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ENCYCLOPÉDIE MÉDICO-CHIRURGICALE 17-161-B-10

17-161-B-10

Complications neurologiques liées


à l’alcool
P Vuadens R é s u m é. – L’alcool, en perturbant la fluidité membranaire et la neurotransmission,
J Bogousslavsky occasionne diverses complications neurologiques qui peuvent endommager le système
nerveux central ou périphérique et qui peuvent survenir aussi bien lors de consommation
aiguë d’alcool que lors de l’alcoolisme chronique. Les affections aiguës sont principalement
liées à des troubles métaboliques provoqués par l’alcool. Dans de telles situations, une
recherche étiologique rapide doit être faite comme pour n’importe quelle intoxication, surtout
chez un patient avec des troubles de la vigilance. Lors de l’alcoolisme chronique, les troubles
neurologiques sont avant tout liés à la toxicité directe de l’alcool sur le cerveau, et ces
manifestations seront une démence ou une dégénérescence cérébelleuse au niveau du
système nerveux central, tandis qu’une neuropathie ou une myopathie se manifestera au
niveau périphérique. Mais un grand nombre de complications sont déclenchées par la
malnutrition, dont l’exemple typique est l’encéphalopathie de Gayet-Wernicke liée au déficit
en thiamine.
Le sevrage alcoolique est également une source non négligeable de complications
neurologiques non seulement sous la forme d’un delirium, mais également de crises
d’épilepsie et d’accidents cérébrovasculaires. À partir des mécanismes étiopathogéniques
de l’alcool, ce chapitre décrit les caractéristiques cliniques et paracliniques des principales
complications neurologiques liées à l’alcool.

Introduction Action de l’alcool sur le cerveau


L’alcool traverse facilement la barrière hématoencéphalique permettant un
L’alcool est une substance toxique associée à une morbidité et une mortalité équilibre rapide après l’absorption entre les concentrations sanguines et
significatives. Son effet sur le système nerveux semble être provoqué par des cérébrales. Une intoxication se développe chez une personne non alcoolique
facteurs complexes, multiples, variables selon les individus et pas tous avec un taux sanguin d’alcool entre 10 à 35 mmol/L et cette intoxication sera
élucidés. Certains de ces effets neurotoxiques peuvent survenir lors de plus sévère selon le taux d’alcoolémie [49].
consommation aiguë d’alcool ou lors d’absorption chronique. Toutes ces En pénétrant dans le cerveau, l’alcool a un effet sur les membranes cellulaires
complications ont des répercussions socioprofessionnelles et économiques et sur les neurotransmetteurs. Au niveau membranaire, son insertion dans les
non négligeables. Dans une population hospitalière, on estime qu’environ 10 couches de phospholipides perturbe la fluidité membranaire et altère le
à 20 % des admissions sont dues à des problèmes liés à la consommation fonctionnement de la cellule de façon dose dépendante [50]. Ces modifications
d’alcool [43, 47]. Certaines de ces manifestations neurologiques peuvent se membranaires vont se répercuter sur le fonctionnement des canaux ioniques,
manifester essentiellement lors de consommation aiguë, d’autres lors d’un des neurotransmetteurs, de leurs récepteurs et des régulateurs de l’expression
alcoolisme chronique. D’autre part, bon nombre de problèmes médicaux liés de gène. D’autre part, l’oxydation de l’alcool induit la production de radicaux
à une alcoolisation aiguë sont du ressort des urgences médicales. C’est libres qui vont à leur tour favoriser la désorganisation structurale des
pourquoi l’arrivée dans un centre d’urgences d’un patient alcoolisé‚ avec des membranes cellulaires.
troubles de la vigilance, nécessite la mise en route immédiate La toxicité de l’alcool sur le système nerveux central serait liée à ces
d’investigations, comme pour n’importe quelle intoxication. En effet, altérations membranaires, et plus spécifiquement aux perturbations des
nombreux sont les états pathologiques qui peuvent mimer, compliquer ou récepteurs des neurotransmetteurs, dont les récepteurs glutamatergiques et
accompagner l’alcoolisation aiguë ou chronique. gabaergiques sont les plus importants [74].
Pour éviter des confusions sémantiques, il convient de rappeler que le terme Le glutamate est le principal neurotransmetteur excitateur du cerveau et ses
d’« alcoolisation » s’applique à toute absorption d’alcool, aiguë ou chronique, récepteurs ont un rôle essentiel dans la différenciation neuronale, la plasticité
dont la forme aiguë correspond à l’ivresse pathologique. Cette dénomination synaptique et dans la mémoire. Parmi ces récepteurs, le récepteur N-méthyl-
n’a donc aucune valeur normative. En revanche, le terme d’alcoolisme sous- D-aspartate (NMDA) est particulièrement sensible à l’alcool, qui agit sur son
entend une alcoolodépendance physique et psychologique. site à glycine [21]. L’effet inhibiteur de l’alcool est dose et temps dépendant, et
il diminue l’influx électrique généré par l’action du récepteur NMDA. Le
blocage de ce type de récepteurs va diminuer la libération de
neurotransmetteurs (dopamine, norépinéphrine) et la production de potentiels
d’action postsynaptiques. La sensibilité des récepteurs est variable et
Philippe Vuadens : Médecin vacataire. l’intoxication chronique rend le cerveau plus sensible à l’effet excitotoxique
Julien Bogousslavsky : Professeur, chef de service. lié à la suractivation glutamatergique. En effet, l’abus chronique d’alcool
Service de neurologie, centre hospitalier universitaire vaudois, 1011 Lausanne CHUV, Suisse.
© Elsevier, Paris

entraîne une augmentation du nombre de récepteurs NMDA dont la


suractivation a des conséquences neurotoxiques, principalement lors du
Toute référence à cet article doit porter la mention : Vuadens P et Bogousslavsky J. sevrage alcoolique.
Complications neurologiques liées à l’alcool. Encycl Méd Chir (Elsevier, Paris), Neurologie,
17-161-B-10, 1998, 8 p.
L’acide gamma-amino-butyrique (GABA) est un neurotransmetteur
inhibiteur dont il existe deux types principaux de récepteurs. Leur activation
17-161-B-10 COMPLICATIONS NEUROLOGIQUES LIÉES À L’ALCOOL Neurologie

engendre des potentiels d’inhibition postsynaptique. Ces potentiels servent psychiatre russe, Korsakoff, va considérer que les troubles de la mémoire et
notamment à régulariser la transmission glutamatergique [78]. À nouveau, lors la polyneuropathie que présentent les alcooliques font partie de la même
de consommation chronique d’alcool, ce type de récepteur est sujet à des maladie, qu’il va désigner par le terme de « psychosis polyneuritica » [125]. Ce
modifications morphologiques et de nombre. Il est donc probable que la n’est qu’en 1897, sous l’impulsion de Murawieff, que l’on va admettre qu’il
diminution de la transmission gabaergique, en perdant ainsi sa fonction n’y a qu’une seule cause responsable de l’encéphalopathie de Wernicke et de
modulatrice de la transmission glutamatergique, va favoriser la psychose de Korsakoff.
l’hyperexcitabilité cellulaire génératrice des crises de sevrage, par exemple, La prévalence de l’encéphalopathie de Gayet-Wernicke est surtout basée sur
et de la neurotoxicité. Les canaux calciques interviennent aussi dans les les travaux anatomopathologiques. Des études cliniques, les résultats sont
conséquences toxiques de l’alcoolisme chronique. souvent contradictoires car le diagnostic de ce syndrome est souvent manqué
Toutes ces modifications synaptiques auront pour conséquence, en cas de ou surévalué si on le considère comme la cause des détériorations
sevrage, de provoquer une suractivation du système catécholaminergique neuropsychologiques des alcooliques. En fait ce diagnostic n’a été posé
responsable des troubles végétatifs et comportementaux. De même, cette cliniquement que chez 20 % de 131 cas autopsiés. Il a été posé
suractivation excitatrice va déclencher des crises d’épilepsie de sevrage et le approximativement chez dix patients sur un million d’admissions
delirium sera la conséquence de la stimulation du système dopaminergique. psychiatriques [22]. En revanche, basé sur les admissions hospitalières, ce
Dans l’encéphalopathie de Gayet-Wernicke liée au déficit en thiamine, diagnostic serait posé chez 50 patients sur un million [13, 123].
l’augmentation du glutamate extracellulaire provoquerait une Ce syndrome se manifeste presque toujours chez l’alcoolique chronique
neurodégénérescence excitotoxique [114]. dénutri et amaigri. L’encéphalopathie sera déclenchée par tout ce qui favorise
une inadéquation du régime alimentaire : vomissements, affections
œsophagiennes, maladies intestinales, anorexie, dénutrition, alimentation
Troubles métaboliques et alcoolisation aiguë parentérale inadéquate. Elle survient plus fréquemment chez l’homme que
Une consommation abusive et aiguë d’alcool peut entraîner trois troubles chez la femme et elle se manifeste par la combinaison de troubles
métaboliques principaux, tous susceptibles d’engager le pronostic vital du psychiatriques, oculomoteurs et cérébelleux [54] . Son installation est
patient. De telles anomalies sont donc à rechercher sans délai chez tout patient généralement progressive, précédée de troubles digestifs (nausées,
alcoolisé présentant des troubles de la vigilance ou un état comateux d’origine vomissements), d’une asthénie et d’une perte de poids. Il arrive parfois que le
indéterminée. début soit brusque, surtout en cas de carence vitaminique aggravée par
l’administration parentérale de glucides.
L’acidocétose alcoolique se manifeste essentiellement chez les alcooliques
chroniques dénutris, en période de jeûne [1, 44, 128]. L’accumulation de corps
cétoniques va engendrer une acidose métabolique avec, comme conséquence Troubles psychiques
neurologique, l’apparition d’une encéphalopathie métabolique. Celle-ci se
révélera par des troubles de vigilance, un état stuporeux, voire un coma. Ils se manifestent dans environ 90 % des cas, principalement sous la forme
L’oxydation de l’alcool accélère la production de nicotinamide adénine- d’un état confusionnel chez un patient apathique, inattentif. Le degré de la
dinucléotide hydrogéné (NADH) au niveau hépatique, ce qui freine confusion va de la simple obtusion jusqu’à la confusion stuporeuse. Le coma
progressivement la néoglucogenèse à partir du pyruvate. La production de est rare. Certains patients peuvent présenter des hallucinations, souvent
glucose hépatique va donc chuter, conduisant ainsi à l’hypoglycémie [40]. Il zoopsiques, avec une agitation qui peut faire évoquer le diagnostic erroné
s’agit d’une hypoglycémie avec cétonurie, mais sans glycosurie. Elle est d’un delirium tremens. Les troubles du sommeil, et notamment des
favorisée par la dénutrition et le jeûne. Généralement, l’hypoglycémie se perturbations du rythme nycthéméral, ne sont pas rares. On assiste
manifeste par une altération de la vigilance, voire un coma ou des crises généralement à une insomnie initiale qui évoluera au fil des heures vers une
d’épilepsie. Parfois, certains patients peuvent présenter un état confuso- hypersomnie qui peut aboutir au coma.
onirique ou d’agitation qui peut induire en erreur et retarder le diagnostic. Des Les troubles de la mémoire en phase aiguë sont souvent difficiles à évaluer en
séquelles neurologiques peuvent subsister. raison de la confusion et de l’impossibilité du patient à maintenir un discours
L’hyponatrémie se voit chez les grands buveurs de bière [2, 96]. La charge cohérent. Mais on note souvent une dissolution du souvenir récent avec une
osmotique de cette boisson provoque rapidement une polyurie osmotique mémoire de fixation déficitaire. Ce n’est que dans la phase chronique que le
avec perte importante de chlorure de sodium (NaCl). Ceci induit un bilan patient présentera typiquement une amnésie sévère caractéristique du
chlorosodé négatif responsable d’une intoxication à l’eau avec un œdème syndrome de Korsakoff.
cérébral. La correction trop rapide de cette hyponatrémie peut avoir des
complications neurologiques gravissimes sous la forme d’une myélinolyse Troubles oculomoteurs
centropontine [61]. Il s’agit d’une démyélinisation de la protubérance avant
tout, qui va se manifester par un syndrome tétrapyramidal et des signes Ce sont les signes les plus caractéristiques de cette encéphalopathie et qui
pseudobulbaires. permettent de conforter le diagnostic. Malheureusement, ils ne sont présents
La consommation aiguë d’alcool se manifeste habituellement par une ivresse que dans 20 à 50 % des cas. Ils sont liés à une atteinte du nerf VI
banale caractérisée par un état euphorique, une excitation ou une principalement, parfois du nerf III. Le trouble peut être uni- ou bilatéral,
désinhibition [101]. Si la consommation se poursuit, les propos deviennent symétrique ou non. Des paralysies supranucléaires ou internucléaires sont
incohérents, dysarthriques et des troubles de la marche s’installent avec une également rapportées. Initialement, ces troubles peuvent être fluctuants et
incoordination et une titubation, manifestations qui sont souvent à l’origine faire songer au diagnostic de myasthénie. L’atteinte de la musculature
d’accidents ou de traumatismes. Les troubles attentionnels, la prolongation intrinsèque est rare. Mais on a décrit une mydriase unilatérale, un myosis, une
du temps de réaction sont déjà présents avec une alcoolémie de 0,2 ‰. anisocorie, un affaiblissement du réflexe photomoteur.
En cas d’absorption massive d’alcool, une encéphalopathie peut s’installer Un nystagmus se manifeste typiquement dans l’encéphalopathie de Gayet-
sous la forme d’une obnubilation qui va évoluer vers un coma non réactif, et Wernicke, souvent précocement. Son type est variable, fluctuant, souvent
une dépression respiratoire dans les cas les plus graves [103]. Il existe une bonne multidirectionnel. Il peut manquer lors de la paralysie complète d’un nerf
corrélation entre l’alcoolémie et la gravité du tableau clinique. Les doses oculomoteur.
létales correspondent à des taux sanguins d’alcool entre 3 et 4 g/L. Mais ces Le fond d’œil est généralement normal. Cependant, un œdème papillaire a
doses létales sont variables en raison de la tolérance qui peut s’installer très été rapporté à titre exceptionnel, et il n’est pas rare de pouvoir visualiser des
rapidement, et généralement ces doses seront beaucoup plus élevées chez hémorragies rétiniennes, parfois péripapillaires.
l’alcoolique chronique.
Troubles cérébelleux
Encéphalopathie de Gayet-Wernicke
Une ataxie cérébelleuse est aussi très fréquente, surtout dans la phase aiguë,
ou de Wernicke-Korsakoff et elle peut laisser des séquelles définitives. Il s’agit avant tout d’une ataxie
Wernicke fut le premier, en 1881, à décrire l’encéphalopathie qui porte son statique se manifestant par élargissement du polygone de sustentation à la
nom. Il rapporta l’histoire médicale de deux alcooliques chroniques, et d’un marche. Dans la phase aiguë, elle peut être si marquée que le patient n’arrive
patient souffrant de vomissements persistants, suite à l’ingestion d’acide plus à se déplacer. En revanche, la dysarthrie ou la dysmétrie des membres
sulfurique. Ces trois patients présentaient des troubles de la vigilance sont des signes plus rares et généralement moins sévères. Il n’est pas rare
progressifs qui aboutirent au décès. L’autopsie révéla des hémorragies qu’un syndrome cérébelleux persiste au stade séquellaire.
punctiformes affectant la substance grise autour du IIIe et du IVe ventricule et
de l’aqueduc de Sylvius, anomalies qu’il désigna sous le terme de Autres troubles neurologiques
« polioencephalitis hemorrhagica superioris ».
À la même époque, Huss avait souligné, en 1852, la possibilité de la survenue L’évaluation du tonus révèle fréquemment un oppositionnisme ou une
de troubles mnésiques chez l’alcoolique. C’est entre 1887 et 1891, que le pseudorigidité. Cette hypertonie est assez évocatrice du diagnostic

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Neurologie COMPLICATIONS NEUROLOGIQUES LIÉES À L’ALCOOL 17-161-B-10

d’encéphalopathie de Gayet-Wernicke. Elle peut avoir un aspect fonctions cognitives [57, 107] . Les patients sont totalement incapables
oppositionnel ou pseudoparkinsonien, surtout à prédominance axiale. d’enregistrer une information verbale ou non verbale, d’apprendre les noms
L’hypotonie est aussi possible, mais très rare. des personnes, les nouveaux faits, même après répétition et oublient les
Le réflexe cutané plantaire peut parfois être en extension, avec ou sans informations fournies quelques minutes auparavant. Mais, en fait, il ne s’agit
hyperréflexie. Des signes frontaux sont également rapportés : libération de pas d’une perturbation de l’enregistrement immédiat des informations,
réflexes archaïques, persévérations, stéréotypies, comportement d’utilisation. puisque les patients sont capables de répéter les informations immédiatement.
Les troubles végétatifs sont très fréquents et méritent d’être surveillés En revanche, si une tâche distrayante est effectuée pendant quelques
attentivement, surtout dans la phase aiguë. Ils se manifestent avant tout par secondes, les performances vont nettement diminuer. Ainsi, cette sensibilité
une tachycardie, une hypotension et des troubles de la régulation de la accrue aux interférences est considérée comme la caractéristique de l’amnésie
température corporelle et de la sudation. antérograde du syndrome de Korsakoff. Cela suggère que les interférences
surviennent parce que le patient est incapable d’inhiber les informations
En raison du caractère fluctuant de ces signes et symptômes, le diagnostic distrayantes au moment de la récupération d’une information précise.
d’une encéphalopathie de Wernicke peut être difficile, surtout lorsque le Certains auteurs pensent que ce syndrome amnésique est dû à des difficultés
tableau clinique est pauvre et monosymptomatique. Cependant, dans le doute, à coder les attributs d’un stimulus. Les patients analyseraient les signes
il ne faut à aucun prix retarder l’introduction d’un traitement vitaminé. phonémiques et associatifs, mais négligeraient les signes sémantiques.
Malgré les sévères déficits dans l’apprentissage, certaines zones de la
Étiologie mémoire sont préservées et notamment celle pour l’acquisition de nouvelles
tâches motrices.
La cause de cette encéphalopathie est un déficit en vitamine B 1, la Les patients souffrant d’un syndrome de Korsakoff ont également une atteinte
thiamine [19] . En effet, les cerveaux autopsiés de patients avec une de la mémoire rétrograde, avec une altération de la capacité à retrouver les
encéphalopathie de Gayet-Wernicke révèlent un sévère déficit en enzymes faits autobiographiques ou publics, surtout du passé récent.
dépendant de la thiamine [19]. De même chez l’animal, une déficience en
thiamine provoque les symptômes de l’encéphalopathie de
Gayet-Wernicke [81]. Maladie de Marchiafava-Bignami
Le déficit en thiamine est dû avant tout à son apport alimentaire insuffisant
chez l’alcoolique chronique dénutri, bien que son métabolisme puisse être Décrite pour la première fois en 1903 chez des buveurs de vin italiens, cette
modifié en raison de prédispositions génétiques [14, 77]. L’éthanol interfère maladie est actuellement connue chez des gens de toutes nationalités
directement ou indirectement avec l’absorption, le stockage et l’utilisation de consommant n’importe quelle boisson alcoolisée. Son mécanisme demeure
la thiamine. On pense que cette vitamine intervient dans le métabolisme de encore inconnu, mais il entraîne une démyélinisation progressive avec
l’alcool au niveau de la carboxylation des corps cétoniques et de l’acide nécrose de la partie médiane du corps calleux et de la commissure
cétoglutarique, et que cette déficience causerait une augmentation de l’activité antérieure [3, 119]. Parfois les lésions peuvent s’étendre latéralement dans le
de l’alcool déshydrogénase, accélérant le métabolisme de l’alcool. Cette centre semi-ovale, tout en respectant la capsule interne et le pied de la corona
vitamine joue également un rôle essentiel dans le métabolisme du glucose radiata, et également les fibres en U. L’aspect histologique est similaire à celui
comme cofacteur dans l’activité du shunt des pentoses. Il faut au moins un de la myélinolyse centropontine et comme ces deux maladies peuvent
déficit de 70 % pour déclencher une encéphalopathie. survenir chez le même patient, on suspecte un même mécanisme
étiopathogénique [48].
Traitement La plupart des patients souffrant de cette maladie sont alcooliques, dénutris
ou souffrant d’une atteinte hépatique. Toutefois, elle peut survenir également
Le traitement consiste en l’administration par voie veineuse de thiamine, le lors d’intoxication aux cyanures et même en l’absence d’alcoolisme [63].
plus rapidement possible et avant toute injection de glucose, ce dernier Le début de la maladie peut être aigu, sous la forme d’un coma avec des crises
pouvant précipiter l’utilisation des dernières réserves de vitamine B1. Les d’épilepsie. Généralement, on remarque une sévère hypertonie avec un
besoins quotidiens recommandés sont de 1 à 5 mg/j pour un adulte avec des mutisme akinétique. Les formes lentement progressives arrivent au même
réserves de thiamine normales. Cela représente une protection pour une tableau clinique entrecoupé d’épisodes évolutifs avec confusion, crise
période de 18 à 35 jours environ. Chez l’alcoolique, différents régimes de d’épilepsie et l’installation d’une hypertonie de plus en plus marquée
supplémentation sont proposés dans la littérature, généralement entre 50 et conduisant à un état grabataire. Selon Boudin et al, le tableau clinique
500 mg/j, mais sans qu’il y ait de réel consensus sur la durée du traitement [24]. caractéristique comporterait une démence, une hypertonie, une astasie-abasie
et une dysarthrie [16]. L’examen neuropsychologique permet de mettre en
Neuropathologie évidence des signes de dysconnexion calleuse : apraxie unilatérale, anosmie,
dysconnexion auditive et visuelle. La résonance magnétique permet de
Les anomalies pathologiques sont de localisations précises et bilatérales au confirmer le diagnostic par la mise en évidence de la démyélinisation du corps
niveau du tronc cérébral et de l’hypothalamus [120]. La lésion caractéristique calleux. L’évolution se fait sur 3 à 4 ans environ, mais des améliorations, tant
est une nécrose affectant les neurones, les axones et la myéline à des degrés cliniques que radiologiques, sont également rapportées [27, 82, 85, 131].
divers, qui s’étend dans la substance grise autour du IIIe ventricule, l’aqueduc
de Sylvius et le IVe ventricule. Les corps mamillaires sont toujours lésés et
d’autres structures peuvent également être atteintes comme le thalamus, Myélinolyse centropontine
l’hypothalamus, la région périaqueducale mésencéphalique, le plancher du
IVe ventricule et le vermis. C’est une complication neurologique rare mais grave, principalement liée aux
Bien que les corps mamillaires, l’hypothalamus et la partie médiane du désordres électrolytiques (hyponatrémie) et à leur correction trop rapide [65].
thalamus soient touchés dans l’encéphalopathie de Gayet-Wernicke, la D’abord décrite chez l’alcoolique dénutri, elle peut se manifester en cas de
controverse subsiste concernant la lésion responsable de l’amnésie. Se basant cancer, d’hémopathie maligne, d’insuffisance rénale ou hépatique.
sur les résultats d’autopsies de 43 cerveaux, Victor et al estiment que l’atteinte Il s’agit d’une démyélinisation pure affectant principalement la protubérance,
du noyau dorsomédian du thalamus est essentielle pour déclencher les mais qui peut s’étendre à la substance blanche sous-corticale [17]. Beaucoup
troubles mnésiques [120]. Cependant, il n’a jamais était rapporté de syndrome de formes sont asymptomatiques et sont découvertes lors d’une autopsie.
de Korsakoff lié à une lésion isolée de ce noyau thalamique. C’est pourquoi il Dans les formes symptomatiques, les patients présentent un syndrome
est généralement admis que les troubles mnésiques sont produits par l’atteinte pseudobulbaire caractérisé par des rires et des pleurs spasmodiques, une
combinée des corps mamillaires et du thalamus [75, 79]. Selon d’autres études dysarthrie, une dysphagie, parfois un mutisme. Une atteinte tétrapyramidale
neuropathologiques, les troubles mnésiques pourraient être provoqués par s’y associe, pouvant aboutir à une tétraplégie. Il n’est pas rare que l’évolution
l’atteinte du diencéphale et de l’hippocampe [4, 79, 120]. Mais les lésions à ce se fasse vers un mutisme akinétique et se complique du décès du patient en
niveau ne sont pas constantes ; elles pourraient aussi expliquer les troubles du 2 à 4 semaines.
comportement.
Les études neuroradiologiques ont confirmé la présence de lésions du
diencéphale dans le syndrome de Wernicke-Korsakoff et ont permis de révéler Démence alcoolique
aussi une atteinte corticale au niveau des lobes frontaux et pariétaux, sous la
forme d’une atrophie [23, 58, 105, 108]. Une démence alcoolique non liée aux causes décrites ci-dessus fait toujours
l’objet d’une certaine controverse dans la littérature médicale. De nombreuses
études neuropsychologiques ont montré que les patients alcooliques
Syndrome de Korsakoff chroniques développaient des troubles cognitifs, surtout frontaux,
principalement caractérisés par une apathie et un bradypsychisme et qui
C’est la forme chronique de l’encéphalopathie de Gayet-Wernicke. Elle se s’associeraient à une atrophie frontale [70, 87] . Ces troubles seraient
caractérise par un syndrome amnésique avec préservation relative des proportionnels à la quantité d’alcool absorbée [89, 90].

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Ces signes peuvent régresser avec l’abstinence, alors que chez d’autres d’épilepsie, décès), en assurant une bonne hydratation du patient et une
patients, ils peuvent évoluer vers une réelle démence [70]. L’évaluation vitaminothérapie. Pour empêcher l’apparition ou diminuer les symptômes de
neuropsychologique détaillée révèle de légers troubles cognitifs chez 50 à sevrage, un traitement à base de benzodiazépine ou de clométhiazole per os
70 % des patients désintoxiqués, anomalies qui persisteront dans 10 % des est préconisé. Les barbituriques, qui ont une longue durée d’action et qui sont
cas malgré une abstinence totale. très sédatifs, sont à éviter, de même que les neuroleptiques qui sont
L’étiopathogénie de cette démence est encore mal élucidée en raison du épileptogènes et qui peuvent produire une hyperthermie maligne.
manque de critères cliniques précis, du peu d’études anatomopathologiques Les benzodiazépines demeurent les substances de choix en raison de leur
et de l’absence de mécanismes pathologiques acceptés. En effet, les troubles sécurité d’emploi et de leur efficacité [12, 42] . Mais le choix entre une
cognitifs de l’alcoolique chronique sont souvent d’origine multifactorielle. benzodiazépine à courte ou à longue durée d’action demeure encore
Tout d’abord l’alcool et ses métabolites peuvent léser directement le tissu controversé. En effet, les résultats de deux études démontrent que les formes
cérébral. La malnutrition, qui est souvent liée à l’alcoolisme chronique, est galéniques à longue durée d’action protègent mieux la mémoire et certaines
aussi une source de destruction cérébrale sous la forme d’une encéphalopathie fonctions cognitives que les benzodiazépines à courte durée d’action [98, 127].
de Gayet-Wernicke, dont le diagnostic est souvent manqué [71, 113]. D’autres Cependant, les préparations à courte durée d’action sont plus avantageuses
étiologies (traumatisme, hématome sous-dural chronique, artériosclérose, pour la personne âgée ou lors d’insuffisance hépatique. De plus, leur
maladie d’Alzheimer) peuvent aussi rendre difficile l’appréciation de cette utilisation par voie intramusculaire est déconseillée en raison de l’absorption
démence. aléatoire de la substance. Pour débuter un traitement par une benzodiazépine
L’intrication de ces différents facteurs aggravants rend donc difficile pour un sevrage alcoolique, il faut utiliser des doses supérieures à celles qui
l’appréciation de la toxicité directe de l’alcool sur le cerveau. Cependant, il sont généralement prescrites en cas d’anxiété, et la prescription se fera en
est actuellement admis que l’alcool entraîne une détérioration cognitive fonction des symptômes [100].
souvent paucisymptomatique, caractérisée avant tout par un syndrome Du point de vue pharmacologique, les benzodiazépines, tels le lorazépam, le
frontomnésique. Cette prédominance frontale est confirmée par les études témazépam, l’oxazépam, qui sont métabolisées par conjugaison plutôt que par
radiologiques et anatomopathologiques qui révèlent une atrophie à oxydation, sont bien tolérées lors d’insuffisance hépatique. En revanche, il est
prédominance frontale, affectant aussi bien la substance blanche que recommandé de diminuer la dose de moitié des benzodiazépines à
grise [6, 53, 83, 92, 113]. métabolisme oxydatif lors d’hépatopathie. De même, en cas d’insuffisance
rénale, la concentration des métabolites actifs va s’accumuler pour la plupart
des benzodiazépines. Seuls le lorazépam et l’oxazépam n’ont pas cet
Dégénérescence cérébelleuse alcoolique inconvénient et peuvent être prescrits dans cette situation. Cependant, il est
recommandé de diminuer la dose de lorazépam de moitié et de 25 % celle de
Chez la plupart des alcooliques qui souffrent d’une ataxie cérébelleuse, il l’oxazépam si la clairance à la créatinine est inférieure à 10 mL/min.
s’agit généralement des séquelles d’une encéphalopathie de Gayet-
Wernicke [121]. Cependant, il est également admis qu’une dégénérescence
cérébelleuse peut résulter de la toxicité directe de l’alcool sur le cervelet [93, 94]. Crises d’épilepsie et alcool
La pathologie révèle une perte des neurones corticaux, principalement les
cellules de Purkinje, surtout au niveau du vermis. Ces images histologiques L’alcool serait, pour certains auteurs, la cause exclusive de crises d’épilepsie
sont similaires à celles que l’on voit dans l’encéphalopathie de Gayet- ou simplement un facteur déclenchant [28, 72]. Une consommation quotidienne
Wernicke, soulignant le fait que ces deux désordres sont souvent intriqués [121]. de 50 à 300 g d’alcool multiplie le risque de crises par 10 par rapport à
Cette dégénérescence peut être également visualisée par les examens l’abstinent [84]. Bien que souvent liées au sevrage alcoolique, elles peuvent
neuroradiologiques qui révéleront une atrophie cérébelleuse, avant tout être la conséquence d’un traumatisme craniocérébral, d’une infection du
vermienne. Cependant, il n’y a pas de corrélation entre les signes cliniques et système nerveux, de troubles métaboliques, d’une intoxication ou d’un
radiologiques. sevrage médicamenteux.
Les troubles cérébelleux s’installent généralement progressivement, bien
qu’un début aigu puisse survenir lors d’infections ou d’un sevrage. Les
manifestations cliniques se caractérisent surtout par une ataxie statique avec Ivresse convulsivante
un élargissement du polygone de sustentation, une démarche instable et une Au cours d’une alcoolisation aiguë, une crise d’épilepsie généralisée peut
titubation du tronc. Des troubles cérébelleux cinétiques sont plus rares, de survenir chez les buveurs occasionnels au moment où l’alcoolémie est élevée.
même que la dysarthrie. Une hypotonie, une dysmétrie oculaire sont des Il s’agit généralement de crises uniques qui ne se répètent pas en dehors d’un
signes peu fréquents [121]. En revanche, cette ataxie se combine souvent avec excès d’alcool. Leur mécanisme est inconnu mais on suspecte que l’alcool
une polyneuropathie. diminue le seuil épileptogène chez des sujets prédisposés.
En raison des bonnes capacités de réserve du cervelet, l’évolution de cette
ataxie est lente. Il n’est pas rare qu’elle se stabilise, voire même s’améliore
avec l’abstinence et une amélioration de la nutrition [29, 121]. Crises de sevrage
Le sevrage est la cause la plus fréquente de crises d’épilepsie chez
l’alcoolique. Il s’agit de crises d’épilepsie généralisées qui se manifestent
Delirium tremens ou syndrome dans les 12 à 24 heures qui suivent l’arrêt de la consommation d’alcool,
de sevrage alcoolique souvent sous forme de salves de crises [122]. Un état de mal épileptique peut
même survenir dans 1 à 7 % des cas. Elles seraient provoquées par la
L’apparition d’un delirium tremens implique une diminution brusque ou suractivation du système glutamatergique [56]. Selon certains auteurs, la
complète de toute consommation d’alcool importante et régulière. Le gradient répétition de ce type de crises pourrait rendre le cerveau plus excitable selon
cérébral de l’alcool sera déterminant dans l’apparition des symptômes de un processus de kindling [8, 18, 67]. Selon ce modèle, Bartolomei et al ont
sevrage. Ceux-ci seront encore précipités par des facteurs favorisants ou développé une classification dynamique de ces crises [7]. Tout d’abord les
aggravants tels une infection, de la fièvre, un traumatisme ou une opération. crises se manifesteraient essentiellement lors d’un sevrage chez un patient
Le delirium tremens se manifeste selon quatre stades successifs de gravité encore jeune, stade où les complications neurologiques sont encore rares.
croissante, pouvant conduire parfois au décès du patient [5, 80]. Avec la poursuite d’une consommation chronique d’alcool, les crises vont
Le premier stade se caractérise par l’apparition d’un discret tremblement devenir plus fréquentes et non nécessairement liées au sevrage. Et,
d’attitude, une inappétence, des sudations surtout nocturnes. Ce stade peut finalement, les crises pourraient même survenir chez un patient qui serait
souvent passer inaperçu ou être mis sur le compte de la fièvre ou d’une devenu un abstinent total et définitif en raison de lésions cérébrales
anxiété. irréversibles liées à la toxicité de l’alcool qui diminuerait ainsi le seuil
Au stade suivant, le patient devient réellement anxieux, irritable, insomniaque épileptogène.
avec un tremblement beaucoup plus marqué et qui se généralise. Des
sudations profuses s’accompagnent de nausées et de diarrhées. Au troisième Crises idiopathiques
stade s’installe une confusion avec des hallucinations, généralement à
composante zoopsique. Le patient devient également de plus en plus agité, Elles surviennent de façon aléatoire après de nombreuses années de
oppositionnel, tachycarde et peut parfois se plaindre de céphalées. Finalement consommation d’alcool mais indépendamment du rythme d’ingestion. Elles
au dernier stade, on assiste à une accentuation de tous ces symptômes avec seraient liées aux modifications structurelles du cerveau dues à l’alcool. Elles
notamment des troubles végétatifs et l’apparition de crises d’épilepsie. peuvent disparaître totalement avec l’abstinence.
Pour évaluer la sévérité du delirium ou de la réponse au traitement, différents Il s’agit avant tout de crises d’épilepsie convulsives généralisées, brèves,
scores peuvent être utilisés. Le plus répandu est l’échelle CIWA-AR (Clinical souvent à prédominance clonique. Si un point de départ focal de la crise est
Institute Withdrawal Assessment) [109]. noté, il convient toujours d’exclure une lésion cérébrale sous-jacente.
Dès les premiers signes de sevrage, il importe de commencer rapidement un Généralement, si les crises ne sont pas secondaires à une lésion,
traitement pour éviter toutes complications (infection nosocomiale, crise l’électroencéphalogramme intercritique est normal ou perturbé de manière

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non spécifique. La présence de décharges paroxystiques sur les régions la thrombocytopénie et l’arrêt d’une consommation prolongée ou d’excès
occipitales lors de la photostimulation se voit lors d’intoxication aigus d’alcool peut provoquer une thrombocytose de rebond [86]. La cirrhose
alcoolique [62]. induit aussi des déficits de tous les facteurs de la coagulation, surtout les
facteurs VII et X. L’alcoolisme entraîne une augmentation de l’hématocrite
et du fibrinogène. Ces facteurs accroissent la viscosité sanguine et favorisent
Traitement des crises la réduction du débit sanguin cérébral.
Aucun traitement n’est justifié pour l’ivresse convulsivante, hormis l’arrêt des
libations. Les crises de sevrage seront traitées ponctuellement par des
benzodiazépines, substances qui sont également utiles pour diminuer les Myopathie alcoolique
symptômes de sevrage. En dehors de ces deux causes de crises, et après avoir
exclu une cause sous-jacente susceptible d’induire des crises, la mise en route Il s’agit certainement de la complication neurologique liée à l’alcool le moins
d’un traitement antiépileptique est justifiée si les crises sont fréquentes, tout connue, alors que l’on estime qu’environ deux tiers des alcooliques
en sachant qu’on peut se heurter à trois problèmes : chroniques présentent une myopathie [37, 76, 115, 116, 130]. Il en existe deux formes
principales, une d’installation aiguë, l’autre chronique [95, 116].
– une compliance souvent médiocre qui risque d’accroître le risque d’un état
de mal à l’arrêt du médicament antiépileptique ;
– une modification du métabolisme des antiépileptiques par l’alcool, Myopathie alcoolique aiguë
notamment du phénobarbital ;
Il s’agit d’une myopathie nécrosante qui peut s’installer en 24-48 heures dans
– un risque de dépendance médicamenteuse selon le médicament choisi. un contexte de myalgies avec un déficit musculaire focal ou asymétrique. Les
muscles incriminés sont souvent tendus, œdémateux et douloureux à la
palpation. Elle affecte principalement la musculature des ceintures, surtout
Accident cérébrovasculaire et alcool pelvienne [124]. Elle peut parfois être très étendue et entraîner une dysphagie.
L’atteinte de la musculature cardiaque peut se révéler sous la forme d’une
Le rôle de l’alcool sur l’incidence des maladies cérébrovasculaires demeure cardiomyopathie congestive.
toujours controversé [34, 41, 69, 111]. Toutefois, l’alcool est considéré par le
Subcommittee of the Stroke Council on Risk Factors comme un facteur de Ce type de myopathie se voit surtout chez les grands alcooliques de sexe
risque cardiovasculaire. En réalité, la consommation d’alcool augmente le masculin entre 40-60 ans, et elle est avant tout déclenchée par des abus
risque de complications cérébrovasculaires de façon dose dépendante et selon massifs d’alcool. Elle est cependant rare et ne surviendrait que chez environ
une courbe en forme de J. Des données épidémiologiques, il ressort que lors 1 % des alcooliques chroniques [76]. Elle est à distinguer de la myopathie
d’une consommation quotidienne ne dépassant pas 1 à 2 verres standards, alcoolique aiguë hypokaliémique ou hypophosphatémique qui se manifeste
l’alcool a un effet protecteur. Au-delà de cette consommation, le risque suit par une parésie proximale indolore. Toutefois, il peut arriver que la myopathie
immédiatement une courbe ascendante ayant la forme d’un J [20]. Le rôle alcoolique aiguë puisse être asymptomatique et n’être décelée que par
protecteur de l’alcool serait lié aux substances phénoliques qui inhibent l’augmentation des enzymes musculaires. De même un épisode aigu peut
l’oxydation des LDL (low density lipoproteins). Cet effet bénéfique serait également survenir chez un patient avec une myopathie chronique [116].
encore plus marqué dans les pays méditerranéens où la diète est généralement Du point de vue sanguin, les enzymes musculaires (CPK [créatine
plus riche en acides gras polyinsaturés. De plus, la consommation modérée phosphokinase]) et la myoglobine ou ses dérivés sont augmentés comme dans
d’alcool n’agit pas seulement sur le métabolisme des lipides en augmentant une rhabdomyolyse, et peuvent mettre en péril le pronostic vital. Il peut en
le taux protecteur du HDL (high density lipoproteins)-cholestérol, mais effet en résulter une néphropathie aiguë de type nécrose tubulaire aiguë.
diminue également le taux de fibrinogène et augmente le rapport L’abstinence demeure le meilleur traitement de cette forme de myopathie. Le
prostacycline/thromboxane [11, 46, 86]. rôle des facteurs nutritionnels dans la récupération est peu clair, mais une diète
En revanche, l’abus chronique d’alcool induit le développement d’une adéquate doit être assurée. La récupération se fait généralement en quelques
hypertension artérielle, d’une cardiomyopathie, de troubles du rythme semaines ou mois [66].
cardiaque, de troubles de la crase ou une augmentation de la viscosité
sanguine. Ces modifications sont susceptibles d’induire des accidents Forme chronique
cérébrovasculaires, aussi bien ischémiques qu’hémorragiques [9].
Cette forme insidieuse de myopathie s’installe en quelques semaines ou mois,
Ramollissements ischémiques de façon indolore le plus souvent. Elle entraîne également une faiblesse
musculaire proximale, surtout au niveau des membres inférieurs, avec une
Leur mécanisme étiopathogénique chez le jeune sans facteur de risque relative préservation des réflexes ostéotendineux. Les muscles sont souvent
cardiovasculaire connu est généralement une embolie à point de départ douloureux à la palpation [99, 104]. Elle est observée également chez les grands
cardiaque liée à des troubles du rythme cardiaque survenant lors du sevrage buveurs de sexe masculin et elle peut succéder à une forme aiguë. Des chutes,
alcoolique suite à une alcoolisation aiguë [55, 68, 112]. En revanche, chez une instabilité à la marche, des difficultés à monter les escaliers, des crampes
l’alcoolique chronique, le risque d’un infarctus cérébral est directement lié à sont souvent les premières manifestations. Dans les cas de myopathie
l’alcool et à ses effets délétères, indépendamment des autres facteurs de risque prouvée, il existe une atrophie musculaire à l’examen clinique. Même si le
généralement associés, tel le tabac [9, 30]. déficit de force est surtout proximal, l’ensemble des muscles est affecté, avec
une masse musculaire totale qui peut diminuer d’un tiers [32, 76, 91].
Hémorragies intraparenchymateuses
Chez 10 à 30 % des patients, les enzymes musculaires sont élevées et les
Elles sont favorisées par l’hypertension artérielle qui augmente avec la signes électromyographiques d’une myopathie sont détectés chez 10 à 50 %
quantité d’alcool consommée [59, 60, 117] . Ce type de complications des patients [38, 116]. La myopathie serait plus fréquente lors d’une atteinte d’un
hémorragiques est encore plus fréquent chez les patients cirrhotiques. autre organe, notamment le foie et le cœur [35, 38]. Chez les patients avec une
cardiomyopathie dilatée, l’incidence d’une myopathie prouvée
Hémorragies sous-arachnoïdiennes [73] histologiquement serait de 82 % [38].
Elles sont provoquées par la rupture d’un anévrisme consécutif à un Environ 20 % des cas avec une myopathie prouvée histologiquement ne
traumatisme ou à une manœuvre de Valsalva, facteurs qui sont fréquents chez ressentent pas de déficit fonctionnel de leur force, alors qu’ils ont une atrophie
l’alcoolique. et une faiblesse musculaire à l’examen clinique [99, 116]. Dans ce cas, les
enzymes musculaires sont dans des valeurs normales.
Mécanismes étiopathogéniques L’arrêt de toute consommation d’alcool demeure le seul traitement possible.
Si l’abstinence est obtenue, la récupération partielle ou complète se fera sur
L’hypertension artérielle est un des principaux facteurs de risque d’accidents une période de 2 à 12 mois dans la plupart des cas [116].
cérébraux vasculaires chez l’alcoolique. En effet, l’alcool favorise l’élévation
de la tension artérielle en provoquant une activation du système adrénergique
et la production de cortisol et d’aldostérone [51, 102]. Aspects histologiques
Des troubles du rythme cardiaque peuvent se manifester lors d’ingestion Histologiquement, il s’agit d’une myopathie qui se caractérise par une
aiguë d’alcool, en raison de désordres du métabolisme et de la stimulation du diminution du diamètre des fibres musculaires de type II, principalement le
système catécholaminergique, surtout au moment du sevrage [97]. Lors de type IIb. Il s’agit des fibres à contraction rapide, fonctionnant grâce au
consommation chronique, une cardiomyopathie peut se développer et se métabolisme anaérobique glycolytique, et pauvres en mitochondries [106].
compliquer d’une fibrillation auriculaire ou d’autres troubles du rythme L’atrophie de ce type de fibres se verrait chez environ 30 à 50 % des
cardiaque. alcooliques chroniques. Elle ne doit pas cependant être tenue comme un
Les troubles de la crase sont également fréquents chez l’alcoolique chronique critère absolu de diagnostic puisqu’elle est observée dans toutes les
et notamment les anomalies des fonctions plaquettaires. La cirrhose favorise myopathies métaboliques et la cachexie [39].

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La myocytolyse est un signe plus spécifique de la myopathie alcoolique, et Polyneuropathie chronique


elle se caractérise par une dégénérescence et une dissolution des
myofilaments (ghost fibers) avec ou sans phagocytose. Des anomalies plus Elle survient chez environ 10 à 50 % des alcooliques chroniques. Les
rares sont également décrites sous la forme d’infiltrats inflammatoires premiers symptômes se manifestent progressivement au niveau des membres
interstitiels, de fibrose interstitielle, de phagocytose, de dépôts endomysiaux inférieurs de façon symétrique, par des paresthésies et des douleurs. Les
de lipides, d’agrégats tubulaires. patients se plaignent d’une sensation de pieds froids, de brûlures ou de lancées
dans les extrémités, de crampes et d’une fatigabilité à la marche. Une
instabilité à la marche sera également ressentie, liée à l’atteinte de la
Physiopathologie sensibilité profonde et à la dégénérescence cérébelleuse.
L’alcool altère la fluidité membranaire et la contractilité membranaire en Les troubles vont progressivement prendre un caractère ascendant et affecter
agissant sur les mécanismes calcium dépendants ou indépendants en également les mains. À ce niveau, la sensation paresthésiante est souvent
interférant avec le couplage actine-myosine [25, 110]. Au niveau des fibres indolore, mais une perte de la dextérité des doigts peut handicaper les patients.
musculaires, l’alcool diminue d’environ 15 à 30 % le taux de synthèse des L’examen clinique révèle initialement une hyporéflexie ou une aréflexie
protéines, sans altérer la dégradation de ces protéines [26, 88]. Cette perturbation achilléenne associée à une hypopallesthésie et une hyperhidrose des pieds.
peut même persister après l’arrêt de toute consommation d’alcool. Ce défaut
Avec la progression de la polyneuropathie commence une perte de la
de synthèse va entraîner une perte de poids, augmenter l’excrétion urinaire
sensibilité douloureuse distalement, qui peu à peu va englober toutes les
des dérivés nitrés, altérant ainsi le métabolisme protéique de tout le corps.
modalités sensitives avec une distribution en « gants et en chaussettes ».
La toxicité des radicaux libres est aussi incriminée dans la myopathie Souvent, il y a une hyperpathie douloureuse initialement au toucher
alcoolique [45]. Selon les résultats de certaines études, les alcooliques avec une superficiel puis à la palpation musculaire ou des tendons. Les troubles
myopathie auraient un taux de sélénium et d’alphatocophérol plus bas que les végétatifs sont aussi présents sous la forme d’une perte de la pilosité, de
alcooliques non myopathes, ce qui laisserait suggérer un mécanisme toxique troubles trophiques des ongles et de la peau avec une anhidrose, d’une
lié aux radicaux libres [126]. De plus, il ne semble pas que cet effet antioxydant dysrégulation tensionnelle. Ces troubles végétatifs peuvent être parfois très
soit lié à la malnutrition, car une myopathie peut survenir chez un alcoolique sévères avec un risque d’arythmies cardiaques. Une amyotrophie musculaire
avec un apport nutritionnel adéquat [32]. distale et symétrique avec faiblesse se manifestera également d’abord aux
L’alcool pourrait également jouer indirectement son rôle toxique sur les fibres membres inférieurs puis au niveau des mains.
musculaires de type II en perturbant l’équilibre hormonal et en stimulant la
production de glucocorticoïdes (pseudo-Cushing’s syndrome) [64]. Mais cette Les signes électromyographiques sont compatibles avec une polyneuropathie
hypothèse est encore débattue car cet effet ne se verrait qu’avec de très hautes axonale caractérisée par une réduction de l’amplitude des potentiels d’action
doses d’alcool [33]. Au reste, l’atteinte hépatique ne semble pas jouer de rôle sensitifs et moteurs, et par un ralentissement modéré des vitesses de
dans la genèse de la myopathie alcoolique, de même que la malnutrition, qui conduction. L’électromyographie de détection révèle typiquement des signes
n’est retrouvée que chez environ 2 % des alcooliques myopathes [32, 36, 76]. de dénervation symétrique dans la musculature distale. La dégénérescence
axonale de ce type de polyneuropathie est confirmée par les biopsies
nerveuses.
Polyneuropathie alcoolique Le traitement implique évidemment l’arrêt de la consommation d’alcool et la
reprise d’une alimentation adéquate, surtout en protéines, combinée à un
Dans les pays occidentaux, l’alcool représente la deuxième cause de supplément en vitamines du groupe B. Sous ce traitement, le pronostic est bon
polyneuropathie. Cependant, il persiste toujours la controverse de savoir si la en l’espace de quelques mois lorsque la polyneuropathie est modérée. Mais
neuropathie est liée à une toxicité directe de l’alcool ou à la malnutrition, voire cette récupération peut être souvent décevante en raison d’autres
à la combinaison des deux [10, 129]. De nombreux auteurs ont privilégié le comorbidités associées ou d’une non-abstinence.
facteur nutritionnel dans la genèse de la neuropathie alcoolique [118]. En
revanche, les travaux cliniques et histologiques de Behse et Buchtal Polyneuropathie aiguë
démontrèrent qu’il n’existe pas de différences cliniques entre la neuropathie
de l’alcoolique dénutri et celle de l’alcoolique bien nourri. Il existe cependant Elle se manifeste essentiellement chez l’alcoolique chronique, dénutri avec
des différences histologiques qui semblent confirmer que la malnutrition n’est une perte pondérale de plus de 10 kg. Elle est favorisée par une infection
pas la seule cause étiologique de la neuropathie alcoolique [10]. Malgré des intercurrente ou par un problème digestif. Elle s’installe de façon subaiguë en
études cliniques et expérimentales plus récentes, les résultats demeurent 24 heures sous la forme d’une paraparésie amyotrophiante, flasque,
équivoques quant au rôle direct de l’alcool dans la genèse d’une aréflexique avec une perte des modalités sensitives. Bien souvent, elle
neuropathie [15, 31, 52]. Toutefois, il est certain que le déficit vitaminique n’est s’associe à une encéphalopathie de Gayet-Wernicke. Elle peut faire évoquer
pas suffisant pour engendrer une neuropathie alcoolique étant donné l’absence le diagnostic d’un syndrome de Guillain-Barré, mais l’examen du liquide
d’amélioration clinique avec un supplément vitaminé chez la plupart des céphalorachidien est normal. À nouveau, il s’agit d’une polyneuropathie
alcooliques avec une neuropathie. axonale dont le traitement est similaire à celui de la forme chronique. La
Par conséquent, le diagnostic de neuropathie alcoolique sera retenu après récupération prendra plusieurs mois et souvent les troubles sensitifs peuvent
l’exclusion d’une autre cause étiologique potentielle. persister.

Références ➤

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