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Réponse de Roger Garaudy à ses calomniateurs

Le 19 mars, j'ai reçu une inculpation, avec menace d'une année de prison
ferme, à la suite de la publication de mon dernier livre : Les Mythes
fondateurs de la politique israélienne, dans lequel je démontre que ni les textes
bibliques, ni les persécutions d'Hitler ne peuvent justifier le vol des terres des
Palestiniens, leur expulsion et la répression sanglante exercée contre eux, pas
plus qu'ils ne peuvent justifier le plan de désintégration de tous les États
arabes, fondement de la politique israélienne exposée dans la revue sioniste :
Kivounim, plan que je publie et dénonce dans mon livre. Quelques jours après,
des frères palestiniens m'apportent deux journaux : El Majella et Okaz et
d'autres journaux du Golfe, illustrés de plusieurs photos de moi. Je crus
d'abord naïvement que ces journaux contenaient des articles pour me
défendre. Au contraire, ils essayaient de me discréditer avec les prétextes les
plus mensongers. L'opération des sionistes et des dirigeants saoudiens qui
financent ces journaux était bien synchronisée par leurs maîtres communs : les
dirigeants américains de la CIA.

Les dirigeants saoudiens ne me pardonnent pas de les avoir dénoncés comme


traîtres à l'Islam et à la paix mondiale lorsqu'ils ont appelé, dans le pays où ils
se prétendaient « protecteurs des lieux saints », une armée américaine
gigantesque et servant de base permanente pour les agressions américaines
contre les autres pays musulmans détenteurs de pétrole. Cela commença avec
la destruction de l'Irak. L'Irak n'avait jamais accepté la menace
d'intervention anglaise de 1962, lorsque le général Kassem eut le courage
d'écarter les pirates occidentaux des pétroles de son pays. Alors fut enlevée à
l'Irak une région pétrolifère qui avait toujours fait partie de la province de
Bassorah. Ainsi les Anglais, les Américains, et leurs complices occidentaux
purent contrôler les prix du pétrole en créant le Koweit qui n'est une « nation
» que sur le papier, aux Nations-Unies, où les Anglo-Américains l'ont imposé.
Le Koweit est une compagnie pétrolifère dont les maîtres véritables sont en
Amérique avec la complicité d'émirs corrompus dont le premier acte, après
l'écrasement technique de l'Irak, fut d'expulser les Palestiniens et tous les
opposants possibles au régime imposé, dans le sang du peuple irakien, par les
Américains.

Ce fut un crime impardonnable lorsque des dirigeants arabes acceptèrent, en


échange de compensations financières, de servir au camouflage de cette
nouvelle agression colonialiste en opération « internationale ».

Il y eut pire : n'hésitant pas à discréditer notre religion en la mettant au


service de la politique de ses pires ennemis, les colonialistes américains et
occidentaux, le roi Fahd convoqua un rassemblement d' « oulémas » pour leur
faire cautionner, au nom de l'Islam, cette opération. De divers pays, en
particulier de l'Arabie Saoudite, du Golfe et de bien d'autres, des « oulémas »
serviles vinrent sacraliser cette politique américaine visant à contrôler tous les
pétroles du monde. J'ai alors dénoncé publiquement cette prostitution
politique. Et ce sont les mêmes oulémas serviles qui, aujourd'hui, cherchent à
se venger en me présentant comme un mauvais musulman au moment où, une
fois de plus, j'affronte le sionisme.

Ils me reprochent calomnieusement de « semer le doute » sur Abou Hanifa et


Chafi, alors précisément que je donne en exemples, dans tous mes livres et
articles, ces deux juristes de génie qui ont su créer, à partir des principes
éternels de la « sharia », telle que la définit le Coran (Dieu seul possède, Dieu
seul commande, Dieu seul sait ó message qu'Il a envoyé au monde par tous ses
prophètes) un « fiqh » répondant aux besoins de leur pays et de leur temps,
nous donnant ainsi l'exemple de cette « réflexion », à laquelle nous appelle
sans cesse le Coran, pour créer, à partir de l'immuable « Sharia », un « fiqh »
du XXe siècle.

Alors que mes critiques veulent fossiliser l'Islam en prétendant imposer au


XXe siècle un « fiqh » du Xe siècle. Ils me reprochent de rejeter la « Sunnah ».
Autre mensonge : je leur reproche l'usage politique qu'ils en font : lorsque
Sadate, brisant l'unité arabe, va à la « Knesset » sioniste, puis en Amérique, à
Camp David, signer une paix séparée avec Israël, une « fatwa d'El Azhar »
cautionne sa démarche. Lorsqu'à Charm el Cheikh les anciens colonialistes
occidentaux et leur chef de file américain organisent, à grand spectacle, une
assemblée de chefs d'État pour « combattre le terrorisme » en se solidarisant
avec les pires terroristes : les dirigeants israéliens, et désigner la prochaine
cible : l'Iran, en attendant que ce soit le tour de la Libye, les mêmes dirigeants
arabes, avec leur chef de file saoudien, accourent à l'appel du maître
américain et (à l'exception de 3 d'entre les chefs musulmans), vont, un à un, se
prosterner à Tel-Aviv devant les dirigeants israéliens. Les « oulémas » qui
m'accusent ont-ils protesté contre Charm el Cheikh ? Ont-ils convoqué une
réunion internationale de solidarité avec les Palestiniens après le massacre
terroriste par des Israéliens d'Hébron, de musulmans en prière ? Ils se sont
tus. Ont-ils dénoncé le placement de milliards de dollars saoudiens dans les
banques américaines comme une violation de l'interdiction du « riba » ? Non.
Ils l'ont, à El Azhar, officiellement accepté ! Ont-ils dénoncé le crime
permanent de l'embargo américain qui tue chaque année cent mille enfants
irakiens ?

Ont-ils dénoncé « l'Organisation mondiale du commerce » (ex GATT) et le «


Fonds monétaire international » dont les diktats imposent au « Tiers-Monde »
l'équivalent de morts de un Hiroshima tous les deux jours ? Non, car leurs
maîtres américains et saoudiens ne le leur permettraient pas ! Leur principale
préoccupation, la déformation des propos de Garaudy. Ma seule réponse est le
livre dans lequel je résume l'histoire de l'Islam : Grandeur et décadences de
l'Islam (1996) en rappelant ma foi en l'Islam et en combattant les dirigeants
politiques qui le déshonorent. Ce qu'osent demander ces fossoyeurs de l'Islam,
c'est que l'on crée un « Comité » pour juger quels sont les musulmans
orthodoxes comme eux, ou hérétiques, ce qui transformerait la Ligue
islamique mondiale en Tribunal d'Inquisition permettant, comme le Pape de
Rome, d'excommunier ceux qui dénoncent leurs trahisons.

Les pays arabes gouvernés par de tels dirigeants, ayant à leur service de tels «
religieux », sont les fossoyeurs de l'Islam qui ne retrouvera sa grandeur et son
rayonnement mondial que lorsque les peuples les auront chassés et auront
renvoyé leurs protecteurs américains dans leur pays, emportant dans leurs
bagages les dirigeants indignes et ceux des oulémas qui ont collaboré avec eux.
Alors l'Islam retrouvera le dynamisme du premier siècle de l'Hégire et ses
forces de renouvellement constant : celle de « la vivification des sciences
religieuses » du Grand Al Ghazali, comme de la « reconstruction de la pensée
religieuse de l'Islam » de Mohammed Iqbal, celle de mes maîtres vénérés : El
Afghani, Mohammed Abdou, Rachid Ridda, Hassan El Bannah, Ibn Badis,
Malek Bennabi, et mon frère fidèle jusqu'à la mort : Mahmoud Abou Saoud,
dont j'essaye, en humble disciple, de continuer l'úuvre, à la fois en Andalousie
où j'ai créé, à Cordoue, capitale du Califat d'Occident, à la Tour Calahorra, le
seul musée consacré, en Espagne, à évoquer le vrai visage de l'Islam
d'Andalousie contre ses détracteurs, et qui est chaque année visité par 100 000
personnes, ou lutter, en France, aux États-Unis et dans tous les pays
d'Occident, contre le « lobby » sioniste pour en dénoncer les crimes.

C'est ainsi que je crois remplir ma tâche de musulman fidèle à un Coran qui
nous appelle sans cesse à servir Dieu « qui ne cesse de créer et de recréer le
monde ».

Etre fidèle au foyer des ancêtres ce n'est pas en conserver les cendres mais en
transmettre la flamme.

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