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Notions du référentiel : lien social, socialisation, solidarité

Chapitre changement et mécanique/organique, risques sociaux, Etat-Providence, assistance,


solidarités sociales redistribution

Fiche1 – Les instances d’intégration et de socialisation


(repris en partie du manuel en ligne Brises)

En première a été étudié ce que les sociologues appellent les instances de socialisation, c’est-à-dire les institutions ou groupes qui
transmettent la culture d’une société, ses normes et ses valeurs. Nous allons reprendre l’étude de ces instances, mais sous un angle
un peu différent, pour voir non pas tant comment elles construisent l’individu en le socialisant, mais comment cette construction
produit de la solidarité entre les individus d’une même société. Il y a bien sûr une multitude d’instances d’intégration, mais nous
allons nous concentrer sur les principales : le travail, la famille, l’école et la citoyenneté.

Pour voir les critères de classification des groupes : ici

un diaporama de J.Dornbush: La cohésion sociale et les instances d'intégration

Un article des cahiers français d'octobre 2009 sur les différentes formes d'intégration:lapeyronnie.pdf

Deux articles de Sciences humaines: Lien social Aux sources du lien social

Partie 1- Le travail , parce qu’il donne une identité professionnelle, un revenu et des
droits sociaux, est le pilier essentiel de l’intégration

Le travail comme activité centrale dans la société, comme activité donnant statut et rôle à l’individu, n’apparaît en tant que tel
qu’au 18è siècle, selon certains philosophes comme D.Méda. Sa place sociale s’est considérablement accrue depuis cette époque
et le travail est « le » moyen pour l’individu de se construire une identité professionnelle et sociale, de s’assurer un revenu, et
d’obtenir des droits sociaux.

I. Le travail crée une complémentarité entre les individus : l’analyse de Durkheim

Le rejet de l’analyse libérale de la division du travail


Postulat expliquant selon les libéraux l’apparition de la division du travail : Selon les économistes, la
division du travail peut être analysée comme la réponse à un problème auquel sont confrontés les
individus. La division du travail doit donc être vue comme un construit humain : les individus ayant
intérêt à se partager les tâches afin d’accroître le rendement de la collectivité, ou plus exactement
d’être plus productif que leurs concurrents et de gagner des parts de marché ( les deux visions n’étant
pas contradictoires mais complémentaires, vu les bienfaits de la concurrence ) . Les économistes
libéraux basent donc leur analyse sur l’utilitarisme et l’individualisme méthodologique. Ils partent d’un
individu représentatif, l’homo oeconomicus qui est égoïste et rationnel (comportement naturel à
l’homme ). Ils étudient les actions de cet individu : en recherchant son intérêt personnel, il a intérêt à
diviser le travail. Puis ils agrègent ces comportements individuels afin de faire apparaître la société qui
en est le résultat.

Durkheim s’oppose à cette conception en la réfutant sur plusieurs points : ici

Un article de Sciences humaines: Les ressorts économiques du lien social


A. Les deux formes de solidarité ( 7 et 8 p 388)

Durkheim, comme de nombreux sociologues de son temps, va être frappé par la disparition de l’ordre
social traditionnel qui s’opère sous ses yeux et va se demander par quoi le remplacer.
Il va pour cela s’appuyer sur une analyse développée par F Tonnies qui oppose deux types de solidarité
qui se succèdent : la communauté ou gemeinschaft et la société ou gesellsachft.

Pour l’analyse de Tonnies : ici

Durkheim va reprendre et développer l’analyse de Tonnies , en insistant plus particulièrement sur les
progrès de la division de travail qui témoigne du passage des sociétés à solidarité mécanique aux
sociétés à solidarité organique , dont on peut résumer les caractéristiques par le tableau suivant .

SOLIDARITE MECANIQUE SOLIDARITE ORGANIQUE


OU PAR SIMILITUDE
TYPE DE SOCIETE Sociétés primitives ou archaïques sociétés modernes

TAILLE DE LA COMMUNAUTE restreinte densité forte


PLACE ET ROLE DE l’individualisme est totalement La conscience collective est
L’INDIVIDU inconnu, largement dépassée par les
-l’individu est soumis à la consciences individuelles
communauté - les individus se sont émancipés
-les individus sont semblables des contraintes imposés par la
collectivité:les individus sont libres
- les individus sont différents et
complémentaires il doivent prendre
conscience de cela pour concourir
au bon fonctionnement de la
société.
PLACE ET ROLE DE LA la communauté préexiste à L’individu préexiste à la
COMMUNAUTE l’individu, en fonction de la communauté, le consensus qui va
tradition, la communauté établit générer la communauté résulte de
des valeurs, des règles , un sacré la différence de l’hétérogénéité de
auxquels l’individu doit se la complémentarité des individus
conformer
TYPE DE DROIT subordination des individus à la le droit perd son caractère
conscience collectif, le droit est répressif, devient un droit restitutif
répressif en cas de violation des qui ne recoure plus essentiellement
règles édictées par la à la punition mais à la réparation:
communauté, car elle se sent droit commercial, droit civil
attaquée dans ce qu’elle a de plus
fondamental : droit pénal;

La question est alors de savoir quelles sont les raisons qui expliquent le passage de la solidarité
mécanique à la solidarité organique.

Pour l’origine de la division du travail (10 à 13 p 389-390): ici

Pour l’analyse de Durkheim des défauts d’intégration : ici

Sur Sciences humaines: Émile Durkheim (1858-1917) - Le père de la sociologie

I. Le travail permet de se construire une identité professionnelle

Nous avons vu au chapitre précédent que la division du travail permet à chacun de se rattacher à un collectif intermédiaire entre la
société et l’individu : le « métier », la profession, la catégorie sociale. Par le travail on peut d’une part se reconnaître des
semblables, qui partagent notre profession ou notre situation économique et sociale, et d’autre part se distinguer d’autres
personnes, qui exercent un métier différent, et ont donc d’autres valeurs, d’autres référence, avec qui on peut même être en conflit.
Cela peut paraître paradoxal, mais un individu a besoin de ce double mouvement de différenciation et d’assimilation pour
s’intégrer. L’identification à autrui nous rattache à la société, fait exister le collectif, et la différenciation nous donne une place
dans ce collectif. Dans le travail, cette « place » va se caractériser par un statut social – en quelque sorte le rang du travailleur dans
les différentes hiérarchies sociales (prestige, pouvoir, mais aussi richesse) – et un rôle social – c’est-à-dire l’utilité du travailleur
dans l’entreprise et au-delà dans la société, ce à quoi « il sert ».

II. Le travail assure un revenu et la participation à la société de consommation.

Travailler, plus précisément être actif, s’est s’assurer un revenu, qui est déjà une reconnaissance de l’utilité sociale de ce que l’on
fait. En ce premier sens, déjà, le travail est intégrateur. Mais le revenu permet aussi à l’individu de consommer les biens valorisés
par la société, et donc de s’y faire reconnaître. Si nous consommons tous à peu près les mêmes choses (voitures, logement, loisirs,
vêtements, etc.) ce n’est pas seulement parce que ces biens sont objectivement utiles ou nécessaires, mais aussi parce qu’ils nous
donnent un certain statut social. Pensez à ce que cela peut représenter en termes d’autonomie et d’identité personnelle d’acheter sa
première voiture.

III. Le travail assure des droits sociaux.

Les droits sociaux sont les prestations sociales constitutives de l’Etat providence dont on reparlera à la deuxième section de ce
chapitre. C’est, par exemple, la possibilité d’une indemnisation pour les salariés qui se retrouvent au chômage. Ces droits sociaux
matérialisent la solidarité entre les individus, et plus encore l’appartenance à la société : c’est bien parce qu’on travaille en France
que l’on bénéficie d’une panoplie de droits et de prestations, qui diffèrent d’un pays à l’autre, chaque société organisant sa sphère
de solidarité.

Conclusion :
Le travail, parce qu’il permet à l’individu d’acquérir un statut social, de disposer de revenus et d’accéder à des droits et des
garanties sociales, est donc devenu un pilier de l’intégration sociale. La nécessité impérieuse (pas seulement matériellement mais
aussi socialement) d’avoir un emploi, la volonté très marquée dans les enquêtes d’opinion de s’épanouir dans son travail, montrent
bien que le travail n’est pas seulement une activité parmi d’autres. Le travail est plus que cela, il est fortement chargé
symboliquement, autrement dit il fait partie du registre des valeurs.

Pour plus de développement : ici

Sur Sciences humaines: Les formes d'intégration professionnelle

Sur le site de l'ENS

L'entretien avec Michel Lallement et la présentation générale de son ouvrage sur le Travail.
Ecouter l'intégralité de entretien.Le podcast. L'audio.

Partie 2 – La famille a un rôle fondateur dans l’intégration

C’est dans la famille que se passe une bonne partie de la socialisation primaire des individus. C’est là d’abord que sont transmises
les normes et les valeurs en vigueur dans la société. Mais la famille est aussi un réseau d’entraide et de solidarité qui contribue à la
cohésion sociale.

I. La famille transmet les normes et les valeurs en vigueur dans la société.

Ce mécanisme de la socialisation familiale a été abordé en classe de première : la famille transmet le langage, les mœurs, les rôles
sociaux (à commencer par ceux de parents et d’enfants !). Nous n’allons pas analyser ce processus ici, mais simplement rappeler
son importance pour bien s’intégrer à la société L’exemple de la langue est le plus parlant (si on peut dire !) : comment ne pas se
sentir étranger dans une société si on n'en parle pas la langue ? Comment interagir avec les autres si on ne peut se comprendre ?

II. La famille est le lieu d’activités communes.

C’est vrai évidemment pour les activités quotidiennes, comme les repas par exemple. Ces activités donnent lieu à un partage des
tâches à l’intérieur de la famille, un peu comme le travail est divisé dans l’entreprise, qui organise des rôles familiaux (qui prépare
le repas, qui s’occupe des tâches ménagères, des courses, des démarches administratives, etc.). Les loisirs pris en famille
permettent aussi de tisser des liens de socialisation . Enfin, la famille peut aussi être un lieu d’activité économique, comme dans
les familles d’agriculteurs traditionnelles ou chez les ouvriers du textile au début du 19ème siècle (les « canuts » lyonnais par
exemple).

III. La famille constitue un réseau de solidarité.

Il est évident que la famille implique un ensemble d’obligations et de droits réciproques permanents entre ses membres, tant sur le
plan légal que sur le plan affectif. C’est notamment la relation entre parents et enfants, bien plus durable que la relation de couple
par exemple, ou encore la relation entre grands-parents et petits-enfants, avec ce qu’elle implique souvent en termes d’échange de
services ou de transferts financiers. Mais quel est l’impact de ces liens sur l’intégration ? Comme le travail, la famille est un
« échelon intermédiaire » entre la société et l’individu, où celui-ci peut prendre place, donner du sens à sa présence parce qu’elle
s’insère dans un tissu de relations de proximité. La famille est en fait un « lieu », un espace de partage où la solidarité prend une
dimension concrète. La famille est souvent, pour l'individu, le premier recours en cas de « pépin », mais aussi un recours pour
organiser au mieux sa vie matérielle (par exemple, la garde des enfants par les grands-parents, occasionnellement ou
régulièrement).

Un article des Cahiers français: Familles et inégalités sociales


Un diaporama de Sciences Po Paris: Microsoft PowerPoint - Sociologie de la famille
Une conférence de F.de Singly à l'Université de tous les savoirs: - La famille, première et seconde modernités
La vie des idées Ethnologie de la parenté

Partie 3- Le rôle de l’école

Avec la famille, l’école joue un rôle important dans la socialisation des futurs citoyens. Elle contribue donc à l’intégration sociale
des membres de la société, en transmettant des normes et des valeurs, mais aussi en favorisant l’épanouissement individuel et en
préparant l’entrée dans la vie active.

I. Le rôle traditionnel de l’école : la transmission d’une culture commune.

L’ « école républicaine », celle qui s’est construite au cours de la 3è République, en particulier avec les lois de Jules Ferry rendant
la scolarité obligatoire, est d’abord celle qui a comme objectif de « fabriquer des bons français ». Elle a imposé la langue
française au détriment des langues régionales de manière très systématique (et vous savez depuis la classe de première combien la
langue est un élément essentiel de la culture d’une société). Elle a valorisé la science et la raison, et à travers elles, l’idée d’une
culture universelle dépassant les particularismes religieux. Elle a diffusé tout un ensemble de valeurs patriotiques (les grandes
dates de l’histoire de France, les « grands hommes », le drapeau français, la Révolution française, etc) qui ont contribué à
construire réellement la Nation française : les enfants, une fois passés par l’école, avaient à la fois une langue, des références
culturelles et des racines historiques communes, quelle que soit leur origine sociale, régionale, religieuse ou ethnique. On mesure
à quel point ce fonctionnement était en effet intégrateur.

II. La préparation à la vie active.

L’école prépare à l’entrée dans le monde du travail en dispensant des qualifications et en les validant par des diplômes. On
retrouve dans cette fonction utilitaire de l’école un peu la même fonction intégratrice que la division du travail : donner une place
à chacun en lui donnant une identité professionnelle. Le diplôme, c’est la reconnaissance de capacités et donc d’une
sorte « d’utilité sociale », mais c’est aussi le début de l’appartenance à un monde professionnel.

III. La construction des individus.


L’école doit permettre à l’enfant de développer sa personnalité, de s’épanouir, donc de construire son identité personnelle, par
définition différente de celle des autres enfants. Cela peut paraître paradoxal de dire que la construction de l’identité individuelle
concourt à l’intégration sociale, mais le paradoxe n’est qu’apparent. Emile Durkheim avait déjà souligné que l’individu était
nécessairement une construction sociale : ce n’est que dans un cadre social, par opposition avec les autres et plus généralement
dans l’interaction avec les autres que l’on peut affirmer une personnalité propre.

Conclusion :

L’école rencontre aujourd’hui des difficultés dans sa mission intégratrice, mais ces difficultés, largement évoquées dans les
médias, ne doit pas conduire à sous-estimer le rôle de l’école dans la cohésion sociale. Le développement de la scolarité
obligatoire jusqu’à 16 ans, le prolongement et la démocratisation des études font que le poids de l’école dans le processus
d’intégration s’est considérablement renforcé au cours du 20ème siècle.
Une vidéo de Canal U: L’école, respect de la diversité face aux risques du communautarisme
Sur le portiques revues :L'école, facteur d'exclusion ou d'intégration ?
Sur la vie des idées, La mixité sociale à l’école : une affaire de famille ?

Partie 4 – Le rôle de la citoyenneté

I. Qu’est-ce que la citoyenneté ?

La citoyenneté est d’abord politique. On peut dire que c’est la capacité à être membre d’une communauté politique et, à ce titre, à
participer à la prise des décisions. Ces décisions sont celles qui concernent la vie en société et en particulier la façon de régler les
conflits surgissant entre les membres de la société. La citoyenneté s’exerce au travers d’un certain nombre de droits (égalité
juridique des citoyens, droit de vote, etc…) et de devoirs (défense du pays, financement des dépenses collectives, etc).

II. En quoi la citoyenneté est-elle intégratrice dans une société démocratique ?

Chaque citoyen, au-delà de toutes les différences qu’il peut avoir avec les autres citoyens, est dépositaires d’une parcelle de
légitimité. A ce titre, il dispose des mêmes droits et devoirs que les autres, et il est appelé à les exercer concrètement. C’est cette
égalité entre les individus et l’implication dans le gouvernement de la société qui est intégrateur. La Nation se veut intégratrice de
ses membres au-delà de leurs différences religieuses, ethniques, ou de genre (homme/femme). Elle transcende donc tous les
particularismes au nom des valeurs universelles (égalité, démocratie, liberté). Enfin, pour conclure, on peut remarquer que si
l’exercice traditionnel de la citoyenneté politique semble aujourd’hui en déclin, il y a sans doute des formes nouvelles d’exercice
de cette citoyenneté : quand on voit le nombre d’associations s’accroître, le nombre de gens qui s’impliquent bénévolement, par
exemple, dans les Restos du Cœur, on peut penser qu’il y a là de nouvelles formes de participation, qui sont essentiellement
politiques

Une vidéo de Canal U : La notion de citoyenneté

Partie 5- Le rôle de la protection sociale


Le développement de la protection sociale et des solidarités collectives est caractéristique du 20ème siècle, surtout dans sa
deuxième moitié, dans les pays développés. C’est l’Etat qui en a été l’artisan, d’où son appellation, Etat providence, pour
signifier que l’Etat, donc la solidarité nationale, allait prendre en charge les individus, un peu comme auparavant, on se confiait
à la providence divine et à l’église.

I. Le développement de l’Etat-Providence
Il faut comprendre d’abord pourquoi l’Etat providence s’est créé, en réponse à quels besoins. Nous pourrons voir ensuite
quelles sont les grandes logiques qui président au développement des Etats providence et quelle typologie on peut faire, dans la
mesure où les formes qu’ont prises les solidarités collectives sont variées.
Une vidéo d’écodico de BNP Paribas sur l’Etat-Providence : ici

A. L’Etat-Providence est un système de redistribution des revenus visant à protéger les individus contre les
risques sociaux
Pour mieux comprendre cette définition de l’Etat providence, il est nécessaire d’abord de clarifier la notion de risque
social. Ensuite, nous pourrons voir en quoi consiste concrètement la « protection sociale » avant d’examiner les
mécanismes de redistribution des revenus qu’elle implique.

1. Définition des risques sociaux

Les risques sociaux peuvent être définis comme des évènements incontrôlables provoquant soit des dépenses importantes
pour l’individu (la maladie ou l’accident, par exemple), soit une diminution sensible de ses revenus habituels (chômage,
cessation d’activité, par exemple). Ces risques ont bien sûr toujours existé : la vieillesse ne date pas d’aujourd’hui (même si
beaucoup plus de gens l’atteignent aujourd’hui qu’avant) ! Mais dans une société traditionnelle, c’est essentiellement la famille,
dans une moindre mesure la paroisse (c'est-à-dire l’Eglise), qui assurent cette prise en charge des individus subissant des risques
sociaux. Les liens de dépendance sont alors très forts, en particulier entre les enfants et les parents. La révolution industrielle et les
transformations de la société qui l’ont accompagnée ont bouleversé ces solidarités traditionnelles : l’urbanisation et la faiblesse
des rémunérations des travailleurs imposent la réduction de la taille des familles, la taille des logements rend impossible la prise
en charge de parents âgés, etc Parallèlement, les individus, se différenciant de plus en plus, revendiquent une autonomie
personnelle grandissante : ils préfèrent pouvoir s’adresser à une entité abstraite, l’Etat providence, expression de la solidarité
collective, plutôt que de dépendre de leur famille, par exemple.

Le risque vieillesse par écodico de BNP Paribas : ici

2. Définition de la protection sociale

La protection sociale est donc un système qui offre aux individus une protection collective, déshumanisée (car
administrative) contre les risques sociaux. Cette protection sociale a aussi comme avantage d’être (ou du moins c’est son
objectif) universelle, c’est-à-dire de concerner l’ensemble des personnes vivant sur le territoire national. Concrètement, la
solidarité s’exprime à travers le financement de la protection sociale : tous les citoyens sont appelés à financer les dépenses de
protection sociale, indépendamment de leur situation personnelle face aux divers risques sociaux. Ainsi, un salarié sans enfant paie
des cotisations pour financer les allocations familiales, et un travailleur peu exposé au chômage ou à la pauvreté contribue
néanmoins au financement de l’UNEDIC ou du RMI. Mais tous en profitent selon leurs besoins le moment venu, quand ils sont
malades, au chômage ou trop vieux pour continuer à travailler.

3. La redistribution des revenus

La protection sociale se traduit par une importante redistribution des revenus. Cette redistribution est d’abord horizontale,
c’est-à-dire indépendante du revenu des personnes. C’est le cas des remboursements maladie, par exemple : les personnes en
bonne santé, qu’elles soient riches ou pauvres, financent par leurs cotisations les dépenses des personnes malades, qu’elles soient
riches ou pauvres. Mais elle peut aussi être verticale, c’est-à-dire redistribuer l’argent des plus riches vers les plus pauvres. C’est
le cas notamment du RMI qui est financé par les impôts payés par l’ensemble des Français, et notamment les plus riches, mais
dont les prestations sont réservées aux ménages les plus modestes.

Une vidéo d’écodico de BNP Paribas sur les risques sociaux : ici

A. Deux types de solidarité mis en œuvre par l’Etat-Providence

On distingue en général deux sortes d’Etats providence, en fonction de la logique qui préside au système de protection sociale mis
en place. Après avoir présenté les deux logiques possibles, et pour les illustrer, nous essaierons de caractériser le système français
en fonction de ces deux logiques.

1. La logique de l’assurance
Chaque actif cotise proportionnellement à son revenu et il reçoit des prestations proportionnelles à ses cotisations. Pour les
personnes qui ne travaillent pas, il faut envisager un système d’aide sociale particulier. Ici, il n’y a donc pas a priori de volonté de
réduire les inégalités, la redistribution s’effectuant entre actifs en bonne santé et malades, entre actifs et retraités, entre actifs sans
enfant et actifs ayant des enfants, etc. Le versement des prestations est « sous condition de cotisation », c’est-à-dire qu’il faut avoir
cotisé pour en bénéficier. On parle parfois de « système bismarkien », du nom du Chancelier Bismark, qui mit en place le système
d’assurances sociales en Allemagne à la fin du 19ème siècle.

2. La logique de l’assistance

La protection sociale est un système redistributif visant à assurer une plus grande égalité entre tous en couvrant les besoins
considérés comme « de base ». Dans ce type de système, tous les individus sont couverts quelle que soit leur situation
professionnelle (c’est le principe d’universalité) ; les prestations dépendent des besoins et non du montant des cotisations, elles
sont même parfois « sous condition de ressources », c’est-à-dire que la prestation décroît avec le niveau de revenu, ce qui accroît
l’effet redistributif du système (les plus riches cotisent plus et perçoivent moins). Le système est géré par le service public et
financé par l’impôt : la participation au système doit être obligatoire pour qu’il y ait redistribution des revenus, sinon les plus
riches, qui sont en quelque sorte les « perdants » dans cette logique, refuseraient d’y participer. On parle parfois de système
beveridgien, du nom de Lord Beveridge qui publia pendant la seconde guerre mondiale à Londres un rapport célèbre sur le
« Welfare State » (Etat providence), et qui inspira notamment le système de protection sociale britannique d’après guerre. ( 4 p
203 )

Une vidéo d’écodico de BNP Paribas présentant les deux logiques : ici

3. Le système français

En France, comme dans d’assez nombreux pays, le système mis en place aujourd’hui tient un peu des deux logiques,
assurance et assistance.

• La protection sociale est en principe liée aux cotisations sociales versées : pour bénéficier de prestations, il faut avoir
cotisé, c’est-à-dire avoir travaillé. C’est l’activité qui est à la source de la protection sociale. On cotise pour chacun
des « risques » (vieillesse, maladie, maternité-famille, chômage, accidents du travail). Tout assuré social a droit aux
prestations sociales, c’est-à-dire à des revenus versés quand les conditions requises sont remplies (allocations familiales,
remboursement de frais de maladie, etc…).On retrouve donc ici la logique de l’assurance.
• Mais depuis peu, grâce à la C.M.U. (Couverture Maladie Universelle), des personnes non assurées sociales peuvent
bénéficier d’une couverture sociale en cas de maladie, ce qui n’était pas le cas auparavant. La protection sociale est donc
maintenant en principe « universelle », ce qui la rapproche de la logique d’assistance. De même, le système assure aussi
une fonction redistributrice : les prestations ne dépendent souvent pas des cotisations. Ainsi, un père de famille assure
le droit aux prestations à son épouse si elle est inactive et à tous ses enfants mineurs. Un célibataire ayant le même salaire
que ce père de famille paiera la même cotisation mais disposera de beaucoup moins de prestations (pas d’allocations
familiales, beaucoup moins de remboursements de frais de maladie, etc). La redistribution se fait surtout des célibataires
vers les familles et des actifs vers les personnes retraitées. Enfin, depuis le début des années 1970, se sont développées
des prestations sous condition de ressources, comme par exemple les « bourses de rentrée scolaire». On est ici tout à fait
dans une logique d’assistance.
• Par ailleurs, le système français se caractérise aussi par ce qu’on appelle le paritarisme : les institutions qui gèrent la
protection sociale sont distinctes de l’Etat (La Sécurité sociale pour la maladie, la vieillesse et la famille, l’UNEDIC
pour le chômage). Leur budget est supérieur, en montant, à celui de l’Etat. Elles reçoivent les cotisations et versent
les prestations. La Sécurité sociale et l’UNEDIC sont gérées par les partenaires sociaux : cela signifie que leurs conseils
d’administration sont composés, en principe, pour un tiers de représentants des employeurs, pour un tiers de représentants
des salariés et pour le dernier tiers par des représentants de l’Etat. Autrement dit, la Sécurité sociale, l’UNEDIC, ce
n’est pas la même chose que l’Etat. Ce sont des Administrations publiques au même titre que l’Etat et les Collectivités
territoriales.

Un exemple par écodico de BNP Paribas , le financement des retraites : ici

Pour les différences de système entre pays (p214) : ici

Une fiche résumé de l'académie d'Orléans-Tours:Fiche problématique : Assiste-on à un déclin des instances
d ..
Sur la vie des idées

L’avenir du système de santé américain


Lire aussi, en fin d’article, la mise à jour du 29 mars 2010

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