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CONTEXTE :
La ‘‘Vision 2010’’ du secteur du tourisme engendre une série d’enjeux pour le secteur du transport
aérien. En particulier, une discontinuité forte dans l’évolution de la desserte aérienne est indispensable
pour permettre et provoquer l’augmentation massive des arrivées touristiques :
Le nombre de passagers aériens internationaux doit passer de 5,8 à 15,6 millions par an,
Le nombre des vols internationaux doit augmenter de 600 à 1.300 fréquences hebdomadaires,
La proportion des vols points à points vers la province marocaine (sans escale à Casablanca)
évolue de 40% à 60%.
Une telle évolution de la desserte, à réaliser de 2003 à 2010, correspond au besoin d’un triplement de
l’offre aérienne internationale sur le Maroc et donc de la flotte nécessaire pour assurer ces vols.
Ceci se traduit par la nécessité de mobiliser une soixantaine d’avions supplémentaires (appareils de
type B737 ou A320 d’une capacité moyenne de 150 sièges) pour assurer cette croissance spectaculaire
de la desserte aérienne internationale du Maroc en vue de l’accomplissement des objectifs de la ‘‘Vision
2010’’, soit un investissement de 30 milliards de dirhams.
Cette libéralisation du ciel marocain a été actée le 12 février 2004 par la Lettre Royale aux 4èmes
Assises du Tourisme de Casablanca :
"…Comme Nous l'avons vivement recommandé … le projet de réforme de la carte du ciel vient d'être
achevé. Ceci permettra non seulement la libéralisation du secteur, mais aussi une réduction du coût du
transport, une plus grande fluidité et une desserte appropriée et directe entre les marchés émetteurs et
les zones touristiques’’.
Encadré 1 : les cinq axes de la nouvelle politique
1. Poursuite d’une libéralisation cadrée et transparente
2. Création d’un nouvel acteur national fort et spécialisé dans la desserte de destinations
touristiques
3. Refocalisation stratégique de la RAM sur le régulier traditionnel
4. Politique d’accompagnement volontariste non discriminatoire dans la phase de lancement
5. Approche pragmatique et différentiée par pays cible en coordination avec le Ministère du
tourisme
- sur le plan des opérateurs : 22 nouvelles compagnies étrangères (dont 19 européennes) sont
entrées dans le ciel marocain pour assurer des vols réguliers (Corsair et Aigle Azur à partir de la
France, Air Europa à partir de l’Espagne, Neos, Air One et My Way à partir de l’Italie, Thomsonfly,
et Easyjet à partir de l’Angleterre…) portant ainsi le nombre total à 44 compagnies en 2006. A ces
compagnies s’ajoutent bien sûr les deux nouvelles compagnies low cost marocaines Atlas-blue et
Jet4you créées respectivement en 2004 et 2006 ;
Tableau 1 :
Liste des compagnies aériennes régulières sur le Maroc
depuis la libéralisation en février 2004
PAYS COMPAGNIES
Irlande Ryanair
- sur le plan de l’offre : 37 pays et 66 aéroports à l’étranger sont desservis aujourd’hui par des vols
réguliers à partir du Maroc contre 29 pays et 43 aéroports seulement en 2003 ;
Ainsi, le trafic aérien entre les deux pays est passé de 223.000 passagers en 2003 à
359.000 passagers en 2005 soit une augmentation de 62 %. En termes de capacité aérienne,
la desserte entre les deux pays est passée de 34 fréquences par semaine en 2003 à 42
fréquences par semaine en 2005.
Cette évolution s’explique par l’entrée dans le ciel marocain de plusieurs compagnies
aériennes anglaises telles que Britannia, My Travel Airways et First Choice Airways pour
opérer des vols réguliers et charter entre Londres/Manchester et Marrakech/Agadir ainsi que le
renforcement de la desserte par British Airways et Atlas Blue.
- sur le plan du marché : le trafic aérien international n’a cessé d’augmenter au cours des dernières
années avec des taux de croissance en totale rupture avec le passé 21 % en 2004 22 % en 2005
puis 18 % pendant les dix premiers mois de 2006. On devrait terminer l’année 2006 avec un trafic
total international de l’ordre de 8,4 millions de passagers contre 5,5 millions seulement en 2003.
4 000 000
3 000 000
2 000 000
1 000 000
-
2000 2001 2002 2003 2004 2005
- sur le plan des tarifs : des baisses significatives ont été enregistrées sur les vols vers les
destinations touristiques, ayant connu le plus grand nombre de nouveaux entrants entraînant ainsi
une plus grande concurrence. Les tarifs sur les vols vers Casablanca commencent leur tendance à
la baisse sous l’impulsion d’une concurrence de plus en plus renforcée notamment avec les vols de
Jet4you.
Ces résultats sont certes considérables, mais les besoins de développement de la desserte aérienne
pour les prochaines années, pour accomplir les objectifs de la ‘‘Vision 2010’’ restent très importants.
Ainsi, les besoins en lignes aériennes point à point (vols directs vers la province) vont en croissant sur
la période 2006-2010, en totale rupture avec le passé :
Poursuivre la libéralisation des accords bilatéraux entre le Maroc et l’Europe, un par un, aurait nécessité
de longues années et n’aurait levé que très partiellement les contraintes actuelles auxquelles font face
les transporteurs aériens, retardant d’autant le Maroc dans l’atteinte de ses objectifs de croissance
économique et notamment ceux de la Vision 2010.
Pour rappel, le Maroc avait introduit il y a plusieurs années une demande auprès de la Commission
Européenne pour négocier un accord d’open sky avec l’UE. En vertu de l’accord d’application relatif à la
‘‘Vision 2010’’ signé à Agadir en octobre 2001, le Gouvernement se fixait comme objectif la conclusion
de cet accord.
Conscient de la nécessité de lever les contraintes citées auparavant et ce, afin de poursuivre, de
manière dynamique, la politique de libéralisation du secteur lancée en 2004, le Gouvernement a
multiplié dès 2004 ses efforts pour négocier un accord aérien d’open sky avec l’Union Européenne.
Grâce à ces efforts, le Conseil Européen des Ministres des Transports réuni en décembre 2004, a
donné mandat à la Commission pour engager des négociations avec le Maroc en vue de conclure un
accord d’open sky. Il s’agissait là du premier mandat du genre pour un pays du bassin méditerranéen et
le deuxième pour l’Union Européenne après le mandat relatif aux négociations avec les USA.
Les négociations ont ainsi été lancées dès le premier trimestre 2005 et au terme de plusieurs rounds,
les deux parties ont abouti à la finalisation d’un accord qui a été paraphé le 14 décembre 2005 entre M.
Karim GHELLAB, Ministre de l’Equipement et du Transport et M. Jacques BARROT, Vice-Président de
la Commission Européenne en charge des Transports à l’occasion de la tenue de la 1ère Conférence
ministérielle euro-méditerranéenne sur les transports tenue à Marrakech.
Les avantages de l’accord d’Open Sky sont multiples, à divers égards, aussi bien pour le Maroc que
pour ses transporteurs aériens. Il permettra notamment la libéralisation des marchés, l’amélioration des
conditions de concurrence entre les compagnies des deux parties ainsi qu’un haut niveau de
coopération et de rapprochement en matière de réglementation régissant l’aviation civile.
1 L’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) a défini les cinq libertés de l’air comme suit :
1ère liberté : le droit de traverser le territoire d’un Etat sans y atterrir (droit de survol) ;
2ème liberté : le droit d’atterrir pour des raisons non commerciales (droit d’escale technique) ;
3éme liberté : le droit de débarquer des passagers, du courrier et des marchandises embarqués sur le territoire de l’Etat dont
l’aéronef possède la nationalité ;
4ème liberté : le droit d’embarquer des passagers, du courrier et des marchandises à destination du territoire de l’Etat dont
l’aéronef possède la nationalité ;
Elle permettra également aux compagnies marocaines de desservir librement n’importe quelle route
aérienne entre le Maroc et l’Union Européenne sans limitation de capacité ni de fréquence.
Actuellement
Avec des limitations
de routes et de capacité
Pays UE :
Maroc ex. Espagne
Sans limitation de routes
ni de capacité
Avec Open Sky
- L’accord simplifie les procédures d’autorisation des compagnies aériennes par les autorités de
l’aviation civile en supprimant la désignation et en ramenant ces procédures à un niveau minimal
assurant un traitement fluide des demandes d’autorisation.
- L’accord libéralise, pour les compagnies marocaines les droits de trafic sur les routes entre les pays
de l’Union Européenne (5ème liberté2). Ainsi, toute compagnie marocaine pourra desservir toute
route aérienne entre deux pays de l’Union Européenne (Madrid-Paris par exemple).
En contre-partie, les transporteurs aériens européens pourront desservir, les routes au-delà du
Maroc, en se limitant aux pays du voisinage de l’Union Européenne.
Actuellement
Pays 1 UE : Pays 2 UE :
Maroc ex. Espagne ex. France
2 5ème liberté : le droit d’embarquer des passagers, du courrier et des marchandises à destination du territoire de tout autre
Etat contractant et le droit de débarquer des passagers, du courrier et des marchandises en provenance du territoire de tout
autre Etat contractant.
- L’accord offre la possibilité au Maroc de présenter, à un comité mixte instauré pour la gestion de
l’accord, les demandes d’investissement (majoritaire) marocain dans une compagnie aérienne
européenne.
Cette disposition offre au Maroc et à ses ressortissants une ouverture pour déroger au droit
communautaire en matière de nationalité de contrôle des compagnies aériennes actuellement
limitée à des participations minoritaires.
Cette possibilité ouvre des opportunités pour les investisseurs marocains non permises auparavant
dans le cadre des accords bilatéraux.
Entrée en vigueur :
L’accord entrera en vigueur, à titre provisoire, dès sa signature le 12 décembre 2006 et définitivement
une fois les procédures de ratification accomplies par les parties.
L’accord d’Open Sky offrira au Maroc un atout majeur pour l’atteinte de ses objectifs de développement
notamment sur le plan touristique. Il permettra l’amélioration de la desserte aérienne internationale à
travers l’entrée dans le ciel marocain d’un plus grand nombre d’opérateurs européens.
Pour les opérateurs marocains, l’accord présente de nouvelles opportunités de développement et des
ouvertures sur le marché européen du transport aérien.
L’accord commence déjà à créer des impacts considérables et ouvre d’excellentes perspectives au
développement de la desserte aérienne entre le Maroc et l’Union Européenne.
L’arrivée en 2006 dans le ciel marocain des deux compagnies low cost majeurs en Europe Easyjet et
Ryanair représente un gage de l’atteinte des objectifs du Maroc à travers cet accord.
En effet, dans la perspective de l’entrée en vigueur de l’accord, les deux compagnies majeures du low cost
européen Easyjet et Ryanair ont annoncé le lancement de routes entre le Royaume Uni et le Maroc créant ainsi
leurs premières routes en dehors de l’Europe.
Ainsi, Easyjet a commencé dès juillet dernier à opérer un vol quotidien entre Londres et Marrakech tandis que
Ryanair opère, dès fin octobre 2006, 7 fréquences par semaine entre Londres et Fès/Marrakech.
L’entrée de ces compagnies dans le ciel marocain a crée une émulation du marché qui a connu le renforcement
de la desserte à partir du Royaume Uni par les compagnies existantes comme le Groupe Royal Air Maroc
(y.compris Atlas-blue) qui est passé de 3 à 14 vols par semaine sur la ligne Londres – Marrakech, British
Airways et Thomsonfly qui prévoit également d’augmenter leurs dessertes du Maroc à partir de Londres et
Manchester vers Marrakech.
La ligne Marrakech - Londres est certes celle qui a connu le plus important développement passant d’une
desserte de 8 fréquences par semaine en 2003 à près de 46 fréquences par semaine dès novembre 2006.
L’émulation créée a permis également de créer une plus grande concurrence sur cette route qui a connu une
baisse considérable des tarifs pratiqués par les opérateurs (Easyjet à partir de 40 Euros par aller simple, Atlas
Blue à partir de 33 Euros par aller simple et Ryanair à partir de 10 euros par aller simple).