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RAHANTARIMANANA Laingo

ETAT NUTRITIONNEL DES FEMMES


ALLAITANTES
DANS LA COMMUNE RURALE IARINARIVO
SSD AMBOHIDRATRIMO

Mémoire de fin d’études


pour l'obtention du Diplôme de licence en Nutrition
REPOBLIKAN'I MADAGASIKARA
Tanindrazana-Fahafahana-Fandrosoana
-----------------

MINISTERE DE LA SANTE MINISTERE DE L'ÉDUCATION


ET DU PLANNING FAMILIAL NATIONALE ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE

INSTITUT NATIONAL DE SANTE PUBLIQUE ET COMMUNAUTAIRE

Année 2007
N°……….

ÉTAT NUTRITIONNEL DES FEMMES ALLAITANTES


DANS LA COMMUNE RURALE IARINARIVO
SSD AMBOHIDRATRIMO

Présenté le 25 Septembre 2007


par

Mademoiselle RAHANTARIMANANA Laingo

MEMBRES DU JURY
Président : Professeur RAMAMBAZAFY RALAINONY Jacques
Juges : Professeur RAMAKAVELO Maurice Philippe
Docteur RAKOTONIRINA El-C Julio
Encadreur : Docteur RAVAOARISOA Lantonirina
REPOBLIKAN’I MADAGASIKARA
Tanindrazana – Fahafahana - Fandrosoana

MINISTERE DE LA SANTE
ET DU PLANNING FAMILIAL
SECRETARIAT GENERAL
INSTITUT NATIONAL DE SANTE PUBLIQUE ET COMMUNAUTAIRE

LISTE DES PRINCIPAUX RESPONSABLES

I – DIRECTION GENERALE
Directeur Général :
Professeur RANJALAHY RASOLOFOMANANA Justin

II – DIRECTION DE LA FORMATION ET DE LA RECHERCHE


Directeur :
Professeur RAKOTOMANGA Jean de Dieu Marie
Chef du Service Pédagogique et Scientifique :
Docteur RATSIMBAZAFY Marie Rolland
Chef du Service et Expertise :
Docteur RAKOTONIRINA El-C Julio
Responsable du Secrétariat Permanent de l’Enseignement à Distance :
Docteur RARIVOARILALA Esther

III – DIRECTION DES AFFAIRES ADMINISTRATIVES ET FINANCIERES


Directeur :
Monsieur RASOANAIVO ANDRIANASOLO Simon
Chef du Service Administratif :
Madame RABODOHARY Ranorohelimiadana Eléonore

PROGRAMME DE FORMATION LICENCE EN NUTRITION :


LICENCE EN NUTRTION Crédits

UE1 NUTRITION ET ALIMENTATION HUMAINES 10


Module 1 : Méthodologie
Module 2 : Initiation à la science de nutrition 1
Module 3 : Principes fondamentaux de la nutrition /alimentation 1
Module 4 : Aspects socioculturels et écologiques de la nutrition 2
Module 5 : Biochimie de la nutrition 2
Module 6 : Métabolisme et Physiologie de la nutrition 2
Module 7 : Besoins nutritionnels à travers le cycle de la vie 2
UE2 MALADIES DE CARENCE ET URGENCES NUTRITIONNELLES 4
EN CAS DE CATASTROPHE
Module 1 : Principaux troubles nutritionnels dans les pays en développement 2
Module 2 : Prévention et prise en charge des maladies carentielles 1
Module 3 : Urgences nutritionnelles en cas de catastrophe 1
UE3 ACTIVITES DE LABORATOIRE EN NUTRITION ET DE 4
TERRAIN
Module 1 : Analyse biologique pour le dépistage de carences en micronutriments au 1
niveau d’une population
Module 2 : Analyse physico-chimique des aliments 1
Module 3 : Hygiène alimentaire et salubrité environnementale 1
Module 4 : Législation des denrées alimentaires 1
UE4 APPROCHE COMMUNAUTAIRE 12
Module 1 : Diagnostic communautaire sur le plan alimentaire et nutritionnel 1
Module 2 : Planification des programmes communautaires de nutrition 1
Module 3 : Suivi et évaluation des programmes de nutrition 1
Module 4 : IEC en matière de nutrition 2
Module 5 : Notions de sécurité alimentaire des ménages (SAM) 1
Module 6 : Politiques nationales en matière de nutrition 1
Module 7 : Anthropologie 1
Module 8 : Recherche opérationnelle sur la situation nutritionnelle d’une localité 4
UE 5 ETUDES NUTRITIONNELLES QUANTITATIVES 4

Module 1 : Statistiques sanitaires et démographiques 1


Module 2 : Epidémiologie de la nutrition et statistiques 2
Module 3 : Informatique appliquée 1
UE6 PREPARATION SOUTENANCE DE MEMOIRE 16
Préparation de mémoire
Encadrement et Soutenance de mémoire

LISTE DES ENSEIGNANTS

 Professeur RANJALAHY RASOLOFOMANANA Justin


 Professeur RAKOTOMANGA Jean de Dieu Marie
 Professeur RANDRIANARIMANANA VAHINIARISON Dieudonné
 Professeur ANDRIANASOLO Roger
 Professeur RAMAKAVELO Maurice Philippe
 Professeur RAMAMBAZAFY RALAINONY Jacques
 Professeur RANAIVOHARISOA Lala
 Docteur RAKOTONIRINA Simon
 Docteur RAKOTONIRINA El-C Julio
 Docteur RALAIARISON Raharizelina
 Docteur RAVELOSON Hantaniaina
 Docteur RASOARIVAO Vololomiarana
 Docteur RAVAOARISOA Lantonirina
 Docteur RAVOAJA Pauline
 Monsieur RAKOTOZANAKA Julien
 Madame RAMINO Vololona
DEDICACE
Nous ne saurions commencer sans remercier DIEU TOUT PUISSANT qui nous a

donné la force, le courage, la santé pour la réalisation de ce mémoire

« Par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis ; et Sa grâce envers moi n’a pas été vaine,

mais j’ai travaillé beaucoup plus qu’eux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu

qui est avec moi. » I CORINTHIENS 15 / 10

 Parents qui ne nous ont jamais abandonnée dans les moments difficiles et qui

n’ont pas cessé d’encourager ;

 Petit frère cadet ;

 Ma sœur aînée avec son mari et ses deux petites filles,

 Mon Tonton Honoré et sa famille pour vos conseils fraternels ;

 Tous mes amis de la promotion ;

 Tous mes anges gardiens : la prière est le moteur de ma réussite ;

 A tous et à toutes sans exception qui nous ont aidée à terminer ce travail ;

Sachez que je n’oublierai jamais tout ce que vous m’aviez fait, et je vous

en suis reconnaissante.

Recevez mes sincères remerciements !

Remerciements !
Comment pourrais-je comprendre si quelqu’un ne me conduit ? C’est en ces termes

que nous ouvrons notre cœur avec esprit avide de culture évolutive à remercier

infiniment :

 Notre Maître et président de Mémoire :

Le Professeur RANJALAHY RASOLOFOMANANA Justin qui a toujours contribué

par ses expériences professionnelles à la réussite de notre formation;

 Notre Maître et Directeur de Mémoire :

Le Professeur RAMAMBAZAFY RALAINONY Jacques

Pour vos précieux conseils

 Nos Maîtres et Juges :

Le Professeur RAMAKAVELO Maurice Philippe

Docteur RAKOTONIRINA El-C Julio

Pour vos conseils constructifs

 Notre Maître et Encadreur :

Le Docteur RAVAOARISOA Lantonirina pour votre disponibilité, vos précieux

conseils et votre patience dans la conception et l’élaboration de ce travail.

 Tous nos enseignants et tout le personnel de l’Institut National de Santé Publique et

Communautaire.

Nos vifs remerciements et notre profonde reconnaissance !


SOMMAIRE
Liste des sigles et abréviations
Liste des tableaux
Liste des figures

INTRODUCTION 8

I – GENERALITES 10

1.1 – Définitions 10
1.2 – Besoins nutritionnels 11
1.2.1 - Femmes non enceintes et non allaitantes 11
1.2.2 - Pour les femmes allaitantes 12

II – MATERIELS ET METHODES 13

2.1 - Cadre de l’étude 13


2.2 -Type d’études 13
2.3 - Durée et période d’études 14
2.4 - Population d’études 14
2.5 - Critères d’inclusion et d’exclusion 14
2.6 - Mode d’échantillonnage 14
2.7 - Taille de l’échantillon 14
2.8 - Les variables étudiées 15
2.8.1 - Les variables dépendantes 15
2.8.2 -Les variables indépendantes 15
2.9 - Mode de collecte des données 17
2.9.1- Poids 17
2.9.2- Taille 17
2.9.3- Indice de la Masse Corporelle 17
2.9.4- Analyse des données 17
2.10 - Considérations éthiques 18
III – RESULTATS 19

3.1 - Présentation de l’échantillon 19


3.2 - Etat nutritionnel des femmes allaitantes 20
3.3 - Les habitudes alimentaires des femmes allaitantes 21
3.3.1 - Interdits alimentaires 21
3.3.2 - Fréquence de consommation des aliments par groupe 22
a- Aliment Energétique 22
b- Aliments constructeurs 24
c- Aliment Protecteur 25
d- Micronutriment : Vitamine A 26
3.3.3 - Connaissances sur l’alimentation et disponibilité alimentaire 27
a- Connaissance sur l’alimentation des femmes allaitantes 27
b- La disponibilité alimentaire dans le quartier et dans la commune 28

3.4 - Les caractéristiques socio – économiques et environnementales des femmes


allaitantes 28
3.4.1 - Les caractéristiques socio-démographiques 28
a - Age 28
b- Niveau d’instruction 29
c- Statut matrimonial 29
d- Taille du ménage 30
e- Nombre total d’enfant et nombre d’enfant de moins de cinq ans à
charge 30
f- Pratique du planning familial 31
3.4.2 - Les caractères économiques 32
a- Professions 32
b- Revenu mensuel 33
c- Agriculture 33

3.5 - Etat nutritionnel des mères et allaitement 37


3.5.1 - Concernant l’enfant 37
a - Age de l’enfant 37
b- Type d’allaitement 37
c - Fréquence de tétée par jour et âge d’introduction des aliments de
complément 38

IV – DISCUSSIONS 39

4.1 - Etat nutritionnel des femmes allaitantes 39


4.2- Les habitudes alimentaires des femmes 39
4.2.1 : Interdits alimentaires 39
4.2.2 : Fréquence de consommation des aliments par groupe 40
4.3- Les facteurs socio-économiques et environnementaux des femmes allaitantes 42

V – RECOMMANDATIONS 45

5.1 - Au niveau central 45


5.1.1- Etat 45
5.1.2- Ministère de la Santé et du Planning Familial 45
5.1.3- Ministère de l’Agriculture et de l’élevage 45
5.1.4- Ministère de l’Education 45
5.2 – Au niveau des autorités locales 46
5.2.1 - Au niveau communal 46
5.2.2 - Au niveau du CSB 46
5.2.3 - Au niveau des fokontany 47
a. Au niveau des centres SEECALINE 47
b. Au niveau des leaders d’opinion 47
c. Au niveau des comités de santé 48
d. Au niveau de la population 48

CONCLUSION 49
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

 CR : communes rurales

 CSB : Centre de Santé de Base

 ET : Ecart-type

 IMC : Indice de la Masse Corporelle

 kg : Kilogrammes

 MAP : Madagascar Action Plan

 [min, max] : minimum - maximum

 m : mètre

 n : nombre

 OMS : Organisation Mondiale de la Santé

 OR : Odds ratio

 PNN : Politique Nationale de Nutrition

 Pourcentage : %

 SEECALINE : Surveillance et Education des Ecoles et des Communautés en

matière d’Alimentation et de Nutrition Elargie

 SSD : Service de Santé de District


LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Besoins nutritionnels des femmes non enceintes et non allaitantes 12

Tableau 2 : Besoins nutritionnels supplémentaires des femmes allaitantes 12

Tableau 3 : Nombre des femmes à enquêter par fokontany 15

Tableau 4 : Présentation de l’âge, de la situation matrimoniale, du niveau d’instruction et

de la profession des mères 19

Tableau 5 : Répartition du poids et de la taille des femmes 20


Tableau 6 : Moyenne (± Ecart-type) de l’IMC par tranche d’âge 21

Tableau 7 : Répartition des femmes selon les aliments interdits 22

Tableau 8: Répartition des femmes selon la consommation de viande, des légumineuses,

du lait et des produits laitiers, d’œuf et du poisson. 24

Tableau 9: Répartition des femmes selon la fréquence de consommation des fruits, de

brède, et d’autre légume par semaine. 26

Tableau 10 : Répartition des femmes selon la connaissance sur l’alimentation des femmes

allaitantes et l’état nutritionnel.27Tableau 11 : Répartition des mères selon le niveau d’instruction et l’état

Tableau 12 : Répartition des femmes selon le statut matrimonial et l’état nutritionnel. 30

Tableau 13 : Répartition des mères selon la taille du ménage et l’état nutritionnel. 30

Tableau 14 : Répartition des mères selon le nombre total d’enfant, le nombre d’enfant de

moins de 5 ans à charge et l’état nutritionnel. 31

Tableau 15 : Répartition des femmes selon la profession et l’état nutritionnel. 32

Tableau 16 : Répartition des femmes selon la profession du conjoint et l’état nutritionnel. 32

Tableau 17 : Répartition des femmes selon le revenu mensuel et l’état nutritionnel. 33

Tableau 18 : Répartition de l’état nutritionnel des mères selon les cultures. 34

Tableau 19 : Répartition des femmes selon l’état nutritionnel et la possession des animaux

domestiques. 36
Tableau 20 : Répartition des élevages 36

Tableau 21 : Répartition des mères selon l’état nutritionnel et l’âge de l’enfant. 37

Tableau 22 : Répartition des mères selon le type d’allaitement et l’état nutritionnel. 37

Tableau 23 : Répartition de l’âge d’introduction des aliments complémentaires, fréquence

de tétée et état nutritionnel des mères 38

Tableau 24 : Comparaison entre IMC idéale et IMC résultat d’étude 39


LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Répartition de l’état nutritionnel des femmes allaitantes 20

Figure 2 : Répartition des femmes selon les interdits alimentaires. 21

Figure 3 : Répartition des femmes allaitantes selon l’aliment de base. 23

Figure 4 : Répartition des femmes selon la quantité journalière d’huile utilisée. 23

Figure 5 : Fréquence de la prise de la Vit A 27

Figure 6 : Répartition des femmes selon la disponibilité alimentaire et l’état nutritionnel. 28

Figure 7 : Répartition des femmes selon les tranches d’âge et l’état nutritionnel. 29

Figure 8 : Répartition des femmes selon la pratique ou non du planning familial. 31

Figure 9 : Répartition des femmes selon le revenu mensuel et l’état nutritionnel. 33

Figure 10 : Répartition des femmes selon l’état nutritionnel et la culture 35


INTRODUCTION
INTRODUCTION

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) : la santé n’est pas seulement


l’absence de la maladie et d’infirmité mais c’est un état complet de bien être physique,
mental et social. La nutrition a une place importante dans l’accomplissement de cet état de
bien être. Pour Madagascar, le but de la Politique Nationale de Nutrition (PNN) consiste à
« assurer le droit de la population Malagasy toute entière à une nutrition adéquate en vue
d’améliorer la survie des enfants et de leur permettre un développement maximal de leurs
potentialités physiques et intellectuelles ainsi que de promouvoir la santé et le bien être des
mères et des adultes ». En résumé : Santé pour tous. [1]

A Madagascar la malnutrition demeure un problème majeur à la fois de la santé


publique et socio-économique qui touche une grande partie de la population. Ainsi, la
malnutrition constitue une des causes de la forte mortalité infanto-juvénile, associée à plus
de 50% de la morbidité et de la mortalité des enfants âgés de moins de 5 ans, et contribue à
la complication de certaines maladies infectieuses. La prévalence de la malnutrition
chronique des jeunes enfants reste élevée à 50% [2]

Les pratiques d’alimentation constituent les facteurs déterminants de l’état


nutritionnel des enfants [2]. Pour cela, l’OMS et le Linkages recommandent pour
l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant le démarrage de l’allaitement maternel dans
l’heure qui suit la naissance, et l’allaitement des enfants exclusivement aux seins pendant
les 6 premiers mois, ainsi que la tenue de l’allaitement jusqu’à 2 ans. Parce que le lait
maternel est un « meilleur » aliment c’est-à-dire un aliment complet et suffisant pour les
enfants de moins de 6 mois et est une source d’énergie, d’eau salubre, des facteurs
immunitaires, de nutriments essentiels et de nombreuses autres composantes qui sont
bénéfiques au nourrisson et au jeune enfant. De plus, il protège l’enfant contre la carence
en Vitamine A et réduit les risques d’infection [3].

Les mères jouent un rôle crucial dans les soins de santé des enfants : elles sont
généralement responsables du recours aux soins tant préventifs que curatifs, de
l’alimentation, et de l’hygiène [4]. Et la malnutrition maternelle entraîne pertes de vies,
pertes de santé, pertes de possibilités et pertes de revenus [5]. D’où l’intérêt d’étudier l’état
nutritionnel des mères.
Dans 15 Pays d’Afrique subsaharienne, Madagascar occupe le premier rang pour
avoir un pourcentage élevé des mères d’enfant de moins de 3 ans de petite taille* (8,3%) et
de poids insuffisant** (20,6%) [6].

Selon les Enquêtes Démographiques et Sanitaires de Madagascar, une proportion


importante de 20,4% des mères qui allaitent se situe en deçà du seuil critique de l’Indice de
la Masse Corporelle (IMC) 18,5 qui sont atteintes de la déficience énergétique chronique
en 1997 [6]. Or ce pourcentage reste presque stationnaire aux environs de 19% pour toutes
les femmes en âge de procréer en 2003 – 2004 avec la même situation à la prévalence de la
malnutrition des jeunes enfants (50%) au cours des dix dernières années. Ainsi, la carence
en micronutriments comme le Fer qui se présente sous forme d’anémie chez les femmes
allaitantes atteint 39% [2].

A Antananarivo, 17 à 19 % des mères d’enfants de moins de 3 ans possèdent une


IMC inférieure à 18,5 en 1997 et ce taux se régresse à 14.6 % en 2003 et 2004 [2].

Le présent ouvrage a pour objet d’étudier l’état nutritionnel des femmes allaitantes
dans la commune rurale d’Iarinarivo où la prévalence de la malnutrition infantile atteint
46% alors qu’il n y’a pas de donnée disponible concernant l’état nutritionnel des femmes
allaitantes jusqu’à ce jour.

Partant de l’hypothèse que l’état nutritionnel des mères allaitantes dans cette
commune semble non satisfaisant par la mauvaise habitude alimentaire et des mauvaises
conditions socio-économiques, culturelles et environnementales, l’étude va s’atteler à :
- Evaluer l’état nutritionnel des femmes allaitantes ;
- Décrire la consommation alimentaire des femmes allaitantes ;
- Déterminer les facteurs socio-économiques, culturels et environnementaux des
femmes allaitantes influençant sur leur état nutritionnel ;
- Proposer des mesures pour améliorer l’état nutritionnel des femmes allaitantes
dans cette commune.
* : correspond au pourcentage de mères mesurant moins de 145 cm
** : correspond au pourcentage de mères dont l’Indice de la Masse Corporelle (IMC) est inférieure à 18,5.
GENERALITES
GENERALITES :

1.1- Définitions :
• La nutrition humaine :
On définit la nutrition comme étant l’ensemble des processus par lesquels les
organismes vivants utilisent pour assurer leur vie, leur croissance, le fonctionnement
normal de leurs organes et de leurs tissus ainsi que la production d’énergie. Elle est en
relation constante avec l’équilibre interne du corps. [7]

• Aliment :
C’est la forme concrète que prend un nutriment ou que prennent plusieurs
nutriments combinés tel que l’homme les trouve dans la nature ou tel qu’il les produit. Les
aliments nous procurent l’énergie nécessaire à la croissance, à l’activité physique, ainsi
qu’à l’accomplissement des fonctions essentielles de l’organisme (respiration, activité
mentale, régulation thermique, circulation sanguine et digestion). Les aliments nous
fournissent aussi les matériaux qui aident à construire et entretenir le corps et à le rendre
résistant aux maladies. [8]

• Selon leur fonction, on peut distinguer les aliments en 3 groupes :


- les aliments énergétiques : les aliments qui fournissent de l’énergie et qui
contiennent beaucoup de glucides et lipide. Ce sont : les céréales, les
tubercules, les beurres, margarine et huiles ;
- les aliments constructeurs, bâtisseurs ou réparateurs : les aliments qui sont
riches en protéines tels que la viande, les légumineuses, les poissons, les
volailles, le lait et les produits laitiers ;
- les aliments protecteurs : qui sont riches en vitamines et minéraux à savoir les
légumes et fruits. [7]

• Nutriments :
Ce sont les substances alimentaires assimilables directement et entièrement par les
cellules de l’organisme : les glucides, les lipides et les protides.
• La ration alimentaire :
C’est la quantité d’énergie moyenne qu’un individu doit journalièrement
consommer pour être en bonne santé et mener une vie active.
La ration alimentaire devrait obéir aux trois lois nutritionnelles, à savoir :
- loi de la diversification alimentaire : il faut consommer chaque jour ou
habituellement une variété des 3 groupes,
- loi qualitative et quantitative : que les besoins en énergie et en nutriments soient
satisfaits ;
- loi de l’équilibre nutritionnel : loi selon laquelle 10 à 20% des calories
proviennent des protéines, 30 à 35% des lipides et environ 50 à 60%
proviennent des glucides [9].

• Etat nutritionnel:
C’est l’état de santé de l’organisme résultant de l’ingestion, de l’absorption et de
l’utilisation des aliments ainsi que des facteurs pathologiques.

• Besoins nutritionnels :
Ce sont les aliments qu’une personne doit manger par jour et par prise pour couvrir les
dépenses de l’organisme tels que les besoins énergétiques, les besoins protéiques et les
besoins lipidiques.

1.2: Besoins nutritionnels:

1.2.1 - Pour les femmes non enceintes et non allaitantes : leurs besoins
énergétiques sont résumés dans le tableau ci-dessous (Apport journalier recommandé de
nutriments pour les populations d’Afrique) [10].
Tableau 1 : Besoins nutritionnels des femmes non enceintes et non allaitantes.
Catégorie Femme adulte (47 kg)
Besoins en Sédentaire Active Très active Filles : 16 – 19ans
nutriments
Energie (Calorie) 1690 1880 2210 1970
Protéine (g)* 24 24 24 29
Calcium (g) 0,4 – 0,5 0,4 – 0,5 0,4 – 0,5 0,5 – 0,6
Fer 3 (mg) ** 14 - 28 14 - 28 14 - 28 14 - 28
Vitamine A (µg) *** 750 750 750 750
Thiamine (mg) 0,7 0,8 0,9 0,8
Riboflavine (mg) 1,0 1,1 1,3 1,2
Niacine (mg) 11,2 12,4 14,6 13,0
Vitamine C (mg) 30 30 30 30
* : gramme ; **milligramme ; *** : microgramme

1.2.2 - Pour les femmes allaitantes :


Elles ont besoin d’une nourriture abondante pendant l’allaitement pour supporter
l’effort supplémentaire imposé à l’organisme. Les nouveau-nés eux mêmes aussi ont
besoin d’être nourris en qualité et en quantité. Quand une femme allaite son enfant, elle
doit pouvoir satisfaire non seulement ses propres besoins nutritionnels, mais aussi ceux du
nourrisson. Les besoins supplémentaires sont représentés par ce tableau [8] :
Tableau 2 : Besoins nutritionnels supplémentaires des femmes allaitantes.
Besoins en nutriments Femmes allaitantes
Energie (Calorie) + 550
Protéine (g)* 41
Calcium (g) 1,0 – 1,2
Fer 3 (mg) ** 1,4 – 2,8
Vitamine A (µg) *** 1200
Thiamine (mg) + 0,2
Riboflavine (mg) + 0,3
Niacine (mg) + 3,6
Vitamine C (mg) 50
MATERIELS ET METHODES
II - MATERIELS ET METHODES

2.1 - Cadre de l’étude :


L’étude est réalisée dans la commune rurale d’Iarinarivo qui est l’une des
Communes du District d’Ambohidratrimo, région Analamanga. Le chef lieu de la
commune se trouve à 6 kilomètres de route secondaire à l’ouest du chef lieu du district. Le
chef lieu du district se situe au point kilométrique (PK) 15 de la route nationale (RN)
numéro 4 qui relie la capitale avec la province de Majunga. Sa superficie est de 24.5 km2.
Les communes rurales (CR) limitrophes sont : la CR Anosiala au nord, la CR
Ambohidratrimo au nord-est, la CR Ambohitrimanjaka au sud-est, la CR Ampangabe au
sud, la CR Mahereza au sud-ouest et la CR Mahitsy à l’ouest. La carte de localisation de la
commune rurale d’Iarinarivo est présentée dans l’annexe 1.

Le climat est de type tempéré des hautes terres centrales et est caractérisé par
l’alternance d’une période pluvieuse et d’une période sèche.

La commune possède 9 fokontany avec 5787 habitants. Elle a un Centre de Santé de


Base niveau II (CSB II) tenu par un Médecin, 2 centres SEECALINE et il n’y a pas de
formation sanitaire privée. [11]

Elle possède 4 Ecoles Primaires Publiques (EPP), un Collège d’Enseignement Général


(CEG), quatre établissements primaires privés et un établissement secondaire privé.

La commune est en générale à vocation agricole car environ 80% de la population


totale sont des cultivateurs.

2.2 -Type d’études :


Il s’agit d’une étude descriptive, rétrospective et transversale portant sur l’état
nutritionnel, la consommation alimentaire et les conditions socio-économiques, culturelles
et environnementales des femmes allaitantes.
2.3 - Durée et période d’études :
L’enquête s’est déroulée du 02 Mai 2007 au 11 Mai 2007. L’étude couvre la
période allant du mois de Février à Septembre 2007.

2.4 - Population d’études :


Toutes les femmes qui allaitent leurs enfants au moment de l’enquête quel que soit
l’âge dans la commune rurale d’Iarinarivo.

2.5 - Critères d’inclusion et d’exclusion :


• Ont été incluses dans la présente étude :
Toutes les mères qui allaitent leurs enfants et habitent dans la commune rurale
d’Iarinarivo.
• sont exclues :
- Les femmes allaitantes de passage dans la commune ;
- Les femmes qui sont à la fois allaitantes et enceintes.

2.6 - Mode d’échantillonnage :


L’échantillonnage pseudo aléatoire a été adopté.

2.7 - Taille de l’échantillon :


Par l’intermédiaire des Comités de Santé de chaque Fokontany, les listes
exhaustives de toutes les femmes allaitantes par fokontany avec leur adresse exacte sont
disponibles donnant un total de 347. Par raison de possibilité et d’accessibilité, une
décision de prendre 35% des femmes allaitantes a été faite.
Dans chaque fokontany, l’identification des femmes à enquêter est effectuée par
tirage aléatoire simple avec la liste des femmes allaitantes comme base de sondage donnant
ainsi une taille d’échantillon égale à 121. Les femmes tirées sont recherchées à leur
domicile, et l’enquête et les mesures anthropométriques y ont eu lieu.

Le tableau ci-dessous présente le nombre des femmes à enquêter par fokontany :


Tableau 3 : Nombre des femmes à enquêter par fokontany :
Nom des Fokontany Nombre total des femmes 35% des femmes allaitantes
allaitantes
1- Iarinarivo 26 9
2- Ambatomainty 21 7
3- Maroloha 16 6
4- Antanantanana 106 37
5- Manonilahy 72 25
6- Tanjondroa 51 18
7- Ambohinanjakana 8 3
8- Andriantany 32 11
9- Amboasary 15 5
TOTAL : 347 121

2.8 - Les variables étudiées :


2.8.1 - Les variables dépendantes :
- le poids
- la taille
- l’IMC

2.8.2 -Les variables indépendantes :


• Variables quantitatives :
- âge de la mère en année ;
- âge de l’enfant en mois ;
- nombre total d’enfant;
- nombre d’enfant de moins de 5 ans ;
- fréquence de tétée par jour ;
- taille du ménage ;
- intervalle intergénésique ;
- revenu par mois ;
- cultures pratiquées : riz, pomme de terre, hanikotrana, légumes, tomate.
Les mesures utilisées :
Riz : daba (un sac = 3 daba et 1 « daba » = 12 kg de riz pilé).
Légumes (brèdes, haricot vert, haricot, courgette et les pommes de terre) : soubique.
Tomates : caissette
Tubercules (manioc, patate douce, mais estimé) : sac.

- élevage : nombre de bœuf, porc et volaille.


- fréquence de consommation de l’huile par semaine, laits et produits
laitiers, légumineuses, oeuf, viande par mois.

• Variables qualitatives :
- domicile ;
- situation matrimoniale :
Non mariée : les mères célibataires, divorcées, veuves.
Mariées : ceux qui habitent avec le père de l’enfant, légitime ou non,
- niveau d’instruction de la femme et du conjoint :
Secondaire.
Primaire : y compris les femmes qui ne savent ni lire ni écrire ;
- activités professionnelles de la femme et du conjoint : (autres
professions chez les pères de famille : chauffeur et sécurité).
- connaissance sur l’alimentation des femmes allaitantes ;
- prise ou non de la vitamine A ;
- pratique du planning familial ;
- disponibilité alimentaire ;
- type d’alimentation de l’enfant ;
- élevage ;
- culture ;
- nature des cultures pratiquées ;
- aliments de base ;
- consommation des aliments : huile, viande, poisson, légumineuses, fruit,
brède, autres légumes et fruit ;
- interdits alimentaires ;
- nature des aliments interdits : brède, haricot, chou, moelon, fruit,
légumineuses, œuf/lait ; crevette et patate douce.
2-9 : Mode de collecte des données :
Des questionnaires ont été introduits auprès des mères. Les différentes mesures
anthropométriques ont été rapportées dans les mêmes questionnaires.

2.9.1 - Poids :
Les poids des mères ont été mesurés avec une balance pèse-personne électronique
(CAMRY), avec une précision de 100 grammes. La pesée a été effectuée comme suit :
- Bien placer la balance sur un endroit horizontal ;
- Vérifier l’aiguille de la balance avant chaque utilisation qui doit être
toujours sur zéro ;
- S’assurer que les vêtements de la mère soient plus légers;
- Peser au centième de gramme près ;
- Noter immédiatement le résultat en kilogrammes;

2.9.2 - Taille :
La taille est mesurée par une toise murale standard ; qui est bien fixée sur le mur.
- Les femmes sont déchaussées;
- Le corps doit être dans un alignement correct le long de la toise ;
- Mettre le curseur sur le sommet de la tête en comprimant les cheveux ;
- Noter aussi immédiatement les résultats avec une précision de 10 cm (en
mètre).

2.9.3 - IMC :
L’état nutritionnel des femmes allaitantes est estimé à partir de l’IMC. L’IMC est
calculée en divisant le poids en kilogramme par le carré de la taille en mètre (kg/m2). Une
IMC inférieure à 18,5 indique un état de malnutrition.
Par contre, les femmes qui ont une IMC supérieure ou égale à 25 sont en état de
surpoids et que l’IMC entre 18,5 et 24,9 est considérée comme normale [2].

2.9.4 - Analyse des données :


Les données collectées ont été saisies, traitées et analysées sous EPI INFO 2000 et
les graphiques sont traités par Excel 2003.
Les mesures statistiques utilisées sont : la moyenne, la fréquence, le médiane et la
proportion.
La mesure d’association utilisée est l’Odds Ratio (OR) avec son intervalle de
confiance à 95 %. Le seuil de signification est fixé à 0,05.

2.10- Considérations éthiques :


Avant de commencer les enquêtes, un contact préalable auprès des autorités locales
a été effectué. Une information préalable des femmes sur les objets de l’enquête a été faite
et chaque questionnaire réclame le consentement des personnes à enquêter. On doit leur
expliquer ce que l’on attend d’elles et elles ont le droit de demander des explications tout
au long de l’enquête. Elles ont aussi le droit de refuser une ou toute partie de l’enquête.
Le respect de la confidentialité est strict (minitieux).
RESULTATS
III- RESULTATS

L’enquête proprement dite a été réalisée chez 121 femmes allaitantes dans la
commune rurale d’Iarinarivo du 02 Mai au 11 Mai 2007.

3.1- PRÉSENTATION DE L’ÉCHANTILLON :


Le tableau suivant représente l’âge, la situation matrimoniale, le niveau
d’instruction et la profession des mères.
Tableau 4 : Présentation de l’âge, de la situation matrimoniale, du niveau d’instruction et
de la profession des mères

Caractéristiques Nombre (n = 121) Pourcentage

- Age en année :
< 19 18 14,9
20 – 29 77 63,6
30 – 39 20 16,5
40 et + 6 5,0
- Situation matrimoniale
Mariée 109 90,1
Non mariée 12 9,9
- Niveau d’instruction de la mère :
Primaire 89 73,6
Secondaire 35 28,9
- Profession de la mère:
Artisane 6 5,0
Cultivateur 74 61,2
Commerçant 14 11,6
Journalière 24 19,8
Ménagère 3 2,5

L’âge moyenne (± écart-type ET) des mères est de 27,7 ± 6,2 ans. Soixante dix sept
soit 63,6 % appartiennent à la tranche d’âge de 20 et 29 ans. Cent neuf soit 90,1% des
mères sont mariées, quatre vingt trois soit 68.6 % ont un niveau d’instruction primaire,
et soixante quinze soit 62,0% sont des cultivateurs.
Le tableau 5 représente le poids et la taille des femmes allaitantes.
Tableau 5 : Répartition du poids et de la taille des femmes
Poids et taille Nombre (n = 121) Pourcentage
- Poids
30 – 39,9 5 4,1
40 – 49,9 71 58,7
50 – 59,9 41 33,8
60 et + 4 3,3
- Taille
< 145 34 2,5
>145 119 77,5

Le poids moyen (± ET) est estimé à 47,9 ± 6,1 kg et presque la moitié du poids des
femmes au nombre de 71 soit 58,7 % se situe entre 40 - 49,9 kg. Entre quinze à 39 ans, la
moyenne de poids reste stationnaire aux alentours de 46 à 48 Kg alors qu’entre 40 - 44 ans
il y a une augmentation de cette moyenne jusqu’à 53,3 ± 9,0 Kg.
- La taille moyenne (± ET) est de 152,2 ± 5,4 centimètre et quatre vingt treize soit
97,5 % ont une taille supérieure à 1,45 mètre.

3.2 - ÉTAT NUTRITIONNEL DES FEMMES ALLAITANTES


L’état nutritionnel des femmes allaitantes est représenté dans la figure suivante :

5,0% 17,4%

Malnutries
Normale
Obèse

77,7%

Figure 1 : Répartition de l’état nutritionnel des femmes allaitantes


Parmi les 121 femmes enquêtées, l’IMC est comprise entre 16,3 et 28,8, la
moyenne (± ET) est estimée à 20,6 ± 2,3. Vingt et un, soit 17,4 % des femmes souffrent de
la malnutrition dont trois soit 2,5% malnutrition modérée à IMC entre 16 et 16,9 et dix huit
soit 14,9 % malnutrition légère à IMC entre 17 et 18,49.

Le tableau suivant montre la moyenne et l’écart-type de l’IMC par tranche d’âge.


Tableau 6 : Moyenne et l’écart-type de l’IMC par tranche d’âge

Tranche d’âge Moyenne Ecart-type

< 19 20,5 2,3


20 – 29 20,3 2,2
30 – 39 21,0 1,7
40 – 49 22,6 4,3

En général, il n’y a pas de variation de l’IMC suivant les tranches d’âge. Une légère
augmentation de l’IMC moyenne est notée pour la tranche d’âge 40 – 49 ans.

3. 3 - Les habitudes alimentaires des femmes allaitantes :


3.3.1 - Interdits alimentaires :
La figure 2 montre la répartition des femmes selon les aliments interdits pendant
l’allaitement :

46,3%

53,7%

Aliment interdit oui Aliment interdit non

Figure 2 : Répartition des femmes selon les interdits alimentaires.


Un peu moins de la moitié des femmes, soit 46,3% se privent de certains aliments
pendant l’allaitement.
Le tableau 7 représente la répartition des femmes selon les aliments interdits.
Tableau 7 : Répartition des femmes selon les aliments interdits

Interdiction (n = 56)
Nature des aliments
OUI NON
interdits
n % n %
Brède 39 69,6 17 30,4
Haricot 11 19,6 45 80,4
Chou 10 17,9 46 82,1
Melon 2 3,6 54 96,4
Oignon 6 10,7 50 89,3
Fruit 1 1,8 55 98,2

Légumineuses 1 1,8 55 98,2


Œuf, lait 5 8,9 51 91,1
Crevette 4 7,1 52 92,9

Patate douce 16 28,6 40 71,4

Les aliments les plus interdits sont : les brèdes, la patate douce, le haricot et le
chou.
3.3.2 - Fréquence de consommation des aliments par groupe :
a- Aliment Energétique :
 Aliment de base :
Le riz constitue le premier aliment énergétique de base de la majorité des femmes
allaitantes enquêtées qui sont au nombre de quatre vingt quinze soit 78,5 %. Les restes qui
sont au nombre de 26 soit 21,5 % utilisent les Hanikotrana dont le manioc en premier lieu
suivi par la patate douce et le maïs.
La figure 3 montre la distribution des femmes allaitantes selon l’alimentation de
base.
21,50%

78,50%

Riz Hanikotrana

Figure 3 : Répartition des femmes allaitantes selon l’aliment de base.


 Huile :
Presque la totalité des femmes utilise l’huile pour la préparation des aliments ;
c’est-à-dire 120 sur 121 soit 99,2 %.
Selon le nombre de consommation par semaine, quinze femmes soit 12,5 %
utilisent l’huile entre une à quatre fois par semaine, tandis que cent cinq soit 87.5 %
l’utilisent cinq à sept fois par semaine. En moyenne chaque femme consomme de l’huile 6
à 7 fois par semaine.
Concernant la quantité d’huile utilisée par jour, chaque ménage utilise en moyenne
3 cuillerées à soupe d’huile par jour soit une valeur de 165 Ariary.
La figure 4 montre la répartition des femmes selon la quantité journalière d’huile utilisée.

50

40

30
50,0%
20 39,1%

10
9,2%
1,7%
0
1 2à3 4à5 6 et +

Quantité huile par jour en cuillère à soupe

Figure 4 : Répartition des femmes selon la quantité journalière d’huile utilisée.


*Selon l’explication obtenue auprès des femmes et des épiciers : une cuillerée à soupe d’huile coûte 50 Ariary.
b- Aliments constructeurs :
Le tableau 8 représente les fréquences de consommation des aliments constructeurs
par mois et par semaine.
Tableau 8: Répartition des femmes selon la consommation de viande, des légumineuses,
du lait et des produits laitiers, d’œuf et du poisson.

Nombre de consommation Nombre (n = 121) %


- Viande*
<1 27 22,3
1–2 49 40,5
3-5 35 28,9
8 - 12 10 8,3
- Légumineuses*
0 27 22,3
1-2 33 27,2
3–4 34 28,1
6 - 12 27 22,4
- Lait et produits laitiers*
0 67 55,4
1–2 17 14,0
3–4 12 9,9
8 – 12 7 5,8
28 18 14,9
- Œuf*
0 62 51,2
1–4 44 36,3
5 et + 15 12,3
- Poisson**
<1 6 5,0
1–4 70 57,9
4-7 45 37,2

* : par mois ** : par semaine


 La viande :
La consommation moyenne (± ET) de viande par les femmes est de 2,4 ± 2,4 par
mois. Il y a 27 femmes soit 22,3 % qui ne mangent de la viande qu’à chaque fête (tous les
trois mois), et presque la moitié 40.5 % la mangent une à deux fois par mois.
 Légumineuses :
Vingt sept femmes soit 22,3 % ne mangent plus de légumineuses, alors que
soixante sept, soit 55,3 %, les prennent une à 4 fois par mois et vingt sept, soit 22,3 %,
entre 6 à 12 fois par mois. La moyenne (± ET) d’administration des légumineuses pour
celles qui les consomment est de 4,3 ± 3,0 fois par mois.
 Lait et produits laitiers :
Il est à signaler que plus de la moitié des femmes allaitantes 56,6 %, soit 68, ne
consomme pas de lait ni des produits laitiers. La médiane d’administration de lait pour
celles qui en consomment est de 4 fois par mois avec un minimum de un et un maximum
de 28.
Concernant la quantité, une femme boit en moyenne (± ET) 1,2 ± 0,4 tasse (kôpy
gasy) de lait par prise.
 Œuf :
La moitié des femmes ne mangent pas d’œuf 61 (50,8 %). Une seule le prend
chaque jour, vingt six, soit 21,7 %, une à trois fois par mois et 37 (24,1 %) entre 4 à 8 fois.
La médiane de consommation d’œuf pour celles qui le consomment est de 4 fois
par mois avec un minimum de 1 et un maximum de 28.
 Poisson :
Les femmes enquêtées mangent du poisson en moyenne (± ET) 3,6 ± 2,2 fois par
semaine. Six (5,0 %) mangent du poisson une fois par mois et plus de la moitié 57,9% le
consomme une à 4 fois par semaine.

c- Aliment Protecteur :
Le tableau 9 présente la répartition des femmes selon la fréquence de
consommation des fruits, de brède, et d’autres légumes par semaine.

Tableau 9: Répartition des femmes selon la fréquence de consommation des fruits, de


brède, et d’autres légumes par semaine.
Nombre de consommation Nombre %
(par semaine)
- Brède (n = 82)
1-3 29 35,4
4 et + 53 64,6
- Autres légumes (n = 76)
1–2 57 66,2
3-4 19 33,8
- Fruits : (n = 120)
<1 18 15,0
1 -4 77 64,1
5–7 23 21,7
21 2 1,7

 Brède :
Parmi les 82 femmes allaitantes qui ne sont pas interdites de manger des brèdes, la
consommation moyenne de cet aliment est de 4,4 ± 1,6 fois par semaine. Cinquante trois
soit 64,6 %, en consomment plus de 4 fois par semaine.
 Autres légumes :
Trente cinq, soit 28,9 %, ne mangent d’autres légumes qu’une à deux fois par
semaine. La consommation moyenne (ET) est de 1,2 ± 1,0. Cinquante sept, soit 66,2 %,
ont une fréquence de consommation entre une et deux fois par semaine
Pendant cette enquête la courgette et l’haricot vert sont les autres légumes utilisés.
 Fruits :
La consommation moyenne (ET) de fruit est de 2,9 ± 3,2 fois par semaine. Dix huit,
soit 15,0 %, ne mangent des fruits qu’une fois par mois, 77 (64,1 %) en prennent une à 4
fois par semaine.
Les fruits les plus fréquemment consommés sont la banane et les goyaves (fruits de
saison).

d- Micronutriment : Vitamine A
Quatre vingt treize femmes, soit 76,9 %, ont pris de la vitamine A dans les huit
semaines qui suivent l’accouchement contre vingt huit (23,1 %).
La figure 5 montre la répartition des femmes selon la prise ou non de la Vitamine A
dans les huit semaines suivant l’accouchement.

23,1%

76,9%

Vitamine A oui Vitamine A non

Figure 5 : Fréquence de la prise de la Vit A

3.3.3 – Connaissances sur l’alimentation et disponibilité alimentaire :

a- Connaissance sur l’alimentation des femmes allaitantes :


Le tableau suivant représente la répartition des femmes selon la connaissance sur
l’alimentation et l’état nutritionnel :
Tableau 10 : répartition des femmes selon la connaissance sur l’alimentation et
l’état nutritionnel :
Connaissance sur Malnutrition Total OR IC à 95%
l’alimentation Oui (n = 21) Non (n = 100)
n % n % n %
Oui 4 11,8 30 88,2 34 28,1 0,54 0,17– 1,76
Non 17 19,5 70 80,5 87 71,9 1

En matière de connaissance sur l’alimentation des femmes allaitantes presque la


majorité des mères 71,9 % n’ont pas eu de notion.
Les femmes qui n’ont pas de connaissance sur l’alimentation des femmes allaitantes ont
une proportion plus élevée de malnutrition que les femmes disposant de connaissance. Il y
a une association entre la malnutrition et la connaissance OR égal 0,54. Mais cette
association est non significative IC à 95% égale à 0,17 – 1,76.
b- La disponibilité alimentaire dans le quartier et dans la commune :
Selon les besoins alimentaires habituels des ménages, soixante cinq, soit 53,7 %,
des femmes réclament que des aliments nécessaires habituellement ne sont pas disponible
dans leur quartier, if faut une marche à pieds d’environ une heure en moyenne pour les
trouver. La fréquence de l’indisponibilité alimentaire selon les femmes varie d’un
Fokontany à l’autre : à Antanantanana 83,8 % des femmes enquêtées dénoncent l’absence
de certains aliments dans ce quartier, alors qu’à Iarinarivo, Ambatomainty et à Manonilahy
ce pourcentage tourne autour de 40 % des femmes enquêtées.
La figure 5 montre la répartition des femmes selon la disponibilité alimentaire dans
la commune à partir des besoins alimentaires quotidiens des ménages et état nutritionnel.

85,7
80
90
80
70 53,7
60 46,3
50
%
40
20
30
14,3
20
10
0
Malnutrition oui Malnutrition non Total

Aliments disponible Aliment non disponible

Figure 6 : Répartition des femmes selon la disponibilité alimentaire et l’état nutritionnel.

3.4 - Les caractéristiques socio – économiques et environnementales des femmes


allaitantes :
3.4.1 - Les caractéristiques socio-démographiques :

a. Age :
La figure suivante montre la répartition des femmes selon les tranches
d’âge et l’état nutritionnel.
83,3
+ de 40
16,7

95
30 – 39
5
Malnutrition non
Malnutrition oui
81,2
20 – 29
18,2

72,2
< 19
27,8

0 20 40 60 80 100

Figure 7 : Répartition des femmes selon les tranches d’âge et l’état nutritionnel.
La prévalence de la malnutrition estimée à 27,8% diminue progressivement jusqu’à
5,0% dans les tranches d’âge inférieur à 39 ans et commence à augmenter progressivement
au-delà des 40 ans.
b. Niveau d’instruction :
Le tableau suivant représente la répartition des mères selon le niveau d’instruction et l’état
nutritionnel.
Tableau 11 : Répartition des mères selon le niveau d’instruction et l’état nutritionnel.

Niveau Malnutrition Total OR


d’instruction Oui (n = 21) Non (n = 100)
n % n % n %
Primaire 18 20,9 68 71,9 86 71,0 2,23
Secondaire 3 8,6 32 91,7 35 28,9 1

La prévalence de la malnutrition chez les mères qui ont un niveau primaire, soit
20,9%, est plus élevée que chez la mère de niveau secondaire 8,6%. Il y a une association
entre le niveau d’instruction et l’état nutritionnel des femmes allaitantes OR égal à 2,23.

c. Statut matrimonial :
Le tableau 12 montre la répartition des mères selon le statut matrimonial et l’état
nutritionnel.
Tableau 12 : Répartition des femmes selon le statut matrimonial et l’état nutritionnel.
Statut Malnutrition Total OR IC à 95%
matrimonial Oui (n = 21) Non (n = 100)
n % n % n %
Mariée 18 16,5 91 83,5 109 90,1 0,59 0,14– 2,40
Non mariée 3 25,0 9 75,0 12 9,9 1

La malnutrition chez les mères non mariées évaluée à 25% est plus élevée que chez
les mères mariées 16,5%. Il y a une association entre la situation matrimoniale et l’état
nutritionnel même si elle n’est pas significative OR (IC à 95%) : 0,59 (0,14 – 2,40).

d. Taille du ménage :
Le tableau suivant montre la répartition des mères selon la taille du ménage et l’état
nutritionnel.
Tableau 13 : Répartition des mères selon la taille du ménage et l’état nutritionnel.
Taille du ménage Malnutrition Total OR IC à 95%
Oui (n = 21) Non (n = 100)
n % n % n %
<4 8 9,0 81 91,0 89 73,6 0,14 0,052- 0,39
>4 13 40,6 19 59,4 32 26,4 1

La taille du ménage où vivent ces mères est en moyenne (± ET) 4,7 ± 1,5. La
prévalence de la malnutrition chez les femmes dont la taille du ménage est supérieure à 4
(40,6%) est plus élevée que chez les autres (9,0%).La taille du ménage élevée (> 4) est un
facteur favorisant de la malnutrition chez les femmes allaitantes et cette association est
significative OR (IC à 95%) : 0,14 (0,052 – 0,39).

e. Nombre total d’enfant et nombre d’enfant moins de cinq ans à


charge :
Le tableau ci-dessous représente la répartition des mères selon le nombre total
d’enfant et le nombre d’enfant moins de 5 ans à charge et l’état nutritionnel.
Tableau 14 : Répartition des mères selon le nombre total d’enfant, le
nombre d’enfant moins de 5 ans à charge et l’état nutritionnel.
Enfant Malnutrition Total OR IC à 95%
Oui (n = 21) Non (n = 100)
n % n % n %
Nombre d’enfant
<=4 15 14,4 89 85,6 104 86,0 0,30 0,09– 0,96
>4 6 35,2 11 64,8 77 14,0 1
Nombre d’enfant moins de 5 ans
1 8 11,8 60 88,2 68 56,2 0,41 0,15 –1,07
2 et + 13 24,5 40 75,5 53 43,8 1

La moyenne (± ET) du nombre des enfants par mères est de 2,5 ± 1,5 et cent quatre
(86,0%) sont inférieures ou égales à 4. La prévalence de la malnutrition chez les mères qui
ont des enfants moins de 4 est moins élevée (14,4%) que chez les femmes qui ont plus de
quatre enfants (35,2%). L’association entre le nombre d’enfant et l’état nutritionnel des
mères est significative OR (IC à 95%) : 0,30 (0,09 – 0,96).
Ensuite, la prévalence de la malnutrition chez les mères qui ont deux enfants et plus
mais moins de 5 ans est plus élevée que chez les mères qui se chargent d’un seul enfant de
moins de 5 ans. Mais là, l’association n’est pas significative OR (IC à 95%) : 0,41 (0,15 –
1,07).
f. Pratique du planning familial
La figure 8 montre la répartition des femmes selon la pratique ou non du planning familial.

70%

60%

50%

40%
Utilisation PF
30% 60,30%

20% 39,70%

10%

0%
PF oui PF non

Figure 8 : Répartition des femmes selon la pratique ou non du planning familial.


Une proportion non négligeable de 60,30% des femmes allaitantes plus de 6 mois
n’utilisent pas des méthodes pour la planification familiale.
3.4.2 - Les caractères économiques :
a- Professions :
 Mères :
Le tableau 15 montre la répartition des femmes selon ses principales activités
professionnelles et son état nutritionnel.
Tableau 15 : Répartition des femmes selon la profession et l’état nutritionnel.
Profession de la Malnutrition Total
femme Oui (n = 21) Non (n = 100)
n % n % n %
Artisane 0 0,0 6 100,0 6 5,0
Cultivateur 14 18,9 60 81,1 74 61,2
Commerçant 0 0,0 14 100,0 14 11,6
Journalier 6 25,0 18 75,0 24 19,8
Ménagère 1 33,3 2 66,7 3 2,5

Les mères qui s’occupent de leur foyer ont une prévalence de malnutrition plus
élevée (33,3%), suivies par les journalières (25,0%) et puis les cultivateurs (18,9%).
 Conjoint :
Le tableau ci-dessous représente la répartition des femmes selon la profession du conjoint
et l’état nutritionnel.
Tableau 16 : Répartition des femmes selon la profession du conjoint et l’état nutritionnel.
Profession du Malnutrition Total
conjoint Oui (n = 18) Non (n = 91)
n % n % n %
Artisane 2 15,4 11 84,6 13 11,9
Cultivateur 8 13,3 52 86,7 60 55,0
Commerçant 0 0,0 6 100,0 6 5,5
Journalier 8 32,0 17 68,0 25 22,9
Autres 0 0,0 5 100,0 5 4,6
Autres* : commerçant, journalière, pêcheur, chauffeur, sécurité.

Ce sont les femmes mariées avec un journalier qui ont la prévalence de malnutrition
plus élevée, soit 32,0%, que chez les autres.
b- Revenu mensuel :
Le tableau suivant montre la répartition des femmes selon le revenu mensuel et
l’état nutritionnel.
Tableau 17 : Répartition des femmes selon le revenu mensuel et l’état nutritionnel.

Revenu mensuel Malnutrition Total OR


Oui (n = 16) Non (n = 71)
n % n % n %
< 100000 14 19,7 57 80,3 71 81,6 1,71
> = 100000 2 12,5 14 87,5 16 18,4 1

Parmi les femmes enquêtées, 87 sont capables de valoriser leurs revenus


mensuels. Le revenu médian est de 50000 Ariary avec un minimum de 7500 et un
maximum de 240000 Ariary par mois. La prévalence de la malnutrition chez les femmes
qui ont un revenu mensuel inférieur à 100000 Ariary est plus élevée (19,7%) par rapport
aux autres. Il y a une association entre le revenu mensuel et l’état nutritionnel des mères
OR = 1,71.
La figure 9 présente la distribution des femmes allaitantes selon les revenus
mensuels et l’état nutritionnel.

90 90
% 83,7
80 75
70
60
50
40
Malnutrition Oui
30 25 Malnutrition non
20 16,3
10 10

0
7500 - 55000 - 12000 -
50000 100000 24000

Revenu mensuel

Figure 9 : Répartition des femmes selon le revenu mensuel et l’état nutritionnel.


c- Agriculture :
 Culture :
Les ménages peuvent produire les denrées alimentaires de deux façons : la culture
et l’élevage. Cent six femmes pratiquent la culture, soit 87,6 %, et quatre vingt onze, soit
75,2%, l’élevage.
Le tableau 18 montre la répartition des mères selon la nature des cultures pratiquée
et l’état nutritionnel.
Tableau 18 : Répartition de l’état nutritionnel des mères selon les cultures.
Cultures Malnutrition Total OR IC à 95%
Oui (n = 18) Non (n = 88)
n % n % n %
Riz
Oui 13 16,7 65 83,3 78 73,6 0,92 0,29– 2,86
Non 5 17,9 23 83,1 28 26,4 1
Pommes de terre
Oui 5 21,7 18 78,3 23 21,7 1,49 0,47 –4,74
Non 13 15,7 70 84,3 83 78,3 1
Tubercules
Oui 17 20,0 68 80,0 85 80,2 5
Non 1 4,8 20 95,2 21 19,8 1
Tomate
Oui 1 3,1 31 96,8 32 30,2 0,10 0,01– 0,85
Non 17 23,0 57 77,0 74 69,8 1
Légumes
Oui 6 10,2 53 89,8 59 55,7 0,33 0,11- 0,96
Non 12 25,5 35 74,5 47 44,3 1

- La médiane de quantité de riz chez les femmes qui font la riziculture est de 12,2
daba avec une quantité minimum de 2 et un maximum de 60.
Les prévalences de la malnutrition chez les femmes qui pratiquent ou non la riziculture
sont presque identiques. Il y a une association entre la culture de riz et l’état nutritionnel
des femmes OR = 0,92 mais ce n’est pas significatif.
- La quantité médiane de pomme de terre cultivée par chaque femme est égale à 5
soubique avec un minimum de 2 soubiques et un maximum de 40 soubiques. La
prévalence de la malnutrition chez les femmes qui ont cultivé des pommes de terre est plus
élevée (21,7%) par rapport à celles qui ne l’ont pas pratiquée. Il y a une association non
significative entre la pratique de la culture des pommes de terre et l’état nutritionnel des
femmes allaitantes.

- La quantité médiane des tubercules produite par femme est estimée à 10 sacs par
an, avec un minimum d’un sac et un maximum de 40 sacs. Les femmes, qui ont des
tubercules, sont plus malnutries 20,0% que les femmes qui ne les possèdent pas.

- La quantité médiane de tomate par an est égale à 22,5 kesika, avec un minimum
de 5 et un maximum de 150 kesika. La prévalence de la malnutrition chez les femmes qui
n’ont pas de tomate 23,0% est plus élevée par rapport aux autres 3,1%. L’association entre
l’état nutritionnel des femmes allaitantes et la possession de culture de tomate est
significative OR (IC à 95%) = 0,10 (0,01 – 0,85).

- La médiane sur la quantité de légumes obtenue par an est de 4 soubiques avec un


minimum de demi soubique et un maximum de 75. La prévalence de la malnutrition chez
les femmes qui n’ont pas de légumes est plus élevée (25,5%) par rapport à celles qui les
possèdent et cette association est significative OR (IC à 95%) = 0,33 (0,11 – 0,96).
La figure suivante montre la répartition des femmes selon l’état nutritionnel et la culture.

80%
Malnutrition non
83%

Culture non
Culture oui

20%
Malnutrition oui
17%

0 20 40 60 80 100

Figure 10 : Répartition des femmes selon l’état nutritionnel et la culture


La prévalence de la malnutrition chez les femmes qui ne pratiquent pas de culture
20% est plus élevée que chez les autres qui la pratiquent (17%). Il y a donc une association
entre la pratique ou non de culture et l’état nutritionnel des femmes allaitantes OR = 0,81.
 Elevage :
Le tableau ci-dessous représente la répartition de l’état nutritionnel des femmes selon la
possession d’animaux domestique.
Tableau 19 : Répartition des femmes selon l’état nutritionnel et la possession des animaux
domestiques.
Elevage Malnutrition Total OR IC à 95%
Oui (n = 21) Non (n = 100)
n % n % n %
Oui 13 14,2 78 85,7 91 75,3 0,46 0,17– 1,26
Non 8 26,7 22 73,3 30 24,7 1

La prévalence de la malnutrition chez les femmes qui ne pratiquent pas l’élevage


est plus élevée 26,7% par rapport aux autres. Il y a une association entre la possession
d’élevage et l’état nutritionnel des femmes OR = 0,46 même si elle est non significative IC
à 95% = 0,17 – 1,26.
Le tableau suivant montre les caractéristiques des animaux élevés par les femmes.
Tableau 20 : Répartition des élevages

Nature Nombre (n = 91) Pourcentage


- Bœuf
Oui 28 30,7
Non 63 69,2
- Porc
Oui 29 31,8
Non 62 69,2
- Volailles
Oui 74 81,3
Non 17 18,7
Parmi les femmes qui possèdent des bœuf et des porcs, les nombres médian
(minimum, maximum) sont égaux, soit égal à 2 (1, 4). Mais pour les éleveurs de volaille,
on possède un nombre médian (minimum, maximum) égal à 6 (1, 40).

3.5 – Etat nutritionnel des mères et allaitement :


3.5.1 - Concernant l’enfant :
a - Age de l’enfant :
Le tableau montre la répartition des mères selon l’état nutritionnel et l’âge de
l’enfant.
Tableau 21: Répartition des mères selon l’état nutritionnel et l’âge de l’enfant.

Age de l’enfant (mois) Malnutrition Total


Oui (n = 21) Non (n = 100)
n % n % n %

<6 4 12,1 29 87,9 33 27,3


6 – 11 4 11,4 31 88,6 35 28,9
12 – 24 13 28,3 33 71,7 46 38,0
+ de 24 0 0,0 7 100,0 7 5,8

L’âge moyen des enfants allaités par les femmes est estimé à 10,59 ± 6,7 mois.
La prévalence de la malnutrition chez les mères qui allaitent les enfants âgés de 12
à 24 mois est la plus élevée (28,3%).

b- Type d’allaitement :
Le tableau 22 montre la répartition des femmes selon le type d’allaitement et l’état
nutritionnel.
Tableau 22 : Répartition des mères selon le type d’allaitement et l’état nutritionnel.
Type Malnutrition Total OR IC à 95%
d’allaitement Oui (n = 21) Non (n = 100)
n % n % n %
AME 3 10,0 27 90,0 30 24,9 0,45 0,12-1,65
A mixte 18 19,8 73 80,2 91 75,2
La malnutrition touche plus les femmes pratiquant l’allaitement mixte que celles
l’AME (19,8% contre 10,0%). Il y a une association même si elle est non significative.

c - Fréquence de tétée par jour et âge d’introduction des aliments de


complément :
Le tableau 23 montre la répartition de l’état nutritionnel des mères selon la
fréquence de tétée par jour et l’âge d’introduction des aliments complémentaires chez les
enfants.
Tableau 23 : Répartition de l’âge d’introduction des aliments complémentaires, fréquence
de tétée et état nutritionnel des mères.
Caractéristiques Malnutrition Total OR IC à 95%
Oui Non
n % n % n %
Nombre de tétée par jour (n = 121)
< 10 13 19,4 54 80,6 67 55,4 1,38 0,52-3,63
> = 10 8 14,8 46 85,2 54 44,6 1
Age d’introduction des aliments complémentaires (n = 91)
< 4 mois 6 35,5 11 64,7 30 18,7 2,81 0,87-9,0
4 et + 12 16,2 62 83,8 74 81,3 1

Les enfants sont allaités en moyenne (± ET) de 9,1 ± 2,12 fois par jour y compris la
nuit. La prévalence de la malnutrition chez les mères qui allaitent leurs enfants moins de
10 fois par jour est plus élevée que celle des mères qui allaitent plus de 10. Il y a une
association mais non significative (OR (IC à 95%) : 1,38 (0,52 – 3,63).
La moyenne d’âge d’introduction des aliments de complément est de 4,69 ± 1,18
mois. La prévalence de la malnutrition des mères qui introduisent des aliments
complémentaires avant le 4ème mois est plus élevée (35,5%) que chez les mères qui les
introduisent au-delà du 4ème mois.
Il y a donc une association entre l’âge d’introduction d’aliment complémentaire et
l’état nutritionnel des mères OR = 2,81 même si elle est non significative.
Les causes de l’introduction de ces aliments complémentaires sont à 64,8 % par la
faible production du lait sentie par la mère, 5,5 % par la maladie des mères et 29,7 % par
d’autres causes (par le fait de penser que le lait maternel est insuffisant pour couvrir les
besoins nutritionnels de l’enfant ou habituer l’enfant à manger d’autres aliments, ou par le
conseil d’un Médecin ou de famille ou de la communauté).
DISCUSSIONS
V- DISCUSSIONS

4.1 - Etat nutritionnel des femmes allaitantes :

A partir des résultats, la moyenne (± ET) de l’IMC des femmes allaitantes dans la
commune rurale d’Iarinarivo est de 20,6 ± 2,3 c’est-à-dire supérieure à 18,5. Une
proportion non négligeable (17,4%) des femmes allaitantes à IMC inférieure à 18,5 est
confirmée indiquant un mauvais état nutritionnel.

Dans toute l’île, en 2003 – 2004 la proportion des femmes sise en deçà du seuil
critique de 18,5 est de 19 % [5].

La prévalence de la malnutrition est encore plus élevée par rapport à la situation


dans d’autres pays en voie de développement de l’Afrique Subsaharienne. En Côte d’Ivoire
cette prévalence est égale à 7,9 % et en Zimbabwe 5,0 % [9].

La comparaison entre l’IMC idéale [12] et l’IMC aux résultats d’étude dans chaque
tranche d’âge montre un large écart à améliorer du point de vue état nutritionnel. Elle est
présentée dans le tableau suivant :
Tableau 24 : Comparaison entre IMC idéale et IMC résultat d’étude
Tranche d’âge IMC Idéale IMC Etude
19 - 24 19 - 24 16,8 – 26,1
25 – 34 20 - 25 16,3 – 28,8
35 - 44 21 - 26 16,8 – 28,8

4.2- Les habitudes alimentaires des femmes :


4.2.1 : Interdits alimentaires :
Même si certaine forme de restriction associée aux tabous et interdits sociaux est en
voie de régression, nous avons demandé aux femmes de quels aliments elles ne mangent
pas ou sont interdits pendant la période de la lactation. Ainsi nous avons trouvé une
proportion importante des femmes (46,3 %) qui se privent de certains aliments pendant la
lactation. Les aliments les plus interdits sont les brèdes, la patate douce, l’haricot, le chou,
l’oignon, l’œuf et le lait. Les mères pensent que ces aliments donnent d’autres goûts et
odeur au lait, puis ayant comme effet diarrhéique aux enfants allaités ou encore parce
qu’elles ne les aiment pas tout simplement.

Aux Etats-Unis, le chocolat est interdit car il donnerait la diarrhée chez l’enfant. En
Nouvelle-Zélande, le chou et la soupe aux tomates sont déconseillés alors qu’en Italie, la
mère a droit à la tomate et aux aliments blancs à la couleur du lait. [13]
En France, il y avait l’habitude de prévenir les accouchées que certains aliments
donnent un goût prononcé au lait comme poireaux, céleri, choux-fleurs, asperge, ail,
oignons. Le fait d’écarter ces aliments de façon péremptoire par la mère qui allaite, relève
la dictature gustative. [13]

Même si aucun aliment n’est mauvais et qu’une femme qui allaite peut manger ce
qu’elle veut pour couvrir les besoins pendant l’allaitement, elle n’a pas besoin de « manger
pour deux » comme le conseillait d’une certaine croyance populaire puis il n’existe pas
d’aliments particuliers que la mère ne devrait manger ou éviter, mais il faut rappeler ici que
la consommation excessive d’alcool, de vin, de café, de thé, ou de tabac passant à des
degrés divers dans le lait est nuisible pour l’enfant. [13] et [14]
Les conseils ou interdictions en matière d’alimentation peuvent nuire car empêche
la mère de diversifier ses régimes. [14].

4.2.2 : Fréquence de consommation des aliments par groupe :


Comme à l’accoutumée en tant que Malagasy, le riz constitue toujours le premier
aliment de base de la majorité des femmes allaitantes enquêtées (78,5%). Les Malagasy
mangent du riz trois fois par jour habituellement pour des raisons particulières, 21,5 %
utilisent les tubercules à savoir le manioc en premier lieu ensuite la patate douce et le maïs
à la place du riz. [15]
Selon le résultat, 53,8% des femmes qui mangent des tubercules comme aliment de
base sont malnutries. La raison est simple : 100 g de manioc frais par exemple fournissent
149 calories, 36 g de glucide, 1 g de protéine (très pauvre). Certaines variétés de manioc
présentent des effets anti-nutritionnels, et contiennent de la cyanure donc goitrigène.
Malgré tout, on peut le considérer comme un aliment de base à condition qu’il soit associé
avec d’autres aliments riches en protéines comme la viande, le poisson, les graines
d’oléagineux comme les arachides. [16] et [17]
* : gramme
Ainsi, une quantité d’huile de 2 à 3 cuillères à soupe par famille ne couvre pas les
besoins quotidiens en lipide chez les mères parce qu’elle doit couvrir les 30% de l’apport
énergétique total. Une mère allaitante a besoin de 5 millilitres soit une cuillérée à café
d’huile supplémentaire chaque jour. [18]
La consommation des aliments constructeurs comme la viande, les légumineuses,
l’œuf, les produits laitiers sont très rares 2 à 5 fois seulement par mois. L’enquête s’est
déroulée au mois de Mai qui est la période idéale pour la pêche dans la commune (pas
d’inondation), c’est le poisson qui tient la meilleure source protéique des femmes
allaitantes dans cette commune. Malgré tout, l’alimentation des mères allaitantes est
pauvre en protéine animale et végétale.
Particulièrement sur l’enfant : la nutrition maternelle pauvre en protéine seulement
donne des effets négatifs sur le développement et la croissance de l’enfant. [10] et pour la
mère c’est la fatigue qui prédomine. [15]

Les mères consomment de brèdes 4 fois par semaine en moyenne, d’autres légumes
une fois par semaine et des fruits 3 fois par semaine En effet, la consommation des
aliments protecteurs surtout les fruits chez les mères allaitantes est insuffisante et cette
situation peut refléter la consommation de la population générale.

Pour chaque repas une personne doit prendre du jus de fruit (par exemple le jus
d’orange) ou de fruit frais pour satisfaire les besoins de l’organisme en Vitamine C car ceci
facilite l’absorption du fer dans l’organisme. Ainsi, la ration alimentaire devrait contenir
des protides, des lipides et des glucides dans une proportion de 1, 1, 6 [19]. Nous donnons
ici un exemple d’aliments supplémentaires dont une mère allaitante a besoin chaque jour :
une poignée de riz soit 60 grammes, ½ poignée d’haricot soit 30 grammes, une poignée de
légumes, ½ banane. [18]

A Madagascar, la prévalence de l’anémie chez les femmes qui allaitent est de 47 %


qui est la conséquence du faible ou de l’absence même d’apport en Fer dans l’alimentation
[6]

Bref, les trois lois nutritionnelles (à savoir la loi de la diversification alimentaire, la


loi quantitative surtout la loi qualitative) ne sont pas du tout respectées du fait de la
fréquence de la consommation des aliments par groupe qui ne satisfait pas les besoins de
l’organisme maternel y compris les besoins de la lactation qui doit apporter environ 41
grammes de protéines, 1200 microgrammes de vitamine A et 50 mg de vitamine C par jour
[20] et [21].
Lorsque l’alimentation n’est pas assez variée, que les réserves alimentaires sont
inadéquates. [22]
Aux Etats-Unis, 60% de l’apport énergétique proviennent de produits animaux, et
en Indonésie 41 % des calories sont apportées par des aliments de base et que 9 %
seulement de produits animaux, par conséquent 24 % des femmes du post-partum
observées ont manqué de Zinc [20]. Selon l’étude faite en 1981, certaines femmes ne
perdent pas de poids malgré un apport calorique théoriquement insuffisant pour assurer une
lactation complète [23].

La proportion des mères qui n’a pas pris de la vitamine A dans les 8 semaines
suivant l'accouchement (23,1 %) semble importante malgré la gratuité de ce produit dans le
centre de santé. Les femmes accouchées à domicile qui ne sont pas assistées par un
personnel médical n’ont pas eu d’IEC concernant l’importance de cette supplémentation en
vitamine A et la gratuité de ce produit dans le centre de santé alors qu’elles ne viennent au
CSB qu’au deuxième mois et plus de l’enfant pour la vaccination et c’est trop tard pour la
prise de la vitamine A. Le supplément de vitamine A aide à reconstituer les réserves,
améliore le contenu en vitamine A du lait maternel et réduit la morbidité maternelle [24] et
[25]

4.3- Les facteurs socio-économiques et environnementaux des femmes allaitantes :

Les résultats montrant les proportions élevées de la malnutrition chez les femmes
allaitantes sont :
- L’âge : les mères âgées moins de 19 ans sont plus exposées à la malnutrition à
cause de leur jeune âge dont l’insuffisance d’expérience sur la préparation en qualité et en
quantité des aliments prédomine. Les mariages d’enfants compromettent la santé de la
mère et de l’enfant à la fois. [26]
- Le statut matrimonial : les mères non mariées sont plus malnutries par rapport aux
autres parce qu’elles élèvent seules leurs enfants, et aussi assurent seules la responsabilité
dans le ménage.
- Le niveau d’instruction : les mères qui ont le niveau primaire sont les plus
vulnérables à la malnutrition, parce que la capacité d’apprendre, de capter et de pratiquer
les connaissances est faible ou tout simplement par le désintéressement et par la
négligence.
Même si la moitié des étudiants à l’Université d’Antananarivo sont des filles dans
cette commune qui n’est pas loin du centre ville parmi les enquêtées personne n’atteint le
niveau supérieur. En plus, de nombreuses études ont montré l’effet bénéfique d’une mère
ayant un niveau d’étude supérieur sur la santé en général dont la nutrition en fait partie
[27].

- En comparant avec les autres, les mères qui s’occupent seulement de leur foyer et
ayant un conjoint journalier avec un revenu mensuel inférieur à 100000 Ariary ont une
proportion élevée de malnutrition. Aujourd’hui, personne ne dit que la vie est facile, c’est
pour cette raison que chaque membre de famille s’entraide en travaillant pour augmenter
au moins le revenu du ménage. Pour les pères journaliers, s’ils ne trouvent pas de travail
dans une journée, leur famille n’obtient pas la ration alimentaire quotidienne. Ici, la
malnutrition est causée par l’insuffisance de source de revenu et du faible pouvoir d’achat.
- Chez les mères qui ne pratiquent pas la culture et l’élevage : les femmes qui ne
possèdent pas de légumes et de tomate sont plus malnutries. Dans la commune, la culture
de tomate et des légumes est la meilleure source de revenu, donc celles qui la pratiquent
ont un meilleur niveau de vie par rapport aux autres et il se peut qu’elles les consomment
souvent. Pour l’élevage, le bœuf aussi est une source de revenu parce que la charrette
seule assure la circulation des produits dans la commune, en plus il sert à faire le travail
journalier.
- Pour les femmes dont la taille du ménage est supérieure à 4 c’est-à-dire un
nombre de plus de 4 enfants et que les enfants moins de 5ans dont les femmes se chargent
sont supérieurs à 2 : elles sont plus malnutries. Si la taille du ménage est élevée, le travail
et la charge aussi augmentent et la ration alimentaire de chaque membre diminue.
L’état nutritionnel des mères est menacé par des grossesses fréquentes et rapprochées. [13]
Ainsi, une proportion élevée des femmes (60,3%) non pratiquants d’AME n’utilise pas de
méthode pour la planification de naissance.
- En outre, la proportion des mères qui n’a pas eu de connaissance sur leur
alimentation, pendant l’enquête, est élevée. Pour celles qui ont des notions, les
connaissances qu’elles obtiennent sont basées sur les aliments considérés comme
augmentant la quantité du lait maternel et nous avons tiré qu’il y a lacune sur la
considération et l’information des mères sur leur alimentation pour qu’elles soient en bon
état nutritionnel et pour qu’elles le maintiennent tout au long de la période de lactation.
Bref, quelles que soient les différences de proportion significative ou non, les
conditions de vie des ménages influencent les comportements sanitaires et nutritionnels des
individus y compris les femmes allaitantes. [24].
A Madagascar, seule la région de résidence et l’occupation de la mère demeurent
des variables explicatives importantes de la malnutrition maternelle. Pour cela, la
proportion des femmes souffrant de la malnutrition est 30 % inférieure dans la province
d’Antsiranana à celle de la province d’Antananarivo [24].
- Pour les mères dont l’âge de l’enfant à allaiter se situe entre 12 à 24 mois, la
prévalence de la malnutrition est élevée : après un an la mère néglige les soins en matière
d’alimentation car le bébé n’est plus dépendant d’elle. Il se peut que les réserves
constituées pendant la grossesse et pendant la période dit « mifana » (la période où la mère
accouchée ne fait que manger et se reposer) soient épuisées d’où l’épuisement des
réserves maternelles et la malnutrition. En plus les besoins en Fer par exemple augmente
du fait du retour de la menstruation alors que leur régime est pauvre en nutriment [14].

- En fin, les mères malnutries ont une proportion élevée dans l’introduction
précoce des aliments complémentaires à leurs enfants. Selon les raisons évoquées par la
mère même, l’auto sensation d’insuffisance du lait la pousse à le faire et c’est le signe et la
conséquence de la malnutrition. Même si une bonne alimentation ne garantit pas une
production de lait supérieure, elle lui permettra au moins de retrouver ses forces et de
refaire ses réserves énergétiques en mangeant suffisamment. [28]

- Plusieurs aliments en particulier la viande, les légumes, et les fruits existent très
rarement voire absents dans la commune. Pour avoir les besoins, il faut faire une marche à
pieds d’environ 6 kilomètres (une heure) c’est pourquoi les mères n’ont pas de volonté à
diversifier leurs alimentations. En plus, il n’y a pas de marché dans la commune et tous les
légumes obtenus sont transportés en totalité au marché du « Tantsaha » dans des
communes voisines.

La sixième stratégie de la PNN consiste à améliorer la sécurité alimentaire des


ménages c’est-à-dire l’accès de tous à tout moment aux aliments nécessaires dont ils ont
besoin pour être en bonne santé et mener une vie active y compris l’accessibilité, la
disponibilité et la stabilité alimentaire [1]. Et dans cette commune, l’amélioration de cette
situation reste un défi.
RECOMMANDATIONS
V – RECOMMANDATIONS

L’objectif général est de réduire la prévalence de la malnutrition chez les mères


allaitantes.
Outre les recommandations liées à la sécurité alimentaire, le renforcement des
activités de Communication pour le changement de comportement parait primordial et ceci
en collaboration avec toutes les personnes et organismes qui peuvent soutenir les activités.

5.1 – Au niveau central :


Ce sont l’Etat et les différents Ministères

5.1.1- Etat :
- Créer des projets de développement rural pour améliorer le revenu des
ménages : recherche de marché pour l’exportation de tomate, collecte des
tomates à prix motivant.

5.1.2- Ministère de la Santé et du Planning Familial :


- Promouvoir un programme de surveillance de l’état nutritionnel des femmes
allaitantes ;
- Organiser des formations continues du personnel de la santé sur la nutrition
maternelle proprement dite ; et sur l’état nutritionnel des femmes allaitantes.

5.1.3- Ministère de l’Agriculture et de l’élevage:


- Promouvoir des formations de toute la population pour la culture qui n’a
jamais existé dans la commune : comme « le voly vary maro anaka »,
nouvelle technologie de culture de tomate et des légumes.
- Promouvoir des élevages d’animaux domestiques destinés à la
consommation du ménage.

5.1.4- Ministère de l’Education :


- Intégrer dans le programme scolaire les différents besoins alimentaires à
chaque période de la vie.
5.2 – Au niveau des autorités locales :
5.2.1- Au niveau communal : (personnel de la commune, les leaders d’opinions) :
- Renforcer la collaboration entre les autorités locales et le personnel du
CSB pour la lutte contre la malnutrition chez les femmes allaitantes car
c’est la clé de la progression et du développement communal;
- Améliorer le niveau d’accessibilité des aliments dans la commune : création
d’un marché communal même une fois par semaine ;
- Encourager la population à cultiver, à diversifier leur culture, à élever des
animaux domestiques et les destiner pour l’alimentation de la famille en
priorité et comme source de revenu ;
- Sensibiliser toute la population qui fréquente le bureau communal que les
mères ont besoin de soutien moral et financier pour avoir un meilleur état
nutritionnel pour elles, bien sûr, et aussi pour leurs enfants et pour toute la
famille.

5.2.2- Au niveau du CSB : Personnel de santé


- Sensibiliser les gens qui fréquentent le centre de santé que la malnutrition
des femmes allaitantes existe et ayant des effets sur toute la famille, la
communauté et même le pays ;
- Réserver un temps pour une séance de CCC pour la nutrition maternelle ;
- Eduquer la mère que les aliments considérés comme augmentant la quantité
de lait n’est pas suffisant pour assurer les besoins nutritionnels
supplémentaires de la lactation ;
- Sensibiliser les mères sur la nécessité de prendre un régime alimentaire
équilibré, diversifié et en quantité suffisante pendant toute la période
d’allaitement en utilisant les ressources alimentaires disponibles dans la
commune; et que l’interdiction alimentaire chez les mères allaitantes est
inutile, mais il faut éviter l’excès sur un tel aliment ;
- Conseiller les mères allaitantes fréquentées au CSB à additionner à chaque
repas une variété de fruits ;
- Montrer à la mère comment préparer (désintoxiquer) le manioc et comment
l’enrichir pour qu’il puisse satisfaire les besoins nutritionnels et pour qu’il
puisse remplacer le riz : démonstration culinaire nutritive lors des séances
de CCC ;
- Lors de la consultation prénatale (CPN) ou de consultation pour le planning
familial, mettre la femme au courant de son état nutritionnel surtout si elle
est malnutrie.
- Renforcer la sensibilisation des mères à utiliser des méthodes contraceptives
pour la planification des naissances pour que la taille du ménage soit
réduite ;
- Signaler les autorités locales sur l’importance du bon état nutritionnel des
femmes allaitantes.
- Introduire dans les activités du CSB la surveillance de l’état nutritionnel des
mères en parallèle avec la surveillance nutritionnelle des enfants lors des
séances vaccinales ;
- Former les responsables du SEECALINE et les comités de santé sur la
nutrition maternelle

5.2.3- Au niveau des fokontany :


a- Au niveau des centres SEECALINE :
- aider les mères à protéger aussi leur état nutritionnel de la même façon que
pour leurs enfants ;
- conscientiser les mères à diversifier la culture, à élever des animaux
domestiques réservés pour la consommation en premier lieu;
- aider les mères pour la préparation et la fortification des hanikotrana pour
qu’ils soient nutritifs pouvant satisfaire les besoins nutritionnels :
démonstration culinaire nutritive et salubre
- enseigner les femmes à diversifier le régime ;
- conseiller les femmes accouchées à domicile à fréquenter le centre de santé
pour la prise de vitamine A et pour conseil sur l’alimentation ;
- renforcer les sensibilisations sur la publication du planning familial.

b- Au niveau des leaders d’opinion :


- Sensibiliser les mères allaitantes parce que l’interdiction alimentaire peut
nuire à leur bon état nutritionnel et à celui de leur enfant ;
- Conscientiser les pères que les mères allaitantes ont besoin de leur soutien
pour leur nutrition supplémentaire pendant la lactation.
c- Au niveau des comités de santé :
- Encourager les mères à fréquenter le centre de santé surtout si elles ont
accouché à domicile pour la prise de vitamine A, pour la surveillance de
leur état nutritionnel et pour les conseils.

d- Au niveau de la population :
- Créer des groupes des femmes allaitantes pour qu’elles puissent s’entraider
pour leur besoin surtout en matière de nutrition.
CONCLUSION
CONCLUSION

L’un des objectifs du PNN est d’augmenter le taux d’allaitement maternel exclusif
jusqu’à 6 mois de 67% à 90% et maintenir le taux d’allaitement maternel jusqu’à deux ans
et au-delà à plus de 95% afin d’améliorer l’état nutritionnel des enfants de moins de 5 ans.
Les mères tiennent un rôle capital dans l’atteinte de cet objectif. Dans la commune
d’Iarinarivo Ambohidratrimo, leur état nutritionnel est primordial car une proportion non
négligeable de 17,4% des femmes allaitantes malnutries est constatée.
Les causes de cette malnutrition ont été enregistrées premièrement par suite des
aliments interdits et le régime alimentaire non diversifié, monotone et pauvre en protéine.
Ensuite par l’insécurité alimentaire des ménages et l’ignorance sur leurs besoins
alimentaires. En plus, la taille du ménage et le nombre d’enfants élevés. En fin, la non
pratique de culture et d’élevage.
Beaucoup de domaines peuvent intervenir avec le secteur de santé à savoir
l’éducation, l’agriculture, avec les autorités locales ainsi que les organisations
communautaires pour coordonner au traitement des comportements nutritionnels des
femmes allaitantes puis les facteurs socio-économiques, culturels et environnementaux
influençant la nutrition maternelle. Accorder une importance particulière au renforcement
de la communication pour le changement de comportement afin de combattre la
malnutrition des femmes allaitantes. Il faut en effet reconnaître que l’amélioration de l’état
nutritionnel des femmes allaitantes dans les communes donne l’amélioration de l’état
nutritionnel des enfants et de la famille ainsi que l’amélioration de l’état nutritionnel de
tout le pays.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
BIBLIOGRAPHIE

1- Politique Nationale de Nutrition (PNN) - RÉPUBLIQUE MADAGASCAR -

Edition 2004 - p:17-18.

2- RAZAFIARISOA B; RANDRIANAIVO A; RAKOTONIRINA S; MARI KO S. -

In Enquête Démographique et Sanitaire (EDS) de Madagascar 2003-2004 - p : 161 – 190.

3- LINKAGES – Faits d’Alimentation – 7 p.

4- BULLETIN D’INFORMATION SUR LA POPULATION DE MADAGASCAR,

Numéro 7 – Juillet 2005, p : 1

5- LINKAGES - Actions essentielles du secteur de la santé pour améliorer la

nutrition maternelle en Afrique - 8p - p : 1.

6- Patricia Haggerty ; Ellen Girerg Barclay ; Abdullah Dustagheer; Henri Auguste

R.; RAKOTONIRINA S.; RAZAFIARISOA B. - Nutrition et santé des jeunes

enfants et de leur mère à Madagascar. Résultats de l’Enquête Démographique et

de Santé, Madagascar 1997 - Macro International inc. Calverton, MD - Janvier

1999 - 113 p - p : 52.

7- Monographie de la commune rurale d’Iarinarivo.

8- -Nutrition humaine en milieu tropicale.

9- O.M.S (Série sur les micronutriments) – Apport de sécurité en vitamine A

pendant la grossesse et l’allaitement – 38p – p : 9-10.

10- FAO « Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture » -

PROFITONS AU MIEUX DE NOTRE NOURRITURE Une nouvelle initiative

de la FAO pour l’éducation nutritionnelle du public.

11- Madame E. G. White. - Rayons de Santé - p : 187 – 188.


12- International Life Sciences Institute ILSI. Present knowledge in nutrition sixth

edition. Washington - DC 1990 - p: 25; 317 – 318.

13- LYONEL ROSSANT - L’alimentation du nourrisson, Que sais-je - Le point des

connaissances actuelles presses universitaires de France - 127p - p : 19 – 21.

14- LINKAGES - Fiche de questions posées fréquemment sur : l’allaitement maternel

et la nutrition maternelle. Fiche n°4 - Juin 2000.

15- SEECALINE - Evaluation de la situation alimentaire et nutritionnelle à

Madagascar, Faritany Antananarivo – 1996 - p : 75.

16- SECALINA. – Evaluation de la situation alimentaire et nutritionnelle à

Madagascar – Faritany Toamasina TOME 2, Juin 1996 – p : 21- 22.

17- RABEHAJA A., Les aliments de Madagascar, 200p - p : 225.

18- OMS, UNICEF - Le conseil en allaitement : cours de formation - 185 pages - p

167.

19- Docteur HUBERT SWARTOUT - Nouveau guide de la santé - Inter-American

Publications - Pacific Press Publishing Association -336p - p : 17 – 41.

20- FAO, 1974 (tableau des apports journaliers recommandés de nutriment pour les

populations d’Afrique) - p : 272.

21- FAO - La nutrition durant certaines période de vie – 1999 - p : 12.

22- BULLETIN D’INFORMATION SUR LA POPULATION DE MADAGASCAR,

Numéro 17 – Juin - Juillet 2006 - p : 3.

23- OMS - L’alimentation infantile, Bases physiologiques - Supplément au volume

67, 1989, du bulletin de l’OMS - 112p - p : 38.

24- LINKAGES - Question et Défis pour le niveau millénaire. Réunion des points

focaux Nutrition de l’Afrique de l’Ouest. 25 – 29 Septembre 2000 - 81 p - p : 9 –

11.
25- Linkages Projet mondial d’amélioration de la nutrition et de la santé reproductive

– Nutrition Maternel = Problèmes et interventions (Pour une meilleur nutrition

maternelle : Présentation des diapositives assistée par ordinateur).

26- UNICEF – La situation des enfants dans le monde 2006 – EXCLUS ET

INVINCIBLE – p : 53, 85, 89.

27- BULLETIN D’INFORMATION SUR LA POPULATION DE MADAGASCAR,

Numéro 7 – Juillet 2005 - p : 1.

28- F. Savage King & B. DE BENOIT – Aider les mères à allaiter – OMS, Genève –

p : 149-152.
ANNEXES
ANNEXE 1
(Cartographie de la commune rurale Iarinarivo)
ANNEXE 2
Répartition des habitants de la commune rurale d’Iarinarivo par Fokontany, la distance
de chaque Fokontany du chef lieu de la commune, ainsi que la superficie respective:

Fokontany Nombre de Distance entre Superficie en


population Commune et Kilomètre carré
Fokontany (en mètre)
Iarinarivo 599 500 6
Amboasary 546 800 5
Ambatomainty 517 1000 5
Maroloha 277 3000 3
Antanantanana 1132 5500 10
Manonilahy 962 2000 10
Ambohinanjakana 171 3500 2
Tanjondroa 845 5000 4
Andriantany 737 4000 5
Total : 5787
ANNEXE 3 :
QUESTIONNAIRE D’ENQUETE
INSTITUT NATIONAL DE LA SANTE FORMATION EN VUE DE
PUBLIQUE ET COMMUNAUTAIRE L’OBTENTION DE DIPLOME
LICENCE EN NUTRITION
SECTION I : IDENTIFICATION DE LA FICHE D’ENQUETE
1 Date de l’enquête
2 Commune
3 Fokontany
4 Numéro de la femme
5 Numéro de l’enquêteur

SECTION II : INFORMATION GENERALE SUR LA MERE


6 Quel âge avez-vous ? (en année)
7 Depuis combien de temps habitez-vous
ici?
8 Est-ce que vous avez été scolarisée ? Oui Non
9 En quelle classe avez vous quitté
l’école ?
10 Quelle est votre activité professionnelle
principale ?
11 Etes-vous mariée ? Oui
Non 15

SECTION III : INFORMATION GENERALE SUR LE MENAGE


12 Quelle est l’activité professionnelle principale de
votre conjoint ?
13 Est-ce que votre conjoint a été scolarisé ?
14 A quel niveau d’instruction ?
15 Vous avez combien d’enfant ? Si un enfant 17
16 Quel est l’âge de l’aîné du dernier enfant ? (en
année)
17 Vous êtes combien dans ce foyer ?
18 Combien d’enfant de moins de 5 ans avez vous ?
SECTION IV : INFORMATION SUR L’ENFANT A ALLAITER

19 Age de l’enfant à allaiter (en mois)


20 Est-ce que vous allaitez exclusivement cet Oui Non 23
enfant au sein?
21 Quel est l’âge où vous avez donné d’autres
aliments en plus du lait maternel ?
22 Pourquoi ?
23 Combien de fois par jour allaitez vous votre
enfant? (y compris la nuit)

SECTION V : INFORMATION SUR L’ECONOMIE


24 Vous salaire mensuel?
25 Est-ce que vous avez de terre cultivable ? Oui Non
26 Est-ce que vous pratiquez la culture ? Oui Non 30
27 Nature de la culture pratiquée : - Riz : Oui Non
- Pommes de terre : Oui Non
- Manioc : Oui Non
- Tomates : Oui Non
- Légumes : Oui Non
28 Quantité obtenue par an - Riz*_______________
- Pommes de terre**_______
- Manioc*** _____________
- Tomates**** ___________
- Légumes** ___________
29 Elevage Oui Non 34

30 Nature d’animaux - Bœuf : Oui Non


- Porc : Oui Non
- Volailles : Oui Non
31 Nombre d’élevage - Bœuf : _______________
- Porc : _______________
- Volailles : ____________
32 Est-ce que vous avez du lait ? Oui Non
33 Est-ce que vous avez des oeufs ? Oui Non
34 Est-ce que la maison où vous habitez est le Oui Non
votre ?

SECTION VI : INFORMATION SUR LES INTERDITS ALIMENTAIRES


35 Y a – il des aliments que vous ne Oui Non 38
consommez pas, parce que vous êtes
allaitante ?
36 Les quels ? _______________________________
37 Pourquoi ?
SECTION VII : INFORMATION SUR LA CONSOMMATION ALIMENTAIRE
38 Quel est votre premier aliment de base ? Riz
(à numéroter 1 et 2) Hanikotrana
39 Combien de fois par jour vous mangez du riz, du Riz
Hanikotrana? Hanikotrana
40 Est-ce que les aliments dont vous avez besoin Oui Non 43
existe-t-il dans votre quartier ?
41 Quels sont les aliments inexistants dans la
commune ?
42 Pour vous en procurer, vous mettez combien de - 30 minutes
temps pour les trouver ? une heure
une heure et 30mn
43 Est-ce que vous avez pris de la vitamine A dans les Oui Non
8 semaines suivant l’accouchement ?
44 Est-ce que vous avez utilisez le sel iodé ? Oui Non

* : en daba ** : en soubique *** : en sac **** : en caissette


45- Nature des Quantité Nombre de consommation
aliments
Par jour Par semaine Par mois Autres

Viande
Poisson
Œuf
Lait
Légumineuses
Fruit
Brèdes
Autres légumes
Huile

SECTION VIII : INFORMATION SUR LES CONNAISSANCES


46 Est-ce que vous avez reçu des formations ou Oui Non 49
des éducations sur la nutrition des mères
allaitantes ?
47 Les quelles ?
48 Où vous avez reçu ces informations ?
49 Utilisez vous une méthode pour planifier la Oui Non
naissance ?

SECTION IX : MESURES ANTHROPOMETRIQUES


50 Poids
51 Taille
52 IMC
ANNEXE 4
PROPOSITION DE PLAN D’ACTION 2008
Plan d’action pour la réduction significative 50 à 80% de la prévalence de la malnutrition
des femmes allaitantes dans la commune rurale Iarinarivo.

Objectif général : D’ici fin de l’année 2008, réduire 50 à 80% la prévalence de la


malnutrition chez les femmes allaitantes dans la commune rurale Iarinarivo.

OS 1 : Améliorer les connaissances des agents de santé, des comités de santé, des agents
communautaires en matière de nutrition maternelle d’ici premier trimestre de l’année 2008.
Stratégies Action Responsable Lieu Chronogramme

1- Recyclage du a- Convoquer les Responsable SSD Premier


personnel de santé sur intervenants ; nutrition au niveau trimestre de
les thèmes suivants : régionale l’année 2008
- Besoins nutritionnel
des mères allaitantes ; b- Préparer les outils Médecin Inspecteur
- Surveillance de l’état techniques ; et Adjoint
nutritionnel des technique
femmes allaitantes ;
- CCC des FA en
matière de leur c- Convoquer les Responsable
nutrition ; agents de santé ; nutrition
- Planning familial.
d- Assurer la Equipe nutrition
formation ;
2- Formation et a- Convoquer les Responsable SSD Premier
recyclage des comités intervenants ; nutrition, Médecin trimestre de
de santé, des agents Inspecteur l’année 2008
communautaires, des
autorités locales, des
leaders d’opinion sur b- Préparer les outils Adjoint technique
les besoins techniques ;
nutritionnels des Responsable
femmes allaitantes, les c- Convoquer les nutrition
conseils à donner pour personnes à former ;
améliorer l’état
nutritionnel des mères d- Assurer la Equipe du service
y compris le planning formation. de la nutrition
familial.
3- Renforcer la a- Convoquer les Agent de santé CSB Premier
collaboration avec tous intervenants ; trimestre de
les secteurs existants l’année 2008
dans la commune. b- Partager les tâches
respectives de chaque
secteur.
4- Dotation des a- Commander les Chef CSB CSB Premier
matériels d’IEC pour la matériels au service semestre de
CCC aux agents nutrition ; l’année 2008
communautaires, aux
comités de santé, aux b- Distribuer les
leaders d’opinion, et au matériels obtenus.
niveau de la
population.

OS 2 : Intégrer la surveillance de l’état nutritionnel des mères et la CCC sur la nutrition des femmes
allaitantes dans les activités prioritaires du CSB.
Stratégies Action Responsable Lieu Chronogramme

1- Surveiller a- Prendre le poids ; Agent de santé CSB Deuxième


systématiquement l’état trimestre de
nutritionnel des femmes b- Mesurer la taille ; Agent de santé l’année 2008
allaitantes fréquentées le
CSB (lors de la séance c- Calculer l’IMC ;
vaccinale). Agent de santé
d- Communiquer aux
femmes ses états Agent de santé
nutritionnels.
2- Réserver un temps a- Bien programmer les Agent de santé CSB Deuxième
pour la CCC sur la activités du CSB ; trimestre de
nutrition des femmes l’année 2008
allaitantes : lors de la
consultation médicale, b- Afficher ces Agent de santé
lors des rendez vous pour programmes.
le planning familial, lors
des CPN, etc.
OS 3 : Mobiliser toutes les mères et toute la famille sur les besoins nutritionnels des femmes allaitantes et
l’importance du bon état nutritionnel maternel
Stratégies Action Responsable Lieu Chronogramme

1- IEC sur les besoins a- CIP (Visite à Agent de santé CSB Deuxième
nutritionnels des mères domicile) ; Agents Fokontany trimestre de
allaitantes. communautaires Fokontany l’année 2008
Leaders d’opinion Quartiers
Comité de santé
b- Communication de CSB
masse. Agent de santé Quartier
Comité de santé Sites
Agents Seecaline
communautaires

2- Conscientisation des a- CIP (système tâche Agent de santé CSB Deuxième


familles sur les besoins d’huile) trimestre de
nutritionnels des femmes l’année 2008
allaitantes b- Communication de Leaders d’opinion, Fokontany
masse au moment du Agents
fivoriam-pokontany. communautaires,
Responsable
nutrition,

3- Renforcement de la a- Sensibiliser les Agents Fokontany Deuxième


sensibilisation des mères femmes enceintes à communautaires / Quartiers trimestre de
sur l’importance de la accoucher au CSB ; Comités de santé l’année 2008
fréquentation au CSB.
b- Envoyer les mères
accouchées à domicile
au CSB pour la prise de
la vitamine A.
3- Création des groupes a- Réunir toutes les Leader d’opinion, Fokontany Première
de femmes allaitantes femmes allaitantes dans chef quartier trimestre de
chaque fokontany ; l’année 2008

b- Lister les membres ; Leaders d’opinion,


chef quartier,
comité de santé.
c- Election des
membres du bureau. Les mères
OS 4 : Améliorer la sécurité alimentaire des ménages : niveau de vie augmenté à 50%.

Stratégies Action Responsable Lieu Chronogramme

1- Améliorer le revenu a- Encourager les Agent de santé CSB Troisième


des ménages ; mères à diversifier leur Agents Fokontany trimestre de
culture ; communautaires Fokontany l’année 2008.
Leaders d’opinion Quartiers
Comité de santé
CSB
b- Encourager les Agent de santé Fokontany
mères à augmenter au Comité de santé Fokontany
plus que possible la Leaders d’opinion Quartiers
culture de tomate et des Agents
légumes communautaires
CSB
Fokontany
c- Encourager les Agent de santé Fokontany
mères à élever des Comité de santé Quartiers
animaux domestiques Leaders d’opinion
(exemple : volailles, Agents
vache laitier, lapin) communautaires Commune
et
d- Former toute la Fokontany
population en
particulier les femmes
allaitantes sur les Responsable
nouvelles technologies agriculture
de culture de tomate, de
légumes et sur
l’élevage des animaux
domestiques.
2- Recherche des a- Collecter la Etat Fokontany
marchés de tomate et production Leaders d’opinion,
légumes à bon prix. Agents
communautaires,
Responsable
nutrition,

3- Création du marché a- Convoquer les Autorités locales Commune Deuxième


communal. intervenants ; trimestre de
l’année 2008
b- recherche des aides Organisation non
pour l’infrastructure ; gouvernementale
(ONG) ou Etat
c- Construction du
marché ;

d- Choix des jours du Toute la population Fokontany


marché.
OS 5 : Augmenter à 50% le taux d’utilisateur du planning familial dans la commune d’ici fin du premier
trimestre de l’année 2008.
Stratégies Action Responsable Lieu Chronogramme

1- Augmenter la a- Accueillir les Agent de santé CSB Première


disponibilité du CSB femmes à chaque après trimestre de
pour accueillir les midi (non pas tous les l’année 2008
femmes de planifier leur jeudi)
naissance
b- Publier les Agent de santé CSB
avantages de Comité de santé Fokontany
l’utilisation des Agents Quartiers,
méthodes communautaires Sites
contraceptifs. Seecaline
2- Activer la distribution a- Choisir le Chef CSB / CSB Dans la
des produits responsable du site par Personnel de santé première
contraceptifs à base fokontany ; trimestre de
communautaire. l’année 2008
b- Commander les Prestataire au Fokontany
produits contraceptifs ; niveau des
fokontany
c- Livrer les produits
contraceptifs ;
Personnel de santé Fokontany
d- Distribuer les / Chef CSB
produits.
Prestataire au
niveau des
fokontany
3- Indemnisation des a- Convoquer les Chef CSB Bureau Première
collaborateurs (comités intervenants ; communal trimestre de
de santé, agents l’année 2008
communautaires) aux b- Informer les
différentes activités. autorités locales sur la
motivation pour les
agents ;

c- Proposition de CSB
budgétisation et
moment de la
réalisation ;

d- Réception des
budgets ;

e- Distribution des
rémunérations.
OS 6 : Augmenter à 100% les instituteurs et enseignants connaissant les besoins nutritionnels humains
surtout pour les femmes dans la commune d’ici fin de l’année 2008.
Stratégies Action Responsable Lieu Chronogramme

1- Former tous les a- convoquer les Responsable SSD D’ici l’année


instituteurs et intervenants Nutrition, 2008
enseignants dans la Médecin Inspecteur
commune.
b- Préparer les outils Adjoint technique
techniques

c- Convoquer les Responsable


personnes à former nutrition

d- Assurer la Equipe du service


formation de la nutrition
2- Intégrer dans le a- Modifier le Responsable des Ministère de Dès la fin de
programme scolaire les programme scolaire. programmes l’Enseignem l’année 2008
besoins humains en solaires au niveau ent
matière d’alimentation du Ministère de
à chaque période de l’Enseignement et
vie. b- Publication des Responsable
programmes modifiés. nutrition.
PROPOSITION DE PLAN D’ACTION 2008

Plan d’action pour la réduction significative 50 à 80% de la prévalence de la malnutrition


des femmes allaitantes dans la commune rurale Iarinarivo.

Objectif général : D’ici fin de l’année 2008, réduire de 50 à 80% la prévalence de la


malnutrition chez les femmes allaitantes dans la commune rurale Iarinarivo.

 OS 1 : Améliorer les connaissances des agents de santé, des comités de santé, des
agents communautaires en matière de nutrition maternelle.

Stratégie 1 : Recyclage du personnel de santé sur les thèmes suivants :


- Besoins nutritionnel des mères allaitantes ;
- Surveillance de l’état nutritionnel des femmes allaitantes ;
- CCC des FA en matière de leur nutrition ;
- Planning familial.

Stratégie 2 : Formation et recyclage des comités de santé, des agents communautaires, des
autorités locales, des leaders d’opinion sur les besoins nutritionnels des femmes allaitantes,
les conseils à donner pour améliorer l’état nutritionnel des mères y compris le planning
familial.
Stratégie 3 : Renforcer à 100% la collaboration avec tous les secteurs existants dans la
commune.
Stratégie 4 : Dotation des matériels d’IEC pour la CCC aux agents communautaires, aux
comités de santé, aux leaders d’opinion, et au niveau de la population.

 OS 2 : Intégrer la surveillance de l’état nutritionnel des mères et la CCC sur la


nutrition des femmes allaitantes dans les activités prioritaires du CSB.

Stratégie 1 : Surveiller systématiquement l’état nutritionnel des femmes allaitantes


fréquentées le CSB (lors de la séance vaccinale).
Stratégie 2 : Réserver un temps pour la CCC sur la nutrition des femmes allaitantes : lors
de la consultation médicale, lors des rendez vous pour le planning familial, lors des CPN.
 OS 3 : Mobiliser toutes les mères et toute la famille sur les besoins nutritionnels
des femmes allaitantes et l’importance du bon état nutritionnel maternel.

Stratégie 1 : IEC sur les besoins nutritionnels des mères allaitantes.


Stratégie 2 : Conscientisation des familles sur les besoins nutritionnels des femmes
allaitantes.
Stratégie 3 : Promotion de formation des mères sur le mode de préparation des tubercules.
Stratégie 4 : Renforcement de la sensibilisation des mères sur l’importance de la
fréquentation au CSB.
Stratégie 5 : Création des groupes de femmes allaitantes.

 OS 4 : Améliorer la sécurité alimentaire des ménages : niveau de vie augmenté à


50%.

Stratégie 1 : Améliorer le revenu des ménages.


Stratégie 2 : Recherche des marchés de tomate et légumes à bon prix.
Stratégie 3 : Création du marché communal.

 OS 5 : Augmenter à 50% le taux d’utilisateur du planning familial dans la commune


d’ici fin du premier semestre de l’année 2008.

Stratégie 1 : Augmenter la disponibilité du CSB pour accueillir les femmes de planifier


leur naissance.
Stratégie 2 : Activer la distribution des produits contraceptifs à base communautaire.
Stratégie 3 : Indemnisation des collaborateurs (comités de santé, agents communautaires)
aux différentes activités.

 OS 6 : Augmenter à 100% les instituteurs et enseignants connaissant les besoins


nutritionnels humains surtout pour les femmes dans la commune d’ici fin de
l’année 2008.

Stratégie 1 : Former tous les instituteurs et enseignants dans la commune.


Stratégie 2 : Intégrer dans le programme scolaire les besoins humains en matière
d’alimentation à chaque période de vie.
Thesis title: "Nutritional State of the Women Nursing in the Rural District Iarinarivo
Ambohidratrimo"
Major Public health Number of pages : 52 Number of tables : 24
Number of figures : 10 Number of annexes : 4
Number bibliographical references : 28

SUMMARY

One of the objectives of the PNN (Political National of Nutrition) affirms to increase the rate of
exclusive breast-feeding up to 6 months from 67% to 90% and to maintain the rate of breast-feeding up to
two years and beyond with more than 95% in order to improving the nutritional state of the children of less
than 5 years. The mothers hold a capital role in the attack of this objective.
The objective of this cross-sectional study is to evaluate the nutritional state of the nursing women,
to describe their food consumption, and to determine the factors socio-economic, cultural and environmental
of the women nursing in the rural district Iarinarivo Ambohidratrimo.
A sample of 121 nursing women was included in this study.
A considerable proportion (17,4%) of the nursing women is malnourish. The causes of this
malnutrition are firstly in consequence of prohibited food and the food mode not diversified, monotonous
and low in protein. Then by the food insecurity of the house holds and the mothers do not know which its
nutritional need is during breast feeding and what they should eat. More over young women with size of the
household and a number of high children. In end, the non practical one of culture and breeding.
Multi sector coordination: health, education, agriculture, and the local authorities as well as the
Community organizations can treat the nutritional behaviours of the nursing women then the socio-economic,
cultural and environmental factors influencing with the maternal nutrition. A reinforcement of the
communication for the change of behaviour is of primary importance to fight the malnutrition of the nursing
women. Because the association of improvement nutritional state of the women nursing in the communes
gives the improvement of the nutritional state of the children and the family like to the improvement
nutritional state of all the country.

Key words: Etat nutritional, nursing women, malnutrition, factors socio-economic cultural
and environmental, Iarinarivo, Madagascar.
President of the report: Professor RAMAMBAZAFY RALAINONY Jacques
Address of the author: Miss RAHANTARIMANANA Laingo, in service to the District
health of Ambohidratrimo – Phone number: 033 12 439 86
Titre du mémoire : « Etat nutritionnel des femmes allaitantes dans la commune rurale
Iarinarivo SSD Ambohidratrimo »
Rubrique : Santé Publique Nombre de pages : 52 Nombre de tableaux : 24
Nombre de figures : 10 Nombre d'annexes : 4
Nombre de références bibliographiques : 28

RÉSUMÉ

L’un des objectifs de la PNN (Politique National de Nutrition) est d’augmenter le taux d’allaitement
maternel exclusif jusqu’à 6 mois de 67% à 90% et maintenir le taux d’allaitement maternel jusqu’à deux ans
et au-delà à plus de 95% afin d’améliorer l’état nutritionnel des enfants de moins de 5 ans. Les mères tiennent
un rôle capital pour atteindre cet objectif.
L’objectif de cette étude transversale est d’évaluer l’état nutritionnel des femmes allaitantes, décrire leur
consommation alimentaire, et de déterminer les facteurs socio-économiques, culturels et environnementaux
des femmes allaitantes dans la commune rurale Iarinarivo Ambohidratrimo.
Un échantillon de 121 femmes allaitantes a été inclus dans cette étude. Les données sont traitées et
stratifiées par Epi-Info.
Une proportion non négligeable (17,4%) des femmes allaitantes est malnutrie. Cette malnutrition est
due premièrement aux interdits et au régime alimentaire non diversifié, monotone et pauvre en protéine.
Ensuite l’insécurité alimentaire des ménages et l’ignorance des besoins nutritionnels pendant l’allaitement.
De plus, les femmes jeunes, la taille de ménage et nombre d’enfants élevés. En fin, l’absence de culture et de
l’élevage.
La coordination multisectorielle : la santé, l’éducation, l’agriculture, et les autorités locales ainsi que
les organismes communautaires peuvent coordonner au traitement des comportements nutritionnels des
femmes allaitantes puis les facteurs socio-économiques, culturels et environnementaux influençant leur état
nutritionnel. Un renforcement de la communication pour le changement de comportement est primordial pour
combattre la malnutrition des femmes allaitantes. L’association de l’amélioration de l’état nutritionnel des
femmes allaitantes dans les communes donne l’amélioration de l’état nutritionnel des enfants et de toute la
famille ainsi qu’à l’amélioration de l’état nutritionnel de tout le pays.

Mots clés : Etat nutritionnel, femmes allaitantes, malnutrition, facteurs socio-


économiques, culturels et environnementaux, Iarinarivo, Madagascar.
Président du mémoire : Professeur RAMAMBAZAFY RALAINONY Jacques
Adresse de l'auteur : Mademoiselle RAHANTARIMANANA Laingo, en service au
Service de Santé de District Ambohidratrimo – Téléphone 033 12 439 86

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