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Soirée officielle à Genève

dans le cadre du 50ème anniversaire de la DDC

Sur le thème « Au-delà de l’aide »


Allocution de Madame Sandrine Salerno – Maire de Genève

9 avril 2011 – 16h00


Halle Sécheron - Genève

Madame la Présidente,

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs,

Chers et chères ami-e-s,

Au nom de la Ville de Genève, je vous souhaite la bienvenue à cette


soirée officielle qui commémore – à Genève – le jubilé de la
Coopération suisse au développement !

Je suis heureuse que la DDC ait choisi Genève pour célébrer cet
anniversaire ! C’est doublement un bon choix :

En premier lieu, parce que Genève est considérée comme une


plateforme incontournable – sur le plan international – s’agissant de la
création et la mise en oeuvre de solutions globales. Ceci dans des
domaines aussi cruciaux pour l’avenir de l’humanité que : la paix et les

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droits humains, le changement climatique et la gestion de catastrophes,
la prospérité commerciale et le développement social durable.

C’est ce que nous ont démontré les quatre conférences-débat que nous
avons organisées le mois passé, en collaboration avec l’Université, sur
le thème « Genève et la gouvernance mondiale » : la douzaine de
dirigeant-e-s des principales organisations internationales et
multilatérales qui nous fait l’honneur de venir débattre avec nous, et
Monsieur Joseph Deiss lui-même, en tant que Président de l’Assemblée
des Nations Unies à New York, nous ont convaincu-e-s du rôle tout à fait
particulier – et unique - que joue Genève dans l’invention de solutions
planétaires.

Les Organisations internationales et multilatérales, les ONG


internationales, les missions diplomatiques et consulaires du monde
entier, les firmes multinationales offrent à Genève des trésors
d’expérience et de connaissance sur les sujets les plus pointus, et qui
concernent aussi bien la planète entière, que n’importe quel pays : la
Suisse, où tout autre pays avec lequel elle coopère. Genève peut encore
être mieux utilisée pour ces caractéristiques singulières.

En second lieu, Genève est également un bon choix pour fêter le


cinquantenaire de la DDC, parce que Genève est, en comparaison avec
les autres cantons et villes de Suisse, parmi ceux qui font le plus grand
effort en matière de coopération, même si cet effort reste encore
insuffisant !

En Ville, nous essayons d’y remédier, puisque dans le cadre de nos


objectifs en matière de développement durable, nous avons voté les
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crédits pour atteindre les 0.7% de notre budget en faveur de l’aide au
développement, avant la fin de la prochaine législature.

De plus, nous pouvons utiliser notre positionnement dans les réseaux de


villes pour relier le monde des villes au monde des Etats, représentés à
l’ONU.

***

En 1961, alors que la première mission de ce qui deviendra plus tard la


DDC débutait, l’Afrique commençait à peine sa décolonisation, la
Conférence de Belgrade lançait sur la scène internationale le
mouvement des « non alignés » : le « tiers monde » s’organisait dans un
mouvement volontariste d’Etats, alliant le développement économique et
social et l’indépendance nationale face aux deux blocs.

C’est ce contexte, qui en Asie, en Afrique et en Amérique latine a


constitué le cadre de la coopération internationale et a marqué l’action
des coopérantes et coopérants, durant ces 50 dernières années.

Depuis quelques années, le monde de la guerre froide et de l’après-


guerre froide bascule définitivement :

 Tout d’abord, l’émergence de nouvelles puissances économiques


dans ce qui était autre fois le tiers-monde, ensuite la crise
économique et financière dans les pays les plus riches de la
planète, indiquent qu’à l’avenir, la coopération ne pourra plus n’être
que réciproque, équilibrée et, probablement davantage
multilatérale que bi-latérale.

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 Récemment, les aspirations à la démocratisation en Afrique du
Nord, au Proche et au Moyen-Orient montrent que nous sommes
peut-être entré-e-s dans la dernière phase de la décolonisation
entamée il y a 50 ans.

 Enfin, il y aura un avant et un après Fukushima : le système de


développement auquel nous avons cru, et que nous avons
participé à mettre en œuvre, est révolu ! Car il est dangereux.

Aujourd’hui, nous sommes réuni-e-s pour fêter un jubilé.

Un jubilé, au premier sens du terme, au sens biblique, c’est l’obligation –


dans un acte solennel, tous les 50 ans - de « remettre les compteurs à
zéro » : rembourser les dettes, rendre les esclaves à la liberté, restituer
les héritages.

Pour notre part, force est de constater que nous n’avons pas su
préserver notre héritage énergétique et matériel. Le développement des
un-e-s a provoqué l’esclavage des autres. Nos dettes, nous les avons
contractées non seulement auprès des populations exploitées et
misérables des cinq continents, mais également auprès des générations
futures, que celles-ci vivent en Suisse ou ailleurs dans le monde.

Profitons de l’opportunité que nous offre ce jubilé pour effectuer une


remise à niveau, pour participer à la mise en place – modestement, mais
avec une véritable volonté politique – d’une gouvernance mondiale de la
solidarité et de la durabilité.

Je vous remercie.

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Sandrine Salerno
Maire de Genève

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