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Université Joseph Fourier Pool de Travaux Pratiques de Physique

PRECIS D'ELECTROTECHNIQUE

Pour ne pas trop "nager" lors de ces TP, il est indispensable de lire au préalable ce Précis
d'Electrotechnique.

Notations

Lettre en gras (ex : H) : désigne un vecteur.


Lettre standard (ex : H) : désigne la norme ou la valeur efficace.

Lettre fléchée (ex: H ) : désigne un vecteur dans le plan complexe
r
H = He j (ω t−ϕ ) .

Lettre minuscule (ex : h, h , h) : désigne la valeur instantanée.

1 - Généralités

1-1) Magnétisme, Forces de Laplace, loi de Lenz, Flux, Effet Hall, électro-aimant.

a) Magnétisme, Forces de Laplace,loi de Lenz, Flux.


Dès qu’un courant i parcourt un bobinage (n tours), il existe dans l’espace une excitation magnétique
H, calculable par le théorème d’Ampère : ⌠
⌡H.dl = Σ ni. H est exprimé en ampère/mètre (A/m), n est
le nombre de fils qu'enserre la courbe C lieu du calcul de la circulation de H (cf. figure). Dans le vide
l’induction magnétique résultante est B=µ0 H avec µ0=4π10-7 et B est mesuré en tesla (T)

i1
i2
i3

H.dl C

Un conducteur dl parcouru par un courant i et soumis à une induction B subit une force de Laplace
: FL = idl ∧ B
Tout circuit conducteur qui voit varier le flux d'induction magnétique (ex : conducteur en mouvement
dans un champ d'induction magnétique B invariable dans le temps) est le siège d'une f.e.m (force
électro-motrice) induite dont la valeur est donnée par la loi de Lenz: :
e(volts ) = − dΦ dt
où Φ = ∫S B(t). dS (weber) est le flux de B à travers la surface S délimitée par le circuit. Le sens
de la f.e.m. induite est tel qu'elle tend à faire circuler un courant dont l'effet est de diminuer le flux si
celui-ci augmente et au contraire de l'augmenter s'il diminue. C'est ce qu'exprime la loi de Lenz.

b) Electro-aimant
Un électro-aimant est en général constitué d'un circuit magnétique avec entrefer.

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I

N
l
S
e µ

µ0

En appliquant la loi du circuit magnétique, on détermine le flux de B


ΣI
Φ = (formule d'Hopkinson)
R
où la réluctance R du circuit est donnée par

dl
R = ∫ µS
Dans le cas d'un circuit magnétique avec entrefer

Φ =
1
NI
e
+
µ Sf µ0 Sv

où N est le nombre de spires et I l'intensité du courant circulant dans la bobine, l et µ la longueur et


la perméabilité du circuit magnétique, e la longueur de l'entrefer et µ0 la perméabilité de l'air.

c) Effet Hall
Si l'on place un semi-conducteur dans un champ magnétique perpendiculaire à la direction du courant
qui le parcourt, on observe la naissance d'une différence de potentiel dans une direction
perpendiculaire à la fois au champ magnétique et à la direction du courant. Ce phénomène s'appelle
l'effet Hall ( du nom du physicien qui a étudié ce phénomène en 1879 ).

d qE -----
v I
FB
q<0
e
+++++

Calcul de la tension de Hall

Un électron se déplaçant avec une vitesse de dérive v subit une force due au champ magnétique
(Force de Laplace)
FL= q v x B

Le module de cette force, dans le cas qui nous occupe, sera simplement FL= qvB à cause de la

perpendicularité de v et B.
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Cette force s'équilibrera si le champ électrique de Hall développe une force opposée
FH = q EH = - FL

D'où la relation EH = v B
I
Et, en faisant intervenir la densité de courant j = =vnq
S

1
EH = jB
nq
1
En posant = RH , coefficient de Hall
nq
EH = RH j B

En fonction des dimensions de l'échantillon, on trouve ainsi

I VH
EH = RH B=
el l

soit
I
VH = RH B
e
VH : potentiel de Hall en volts
RH : constante de Hall (valeur bien déterminée pour chaque matériau)
I: courant qui parcourt le semiconducteur en ampères
B: induction magnétique en teslas
l: largeur du barreau en mètres
e: épaisseur du barreau en mètres

L’effet Hall se manifeste d’autant mieux que RH est élevé, c'est-à-dire qu’il y a peu de charges
conductrices dans l’échantillon : on préfère donc le semiconducteur au métal. La mesure de n permet
de mesurer le dopage p.
NB - Si on considère un semiconducteur dopé N (ou un métal), la conduction se fait par des
électrons. Ces électrons de charge<0 s’accumulent sur la même face où allaient se loger les charges +
(trous) lors de la conduction dans un échantillon de type P, changeant ainsi le signe de VH. Le signe
de la tension Hall est donc indicateur du type de dopage du semiconducteur.

1-2) Ferromagnétisme

a) Définition

Tous les matériaux réagissent à l’excitation magnétique H créée par un courant i. Les matériaux
ferromagnétiques (Fe, Co, Ni et alliages) réagissent en renforçant très fortement l’induction B :
B=µ0 µr H, où µr (perméabilité magnétique relative du matériau) peut valoir de 1000 à 50000.
Un morceau de fer vierge de toute aimantation contient un grand nombre de moments magnétiques
élémentaires µ orientés au hasard. Dès qu’on lui impose une excitation magnétique H, une partie de
ces moments s’aligne sur H, contribuant à augmenter l’induction B. Plus H est élevé, plus il y a des
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moments magnétiques µ alignés avec H et plus B sera grand (régime B(H) linéaire). Lorsque tous les
moments sont alignés, on dit que le fer est saturé. La courbe de première aimantation B(H) ci-dessus
montre que µr=B/(µ0 H) est constant dans la partie linéaire puis diminue dès que le coude de
saturation est passé.
La valeur élevée de µr a une conséquence cruciale : l’induction "passe" µr fois plus facilement dans
le fer que dans l’air. Dès que l’on place un morceau de fer dans un lieu où existe un champ
magnétique, les lignes d’induction s’y engouffrent et sont canalisées par le circuit magnétique (tant
que le fer n’est pas saturé). Ainsi toutes les machines électrotechniques classiques comportent un
circuit presque totalement constitué de fer. L’espace d’air (entrefer) qui sépare la partie fixe (stator)
de la partie tournante (rotor) est réduit au minimum.
Sans ferromagnétisme il n’y aurait pas d’électricité industrielle (alternateurs, transformateurs,
moteurs).

b) Inductance d’une bobine à noyau de fer

Comparons l’inductance d’un solénoïde bobiné sur un tore de longueur l avec ou sans noyau de fer.
Elle est donnée par Φ (weber) =L i (: où Φ est est le flux de B traversant la bobine Φ=n B.S
(l'induction est supposée uniforme, n est le nombre de spires de l'enroulement, S est la surface de la
spire en m2).
- sans fer B = µ0 H=µ0 n i/l (théorème d'Ampère)
d’où Φ = n2 µ0 i/l et L0=µ0 n2/l
- avec fer B = µ0 µr H et L=µr L0
Ainsi l'inductance ou self d’une bobine à noyau de fer est considérablement plus élevée que sans fer.
Lorsqu’on passe en courant alternatif (hormis le phénomène d’hystérésis - voir plus loin) la loi de
→ →
Lenz donne une fem E = (-dΦ/dt) = -jω Φ= -j Lω I . Si le fer n’est pas saturé, l’inductance Lω est
un bon paramètre, constant, mais qui devient inutilisable dès que le fer sature (µr variable).
Les proportionnalités de E avec Φ et B d'une part, et de H avec i d'autre part, permettent d’affirmer
que le graphe E(i) a la même allure que B(H). Dans les graphes E(i) que l’on relève en TP, le coude
de saturation est beaucoup moins marqué que sur le graphe B(H) ci-dessus : l’induction n’étant pas
uniforme, la saturation ne se manifeste pas pour le même i pour tout le circuit magnétique d’une
machine.

c) Phénomène d’hystérésis

Le graphe B(H) ci-dessus concerne la première aimantation d’un morceau de fer. Que se passe-t-il
lorsque, en alternatif, i passe périodiquement de la valeur +imax à -imax, puis de -imax à +imax?
Lorsque i passe de 0 à +imax, c’est la courbe de première aimantation, B passe de 0 à +Bmax. Quand
i revient de +imax à 0, le retour ne se fait pas par le même chemin que l’aller. Si bien que pour i=0,
l’induction Br rémanente n’est pas nulle : le morceau de fer est devenu un aimant permanent. Br
étant proportionnelle à Bmax (et à Hmax ou imax s’il n’y a pas saturation), Br est la "mémoire" de
imax. C’est le principe de l’enregistrement magnétique (cassettes, bandes et disques magnétiques
d’ordinateur, cartes bancaires, tickets de tram ...)

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Pour annuler Bmax, il faut imposer un champ négatif Hc (champ coercitif). Finalement lorsque i
oscille entre +imax et -imax, B(H) décrit un cycle d’hystérésis : chemins différents à l’aller et au
retour.

d) Pertes fer (courants alternatifs)

d-1) Pertes fer par hystérésis

La surface du cycle s'exprime en Joule/m3. Elle correspond à un échauffement du matériau dû aux


frottements des moments magnétiques, orientés dans une direction pour +H max et dans la direction
opposée pour -Hmax, c'est-à-dire une demi période plus tard (en courant alternatif).
Ainsi la puissance de pertes fer par hystérésis est proportionnelle à :
p h ≈ f V Sh ≈ f V (Bmax)2 où
- f est la fréquence de l'excitation magnétique (Hz)
- V est le volume de fer subissant le cycle
- Sh est la surface du cycle qu'on admet être proportionnelle à (Bmax)2
On essaie de diminuer ces pertes en choisissant un matériau de surface Sh la plus faible possible.

d-2) Pertes fer par courants de Foucault

Le fer, ferromagnétique, est aussi conducteur électrique. Si on découpe par la pensée, dans le
matériau, un anneau de surface S perpendiculaire à B, cette spire, traversée par un flux
Φ = Bmax S cosωt, est le siège d'une fem de Lenz e=-dΦ/dt qui fait circuler un courant e/r (r
résistance de l'anneau) donnant des pertes Joule e2/r=(Bmax S ω sinωt) 2/r dont la valeur moyenne
est non nulle. Pour l'ensemble du fer la puissance de pertes par courants de Foucault est donnée par
:
p cf ≈ (Bmax)2 f2 / ρ où ρ est la résistivité du fer utilisé.
L'acier au silicium, avec son ρ élevé, minimise ces pertes. L'intensité des courants de Foucault est
diminuée en feuilletant le fer en tôles parallèles à B et recouvertes d'un vernis isolant.

d-3) Mesure des pertes fer

Cette puissance perdue dans les circuits magnétiques soumis à une induction alternative se traduit
par un échauffement du matériau ; ces pertes existent dans les machines à courant alternatif mais
aussi dans le rotor des machines à courant continu. Elles diminuent le couple utile d'un moteur
comme s'il y avait frottement fluide du rotor dans un bain d'huile.
On les mesure toujours par un essai à vide, c'est-à-dire lorsque l'induction dans le fer atteint des
valeurs maximales que l'on peut retrouver en charge (secondaire d'un transformateur ouvert par
exemple).

e) Pertes Joule

Aux pertes fer s'ajoutent pour une machine électrique des pertes par effet Joule dues aux courants
électriques dans les enroulements. Elles sont facilement calculables si on connait la résistance des
enroulements (généralement en cuivre). On peut aussi les mesurer lors de l'essai de la machine en
court-circuit (l'induction B est alors négligeable, ce qui rend les pertes fer voisines de zéro).
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1-3) Essais des machines électriques

Lorsqu'on construit une machine, on optimise ses paramètres pour obtenir le meilleur rendement
pour des conditions de fonctionnement données : ces valeurs (courant, tension, puissance,
vitesse...) sont appelées valeurs nominales (elles sont gravées sur la plaque signalétique de
la machine).
Cette machine est faite pour être utilisée : un moteur doit entraîner un système en rotation (c'est-à-
dire fournir de la puissance mécanique); une génératrice, un alternateur, doivent alimenter en courant
une installation (c'est-à-dire fournir de la puissance électrique). Quand la machine fournit une
puissance (dite utile) non nulle, elle est en charge. Si elle ne fournit aucune puissance, elle est à vide :
elle consomme seulement ses propres pertes.
Les essais à vide, ou rotor bloqué pour les moteurs et en court circuit pour les génératrices, sont des
essais à puissance utile nulle, c'est-à-dire à puissance consommée réduite. Ils permettent de mesurer
des constantes de la machine pour prévoir comment elle va réagir en charge. Pour une très grosse
machine (>1 MW) ce sont les seuls essais possibles, sur le site de construction, qui permettent au
constructeur de vérifier qu'elle marchera.
L'essai en charge a souvent pour but de mesurer le rendement d'une machine électrique, soit :
- pour un moteur : le quotient de la puissance utile (fournie sur l'arbre sous forme mécanique
à la charge) par la puissance électrique consommée (induit et inducteur)
- pour une génératrice : le quotient de la puissance électrique fournie à la charge par la somme
des puissances mécanique entraînant le rotor et électrique alimentant l'inducteur.

2 - Machines à courant continu (moteur et génératrice)

2-1) Loi d'Ohm dans le circuit rotorique

Moteur et génératrice sont une seule et même machine : par construction, elle est réversible. La loi
d'Ohm s'écrit selon 2 conventions :
Convention récepteur (moteur) Convention générateur (génératrice)
U=E+RI U=E-RI
R R

I I
E U E U

E est la fcem (force conter électro-motrice) du moteur ou la fem de la génératrice, R est la résistance
interne.
Un simple changement de signe permet de passer de l'une à l'autre : selon que le courant I est
consommé par la machine ou fourni à l'extérieur, la machine fonctionne en moteur ou en génératrice.
Le circuit ci-dessus, auquel on applique la loi d'Ohm, est le circuit de l'enroulement sur le rotor de la
machine. Le rotor est un cylindre en fer feuilleté où l'on a usiné des encoches en périphérie selon ses
génératrices. Ce circuit est aussi le circuit de puissance car le couple de la machine est proportionnel
au courant I (cf 1-3). La puissance est donc limitée par le courant maximum qu'on peut faire passer
du rotor tournant à l'extérieur fixe (pour une génératrice) par un contact glissant charbon/cuivre
(contact balais/collecteur). La chute de tension due à ce double contact est de l'ordre du volt : eB≈1V
.

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Le rotor est aussi appelé induit car il subit l'induction provenant du stator inducteur.

2-2) Le stator inducteur

ligne (plan) neutre

ωt Mr b
Nord Sud
x
x
Nord Nord
x Bs
i x rotor i
X
x
x X 0 s/2 s Sud 3s/2 2s θ
+I/2 -I/2

stator

entrefer

Le stator comporte 2 pièces polaires diamétralement opposées qui enveloppent chacune le rotor sur
un angle de ≈π/2 . Au moyen d'aimants permanents (pour les petits moteurs) ou d'un circuit
inducteur (alimenté par le courant d'excitation i continu), les pièces polaires deviennent des pôles N
et S fixes : les lignes d'induction ainsi engendrées se referment par la carcasse du stator et à travers le
rotor. Elles ont le plus grand mal à traverser l'entrefer, c'est-à-dire les quelques millimètres séparant
le stator fixe du rotor tournant : prenant le chemin le plus court, elles sont orthogonales au surfaces
cylindriques, elles sont donc radiales dans l'entrefer.
L'induction Bs est maximum dans l'axe des pôles et pratiquement nulle dans l'espace interpolaire. Le
plan où l'induction s'annulle (appelé plan neutre) est le plan de symétrie des 2 pôles N et S.

2-3) Couple du moteur à courant continu

Soit Bs l'induction statorique règnant dans l'entrefer au niveau des pôles. Soit Φ le flux de Bs à
travers l'entrefer sous une pièce polaire. On alimente le circuit rotorique par un courant I continu
traversant n conducteurs logés dans les encoches rotoriques.
Par le truchement du système charbons/collecteur la circulation de I transforme le rotor en dipôle
magnétique Mr qui reste en moyenne orthogonal à Bs malgré la rotation du rotor. Sur le rotor
s'exerce alors le couple Γ = MrxBs qui le fait tourner.
Pour la démonstration on peut considérer les couples des forces de Laplace élémentaires qui
s'exercent sur les conducteurs rotoriques. Sous un pôle N statorique ces forces contribuent à un
couple de même sens que celles s'exerçant sur les conducteurs rotoriques placés sous le pôle S .
Le couple théorique global est donné par
Γ=n Φ I/2π.
Il faut en retrancher le couple de pertes pour obtenir le couple utile, c'est-à-dire utilisable pour
entraîner une charge en rotation.
Le rotor qui voit Bs changer de direction à chaque demi-tour doit être en tôles feuilletées pour
minimiser les pertes fer par courants de Foucault : sinon il ne pourrait pas tourner.
Inconvénients du moteur à courant continu :
- couple limité par I maximum
- espace perdu entre les pôles : pas de couple là où l'induction est nulle
- fragilité et coût élevé du système charbons/collecteur.

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2-4) FEM de la génératrice à courant continu (ou fcem du moteur)

Le stator est toujours inducteur (pôles N et S statoriques, flux Φ de Bs sous les pôles) mais on fait
tourner (par un apport mécanique extérieur) le rotor de la machine : chacun des n conducteurs
rotoriques passe successivement sous un pôle N puis sous un pôle S. Il est donc le siège d'une fem
alternative (loi de Lenz). Par le truchement du système charbons/collecteur (fonctionnant en
redresseur mécanique), ces fem peuvent être redressées et mises en série pour donner une fem
résultante continue
E = n N Φ.
N est la vitesse de rotation en tr/sec : c'est la traduction de l'opérateur d/dt de la loi de Lenz.
Les 2 formules du couple et de la fem expriment la conservation de la puissance au niveau de
l'entrefer. En effet :
E I = n N Φ I = n Ω Φ I/2π = Γ Ω.
E I est la puissance électrique et Γ Ω la puissance mécanique.

2-5) Commande de vitesse d'un moteur à courant continu

La loi d'Ohm pour le circuit rotorique est U=E + RI + eB. Si le moteur est à vide, le courant I
absorbé est négligeable et U≈E= n N Φ.
La vitesse N est proportionnelle à la tension U d'alimentation; c'est le grand intérêt du moteur
à courant continu. En inversant U, on peut même le faire tourner en marche arrière. Si R est
relativement faible, le moteur en charge absorbant le courant I pour développer le couple n Φ I/2π,
tourne pratiquement à la même vitesse qu'à vide puisque R I et eB reste petit devant U≈E.
Ainsi, développant un couple uniquement fonction du courant absorbé (et de Φ), le moteur à
courant continu est l'idéal pour la traction électrique (pas d'embrayage, pas de boite de vitesses) :
tramway, métro, trolleyybus, SNCF... Il lui faut par contre une alimentation en tension continue U
variable.

2-6) Réaction magnétique d'induit

Lorsque la génératrice est en charge, par définition elle débite un courant I≠0; lorsque le moteur est
en charge, il absorbe un courant I≠0. Ce courant I qui traverse l'enroulement rotorique crée un champ
magnétique moyen Br (parallèle à Mr et orthogonal à Bs). Dans l'entrefer règne une induction
résultante B = Br + Bs qui dissymètrise l'induction B(θ) par rapport à l'axe des pôles. Cela a 2
conséquences :
- la ligne neutre (où B(θ)=0) n'est plus le plan de symétrie mécanique des 2 pôles), elle
tourne d'un certain angle puisque B total n'est plus parallèle à l'axe des pôles : il faut faire tourner les
charbons pour retrouver toute la fem.
- si le fer est proche de la saturation, des parties des pièces polaires, soumises à l'induction B
la plus intense, peuvent saturer. Le flux Φ par pôle, proportionnel à la valeur moyenne de B sous un
pôle, s'en trouvera affaibli. Ainsi la fem et le couple s'en trouvent diminués.

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n n
N • + S N • + S
s s

Réaction magnétique de l'induit (moteur, génératrice)

2-7) Le moteur universel

Prenons un moteur continu série (par exemple le démarreur d'une voiture) : c'est le même courant I
qui alimente le rotor et le circuit statorique créant l'induction Bs donc Φ . Le couple instantané est
donc Γ=n Φ(I) I /2π.
Lorsque I est alternatif, Φ(I) et I changent de signe en même temps et la valeur moyenne de Γ sur
une période est non nulle. Le moteur série peut donc fonctionner en alternatif. Même si son stator
est constitué de tôles feuilletées, il a beaucoup de pertes qui lui donnent un assez mauvais
rendement.
C'est le moteur typique du petit électro-ménager, des perceuses, ponceuses...etc.

3 - Le courant alternatif triphasé

Toute l'électricité industrielle (à plus de 99%) est produite sous forme de triphasé alternatif parce
que :
- les alternateurs ont un excellent rendement (>98%)
- le transport de l'énergie électrique peut se faire à moindre coût
- le triphasé est plus facilement redressé que le monophasé (pour l'alimentation en courant
continu d'appareils transistorisés ou de moteurs à courant continu)
- le triphasé permet la création de champs magnétiques tournants à la base des moteurs
asynchrone et synchrone (réciproque de l'alternateur)

3-1) Définition du triphasé (équilibré, direct)

Dans une installation triphasée BT (basse tension), la prise de terre comporte 3 fiches de phase, 1
fiche neutre (souvent absente) et 1 fiche de terre.
Pour un système de tensions triphasé, équilibré, direct, les 3 tensions entre les 3 phases et le neutre,
dites tensions simples, sont données par :

v1 = V 2 cos(ωt+φ) pour la phase 1

v2 = V 2 cos(ωt-2π/3+φ) pour la phase 2

v3 = V 2 cos(ωt-4π/3+φ) pour la phase 3


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→ → →
Dans la représentation de Fresnel elles apparaissent sous la forme de 3 complexes V1 , V2 , V3

tournant à la vitesse ω rad/sec et v1 est la partie réelle de V1

V1 = V 2 ej(ωt+φ)

V2 = V 2 ej(ωt-2π/3+φ)

V3 = V 2 ej(ωt-4π/3+φ)

→ → →
V1 +V2 +V3 = v1+v2+v3=0

→ → →
Les tensions entre fils de phases (U12 = V1 -V2 , ...) sont appelées tensions composées de
valeur efficace U, les tensions entre fils de phase et neutre, tensions simples V. Les courants
dans un fil de ligne sont notés I, les courants de phases (enroulements statoriques d'un
moteur, ...) J.

On démontre facilement que U= 3 V car U=2Vcos30°. Si V=220 volts, on a U= 3 220 =


380v.
Un récepteur triphasé (composé de 3 bobinages (enroulements) en général) branché sur le réseau
triphasé, peut être alimenté en étoile ou en triangle :

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Montage étoile :

→ → → → → →
Si la charge est équilibrée V1 +V2 +V3 =0 entraîne que I1 + I2 + I3 =0, donc pas de courant dans
le neutre (qu'on peut alors supprimer, i1+i2+i3=in=0 ). Les courants i1, i2 et i3 ont même valeur
efficace et sont déphasés du même angle par rapport à v1, v2, v3.

Montage triangle :

→ → → → → →
Si la charge est équilibrée V1 +V2 +V3 =0 entraîne que J1 +J2 +J3 =0. Les courants j1, j2 et j3
ont même valeur efficace et sont déphasés de π/6 par rapport aux courants de lignes i1, i2, i3.

Tableau des courants et des tensions de fonctionnement suivant le montage :

Couplage Courant dans une phase Tensions aux bornes


d'une phase
Etoile I U/ 3
Triangle I/ 3 U
(U est la tension composée du réseau et I le courant dans un fil de ligne)
Puissance en triphasé :

I I
1 1
J
U V U
I
2 2

V=U/|3 J=I/|3
3 3
étoile triangle

C'est en étoile que l'enroulement (phase) est soumis à la tension la plus faible.
La puissance active est la somme des 3 puissances actives sur chacune des phases:

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Etoile : P=V1 J1 cosφ1 + V2 J2 cosφ2 + V3 J3 cosφ3 = 3 V J cosφ pour un système équilibré = 3
U I cosφ (en watt). De même la puissance réactive Q = 3 V J sinφ (en VAR : volt-ampère réactif) et
la puissance apparente S = 3 V J (en VA : volt-ampère).

Triangle : P = 3UJ cosφ = 3 UI cosφ et Q = 3 UI sinφ.

3-b) Courant alternatif monophasé

Le monophasé domestique BT est pris entre phase et neutre du réseau triphasé EDF. Au niveau du
transformateur BT alimentant un immeuble ou un village, EDF fabrique un neutre (qui n'existe pas
en MT et HT) et distribue les 3 phases entre les utilisateurs de manière équilibrée. Le compteur de
chaque consommateur intègre dans le temps la puissance active.
On peut mesurer la puissance active P avec un wattmètre, appareil qui comporte 2 circuits :
- un circuit gros fil traversé par le courant I alimentant le récepteur
- un circuit fil fin traversé par un courant proportionnel à la tension V ou U à laquelle est
soumise le récepteur.
La puissance réactive correspond à la circulation de puissance électromagnétique effectuant des
allers-retours (2 par période) entre la source et la charge réactive (bilan nul sur une période).
La seule puissance qui "compte" (c'est-à-dire qui fait tourner le compteur) est la puissance active P,
elle seule intervient dans le bilan final d'échange d'énergie. Pourtant la circulation de la puissance
réactive Q dans la ligne d'amenée de la centrale EDF au compteur du consommateur, demande une
intensité supérieure à ce qu'elle serait si la charge était purement active (une résistance par exemple),
donc conduit à des pertes Joule en ligne supérieures, puissance qu'EDF doit fournir sans pouvoir la
facturer au consommateur.
Par exemple en charge inductive de facteur de puissance cosφ = 0,9 , les pertes Joule en ligne,
proportionnelles au carré de l'intensité, sont de 20% supérieures {elles varient en (1/cosφ)2= 1/0,81
= 1,2} à ce qu'elles seraient en charge résistive avec cosφ = 1.
Aussi EDF impose-t-elle à ses gros clients (P>1MW) un cosφ > 0,95 sous peine d'amende. Malgré
cela 50% de la puissance produite par les alternateurs d'EDF est perdue en ligne!

3-3) Transport du courant triphasé

1000V HT 600kV MT 40kV BT 220/380V


1

Alternateur 2
3

500km N
100m 10km
1km
transfo transfo transfo
élévateur abaisseur abaisseur

Les alternateurs EDF produisent du triphasé (et non du monophasé : meilleure utilisation de l'espace
statorique cf.4-3). Le triphasé coûte aussi moins moins cher au transport : 3 fils suffisent pour
transporter la puissance P = 3 V I cosφ , alors qu'il en faut 2 en monophasé pour transporter P = V
I cosφ d'où une économie d'un facteur 2 sur le cuivre.
Enfin, en alternatif, grâce aux transformateurs (qui ont un excellent rendement≈99%), on peut
modifier la présentation de la puissance électrique : monter V pour abaisser I. Les pertes Joule
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variant comme I2≈(P/V)2, on élève au maximum la tension pour le transport à longue distance. La
tension est cependant limitée par la tenue des isolants. La BT (basse tension) à la distribution est
imposée pour la sécurité des personnes.

3-4) Loi d'Ohm en triphasé

Prenons comme récepteur triphasé les 3 enroulements (statoriques) d'un moteur alternatif à l'arrêt
(c'est-à-dire sans fcem) (synchrone ou asynchrone) montés en étoile. Reliés aux 3 phases du réseau
→ → → → → →
de tensions V1 , V2 , V3 et courants J1 , J2 , J3 , ils présentent chacun une résistance R et une
self L, mais chaque enroulement présente un coefficient d'induction mutuelle M avec les 2 autres.
Par symétrie de construction, ces coefficients sont identiques d'un enroulement à l'autre. Si bien que
le flux Φ1 reçu par l'enroulement 1 (phase 1) peut s'écrire Φ1 = L j1 + M j2 + M j3 et si le régime est
équilibré j2 + j3 = -j1 et Φ1 = (L-M)j 1 = L j1.
Ainsi la loi d'Ohm en instantané (convention récepteur), pour la phase 1 est
→ → →
v1 dΦ1 /dt = Rj1 ou en alternatif (représentation complexe) V1 - j Lω J1 =R J1 et les 3 phases
obéissent à la même loi d'Ohm :
→ →
V =(R+jLω) J

3-5) Diagramme de la réactance synchrone d'un alternateur

R jLω J

E V

Si l'on considère maintenant les 3 enroulements statoriques d'un alternateur, chacun étant le siège
→ → → →
d'une fem E (E1, E2, E3) due au défilement du rotor inducteur aimanté devant ces 3 enroulements
décalés de 120°, la loi d'Ohm dans la convention générateur sera :
→ → → → →
V = E - (R + jL ω) J = E - (R +jX) J où X est appelée réactance synchrone d'une phase
statorique de l'alternateur.
Cette modèlisation, en triphasé, d'une phase statorique (les 2 autres phases sont soumises à la même
→ → →
équation d'Ohm, V , E , et J étant alors déphasés de ± 2π/3) est valable à condition que X=Lω
soit un paramètre constant, c'est-à-dire que la machine ne soit pas saturée.

E
Es Jcc

i i

La caractéristique à vide de l'alternateur, c'est-à-dire sa fem E en fonction du courant d'excitation


continu i (magnétisation du rotor), E(i), sature à partir d'une valeur Es. Pour mesurer X, on effectue
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un essai en court-circuit : la caractéristique Jcc(i) est alors linéaire (cf.2-6) et on calcule X par E/Jcc
= | R + jX | (E=ZJ cc) pour une valeur du courant i ne donnant pas la saturation.

3-6) Saturation d'une machine


Lorsque le secondaire (ou induit) d'une machine électrique est en court-circuit, on constate que son
fer ne sature pas et qu'il y a linéarité du courant de court-circuit en fonction du courant inducteur.
C'est le cas :
- des alternateurs en court-cicuit
- des transformateurs de courant (secondaire fermé sur un ampèremètre ou sur le circuit gros
fil d'un wattmètre)
- des moteurs asynchrones (circuit rotorique en court-circuit)

Examinons l'alternateur dans le cas général :


A vide le rotor parcouru par le courant inducteur i crée un champ magnétique tourant et la loi de
→ →
Lenz donne Ei = -jω Φi (fem engendrée par Φi variable) et l'alternateur sature quand Ei > Es. En
charge il y a réaction magnétique de l'induit : les courants J triphasés statoriques créent un champ
→ → → → → →
magnétique tournant en phase avec J et la loi de Lenz donne EJ = jLω J = jX J (EJ = -jω ΦJ) .
→ → →
L'état du fer dépend de la valeur du flux résultant Φr = Φi +ΦJ . La fem résultante dans une
→ → → → →
phase statorique est Er = Ei - jX J = V + R J (figure) .
Donc si Er est inférieur à Es, il n'y a pas saturation; X est un bon paramètre constant et le
diagramme de la réactance synchrone donne des résultats fiables. C'est souvent le cas avec une
charge inductive car Er<Ei.
→ → → →
En court-circuit il n'y a pas saturation car Er = V + R J = R Jcc est faible : R est faible devant
X et le courant de court-circuit Jcc ne peut pas trop dépasser le courant nominal sans risquer de
griller les enroulements ( pertes Joule: 3RJ2).
Cette linéarité du courant secondaire en fonction du courant primaire, est utilisée dans les
transformateurs de courant dont le secondaire peut être considéré en court-circuit parce que fermé
sur un ampèremètre. Cela permet de mesurer des courants alternatifs élevés (>5A)

3-7) Mesure de puissances en triphasé

On utilise en général la méthode dite des 2 wattmètres qui permet de mesurer à la fois la puissance
active P (même si le régime est déséquilibré) et la puissance réactive Q (seulement si le régime est
équilibré).

V1 J1
source

charge

W1
V2 J2
W2
V3 J3

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Un système astucieux de commutateur permet d'utiliser un seul wattmètre pour les 2 positions.
→ →
Rappelons qu'en monophasé, un wattmètre traversé par le courant J et soumis à la tension V ,
→→
mesure la puissance active W = V J cosφ = R{ V J }
R => partie réelle de ...

→ →
Dans la position 1 le wattmètre, traversé par le courant J1 et soumis à la tension composée V1 -
→ → → →
V3 , indique une puissance W1 = R{( V1 - V3 ) J1 }
→ →
Dans la position 2 le wattmètre, traversé par le courant J2 et soumis à la tension composée V2 -
→ → → →
V3 , indique une puissance W2 = R{( V2 - V3 ) J2 }
→ → →
Pour un système quelconque sans fil de neutre, ou équilibré avec neutre, on a J1 + J2 = - J3
→→ →→ →→
soit W1 + W2 = R{ V1 J1 } + R{ V2 J2 } + R{ V3 J3 } = P puissance active (en watt)

La mesure de la puissance réactive (en régime équilibré seulement) se fait par

Q= 3 (W1 - W2)
→→ →→ →→ →→
En effet W1 - W2 = R{ V1 J1 - V3 J1 - V2 J2 + V3 J2 }
→ → → →
Or V1 J1 = O(V2; ) J2 = P/3 en régime équilibré, ce qui entraîne que W1 - W2 =
→ → →
R{V3 (J2 - J1 ) }
→ → → →→
Mais J2 - J1 = 3 j J3 d'où W1 - W2 = 3 R{ V3 J3 } = 3 V J sinφ = Q / 3

3 - Le transformateur monophasé

3-1) Présentation

Un transformateur est un appareil statique permettant de modifier la présentation de l'énergie


électrique. Basé sur la loi de Lenz , il ne fonctionne qu'en alternatif. Avec un excellent
rendement (99% pour un transfo industriel), il permet de monter (ou abaisser) la tension tout en
abaissant (ou montant) l'intensité.
Son utilisation est fondamentale pour le transport de l'énergie électrique à longue distance : les lignes
haute tension (donc faible intensité I) sont le siège de pertes Joule RI2 réduites. Le transfo sert aussi
beaucoup pour abaisser la tension 220V du réseau européen jusqu'à obtenir la valeur recherchée pour
construire une alimentation à courant continue nécessaire pour tout appareil transistorisé (ampli,
ordinateur, radio, télé, magnétoscope etc...) consommant trop de puissance pour être alimenté par
piles. On peut aussi l'utiliser en adaptateur d'impédances et, mis en série avec un ampèremètre,
comme transformateur de courant nécessaire pour la mesure d'intensités élevées( > 5 A ).

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3-2) Etude du transformateur monophasé

n1
e1 n2 e2

Deux enroulements sont bobinés sur un noyeau de fer canalisant le flux magnétique Φ:
- primaire - enroulement de n1 spires (les grandeurs le concernant sont affectées de l'indice 1)
- secondaire - enroulement de n2 spires (les grandeurs le concernant sont affectées de l'indice 2)
- noyau de fer traversé par le flux Φ d'induction magnétique : tôles feuilletées au silicium (pour
abaisser les pertes fer par courants de Foucault et hystérésis)
Fem dues à la loi de Lenz : e1 = - n1 dΦ/dt et e2 = - n2 dΦ/dt.
En régime sinusoïdal pour un tel transfo supposé parfait E1/E2 = n1/n2 = rapport de transformation,
mais en réalité il y a :
- des pertes fer proportionnelles au carré de l'induction dans le noyau de fer
- des pertes Joule dues aux résistances r1 et r2 des 2 enroulements
- des fuites magnétiques de flux Φf1 et Φf2 au niveau de chaque enroulement : l'enroulement primaire
est traversé par un flux magnétique Φ1 = Φf1 + Φ (Φf1 dans l'air et Φ dans le fer). Au flux de fuite
Φf1 correspond une inductance de fuites l1 constante (car l'air n'est pas saturable comme le fer) telle
que Φf1 = l1 i1 où i1 est le courant primaire.
Ainsi le schéma électrique équivalent le plus général du transfo monophasé est :

r1+jl1ω r2+jl2ω
Ι1 Ι2
¬

I10 ¬
V1 E1 E2 V2

Rµ Xµ

La résistance Rµ rend compte des pertes fer par V12/Rµ et la réactance Xµ de décrire la puissance
magnétisante V12/Xµ .
Les lois d'Ohm, de Lenz, le théorème d'Ampère s'écrivent :
→ → →
- au primaire : V1 = (r1 + jl1ω) I1 + E1 convention récepteur
→ → →
- au secondaire : E2 = (r2 + jl2ω) I2 + V2 convention générateur
→ → →
- dans le noyau de fer : n1 I1 + n2 I2 = R φ ≈ n1 I10
La somme algébrique des forces magnétomotrices installe le flux Φ dans le circuit magnétique de
réluctance R, pratiquement le même flux qu'à vide (même tension d'alimentation V1).
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Les essais en TP sont destinés à mesurer les paramètres du schéma de modélisation du transfo afin
d'en prévoir les performances lors de ses utilisations en charge (c'est-à-dire lorsque I2≠0). En
particulier on veut connaître son rendement et la chute de tension entre la tension à vide et en charge,
en fonction du courant et du facteur de puissance secondaires.

3-3) Approximation de Kapp

Le courant I10 magnétisant, très proche du courant à vide (à vide I2=0) est relativement faible
devant I1 en charge. En le négligeant (donc Rµ = Xµ = ∞ et n1I1+n2I2=0), Kapp permet de
simplifier le schéma équivalent et en le "ramenant" en entier au secondaire par exemple,
R2 jL2ω I2

¬
V1
¬ n2/n1 V1 =V20 V2

La loi d'Ohm, rappelant le théorème de Thèvenin, peut s'écrire :


→ → →
V2 = n2/n1 V1 - (R2 + jL2ω) I2 avec :
n2/n1 V1 : tension secondaire à vide V20
R2 = r1 (n2/n1)2 + r2 : résistance totale du transformateur "ramenée au secondaire"
L2 = l1 (n2/n1)2 + l2 : inductance de fuites "ramenée au secondaire"
La chute de tension en charge :
 → →  → →
∆V2 =  n2/n1 V1 - V2  = (R2 + jL2ω) I2  (R2 + jL2ω) I2 est alors facilement calculable
après mesures de R2 et L2ω .
Les essais en charge devraient permettre de savoir si cette approximation est justifiée.

3-4) Essais d'un transformateur monophasé à puissance réduite

L'essai à vide permet de mesurer les pertes fer, c'est-à-dire la puissance consommée, mesurée au
primaire, P10 qui se résume aux pertes fer (les pertes Joule sont négligeables). On en déduit Rµ .
La puissance réactive Q se calcule par S2 = P2 + Q2 où S = V I (puissance apparente mesurée en
volt-ampère), P = V I cosφ et Q = V I sinφ. On en déduit Xµ . On sait que Xµ =Lω et L=µ 0 µ r n12s/l
(le secondaire ouvert n'intervient pas sur le flux magnétique) où s est la section du fer et l la longueur
du circuit magnétique. On en déduit la perméabilité relative du fer qui doit être élevée (µr>1000)
Dans l'essai en court-circuit, les pertes fer sont négligeables : dans toute machine en court-circuit (cf
2-6) le flux dans le fer est très faible et il y a proportionnalité entre I2 et I1. L'approximation de
Kapp est vérifiée.
La mesure de la puissance active Pcc (court-circuit) mène à la résistance R1 : résistance totale du
transfo vue du primaire, à comparer avec sa valeur théorique R1 = r1 + (n1/n2)2 r2. On en déduit
aussitôt R2.
Le calcul de la puissance réactive Qcc conduit à L1, inductance totale de fuites du transfo vue du
primaire. La comparaison avec la valeur théorique sans fer L1 = 2l1 indiquée sur les bobines (pour

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un solénoïde l1 = µ 0 n12s/l) devrait mener à une valeur de µ r proche de 1 puisque les fuites ont lieu
dans l'air.

3-5) Essais du transfo en charge

En charge résistive ou inductive, la prévision des pertes fer p f = V12/Rµ et Joule PJ = R2 I22 = R1
I12 doit mener à des valeurs du rendement η=(P 1-pf-pJ)/P1 proches de celles mesurées η=P 2/P1.
Enfin, si l'hypothèse de Kapp est vérifiée (proportionnalité entre I1 et I2 : I1/I2 = n2/n1) et si les
mesures de R2 et L2ω sont fiables, on devrait pouvoir prévoir la chute de tension au secondaire
∆V2=V20 - V2 (V20 tension secondaire à vide).
Bien sûr en charge résistive cosφ=1 et ∆V2 = R2 I2, et en charge inductive on prendra cosφ=0 (à
justifier) si bien que ∆V2 = L2ω I2.

4 - Champs tournants (moteurs synchrones et asynchrones)

4-1) Champs tournants

Lorsqu'un système de courants alternatifs triphasés alimente les 3 bobinages statoriques d'un moteur
synchrone ou asynchrone, il naît dans l'entrefer une induction tournante. Dans le cas du moteur
synchrone le champ tournant entraîne en rotation un aimant multipolaire. Dans le cas du moteur
asynchrone le champ tournant engendre dans les circuits du rotor (lequel tourne plus lentement) des
courants de Foucault, d'où un couple moteur.
Pour ces 2 moteurs alternatifs la puissance électrique est amenée directement aux enroulements
statoriques : contrairement aux moteurs à courant continu, la puissance n'est donc plus limitée par
des contacts glissants charbons/collecteur.
Dans une machine synchrone de puissance élevée, il faut certes alimenter le rotor inducteur par le
courant continu d'excitation : cela se fait sans trop de difficulté à moyenne puissance (les charbons
frottent sur des bagues et non sur des lames). Pour les très gros alternateurs, ce courant continu est
en fait le courant redressé provenant d'un alternateur auxiliaire de moyenne puissance dont le rotor,
porté par l'axe en rotation, est l'induit et le stator est l'inducteur.
Dans les gros moteurs asynchrones, le rotor bobiné est relié par 3 bagues à l'extérieur : on peut
utiliser ainsi le courant rotorique plutôt que de le laisser chauffer bêtement le rotor. Les contacts
glissants peuvent alors limiter la puissance.
Autre avantage des machines alternatives : l'espace statorique est bien mieux utilisé que dans une
machine à courant continu. Le rapport puissance/ poids est 2 fois meilleur.

4-2) Champ tournant en 1 point

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v1
Mr

ω t- θ θ x
x O Bs
O
z z

v3 v2

Soient 3 solénoïdes se déduisant l'un de l'autre par une rotation de ±120° autour de l'intersection O
de leurs axes coplanaires. Soit Ox un axe coplanaire quelconque faisant un angle θ avec l'axe de la
bobine 1. Si on fait tourner, à ω rad/sec, un dipôle magnétique de moment Mr autour du point O, il
existe en O un champ tournant B dont la projection sur Ox est de la forme bx = Bcos(ωt-θ). On
recueille aux bornes des 3 enroulements des fem alternatives (loi de Lenz, e=-dΦ/dt) déphasées de
±2π/3 l'une par rapport à l'autre : on a ainsi fabriqué un alternateur triphasé et les 3 tensions sont
données par :

v1 = V 2 cosωt

v2 = V 2 cos(ωt-2π/3)

v3 = V 2 cos(ωt+2π/3)

La réciproque de cet alternateur est le moteur synchrone : si on alimente les 3 enroulements par 3
tensions triphasées, les courants triphasés de pulsation ω, qui circulent dans les 3 bobines, créent 3
inductions axiales déphasées dans le temps de 2π/3 dont la résultante Bs au point O et dans la
direction de l'axe Ox a pour module Bs = 3/2Bcos(ωt-θ). C'est l'expression d'un champ tournant : si
l'axe Ox tourne à la vitesse ω, le module du champ reste constant.
Le rotor, dipôle magnétique, peut être entraîné (à condition de le lancer à la vitesse ω) par le champ
magnétique tournant à cause du couple Γ= MR x Bs. Le rotor tournera rigoureusement à la vitesse ω
(sinon Γmoyen=0). C'est le principe du moteur synchrone.

4-3) Champ tournant dans un entrefer

Les lignes d'induction des champs magnétiques doivent traverser le minimum d'air. Le stator est
donc constitué d'un cylindre creux en fer feuilleté où l'on a usiné des encoches (au moins 4 par
phase) parallèles à l'axe, encoches contenant les conducteurs des 3 phases.
Le rotor est un cylindre plein en fer feuilleté où des encoches sont usinées en surface selon des
génératrices parallèles ou non à l'axe. Pour un moteur asynchrone, toutes ces encoches rotoriques
contiennent des conducteurs (souvent en aluminium coulé) en court-circuit.
Les stators d'un moteur asynchrone et d'un moteur synchrone sont donc identiques : les 3
enroulements statoriques alimentés en alternatif triphasé créent une induction tournante
Bs(θ,t) = Bm cos(ωt-pθ) où p est le nombre de paires de pôles d'un enroulement.
Exemple d'une machine tétrapolaire :

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i3
S i2

i1 i1 stator

i2 rotor i3

N N
i3 i2
θ
i1 i1 entrefer
i2 i3
S

Prenons le cas d'un stator à 24 encoches usinées dans le stator (donc séparées de 360°/24=15°).
L'enroulement d'une phase occupe 8 encoches (4 groupes de 2 adjacentes décalés de 90° l'un par
rapport à l'autre). Les enroulements statoriques sont alimentés comme indiqué sur la figure. Etant
donnée la circulation des courants et d'après le théorème d'Ampère, l'induction b1 due au courant i1
de la phase 1, varie en escalier comme indiqué ci-dessous.
b1

N N N
S π S 2π θ

Le graphe b1(θ) montre sur un tour 2 pôles Nord et Sud, c'est-à-dire p = 2. Gardons pour simplifier
seulement le fondamental de cette fonction périodique b1(θ) = Bmcospθ. Plaçons les autres
enroulements dans des encoches décalées de ±120° par rapport à celles de la phase 1.
Lorsque les 3 enroulements ainsi bobinés sont alimentés en triphasé par 3 courants i1, i2, i3 de
pulsation ω, l'induction b1(θ,t) s'écrit b1(θ,t) = Bm cospθcosωt et le module du champ résultant qui
est la sommes des trois inductions b1, b2, b3, s'écrit (pour b2 ωt et θ sont déphasés de 2π/3 et de
4π/3 pour b3) :
Bs(θ,t) = 3/2B m cos(ωt-pθ).
C'est l'équation d'un champ tournant, Bs(θ,t) est constant si θ = ωt/p, c'est à dire s'il tourne à la
vitesse Ω = ω/p (sous multiple de la pulsation). La vitesse de rotation Ω (rad/sec) du champ est égale
à Ω = 2π N où N est en tr/sec et la pulsation du courant triphasé est égale à ω = 2π f où f est la
fréquence du courant Ainsi N = f/p, la vitesse de rotation du champ tournant, en tr/sec, est un sous
multiple de la fréquence du réseau. Cette vitesse, imposée par le réseau d'alimentation, est appelée
vitesse synchrone.
En Europe f=50Hz ; donc
- si p=1, on a N=50 tr/sec ou encore 3000 tr/mn
- si p=2, on a N=25tr/sec ou encore 1500 tr/mn
- si p=3, on a N=16,7 tr/sec ou encore 1000 tr/mn etc...

Généralisation :
Un enroulement triphasé dont les bobines embrassent un angle 2π/2p et sont décalées de 2π/3p,
produit un champ à 2p pôles tournant à une vitesse angulaire Ω=ω/p.

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4-4) Le moteur synchrone

Pour que son rotor puisse être entraîné au synchronisme, il doit comporter le même nombre de
paires de pôles que le stator. Par exemple son enroulement rotorique, alimenté par le courant continu
d'excitation i, sera bobiné dans des encoches en vis à vis de celles d'une phase statorique par rapport
à l'entrefer : c'est un aimant à p paires de pôles, un pôle Sud du rotor pouvant être entraîné par un
pôle Nord du champ tournant statorique.
Grâce à cette image, on comprend que si la charge demande un couple élevé au moteur, les pôles
rotoriques vont se décaler en retard par rapport au champ tournant synchrone, et si le couple
demandé est trop fort, le moteur peut décrocher. On comprend aussi qu'il ne peut y avoir de couple
que si le rotor tourne à la même vitesse que le champ tournant statorique, c'est-à-dire au
synchronisme.
Le rotor du moteur synchrone est lancé (à vide) avec un moteur auxiliaire pour l'amener au
synchronisme (on dit "l'accrocher" au réseau) c'est-à-dire faire coïncider un pôle N rotorique avec un
pôle Sud statorique, et seulement après la charge est embrayée.
En raison de tous ces inconvénients (vitesse constante, démarrage laborieux) et magré son excellent
rendement, le moteur synchrone n'est utilisé que pour les très grandes puissances(TGV Atlantique,
pompes de Grandmaison, laminoirs...).

4-5) Le moteur asynchrone triphasé

C'est le moteur le plus utilisé dans l'industrie (très robuste, pas de contact glissant, couple au
démarrage).
Son stator est le même que celui du moteur synchrone : lorsqu'il est alimenté en triphasé, il règne
dans l'entrefer le champ tournant synchrone Bs de module Bs = 3/2B cos(ωt-pθ). Toutes les
encoches du rotor sont occupées par des conducteurs (en aluminium coulé) mis en court-circuit par
2 couronnes aux extrémités du rotor. Deux encoches du circuit forment un circuit fermé à travers
lequel le flux du champ tournant varie, ce qui a pour effet d'induire un courant dans le circuit. Le
couple résultant, entre le champ tournant et le moment magnétique induit entraine le rotor qui
s'oppose ainsi à la variation de flux (loi de Lenz, encore et toujours).
b1
θ
n
S ω1t
ω2t
i
O

Analysons plus précisément le principe de fonctionnement du moteur et considérons à nouveau un


champ tournant en un point O ( cf. 4-2) : b1, b1 = B cos(ω1t-pθ) (p=1). Au point O plaçons une
spire circulaire en court-circuit dont la normale n tourne autour de O à la vitesse ω2 dans le même
plan que b1. Si S est la surface de la spire, le flux de b1 à traver la spire est Φ=Bcos(ω1-ω2)t=
BScosgω1t en posant g=(ω1-ω2)/ω1 = vitesse relative de la spire par rapport au champ tournant ou
le glissement.
D'après la loi de Lenz, il nait dans la spire une fem e=-dΦ/dt =BSgω1singω1t de pulsation
gω1. Soit r la résistance et L l'inductance (self) de la spire. La fem e fait circuler un courant
i=BSgω1/{r2+(gLω1 )2}1/2sin(gω1 t-φ) (φ exprime que i est en retard par rapport à e). La spire
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possède un moment magnétique porté par sa normale n : M=iSn qui, soumis au champ B, subit un
couple Γ=M x B de module MBsingω1 t, c'est-à-dire Γ=B2S2gω1/{r2+(gLω1 )2}1/2sin(gω1 t-
φ)sin(gω1 t). Or sina.sinb={(cos(a-b)-cos(a+b)}/2 entraîne que sin(gω1 t-φ)singω1 t={cosφ-cos(2gω1 t-
φ)}/2 où cosφ=r/{r2+(gLω1 )2}1/2. La valeur moyenne du dernier terme, fonction périodique du
temps, est nulle. le couple moyen non nul pouvant faire tourner le rotor est donné par :

Γ=B2S2gω1r/{r2+ (gLω1)2}

Γ Γ points de
fonctionnement

A stable
Γc
B
instable Ν2 tr/s
0
10 g(%) 0 Ν1

La variation du couple en fonction du glissement ou de la vitesse de rotation N2 (ω2 = 2π N2) est


donnée par les graphes ci-dessus. Une partie de la caractéristique (g faible ou N2 élevée voisine du
synchronisme N1) donne un fonctionnement stable quelque soit la charge. L'autre partie est instable.

Remarque sur la stabilité d'un moteur : Si le moteur de caractéristique mécanique (couple utile en
fonction de la vitesse de rotation) Γu(N2) entraîne une charge dont le couple de freinage est Γc(N2),
Γc étant une fonction forcément décroissante de N2, il y a équilibre quand couple moteur et couple
de freinage s'annulent (aucune accélération). Le fonctionnement A est stable car une légère
augmentation de la vitesse N2 provoque une augmentation du couple de freinage et une diminution
du couple moteur : le système en rotation ralentit et revient à l'équilibre A. Au contraire en B,
l'équilibre est instable.

4-6) Mesure du glissement d'un moteur asynchrone

A vide le seul couple demandé au moteur est son couple de pertes, qui doit être faible pour que le
moteur mérite son nom. Le glissement du moteur est donc très faible (quelques 10-3) : il tourne
pratiquement au synchronisme c'est-à-dire N2≈N1. Si l'on utilise un stroboscope de précision 5% en
mesurant N2 , on n'a aucune chance de mesurer le glissement g = (N1-N2)/N1.
La bonne technique consiste à éclairer l'axe du moteur avec un stroboscope déclenché par la
fréquence N1 (50 Hz si p=1) et de chronométrer la période du mouvement apparent du rotor.
Pendant t secondes, le champ tournant synchrone effectue N1t tours, et le rotor effectue N2t tours
avec N1t-N2t=n (n est le nombre de tours apparents).
Donc N1-N2 = n/t et g= (N1-N2)/N1 = n/N1 t. Si la précision sur t est bonne (il suffit de
chronométrer assez de tours), la précision sur g sera bonne (pas d'erreur sur N1) et la précision sur
N2 = (1-g) N1 sera excellente.

En charge, vu la caractéristique Γ(N2) très plongeante dans sa partie stable, la vitesse sera voisine de
N1, c'est-à-dire que g vaut en général entre 5 et 10% . Ainsi lorsqu'on lit sur la plaque signalétique
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d'un moteur asynchrone sa vitesse nominale N2, on peut facilement en déduire sa vitesse de
synchronisme et son nombre de paires de pôles :
si N2 nominale = 2750 tr/mn c'est que N1 = 3000 tr/mn et p=1
si N2 nominale = 700 tr/mn c'est que N1 = 750 tr/mn et p=4

4-7) Le moteur asynchrone monophasé

Il est utilisé pour des faibles puissances (<1kW) quand on ne dipose pas de triphasé (installations
domestiques : machine à laver, compresseur de réfrigérateur...). Son stator est en réalité bobiné en
diphasé : 2 enroulements décalés de π/2. Reprenons le cas du champ en un point O. Le courant dans

le bobinage 1 est i1=I 2 cosωt et si le condensateur a une impédance très élevée par rapport à

l'inductance du bobinage, le courant i2 dans ce bobinage est i2 = I 2 sinωt. L'induction en O est


donc B = b1 + b2 avec b1 = ki1 = kI cosωt et b2 = ki2 =kI sinωt. B en O est donc bien une induction
tournante à la vitesse ω (rad/sec). Pour la même raison que précédemment, ce même champ tournant
peut entraîner un rotor dont le bobinage est en court-circuit.

5 - Sécurité électrique des personnes

5-1) Le danger d'électrisation et d'électrocution

Le phénomène électrique qui peut tuer l'homme est le courant traversant la région du cœur (risques
de fibrillation cardiaque) : aucun effet grave en dessous de 10 mA (sauf tétanisation et risques de
chute!), risques mortels à partir de 30 mA. Ce courant est fonction de la tension à laquelle la
personne est soumise et de sa résistance électrique (qui dépend de la nature des contacts : peau
humide, bottes ou gants de caoutchouc, nature du sol ...); elle varie de 200 à 2000Ω.
Sans entrer dans les détails, on admet que la tension de contact UC à laquelle on peut être soumis
sans danger, ne doit pas dépasser une valeur limite UL , qui vaut en alternatif : 12V (efficaces) dans
des locaux immergés, 25V dans un lieu humide et 50V dans un endroit sec (la tolérance est le double
en continu).
Si la tension de contact UC est supérieure à ces limites UL, on peut tout de même s'en sortir si
l'électrocution ne dure pas trop longtemps. Par exemple, en local sec, il n'y a pas de danger si ce
temps t n'excède pas 170ms pour une tension de 220V, et pas de danger si t<340ms pour Uc=120V
; en local humide pas de danger si t<50ms pour 220V

On peut s'électrocuter en touchant directement un conducteur (un fil de ligne d'une phase) de la
distribution électrique. Cela peut arriver si l'on travaille sur un appareil sous tension et représente
5% des accidents. La plupart des accidents arrive par contact avec la carcasse d'un appareil (sa
masse) soumise à une tension supérieure aux limites ci-dessus par suite d'un défaut : un fil de phase
est au contact de la carcasse métallique et l'utilisateur, dont les pieds sont au sol, joue le rôle de
conducteur. Pour l'éviter, la première précaution est de supprimer tout risque de contact avec des
conducteurs sous tension en utilisant par exemple une carcasse en plastique (sèche-cheveux, robot-
marie, perceuse,... etc ) qui offre cependant un risque d'incendie. Mais pour des raisons mécaniques
et/ou électriques (référence de potentiel), beaucoup d'appareils ont une carcasse métallique. La
protection des personnes dépend alors des installations électriques :
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- du réseau BT (basse tension) de distribution EDF
- de l'installation BT de l'utilisateur.

5-2) Les régimes de protections (TT,TN,IT)

a) Signification de la première lettre

Elle concerne ce qui se passe chez EDF.


Au niveau de son transformateur MT/BT (moyenne tension/basse tension) triphasé, EDF sort 3 fils
de phase et un fil de neutre qui vont chez l'utilisateur. Mais EDF relie aussi ce fil de neutre :
- soit directement à la terre - lettre T - (régimes TT ou TN)
- soit indirectement à la terre, à travers une impédance Z - lettre I - (régime IT).
Si Rb est la résistance de mise à la terre (Rb<1Ω en général), la résistance rencontrée par le courant
de retour du sol est donc Rb en régime TT ou TN , et Rb+Z ≈Z en régime IT

b) Signification de la deuxième lettre

Elle concerne ce qui se passe chez l'utilisateur.


Les carcasses des appareils (ordinateurs, chaine hifi, moteurs, oscillo, générateurs, ... ), ce qu'on
appelle les masses, sont reliées à un conducteur de protection équipotentiel (PE) lui même relié :
- soit directement à la terre - lettre T - (régimes TT ou IT). Il y a alors une résistance de terre
Ra, moins surveillée malheureusement que celle d'EDF (Ra<20Ω si possible)
- soit relié au neutre - lettre N - (régime TN) de la façon suivante :
: TNC : neutre et conducteur de protection sont Confondus
: TNS : neutre et conducteur de protection sont Séparés

5-3) Le régime TT

L'exemple le plus courant du régime TT est celui des installations domestiques BT. On fera donc
surtout l'étude en monophasé.
Ph Ph
I1+ I2 I1+ I2
R V
N
N
Rb I2 PE
I1+ I2 I2
I1 Rd Ra
I1
Rh
Uc
Réseau EDF
installation utilisateur

A gauche de la figure est représenté l'enroulement secondaire du transformateur EDF MT/BT qui
délivre une tension constante V = 220V (ou 127V) entre phase (Ph) et neutre (N). R est la résistance
du transfo vue du secondaire (R ≤ 1Ω). A droite figure l'installation électrique de l'utilisateur. La
carcasse de l'appareil est reliée à la terre par le conducteur de Protection Equipotentielle PE à
travers une résistance de terre Ra.
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a) Défaut franc
Supposons qu'à l'intérieur de l'appareil le fil de phase touche la carcasse, Rd est la résistance de
défaut. La personne, de résistance Rh≈2000Ω est traversée par le courant I10 qui suit le trajet
suivant : phase R≈0Ω, défaut Rd≈0Ω, masse de l'appareil, personne Rh, sol, terre EDF de valeur
Rb.
- La carcasse de l'appareil n'est pas mise à la terre :
Supposons que Ra = Rb = 1Ω.
I10 = V / (R + Rd + Rh + Rb) = 220/(0+0+2000+1) ≈ 110mA —> Danger
Elle est soumise à la tension Uc = 220V —> Danger
- La carcasse de l'appareil en défaut est maintenant mise à la terre.
Alors on a V = Rh I1 + Rb( I1 + I2) = RaI2 + Rb(I1 + I2)
et I1 = V Ra / [Rh (Ra + Rb) + Rb Ra ]
Note : si Ra = Rb et Rh >> Ra alors I1 ≈ I10 / 2 et Vh = V / 2.
Si Ra = 0 alors I1 = 0 et Vh = Uc = Rh I1 = 0 —> Aucun danger
En réalité Ra n'est pas nulle (qqs ohms) et le défaut provoque une montée du potentiel de la carcasse
qui peut être dangereuse. On comprend l'importance de vérifier la qualité de la mise à la terre de
l'installation : Ra doit être la plus faible possible. On peut d'autre part envisager une protection par
disjoncteur magnéto-thermique.

b) Protection par un disjoncteur magnéto-thermique

magnéto-
Ph Ph
I1+I2+In thermique
R V
N
N In In I1+I2+In
Rb PE I2

I1+I2 I2
I1 Rc Rd Ra
I1
Rh
Uc
Réseau EDF
installation utilisateur

Supposons que l'appareil récepteur ait une puissance de 660W (alors son courant nominal In =
660/220 = 3A et sa résistance de charge est Rc = 220 / 3 = 73Ω) et que le seuil de déclenchement du
magnéto-thermique ait été réglé à 5A.
S'il y a défaut, le transformateur va délivrer :

- le courant In absorbé normalement par l'appareil sous tension


In = V / (R +Rc ) ≈ V / Rc
- le courant I1 qui traverse la personne touchant la carcasse
I1 = V Ra / [Rh (Ra + Rb) + Rb Ra ]
- le courant I2 de défaut passant de la carcasse au sol à travers Ra et retournant au transfo EDF par
Rb
I2 = Rh I1 / Ra
Dans le cas étudié, In = 3A, I1 ≈ 55 mA, I2 = 2000*55e-3/1 ≈ 110A (Danger) et Vh = Uc = Rh I1
≈ 110V (Danger).
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Le courant I2 provoque le déclenchement du magnéto-thermique réglé à 5A et la personne
est protégée.
Toutefois ce déclenchement doit être rapide (t< 340ms en local sec) au cas où la personne touche la
carcasse lors de l'apparition du défaut ou de la mise sous tension de l'appareil. Si le défaut n'est pas
franc, le magnéto-thermique ne va pas forcément déclencher. Prenons l'exemple suivant :
Supposons que Ra = Rb = 22Ω et Rd = 100Ω. Dans les équations on remplace Rb par Rb+Rd.
Alors I1 ≈ 17 mA (Danger) et la tension de contact Uc = 2000x17e-3 ≈ 34V (Danger). I2 = ≈
1.5A.
Le courant dans le disjoncteur magnéto-thermique passe de In =3 A sans défaut, à In+I1+I2 ≈ 4.5A
et le magnéto-thermique réglé à 5A ne déclenche pas :
Ainsi une protection magnéto-thermique ne suffit pas toujours à protéger les personnes,
que le défaut soit franc ou non.

c) Protection par un disjoncteur différentiel Résiduel (DDR)

Placé à l'entrée de l'installation, sur le fil de phase et sur le neutre, il déclenche rapidement lorsque la
différence entre le courant amené par la phase et celui enmené par le neutre excède son seuil I∆n
(courant différentiel résiduel nominal).
DDR

Ph Ph
¬ I1+I2+In
R V I1+I2+In

N In In N
Rb I2 PE
I1+I2
I1 Rc Rd Ra
I1
Réseau Rh
EDF Uc

installation
utilisateur

Si on met sous tension l'appareil comportant le défaut Rd = 100Ω, il suffit que le seuil du DDR soit
réglé à I∆n = I2 = 1A et les personnes sont protégées Mais le défaut peut avoir une résistance plus
élevée ou la résistance de terre de l'utilisateur peut être mauvaise, ce qui peut entraîner un non-
déclenchement du DDR. Pour avoir une sécurité complète, on choisit le seuil de déclenchement du
DDR inférieur à UL / Ra (Rh>>R a) d'autant plus bas que la résistance de l'utilisateur est mauvaise.
Un DDR protège les personnes seulement si I∆n ≤ UL / Ra.
Encore une fois on comprend l'importance de vérifier la qualité de la mise à la terre de l'installation :
Ra doit être la plus faible possible. Le schéma TT a l'inconvénient de déclencher au premier défaut,
privant de courant toute l'installation en aval de la protection de son alimentation. Bien sûr, on peut
installer des DDR indépendamment sur chaque partie de l'installation. Si des DDR se trouvent en
cascade, il faut naturellement que le DDR en amont ait un seuil de déclenchement plus élevé que
chacun des DDR situés en aval. Il faut aussi que le DDR aval ait un temps de réponse plus court
(instantané) que le DDR amont (temporisé)

5-4) Régime TN

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Ce schéma n'est possible que dans les installations alimentées par un poste de transformation privé,
MT/BT par exemple. Dans le schéma TN (TNC ou TNS), du côté utilisateur le conducteur
équipotentiel, qui relie les masses entre elles, est directement relié au neutre. On le nomme PEN. Son
avantage est que le courant de défaut I2, qui se referme par le neutre du réseau, est un courant de
court-circuit phase-neutre très élevé pour déclencher très rapidement une protection classique
magnéto-thermique.

DDR
Ph Ph
¬ I1+I2+In
R V I1+I2+In

N In In N
Ra I2 PEN

I1 I2
I1 Rc Rd
I1
Réseau Rh
EDF Uc
installation
utilisateur

Si la liaison PE-N est impeccable Re=0. En cas de défaut franc et si Rd=0 et la surintensité I2 est
énorme I2 = V / (R + Rd + Re) = 220A et le disjoncteur magnéto-thermique déclenche
instantanément et protège les personnes et le matériel. Cependant si le défaut n'est pas franc (Rd =
200Ω) ou si la liaison PEN est très mauvaise (ligne trop longue Re = 200Ω), les problèmes sont les
mêmes que dans le régime TT et la solution de protection des personnes est un DDR.
On comprend la nécessité de contrôler la qualité de la liaison PE-N pour conserver Re faible. Le
schéma TN a l'inconvénient de déclencher au premier défaut, privant de courant toute l'installation
en aval de la protection de son alimentation

5-5) Régime IT

Ce schéma n'est possible que dans les installations alimentées par un poste de transformation privé,
MT/BT par exemple.
Son intérêt est qu'il n'y a pas de danger pour les personnes au premier défaut, permettant ainsi la
continuité du service et la réparation du défaut. Il y a danger au deuxième défaut qui doit
obligatoirement couper l'alimentation.

a) Pas de danger au 1° défaut

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Id Ph1
Ph2
Ph3
N

CPI
Rd2

Id Uc Ra

Réseau privé utilisation

Le courant Id de ce premier défaut Rd entre la phase 1 et la carcasse de l'appareil mis à la terre par
Ra se referme par le sol et l'impédance Z d'isolation entre le neutre et la terre. Id = V / (R + Rd +
Ra).
Supposons Z = 500Ω (valeur très basse), le défaut franc Rd = 0 et la terre Ra = 20Ω. Alors Id =
220/(500+20) = 0,42A ce qui met la carcasse de l'appareil à Uc = Ra Id = 8,5V par rapport au sol. Il
n'y a pas de danger pour la personne qui le touche, à condition d'être certain que Z > 500Ω. Il faut
donc installer un contrôleur permanent d'isolement du réseau (CPI) qui signale (alerte visuelle et
sonore) l'apparition du défaut, c'est-à-dire lorsque l'impédance du réseau devient inférieur à
Z=500Ω.

b) Danger au 2° défaut

Ph1
U Id Ph2
Ph3
N

CPI
Rd1 Rd2

Ra2
Uc Id
Ra1
Réseau privé
atelier n°2
atelier n°1

Si un deuxième défaut apparaît sur une autre phase, sur un autre appareil situé dans un autre local
(c'est-à-dire avec une autre prise de terre Ra2), la tension composée U fait circuler un courant Id = U
/ (2R+Ra1+Ra2+Rd1+Rd2) soit Id = 380/40 = 9.5A qui amène les carcasses des 2 appareils en
défaut à Uc = Ra1 Id = 190V par rapport au sol —> Danger
On peut installer des DDR sur chaque partie de l'installation pour éviter le danger de l'apparition
simultanée des 2 défauts.

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Si les 2 appareils en défaut sont dans le même local, leurs 2 masses étant reliées à la même prise de
terre, il y a danger si la personne touche simultanément les 2 carcasses, mais le courant de défaut Id
= U / (Rd1 + Rd2) fait rapidement disjoncter le magnéto-thermique de protection.
Il est impératif d'intervenir dès que le CPI signale le premier défaut, par exemple en isolant de suite
l'appareil en défaut par son disjoncteur. On peut localiser le défaut en isolant successivement
chacune des parties de l'installation.

5-6) Mesure d'une prise de terre

Le bon fonctionnement des DDR pour la protection des personnes exige des prises de terre de
qualité.
La valeur d'une prise de terre est approximativement donnée (en ohm) par
R = k ρ / L où
- k varie de 0,8 à 2 selon la forme du conducteur enterré
- L est la longueur de la tige (tuyau, grille) enterrée verticalement (k=0,8) ou horizontalement
(k=2)
- ρ la résistivité du sol (terrain gras 50Ωm ; gravier 500Ωm ; sable, roche 3000Ωm).

G
I
A

Rx Rb Ra
Vx Vb Va

La mesure d'une prise de terre x nécessite 2 prises de terre auxiliaires a et b, chacune très éloignée les
unes des autres.(plus de 20m). Le générateur G branché entre X et A fait circuler le courant I entre X
et A : Vx - Va = Rx I + Ra.I. Le voltmètre branché entre x et b mesure la tension Vx - Vb = Rx I
puisque Rb n'est traversé par aucun courant. Ainsi Rx = (Vx - Vb) / I.

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