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services-secrets/

Manipulations, Réseaux pédophiles et Services-secrets

Article placé le 12 sept 2010, par Mecanopolis

Le journaliste Alain Gossens est décédé en juillet dernier, dans des circonstances
pour le moins troublantes*. Depuis 1989, il s’était spécialisé dans l’actualité
judiciaire, principalement sur les affaires de réseaux pédophiles qui ont secoué la
Belgique. Le texte que nous plaçons aujourd’hui, en guise d’hommage, est le
premier d’une série que nous allons consacrer au sujet.

Mecanopolis

* Mecanopolis s’est procuré plusieurs procès-verbaux de la police belge qui éclairent


sous un jour pour le moins particulier les circonstances du « suicide » d’Alain
Gossens. Notre équipe rédactionnelle est actuellement mobilisée, de sorte à
confondre les différents protagonistes proches du dossier et faire toute la lumière
sur cette affaire. Nous publierons très prochainement, en collaboration avec deux
magazines français, le résultat de nos investigations.

Manipulations, Réseaux pédophiles et Services-secrets

Par Alain Gossens

Pour ceux qui sont familiers des multiples sujets qui taraudent les esprits torturés
des « enquêteurs » conspirationnistes, le Projet « MK Monarch » (MK pour Mind
Kontrol, parait-il) est sans doute une sorte de pierre philosophale, de holly graal
capable de changer le plomb en or et d’ouvrir les portes des plus sombres mystères
de cette foutue planète. En effet, tout homme ou femme qui trouverait les preuves
indiscutables de l’existence officielle de ce projet, de ces tenants et aboutissants
serait certainement l’individu le mieux informé et le plus puissant de cette bonne
vieille terre et peut-être aussi la cible plus convoitée de tous les assassins sous
influence.

Délire paranoïaque ?

Pour les novices matière de « conspirationnisme » qui constituent peut-être 99,99%


des lecteurs, Monarch est ce que l’on appelle une horrible étrangeté qui n’est pas
supposée exister, une série d’occultes expériences de manipulation du
comportement menées par une ou plusieurs des nombreuses agences de
renseignements, laboratoires militaires ou section Delta qui forment la nébuleuse
sécuritaire américaine. Pour parler en termes encore plus précis, Monarch
désignerait l’ensemble des techniques de conditionnements psychologiques – de
l’usage de drogue en passant par la torture, les électrochocs, le viol ou les armes
psychotroniques – destinés à créer de toutes pièces à partir d’un individu lambda,
de préférence un enfant, un futur petit soldat qui répondra à tous les ordres, même
les plus pervers. Les gens qui auraient « inventé » Monarch auraient réussi à
contourner l’obstacle de la volonté, de la conscience d’un individu pour envahir puis
prendre possession de ce qu’une âme a de plus intime : son inconscient !

Délire paranoïaque et conspirationniste que ces élucubrations me direz-vous ! Peut-


être pas. Certainement pas à en croire des gens comme le journaliste John
Rappoport ou encore John De Camp, ancien sénateur du Nebraska, avocat spécialisé
dans les affaires de pédophilie et de culte satanique. Un personnage certes
controversé mais assez crédible et qui a rassemblé plus que tous les autres auteurs
(comme les improbables Mark Philips, David Icke etc..) un faisceau de présomptions
qui les ont amenés à penser que MK Monarch est fondé sur une réalité tangible.

Tortures nazies

A ma connaissance, il n’existe aucun document officiel « déclassifié » de quelque


agence de renseignement que ce soit évoquant nommément l’existence d’un projet
MK Monarch qui serait – comme l’affirment bon nombre d’auteurs – un sous projet
du fameux projet de la CIA MK Ultra (pour lequel les documents déclassifiés de la
CIA abondent). Mais ce n’est pas pour autant que Monarch n’existe pas sous une
forme ou une autre.

Pour rafraîchir les mémoires, MK Ultra recouvre tous les agissements de la CIA qui
avaient pour but de manipuler les consciences, faire ce que l’on appelle du « Mind
Kontrol ». En pleine guerre froide, surtout au cours de la guerre de Corée, il
s’agissait de parfaire des techniques d’interrogatoires des suspects et de découvrir
un sérum de vérité. Se fondant sur les premiers travaux de médecins nazis (d’où le
K de Kontrol) dans les camps de concentration (notamment celui de Dachau où l’on
expérimenta des séances d’électrochocs suivis d’injection de doses massives de
Mescaline sur des prisonniers) qui furent évacués aux Etats-Unis sous couvert de
l’opération Paperclip, les psychiatres de la CIA n’avaient qu’une envie, découvrir les
procédures et les produits psychotropes qui ouvriraient l’âme des sujets jugés
subversifs comme de vulgaires boites de conserve. Ainsi, le Dr Ewen Cameron,
financé et patronné par la CIA alla jusqu’à rendre raide dingue de pauvres civils, de
pauvres ménagères venues soigner leur dépression dans un institut de santé mental
celui de Mont Royal, près de la ville de Montréal. Les malheureux « clients »
dépressifs de ce « brave » et zélé Dr Cameron se voyaient réveillés de grand matin
par des injections intraveineuses de Thorazine, de Phénergan, de Séconal et autres
barbituriques hypnotiques hyperpuissants. Puis les patients étaient menés de gré ou
de force trois fois par jour à des séances d’électrochocs de plus de 150 volts. Ce
traitement baptisé par un curieux euphémisme « cure de sommeil » durait de 15 à
65 jours. Ensuite, le ou la patiente se voyait alors traiter pendant une période aussi
longue à la Methédrine (amphétamine) et au LSD injectés également en doses
massives. Et peu importaient alors les atroces souffrances de ces pauvres sujets qui
se voyaient plongés des semaines durant dans d’odieuses transes hallucinatoires et
psychotiques induites artificiellement. Enfin, les « malades » étaient conduits dans
des « chambres à dormir », sorte de caisson d’isolation sensoriel dans lesquels ils
étaient enfermés et où on leur diffusait 24 sur 24 un même message préenregistré
pendant deux semaines. De quoi vraiment y laisser sa santé mentale ! Cameron, en
torturant sans vergogne ses sujets, contre leur gré, voulait arriver en fait à
déprogrammer ces derniers, effacer leur mémoire affective et créer un « blank state
», sorte de mémoire vide pour procéder ensuite à une reprogrammation.

Ceci démontre au mieux les folies de l’école de psychiatrie comportementale


(behavouriste) sur laquelle la psychiatrie et la sociologie modernes se sont
construites. C’est sur ce même genre d’idée que des gens comme Zbigniew
Brzezinski ont mis au point des concepts plus généraux de « tabula rasa » (faire
table rase), de déprogrammation des valeurs de la société en général par l’usage du
chaos et de la souffrance. Et une fois que la société arrivée à une sorte d’état
comateux, une forme d’anarchie peuplée de peurs et de violences, il n’y a plus qu’à
réinsuffler dans le corps social – à savoir Mr. tout le monde – de nouvelles valeurs,
plus fonctionnelles… A brave New World, le Nouvel Ordre Mondial en pleine action si
vous voyez ce que je veux dire !

Déprogrammation par le trauma

Certes, les actes de Cameron furent dénoncés et la CIA abandonna officiellement


l’idée d’utiliser le LSD pour laver les cerveaux. Il y eut même des procès en
dommages et intérêts gagnés par certains plaignants. Mais en fait, cette technique
de déprogrammation de l’esprit par l’usage de tortures, de souffrances et trauma le
plus souvent infligés par des sévices sexuels n’aurait nullement cessé. Mieux
encore, la technique se serait affinée, codifiée, standardisée et répandue à travers
le monde dans toutes les sphères du pouvoir. Elle aurait servi de base à une autre
opération que certains témoins, victimes présumées de ces agissements horribles
appellent l’opération MK Monarch. On raconte que le terme Monarch désigne
symboliquement ce fameux papillon de taille exceptionnel qui passe de l’état de
larve à un état plus achevé. Comme ce serait le cas des victimes de cette
opération ! Autre hypothèse : butterfly, papillon, est souvent utilisé en prostitution
pour désigner l’acte de « butiner » de fleurs en fleurs, de changer sans cesse de
partenaires. Bref, pour revenir à nos témoins victimes de l’opération Monarch, ceux-
ci racontent à peu près tous le même genre d’histoire : ils ont été utilisés dès la plus
tendre enfance dans des réseaux prostitutionnels très hard et vendus aux
fantasmes les plus dingues de notables, d’hommes politiques, de nobles, de
militaires, de magistrats, de vedettes du show business qui forment entre eux des
sortes de réseaux, de sociétés secrètes soumis à d’étranges rituels à mi-chemin
entre le satanisme, l’ésotérisme New Age et la reprogrammation béhavouriste.

Les actes sexuels comprenant des viols d’enfants, de nouveau nés, des mises à
mort, des chasses à l’homme ainsi que des séances de cannibalisme auraient deux
buts : d’une part « mouiller » les notables participants et puis acheter la fidélité à
toute épreuve de ces puissants qui sont invités à ces étranges « fêtes » une
première fois, une sorte d’initiation où ils acquièrent le goût du sang et en
deviennent hyperdépendants. D’autre part, générer sur la victime un état de
traumatisme qui a pour effet de susciter l’apparition de ce que l’on appelle des
personnalités multiples. Chacune des personnalités a sa mémoire propre, sa
fonction propre (une personnalité pour la prostitution, une autre pour l’assassinat,
une troisième comme paravent officiel etc…) et ne communique pas avec l’autre
(sauf sous certaines procédures) et l’on s’assure ainsi que la victime ne parlera pas
puisqu’elle ne se souviendra de rien ou que de façon fantasmée, imparfaite. D’où,
peut-être, le côté parfois vraiment délirant de certains témoignages, la victime étant
incapable de réinterpréter les informations contenues dans « ses mémoires
segmentées ». Les enfants sujets de l’opération de reconditionnement Monarch
deviendraient alors des prostitués travaillant dans ces réseaux d’influence et de
pouvoir mais également des agents de renseignements ou des tueurs à gage.
Certains auteurs conspirationnistes comme Jim Keith ont découvert l’étrange passé
psychiatrique et militaire de certains tueurs célèbres comme Oswald, Shirhan
Shirhan, Jim Jones ou même Tim Mc Veigh. Et toujours selon ces victimes, les cercles
de pouvoir de nos pays industrialisés (celui du pouvoir policier, judiciaire,
parlementaire, militaire puis industriel économique etc…) seraient littéralement
pervertis par ce genre de pratiques. Le fonctionnement de ces réseaux occultes du
vrai pouvoir et l’obéissance quasi absolue de « ces gens de pouvoir » ne
reposeraient que sur ces rituels et pratiques sexuelles de conditionnement
psychologique. C’est aux Etats-Unis qu’on a vu les premiers témoins apparaître et
évoquer ainsi les rituels et pratiques atroces contrôlés par la CIA et certains
militaires et auxquels se seraient adonnés la plupart des grands hommes politiques
américains, à commencer par la famille Bush ou encore des gens comme Kissinger,
North, Clinton, Reagan, etc… Tout le gotha de la haute finance et haute politique
américaine.

Que penser de tout cela ?

Une première chose : les thérapeutes qui ont examiné ces victimes sont formels
pour affirmer que ces dernières sont bel et bien des victimes et qu’elles ont subi de
profonds sévices sexuels. Rien qu’aux Etats-Unis, j’ai dénombré une centaine
d’associations ayant pour but de recueillir et d’aider les victimes de ce genre d’abus
rituels. Etrange, une telle foison d’associations dont la plupart sont tout ce qu’il y a
de plus sérieux pour un phénomène qui n’existe pas… officiellement. Autre
bizarrerie : des psychiatres se sont même donnés la peine de créer une association,
une sorte de lobby ayant pour but de prouver que le syndrome de personnalité
multiple n’existe pas et qu’il s’agirait en fait d’une triste maladie – le « false memory
syndrom » (le syndrome des faux souvenirs) – dont les enfants se servent pour
poursuivre leurs pauvres pères en inventant à leur encontre de fausses allégations
de viols « qu’ils vivent comme une réalité mais qui est une construction de leur
imaginaire ». Ces gens ont pignon sur rue, de puissantes ramifications dans les
universités américaines et tentent de devenir des experts incontournables dans les
affaires de viols d’enfants qui viennent devant les tribunaux. Que d’énergie
dépensée dans une affaire qui relèverait du pur fantasme (thèse prônée par une
partie des experts psychiatres qui estiment que les réseaux pédophiles et les
affaires de cultes sataniques et rituels divers n’existent pas !). Saviez-vous, que le
FBI avait décrété officiellement, que les affaires de viols rituels ou sataniques ayant
pour cadre des réseaux structurés relevaient de la légende urbaine, du fantasme de
victimes en mal de démons imaginaires…?

L’exemple belge, l’affaire Dutroux et les dossiers noirs

Comme je ne peux évoquer avec consistance que ce que j’ai vécu personnellement
en tant que journaliste judiciaire, je parlerai à titre d’illustration pour mieux frapper
les consciences des événements qui ont secoué la Belgique en 1996-1997.

Il faut savoir que ce petit pays, véritable carrefour stratégique au centre de l’Europe
du Nord et qui abrite les cerveaux de grandes institutions internationales – l’Union
européenne, l’Otan, le Shape, Eurocontrol etc… – a semble-t-il servi de laboratoires
grandeur nature à certaines opérations de la CIA. Comme l’affaire des réseaux Stay
Behind où la CIA implanta après la seconde guerre mondiale des réseaux dormants
et des structures paramilitaires d’action, de subversion et de renseignements
anticommunistes. On attribue à ces structures la paternité effective ou accidentelle
des fameuses tueries du Brabant Wallon qui déstabilisèrent le pays au début des
années 80, permirent au pouvoir de museler les groupes d’extrême-gauche et
surtout, aboutirent à ce que la gendarmerie deviennent un corps de police
surdimensionné et extrêmement centralisé.

Dans le droit fil de ce dossier des tueurs du Brabant-Wallon, certains journalistes


bien installés – une minorité malgré tout – estiment que l’affaire Dutroux et des
témoins X en sont le triste prolongement.

Pourquoi ?

Parce que tant l’affaire des tueurs que l’affaire Dutroux et consort constituent de
véritables séismes institutionnels, de jolies opérations de déstabilisation qui
transformèrent la Belgique en un état paranoïaque, dysfonctionnant et ultra-policé.
Ensuite, il y a fort parier que personne ne connaîtra jamais la vérité sur l’affaire
Dutroux comme ce fut le cas dans le cadre des tueries et de tous les autres «
dossiers noirs » belges (il y en a eu tellement, de Stay Behind aux CCC, des télex de
l’Otan aux affaires criminelles liées à certaines pointures politiques belges!) qui ont
secoué l’actualité de ce petit pays.

Les témoins « X »

Un petit mot d’abord sur ce qu’est l’affaire Dutroux pour le lecteur qui ne l’a pas
suivie. L’affaire éclate en été 1996 lorsque la gendarmerie belge arrête Marc
Dutroux et sauve d’un horrible sort deux fillettes terrifiées qu’il avait enlevées
quelques semaines auparavant et dissimulées dans une cache habilement creusée
dans la cave de sa petite maison de Sars-la-Bruissière, une petite localité du
Hainaut. Deux fillettes que toute la Belgique traumatisée par plusieurs vagues de
disparitions d’enfants recherchait activement. Activement selon la version officielle
car on découvrira avec stupeur au fil d’enquêtes piégées, de contre-enquêtes
sabotées, de commissions d’enquêtes parlementaires manipulées que la
gendarmerie n’avait pas estimé que la recherche des enfants était prioritaire et ce,
pour des raisons que personne n’a à ce jour réussi à éclaircir. Par la suite, les
enquêteurs découvrirent que Dutroux avait enlevé au minimum 4 autres fillettes
(sans compter le trafic des filles d’Europe de l’Est) dont on découvrit les restes
enterrés dans l’une de ces propriétés.

A ce jour, face aux aveux fluctuants de Dutroux (qui en fait nie presque toute
responsabilité) personne n’a été en mesure de savoir si Dutroux faisait partie ou non
d’un réseau international de pédophilie et d’enlèvements d’enfants. Mais un
faisceau de présomptions semblent démontrer que l’intéressé était peut-être l’un
des fournisseurs qui alimentait en chaire fraîche un réseau constitué de personnes
de pouvoir (industriels, noblesse, magistrat, hommes politiques).

Pourquoi ?

Car entre autre chose, un mois après l’arrestation de Dutroux et consort, se


présentèrent tour à tour à la cellule d’enquête de Neufchâteau (chargée de l’affaire)
une série de témoins, tous adultes, ne se connaissant pas entre eux, provenant des
4 coins du pays, d’âge et d’origines sociales différentes et qui désiraient conserver
l’anonymat. Raison pour laquelle les enquêteurs, en l’occurrence des gendarmes,
les baptisèrent les témoins « X », à savoir X1, X2, X3 etc… selon leur ordre
d’arrivée. Et les faits que certains de ces témoins, en fait la plupart d’entre eux ont
dénoncés sont tellement horribles, tellement incroyables que même le plus tolérant,
le plus ouvert des enquêteurs, à fortiori pour le grand public avait du mal à accorder
du crédit à ces faits ainsi dénoncés. D’abord parce qu’il s’agit de faits d’une
violence, d’une cruauté inimaginable et racontés sur le ton de la banalité : faits de
cannibalisme (on contraignait les victimes à manger des morceaux de corps de
nouveaux nés mis à mort puis dépecés), de mise à mort d’enfants par des chiens,
de viols d’enfants par des animaux, de viols de bébés, de parties de chasse dont le
gibier était des enfants etc… Le tout se passait toujours dans des parcs et des
donjons de châteaux ou de grosses villas (dont certaines ont pu être identifiées).
Mais le pire était que ces faits, décrits dans le détail auraient été perpétré outre par
Dutroux et ses complices (ayant un rôle subalterne de fournisseurs) par des
personnalités connues en Belgique et dans le monde : hommes politiques,
gendarmes, magistrats, industriels et… certains membres éminents de la famille
royale belge dont le comportement est décrit avec un tel luxe de détails. Et certains
des récits divulgués par des témoins différents se recoupent étrangement. Si
l’affaire n’a pas été révélée dans ses moindres détails dans la presse belge, elle le
fut suffisamment pour ébranler et dégoûter totalement l’opinion publique. Et il y eut
à cause des témoins X une réelle fracture en Belgique tant au sein de l’appareil
policier ou médiatique qu’au cœur de l’opinion publique, une sorte de guerre entre
croyants et non croyants, entre ceux qui estimaient que les témoins X disaient la
vérité, toute la vérité et ceux qui pensaient que ceux-ci relevaient plus de la
psychiatrie ou du phénomène de monstres de foire.

Une chose est certaine, ces témoins X même de bonne foi, ont sans doute saboté à
leur insu l’ensemble de l’enquête Dutroux à cause du climat houleux de haines
irrationnelles qui électrisa la suite des investigations. Il n’y eut plus moyen de
poursuivre sereinement les recherches dans le seul pan de l’affaire dans laquelle on
possédait des inculpés : Dutroux et consort. On est arrivé à une telle impasse, à un
tel désaveu de l’enquête et du juge d’instruction (qui fait bien entendu partie du
clan des « non-croyants » qui estime que Dutroux est un prédateur isolé qui a
enlevé des fillettes pour agrandir sa famille et les adopter (sic)….) que la plupart des
parents des petites victimes ne se rendront même pas au procès de Dutroux en
2004, estimant qu’il s’agira d’une vulgaire mascarade qu’il est inutile cautionner par
une présence.

En ce qui concerne les témoins X, on n’en parlera pas ou peu dans le cadre du
procès Dutroux puisque cette partie du dossier a été disjointe pour permettre des
suites d’enquête qui ne viendront sans doute jamais.

Entre fantasmes et réalités

Que penser de ces témoins X ? Sont-ils crédibles ?

Un premier constat : leur existence est incontournable. Ils racontent le même genre
d’horreurs que narrent les victimes américaines du projet Monarch. Certains
psychiatres belges qui ont examiné ces victimes affirment qu’elles ne sont ni
délirantes, ni en état de démence ou de déséquilibre mental. Les experts précisent
qu’il est certain que ces personnes ont bel et bien fait l’objet de sévices graves dans
leur jeune âge.

Ont-ils raconté la vérité ?

Impossible de le dire. Mais il me semble inepte d’écarter ces récits parce qu’ils sont
incroyables ou dérangeants. Ces dénonciations serviront peut-être de base pour
nous expliquer une réalité dont nous n’avons aucune idée. L’un des gendarmes qui
a été concerné par l’enquête Dutroux et qui a dénoncé certains des monstrueux
dysfonctionnements qui paralysa l’enquête et empêcha que l’on sauve les enfants
plus tôt m’expliqua la chose suivante : « selon certaines de mes indications, certains
des témoins X mentent, reconstruisent la réalité. Ce sont des taupes envoyées par
on ne sait qui et dont les mensonges et contradictions peuvent facilement être
démontrés. Ils ont pour effet de décrédibiliser les propos des autres témoins, de
semer le doute et la confusion parmi l’opinion publique et de contaminer le procès
Dutroux avec le doute. ET surtout, ces faux témoins décourageront les vrais
témoins, les authentiques victimes de ces réseaux de s’exprimer dans une telle
cacophonie… » A mon avis, des gens comme David Icke par exemple, à cause de
leur approximation, leur manque de rigueur et de recul nuisent à la cause en
insistant que trop sur le côté sensationnaliste et en transformant des interprétations
et des suppositions en certitudes. Les faits sont bien assez horribles et n’ont pas
besoin de cette surenchère un chouïa emphatique. Cela ne va pas convaincre les
vrais témoins, et ils existent, à venir s’exprimer et dénoncer des faits qui peuvent
être vérifiés.

En d’autres termes, plutôt que de s’emballer sur le rôle joué par telle ou telle
personnalité de la noblesse, de la politique ou du show business, il faudrait plutôt
imaginer et mettre en place des structures d’accueil et de protection de ces
témoins. Et garder l’esprit le plus ouvert possible car il se peut que ce que ces
victimes nous raconteront nous secouera encore bien plus que tout ce qui a été dit
jusqu’à présent dans le cadre de ses affaires. Je ne peux m’empêcher d’avoir le
sentiment que ces témoins américains, belges etc.. ont parlé que parce qu’ « on » a
bien voulu qu’ils parlent et que leur témoignage poursuivait des buts bien plus
sordides de déstabilisation de l’opinion publique (qui n’a jamais autant vécu dans la
peur) et de décrédibilisation des futurs témoins, des futures victimes. Je ne pense
pas que les témoins X soient tous des menteurs mais je crois qu’ils ont été
manipulés et mis sous pression avant de livrer le contenu de leur calvaire aux
enquêteurs et aux journalistes.

Alain Gossens

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