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Présentation
Manuels : institutions administratives plutôt que publiques. Institutions publiques
renvoi aux institutions politiques (Cf : droit constit) ou juridictionnelle. Nous parlerons plutôt
de l'administration et des services publics.
Différentes approches de l'administration qui renvoient à des disciplines différentes :
• sociologique
• historique
• juridique (celle que nous mettrons en avant.)
Approche en termes d'acteurs, d'organes, ou alors en termes d'activité (droit administratif.)
Les acteurs sont très nombreux.
Introduction générale
But de présenter la notion d'administration. Facilité de langage d'en parler de façon
globale car en réalité il y a toutes sortes d'administrations : étatiques (ministères,
préfectures), territoriales (communes, départements, régions, structures
intercommunales), hospitalières. Voici la subdivision de la fonction publique qu'on retrouve
dans les concours. Beaucoup de ramifications au sein de chaque branches. Ouvrage :
L'administration en miettes, DUPUY et THOENIG => illustre par son titre une réalité.
Administrations : structures juridiquement organisées dotées de
compétences, de moyens, de personnels et chargées d'une mission de
poursuite de l'intérêt général.
Les administrations jouissent de beaucoup d'images. Sur le plan négatif, qualificatifs
tels que bureaucratie, lourdeur, lenteur, inertie, opacité => "maladministration".
"L'administration est un lieu où les gens qui arrivent en retard croisent dans l'escalier ceux
qui partent en avance" Georges COURTELINE. Mais les administrations sont là pour
répondre aux besoins des administrés. Les besoins comme les usagers sont d'ailleurs
nombreux. Il faut donc souligner que la complexité et la diversité des administrations ne fait
que refléter la complexité de la société et la diversité des besoins, d'autant plus qu'ils
évoluent. L'administration doit donc suivre les évolutions. Ex : la santé publique évolue en
fonction des nouvelles pathologies (SIDA), problèmes de logements etc. Nous avons la
chance de faire partie d'une société et d'un pays ayant beaucoup d'administrations et de
services publics. L'administration française est d'ailleurs vantée comme un modèle.
Jean MONNET : "Rien n'est possible sans les hommes mais rien n'est durable
sans les institutions."
1 . La notion d'administration
L'administration est organique et fonctionnelle. Sur le plan fonctionnel, c'est une
activité. Cette activité est de gérer les affaires publiques, de satisfaire l'intérêt
général, de rendre des services etc. Cf latin "administrare" qui signifie "servir" =>
satisfaction de l'intérêt général (définition fonctionnelle.) Sur le plan organique,
c'est l'organe, la structure ou l'entité qui gère cette activité. On va ici voir que
l'administration est composée de multiples acteurs avec des statuts, des régimes juridiques
différents. L'administration est quelqu'un qui fait quelque chose.
• Personnes morales de droit privé à but non lucratif => les associations, les
établissements d'utilité publique, fédération. Leur domaine de prédilection est l'action
sociale, culturelle et sportive.
Ex : les dispensaires, les caisses de sécurité sociale. Ces personnes morales de droit
privé sont un peu particulières, car elles interviennent dans le service public. Elles ont
donc certains droits comme par exemple le pouvoir de prendre des décisions qui
s'imposent aux administrés : pouvoir de sanction, d'expropriation. Elles ont un
certain nombre de prérogatives de puissance publique entre leurs mains
comme si elles étaient des personnes morales de droit public.
Sociétés qui fonctionnent selon un cahier des charges fixé par l'Etat.
• Les agents administratifs : ce sont des agents publics. Ce sont les ressources
humaines de l'administration. Ils sont placés sous la responsabilité d'une autorité
administrative. Ces agents ont un statut différent selon qu'ils sont fonctionnaires ou
contractuels. Les fonctionnaires accèdent à la fonction publique sur concours.
Avantage de la carrière, du statut protégé, de la stabilité de l'emploi. Tout agent
public est voué à atteindre son niveau de compétence. Dans la fonction publique de
l'Etat, il y a 2 300 000 agents, surtout enseignants. 1 600 000 fonctionnaires
territoriaux (autre concours que celui de l'Etat.) Grossissement des effectifs en raison
de la décentralisation. Fonction publique hospitalière : 966 000 fonctionnaires
hospitaliers, aussi bien administratifs que médicaux. 230 000 fonctionnaires
travaillent dans les établissements publics nationaux. Il existe aussi des contractuels
chargés de mission, chef de projet. Souvent des missions temporaires.
• Le pouvoir législatif.
On pourrait croire que c'est complètement déconnecté. Les administrations
interministérielles agissent en amont du processus législatif : ce sont eux qui rédigent les
projets de loi et de budgets. Cela explique pourquoi dans tous les ministères il existe un
service lié à la législation, qui va rédiger les textes. Tout ce qui est projet de loi est
d'origine gouvernementale, donc administrative. L'administration revient en aval
également, après le vote de la loi. C'est elle qui publie la loi (services du PM qui dirigent
la direction du Journal Officiel.) C'est également elle qui va faire appliquer la loi,
notamment avec les décrets d'application, rédigés par les administratifs. Il est prévu
dans certaines lois que l'administration doit remettre au Parlement un rapport faisant le
bilan d'application d'une loi. Autre relation possible : lorsqu'il est décidé par le Parlement
de mettre en place une mission d'information, ou une commission d'enquête pour étudier
le fonctionnement d'une administration.
• Le pouvoir juridictionnel.
Administrés et jugés sont deux entités complètement différentes. L’administrateur gère
un domaine d'activité, il administre, alors que le juge règle des litiges. Cela se traduit
formellement par des arrêts, des jugements. Jusqu'au XIXe siècle, nous avons connu un
système dans lequel l'administration réglait elle-même ses litiges. Mais ce n'était pas très
satisfaisant, car confusion du juge et du jugé. A disparu aujourd'hui. Dualité à présent:
d'un côté l'ordre judiciaire (cour de cassation, tribunal d'instance), et de l'autre un ordre
juridictionnel administratif (avec à son sommet le Conseil d'Etat.) 1790 : principe de
séparation des autorités administrative. Selon la nature des litiges, l'administration est
jugée tantôt par un juge administratif, tantôt par un juge judiciaire. Il existe donc un
contentieux judiciaire de l'administration. L'administration n'échappe donc pas à la
justice.
2 . L'organisation de l'administration
2 . 1 . Les principes d'organisation de l'administration
Définition : la centralisation donne aux administrations situées au sommet de l'Etat le
pouvoir de conception et de décision le plus important. Par conséquent, la déconcentration
revient à donner un pouvoir d'exécution, de négociation et de décision aux administrations
situées au niveau local de l'Etat (ou administrations déconcentrées). Ce mouvement de
déconcentration se fait au sein de l'Etat : on passe du niveau central au niveau local. Simple
répartition des compétences. L'Etat ne perd aucune prérogative. La décentralisation attribue
les compétences à d'autres personnes morales qui sont les collectivités territoriales, ou bien
les établissements publics. Dans la décentralisation, l'Etat perd quelque chose, il y a
désormais deux personnes morales.
2 . 1 . 1 . La centralisation
C’est un système administratif dans lequel la majorité des décisions sont prises par des
administrations situées au sommet de l’Etat. La plupart de ces administrations sont situées
sur un plan géographique dans la capitale. Ces administrations du sommet de l’Etat, dites
centrales, regroupent l‘administration de la présidence, du Premier ministre, des ministères
ainsi que des administrations de conseil et de régulation dont ils ont besoin. On a pour
habitude de dire que la France est de tradition centralisatrice, jacobine (par opposition aux
girondins.) Abordons la centralisation en termes d’avantages : elle contribue à consolider
l’unité de la Nation, elle permet aussi l’affirmation de l’autorité de l’Etat. Autre intérêt :
égalité de traitement entre tous les administrés. Mais elle suscite également des
inconvénients qui font que ce système à lui seul ne peut perdurer : la centralisation est
source de bureaucratie, de technocratie. On lui reproche son éloignement des réalités
locales, du terrain. Un tel système à l’état pur est impraticable et finit par générer une
paralysie dans le fonctionnement d’un Etat et aussi un certain engorgement des services
administratifs qui finalement se retrouvent encombrés par des sujets ou des décisions de
nature secondaire. Il existe deux remèdes à ces inconvénients : la déconcentration et la
décentralisation, que nous pratiquons dans notre pays à des degrés divers.
2 . 1 . 2 . La déconcentration
Création d’un niveau inférieur ou local d’administration de l’Etat. Elle va de pair avec la
couverture administrative du territoire, et permet à l’Etat d’être présent partout. C’est une
redistribution du pouvoir au sein de l’Etat, pouvoir confié à des représentants étatiques du
pouvoir central. Odilon BARROT, homme politique et juriste, vice-président du Conseil
d’Etat sous la IIIe République : « C’est le même marteau qui frappe, mais on a
raccourci le manche. » Cette métaphore est péjorative, idée d’un Etat plus proche, plus
rapide. Les administrations déconcentrées vont prendre un certain nombre de mesure sans
avoir besoin de repasser par les administrations locales. Il existe une autre formule
exprimant la même idée, on la trouve dans un décret impérial de 1852 : « On peut
gouverner de loin, mais on administre bien que de près. » Les services et autorités
déconcentrés sont implantés dans les circonscriptions et soumis à un certain contrôle
hiérarchique.
• Le pouvoir hiérarchique
Il est consubstantiel de la déconcentration, car il contribue à sa réussite et à l’unité du
système administratif étatique. Si ce principe n’existait pas, ou s’il n’était pas respecté, ce
serait l’anarchie, terme antinomique de l’administration. Cette hiérarchie permet de
s’assurer que les orientations décidées à un niveau supérieur de l’administration sont
effectivement et correctement mise en œuvre aux échelons inférieurs. D’ailleurs, cette
hiérarchie, on la retrouve à chaque niveau d’administration. Le principe hiérarchique
traverse de par en par toute l’administration de l’Etat, de son sommet jusqu’au niveau local.
C’est lui qui fait le lien entre les différents échelons. Chaque individu a un supérieur
hiérarchique. Un préfet de département exerce son pouvoir sur les services préfectoraux, qui
eux-mêmes ont un pouvoir sur les différents services. Tout acte doit être validé par l’échelon
administratif supérieur. Les enseignants sont des rares fonctionnaires qui ne vivent pas sous
cette pression hiérarchique car on estime que la pédagogie implique la liberté.
En quoi consiste cette hiérarchie ? C’est un contrôle qui existe de plein droit, et il n’est
pas nécessaire qu’il soit prévu par un texte. Ce contrôle, il s’exerce aussi bien sur les
personnes que sur les actes juridiques. Cela va se traduire en termes de modalités par un
pouvoir de substitution, de réformation ou d’annulation des décisions, d’autorisation, de
sanction, d’instruction etc. Tout cela se trouve entre les mains d’un supérieur hiérarchique.
Ce contrôle s’exerce sur le plan de la légalité et sur le plan de l’opportunité. Sur le
terrain de la légalité, cela signifie que la décision prise n’est pas conforme au droit.
L’opportunité, dans le cas où l’on a pris une décision qui va poser problème, même si elle
respecte le droit. Décision juridiquement irréprochable, mais jugée problématique,
inopportune, par le supérieur hiérarchique.
Tout agent public a envers son supérieur un devoir d’obéissance, sauf lorsque l’ordre
donné est manifestement illégal et de nature à compromettre un intérêt public.
2 . 1 . 3 . La décentralisation
La décentralisation se passe toujours entre deux personnes morales de droit public :
une personnalité va déléguer à une autre des compétences. Soit c’est l’Etat qui transfert
les compétences aux collectivités territoriales (décentralisation territoriale), soit
c’est l’Etat ou une collectivité qui délègue des compétences à un établissement
public (décentralisation fonctionnelle.) L’intérêt, c’est une certaine autonomie
institutionnelle, financière, décisionnelle. La contrepartie, c’est qu’il y a soit un contrôle, soit
une tutelle. Celui qui a délégué la compétence continue de regarder ce qu’il se passe.
• Le contrôle ou la tutelle.
Dans le système de la décentralisation, c’est la contrepartie de l’autonomie. Quand ce
qui est en jeu, c’est la gestion des services publics, cette contrepartie est justifiée. Dispositif
pour éviter les dérives. Il y a des autorités de tutelle et de contrôle qui sont là pour surveiller
ce que font les collectivités territoriales. Elles sont là pour s’assurer du respect de la loi, de
l’intérêt général. L’Etat est soucieux de sauvegarder son unité. La décentralisation
territoriale ne doit pas morceler l’Etat. C’est dans l’intérêt de l’Etat, mais aussi des
administrés, d’exercer ce contrôle. Il faut que les services fonctionnent bien, et de la même
manière, partout sur le territoire.
Concernant la tutelle, elle ne peut exister que si elle est prévue par un texte. « Pas de
tutelle sans texte. » Cette tutelle ne s’exerce que pour des motifs de légalité, et très
rarement en opportunité. Ceci étant, il y a quelques distinctions à apporter sur le contrôle
selon s’il s’applique aux collectivités territoriales ou aux établissements publics.
- Les collectivités territoriales font l’objet d’un contrôle de légalité exercé par le préfet, il va
porter sur les décisions et les délibérations adoptées par les collectivités territoriales. Il y a
tout un système prévu dans lequel les décisions les plus importantes et les contrats doivent
être transmis en préfecture en vue de ce contrôle de légalité. Si on regarde l’organigramme
d’une préfecture, il existe toujours un service chargé du contrôle de légalité. Si le préfet
estime que l’acte est illégal, il y a au départ une discussion qui va s’engager entre le préfet
et la collectivité sur un terrain amiable. Le préfet va donc adresser une lettre d’observation à
la collectivité pour signaler le problème juridique. SI cela ne fonctionne pas, on passe à la
phase contentieuse : le préfet va saisir le juge administratif dans le cadre du recours nommé
« déféré préfectoral. »
La tutelle est, de son côté, un contrôle plus ferme, plus rapproché, entre une autorité
et un établissement publics. Elle peut être exercée par un ministre ou une autorité
déconcentrée vis-à-vis d’un établissement public national. Ex : le ministre de la culture va
exercer sa tutelle sur l’établissement public qui gère le Château de Versailles ; le recteur
exerce sa tutelle sur les collèges et les lycées. Les collectivités territoriales vont elles avoir
une tutelle sur les établissements publics locaux.
2 . 1 . 4 . La délocalisation
Un mouvement affecte également l’administration : la délocalisation. Ce n’est pas le
terme au sens économique ici, mais administratif. Les finalités sont complètement
différentes. La délocalisation, c’est simplement le changement de lieu d’une
administration, stricto sensu. La délocalisation administrative, on la pratique dans une
perspective d’aménagement du territoire. On cherche à désengorger la capitale qui
compte beaucoup d’emplois publics. L’idée est de réduire un petit peu l’écart de
développement entre l’Ile de France et la province. Économies de loyers également.
Délocalisation de l’ENA pour rapprocher les élèves du centre de décision européen. Il n’y a
pas vraiment de portée juridique dans une délocalisation, on est là sur un autre plan. Il y a
tout de même un coût financier. Concrètement, les modalités de délocalisation sont
différentes selon que l’administration que l’on délocalise possède ou pas la personnalité
morale. C’est plus facile de délocaliser des services administratifs car le gouvernement a
l’entière disposition de ces services ministériels. C’est ainsi que l’on a placé quelques
administrations ministérielles en province ou en banlieues (ex : service du casier judiciaire à
Nantes, service des pensions militaires à La Rochelle.)
Les établissements publics nationaux sont plus complexes à délocaliser, car ils
possèdent leurs propres organes de décisions, car ils disposent d’une personnalité morale.
Par conséquent, l’Etat ne peut pas décider à la place de ces organes décisionnels. Ex :
l’échec de la délocalisation de l’ENA par l’Etat (Edith CRESSON), le Conseil d’Etat l’a annulé.
L’école Nationale de Santé Publique est partie à Rennes, Ecole des impôts à Clermont-
Ferrand, le CNED à Poitiers.
• Au moment de la Révolution.
Comme bien souvent dans les Révolutions, il y a un effet de balancier pour réagir assez
vivement à la période précédente d’arbitraire, de centralisation et d’intendance. Parmi les
révolutionnaires, certains sont extrêmement favorables au développement d’entités de
pouvoir différent de l’Etat. Les révolutionnaires en questions, ce sont les Girondins (par
opposition aux Jacobins.)
Loi du 4 Août 1789 : elle supprime les circonscriptions de l’Ancien Régime. Finies les
provinces, principautés, paroisses. C’est la modernité administrative avec la nouvelle carte.
Le Département se divise en Districts, le District en Cantons, et le Canton en Communes. On
retrouve à peu près la base du système territorial actuel. Ces entités ne possèdent pas
encore la personnalité morale. Les révolutionnaires interviennent avec un esprit d’égalité et
d’uniformisation, qu’on essaie d’appliquer aux citoyens, mais aussi aux territoires. Ces
subdivisions ont toutes le même statut, quelle que soit leur composition. Respect d’une
certaine égalité démographique et des réalités géographiques.
Autre caractéristique : les révolutionnaires sont favorables à une décentralisation très
poussée dans la mesure où toutes les autorités placées à la tête des nouvelles
circonscriptions étaient élues (suffrage censitaire restreint.) Un problème survient très vite :
cette décentralisation a été mise en place sans prévoir de contrôle étatique, ce qui a généré
un certain désordre contre lequel il a fallu assez vite réagir, et c’est ainsi que dès 1792, on
est revenus sur le principe de l’élection car les agents des communes et des départements
sont désormais nommés par le pouvoir central. La nomination succède assez rapidement à
l’élection. Enfin, en 1793, des commissaires du gouvernement ont été institués auprès des
municipalités. Cela montre bien que les libertés locales devaient êtres contenues et
contrôlées pour que le tout fonctionne bien. Assez rapidement, l’Etat et la centralisation ont
repris le dessus.
• La période napoléonienne
Sous le Consulat (1800-1804) puis sous l’Empire (1804-1814) => quinze ans qui ont
totalement changé l’administration. Cette période napoléonienne est très importante, car
dès que Napoléon devient Premier Consul, il met en place un système d’administration
considéré comme un modèle à l’étranger. Il faut souligner au passage la pérennité de ce
modèle et son influence en Europe. Quel est-il ? Il repose sur deux textes assez importants :
d’une part la Constitution du 22 Frimaire, An VIII (15 décembre 1799) => création du
Conseil d’Etat ; et d’autre part la loi du 28 Pluviôse, An VIII (17 février 1800) => loi
concernant la division du territoire et l’administration.
Elle met en place le préfet dans le département, le sous-préfet dans l’arrondissement, le
Conseil de préfecture (ancêtre des tribunaux administratifs.) On a donc un préfet successeur
de l’Intendant, placé à la tête du département ; un sous-préfet dans l’arrondissement, ainsi
qu’un maire dans la commune (au titre de l’Etat.) Il apparaît que chacune de ces autorités
est accompagnée d’un organe collégial (respectivement le Conseil Général, le Conseil
d’arrondissement et le Conseil Municipal.) Ces conseils sont à cette époque rattachés à des
autorités déconcentrées, et non à des collectivités décentralisées. Grande méfiance dans le
système napoléonien vis-à-vis de la décentralisation. Cela se traduit par une méfiance pour
l’élection. Les Conseillers municipaux et généraux, ainsi que les maires, sont nommés et
rémunérés par l’Etat. Les Départements et les Communes n’ont toujours pas de personnalité
morale, ce n’est qu’un simple découpage. On retiendra dans ce modèle le Conseil d’Etat et
l’organisation préfectorale. Rôle déterminant en matière d’instruction publique, puisque c’est
une période où l’on assiste à la création de l’Université (impériale au départ, avec une loi en
1806), et tout le système éducatif : les lycées, les facultés, les académies, les rectorats.
1945 est une date importante pour l’administration. L’administration décentralisée est
rétablie dans son système antérieur à 1940. On a aussi des créations par ordonnances :
sécurité sociale, ENA, IEP. Idée de démocratiser l’accès à la fonction publique, et
d’uniformiser la formation des hauts fonctionnaires. En 1946 est adopté le premier statut
général de la fonction publique.
On a aussi des éléments se rapportant à l’administration dans la Constitution de 1946.
Affirmation d’une volonté de décentralisation : référence au principe de libre administration
(d’ailleurs repris en 1958.) Il est prévu l’extension des libertés communales. Il n’y a pas eu
des réformes ni de dispositions législatives qui ont réellement fait progresser la
décentralisation : ce ne sont que des dispositions constitutionnelles.
En 1953, création des tribunaux administratifs. Ils ne font que prendre la suite
d’anciennes juridictions qui étaient les Conseils de préfectures, créés en 1800. Ressorts
territoriaux et compétences remaniés, plus larges.
A compter de 1958, on change de République, et on va avoir avec DG une
consolidation de la déconcentration avec notamment des textes qui vont réorganiser les
pouvoirs préfectoraux. Ils s’appuient sur les préfets pour moderniser l’économie et
l’aménagement du territoire. Il existe deux décrets : 1959 et 1964 ; qui organisent le statut
du corps préfectoral. Ils arrivent très tard (les préfets existent depuis 1800). Autre décret de
1964 relatif au pouvoir de ces préfets et à la déconcentration, il vient préciser les
attributions des préfets. Il est clairement indiqué qu’ils ont une vocation inter ministérielle.
Mise en œuvre de toutes les politiques publiques nationales.
Troisième décret du même jour qui institue une nouvelle circonscription administrative
qui est la région, avec à sa tête le préfet de région.
Si on regarde les avancées du côté de la décentralisation, on repère l’article 72 de la
constitution. On a un cadre juridique qui se met en place favorable à l’intercommunalité.
Ordonnances de 1959 qui mettent en place le district urbain, ainsi que le SIVOM (Syndicat
Intercommunal à VOcation Multiple.) Plus connue, la communauté urbaine a été instituée par
une loi de 1966.
Cependant, échec du désir de DG d’instituer la région en tant que collectivité
territoriale. Référendum en 1969 qui porte sur la création des régions et la rénovation du
Sénat. La réponse est négative.
Sous la Présidence de POMPIDOU (1969-1974), on organise une déconcentration
financière. Plus concrètement, les investissements régionaux et départementaux sont
confiés aux préfets. Ce sont eux qui vont gérer directement ces enveloppes. Les Trésoriers
Payeurs Généraux (TPG) vont désormais contrôler la régularité de la dépense publique, à un
échelon déconcentré.
Loi de 1971, dite loi Marcellin, favorable à la fusion des communes (trop de petites
communes en France) => échec.
Apparition en 1972 de l’établissement public régional, on est bien là dans le cadre
d’une décentralisation. La région reçoit la personnalité juridique, mais dans le cadre d’un
établissement public. Dix ans plus tard, il sera transformé en collectivité en tant que telle.
Partie 1: Administration de
l’Etat
L’Etat, vaste entité. Il possède des institutions administratives au sein de cet Etat, elles
se distinguent à la fois par un niveau d’action et aussi par la nature de leur rôle. Cette
administration de l’Etat est pour l’essentiel au service du pouvoir exécutif, au point parfois
de se confondre avec la sphère politique et administrative. Cela sert à assurer l’élaboration
et la mise en œuvre des politiques de l’Etat.
Chapitre 1: L’administration centrale de
l’Etat
1. Les institutions de direction
Il s’agit de structures administratives au service du Président de la République, du
Premier ministre, du Gouvernement, des ministres. On est sur un terrain politique et
administratif car ces entités ont le double statut.
• Le pouvoir de décision
o Le pouvoir réglementaire
Il est par nature une compétence administrative. Toutes les autorités
administratives ont le pouvoir réglementaire. Article 13-1 de la
Constitution : « Le Président signe les ordonnances et les décrets
délibérés en Conseil des Ministres. » Définition : un décret est
réglementaire lorsqu’il a une portée générale et impersonnelle. Il existe
par ailleurs des décrets de nomination. Les décrets délibérés en Conseil
des Ministres, doivent être contresignés par le Premier Ministre et les
ministres « responsables » (c’est-à-dire les ministres chargés de la
préparation et de l’exécution de ces actes.) Interrogation sur l’article
13-1 : quels sont les décrets qui doivent être délibérés en Conseil des
Ministres, car la Constitution ne dit rien. Il y a eu un contentieux, un
litige, réglé par le Conseil d’Etat qui nous permet de savoir régler cette
situation. Contentieux à propos de décrets délibérés en Conseil des
ministres alors que cette délibération n’était prévue par aucun texte.
Affaire MEYET, traitée par le Conseil d’Etat en 1992. Il attaque devant le
Conseil d’Etat des décrets délibérés en Conseil des Ministres, en
soulevant comme argument l’incompétence du Président pour les
signer, au nom du fait que ces décrets auraient du être signés par le
Premier Ministre : il soulève ainsi un vice d’incompétence. Le Conseil
d’Etat rejette cette argumentation et valide les actes des décrets
attaqués. Il estime que les décrets présidentiels sont ceux qui sont
effectivement délibérés en Conseil des Ministres. Cela revient à dire
qu’à partir du moment où un décret est délibéré en Conseil des
Ministres, il devient un décret présidentiel. Cette jurisprudence est
extrêmement favorable au pouvoir réglementaire du Président. Elle
revient à lui donner la possibilité d’étendre indéfiniment son pouvoir
réglementaire par le jeu de l’inscription des décrets à l’ordre du jour du
Conseil des Ministres. Or, celui qui a l’ordre du jour, c’est le Président
lui-même. Autre affaire quelques années plus tard qui est venus
tempérer les choses, c’est l’affaire COLLAS en 1996. Complément de
l’affaire MEYET : le Président de la République peut restituer au premier
ministre son pouvoir réglementaire. Pour cela il suffit qu’un décret
délibéré en Conseil des Ministres précise qu’une réglementation
présidentielle pourra être modifiée ou abrogée par le Premier ministre.
Ordonnance : le Président est habilité par le Parlement à intervenir en
matière législative, puis il rédige l’ordonnance, puis elle est ratifiée par
le Parlement. Avec cette ratification l’ordonnance acquiert une valeur
législative. Avant la ratification, l’ordonnance a une valeur
réglementaire (on peut donc l’attaquer devant le Conseil d’Etat), et
après elle a une valeur législative. Incident en 1986 : le Président
refuse de signer des ordonnances de son gouvernement d’opposition.
Ordonnances de privatisation, de délimitation des circonscriptions
électorales, et sur la flexibilité du temps de travail. Il refuse de les
signer. Juridiquement, ça donne la question suivante : la signature est-
elle pour le Président de la République une compétence liée ou un
pouvoir discrétionnaire ? Interprétation particulière de la Constitution,
car normalement en droit, un verbe au présent de l’indicatif a valeur
d’impératif. « Le Président signe les ordonnances » est différent de
« Le Président peut signer les ordonnances. » Il a donc de facto un droit
de véto. Le gouvernement Chirac a donc du entreprendre la procédure
législative normale (on utilise les ordonnances pour aller plus vite.)
Autre cas de figure : le cas des décrets réglementaires non délibérés en
conseil des Ministres et pourtant signés par le Président de la
République. Dans ce cas, est-ce un décret présidentiel ou un décret du
premier ministre ? Qui en est l’auteur ? Cette situation est-elle légale ?
Affaire SICARD traitée par le Conseil d’Etat en 1962. Le Conseil d’Etat
considère que ces décrets sont légaux s’ils sont revêtus de la signature
du Premier ministre. En d’autres termes, ce sont des décrets du
Premier ministre. On considère dans ce cas bien précis que la signature
du Président est superfétatoire (= en trop.)
Dernier cas : le bien particulier du pouvoir réglementaire exercé en
vertu de l’article 16 de la Constitution. Les actes réglementaires du
Président adoptés en période exceptionnelles peuvent faire l’objet d’un
recours devant le Conseil d’Etat.
o Le pouvoir de présider
Le plus connu, c’est celui inscrit dans l’article 9 : pouvoir de présider le
Conseil des Ministres. Influence importante sur l’orientation de l’action
administrative. C’est bien dans le cadre du Conseil des ministres que
l’on va discuter d’un certain nombre d’actions dans les ministères. Des
sujets qui concernent l’administration, c’est 95% de ce qui se passe en
Conseil des Ministres.
Le Conseil de défense est également présidé par le Président.
L’article 15 donne au Président de la République la qualité de Chef des
Armées, c’est en cette qualité qu’il va présider périodiquement un
Conseil de défense.
Il préside également le Conseil de Sécurité Intérieur, créé par un
décret de 2002. Il est là pour coordonner la politique en matière de
terrorisme et de délinquance. 2008 : livre blanc sur la défense et la
sécurité nationale (remodelage des RG.)
o Le pouvoir général d’arbitrage. Rappel d’une disposition contenue dans
l’article 5, qui nous indique que le Président de la république assure par son
arbitrage le fonctionnement régulier des pouvoirs publics. Disposition très
générale. Le Président, s’il le souhaite, peut s’intéresser à tous les domaines
de l’action publique.
• Le pouvoir de nomination.
o Article 8 de la Constitution : le président de la République nomme le Premier
ministre. Sur la proposition du Premier ministre, le Président nomme les autres
membres du gouvernement et met fin à leurs fonctions. Aspect politique fort.
Lors de ces nominations, l’incidence sur la construction du gouvernement, sur
le périmètre des portefeuilles ministériels est très forte. On décide de la
répartition des compétences entre les ministres (beaucoup de tractations, de
lobbying.) Questions : « Est-ce qu’on va rattacher l’industrie avec la recherche
plutôt qu’avec l’économie ? » ; « Faut-il associer l’aménagement du territoire
plutôt avec l’environnement, ou plutôt avec l’Intérieur ? » ; « L’énergie doit-
elle être associée à l’industrie ou avec l’écologie ? » ; « La recherche doit-elle
être plutôt placée avec l’industrie ou avec l’enseignement supérieur ? »
o Article 13-2 de la Constitution : le président de la République nomme aux
emplois civils et militaires. Concrètement, cela prend la forme de décrets
individuels. Ces nominations sont effectuées de deux manières.
Soit, par décret délibéré en Conseil des Ministres. C’est le cas pour les
emplois supérieurs de l’Etat dont la liste est fixée par des textes :
préfets, ambassadeurs, recteurs, directeurs d’administration
centrale, conseillers d’Etat, conseillers maîtres à la Cour des
Comptes, conseillers généraux. Il existe une liste complémentaire
dans une ordonnance de 1958 : procureurs généraux de la Cour des
Comptes, de la Cour d’Appel de Paris et de la Cour de Cassation,
directeurs et président d’établissements publics nationaux.
Soit, par désignation directe du Président, par le biais d’un décret
simple. Vont relever de ce biais d’autres personnes désignées par
l’ordonnance de 1958 : les autres membres du Conseil d’Etat et de la
Cour des Comptes, les officiers non généraux, les professeurs
d’université.
Ce pouvoir de nomination est débattu aujourd’hui. Dénonciation de la politisation de la
fonction publique, en particulier pour les postes sensibles comme peuvent l’être les
magistrats et les préfets, ou encore tout ce qui concerne la haute fonction publique. Il faut
toutefois nuancer cette critique de la politisation. Il y a un certain nombre de nomination et
de promotions qui correspondent pour le chef de l’Etat à une compétence liée. Le pouvoir
présidentiel de nomination devient extrêmement formel et pas du tout politique.
Selon la Constitution, l’homme fort de la République est le Président. Mais sur le plan
administratif, on s’aperçoit que le Premier Ministre occupe une position plutôt enviable, il
existe d’ailleurs des expressions pour souligner cette importance sur le terrain administratif :
« Puissant subordonné » ; « nain politique mais géant administratif. »
1 . 3 . 1 . Les ministres
• La hiérarchie ministérielle
Il existe entre les membres du gouvernement, une hiérarchie qui résulte d’un choix
discrétionnaire du Président de la République et du PM, au moment de la composition
gouvernementale. Ce décret de composition gouvernementale est une liste qui fait
apparaître cette hiérarchie. En haut de la liste, on a les personnages les plus importants du
gouvernement. Le décret de nomination délivre des titres qui révèlent le poids du ministère
et de celui qui va le prendre en main. Ces titres ont aussi une incidence sur le salaire et le
protocole. Un ministre assure l’intérim du PM. 4 rangs :
o Ministres d’Etat. Titre honorifique, en raison d’un lien personnel entre le
président et ce ministrable (cas d’André MALRAUX, ministre de la culture et
ministre d’Etat en raison de sa relation avec DG.) Mais c’est aussi pour
souligner l’importance de la mission confiée, voire de la personne. A été
ministre d’Etat Simone VEIL. Dans le gouvernement FILLON 2, il y a deux
ministres d’Etat : BORLOO et ALLIOT-MARIE (Justice.)
o Ministres. On a pour habitude de dire que le ministre, c’est l’institution de
droit commun d’un gouvernement, parce que ce sont ceux qui sont les plus
présents médiatiquement. Dans le gouvernement actuel, ils sont 14.
o Ministres délégués. C’est un ministre qui est rattaché, soit directement au
Premier ministre, soit à un ministre. On peut dire que ce personnage est là
pour aider un ministre pour administrer un secteur administratif. Dans le
gouvernement actuel, on compte 4 ministres délégués. Deux sont rattachés
directement au Premier ministre. Les deux autres sont attachés directement à
un ministre (Industrie rattachée à l’Economie ; Outre-mer rattachée à
l’Intérieur.)
o Secrétaire d’Etat. Le secrétaire d’Etat a plusieurs caractéristiques,
notamment le fait qu’il ne participe pas au conseil des ministres, sauf lorsque
leur domaine de compétence est abordé ce jour-là. On peut trouver deux
catégories de secrétaires d’Etat : ils peuvent être autonomes (c’est-à-dire
qu’ils n’ont pas le statut d’un ministre alors même qu’ils réalisent le même
travail qu’un ministre) ou délégués (ils sont placés soit auprès du PM, soit
auprès d’un ministre pour le décharger d’une partie de ses compétences.)
Dans le gouvernement actuel, il y a 17 secrétaires d’Etat, tous délégués, dont
1 est délégué auprès du PM.
Cette hiérarchie est censée refléter les priorités gouvernement : écologie, justice, intérieur
etc.
• Origine des AAI. On a pour habitude de dire que les AAI se sont développées à
partir des années 1970. Mais si on regarde bien, les premières remontent aux
années 1940. Par exemple, la Commission Centrale Compétente en Matière de
Bénéfices Agricoles, existant depuis 1941, et qui existe toujours. Commission
Paritaire des Publications et Agences de Presse, qui date de 1945. Outre l’origine
historique, il y a aussi l’origine intellectuelle. Certaines autorités sont inspirées par
des institutions étrangères : on a souvent repris ce qu’il se passait à l’étranger. Ex :
Commission des Opération de Bourse (COB), créée en 1967 et disparue en 2003
(intégrée dans autre chose), suit le modèle d’un organisme américain, la Security and
Exchange Commission. Créée en 1934 suite au krach boursier de 1929. Par ailleurs, le
médiateur de la République, créé en 1973, s’inspire d’une institution suédoise
nommée Olbudsman et qui date de 1909. Autre exemple d’inspiration, c’est la CNIL
(Commission Nationale Informatique et Liberté) qui apparaît en 1978, d’inspiration à
la fois canadienne, américaine et suédoise. Une autre voie explique la création des
AAI : créations en réponse à l’UE. Incite les Etats membres à se doter d’institutions
pour réguler la concurrence dans la mesure où, justement l’UE est assez hostile aux
situations de monopole. Incitation pour lutter contre la discrimination => Haute
Autorité de Lutte contre la Discrimination et pour l’Egalité (HALDE), créée en réponse
d’une directive qui date de 2000.
• Les domaines des AAI. 41 AAI dont un tiers ont été créées depuis 1990.
Mouvement récent d’accélération.
o Un premier « bloc » traite de l’information et de la communication . Par
exemple, le Conseil Supérieur de l’Agence France Presse, qui date de 1957 ;
Commission des Sondages, qui date de 1977 ; le Médiateur du Cinéma, qui
date de 1982 ; le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, qui date de 1986. Il est là
pour s’occuper de la répartition des fréquences hertzienne pour les radios et
les télévision. Il sert aussi à s’assurer que les télévisions et les radios
respectent une certaine proportion d’œuvres françaises. Il prononce des
sanctions lorsque la législation non respectée. Il est amené à rendre des avis
sur des projets de loi ou des décrets en matière d’audiovisuel. Réforme en ce
qui concerne un grand nombre de présidents, en vertu de la loi organique du
23 juillet 2010 qui concerne les nominations aux plus hautes fonctions. Du fait
de cette loi, la désignation des grands patrons de chaînes et de radios est
confiée au Président de la République après avis d’une Commission au sein de
chaque assemblées parlementaires. Remise en cause de l’indépendance de
cette AAI. Désormais, le candidat pressenti pour président France Télévision
ou Radio France peut être auditionné par les commissions parlementaires. Si
les avis négatifs, dans chacune de ces commissions, recueillent au moins 3/5e
des suffrages, la proposition serait refusée. Le CSA intervient encore, mais par
la délivrance d’un avis conforme. HADOPI : Haute Autorité pour la Diffusion
des Œuvres et la Protection des droits sur Internet, créée par une loi de 2009.
Autorité de régulation des communications électroniques et des postes
(ARCEP) qui date de 2005.
• La critique des AAI. Qu’est-ce qui se dit à leur sujet ? Cette démultiplication des
autorités indépendantes est interprétée par certains comme un démembrement ou
un désengagement de l’Etat. Analyses formulées par le Conseil d’Etat, qui en l’espace
d’une dizaine d’année a un peu changé d’opinion. Dans un rapport annuel de 1987, le
Conseil d’Etat avait parlé d’une complication inutile de l’organisation administrative,
laissant sous entendre que l’on passait par des AAI là où des administrations
centrales auraient fait l’affaire. Dans le fameux rapport de 2001, qui procédait au
listage et aux qualifications de ces AAI, le Conseil d’Etat change de ton. Il souligne
que ces autorités sont une réponse originale face à certains besoins.
Dispositifs fiables, dont les pouvoirs publics ne sauraient se passer. Rapport émanant
de l’office parlementaire d’évaluation de la législation, datant de 2006. Lui reprend
des critiques négatives sur les AAI, qui reviennent à dénoncer la démultiplication. Ce
rapport dit aussi que ces autorités finissent par remettre en cause les structures
traditionnelles de l’Etat. Il y a une critique encore plus forte, un peu inquiétante
même, car le rapport va jusqu’à dire que ces autorités sont mal protégées vis-à-vis
des entreprises ou de certains groupes de pression.
• Les pouvoirs des AAI. Nous sommes dans un système constitutionnel qui dit
que le pouvoir d’autorité réglementaire de droit commun appartient au PM.
Décision du CC de 1989 qui a fixé le pouvoir de décision des AAI. Nous savons
désormais avec précision ce qu’elles peuvent faire. Elles disent qu’il s’agit d’un
pouvoir réglementaire subordonné, c’est-à-dire en exécution de la loi
uniquement. Pas de pouvoir de réglementation originaire. Par ailleurs, il s’agit
d’un pouvoir réglementaire spécialisé, limité à un domaine précis, celui dont
s’occupe l’autorité en question. Ex d’application de ce pouvoir réglementaire : la
Commission des Sondages fixe les clauses qui doivent figurer dans les contrats de
vente de sondages. En clair, la Commission des sondages réglemente les
sondages. Le CSA réglemente l’usage des fréquences par les opérateurs privés. La
CNIL établit les catégories de traitement informatisé. Autre pouvoir : celui de
prendre des décisions individuelles, qui est un pouvoir largement reconnu aux
autorités indépendantes, dans la mesure où ces autorités sont appelées à
accorder ou refuser des autorisations. C’est quelque chose qu’elles utilisent
beaucoup. C’est ainsi que le CSA va accorder les fréquences de diffusion pour les
télés et les radios. Pouvoir d’investigation. Certaines autorités peuvent
recueillir des informations, notamment auprès des administrations. C’est un
pouvoir important entre leurs mains. C’est possible pour les médiateurs, pour la
CADA. Ces informations peuvent également être recueillies auprès des
entreprises. Possibilité d’auditionner des responsables également. Pouvoir de
sanction : capacité de restreindre ou d’interdire une activité. Par exemple, le fait
de retirer une autorisation. Parmi les sanctions, il y a plus précisément les
sanctions pécuniaires : les amendes. Le CSA pratique des amendes qui peuvent
atteindre jusqu’à 3% du CA de la structure sanctionnée. Du côté de l’Autorité de la
Concurrence, cela peut atteindre 5% du CA. Au titre des sanctions, certaines
autorités ont le pouvoir de saisir le juge répressif, n’étant pas juges elles-mêmes.
C’est le cas par exemple pour le médiateur de la République. La Commission
nationale des comptes de campagnes également, ainsi qu’HADOPI. Par ailleurs,
pouvoir d’injonction et de mise en demeure : ordre. Un certain nombre
d’autorités ont ces pouvoirs, comme la CNIL, le CSA, l’Autorité de la Concurrence.
Autre pouvoir : ce qui se rapport aux avis. Certaines autorités ont cette mission,
comme il est prévu par les textes. L’administration peut consulter la CADA pour
savoir ce qu’il en est de la communication éventuelle des documents. La CNIL doit
être consultée avant la création de fichiers informatiques comportant des
informations nominatives, car c’est le moyen pour la CNIL de s’assurer que ces
informations sont correctes. Par ailleurs, le CSA rend un avis quand à la
désignation des patrons de chaînes et de radios publiques. L’avis peut également
porter sur des projets de loi ou de décrets. Enfin, dans cette longue liste des
pouvoirs, il existe un certain nombre de « pouvoirs d’influence » => nébuleuse.
Dans cette catégorie de pouvoirs, il existe par exemple la possibilité pour
certaines autorités de formuler des recommandations, des propositions, des
suggestions. Parmi ces pouvoirs d’influence, on pourrait ainsi faire état de la
médiation, car beaucoup d’autorités sont des médiateurs. La médiation concerne
à développer quelque chose par le biais de la discussion. Un certain nombre de
situation sont bloquées sur le plan juridique. Si on s’en tient au texte, on ne sort
pas du problème. Par ailleurs, le fait de publier un rapport, et il y a bon nombre
des autorités susnommées qui publient un rapport annuel, très intéressant car
adressé aux pouvoirs publics. C’est le moyen de pointer des dysfonctionnements,
de faire des critiques. Le rapport du médiateur de la République est par exemple
souvent pointé du doigt. Ces pouvoirs d’influence sont loin d’être négligeables.
1 . La politique de déconcentration
Selon la loi du 6 février 1992 (loi ATR), la circonscription départementale, c’est le niveau
privilégié de l’administration locale de l’Etat pour la mise en œuvre des politiques nationales
et communautaires. Comme le département est bien antérieur à la région, les services de
l’Etat se sont beaucoup développés au niveau départemental. C’est un élément à prendre en
considération quand on réfléchit à cette question. On ne peut pas réfléchir à la suppression
d’un échelon dans le cadre de la décentralisation, et on ne peut pas supprimer la collectivité
pour conserver la circonscription.
2 . 1 . 2 . Le préfet de département
Le préfet de département a été créé par la loi du 28 Pluviôse An VIII. Loi relative à la
division du territoire et à l’administration. On ne peut pas parler de déconcentration sans
évoquer le préfet, car c’est l’autorité administrative la plus importante.
Deuxième mission : celle d’ordre publique. Elle a trait à la sécurité, la police, et plus
précisément la police administrative, puisqu’il existe par ailleurs une police judiciaire.
o Au titre de sa police administrative générale, il prend des mesures de sûreté, de
salubrité et de tranquillité publique. Il réglemente la circulation sur les routes à
grande circulation. Il met en œuvre les opérations de secours (catastrophes
naturelles.) => Plans ORSEC (ORganisation des SECours) et POLMAR (POLlution
MARine.)
o Au titre de sa police administrative spécialisée, il réglemente la chasse, la pêche.
C’est lui qui délivre les autorisations pour les installations classées (polluantes), il
réglemente les débits de boissons.
o Dans certains départements, pour la plupart très urbanisés, et la Corse, le préfet
est assisté par un préfet de Police, ou un préfet délégué pour la Sécurité.
Quatrième mission : le préfet possède ses propres services administratifs => ce qui
se passe en interne.
o Collaborateurs directs : un secrétaire général et un directeur de cabinet.
o Globalement, toutes les préfectures sont organisées selon le schéma
suivant : entre 3 à 4 directions préfectorales, avec à leur tête un
directeur. Direction de l’administration générale, direction des
collectivités locales, direction des libertés publiques, direction des
actions interministérielles.
o Les préfets peuvent coupler des services préfectoraux avec des services
départementaux pour faire des économies et éviter des doublons.
o Petit désenchantement de la part des préfets, car la décentralisation a eu pour
effet et pour objet de transférer des compétences aux collectivités. S’en est donc
suivi un affaiblissement de l’Etat et du rôle des préfets. Réforme de 2004 qui met
en avant le préfet de région, pas toujours bien vécu. Recentrage des budgets au
profit des préfectures de régions. Déplacement d’office à l’encontre de certains
préfets. Accélération du rythme de la mobilité.
Les sous-préfets souffrent d’un manque de moyens. Interrogation sur l’avenir des toutes
petites préfectures. Il y a un arrêté de 2008 qui a fixé la liste des 115 sous-préfectures dans
lesquelles le sous-préfet est susceptible d’être remplacé par un conseiller
d’administration (« Conseiller d’administration de l’intérieur et de l’Outre-mer. ») C’est une
catégorie d’individus susceptibles d’occuper divers postes, notamment des greffiers. On est
désormais entré dans un système où nous pouvons avoir à la tête d’une sous-préfecture
quelqu’un qui ne fait pas parti du corps préfectoral. On a désormais des sous-préfectures à
laquelle des conseillers d’administration ont été nommés. Plus de sous-préfecture dans ce
cas.
2 . 2 . 2 . Le préfet de région
Le préfet de région a, dans la préfecture, des services et des structures qui lui sont
propres. Le préfet de région travaille beaucoup avec le secrétariat général aux
affaires régionales (SGAR.) C’est un outil très important au sein de la préfecture de région.
C’est un organisme permanent qui est constitué du secrétaire général, de plusieurs chargés
de missions et de conseillers techniques. Cette structure qui est chargée de définir les
orientations de l’Etat à ce niveau régional en matière économique, sociale, scientifique =>
rôle stratégique de définition des orientations. Le SGAR a aussi une dimension d’étude et de
prospective.
Il travaille avec une autre structure, occasionnelle : le Comité de l’administration
régional. C’est un outil de coordination qui se réunit tous les mois sous la présidence du
préfet de région. On y trouvera tous les préfets de départements, ainsi que le secrétaire
général aux affaires régionales, le TPG de la région, les directeurs et chefs de services
concernés.
Partie 2: L’administration
décentralisée
Habitude de distingue 2 décentralisation : territoriale et fonctionnelle. Paradoxe : la
décentralisation TERRITORIALE est + connue que la fonctionnelle alors que sur un plan
statistique, la décentralisation fonctionnelle est + étendue.
Ce qui est recherché dans ce procédé : décharger une personne morale + une autonomie
(de gestion, de décision…). Néanmoins, inconvénients ; il n’y a pas de système administratif
parfait.
1 . La politique de décentralisation
A compter des années 80, entrée dans une politique de décentralisation même s’il y avait
des choses avant :
• 1789 : découpage communal et départemental.
• IIIe République : période très féconde pour les institutions décentralisées, pour les
libertés locales : lois de 1871 et de 1884 (Grande loi municipale) qui fixent
respectivement le statut départemental et communal.
• Principe de libre administration : dans les Constitutions de 1946 et de 1958.
• Développement de l’intercommunalité : dès les années 1960.
• En 1972, apparition de l’EPR (Etablissement Public Régional).
• 80s : accentuation de la décentralisation → Développement des compétences, des
pouvoirs et des responsabilités des élus locaux.
Cette vague de décentralisation du début des années 80 et celle de 2003/2004 : analysé par
certains comme un recul et un affaiblissement de l’Etat → Morosité du côté de ceux qui
travaillaient dans les services déconcentrés.
1 . 1 . L’acte I de la décentralisation
Dans les 80s, on ne parlait pas d’acte I (on en a parlé pour le distinguer de l’acte II).
Cette réforme : s’est faite Ø révision constitutionnelle → Repose sur un imposant dispositif
législatif et réglementaire. 2 lois cadres :
• Loi de Mars 1982 : Sur les droits et libertés des communes, des départements et
des régions → La région devient une collectivité territoriale (≠ avant : EPR) : jeunesse
de la région en tant que collectivité.
• Loi de 1983 : Fixe la répartition des compétences entre les communes, les
départements, les régions et l’Etat.
Autres textes :
• Loi sur les Chambres régionales des comptes (CRC créées en 1982),
• Loi sur le contrôle de légalité
• Loi sur la planification
• Le statut de la Corse.
• Loi PLM (Paris, Lyon, Marseille)
• Loi qui crée le statut de la fonction publique
• Loi sur l’élection des conseillers régionaux → Dans la perspective des 1ères élections
régionales en 1986.
Tous ces textes figurent dans le Code général des collectivités territoriales (CGCT) qui
date de 1996 ; avant lui, Code des Communes (mais traitait aussi des autres collectivités).
Pbs : Les compétences sont enchevêtrés → Pas très clair. Exemple de l’action sociale :
compétence attribuée au CG mais les communes ont aussi une action sociale : doivent gérer
les CCAS (Centre communaux d’action sociale)
Complexité qui est source de confusion.
Dans la réforme de 1982, élément important : le contrôle de tutelle, exercé par l’Etat
laisse la place à un contrôle de légalité a posteriori. Désormais, les actes juridiques des
collectivités (arrêtés, délibérations) sont transmis en préfecture et donc les actes deviennent
exécutoires (applicables) dès leur transmission et publication. Système très pratique et
rapide. Inconvénient : les actes illégaux s’appliquent et ont le temps de produire quelques
effets.
Exemple : Pb au niveau d’un acte juridique local : le préfet s’en aperçoit, adresse des
observations à la collectivité → Pour amener la collectivité :
La commune fait ce que le préfet demande, ou alors elle n’est pas d’accord et maintient son
acte → Là, possibilité de se retrouver sur le terrain contentieux : le préfet va saisir le tribunal
administratif dans le cadre du déféré préfectoral. A partir du moment où le tribunal
administratif, contrôle de légalité de nature juridictionnelle.
En moyenne, par an :
Complétée par 3 lois organiques et une loi ordinaire (LRL : Liberté et responsabilité
locale du 13 Août 2004).
Cette révision de 2003-2004 → Plusieurs nouveautés :
→ Pbs : délais qu’il faut à l’Etat pour quantifier si une compétence nécessite plus de
fonds → Collectivités qui doivent gérer toutes seules leurs besoins financiers → Pbs de
trésorerie.
« Les collectivités territoriales ont vocation à prendre les décisions pour l’ensemble des
compétences qui peuvent le mieux être mis en œuvre à leur échelon ». → Recherche du
meilleur échelon en vue de répartition des compétences : expression constitutionnelle de
la subsidiarité.
• Conditions d’éligibilité : fixées par le code électoral → La majorité, jouir de ses droits
civils et politiques, attache légale avec la commune (y résider…)
Environ 530 000 conseillers municipaux : désignés selon 2 modes de scrutin : Scrutin
majoritaire à 2 tours avec possibilité de panachages pour petites communes (selon que la
communes est supérieure ou inférieure à 3 500 habitants).
Statut des conseillers municipaux : lois intervenues pour améliorer le statut des conseillers
municipaux (lois de 1992, 2000 et 2002) → Leur apporte des garanties : la possibilité
d’exercer simultanément leur activité professionnelle, droit à la formation et à l’information,
protection sociale, régime d’indemnité. Régime de responsabilité pénale concernant les élus
locaux.
Fonctionnement du Conseil municipal : ce conseil doit se réunir au moins 1 fois par trimestre
→ Beaucoup + dans les grandes communes, sur convocation du maire. Ces séances sont
publiques et le huis clos peut être demandé.
CM amené à adopter des délibérations : les décisions prises par le CM se formalisent par ces
délibérations. Certaines délibérations obligatoires : vote du budget, gestion du domaine
public communal, création de certains SP.
Compétences de la commune :
• Urbanisme : ce sont les communes qui élaborent les PLU (Plans locaux d’urbanisme)
…
• Scolaire : les écoles maternelles et élémentaires.
• Partage de compétences avec l’Etat, avec d’autres collectivités : en matière
de protection de l’environnement, participe au développement économique, élabore
des schémas…
• Accordent des aides financières directes/indirectes aux entreprises : permet
de contribuer au développement économique.
• Peuvent créer des SEM (Sociétés d’économies mixtes : sociétés privées mais avec
un capital majoritairement détenu par une collectivité).
• Loi LRL : Nouvelles compétences à la commune → Compétence en matière de
logements : logement social et logement étudiant. Compétences en matière de lutte
× insalubrité.
Ressources de la commune :
• Les ressources d’origine fiscale : les communes prélèvent des impôts locaux qui
sont la taxe d’habitation, les taxes foncières, la CET (contribution économique
territoriale qui remplace la Taxe professionnelle mais dégage moins de ressources →
pbs)
• Les ressources d’origine étatique : l’Etat verse tous les ans des dotations
budgétaires → DGF (Dotation globale de fonctionnement), la dotation globale
d’équipement, dotation de solidarité urbaine…
• L’emprunt : des prêts bancaires et notamment la banque des collectivités est le
crédit local de France Dexia
Particularités de la France → Est en retard : un certain nombre de pays sont entrés dans
cette démarche de regrouper leurs collectivités de base. Pour nous, communes : espaces
symboliques, de démocratie locale auxquels les gens sont très attachés.
• fusion de communes
• coopération intercommunale.
• « La fusion simple » : instituée par la loi de 1884 → Met sur pied la fusion simple,
par arrêté préfectoral avec l’accord des Conseils municipaux concernés. Dans le
cadre de la fusion simple, les communes disparaissent et sont regroupées en une
seule commune. Cette formule de la fusion simple → Peu de succès car perte
d’identité des communes fusionnées : plus de traces des anciennes communes,
notamment les communes fusionnées perdaient leur nom.
• « La fusion association » : proposée par une loi de 1971 sous le nom de Loi
Marcellin → Ce dispositif permet aux communes associées de conserver leur nom,
un maire délégué, une mairie annexe. En revanche, les communes associées perdent
la personnalité morale. Elle avait prévue des incitations financières ; en dépit de cela,
bilan assez décevant. 816 fusions qui ont permis de supprimer environ 1 200
communes → On a même assisté à des « défusions »
Les pouvoirs publics ont beaucoup développé cette coopération en proposant voire en
imposant la création d’EPCI (Etablissements publics de coopération intercommunale) →
Diverses formules au gré des législations successives :
Rajouter à cette liste : métropoles et pôles urbains. Outils intercommunaux proposés par la
nouvelle loi. C’est un EPCI qui vise à regrouper des EPCI.
1er bilan au 1er janvier 2010 : publié par la DGCL, 10789 CIVU (chiffre en baisse, à une
époque on était à 15000), 3194 syndicats mixtes, 1395 CIVOM (à une époque, 2000 et des
poussières, nb en baisse), 2409 communautés de communes, 181 communautés d’agglo et
16 communautés urbaines (dernières sont Marseille et Nantes). Il reste encore 5 syndicats
d’agglo nouvelle, mais ont vocation à se transformer.
§2 La collectivité départementale
1. Le Conseil général
Assemblée délibérante, élue au suffrage universel direct et qui est renouvelée par moitié
tous les 3 ans, pr ce qui est du scrutin c’est un scrutin majoritaire uninominal à 2 tours sur la
base d’un conseiller par canton (on parle pr cela d’élection « cantonales », pose cpdt le pb
que qd on organise les élections cantonales les gens ne voient pas bien ce que c’est).
Mandat de 6 ans. Il y a un seuil d’accès au 2e tour, d’avoir recueilli au moins 10% de
suffrages. L’étendue du conseil général dépend de la pop, c’est en fonction de
l’importance du département qu’on détermine le nb de conseillers généraux qui
vont siéger ds le conseil. Selon les départements de France il y a ds les conseils généraux
de 27 à 163 conseillers généraux.
Le nb de cantons : un peu plus de 4000, Outre-Mer inclus. Nb de cantons fixé par un décret
en Conseil d’Etat. Le découpage cantonal a tendance à surreprésenter le monde rural, et la
participation aux élections cantonales est plutôt faible.
(Même fonctionnement que le conseil municipal) : Il est dit de par les textes que le conseil
général se réunit au moins une fois par trimestre à l’initiative du conseiller général. Séances
du conseil général sont publiques, organisation au sein du conseil général, en commissions, il
y a des commissions spécialisées (sur les transports, sur les aff sociales etc) , ce sont les
commissions qui se penchent sur les délibérations. Le conseil général vote le budget, comme
un conseil municipal et régional, et les délibérations qui émanent d’un conseil général sont
transmises en préfecture en vue de faire l’objet d’un contrôle de légalité.
Avancée imp en 1982 : à partir de là le département a été doté d’un exécutif élu, le
président du conseil général, car avant cette réforme c’est le préfet de département qui
jouait le rôle d’exécutif de cette collectivité départementale.
Ce président est désigné, après chq élections cantonale, par le conseil général en son sein
(suffrage indirect) pr un mandat de 3 ans, désignation qui intervient à la majorité absolue.
Peut aller jusqu’à 3 tours.
1985 loi pr interdire le cumul des fonctions entre président de conseil général et président de
conseil régional.
Président pas le seul organe exécutif, est assisté d’une commission permanente, dont les
membres sont élus en même temps que lui. Ds cette commissions permanentes : les « bras
droits » du pdt du conseil général, qui reçoivent des délégations sur certaines compétences.
Les services admin se sont dvpées en même temps que le dvpmt des compétences :
décentralisation. Les personnels qui travaillent ds ces services sont pr la plupart des
fonctionnaires territoriaux.
En termes d’indemnités, n’ont pas des salaires mais des indemnités. La circulation nationale
fixe le montant des indemnités de tout le monde. Marche par strates démographiques : pr
chq strate il y a un max.selon la strate démo, de 1500 à 2600. Président du conseil général :
env 5000€.
Au niveau des compétences, les conseils généraux font bcp de choses, ils ont la clause
de compétence générale, peuvent faire tout ce qui entre ds l’intérêt du territoire
départemental. Cette clause est retirée à la région et au département, retrait de cette clause
reporté à 2015.
Concernant le conseil général : compétence en matière sociale, a une incidence sur les
budgets (les dépenses sociales représentent la moitié de leur budget, ce qui est énorme).
Cette compétence se traduit bcp par la délivrance de la prestation sociale, en direction de
l’enfance, des familles, des personnes âgées et des handicapés. S’y rajoutent ls prestations
qui visent l’exclusion sociale (création du RMI loi de 1988, devenu le RSA). Permet aux pers
démunies de travailler un peu sans perdre l’avantage de leurs prestations sociales. Le nb de
bénéficiaires du RMI et du RSA n’a cessé d’augmenter depuis leur création.
Autre compétence : la culture. Compétences culturelles des conseils généraux, car ce sont
eux qui gèrent des équipements comme des bibliothèques, des archives, des musées…) et
aussi présence au niveau du champ de l’éducation et de la jeunesse (construction et
entretien des collèges), s’occupent aussi du personnel technique depuis 2004 (loi LRL).
Exemples : budget actuel du conseil général de l’Isère : 1,3 milliard, et le conseil général du
Rhône 2 milliards de budget.
Décision rendue par le conseil d’Etat le 30 déc 2009, qui est un peu à l’image de ce que
vivent les conseils généraux ds cette difficultés, de devoir assumer des compétences
sociales très lourdes financièrement et n’ont pas les moyens pr le faire. Origine : le président
du conseil général de Saune et Loire a attaqué l’Etat décision du conseil d’Etat. Le pb,
c’est qu’une loi est intervenue en 2007, « loi relative à la protection de l’enfance », un décret
était sensé intervenir pr organiser la compensation financière des charges pesant sur les
conseils généraux du fait de cette loi demandant amélioration de la protection de l’enfance.
Pb : ce décret d’application n’avait pas été adopté, dc les conseils généraux devaient
assumer seuls financièrement, en attendant que l’Etat adopte ce décret. Dc a demandé au
PM de bien vouloir adopter le décret d’adoption de la loi, et faute de réponse, ça a généré
une décision implicite de rejet. Dc contentieux démarre, le président du conseil général de
Saune et Loire a attaqué devant le conseil d’Etat le silence du PM (silence équivaut à refus).
Dc cette décision du 30 déc 2009 le conseil d’Etat condamne l’Etat pr n pas avoir adopté ce
décret d’application, qui a généré des difficultés au niveau de tous les conseils généraux.
Ensuite bcp de conseils généraux attaquent aussi Etat et enfin décret adopté.
La région : échelon supérieur, et sur un plan chrono la collectivité régionale est bcp +
récente que les collectivités communale et générale.
Régionalisation ds le cadre de la déconcentration (50s, 60s), un peu plus récent ds le
cadre de la décentralisation (plusieurs raisons poussent à cette régionalisation
décentralisée : effet des autres Etats européens, …)
Tentative célèbre de régionalisation : référendum de 1969, portait à la fois sur une réforme
du Sénat et sur la régionalisation. Finalement, n’a pas marché. Mais finalement la région est
revenue sous une autre forme, qui est une loi de 1972.
Loi de 1972 instaure l’établissement public régional. La région, ds la décentralisation, a
démarré sous la forme d’un établissement public régional, qui possédait à cette époque une
assemblée délibérante et un exécutif exercé par le préfet de région.
1982 : la grande loi de décentralisation, donne à la région le statut de collectivité territoriale.
La phase EPR n’a duré que 10 ans. On a enfin une collectivité régionale en bonne et due
forme, qui n’a été constitutionnalisée qu’en 2003 (a pr effet d’intégrer la région ds la C°).
1. Le conseil régional
D’autres modifications, loi de 2003 : qqs aménagements (perspective des élections de 2004 :
- Le seuil d’accès au 2e tour a été relevé à 10% des suffrages exprimés. Le seuil pr que
les petites listes puissent fusionner est fixé à 5%
- Renforcement de l’application du ppe de parité.
- La durée du mandat a été rétablie à 6 ans (on était passé à 5) pr l’aligner sur les
autres mandats (conseillers municipal et régional mandat 6 ans).
2. L’exécutif régional
Réunion du conseil régional : au – une fois par trimestre à l’initiative de son pdt. Séances
publiques, décisions font l’objet du contrôle de légalité (délibérations transmises en
préfecture), le conseil régional vote le budget.
Mais caractéristique : le conseil régional est assisté par le comité économique et social, là pr
donner des avis sur par ex les décisions en matière financière et en ce qui concerne les
domaines économiques et sociaux. Il existe aussi des organes consultatifs spécialisés.
Président du conseil régional élu pr 6 ans parmi les membres du conseil. Majorité abs lors
des 2 1ers tours et relative au 3e tour si besoin est.
On a un président du conseil régional qui convoque l’assemblée, fixe l’ordre du jour, assure
l’exécution des délibérations etc. Il est aussi le chef de l’administration régionale. Il est
accompagné d’une commission permanente, cette commission permanente se compose du
président et d’un certain nb de vice présidents (en fonction de l’importance démographique
de la région). Ces vice présidents sont élus en même temps que le président (il y a le vice
président au transport, etc) et certains de ces vices présidents reçoivent une délégation de
compétences.
Il existe aussi un bureau (réunit le président et les vice présidents ayant une délégation, càd
les + importants des vice présidents).
Comme la région avait la clause de compétences générales, ça a donné des régions qui se
sont engouffrées ds un certain nb de compétences. Ceci étant dit, la collectivité régionale est
quand même positionnée sur un certain nb de compétences qui la caractérisent :
- dvpmt éco,
- aménagement du territoire,
- signature des contrats de projets Etat-région
- La région participe aussi au financement de certaines infrastructures (routières,
ferroviaires, portuaires…).
- Il y a aussi une compétence qui est la formation professionnelle et l’apprentissage.
Région s’occupe des lycées (construction et entretiens des lycées et gestion du
personnel TOS des lycées).
Petites écoles pr communes, collège pr conseil général).
- Au fil du temps, les conseils régionaux se sont engagés ds des partenariats ac des
universités.
- Compétence environnementale (ce sont les conseils régionaux qui st compétents pr
créer des parcs naturels régionaux).
- Gestion des fonds structurels européens
- Compétences en matière des grands équipements (ports, aéroports) par la loi LRL.
Aussi loi de 2002 a donné aux conseils régionaux une loi ferroviaire (compétence très
coûteuse).
Budget : fiscalité locale. Le conseil régional possède lui aussi le produit de la fiscalité locale
(dotations versées par l’Etat, fonds structurels européens), et en matière de budget régional,
ils sont proportionnellement moins riches que les conseils généraux.
Conseil général du Rhône 2,1 milliards, or budget du conseil régional : 2,4 milliards. Dc tte la
région a 200/300 millions de plus que le conseil général du Rhône, dc paradoxe car à
l’échelle régionale pas bcp + d’argent qu’au niveau de chacun des départements.
Trace par le passé d’un certain nb de mouvements, d’insurrections qui se sont produites ds la
ville parisienne et qui expliquent pourquoi l’Etat s’est lgtps méfié de Paris. Ex : 1649 fronde
parlementaire, 1789 (rév française, partout, mais manifs très fortes ds Paris), épisode en
1871 de la Commune de Paris (tentative de gestion municipale par les ouvriers). explique
pk on a dès la rév frçse élaboré des institutions particulières pr cette ville.
A compter de 1789, périodes très courtes d’autonomie, avec des maires élus (de 1789 à
1794), période au cours de laquelle un certain nb de maires ont été coupés.
Le système qui a été le + lgtps en vigueur est un système ds lequel l’Etat s’occupe
directement de la gestion de cette ville, finalement administration directement étatique. Loi
du 28 pluviose an 8 : apparition d’un préfet de la Seine et d’un préfet de police.
L’institution du maire a fonctionné par éclipses : maire de Paris rétabli en 1848 et en 1870
mais ds les 2 cas, n’a duré que quelques mois.
Le système reste le même : Paris sous administration étatique pendant lgpts, à tel point que
Paris a été tenu à l’écart du mouvement de décentralisation qui s’est produit partout ailleurs
en France en 1871 et en 1884.
La décentralisation a fini par arriver, tard, en 1964 loi qui transforme Paris en une collectivité
territoriale, qui est administrée par un organe délibérant, appelé le Conseil de Paris, et deux
organes exécutifs désignés par l’Etat : le préfet de Paris (remodelage des départements) et
le préfet de police. Statut ds lequel Paris n’a pas de maire, en revanche il y a des maires
d’arrondissement, mais ce sont des maires nommés par le ministre de l’intérieur.
2e étape en faveur de la décentralisation : loi de 1975 enfin on instaure le maire. Nouveau
statut de Paris ac une capitale qui a la particularité d’être à la fois une commune ET un
département. Paris est un département mono communal (sur les mêmes limites on a la
commune et le département). Paris est doté d’une assemblée unique, pr la commune et le
département, qui est le conseil de Paris, qui siège comme conseil municipal selon l’ordre du
jour. Structure qui gère des affaires municipales et départementales. Conseil composé den
163 membres, qui votent 3 budgets (communal, départemental et de la préfecture de
police). Budget 2009 : 7,3 milliards d’€.
La loi de 1975 a rétabli le maire de Paris (avait disparu en tant qu’institution depuis
1870). Mandat de 6 ans. Maire à la fois l’exécutif de la commune et du département. Aussi
paradoxe, car le maire de Paris devient un personnage pol assez important, il est politique
imp alors que juridiquement il est concurrencé ds ses compétences (celles qui restent entre
les mains du préfet de Paris et du préfet de police). Dc les compétences policières du maire
de Paris sont moins étendues que celles des autres maires en France, et ses compétences
sont aussi grignotées par le bas car il y a les maires d’arrondissements.
En 1982, législation PLM (Paris-Lyon-Marseille) pr doter ces villes d’un statut spécial en
matière de régime électoral et d’administration administrative.
Chaque ville est découpée en secteurs (circonscriptions électorales) : 20
arrondissements pr Paris, 9 pr Lyon et 16 pr Marseille.
Ds chaque secteur, sont élus au moment des élections municipales des conseillers
d’arrondissements et des conseillers municipaux.
• Conseil d’arrondissement :
1. La région Ile-de-France
Loi de 1961 a mis en place un district qui était là pr administrer la région parisienne, ce
district était un établissement public administratif, dirigé par un délégué désigné par l’Etat.
Dc gestion étatique de la région.
Ce qui est différend c’est que cette région possède des compétences supplémentaires ds qqs
domaines.
- Compétences par ex en matière d’urbanisme (région très particulière, très peuplée,
très urbanisée). Le conseil régional a pr mission d’élaborer un schéma directeur de la
région Ile-de-France (document de planification à l’échelle régionale pr saisir et
planifier les enjeux).
- Compétences de cette région en matière d’environnement
- Compétences sur le plan de la circulation et des transports en commun. Schéma
régionale des infrastructures de transport, n’existe qu’en Ile-de-France.
- Qqs éléments sur le plan de la fiscalité : le conseil régional d’Ile-de-France perçoit
redevance sur les constructions de bureaux et locaux industriels. Budget 2010 : 4,67
milliards. Conseil de Paris 7 milliards, on retrouve disproportion évoquée
précédemment.
Au départ, la Corse est un cadeau fait à la France par la Rép de Gènes, en 1768. Mise en
place d’institutions spécifiques pr la Corse car insularité (c’est une île), la culture, la langue,
l’histoire…
En terme de pop, 295 000 habitants.
L’organisation administrative de cette île a été modifiée plusieurs fois en réponse à des
revendications autonomistes, en réponse à des aspirations corses. Ds le cadre de la
déconcentration, la Corse est devenue une circonscription régionale en 1970. Avant cette
date, la Corse sur un plan administratif était rattachée à la région PACA (Provence Alpe –Côte
d’Azur).
2e statut : loi de 1991. Loi portant statut de la collectivité territoriale de Corse (la CTC). Ce
statut augmente l’autonomie qui avait été donnée par la loi de 1982, et un certain nb
d’innovations administratives sont introduites par la loi. Tout va bien ds la loi sauf une
disposition, censurée par le conseil constitutionnel : une décision par laquelle le conseil
constit a censuré la référence au peuple corse.
Ce statut n’a pas réglé tous les pbs de la Corse, situation complexe faite de pbs écos.
Situation de difficultés et de tensions, qui s’est qq part incarnée ds l’assassinat d’un préfet,
assassiné en 1998 (expression des difficultés et du rejet de l’Etat).
Les discussions s’engagent à nouveau, processus de Matignon mené par le gvt Jospin,
s’échelonne de 1998 à 2001, et qui a abouti à une nouvelle loi, le 3e statut de
décentralisation de la Corse, loi de 2002 « loi relative à la Corse ».
Dc 3e statut en 2002.
Sans cesse ces nouveaux statuts élargissent les compétences et l’autonomie de la Corse.
Loi de 2002 : accentuation de la décentralisation (transfert de compétences), donne à la
collectivité territoriale de Corse de nouveaux moyens en personnel et en ressources. Mais à
nouveau un incident constitutionnel. Ds projet de loi de 2002, élément dont on a senti que ça
allait poser pb : la mise en place d’un pvr législatif entre les mains de l’assemblée de Corse.
Le projet de loi de 2002, avant le contrôle par le CC, voulait transférer un pvr législatif à
l’assemblée de Corse.
En nvelle Calédonie : les lois du pays. Corses voudraient la même chose.
Pr des raisons politique, le gvt a introduit cette histoire de pvr législatif.
Au moment où le conseil d’Etat a rendu son avis, il avait dit que cet aspect posait pb. Mais
gvt n’a pas suivi cet avis (très rare). Raisons pol, pr que ce ne soit pas la faute du gvt pmais
du CC. 17 janv 2002 le CC a censuré cet aspect législatif à l’assemblée de Corse, justification
juridique (art 34 de la C° « Le Parlement vote la loi »).
La réflexion sur la Corse a redémarré très vite ac la nvelle équipe gvernementale en 2003 –
(Raffarin) : ds la révision constitutionnelle de 2003, il y a de nvelles perspectives qui se sont
dégagées concernant la Corse, avec art 72-1 : lorsqu’il est envisagé de créer une collectivité
territoriale dotée d’un statut particulier ou de modifier son organisation, il peut être décidé
par la loi de consulter les électeurs intéressés.
Disposition introduite en pensant à la fois à la Corse et à l’Outre-Mer ds visée de
simplification institutionnelle. Le ministre de l’int de l’époque (Sarkozy) souhaitait pr la
Corse la constitution d’une collectivité unique en remplacement des 2 collectivités
départementales et de la CTC. Une loi de juin 2003 mentionne consultation. Consultation
organisée le 6 juillet 2003. On demande aux habitants Corses s’ils souhaitaient cette
simplification institutionnelle, et ils ont majoritairement refusé (50, 98%).
Sur le plan des financements, l’île est dans une situation difficile. Le statut de 1991 avait
maintenu l’ensemble des ressources fiscales et financières dont disposait la Corse. Cela avait
été un élément important dans le statut de 2002, qui a prévu un programme exceptionnel
d’investissement, d’une durée de 15 ans.
2 . 4 . 3 . Les institutions de l’Outre-Mer
Plusieurs catégories en O-M : pas le but ici des les énumérer. L’O-M correspond à
environ 2,5 millions d’habitants, répartis sur des territoires dispersés et disparates. La
plupart de ces territoires ont fait partie de notre ancien empire colonial. Celui-ci a pratiqué
l’esclavage, qui a été aboli en 1848. Le régime des colonies, lui, s’arrête en 1946, date à
laquelle les anciennes colonies ont, pour certaines d’entre elles, reçu le statut de
département. La fin de l’empire colonial va de pair avec la départementalisation de certains
territoires. Quel est le cadre institutionnel actuel et résultant de la révision constitutionnelle
de Mars 2003. Elle a procédé à la refonte des statuts dérogatoires, répartis en trois
catégories qui sont les DOM-ROM, les COM et les coll terr à statut spécifique. Possibilité de
changer de catégorie, en particulier de passe de DOM-ROM à COM et vice-versa, avec le
consentement des électeurs concernés.
Ces coll terr sont relativement proches du droit commun. Catégorie régie par l’article
73 de la constitution, porteur du principe constitutionnel d’assimilation, ce qui renvoi à des
institutions qui s’alignent sur le droit commun. Le texte constitutionnel permet néanmoins
des adaptations pour prendre en considérations des caractéristiques ou contraintes
particulières. Qu’étaient les DOM-ROM : Guadeloupe, Martinique, Réunion. Ce sont des îles, à
la différence de la Guyanne. Ces quatre territoires sont devenus départements français en
1946, au sortir de la colonisation.
Mayotte a été colonie, puis TOM, pour coll terr à statut spécial. Suite au référendum
de Mars 2009, la population de Mayotte a opté pour la départementalisation de Mayotte. Elle
av donc devenir le 101e département français et donc le 5e département d’O-M. Substitution
du droit charianique ou droit français. Par cette départementalisation, Mayotte a donc
changé de catégorie.
Cette catégorie est gérée par l’article 74 de la Constitution. Il autorise une certaine
diversité statutaire. La Polynésie française est dans ce cas, particularité d’être composée de
plus d’une centaine d’îles ou d’atoll. La Polynésie avait déjà obtenu un statut d’autonomie
renforcée, et c’est en cela que l’on s’éloigne du droit commun. Le statut actuel résulte de la
loi organique et ordinaire de 2004. La Polynésie française est dotée d’une assemblée
territoriale (c’est l’organe délibérant.) Sur le plan exécutif, il y a un Gouvernent du territoire
qui est composé par un Président élu par l’Assemblée, et par une dizaine de ministres
librement nommés et révoqués par le Président. Il est prévu que le gouvernement est
responsable devant l’Assemblée de Polynésie. Ces deux institutions sont assistées par un
Conseil économique, social et culturel ; ainsi que par plusieurs Conseils d’archipels, pour
prendre en considération la dispersion géographique de ces territoires. L’Etat est représenté
par un haut-commissaire de la République.
Sont également dans cette catégorie les îles Wallis et Futuna, ainsi que Saint-Pierre et
Miquelon.
Evolution dans cette catégorie : on a vu apparaître deux nouvelles COM qui sont
Saint-Barthélemy et Saint-Martin. C’est l’exemple de coll qui sont passé de la première à la
deuxième catégorie. A l’occasion des référendums de décembre 2003, on a demandé à la
population si elle souhaitait changer de statut pour devenir coll d’O-M. Avant, ces deux
étaient des communes rattachées à la Guadeloupe. La population a décidé majoritairement
de passer vers ce statut de coll d’O-M et de ne plus être rattaché à la Guadeloupe. Il existe
désormais un Conseil territorial qui désigne l’organe exécutif et un Président.
Concernant les TAAF, la spécificité n’a rien a voir avec quelconque revendication. Il
faut gérer des territoires gelés et vides. Les TAAF concernent donc plusieurs possessions
françaises dans l’hémisphère sud : îles Kerguelen, Terre-Adélie. Ce sont des territoires
essentiellement voués à la recherche scientifique. Sur un plan institutionnel, les TAAF avait
reçu en 1955 le statut de TOM et depuis 2003, avec la révision constitutionnelle, les TAAF
ont été rangée dans la catégorie spécifique. Ces terres sont administrées par un
représentant de l’Etat qui est assisté d’un Conseil qui comprend 7 membres nommés par le
ministre de l’O-M. Il n’y a pas d’Assemblée élue, car pas d’habitants permanents.
Il y en a bcp et dans tous les champs de l’action publique. C’est une formule à succès,
ce qui explique leur nombre élevé : il y en a plus de 70 000 (ex des lycées et des collèges,
qui à eux seuls en représentent à peu près 7 000.) Un phénomène a contribué
récemment au développement des EP, c’est le phénomène des agences. Agence est
une appellation, parmi elles ont trouvent des AAI, et d’autres ont le statut d’EP. C’est le cas
des Agence de l’eau, de l’environnement, du médicament, nationale de la rénovation
urbaine, pour la biomédecine etc. La plupart de ces agences ont le statut d’EP.
• Au titre des EPA, ils interviennent dans de nombreux domaines, par exemple
ils sont très présents en matière d’enseignement et de recherche. Ex : lycées,
collèges, universités, IEP, ENA, IRA, CNRS, INRA etc. On trouve aussi des
domaines d’intervention sanitaire et social : hôpitaux, Agences Régionales de
Santé, pôle emploi, CCAS, agence française du sang etc. Domaine
d’intervention culturel également : musée du Louvre, centre Georges
Pompidou, château de Versailles etc. On les trouve aussi en matière éco &
financière : caisse des dépôts et consignation, chambres de commerce et
d’industrie, chambres d’agriculture. Domaine environnemental : agence de
l’eau, conservatoire du littoral, office national de la chasse.
• Du côté des EPIC, ils échappent pour une grande partie au droit et à la
comptabilité publique. Le contentieux, lorsqu’il survient, entre les EPIC
et les usagers, est traité par les tribunaux judiciaires. Dans la catégorie
des EPIC se trouvent la SNCF, la RATP, l’office national des forêts etc. En
matière culturel, il y a l’Opéra de Paris.
• Il peut arriver qu’un EP peut changer de nature, par exemple la Poste était
un EPA est devenu un EPIC en 1990. Aujourd’hui, c’est désormais une
SA (même évolution que pour France Télécom.) Disparition du statut d’EP.
• Cas particulier des Etablissements Publics de Coopération Culturelle (EPCC).
Appellation apparue en 2002, permet de regrouper l’Etat, des coll terr. Ce sont
des EPA ou des EPIC, selon l’objet de leur activité et les nécessités de leur
gestions. Ex : à Grenoble, la Mc2 a le statut d’EPCC.
Ces deux principes sont essentiels aux EP. Le principe d’autonomie n’est pas
compliqué, mais peut générer du contentieux. C’est la personnalité morale qui confère à
l’établissement public son autonomie, cette autonomie se traduit notamment par des
organes spécifiques. A partir du moment où ces organes existent, seuls ces organes
peuvent décider du sort de l’EP. C’est ce qui explique pourquoi la décision de
délocalisation de l’ENA, prise par le PM à l’époque, avait été annulée par le Conseil d’Etat en
1993. Il avait été considéré que cette décision aurait du être prise par les organes de l’ENA
et non par Edith Cresson. Mais cette délocalisation a fini par se faire tout de même, c’est
juste que sur le plan juridique, c’est l’ENA lui-même qui a du le décréter.
Pour ce qui est du principe de spécialité, il signifie que les EP n’ont pas de vocation
générale. Ce principe entre dans la délimitation des compétences des EP. Ils sont spécialisés,
en d’autre terme ils n’ont pas de vocation générale. La spécialisation est fonctionnelle. Cette
spécialité est appréciée à partir du texte juridique qui institue l’EP. C’est écrit quelque part
quelle est cette spécialité. Cela a des incidences sur le plan juridique, c’est que les
interventions d’un EP sont illégales dans un domaine étranger à la compétence des EP. Cette
spécialité est à la fois matérielle et territoriale.
Là où cela devient plus difficile sur le plan juridique, c’est que la spécialité est
largement interprétée par le législateur et par le juge. Cela signifie qu’on admet l’existence
d’activités annexes, accessoires ou complémentaires à l’activité principale. Ceci pour que la
mission de service public soit correctement remplie. Il y a donc une distorsion de ce principe
de spécialité. Ex : les chambres de commerce de d’industrie ont pour rôle premier la
représentation et la défense des intérêts professionnels. Mais la loi autorise les CCI à créer et
gérer des écoles de commerce, ou encore ces organismes consulaires peuvent exploiter des
établissements portuaires et aéro-portuaires. Deuxième exemple de la SNCF : en plus
d’organiser le transport de voyageurs, elle s’occupe de gestion d’entrepôts, de service de
restauration, d’agence de tourisme. Certains considère que cette marge d’interprétation a
fini par altérer la notion de spécialité, et on retrouve ce débat à propos des EPCI (interco),
car ils ont de nombreuses compétences d’attribution
- La loi s’occupe des règles essentielles régissant l’EP, càd définir la mission de ces EP,
les ressources, les rapports entre l’EP et sa tutelle, la structure et la désignation des
organes décisionnels.
- Par conséquent, les précisions relèvent du pouvoir réglementaire. La création
entraîne parfois la disparition d’une direction ministérielle.
Dans les EI, on va trouver un personnel fonctionnaire. Dans les EPIC, on a bcp de
personnel de droit privé, mais dans les EPA bcp de fonctionnaires. Ex : tous les enseignants
sont des fonctionnaires de l’Etat qui travaillent dans des EI. Peut être rattaché à la fonction
publique nationale ou territoriale.
2 . 3 . 1 . L’existence de la tutelle
Certains EP sont contrôlés comme s’ils s’agissaient de coll terr. C’est le cas par
exemple pour les universités, les lycées, les collèges, les centres communaux d’action
sociales. Ceux-ci font l’objet d’un contrôle de légalité exercé par l’Etat comme s’il s’agissait
de coll terr. Les textes font varier la terminologie : parfois on parle de tutelle, parfois on parle
d’autorité. Grande différence terminologique qui traduit une certaine différence de contrôle,
en l’occurrence, lorsqu’un EP est sous l’autorité (souvent d’un ministre), cela marque un
pouvoir de contrôle bcp plus étendu. Par exemple, le musée postal et le commissariat à
l’énergie atomique sont des EP placés sous l’autorité d’un ministre.
Au sein des EP, on va trouver des organes de contrôle qui sont présents en
permanence. Ex ; dans les entreprises publiques qui ont le statut d’EPIC, on va trouver au
sein de l’EP un commissaire du gouvernement. Ce commissaire est là pour représenter
l’Etat au titre de la tutelle administrative. Il existe par ailleurs un contrôleur d’Etat qui lui
s’occupe de la tutelle financière. Les EPA possèdent eux aussi des organes de contrôle.
Enfin, les EP peuvent être contrôlés occasionnellement par l’inspection générale des
finances. Ils vont relever aussi de la Cour des comptes. Par ailleurs, il y a des chambres
régionales des comptes pour les EP locaux.
Partie 3 – La modernisation de
l’administration
Pourquoi ce désir permanent de la part des pouvoirs publics d’améliorer ? Outre les
nouveaux besoins, il y a aussi le fait que l’administration est confrontée à des problèmes
structurels, c’est consubstantiel à l’administration. L’un des problèmes, c’est la
multitude des services publics de niveau et de nature différente (même de
« culture » différente). Autre problème structurel : fonctionnement ralenti par le respect des
procédures. L’administration est un monde de procédures. Un autre critique porte sur la
bureaucratie, le système hiérarchique. Il y a également des problèmes de communication,
de langage administratif sur lequel buttent les usagers. Un travail est d’ailleurs mené sur la
simplification du langage. Enfin, le nombre de règles à respecter est très élevé. On estime à
plusieurs milliers le nombre de circulaires émises tous les ans par les services centraux de
l’Etat.
On trouve les premiers signes d’une accélération dans les 20’s-30’s. Organes chargés
de réfléchir sur le thème du changement dans l’administration. Ex : comité supérieur de
réorganisation administrative, mis en place par Paul REYNAUD en 1938.
Depuis le début de la Ve, la majorité des gouvernements ont eu un ministre qui ont
travaillé sur les problèmes de l’administration générale (plusieurs intitulés différents). Dans
le gouvernement actuel, cette question existe encore. Cette mission de réforme, de
modernisation, a souvent été associée à la gestion de la fonction publique. Il y a eu aussi
très souvent que cette mission soit directement rattachée au PM. On a finalement des PM qui
s’investissent dans cette question. Ex : Michel ROCARD s’est beaucoup illustré dans cette
réflexion. Il a même pris la peine d’adopter une circulaire de 1989 nommée « circulaire sur le
renouveau du service public ». Il a donc voulu fixer les grandes lignes de cette politique.
Cette circulaire s’inspire des travaux menés par une commission sur l’efficacité de l’Etat.
Propose un programme de réforme qui veut agir sur les modes d’action de l’Etat. Il s’agit
d’essayer d’entrer dans une gestion plus managériale de l’administration. Idée que cela va
un peu édulcorer les pratiques démocratiques.
Plusieurs directions sont proposées dans cette circulaire.
- Elle propose une gestion plus dynamique, managériale des personnels.
- Demande de l’instauration du dialogue social dans l’administration.
- Introduction de la logique de projet, de contrats d’objectifs.
- Introduction de l’évaluation des politiques publiques. C’est d’ailleurs à compter
de cette période qu’on a vu se mettre en place des organes chargés d’évaluer.
Ce qui est nouveau avec JUPPE, c’est l’institutionnalisation de cette réforme, car en
plus du ministère qui s’occupe de la réforme administrative, on voit apparaître, dès 1995,
deux institutions. Il y a le Comité interministériel pour la Réforme de l’Etat, qui comme
toute structure de ce genre fixe les grandes orientations. On a aussi le Commissariat à la
réforme de l’Etat, qui est là pour animer cette politique. Il s’agit d’animer cette pol en
s’appuyant sur un certain nombre de rapport émanant de la Cour des Comptes, du Conseil d’
Etat, du médiateur de la République.
On est là entrés dans une période où les questions de budget et de comptabilité revêtent
une grande importance. Au même moment, au sein du ministère de l’économie, on créé la
direction de la réforme budgétaire. Il s’agit de mettre en œuvre les nouvelles méthodes
budgétaires et comptables en application de la LOLF qui date de 2001. L’adoption de cette
loi a une incidence sur la réforme de l’Etat.
2 . 2 . 1 . Le cadre de la RGPP
Ce comité de suivi s’est réuni plusieurs fois pour examiner les propositions de
réformes présentes dans les audits. Ensuite arrive la phase de pilotage politique : on décide
de ce qui va effectivement être appliqué, dans le cadre d’un conseil de modernisation des
politiques publiques (CMPP). C’est l’instance décisionnelle, politique. Le CMPP est présidé par
le Président de la République. C’est lui qui prend les décisions sur la base de ce qui a été
présenté en Comité de suivi. Ce CMPP a été réuni 4 fois. Le comité a décidé d’une nouvelle
vague de mesure. Ainsi, ces 4 CMPP ont pris des décisions vàv de 450 mesures. Une fois que
les décisions sont validées en CMPP, les ministères doivent mettre en œuvre les mesures
décidées en CMPP. Ils ont adopté une démarche uniformisée, avec un système de feu vert /
orange / rouge.
2 . 2 . 2 . Le contenu de la RGPP
o Au ministère de l’écologie, la RGPP s’est traduite par une refonte des directions
centrales. Création d’un nouveau corps qui est le corps des ingénieurs des ponts,
des eaux et des forêts. Là aussi, c’est une fusion de corps, car le passé les ponts
& chaussée étaient séparés des eaux & forêts. Ce ministère a aussi entrepris la
réorganisation du contrôle aérien, ainsi que les nouvelles modalités d’examen
pour le permis de conduire.
o Au ministère de l’intérieur, la gendarmerie nationale a été placée sous l’autorité
du ministère de l’Intérieur. Changement de rattachement, car au départ les
gendarmes sont des militaires et dépendaient de la Défense. Comme ce sont des
forces de sécurité, l’idée c’est de les placer sous la même autorité. Il a fallu
trouver un système où l’on ne portait pas atteinte au statut de gendarme.
Réforme des services de renseignement également. On a procédé au
regroupement des RG et un autre truc. Désormais, on a la DCRI : direction
centrale des renseignements intérieurs. Par ailleurs, le ministère de l’intérieur
s’occupe aussi des coll terr. Les préfets sont rattachés au ministère de l’intérieur.
Dans le cadre de la RGPP, on a procédé à l’allègement du contrôle de légalité sur
les actes juridiques des coll terr. Contrôle recentré sur certains dossiers à risque,
càd les marchés publics, l’urbanisme et l’environnement. Concrètement, le champ
d’application du contrôle de modernité s’est amenuisé. Il faut également placer ici
la réforme des coll terr. Celle-ci a été présentée sous couvert de la RGPP.
o Mesures qui concernent les services du PM. C’est interministériel car le chef du
gouvernement agit pour le gouvernement en entier. Du côté du PM, il y a tout un
travail qui vise à la rationalisation des services du PM, et en particulier ce qu’on
appelle la mutualisation des fonctions support. Une fonction support, c’est tout ce
qui est reprographie, documentation, secrétariat, services immobiliers de
logistique. Il y a également eu un travail de modernisation de la mission d’édition,
càd que l’Etat a une politique éditoriale. On a fusionné la documentation française
et la direction des journaux officiels. Elles ont été intégrées dans une nouvelle
structure.
Modernisation :
1978 : CADA et CNIL (sont des AAI). Exigence de transparence de l’administration, qui a
été aménagé par la création d’AAI et par l’extension des droits des usagers face à
l’administration : levée de l’anonymat des agents publics. Avantage aussi les entreprises
(obligation de publicité et de mise en concurrence lors de la passation des marchés publics).
Loi DACRA de 2000 nombreuses dispositions favorables aux usagers.
Charte du patient hospitalisé : démarche qualitative (accueil courtois, information, délais
raisonnables de réponse…)
Simplification administrative (prise en charge ojd par le DGME (direction générale de la
modernisation de l’Etat), depuis 2005. Des lois de simplification sont régulièrement
adoptées. Simplification : agir sur les procédures (plus de fiche d’Etat civil, de copie certifiée
conforme (juste photocopie)…), les règles (codification, étude d’impact préalable pour les
projets de lois et décrets, dvt information de proximité sur le droit, accès à la justice pour
tous (aide juridictionnelle pour ceux qui n’ont pas les moyens de payer un avocat, présence
judiciaire de proximité dans les maisons de la justice et du droit) et le langage adm (CSLA,
conseil pour la simplification du langage adm crée en 2007)
La démocratie administrative : droit à la participation des administrés se dvpe : consultation,
concertation (référendum, référendum local, pétition. Présence des usagers dans les organes
décisionnels ou consultatifs (CA d’hopitaux, des universités)
Amélioration de la GRH (gestion des ressources humaines) statut général des fonctionnaires
(1946, élargit ensuite). Mais effets pervers, démotivation.--> approche plus managériale de
la FP ; gestion des carrières (formation continue..mobilité accrue) prise en compte de la
difficulté des conditions de travail dans les indemnités. Accès plus simple à la FP.