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LA LETTRE SIA CONSEIL  1er trimestre 2009

INSIGHT
SERVICES FINANCIERS – ENERGIE & UTILITIES – TRANSPORT & LOGISTIQUE – TELECOMS & MEDIAS
RESSOURCES HUMAINES & CHANGE MANAGEMENT

►PILOTAGE DE LA PERFORMANCE D’UN COMMISSIONNAIRE DE TRANSPORT


LA MESURE DE LA PERFORMANCE PAR LES COUTS STANDARD
Dans un contexte économique particulièrement rude pour les acteurs du transport et de la logistique, un pilotage au
plus près des performances commerciales et opérationnelles apparaît plus que jamais d’actualité. Ce pilotage doit
pouvoir s’exercer à un niveau très fin de l’activité et donner la capacité à mesurer, par exemple, la pertinence des tarifs
de vente ou d’achat sur une relation géographique, la rentabilité d’une ligne de transport. Le diagnostic étant posé, le
commissionnaire de transport pourra alors jouer sur les leviers que sont, par exemple, la révision de la politique
tarifaire, l’optimisation ou la réorganisation des schémas de transport.
Notre propos est ici de proposer une approche visant à permettre une analyse fine de l’activité de façon à en améliorer
le pilotage.

Le contexte organisationnel des commissionnaires ou


organisateurs de transport Dans le cas de prestations mettant en jeu plusieurs acteurs
du réseau (exemple, en messagerie, avec groupage et
A l’image de certaines grandes entreprises qui évoluent ou dégroupage sur plateformes), les trois objectifs sont
ont évolué vers une structure de type « Distributeur pertinents. En revanche, dans un contexte de transport en
/Producteur » ou « Commercialisateur/Opérateur » (EDF, lots complets, par exemple, seuls les deux premiers
La Poste, SNCF, Cegetel-SFR …), les commissionnaires objectifs ont un sens.
/organisateurs de transport peuvent également voir leur Compte tenu des habitudes et des pratiques courantes du
métier au travers d’un tel modèle. métier, l’atteinte de ces deux premiers objectifs est loin
En effet, d’un côté le commissionnaire de transport d’être facile sans une méthode adaptée.
commercialise des prestations intégrées incluant du
transport proprement dit mais aussi potentiellement du Une réponse : la mise en place des coûts standard
cross-docking ou du groupage et/ou des prestations
La mise en place de coûts normés ou « standard » est un
administratives douanières par exemple; d’un autre côté, il
moyen d’atteindre les trois objectifs cités plus haut. En soi,
est opérateur de transport dans la mesure où il réalise lui-
la méthode des coûts standard ne présente pas un
même des prestations élémentaires ou bien les achète.
caractère révolutionnaire, ce qui est décrit ici est son
Par ailleurs, cette dichotomie coexiste souvent avec une
application au contexte d’un commissionnaire de transport.
organisation qui s’appuie sur un réseau de plateformes qui
sont des centres de profits logés dans des entités
L’ensemble des coûts standard constitue un référentiel qui
juridiques multiples (exemple : une entité juridique par
se doit d’être compris et, si possible, accepté par
pays). Dans ce genre d’organisation, la relation avec un
l’ensemble des acteurs du réseau. Sa mise en place, puis
client et les ventes réalisées avec ce client sont
son entretien au travers de révisions périodiques, est
généralement portées par un centre de profit unique,
généralement du ressort d’une entité centrale ayant
même si celui-ci s’appuie sur des prestations réalisées par
autorité sur le réseau. Ce référentiel est constitué de règles
d’autres membres du réseau.
de tarification interne s’appuyant sur des prix à la
Des objectifs de mesure de la performance tonne/km, à la tonne … , selon le type d’opération.
Une méthode permettant la constitution de ce référentiel
Dans un tel contexte, plusieurs objectifs du peut consister à analyser finement, par relation
commissionnaire de transport peuvent être mis en géographique (du point A au point B) et tonnage,
évidence : l’historique des prestations vendues, des achats réalisés,
• Piloter la performance commerciale en l’isolant du des prix de revient des opérations réalisées en interne.
coût réel des opérations et disposer d’un référentiel
de coûts permettant d’établir un prix de vente. L’utilisation d’un tel référentiel passe d’abord par la
• Optimiser les opérations de transport en pilotant la décomposition, via le plan de transport, de la prestation
performance opérationnelle à l’aide d’une norme. vendue en opérations élémentaires, chacune de ces
• Etablir le juste niveau de rémunération des opérations étant ensuite valorisée en « coût standard »
prestations réalisées par un acteur du réseau au selon les règles de tarification prévue pour chaque type
profit d’un autre acteur de ce même réseau (que ces d’opération (exemple de succession d’opérations
centres de profit appartiennent ou non à la même élémentaires : enlèvement, passage à quai sur plateforme
entité juridique). 1, transport entre plateforme 1 et plateforme 2, passage à

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quai sur plateforme 2, livraison). Plateforme 1 ILLUSTRATION


On est alors capable de déterminer la marge commerciale Prestation vendue # 1
standard comme étant la différence entre le montant de la
• Chiffre d’affaire 1 • Coût standard d’enlèvement
vente au client (le chiffre d’affaire) et la somme de ces
coûts standard élémentaires, cette marge mesurant la • Coût standard de passage à
quai sur plateforme 1
performance du « Commercialisateur » sur la prestation
vendue (« A-t-il bien vendu ? »). • Coût standard de transport
entre les plateforme s 1 et 3
Du côté de « l’Opérateur » ou « Exploitant », il convient de
considérer que chaque coût standard élémentaire calculé • Coût standard de passage à
quai sur plateforme 3
précédemment constitue une « recette » interne allouée à
l’exploitant. Ainsi, si on s’intéresse à une opération de • Coût standard de livraison (X €)

livraison organisée par notre exploitant, la somme des CA1 € Σ = CS1 €


recettes allouées issues des diverses prestations vendues
par les centres X, Y ou Z (vente 1 au client 1, vente 2 au Marge commerciale standard = CA1 – CS1
client 1, vente 3 au client 2, …) pourra être comparée au Plateforme 2
coût réel de l’opération réalisée, ce coût pouvant être le
Prestation vendue # 2
montant d’un achat externe à un transporteur ou le
• Chiffre d’affaire 2 • Coût standard d’enlèvement
montant d’un achat interne si l’opération a été réalisée par
un centre de gestion de moyens mutualisés par exemple. • Coût standard de passage à
quai sur plateforme 2
L’écart ainsi mis en évidence va mesurer la performance
d’exploitation de l’opération réalisée avec, à la clé, deux • Coût standard de transport
entre les plateformes 2 et 3
axes d’analyse de cet écart, le taux de remplissage du
moyen s’il s’agit d’une opération de transport (« Le moyen • Coût standard de passage à
quai sur plateforme 3
était-il suffisamment rempli ? ») et la performance de l’acte
d’achat (« L’achat a-t-il été correctement négocié ? »). • Coût standard de livraison (Y €)

Dans le cas d’un constat récurrent de sous-remplissage CA2 € Σ = CS2 €


d’un moyen régulier, la solution, pour l’exploitant, sera
Marge commerciale standard = CA2 - CS2
probablement de modifier le plan de transport en vigueur.
Plateforme 3
L’illustration ci-dessous décrit le cas de deux prestations Opération de livraison
vendues par deux centres distincts (« Plateforme 1 » et « • Recette allouée par la • Coût d’achat externe
Plateforme 2 ») dont la livraison terminale est assurée par livraison de la prestation
vendue # 1 (= X €)
un troisième centre (« Plateforme 3 »).
• Recette allouée par la
livraison de la prestation
vendue # 2 (=Y €)
ILLUSTRATION
• … etc…

Plateforme 1
A
Σ = RA € CAE €

Performance d’exploitation = RA – CAE Figure 2

Plateforme 3

B Les facteurs clés de succès dans la mise en œuvre des


Plateforme 2 coûts standard
La mise en place d’une telle méthode, outre l’aspect non
D négligeable de la conduite du changement à adresser dès
C
le début du processus, est favorisée par deux facteurs :
• La capacité à construire un référentiel de coûts
standard exhaustif, évolutif et pertinent afin d’être
Prestation vendue # 1 : Prestation vendue # 2 : accepté par tous.
• Expéditeur : A
• Destinataire : B
• Expéditeur : C
• Destinataire : D
• La facilité à mettre en œuvre les principes décrits ci-
Figure 1 dessus dans le système d’information : cette mise
en œuvre est plus aisée si les solutions utilisées
Sur la figure 2, seule est décrite la performance offrent une dissociation entre les concepts liés à la
d’exploitation de l’opération de livraison terminale mais le commercialisation de la prestation et les concepts
même principe se répète pour chacune des opérations liés à la réalisation de cette prestation. En effet, une
élémentaires (enlèvement réalisé par « Plateforme 1 », prestation vendue peut souvent nécessiter la
transport entre les plateformes 1 et 3 réalisé par « réalisation de plusieurs opérations élémentaires et,
Plateforme 1 », …etc …). inversement, une opération de transport réalisée
concerne très souvent plusieurs prestations
vendues. Un modèle favorable serait d’une part de
matérialiser la demande du client à laquelle est
attachée le prix de vente, d’autre part d’isoler des «
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usines » qui représentent l’exploitation et qui certaines relations, à certaines périodes de l’année),
participent à la réalisation de la prestation vendue. marchandise dangereuse, marchandise de valeur,
Ces « usines » sont, par exemple, le « camionnage … etc …
» qui traite les tournées locales d’enlèvement et de
livraison, la « traction » qui réalise les transports Ces dispositifs ou notions complémentaires ne sont
réguliers entre plateformes, le « lot » qui réalise les évidemment pas obligatoires dans tous les cas de figures
transports directs ou non (des lots partiels pouvant et leur intérêt doit être examiné au regard de l’activité, de
être regroupés à quai), complets ou non, réguliers l’organisation et des objectifs du commissionnaire de
ou non. Ce découpage de l’exploitation en « usines transport.
» est purement indicatif, d’autres découpages
De la même façon, pour un acteur faisant peu appel à des
peuvent être imaginés.
ressources externes, l’aspect « mesure de la performance
d’achat » décrit plus haut est probablement secondaire. En
Une mise en œuvre à géométrie variable
revanche, l’intérêt pour la mesure de la performance
Au-delà de ces principes de base régissant une méthode commerciale et pour la performance opérationnelle (au
utilisant les coûts standard, quelques compléments sens du remplissage des moyens) demeure, ce qui rend
peuvent être apportés, permettant de mieux épouser la cette démarche applicable à un grand nombre d’acteurs.
réalité du métier :
• Dans le cas où une prestation vendue par un centre
de profit d’une entité juridique A est décomposée en Conclusion
opérations élémentaires dont certaines sont La première étape d’un processus de mise en place de la
réalisées par des centres de profit d’une entité méthode d’analyse de la performance par les coûts
juridique B, la rémunération interne de ces centres standard chez un commissionnaire ou organisateur de
sera probablement constituée du coût standard transport consiste à définir précisément quels sont les
assorti d’un taux de marge préétabli au niveau du objectifs à atteindre, ce qui permet ensuite de déterminer le
référentiel. niveau de sophistication de la méthode à mettre en œuvre.
• Pour des raisons d’exploitation (contrainte liée à un
aléas ou recherche d’optimisation), il peut arriver Cette mise en œuvre sera plus ou moins complexe au
que l’exploitant décide de déroger au plan de niveau des systèmes d’information en fonction de
transport et donc que la succession d’opérations l’architecture fonctionnelle des solutions « métiers »
effectivement réalisées soit différente de la utilisées.
succession initialement prévue, tout en fournissant,
au final, la prestation vendue : dans ce cas, des Enfin, dans une telle approche, il convient d’être très
vigilant lors de la constitution du référentiel des coûts
règles de gestion précises et partagées doivent être
standard vis-à-vis non seulement de la pertinence de son
établies vis-à-vis du calcul de la performance
contenu mais aussi de son partage par les acteurs
d’exploitation. concernés. Une bonne conduite du changement est sur ce
• Enfin, un coût standard qui s’appuie, par exemple, point indispensable.
sur une tarification à la tonne/km, pourra, dans
certains cas, être modulé pour tenir compte de
particularités relatives, soit au contexte du transport, Philippe Bagonneau – Directeur Transport & Logistique
soit à la marchandise transportée : accès difficile philippe.bagonneau@sia-conseil.com
(zones montagneuses par exemple), saisonnalité
(coût d’achat du transport particulièrement élevé sur  Plus d’infos sur www.sia-conseil.com

Fondé en 1999 par Jérôme Miara et Matthieu Courtecuisse, Sia Conseil est un des leaders du conseil indépendant en Stratégie
Opérationnelle et Management d’origine française.

Ses missions consistent à assister la transformation des entreprises dans tous ses volets : marketing stratégique, production,
ressources humaines... Son offre est déclinée dans quatre secteurs privilégiés : Services Financiers, Energie & Utilities,
Télécoms & Media, Transport & Logistique.

Ses spécificités reposent sur la maîtrise opérationnelle des métiers de ses clients et sur son indépendance capitalistique et
commerciale.

Présent en France, au Benelux, en Italie, au Maroc et en Suisse Sia Conseil compte 220 consultants de haut niveau
intervenant auprès de grands groupes internationaux et prévoit de réaliser 32 millions d’euros de chiffre d'affaires en 2008.

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