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La commune de Créteil, qui gérait jusque là le service public de l’eau en régie, a conclu le 27

novembre 2010 un contrat d’affermage avec la lyonnaise des eaux. Ce contrat n’a fait l’objet
d’aucun avis mentionnant la conclusion du contrat.

1. Un conseil municipal d’opposition souhaite s’opposer à cette décision.

Hyp 1) Il estime que le maire de Créteil ne pouvait décider seul de conclure un tel contrat.
Que peut –il faire ? Quelles sont ses chances de succès ?

Qualification : signature par le maire, représentant de la commune d’un contrat de délégation


de service public

Question de droit 1: Un conseiller municipal, tiers au contrat et ne pouvant donc pas


contester directement la validité du contrat, peut-il contester la décision du maire de signer
une DSP ?
Règle pertinente : La signature du maire est un acte détachable du contrat attaquable par la
voie de l’excès de pouvoir par toute personne ayant intérêt à agir et ce dans le délai de recours
contentieux.
Solution : Le conseiller municipal a intérêt à agir contre la décision de signer le contrat ; la
décision, en date du 27 novembre 2007, n’ayant pas été publiée peut être attaquée sans
condition de délai.
Question de droit 2 : Le maire pouvait-il décider de signer seul le contrat ?
Règle pertinente : La signature par le maire d’un contrat passé au nom de la commune est
subordonnée à l’autorisation du conseil municipal.
Solution : En l’absence d’autorisation du conseil municipal, le maire ne pouvait décider de
signer le contrat ; la signature du contrat est donc illégale et sera annulée par le juge de
l’excès de pouvoir.
Question de droit 3 : L’annulation de la signature du contrat entraine t-elle la nullité du
contrat ?
Règle pertinente : Le juge de l’excès de pouvoir doit enjoindre l’administration contractante
de saisir le juge du contrat pour qu’il prononce la nullité du contrat dès lors que le vice de
l’acte détachable affecte la validité du contrat.
Solution : Le contrat ayant été conclu en méconnaissance des règles de compétence, la
validité du contrat est affectée et le contrat doit être annulé par le juge du contrat.

Hyp 2) Il estime que le Conseil municipal ne pouvait autoriser, par une décision du 20
novembre 2010, la signature d’un tel contrat conclu pour une durée de dix ans alors qu’une
circulaire de novembre 2008 du ministre du développement durable interdit la passation de
contrats de délégation du SP de l’eau d’une durée supérieure à 5 ans. Que peut-il faire ?

Question de droit 1 : Un conseiller municipal, tiers au contrat et ne pouvant donc pas


contester directement la validité du contrat, peut-il contester la décision du conseil municipal
autorisant la signature du contrat ?
Règle pertinente : La décision du conseil municipal autorisant la signature du contrat est un
acte administratif unilatéral détachable du contrat qui peut être contesté par la voie de l’excès
de pouvoir (CE 1905 Martin) par toute personne ayant intérêt à agir et ce dans le délai de
recours contentieux, soit deux mois à compter de la publication de l’acte administratif.
Solution : Le conseiller municipal a intérêt à agir contre les décisions du conseil municipal, le
délai de recours contentieux court à compter de la publication. 2 hypothèses : si la décision a
été publiée, vraisemblablement le 20 novembre 2010, le délai de recours est expiré ; si la
décision n’a pas été publiée, le délai de recours contentieux est toujours ouvert.
Question de droit 2 : Le conseil municipal pouvait-il autoriser la conclusion du contrat pour
10 ans en méconnaissance des dispositions d’une circulaire.
Règle pertinente : Une circulaire ministérielle n’est opposable que si elle est impérative
(Duvignères) et légale.
Solution : La circulaire est impérative (elle impose un comportement à ses destinataires :
l’interdiction de conclure un contrat de plus de 5 ans), mais est édictée par une autorité
incompétente car ne disposant pas du pouvoir réglementaire. La circulaire étant illégale elle
est inopposable. La décision du conseil municipal, qui n’est prise en méconnaissance
d’aucune règle opposable, est donc légale et ne sera pas annulée.

3. L’entreprise Les eaux du Val de marne, aurait souhaité pouvoir concourir à la conclusion
du contrat si elle en avait été informée. Peut-elle contester la validité du contrat ? Par quels
moyens ? Que peut-elle obtenir ?

Qualification : l’entreprise avait intérêt à la signature du contrat, DSP, soumis à une


procédure réglementée de mise en concurrence. Elle n’a pu concourir en raison de l’absence
de mise en concurrence, c'est-à-dire de la violation des règles de passation des DSP.
Question de droit : Un tiers ayant intérêt à la conclusion de la DSP peut-il contester la
validité du contrat conclu en méconnaissance des obligations de transparence ?
Règle : Les tiers ayant intérêt à la conclusion du contrat disposent de trois moyens pour en
contester la validité du contrat déjà conclu.
1) recours en excès de pouvoir contre l’acte détachable qui est la décision d’attribuer la
DSP à l’entreprise Lyonnaise des eaux (application = la décision est illégale car prise
en méconnaissance des obligations de transparence)
2) Recours TROPIC contestant directement la validité du contrat exclusif du REP contre
les actes détachables. Les tiers n’ayant de pu concourir en raison du manquement aux
règles de mise en concurrence sont considérés comme des concurrents évincés (CE 16
déc 2009).Tous les vices affectant la validité du contrat y compris la méconnaissance
des obligations de transparence. Le délai de recours est de deux mois à compter de la
publication du contrat. En l’absence de publication le délai de recours est perpétuel.
(application = délai ouvert, manquement aux obligations transparence, choix tropic
plus pertinent que REP contre les actes détachables car permet des indemnités)
3) Référé contractuel : concurrents ayant intérêt à la signature du contrat, délai de
recours : 1 mois ou 6 mois en l’absence de publication du contrat, vice invocable :
absence totale de publicité de la procédure de mise en concurrence. (Application =
délai ouvert, vice invocable, cumulable avec Tropic).

3. L’association de défense des services publics cristoliens est scandalisée que le contrat
prévoit que les tarifs de l’eau soient calculés en fonction du type d’habitation (individuelle ou
collective) ce qui aura pour conséquence que les propriétaires de pavillons paieront l’eau plus
chère. Que peut –elle faire, sachant qu’elle ne souhaite pas remettre en cause le choix de
déléguer le SP, choix qui lui parait pertinent.

Qualification : clause réglementaire d’un contrat de DSP (les règles d’organisation du SP


sont des actes réglementaires (CE Barbier)
Question de droit : les tiers au contrat peuvent-ils contester la légalité d’une clause
réglementaire d’une DSP ?
Règle : Les clauses réglementaires sont des actes détachables du contrat attaquables par la
voie du REP par toute personne intéressée (CE Cayzeele)
Application : L’association d’usager a un intérêt collectif à agir contre les règles
d’organisation du SP, le délai de recours est encore ouvert, la clause n’ayant pas été publiée.
La clause sera annulée car contraire au principe d’égalité devant le SP. L’annulation de la
clause réglementaire n’affecte pas la validité du contrat.

4. La lyonnaise des eaux souhaite aujourd’hui se désengager du contrat qui lui apparait avec
le recul avoir été mal négocié. De plus Vivendi (propriétaire de la lyonnaise des eaux) cherche
à privilégier ses activités dans la communication. Peut-elle demander au juge la nullité du
contrat en invoquant les irrégularités dans la procédure de passation du contrat, notamment le
défaut de publicité de l’appel à concurrence ?

Qualification : Partie à la DSP, contrat administratif par détermination des critères


jurisprudentiels, qui intente devant le juge du contrat une action en constatation de nullité du
contrat en raison de la méconnaissance des obligations de transparence.
Question de droit : Une partie à une DSP peut-elle invoquer devant le juge du contrat la
méconnaissance des règles de passation du contrat ?
Règle : En raison du principe de loyauté des relations contractuelles, les parties ne peuvent
invoquer pour demander la nullité du contrat que les vices affectant leur consentement au
contrat (Cne de Béziers). Les parties ne peuvent invoquer les manquements à la procédure de
passation du contrat (Prestaction)
Application : L’entreprise ne peut pas invoquer un tel moyen et sa demande sera écartée.

La ville de Créteil entend, quant à elle, sanctionner les négligences répétées de la lyonnaise
des eaux. Le défaut d’entretien du réseau a provoqué de nombreuses fuites et de nombreuses
interruptions du service ? La ville peut-elle décider unilatéralement la résiliation du contrat ?

Qualification : Résiliation unilatérale d’une DSP, contrat administratif par application des
critères jurisprudentiels.
Question de droit : L’administration peut-elle résilier unilatéralement un contrat
administratif ?
Règle : L’administration peut résilier un contrat administratif pour des motifs d’intérêt
général (indemnisation intégrale) ou comme sanction d’une faute grave du cocontractant (pas
d’indemnités). La résiliation pour faute des contrats de concession ne peut être décidée que
par le juge
Application : La résiliation est fondée sur la faute du cocontractant, celle-ci affectant le
fonctionnement normal du SP peut être qualifiée de faute grave. S’agissant d’un contrat
d’affermage et non de concession, la faute grave justifie la résiliation du contrat.

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