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ia ( Yea S ta BIA T aR Bese _I[]- Hurlelune Chroniques de la lune sang Supplément d Hurlements fe Jeu de C Initié Valérie er Jean-Luc BIZIEN. C'est déja le second volet de Hurlelune ou les Chroniques de la Lune Sang Nous avons multiplié les efforts et chacun s’est engagé de son mieux pour vous Voffrir. Jugez-en plutdt : Roger Bamoud s'est une fois de plus penché sur l'Histoire, La France du Xiléme siécle est bien différente de celle qu’on a trop tendance A imaginer, il s’est attaché & nous le démontrer. Jean-Pierre Rossato, “Docteur Vétérinaire”, nous fournit ici un dossier complet sur les Rapaces. ‘De quoi alimenter et enrichir vos entrainements/découvertes de ce monde des volants. Fins fait son entrée dans I’équipe : non content de nous offtir un sc6nario dans le Bordeaux du XIlme sidcle, il nous en brosse le tableau historico-géographique. Il est vrai qu’il y a échoué de nos jours, et qu’il emmene a sa suite quelques-uns de nos fréres, Amoureux des légendes et le I’his- toire celtes, il nous confie ses découvertes concernant le Corbeau. - Charmant animal, dont le chant subtil n’a d’égal que sa réputation... Mais faisons fi des a priori. Bon nombre d’entre nous ont également bien méchante image aux yeux du joli peuple de France. Pour notre part, nous vous avons concocté des aides de jeu concernant le chevalier de la Chimere ainsi que quelques tracas quotidiens de la Caravane. Séduits par le pays de Finn, nous y avons transposé une aventure étrange, oi il est question de séduction, d’amour.., et de hasard. Autant de dossiers qui seront fort utiles aux personages qui peuplent vos caravanes, qu’ils soient Chevaliers de I’Air ou simples novices. Autant de détails qui vous inspireront, je I’espere, dans la création de scénarios, la mise en place de l’ambiance, I’incarnation de vos PNJ. Enfin, nous mettons en place une nouvelle rubrique, qui viendra compléter réguligrement Hurlelune. Il s’agit des “Chroniques de fa Meute”, dans lesquelles vous pouvez venir vous expri- mer, demander des éclaircissements, proposer des améliorations, de nouvelles régles... Dans ce numéro, nous trouverez le fruit de votre (déja) nombreux courrier. TL est temps de vous laisser : on songe dés A présent au prochain numéro, et & la surprise qu'il contiendra, Mais chut ! C’est une autre histoire. Bons voyages. Valérie er Jean-Luc Bizien Sommaire. Aspects du X11" siecle par Roger Barnoud page 5 Les Rapaces par Jean-Pierre Rossato page 18 Aides de jeu par Valérie et Jean-Luc Bizien page 21 Les chevaliers de la chimére page 21 Le réve page 24 Ne pas vieillir page 31 Lage de la révélation page 34 Chienne de vie par Valérie et Jean-Luc Bizien page 38 Aubepin par FINN, page 50 Chroniques de fa meute par Valérie et Jean-Luc Bizien page 60 “Hurlelune, Chroniques de la lune sang” Auteurs : Roger BARNOUD, Valérie et Jean-Luc BIZIEN, FINN, Jean-Pierre ROSSATO. Ilustrations intérieures : Benoit DUFOUR Saisie. corrections et mise en page : Pascaline CHION, Philippe MEHEUT. N° ISBN : 2-906500-11-9 ‘Tous droits réservés par auteur et Iéiteur. Reproduction de tout ou parte du texte ou des illustrations interdites sans ‘accord écrit de 'auteur, de 'éditeur ou de Yillustrateur ASPECTS DU elicnie Sit Coe ¢ Xile sidcle hérite naturellement de tous les événements et situations provenant du XIe sidcle. La division du temps traditionnelle en Périodes de cent années est commode mais ne marque pas, sur le plat historique, des distinctions parfaitement tranchées. Ceci ne signifie pas que tout est resté iden- tique & la France du XTe sigcle mais qu'il vaut mieux parler d'évolution plutét que de changements brutaux, Les structures politiques et sociales ne cessent de se transformer afin d'aboutir 4 un nouvel équilibre mieux dapté & la croissance démographique et économique qui prenait déja son essor au siele précédent et qui s‘installe Cet appellation poe problms Est-ce il it de cas de vik Tages aya aus estat de sei, odes vile penn 8 fs ‘TAmoud et de FFglis? La question reste pose e mene une se pis appofone non alse cans nore props 10 Méme chez les paysans s’amorce une distinction entre les pauvres qui sont dans la plus grande misére et les villa- ‘Beois plus aisés Enfin, les corvées semblent fortement s’amenuiset. C’est lun avantage pour les paysans mais ce n'est pas abligatoiro- ‘ment un recul du pouvoir seigneurial, La réserve seigneu- Fiale évolue aussi et tend a laisser les teres cultivées qui eviennent des parcelles exploitées en redevances pour s¢ cconstituer de bois e¢ étangs qui sont autent de terrains de cchasse et de péche dont Ventretien ne demande plus autant de services, Evidemment cette demiére évolution n’est pas systématique mais c'est un processus qui send. Ainsi, 1a condition paysanne s'améliore. Meme si de rnombreuses parcelles restent sous le joug des coutumes et des redevances en nature et services, les choses changent. COMMUNES, ‘Le Manse était sur le plan fiscal et foncier Ia surface du sol susceptible de nourrir une famille et sur laguelle pesait les anciens droits seigneuriaux. Il tend & se désagréger pratiguement partout sau dans e sud. En région parisienne il est remplacé par une division en parcelles plus petites ‘ui changent bien plus facilement de mains, Sur ces par: celles le seigneur perpoit une redevance en argent qui peut tre fixe (censive) ou calculée en fonction de la récolte (tenure en champart surtout pour de nouvelles terres défti- cchées). Ce mouvement est assez généralisé et la férule nobiliaire pése toujours sur les paysans. [ls sont plus & méme damasser des deniers mais c’est pour mieux les reverser dans Ia fortune seigneuriale. Il y a, cependant, intensification des cultures et les famines perdent leur caractére tragique. Ce résultat n'est pas mince et permet de parler d’évolution positive des campagnes. Toutefois une Autre progression marque le stele : celle des cités MARCHANDS es villes qui, comme je I’ai dgja montré (voir Hurlelune n°1), prennent de importance grice a leur nouveau réle économique, sont vite cconfrontées & des facteurs qui limitent leur expansion et Ic bon épanouissement de leurs habitants. Au sidcle pré- ccédent, nombreux furent Jes hommes installés dans la cité par un seigneur afin de développer un atelier artisa- nal et un commerce qui rapportaient des revenus sup- plémentaires. Ces personnes ainsi que la citéelle-méme sont plus ou moins sous Ta tutelle fiscale de seigneurs ecclésiastiques (évéques ou abbés) ou laics. Or, cette dépendance directe géne les marchands dont la condi- tion s'améliore avec la croissance de la cité. Afin de ‘mieux s‘occuper de leur commerce ils désirent ne pas avoir & payer des redevances en nature et, & plus forte raison, ne pas avoir & effectuer des corvées. Quant aux redevances en argent elles limitent leurs propres profits et freinent la croissance de leur activité, voire de Ia ville elle-méme. Le Xlle sicle voit un nouveau phénoméne se propager qui consiste en I’effort des cités pour cconquérir leur autonome EL ARTISANS 1 Communes et Chartes de Franchises Pour les marchands d’une méme cité il est normal de sfassocier afin de conclure les affaires de leur négace. Dans ce méme état desprit, ils vont rapidement se grouper pour défendre leurs intéréts, Ils fondent une "conjuration” ou “commune” oi ils entrent en prétant serment de s'entraider. Le but principal est de former un corps constitué chargé de réclamer et d’obtenir une charte de franchise qui rende Ia cité autonome face au pouvoir seigneurial Ces chartes sont souvent obtenues pacifiquement. Les franchises sont fréquemment achetées mais il arrive que accord ne se fasse pas. Dans ce cas les frictions entre curgeois” et seigneurs ménent aux émeutes qui se reglent avec plus ou moins de sang (certains éveques farent tués par la foule). De méme, quand les bourgeois estiment que les droits qu’ils ont conquis sont bafoués, iy a possibilité de troubles plus ou moins graves, Lorsque les pourparlers aménent & un accord la charte est rédigée, Elle inclut les droits Iaissés au seigneur et les diverses franchises. Elles correspondent & des exemptions fiscales, au droit d’ouvrir un marché, au droit de juger les habitants par le tribunal de Ia ville, 2 Vautorisation de porter les armes pour défendre la cité.... La charte de franchise confére la ville une véri= table autonomie mais pas l’indépendance. Les bour- geois de la cité sont maitres chez eux mais sont toujours ;ntégrés dans les possessions du seigneur avec lequel ils ‘ont traité et dont ils sont les sujets. En exemple, prenons le domaine royal. Tout au long du siele les rois de France vont éiablir ou confirmer de nombreuses communes. En effet, is rouvent dans cete politique un avantage évident qui consiste a se concilier Ja nouvelle puissance qu'incarnent les cités tout en amoindrissant les pouvoirs des vassaux. Ceci n'est pourtant pas toujours aussi facile. Si Louis VI contirme Ja commune de Noyon en 1109, la situation est plus mouvementée pour la ville de Laon. Le 25 Avril 1112, Jes bourgeois se révoltent et 'insurrection est réprimée dlurement par le roi en 1114. En 1128, cependant, quand tout est calmé, le roi acconde & Laon une charte de pai. En 1137-1138, au début da rane de Louis VIL, "est au tour des communes d'Orléans et de Poitiers de se soule- ver et de se voir reprises en main par le roi. Philippe Auguste reste, pour sa part, dans a lisnée des ses prédé- cesseurs tout en accélérant le processus. I confirme les communes de Beauvais (1182), Dijon (1184), Amiens (1190), Senlis (1202). I réablit celle de Sens (1186) et ret en place celles des villes de Beaumont en Argonne (1182), Tournay (1187), Pontoise et Poissy (1188), Meulan (1191), Péronne (1207), Crépy en Valois (1215), Inversement, il supprime celle dEtampes en 1199 et intervient contre les bourgeois de Reims en 1220 et ceux de Noyon en 1222 Le phénoméne des communes et chartes de franchises se répand dans l'ensemble des tertitoires de l'occident. La banniére, les armoiries et le sceau de la cité sont des ‘marques de son autonomie. Il en est de méme pour le befiroi qui abrite 1a cloche communale et surplombe hotel de ville, C’est dans ce demier batiment que les nouveaux administrateurs de la cité se réunissent. IL ‘agit d’un conseil de notables nommés échevins dans Ja moitié nord de Ia France et consuls (voire jurés ou jurats) dans le sud, Ce conseil est habituellement prési- {dé par un maire. Ainsi, lautonomie une fois conquise, expansion des cités n‘est plus freinge, Par la suite, paradoxalement, les communes ont pour destin d"exer- ‘cer un pouvoir presque seigneurial sur les campagnes cenvironnantes afin dassurer leur ravitaillement en nour- riture. Mais, aprés avoir évoqué la lute des cités pour la liberté, il est temps que je vous fasse pénétrer ati cceur méme des villes du Xe siécle. 2 Les villes médiévales ‘A quoi peut bien ressembler une ville médiévale ? Evidermment, chers lecteurs, vous en aver certainement une idée mais est-elle juste ? Les villes de cette époque sont peu étendues. Les endroits les plus éloignés du centre de la cité ne sont guére situés & plus d’un kilo- mitre. L'espace urbain est naturellement délimité par ‘une enceinte qui a une vacation défensive tout en mar- quant concrétement l'appartenance du terrain & la ville. Leenceinte pour les citadins est particulitrement impor- tante, Elle symbolise la ville et concerne tout le monde, CChacun est en effet assigné & la défense d’une partic de celle-ci. Sil faut 1a refaire, les travaux absorbent sou- vent plusieurs années de finances. C’est «ailleurs en 1190 qu'une nouvelle muraille est débutée a Paris sur la rive droite, conformément aux ordres de Philippe ‘Auguste. Pris des remparts se troavent la fois les éléments les ‘moins recommandables du monde urbain et les activités souvent les plus divertissantes. La, les rues les plus sales et Tes latrines publiques cOtotent taverns, truands et filles de joie. Néanmoins c'est pres de Fenceinte que ‘Pon peut apercevoir les spectacles de jongleurs, d'3cro- bates, de montreurs d’ours... Enfin, c'est fréquemment aux abords de la muraille que les foires s’organisent. Les plus fréquentées sont celles de Champagne déve- Toppées sous 'impulsion du comte Henri le libéral entre 1152 et 1181. Les marchands s°y rendent & pied (ils sont souvent nommés "pieds poudreux") et voyagent en groupes qui préludent a la formation de Guildes ou Hanses. C'est ainsi qu'au milieu du siecle s’organisent la Hanse Germanique et les sociétés commerciales ita Fiennes aux deux extrémités du grand commerce occi- ental. Lors des foires les transactions ne sont possibles ‘que par l'utilisation de monnaies d'or et d’argent qui rendentinéispensable le personnage du changeur. C'est ‘une figure typique de Ia eité, celui qui pése les pices et ‘vous échange vos monnais. Revenons, cependant, Ja cité et laissons le eommer- ce, Déambuter dans les rues d'une ville da XIle sigle rhe manque pas de surprende. Rares sont les plans gé0- rériques. lls ne concerment que les villes d'origine romaine et certaines eréations da sud de la France. La plupart du temps, Ie vsiteur qui est pas habitué au ‘monde urbain est grandcment surpris par le ddale que forme la juxtaposition des quartiers. Ses bortes foulent un sol de tee et de hou (les ries de Paris sont pavées sur les ordres de Philippe Auguste & pati de 1186) et son regard suit la perspective de rues étroites et sinueuses parfaitement adaptées pour brser les rafales de vent. La dversité est de mise. Les maisons, générale- rment de bois (gare au feu !),voire en piers pour les plus riches, ne respectent pas un alignement strict et s'adossent fréquemment & des terrains non constrits mais mis en cules sous forme de vergers ou jardins. organisation de la ville méne rarement du rempart& 12 tune place centrale, En fait, si le promeneur n'a pas une bonne connaissance de la ville, ce nest que Ie pur hhasard qui pourra le faire parvenir & la place du marché, Photel de ville ou le parvis de Ia cathédrale. Se balader en plein jour, au milieu de la foule active, dans les ruelles aux odeurs diverses et parfois malsaines rest pas, comme vous l'aurez certainement compris, de tout repos. Alors, imaginez l'éventualité d"arpenter ces Jiewx pendant la nuit, au sein d'un noir que seule Ta Tumigre de la lune (ou dune torche !) peut percer. Cela prend rapi- dement un aspect fantasmagorique. Heureusement, un trait de lorganisation citadine permet de s’orienter. En effet chaque métier artisanal est regroupé dans un quastier. Il marque sa présence par des enseignes typiques mais aussi par des chaines qui, de nuit, ferment les rues et individuali- sent le paté de maison créant ainsi plusieurs Hots distinets

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