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ESCPI-CNAM
ème
3 année d’école d’ingénieurs
C. Rumelhard
1
COMPOSANTS POUR CIRCUITS INTEGES MONOLITHIQUES MICROONDES
2
1. CHOIX DES COMPOSANTS ACTIFS ET DESCRIPTION DE LEURS MODELES
3
1.1. LES DIFFERENTS TYPES DE COMPOSANTS ACTIFS
La structure de base des composants actifs est la jonction. Si la jonction est entre deux
semiconducteurs identiques dopés différemment (P ou N), il s'agit d'une homojonction (par
exemple, la jonction base/collecteur de la plupart des transistors bipolaires). Si la jonction est
effectuée entre deux semiconducteurs différents ou entre un matériau conducteur ou isolant et
un semiconducteur, il s'agit d'une hétérojonction (jonction métal-semiconducteur, jonction
entre deux semi-conducteurs ayant des bandes interdites différentes, jonction métal-oxyde-
semiconducteur, etc...). Selon la nature des semiconducteurs en présence, la différence de
bande interdite peut se retrouver en partie du côté bande de conduction pour créer un puits de
potentiel (transistor à effet de champ à hétérojonction) ou presque en totalité du côté bande de
valence pour diminuer le courant de trous d'un transistor NPN et ainsi améliorer l'efficacité
d'injection. C'est le cas du transistor bipolaire à hétérojonction. Le transport des électrons peut
avoir lieu perpendiculairement au plan de la jonction comme dans les transistors bipolaires ou
bien parallèlement au plan de la jonction comme dans les transistors à effet de champ. Les
jonctions métal-semiconducteur des FET sont polarisées en inverse, ce qui correspond à
courant est très faible et il est ainsi possible de créer une capacité variable (varactor) ou une
résistance variable avec une puissance de commande quasiment nulle. Lorsque les jonctions
sont polarisées en direct ou lorsque les polarisations continues sont appliquées à des contacts
ohmiques, les courants générés obligent à dissiper des puissances qui peuvent devenir
importantes et il faudra alors se préoccuper du rendement électrique des circuits et de la
température des puces. Les références utiles pour cette partie sont [1] [2] [3]
4
de la courbe de vitesse des électrons en fonction du champ électrique qui comporte un pic
puis une saturation. Des électrons rapides rattrapent des électrons lents pour former une
accumulation à la fin du canal. Les modèles de ce transistor, qu'ils soient linéaires ou non-
linéaires seront donc plutôt obtenus en approximant les résultats de mesures par des fonctions
numériques (modèles phénoménologiques).
5
Pour pallier l'inconvénient de la structure précédente, une solution consiste à réaliser un canal
tel qu'il est représenté sur la figure 1.4. Cette fois, le canal est constitué d'un composé GaInAs
qui se trouve en sandwich entre les couches GaAlAs et GaAs du transistor précédent. Il y a
donc maintenant deux hétérojonctions qui forment un puits de potentiel plus large que pour la
structure précédente (figure 1.5). Le courant dans ce transistor peut donc être plus élevé.
Mais, la vitesse des électrons dans GaInAs (non dopé) est aussi plus élevée que dans GaAs.
Cette dernière caractéristique est tempérée par le fait que le matériau GaInAs n'est pas
parfaitement adapté en longueur de maille avec GaAs et GaAlAs. La dimension de la maille
du cristal de GaInAs (par exemple : Ga0,85In0,15As) doit s'aligner de force sur celle de GaAs
lors de l'épitaxie: le matériau GaInAs est contraint et aucune dislocation ne se produit si la
couche est suffisamment fine. C'est cette couche, appelée pseudomorphique, qui donne son
nom à ce type de transistor. La vitesse des électrons dans le matériau contraint n'est pas aussi
grande que dans le cristal de GaInAs relaxé, mais reste supérieure à la vitesse dans GaAs.
Ce type de transistor existe aussi sur substrat InP. Une couche de Ga0,47In0,53As peut alors être
disposée en sandwich entre une couche d'In0,52Al0,48As et une couche d'InP qui ont un gap
plus grand et les proportions de Ga et de In qui sont choisies correspondent à un accord de
maille parfait avec InP et surtout, avec cette nouvelle proportion entre Ga et In, les électrons
sont plus rapides. Ce dernier transistor est à double hétérojonction, mais n’est plus
pseudomorphique.
Avec le transistor précédent (substrat InP) mais une couche de Ga0,35In0,65As, les électrons
vont encore plus vite et cette fois, le transistor est à nouveau pseudomorphique.
6
augmenter le nombre de transistors sur une puce, il a fallu considérablement diminuer leur
dimension et les longueurs de canal arrivent à 0,18 ou 0,15 µm ce qui diminue
considérablement le temps de transit sous la grille. Ces transistors, au moins ceux ayant un
canal N, ont ainsi des fréquences de coupure d’une dizaine de Ghz, ce qui permet d’en faire
des circuits intégrés pour la partie basse des microondes.
1.1.6 En résumé
Le tableau 1.1 synthétise tous les types de transistors qui ont été passés en revue dans les
paragraphes précédents. Les transistors silicium (bipolaires et même MOSFET) sont
envisagés pour les circuits à 1,8 GHz. Les transistors bipolaires à hétérojonction Si / SiGe,
sont des candidats sérieux pour réaliser les circuits entre 1 et 5 GHz.
Les transistors à effet de champ à canal simple ou à hétérojonction ainsi que les transistors
bipolaires à hétérojonction sur GaAs sont disponibles dans les fonderies de circuits
monolithiques. Ils peuvent faire des circuits de 1 à 90 GHz
Les transistors à effet de champ ou bipolaire sur InP sont actuellement en étude et ont tous
déjà donné lieu à des réalisations de circuits monolithiques au-delà de 100 GHz.
7
Chacune de ces technologies donne un transistor particulier mais des éléments de ces
technologies tels que des parties de transistor à effet de champ ou la jonction base / collecteur
des transistors bipolaires peuvent être utilisés pour faire des résistances variables ou des
varactors. Le concepteur de circuits intégrés monolithiques doit commencer par faire un choix
parmi ces technologies et ce choix peut s’avérer complexe [5] [6].
8
1.2.2 Résistance variable
La figure 1.9 représente deux contacts ohmiques (électrodes A et B) et un contact Schottky
(électrode G) au-dessus d'un canal correspondant à une technologie MESFET. Une tension
continue est appliquée sur l'électrode G, provoquant la présence d'une zone déplétée de
profondeur w et une tension alternative petit signal est appliquée entre les électrodes A et B.
Quand VG devient de plus en plus négatif, la hauteur de canal (a-w) devient de plus en plus
petite et la résistance R correspondante devient de plus en plus grande. Tant que le signal
appliqué entre A et B est faible, la conductivité électrique du matériau dopé s'écrit (en faisant
l'hypothèse que le profil de dopage du canal est rectangulaire):
σ = q µ ND (1.1)
avec: q: charge de l'électron
µ: mobilité des électrons
ND: densité de donneurs (matériau dopé N)
La résistance R s'écrit alors, en négligeant les effets de bord:
L
R = (1.2)
σ Z (a - w )
où: L: longueur de l'électrode G
Z: largeur de l'électrode G
a: épaisseur de la couche active
w: épaisseur de la zone déplétée,
1
2 ε ε 2 1
sachant que:
w = 0
(Vd - VG )2 (1.3)
q ND
où: ε0: permittivité du vide
ε: permittivité relative
Vd: potentiel de diffusion du contact Schottky (spécifique du métal et du
semiconducteur)
Lorsque la tension appliquée correspond au pincement, c'est à dire que l'épaisseur de la zone
déplétée est égale à l'épaisseur de la zone active, on a::
1
2 ε ε2 1
w = a = 0
Vp
q ND
( )2 (1.4)
9
Maintenant, la résistance R peut s'écrire:
L
R = 1 1
(1.5)
1
Z µ (2 ε 0ε q N D ) 2 Vp 2 - (Vd - VG )2
Cette résistance devient évidemment très grande quand (Vd - VG) = Vp.
En réalité, il faut ajouter à la résistance R (figure 1.9), les résistances RS correspondant à la
résistance de contact des contacts ohmiques et au tronçon de couche active compris entre
chacune des électrodes A et B d'une part et l'électrode G d'autre part. Il faut aussi ajouter une
capacité en parallèle correspondant aux capacités entre les électrodes A et B.
Le dispositif ci-dessus fonctionne pour une technologie MESFET et il ne faut pas oublier que
les formules ont été établies en supposant un profil de dopage parfaitement rectangulaire.
Pour une technologie de transistor à effet de champ à hétérojonction ou une technologie MOS,
le canal se comporte un peu différemment puisqu'il est constitué par une charge à l'interface
entre les deux semiconducteurs différents, mais le principe reste le même et le schéma
équivalent est identique. Seule la relation entre R et VG est un peu changée.
C' = ε 0ε
LZ
=
( ε 0ε q ND )2
(1.6)
1
w 2 ( Vd − VB ) 2
Cette capacité diminue quand la tension VB appliquée sur l'électrode B devient de plus en
plus négative.
Quant à la résistance R', elle est donnée par:
R' =
(a − w) (1.7)
qµ N D L Z
10
Cette configuration de varactor est très intéressante car la décroissance de la résistance R'
donne un dispositif ayant des pertes très faibles.
1.2.4 En résumé
Toutes les technologies des transistors à effet de champ permettent de réaliser des résistances
variables et des capacités variables grâce à une tension. Mais les capacités variables
présentent une résistance série qui peut devenir très élevée dans une partie de la plage de
variation de la capacité.
Les technologies de transistors bipolaires ne permettent pas de réaliser une résistance variable.
Quant à la capacité, sa résistance série est très faible, ce qui correspond à des pertes aussi très
faibles. Cette particularité associée au faible bruit en 1/F des transistors permet de faire des
oscillateurs accordables par varactor ayant de très bonnes performances électriques en
technologie de transistor bipolaire.
11
La même démarche sera ensuite suivie pour le transistor bipolaire, c’est à dire d’abord la
présentation du schéma équivalent extrait des mesures suivi des définitions des gains et
fréquences de coupure.
12
certains éléments du schéma équivalent varient avec les polarisations alors que d'autres restent
fixes. Les éléments qui restent fixes sont RS, RD, RG alors que ceux qui varient sont: CGS, CGD,
CDS, g0 , RC, RDS et τ. Les figures 1.15 à 1.17 donnent des exemples de variation de ces
éléments en fonction des polarisations continues.
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Plusieurs utilisations peuvent être tirées de ces résultats:
• Lors de l'extraction du schéma équivalent, la valeur de RG pourra être introduite dans le
schéma après avoir mesuré R en cours de technologie.
• La figure 1.18 montre trois transistors différents. Le premier, de largeur W, a une seule
grille (n=1), dont la résistance dans le schéma équivalent est égale à RG (pour mémoire, si la
résistance du barreau de grille est R, RG # R/3). Pour le second, tous les éléments du schéma
équivalent sont identiques, sauf la résistance de grille qui correspond à 2 doigts (m=2) de
largeur W/2 en parallèle, soit: R'G = RG/4. Quant au troisième transistor, constitué de 4 doigts
(m=4) de largeur W/4 en parallèle, sa résistance de grille R''G = RG/16. Ceci explique
pourquoi dans les circuits intégrés monolithiques, les transistors auront quasiment toujours
plusieurs doigts de grille en parallèle dans le but de diminuer de manière très simple la valeur
de RG. Ceci aura pour effet d’augmenter le gain et de diminuer le bruit des circuits.
1.3.5 Gains, fréquence de coupure et fréquence maximum d’un transistor à effet de champ
avec un schéma simplifié
A partir du schéma de la figure 1.14, il est extrait un schéma équivalent simplifié qui va servir
à rappeler les principales grandeurs qui caractérisent les transistors tels que les gains en
courant ou en puissance ou les fréquences de coupure. La figure 1.19 représente ce schéma
équivalent simplifié de transistor à effet de champ monté en source commune. La matrice Y
de ce montage est donnée ci-dessous:
I1 Y11 Y12 V1
I = Y Y22 V2
(1.9)
2 21
avec :
j CGSω
Y11 = + j CGDω , Y12 = - j CGDω ,
1 + j R C CGSω
où : g m = g 0 exp(-jωτ )
14
Le gain en courant pour sortie en court circuit (V2 = 0) est :
I2 Y21
Gi = = (1.11)
I1 V2 = 0
Y11
g m − jCGDω
Gi = (1.12)
jCGSω + jCGDω (1 + jR C CGSω )
Dans les transistors usuels, CGDω << CGSω , gm >> j CGD ω et RCCGS ω << 1. Donc
l'expression peut se simplifier de la manière suivante:
gm
Gi ≈ (1.13)
jCGSω
La fréquence pour laquelle le module de (1.13) est égal à 1 est la fréquence de coupure qui
s'écrit:
gm
FC = (1.14)
2 π CGS
2 2
ℜ(Y1 ) Y21 ℜ(Y2 ) G 1 Y21 G 2
GT = = (1.15)
(Y1 + Y11 )(Y2 + Y22 ) − Y12 Y21 2 (G 1 + Y11 )(G 2 + Y22 ) − Y12 Y21 2
Les admittances à l'entrée et à la sortie étant des conductances G0 et les paramètres Y étant
donnés par la relation (1.9), ce gain peut s'écrire, en négligeant CGD par rapport à CGS:
15
2
4 G 02 g m
GT ≈ 2
(1.16)
j CGSω
G0 + ( G 0 + G DS + jCGDω ) − jCGDω g m
1 + jR C
C GSω
Ce gain est très important pour un transistor puisque c'est celui qui est mesuré lors de la
caractérisation en paramètres S. Alors GT = |S21|2 car la mesure s’effectue en chargeant
l’entrée et la sortie par une résistance de 50 ohms ce qui donne un G0 de 20 mS.
Le transistor est stable si k > 1 et ℜ ( Y11 ) et ℜ ( Y22 ) > 0. Dans ces conditions, le gain
maximum peut s'écrire:
Y21
G max =
Y12
(k − k2 − 1 ) (1.18)
2
Y21
G max = (1.19)
4 ℜ ( Y11 ) ℜ ( Y22 )
G max =
gm
2
(1 + R 2
C C2GSω 2 )
(1.20)
2
4 R C CGSω 2 G DS
Pour le gain maximum, il existe une fréquence pour laquelle ce gain a une valeur de 1.
Cette fréquence est appelée fréquence maximum d'oscillation ou Fmax, c'est à dire une
fréquence au-delà de laquelle il n'est plus possible de réaliser un oscillateur avec ce transistor
16
en utilisant un circuit de contre réaction sans perte. En négligeant le terme R C2 CGS
2
ω 2 devant 1,
cette fréquence maximum pour l'expression 1.19 est donnée par:
FC
Fmax = (1.21)
2 R C G DS
La plupart des transistors utilisés dans les circuits intégrés monolithiques microondes
présentent une instabilité dans une grande gamme de fréquence. Pour avoir une idée du gain
qu'il sera possible d'obtenir avec ce composant, il est alors fait appel au gain unilatéralisé. Ce
gain est obtenu en cherchant le gain maximum du transistor de départ auquel il a été ajouté un
circuit de contre-réaction parallèle réactif qui annule le paramètre Y12 du circuit résultant.
Cette opération consiste à unilatéraliser le transistor et le nouveau quadripôle obtenu a un gain
maximum appelé gain unilatéral ou gain de Mason. Ce gain est donné par la relation:
2
Y21 - Y12
U = (1.22)
4ℜ ( Y11 ) ℜ ( Y22 ) - ℜ ( Y12 ) ℜ ( Y21 )
U =
g m + j CGDω
2
(1 + R 2
C
2
CGSω2 )
(1.23)
2
4 R C CGSω 2 G DS
La fréquence maximum associée à ce gain est très semblable à Fmax calculée plus haut.
1.3.9 En résumé
Avec les valeurs d’éléments données ci-après : gm = 20 mS, CGS = 0,2 pF, CGD = 0,02 pF, CDS
= 0,02 pF, RC = 5 ohms, GDS = 0,004 S, τ = 4 ps, G1 = G2 = 0,02 S ; les valeurs des différents
gains décrits ci-dessus entre 0,1 et 100 GHz sont données sur la figure 1.20.
Sur ces courbes, le gain en courant caractérise les transistors pour des fonctionnements
particuliers en basse fréquence. Le gain en puissance avec des résistances en entrée et en
sortie correspond à des amplificateurs du type résistif fonctionnant en basse fréquence. Les
gains maximum et unilatéral correspondent à un fonctionnement en microondes: ils
permettent d'avoir du gain bien que l'on soit à proximité de la fréquence de coupure des
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transistors ou même au-delà. Mais pour cela, il faut ajouter des circuits d'adaptation en entrée
et en sortie des transistors.
Un amplificateur à bande étroite permettra au mieux d'obtenir le gain maximum. Un
amplificateur à large bande permettra d'obtenir un gain plat ayant la valeur du gain maximum
pour la fréquence la plus élevée. En se rappelant que toutes ces courbes ont des pentes de 6
dB/octave, la connaissance de Fmax donne une idée du gain qu’il est possible d’obtenir à une
fréquence particulière.
Remarque :
La fréquence maximum d’oscillation du transistor défini par le schéma équivalent complet
donné figure 1.14 peut s’écrire :
FC
Fmax = 1
(1.24)
R + RS + RG C g R 2
2 C + GD 0 C
R DS CGS
g0
Avec: FC =
2 π C GS
1.3.10 Gains, fréquence de coupure et fréquence maximum d’un transistor bipolaire avec un
schéma simplifié
Le schéma équivalent simplifié petit signal en π d’un transistor bipolaire est représenté sur la
figure 1.22. Les éléments de ce schéma en π comportent en réalité une variation en fonction
de la fréquence. On se contentera de la représentation avec des éléments constants mais celle-
ci est très simplifiée. La matrice admittance du schéma intrinsèque, c’est à dire sans la
résistance RB est donnée ci-dessous.
18
Lorsque la résistance RB est ajoutée, une nouvelle matrice admittance peut être élaborée à
partir des éléments de la matrice YA :
Y11A ( ) (
Y11A Y22A + R B ∆A − ∆A 1 + R B Y11A )
A
(1 + R B Y11A )Y21A
[Y] = 1 + R BAY11 (1.26)
Y21 Y22A + R B ∆A
1 + R Y A 1 + R B Y11A
B 11
Cette matrice permet maintenant de calculer les gains, GI, GT, Gmax et U dont les relations ont
été données ci-dessus.
Dans cet exemple, les gains peuvent être calculés avec des logiciels de type Mathematica ou
Matlab. En prenant des valeurs des éléments ci-après : RΒΕ = 24,6 ohm ; CΒΕ = 2,9 pF ; CBC =
0,9 fF ; GCE = 0,004 S, g0 = 785 mS ; τπ = 1,75 ps ; Y1 = Y2 = G1 = G2 = 0,02 S ,la figure
1.22 donne un exemple des valeurs de gains entre 0,1 et 100 GHz.
Un amplificateur à bande étroite permettra au mieux d'obtenir le gain maximum. Un
amplificateur à large bande permettra d'obtenir la courbe en pointillés. Et un amplificateur à
très large bande tel que l'amplificateur distribué passera du fonctionnement d'une structure
résistive à une structure avec adaptation à large bande.
A partir des expressions ci-dessus, il est possible de calculer la fréquence de coupure du gain
en courant qui, pour les transistors bipolaires, est plutôt appelée fréquence de transition Ft.
La fréquence de transition s’exprime :
g0
Ft ≈ (1.27)
2 π CBE
Quant à la fréquence maximum, elle s’écrit [3] :
Ft
Fmax ≈ (1.28)
8 π R BC BC
Depuis le développement des simulateurs non linéaires dans le domaine fréquentiel ou dans le
domaine temporel, la plupart des circuits microondes tels que oscillateurs, mélangeurs,
19
doubleurs ou diviseurs de fréquence ou amplificateurs de puissance peuvent être conçus par
une simulation préalable. Ces simulations ne peuvent pas se faire sans des modèles non
linéaires pour chacun des composants introduits dans les circuits. L’activité de développement
des modèles non linéaires est donc devenue considérable et les lignes qui suivent ne sont
qu’un survol rapide.
20
extraits directement des mesures en petit signal. De très nombreuses expressions ont été
données. Différentes expressions pour les courants sont données ci-dessous.
Courant IGS
Ce courant est celui d'une diode métal-semiconducteur. Il est donné par la relation:
Courant IGD
Ce courant décrit le phénomène d'avalanche. Il est donné par:
I DG = 0 si VDG ≤ VB
I DG =
(VDG − VB )
si VDG > VB
(1.30)
RB
où: VB = VB0 + R1 IDS
RB = RB0 + R2 IDS / IDSS
et: R1, R2, RB0 et VB0 sont des paramètres de réglage numérique
Courant IDS
Ce courant correspond à la caractéristique IDS = f(VGS, VDS) tracée en dynamique. De
nombreuses expressions ont été proposées soit sous forme de fonctions décrivant globalement
la caractéristique, soit sous forme d'approximations par morceaux. A titre d'exemple, voici un
expression donnée par Tajima en 1984:
1
avec : FG = VGSN − (1 − exp ( − m VGSN ) ) / M
k
FD = 1 − exp − ( VDSN + a VDSN
2
+ b VDSN 3
)
VGS
VGSN = 1 +
VP
VDS
VDSN =
V
VDSP 1 + w GS
VP
21
VP = VP0 + P VDS
1 − exp ( − M )
k = 1 −
M
Dans cette relation, tous les termes sauf VDS et VGS sont des paramètres d’ajustement
numérique.
Parmi beaucoup d'autres, voici une deuxième relation donnée par Curtice en 1985:
où : τ = A S VDS
Ici encore, tous les termes sauf VDS et VGS sont des paramètres de réglage.
Remarque: dans les modèles ci-dessus, certaines expressions telles que celles pour IGS ont
pour origine le modèle physique de la jonction alors que d'autres, telles que celles décrivant
IGD ou IDS sont des expressions phénoménologiques n'ayant aucune signification physique
particulière. Tous les coefficients de ces modèles ne sont que des paramètres de réglage
numérique qui permettent d’approximer les mesures par le schéma équivalent du transistor.
22
ISF q.VBE
I EC = . exp − 1 (1.33)
βF n E .k.T
ISR q.VBC
ICC = . exp − 1 (1.34)
βR n C .k.T
ISR q.VBE
I ENI = C2 . . exp − 1 (1.35)
βF n EL .k.T
ISF q.VBC
ICNI = C4 . . exp − 1 (1.36)
βF n CL .k.T
Les transistors bipolaires étant particulièrement sensibles aux effets thermiques, ce modèle
comporte un circuit équivalent décrivant une résistance et une capacité thermiques. Les
courants de saturation des diodes sont des fonction de la tension ∆T en sortie du sous-circuit
thermique :
∆T XT
IS (∆T) = IS .(T0 +
) (1.37)
T0
Pour le générateur de courant représentant le gain :
(1− m )
1 V
Q(V) = − .VΦ .C J0 . 1 − (1.40)
1− m VΦ
Pour la simulation du circuit thermique, il est établi une équivalence entre les grandeurs
thermiques : puissance thermique, température, résistance thermique , capacité thermique et
grandeurs électriques : courant, tension, résistance et capacité. Le courant équivalent qui
commande le sous-circuit thermique est :
23
POUT = IC.VCE
24
largeur de grille
Grille
Source
Drain
a
GaAs semi isolant
LG1 L LG2
source drain
b
Canal dopé N
substrat
25
Figure 1.2 Profil d’un transistor à effet de champ à hétérojonction (HFET)
26
Figure 1.3 Diagramme de bande et dopages d’un HFET
27
Figure 1.5 Diagramme de bande et dopages d’un P-HFET
Oxyde de Si (Isolant)
Grille Drain
Source
n+ n+
28
Figure 1.7 Diagramme de bande de transistors bipolaires simples (a)
et à hétérojonction (b)
Au/Ge/Ni/Au
u
+
Base GaAs P+
GaAs N
Ti/Pt/Au Ti/Pt/Au
Emetteur GaInP
N Collecteur GaAs
Ti/Pt/Au
Au/Ge/Ni/Au
Au/Ge/Ni/A
u
Sous collecteur GaAs N+
Implantation de B
pour isolation
29
A B
Grille (VG)
N RS RS a
w R
Zone déplétée
Contact de base
B
Base Collecteur
C’
R’
C C
Sous collecteur N+
A+A’ Grille
A A’
C
N RS RS a
w R/2 R/2
30
Figure 1.12 Capacité et résistance d’un varactor en technologie MESFET
ID0 VGS0
VDS0
31
C GD
RG RD
G D
C GS
V1 g mV 1 C DS G DS
RC
RS
S
32
Figure 1.16 Variation de la capacité CGD en fonction des polarisations pour un MESFET
Figure 1.17 Variation de la capacité CGS en fonction des polarisations pour un MESFET
33
S D
S D S
w
S D S D S
w/2
w/4
G G G
Figure 1.18 Dessins de trois transistors ayant une largeur totale identique
34
I1 C GD I2
G D
C GS
Y1 V1 g mV 1 C DS G DS V2 Y2
2
RC
S S
CBCex
Cπ Rπ Gm.Vπ Ro
Vπ
RE
35
I1 RB I2
B C BC
C
C ΒΕ G CE V2 Y2
Y1 V1 R ΒΕ
gm V 1
E E
g m = g 0 exp(-jωτπ)
36
Figure 1.24 Caractéristique d’un MESFET en continu (+) et en impulsions (x) pour une
polarisation continue particulière
IGD
G RG RD D
C GD
C GS
V GSI C DS
V GS IDS V DS
2 IGS V DSI
2
RC 2
2
RS
Figure 1.25 Schéma équivalent grand signal d’un MESFET ou HFET ou PHFET
37
C
IAV
RC
RE ∆T
POUT
E
Figure 1.26 Schéma équivalent grand signal d’un transistor bipolaire avec sources de bruit et
effets thermiques
38
2. LES COMPOSANTS PASSIFS
39
2.1 MODELES DE COMPOSANTS PASSIFS
2.2 RESISTANCES
2.2.1 Modèle
Les résistances en couches minces ne peuvent pas être caractérisées par leur résistivité
massique. Au fur et à mesure que l'épaisseur diminue, la structure de la couche évolue et cette
résistivité augmente considérablement et en tout cas, n'est plus une caractéristique constante
du matériau. Une couche mince résistive a une hauteur fixée une fois pour toutes dans une
40
technologie particulière et elle se définit par sa résistance par carré qui est la résistance entre
les côtés opposés d'un carré de surface quelconque constitué de ce dépôt. Cette définition
convient aussi très bien pour une résistance réalisée avec un tronçon de couche active puisque
dans ce cas, la résistance dépend du profil de concentration. Une autre grandeur importante
est le coefficient de température. Le tableau 2.1 donne un exemple de valeurs de résistances et
des coefficients de température pour une technologie particulière. Dans un premier temps, le
choix du type de résistance se fera surtout en fonction de la valeur des résistances à réaliser.
2.2.3 Limites
Le "modèle" d'une résistance donne une résistance par carré. Un composant doit avoir des
dimensions aussi petites que possible. Ceci conduit à considérer la largeur minimum d'une
résistance (par exemple, 4 µm) qui constitue une règle de dessin technologique. Par contre, les
résistances peuvent se trouver dans le circuit de polarisation de transistors et être ainsi
traversées par un courant continu. Les résistances sont constituées de couches très peu
épaisses et le courant qui les traverse ne peut donc pas être très élevé. Un exemple de limite
est d'environ 0,4 mA par µm de largeur. C'est cette limitation qui fixe alors la largeur de la
41
résistance. Cette contrainte est très sévère puisqu’un courant de 40 mA impose une largeur de
résistance de 100 µm ! C’est à cause de ces contraintes que dans certains circuits, on trouvera
des résistances de valeurs identiques ayant des dimensions très différentes.
2.3 CAPACITES
Les différentes manières de réaliser une capacité en MMIC sont schématisées sur la figure
2.2.
La première possibilité consiste à utiliser des capacités interdigitées (figure 2.2.a). Cette
configuration offre l'avantage de la simplicité puisqu'elle ne nécessite qu'un seul niveau de
métallisation. Toutefois, la densité de capacité obtenue (2 pF/mm2) est très faible et ne
convient que pour des capacités de très petites valeurs. En fait, cette forme a été utilisée dans
le premier circuit intégré monolithique sur GaAs publié en 1975 mais, depuis, elle est très peu
employée.
La deuxième possibilité (figure 2.2.b), consiste à utiliser la capacité d'une jonction (diode ou
transistor). Le dispositif obtenu dans ce cas est une capacité variable qui a été examinée dans
le paragraphe sur les différentes technologies (§ 1.3).
La troisième possibilité (figure 2.2.c), est une capacité verticale du type métal-isolant-métal
(MIM). Cette structure a l'avantage de présenter une densité de capacité de l'ordre de 250
pF/mm2 qui correspond mieux aux besoins de densité d’intégration des circuits habituels. En
fait, il n'est pas possible d'utiliser la forme telle qu'elle est représentée sur la figure 2.2.c car le
franchissement par le niveau diélectrique de la marche constituée par le premier niveau de
métallisation introduirait un point faible dans cette capacité (fuite ou claquage). Il faut donc
utiliser une structure comportant un pont à air telle qu'elle est représentée sur la coupe de la
figure 2.3. C'est cette configuration qui va être examinée maintenant.
42
Al2 O3 8,8 250 390
Ta2 O5 25 200 885
Ti O2 55 50 490
ε0 ε S
C= (2.1)
e
2.4 LIGNES
En microondes, toute connexion entre deux composants est elle même un composant puisque
c'est un tronçon de ligne qui introduit un déphasage, des pertes ou des couplages. Ceci
explique l'importance des modèles de lignes et de leurs discontinuités. La figure 2.4 indique
les deux principales structures de lignes qui sont utilisées dans les circuits monolithiques. La
première est la ligne microstrip (figure 2.4.a) dont le conducteur principal est sur la face avant
et la masse est sur la face arrière. La seconde est la ligne coplanaire ou « coplanar
waveguide » (CPW) en anglais (figure 2.4.b). Cette fois, la masse est dans le même plan que
43
le conducteur principal. Dans la plupart des circuits, les deux structures se rencontrent. Ces
lignes sont toujours utilisées en mode quasi TEM. L'apparition de modes supérieurs en très
hautes fréquences, surtout en présence des boîtiers, n'est pas exclue, mais elle sera toujours
envisagée comme un inconvénient à éviter.
A partir des deux structures microstrip et coplanaire, il est ainsi possible de jouer sur
les avantages respectifs de chacune d'entre elles ou de passer de l'une à l'autre pour introduire
des déphasages ou obtenir des dispositifs particuliers. Certaines conceptions de circuits sont
aussi faites systématiquement en guides coplanaires pour ne pas avoir à établir de connexions
avec la face arrière du substrat (trous métallisés) et économiser ainsi une étape de la
technologie. Mais lors de la mise en boîtier, il faudra toujours entourer la puce par une masse
et la structure ainsi obtenue ne sera pas strictement coplanaire ou bien les parois doivent être
éloignées et alors apparaissent des modes parasites. Toutefois, dans la plupart des circuits,
ces deux structures seront rencontrées, soit séparément, soit étroitement imbriquées. Les
impédances caractéristiques de lignes mixtes microstrip-coplanaires sont données dans [4].
R + jLω
ZC = (2.2)
G + jCω
et:
γ = ( R + jLω )(G + jCω ) (2.3)
Lorsque les pertes dans le diélectrique et dans les conducteurs métalliques sont faibles, il
s'agit d'un régime diélectrique. C’est le cas lorsque le substrat est constitué de GaAs ou InP.
Lorsque le substrat est constitué de Si ou qu'il est fortement dopé, les pertes dans le
diélectrique peuvent devenir élevées (G grand) . Il apparaît alors un régime de propagation à
onde lente présentant une forte atténuation et une impédance caractéristique complexe. Ce cas
demande alors un traitement particulier [13]. Pour les substrats en Si non compensé, il faudra
faire appel à ces techniques plus complètes. Dans les autres cas de circuits monolithiques,
44
l'utilisation de substrats tels que GaAs ou InP ou dans certains cas, de Si compensé, c'est à
dire ayant de faibles pertes, fait que le régime de propagation sera plutôt de type diélectrique.
En reprenant les expressions ci-dessus et en considérant que RG << LCω2 et que
G R
− << 1 , les expressions 2.2 et 2.3 peuvent s'écrire:
Cω Lω
L
ZC ≈
C (2.4)
γ = α + jβ (2.5)
avec:
1 L C 1 R
α= G +R = GZc + en Neper/m (2.6)
2 C L 2 Zc
et:
β ≈ ω LC (2.7)
c
Dans une ligne en mode quasi TEM, vp s'exprime: vp = où c est la vitesse de la
ε eff
lumière et εeff est la permittivité effective qui tient compte de l'inhomogénéité du diélectrique
dans la ligne. Les relations 2.7, 2.8, 2.9 et 2.10 montrent que l'on peut calculer ZC et β en
connaissant seulement la capacité linéique et la permittivité effective εeff.
La capacité linéique d'une ligne quelconque en mode quasi TEM, fait appel à des calculs
relativement complexes tels que transformations conformes ou simulation numérique de
l'équation de Laplace en différences finies ou en éléments finis [14] [15]. Quant à la
permittivité effective, elle s'obtient en refaisant le calcul de la capacité linéique en ayant
enlevé le diélectrique de la structure (les conducteurs sont considérés comme étant dans l'air).
Ce calcul donne une nouvelle capacité linéique C0 à partir de laquelle la permittivité effective
s'exprime par la relation:
45
C
ε eff =
C0 (2.11)
1
ZC =
c CC 0 (2.12)
ω C
β =
c C0 (2.13)
avec c: vitesse de la lumière.
1
ZC = (2.14)
c (C1 + C2 )(C10 + C20 )
C1 + C 2
ε eff = (2.15)
C10 + C20
C’est cette démarche qui a donné les courbes de la figure 2.6 [4] donnant l’impédance
caractéristique et la constante diélectrique effective pour une ligne avec substrat GaAs. Des
formulations concernant les lignes coplanaires, microstrip et mixtes coplanaires-microstrip
peuvent être trouvées dans [15].
En ce qui concerne les pertes, elles proviennent principalement des pertes dans les
conducteurs et dépendent donc beaucoup de la réalisation technologique. Des indications sur
ces pertes ont été données dans ([4], p.325) et aussi dans [16]
46
ε 0ε a b
étant C0 = , en utilisant les relations 2.4 et 2.12 ci-dessus, la valeur de l’inductance
e
est :
a2
L= (2.16)
c C0
2.5.1 Inductance
Le dessin de la figure 2.8 est un exemple d'inductance spirale utilisée dans les circuits
monolithiques. Les principaux éléments à considérer pour calculer une telle inductance sont
schématisés sur la figure 2.9. L'inductance est composée de quatre termes:
47
2µ 0 R1 R2 2
k
M 12 = 1− K( k) − E(k) (2.18)
k 2
2 R 1R 2
où: k =
(R1 + R2 )2 + 4 h 2
K(k) et E(k) sont les intégrales elliptiques complètes de première et deuxième espèce
µ 0 est la perméabilité magnétique de l'air
h est la hauteur de diélectrique
Pour exprimer la mutuelle entre deux spires dans le même plan, il suffit de faire h=0 dans les
expressions ci-dessus.
Cette relation convient très bien pour calculer les mutuelles de la relation 2.17. Par contre,
pour calculer l’inductance qui est la mutuelle d'une spire sur elle-même, il y a une difficulté
puisque quand k = 1, K ( k ) → ∞ et l’ensemble de l’expression devient infinie. La solution
consiste à considérer que dans un conducteur plat de largeur W, les courants sont les uns par
rapport aux autres, à une distance moyenne d. Le calcul de l’inductance consiste alors à
calculer la mutuelle entre deux spires distantes de d. Si R est le rayon de la fibre moyenne, R1
2
d
= R – d/2 et R2 = R + d/2. Alors, k = 1– . Pour k proche de 1, comme c'est le cas
2R
ici, les approximations suivantes peuvent être faites:
4
K(k) ≈ Log et : E(k) ≈ 1 (2.19)
1– k 2
8R
L = µ0 R Log –2 (2.20)
d
Dans la suite, d = w/4, où w est la largeur de la métallisation.
n
8 ri n -1 n
2 2
L = ∑ µ 0 ri Log − 2 + 2∑ ∑ µ0 ri rj − k K ( k ) − E ( k )
i=1 d i = 1 j = i+1 k k
(2.21)
n n
2 2
− ∑∑ µ0 ri rj − k' K ( k' ) − E ( k')
i=1 j=1 k' k'
48
s
où : ri = R INT + i ( w + s ) − avec i représentant la ième spire
2
4 ri rj 2 ri rj
et : k' = 2
, k =
( ri + rj ) + 4 h 2 ri + rj
A cette expression, il faut ajouter l’inductance rectiligne correspondant au pont à air et dont
l’expression est donnée au paragraphe suivant.
L’inductance ainsi obtenue est indépendante de la constante diélectrique du matériau. Elle est
donc indépendante du substrat pourvu que celui-ci soit à faible perte.
La figure 2.11 donne les valeurs obtenues avec la formulation ci-dessus comparées à des
mesures.
49
2.6. INDUCTANCES RECTILIGNES
Toute connexion peut être considérée comme une ligne (voir paragraphe précédent) ou
comme une inductance. Tant que la longueur de ligne est inférieure à λ/10, où λ est la
longueur d'onde à la fréquence maximum d'un circuit, l'inductance est localisée.
Le schéma de cette inductance est celui de la figure 2.12, c'est à dire une inductance ayant une
capacité parasite et une résistance en série
2xl w+t
L = 2.10-3 x l x Log + 0,5 + 0, 2235 x (2.22)
w+t l
avec : L en nH
l la largeur du barreau en µm
Il faut remarquer que les résistances et les capacités comportent aussi une inductance parasite
qui peut être évaluée par la même méthode.
Ces formulations devraient être complétées par le calcul de la mutuelle inductance entre deux
conducteurs rectangulaires plats. Des relations comportant des coefficients numériques
complexes sont données dans ([15], p.412).
50
3.A CALCUL DE LA MUTUELLE ENTRE DEUX SPIRES
Cas général
La mutuelle entre deux spires i et j constituées de conducteurs très fins et parcourus
par des courants Ii et Ij est donnée par (figure 2.17):
Φij Φji
M ij = M ji = = (3.31)
Ii Ij
où: Φ i j et Φj i sont les flux magnétiques provoqués par Ii à travers la spire de contour
Cj et réciproquement.
Ce flux se calcule d'après la relation:
r r
Φi j = ∫ (n. B )dS
S
ij (3.32)
r
où: Bi j est l'induction magnétique due au courant Ii en tout de la surface s'appuyant
r
sur Cj et n est une normale à cette surface.
r r
Bi j peut se déduire du potentiel-vecteur magnétique A i j régnant en chaque point par
la relation: r r
Bi j = rot Ai j (3.33)
r r r r
Φi j = ∫ n.rot Ai j )dS = ∫ Ai j . dlj
S
(
Cj
(3.34)
r
où A i j est donné par:
r
r µ I d li
Ai j = 0 i
4π ∫
C
ri j
(3.35)
j
r
où rij est la distance entre le point courant sur Ci et le point où est évalué A i j .
Finalement, la mutuelle est:
r r
Φi j µ d li . d lj
Mi j =
Ii
= 0
4π ∫∫ ri j
(3.36)
C j Ci
Si les conducteurs ne sont pas très minces (figure 2.18 ), la formule de Neumann
complète peut être appliquée. La mutuelle est alors:
51
r r
µ 1 ii . ij
Mi j = 0
4 π I iI j ∫∫ rij
dVi dVj (3.37)
Vj Vi
r r
où: ii et ij sont des densités de courant sur les sections Si et Sj,
Vi et Vj sont les volumes des deux conducteurs.
En considérant les densités de courant dIi et dIj et les fibres moyennes Ci et Cj, on peut
écrire:
r r
µ 1 d li . d lj
Mi j = 0
4 π I iI j ∫ dIi ∫ dI j ∫ ∫ ri j
(3.38)
Si Sj C j Ci
En faisant l'hypothèse que les densités dIi et dIj sont constantes et que les dimensions
des sections sont très petites devant les dimensions des spires, les intégrales sur Si et Sj
donnent Ii et Ij. D'où:
r r
µ d li . dlj
Mi j = 0
4π ∫∫ ri j
(3.39)
C j Ci
qui est la même relation que 3.29. Avec les hypothèses ci-dessus, la mutuelle ne
dépend pas des dimensions des conducteurs.
Calcul de la mutuelle de deux spires circulaires situées dans deux plans parallèles
La figure 2.10 donne le schéma et les définitions de la mutuelle entre deux spires de
diamètres R1 et R2 et distantes d'une hauteur h.
En divisant le rcontourren deux demi contours C et C' et en considérant l'effet simultané
des deux vecteurs
r d l et d l ' placés symétriquement par rapport à ox, le potentiel-vecteur
magnétique A se réduit à A ϕ = A y et est donné par la relation:
r r
µ0 I d l d l' µ I dl y
Aϕ = ∫ +∫ = 0 ∫ (3.40)
4 π C r C' r 4πC r
alors,
π
µ I R1 cosϕ dϕ
Aϕ = 0
2π ∫
0 R + R – 2R1 R2 cos ϕ + h 2
2
1
2
2
(3.41)
52
En posant : ϕ = π + 2θ
dϕ = 2 dθ
cos ϕ = cos ( π + 2θ ) = 2 sin 2θ – 1
A ϕ devient:
µ I
2
(2 sin θ – 1) 2 R dθ
2
∫
1
Aϕ = 0 (3.42)
2π 0 R 2
1 + R – 2R R (1 – 2 sin θ )+ h
2
2 1 2
2 2
µ I 2
(2 sin θ – 1) 2 R
2
dθ
∫
1
= 0 (3.43)
2π 2 4R1 R2
0 (R1 + R 2 ) 1– 2 sin 2 θ
(R1 + R 2 ) + h 2
2 R 1R 2
En posant k =
(R1 + R 2 )2 + h 2
A ϕ devient maintenant:
π
2
µ I R1 k (2 sin 2θ – 1) dθ
Aϕ = 0
2π R2 ∫ 1 – k 2 sin2 θ
(3.44)
0
π π
2 2
µ0 I R1 2 dθ 2 (1 – k 2 sin 2θ ) dθ
=
2π
k –1+ 2
R2 k 1 –
∫k 2
sin 2
θ
– 2
k ∫
1 – k 2 sin 2 θ
0 0
π π
k2
2 2
µ0 I R1 dθ
=
kπ
1 –
R2
2 ∫ 2 2
–
1 – k sin θ 0
1 – k 2
sin 2
θ ∫
d θ
(3.45)
0
Donc,
µ0 I R1 2
Aϕ = 1 – k K ( k ) – E ( k ) (3.46)
kπ R2 2
où: K(k) et E(k) sont les intégrales elliptiques de première et deuxième espèce.
53
La mutuelle est alors:
2π
1 r Aϕ 2 π A ϕ R2
M 12 = ∫
I C2
A ϕ .d l 2 =
I ∫R 2 dϕ =
I
(3.47)
0
2 µ 0 R1 R 2 k2
M 12 = 1– K(k) – E(k) (3.48)
k 2
Cette relation convient très bien pour le calcul des mutuelles des spires les unes par
rapport aux autres et avec les selfs images en cas de présence d'un plan de masse.
54
Contacts ohmiques
Couche dopée N
a GaAs semi-isolant
Métal épais
Couche dopée N
b GaAs semi-isolant
55
2ème métal (épais)
Zone de fuite Diélectrique : Si3N4
1er métal
c
GaAs semi-isolant
Diélectrique : Si3N4
1er métal
c
GaAs semi-isolant
Métal
a Diélectrique
Masse
Métal Masse
Diélectrique
b
56
L R
c C G
Figure 2.4 Lignes microstrip (a) et coplanaire (b) et schéma équivalent (c).
w s Masse
C1 h
C2 Diélectrique
Masse
57
Figure 2.6 Impédance caractéristique et constante diélectrique effective pour une ligne mixte
microstrip-coplanaire avec substrat GaAs
58
b
1 2
H masse
1’ 2’
Figure 2.9 Calcul d’une inductance spirale ayant deux spires en présence d’une masse
59
z
R2
y 2h
R1
O x
60
Figure 2.11 Inductances de spirales ayant de 1,25 à 3,75 tours. Comparaison entre la relation
du texte et des mesures
L R
C10 C20
Figure 2.12 Schéma équivalent d’une inductance ou d’une résistance avec éléments parasites
61
Figure 2.13 Inductance en fonction du diamètre extérieur pour une inductance spirale de 1,25
à 3,75 tours
Figure 2.14 Résistance parasite pour une inductance spirale en fonction de la valeur de
l’inductance et 1,25 à 3,75 tours
62
Figure 2.15 Capacité parasite à l’entrée d’une inductance en fonction de la valeur de
l’inductance et 1,25 à 3,75 tours
63
r
n
S
Ii
lj
rij
Ci li Cj
Si
dli
dlj
Ci
Sj
Cj
64
3 POLARISATION DES COMPOSANTS ACTIFS
3.1 INTRODUCTION
3.2 SCHEMA DE BASE DE LA POLARISATION
3.3 POLARISATION PAR DES RESISTANCES
3.4 POLARISATION PAR QUART D’ONDE
3.5 UTILISATION DE CERTAINS CIRCUITS D’ADAPTATION
3.6 POLARISATION PAR CHARGE ACTIVE
65
3.1 INTRODUCTION
Tous les circuits étudiés dans ce texte sont des circuits analogiques. La polarisation des
composants actifs posera donc toujours le même type de problèmes et un certain nombre de
solutions types peuvent être passées en revue. Les configurations adoptées pour polariser des
transistors pourront être mises en oeuvre pour tout autre dispositif actif tel que varactor,
résistance variable, etc... Un chapitre spécial est consacré à cette activité car les inductances,
lignes et capacités qui sont obligatoirement ajoutées aux circuits à cette occasion vont en
général augmenter considérablement la surface du circuit et donc son coût. Il faudra donc
dans la plupart des cas apporter un soin particulier au choix et à la disposition de ces circuits
de polarisation.
La figure 3.1 représente le schéma de base pour polariser un transistor monté en source
commune. Les inductances ou selfs de choc LC ont pour rôle de présenter au signal alternatif
une impédance suffisamment élevée pour ne pas perturber celui-ci. Les capacités de
découplage CD sont là pour court-circuiter à la masse des fuites du signal alternatif qui, se
refermant par les alimentations, pourraient être réinjectées à l'entrée et pourraient, pourvu que
la phase soit correcte, transformer un amplificateur en oscillateur. Les capacités de liaison CL
ont pour but d'isoler les différentes tensions par rapport aux tensions appliquées aux
transistors suivants ou précédents.
Dans le cas d'une sortie de transistor et en prenant une valeur de RDS de 300 Ω, il faudrait
présenter une impédance d'au moins 1000 Ω pour ne pas perturber la sortie. A une fréquence
de 10 GHz, ceci correspond à une inductance d'environ 16 nH. Une telle inductance n'est pas
réalisable à cette fréquence à cause d'une fréquence de coupure très inférieure à 10 GHz qui
fait qu’à cette fréquence, ce composant est devenu capacitif. La polarisation par inductance ne
sera donc envisageable que dans le cas où une impédance faible peut être présentée, par
exemple dans un amplificateur distribué où la ligne de sortie verra 50 Ω.
Une autre solution (figure 3.2) consiste à utiliser des résistances. Cette solution convient très
bien pour polariser les grilles des transistors à effet de champ car le courant inverse de la
jonction métal - semiconducteur est très faible et la chute de tension est donc négligeable. Par
66
contre, du côté du drain des transistors à effet de champ ou du collecteur des transistors
bipolaires le courant peut devenir élevé. Dans le cas du transistor à effet de champ évoqué
plus haut, le courant de polarisation est d'environ 15 mA. Si la résistance doit avoir une valeur
de 1000 Ω, la chute de tension dans la résistance serait de 15 V! Cette valeur est bien trop
élevée, surtout si la puissance dissipée dans cette même résistance est prise en compte. Là
encore, la polarisation par résistance conviendra seulement dans les cas où une résistance de
forte valeur peut être introduite sans perturber le signal alternatif.
Une autre solution encore (figure 3.3) consiste à polariser la grille et le drain à travers un
tronçon de ligne ayant une longueur d'un quart d'onde fermé sur une capacité de découplage
CD. Alors, l'impédance ramenée au niveau du drain ou de la grille (à la fréquence où la ligne a
cette longueur), est infinie en alternatif. Ce procédé est couramment utilisé dans les circuits
au-delà de 30 GHz où les quarts d'onde ont des longueurs compatibles avec les dimensions
des circuits (environ 0,7 mm à 30 GHz).
Le schéma ci-dessus impose encore la présence d’une capacité de découplage qui doit être
connectée à la masse. Ceci peut être évité en utilisant une deuxième ligne quart d’onde
ouverte comme sur la figure 3.4. La polarisation est appliquée à l’endroit où se trouve un
court circuit en microondes. Ce point est aussi appelé point froid du circuit. A cause des
dimensions, cette disposition est adoptée à partir de 30 GHz. Les dispositifs quart d’onde sont
en principe à bande étroite. Mais en réalité, il est toujours possible de prendre pour le premier
quart d’onde une ligne à impédance caractéristique élevée, ce qui s’obtient en utilisant une
ligne étroite. Pour le second quart d’onde, il peut être pris une ligne à impédance
caractéristique faible, ce qui s’obtient en élargissant la ligne. Mais alors, le lieu du court
circuit n’est plus défini correctement et une solution consiste à utiliser une ligne radiale
(figure 3.5).
Les grandeurs qui s’appliquent pour une ligne radiale sans perte sont les suivantes [19] :
L’impédance ramenée au point R1 de la figure 3.5 est :
67
1
120π J 0 ( kR 1 ) + N 0 ( kR 1 ) 2
2 2
Z0 ( R 1 ) = 1
εr 2
J
1 ( kR 1 ) + N1
2
( kR )
1
2
2π ε r
k =
λ0
et avec Ji(x) et Ni(x), fonctions de Bessel de première et deuxième espèce d’ordre i.
Pour annuler l’expression (3.1), il faut trouver pour une valeur particulière de k (c’est à dire
de fréquence), des valeurs de R1 et R2 telles que :
π
θ1 − ψ 2 =
2
1
soit : tg θ1 =
t g ψ2
N1 ( kR 2 ) N 0 ( kR1 )
et donc : = (3.2)
J1 ( kR 2 ) J 0 ( kR1 )
Ceci peut être obtenu en traçant les deux expressions pour différents rapports R2/R1. Par
exemple, pour εr = 12,9 (valeur correcte pour GaAs dès que l’angle α>30°), et F= 30 GHz, on
trouve : R1= 20µm et R2= 310µm. Cette dernière valeur est inférieure au quart d’onde pour
une ligne microstrip sur GaAs, ce qui correspond à un autre avantage de cette ligne radiale.
On remarquera que pour α=60°, la largeur h de la ligne microstrip de la figure 3.5 est égale à
R1 .
Ces lignes radiales peuvent aussi être utilisées pour présenter des impédances particulières en
parallèles sur des lignes microstrip (c’est l’utilisation principale de la relation 3.1). Dans ce
cas, des relations prenant en compte les pertes dans les lignes ou des corrections à appliquer
pour les très hautes fréquences sont proposées dans ([15], p.302).
Un autre schéma de polarisation est représenté sur la figure 3.6. Dans ce schéma des éléments
d'adaptation en microonde du transistor sont placés en entrée et en sortie (figure 3.6.a).
Moyennant une légère modification qui consiste à ajouter des capacités de découplage CD
(figure 3.6.b), la polarisation pourra être appliquée à travers ces circuits d'adaptation.
68
3.6 POLARISATION PAR CHARGE ACTIVE
La figure 3.7 représente la polarisation par charge active. Dans ce schéma, le transistor T2 est
polarisé par définition à VGS0 = 0 V. Donc si la polarisation du transistor T1 est VGS0 = 0 V, la
conductance présentée au transistor T1 en alternatif par le transistor T2 est GDS, alors que la
conductance vue en continu (G0) est très élevée. L’inconvénient de ce montage est qu’il n’est
pas possible de polariser T1 à une autre tension que VGS0 = 0 V.
Un moyen de redonner la possibilité de varier la tension VGS0 du transistor T1 consiste à
utiliser le schéma de la figure 3.8 [20]. Dans ce cas un troisième transistor, très petit, est
utilisé comme source de courant. Les résistances R1 et R2 étant traversées par un courant
constant quelle que soit la valeur de la tension VG, la chute de tension dans ces résistances
sera toujours la même. Si cette chute de tension est 3 V, il suffit d'appliquer une tension VD de
6 V pour avoir les points de polarisation de la courbe de la figure 3.8.b: la tension VDS0 du
transistor T2 suit systématiquement la tension VGS0 du transistor T1.
D'autres schémas de polarisation existent tels que la polarisation par miroir de courant plus
spécialement adaptée aux transistors bipolaires. Une version de ce schéma existe d'ailleurs
pour des transistors à effet de champ.
En résumé : D’une manière générale, ce sont plutôt des résistances (figure 3.2) qui seront
utilisées pour polariser les grilles des FET et les bases des transistors bipolaires. Pour les
drains des FET ou les collecteurs des transistors bipolaires, il sera recherché autant que
possible le circuit de la figure 3.6 pour les circuits en-dessous de 20 GHz. Au-delà de 20 GHz,
le choix se portera sur des polarisations à travers un quart d’onde et une capacité de
découplage (figure 3.3) et deux quarts d’onde avec une ligne radiale pour la ligne ouverte au-
delà de 30 GHz.
Mais tous les autres circuits ci-dessus sont susceptibles d’être utilisés en fonction de
conditions particulières. Par exemple, la terminaison résistive de 50 ohms des lignes de grille
et de drain des amplificateurs distribués admet tout à fait la présence d’une inductance de
choc en parallèle avec cette résistance pour polariser les drains ou les collecteurs des
transistors.
69
VDS0
VGS0 CD
CD
LC
LC
CL
CL
VDS0
VGS0 CD
CD
R
R
CL
CL
CL
CL
VDS0
VGS0
CD λ/4 CD
λ/4
70
CL
CL
VDS0
VGS0
λ/4 λ/4
λ/4 λ/4
α
R1
h
R2
71
C2
C1
L1 L2
a
C2
C1
L1 L2
VGS0 VDS0 b
CD CD
Figure 3.6 Polarisation à travers des éléments d’adaptation en microondes (a) du transistor
en ajoutant des capacités de découplage (b)
VD0
T2
VDS2
CL CL
T1
VDS1 a
ID
G0
GDS2
VGS01 = 0V
VD
VDS1 VDS2
VD0
Figure 3.7 Polarisation par charge active. Schéma (a) et courants et charges
présentées au transistor T1
72
T3 VD
R
T2
R1 VDS2
CL
CL a
R2 T1
VDS1
VG
ID
G0
T2 GDS2
T1
VGS01 = 0V
VGS02 = - 0,5 V
VGS03
VGS04 b
VD
VDS1 VDS2
VD0
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