Beruflich Dokumente
Kultur Dokumente
Maroc
Contexte - Turquie
Politique, Economique et
Commercial
Université HASSAN Ier
2006/2007
&
Master Commerce International
Présentation Générale
[Accords de libre échange Maroc-Turquie : Contexte Commercial, Economique et
Politique & Présentation Générale] 2007/2008
Sommaire
Introduction
Conclusion
Références
Introduction
A
u sortir de la conférence tenue en novembre 1995 à Barcelone, qui
avait réuni l’Union Européenne des 15 et douze pays du sud et de
l’est de la méditerranée (PSEM) dont le Maroc et la Turquie, un
partenariat renforcé à tout point de vue a été tissé entre les différents
participants.
L’une des propositions fortes retenue lors de cette rencontre est, la création
d’un espace commun de stabilité politique et de sécurité, assuré, entre autres, par
le développement économique dans le cadre d’une « zone de prospérité
partagée ». Même si rien ne présage actuellement pour la plupart de ces PSEM,
d’une adhésion future au sein de l’Union Européenne, cette instance n’a pas
manqué à souligner la proximité géographique, les liens historiques culturels
forts entre ces pays. Que cela constitue bien un prétexte pour raffermir leur
partenariat dans tous les domaines.
C’est dans cette optique que l’Union Européenne a signé depuis des accords
bilatéraux avec chacun de ces pays. Mais en parallèle, elle a prôné des accords
multilatéraux de ce même type entre ces dits pays afin de donner un cadre
concret à l’instauration d’une zone de libre-échange euro-méditerranéen à
l’horizon 2010, tel que prescrit dans le texte final adopté à Barcelone.
Eu égard à cela, des accords de libre échange entre PSEM se sont accrus dans
la foulée : en témoigne l’accord d’Agadir, accord de libre-échange signé en
2004 entre le Maroc, la Jordanie, l’Egypte, et la Tunisie. C’est en effet, dans
A travers cet accord, les parties ont convenu d’établir une zone de libre-
échange entre elles dans une période transitoire de 1O ans au maximum à
compter de la date d’entrée en vigueur, en toute conformité avec les dispositions
de l’accord proprement dit, ainsi que celles du GATT 94 et des autres accords
multilatéraux sur le commerce des biens annexés sur l’accord fondateur de
l’OMC.
Tout compte fait, il y’a matière à constater que les deux parties n’ont pas
manqué d’ambitions et par évidence, elles comptent bel et bien intensifier leur
échanges commerciaux sous une nouvelle dynamique. Et donc, la question
subséquente sur laquelle il convient d’y pencher est : pourquoi, le Maroc et la
Turquie ont-ils jugé nécessaire de se retrouver sur une table de négociation
afin de mettre en place une zone de libre-échange? Quel intérêt ont-ils mis en
avant ? Les contextes économique, commercial et politique entre les deux pays
sont-ils au rendez-vous ?
Ces différentes interrogations nous mènent en premier lieu, à procéder par une
analyse de ces différents contextes en question et en second lieu, à donner une
présentation générale de cet accord afin que l’on puisse dégager une visibilité
nette en tout ce qui concerne les tenants et les aboutissants qui l’ont motivé.
Cette politique s’est traduite par la libéralisation des échanges commerciaux tant dans
le cadre multilatéral que dans le cadre bilatéral, ce qui a contribué à la conclusion
d’une série d’accords de libre-échange avec de partenaires privilégiés, tels que l’Union
Européenne, les pays arabes, les USA et bref les PSEM dont la Turquie.
Dans ce suit, nous allons dépeindre l’état des lieux de leurs relations commerciales en
préalable à l’accord et tout juste après l’accord.
Partie I
Le Contexte Commercial
Si l’U.E représente principal partenaire commercial du Maroc, avec plus de 70% de
ses échanges commerciaux, la part d’un pays comme la Turquie représente environ
1.5% (*) du total des échanges extérieurs du Maroc en 2003.1
1
(*) Voir : Balance des paiements Maroc (2002-2003-2004-2005) : Office des Changes – www.oc.gov.ma
Ce qui restait relativement faible même s’il a toujours connu une croissance un peu
timide au fil des années et bien avant la signature de l’accord. (Voir graphique n°1).
5000000
4500000
4000000
3500000
3000000
2500000 ECHANGES
2000000
1500000
1000000
500000
0
1999 2000 2002 2003 2004 2005
Années
3
Graphique 2(**) : Evolution des échanges (Maroc –Turquie)
2
(*)D’après Balance des paiements Maroc (2002-2003-2004-2005) : Office des Changes – www.oc.gov.ma
3
(**) D’après Balance des paiements Maroc (2002-2003-2004-2005) : Office des Changes – www.oc.gov.ma
(En
4000000
IMPORT
3000000
EXPORT
2000000
SOLDE BC
Maroc
1000000
0
2002 2003 2004 2005
-1000000
-2000000
-3000000
-4000000
Années
Milliers de Dirhams)
Graphique 3 : Principales exportations par type de produits (Maroc vers la Turquie)
Du fait que les deux pays sont membres de l’OMC, leurs politiques commerciales
convergent vers les standards de cette organisation tout en gardant des spécificités
liées, entre autres, à leurs politiques de développement sectorielles et régionales.
Par conséquent, le processus d’ajustement vers une zone de libre échange risque d’être
plus exigeant pour le Maroc que pour la Turquie et pourrait peser sur les produits finis
marocains qui jouissent de la protection tarifaire.
Source : FEMISE
Elle a distingué les produits les plus performants ou champions, les contre-
performants, les secteurs en déclin et ceux qui résistent en fonction de la croissance du
marché mondial et la croissance des exportations des pays selon un prototype de la
matrice de Boston Consulting Group, sur la période 1998-2002. A la lumière de ses
données, elle a donne le profil commercial de chaque pays.
Les exportations les plus dynamiques sont celles de créneaux porteurs comme les
produits mécaniques (véhicules y compris wagons ferroviaires, pièces de rechange et
moteurs) qui connaissent la plus forte demande mondiale et où la part de marché
turque est en évolution sur la période 1998-2002. Viennent ensuite les produits textiles
(pulls, T-shirts, vestes) et électroniques (câbles, télévisions et récepteurs).
Néanmoins, le Maroc détient des parts de marché en croissance sur des créneaux où
existe une forte demande mondiale comme les produits électroniques (câbles, semi
conducteurs), certains produits textiles (T-shirts, tailleurs et prêt-à-porter féminins,
maillots) et les chaussures en cuir.
Le Maroc peut également relever l’importance du commerce potentiel qui existe avec
les Etats-Unis en raison de l’importance de la demande des Etats-Unis de produits
exportés.
Avec la Turquie, les échanges actuels et potentiels sont faibles en liaison avec la nature
des produits exportés et importés par chacun des deux pays qui diffère. Mais ceci
n’exclue pas, avec la signature de l’accord de libre échange et la baisse des barrières
au commerce, la possibilité d’améliorer le niveau des échanges bilatéraux.
Les deux pays sont davantage concurrents sur certains segments que complémentaires,
exemple les produits textiles exportés vers les pays de l'Union Européenne (t-shirts,
tailleurs et prêt-à-porter féminin, vestes et pulls) et les produits électroniques comme
les câbles.
Note : Selon le Centre du Commerce International de l'OMC, le commerce potentiel entre le pays A et B est
une pondération des importations d’un pays A au reste du monde par les exportations du pays B des mêmes
produits.
Le Maroc a intérêt à adapter son commerce à la demande turque afin d’améliorer ses
parts de marché. Les créneaux porteurs où existe une forte demande turque devraient
être dynamisés.
La Turquie est un sérieux concurrent du Maroc pour les produits textile. Sur le marché
mondial, les parts de marché turques ne cessent d’augmenter et la position du Maroc
tend à s’éroder sur les deux dernières décennies surtout avec l’arrivée de la déferlante
chinoise. La part du Maroc dans le commerce mondial a connu une baisse de 1,35% à
1,20% entre 1999 et 2001.
Le secteur le plus attrayant pour les hommes d’affaires turcs, demeure le textile. Les
investisseurs turcs espèrent commercialiser leurs machines à coudre haut de gamme au
Maroc. Les investisseurs turcs installés au Maroc seraient également intéressés par la
possibilité d’exporter vers les Etats-Unis dans la perspective de l’accord de libre
échange de notre pays avec ces derniers.
de droits de douane à leur entrée dans pays de l'Union Européenne. Les pays de l’Est
qui bénéficiaient du cumul diagonal, pouvaient utiliser des matières premières turques
sans payer de taxe sur les produits destinés à l'Union Européenne. Les donneurs
d’ordres ont donc privilégié les PECO au détriment du Maroc. L’accord de libre
échange entre le Maroc et la Turquie rétablit cette situation et améliore la compétitivité
de leurs produits textiles sur le marché de l'Union Européenne. Le Maroc jouira du
cumul diagonal et ne paiera plus de droits de douane en transformant des matières
premières turques à destination de l'Union Européenne. Par ailleurs, les parties ont
adopté le protocole euro-méditerranéen dès son entrée en vigueur dans le cadre de
l’accord d’association Maroc Union Européenne.
Partie II
Université Hassan Ier – Master Commerce International Page 16
[Accords de libre échange Maroc-Turquie : Contexte Commercial, Economique et
Politique & Présentation Générale] 2007/2008
Même si les deux pays présentent des structures économiques relativement différentes,
l’accord peut constituer un moyen d’accélération des réformes économiques entamées
par les deux pays afin de bien se positionner dans cette vaste zone Euro-
méditerranéenne mais aussi sur une dimension internationale.
Le Maroc offre aussi de nombreux atouts notamment les récents accords qu’il a signés
avec les Etats-unis et avec certains pays arabes comme l’Egypte et la Jordanie.
L’accord conclu avec les États-Unis devrait jouer un rôle moteur pour attirer
l’investissement direct étranger et faire du Maroc une plate-forme d’exportation
à destination de l’Europe et des États-Unis en tirant profit de sa situation
géographique et du complexe portuaire Tanger-Med.
Le Maroc dispose d’un secteur touristique dynamique à fort potentiel, qui participe à
des proportions importantes (environ 10%) à la formation de son PIB.
En parallèle une libéralisation du secteur des transports est venue à bon appoint
booster le trafic aérien.
La Turquie a entamé son ouverture assez tôt (engagement vis-à-vis de l'OMC, accord
de libre échange avec l’Association Européenne de Libre Echange en 1991, accord
d’association puis union douanière avec l'Union Européenne respectivement en 1963
et en 1996), ce qui lui a permis d’avancer dans les réformes et d’harmoniser sa
- Le Secteur primaire
Le secteur minier et assez diversifié avec les plus grosses réserves du monde de bore,
de marbre, de thorium, de trôna, de zéolite, de pierre ponce et de célestin. Sa part ne
représente pas plus de 1% du PIB. Les ressources énergétiques sont insuffisantes
relativement aux besoins du pays.
- Industrie
- Services
Mis à part le secteur bancaire et financier qui demeure fragile et soufre de plusieurs
difficultés, les autres secteurs des services disposent de capacités compétitives assez
développées.
L’économie turque a certes connu une récession en 2001 et des problèmes d’inflation,
de dette et un système bancaire insolvable, mais a relevé le défi en adoptant des
politiques macroéconomiques ponctuelles qui ont donné leurs fruits.
Partie III
Université Hassan Ier – Master Commerce International Page 22
Le Contexte Politique
[Accords de libre échange Maroc-Turquie : Contexte Commercial, Economique et
Politique & Présentation Générale] 2007/2008
L’élément moteur qui a été un facteur de motivation de l’accord est l'excellence des
relations politiques et économiques liant actuellement le Maroc à la Turquie. Cet
accord est le premier arabe et africain pour la Turquie. Il vise à jeter les bases d’une
nouvelle coopération et à dynamiser les échanges commerciaux entre les deux parties
d’autant que les deux pays participent activement au processus d’intégration régionale
euro-méditerranéenne et que la Turquie est candidate à l’élargissement de l'Union
Européenne avec laquelle elle est en union douanière depuis 1996.
L’Union européenne les pousse les pays de la zone méditerranéen, dans le cadre du
projet Euro-méditerranéen, à conclure des accords de libre-échange.
Aussi que les cadres institutionnels des politiques commerciales marocaine et turque
sont assez proches. En témoigne leur engagement vis-à-vis de l'OMC. Les deux
politiques convergent vers plusieurs normes tout en gardant des spécificités inhérentes
aux politiques de développement sectorielles et régionales. Ce qui incite les
gouvernements et le secteur privé, en particulier, à doubler les efforts et à insuffler une
nouvelle dynamique dans leur relation, c’est que les deux pays disposent d'atouts
complémentaires non encore exploités de manière efficiente.
Depuis les accords de Barcelone, le Maroc a toujours joué un rôle leader et acteur
régional comme il l’a fait lors des accords d’Agadir. La Turquie soutient le Maroc
dans le problème du Sahara.
A côté de l’accord de libre échange, le Maroc et la Turquie ont signé un accord de non
double imposition fiscale et de lutte contre l’évasion fiscale en matière d’impôts sur le
revenu et un accord de jumelage entre le port de Casablanca et celui d’Istanbul. Ces
deux accords visent à améliorer le climat d’investissement et des affaires ainsi que les
relations entre les opérateurs des deux parties.
Partie IV
Université Hassan Ier – Master Commerce International Page 24
La Présentation de
l’accord
[Accords de libre échange Maroc-Turquie : Contexte Commercial, Economique et
Politique & Présentation Générale] 2007/2008
Selon les termes de l'accord, «une zone de libre-échange industrielle entre le Maroc et
la Turquie sera instaurée progressivement sur une période transitoire maximale de 10
ans». Et ce, à compter de la date d'entrée en vigueur de l'accord avec un traitement
asymétrique en faveur du Royaume, explique le document. Les produits industriels
d'origine marocaine bénéficieront de l'exonération totale dès son entrée en vigueur.
Quant aux produits industriels turcs, les droits de douane afférents et taxes d'effet
équivalent seront éliminés progressivement sur une période de 10 ans. La table de
démantèlement prévoit deux listes:
Pour les produits industriels d'origine turque qui ne figurent pas sur les listes précitées,
les dispositions prévoient leur exonération dès la signature de l'accord.
Compte tenu de la sensibilité du secteur agricole, il a été convenu un échange de
concessions pour des produits limités. Lesdites concessions consisteront en des
réductions de droits de douane dans le cadre de contingents.
Pour les règles d'origine, le protocole adopté reste similaire au protocole IV annexé à
l'accord d'association Maroc-UE. Les parties ont également adopté une déclaration
commune concernant le remplacement du Protocole pan-euro-méditerranéen et ce, dès
son adoption dans le cadre de l'accord d'association Maroc-UE. De l'avis de ses
concepteurs, l'accord comporte des dispositions usuelles relatives aux mesures de
défense commerciale. De ce fait, il prévoit des dispositions qui permettent aux parties
d'avoir recours à des mesures antidumping et compensatoires ainsi que de sauvegarde.
Notamment en cas de pratiques de dumping et d'importation de produits subventionnés
ou encore d'importations massives portant préjudice aux
produits.
L'accord prévoit également un mécanisme de règlement des différends qui privilégie,
d'abord, des consultations entre les parties au sein du Comité mixte avant de recourir à
la mise en place d'un panel chargé d'établir un rapport.
A préciser que l'accord couvre également d'autres domaines inhérents à la
réglementation technique et à la propriété intellectuelle.
En termes de services, les parties comptent renforcer leur coopération afin de
promouvoir davantage les investissements et réaliser une libéralisation progressive
pour le commerce de services. L’accord se réfère à l’Accord Général sur les Services
de l'OMC (l’AGS) et aucun engagement supplémentaire n’a été pris. Les parties
s’engagent à élargir à l’avenir la portée de l’accord pour intégrer la présence
commerciale (droit d’établissement des entreprises sur le territoire de l’autre partie).
Par ailleurs, une clause évolutive est également prévue dans le but d'élargir la
coopération à d'autres domaines non encore couverts.
Conclusion
En Somme, l’accord de libre-échange entre le Maroc et la Turquie, conclu en
2004 et entré en vigueur en 2006 s’inscrit tout d’abord dans un contexte
d’ouverture de ces deux pays mais aussi d’intégration de la zone Euro-
méditerranéenne qui émane du processus de Barcelone.
Cet élan s’est renforcé dans le cadre d’une nouvelle vision visant, non
seulement l’adaptation de sa politique commerciale extérieure aux nouvelles
donnes du commerce international, mais encore le développement de ses
exportations par une meilleure intégration des filières de production et la
diversification des débouchés tout en bénéficiant des meilleures opportunités
d’approvisionnement en intrants importés.
Pour les turcs, le Maroc constitue un pays stable aux potentialités diverses et
une plateforme à partir de laquelle il les serait possible de conquérir le vaste
marché africain. Le coût de la main d’œuvre y est moins élevé qu’en Turquie,
qui exporte des capitaux dans les pays de l’Est. C’est l’occasion de redéployer
Références
Webographie
Générale : www.finances.gov.ma/dpeg/dpeg.htm
La vie diplomatique