’énergie) est :

de
ρ = ρr − divq − pdivU + τ D (1.80)
dt

1.3.4 Second principe de la thermodynamique (SPT)


Ce principe conduit à la définition de la température absolue T (M,t) et de l’entropie S (relation 1.36) du
système (domaine D). L’entropie caractérise une variation d’énergie due à une variation de température.
1.4. LOIS DE COMPORTEMENT 11

Le principe s’énonce : le taux de production d’entropie est supérieur ou égal au taux de chaleur reçue
divisée par la température.
Z Z
dS r q·n
≥ ρ dV − dA (1.81)
dt D T ∂D T

L’écriture locale de 1.81 est obtenue en utilisant 1.36, 1.29 et 1.70 :


ds q · gradT
ρ ≥ ρr − divq + (1.82)
dt T

1.3.5 Conclusions
Pour déterminer complètement l’état d’un milieu fluide, il faut connaître, en chaque point du domaine :
– la masse volumique ρ,
– la vitesse U,
– la pression p,
– les contraintes visqueuses τ ,
– la température T ,
– le flux thermique q,
– l’énergie interne e,
– l’entropie s.
soit au total 17 inconnues scalaires caractérisant le milieu. Les équations dont on dispose pour déterminer
ces fonctions sont au nombre de 5, et sont indépendantes de la nature du milieu :
– PCM (1.67) : 1 équation,
– PFD (1.75) : 3 équations,
– PPT (1.80): 1 équations.
Il nous faut encore 12 relations pour résoudre le problème complètement : ce sont les lois de comportement
et les équations d’état. Ces relations caractérisent les propriétés physiques intrinsèques du fluide. Elles
ne doivent pas contredire le SPT (1.82).

1.4 Lois de comportement


1.4.1 Comportement mécanique
La loi de comportement exprime la relation entre le tenseur des contraintes visqueuses τ et le tenseur des
déformations D ; on supposera toujours que le fluide est homogène et isotrope. On étudiera essentiellement
les deux comportements suivants :
– fluide homogène :

grad ρ = 0 (1.83)

– fluide parfait :

τ = 0 ⇒ σ = −pI (1.84)

– fluide visqueux newtonien (comportement linéaire)

τ = λdivUI + 2µD (1.85)

avec µ la viscosité dynamique du fluide.


1.4. LOIS DE COMPORTEMENT 12

1.4.2 Comportement thermique


La loi de comportement exprime la relation entre q et grad T . On étudiera essentiellement les deux
comportements suivants :
– Fluide non conducteur :

q=0 (1.86)

– Fluide conducteur linéaire (loi de Fourier)

q = −k grad T (1.87)

avec k la conductivité thermique du fluide.

1.4.3 Équations d’état


Elles précisent les relations entre les variables d’état (c’est-à-dire donnant une information sur l’état d’un
système) caractérisant le fluide.


ρ = ρ(p,T ) ⇒ = χdp − αdT (1.88)
ρ

avec χ = − V1 ( ∂V
∂p )T : compressibilité isotherme et α =
1
V ( ∂V
∂T )p

• fluide incompressible : ρ = ρ0
• gaz parfait : ρp = rT , avec r, constante des gaz parfaits.

s = s(p,T ) ⇒ T ds = hT dp + Cp dT (1.89)

avec Cp , la capacité thermique (massique à pression constante).

e = e(p,T ) ⇒ de = T ds − pdV (1.90)

On démontre que
αT
hT = − (1.91)
ρ

Avec les équations tirées des différents principes, les lois de comportement et les équations d’état, le
processus thermodynamique est complètement défini. Malheureusement dans la majorité des cas, le ré-
solution des équations est très difficile voire impossible ; on est souvent amené à faire des hypothèses
simplificatrices.
CHAPITRE 2. STATIQUE DES FLUIDES 13

Chapitre 2

Statique des fluides

Ce chapitre traite de l’équilibre des fluides par rapport à un référentiel donné. La vitesse de tous les points
matériels étant nulle par rapport à ce référentiel, les tenseurs taux de déformations D et des contraintes
visqueuses τ sont nuls. Le tenseur des contraintes s’écrit alors :

σ = −pI σij = −pδij (2.1)


On dit que l’équilibre du fluide est absolu, si le référentiel galiléen ; sinon, l’équilibre est dit relatif. Dans
ce dernier cas, la seule équation qui change est l’équation de la quantité de mouvement (PFD). Pour se
ramener aux équations de l’équilibre absolu, il suffit de tenir compte, dans les forces massiques à distance,
des forces d’inertie d’entraînement (les forces d’inertie complémentaire étant évidemment nulles puisque
les vitesses relatives sont nulles).

2.1 Équations générales


2.1.1 Équations locales
2.1.1.1 Équation de continuité

La vitesse U étant nulle, l’équation 1.67 devient :


dρ ∂ρ
= = 0 ⇒ ρ = ρ(xi ) (2.2)
dt ∂t
Cette équation indique que ρ ne peut dépendre que des coordonnées spatiales xi .

2.1.1.2 Équation dynamique (quantité de mouvement)

L’équation 1.75 devient, en utilisant 2.1 :


gradp = ρf (2.3)
L’équation ci-dessus reliant un inconnue scalaire p à un vecteur donné f , ne peut pas être satisfaite pour
f quelconque. Si on calcule rot f en utilisant l’équation 2.3 et compte tenu des propriétés du rotationnel,
on a :
1
rot f = ρ grad ∧ f (2.4)
ρ
et donc :
f · rot f = 0 (2.5)
La relation 2.5 est une condition nécessaire pour qu’il puisse y avoir équilibre. On montre qu’à un champ de
force f donné satisfaisant l’équation 2.5, on peut associer deux champs scalaires ρ(x 1 ,x2 ,x3 ) et p(x1 ,x2 ,x3 )
vérifiant l’équation d’équilibre 2.3.
2.1. ÉQUATIONS GÉNÉRALES 14

La fonction scalaire p, appelée pression, n’est fonction que de la position du point et du temps ; elle est
donc indépendante de l’orientation de la facette ; ceci constitue la loi de comportement statique du fluide.
La pression ne peut être qu’une fonction strictement positive p > 0.

2.1.1.3 Équation de l’énergie

Si on néglige le rayonnement, et si le milieu est en équilibre (l’énergie interne ne dépend pas du temps),
l’équation 1.80 se réduit à :

div q = 0 (2.6)

Si le comportement thermique du fluide est linéaire (1.86) avec un cœfficient de conductivité thermique
constant, 2.6 devient :

∆T =0 (2.7)

2.1.1.4 Équation d’état

f (ρ,p,T ) = 0 (2.8)

Si le fluide est incompressible : ρ = constante ;


Si le fluide est un gaz parfait : pρ = RT R = constante.
La résolution de ces équations nécessite la définition des conditions aux limites (pression, température,
masse volumique) qui ne sont pas complètement arbitraires, sinon l’équilibre ne pourrait pas avoir lieu.

2.1.2 Surfaces de niveau


Les surfaces de niveau sont, par définition, les surfaces à pression constante. L’équation 2.3 est équivalente
à l’équation différentielle suivante :
dp
= f1 dx1 + f2 dx2 + f3 dx3 (2.9)
ρ

f1 , f2 et f3 sont les composantes de f . Les surfaces de niveau (dp = 0) sont donc déterminées par
l’équation différentielle :

f1 dx1 + f2 dx2 + f3 dx3 = 0 (2.10)

Les surfaces de niveau dépendent uniquement des forces massiques à distance. On peut énoncer les
remarques suivantes :

– la surface libre d’un fluide est une surface de niveau ;


– la surface de séparation de deux fluides de masses volumiques différentes et soumis aux mêmes forces
massiques est une surface de niveau. En effet, au niveau de cette surface, on doit avoir continuité
de la pression en tout point :
p1 = p 2 ⇒ dp1 = dp2
soit
(ρ1 − ρ2 )(f1 dx1 + f2 dx2 + f3 dx3 ) = 0
(ρ1 − ρ2 ) étant non nul, cette surface vérifie l’équation 2.10.

Si les forces massiques dérivent d’un potentiel :

f = −grad U (2.11)
2.2. ÉQUILIBRE D’UN FLUIDE INCOMPRESSIBLE HOMOGÈNE : HYDROSTATIQUE 15

La relation 2.9 s’écrit :

dp = −ρ dU (2.12)

La relation précédente implique que (en remarquant que si U est une constante alors p l’est aussi, et vue
l’équation d’état 2.8) :

p = p(U ), ρ = ρ(U ), T = T (U ) (2.13)

Le relations 2.13 indiquent que les surfaces équipotentielles (U = constante) sont les surfaces à pression,
masse volumique et température constantes. Un tel équilibre ne peut avoir lieu que pour des conditions
aux limites adéquates.

2.1.3 Équilibre isotherme


Si on considère un équilibre isotherme (T = constante), l’équation de l’énergie 2.7 étant satisfaite, seule
l’équation dynamique 2.3 doit être satisfaite. L’équation d’état 2.8 indique que, dans ce cas, la masse
volumique est fonction uniquement de la pression (ρ = ρ(p)), on peut donc poser :
Z
dp
P = (2.14)
ρ(p)

La relation 2.3 devient :

f = grad P (2.15)

Pour que cette équation puisse être satisfaite, il faut que f dérive d’un potentiel 2.11. L’intégration de
2.15 donnerait alors :

P + U = constante (2.16)

2.2 Équilibre d’un fluide incompressible homogène : hydrostatique


Dans ce paragraphe, nous étudions l’équilibre d’un fluide homogène incompressible : ρ = constante. Les
équations à satisfaire sont l’équation dynamique et l’équation de l’énergie. L’équation dynamique 2.3 ne
peut être satisfaite que si f dérive d’un potentiel (2.11), dans ce cas 2.3 s’intègre directement et donne :

p + ρ U = constante (2.17)

Le théorème de Pascal : si, pour un point particulier du fluide, on connaît la pression et le potentiel
(p0 ,U0 ), 2.17 s’écrit :

p = p0 + ρ(U0 − U ) (2.18)

La quantité ρ(U0 − U ) résulte uniquement des forces massiques, et ne dépend donc pas de p0 . Si, aux
points situés à la frontière du fluide, on augmente ou on diminue la pression p0 , d’une certaine valeur
(sans perturber l’équilibre du fluide), la relation 2.18 indique qu’en tous les points du domaine occupé par
le fluide, la pression augmentera ou diminuera de la même valeur. Ceci constitue le principe de Pascal :
La pression extérieure appliquée à la surface d’un fluide au repos est transmise par le fluide intégralement
dans toutes les directions.
Cette propriété des fluides incompressibles est souvent utilisée en mécanique (freins hydrauliques d’auto-
mobiles, vérins,. . . ).
2.2. ÉQUILIBRE D’UN FLUIDE INCOMPRESSIBLE HOMOGÈNE : HYDROSTATIQUE 16

2.2.1 Équilibre dans le champ de pesanteur


Dans ce cas, si x3 est l’axe vertical ascendant, U s’écrit :

U = g(x3 − x30 ) (2.19)

La relation 2.18 devient alors :

p = p0 − ρg(x3 − x30 ) (2.20)

– les surfaces de niveau p = constante sont des plans horizontaux ;


– la surface libre est un plan horizontal ;
– la surface de contact entre deux fluides pesants de masses volumiques différentes est dans un plan
horizontal ;
– la pression diminue avec l’altitude ;
– la différence de pression entre deux points situés à des altitudes différentes x3 et x30 est égale au
poids d’une colonne de fluide de base unité et de hauteur x − x30 . Ce résultat est d’ailleurs valable
même pour les fluides compressibles en équilibre dans la pesanteur.
Application : la pompe à pression
Le principe d’une pompe à piston vertical (figure ci-après) est le suivant : le déplacement vertical ascendant
d’un piston dans un tube crée une dépression. Le piston qui, au départ, était en contact avec la surface de
l’eau va donc l’aspirer. Il est bien évident qu’à partir d’une hauteur hmax la pression au-dessus de l’eau
s’annule ou devient égale à la pression de vapeur saturante, et que l’on ne puisse plus faire monter l’eau.
En posant p0 = patm et p = 0 dans 2.20, on obtient hmax = patm ρg . Soit, si patm = 1 bar et ρ = 1000kg.m ,
−3

alors hmax = 10 m.

2.2.2 Équilibre par rapport à un référentiel en mouvement


Considérons l’équilibre d’un fluide incompressible pesant par rapport à un référentiel animé d’un mouve-
ment de rotation uniforme de vitesse angulaire ω, autour d’un axe x3 vertical ascendant (figure ci-après).
Dans ce cas, le potentiel des forces massiques (y compris les forces d’inertie) s’écrit :

ω 2 r2
U = gx3 − (2.21)
2
La surface libre étant une surface équipotentielle, elle est définie par :

ω 2 r2
x3 = x30 + (2.22)
2g
2.3. ÉQUILIBRE D’UN FLUIDE COMPRESSIBLE 17

C’est donc un paraboloïde de révolution concave vers le haut. La pression est :

ρω 2 r2
p = p0 − ρg(x3 − x30 ) + (2.23)
2
Dans une citerne animée d’un mouvement de translation uniformément varié (accélération a), la surface
libre d’un fluide pesant en équilibre fera avec l’horizontale un angle φ constant.

Les directions des résultantes des forces massiques (pesanteur + inertie) font, avec la verticale, un angle
φ constant (voir figure) avec :
a
tan φ = (2.24)
g

2.3 Équilibre d’un fluide compressible


Dans ce paragraphe, on traite de l’équilibre des fluides compressibles. En dehors du cas où les forces
massiques sont nulles (p = constante), on ne pourra, en général, intégrer l’équation 2.3 que si l’on connaît
l’équation d’état du fluide. Nous supposons dans toute la suite que les forces massiques sont les forces
de la pesanteur (axe z vertical ascendant). Nous avons déjà montré (2.13) que dans ce cas, les surfaces
équipotentielles (x3 = constante) sont les surfaces à pression, masse volumique et température constantes :

p = p(x3 ), ρ = ρ(x3 ), T = T (x3 ) (2.25)

Z
p − p0 = − ρ(x3 )g dx3 (2.26)

La relation 2.26 montre, d’une part, que p est décroissante en x3 , d’autre part, que la différence de pression
entre deux points situés à deux altitudes différentes x3 et x30 est égale au poids d’une colonne de fluide
de section unité et de hauteur x3 − x30 .
Considérons l’équilibre d’un gaz parfait, la loi d’état s’écrit donc :

p = ρRT (R = constante) (2.27)

et donc :
dp gdx3
=− (2.28)
p RT
2.4. ACTIONS EXERCÉES PAR UN FLUIDE AU REPOS SUR DES CORPS IMMERGÉS 18

soit
Z x3
p g dx3
= exp(− ) (2.29)
p0 R x30 T
L’équation 2.29 est appelée équation barométrique. Elle est la base du nivellement barométrique. Connais-
sant la température en fonction de l’altitude, on peut à l’aide de 2.29 déterminer la variation de la pression
avec l’altitude.

– si ρ = constante (atmosphère homogène), alors p et T sont des fonctions linéaires en x 3 . Il existe


donc une altitude h telle que p(h) = 0. La hauteur de l’atmosphère d’air se trouve être finie si l’on
assimile l’air à un fluide incompressible.
patm
h= = 8000 mètres (2.30)
ρg
– si l’on suppose que l’atmosphère est en équilibre isotherme (T = constante), selon 2.29, la pression
diminue avec l’altitude suivant une loi exponentielle (hauteur de l’atmosphère infinie) :
p g(x3 − x30 )
= exp[− ] (2.31)
p0 RT
– si T est linéaire en x3 :
T = T0 − ax3 (2.32)
2.29 donne :
p ax3 g
= (1 − ) aR (2.33)
p0 T0
T0
L’atmosphère est donc finie : h = a

Cette formule barométrique 2.29 est très employée en aéronautique (comparaisons des performances des
avions) pour calculer la densité de l’air à partir des mesures expérimentales de pression et de température.
On utilise souvent dans ces calculs la notion d’atmosphère standard défini comme suit :
– troposphère : jusqu’à 11 km d’altitude, T est supposée linéaire en x3 suivant la relation 2.31, avec
T0 = 288K et a = 0,0065 K/m,
– stratosphère : au-dessus de 11 km, l’atmosphère est supposé isotherme (T =-56 o C).

2.4 Actions exercées par un fluide au repos sur des corps immer-
gés
Il s’agit ici des équations globales de l’équilibre. Considérons un solide de volume V délimité par la surface
∂V entièrement plongé dans un fluide au repos. La résultante et le moment de tous les efforts exercés par
le fluide sur ce solide sont :
Z
R=− pn dA (2.34)
∂V

Z
M(O) = − pOP ∧ n dA (2.35)
∂V

Les composantes du torseur des actions exercées par le fluide sur le solide, R et M(O), déterminées par
les conditions d’équilibre du fluide, sont indépendantes de la nature du corps (solide). L’équilibre du fluide
entourant le solide (ainsi donc que R et M) ne sera pas modifié si l’on remplace le solide par le volume du
fluide au repos avec des distributions des pressions et des masses volumiques satisfaisant aux équations
de l’équilibre. Dans ce cas, en utilisant le théorème de Green (1.27), 2.34 devient :
Z Z
R=− gradp dV = − pf dV (2.36)
V V
2.4. ACTIONS EXERCÉES PAR UN FLUIDE AU REPOS SUR DES CORPS IMMERGÉS 19

La résultante R est donc égale au poids du fluide contenu dans le volume V ; c’est le principe d’Archimède :
Tout corps complètement immergé dans un fluide au repos subit de la part de ce fluide une poussée égale
au poids du fluide déplacé par ce corps.
La force R s’appelle force sustentatrice ou poussée d’Archimède. Il est clair que la ligne d’action de R
passe par le centre de gravité de la masse du fluide virtuel remplaçant le solide.
CHAPITRE 3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 20

Chapitre 3

Fluides parfaits incompressibles

Ce chapitre traite de la dynamique des fluides parfaits (non visqueux) et incompressibles. Nous présentons
succintement les équations et les théorèmes régissants ces écoulements ainsi que quelques applications
types. L’incompressibilité de l’écoulement est assuré localement par la condition :

traceD = Dii = divU = 0 (3.1)

dans laquelle D désigne le tenseur vitesse de déformation et U la vitesse de la particule. L’équation de


continuité (1.67) implique donc que pour un fluide homogène, sa masse volumique ρ est constante. Le
fluide est dit parfait s’il n’engendre aucune contrainte visqueuse. Le tenseur des contraintes σ se réduit
alors à une pression hydrostatique :

σ = −pI (3.2)

3.1 Équations du mouvement


3.1.1 Équations générales
– l’équation de continuité (PCM) :


=0 divU = 0 (3.3)
dt
– l’équation de la quantité de mouvement (PFD) :
• forme globale
Z  Z  Z 
dU
ρ dV + pn dA = ρf dV (3.4)
D dt ∂D D

les parenthèses indiquent qu’il s’agit de torseurs (résultante et moment).


• forme locale

grad p + ρa = ρf (3.5)

– l’équation de l’énergie (PPT) :

de
ρ = ρr − div q (3.6)
dt
si l’évolution est adiabatique, alors r et q sont nuls et on a :
de
=0 (3.7)
dt
3.1. ÉQUATIONS DU MOUVEMENT 21

– le second principe de la thermodynamique (SPT)

ds q · grad T
r ≥ ρr − divq + (3.8)
dt T
si l’évolution du fluide est adiabatique, alors on a :
ds
≥0 (3.9)
dt

3.1.2 Problème mécanique


Le problème mécanique, dans ce cas, peut être traité indépendamment du problème thermique. En effet,
la résolution de celui-ci nécessite la détermination de quatre inconnues scalaires : la pression et les trois
composantes de la vitesse. Or, on dispose de quatre équations scalaires : l’équation 3.1 et les trois équations
scalaires 3.4. Pour pouvoir résoudre le problème mécanique, il faut en plus préciser les conditions aux
limites sur la frontière du domaine étudié. Ces conditions concernent d’une part les forces de contact, qui,
selon la nature du champ de contraintes 3.2, sont obligatoirement normales à la surface frontière ; d’autre
part la composante normale de la vitesse du fluide par rapport à la paroi doit être nulle. Récapitulons
alors les différentes équations régissant le comportement mécanique des fluides parfaits incompressibles :
– les équations du mouvement (équations d’Euler)

div U = 0 (3.10)

et

grad p + ρa = ρf (3.11)

En utilisant la relation 1.62 exprimant l’accélération a, et en introduisant le vecteur tourbillon


Ω = 12 rot U, la relation 3.9 peut s’écrire sous la forme suivante :

∂U 1 p
+ gradU2 + 2Ω ∧ U + grad = f (3.12)
∂t 2 ρ

– les conditions aux limites

T = −p n (3.13)

V·n=0 (3.14)

où T désigne le champ de forces surfaciques représentant l’action du milieu extérieur en contact avec le
domaine fluide étudié sur celui-ci, n la normale extérieure à la frontière du domaine fluide étudié, et V
la vitesse relative du fluide par rapport au milieu extérieur au point considéré.

3.1.3 Théorèmes généraux


3.1.3.1 Théorème d’Euler (ou de la quantité de mouvement)

Le premier terme du premier membre de la relation 3.4 représente la dérivée particulaire du torseur
cinétique. Ce terme peut être écrit autrement. En effet, en utilisant 1.53, on a :
Z  Z  Z 
dU ∂ρU
ρ dV = dV + ρU(U · n) dA (3.15)
D dt D ∂t ∂D

∂M
L’équation de la résultante est automatique, celle du moment l’est aussi en remarquant que ∂t = 0. La
relation 3.4 devient alors :
Z  Z  Z 
∂ρU
dV + [ρU(U · n) + pn] dA = ρf dV (3.16)
D ∂t ∂D D
3.1. ÉQUATIONS DU MOUVEMENT 22

qui est la forme générale du théorème d’Euler ou de la quantité de mouvement. Si l’écoulement est
stationnaire, le premier terme du premier membre de 3.16 s’annule. Si, en plus, les forces de volume sont
négligeables, le second membre s’annule également et l’on obtient une forme simplifiée du théorème :
Z 
[ρU(U · n) + pn] dA = 0 (3.17)
∂D

Dans ce cas, si une partie de la frontière est une paroi, U · n = 0 est nul sur cette paroi, et {pn dA},
sur la paroi, représente le torseur des efforts du fluide sur cette paroi. La relation 3.17 permet donc de
déterminer facilement les efforts exercés par un fluide parfait incompressible en écoulement stationnaire
(forces de volume négligées) sur une paroi.

3.1.3.2 Conservation de l’énergie – Théorèmes de Bernoulli


– hypothèse H1 : les forces de volume dérivent d’un potentiel :
f = −grad U (3.18)
La relation 3.11 implique alors que g dérive aussi d’un potentiel :
p
a = −grad(U + ) (3.19)
ρ
Si on désigne par H la quantité :
p U2
H= +U + (3.20)
ρ 2
la relation 3.12 donne alors :
∂U
+ 2Ω ∧ U + grad H = 0 (3.21)
∂t
– hypothèse H2 : L’écoulement est stationnaire :
Dans ce cas, en multipliant scalairement 3.21 par U, on a :
dH
U · grad H = =0 (3.22)
dt
Cette relation constitue le premier théorème de Bernoulli :
Pour un fluide parfait incompressible en écoulement stationnaire, si les forces de volume dérivent
d’un potentiel, la quantité H garde une valeur constante le long de chaque trajectoire ou ligne de
courant.
– hypothèse H3 : L’écoulement est irrotationnel : Ω = 0
Dans ce cas, il existe obligatoirement un potentiel des vitesses φ(xi ,t) :
U = grad φ (3.23)
La relation 3.12 implique alors que grad ( ∂φ
∂t + H) = 0, soit :

∂φ
+ H = C(t) (3.24)
∂t
Si, en plus, l’hypothèse H2 est réalisée, alors 3.24 indique que H garde une valeur constante. Ceci
constitue le deuxième théorème de Bernoulli :
Pour un fluide parfait incompressible en écoulement stationnaire et irrotationnel, si les forces de
volume dérivent d’un potentiel, la quantité H garde une valeur constante dans toute partie connexe
du domaine fluide.
Si l’hypothèse H3 est vérifiée, les relations 3.10 et 3.23 donnent l’équation de Laplace qui constitue
le troisième théorème de Bernoulli :
Pour un fluide parfait incompressible en écoulement irrotationnel, φ est alors une fonction harmo-
nique des xi quel que soit t :
∆φ = 0 (3.25)
3.1. ÉQUATIONS DU MOUVEMENT 23

3.1.3.3 Deuxième théorème de Bernoulli et circuits hydrauliques

Il est intéressant de ((visualiser)) l’application du théorème de Bernoulli sur l’exemple simple des circuits
hydrauliques, traduisant, ici, l’écoulement de l’eau dans une conduite à partir d’un réservoir ((en charge)).

Si la conduite est cylindrique, la vitesse v(M ) est constante sur l’axe de la conduite. À partir de la
ligne géométrique correspondant à l’axe de la conduite, il est possible de définir la ligne piézométrique
correspondant à la répartition de l’énergie potentielle du fluide p(M )
ρg + x3 (M ) ainsi que la ligne de charge
p(M ) v 2 (M )
H(M ) = ρg + x3 (M ) + 2g .

• si le fluide n’est pas visqueux, la charge reste constante le long de l’écoulement. Les lignes de charge
et piézométrique sont donc deux droites horizontales. Le plan de charge reste au niveau de l’eau
dans le réservoir ;
• si le fluide est visqueux (ou réel), les lignes de charge et piézométrique, bien que toujours parallèles,
ne sont plus horizontales. Leur pente définit la ((perte de charge)) (linéaire ou régulière dans une
conduite cylindrique). Cette dissipation de l’énergie se fait au détriment de l’énergie cinétique du
fluide, c’est-à-dire qu’elle conduit à une diminution du débit. On retrouvera ce cas dans le paragraphe
consacré aux fluides visqueux incompressibles

3.1.3.4 Premier théorème de Bernoulli en mouvement relatif

Dans de nombreux cas, et notamment dans l’étude des machines tournantes, il est utile de relier les
vitesses à l’entrée 1 et à la sortie 2 de la roue de la machine aux pressions correspondantes.

On utilise le premier théorème de Bernoulli le long d’une ligne de courant relative : on étudie ainsi
l’écoulement par rapport à un repère lié à la roue. On note u = Ωrer la vitesse d’entraînement du repère
3.1. ÉQUATIONS DU MOUVEMENT 24

lié à la roue et w la vitesse relative d’un point de l’écoulement. L’équation dynamique locale 3.12 s’écrit
ainsi :
w2 p
grad + 2Ω ∧ w + grad = −gx3 + Ω2 rer − 2Ω ∧ w
2 ρ
Si l’on multiplie scalairement cette équation définie le long d’une ligne de courant par dM, et comme
dM ∧ w = 0, il vient :  2 
w p u2
d + + gx3 − =0
2 ρ 2
Comme les dimensions de la roue permettent de négliger le travail des actions mécaniques de la pesanteur
à la traversée de la roue, il vient finalement le long d’une ligne de courant relative :

w2 p u2
+ − = cte (3.26)
2 ρ 2

3.1.3.5 Théorèmes sur la rotation et la circulation

On suppose que l’hypothèse H1 est vérifiée. En prenant le rotationnel de l’équation 3.21, on obtient
l’équation de la rotation pour les fluides parfaits :
∂Ω
+ rot(Ω ∧ U) = 0 (3.27)
∂t
– intégrale de surface (flux), intégrale de ligne (circulation)
Par définition, le flux d’un champ de vecteurs V à travers une surface fluide S est l’intégrale :
Z
φ(V,n) = V · n dA (3.28)
S

où n désigne le vecteur normal sortant de la surface. S n’est pas une surface fixe, mais une surface
fluide constituée toujours par les mêmes éléments du fluide qui se déplacent.
Par définition, la circulation d’un vecteur V le long d’une ligne C est l’intégrale :
Z
Γ(V,C) = V · t ds (3.29)
C

où t désigne le vecteur unitaire tangent à la ligne, et s l’abscisse curviligne le long de C. La ligne


C n’est pas une courbe fixe, mais une courbe fluide constituée toujours par les mêmes élé:ments du
fluide qui se déplacent. Si C est la ligne fermée frontière de S, le théorème de Stokes montre que :

Γ(V,∂S) = φ(rot V,S) (3.30)

On montre que :
Z
dφ ∂V
= [ + rot(V ∧ U) + UdivV] · n dA (3.31)
dt S ∂t

Z
dΓ ∂V
= [ + rot(V) ∧ U] · n ds + [|V · U|] (3.32)
dt C ∂t

dans laquelle [|f |] désigne la différence entre les valeurs de f du dernier et du premier point de C.
– théorème de Kelvin
L’utilisation de 3.27 et de 3.31 pour V = Ω, 3.32 pour V = U et C fermée, de la propriété 1.19 et
du théorème de Stokes (1.30), on démontre le théorème de Kelvin :
Dans tout écoulement de fluide parfait incompressible, si les forces massiques dérivent d’un potentiel,
alors :

– le flux du vecteur tourbillon à travers une surface que l’on suit dans son mouvement reste
constant ;
3.2. ÉCOULEMENTS PLANS IRROTATIONNELS 25

– la circulation du vecteur vitesse le long d’une ligne fermée que l’on suit dans son mouvement
reste constante.
– théorème de Lagrange :
Si, à un instant donné, Ω = 0 dans un domaine fluide, 3.29 appliquée à U implique que Γ(U,C) = 0
le long de toute ligne fermée C du domaine. D’après le théorème de Kelvin Γ(U,C) reste nul tout
le temps, Ω reste nul aussi ; c’est le théorème de Lagrange :
Dans tout écoulement de fluide parfait incompressible, si les forces massiques dérivent d’un potentiel
et si, à un instant donné, dans un domaine que l’on suit dans son mouvement, l’écoulement y est
irrotationnel, l’écoulement y est irrotationnel à tout instant t. En particulier, si le fluide part du
repos, le mouvement ultérieur est nécessairement irrotationnel.

3.2 Écoulements plans irrotationnels


3.2.1 Généralités
On considère dans ce paragraphe les écoulements des fluides parfaits incompressibles qui se font dans un
plan. La vitesse est donc, en tout point, parallèle à ce plan et invariante par toute translation perpendi-
culaire à ce plan :

Ux1 = u1 (x1 ,x2 ,t) Ux2 = u2 (x1 ,x2 ,t) (3.33)

les scalaires u1 et u2 sont les composantes du vecteur vitesse selon respectivement x1 et x2 dans le plan
d’écoulement.

3.2.1.1 Fonction de courant ψ

L’écoulement étant incompressible, la condition div U = 0 implique que la quantité u1 dx2 − u2 dx1 = dψ
est une différentielle totale. Il existe donc une fonction ψ(x1 ,x2 ,t) appelée fonction de courant telle que :
∂ψ ∂ψ
u1 = u2 = − (3.34)
∂x2 ∂x1
On montre aisément que les lignes de courant sont alors définies par l’équation :

ψ = constante (3.35)

3.2.1.2 Potentiel des vitesses φ

L’écoulement étant irrotationnel, il existe donc une fonction φ(x1 ,x2 ,t) appelée potentiel des vitesses telle
que U = grad φ, soit :
∂φ ∂φ
u1 = u2 = (3.36)
∂x1 ∂x2
Les équations 3.34 et 3.36 impliquent que les fonctions ψ et φ sont harmoniques :

∆ψ = ∆φ = 0 (3.37)

3.2.1.3 Potentiel complexe

Un point M (x1 ,x2 ) dans le plan d’écoulement, peut être défini par la variable complexe z :

z = x1 + ix2 = r exp iθ = r(cos θ + i sin θ) (3.38)

dans laquelle r est le module de z et θ son argument. Les fonctions ψ et φ étant harmoniques, on peut
associer à l’écoulement un potentiel complexe f (z,t) défini par :

f (z,t) = φ + iψ (3.39)
3.2. ÉCOULEMENTS PLANS IRROTATIONNELS 26

La dérivée de f par rapport à z est appelée vitesse complexe de l’écoulement :


df
= u1 − iu2 = kUk exp(−iα) (3.40)
dz
l’angle α est celui que fait le vecteur vitesse avec l’axe des x1 . La donnée du potentiel complexe permet
de définir complètement l’écoulement.

3.2.2 Calcul des efforts globaux s’exerçant sur un obstacle – formule de Bla-
sius
Soit un obstacle limité dans le plan (O,x1 ,x2 ) par une courbe C (en réalité, il s’agit de la section droite
d’un cylindre) telle qu’on puisse définir une normale n et une tangente t partout sauf peut-être en certains
points isolés. On se fixe un sens de parcours sur C, voir figure.

Soit O1 un point quelconque de coordonnées (x10 ,x20 ). Le torseur des efforts exercés par le fluide sur
l’obstacle est défini par sa résultante R et son moment M :
I I
R=− pn ds M(O1 ) = − pO1 P ∧ n ds (3.41)
C C

Supposons connu le potentiel complexe f (z) de l’écoulement extérieur et posons :


R = Rx1 − iRx2 M(O1 ) = M e3 n = nx1 − inx2 z0 = x10 + ix20 (3.42)
on a, par conséquent :
 
dx2 + idx1 dx1 dx2 dz
n = tx2 + itx1 = =i − =i (3.43)
ds ds ds ds
Dans tout ce paragraphe, on suppose que les forces de volume sont négligées, le théorème de Bernoulli
donne :
1
p = p1 − ρ(u21 + u22 ) p1 = constante (3.44)
2
les scalaires u1 et u2 étant les composantes du vecteur vitesse. Il est aisé de voir que :
 
2 2 df df df df
u1 + u 2 = avec = (3.45)
dz dz dz dz
Sachant que C est une ligne de courant (ψ = constante, donc df = df sur C) et que C est un contour
fermé, on montre que :
I  2
1 df
R = ρi dz (3.46)
2 C dz
"I  2 #
1 df
M = ρRe (z − z0 ) dz (3.47)
2 C dz
Les relations 3.45 et 3.46 dites formules de Blasius permettent de déterminer le torseur des efforts globaux
s’exerçant sur l’obstacle C par unité de longueur de génératrice.
Remarques :
– f (z) peut avoir des singularités mais à l’intérieur de C. f (z) doit être régulière à l’extérieur de C,
sauf en un certain nombre de points isolés (présence de tourbillons) ;
3.2. ÉCOULEMENTS PLANS IRROTATIONNELS 27

– on peut remplacer C par toute courbe entourant une fois C et orientée dans le même sens lorsque
f (z) n’a pas de singularitês à l’extérieur de C.

3.2.3 Exemples d’écoulements


3.2.3.1 Écoulement uniforme

f (z) = U0 exp(−iα)z (3.48)

écoulement uniforme de vitesse U0 faisant un angle α avec l’axe des x.

3.2.3.2 Source ponctuelle

Q
f (z) = log z (3.49)

Cette première singularité logarithmique correspond à une source ponctuelle de débit Q située à l’origine
Q
(si Q < 0, alors il s’agit d’un puits). La vitesse est radiale et vaut 2πR . Les lignes ψ = constante sont les
droites issues de O et les lignes φ = constante sont les cercles centrés en O. Si la source (le puits) est à
un point d’affixe z0 , on a :
Q
f (z) = log(z − z0 ) (3.50)

y 0.5

–1 –0.5 0 0.5 1
x

–0.5

–1

La figure présente le champ des vitesses du mouvement du fluide.

3.2.3.3 Tourbillon ponctuel


f (z) = − log z (3.51)

Cette singularité correspond à un tourbillon à l’origine et dont la circulation vaut Γ (réel). Si Γ > 0, le
tourbillon tourne dans le sens trigonométrique direct. Les lignes ψ = constante sont les cercles centrés en
Γ
O. Les lignes φ = constante sont les droites issues de O. La vitesse est tangentielle et vaut 2πR .
3.2. ÉCOULEMENTS PLANS IRROTATIONNELS 28

y 0.5

–1 –0.5 0.5 1
x

–0.5

–1

La figure présente le champ des vitesses du mouvement du fluide.

3.2.3.4 Doublet

exp(iα)
f (z) = k (3.52)
z − z0
Cette fonction analytique singulière en A d’affixe z0 est un doublet d’intensité k de direction α par rapport
à l’axe des x. Le doublet est obtenu à partir d’une source S et d’un puits P sur l’axe At en faisant tendre
leur distance vers zéro, la source et le puits ayant même débit.

Les lignes de courant sont les cercles tangents en A à At.

3.2.3.5 Écoulement dans l’angle de deux parois

df
f (z) = Az n = nAz n−1 ψ = Arn sin nθ (3.53)
dz
π
Les variables r et θ sont les coordonnées polaires. On voit que les lignes θ = 0 et θ = n sont des lignes
de courant.
3.2. ÉCOULEMENTS PLANS IRROTATIONNELS 29

Cet écoulement peut donc s’interpréter comme l’écoulement dans un angle d’ouverture πn si n > 1 ou
comme l’écoulement à l’extérieur d’un angle (2 − n1 )π si 21 < n < 1. Si n > 1, la vitesse s’annule en O.
Si n < 1, la vitesse devient infinie en O ce qui est physiquement inacceptable ; on observe en ce cas une
zone tourbillonnaire au voisinage de O.

3.2.3.6 Écoulement autour d’un cylindre uniforme à l’infini

 
a2
f (z) = U0 z+ (3.54)
z
Cet écoulement est la superposition d’un courant uniforme de vitesse U0 à un doublet à l’origine. Le
potentiel des vitesses et la fonction de courant sont alors tels que :
   
a2 a2
φ = U0 r 1 + 2 cos θ ψ = U0 r 1 − 2 sin θ (3.55)
r r
La dernière expression montre que le cercle de centre O et et de rayon a est une ligne de courant. Le
potentiel ci-dessus est celui d’un écoulement de vitesse U0 à l’infini autour du cercle de centre O et de
rayon a sans circulation autour de celui-ci. On remarque que Ox est axe de symétrie.
Le mouvement irrotationnel de vitesse U0 parallèle à Ox à l’infini, à circulation Γ autour du cercle de
centre O et de rayon a est la superposition de l’écoulement précédent et de celui d’un tourbillon de centre
O et de circulation Γ.
 
a2 iΓ
f (z) = U0 1 + − log z (3.56)
z 2π
La forme des lignes de courant dépend essentiellement de la position des points d’arrêt. La vitesse complexe
est :
 
df a2 iΓ
= U0 1 − 2 − (3.57)
dz z 2πz
Elle s’annule aux points d’affixe z racines de l’équation :
iΓz
z2 − − a2 = 0 (3.58)
2πU0

4
3
2
1
0
–1
–2
–3

–4 –3 –2 –1 0 1 2 3 4

La figure ci-dessus présente l’écoulement d’un fluide autour d’un disque avec une vitesse faisant un angle
de 30˚ avec l’horizontale et possédant une circulation.
Il y a trois éventualités :
Γ
– Γ < 4πaU0 , les deux points de vitesse nulle ont une ordonnée commune 4πU 0
;
– Γ = 4πaU0 , les deux points d’arrêt sont sur Ox2 ;
– Γ > 4πaU0 , les racines sont imaginaires pures, mais une seulement est extérieure au cercle. La
ligne de courant dont il est le point double délimite une région où les lignes de courant entourent
l’obstacle.
3.3. ÉCOULEMENT POTENTIEL AVEC SURFACE LIBRE 30

En appliquant les formules de Blasius pour déterminer le torseur des efforts du fluide sur l’obstacle, on
trouve :

R x1 = 0 Rx2 = −ρU0 Γ M (O) = 0 (3.59)

Remarques :

– l’action du courant dans le cas d’un écoulement avec circulation se réduit à une force unique passant
par O, normale à la vitesse à l’infini (théorème de Joukowski) ;
– l’écoulement est symétrique par rapport à Oy et il n’y a pas de traînée, ce qui est physiquement
surprenant (paradoxe de d’Alembert) ;
– l’introduction d’une circulation amène l’existence d’une portance.

3.2.4 Utilisation des transformations conformes


L’utilisation des transformations conformes est un moyen puissant permettant l’étude des écoulements
autour de profils quelconques. En effet, considérons un écoulement dans un plan et défini par le potentiel
df
complexe f (z) et de vitesse complexe u = dz . Effectuons sur le plan des z une transformation biunivoque
z = h(Z) faisant correspondre aux points m d’affixe z des points M d’affixe Z et au domaine d, le domaine
D du plan des Z. La vitesse complexe U de l’écoulement dans D est alors donnée par U = uh0 (Z). On
montre que les transformations conformes conservent les débits et les circulations ; elles transforment les
sources et les tourbillons en sources et tourbillons de même intensité.
La détermination du mouvement autour d’un profil quelconque revient à trouver la transformation
conforme permettant de transformer l’extérieur du profil en un cercle puisque l’écoulement autour de
celui-ci est parfaitement connu. Cette technique est très précieuse pour la détermination des meilleurs
profils d’ailes d’avions.

3.3 Écoulement potentiel avec surface libre

On s’intéresse ici à l’interface entre un fluide liquide incompressible et un fluide gazeux, dans l’hypothèse
de fluides parfaits et irrotationnels. Il existe un couplage entre les déformations de l’interface et les
écoulements en volume qui sont induits par celles-là. C’est la gravité qui engendre le retour à l’équilibre
de l’interface après le passage d’une onde – on négligera ici le phénomène de tension superficielle –.
3.3. ÉCOULEMENT POTENTIEL AVEC SURFACE LIBRE 31

3.3.1 Mise en équation


L’écoulement étant irrotationnel, il existe un potentiel φ. On peut alors écrire les équations et les condi-
tions aux limites pour le liquide :
– équation de Bernoulli dans le fluide :
1 ∂φ
p + ρgx3 + ρgrad2 φ + ρ = constante (3.60)
2 ∂t
– conservation de la masse :

∆φ = 0 (3.61)

– conditions aux limites :


– à l’interface : p = p0 ,
– au fond :
– profondeur infinie : φ → 0 quand R → ∞,
∂φ
– profondeur finie : ∂n = 0.
Le problème ainsi posé est complexe et non linéaire. On peut toutefois le linéariser lorsque l’amplitude
des vagues est faible devant la longueur de l’onde Λ.

3.3.2 Problème plan linéarisé

On se place dans le plan (O,x1 ,x3 ). On pose x3 = h(x1 ,t) que l’on écrit : F (x1 ,x3 ,t) = x3 − h(x1 ,t).
À la surface libre, on a :
dF ∂F
=0= + (v · grad)F (3.62)
dt ∂t
ce qui s’écrit encore :
∂h ∂φ ∂h ∂φ
− − + =0 (3.63)
∂t ∂x1 ∂x1 ∂x3

L’hypothèse a  Λ implique grad2 φ  ∂φ


∂t et ∂h
∂x1  1. On en déduit les équations du problème linéarisé :
 ∂φ
 + gh = 0
∂t Bernoulli
∆φ = 0 continuité (3.64)
 ∂h ∂φ
− ∂t + ∂x 3
=0 surface libre

En combinant la première et la troisième équation 3.63, on peut écrire la condition de Poisson :


 
∂φ ∂2φ
g + 2 =0 (3.65)
∂x3 ∂t z=h

3.3.3 Vagues sur un océan de profondeur infinie


On cherche une solution φ(x1 ,x3 ,t)du problème précédent sous la forme :

φ(x1 ,x3 ,t) = f (x3 ) sin[ (x − ct)] (3.66)
Λ
3.3. ÉCOULEMENT POTENTIEL AVEC SURFACE LIBRE 32

pour l’équation de Laplace ∆φ = 0. On obtient alors l’équation :


 2
00 2π
f (x3 ) − f (x3 ) = 0 (3.67)
Λ
qui admet pour solution générale :
   
2πx3 2πx3
f (x3 ) = A exp + B exp − (3.68)
Λ Λ
Or, en profondeur infinie x3 → −∞, et f → 0, on en tire alors :
 
2πx3 2π
φ(x1 ,x3 ,t) = A exp sin[ (x − ct)] x3 < 0 (3.69)
Λ Λ
La condition de surface libre entraîne :
 2 r
2πg 2πc gΛ
= ⇒ c= (3.70)
Λ Λ 2π
Le profil des vagues a donc pour équation :
r
1 ∂φ 2π gΛ A 2π
h(x1 ,t)|x3 =0 =− = cos[ (x − ct)] (3.71)
g ∂t Λ 2π g Λ
q

avec A = a 2π , 2a étant l’amplitude de l’onde.
Remarque : Dans le cas d’un profil de vagues en profondeur finie telle que x3 = −H, l’équation donnant
le potentiel serait :
agΛ 2π 2π
φ(x1 ,x3 ,t) = 2πH
cosh[ (x3 + H)] sin[ (x − ct)] (3.72)
2πc cosh Λ Λ Λ

À partir des résultats précédents, on peut obtenir les composantes des vitesses et des trajectoires des
particules fluides. Il est facile de montrer que les trajectoires en profondeur infinie sont des cercles de
rayon : a exp 2πx
Λ .
3

Remarques concernant l’hypothèse d’incompressibilité des fluides


Dans le cas d’un gaz, la vitesse de celui-ci peut influencer de façon notable sa compressibilité. La théorie de la
similitude – voir plus loin –, introduit la compressibilité d’un fluide sous la forme d’un paramètre adimensionnel,
le nombre de Mach, défini à partir de la vitesse du fluide en un point M , notée v, et de la célérité du son en ce
point notée c
v
M = (3.73)
c
On définit alors trois cas d’écoulement du gaz en fonction de la valeur de M
• écoulement subsonique : M < 1 ;
• écoulement sonique : M = 1 ;
• écoulement supersonique : M > 1.
Plaçons-nous dans le cas d’une évolution isentropique du gaz parfait supposé non visqueux. Déterminons le nombre
de Mach à partir duquel il est nécessaire de prendre en compte la compressibilité du gaz.

• dans le cas d’un gaz parfait compressible en évolution isentropique, on montre que l’équation dynamique
conduit au résulat dit de Barré de Saint-Venant :
  γ   γ
pi Ti γ−1 γ − 1 2 γ−1
= = 1+ M (3.74)
p T 2
Lorsque l’écoulement du gaz a une vitesse faible, le nombre de Mach est petit et l’on peut faire le dévelop-
pement limité :
pi
p
= 1 + γ2 M 2 + γ8 M 4 + γ(2−γ)
48
M6 + . . .
 2

ργ 2 2−γ 4
pi − p = 2
M 1 + M4 + 24 M + . . .
M2 2−γ
pi −p
2 = 1+ 4
+ 24
M4 + ...
ρ v2

(pi représente la pression au point d’arrêt)


3.3. ÉCOULEMENT POTENTIEL AVEC SURFACE LIBRE 33

• dans le cas d’un gaz parfait incompressible en évolution isentropique, le premier théorème de Bernoulli nous
permet d’écrire :
pi − p
2 =1 (3.75)
ρ v2

pi −p
Dans le cas du gaz compressible, on constate qu’une valeur de M = 0,2, donne 2 = 1,01. On commet donc une
ρ v2
erreur relative de 1% en négligeant dans cette condition la compressibilité du gaz, ce qui est plus que largement
admissible. On peut donc poser en toute sérénité :

∀P, M (P ) ≤ 0,2, ρ(P ) = ρ0 (3.76)

Par exemple, dans l’air à 20˚ C, la célérité du son est c = 340 m.s−1 et la vitesse correspondant à M = 0,2 donne
v = 248 km.h−1 . Dans de très nombreuses applications courantes, il est cohérent de négliger la compressibilité du
gaz ; attention, ce n’est plus vrai pour un avion ou un engin spatial entrant dans l’atmosphère !
CHAPITRE 4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 34

Chapitre 4

Fluides visqueux incompressibles

Le fluide parfait étudié au chapitre précédent ne reflète pas toujours suffisamment bien la réalité. Les
fluides ont tous une viscosité plus ou moins élevée qu’il est nécessaire de prendre en compte notamment
près des parois de solides ou dans les sillages laissés par ceux-ci.
L’expérience montre qu’il est possible de représenter les phénomènes de viscosité d’un fluide incompres-
sible par une relation de comportement du type :

σ = −pI + 2µD (4.1)

dans laquelle p est la pression, D le tenseur des taux de déformations et µ le coefficient de viscosité
dynamique du fluide étudié – son unité SI est le Pa.s –. Pour les fluides newtonniens que nous envisageons
dans ce cours, µ est une constante.

4.1 Équations du mouvement


4.1.1 Équations de Navier-Stokes
Comme dans le cas du fluide parfait incompressible, l’écriture de la conservation de la masse et de la
quantité de mouvement ne fait intervenir comme inconnues que les champs de vitesses et de pression au
sein du fluide.
L’écriture de l’équation de continuité est inchangée et l’on a encore :

div U = 0 (4.2)

L’écriture de l’équation de la quantité de mouvement sous forme locale devient quant-à-elle :

ρa = grad p = ρf + µ∆U (4.3)

ou encore, en développant le terme ((accélération)) :


 
∂U U2
ρ + grad + rot U ∧ U + grad p = ρf + µ∆ U
∂t 2

ou bien
 
∂U
ρ + (U · grad)U + grad p = ρf + µ∆ U
∂t

Ces deux équations constituent les équations de Navier-Stokes du fluide incompressible visqueux.
On remarquera que ces équations s’identifient aux équations d’Euler des fluides parfaits en faisant µ = 0.
4.1. ÉQUATIONS DU MOUVEMENT 35

4.1.2 Conditions aux limites


Au contact d’une paroi solide, on a la condition d’adhérence suivante :
U = Uparoi (4.4)
cette condition est compatible avec l’expérience qui montre qu’une paroi imperméable ((freine)) ou ((accélère))
le fluide visqueux jusqu’à ce que celui-ci ait la même vitesse que la paroi.

4.1.3 Fluides visqueux newtoniens – le coefficient de viscosité dynamique


L’expérience montre que le modèle linéaire du fluide newtonien appliqué à des fluides tels que l’eau, l’air
et les huiles minérales conduit à des résultats théoriques bien vérifiés.
La variation du coefficient de viscosité dynamique µ(p,T ) peut être interprétée à partir de la théorie
moléculaire.
• pour les liquides, le coefficient de viscosité µ diminue avec la température en restant pratique-
ment indépendant de la pression. Ceci s’explique par le fait que le ((frottement)) des couches de
fluides les unes sur les autres, est dû aux forces d’attraction moléculaire qui diminuent quand la
température augmente – la température s’élevant entraînant une dilatation du liquide, c’est-à-dire
une augmentation de la distance entre les molécules –. Lorsque la pression augmente, la distance
intermoléculaire diminue, et entraîne une élévation de la viscosité, mais à cause de la très faible
compressibilité des liquides, cette variation est négligeable ;
• pour les gaz, le coefficient de viscosité dynamique augmente avec la température en restant pra-
tiquement indépendant de la pression. C’est le mouvement brownien – c’est-à-dire le mouvement
désordonné des molécules, qui montre le lien entre viscosité et température. Les chocs entre les
molécules de gaz engendre à l’échelle macroscopique des contraintes tangentielles de frottement qui
augmente ainsi avec la température.
On peut donc pratiquement écrire, quelque soit la phase du fluide :
µ = µ(T )
Dans le cas particulier où le fluide incompressible subit une évolution adiabatique, elle est quasi-isotherme,
et l’on a : µ = µ0 .
Dans le cas particulier d’un écoulement unidirectionnel permanent, où le champ des vitesses s’écrit :
v = u1 (x2 )x1 , la loi de comportement du fluide τij = 2µDij , peut se mettre sous la forme de la loi dite
de Newton :
du1
τ =µ
dx2
Cette loi nous permet notamment de donner la dimension du coefficient de viscosité dynamique d’un
fluide :
[τ ]
[µ] = du1 = M L−1 T −1
[ dx2 ]
Dans le système internationnal d’unités, µ est exprimé en pascal seconde (Pa.s).
On définit également le coefficient de viscosité cinématique comme le rapport entre le coefficient de
viscosité dynamique et la masse volumique du fluide considéré. Il représente ainsi le rapport entre les
((forces)) de viscosité et les ((forces)) d’inertie :
µ
ν=
ρ
Sa dénomination est liée à sa dimension, en effet, on a :
M L−1 T −1
[ν] = = L2 T −1
M L−3
longueur et temps étant les grandeurs fondamentales de la cinématique. Dans le système d’unités inter-
national, elle s’exprime en m2 .s−1 .
Il est intéressant de connaître les coefficients de viscosité de l’eau et de l’air :
• eau : µ = 10−3 Pa.s et ν = 10−6 m2 .s−1 ;
4.2. ÉCOULEMENTS VISCOMÉTRIQUES STATIONNAIRES 36

• air : µ = 1,8 × 10−5 Pa.s et ν = 15 × 10−6 m2 .s−1 .


L’inertie très importante de l’eau par rapport à celle de l’air entraîne que l’air est cinématiquement 15
fois plus visqueux que l’eau.

4.2 Écoulements viscométriques stationnaires


Nous allons appliquer les résultats du paragraphe précédent à l’étude de trois écoulements particuliers.
Les problèmes posés auront des solutions analytiques ; elles ne sont pas uniques et l’expérience le prouve !
Dans ces exemples, nous chercherons des solutions dites ((laminaires)), c’est-à-dire en imposant a priori
les lignes de courant parallèles aux parois.

4.2.1 Écoulement entre deux plans parallèles

L’écoulement est plan, parallèle à (O,x1 ,x2 ). Nous supposons que le vecteur vitesse est de la forme :

U = U1 (x1 ,x2 )e1 + U2 (x1 ,x2 )e2 (4.5)

Cet écoulement est limité par les deux plans d’équations respectives : x2 = 0 et x2 = h (h > 0).
Nous supposons que le plan (x2 = 0) est immobile et le plan (x2 = h) est animé d’une vitesse V = V e1 .
La recherche des solutions laminaires impose : U2 = 0.
L’équation de continuité impose :
∂U1
=0 d0 où U1 = U1 (x2 ) (4.6)
∂x1
L’équation de quantité de mouvement donne alors :

∂p ∂ 2 U1 ∂p ∂p
=µ , = 0, =0 (4.7)
∂x1 ∂x22 ∂x2 ∂x3

Avec la condition d’adhérence :

U1 (0) = 0 et U1 (h) = V (4.8)

La résolution du système conduit à :


A V
U1 = x2 (h − x2 ) + x2 p = −Ax1 + p0 (4.9)
2µ h
la constante A est la chute linéique de pression ; elle peut être positive, négative ou nulle. Elle est un des
((moteurs)) du mouvement du fluide, l’autre étant la vitesse du plan supérieur.

4.2.2 Écoulement de Poiseuille


On étudie ici l’écoulement au sein d’un tube cylindrique de rayon R et de longueur L dans le repère
précisé sur la figure ci-après. On cherche encore des solutions ((laminaires)) :

U = U3 (x1 ,x2 ,x3 ) (4.10)


4.2. ÉCOULEMENTS VISCOMÉTRIQUES STATIONNAIRES 37

L’équation de continuité impose :


∂U3
=0 d0 où U3 = U3 (x1 ,x2 ) (4.11)
∂x3
L’équation de quantité de mouvement donne alors :
∂p ∂p ∂p
= 0, = 0, = µ∆U3 (4.12)
∂x1 ∂x2 ∂x3
Avec la condition d’adhérence :

U3 (0) = 0 sur la paroi (4.13)

La résolution du système conduit à :


A 2
U3 = (R − x21 − x22 ) p = −Ax3 + p0 (4.14)

la chute linéique de pression est donnée par :
p0 − p L
A= (4.15)
L
entre les plans x3 = 0 et x3 = L.
πA 4
Remarque : le débit volumique est donné par : qv = 8µ R . Ce résultat traduit les lois expérimentales
trouvées par Poiseuille (1844).

4.2.3 Écoulement de Couette


L’écoulement envisagé a lieu entre deux cylindres coaxiaux dans le repère de la figure ci-dessous.

Le cylindre extérieur est fixe et le cylindre intérieur est animé d’un mouvement de rotation uniforme de
vitesse angulaire ω. La longueur des cylindres L est supposée grande par rapport aux rayons a et b de
ceux-ci.
4.3. ÉCOULEMENTS STATIONNAIRES ET NOMBRE DE REYNOLDS 38

On propose le champ des vitesses suivant :

U = U1 (x1 ,x2 )e1 + U2 (x1 ,x2 )e2 (4.16)

Les équations de Navier-Stokes du problème s’écrivent :


 ∂U
 1
+ ∂U
∂x2 = 0
2
 ∂x1
 
∂p
∂U1
ρ U1 ∂x1 + U2 ∂U
∂x
1
2
+ ∂x 1
= µ∆U1 (4.17)
  
 ρ U1 ∂U2 + U2 ∂U2 + ∂p = µ∆U2

∂x1 ∂x2 ∂x2
p
avec les conditions aux limites, après avoir posé r = x21 + x22 :

U1 = U2 = 0 sur r = b
(4.18)
U1 = −ωx2 ,U2 = ωx1 sur r = a
Puisque l’on cherche une solution ((laminaire)), les lignes de courant sont parallèles aux sections des
cylindres, posons :
x2 x1
U1 = − U (r,θ), U2 = U (r,θ) (4.19)
r r
(r,θ) étant le couple de coordonnées polaires d’un point du fluide.
La résolution de ce problème amène à la solution suivante :
 2  Z r
a2 b − r2 [U (s)]2
U =ω 2 et p = ρ ds + constante (4.20)
b − a2 r 0 s
On peut également calculer les efforts pour maintenir le cylindre intérieur en rotation ; le couple par unité
de longueur C nécessaire doit vaincre les efforts de viscosité à la paroi. Le calcul donne :
a 2 b2
C = 4πµω (4.21)
a2 − b 2
L’appareil ainsi constitué (viscosimètre de Couette) peut servir à déterminer la viscosité d’un fluide ; en
effet, le mesure de C et ω permet le calcul de µ.

4.3 Écoulements stationnaires et nombre de Reynolds


4.3.1 Notion de similitude – Nombre de Reynolds
Dans ce paragraphe, l’écoulement est stationnaire et l’on néglige les forces de volume.
Nous allons introduire et montrer l’intérêt des formes adimensionnelles des équations dans l’étude des
fluides visqueux.
Dans ce but, notons L, Uc et pc respectivement une longueur, une vitesse et une pression caractéristiques
qui soient significatives du problème étudié. Toutes les grandeurs physiques intervenant dans le problème
peuvent être exprimées avec 5 grandeurs fondamentales : ρ, µ, L, Uc et pc .
Introduisons alors les grandeurs sans dimension suivantes (notées en surligné) :

xi = Lxi , Ui = Uc U i , p = pc p (4.22)

Écrivons dès lors les équations de Navier-Stokes :


(
∂iU i = 0
pc µ (4.23)
U j ∂ j U i + ρU 2 ∂ip = ρUc L ∂ jj U i
c

les grandeurs surlignées sont appelées grandeurs réduites. Le système obtenu fait apparaìtre deux cœffi-
cients adimensionnels :
pc ρUc L Uc L
et Re = = (4.24)
ρUc2 µ ν
4.3. ÉCOULEMENTS STATIONNAIRES ET NOMBRE DE REYNOLDS 39

Le premier de ces nombres ne conduit pas à des propriétés intéressantes. Afin de le faire disparaitre, nous
convenons que pc = ρUc2 , ce n’est pas génant pour un fluide incompressible, ce qui réduit à quatre le
nombre de grandeurs caractéristiques.
Le second, par contre, est essentiel ; c’est le nombre de Reynolds de l’écoulement. Celui-ci est caracté-
ristique de l’écoulement et permet de déterminer les écoulements des fluides visqueux incompressibles
semblables, c’est-à-dire à nombre de Reynolds identique.
Les équations adimensionnelles 4.23 ne dépendent pas des dimensions physiques des problèmes ayant le
même nombre de Reynolds.
Le nombre de Reynolds caractérise l’importance des forces de viscosité par rapport aux forces d’inertie :
plus Re est faible, plus les forces de viscosité sont prépondérantes par rapport aux forces d’inertie.
Pour les écoulements internes, la valeur de Re ∼ 2000 dénote la transition entre les dominations de chaque
partie.
Pour Re < 2000, les effets de viscosité sont dominants, l’écoulement est laminaire et les lignes de courant
sont parallèles pour un écoulement dans un cylindre.
Pour Re > 2000, les effets d’inertie deviennent de plus en plus importants et l’écoulemnt passe progres-
sivement dans les domaines turbulent ((lisse)), puis turbulent ((rugueux)). Les lignes de courant dans un
cylindre passe de l’ondulation à une phase plus chaotique.

4.3.2 Analyse dimensionnelle et similitude – quelques bases


4.3.2.1 Similitude

L’expression mathématique d’une loi doit être indépendante du système d’unités choisi pour mesurer les
grandeurs auxquelles se rapporte la loi : les lois de la physique sont homogènes.
Cette remarque étant faite, le but de l’analyse dimensionnelle et de la similitude mécanique est d’établir
des lois obtenues sur des modèles pour les transposer à des systèmes réels. L’utilisation de maquettes est
nécessaire si une solution mathématique exacte ne peut pas être donnée ou quand il est utile de vérifier
des principes théoriques ou des hypothèses de calculs. Elle est particulièrement utile en mécanique des
fluides.
On dit que deux systèmes sont en simititude complète quand toutes les grandeurs introduites dans le
processus qui concerne ces systèmes, comme la longueur, le temps, la force, la vitesse, la contrainte, . . . ,
sont dans le même facteur d’échelle entre les deux systèmes. Mais il est en général impossible de respecter
le même facteur d’échelle pour l’ensemble des grandeurs ; on impose alors simplement le même facteur de
similitude pour certaines grandeurs jugées importantes. On parle alors de similitude restreinte.
Pour les grandeurs fondamentales que sont la longueur L, le temps t, la force F et la température T , on
appelle facteur d’échelle pour chaque grandeur, entre un modèle et un système réel, les quantités :
Lm tm Fm Tm
= Lf , = tf , = Ff , = Tf
Lr tr Fr Tr
Soit une grandeur physique A qui s’exprime sous la forme : A = Lw tx F y T z et qui a donc pour unité dans
x y z
le système international [A] = mw sx N y K z . Le facteur d’échelle vaut donc : Af = Lw
f t f F f Tf .
Les quantités qui sont déterminantes pour un procédé physique peuvent être écrites à l’aide de produits
sans dimension. Cela a pour effet de réduire le nombre de variables, et les équations algébriques ou
différentielles qui déterminent le processus peuvent être transformées en fonctions contenant des produits
sans dimension.
Prenons par exemple les forces de gravitation : pour le système réel, le poids est donné par : F r = ρr Vr gr ,
et pour la maquette, Fm = ρm Vm gm . Sur Terre, gr = gm , le facteur d’échelle pour le poids vaut :
ρ m Vm g m ρm 3
Ff = = L
ρ r Vr g r ρr f
Si les facteurs d’échelle sur la longueur et les masses volumiques sont donnés, alors le facteur d’échelle
sur le poids est déterminé par l’équation précédente.
4.3. ÉCOULEMENTS STATIONNAIRES ET NOMBRE DE REYNOLDS 40

4.3.2.2 Analyse dimensionnelle et théorème de Vashy-Buckingham

Si l’on connaît les quantités qui interviennent dans un processus, alors il est possible d’exprimer des
relations entre produits sans dimension de ces quantités. Toute équation physique peut être représentées
comme une fonction des paramètres de similitude. Par exemple, le théorème de Bernoulli p+ρgz + 21 ρv 2 =
cte peut être écrit sous forme adimensionnelle Eu + F1r2 + 12 = cte, dans laquelle Eu représente le nombre
sans dimension d’Euler défini par : Eu = ρvp2 et F r le nombre sans dimension de Froude tel que F r = √vgL
qui traduit le rapport entre les actions d’inertie et celles dues à la pesanteur. Les cinq quantités (p, v, ρ,
g, et x3 ) qui apparaissent dans l’expression du théorème de Bernoulli peuvent être remplacées par une
relation entre deux nombres sans dimension (Eu, F r), ce qui est suffisant pour décrire ce processus.
La technique pour déterminer le nombre de produits sans dimension nécessaires pour un processus utilise
le théorème de Vashy-Buckingham qui affirme :
S’il existe une relation du type f (x1 ,x2 , . . . ,xn ) = 0 entre n quantités dimensionnelles, alors elle peut être
écrite sous la forme f ∗ (Π1 ,Π2 , . . . ,Πm ) = 0 entre m produits sans dimension avec n = m + q où q est le
nombre d’unités fondamentales induites.
En mécanique, par exemple, q = 3 (longueur, masse, et temps) ; en thermique, il faut ajouter la tempé-
rature T , et q = 4.
Appliquons le théorème de Vashy-Buckingham à l’équation de Bernoulli, pour faire apparaître les deux
nombres sans dimension. On a une relation de la forme :

f (p,v,ρ,g,z) = 0

qui s’écrit aussi   x  y  z   v


Y M L M L w
= (L)
LT 2 T L3 T2
Puisque Π est sans dimension, on doit donc avoir :

x+z =0
−x + y − 3z + v + w = 0
−2x − y − 2v = 0

Parmi les cinq grandeurs dimensionnelles, il est possible d’en choisir deux que l’on considère importantes
pour le processus ; prenons p et g caractérisant les actions de pression statique et de pesanteur. Les
exposants des trois autres grandeurs se calculent en fonction de ceux de p et g, si bien que l’on a :

y = −2x − 2v, z = −x, w=v

et donc  x 
Y p gx3 v
= p x v y ρ z g v xw x −2x−2v −x v v
3 =p v ρ g x3 =
ρv 2 v2
si l’on prend x = v = 1, alors
Y1
= Eu
Fr
Le processus mettant en œuvre un fluide parfait incompressible en écoulement isotherme peut être décrit
à l’aide des deux nombres sans dimension Eu et F r. Remarquons que l’on ne peut pas déduire l’équation
de Bernoulli de la méthode décrite.
Çitons quelques nombres sans dimension courants en mécanique des fluides.

Produits sans dimension Valeur Intervention


Reynolds Re = ρLv
µ fluide visqueux
Froude F r = √vgL fluide pesant
Euler Eu = ρvp2 pression
2
Weber W e = ρvγ L pression superficielle
Nusselt N u = hl
λ échange de chaleur
Mach M a = vc compressibilité
4.3. ÉCOULEMENTS STATIONNAIRES ET NOMBRE DE REYNOLDS 41

4.3.3 Régimes des écoulements dans des tubes


L’écoulement de Poiseuille étudié au paragraphe précédent a conduit à déterminer une solution laminaire
au problème. Nous avons donc supposé a priori que le nombre de Reynolds du fluide en écoulement était
faible.
La relation d = πA 4
8µ R donne le débit en fonction de la chute linéique de pression A. Cette relation permet
d’évaluer la vitesse moyenne en fonction de A. En effet,
Z Z R
1 1 A 2 A 2
U= U dA = (R − r2 )(2πr) dr = R (4.25)
S S πR2 0 4µ 8µ
puisque :
2
ρU D ρU
Re = et A=λ (4.26)
µ 2D
λ étant la perte de charge régulière unitaire ; on en tire :

λ = 64Re−1 (4.27)

Ainsi, pour les régimes laminaires, l’expérience permet d’obtenir une valeur de λ remarquablement
vérifiée.
Pour les régimes turbulents lisses λ = λ(Re) (Re < 105 ), on vérifie approximativement :

λ = 0,316Re−0,25 (4.28)

C’est la loi de Blasius. Des expériences récentes confirment la validité de cette loi jusqu’à Re = 3.10 7 .
Pour les régimes turbulents mixtes λ = λ(Re,k/D), k représentant la hauteur moyenne des aspérités
23 560
et D le diamètre de la conduite, le nombre de Reynolds est tel que k/D < Re < k/D . Dans cette zone, il
existe deux lois d’évolution de λ :
• loi de Colebrook
  −2
2,51 k
λ = −2 log √ + (4.29)
Re λ 3,7D
• loi d’Altschoul
" #−2
Re
λ = 1,8 log Re k (4.30)
10 D + 7

Pour les régimes turbulents rugueux jusqu’à Re < 108 , on a :


0,221
λ = 0,0032 + (4.31)
Re0,237
C’est la loi de Nikuradse.
Ces valeurs permettent de calculer les circuits hydrauliques industriels.

4.3.4 Calculs des circuits hydrauliques


Le calcul des circuits hydrauliques s’obtient en appliquant le théorème de Bernoulli ((généralisé)) qui tient
compte des pertes de charges singulières dues aux accidents dans le circuit (coudes, rétrécissements,
ouvertures,. . . ), des pertes de charges régulières (par frottement visqueux), des machines dans le circuit
(pompe, compresseur, turbine,. . . ).
On appelle charge d’un écoulement, la quantité :

p U2
H= + + x3 (4.32)
ρg 2
4.4. INTRODUCTION SUR LA COUCHE LIMITE ET LA TRAINÉE DES CORPS 42

Les pertes de charges singulières peuvent se mettre sous la forme :


X U2
∆Hs = ζ (4.33)
2g
Les pertes de charges régulières :

λL U 2
∆Hr = (4.34)
D 2g
Remarque : les valeur de ζ sont données pour chaque type d’accident.
On peut écrire le théorème de Bernoulli généralisé :
Entre deux points A et B d’un circuit dans lequel le fluide va de A vers B, on peut écrire :

HA = HB + ∆Hr + ∆Hs ± Hmachine (4.35)

– pour une machine fournissant de l’énergie, et + pour les machines qui en absorbent, par rapport au
fluide hydraulique.

4.4 Introduction sur la couche limite et la trainée des corps


4.4.1 Couche limite
Lorsqu’un fluide de faible viscosité (eau, air,. . . ) est en mouvement près d’un solide, il se forme près de ce
dernier une couche appelée couche limite dans laquelle les effets de viscosité se font sentir. En dehors de
cette couche, on peut négliger les forces dues à la viscosité, c’est-à-dire que l’on peut considérer le fluide
comme parfait.
La figure ci-dessous montre l’écoulement d’un fluide près d’une plaque plane de faible épaisseur. La région
dans laquelle se manifeste la viscosité est une couche dont l’épaisseur varie en fonction de l’abscisse x 1
sur la plaque.
On convient dans la pratique de prendre pour frontière de la couche limite, la courbe suivant laquelle la
vitesse du fluide est de 99% de la vitesse de l’écoulement extérieur.
u
= 0,99 (4.36)
U

La vitesse en un point quelconque de la couche limite s’exprime par des lois mathématiques simples.
Le long de la plaque, l’écoulement au sein de la couche limite passe d’une zone laminaire à une zone
turbulente entre lesquelles subsiste une zone de transition.
– Dans la zone laminaire :
u 3 y 1  y 3
= − (4.37)
U 2δ 2 δ
– Au-delà du point de transition :

u  y  17
= (4.38)
U δ
4.4. INTRODUCTION SUR LA COUCHE LIMITE ET LA TRAINÉE DES CORPS 43

Précisons les remarques faites précédemment. Écrivons les équations du mouvement du fluide avec les
hypothèses suivantes :
– écoulement permanent ;
– écoulement bidimensionnel ;
– écoulement isochore (ρ = constante)
Notons U = u1 x1 + u2 x2 la vitesse d’une particule fluide. Les équations de Navier-Stokes s’écrivent ici :
∂u1 ∂u1 1 ∂p∗
u1 + u2 =− + ν∆u1 (4.39)
∂x1 ∂x2 ρ ∂x1
∂u2 ∂u2 1 ∂p∗
u1 + u2 =− + ν∆u2 (4.40)
∂x1 ∂x2 ρ ∂x2
avec p∗ = p + ρgx2 . L’épaisseur δ de la couche laminaire est telle que δ << x1 .
On peut soupçonner (et vérifier) les hypothèses de Prandtl à l’intérieur de la couche limite laminaire :

u2 << u1 ⇒ ∂i u2 << ∂i u1 (4.41)


∂U ∂U ∂2U ∂2U
<< ⇒ << (4.42)
∂x1 ∂x2 ∂x21 ∂x22

Les équations du mouvement deviennent sous ces hypothèses :

∂u1 ∂u1 1 ∂p∗ ∂ 2 u1


u1 + u2 =− +ν (4.43)
∂x1 ∂x2 ρ ∂x1 ∂x22
∂u2 ∂u2 1 ∂p∗ ∂ 2 u1
u1 + u2 =− +ν (4.44)
∂x ∂x ρ ∂x ∂x2
| {z 1} | {z 2} | {z 2} | {z 2}
a b c d

a, b, d de 4.44 << a, b, d de 4.43


donc
c de 4.44 << c de 4.43
et donc
∂p ∂p
<< (4.45)
∂x2 ∂x1

∂p
on en déduit ∂x 2
= 0, c’est-à-dire p∗ = constante suivant x2 . On peut maintenant formuler le problème
à la fois à l’intérieur de la couche limite et à l’extérieur de celle-ci. Dans ce dernier cas –loin de la paroi–,
on utilise les équations d’Euler (les forces de viscosité sont négligeables) :

∂u1 ∂u2
+ =0 (4.46)
∂x1 ∂x2
∂u1 ∂u1 1 ∂p∗
u1 + u2 =− (4.47)
∂x1 ∂x2 ρ ∂x1
∂u2 ∂u2 1 ∂p∗
u1 + u2 =− (4.48)
∂x1 ∂x2 ρ ∂x2
Le problème intérieur de la couche limite est géré par les équations de Prandtl :
∂u1 ∂u2
+ =0 (4.49)
∂x1 ∂x2
∂u1 ∂u1 1 ∂p∗ ∂ 2 u1
u1 + u2 =− +ν (4.50)
∂x1 ∂x2 ρ ∂x1 ∂x22
∂p∗
=0 (4.51)
∂x2
4.4. INTRODUCTION SUR LA COUCHE LIMITE ET LA TRAINÉE DES CORPS 44

On étudie le mouvement d’un fluide au-dessus d’une plaque plane. On note U , la vitesse de l’écoulement
à l’infini et u la vitesse de l’écoulement dans la couche limite au-dessus de la plaque L’épaisseur de
déplacement δ1 de la couche limite laminaire est par définition :
Z ∞
u
δ1 = 1− dx2 (4.52)
0 U

En effet, le débit par unité de largeur est :


Z D Z D+δ1 Z D+δ1 Z D+δ1
qv = U dx2 = u dx2 = u − U dx2 + U dx2
0 0 0 0

On fait l’approximation :
Z D+δ1 Z ∞
u − U dx2 ' u − U dx2
0 0
On en tire : Z Z Z
D D+δ1 ∞
U dx2 − U dx2 = u − U dx2
0 0 0
c’est-à-dire : Z ∞
U D − U D − U δ1 = u − U dx2
0
et par conséquent : Z ∞  u
δ1 = 1− dx2
0 U

4.4.2 Trainée des solides dans les fluides visqueux


La résistance qui apparaît le long de la couche limite est due au frottement du fluide visqueux sur la paroi
et au sillage laissé par ce solide dans le fluide. Il est possible de déterminer empiriquement les trainées de
ces solides.
Pour les solides élancés, la couche limite se situe sur toute leur surface. Il existe alors une trainée de
frottement dont l’expression a pour forme :
1
Rf = Cf ρAU 2 (4.53)
2
avec A la surface ((mouillée)) du solide et Cf un coefficient de frottement dépendant de la forme et de la
rugosité de la surface du solide.
Il existe également une trainée de pression (de forme) due à la répartition des forces normales sur la
surface du corps :
1
Rp = Cp ρAp U 2 (4.54)
2
avec Ap la surface projetée et Cp un coefficient de trainée de pression.
La résistance totale s’écrit alors :

Rt = R f + R p (4.55)

À titre indicatif, la trainée de pression d’une sphère dans un fluide (pour Re < 105 ), est Cp = 0,43, celle
d’un profil symétrique mince (épaisseur/corde=0,1) vaut Cp = 0,08.
4.5. ABAQUE POUR L’ÉTUDE DES ÉCOULEMENTS DANS LES CONDUITES 45

4.5 Abaque pour l’étude des écoulements dans les conduites


CHAPITRE 5. EXERCICES 46

Chapitre 5

Exercices

5.1 Cinématique des fluides


5.1.1 Écoulement tournant
On considère un écoulement bidimensionnel de fonction potentielle :
x2
φ = U arctan
x1
Déterminer les lignes équipotentielles, les composantes du vecteur vitesse, son module et la fonction de
courant ψ.
Dans quel sens s’écoule le fluide selon la valeur de U ?
Calculer la circulation du vecteur vitesse pour cet écoulement :

1. sur une courbe Γ n’entourant pas l’origine ;


2. sur une courbe Γ entourant l’origine.

5.1.2 Passage Euler-Lagrange


Un mouvement de fluide est donné en description eulérienne par :

U = −kx2 x3 x1 + kx1 x3 x2 + kcx3 x3

où k = k(t) = k0 cos ωt avec k0 , ω et c des constantes.

1. Déterminer les lignes de courant de l’écoulement et les trajectoires des particules.


2. Donner la description lagrangienne de ce mouvement x = f (a,t0 ,t) (a désigne la position à l’instant
t0 de la particule qui se trouve en x à l’instant t).
3. Déterminer, à l’instant t = 0, l’équation de la ligne d’émission du point A(a,0,a). Commenter.
4. Calculer l’accélération a(x1 ,x2 ,x3 ,t).

5.1.3 Vitesse dans un écoulement


On considère un écoulement bidimensionnel d’un fluide incompressible caractérisé par le champ des
vitesses :
v(t) = (2x1 − 3x2 )tx1 + (3x1 − αx2 )tx2
Déterminer α pour que l’équation de continuité soit satisfaite.
5.2. STATIQUE DES FLUIDES 47

5.1.4 Écoulement parabolique


On envisage l’écoulement bidimensionnel suivant tel que le vecteur vitesse d’une particule fluide soit :

v(t) = (u10 + αt)x1 + u20 x2

Déterminer les lignes de courant à un instant t0 et la trajectoire.

5.1.5 Écoulement hyperbolique


Le champ des vitesses d’un fluide est donné par :
x1 − vt x2
v(M ) = x1 − x2
τ τ
où τ et v sont des constantes.
Montrer que les lignes de courant sont des hyperboles.
Expliciter la représentation lagrangienne du mouvement (on désignera par a1 , a2 , a3 les coordonnées
d’une particule à l’instant t = 0) et représenter sur un dessin l’allure de quelques trajectoires.
Écrire les équations des lignes d’émission.

5.1.6 Écoulement permanent


Soit l’écoulement permanent défini en variables d’Euler par le champ des vitesses :

v = (2x1 − 3x2 )x1 + (3x1 − 2x2 )x2

1. Montrer que le fluide est incompressible.


2. Déterminer le champ des vecteurs accélérations a.
3. Calculer les équations des lignes de courant. Quelle est la forme de celles-ci ? Tracer la ligne de
courant passant par le point de coordonnées (1,1,0).
4. Déterminer le champ des vecteurs tourbillons et les lignes tourbillons.
5. On considère un tube de courant s’appuyant sur la ligne de courant étudié à la troisième question.
Calculer l’intensité de ce tube de courant, c’est-à-dire le double du flux du vecteur tourbillon.
6. Déterminer le champ des tenseurs taux de déformation D.

5.2 Statique des fluides


5.2.1 Élévation dans l’atmosphère
De quelle hauteur faut-il s’élever dans l’atmosphère pour que la pression diminue de 100 mm de mecure?
On fera le calcul :
1. en supposant la température constante ;
2. en supposant une stratification adiabatique.

5.2.2 Manomètre à deux liquides


Le manomètre à deux liquides est un tube en U dont chaque branche comporte un réservoir (voir figure).
Cet appareil est rempli de deux liquides non miscibles L2 et L3 respectivement de masse volumique
ρ2 = 860 kg · m−3 et ρ3 = 1000 kg · m−3 . Le rapport des sections réservoir et tube est égal à 60.
section réservoir A
= = 60
section tube a
5.2. STATIQUE DES FLUIDES 48

Quand on applique une faible différence de pression par un fluide L1 de masse volumique ρ1 = 500 kg · m−3 ,
on mesure une différence de niveau H entre les points A et B du liquide L3 . H = 10 cm. Quelle est la
valeur de la différence de pression appliquée, à savoir la différence ∆p = pC − pD ?

5.2.3 Manomètre sensible


Un manomètre sensible est constitué d’une cloche cylindrique de rayon R = 100 mm et d’épaisseur
e = 1 mm. La cloche emprisonne un gaz dont nous voulons mesurer la pression p.
Calculer le déplacement vertical de la cloche lorsque la pression p augmente de 1 mm d’eau.

5.2.4 Action d’un fluide sur une gouttière


Une gouttière de longueur L dont la section droite est un quart de disque de rayon R est remplie d’eau.
Calculer par intégration les composantes horizontale et verticale des efforts de pression sur la gouttière.
Retrouver ce résultat de manière globale.
Application numérique : ρ = 1000 kg · m−3 , R = 5 cm, g = 9,81 m · s2 .
5.2. STATIQUE DES FLUIDES 49

5.2.5 Actions d’un fluide sur une voûte

Calculer par intégration la résultante des efforts de pression sur une voûte demi-circulaire de longueur
unité en fonction de la masse volumique du fluide ρ, de l’accélération de la pesanteur g, du rayon de la
voûte R et de la hauteur du fluide H. Donner la signification physique de cette action mécanique.

5.2.6 Fermeture d’un orifice


Un flotteur sphérique de rayon R et de poids P obture un orifice circulaire dans lequel il s’enfonce d’une
hauteur h.
Discuter en fonction de la hauteur de liquide H, les possibilités d’obturation.

5.2.7 Flotteur de carburateur


Un flotteur de carburateur peut être assimilé à un tronc de cône dont les caractéristiques sont données sur
la figure. Dans le but de lester le flotteur, il est nécessaire de calculer la résultante des forces de pression
appliquées sur celui-ci. On demande d’effectuer ce calcul par les deux méthodes ci-dessous :

1. à partir du théorème d’Archimède ;


2. à partir de l’équation de l’hydrostatique.
5.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 50

5.2.8 Paroi verticale


Dans la paroi verticale d’une cuve remplie d’eau, un orifice circulaire de diamètre 4R est obturé par une
vanne. Cette vanne est constituée d’un disque de diamètre 2R (partie BC) raccordé à 1/4 de tore (parties
AB et CD).

1. L’axe de l’orifice circulaire O étant immergé àune profondeur H, calculer les composantes horizontale
et verticale des efforts appliqués par l’eau sur la vanne.
2. Même question lorsque le niveau de l’eau passe par le point O.

5.3 Fluides parfaits incompressibles


5.3.1 Écoulement dans une conduite
On étudie l’écoulement de l’eau, supposé être un fluide parfait incompressible, dans une conduite cylin-
drique comme le montre le dessin ci-après.

1. Calculer la vitesse d’écoulement de l’eau en sortie de conduite.


2. En déduire le débit du fluide.
3. Déterminer la pression statique dans la conduite dans la section située à la hauteur de 3 m.
5.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 51

5.3.2 Débitmètre à tube de Venturi


La mesure du débit volumique d’un fluide s’écoulant dans une conduite peut être effectuée au moyen d’un
système déprimogène intercalé dans le circuit : diaphragme, tuyère ou tube de Venturi. La contraction
de la veine fluide engendre une variation de pression qui, relevée entre deux sections particulières de la
singularité, nous permet d’en déduire le débit.

Un tube de Venturi est constitué d’un convergent relié à un divergent par l’intermédiaire d’un col. Les
caractéristiques géométriques de ce système sont les suivantes : diamètre intérieur de la conduite D,
diamètre du col d. Deux prises de pression statique, à l’entrée du convergent et au col, sont reliées par
un tube en U contenant un liquide manométrique de masse volumique ρm . Pour un débit volumique qv
du fluide en écoulement de masse volumique ρ0 , on relève une dénivellation ∆h dans le tube en U.
Après avoir formulé les différentes hypothèses concernant cet écoulement, expliciter la relation :

qv = f (∆h)

Application numérique :
d = 100 mm, D = 175 mm, ρm = 13600 kg.m−3 , ρ0 = 1000 kg.m−3 .

5.3.3 Effort exercé par un fluide sur un coude


On considère une conduite horizontale de diamètre intérieur d, siège d’un écoulement de débit volumique
qv . On se propose de déterminer la résultante F des efforts exercés par l’eau sur un coude à angle droit de
même diamètre intérieur que la conduite et dont le rayon moyen est R (voir figure). La pression effective
de l’eau à l’entrée du coude est pe . On négligera, dans les calculs, la perte de charge à travers le coude.

On propose l’application numérique suivante :


d = 10 cm, R = 20 cm, qv = 30 l.s−1 , pe = 2 bars.
5.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 52

5.3.4 Turbine Pelton


Une roue hydraulique Pelton de diamètre D et de taux de rotation Ω – utilisée pour des hauteurs de
chute d’eau supérieures à 300 mètres – est un sous-ensemble d’une turbine à action dont l’axe est vertical
et qui est munie d’augets à ((cuillers)) hémisphériques.

Le jet d’eau issu de l’injecteur, de vitesse absolue v et de débit massique qm , heurte les cuillers qui reculent
à la vitesse u pratiquement colinéaire à v. Le jet d’eau est dévié de 180˚ à la traversée de la roue.

1. On note w1 et w2 les vitesses relatives du jet par rapport à la roue, avant et après le choc. Déterminer
la relation qui existent entre elles.
2. Calculer la force moyenne F s’exerçant sur les cuillers. En déduire la puissance P recueillie sur l’axe
de la roue.
3. Pour quelle valeur de u cette puissance est-elle maximale? Que devient dans ce cas l’énergie cinétique
du jet?

5.3.5 Jet d’eau

Calculer la pression, le débit et la puissance hydraulique nécessaire


pour alimenter un jet d’eau de diamètre initial r, s’élevant verticale-
ment à une hauteur h.
Application numérique : r = 107 mm et h = 156 m.

Exemple du célèbre jet d’eau de Genève.


Il est à l’origine conçu comme moyen de décharge de pression pour le
réseau d’eau de la ville. Il s’élevait alors à une hauteur de 30 m. En
1950, le jet d’eau a subit des modifications, et il est notamment muni
de deux pompes centrifuges à haute pression et à deux étages de débit
volumique de 250 l.s−1 qui projètent l’eau à partir d’une tuyère jusqu’à
une hauteur de 140 m. La vitesse de sortie du jet est de 200 km.h−1 et
possède un diamètre de 160 mm. La masse d’eau en l’air est d’environ
7 tonnes.

5.3.6 Seringue
Dans une seringue, le corps du tube a une section S, et l’aiguille une
section s. Le piston se déplace sans frottement, et le liquide contenu
dans la seringue est assimilé à un fluide parfait de masse volumique ρ.
1. Exprimer le débit volumique qv du liquide en fonction des vitesses d’écoulement v dans l’aiguille et
5.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 53

V dans le corps de la seringue.


2. Calculer la force que l’opérateur doit exercer sur le piston en fonction du débit volumique q v .

5.3.7 Action d’un jet d’eau sur une plaque

Un jet d’eau en forme de lame horizontale de section S, de vitesse V frappe une plaque carrée homogène
de coté a, en liaison pivot par rapport à un bâti et paramétrée par un angle α – voir figure –. La plaque
s’incline par rapport à la verticale. On négligera les frottements.
1. Calculer α en fonction de la distance h du jet, et de la masse M de la plaque.
2. Application numérique : S = 10 cm2 , V = 30 m.s−1 , h = 0,6 m, a = 0,9 m, M = 240 kg et
g = 10 m.s−2 .

5.3.8 Navire à réaction


Pour faire avancer un navire à la vitesse V , on utilise une pompe de puissance P , de débit volumique Q
aspirant par une conduite de section S de l’eau de mer à l’avant et la rejetant à l’arrière avec une vitesse
W par rapport au bateau.

1. Calculer la vitesse V du navire.


2. Quel est le rendement de l’installation?
3. Application numérique : P = 30 kW, Q = 0,3 m3 .s−1 , S = 200 cm2 .

5.3.9 Hélice simplifiée


Une hélice est mise en rotation autour d’un axe x0 x par un liquide incompressible de masse volumique ρ,
en mouvement permanent et irrotationnel.
On admet que, dans une section droite S(x), la pression p(x) et la vitesse u(x) du fluide sont uniformes.
De plus, au niveau de l’hélice, si la vitesse u(x) est continue, la pression p(x) subit une discontinuité.
5.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 54

1. Calculer la discontinuité de pression au niveau de l’hélice.


2. Déterminer la force exercée par le fluide sur l’hélice, puis la puissance PH transmise à l’hélice.
3. Calculer la valeur maximale du rendement de l’hélice.

5.3.10 Entonnoir conique

On considère un entonnoir conique dans lequel viennent déboucher deux tubes coudés AB et CD. L’orifice
A de AB est situé dans un plan vertical et l’orifice C de CD est situé dans un plan horizontal.
On fait arriver dans le cône un débit convenable de liquide qv de manière à maintenir fixe à l’altitude
h1 au-dessus du sommet S du cône, le niveau M N . Les orifices A et C sont à la même altitude h2 . Les
pressions en B, D, M et N sont égales.
1. En désignant par x21 la dénivellation entre M N et le niveau du liquide en D, déterminer le sens de
x21 , et vérifier qu’elle est indépendante de h2 .
2. En désignant par x22 la dénivellation entre M N et le niveau du liquide en B, déterminer le sens de
x22 , et calculer le rapport xx21
22
en fonction de hh21 .
3. Le rayon du cylindre de dégagement étant r et la base de sortie de ce cylindre étant au niveau de
S, déterminer le débit qv en fonction de r, de h1 et de la hauteur h du cylindre.
4. Montrer que, pour une valeur donnée du débit qv , supérieure à une limite que l’on précisera, il existe
deux valeurs possibles de h1 correspondant l’une àun niveau M N stable, l’autre à un niveau M N
instable.

5.3.11 Soufflerie
Une soufflerie de démonstration fournit une veine d’air de diamètre D, avec une vitesse U . On négligera
la compressibilité de l’air, la vitesse de l’air dans le collecteur et toutes les pertes de charges. La masse
volumique de l’air est notée ρ.
5.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 55

1. Trouver la force exercée par la soufflerie sur son support.


2. Calculer la résultante des forces aérodynamiques sur la tuyère, sachant que son diamètre à l’entrée
est d.
3. Calculer la différence de pression existant de part et d’autre de l’hélice du ventilateur. En déduire
la poussée exercée par cette hélice sur son axe.
4. Calculer par deux méthodes différentes la puissance utile fournie par le ventilateur.
5. Application numérique : D = 150 mm, U = 20 m.s−1 , ρ = 1,225 kg.m−3 .

5.3.12 Lanceur de satellites


Le premier étage d’un lanceur de satellites est muni de quatre moteurs fusées. Chaque moteur éjecte
250 kg/s à 20 m/s de la chambre de combustion par une tuyère convergente-divergente. La tuyère est
adaptée à la pression atmosphérique (pression d’éjection = pression ambiante). La section de sortie est
de 0,9 m2 et la masse de la fusée vaut 130 tonnes.

1. Calculer la poussée exercée au sol et l’accélération initiale.


2. Calculer la poussée à 20 km d’altitude si la pression ambiante vaut 0,054.

5.3.13 Action d’un fluide sur une boule


Un fluide incompressible parfait est projeté sur une sphère de poids P et de masse volumique ρ. Elle est
maintenue immobile dans le fluide.
La vitesse du fluide dans la section droite d’entrée du jet, d’aire S, a pour valeur u1 et fait un angle α1
avec l’horizontale.

1. Calculer la vitesse du fluide u2 dans la section droite de sortie du jet, également d’aire S, et d’angle
α2 fait avec l’horizontale.
2. Quel doit être le débit massique dans le jet pour que la sphère soit maintenue immobile dans le
fluide ? (On supposera que le poids du fluide est négligeable par rapport aux autres efforts et que
la pression est nulle sur la surface limitant le jet).

5.3.14 Boule immergée – cavitation –


Une sphère est immergée dans un fluide parfait incompressible. Son rayon varie dans le temps selon la loi
R = R(t). La vitesse du fluide est notée v(r,t), dans laquelle r représente la distance du point considéré au
5.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 56

centre de la sphère. La pression à l’infini est notée P0 et l’on néglige les actions mécaniques de pesanteur.
1. Déterminer la relation liant P (r,t), pression à la surface de la sphère, à R(t) et ses dérivées. Donner
P (r,t) pour R = R0 + a cos ωt.
2. À l’instant initial t = 0, on crée dans le fluide une cavité de rayon R0 . Soit τ le temps au bout duquel
la cavité aura disparu : après avoir déterminé la vitesse d’évolution du rayon notée U = v(R,t),
calculer les variations de τ en fonction de ρ pour R0 et P0 donnés.
Application numérique : donner τ pour l’eau, avec R0 = 1 mm, P0 = 105 Pa, ρ = 1000 kg.m−3. On
a: Z 1 3
x2
I= dx = 1,294
3 1
0 (1 − x ) 2

5.3.15 Boule en mouvement dans un fluide


Une sphère de masse volumique ρ, de rayon a, et de centre C est mise en mouvement par un fluide parfait
incompressible de masse volumique ρ0 . On note v0 (t) = v0 (t)x1 , et u(t) = u(t)x1 , les vitesses respectives
du fluide (uniforme s’il n’y avait pas de sphère) et de la sphère.
1. Si l’on avait u(t) = v(t) quelle serait la force exercée par le fluide sur la sphère?
2. Pour u(t) 6= v(t), quelle force additionnelle doit-on ajouter à celle déterminée précédemment?
3. En déduire la relation entre u(t) et v(t).
4. Retrouver les résultats précédents en déterminant la fonction potentielle des vitesse φ associée au
fluide.

5.3.16 Fluide dans un récipient de forme ellipsoïdalle


1. Vérifier que le mouvement potentiel d’un fluide parfait incompressible contenu dans un récipient de
forme ellipsoïdale d’équation
x21 x22 x23
+ + =1
a2 b2 c2
et tournant autour de son axe principal (O,x3 ) avec la vitesse angulaire Ω est donné par l’équation
du potentiel ϕ :
a2 − b 2
ϕ=Ω 2 x1 x2
a + b2
2. Calculer la projection du moment cinétique du fluide dans le récipient sur (O,x3 ).
3. Déterminer les trajectoires des particules fluides par rapport au récipient en rotation

5.3.17 Écoulement d’un fluide sur une bosse


On étudie l’écoulement d’un fluide sur une bosse x3 = x3 (x1 ).

On fait les hypothèses : x3 << H, x3 << L, et le fluide est parfait et incompressible.


Avant l’obstacle, le fluide a une vitesse U = U x1 , et la couche possède une épaisseur H ; il en est de
même après l’obstacle.
Pour x3 = H, la section s’aminçit x3 = d(x1 ). L’équation de la bosse est : x3 = x3 (x1 ) pour 0 ≥ x1 ≥ L
et pour 0 ≤ x1 ≤ L, la vitesse dépend de x1 et est notée : U = u1 (x1 )x1 .
1. Écrire l’équation de conservation de la masse pour 0 ≥ x1 ≥ L.
5.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 57

2. Écrire l’équation de Bernoulli le long des lignes de courant de surface pour 0 ≥ x1 ≥ L.


3. Montrer que d(x1 ) = xgH
3 (x1 )
−1
avec certaines approximations. Commenter.
U2

5.3.18 Écoulement instationnaire incompressible


On étudie l’écoulement bidimensionnel d’un fluide parfait incompressible.

On note u = u1 (x1 ,x3 ,t)x1 + u3 (x1 ,x3 ,t)x3 la vitesse de l’écoulement instationnaire.
1. Montrer que, si u1 est indépendant de x3 ,
∂h ∂hu1
+ =0
∂t ∂x
2. On néglige les quantités d’accélération verticales. Montrer que p(x1 ,x3 ) = p0 + ρg(h(x1 ,t) − x3 ).
3. On fait l’hypothèse u1 >> u3 (ce qui entraîne ∂u∂x3 = 0), u1 (x1 ,x3 ,t) = u1 (x1 ,t).
1

Montrer que :
∂u1 ∂u1 ∂h
+ u1 +g
∂t ∂x1 ∂x1

5.3.19 Circuit hydraulique


Un réservoir dont la surface libre est à la cote zA est relié à une pompe BC située à la cote zB , cette
pompe monte l’huile dans un réservoir D dont la surface libre est à la cote zD . Le débit volumique de la
pompe est qv et les pertes de charges sont ∆HAB et ∆HCD .

1. Quel est la hauteur de charge de la pompe?


2. Quelle puissance doit-elle fournir?
3. Application numérique : zA = 15 m, zB = 12,5 m, zD = 60 m, ∆HAB = 2,5 m, ∆HCD = 6,5 m,
qv = 160 l.s−1 , dhuile = 0,762, g = 9,81 m.s−2 , donner la puissance en watts et en chevaux. Tracer
la ligne de charge.
5.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 58

5.3.20 Circuit hydraulique


Grâce à une surpression p0 , de l’eau circule du réservoir A vers le réservoir B. Nous négligeons les pertes
de charges linéiques, nous ne considérons que les pertes de charges singulières. Le cœfficient de perte de
charges est de 0,5 en sortie de réservoir A et de 0,2 pour chacun des coudes. Donner les coefficients de
pertes de charges pour l’élargissement brusque et pour l’entrée dans le réservoir B.
La dénivellation H est de 1 mètre. Calculer la pression p0 correspondant à une vitesse de 1 m.s−1 dans
le tube de diamètre D.

Tracer la ligne de charge et la ligne piézométrique.

5.3.21 Transformation de Joukowski


Soit la transformation de Joukowski :
1 a2
z = J(Z) = (Z + )
2 Z
1. Dans quel domaine la transformation J est-elle conforme? Avec quels choix J est-elle une représen-
tation conforme (bijectivité)?
2. Comment construire géométriquement le point m d’affixe z à partir du point M d’affixe Z ?
3. Que peut-on dire de l’image en A(0,a) des tangentes à deux courbes du plan des (z) en fonction
des tangentes à ces courbes?
4. Donner les images des circonférences centrées à l’origine et définir complètement deux représenta-
tions conformes.
5. Étudier la transformée du cercle C = (J,R) passant par le point A(a,0) et tel que A 0 (−a,0) soit à
l’intérieur de C avec J sur l’axe Ox.

5.3.22 Écoulements autour d’un disque et d’un profil – Portance d’un profil
Le potentiel complexe de l’écoulement d’un fluide autour d’un disque centré en C(−c,0) et passant par
le point A(a,0) est donné par la relation :
 
R2 Γ
F (Z) = U0 Z + c + + ln(Z + c)
Z +c 2iπ
dans laquelle, U0 est la vitesse à l’infini, R le rayon du disque et Γ la circulation autour du disque.
1 – Déterminer le torseur des actions mécaniques s’exerçant sur le disque. Que se passerait-il si l’on avait
Γ = 0?
2 – On considère maintenant le profil obtenu à partir du cercle ci-dessus par la transformation de Jou-
kowski :  
1 a2
z = J(Z) = Z+
2 Z
5.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 59

Calculer la résultante des actions mécaniques s’exerçant sur le profil.


3 – Déterminer la circulation Γ pour que la vitesse du fluide au point A soit nulle. Que vaut alors la
résultante des actions mécaniques s’exerçant sur le profil ? L’équation donnant Γ s’appelle condition de
Joukowski.

5.3.23 Potentiel complexe


πa

Soit le potentiel complexe f (z) = k cot z où k est une constante réelle et a une constante réelle positive.
1. Si on note :
πax1 πax2
X1 = X2 = − 2
x21 + x22 x1 + x22
avec z = x1 + ix2 , calculer la fonction courant Ψ(X,Y ) et le potentiel des vitesses Φ(X1 ,X2 ).
2. Définir la ligne de courant Φ(X1 ,X2 ) = 0.
3. Montrer que ce potentiel complexe correspond si les forces de masse sont négligées, à celui d’un
écoulement irrotationnel plan, d’un fluide parfait incompressible en présence d’un obstacle circulaire
de rayon a, tangent en O à l’axe réel et sans singularité à distance finie.
4. Montrer que la vitesse du fluide à l’infini est uniforme et déterminer k de façon à avoir cette vitesse
égale à U∞ .

5.3.24 Écoulement uniforme


Soit l’écoulement uniforme f (Z) = U0 Z
1. Donner les lignes de courant et les équipotentielles. Montrer que l’on peut ainsi étudier l’écoulement
autour d’une plaque plane de longueur 4a.
2
2. Soit la transformation Z = z + az . Étudier cette transformation ; est-elle conforme ? Trouver les
homologues des lignes de courant et des équipotentielles de 1. Comment est transformée la plaque?
3. Donner la vitesse complexe en un point, les composantes de la vitesse à partir de la transformation.

5.3.25 Potentiel complexe


Soit l’écoulement défini par le potentiel complexe :

f (z) = U0 (z − k z) k∈C
pour le nombre complexe z de module r et d’argument θ.
1. Déterminer k pour que le point A d’affixe z = −a, a ∈ R soit un point de vitesse nulle.
2. Calculer les fonctions potentiel et courant, les composantes de la vitesse u et v (en coordonnées
polaires).
3. Déterminer la ligne de courant non rectiligne, passant par A, notée P (en coordonnées polaires et
cartésiennes).
4. Donner la distribution des vitesses (composantes et norme) selon P et le long de la demi-droite
x01 A,
5. Interpréter cet écoulement.
6. Soit p0 la pression à l’infini, déterminer en fonction de θ la répartition de la pression p(θ) le long
de P .
7. Vérifier que l’équation de P s’écrit X22 = 4aX1 , après translation du repère en A. Déterminer la
pression le long de P , en fonction de X1 , et calculer la résultante des efforts sur P jusqu’au point
d’affixe z = X10 .

5.3.26 Écoulement défini par sa vitesse complexe


On étudie l’écoulement plan d’un fluide parfait incompressible dans le repère orthonormé galiléen (O,x,y).
Le vecteur vitesse d’une particule fluide est décrit par la fonction complexe :
a2 V iαa4
w(z) = V + 2αy − 2
− 3
z z
5.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 60

dans laquelle z = x + iy, V et α sont des constantes réelles données, et a une longueur donnée.
1. Montrer que le fluide est incompressible. Que peut-on dire du vecteur tourbillon?
2. Montrer que le cercle C de centre O et de rayon a est une ligne de courant de l’écoulement. Calculer
la circulation le long de C.
3. Les forces de volume sont négligées par rapport aux autres efforts extérieurs. Calculer la pression
du fluide en un point quelconque de C. On suppose que l’écoulement s’effectue autour du cercle
|z| ≤ a matérialisé. Calculer la résultante des efforts exercés par le fluide sur le cercle.

5.3.27 Écoulement extérieur autour d’un ovale


On considère l’écoulement permanent plan (O,x1 ,x2 ) résultant de la superposition :

– d’un écoulement uniforme de vitesse V0 parallèle à Ox1 ,


– d’une source ponctuelle A de flux F et d’abscisse −a,
– d’un puits ponctuel B de flux −F d’abscisse +a, tous deux situés sur Ox1 .

Le fluide est parfait, incompressible, sans force de volume ; la pression à l’infini amont est p0 .
1. Déterminer le potentiel complexe f , la fonction courant ψ, le potentiel des vitesses φ et la vitesse
complexe w en un point quelconque M du plan z. On prendra ψ = 0 sur l’axe x1 à l’infini amont.
2. 2.1 Montrer que la ligne d’écoulement ψ = 0 se compose de deux portions de l’axe des x 1 et d’une
courbe. Celle-ci a la forme d’un ovale séparant l’écoulement source-puits d’un écoulement
extérieur (on ne demande pas l’étude de cette courbe.
2.2 Montrer qu’aux points P et Q où l’ovale coupe Ox1 , la vitesse s’annule et déterminer les
abscisses ±b de ces points.
2.3 Donner l’équation qui permet de déterminer les ordonnées ±h des points d’intersection R et
S de l’ovale et de Ox2 .
3. On matérialise la surface de l’ovale et l’on considère l’écoulement extérieur. Vérifier au moyen de la
formule de Blasius que la résultante des efforts hydrodynamiques qui s’exercent sur l’ovale est nulle
(paradoxe de d’Alembert).

5.3.28 houle sinusoïdale


Soit la houle sinusoïdale en profondeur infinie de potentiel :
hg
φ(x1 ,x2 ,t) = exp kx2 sin(kx1 − ωt)

1. Calculer l’énergie cinétique sur une longueur d’onde Λ,
2. Calculer l’énergie potentielle sur une longueur d’onde Λ et en déduire l’énergie totale de la houle,
3. Calculer l’énergie d’une houle d’amplitude 1 mètre , de période 6,7 s, sachant que g = 9,81 m.s −2 ,
et que la masse volumique de l’eau vaut ρ = 1000 kg.m−3

5.3.29 Interface mer-atmosphère


On s’intéresse ici à l’interface entre la mer et l’atmosphère. Les deux fluides sont supposés parfaits,
incompressibles et les mouvements sont irrotationnels. La profondeur est supposée infinie.
On notera p1 , V1 , ρ1 et φ1 respectivement, la pression, la vitesse, la masse volumique et le potentiel dans
l’air, et p2 , V2 , ρ2 et φ2 les mêmes grandeurs dans l’eau.
Le repère galiléen orthonormé direct est (O,x1 ,x2 ,x3 ) où x2 est vertical ascendant.
On étudie les petits mouvements de l’interface autour de sa position d’équilibre x2 = 0 en notant ξ(x1 ,t) la
coordonnée verticale à l’instant t du point de cette surface de coordonnées x1 . On envisage les mouvements
sous forme d’ondes planes progressives sinusoïdales définies par :
h
ξ(x1 ,t) = a cos(kx1 − ωt) a=
2
5.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 61

Les oscillations étant de faible amplitude devant leur période, on aura ka << 1.
On veut étudier l’influence du vent sur la houle ainsi que la stabilité des vagues. On déterminera la
valeur de la vitesse du vent pour laquelle apparaît l’instabilité de Kelvin-Helmoltz qui se traduira par un
déferlement des vagues.
L’air est animé d’une vitesse moyenne constante telle que : U = ux1
1. Les potentiels des vitesses ont respectivement pour forme pour l’air et pour l’eau de mer :
φ1 (x1 ,x2 ,t) = b1 exp(−kx2 ) sin(kx1 − ωt) + ux1
φ2 (x1 ,x2 ,t) = b2 exp(kx2 ) sin(kx1 − ωt)
Déterminer les composantes des vitesses des particules de l’eau et de l’air, puis exprimer les condi-
tions reliant dans l’eau puis dans l’air les composantes verticales des vitesses avec ξ, à l’ordre 1.
2. Calculer alors à l’interface, les composantes b1 et b2 en fonction de a, k et ω.
3. Exprimer le théorème de Bernoulli dans chaque fluide, puis à l’interface.
4. Écrire la relation des pressions à l’interface ; en déduire la relation de dispersion entre k et ω pour
ces ondes.
5. On se propose de tenir compte maintenant de la tension superficielle qui s’exerce à l’interface. Elle a
pour effet d’introduire une discontinuité de pression de part et d’autre de celle-ci. Cette discontinuité
∂2ξ
s’exprime à l’aide de la formule de Laplace p1 −p2 = σ ∂x 2 , dans laquelle σ est la tension superficielle
1
valant ici : 0,072 N/m.
Écrire la nouvelle relation de dispersion entre k et ω. À quelle condition liant u, k et les constantes
du problème obtient-on des valeurs réelles pour la pulsation ω.
6. Quelle est la valeur maximale um de u pour que la condition précédente soit remplie pour toute
valeur de k ? Cette valeur correspond à celle qui provoque l’instabilité. Application numérique :
ρ1 = 1,3 kg.m−3 , ρ2 = 1000 kg.m−3 , g = 9,8 m.s−2

5.4 Fluides visqueux incompressibles


5.4.1 Ruissellement d’eau
De l’eau de viscosité cinématique ν ruisselle, à épaisseur constante a, sur un plan incliné de pente α et
de largeur l.
1. Donner le profil des vitesses dans une section droite et calculer le débit.
2. Application numérique : ν = 10−6 m2 .s−1 , a = 2 mm, α = 1˚, l = 1 m.

5.4.2 Équation du tourbillon


On rappelle que le vecteur tourbillon est défini par la relation :
1
Ω= rot U
2
si U représente le vecteur vitesse d’une particule fluide. Montrer, à partir de l’équation de Navier-Stokes,
que le vecteur ω = 2Ω appelé ((vecteur vorticité)), vérifie l’éqution, pour un fluide incompressible :

= (ω · grad)U + ν∆ω
dt

5.4.3 Fluide dans un canal souterrain


On étudie l’écoulement d’un fluide dans un canal souterrain entre deux parois poreuses. Le fluide est
visqueux de masse volumique ρ et de viscosité dynamique µ.
Les parois sont distantes de a et l’écoulement est supposé bidimensionnel. On admet qu’il existe un
écoulement constant u entre les deux parois, tandis qu’il existe un autre courant parallèle à Ox 1 , noté
U (x2 ). Le vecteur vitesse d’une particule fluide est donc donnée par :
V(x1 ,x2 ) = U (x2 )e1 + ue2
5.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 62

Le fluide est incompressible, l’écoulement est stationnaire et l’on a : U (0) = U (a) = 0.

1. Écrire les équations de Navier-Stokes du problème.


2. Montrer que le gradient de pression vaut :
(
∂p
∂x2 = 0
∂p
∂x1 = G = constante

3. Montrer que U (x2 ) vérifie l’équation :

d2 U dU G
ν 2 −u =−
dx2 dx2 ρ

4. Écrire la solution de cette équation. Commenter les résultats. Quels sont les paramètres physiques
du problème.
ρu
5. On pose x = xa2 et V (x) = Ga U (x2 ), tracer la courbe V = f (x) avec 0 ≤ x ≤ 1 pour ua
ν = 50.

5.4.4 Amortisseur hydraulique


Un amortisseur hydraulique est constitué par un cylindre de section S dans lequel se déplace un piston de
longueur l. On suppose l’étanchéité entre le piston et le cylindre parfaite et l’on négligera les frottements
entre eux.
Ce piston est percé de deux trous cylindriques de diamètre d par lesquels peut s’écouler de l’huile incom-
pressible de viscosité dynamique µ contenue dans le cylindre – cf. figure –.
On supposera l’écoulement laminaire et on négligera les pertes de charges singulières de celui-ci.

1. Établir une relation donnant la vitesse V0 du piston en fonction de la force F appliquée à l’amor-
tisseur et de S, l, d et µ.
2. Application numérique : F = 500 N, d = 2,5 mm, S = 20 cm2 , µ = 0,5 Pl, l = 5 cm et ρ =
900 kg.m−3 .
3. 3.1 Calculer la vitesse du piston.
3.2 Calculer le nombre de Reynolds de l’écoulement Re et vérifier que le régime est laminaire.
3.3 Calculer le cœfficient de perte de charge linéaire λ dans les trous cylindriques et en déduire la
différence de pression de part et d’autre du piston.
3.4 Calculer la perte de charge singulière à la sortie d’un trou et vérifier qu’elle est bien négligeable
par rapport à la différence précédente.
5.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 63

5.4.5 Similitude – pompes semblables


Une pompe centrifuge dont la roue, de diamètre D, a un taux de rotation N et peut élever une quantité
d’eau à une hauteur h avec un débit volumique qv . Déterminer le débit qv0 fourni et la puissance P 0
absorbée par une pompe semblable, de fréquence de rotation N 0 et élevant une quantité h0 d’eau.
Calculer le diamètre de cette deuxième roue.

5.4.6 Analyse dimensionnelle – maquette


Nous désirons étudier un modèle réel grâ ce à une maquette dans les conditions suivantes :
• pour le modèle réel, l’écoulement aura une viscosité cinématique ν1 , et une longueur L1 . La vitesse
à l’infini est notée U∞1 ;
• pour la maquette, l’écoulement aura une viscosité cinématique ν2 , et une longueur L2 . La vitesse à
l’infini est notée U∞2 .

1. L’écoulement autour du modèle se fait en présence d’air, celui de la maquette en présence d’eau tel
que ν1 = 15ν2 . Si L2 = kL1 , et U∞1 = U∞2 , comment choisir k ?
2. Si U∞1 = nU∞2 , comment choisir k en fonction de n?

5.4.7 Analyse dimensionnelle – pompe


Le couple Γ développé par une pompe centrifuge est fonction de la masse volumique du fluide ρ, du
diamètre du rotor D, du nombre de tours de rotation N , de la viscosité dynamique µ, du débit volumique
Q et de l’énergie par unité de masse gH où g est l’accélération de la pesanteur et H la charge totale.

1. Donner la relation entre quatre nombres sans dimension à l’aide de Γ, ρ, D, N , µ, Q, et gH.


2. En déduire la relation exprimant la puissance de la pompe en négligeant l’influence du nombre de
Reynolds.
3. Si la pompe, dont le rotor a 200 mm de diamètre, a un débit de 0,07 m3 .s−1 pour une charge de 5
m et tourne à 2300 tr.min−1 , trouver la vitesse de rotation d’une pompe similaire de 600 mm de
diamètre et d’un débit de 2 m3 .s−1 . Donner également sa charge.

5.4.8 Analyse dimensionnelle – explosion


Une explosion nucléaire d’énergie E produite à l’instant t = 0 au voisinage du sol est assimilée à une
source ponctuelle située en r = 0 et l’état initial de l’atmosphère est caractérisé par sa masse volumique
ρ. D’après les observations, la détonation s’accompagne d’une onde de choc en forme de calotte sphérique
de rayon R(t). La pression atmosphérique est négligée par rapport à la pression de la calotte. Nous nous
proposons de déterminer en utilisant l’analyse dimensionnelle, les variations du rayon R de l’onde de choc
au cours du temps. Compte tenu des hypothèses, la relation générale s’écrit sous la forme : R = kt α ρβ E γ .

1. Calculer les constantes α,β, et γ.


2. k est obtenue à partir des équations d’Euler et k est voisin de 1. Écrire la relation donnant 25 log R.
Les résultats expérimentaux donnent une droite passant par le point log t = − 3,5 2 log R = 9. En
déduire une valeur approximative de E en supposant que ρ = 1,293 kg.m−3 .

5.4.9 Analyse dimensionnelle – navire


Un bateau a une surface mouillée Sm de 5000 m2 quand il avance à 15 m.s−1 . Nous testons dans un
bassin de traction un modèle d’échelle 1 : 40.

1. Quelle doit être la vitesse de la maquette?


2Dw
2. Sachant que le coefficient de traînée due à la résistance de vague est égal à C x = ρS mv
2 , ρ étant la

masse volumique du liquide (le même pour la maquette que pour le réel), montrer que ce coefficient
est sans dimension et donner le rapport de ces deux résistances Dwm et Dws .
5.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 64

3. Sachant que la résistance visqueuse est égale au produit du cœfficient de frottement f par la surface
mouillée Sm et par la vitesse élevée à la puissance n, calculer les deux résistances visqueuses. En
déduire la résistance totale sur le bâtiment, si la résistance totale Dm est égale à 40 N. Pour la
maquette, on prendra : f = 1,7 et n = 1,9 ; pour le navire : f = 1,6 et n = 1,85.
4. Calculer la puissance propulsive nécessaire si le rendement est de 65%.

5.4.10 Circuit hydraulique


Déterminer la puissance minimale nécessaire à fournir au fluide pour transférer l’eau du bassin amont au
bassin aval – voir figure –.
Données du problème :

– conduite d’aspiration : longueur la = 15 m, diamètre da = 125 mm ;


– conduite de refoulement : longueur lr = 925 m, diamètre da = 80 mm ;
– rugosité des conduites  = 0,1 mm ;
– singularités dans le circuit : crépine Cr : ζ = 3, clapet Cl : ζ = 1,2, coude C : ζ = 0,134, élargissement
brusque E : ζ = 1 ;
– fluide : eau : ρ = 1000 kg.m−3 , ν = 10−6 m2 .s−1 , débit volumique qv = 10 l.s−1

5.4.11 Palier fluide


Le palier de longueur L reçoit un arbre de rayon R. Connaissant la fréquence de rotation de l’arbre,
déterminer le couple résistant et la puissance dissipée par le fluide situé dans l’ajustement de jeu j.
Application numérique : N = 240 tr.min−1 , R = 50 mm, L = 250 mm, j = 0,1 mm, et µ = 0,125 Pl.
5.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 65

5.4.12 Butée fluide


Une butée fluide est représentée sur la figure ci-après. La semelle (partie inférieure) est fixe, le patin
(partie supérieure) tourne à la vitesse ω.
La surface du patin est une couronne de rayons R et R + e.
Une huile de viscosité dynamique µ remplit l’espace de hauteur h entre le patin et la semelle. L’huile
s’échappe à l’extérieur du rayon R + e sous l’effet d’une différence de pression pi − pe = ∆p entretenue
par une pompe.
En supposant e << R déterminer le couple de frottement et le débit d’huile.

5.4.13 Écoulement de Couette


On considère un écoulement de Couette entre deux plaques parallèles d’un liquide visqueux incompressible
newtonien.

La vitesse V = u1 (x2 )x1 est telle que les lignes de courant sont des droites et h << L. L’écoulement est
stationnaire. On a : u1 (0) = −U et u1 (h) = 0.
1. Calculer la différence de pression p2 − p1 en fonction des paramètres du problème. On notera µ la

viscosité dynamique du fluide et on supposera l’écoulement permanent stationnaire ∂t = 0.
2. On étudie l’écoulement suivant de type coussinet.
5.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 66

On fait les hypothèses suivantes :


– l’écoulement est de type Couette : h1 << L1 et h2 << L2
– la pression est linéaire pour 0 ≤ x1 ≤ L1 et 0 ≤ x2 ≤ L2 et est continue au décrochement
p = ps
Calculer :
RL RL
2.1 W = 0 1 p dx1 + 0 2 p dx2 , action de portance du palier supérieur ;
RL RL
2.2 F = 0 1 τx1 x2 dx1 + 0 2 τx01 x02 dx2 , action de frottement du palier supérieur ;
F
2.3 f = W , rapport de ces actions.

5.4.14 Effets de la viscosité en fonction du temps


On s’intéresse dans ce problème aux effets dus à la viscosité au cours du temps. On considère un domaine
fluide supposé être dans le demi-plan x2 > 0 et immobile pour t ≤ 0. Ce fluide repose sur une plaque
plane horizontale. À l’instant t = 0, la plaque est mise en mouvement de façon instantannée avec la
vitesse U. On suppose que la vitesse d’une particule fluide s’écrit de la manière suivante : u = u 1 (x2 ,t)x1 .

1. Écrire les équations gouvernant le mouvement du fluide.


∂p
2. Dans la suite, on supposera que ∂x = 0, ce qui permet de ne prendre en compte que les effets dus
à la viscosité. Réécrire les équations précédentes sous forme adimensionnelle ; on posera u ∗ = uU2 .
3. En utilisant l’analyse dimensionnelle, montrer que la vitesse u∗ peut se mettre sous la forme u∗ =
f ∗ (η), avec η = 21 x2 √1νt .
4. Résoudre l’équation différentielle obtenue à la question 2. On prendra les conditions aux limites
raisonnables pour le problème. Tracer la courbe représentative de la fonction f ∗ .

5.4.15 Cylindres coaxiaux


Un cylindre de rayon r1 glisse parallèlement à son axe dans un second cylindre de rayon r2 à la vitesse
v = u 3 x3 .
Déterminer le mouvement du fluide compris dans l’espace entre les deux cylindres.

5.4.16 Fluide entre deux disques se rapprochant


On considère deux disques circulaires plans de rayon R disposés parallèlement l’un au-dessus de l’autre
à faible distance. L’espace séparant les deux disques est rempli par un fluide visqueux. Les disques se
5.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 67

rapprochent l’un de l’autre à vitesse constante u en chassant le fluide. Trouver la résistance éprouvée par
les disques.

5.4.17 Circuit hydraulique

Le circuit hydraulique présenté ici est étudié en prenant en compte les pertes de charges régulières et
singulières. On suppose que le débit volumique du fluide (eau) dans le circuit est qv = 8 l.s−1 . On donne
les valeurs suivantes (cf. le schéma) :
h1 = 25 m, h2 = 5 m, l1 = 35 m, l2 = 25 m, l3 = 13 m, l4 = 25 m, d1 = 80 mm, d2 = 60 mm ; la rugosité de
la paroi est : k = 0,04 mm.
Les coefficients de pertes de charges singulières sont aux points considérés : χ1 = 0,5 (raccordement d’un
réservoir avec une conduite), ζ2 = 0,05 (ajutage), ζ3 = ζ4 = 0,31 (coudes), ζ5 = 0,3 (diffuseur).
La viscosité cinématique de l’eau est : ν = 10−6 m2 .s. La pression de sortie est pL = 1 bar.
1. Déterminer la pression p0 dans le réservoir.
2. Tracer les lignes de charge et piezométrique de l’écoulement.

5.4.18 Coin d’huile


On considère l’ensemble de deux patins représenté ci-dessous. Le patin horizontal est mobile avec une
vitesse U = u1 x1 ; il entraîne dans son mouvement une mince couche d’huile. Le patin incliné d’un angle
i supposé faible, de longueur L, est fixe.
1. Déterminer le débit volumique pour une largeur unité. En déduire le gradient de pression suivant
la direction x1 .
2. Calculer la répartition de pression le long du patin. Donner la valeur de la pression maximale et
son abscisse.
3. Déterminer la charge que peut supporter le patin.

5.4.19 Similitude
Un écoulement d’eau à 20˚ C dans une conduite de diamètre 50 mm a une vitesse moyenne de 0,3 m.s −1 .
Calculer le nombre de Reynolds de l’écoulement.
Un écoulement d’huile (µ = 0,05 Pl, ρ = 900 kg.m−3), en similitude avec le précédent, se fait dans une
conduite de 300 mm de diamètre. Calculer le débit volumique de l’huile.
5.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 68

5.4.20 Milieu poreux – d’après Agrégation de mécanique


Un milieu poreux est schématisé, en première approximation, par un ensemble de n tubes capillaires
cylindriques de même longueur L et de même rayon R – voir figure –.

On définit respectivement la porosité e et la surface spécifique Ssp du milieu poreux par les relations :

 = volumevolume des pores


total du milieu poreux
Ssp = volumesurface des pores
total du milieu poreux

L’écoulement est celui d’un fluide newtonien incompressible de viscosité dynamique µ à travers le milieu
poreux.
On considère dans un premier temps, l’écoulement du fluide dans une conduite cylindrique horizontale
de longueur L et de rayon R, sous l’action d’un gradient de pression dirigé suivant l’axe du tube et de
dp
module G = − dx 3
; on néglige les effets de la pesanteur.

1. L’écoulement étant laminaire et compte tenu des symétries, montrer que la vitesse d’une particule
fluide peut se mettre sous la forme :
VP = V P e 3
avec VP indépendant de x3 . En déduire l’équation du mouvement du fluide dans la direction axiale.
2. Résoudre l’équation obtenue en donnant le profil des vitesses dans une section droite quelconque
de la conduite. Calculer la vitesse moyenne dans une section droite. En déduire le débit volumique.
3. Montrer que la contrainte tangentielle est maximale au niveau de la paroi du tube. En déduire
l’expression de la force d’entraìnement exercée par le fluide sur le tube en fonction du débit q, de
la viscosité µ et des caractéristiques géométriques du tube.
4. On considère l’écoulement à travers un milieu poreux constitué d’un assemblage de n tubes dont la
section droite est celle de la figure précédente.
4.1 Déterminer le débit volumique Q à travers le milieu poreux.
4.2 En déduire la vitesse de filtration Vf = Q S (S étant la section droite du milieu poreux) en
fonction de la perte de charge G, de la porosité , et des caractéristiques du fluide et des
capillaires.
4.3 En déduire l’expression de la perméabilité intrinsèque Ki définie par la relation : Vf = Kµi G.
Montrer que la perméabilité intrinsèque peut s’exprimer simplement en fonction de la porosité
et de la surface spécifique.
5. On considère maintenant un milieu poreux constitué d’un empilement de billes – voir figure ci-
dessous –.

5.1 En admettant que l’expression de la perméabilité intrinsèque établie pour le milieu capillaire
reste valable pour le milieu poreux constitué par un assemblage de billes, montrer que la
5.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 69

perméabilité est donnée par la formule de Kozeny-Carman :


3 D 2
Ki =
72(1 − )2
D étant le diamètre moyen des billes.
5.2 Les capillaires induits par l’empilement des billes ne sont pas linéaires mais présentent des
((tortuosités)). Leur longueur effective est alors égale à L0 = τ L, τ étant le facteur de tortuosité.
Donner l’expression modifiée de la formule de Kozeny-Carman prenant en compte la tortuosité.
5.3 Après avoir déterminé l’ordre de grandeur de τ à partir d’une analyse géométrique, calculer
la perméabilité d’un lit de sable de porosité  = 0,4 formé de grains de diamètre D = 80 ·
10−6 m. Une étude expérimentale donne une perméabilité intrinsèque : Ki = 6500 millidarcy
(1 darcy = 9,87 · 10−12 m2 ). Commenter ce résultat en comparant aux expressions théoriques
de Ki .

5.4.21 Équation de Blasius pour un écoulement extérieur

On veut déterminer l’équation différentielle suivie par le champ des vitesses bidimensionnel d’un fluide
à l’intérieur de la couche limite laminaire le long d’une plaque plane (voir figure ci-avant). On note
u = u1 (x1 ,x2 )x1 + u2 (x1 ,x2 )x2 la vitesse d’une particule fluide dans la couche limite.
On appellera nombre de Reynolds local, le terme
νx1
Rex1 =
u
obtenu en prenant pour longueur la distance du point considéré à l’arête de la plaque.
1. En dehors de la couche limite, le fluide est supposé parfait et son champ des vitesses est tel que
U = U (x1 )x1 . Réécrire la deuxième équation de Prandtl en faisant apparaître le terme U (x1 ). On
suppose U constant, poser pour la suite :
x1 x2
x∗1 = x∗2 = x10
x10 √
Rex10
u1 u2
u∗1 = u∗2 = U
U √
Rex10

et écrire les deux premières équations de Prandtl en fonction de x∗1 , x∗2 , u∗1 , et u∗2 .
2. Les solutions des équations de Prandtl écrites précédemment, sont de la forme : u∗1 = f1 (x∗1 ,x∗2 ) et
u∗2 = f2 (x∗1 ,x∗2 ). Puisque le choix de x10 est arbitraire, alors, la solution du problème ne doit pas en
dépendre, et f1 et f2 ne sont fonction que d’une combinaison linéaire de x∗1 et x∗2 . On pose
x∗
θ = p2 ∗
x1
écrire u1 et u2 en fonction de θ, U , x1 et ν.
3. En utilisant les équations de Prandtl, montrer que la fonction f1 vérifie l’équation intégro-différentielle
dite de Blasius :
2f1000 + f1 f100 = 0
ou Z θ
d2 f1 1 df1
+ f1 (ζ) dζ
dθ2 2 dθ 0
5.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 70

5.4.22 Épaisseurs de la couche limite


Étudions avec l’approximationn de la couche limite l’écoulement plan stationnaire d’un fluide visqueux
incompressible.

1. Donner l’équation de Prandtl sous forme dimensionnelle.


2. Calculer les composantes du vecteur contrainte à la paroi. On notera τf la composante tangentielle
représentant le frottement à la paroi.
τf
3. Le cœfficient de frottement à la paroi est défini par Cf = 1 ρu 2 , ue étant la vitesse de l’écoulement
2 e
à l’extérieur de la couche limite, vérifier qu’il est bien sans dimension.
2 3
4. Si l’on pose uue = a xδ2 + b xδ2 + c xδ2 + d lorsque nous étudions l’écoulement autour d’une
demi-plaque plane pour x1 ≥ 0, sans incidence, de couche limite d’épaisseur δ(x1 ), l’écoulement
extérieur étant uniforme de vitesse
  ue , définir les constantes a, b, c, et d à partir des conditions
limites et tracer la courbe x2 uue .
dδ2
5. Calculer les épaisseurs de déplacement δ1 et de quantité de mouvement δ2 . Sachant que τf = ρu2e dx 1
ue x
d’après la relation de Karman, calculer δ en fonction du nombre de Reynolds Rx = ν et de
l’abscisse x1 du point. En déduire le coefficient de frottement Cf et le comparer au résultat de
Blasius Cf = 0,664

R
.
x

5.4.23 Trainée d’une plaque plane


On considère une plaque plane de 5 m de longueur et de 1 m de largeur. Celle-ci est remorquée parallèle-
ment à elle-même dans le sens de la longueur dans de l’eau à la vitesse v = 6 m.s−1 . Calculer la force de
frottement s’exerçant sur une des faces de la plaque.
CHAPITRE 6. CORRECTION DES EXERCICES 71

Chapitre 6

Correction des exercices

6.1 Cinématique des fluides


6.1.1 Écoulement tournant
Par définition, les lignes équipotentielles sont les lignes telle que : φ = constante. On a donc ici,
x2
= constante
x1
Il s’agit de droites passant par l’origine.
Le vecteur vitesse est donné par :
∂φ ∂φ
V(M ) = x1 + x2
∂x1 ∂x2
Le calcul est immédiat, et l’on obtient :
U
V(M ) = (−x2 x1 + x1 x2 )
x21 + x22

Sa norme vaut donc :


U
||V(M )|| =
r
en ayant posé r 2 = x21 + x22 La fonction de courant ψ est donnée en intégrant le système d’équations aux
dérivées partielles :
∂ψ
∂x2 = −U x2x+x 2
2
1 2
∂ψ
∂x1 = U x2x+x
1
2
1 2

L’intégration de la première équation nous donne :


q
ψ = −U ln (x21 + x22 ) + C1 (x1 )

En dérivant cette équation par rapport à x1 et en utilisant la seconde équation, on obtient : C10 (x1 ) = 0,
et donc C1 est une véritable constante. Posons C1 = U ln r0 , il vient alors :
r
ψ = −U ln
r0
Les lignes de courant sont des cercles centrés à l’origine.
Si U > 0, alors la composante de V suivant x1 est négative et la composante suivant x2 est positive. Si
x1 et x2 sont positifs, le vecteur V dessiné ci-après montre que le fluide tourne dans le sens direct. Si U
est négatif, le fluide tourne dans le sens rétrograde.
6.1. CINÉMATIQUE DES FLUIDES 72

La circulation de la vitesse le long d’une courbe fermée est donnée par :


Z
C= V · dM
Γ

En coordonnées polaires, on peut écrire :

dM = (−r sin θ dθ + cos θ dr)x1 + (r cos θ dθ + sin θ dr)x2

On en déduit la valeur de la circulation le long de Γ


Z
1
C = −U 2
[r sin θ(−r sin θ dθ + cos θ dr) − r cos θ(r cos θ dθ + sin θ dr)]
Γ r

c’est-à-dire Z
C =U dθ
Γ
On a donc :
• si Γ entoure l’origine C = [θ]00 ;
• si Γ n’entoure pas l’origine C = [θ]2π
0 = 2πU

On a bien un mouvement rotationnel avec circulation.

6.1.2 Passage Euler-Lagrange


Non corrigé

6.1.3 Vitesse dans un écoulement


L’équation de continuité s’écrit :
∂ρ
+ div ρv = 0
∂t
Puisque le fluide est incompressible, ρ = constante, l’équation devient :

div v = 0

c’est-à-dire ici :
∂v1 ∂v2
+ =0
∂x1 ∂x2
∂v1 ∂v1
Or, ∂x1 = 2t et ∂x1 = −αt. On en tire donc :

α=2
6.1. CINÉMATIQUE DES FLUIDES 73

6.1.4 Écoulement parabolique


Les lignes de courant sont données par l’équation :
dx1 dx2
=
u1 u2
qui a l’instant t0 donne ici :
dx1 dx2
=
u10 + αt0 u20
Une intégration donnt directement l’équation :
x1 x2
= +C
u10 + αt0 u20
Il s’agit de l’équation d’une famille de droites. Les lignes de courant sont donc, à l’instant t0 , des droites.
Pour la trajectoire à cet instant, son équation s’obtient avec la même relation que celle des lignes de
courant, mais ici, le temps t est une variable. On a, dès lors :

dx1 = u1 dt = (u0 + αt)dt
dx2 = u2 dt = u20 dt

d’où l’on tire : 


x1 = u10 t + α2 t2 + x10
x2 = u20 t + x20
En éliminant le temps entre x1 et x2 , on trouve :
x2 − x20 α
x1 = u10 + 2 (x2 − x20 )2 + x10
u20 2u20

Les trajectoires sont des paraboles.

6.1.5 Écoulement hyperbolique


Non corrigé

6.1.6 Écoulement permanent


1. Pour montrer que le fluide est incompressible, calculons div v. On a :

div v = 2 − 2 = 0

Le résultat nul entraîne l’incompressibilité du fluide.


2. Dérivons le champ des vitesses pour trouver le champ des accélérations. On obtient :

a = (2ẋ1 − 3ẋ2 )x1 + (3ẋ1 − 2ẋ2 )x2

a = (2(2x1 − 3x2 ) − 3(3x1 − 2x2 ))x1 + (3(2x1 − 3x2 ) − 2(3x1 − 2x2 ))x2
on obtient donc
a = −5x1 (x1 + x2 )
3. Les lignes de courant sont les solutions du système différentiel :
dx1 dx2
=
2x1 − 3x2 3x1 − 2x2
Les lignes sont situées dans le plan x3 = constante et la fonction de courant ψ est telle que :
∂ψ ∂ψ
= 2x1 − 3x2 = −3x1 + 2x2
∂x2 ∂x1
6.1. CINÉMATIQUE DES FLUIDES 74

l’intégration de la première équation donne :


3
ψ = 2x1 x2 − x22 + C1 (x1 )
2
En dérivant celle-ci par rapport à x1 et en utilisant la seconde équation, on a :
2x2 + C10 (x1 ) = −3x1 + 2x2
et ce qui donne :
3
C1 = − x21 + C
2
et enfin
3(x21 + x22 ) − 4x1 x2 = C
La matrice de la forme quadratique est :
 
3 −2
M=
−2 3
dont les valeurs propres sont 1 et 5. Son déterminant étant positif, il s’agit d’une ellipse dont les
directions principales sont
1 1
u1 = √ (x1 − x2 ) u2 = √ (x1 + x2 )
2 2
Dans le repère propre, l’ellipse a pour équation :
X12 + 5X22 = C
√ q
La ligne de courant passant par le point de coordonnées (1,1,0) est l’ellipse de demi-axes 2 et 25 .

4. Le vecteur tourbillon est, par définition Ω = 21 rotv. Le calcul donne ici :


Ω = 3x3
Il s’agit d’un champ uniforme. Les lignes tourbillons sont donc des droites parallèles à (O,x3 ).
5. On a : Z
Γ = 2 Ω · n dS
S
comme n = x3 , on en tire :
r r
√ 2 4 2 −1
Γ = 2ΩS = 2 × 3 × π × 2× = 6π m s
5 5
6. Le tenseur des déformations est donné par :
2Dij = vi ,j + vj ,i
ici, on trouve  
2 0 0
D =  0 −2 0 
0 0 0
6.2. STATIQUE DES FLUIDES 75

6.2 Statique des fluides


6.2.1 Élévation dans l’atmosphère
Non corrigé

6.2.2 Manomètre à deux liquides

Appliquons l’équation fondamentale de l’hydrostatique : p + ρgx3 = constante :


Puisque deux points appartenant à un même plan horizontal sont à la même pression, alors :

pA = p E

L’équation de l’hydrostatique donne par ailleurs :

pA − pF = ρ2 gK2

pF − pC = ρ1 g(K1 + h)
pE − pB = ρ3 gH
pB − pG = ρ2 g(K2 − H + 2h)
et enfin
pG − pD = ρ1 g(K1 − h)
Si les pressions en C et D sont différentes, les fluides se déplacent dans les tubes de telle façon que
le volume global contenu dans le manomètre reste constant. Dans ces conditions, on peut dire que la
quantité de fluide déplacé dans le tube est égale à la quantité de fluide déplacé dans le réservoir, et ainsi :
H
a = Ah
2
et donc
aH H
h= =
2A 120
L’ensemble des équations précédentes donne le résultat :
h a a  i
pC − pD = gH −ρ1 + ρ2 − 1 + ρ3
A A
6.2. STATIQUE DES FLUIDES 76

6.2.3 Manomètre sensible


La cloche cylindrique est équilibrée par un contrepoids. Quand la pression augmente, la cloche se soulève.
Les actions mécaniques s’exerçant sur la cloche sont modélisées en O par :

– la pesanteur, (mc masse de la cloche)



−mc x3
T1 =
0
– l’action due à la pression atmosphérique,

−p0 π(R + 2e)2 x3
T2 =
0
– l’action du contrepoids, 
mcp x3
T3 =
0
– l’action de pression due à la pression intérieure et à celle du fluide de masse volumique ρ,

(p(πR2 ) + (2πRe)(ρgx3 ))x3
T4 =
0

Appliquons le principe fondamental de la statique à la cloche seule (uniquement l’équation de la résultante


en projection sur l’axe x3 ), on obtient :
−mc − p0 π(R + 2e)2 + mcp + (p(πR2 ) + (2πRe)(ρgx3 )) = 0
que l’on peut écrire :
p(πR2 ) + (2πRe)(ρgx3 ) = constante
Différentions l’équation ci-dessus ; on a :
Rdp + 2eρgdx3 = 0
On en tire :
R
dx3 = − dp
2eρg
En passant à des variations finies, on peut écrire :
R
∆x3 = − ∆p
2eρg
Pour une variation de hauteur de 1 mm d’eau (on suppose que le liquide est de l’eau), on a :
∆p
= 1 mm
ρg
L’application numérique conduit alors à :
∆x3 = −50 mm
L’amplification du manomètre est importante (50), et par conséquent, il s’agit d’un appareil très sensible.
6.2. STATIQUE DES FLUIDES 77

6.2.4 Action d’un fluide sur une gouttière

Soit un point P de la surface de la gouttière. Il est soumis à l’action de pression locale donnée par :
dR = ρgx3 dSn
L’élément de surface cylindrique dS vaut en fonction de θ :
dS = RLdθ
on en déduit :
dR = ρgR2 L sin θdθn
Les composantes de l’action globale s’exerçant sur la gouttière sont donc données par :
( Rπ 2
R1 = R · x1 = 02 ρgR2 L sin θ cos θ dθ = ρgR2 L
R π2 2
R3 = R · x3 = 0 ρgR2 L sin2 θ dθ = πρgR 4
L

On peut retrouver ces résultats en isolant le volume fluide au repos. Les actions mécaniques s’exerçant
globalement sur celui-ci sont :
– la pesanteur,
– l’action de la paroi,
– l’action de la gouttière.
L’action de la pesanteur est verticale, et l’action de la paroi est horizontale. On en déduit que l’action du
fluide sur la gouttière a pour composante horizontale, l’opposé de l’action du fluide sur la paroi, et pour
composante verticale l’opposé du poids du fluide.

6.2.5 Actions d’un fluide sur une voûte

La résultante des efforts de pression se calcule par :


Z
R= −pn dS
voûte

dans laquelle n est le vecteur normal en tout point de la voûte. Le calcul se fait par unité de largeur.
Z π
R=− ρg(H − R sin θ)Rn dθ
0

avec n = cos θx1 + sin θx2 d’où :


Z π
R=− ρg(H − R sin θ)R(cos θx1 + sin θx2 ) dθ
0
6.2. STATIQUE DES FLUIDES 78

ce qui donne :
Z π Z π 
R = −ρg (H − R sin θ)R cos θx1 dθ + (H − R sin θ)R sin θx2 dθ
0 0

La première intégrale est nulle car :


Z π Z π
cos θ dθ = 0, cos θ sin θ dθ = 0
0 0

On en tire :
Z π
R = −ρg (H − R sin θ)R sin θx2 dθ
0
  π
θ sin 2θ
= −ρgRx2 −H cos θ − R −
2 4 0
 2

πR
= −ρg 2RH − x2
2
 
πR2
R = −ρg 2RH − x2
2
Le résultat trouvé correspond au poids de l’eau sur la voûte.

6.2.6 Fermeture d’un orifice

La pression en un point M est donnée par la relation :

p = ρg(H − x3 )

La résultante des actions de pression vaut :


Z
−pndS
sphère

Le vecteur normal à la surface est donnée en coordonnées sphériques par :

n = sin ϕ cos θx1 + sin ϕ sin θx2 + cos ϕx3

On remarque également sur la figure que :

x3 = R(1 + cos ϕ) − h

On en déduit la valeur de l’angle ϕ0 pour lequel x3 = 0


 
h
ϕ0 = arccos −1
R

et l’angle ϕ1 pour lequel x3 = H,  


H +h
ϕ1 = arccos −1
R
6.2. STATIQUE DES FLUIDES 79

La résultante des actions de pression est donc :


Z 2π Z ϕ1
R = ρg (H − R(1 + cos ϕ) + h)(sin ϕ cos θx1 + sin ϕ sin θx2 + cos ϕx3 ) dϕ dθ
0 ϕ0

Les composantes suivant x1 et x2 sont nulles (intégration des fonctions sin et cos entre 0 et 2π). Il reste
donc : Z ϕ1
R = 2πρgx3 (H − R(1 + cos ϕ) + h) cos ϕ dϕ
ϕ0

dont le calcul donne deux cas



– si H ≤ 2R − h alors R = πρgH 2 R − h − H3 x3 ;
 
– si H > 2R − h alors R = πρg(2R − h) (2R − h) R+h
3 − Hh x3
Si l’on trace la courbe en fonction de H, et la droite représentant le poids de la bille, on peut étudier les
positions d’équilibre.

10
R
5

0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3


H
–5

6.2.7 Flotteur de carburateur


1 – Utilisons tout d’abord le théorème d’Archimède : l’action verticale exercée par le fluide sur le flotteur
est égale et opposée au poids du volume de fluide déplacé.

Calculons le volume du tronc de cône, en utilisant le théorème de Guldin :

V = 2πx1G S

Déterminons la composante x1G de la position du centre de surface en décomposant la surface S en un


rectangle de hauteur h et de largeur R et un triangle. Notons α le demi-angle au sommet du tronc de
cône. On a ainsi :
R
hR + (R + 31 h tan α) 12 h2 tan α
x1G = 2
Rh + 12 h2 tan α
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 80

On en déduit le volume du tronc de cône :


1
V = πh[R2 + h tan α(R + h tan α)]
3
et donc la résultante des actions du fluide sur le flotteur :

1
R = ρπgh[R2 + h tan α(R + h tan α)]x3
3

2 – Calculons maintenant directement la résultante des actions mécaniques sur le flotteur :


Z
R= −pndS
S

Décomposons la frontière du flotteur en trois parties : S1 la surface du disque inférieur, S2 la surface


latérale et S3 la surface du disque supérieur. Les pressions sont respectivement sur chaque surface :
– sur S1 , p = ρgh ;
– sur S2 , p = ρg(h − x3 ) ;
– sur S3 , p = 0
Calculons la résultante : Z Z 
R = −ρg (−x3 ) dS + (h − x3 )n dS
S1 S2

la symétrie de révolution impose que la résultante des actions mécaniques sur la surface latérale est portée
par x3 , et l’on peut écrire :  Z 
R = ρg πR2 + (h − x3 ) sin α dS x3
S2
avec
dx3
dS = 2π(R + x3 tan α)
cos α
L’intégration donne finalement :

1
R = ρπgh[R2 + h tan α(R + h tan α)]x3
3

6.2.8 Paroi verticale


Non corrigé

6.3 Fluides parfaits incompressibles


6.3.1 Écoulement dans une conduite
1 – L’équation de conservation du débit s’écrit entre A et B si l’on note VA et VB les vitesses respectives
aux points A et B :
S B VB = S A VA
Comme la section en A est très supérieure à la section en B, on peut dire que VA est négligeable devant
VB .
Appliquons maintenant l’équation de Bernoulli entre A et C :

pA V2 pC V2
+ A + x3A = + C + x3C
ρg 2g ρg 2g
On a pA = pC = p0 ; par conséquent, la vitesse en C s’obtient alors :
p
VC = 2g(x3A − x3C )
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 81

Numériquement, on obtient :
p
VC = 2 × 10 × (20 − 5) = 17,32 m.s−1

2 – Le débit se calcule alors par :


q v = V C SC
Numériquement, on trouve :
π12
qv = × 17,32 = 13,6 m3 .s−1
4
3 – En appliquant le théorème de Bernoulli entre A et B, il vient :

pA V2 pB V2
+ A + x3A = + B + x3B
ρg 2g ρg 2g
d’où l’on tire :
VB2
pB − pA = ρg(x3A − x3B ) − ρ
2
Numériquement :
17,322
pB − pA = 1000 × 10 × (20 − 3) − 1000 × = 0,2 bar
2

6.3.2 Débitmètre à tube de Venturi

Les hypothèses du problème sont :



H1 – Écoulement permanent : ∂t = 0,
H2 – Fluide incompressible : ρ(M ) = ρ0 ,
H3 – Fluide non visqueux,
H4 – Pas de pertes de charges,
H5 – Écoulement turbulent : vitesse uniforme dans chaque section droite,
H6 – Écoulement unidirectionnel.
Les cotes des points sont notées z par rapport à une même origine. Les hypothèses H1, H2, H3 et H4
permettent d’écrire le théorème de Bernoulli dans tout l’écoulement. On a donc entre M1 et M2 :

v12 v2
p1 + ρ 0 + ρ0 gz1 = p2 + ρ0 2 + ρ0 gz2
2 2
Comme z1 = z2 , on a :
v12 v2
= p2 + ρ0 2
p1 + ρ 0
2 2
L’écoulement ne pénètre pratiquement pas dans les tubes manométriques et l’on a (répartition hydrosta-
tique):
p01 + ρ0 gz10 = p3 + ρ0 gz3
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 82

De plus, entre M1 et M10 , on peut écrire :

v12 v2
p1 + ρ 0 + ρ0 gz1 = p01 + ρ0 1 + ρ0 gz10
2 2
car v1 = v10 , d’après l’hypothèse H5. On a ainsi :

p1 + ρ0 gz1 = p01 + ρ0 gz10 = p3 + ρ0 gz3 [1]

On aura de manière identique :


entre M2 et M4 :
p2 + ρ0 gz2 = p4 + ρ0 gz4
De plus, dans le tube, entre M3 et M4 , il est possible d’écrire le théorème de Pascal, c’est-à-dire :

p3 + ρm gz3 = p4 + ρm gz4

Des équations précédentes, on tire :

p1 − p3 = ρ0 g(z3 − z1 ) [2]
p2 − p4 = ρ0 g(z4 − z2 ) [3]
p3 − p4 = ρm g∆h [4]

Écrivons l’équation de conservation du débit :

q v = v 1 S1 = v 2 S2 [5]

L’équation [1] impose :


v22 − v12
p1 − p 2 = ρ 0
2
De l’équation [5], on déduit :
1 1
2 − S12 S12 − S22
2 S2
p1 − p 2 = ρ 0 qv = ρ0 qv2
2 2S12 S22

De plus, [2]-[3] donne :


p1 − p2 = p3 − p4 ρm g∆h
et [4] entraîne :
p1 − p2 = (ρm − ρ0 )g∆h
Des deux dernières équations, on tire :

S12 − S22
ρ0 qv2 = (ρm − ρ0 )g∆h
2S12 S22

On en déduit le résultat cherché :


s
(ρm − ρ0 ) 2S12 S22
qv = ∆h
ρ0 S12 − S22

Numériquement, on obtient : qv = 26 l.s−1

6.3.3 Effort exercé par un fluide sur un coude


L’équation de conservation du débit s’écrit ici : S1 v1 = S2 v2 , avec S1 = S2 , donc : v1 = v2 = v
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 83

Appliquons maintenant le théorème d’Euler :


Z Z Z
ρv(v · n) dS = − pn dS + ρf dV
S S V
– Notons R, la résultante des forces de pression exercées par le fluide sur le coude,
– Notons P = −mgx3 , le poids du fluide.
Appliquons le théorème d’Euler au domaine D de fluide défini par la figure ; rappelons qu’en tout point
du coude, à l’interface fluide-structure : v · n = 0. On peut donc écrire ici :
−ρSv 2 (x1 + x2 ) = p1 Sx1 + p2 Sx2 − R − mgz
L’écoulement du fluide étant parfait et irrotationnel, appliquons le théorème de Bernoulli :
v12 v2
p1 + ρ + ρgx31 = p2 + ρ 2 + ρgx32
2 2
Ici, comme v1 = v2 d’une part, et x31 = x32 , on en tire p1 = p2 = p. D’où l’expression donnant l’action
globale du fluide sur le coude :

R = (p + ρv 2 )S(x1 + x2 ) − mgx3
Application numérique :
D étant un quart de tore, son volume est donné par exemple avec le théorème de Guldin :
1 πD2 π 2 D2 R
V =
(2πR )=
4 4 4
soit numériquement pour le poids du fluide : mg = ρgV = 24,6 N, l’aire de la section droite est : S =
πD 2
4 = 7,85 · 10
−3
m2 .
qv
La vitesse est : v = S = 3,82 m.s−1 . Ce qui donne finalement pour R :
R = 2382(x1 + x2 ) − 24,6x3 (N)
Remarque : l’influence du poids de l’eau est très faible devant les actions piezométriques et cinétiques du
fluide.

6.3.4 Turbine Pelton


1. Notons w, la vitesse relative d’une particule fluide par rapport à la turbine et u la vitesse d’entraî-
nement de la turbine au point considéré. En apliquant le théorème de Bernoulli le long d’une ligne
de courant relative, on peut écrire :
w12 p1 u2 w2 p2 u2
+ − 1 = 2 + − 2
2 ρ 2 2 ρ 2
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 84

puisque la vitesse d’entraînement de la turbine est telle que :


ΩD
u1 = u 2 =
2
et puisqu’il s’agit d’une turbine à action p1 = p2 = p0 , on en déduit :

w2 = −w1

2. On suppose que les directions des vitesses avant et après l’action du jet sur la turbine sont conservées.
Appliquons le théorème d’Euler au volume Ψ ci-contre (en
négligeant les forces de gravité) :
Z
ρv(v · n) + pn dS = 0
∂Ψ

On a : Z
F x1 = px1 dS
cuillère
R
il s’agit du seul terme correspondant à ∂Ψ pn dS, puisqu’ailleurs dans le volume Ψ considéré, la
pression est la pression atmosphérique. Calculons maintenant l’autre partie de l’intégrale. On a :
Z Z
ρv(v · n) dS = (v2 − v1 ) ρv · n dS = qm (v2 − v1 )
∂Ψ ∂Ψ

or,

v1 = u 1 + w 1 = u + w 1
v2 = u 2 + w 2 = u − w 1

d’après la première question. On a donc :

F x1 − 2qm w1 = 0

L’effort exercé par le fluide sur les cuillers vaut donc :

F = 2qm w1

La puissance s’obtient immédiatement :

P = F · u = 2qm u · w1

et donc
P = 2qm u(v − u)

3. Calculons la dérivée de l’expression précédente par rapport


à u:
dP
= 2qm (v − 2u)
du
v
elle s’annule pour u = 2 et la puissance maximale vaut :

v2
Pmax = qm
2

L’énergie cinétique du fluide par unité de temps avant le contact avec les cuillers, a pour valeur : T =
1
2 qm v. On constate qu’elle est égale à la puissance reçue par la roue de la turbine. La transmission
de l’énergie est totale ; le rendement est égal à 1.
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 85

6.3.5 Jet d’eau

On suppose que la vitesse du fluide est négligeable dans le tuyau d’amenée par rapport à la vitesse
d’éjection. En C, la vitesse des particules fluides est nulle. À la sortie du tuyau, en B, la pression est
égale à la pression atmosphérique. Appliquons le théorème de Bernoulli à ce fluide parfait :
2
vA v2 v2
pA + ρgx3A + ρ = pB + ρgx3B + ρ B = pC + ρgx3C + ρ C
2 2 2
On pose x3A ' x3B = 0 et x3C = h. Les hypothèses précédentes conduisent naturellement au résultat
suivant :
v2
pA = ρ B = ρgh
2
Remarquons que l’énergie de pression se transforme d’abord en énergie cinétique puis en énergie poten-
tielle.
L’application numérique counduit aux résultats suivants :

pA = 15,6 bars

uvB = 55,85 m.s−1


πd2 p
qv = 2gh ' 0,5 m3 .s−1
4
La puissance vaut alors :
P = p × qv = 780 kW
Un jet d’eau célèbre a été construit au bord du lac Léman à Genève ; le jet d’eau s’élève jusqu’à 130
mètres. Le rendement mécanique étant voisin de 75 %, il faut une puissance de 1 MW !

6.3.6 Seringue
1 – L’équation de conservation de la masse donne :

qv = vs = V S

2 – D’après le théorème de Bernoulli appliqué au fluide contenu dans la seringue :


1
p + ρV 2 = p0 ρv 2
2
Pour calculer la résultante des actions mécaniques exercées sur le piston, écrivons l’équilibre de ce dernier
en projection sur l’axe horizontal :
F + p0 S − pS = 0
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 86

Les équations précédentes conduisent alors à :


1
F = ρS(v 2 − V 2 )
2
qui s’écrit en fonction du débit :
 
1 S 2 s2
F = ρ 2 qv 1 − 2
2 s S

6.3.7 Action d’un jet d’eau sur une plaque

1. Notons u1 et u2 les vitesses respectives des particules fluides sortant des sections Σ1 et Σ2 – voir figure
–. Écrivons dans un premier temps l’équation de continuité. On a :

S 0 u = S 1 u1 + S 2 u2

On peut également écrire le théorème de Bernoulli valable dans tout l’écoulement potentiel :
1 1 1
p0 + ρu2 = p1 + ρu21 = p2 + ρu22
2 2 2
Puisque la pression p ne varie pas dans les sections droites du jet, on a p2 = p1 = p0 . Les trois premières
équations permettent alors d’écrire :

u1 = u 2 = u S0 = S1 + S2

Appliquons maintenant le théorème d’Euler à la portion de fluide entourée par les sections Σ 0 , Σ1 , Σ2 ,
P , et la surface latérale du jet Σ0 .
Z 
[pn + ρu(u · n)] dS = 0
∂D

Le terme Z 
pn dS
∂D

représente le torseur des actions mécaniques exercées par le fluide sur la paroi, puisque les autres sections
sont uniquement soumises à la pression atmosphérique. On aura donc si {R} est le torseur d’action
mécanique de la paroi sur le fluide :
Z  Z 
{R} = − pn dS = ρu(u · n) dS
∂D ∂D
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 87

Calculons le membre de droite de la dernière égalité pour chaque section. On a :


Z
ρu(u · n) dS = −ρu2 S0 x1
Σ0
Z
ρu(u · n) dS = −ρu2 S1 y2
Σ1
Z
ρu(u · n) dS = ρu2 S2 y2
Σ2

Sur la section latérale du jet Σ0 , et sur la plaque P , on a : u · n = 0.


Le théorème d’Euler nous permet donc d’écrire :

R = −ρu2 S0 x1 − ρu2 S1 y2 + ρu2 S2 y2

Puisqu’il n’y a pas de frottement entre la plaque et le jet, la résultante R est perpendiculaire à la plaque,
c’est-à-dire portée par le vecteur y1 . La composante de R suivant y2 est donc nulle. Si l’on pose : R = Ry1 ,
il vient :
(−ρu2 S0 x1 − ρu2 S1 y2 + ρu2 S2 y2 ) · y1 = R
et
(−ρu2 S0 x1 − ρu2 S1 y2 + ρu2 S2 y2 ) · y2 = 0
c’est-à-dire :
R = −ρu2 S0 cos αy1
et
S0 sin α = S2 − S1
La résolution du système : 
S0 = S 2 + S 1
S0 sin α = S2 − S1
donne :  S0
S1 = 2 (1 − sin α)
S0
S2 = 2 (1 + sin α)
Appliquons maintenant l’équation du moment dynamique à la plaque au point O. Elle est soumise res-
pectivement à :
– son poids −mgx2 ,
– l’action du jet −R == ρu2 S0 cos αy1 , de point d’application A,
– l’action de la liaison pivot en O de moment nul en ce point.
On a donc :
OG ∧ −mgx2 + OA ∧ ρu2 S0 cos αy1 = 0
qui donne en projection sur (O,x3 ) :

h a
ρu2 S0 cos α − mg sin α = 0
cos α 2
On obtient finalement :
2ρS0 u2 h
sin α =
mga
2. Application numérique : avec les valeurs de l’énoncé, on obtient :

α = 30˚
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 88

6.3.8 Navire à réaction

On étudie le problème par rapport à un repère lié au navire. La vitesse du fluide par rapport au navire
est donnée par la définition du débit volumique. Si l’on note W, la vitesse relative du fluide par rapport
au navire de vitesse V par rapport à un repère galiléen, on a :
qv
W =
S
numériquement, on trouve : W = 15 m.s−1 .

6.3.9 Hélice simplifiée


L’hélice est supposée mince. Soit les points B et C proches de l’hélice et de chaque côté de celle-ci.
Dans la zone non perturbée par l’hélice, la vitesse est uniforme et vaut u1 , la pression p1 .

1. Appliquons le théorème de Bernoulli entre A et B d’une part :


u21 u2
pA + ρ = pB + ρ
2 2
et entre C et D d’autre part :
u2 u2
pC + ρ = pD + ρ 2
2 2
On a : pA = pD = p1 , et donc :
1
pB − p C = ρ(u21 − u22 )
2
2. Appliquons maintenant le théorème d’Euler au volume de fluide compris entre les sections 1, 2, 3, et
4:

Z
[pn + ρu(u · n)] dS = 0
∂D
– sur les surfaces latérales Σ1 et Σ2 , u · n = 0,
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 89

– sur les surfaces Σ1 , Σ2 , 1 et 4, p = p1 , d’où


Z Z
−pn dS = −p1 n dS = 0
Σ1 ,Σ2 ,1,4 Σ1 ,Σ2 ,1,4

d’où Z
pn dS = (−p3 + p2 )Sx = (pB − pC )Sx1
∂D
et Z
ρu(u · n) dS = (−ρu21 S1 + ρu22 S2 )x1
∂D
R
La force exercée par le fluide sur l’hélice est 2,3 pn dS = (pB − pC )Sx1 .
L’équation de continuité donne Su = S1 u1 = S2 u2 .
L’application du théorème d’Euler donne donc

(pB − pC )S = ρ(u21 S1 − u22 S2 ) = ρu(u1 − u2 )S

et donc : pB − pC = ρu(u1 − u2 ).
D’après la première question : pB − pC = 21 ρ(u21 − u22 ), on en tire donc : u = 21 (u1 + u2 ).
Finalement, la force exercée par le fluide sur l’hélice est :

1
F = (pB − pC )Sx1 = ρ(u21 − u22 )Sx1
2
La puissance fournie par l’hélice au fluide vaut : PH = F · u, et donc :
1
PH = ρ(u21 − u22 )(u1 + u2 )S
4
dT
3. La puissance du fluide incident est donnée par le théorème de l’énergie cinétique : Pi = dt , avec :
1 2
dT = u dm
2 1
On en tire :
1 2
Pi = u qm
2 1
or qm = ρS1 u1 , d’où
1
Pi = ρS1 u31
2
Le rendement vaut alors :
1 2 2
PH 2 (u1 − u2 )uS
η= = 1 3
Pi 2 ρS1 u1
or Su = S1 u1 , d’où :
 2
u2 − u 2 u2
η = 1 2 2 =1−
u1 u1
Le rendement maximum est ηmax = 1, pour u2 = 0 : il y a transfert total d’énergie entre l’hélice et le
fluide.

6.3.10 Entonnoir conique


1. Appliquons le théorème de Bernoulli entre C et M ; on obtient :
2
vC v2
pC + ρghC + ρ = pM + ρghM + ρ M
2 2
Or, d’après le théorème de Pascal, on a : pC = pD + ρg(h1 − h2 + x21 ). De plus pD = pM et vC =0, on en
tire :
v2
pM + ρg(x21 + h1 − h2 ) + ρgh2 = pM + ρgh1 + ρ M
2
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 90

On en déduit la condition demandée :


2
vM
x21 = >0
2g
2.Appliquons maintenant le théorème de Bernoulli entre A et M ; on obtient :
2
vA v2
pA + ρghA + ρ = pM + ρghM + ρ M
2 2
Or, d’après le théorème de Pascal, on a : pA = pM + ρg(h1 − h2 + x22 ). De plus pB = pM , on en tire :
2
vA v2
pM + ρg(h1 − h2 + x22 ) + ρ + ρgh2 = pM + ρgh1 + ρ M
2 2
D’où "  2 #
2 2 2
vM − vA vM vA
x22 = = 1−
2g 2g vM
Notons s la section du cône au niveau de A. La conservation du débit nous permet d’écrire : q v = vM S =
vA s, on peut en déduire :
 2
vA S h1
= =
vN s h2
Cette dernière égalité nous permet d’obtenir la relation demandée :
 4
x22 h1
=1−
x21 h2

comme h1 est plus grand que h2 , et que x21 > 0, on trouve que : x22 < 0.
3. Notons s0 la section de l’entonnoir au niveau du sommet S. L’équation de conservation du débit s’écrit :

qv = v M S = v S s0

Appliquons maintenant le théorème de Bernoulli entre M et S :

vS2 v2
pS + ρghS + ρ = pM + ρghM + ρ M
2 2
Avec les hypothèses (hS = 0, hM = h1 , et pS = pM ), cette équation donne :

vS2 − vM
2
h1 =
2g
or,
 2
S h1
=
s0 h
donc,  
1 1
qv2 − 2 = 2gh1
s02 S
et par conséquent, "  4 #
qv2 h
2 4
1− = 2gh1
π r h1
et donc
h1 h51
qv2 = 2π 2 r4 g 2 4
 4 = 2π r g
h h41 − h4
1− h1

finalement

p h2 h
qv = πr2 2g p 14
h1 − h4
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 91

4. Notons f la fonction telle que :

qv2 h5
h → f (h1 ) = 2 4
= 4 1 4
2π r g h1 − h

Sa dérivée est
h41 (h41 − 5h4 )
f 0 (h1 ) =
(h41 − h4 )2

Elle s’annule pour : (h1 )c = 4
5h. La valeur du débit critique vaut donc :
√ 5√
πr2 2g5 8 h p
qcritique = ' 6,074 ghr2
2
On a le tableau de variation de la fonction f :

Traçons le graphe de la fonction :

Pour q > qc , il existe 2 valeurs de h1 :


– h01 < (h1 )c M N est stable,
– h”1 > (h1 )c M N est instable,
Le graphe montre que dans sa partie gauche, lorsque q augmente, h1 diminue et donc q va diminuer :
la stabilité est assurée. Par contre dans sa partie droite, quand q augmente, h1 augmente et q continue
d’augmenter : le système est instable.

6.3.11 Soufflerie
1. Appliquons le théorème d’Euler au domaine fluide contenu dans la soufflerie – voir figure –
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 92

On a : Z
[pn + ρU(U · n)] dS = 0
∂D

La résultante des efforts exercés par le fluide sur le corps de la soufflerie vaut (l’extérieur est à la pression
atmosphérique) : Z Z
R1 = pn dS = − ρU(U · n) dS
∂D ∂D
Puisque sur les parois de la soufflerie : U · n = 0, on a donc :

R1 = −ρSv 2 x1

2. On isole le domaine fluide contenu dans la tuyère.

La pression à l’entrée de la tuyère vaut p1 et la pression à la sortie vaut la pression atmosphérique p0


prise comme référence (p0 = 0). Ainsi :
Z Z
R2 = − ρU(U · n) dS − pn dS
∂D ∂D

R2 = (qm (U1 − U2 ) + p1 S1 )x1


S2
or U2 = v, et la conservation de la masse donne : U1 = S1 v. On a donc :
   
S2
R2 = ρS2 v 2 − 1 + p 1 S1 x1
S1
Le théorème de Bernoulli entre l’entrée et la sortie de la tuyère s’écrit :

U12 U2
p1 + ρ =ρ 2
2 2
d’où  2 !
ρ ρ S2
p1 = (U22 − U12 ) = v 2 1−
2 2 S1
et donc :
(S2 − S1 )2
R2 = ρv 2 x1
2S1
3. La pression juste en aval de l’hélice est la pression p1 déterminée précédemment (la section de la
soufflerie reste constante). La pression juste en amont de l’hélice vaut d’après le théorème de Bernoulli,
en utilisant la conservation de la masse :
U12 S2
p = −ρ = −ρv 2 22
2 2S1
La différence de pression s’écrit ainsi :
 2 !
ρ S2 S22
∆p = p1 − p = v 2 1− + ρv 2
2 S1 2S12

soit finalement :
1 2
∆p = ρv
2
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 93

La poussée exercée par l’hélice sur son axe vaut donc :


1
R3 = S1 ∆p = ρS1 v 2
2
4. La puissance fournie pour le ventilateur se calcule grâce aux deux relations :
P = R 3 U1
ou
1
qm v 2
P =
2
La seconde relation s’obtient en appliquant le théorème de Bernoulli entre l’entrée et la sortie de la
2
soufflerie (w = v2 )et en utilisant P = dW 1 2
dt = qm w = 2 qm v .
5. Les applications numériques conduisent aux résultats suivants :
R1 = 8,66 N
R2 = 15,73 N
∆p = 245 Pa
R3 = 23,6 N
P = 86,6 W

6.3.12 Lanceur de satellites


1. Appliquons le théorème d’Euler au domaine fluide contenu dans les moteurs fusées – voir figure –

On a : Z
[pn + ρU(U · n)] dS = 0
Σi
Le premier terme de l’intégrale vaut :
Z
pn dS = R + (pe − p0 )Sx1
Σi

Le second terme vaut quant-à-lui :


Z
ρU(U · n) dS = ρUe2 Sx1
Σ1

La poussée par moteur R vaut donc :

R = [(p0 − pe ) − ρUe2 ]Sx1 = [(p0 − pe ) − qm Ue ]Sx1

La poussée au sol vaut donc (pe = p0 ):


4R = 4 × 250 × 2500 = 2500 kN
L’accélération se calcule en appliquant le théorème de la résultante dynamique à la fusée de masse m. Il
vient en projection sur l’axe vertical :
ma = 4R − mg
d’où
4R
a= −g
m
Numériquement, on trouve : a = 9,42 m2 .s−1
2. À une altitude de 20 km, la poussée diminue fortement ; en effet, le calcul donne directement :
4R = 4[250 × 2500 + (1 − 0,054)105 × 0,9] = 2840 N
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 94

6.3.13 Action d’un fluide sur une boule


Écrivons l’équation de conservation du débit au domaine fluide D: Su1 = Su2 . On en déduit immédiate-
ment u1 = u2 .

Appliquons maintenant le théorème d’Euler au même domaine D, en négligeant les efforts de volume :
Z
[pn + ρu(u · n)] dS = 0
∂D

n étant la normale extérieure au fluide.


Soit R la résultante des actions mécaniques de pression s’exerçant sur la boule : elle équilibre le poids de
celle-ci.
R+P=0
Or, Z Z
R= pn dS = − ρu(u · n) dS
∂D ∂D
D’où l’on peut tirer : Z
P x2 + ρu(u · n) dS = 0
∂D
ce qui se traduit dans notre cas, par la relation :

ρSu1 (u1 · n1 ) + ρSu2 (u2 · n2 ) + P x2 = 0

Projetons cette dernière expression sur les axes Ox1 et Ox2 , on obtient alors :

ρS(−u21 cos α1 + u22 cos α2 ) = 0
ρS(−u21 sin α1 + u22 sin α2 ) = −P

Or on sait que u1 = u2 , on peut en déduire d’après la première équation que

α1 = −α2

La seconde équation donne quant-à-elle

2ρSu21 sin α1 = P

on en tire le débit massique :


P
qm = ρSu1 =
2u1 sin α1

6.3.14 Boule immergée – cavitation –


1 – Le mouvement du fluide après la formation de la cavité est radiale, à cause de la symétrie sphérique du
problème. La vitesse d’un point à la surface de la cavité est donc radiale. Appliquons la relation d’Euler :
∂v p
+ v · grad v + grad = 0
∂t ρ
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 95

En coordonnées sphériques, cette équation s’écrit :


∂v ∂v 1 ∂p
+v + =0
∂t ∂r ρ ∂r

Écrivons également l’équation de continuité :

div v = 0

en coordonnées sphériques, elle devient :

∂v(r,t) 2
+ v(r,t) = 0
∂r r
Son intégration donne :
r2 v = k(t)
k(t) est une fonction arbitraire du temps. L’égalité précédente traduit le fait que le volume de ce fluide
incompressible traversant une sphère de rayon quelconque ne dépend pas du rayon. À partir des deux
équations obtenues précédemment, en reportant v issue de la seconde dans la première, on obtient :

k 0 (t) ∂v 1 ∂p
2
+v =−
r ∂r ρ ∂r

Intégrons cette équation par rapport à r de l’infini au rayon R(t) :

k 0 (t) U 2 P0 P
− + = −
r 2 ρ ρ
dR(t)
si U = dt est la vitesse de variation du rayon de la sphère, et P0 la pression à l’infini.
La relation de continuité pour les points de la surface de la sphère donne :

k(t) = R2 (t)U (t)

qui en substituant dans l’équation précédente conduit à :

P0 − P 3U 2 dU
=− − RU
ρ 2 dR
dR
Remplaçons U par son expression dt ,

"  2 #
ρ d2 R 2 dR
P (t) = P0 + +
2 dt2 dt

Dans le cas où R = R0 + a cos ωt, on peut écrire :

P (t) = P0 − 1/2ρaω 2(−3a + 5a cos2 (ωt) + 2R0 cos(ωt))

2 – On reprend les résultats précédents avec P = 0, puisque la cavité est vide. On reprend l’équation :

P0 − P 3U 2 dU
=− − RU
ρ 2 dR
qui donne :
P0 3U 2 1 dU 2
=− − R
ρ 2 2 dR
On peut intégrer cette équation avec la condition initiale : U = 0 pour R = R0 . L’équation homogène
donne :
C1
U 2 (R) = 3
R
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 96

et l’équation complète conduit à la solution générale :


C1 2 P0
U 2 (R) = 3

R 3 ρ
La condition initiale donne enfin, U étant négatif :
s  
2P0 R03
U (R) = − −1
3ρ R3

Pour calculer le temps τ au bout duquel la cavité aura disparue, calculons l’intégrale :
Z 0 Z R0
dR dR
τ= = r
R0 U 0 2P0
 3
R0

3ρ R3 −1

qui s’écrit en utilisant la forme proposée par l’énoncé :


r Z 1
3ρ dx
τ = R0 q
2P0 0 1
x3 − 1

L’application numérique donne : r


−3 3 × 103
τ = 10 × 1,294
2 × 105
τ = 1,58 × 10−4 s

6.3.15 Fluide dans un récipient de forme ellipsoïdale


1 – Notons (O,x3 ) l’axe de rotation du volume ellipsoïdal. Posons l’équation de l’ellipsoïde :

x21 x22 x23


+ + =1
a2 b2 c2
Puisqu’il s’agit d’un mouvement potentiel, la particule fluide doit vérifier l’équation de Laplace : ∆ ϕ = 0
pour tout point, et la condition aux limites : ∂ϕ
∂n = u·n = un , si n est la normale à la surface de l’ellipsoïde
et un est la vitesse normale de celui-ci. Soit un point P sur l’ellipsoïde tel que OP = x1 x1 + x1 x2 + x1 x3 .
Soit n = n1 x1 + n2 x2 + n3 x3 la normale en P sortant vers l’intérieur de l’ellipsoïde. La vitesse de P par
rapport à un repère fixe est donnée par :

u = Ω ∧ OP = Ω(x1 x2 − x2 x1 )

La condition aux limites s’écrit dès lors :


∂ϕ
= Ω(x1 n2 − x2 n1 )
∂n
qui en tenant compte de l’équation de l’ellipsoïde devient :
 
x1 ∂ϕ x2 ∂ϕ x3 ∂ϕ 1 1
2
+ 2 + 2 = Ωx1 x2 2
− 2
a ∂x1 b ∂x2 c ∂x3 b a

L’équation de Laplace ∆ϕ = 0 est évidemment vérifiée par le potentiel donné. En remplaçant celui-ci
dans la condition aux limites, on montre que cette dernière est également avérée.
2 – Le moment cinétique du fluide par rapport à un repère galiléen R est donné par :
Z
σ3 = x3 · σ(O/R) = x3 · OM ∧ ρv(M/R) dV
V
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 97

avec x3 · (OM ∧ v(M/R)) = x1 v2 − x2 v1 . On a :

∂ϕ a2 − b 2 ∂ϕ a2 − b 2
v1 = =Ω 2 x 2 , v 2 = = Ω x1
∂x1 a + b2 ∂x2 a2 + b 2
D’où l’on tire : r r
Z Z x2 Z x2 x2
2 2 a b 1− a21 c 1− a21 − b22
a −b
σ3 = 8ρΩ 2 (x21 − x22 ) dx3 dx2 dx1
a + b2 0 0 0

4ρΩπabc (a2 − b2 )2
σ3 =
15 a2 + b 2
remarque : l’intégration a été réalisée sur 18 e d’ellipsoïde.
Remarquons également qu’on aurait pu utiliser les coordonnées ellipsoïdiques pour quarrer l’intégrale.
Ces coordonnées sont définies par :

 x1 = aα sin β cos γ
x2 = bα sin β sin γ

x3 = cα cos β

3 – Le mouvement d’un point M du fluide par rapport au récipient a pour vitesse w(M ). Cette vitesse
relative s’obtient par :
w(M ) = v(M ) − u(M )
On trouve ainsi :    
∂ϕ ∂ϕ
w(M ) = + Ω × x 2 x1 + − Ω × x 1 x2
∂x1 ∂x2
soit
2Ωa2
w(M ) = (x2 x1 − x1 x2 )
a2 + b 2
En intégrant cette relation, on obtient les trajectoires des particules fluides. On a donc le système diffé-
rentiel : (
dx1 2Ωa2
dt = a2 +b2 x2
2
dx2
dt = − a2Ωa 2 +b2 x1

dont la résolution donne les équations suivantes :


(
2Ωa2
x1 = a2 +b2 x2 t + C1
2Ωb2
x2 = a2 +b2 xx t + C2

que l’on peut mettre sous la forme :


2 2
x1 − C21 x2 − C22
+ = constante
a2 b2
Il s’agit d’ellipses semblables à l’ellipse frontière.

6.3.16 Écoulement d’un fluide sur une bosse


1 – Le débit du fluide par unité de largeur à l’infini amont vaut :

qv = U H

Au niveau de la bosse (0 ≤ x1 ≤ L), le débit s’écrit :

qv = u1 (H − x3 (x1 ) − d(x1 ))

La conservation du débit entraîne :

U H = u1 (H − x3 (x1 ) − d(x1 ))
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 98

2 – Écrivons l’équation de Bernoulli le long de la ligne de courant de surface :


1 2 1
ρU + ρgH + p0 = ρu21 + ρg(H − d(x1 )) + p0
2 2
On en tire :
u21 = U 2 + 2gd(x1 )
3 – Éliminons le terme u1 entre les deux équations obtenues précédemment. On a :
U 2H 2
U 2 + 2gd(x1 ) =
(H − x3 (x1 ) − d(x1 ))2
U 2H 2
= 
H 2 1 − x3H+d
 
2(x3 + d(x1 ))
' U2 1 +
H
par conséquent,
2gd(x1 ) 2(x3 + d(x1 ))
1+2
=1+
U H
on tire finalement la relation demandée :
x3
d(x1 ) = gH
U2 − 1
2
Si H > 2Ug alors le dénominateur est plus grand que 1, il y a donc une dépression de la surface au dessus
de l’obstacle.

6.3.17 Écoulement instationnaire incompressible


1 – Calculons la variation de la vitesse moyenne du fluide suivant la direction x1 . On a :
Z h Z h
∂ ∂h(x1 ,t) ∂u1 (x1 ,x3 ,t)
u1 (x1 ,x3 ,t)dx3 = u1 (x1 ,x3 ,t) + dx3
∂x1 0 ∂x1 0 ∂x1
Par ailleurs, sur la surface libre, on a x3 = h(x1 ,t), et la vitesse d’une particule à la surface libre vaut :
∂h(x1 ,t) ∂h(x1 ,t)
u3 (x1 ,x3 ,t) = + u1 (x1 ,x3 ,t)
∂t ∂x1
En introduisant cette dernière équation dans la variation de la vitesse moyenne suivant x 1 , on a :
Z h Z h
∂ ∂h(x1 ,t) ∂u1 (x1 ,x3 ,t)
u1 (x1 ,x3 ,t)dx3 = u3 (x1 ,x3 ,t) − + dx3
∂x1 0 ∂t 0 ∂x1
Par hypothèse, u1 est indépendant de x3 , et l’équation précédente devient :
Z h 
∂h(x1 ,t) ∂ ∂u1 (x1 ,t) ∂u3 (x1 ,x3 ,t)
+ (h(x1 ,t)u1 (x1 ,t)) = + dx3
∂t ∂x1 0 ∂x1 ∂x3
D’autre part, l’incompressibilité du fluide s’écrit :
∂u1 (x1 ,t) ∂u3 (x1 ,x3 ,t)
div U = + =0
∂x1 ∂x3
on en déduit le résultat :
∂h(x1 ,t) ∂
+ (h(x1 ,t)u1 (x1 ,t)) = 0
∂t ∂x1
2 – Écrivons maintenant l’équations d’Euler du mouvement suivant l’axe (O,x3 ). On a :
∂u3 (x1 ,x3 ,t) ∂u3 (x1 ,x3 ,t) ∂u3 (x1 ,x3 ,t) 1 ∂p
+ u1 (x1 ,x3 ,t) + u3 (x1 ,x3 ,t) =− −g
∂t ∂x1 ∂x3 ρ ∂x3
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 99

puisqu’on néglige les quantités d’accélération verticale, on en déduit :


∂p
+ ρg = 0
∂t
et donc,
p = p0 + ρg(h(x1 ,t) − x3

3 – Écrivons l’équations d’Euler du mouvement suivant l’axe (O,x3 ). On a :

∂u1 (x1 ,t) ∂u1 (x1 ,t) ∂u1 (x1 ,t) 1 ∂p


+ u1 (x1 ,t) + u3 (x1 ,x3 ,t) =−
∂t ∂x1 ∂x3 ρ ∂x3
le dernier terme du membre de gauche étant nul, puisque u1 est indépendant de x3 . On sait de plus que :

∂p ∂h(x1 ,t)
= ρg
∂x1 ∂x1
on en tire :
∂u1 (x1 ,t) ∂u1 (x1 ,t) ∂h(x1 ,t)
+ u1 (x1 ,t) +g =0
∂t ∂x1 ∂x1

6.3.18 Circuit hydraulique


1. Appliquons le théorème de Bernoulli généralisé :

HA = HD − Hpompe + ∆Hs

qui s’écrit pour nous:


pA U2 pD U2
+ A + zA = + D + zD − Hpompe + ∆Hs
ρg 2g ρg 2g
or, on a : pA = pD = p0 d’une part et UA = UD ' 0. On peut donc simplifier l’écriture précédente pour
obtenir :
zA = zD − Hpompe + ∆Hs
d’où
= Hpompe = zD − zA + ∆Hs
numériquement on trouve :
Hpompe = 45 + (2,5 + 6,5) = 54 m
2. La puissance que la pompe doit fournir s’exprime par :

P = p × qv = ρgHpompeqv

numériquement on trouve : P = 762 × 9,81 × 54 × 0,16 = 64586 W (P = 88 ch).


3. À partir des données fournies par l’énoncé, il est facile de calculer la charge aux quatre points considérés
sur la figure (n’oublions pas qu’il n’y a pas de pertes de charge régulières ici).
– en A, HA = 15 m,
– en B, HB = 12,5 m,
– en C, HC = 66,5 m,
– en D, HD = 60 m,
On peut en déduire le tracé de la ligne de charge.
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 100

6.3.19 Circuit hydraulique

Numérotons, comme l’indique la figure, les singularités du circuit. Appliquons le théorème de Bernoulli
généralisé à ce circuit hydraulique ; on a :

HA = HB + ∆H1 + ∆H2 + ∆H3 + ∆H4 + ∆H5

Calculons les différentes pertes de charges :


u2
– ∆H1 = 0,5 2g1
1
– ∆H2 = 2g (u2 − u 1 )2
u2
– ∆H3 = 0,2 2g2
u2
– ∆H4 = 0,2 2g2
1 2
– ∆H5 = 2g u2
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 101

Dans ces expressions, u1 est la vitesse à la sortie du réservoir A, u2 , la vitesse à l’entrée du réservoir B.
Puisqu’il y a conservation de la masse, on peut écrire : S1 u1 = S2 u2 , et puisque les sections sont dans
un rapport de 4, on aura : u1 = 4u2 , et par conséquent, la perte de charge au niveau de la deuxième
singularité vaut :
u2
∆H2 = 9 2
2g
On sait que la vitesse u2 est égale à 1 m.s−1 , ce qui permet de calculer toutes les pertes de charges dans
ce circuit. Numériquement, on trouve :

perte de charge valeur (m)


∆H1 0,4
∆H2 0,45
∆H3 0,01
∆H4 0,01
∆H5 0,05

La perte de charge totale vaut donc : ∆H = 0,92 m.


On peut facilement avoir HA et HB . En effet,
p0
HA = et HB = H
ρg
On en déduit :
p0 = ρg(H + ∆H) = 103 × 10 × (1 + 0,92) = 1,92 × 104 Pa
Traçons les lignes de charge et piézométrique.
u2
points charge (m) ∆H (m) 2g (m) hauteur piézométrique (m)
A−1 1,92 0 1,92
1−2 1,52 0,4 0,8 0,72
2−3 1,07 0,45 0,05 1,02
3−4 1,06 0,01 0,05 1,01
4−5 1,05 0,01 0,05 1
5−B 1 0,05 0 1

6.3.20 Transformation de Joukowski


 2

1.Dans la transformation de Joukowski, z = J(Z) = 12 Z + aZ , le réel a strictement positif est donné.
La fonction J est définie dans le plan complexe privé de l’origine. Elle est analytique dans ce domaine.
Sa dérivée est donnée par :  
dJ 1 a2
= 1− 2
dZ 2 Z
Elle s’annule pour Z = ±a qui définit les points singuliers de la transformation.
On a :J(±a) = ∓a.
J réalise ainsi une transformation conforme du voisinage de chaque point du plan complexe privé des
points d’affixe Z = 0, Z = a et Z = −a dans le plan complexe.
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 102

Mais J(Z) n’est pas bijective, donc J n’est pas une représentation conforme ; pour que ce soit le cas, il
faut que J soit bijective. Cherchons les complexes qui ont pour image 0 par J.

J(Z) = 0 ⇒ Z 2 − 2zZ + a2 = 0

cette équation admet deux racines : p


Z=z± z 2 − a2
finalement, pour que J soit une représentation conforme, il faut faire :
– un choix d’une détermination (∓);

– une coupure, car z 2 − a2 est multiforme.
2
2.Décomposons la transformation de Joukowski. Posons Z2 = aZ : il s’agit d’une inversion complexe qui
le produit d’une inversion géométrique de pôle O et de puissance a2 –si M1 est l’image de M par une
inversion géométrique de pôle O et de puissance a2 , alors, on a OM · OM1 = a2 –, par une symétrie par
rapport à (O,X1 ). M2 est l’image de M par l’inversion complexe.

Le point m, d’affixe z est le milieu du segment [M,M2 ].


3 – Écrivons les premiers termes de la série de Taylor de z − zA ,
   
dz 1 d2 z
z − zA = (Z − a) + (Z − a)2
dZ z=a 2 dZ 2 z=a
or, on a :
 
dz 1 a2
= 1−
dZ 2 z2
d2 z a2
2
= 3
dZ z
d’où l’on peut tirer :
(Z − a)2
z − zA =
2a
et donc
arg(z − zA ) = 2 arg(Z − a)
On peut ainsi conclure que si deux courbes se coupent en A sous l’angle θ, alors, leurs images respectives
se coupent au point image de A avec l’angle 2θ.
4 – L’équation complexe d’une circonférence de rayon R est Z = R exp iθ Les équations paramétriques
de son image sont donc :
  
x1 = 1 R + a2 cos θ
2  R
x2 = 1 R − a2 sin θ
2 R

1. a) Supposons que R 6= a
Les équations paramétriques ci-dessus montrent que l’image d’un cercle centré en O est une ellipse
dont les demi-axes ont respectivement pour longueur :
   
1 a2 1 a2
a1 = R+ , R−
2 R 2 R
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 103

Les foyers de l’ellipse sont définis par : c21 = a21 − b21 = a2 , c’est-à-dire qu’ils sont donc en A(0,a) et
A0 (−a,0). Traçons ces images pour R > a et R < a :

Remarquons que pour R > a, le sens deparcourt est le même sur le cercle et son image, tandis qu’il
1 a2
est contraire pour R < a, car x2 = − 2 R − R sin −θ
2. b) Supposons que R = a
Les équations paramétriques de l’image du cercle sont :
(
x1 = a cos θ
x2 = 0

L’image du cercle est le segment [−a,a] parcouru deux fois.


Définissons maintenant deux représentations conformes :
1. La transformation de Joukowski qui fait correspondre au domaine plan |Z| ≥ a, le plan z muni de
la coupure [−a,a]sur l’axe réel. Le sens de parcourt sur la coupure étant le même que sur le cercle
(O,R) avec R > a ;
2. La transformation de Joukowski qui fait correspondre au domaine plan |Z| ≤ a, le plan z muni de
la coupure [−a,a]sur l’axe réel. Le sens de parcourt sur la coupure étant l’inverse de celui sur le
cercle (O,R) avec R < a
à Z donné, correspond alors un unique z. Réciproquement, à z donné correspond deux valeurs, l’une à
l’extérieur du cercle (O,a), l’autre à l’intérieur. D’où :

1. à z correspond un unique point Z à l’extérieur du cercle (O,a), Z = z + z 2 − a2 . Il s’agit d’une
transformation conforme de [−a,a] sur l’extérieur du cercle ; √
2. à z correspond un unique point Z à l’intérieur du cercle (O,a), Z = z − z 2 − a2 . Il s’agit d’une
transformation conforme de [−a,a] sur l’intérieur du cercle
5–

L’image du cercle par la transformation de Joukowski


 sera symétrique par rapport à l’axe (O,X 1 ), car le
1 a2
cercle possède cette symétrie et z = 2 Z + Z .
L’image présentera un point de rebroussement en A d’après la question 2.
Le transformé de B est sur (O,X1 ) et la tangente est verticale en ce point.
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 104

6.3.21 Écoulements autour d’un disque et d’un profil – Portance d’un profil

1 – On peut appliquer directement les formules de Blasius. Pour la résultante :


I  2
1 df
R = X1 − iX2 = iρ dZ
2 C dZ

On a  
df R2 Γ
= U0 1 − +
dZ (Z + c)2 2iπ(Z + c)
l’intégrale devient alors :
I  
1 iΓU0 Γ2 + 8π 2 U02 R2 iU0 R2 Γ U02 R4
R = iρ U02 − − + + dZ
2 C π(Z + c) 4π 2 (Z + c)2 π(Z + c)3 (Z + c)4

Le calcul de l’intégrale se fait en utilisant le théorème des résidus qui donne :


 
1 X
2 iΓU0
R = iρ2iπ Res(−c,w ) = −ρπ −
2 π

d’où
R = iρU0 Γ
L’action mécanique s’exerçant sur le disque est dirigée suivant x2 . Elle est proportionnelle à Γ, circulation
du vecteur vitesse autour du disque.
Calculons maintenant le moment en C des actions mécaniques exercées par le fluide sur l’obstacle :
"I  2 #
1 df
M (C) = ρRe (Z + c) dZ
2 C dZ

Le calcul de la somme des résidus de l’intégrale donne :


X Γ2
res(−c,w2 ) = −2U02 R2 −
4π 2
P
La partie réelle de 2iπ res(−c,w2 ) est donc nulle. Le moment en C est nul.

M (C) = 0

S’il n’y avait pas de circulation, les actions mécaniques seraient nulles, ce qui serait incompatible avec
l’expérience.
2–
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 105

6.3.22 Potentiel complexe


πa

1. On a f (z) = k coth z , k ∈ R, et a ∈ R+∗ . Cette fonction complexe peut s’écrire :
 
πa
f (z) = k coth
x1 + ix2
 
πa(x1 − ix2 )
= k coth
x21 + x22
 
cosh πa(x 2
1 −ix2 )
x1 +x22
= k  
πa(x1 −ix2 )
sinh 2
x +x 2
1 2

cosh(X1 + iX2 )
= k
sinh(X1 + iX2 )
cosh X1 cosh iX2 + sinh X1 sinh iX2
= k
sinh X1 cosh iX2 + cosh X1 sinh iX2
cosh X1 cos X2 + i sinh X1 sin X2
= k
sinh X1 cos X2 + i cosh X1 sin X2
finalement :
(cosh X1 cos X2 + i sinh X1 sin X2 )(sinh X1 cos X2 − i cosh X1 sin X2 )
f (z) = k
sinh2 X1 cos2 X2 + cosh2 X1 sin2 X2
On en déduit les expressions du potentiel et des lignes de courant en variables (X1 ,X2 ), soit :

cos2 X2 cosh X1 sinh X1 + sin2 X2 sinh X1 cosh X1 cosh X1 sinh X1


φ(X1 ,X2 ) = k 2 2 2 =k
2 2
sin X2 cosh X1 + sinh X1 − sin X2 sinh X1 sinh2 X1 + sin2 X2

sin2 X2 cos X2 sinh X1 − sin X2 cos X2 cosh2 X1 sin X2 cos X2


ψ(X1 ,X2 ) = k 2 2 2 = −k
2 2
sin X2 cosh X1 + sinh X1 − sin X2 sinh X1 sinh2 X1 + sin2 X2
2. La ligne de courant ψ(X1 ,X2 ) = 0 est définie par :
sin X2 cos X2
−k =0
sinh2 X1 + sin2 X2
c’est-à-dire par :

sin 2X2 = 0 ⇒ X2 = ,K∈Z
2
Dans le plan des (x1 ,x2 ), on aura donc :
πay Kπ
− =
x21 2
+ x2 2
Si K = 0, alors y = 0, il s’agit de l’axe Ox1 ,
si K = −1, alors x21 + x22 − 2ax2 = 0, il s’agit alors du cercle de rayon a tangent à (O,x1 ) en O.

a 2

a 2
si K 6= 0, alors −2ax2 = K(x21 + x22 ), i.e. x21 + x22 + 2a 2
K x2 = 0, ou encore x1 + x2 + K = K , il s’agit
de cercles tangents à (O,x1 ) en O.
3. Il est possible de choisir l’axe (O,x1 ) ainsi que le cercle de centre (0,a) de rayon a pour les matérialiser.
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 106

Les points critiques sont obtenus pour : sin2 X2 +sinh2 X1 = 0, c’est-à-dire pour sin X2 = 0 ou sinh X1 = 0.
On obtient ainsi : X1 = 0 et X2 = K 0 π, soit dans le plan des (x1 ,x2 ) : x1 = 0 et x2 = − Ka0 (K 0 = 0).
K 0 entier :

– si K 0 = 0, alors y = 0, il s’agit du point O,


– si K 0 6= 0, alors, les points singuliers ont leur ordonnée telle que −a ≤ y ≤ a,

donc tous les points sont à l’extérieur de l’écoulement.


z k
4. Quand z tend vers l’infini, on a : f (z) ∼ k πa , et la vitesse du fluide à l’infini est U∞ = πa et par
conséquent : k = πaU∞ .

6.3.23 Écoulement uniforme


1. On considère l’écoulement uniforme défini par : f (Z) = U0 Z = U0 (X1 + iX2 ). On a donc :

φ(X,Y ) = U0 X1 = constante
ψ(X,Y ) = U0 X2 = constante

Les équipotentielles sont les droites parallèles à l’axe des ordonnées. Les lignes de courant sont les droites
parallès à l’axe des abscisses.
En orientant la plaque plane de longueur 4a dans le sens de l’écoulement, c’est-à-dire suivant l’axe des
abscisses, la transformation précédente peut représenter un écoulement atour de cette plaque.

La ligne de courant ψ = 0 possède deux points d’arrêt en A et en C. La vitesse complexe de l’écoulement


df
vaut : w = dZ = U0 .
2. Si l’on considère le plan complexe privé du segment CA (voir figure), la transformation ainsi définie est
analytique et bijective : il s’agit donc d’une représentation conforme. On peut écrire cette transformation
sous la forme :   
 X1 = x1 1 + 2a2 2
 x1 +x2 
 X2 = x2 1 − 2a2 2
x +x
1 2

Les équipotentielles sont transformées de la manière suivante :


   
a2 a2
φ(X1 ,X2 ) = U0 X1 = U0 x1 1 + 2 = U0 r cos θ 1 + 2
x1 + x22 r

et les lignes de courant :


   
a2 a2
ψ(X1 ,X2 ) = U0 X2 = U0 x2 1 − = U0 r sin θ 1 − 2
x1 + x22
2 r

La ligne de courant ψ = 0 est obtenue pour r 2 = a2 et y = r sin θ = 0.


Le point A(2a,0) a pour transformé le point A0 (a,0), le point B(0,0+ ) a pour image le point B 0 (0,a), le
point C(−2a,0) a pour transformée C 0 (−a,0), et enfin le point D(0,0− ) a pour image le point D 0 (0, − a).
L’image du segment CA est le cercle de centre O et de rayon a.
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 107

La vitesse complexe est donnée par :


   
df df dZ a2 a2
w= = = U0 1 − 2 = U0 1 − 2 exp(−2iθ)
dz dZ dz z r
Les composantes de la vitesse d’une particule fluide sont donc :
(  2

u = U0 1 − ar2 cos θ
2
v = −U0 ar2 sin θ

6.3.24 Potentiel complexe


1. La fonction
√ f est holomorphe dans le plan complexe coupé, privé de l’axe réel strictement positif (à
cause de z).
Calculons la vitesse complexe de cet écoulement : on a :
 
df k
= U0 1 − √
dz 2 z
et  
df k
z=−a = U 0 1 − √
dz 2 −a
que l’on peut également écrire :  √ 
df 2 a + ik
z=−a = U 0 √
dz 2 a
Posons : k = k1 + ik2 , les composantes de la vitesse d’une particule fluide sont alors :
(  √ 
u1 = U0 2 2a−k
√ 2
a
u2 = − 2√kaU
1
0


Le point A√ d’affixe z = a a une vitesse nulle impose donc : k1 = 0 et k2 = 2 a, on en déduit la valeur de
k : k = 2i a et donc l’expresssion de la fonction complexe d’écrivant l’écoulement :

f (z) = U0 (z − 2i az)

2. Les fonctions potentielle et de courant se déduisent immédiatement de l’expression calculée précédem-


ment comme étant respectivement sa partie réelle et sa partie imaginaire ; on obtient :
√ θ
φ = U0 (r cos θ + 2 ar sin )
2
√ θ
ψ = U0 (r sin θ − 2 ar cos )
2
√ √ θ
az = ar exp i
2
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 108

La vitesse complexe s’écrit :  √ 


df a
w= = U0 1 − i √
dz z
Les composantes de la vitesse sont respectivement les parties réelle et imaginaire de cette vitesse complexe :
 p
(1 − ar sin θ2 )
u1 = U 0 p
u2 = U0 ar cos θ2

3.Déterminons la constante h vérifiant :


√ θ
ψ = U0 (r sin θ − 2 ar cos ) = h
2

et passant par A(r = a,θ = π). On a : ψ(a,π) = U0 (0 − 0) = h = 0, d’où : r sin θ − 2 ar cos θ2 = 0. Si

cos θ2 6= 0, alors : r sin 2θ = ar, et par conséquent :

cos 2θ = p
0
sin θ2 = ar

La première condition conduit à la demi-droite x01 A. La seconde condition donne :


θ r
r sin2 = (1 − cos θ)
2 2
qui s’écrit encore r − x = 2a, ou enfin :
1 
x= y 2 − 4a2
4a
qui est l’équation de la courbe recherchée. On vérifie bien que pour y = 0, on a r = −a.

pa
4. – Le long de la courbe P , on a : r = sin θ2 . On en déduit, d’après la question 2, les composantes de
la vitesse d’une particule fluide :
( pa 2 θ
u1 = U0 (1
q− r ) = U0 cos 2
a

u2 = U 0 r 1 − ar = U0 sin 2θ

Calculons la norme de la vitesse des particules fluide q le long de P . On a :


   
θ sin2 θ θ θ θ
q 2 = U02 cos4 + = U02 cos4 + cos2 sin2
2 4 2 2 2
θ
d’où l’on peut tirer : q 2 = U02 cos2 2 et finalement :

θ
q = U0 cos
2
Sur la parabole P , quand r tend vers 0, la norme de la vitesse q tend vers U0 .
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 109

– Sur la demi-droite x01 A, θ = π et l’on a :


 pa
u1 = U0 (1 − r)
u2 = 0

La norme de la vitesse tend vers U0 quand r tend vers l’infini et la vitesse est horizontale (ligne de
courant).
5. On peut matérialiser l’écoulement autour de la parabole P ou au-dessus de l’axe des abscisses et de la
parabole comme le montre la figure ci-après.

6. Le théorème de Bernoulli nous permet d’écrire :


q2 p
+ = constante
2 ρ0
sur une ligne de courant, car le mouvement est stationnaire. Comme, de plus, il est uniforme, la constante
est partout la même. Ainsi :
U02 cos2 2θ p U2 p0
+ = 0 +
2 ρ0 2 ρ0
d’où il vient :
U2 θ
p = p0 + ρ0 0 sin
2 2
U02
Au point d’arrêt A, la pression vaut p = p0 + ρ0 2 , car θ = π, elle est plus élevée qu’à l’infini.
7. Les formules de changement de repère sont immédiates :

x1 = X 1 − a
x2 = X 2
et l’on obtient l’équation de P dans le nouveau repère d’origine A et de mêmes axes :

X22 = 4aX1
x
U02 1− r1
On a vu précédemment que : p = p0 + ρ0 2 sin θ2 , or sin2 θ
2 = 1−cos θ
2 = 2 , donc x1
r = √ X1 −a
(X1 −a)2 +X22
De plus, x1 = r − 2a, donc X1 = x1 − a = r − a = a
sin2 θ − a, d’où sin2 θ
2 = a
X+a . On en déduit finalement
2
que sur la parabole P , on a :
ρ0 2 a
p = p0 + U
2 0 X1 + a
La résultante des efforts s’exerçant sur P s’obtient avec la relation : R = R1 x1 + R2 x2 . La symétrie de la
parabole par rapport à l’axe des abscisses impose R2 = 0. On a alors :
Z
R1 = −pn · x1 ds
P

or n · x1 = −sinθ, donc − sin θds = −pdX2 d’où il vient :


Z X0
R1 = 2 p dX2
0
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 110

√ q
De plus X2 = 2 aX1 , d’où dX2 = Xa1 dX1 et par conséquent :
Z X0 r
a
R1 = 2 p dX1
0 X1
qui s’écrit en vertu du théorème de Bernoulli calculé ci-avant :
Z X0 r Z X0 r
a a a
R1 = 2 p0 dX1 + ρ0 U02 dX1
0 X 1 0 X 1 + a X 1

Le calcul des intégrales donne enfin :


r
p X0
R1 = 4p0 aX0 + 2aρ0 U02 arctan
a

6.3.25 Écoulement défini par sa vitesse complexe


1. Écrivons la vitesse complexe sous une forme différente :

w(z) = V + 2αx2 + v1 + iv2

v1 et v2 restant à définir complètement, mais cela est inutile ici. En effet, les composantes de la vitesse
des particules fluides sont : 
u1 = V + 2αx2 + v1
u2 = −v2
Calculons maintenant div U. On a :
∂u1 ∂u2 ∂v1 ∂v2
div U = + = −
∂x1 ∂x2 ∂x1 ∂x2
Puisque la fonction complexe définie par v(z) = v1 + iv2 est holomorphe sauf en z = 0 où elle n’est pas
définie, On sait que les conditions de Cauchy impose que
∂v1 ∂v2
=
∂x1 ∂x2
et que par conséquent :
div U = 0
Le fluide est donc incompressible.
1
Le vecteur tourbillon s’écrit : ω = 2 rot U. À partir de l’expression des composantes du vecteur vitesse
données ci-dessus, on obtient :  
∂v2 ∂v1
rot U = − + + 2α x3
∂x1 ∂x2
et le vecteur tourbillon s’écrit :
ω = −αx3
2. Sur le cercle C, on a : z = a exp iθ. La vitesse complexe s’écrit dès lors sur C:
π
w(z) = V + 2αa sin θ − V exp −2iθ − αa exp i( − 3θ)
2
On en déduit les composantes du vecteur vitesse des particules fluides :

u1 = V (1 − cos 2θ) + αa(2 sin θ − sin 3θ)
u2 = −V sin 2θ + αa cos 3θ

Les lignes de courant sont les courbes définies par :


dx1 dx2
=
u1 u2
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 111

On a : 
dx1 = −a sin θdθ
dx2 = a cos θdθ
Comme u2 dx1 − u1 dx2 = 0, il vient u2 sin θ + u1 cos θ = 0 pour une ligne de courant. En remplaçant avec
les composantes du vecteur vitesse, dans le premier membre de cette expression, on obtient pour celle-ci :

(−V sin 2θ + αa cos 3θ) sin θ + [V (1 − cos 2θ) + αa(2 sin θ − sin 3θ)] cos θ

et en arrangeant :

V cos θ − V (cos θ cos 2θ + sin θ sin 2θ) + αa[2 sin θ cos θ + (cos 3θ sin θ − sin 3θ cos θ)] = 0

Le cercle C est donc bien une ligne de courant.


Calculons la circulation le long de C. On a :
Z
Γ= U · t ds
C

On a :
t = − sin θx1 + cos θx2
et
ds = adθ
Il vient alors : Z 2π
Γ= a(−u1 sin θ + u2 cos θ) dθ
0
c’est-à-dire :
Z 2π
Γ=a (−V cos θ + V cos 2θ sin θ − 2αa sin2 θ + αa sin 3θ sin θ − V sin 2θ sin θ + αa cos 3θ cos θ) dθ
0

ou, en simplifiant :
Z 2π
Γ = −2a2 α sin2 θ dθ
0
soit enfin :
Γ = −2παa2
3. Il faut appliquer le théorème de Bernoulli qui est valable en tout point de l’écoulement. On a :
1
p + ρU 2 = constante
2
et sur le disque |z| ≤ a, on peut écrire :
1
p = − ρU 2 + constante
2
La résultante des efforts de pression s’obtient à partir de :
Z
R=− pn ds
C

c’est-à-dire ici : Z 2π
R = −a (p cos θx1 + p sin θx2 ) dθ = X1 x1 + X2 x2
0

Pour utiliser le théorème de Bernoulli, il nous faut calculer U 2 . On a :

U 2 = u21 + u22 = V 2 − 2V cos 2θ + V 2 cos2 2θ + 4α2 a2 sin2 θ − 4αa sin θ sin 3θ + α2 a2 sin3 3θ+
2αaV sin θ − αaV sin 3θ − 2αaV sin θ cos 2θ + αaV cos 2θ sin 3θ + V 2 sin2 2θ+
α2 a2 cos2 3θ − αaV sin 2θ cos 3θ
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 112

En simplifiant :

U 2 = 2V 2 − 2V cos 2θ + 4α2 a2 sin2 θ − 4αa sin θ sin 3θ + α2 a2 − αaV sin 3θ − 2αaV sin θ cos 2θ + αaV sin θ

Calculons dès lors la composante X1 suivant x1 :


Z 2π Z 2π
1
X1 = ρa U 2 cos θ dθ + constante cos θ dθ
2 0 0
R 2π
X1 = 21 ρa 0 (2V 2 − 2V cos 2θ + 4α2 a2 sin2 θ − 4αa sin θ sin 3θ + α2 a2 − αaV sin 3θ
−2αaV sin θ cos 2θ + αaV sin θ) cos θ dθ
Le calcul de cette intégrale entre 0 et 2π conduit au résultat :

X1 = 0

Pour la composante suivant x2 , on a :


Z 2π Z 2π
1 2
X2 = ρa U sin θ dθ + constante sin θ dθ
2 0 0

En remplaçant U 2 , on obtient :
R 2π
X2 = 12 ρa 0 (2V 2 − 2V cos 2θ + 4α2 a2 sin2 θ − 4αa sin θ sin 3θ + α2 a2 − αaV sin 3θ
−2αaV sin θ cos 2θ + αaV sin θ) sin θ dθ

ce qui donne :
X2 = 4πραa2 V
Et donc :
R = 4πραa2 V x2

6.3.26 Écoulement extérieur autour d’un ovale


1 – Le potentiel complexe est la somme des potentiels complexes correspondant à la superposition pro-
posée. On a donc :
F F
f (z) = V0 z + ln(z + a) − ln(z − a)
2π 2π
Rappelons que f (z) = φ + iψ. La fonction courant est donc la partie imaginaire de f :
 
F x2 x2
ψ = V 0 x2 + arctan − arctan
2π x1 + a x1 − a
Le potentiel de vitesse vaut :
F |z + a|
φ = V 0 x1 + ln
2π |z − a|
La vitesse complexe quant-à-elle :
 
df F 1 1 F a
w(z) = = V0 + − = V0 −
dz 2π z+a z−a π z − a2
2

2.1 –
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 113

Définissons les angles α, β et γ comme le propose la figure ci-dessus. Dans ces conditions, la fonction
courant peut s’écrire :
F F
ψ = V 0 x2 + (α − β) = V0 x2 + γ
2π 2π
Sur l’axe (O,x1 ), on a :

pour x1 < −a ou x1 > a, γ = 0, x2 = 0, donc ψ = 0

pour x1 ∈] − a,a[, γ = π, donc ψ 6= 0


Pour x2 6= 0
F V 0 x2
ψ=0 ⇒ V 0 x2 − γ=0 ⇒ γ = 2π
2π F
ou encore  
F x2 x2
V 0 x2 + arctan − arctan =0
2π x1 + a x1 − a
qui donne
x x
2πV0 x2 2
− 2
= arctan x1 −a xx21 +a
F 1 + x2 −a
2
2
1

d’où l’on tire


2πV0 x2 2ax2
tan = 2 (∗)
F x1 + x22 − a2
soit, enfin
2πV0 x2
x21 = a2 − x22 + 2ax2 cot
F
c’est l’équation de la courbe cherchée.
2.2 –

Calculons les coordonnés des points de concours de la courbe avec l’axe des abscisses par :
2πV0 x2 2ax2 aF
lim (a2 − x22 + 2ax2 cot ) = a2 + lim = a2 +
x2 →0 F x2 →0 tan 2πV0 x2 πV 0
F

d’où, pour x2 = 0, on a :
aF
x21 = a2 +
πV0
on trouve ainsi les deux points de la courbe d’ordonnée nulle :
r
aF
x1 = ± a 2 + = ±b
πV0
Vérifions qu’en ces deux points, la vitesse de l’écoulement est nulle. En effet,

U=0 ⇒ w(z) = 0
F a
⇒ V0 − =0
π z − a2
2

aF
⇒ z 2 = a2 +
πV0
donc
z 2 ∈ R+
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 114

donc z réel. On trouve que les points P (−b) et Q(b) sont les points pour lesquels la vitesse est nulle.
2.3 – L’équation (*) donne pour x1 = 0,

2πV0 x2 2ax2
tan = 2
F x2 − a 2

on en déduit l’équation permettant de déterminer h :


 
2ah 2πV0 h h a 2πaV0 h
= tan ⇒ − = cot
h2 − a 2 F 2a 2h F a
h
Posons χ = a ; pour déterminer χ, on cherche l’intersection des courbes d’équation :
   
1 1 2πaV0 h
x2 = χ− x2 = cot
2 χ F a

3 – Pour calculer les actions mécaniques s’exerçant sur l’ovale, appliquons la formule de Blasius donnant
la résultante des actions :
Z  2 "Z  2 #
1 df 1 df
R = iρ dz, M (O) = ρRe (z − z0 ) dz
2 C dz 2 C dz

Dans notre cas,


 2  
df 22V9 F a2 1 a4 F 2 3 1 5 1
=w = − V02 + − + +
dz π z 2 − a2 π2 16(z − a)2 4a(z − a) 16(z + a)2 4a(z + a)
   
2 2 3a4 F 2 1 V0 F a a 3 F 2 1 5a4 F 2 1 V0 F a a 3 F 2 1
w = V0 + − + + + +
16π 2 (z − a)2 π 4π 2 z − a 16π 2 (z + a)2 π 4π 2 z+a
Or, d’après le théorème des résidus, on a :
Z     
X V0 F a a 3 F 2 V0 F a a 3 F 2
w2 dz = 2iπ res(±a,w2 ) = 2iπ − + + + =0
C π 4π 2 π 4π 2

6.3.27 houle sinusoïdale


1. L’énergie cinétique de la houle sinusoïdale en profondeur infinie sur une longueur d’onde Λ se calcule
grâce à la relation :
Z 0 Z Λ
1 2
Ec = ρU dx1 dx2
−∞ 0 2

Calculons les composantes du vecteur vitesse de déplacement des particules fluides. On a :


(
∂φ
u1 = ∂x 1
= hgk
2ω exp kx2 cos(kx1 − ωt)
u2 = ∂x2 = hgk
∂φ
2ω exp kx2 sin(kx1 − ωt)

La norme de la vitesse au carré vaut alors:


 2
hgk
U2 = exp 2kx2

L’énergie cinétique se calcule alors par :


Z 0 Z Λ  2
1 hgk
Ec = ρ exp 2kx2 dx1 dx2
−∞ 0 2 2ω
 2 Z Λ  0
1 hgk 1
Ec = ρ exp 2kx2 dx1
2 2ω 0 2k −∞
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 115

soit finalement
1 2 2 1
Ec = ρg h kΛ 2
16 ω
La condition de Poisson impose ω 2 = kg. On en tire :

1
Ec = ρgh2 Λ
16

2. On sait que l’énergie potentielle est définie à une constante près. Nous prendrons la position du liquide
au repos comme référence. L’énergie potentielle est donnée par la relation suivante :
Z x2 Z Λ
Ep = ρgx2 dx1 dx2
0 0

h
avec l’équation de la surface libre qui vaut : x2 = 2 cos kx1 . En remplaçant dans la définition de l’énergie
potentielle, on obtient, en intégrant suivant x2 :
Z Λ
ρg h2
Ep = cos2 kx1 dx1
2 0 4
1 1
Comme cos2 kx1 = 2 + 2 cos 2kx1 , l’intégration donne :
 Λ
ρgh2 x1 1
Ep = + sin 2kx1
8 2 4k 0

ce qui donne finalement :


1
Ep = ρgh2 Λ
16
L’énergie totale est la somme de l’énergie cinétique et de l’énergie potentielle :

Et = E c + E p

Il s’en suit que :


1
Et = ρgh2 Λ
8
3. Application numérique : avec les valeurs données, on trouve :

Et = 85944 J

6.3.28 Interface mer-atmosphère


1.

À partir des données des potentiels dans l’air et dans l’eau, calculons les composantes des vecteurs vitesses
dans chacun des fluides considérés :
– Vitesse dans l’air (
∂φ
v11 = ∂x1 = kb1 exp −kx2 cos(kx1 − ωt) + u
∂φ
v12 = ∂x2 = kb1 exp −kx2 sin(kx1 − ωt)
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 116

– Vitesse dans l’eau (


∂φ
v11 = ∂x1 = kb2 exp kx2 cos(kx1 − ωt)
∂φ
v12 = ∂x2 = kb2 exp kx2 sin(kx1 − ωt)
L’onde étant de faible amplitude, le déplacement ξ est petit devant les dimensions de l’océan, et l’on peut
considérer que la composante verticale de la vitesse des points de l’interface est égale à : dξ er
dt (1 ordre).
À l’interface :
– Dans l’eau :
dξ ∂ξ
v22 ' '
dt ∂t
– Dans l’air :
dξ ∂ξ ∂ξ ∂ξ
v12 ' ' + u · grad ξ ' +u
dt ∂t ∂t ∂x1

En effet, la normale n de l’interface a pour composantes (au premier ordre) :

n = − sin αx1 + cos αx2 ' −αx1 + x2

La composante normale à la surface de la vitesse s’écrit :


∂ξ
[v⊥ ]x2 =ξ = v · n = v1 (−α) + v2 (1) = v2 − αv1 '
∂t
d’où
∂ξ ∂ξ ∂ξ
v2 =
+ αv1 = + v1
∂t ∂t ∂x1
Dans l’eau v1 = 0 et dans l’air v1 = u ; on en déduit le résultat annoncé plus haut.
2. On a :
– Dans l’eau
∂ξ
v22 = ∂t ⇔ kb2 exp kξ sin(kx1 − ωt) = aω sin(kx1 − ωt)
⇔ kb2 = aω
car ka, donc kξ  1 ; d’où b2 = aω
k . On en déduit alors :

 φ2 = aωk exp kx2 sin(kx1 − ωt)
v21 = aω exp kx2 cos(kx1 − ωt)

v22 = −aω exp kx2 sin(kx1 − ωt)

– Dans l’air
∂ξ ∂ξ
v12 = ∂t + u ∂x 1
⇔ −kb1 exp −kξ sin(kx1 − ωt) = a(ω − uk) sin(kx1 − ωt)
⇔ kb1 = a(uk − ω)

On en déduit alors :  
 φ1 = ux1 a u − ωk exp
 −kx2 sin(kx1 − ωt)
v11 = u + ka u −ωk exp −kx2 cos(kx1 − ωt)
v12 = −ka u − ωk exp −kx2 sin(kx1 − ωt)

3. Exprimons le théorème de Bernoulli dans les deux fluides, et à l’interface :


– Dans l’eau :
∂φ2 1
+ ρ2 v22 + p2 + ρ2 gh = C2 (t)
ρ2
∂t 2
en exprimant les différents paramètres calculés ci-avant, il vient :
 
aω 2 1
ρ2 − exp kx2 cos(kx1 − ωt) + ρ2 (aω exp kx2 )2 + p2 + ρ2 gx2 = C2 (t)
k 2
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 117

À l’interface, on aura :
 
ω2 1
ρ2 − exp kξ ξ + ρ2 a2 ω 2 exp 2kξ + p2 + ρ2 gξ = C2 (t)
k 2

Pour déterminer la valeur de C2 (t), prenons la valeur moyenne sur x1 de la dernière relation. La
valeur moyenne de ξ est nulle, et de plus exp kξ ' 1 et exp 2kξ ' 1, d’où :
1
C2 (t) = p0 + ρ2 a2 ω 2
2
si p0 est la valeur moyenne à l’interface de la pression et donc :
 
ω2
ρ2 − + g ξ + p 2 = p0
k

– Dans l’air :
∂φ1 1
ρ1+ ρ1 v12 + p1 + ρ1 gh = C1 (t)
∂t 2
en exprimant les différents paramètres calculés ci-avant, il vient :
   
ω2
ρ1 −aω u − exp −kx2 cos(kx1 − ωt) +
k
     
1 ω ω 2
ρ1 u2 + 2kau u − exp −kx2 cos(kx1 − ωt) + k 2 a2 u − exp −2kx2 + p1 + ρ1 gx2 = C1 (t)
2 k k

À l’interface, on aura :
     
ω2 1  ω  ω 2
ρ1 −ω u − exp −kξ ξ + ρ1 u2 + 2ku u − exp(−kξ)ξ + k 2 a2 u − exp −2kξ +
k 2 k k
p1 + ρ1 gξ = C1 (t)

Prenons la valeur moyenne sur x1 de la dernière relation.


1  ω 2 1
C1 (t) + ρ1 k 2 a2 u − = p 0 + ρ 1 u2
2 k 2
d’où h  ω  ω i
ρ1 −ω u − + ku u − + g ξ + p 1 = p0
k k
4. À l’interface, on a p1 = p2 . Les deux équations encadrées ci-dessus permettent d’écrire :
 
ω2 h  ω  ω i
ρ2 − + g = ρ1 −ω u − + ku u − +g
k k k

et donc :
2ρ1 uk ρ1 − ρ 2 ρ1
ω2 − ω+ gk + u2 k 2 = 0
ρ1 + ρ 2 ρ1 + ρ 2 ρ1 + ρ 2
5. On tient compte maintenant de la tension superficielle qui se manifeste à l’interface : l’équation de
Laplace est :
∂2ξ
p1 − p 2 = σ 2
∂x1
À l’aide des relations obtenues en 3.,
(  2 
ρ2 − ωk + g ξ + p2 = p0
   
ρ1 −ω u − ωk + ku u − ωk + g ξ + p1 = p0
6.3. FLUIDES PARFAITS INCOMPRESSIBLES 118

on peut en déduire :
 
h  ω  ω i ω2
ρ1 −ω u − + ku u − + g − ρ2 − + g − σk 2 = 0
k k k
car
∂2ξ
σ = −ak 2 cos(kx1 − ωt) = −k 2 ξ
∂x21
D’où la relation de dispersion :
ρ1 + ρ 2 2
ω − 2ρ1 ωu + ρ1 ku2 + g(ρ1 − ρ2 ) − σk 2 = 0
k
ou encore
2ρ1 uk ρ1 − ρ 2 ρ1 k3 σ
ω2 − ω+ gk + u2 k 2 − =0
ρ1 + ρ 2 ρ1 + ρ 2 ρ1 + ρ 2 ρ1 + ρ 2
Le discriminant de cette équation du second degré en ω vaut :
 2
ρ1 ρ2 − ρ 1 ρ1 k3 σ
0
∆ = u2 k 2 + gk − u2 k 2 +
ρ1 + ρ 2 ρ1 + ρ 2 ρ1 + ρ 2 ρ1 + ρ 2
c’est-à-dire :
ρ2 − ρ 1 k3 σ ρ1 ρ2
∆0 = gk + − u2 k 2
ρ1 + ρ 2 ρ1 + ρ 2 (ρ1 + ρ2 )2
et donc les valeurs réelles de la pulsation ω sont obtenues pour :
ρ1 ρ2 2 2 ρ2 − ρ 1 k3 σ
∆0 ≥ 0 ⇒ u k ≤ gk +
(ρ1 + ρ2 )2 ρ1 + ρ 2 ρ1 + ρ 2
ou encore
ρ1 ρ2 g
2
u2 ≤ (ρ2 − ρ1 ) + kσ
(ρ1 + ρ2 ) k
6. Pour que la condition écrite précédemment soit réalisée quelque soit k, il faut que :
ρ1 ρ2
u2
(ρ1 + ρ2 )2
soit inférieur au minimum de f (k) avec
g
f (k) = (ρ2 − ρ1 ) + kσ
k
Calculons la dérivée de cette fonction par rapport à k ; il vient
g
f 0 (k) = −(ρ2 − ρ1 ) 2 + σ
k
Elle s’annule pour k = k0 tel que
g
k02 = (ρ2 − ρ1 )
k
on a alors : r r
σ g p
f (k0 ) = (ρ2 − ρ1 )g + σ (ρ2 − ρ1 ) = 2 (ρ2 − ρ1 )gσ
(ρ2 − ρ1 )g σ
donc
ρ1 ρ2 p
u2 ≤ 2 (ρ2 − ρ1 )gσ
(ρ1 + ρ2 )2
et
 2
ρ1 + ρ 2
u4m = 4gσ(ρ2 − ρ1 )
ρ1 ρ2
De plus, comme ρ1  ρ2 , on peut écrire la condition ci-dessus :
ρ2
u4m ' 4gσ
ρ1
Application numérique :um ' 6,8 m.s−1 ' 24,5km.h−1
6.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 119

6.4 Fluides visqueux incompressibles


6.4.1 Ruissellement d’eau

1. Le problème se situe dans le plan (x1 ,x2 ) – voir figure –. On suppose l’épaisseur du fluide constante,
l’écoulement laminaire, et le problème stationnaire. L’eau en contact avec le sol a une vitesse nulle et l’on
peut raisonnablement supposé que le profil de vitesse a la forme :

U = u1 (x2 )x1

La pression ne varie pas suivant x1 . Écrivons l’équation de continuité (conservation de la masse) pour ce
problème stationnaire :
∂u1 ∂u2
div U = + =0
∂x1 ∂x2
Celle-ci est vérifiée avec le profil choisi. Écrivons également l’équation de la quantité de mouvement :
 
∂U U2
ρ + grad + rot U ∧ U + grad p = ρf + µ∆ U
∂t 2
2
Le mouvement étant stationnaire : ∂U U
∂t = 0. Les termes grad 2 et rotU s’annule, avec l’hypothèse
formulée ci-dessus concernant le profil des vitesses. La seconde équation devient alors :

grad p = ρf + µ∆ U

Effectuons une projection respectivement sur les axes x1 et x2 . Il vient :

∂p ∂ 2 u1
= ρg sin α + µ =0
∂x1 ∂x22
et
∂p
= −ρg cos α
∂x2
La dernière équation conduit a :
p = −ρgx2 cos α + constante
Pour x2 = a, on a p = p0 , ce qui nous permet de déterminer la constante :

p = ρg cos α(a − x2 )

Intégrons deux fois l’équation projetée sur x1 , il vient :


du1 ρg sin α
=− x2 + A
dx2 µ
puis,
ρg sin α x22
u1 (x2 ) = − + Ax2 + B
µ 2
Les conditions aux limites nous permettent d’en déduire les constantes d’intégration A et B. On a :

y = 0, u1 = 0, B = 0
ρg sin αa
y = a, du
dx2 = 0, A =
1
µ
6.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 120

Il s’en suit l’équation du profil des vitesses des particules fluides :


ρgx2 sin α
u1 (x2 ) = (2a − x2 )

Calculons le débit volumique qv sur une section droite du ruisseau. On a :
Z a
ρgx2 sin α
qv = (2a − x2 )l dx2
0 2µ

Le calcule donnant comme résultat :


a3 gl sin α
qv =

2. L’application numérique donne le débit suivant :

qv = 0,465 l.s−1

6.4.2 Équation du tourbillon


Rappelons l’équation de Navier-Stokes :
 
∂U U2
ρ + grad + rot U ∧ U + grad p = ρf + µ∆ U
∂t 2

Calculons le rotationnel de cette expression, il vient :


 
∂ 1
(rot U) + rot (rot U ∧ U) = rot f − grad p + νrot (∆ U)
∂t ρ

puisque rot grad = 0. À partir d’une formule d’analyse vectorielle, on peut écrire :

rot (rot U ∧ U) = (rot U · grad) U − (U · grad)rot U

D’autre part, on sait que :

∆ U = grad(div U) − rot(rotU) = −rot(rotU)

Prenant le rotationnel de cette dernière expression, on en tire :

rot(∆ U) = −rot(rotU) = ∆ rot (U)

En remplaçant tous les termes calculés, on obtient l’équation :


∂ω
+ (U · grad) ω = (ω · grad)U + ν∆ω
∂t
qui peut encore s’écrire :

= (ω · grad)U + ν∆ω
dt
Cette équation s’appelle équation de Helmoltz, et traduit le transport de la vorticité pour un fluide
incompressible.

6.4.3 Fluide dans un canal souterrain


1 – Les équations de Navier-Stokes
∂v 1
+ (v · grad) v + grad p − ν∆ v = 0
∂t ρ
6.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 121

s’écrivent ici :
dU (x2 ) 1 ∂p d2 U (x2 )
u + −ν =0
dx2 ρ ∂x1 dx22
∂p
=0
∂x2
2 – La première équation de Navier-Stokes s’écrit :

dU (x2 ) d2 U (x2 ) 1 ∂p
u −ν =−
dx2 dx22 ρ ∂x1
le membre de gauche est fonction de x2 seul et le membre de droite est fonction de x1 seul. On en déduit
∂p
que ∂x 1
= G = constante et la seconde équation donne l’autre égalité.
3 – Avec les remarques précédentes, l’équation proposée est évidente.
4 – La solution de l’équation homogène est :
ux2
U (x2 ) = A exp( )+B
ν
Une solution particulière est :
Gx2
U (x2 ) =
ρu
La solution générale est :
ux2 Gx2
U (x2 ) = A exp( )+B+
ν ρu
Les conditions aux limites donnent :
U (0) = 0 ⇒ A+B =0
Ga 1
U (a) = 0 ⇒ B=
ρu 1 − exp ua
ν
et donc  
Ga x2 1 − exp( uxν 2 )
U (x2 ) = −
ρu a 1 − exp( ua
ν )
ua
Le terme ν représente un nombre de Reynolds caractérisant l’écoulement suivant l’épaisseur.
G
La solution U (x2 ) = ρu x2 est valable loin des parois ; le long de celles-ci, il existe une couche limite.
5 – L’équation donnant l’évolution avec les paramètres proposés s’écrit :
1 − exp 50x
V (x) = x −
1 − exp 50
ce qui donne la courbe ci-dessous :

0.8

0.6

V(x)
0.4

0.2

0 0.2 0.4 x 0.6 0.8 1


6.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 122

Si on effectue un zoom près de la paroi, on voit bien l’effet de couche limite.

0.8

0.6

V(x)
0.4

0.2

0 0.86 0.88 0.9 0.92 x 0.94 0.96 0.98 1

6.4.4 Amortisseur hydraulique


1. Étudions le mouvement du fluide dans un des deux orifices percés dans le piston. Nous pouvons faire
une hypothèse concernant le profil du champ de vitesse : en fonction des données de l’énoncé, un choix
raisonnable est :
U = u2 (x1 ,x3 )x2
Écrivons les équations de Navier-Stokes pour le fluide :
∂u1 ∂u2 ∂u3
div U = + + =0
∂x1 ∂x2 ∂x3
qui est manifestement vérifiée avec notre choix, et,
 
∂U U2
ρ + grad + rot U ∧ U + grad p = ρf + µ∆ U
∂t 2

en projection sur le repère de la figure :


∂p ∂p ∂p
= 0, = µ∆u2 , =0
∂x1 ∂x2 ∂x3
Le premier membre de la deuxième égalité ne dépend que de x2 , et le second membre de x1 et de x3 ; ils
sont donc égaux à une constante que l’on notera a. Ces équations s’écrivent maintenant :
∂p dp ∂p
= 0, = a, µ∆u2 = a, =0
∂x1 dx2 ∂x3
Notons p0 , la pression à l’extrémité basse de l’orifice, et p1 , la pression à l’extrémité haute. La deuxième
équation ci-dessus donne alors :
p1 − p 0 p1 − p 0
p(x2 ) = x2 + p 0 (a = )
l l
Dans le plan (x3 ,x1 ), on peut traiter la quatrième équation en coordonnées polaires compte tenu de la
forme circulaire de l’orifice. Elle devient ainsi :
 
1 d du2 a
r =
r dr dr µ
6.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 123

une première intégration donne :


du2 ar2
r = +b
dr 2µ
et une seconde intégration nous permet d’obtenir :

ar2
u2 = + b ln r + c

On prendra nécessairement b = 0 pour que u2 ne tende pas vers l’infini quand r tend vers 0. De plus, pour
r = d2 , on a u2 ( d2 ) = −V0 Compte tenu de la valeur de a obtenue précédemment, on obtient finalement
comme profil de vitesse dans un orifice de l’amortisseur :
   
p1 − p 0 1 d2
U= r2 − − V 0 x2
l 4µ 4
Le débit massique vaut Z
qm = ρ U · x2 dS
orifice
c’est-à-dire ici : Z d    
2 p1 − p 0 1 d2
qm = ρ 2πr r2 − − V0 dr
0 l 4µ 4
Le calcul de l’intégrale donnant :
π p1 − p 0 4 π
qm = −ρ d − ρV0 d2
128µ l 4
et, puisqu’il y a deux orifices :
  
π p1 − p 0 2
qm = 2 −ρ d2 d + V0
4 32µl
Or, ce débit doit être égal à celui engendré par la descente du piston dans le cylindre qui vaut :
0
qm = ρSV0

on en déduit donc que :


π d4 πV0 2
V0 S = (p0 − p1 ) − d
64 µl 2
d’où  
πd2 π d4
V0 S 1 + = (p0 − p1 )
2S 64 µl
or
F
p0 − p 1 =
S
et par conséquent :
πd4 F
V0 = 2
64S 2 1 + πd
2S µl

Si l’on néglige la section des deux orifices par rapport à la section du piston, on trouve :

πd4 F
V0 '
64S 2 µl
2.1 L’application numérique donne :
V0 = 9,58.10−3 m.s−1
avec l’approximation, on trouve :
V0 ' 9,54.10−3 m.s−1
soit une erreur de 0,49 %.
6.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 124

2.2 Le nombre de Reynolds est donné par l’expression :


ρVm d
Re =
µ
dans laquelle Vm représente la vitesse moyenne dans l’orifice. On a :
4qv
Vm =
πd2
avec dans un orifice,
SV0
qv =
2
On en déduit :
2SV0
Vm =
πd2
numériquement on obtient : Vm = 1,95 m.s−1 . Le nombre de Reynolds vaut alors :
2ρSV0
Re =
πµd
numériquement on trouve : Re = 8,78 ; celui-ci étant très inférieur à 2000, cela confirme l’hypothèse
d’écoulement laminaire dans l’orifice.
2.3 Dans le cas des régimes laminaires, le coefficient de perte de charge linéaire s’exprime par :
64 64
λ= = = 7,29
Re 8,78
Le théorème de Bernoulli généralisé nous permet d’écrire entre l’entrée basse de l’orifice et sa sortie haute,
en négligeant la hauteur du piston :
l u2
p0 = p 1 + λ 2
d 2
La différence de pression entre l’entrée et la sortie ∆p = p0 − p1 vaut donc :

l u22
∆p = λ
d 2
soit numériquement :
∆p ' 250000 Pa
2.4 À la sortie d’un orifice, la perte de charge singulière vaut :

u22
∆p0 = ζρ
2
avec dans le cas d’une ouverture brusque :
 2
S1
ζ= 1− ' 1
S2

numériquement, on obtient :
∆p0 = 1714 Pa
F
on a bien ∆p0  S, l’erreur commise est faible.

6.4.5 Similitude – pompes semblables


Une pompe centrifuge qui tourne au taux de rotation N tours par seconde débite le volume q v m3 par
seconde de fluide parfait incompressible de masse volumique ρ. Ce volume est élevé jusqu’à la hauteur h.
La puissance motrice est P et la puissance utile est Pu = ρghqv . Le rendement de cette pompe est alors
η = ρghq
P .
v
6.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 125

Pour une pompe donnée, la puissance motrice dépend des diverses quantités précédentes mais également
des caractéristiques géométriques de la pompe. Pour une famille de pompes semblables, ces dimensions
sont définies pour un diamètre D donné de la roue. On a ainsi :
P = f (ρ,N,D,qv ,gh)
P est donc fonction de 5 variables. On doit donc déterminer 5-3=2 groupements sans dimension d’après
le théorème de Vashy-Buckingham. On choisit [D], [N ] et [ρ] comme grandeurs primaires. On a donc :
1
L = [D], M = [ρD3 ], ] T =[
N
Or, sous forme adimensionnelle, l’équation donnant la puissance est
P qv gh
= f( 3 , 2 2 )
ρD5 N 3 D N D N
Pour deux pompes semblables, on doit ainsi vérifier les deux relations :
qv0 qv gh0 gh
03 0
= 3 , 02 02
= 2 2
D N D N D N D N
Dans ces conditions, on trouve :
r   32
0 h0 N0 h0
D =D , qv0 = qv
h N h
On en déduit la puissance absorbée :
 3   52
N0 h0
P0 = P
N h

6.4.6 Analyse dimensionnelle – maquette


1. Traçons un tableau comparatif entre le modèle et la maquette :

Modèle Maquette
air eau
1
ν1 ν2 = 15 ν1
L1 L2 = kL1
U∞1 U∞2

On désire que le modèle et la maquette ait un nombre de Reynolds identique ; donc,


U∞1 L1 U∞2 L2
Re = =
ν1 ν2
c’est-à-dire ici :
U∞1 L1 U∞2 kL1
Re = = 1
ν1 15 ν1
d’où
1
U∞2 k = U∞1
15
Si U∞1 = U∞2 , alors on trouve :
1
k=
15
La maquette pourra être 15 fois plus petite que le modèle réel.
2. On a donc, par hypothèse :
1
nU∞1 k = U∞1
15
on en déduit immédiatement :
1
nk =
15
Si la vitesse est 2 fois plus grande dans l’eau que dans l’air, la maquette pourra être 30 fois plus petite
que le modèle.
6.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 126

6.4.7 Analyse dimensionnelle – pompe


1. D’après l’énoncé, on peut écrire le couple de la manière suivante :

Γ = f (ρ,gH,D,qv ,N,µ)

Les dimensions des différentes variables sont répertoriées ci-après :

[D] L diamètre
[ρ] M L−3 masse volumique
[N ] T −1 nombre de tours par seconde
[µ] M L−1 T −1 viscosité dynamique
[qv ] L3 T −1 débit volumique
[gH] L2 T −2 énergie massique
[Γ] M L2 T −2 couple

Nous choisissons comme grandeurs fondamentales : [D], [ρ], et [N ]


1
L = [D], M = [ρD3 ], T =[ ]
N
Nous pouvons exprimer l’équation donnant le couple développé par la pompe sous forme adimensionnelle ;
il vient :  
Γ ρ gH D qv N µ
=f , , , , ,
M L2 T −2 M L−3 L2 T −2 L L3 T −1 T −1 M L−1 T −1
ou encore, en faisant apparaître les grandeurs fondamentales choisies ci-dessus :
 
Γ gH qv µ
= f 1, 2 2 ,1, 3 ,1, 3 −1
ρD3 D2 N 2 D N D N ρD D N
c’est-à-dire que la relation demandée s’écrit :
 
Γ gH qv µ
=f , 3 , 2
ρD5 N 2 2 2
D N D N ρD N

2. La dimension de la puissance est : [P ] = M L2 T −3 qui exprimée avec le couple et le taux de rotation


s’écrit : [P ] = [Γ][N ].
Pour faire apparaître la puissance, il suffit de multiplier le premier coefficient de l’expression trouvée à la
première question par [N ] au numérateur et au dénominateur qui donne :
 
P gH qv µ
= f , ,
ρD5 N 3 D2 N 2 D3 N ρD2 N
ρU D ρN D 2
Faisons maintenant apparaître le nombre de Reynolds Re = µ = µ . On a ainsi :
 
P gH qv 1
=f , 3 ,
ρD5 N 3 2 2
D N D N Re
Si l’on néglige l’influence du nombre de Reynolds, on peut finalement écrire :
 
P gH qv
=f , 3
ρD5 N 3 2 2
D N D N

Les cœfficients qui restent sont appelés ((invariants de Rateau)).


3. La conservation des 2 invariants de Rateau (cœfficient de débit et cœfficient manométrique) pour les
pompes 1 et 2 donnent :    
gH gH
2 2 = 2 2
D N  1 D N  2
Q Q
D3 N = D3 N
1 2
6.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 127

on peut en tirer les deux équations :


D22 N22 D13 Q2
H2 = H 1 , N2 = N 1
D12 N12 D23 Q1
et en déterminer numériquement par similitude, la vitesse de rotation et la charge de la seconde pompe
en fonction des valeurs fournies par l’énoncé. On obtient :

N2 = 2434 tr.min−1 H2 = 50,4 m

6.4.8 Analyse dimensionnelle – explosion


1 – Déterminons les dimensions des paramètres intervenant dans le processus :

[R] = L, [t] = T, [ρ] = ML−3 , [E] = ML2 T−2

La relation générale proposée nous conduit donc à l’équation dimensionnelle :

L = kTα−2γ Mβ+γ L2γ−3β

qui nous donne le système :



α − 2γ = 0

β+γ =0


2γ − 3β = 1

dont la solution est


2 1 1
α= , β = − ,γ =
5 5 5
La loi s’écrit par conséquent :
2 1 1
R = kt 5 ρ− 5 E 5
2 – De la dernière égalité, on a :
5 1 1
R 2 = ktρ− 2 E 2
d’où l’on tire :
5 1 E
log R = log t + log
2 2 ρ
puisqu’il s’agit de l’équation d’une droite, on doit avoir :
1 E
log = constante
2 ρ
Comme la droite passe par le point (log t, 52 log R) = (−3,9), alors log E
ρ = 24 D’où la valeur de l’énergie
E:
E = 1,293 × 1024 joules

6.4.9 Circuit hydraulique


Appliquons le théorème de Bernoulli généralisé à ce circuit :

HA = HB + ∆Hr + ∆Hs − Hmachine

d’où :
Hmachine = HB − HA + ∆Hr + ∆Hs
Notons va la vitesse moyenne du fluide dans la conduite d’aspiration et vr la vitesse moyenne du fluide
dans la conduite de refoulement. En prenant en compte toutes les pertes de charge dans le circuit, on
peut écrire la loi précédente sous la forme :
   
λa la va2 λr lr vr2
Hmachine = z2 − z1 + ζCr + ζCl + ζC + + ζE +
da 2g dr 2g
6.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 128

Calculons les vitesses moyennes dans chaque conduite. On a :

4qv 4 × 10 × 10−3
va = 2
= = 0,81 m.s−1 ;
πda π × 0,1252
4qv 4 × 10 × 10−3
va = 2
= = 1,99 m.s−1 .
πdr π × 0,082

Calculons les nombres de Reynolds dans chaque conduite :


va da 0,81 × 0,125
aspiration Re = = = 1,01 × 105 ;
ν 10−6
vr dr 1,99 × 0,08
refoulement Re = = = 1,59 × 105 .
ν 10−6
Si nous appliquons la loi de Colebrook, on trouve comme coefficient de perte de charge dans chaque
conduite :
λa = 0,021, λr = 0,022
On peut maintenant calculer la charge que la pompe doit fournir pour élever l’eau :
   
0,021 × 15 0,812 0,022 × 925 1,992
Hmachine = 47 − 5 + 3 + 1,2 + 0,134 + + 1+ = 92,71 m
0,125 20 0,8 20

La puissance minimale est alors donnée par :

P = ρgHmachineqv = 103 × 10 × 92,71 × 10 × 10−3 = 9,3 kW

6.4.10 Analyse dimensionnelle – navire


En architecture navale, on montre que la maquette et le navire réel doivent avoir le même nombre de
Froude qui caractérise le rapport entre les forces d’inertie et la force de gravité :
V
Fr = √
gL
donc, pour notre étude, on doit avoir :
Vm Vs
√ =√
gLm gLs
or :
Lm 1
=
Ls 40
ce qui impose r
Lm
Vm = V s
Ls
numériquement : Vm = 2,37 m.s−1 .
2. Le cœfficient de traînée, est par définition :
2Dws 2Dwm
Cx = =
ρVs2 Ss ρVm2 Sm

Sa dimension est :
[M ][L][T ]−2
[M ][L]−3 [L]2 [T ]−2 [L]2
qui est bien nulle ; le cœfficient de traînée est bien sans dimension.
Le rapport entre les deux résistances pour un même cœfficient Cx vaut donc :

Dws V 2 L2
= s2 2S
Dwm Vm L m
6.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 129

numériquement on obtient :
Dws
= 64092
Dwm
3. Écrivons l’expression donnée par l’énoncé pour la maquette et le réel :

Df m = fm Smm Vmn

Df s = fs Sms Vsn
numériquement, on obtient pour la maquette : Df m = 27,4 N et pour le réel : Df s = 1,2 MN. Or, la
résistance totale du navire réel est donnée par :

Ds = Df s + Dws

et celle de la maquette par :


Dm = Df m + Dwm
On peut écrire :
Dws Dm − D f m
=
Dwm Ds − D f s
et en déduire Ds :
Dws
Ds = D f s + (Dm − Df m )
Dwm
Numériquement on obtient : Ds = 2 MN.
4. La puissance propulsive s’obtient aisément par :

Pp = ηDs Vs

numériquement, on trouve : Pp = 46,15 MW.

6.4.11 Palier fluide


Notons x3 l’axe de l’arbre et x2 l’axe perpendiculaire dans le plan du dessin de l’énoncé ; x1 est le troisième
axe formant un repère direct avec les deux autres.

On peut raisonnablement écrire la vitesse d’une particule fluide de la manière suivante :

U = uθ (r)eθ

Les équations de Navier-Stokes, en projection sur le repère cylindrique sont :

∂p ∂ 2 u3

∂x1 ∂x22

6.4.12 Butée fluide


Non corrigé
6.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 130

6.4.13 Écoulement de Couette


1 – Écrivons les équations de Navier-Stokes du problème en projection sur le repère plan proposé :

∂p d 2 u1
− +µ 2 =0
∂x1 ∂x2
∂p
− =0
∂x2
p ne dépend que de x1 . La première équation s’écrit :

∂p d 2 u1
=µ 2
∂x1 ∂x2

le membre de gauche ne dépend que de x1 , et le membre de droite ne dépend que de x2 ; ils sont donc
dp
égaux à une constante égale donc à dx 1
. Intégrons l’équation précédente :

1 dp 2
u1 (x2 ) = x + bx2 + c
2µ dx1 2

pour déterminer les deux constantes, on utilise les deux conditions aux limites : u1 (0) = −U et u1 (h) = 0,
ce qui donne :
1 dp x 
2
u1 (x2 ) = x2 (x2 − h) + U −1
2µ dx1 h
Le débit volumique du fluide par unité de largeur s’écrit :
Z h Z h x 
1 dp 2
qv = u1 (x2 ) dx2 = x2 (x2 − h) + U − 1 dx2
0 0 2µ dx1 h

et donc
Uh dp h3
qv = − −
2 dx1 12µ
c’est-à-dire  
dp 12µ Uh
=− 3 qv +
dx1 h 2
qui donne finalement :
 
12µL Uh
p2 − p 1 = − qv +
h3 2
2.1 – Puisqu’il y a conservation de la masse, il y a égalité des débits entre l’amont et l’aval du décrochement.
En utilisant le résultat de la question précédente, on peut noter :

h31 ps U h1 h3 p s U h2
qv1 = − − = 1 − = q v2
12µ L1 2 12µ L1 2
on en tire la pression au décrochement :
h2 − h1
ps = 6µU h31 h32
L1 + L2

Calculons maintenant la résultante des actions de pression sur le palier supérieur. Celle-ci est portée par
x2 et vaut : Z L1 Z L2
W = p dx1 + p dx01
0 0
puisque le modèle de répartition des pressions est linéaire, il vient :
Z L1 Z L2
ps ps 0 0
W = x1 dx1 + − x dx
0 L1 0 L2 1 1
6.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 131

et donc
ps
W = (L1 + L2 )
2
2.2 – Calculons maintenant les actions de cisaillement. Les contraintes de cisaillement sont, par définition,
∂v
τxy = µ
∂x2

Déterminons, dans un premier temps, l’expression de la vitesse dans chaque intervalle :


1 1 2 x2
0 ≤ x1 ≤ L1 , u1 (x2 ) = − (x − h1 x2 ) − U
2µ L1 2 h1

1 1 02 x0
0 ≤ x01 ≤ L2 , u1 (x02 ) = (x2 − h2 x02 ) − U 2
2µ L2 h2
L’expression de la contrainte de cisaillement dans chaque intervalle est alors donnée par :
 
U 1
0 ≤ x1 ≤ L1 , τx1 x2 = −µ + (2x2 − h1 )
h1 2L1
 
0 U 1 0
0 ≤ x1 ≤ L2 , τx01 x02 = µ − + (2x2 − h2 )
h2 2L2
L’action de cisaillement sur le palier supérieur à calculer, est :
Z L1 Z L2
F = τx1 x2 (x2 = 0) dx1 + τx01 x02 (x02 = 0) dx02
0 0

le calcul donne :    
L1 + L 2 1 1
F = −µU + − (h1 L1 + h2 L2 )
h1 h2 L1 L2
2.3 – On en tire le rapport demandé entre ces actions :
 
F µU 1 1 L1 + L 2
f= =− + − (h1 L1 + h2 L2 )
W 2ps h1 h2 L1 L2 2ps

6.4.14 Effets de la viscosité en fonction du temps


1 – Les équations de Navier-Stokes
 
∂U
ρ + (U · grad)U + grad p = µ∆U
∂t

s’écrivent en projection dans le repère cartésien (O,x1 ,x2 ,x3 ) :

∂u1 ∂p ∂ 2 u1
ρ + = µ
∂t ∂x1 ∂x22
∂p
= 0
∂x2
∂p
= 0
∂x3
2 – Les équations précédentes nous conduisent à écrire :

p = p(x1 ) = constante

puisque la pression est indépendante de x2 et x3 d’après les équations 2 et 3. De plus, d’après la première
égalité, puisque u1 ne dépend que de x2 et pas explicitement de t, p est donc une constante. Nous la
6.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 132

supposerons nulle par la suite conformément à l’énoncé. Par conséquent, la première équation de Navier-
Stokes s’écrit :
∂u1 ∂ 2 u1
ρ =µ
∂t ∂x22
avec la condition initiale
u1 (x2 ,t) = 0 pour t ≤ 0
La condition d’adhérence sur la plaque nous donne :

u1 (0,t) = U pour t > 0

Réécrivons ces équations sous forme adimensionnelle. Le changement de variable proposé par le texte
nous donne :
∂u∗ ∂ 2 u∗
ρ =µ
∂t ∂x22

u (0,t) = 1 (t > 0)

3 – Les dimensions respectives des trois paramètres qui apparaissent dans les équations de Navier-Stokes
sont :
pour x2 : L, pour t : T, pour ν : L2 T −1
La masse n’apparaissant pas dans les dimensions du problème, il n’y a que deux grandeurs fondamentales,
et, d’après le théorème de Vashy-Buckingham, on peut faire apparaître 3 − 2 = 1 produit adimensionnel.
Notons η ce produit. On a donc :

η = k × xα β γ α β 2γ −γ
2 t ν = kL T L T

on en tire le système :

α + 2γ = 0
β−γ =0

Choisissons α = 1, on obtient β = γ = − 12 . La constante k est choisie égale à 21 pour simplifier le résultat


du problème.
Par conséquent, on peut écrire la vitesse adimensionnelle comme une fonction du produit η :
1 1
u∗ = f ∗ (η), η= x2 √
2 νt
4 – Résolvons l’équation adimensionnelle. On a :
∂u∗ ∂f ∗ ∂η 1 3 0
= = − x2 (νt)− 2 f ∗
∂t ∂η ∂t 4
 ∗   
∂ 2 u∗ ∂ ∂f ∂η ∂ ∂f ∗ ∂η ∂η ∂f ∗ ∂ 2 η 1 00

2 = = + 2 = (νt)−1 f ∗
∂x2 ∂x2 ∂η ∂x2 ∂η ∂η ∂x2 ∂x2 ∂η ∂x2 4
∗ 2 ∗
L’équation : ρ ∂u ∂ u
∂t = µ ∂x2 s’écrit donc :
2
00 0
f ∗ + 2ηf ∗ = 0
et l’équation u∗ (0,t) = 1 devient :
f ∗ (0) = 1
Remarquons que pour x2 fixé, t → ∞ ⇒ η → 0 ce qui impose qu’en tout point fixé du fluide, la dernière
équation entraîne t → ∞ ⇒ uU1 → 1. Ceci est physiquement acceptable.
Comme l’équation du mouvement est du second ordre, il nous faut une condition à la frontière que l’on
peut raisonnablement écrire :
lim u1 (x2 ,t) = 0 t > 0
x2 →∞
6.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 133

On peut également écrire la condition initiale :

lim u1 (x2 ,t) = 0 x2 > 0


t→0+

Ces deux conditions peuvent se résumer par

lim f ∗ (η) = 0
η→∞

La résolution de l’équation différentielle donne donc :


0
f ∗ = C1 exp(−η 2 )

d’où Z η
f ∗ (η) = C1 exp(−ζ 2 ) dζ + C2
0

Les deux conditions : f ∗ (0) = 1 et limη→∞ f ∗ (η) = 0 conduisent à :

2
C2 = 1 C 1 = − √
π
car Z ∞ √
2 π
exp(−ζ ) dζ =
0 2
finalement la solution de l’équation différentielle est :
Z η
2
f ∗ (η) = 1 − √ exp(−ζ 2 ) dζ
π 0

Le membre de droite de cette équation est connue sous le nom de fonction erreur complémentaire et on
la note : erfc = 1 − erf. Traçons la courbe représentant la fonction f ∗ :

0.8

0.6
f(x)
0.4

0.2

0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 2


x
Le fluide est mis en mouvement par diffusion visqueuse. Plus la viscosité dynamique est élevée et la masse
volumique faible, plus rapide est la mise en mouvement
√ du fluide. Le mécanisme de diffusion de la vitesse
est relativement lent, puisque qu’il est fonction de t.

6.4.15 Cylindres coaxiaux


Il est naturel d’utiliser les coordonnées cylindriques : l’axe x3 est confondu avec l’axe des cylindres. De
façon évidente, la symétrie cylindrique du problème et le déplacement relatif des cylindres nous conduit
6.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 134

à l’hypothèse que la vitesse d’une particule fluide se fait suivant l’axe x3 , et qu’elle est proportionnelle à
sa distance à l’axe.
u = u3 (r)x3
l’équation de Navier-Stokes se réduit à sa seule projection sur l’axe x3 . On a donc :
∂u3 ∂u3 1 ∂p
+ u3 + = ν∆u3
∂t ∂x3 ρ ∂x3
qui se simplifie dans notre cas en :  
1 d du3
∆u3 = r =0
r dr dr
l’intégration de cette relation nous conduit à :

u3 = a ln r + b

qui en prenant en compte les conditions aux limites : pour r = R1 , u3 = u, et pour r = R2 , u3 = 0, nous
donne :
ln r1
u3 (r) = u R
ln R
R2
1

6.4.16 Fluide entre deux disques se rapprochant


On utilise les coordonnées cylindriques dont l’origine est située au centre du disque inférieur supposé fixe.
Notons u = ur er + uθ eθ + u3 e3 Faisons l’hypothèse que le mouvement du fluide est tel que :
∂ur ∂ur
u3 << ur , <<
∂r ∂x3
le champ est supposé pratiquement radial (symétrie axiale). Dans ces conditions, on peut écrire les
équations de Navier-Stokes, qui dans notre cas sont :
∂ 2 ur ∂p
µ 2 =
∂x3 ∂r
1 ∂rur ∂u3
+ =0
r ∂r ∂x3
∂p
=0
∂x3
p est donc indépendant de x3 . Écrivons maintenant les conditions aux limites du problème. On a :

pour x3 = 0, ur = u3 = 0
pour x3 = h, ur = 0, u3 = −u
pour r = R, p = p0

avec h la distance séparant les disques et p0 la pression extérieure.


La première équation a pour membre de gauche une fonction de x3 et pour membre de droite une fonction
de r, on peut en tirer :
1 ∂p 2
ur = x + bx3 + c
2µ ∂r 3
Avec l’aide des conditions aux limites énoncées précédemment, on obtient les constantes :
1 ∂p
ur (x3 ) = x3 (x3 − h)
2µ ∂r
Intégrons la deuxième équation par rapport à x3 . On obtient :
Z h
1 ∂rur ∂u3
+ dx3 = 0
0 r ∂r ∂x3
6.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 135

c’est-à-dire : Z  
h
1 d h3 d dp
u= rur dx3 = − r
r dr 0 12µr dr dr
Intégrons cette dernière équation et appliquons les conditions aux limites. On trouve :
3µu 2
p = p0 + (R − r2 )
h3
On en déduit enfin la force totale s’exerçant sur le disque inférieur, par exemple :
Z Z R Z 2π
3µu 2 2 3µu 2
F = 3
(R − r ) dS = (R − r2 ) rdrdθ
D h 0 0 h3
On obtient :
3πµuR4
F =
2h3
p0 disparaît car c’est la pression au-dessous du disque inférieur.

6.4.17 Circuit hydraulique


1 – D’après l’équation de continuité, on peut écrire :
qv
v1 = v 6 = πd21
= 1,59 m.s−1
4

La vitesse du fluide au point 2 vaut


qv
v2 = πd22
= 2,83 m.s−1
4
Déterminons les coefficients de perte de charge en utilisant le diagramme ou la formule de Colebrook.
Pour cela, il nous faut connaître les nombres de Reynolds et les rugosités relatives des sections 1 et 2. On
a:
v1 d1 v2 d2
Re1 = = 127200, Re2 = = 169800
ν ν
et
d1 d2
= 2000, = 1500
k k
on en tire les coefficients de perte de charge :

λ1 = 0,0197, λ2 = 0,02

On peut maintenant appliquer le théorème de Bernoulli généralisé :

H0 = H6 + ∆Hs + ∆Hr

puisqu’il n’y a pas de machine dans le circuit. La vitesse en 0 est négligeable par rapport aux autres
vitesses dans le circuit. On a donc :
p0 pL v2 v2 v2 v2 v2 v2 λ1 l1 v12 λ2 (l2 + l3 + l4 ) v12
+ h1 = + h2 + 6 + ζ 1 1 + ζ 2 2 + ζ 3 2 + ζ 4 2 + ζ 5 6 + +
ρg ρg 2g 2g 2g 2g 2g 2g d1 2g d2 2g
numériquement, on trouve :
 
p0 105 0,0197 × 35 1,592
+7= 3 + 5 + 1 + 0,5 + 0,3 + +
ρg 10 × 9,81 0.08 2 × 9,81
 
0,02 × (25 + 13 + 25) 2,832
0,05 + 2 × 0,31 +
0.06 2 × 9,81
Le calcul donne :
p0 = 1,79 bar
6.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 136

2 – Tracé des lignes de charge et piezométrique :

6.4.18 Coin d’huile


1 – L’angle entre les plans étant faible, on peut utiliser les résultats d’un écoulement entre deux plans
parallèles calculés dans la partie rappels de cours. La vitesse d’un point du fluide est donnée par :
1 dp U
u=( x2 (h − x2 ) + x2 )x1
2µ dx1 h
Par définition, le débit volumique unitaire qv traversant la section d’abscisse x1 vaut :
Z h Z h 
1 dp U
qv = u · x1 dx2 = x2 (h − x2 ) + x2
0 0 2µ dx1 h

ce qui donne
Uh 1 dp 3
qv = − h
2 12µ dx1
On en déduit l’expression du gradient de pression en fonction du débit :
 
dp 1 2qv
x1 = 6µU − x1
dx1 h2 U h3

2 – L’équation d’évolution de h avec x1 est évidente ici. En effet, on a :

h(x1 ) = (a − x1 ) tan i = (a − x1 )i

En introduisant cette dernière expression dans celle du gradient précédent, on trouve :


 
dp 6µU 1 2qv
= 2 −
dx1 i (a − x1 )2 (a − x1 )3 U i

Intédrons cette expression :


Z x Z 
6µU dx1 2qv x dx1
p(x1 ) = p0 + −
i2 0 (a − x1 )
2 U i 0 (a − x1 )3
 
6µU x1 qv 2a − x1
= p0 + 2 1−
i a(a − x1 ) U i a(a − x1 )

Utilisons les conditions aux limites ; on a : en x1 = 0, p = p0 et en x1 = l, p = p0 . Cette dernière condition


entraîne que
U ia(a − l)
qv =
2a − l
6.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 137

et donc finalement :
6µU x1 (l − x1 )
p = p0 +
(2a − l)(a − x1 )2 i2
dp(x1 )
La pression est maximale pour dx1 = 0, c’est-à-dire ici pour :

al
x1 =
2a − l
La pression vaut alors :
3µU l2 3µU l2 (a − l)2
pmax = p0 + = p 0 +
2(a − l)i2 a(2a − l) 2h22 a(2a − l)
3 – La charge portante par unité de largeur vaut :
Z l
F = F 2 x2 = x 2 p − p0 dx1
0

c’est-à-dire : Z l
6µU x1 (l − x1 )
F2 = dx1
0 (2a − l)(a − x1 )2 i2
d’où  

6µU l2 h 2 1 − hh21
1
F2 =  2 ln + 
2
h 2 1 − h2h1 h2 1 + hh21

6.4.19 Similitude
Le nombre de Reynolds est par définition :
Ve d e
Re =
νe
Pour l’eau, à 20˚ ν = 10−6 m2 .s−1 , et donc :
0,3 × 0,05
Re = = 15000
10−6
Pour que l’écoulement de l’huile se fait en similitude avec le précédent, on a donc :
Vh d h
Re = = 15000
νh
On cherche la vitesse de l’huile Vh , et donc :
Reµh 15000 × 0,05
Vh = = = 2,78 m.s−1
ρdh 900 × 0,3
Le débit volumique s’en déduit immédiatemment :
πd2h
qv = V h = 196 l.s−1
4

6.4.20 Milieu poreux – d’après Agrégation de mécanique


1 – Les équations de Navier Stokes
 
∂VP
ρ + (VP · grad)VP + grad p = µ∆VP
∂t
se simplifient avec les hypothèses :

– écoulement stationnaire : ∂t = 0;
6.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 138

– écoulement axial : VP = VP (r)e3 .


∂ ∂ ∂
Comme grad = er ∂r + erθ ∂θ + e3 ∂x 3
, alors Vp · grad = 0. En coordonnées cylindriques et en projection
sur (O,x3 ), elles deviennent :  
dP 1 d dVP
=µ r
dx3 r dr dr
Compte-tenu de l’expression fournie par l’énoncé du gradient de pression, il vient :
 
1 d dVP 1 Ps − P e G
r = =− (1)
r dr dr µ L µ

2 – On peut résoudre cette équation, en effet :


 
d dVP G dVP G
r =− r ⇒ r = − r2 + A
dr dr µ dr 2µ
dVP G A
⇒ =− r+
dr 2µ r
2
Gr
⇒ VP = − + A ln r + B

A = 0, car la vitesse en r = 0 ne doit pas être infinie.
VP (R) = 0 (condition à la paroi pour une fluide visqueux incompressible), qui entraîne

GR2 GR2
VP (R) = − +B =0 ⇒ B=
4µ 4µ
et finalement, la solution de l’équation (1) s’écrit :
 
GR2 r2
VP (r) = 1− 2 (2)
4µ R

Le profil des vitesses dans une section droite est donné ci-dessus (forme parabolique). La vitesse moyenne
est fournie par :  
Z Z R
1 1 GR2 r2
VP = VP (r)dS = 1 − 2πr dr
S S πR2 0 4µ R2
ce qui nous donne :
G 2
VP = R

Le débit volumique s’en déduit donc. En effet :
Z
qv = VP dS = SV P
S


R4

6.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 139

3 – La seule composante du tenseur des contraintes est la composante de cisaillement τ r3 . Cette compo-
sante vaut :
∂VP µG
τr3 = µ =− r
∂r 2µ
et à la paroi, elle s’écrit :
GR
|τr3 | =
2
On vérifie que cette valeur est maximale.
La force d’entraînement s’exerçant sur une longueur L de tube se calcule par :

F = |τr3 |(2πRL) = GπR2 L

or
qv
GπR2 = 8µ
R2
ce qui nous donne
8µqv L
F =
R2
Cette force est directement proportionnelle à la viscosité du fluide.
4–
4.1 – Le débit volumique total vaut :

nGπR4 mπD2 GD2


Q = nqv = =
8µ 4 32µ
4.2 – D’après l’énoncé, la porosité vaut :
1 nπD2
ε=
S 4
et le débit s’écrit alors :
G 2
Q=ε D S
32µ
qui donne alors la vitesse de filtation :
G 2
Vf = ε D
32µ
4.3 – La perméabilité se déduit alors :

µVf µ εGD2
Ki = =
G G 32µ

D2
Ki = ε
32
L’énoncé définit la surface spécifique :
2πnR
Ssp =
S
comme la porosité a déjà été définie plus haut, on vérifie que :
D 2ε
R= =
2 Ssp

finalement :
1 ε3
Ki = 2
2 Ssp

5–
6.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 140

5.1 – Ici, la porosité se définit de la manière suivante :

Vtotal − Vsphères nπD3


ε= =1−
Vtotal 6SL
nπD 3
en effet, le volume des sphères est : Vsphères = 34 nπR3 = 6 .
nπD 2
La surface des pores est quant à elle, Ssp = SL . De la porosité, on peut déduire :

6SL(1 − ε)
D2 =
nπD
ce qui donne la surface spécifique en fonction de ε :
6
Ssp = (1 − ε)
D
enfin, on calcule Ki qui vaut :
1 ε3 D 2
Ki =
72 (1 − ε)2
5.2 –
Le coefficient de perte de charge se définit
par :
pe − p s pe − p s 1 Gp
G= = =
L0 L τ τ
La porosité s’écrit maintenant :
πD 2 0
4 L πD2 τ
ε=n =n
SL 4S
et le débit à travers le milieu poraux devient :

nπD2 GD2 nπD2 Gp D2


Q= =
4 32µ 4 32µτ
on en déduit alors la vitesse de flitration Vf :
ε Gp 2
Vf = D
τ 2 32µ
et la formule de Kozeny-Karman s’écrit :

1 1 ε3 D 2
Ki =
72 τ 2 (1 − ε)2

1
remarquons que l’ensemble des grandeurs caractéristiques sont multipliées par le facteur τ2 .
5.3 –

La totuosité peut s’écrire :


L0 π
τ= =
L 2
6.4. FLUIDES VISQUEUX INCOMPRESSIBLES 141

on en déduit la valeur de Ki :
1 ε3 D 2
Ki =
180 (1 − ε)2
il s’agit de la relation de Kozeny-Karman qui permet de calculer la vitesse de filtration dans un milieu
poreux tel que le sable.
Application numérique :

1 0,43 × (8 × 10−6 2
Ki = m = 6,32 × 10−12 m2 = 6400 millidarcy
180 0,62
L’accord avec l’expérience est très bon.

6.4.21 Couche limite


Non corrigé
CHAPITRE 7. QUELQUES GRANDS NOMS DE LA MÉCANIQUE DES FLUIDES 142

Chapitre 7

Quelques grands noms de la mécanique


des fluides

Archimede (287–212 av JC) – philosophe et savant grec né à Syracuse en Sicile,


fils d’un astronome, ami d’Hieron II, roi de Syracuse. Il suit à Alexandrie les leçons
d’Euclide. De retour à Syracuse, il suit les travaux d’aménagement portuaire et de
fortification de la cité. Hieron lui demande de vérifier si sa couronne d’or n’avait
pas été falsifiée par addition d’argent, Archimède trouve le moyen de procéder à
cette vérification en prenant son bain. Frappé par le fait que ses membres semblaient
diminuer de poids lorsqu’ils étaient plongés dans l’eau, il s’élance tout nu dans la rue
en s’écriant : ((Eureka)) (j’ai trouvé !). Il étudie la statique, établit rigoureusement les
lois des leviers (((Donnez-moi un point d’appui et je soulèverai le monde))) et améliore notablement les
catapultes qui défendent Syracuse face aux Romains. L’observation directe, approfondie par des pesées lui
permet d’établir les lois générales de l’hydrostatique, dont le fameux théorème qui porte son nom et qu’il
énonce en termes mathématiques dans son ((Traité des corps flottants)). Citons parmi ses autres travaux
l’invention de la vis hydraulique encore en usage et la détermination du barycentre de nombreux solides
géométriques grâce à la méthode d’exhaustion. L’œuvre d’Archimède constitue le fonds inépuisable des
mathématiciens de la Renaissance, prélude à nos connaissances modernes de géométrie et de mécanique
physique. Dans le domaine de la mécanique des fluides, vingt et un siècles plus tard, sa théorie de la
stabilité des corps flottants est toujours d’actualité.

Evangelista Torricelli (1608–1647) – élève et disciple de Galilée, il applique les


principes du maître aux mouvements des liquides, en particulier à la sortie d’un ajutage
(où la vitesse est v dans la section contractée) et établit la relation entre v 2 et H,
hauteur entre le plan d’eau et l’ajutage. Il publie ses découvertes en 1643, mais il
faudra attendre un siècle pour que le facteur 2g soit explicitement introduit dans la
relation qui porte son nom. C’est en 1643 également qu’il réalise la célèbre expérience
qui porte son nom, et dont dérive la découverte du baromètre : des fontainiers de
Florence voulaient mettre une pompe aspirante pour élever de l’eau à plus de 32 pieds,
mais elle ne fonctionnait pas ; Galilée ne réussit pas à en trouver l’explication et c’est Torricelli qui,
utilisant un tube à mercure, met en évidence l’existence de la pression atmosphérique. Initiateur des
recherches en hydrodynamique, il formule en 1644 la loi d’écoulement d’un liquide par un orifice étroit
placé à la partie inférieure d’un vase. En mathématiques, il obtient la quadrature de la cycloïde en 1644.
CHAPITRE 7. QUELQUES GRANDS NOMS DE LA MÉCANIQUE DES FLUIDES 143

Blaise Pascal (1623–1662) – Né à Clermont-Ferrand, ses contributions scientifiques


se partagent entre mathématiques : calcul infinitésimal, théorie des nombres, invention
d’un calculateur arithmétique baptisé ((pascaline)) et hydraulique. En 1647, Pascal
fait circuler un pamphlet à travers l’Europe : ((Nouvelles expériences touchant le vide
fait dans les tuyaux avec diverses liqueurs)) dans lequel il décrit des expériences qu’il
réalise sur des syphons, seringues, coudes et tubes de différentes dimensions, variantes
des expériences de Torricelli. Il découvre que la cause de l’élévation des liquides n’est
pas ((l’horreur de la Nature pour le vide)), mais la pression atmosphérique, ce qu’il
fait vérifier par son beau-frère Perrier dans sa fameuse expérience réalisée sur le Puy de Dôme. Mais
le travail majeur de Pascal, publié un an après sa mort, le ((Traité des liqueurs)) est une présentation
rigoureuse de la théorie de l’hydrostatique. Il y développe à la fois l’axiome présenté depuis comme le
principe de Pascal, sa ((machine à multiplicateur d’effort)), complète les travaux d’Archimède, Simon
Stevin et Evangelista Torricelli en combinant statique des liquides et des gaz et enfin, fait le lien entre la
dynamique des corps rigides et la dynamique des fluides. Plus généralement, ce XVIIe siècle marque un
tournant de la mécanique qui, de science métaphysique devient science physique.

Daniel Bernoulli (1700–1782) – Mathématicien et physicien né à Groningue (Pays-


Bas), mort à Bâle, fils de Jean. Membre de l’Académie Royale des Sciences de Paris,
de Londres et de Berlin et de l’Académie Impériale de Saint-Petersbourg. Il doit à son
traité : ((Hydrodynamica, sive de viribus et motibus fluidorum commentarii)) (Hydrody-
namique ou mémoire sur les forces et les mouvements des fluides), publié en 1738. On
trouve pour la première fois le terme ((hydrodynamique)) dans cet ouvrage. Il y étudie
l’écoulement de l’eau dans les conduites, les rivières et les canaux et il met l’accent
sur le principe de conservation de l’énergie. On y trouve également les premiers principes de la théorie
cinétique des gaz. Le célèbre ((théorème de Bernoulli)) n’apparaît sous sa forme actuelle que sous la plume
de ses commentateurs, notamment son ami Euler. Il est d’ailleurs impliqué avec ce dernier et D’Alembert
dans la querelle des cordes vibrantes.

Jean Le Rond d’ Alembert (1717–1783) – Savant et encyclopédiste, sceptique en religion et en méta-


physique, défenseur de la tolérance, il expose dans son Discours préliminaire de l’Encyclopédie (1751), la
philosophie naturelle et l’esprit scientifique qui président à l’œuvre entreprise par Diderot. Ses recherches
en physique concerne la mécanique rationnelle et l’hydrodynamique. Il réussit à fonder cette dernière
sur les principes de la dynamique, c’est-à-dire à faire une science rationnelle d’un domaine qui était jus-
qu’alors surtout empirique. D’Alembert rencontra dans son travail le ((paradoxe de d’Alembert)) selon
lequel certains corps pourraient se mouvoir dans un fluide sans rencontrer de résistance.

Leonhard Euler (1707–1783) – Mathématicien suisse né à Bâle, il fut élève à l’univer-


sité de cette ville de Jean Bernoulli où il lia amitié avec ses fils et notamment Daniel. Il
fut le principal artisan de l’essor de l’analyse au XVIIIe siècle, qu’il réorganisa autour du
concept de fonction. Il exerça son inventivité dans de nombreux domaines de physique
mathématique. Invité par Catherine 1re à l’Académie de Saint-Pétersbourg, il y resta
60 ans comme professeur de physique. Il consacra près de 900 mémoires aux diverses
sciences. Il est l’auteur d’un Traitécomplet de mécanique –1736– qui est le premier grand
ouvrage où l’analyse soit appliquée à la science du mouvement.

Joseph Louis de Lagrange (1736–1813) – Né à Turin, ce mathématicien français


démontra plusieurs théorèmes relatifs à la théorie des groupes et se distingue ainsi
comme précurseur des travaux de Galois dans ce domaine. Il construisit une ((mécanique
sans figure)), sans référence à la géométrie, dans sa Méchanique Analytique de 1788 ; il
unifia ainsi les fondements de la discipline, grâce à des méthodes purement analytique.
Il développe notamment les travaux d’Euler à qui il succède à Berlin pendant près
de vingt ans. Il explore le mouvement des particules fluides, introduit les notions de
potentiel des vitesses et de fonction de courant et il est à l’origine de la transformation
conforme que développa Cauchy.
CHAPITRE 7. QUELQUES GRANDS NOMS DE LA MÉCANIQUE DES FLUIDES 144

Giovanni Battista Venturi (1746–1822) – Ce professeur de physique de l’université de Pavie, s’est


illustré dans des travaux d’hydraulique. Il a notamment construit une tuyère à cônes divergents qui porte
son nom (le venturi), il s’est intéressé à l’éjection des liquides par des ajutages, et il a étudié l’étendue
des sons audibles.

Pierre Simon Laplace (1749–1827) – Il est l’auteur de travaux concernant la mé-


canique céleste (1798–1825), où il réunit en un seul corps de doctrine homogène les
travaux de Newton, Halley, Clairaut, d’Alembert, Euler, et d’un remarquable traité sur
le calcul des probabilités. Mis à part l’opérateur qui reçut son nom, Laplace se dis-
tingua comme hydrodynamicien, par son travail sur les ondes, les marées et les forces
capillaires. Il établit la formule de transformation adiabatique d’un gaz et l’utilisa à
l’expression de la célérité du son.

Louis Marie Henri Navier (1785–1836) – Né à Dijon, après sa sorti de l’École


des Ponts et Chaussées, il partage sa vie entre trois activités : l’enseignement de la
mécanique à l’École Polytechnique et à l’École des Ponts, son métier d’ingénieur
appliqué à la construction des ponts et l’écriture de nombreux mémoires. Membre de
l’Académie des Sciences, il présente en 1822 son ((Mémoire sur les lois du mouvement
des fluides)). Disciple et ami de Fourier, il est l’auteur également de nombreux travaux
sur l’élasticité dont il donna une théorie générale en 1821. Son nom est associé à celui
de G. G. Stokes dans l’équation fondamentale de la mécanique des fluides.

Jean-Louis Poiseuille (1799–1869) – – Ce médecin et physicien français a écrit différents mémoires


sur le cœur et la circulation sanguine et à ce titre, il s’est intéressé à l’écoulement du sang dans les
vaisseaux, ce qui l’a amené à publier l’article : ((Recherche expérimentale sur le mouvement des liquides
dans les tubes de très petit diamètre)). Il établit ainsi les lois de l’écoulement laminaire des fluides visqueux
dans le tubes cylindriques de petites dimensions –0,029 ≤ ≤ 0,142 mm –. Expérimentalement, il donne
les lois qui portent son nom et qui introduisent le frottement intérieur.

Sir George Gabriel Stokes (1819–1903) – Physicien théoricien né à Skreen en


Irlande. Il s’établit en Angleterre après des études à Cambridge. Pratiquement le
premier depuis Newton à être à la fois professeur à Cambridge et secrétaire puis
président de la Royal Society devant laquelle il présente plus d’une centaine de mé-
moires. Parmi ceux-ci, celui de 1845 : ((On the Theories of the Internal Friction of
Fluids in Motion , and of the Equilibrium and motion of Elastic Solids )) contient ce
que nous appelons les ((équations de Navier-Stokes)). Pour concilier la théorie avec ses
expériences, Stokes pensait qu’il y avait un certain glissement du fluide à la paroi. Il
a donné des théories de la fluorescence et de la diffraction lumineuse et étudié la double réfraction ainsi
que l’effet de la lumière polarisée sur les plaques photographiques.

Ernst Mach (1838–1916) – Physicien autrichien. Après s’être préoccupé d’acoustique et d’optique, au
cours dequelles, il met en évidence le rôle de la vitesse du son en aérodynamique, il publie son ouvrage
fondamentale La mécanique, exposé historique et critique de son développement dans lequel on trouve une
critique des principes de la mécanique newtonienne. Il montre en particulier que l’interaction entre deux
masses ne pouvait s’étudier en faisant abstraction du reste de l’Univers, ce qui eut une grande influence
sur les travaux d’Einstein. Il soutint que seul existe ce qui peut être exprimé dans les lois expérimentales.
CHAPITRE 7. QUELQUES GRANDS NOMS DE LA MÉCANIQUE DES FLUIDES 145

Osborne Reynolds (1842–1912) – Cet ingénieur anglais est né à Belfast, et il étu-


die les mathématiques à Cambridge. Il devient titulaire de la chaire d’((Engineering))
(il y en avait seulement deux à l’époque) de ce qui deviendra la Victoria University à
Manchester. Ses recherches couvrent la physique et la technologie : mécanique, ther-
modynamique, électricité d’une part, navigation, frottement de roulement, machines
à vapeur d’autre part. En hydraulique, il est le premier à expliquer le phénomène
de cavitation, à introduire la viscosité dans un paramètre distigant les écoulements
laminaires et turbulents (1883). Il est à l’origine de la théorie de la lubrification
(1886) et l’équation de base de la tribologie portera son nom. Dans le cadre de cette étude, il est intrigué
par l’origine du mécanisme de dissipation d’énergie dans le processus de frottement d’un ski sur la glace.
Après avoir constaté que la glace fond lorsqu’elle est soumise à une pression, il calcule l’énergie dissipée
par le glissement et montre ainsi que l’élévation de température est suffisante pour provoquer une fusion
superficielle de la glace créant ainsi un film d’eau lubrifiant la surface du ski.

Ludwig Prandtl (1842–1912) – Il a consacré la majeur partie de ses travaux à la mécanique des fluides
et l’élasticité. Professeur àl’université de Göttingen en 1904, il participe àla création du laboratoire de
recherches aérodynamiques, tout en travaillant à l’institut de mécanique des fluides qui allait devenir
l’institut Max Planck, dont il sera nommé directeur en 1947. Il a introduit la notion de couche limite
dans l’écoulement d’un fluide autour d’un obstacle, et il a étudié le mécanisme des phénomènes de
décollement. Il s’est aussi intéressé à la compressibilité des gaz et aux phénomènes de turbulence dans
les fluides en écoulement dont il énonce la loi dans la couche limite turbulente. Il a également établi la
théorie hydrodynamique de l’aile portante d’envergure infinie dans un fluide parfait.

Nikolaï Iegorovitch Joukovski (1847–1921) – Cet aérodynamicien russe a construit l’un des pre-
miers tunnels aérodynamiques en 1902. Il exécuta une série de travaux importants en hydraulique, en
hydrodynamique et en mécanique. Il a étudié complètement le vol des oiseaux (1891), énoncé la loi qui
définit la portance d’une aile d’avion (1906), la détermination des profils d’ailes et des pales d’hélices les
plus avantageux (1911), la théorie tourbillonnaire de l’hélice et de nombreux autres travaux.

Theodor von Karman (1881–1963) – Cet ingénieur américain d’origine hongroise


travailla auprès de Prandtl. Il émigre plus tard aux États-Unis pour prendre la di-
rection du Laboratoire aéronautique Guggenheim à l’Institut de technologie de Cali-
fornie, qui devient sous son impulsion un lieu important de recherche aéronautique.
Il fit construire le premier tunnel aérodynamique supersonique et entama un pro-
gramme de développement de moteurs à réaction et de fusées. Il a résolu de nom-
breux problèmes d’aérodynamique, d’hydrodynamique, de thermodynamique. On lui
doit d’importantes contributions aux théories du mouvement tourbillonnaire et de la
turbulence dans les écoulements, aux études relatives aux écoulements à grande vitesse, . . .

Heinrich Blasius (1883–1970) – Cet élève de Prandtl a fait ses études à Göttingen où il a soutenu une
thèse sur la couche limite laminaire d’une plaque plane. Il s’est beaucoup intéressé aux écoulements de
fluides visqueux autour d’obstacles et à l’intérieur de tubes cylindriques.
ANNEXE A. ÉQUATIONS EN COORDONNÉES ORTHOGONALES 146

Annexe A

Équations en coordonnées orthogonales

A.1 Coordonnées cylindriques


•Vecteur vitesse
U = u r er + uθ eθ + u3 e3
•Équation de continuité
∂ρ 1 ∂r 1 ∂ ∂
+ (ρrur ) + (ρuθ ) + (ρu3 ) = 0
∂t r ∂ r ∂θ ∂x3
•Équations de Navier-Stokes
 
∂ur ∂ur uθ ∂ur ∂ur u2 1 ∂p ur 2 ∂uθ
+ ur + + u3 − θ = − + ν ∆ur − 2 − 2
∂t ∂r r ∂θ ∂x3 r ρ ∂r r r ∂θ
 
∂uθ ∂uθ uθ ∂uθ ∂uθ ur uθ 1 ∂p 2 ∂ur uθ
+ ur + + u3 + = − + ν ∆uθ + 2 − 2
∂t ∂r r ∂θ ∂x3 r ρ r∂θ r ∂θ r
∂u3 ∂u3 uθ ∂u3 ∂ur 1 ∂p
+ ur + + u3 = − + ν∆u3
∂t ∂r r ∂θ ∂x3 ρ ∂x3

A.2 Coordonnées sphériques


•Vecteur vitesse
U = u r er + uθ eθ + uϕ eϕ
•Équation de continuité
∂ρ 1 ∂ 1 ∂ ∂
+ 2 (ρr2 ur ) + (ρuθ ) + (ρuϕ sin ϕ) = 0
∂t r ∂r r sin ϕ ∂θ ∂ϕ
•Équations de Navier-Stokes
∂ur ∂ur uϕ ∂ur uθ ∂ur u2 + u2ϕ
+ ur + + − θ =
∂t ∂r r ∂ϕ r sin ϕ ∂θ r
 
1 ∂p 2ur 2 ∂uϕ 2uϕ cot ϕ 2 ∂uθ
− + ν ∆ur − 2 − 2 − −
ρ ∂r r r ∂ϕ r2 r2 sin ϕ ∂θ
∂uθ ∂uθ uθ ∂uθ uθ ∂uθ ur uθ uθ uϕ cos ϕ
+ ur + + + + =
∂t ∂r r ∂ϕ r sin ϕ ∂θ r r
 
1 1 ∂p uθ 2 ∂ur 2 cos ϕ ∂uϕ
− + ν ∆uθ − 2 2 + 2 2 + 2 2
ρ r sin ϕ ∂θ r sin ϕ r sin ϕ ∂θ r sin ϕ ∂uθ
2
∂uϕ ∂uϕ uϕ ∂uϕ uθ ∂uϕ ur uϕ u cot ϕ
+ ur + + + − θ =
∂t ∂r r ∂ϕ r sin ϕ ∂θ r r
 
1 ∂p 2 ∂ur uϕ 2 cos ϕ ∂uθ
− + ν ∆uϕ + 2 − 2 2 − 2 2
ρ r∂ϕ r ∂ϕ r sin ϕ r sin ϕ ∂θ
ANNEXE B. COEFFICIENTS CARACTÉRISTIQUES DES FLUIDES 147

Annexe B

Coefficients caractéristiques des fluides

fluide θ (˚C) µ (Pa.s) ρ (kg.m−3 ) ν (m2 .s−1 )


eau 5˚ 1,514 × 10−3 1000 1,514 × 10−6
10 ˚ 1,304 × 10−3 1000 1,304 × 10−6
15 ˚ 1,137 × 10−3 999 1,138 × 10−6
20 ˚ 1,002 × 10−3 998 1,004 × 10−6
50 ˚ 0,548 × 10−3 998 0,554 × 10−6
benzène 15 ˚ 0,70 × 10−3 880 0,80 × 10−6
alcool 15 ˚ 1,34 × 10−3 800 1,70 × 10−6
mercure 15 ˚ 1,58 × 10−3 13600 0,116 × 10−6
glycérine 15 ˚ 23 × 10−3 1260 18 × 10−6
huile SAE 10 20 ˚ 91,1 × 10−3 930 98 × 10−6
huile SAE 30 20 ˚ 227,8 × 10−3 930 245 × 10−6
air (1 atm) 0˚ 1,71 × 10−5 1,293 13,2 × 10−6
10 ˚ 1,76 × 10−5 1,247 14,1 × 10−6
15 ˚ 1,78 × 10−5 1,225 14,5 × 10−6
20 ˚ 1,81 × 10−5 1,205 15,0 × 10−6
60 ˚ 2 × 10−5 1,060 18,8 × 10−6
ANNEXE C. COEFFICIENTS DE PERTES DE CHARGES ζ 148

Annexe C

Coefficients de pertes de charges ζ

α R/d
ou b/a = 0,5 b/a = 2 b/a = 3
R/a
30˚ 0,1 0,11 0,13 0,1 0,09
45˚ 0,25 0,3 0,3 0,25 0,23
60˚ 0,5 0,55 0,62 0,5 0,48
90˚ 1,3 1,5 1,65 1,4 1,3
30˚ 1 0,1 0,1 0,12 0,1 0,09
30˚ 3 0,011 0,032 0,04 0,03 0,03
45˚ 1 0,17 0,15 0,18 0,14 0,13
45˚ 3 0,03 0,05 0,06 0,04 0,04
60˚ 1 0,23 0,18 0,22 0,16 0,15
60˚ 3 0,05 0,06 0,07 0,05 0,05
90˚ 1 0,4 0,25 0,3 0,23 0,2
90˚ 3 0,1 0,08 0,1 0,07 0,07

Élargissements de sections (ζ se rapporte à v1)


S1 /S2 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9

0,85 0,67 0,51 0,38 0,27 0,17 0,10 0,045 0,012

15˚ 0,25 0,22 0,18 0,16 0,125 0,10 0,07 0,05 0,02
30˚ 0,55 0,50 0,38 0,28 0,20 0,14 0,10 0,06 0,03
45˚ 0,69 0,65 0,55 0,37 0,24 0,17 0,11 0,07 0,03
60˚ 0,76 0,72 0,62 0,44 0,27 0,18 0,12 0,07 0,04
90˚ 0,83 0,70 0,57 0,42 0,29 0,20 0,13 0,07 0,04

Rétrécissements de sections (ζ se rapporte à v2)


S1 /S2 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9
0,46 0,42 0,38 0,33 0,28 0,23 0,18 0,13 0,08

15˚ 0,06 0,055 0,05 0,045 0,04 0,035 0,025 0,02 0,015
30˚ 0,12 0,11 0,10 0,09 0,075 0,06 0,05 0,04 0,02
45˚ 0,18 0,16 0,145 0,125 0,106 0,09 0,07 0,055 0,025
60˚ 0,24 0,21 0,185 0,165 0,14 0,12 0,095 0,065 0,035
90˚ 0,335 0,30 0,26 0,235 0,20 0,17 0,13 0,095 0,04
ANNEXE D. COEFFICIENTS DE TRAINÉE 149

Annexe D

Coefficients de trainée

D.1 Sphère
Re Cx
24
Re < 0,2 Cx = Re 
24 3
Re < 5 Cx = Re 1 + 16 Re
4 < Re < 500 Cx = Re270,84

500 < Re < Rec Cx = 0,44


Rc < Re Cx = 0,414

Rc est le nombre critique de Reynolds compris entre 105 et 106 , qui dépend de la turbulence et de la
rugosité de la sphère.

D.2 Cylindre
Re Cx

Re < 0,2 Cx = Re(2,2−ln Re)
103 < Re < Rc Cx = 1 à 1,2
Rc < Re Cx = 0,35

Rc est le nombre critique de Reynolds compris entre 105 et 106 , qui dépend de la turbulence et de la
rugosité de la sphère.
Pour Re > 10, des tourbillons se détachent derrière le cylindre avec une fréquence f telle que
fD
= 0,2 pour 500 < Re < 200000
V

D.3 Plaque plane perpendiculaire à V∞


– Plaque infiniment longue pour Re > 100, on a Cx = 2 ;
– Plaque carrée ou circulaire pour Re > 100, on a Cx = 1,17.

D.4 Obstacles profilés


– Plaque lisse parallèle à V∞
1,328
• pour Re < 105 , Cx = √
Re
;
7 0,074
• pour Re < 10 , Cx = 1 ;
Re 5
D.4. OBSTACLES PROFILÉS 150

• pour Re > 107 , Cx = 0,455(log10 Re)−2,58 .

– Obstacle de révolution profilé


si Re > 105 , Cx ' 0,05
– Obstacle cylindrique profilé
si Re > 105 , Cx ' 0,06 à 0,08
TABLE DES MATIÈRES 151

Table des matières

1 Généralités - Équations générales 2


1.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1.1 Théorèmes généraux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1.2 Grandeurs caractéristiques des milieux continus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1.3 Actions extérieures et intérieures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2 Cinématique des milieux continus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.1 Variables de Lagrange et variables d’Euler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.2 Gradient de la transformation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.3 Dérivées particulaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.4 Trajectoires, lignes de courant, lignes d’émission, débits . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.5 Mouvement du fluide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3 Principes de la mécanique des milieux continus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3.1 Principe de la conservation de la masse (PCM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3.2 Principe fondamental de la dynamique (PFD) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3.3 Premier principe de la thermodynamique (PPT) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3.4 Second principe de la thermodynamique (SPT) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3.5 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.4 Lois de comportement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.4.1 Comportement mécanique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.4.2 Comportement thermique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.4.3 Équations d’état . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

2 Statique des fluides 13


2.1 Équations générales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.1.1 Équations locales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.1.2 Surfaces de niveau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.1.3 Équilibre isotherme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.2 Équilibre d’un fluide incompressible homogène : hydrostatique . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.2.1 Équilibre dans le champ de pesanteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.2.2 Équilibre par rapport à un référentiel en mouvement . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.3 Équilibre d’un fluide compressible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.4 Actions exercées par un fluide au repos sur des corps immergés . . . . . . . . . . . . . . . 18

3 Fluides parfaits incompressibles 20


3.1 Équations du mouvement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
3.1.1 Équations générales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
TABLE DES MATIÈRES 152

3.1.2 Problème mécanique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21


3.1.3 Théorèmes généraux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3.2 Écoulements plans irrotationnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.2.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.2.2 Calcul des efforts globaux s’exerçant sur un obstacle – formule de Blasius . . . . . 26
3.2.3 Exemples d’écoulements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.2.4 Utilisation des transformations conformes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.3 Écoulement potentiel avec surface libre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.3.1 Mise en équation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.3.2 Problème plan linéarisé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.3.3 Vagues sur un océan de profondeur infinie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

4 Fluides visqueux incompressibles 34


4.1 Équations du mouvement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
4.1.1 Équations de Navier-Stokes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
4.1.2 Conditions aux limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
4.1.3 Fluides visqueux newtoniens – le coefficient de viscosité dynamique . . . . . . . . . 35
4.2 Écoulements viscométriques stationnaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
4.2.1 Écoulement entre deux plans parallèles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
4.2.2 Écoulement de Poiseuille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
4.2.3 Écoulement de Couette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
4.3 Écoulements stationnaires et nombre de Reynolds . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
4.3.1 Notion de similitude – Nombre de Reynolds . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
4.3.2 Analyse dimensionnelle et similitude – quelques bases . . . . . . . . . . . . . . . . 39
4.3.3 Régimes des écoulements dans des tubes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
4.3.4 Calculs des circuits hydrauliques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
4.4 Introduction sur la couche limite et la trainée des corps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
4.4.1 Couche limite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
4.4.2 Trainée des solides dans les fluides visqueux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
4.5 Abaque pour l’étude des écoulements dans les conduites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

5 Exercices 46
5.1 Cinématique des fluides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
5.1.1 Écoulement tournant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
5.1.2 Passage Euler-Lagrange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
5.1.3 Vitesse dans un écoulement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
5.1.4 Écoulement parabolique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
5.1.5 Écoulement hyperbolique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
5.1.6 Écoulement permanent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
5.2 Statique des fluides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
5.2.1 Élévation dans l’atmosphère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
5.2.2 Manomètre à deux liquides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
5.2.3 Manomètre sensible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
5.2.4 Action d’un fluide sur une gouttière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
5.2.5 Actions d’un fluide sur une voûte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
5.2.6 Fermeture d’un orifice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
TABLE DES MATIÈRES 153

5.2.7 Flotteur de carburateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49


5.2.8 Paroi verticale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
5.3 Fluides parfaits incompressibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
5.3.1 Écoulement dans une conduite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
5.3.2 Débitmètre à tube de Venturi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
5.3.3 Effort exercé par un fluide sur un coude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
5.3.4 Turbine Pelton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
5.3.5 Jet d’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
5.3.6 Seringue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
5.3.7 Action d’un jet d’eau sur une plaque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
5.3.8 Navire à réaction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
5.3.9 Hélice simplifiée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
5.3.10 Entonnoir conique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
5.3.11 Soufflerie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
5.3.12 Lanceur de satellites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
5.3.13 Action d’un fluide sur une boule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
5.3.14 Boule immergée – cavitation – . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
5.3.15 Boule en mouvement dans un fluide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
5.3.16 Fluide dans un récipient de forme ellipsoïdalle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
5.3.17 Écoulement d’un fluide sur une bosse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
5.3.18 Écoulement instationnaire incompressible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
5.3.19 Circuit hydraulique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
5.3.20 Circuit hydraulique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
5.3.21 Transformation de Joukowski . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
5.3.22 Écoulements autour d’un disque et d’un profil – Portance d’un profil . . . . . . . . 58
5.3.23 Potentiel complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
5.3.24 Écoulement uniforme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
5.3.25 Potentiel complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
5.3.26 Écoulement défini par sa vitesse complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
5.3.27 Écoulement extérieur autour d’un ovale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
5.3.28 houle sinusoïdale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
5.3.29 Interface mer-atmosphère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
5.4 Fluides visqueux incompressibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
5.4.1 Ruissellement d’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
5.4.2 Équation du tourbillon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
5.4.3 Fluide dans un canal souterrain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
5.4.4 Amortisseur hydraulique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
5.4.5 Similitude – pompes semblables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
5.4.6 Analyse dimensionnelle – maquette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
5.4.7 Analyse dimensionnelle – pompe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
5.4.8 Analyse dimensionnelle – explosion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
5.4.9 Analyse dimensionnelle – navire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
5.4.10 Circuit hydraulique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
5.4.11 Palier fluide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
5.4.12 Butée fluide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
TABLE DES MATIÈRES 154

5.4.13 Écoulement de Couette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65


5.4.14 Effets de la viscosité en fonction du temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
5.4.15 Cylindres coaxiaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
5.4.16 Fluide entre deux disques se rapprochant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
5.4.17 Circuit hydraulique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
5.4.18 Coin d’huile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
5.4.19 Similitude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
5.4.20 Milieu poreux – d’après Agrégation de mécanique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
5.4.21 Équation de Blasius pour un écoulement extérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
5.4.22 Épaisseurs de la couche limite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
5.4.23 Trainée d’une plaque plane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70

6 Correction des exercices 71


6.1 Cinématique des fluides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
6.1.1 Écoulement tournant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
6.1.2 Passage Euler-Lagrange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
6.1.3 Vitesse dans un écoulement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
6.1.4 Écoulement parabolique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
6.1.5 Écoulement hyperbolique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
6.1.6 Écoulement permanent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
6.2 Statique des fluides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
6.2.1 Élévation dans l’atmosphère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
6.2.2 Manomètre à deux liquides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
6.2.3 Manomètre sensible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
6.2.4 Action d’un fluide sur une gouttière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
6.2.5 Actions d’un fluide sur une voûte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
6.2.6 Fermeture d’un orifice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
6.2.7 Flotteur de carburateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
6.2.8 Paroi verticale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
6.3 Fluides parfaits incompressibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
6.3.1 Écoulement dans une conduite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
6.3.2 Débitmètre à tube de Venturi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
6.3.3 Effort exercé par un fluide sur un coude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
6.3.4 Turbine Pelton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
6.3.5 Jet d’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
6.3.6 Seringue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
6.3.7 Action d’un jet d’eau sur une plaque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
6.3.8 Navire à réaction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
6.3.9 Hélice simplifiée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
6.3.10 Entonnoir conique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
6.3.11 Soufflerie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
6.3.12 Lanceur de satellites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
6.3.13 Action d’un fluide sur une boule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
6.3.14 Boule immergée – cavitation – . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
6.3.15 Fluide dans un récipient de forme ellipsoïdale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
6.3.16 Écoulement d’un fluide sur une bosse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
TABLE DES MATIÈRES 155

6.3.17 Écoulement instationnaire incompressible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98


6.3.18 Circuit hydraulique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
6.3.19 Circuit hydraulique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
6.3.20 Transformation de Joukowski . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
6.3.21 Écoulements autour d’un disque et d’un profil – Portance d’un profil . . . . . . . . 104
6.3.22 Potentiel complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
6.3.23 Écoulement uniforme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
6.3.24 Potentiel complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
6.3.25 Écoulement défini par sa vitesse complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
6.3.26 Écoulement extérieur autour d’un ovale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
6.3.27 houle sinusoïdale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
6.3.28 Interface mer-atmosphère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
6.4 Fluides visqueux incompressibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
6.4.1 Ruissellement d’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
6.4.2 Équation du tourbillon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
6.4.3 Fluide dans un canal souterrain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
6.4.4 Amortisseur hydraulique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
6.4.5 Similitude – pompes semblables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
6.4.6 Analyse dimensionnelle – maquette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
6.4.7 Analyse dimensionnelle – pompe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
6.4.8 Analyse dimensionnelle – explosion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
6.4.9 Circuit hydraulique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
6.4.10 Analyse dimensionnelle – navire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
6.4.11 Palier fluide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
6.4.12 Butée fluide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
6.4.13 Écoulement de Couette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
6.4.14 Effets de la viscosité en fonction du temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
6.4.15 Cylindres coaxiaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
6.4.16 Fluide entre deux disques se rapprochant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
6.4.17 Circuit hydraulique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
6.4.18 Coin d’huile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
6.4.19 Similitude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
6.4.20 Milieu poreux – d’après Agrégation de mécanique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
6.4.21 Couche limite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141

7 Quelques grands noms de la mécanique des fluides 142

Annexe 145

A Équations en coordonnées orthogonales 146


A.1 Coordonnées cylindriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
A.2 Coordonnées sphériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146

B Coefficients caractéristiques des fluides 147

C Coefficients de pertes de charges ζ 148


TABLE DES MATIÈRES 156

D Coefficients de trainée 149


D.1 Sphère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
D.2 Cylindre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
D.3 Plaque plane perpendiculaire à V∞ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
D.4 Obstacles profilés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149

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