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Évaluation des apprentissages | Formation Collège de Maisonneuve
contrôles de qualité. Les instruments, les Aspects humains influençant la correction :
outils, voire les démarches d’évaluation, La fatigue ‐ Une surcharge cognitive (trop
doivent être fidèles et valides. L’importance d’éléments à gérer dans le processus de
qu’il faut accorder au jugement dans une correction) ‐ Les commentaires déjà formulés
approche par compétences en fait un à l’élève ‐ Les explications données en
impératif incontournable. » classent ‐ Le respect des consignes ‐ Les
(Scallon, 2004, L’évaluation des compétences et relations enseignant‐élève, etc.
l’importance du jugement, Pédagogie collégiale, vol. 18, Source Julie Roberge (2006) Corriger les textes de vos
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n 1) élèves. Précisions et stratégies. Chenelière éducation.
Citation sur le pouce
• une note est un symbole de notre jugement professionnel ;
• l’addition des notes, dans notre système collégial, donne une impression
parfois trompeuse d’objectivité ;
• l ’addition des notes ne permet que de guider le jugement de l ’enseignant,
mais ne saurait, à elle seule, garantir l’exactitude de ce jugement.
Robert Howe, La note de l'évaluation finale d'un cours dans l'approche par compétences :
quelques enjeux pédagogiques, Pédagogie collégiale (2006).
Danielle‐Claude Bélanger, conseillère pédagogique – aut. 2009
Dessin © Quino/Ediciones de la Flor, Buenos Aires 1
Quand la note bouscule l’enseignant
Attribuer une note est un geste très engageant de la part de l’enseignant. C’est parfois l’occasion
d’un retour réflexif qui n’est pas exempt d’émotions. Selon une récente recherche, les enseignants
du collégial sont préoccupés par rapport aux questions éthiques que soulèvent ces aspects de
l’évaluation (dans l’ordre) : les échecs, l’équité, la justice, l’objectivité et la légitimité.
(Desautels, L., Gohier, C., Jutras, F. Les enjeux éthiques de la profession enseignante au collégial, 28e
Colloque de l'Association québécoise de pédagogie collégiale (AQPC), Victoriaville, 2008.)
Quelques pratiques qui en témoignent…
Lors de la correction finale du cours (n = 201) … OUI Distribution
% Tech % Pré‐u %
J’hésite à inscrire un échec 34 % 40 % 27 %
Je donne la chance au coureur en considération de l’effort 76 % 76 % 76 %
fourni ou de certains éléments de sa situation personnelle
Je réajuste parfois les notes 54 % 57 % 51 %
En cas d’échec, je m’entretiens avec l’étudiant avant de 70 % 72 % 66 %
prendre une décision
Je cherche des solutions pour ne pas faire échouer 55 % 53 % 58 %
(ex. : reprise d’un travail, consultation d’un collègue pour
revoir la correction)
Par ailleurs, les enseignants signalent ces pratiques d’intervention sur les notes OUI %
finales des étudiants (n=621 à 633)
Il m’arrive de diminuer une note finale transmise au bulletin lorsque je veux pénaliser
45 a : des absences non motivées 14
45 b : le peu d’effort fourni par l’étudiant 14
Il m’arrive d’augmenter une note finale transmise au bulletin lorsque je veux
récompenser …
46 e : les progrès réalisés au cours de la session (évolution) 42
46 a : la motivation et l’effort dans l’apprentissage 41
46 g : la créativité, l’originalité 33
46 f : la participation active de l’étudiant en classe 31
46 d : la réalisation de travaux supplémentaires 23
46 c : l’exécution des devoirs ou des travaux à la maison ou en classe 21
46 b : la présence assidue aux cours 18
Source : Howe‐Ménard (1993) Croyances et pratiques en évaluation des apprentissages. Recherche Parea, 1993.
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Une bonne part de la difficulté d’évaluer les apprentissages réside
dans l’exercice du jugement : comment poser un jugement
valable, avec la part de subjectivité que cela comporte
nécessairement, tout en assurant un traitement
juste et équitable aux élèves?
Selon Gérard (« L’indispensable subjectivité de l’évaluation », Antipodes, n° 156, avril 2002, 26-34.),
« l’objectivité de l’évaluation est impossible, parce que la subjectivité est inévitablement présente
dans tout processus d’évaluation, mais que de plus cette subjectivité est nécessaire pour que l’on
puisse vraiment parler d’un processus d’évaluation. ». La subjectivité intervient à toutes les étapes
de conception d’une démarche d’évaluation : choix des contenues, choix des tâches, choix des
critères, choix de la pondération, jugement à la lumière des critères de performance, etc.
Ce n’est pas tant la subjectivité qu’il faut éviter, mais l’arbitraire. C'est‐à‐dire le libre cours à des
décisions qui subissent toutes sortes d’influences en l’absence de cadre rigoureux. Instrumenter
la correction est l’une des voies qui permet de s’approcher d’une correction plus objective.
Une grille d’évaluation est essentiellement un document subdivisé en critères (mis en évidence),
chaque critère étant accompagné d’une échelle à plusieurs échelons.
DÉMARCHE DE CONCEPTION
A – Sélectionner une compétence
B – Déterminer le type de grille qu’on souhaite élaborer (analytique ou globale),
choisir le type d’échelle d’appréciation (descriptive ou non descriptive) et
déterminer le nombre d’échelons
C – Formuler des éléments observables en relation avec les critères d’évaluation (sauf
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pour la grille à échelle non descriptive)
D – Construire l'échelle d'appréciation en précisant le niveau d’exigence
E – Procéder à la mise en forme de la grille
F – Mettre la grille à l'essai – former les collègues dans le cas d’un partage de la grille
La composition de la note est un sujet central pour assurer la validité des évaluations. La note est
attribuée pour qualifier une manifestation de la compétence ciblée par le cours, à la suite d’une
période d’enseignement et d’apprentissage, selon un degré de maîtrise.
Ne pas associer les éléments périphériques qui découlent du contexte scolaire (respect des
consignes, qualité de la langue, propreté du travail…) dans les critères d’évaluation de la
compétence. Retenir, dans ces cas, des critères d’admissibilité du travail (sans quoi le travail est
refusé et donc non corrigé), et des critères de pénalité (une fois la correction faite, perte possible
de point pour le non‐respect d’exigences exprimées au préalable : qualité du français, présence
d’une bibliographie, etc.)
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CORRIGER LA PERFORMANCE SANS LA CONFONDRE AVEC LA PERSONNE
Cette situation est particulièrement sensible dans le cas d’évaluations qui portent sur la
performance directe (simulation, jeux de rôle, stage, présentation orale…). Distinguez la personne
de ses interventions, des gestes attendus, des qualités de cette intervention…
Exemple de rétroaction : « Ton intervention est trop précipitée… Ton tableau manque de
précision, ta façon d’entrer en contact devrait être plus chaleureuse. Ton résumé des faits manque
de profondeur » et non « Tu va trop vite », « tu n’es pas assez précis », « tu dois être plus
chaleureuse… »
Outre le risque de confondre la personne à sa performance, les grilles d’observation comme
source de collecte de données jumelées au jugement d’évaluation comportent des difficultés
spécifiques. Voici des conseils pour évaluer des performances in vivo :
1. Ne basez pas l’évaluation sur des périodes trop courtes
2. Échantillonnez largement (contenu, temps, évaluateurs, situations)
3. Ne soyez pas « fidèle » à une seule méthode ‐ le contenu est plus important que l’outil
4. Choisissez des tâches le plus près possible du contexte de pratique réel
5. Évitez la complexité des simulations ou de la notation (Un évaluateur réduit de façon
inconsciente le nombre d’éléments dont il doit tenir compte pour poser un jugement,
donc des échelons trop nombreux font que les cotes supérieures ou inférieures ne seront
pas utilisées)
6. Utilisez l’évaluation stratégiquement pour atteindre des objectifs éducatifs
7. Vérifiez les impacts éducatifs de l’évaluation ‐ évaluez l’évaluation
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CORRIGER, C’EST AUSSI COMMUNIQUER
Voici quatre questions auxquelles la correction devrait donner des pistes, sinon des réponses, pour
assurer une rétroaction utile à l’élève :
∙ Quelle erreur ai‐je faite ? ∙ Comment en suis‐je arrivé là ? ∙ Comment puis‐je éviter cette
erreur à l’avenir ? ∙ Comment puis‐je sortir de l’état d’erreur dans lequel je me trouve ?
Critère de rétroaction à une évaluation utile à l’apprentissage :
1. Lisible 6. Qui donne des conseils de méthode
2. Cohérente avec elle‐même, avec les 7. Qui fait référence à des critères précis et
objectifs poursuivis par l’enseignement fournis préalablement
dans la tâche
3. Qui renvoie au cours, à des apprentissages 8. Accompagnée éventuellement d’un
barème
4. Qui désigne des points positifs, des 9. Qui sélectionne, parmi les erreurs, celles
réussites précises qui sont « prioritaires »
5. Qui localise clairement l’erreur, en précise 10. Qui incite l’élève (éventuellement par des
la nature, oriente l’ajustement chez l’élève questions précises), à identifier ses
erreurs, à répertorier ses erreurs (par
exemple sur une fiche de suivi), s’auto‐
corriger, s’autoévaluer.
Source : Odile et Jean Veslin. (1992) Corriger des copies. Évaluer pour former. Hachette éducation
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