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Cardot Lorène / td n°8

Td de droit fiscal

Fiche 3 : acte anormal de gestion

« L’excès de liberté ne peut tourner qu’en excès de servitude pour un particulier aussi bien que pour
un Etat. » Platon, La république.

• CE, 17 octobre 1990, Loiseau

La théorie de l’acte anormal de gestion, ne se basant ni sur un texte explicite ni sur une définition
légale, est un concept d’origine jurisprudentielle qui permet à l’administration fiscale d’exercer un
contrôle sur le contribuable, mais aussi de reprocher aux entreprises d’aller contre leur propre
intérêt. C’est ce qu’elle fait dans cet arrêt.
En l’espèce, il s’agissait d’un contribuable qui exerce la profession de remisier de bourse et de gérant
de portefeuille boursier. Sans y être tenu par contrat, le contribuable a indemnisé les clients dont il
gérait le portefeuille, des pertes que leur avait occasionné sa gestion et déduisait en charges les
indemnités qu’il avait versées, les intérêts des emprunts qu’il avait contracté pour financer les
indemnités ainsi que les primes d’assurance vie sur les contrats d’emprunt.
L’administration fiscale conteste ces opérations et le fait condamner à des suppléments d’impôt sur
le revenu auxquels il a été assujetti au titre des années 1977, 1978, 1979, 1980 à raison de la
réintégration dans ses revenus des sommes de remboursement et celles qui en découlaient.
Il forme donc un pourvoi devant le Conseil d’Etat.

Dans quelles mesures l’acte anormal de gestion va-t-il être apprécié par le juge s’immisçant dans la
gestion de l’entreprise pour effectuer un redressement fiscal ?

La cour rejette une partie du pourvoi et rappelle que s’agissant d’opération traduite dans la
comptabilité par des écritures de charges, l’administration est considérée comme apportant la
preuve de la gestion anormale, à moins que le contribuable ne puisse les justifier d’un intérêt pour
son entreprise.
Elle confirme également que les sommes de remboursement et celles en découlant (intérêt,
assurance vie) étaient plusieurs fois supérieures à ses recettes professionnelles, alors même qu’il n’y
avait pas de contrat, donc il n’existait pas d’obligation juridique de remboursement. Et que si le
contribuable avait pu dans l’intérêt de l’entreprise accorder cette garantie pendant les deux
premières années, eu égard à l’expérience acquise, et à l’importance des pertes, il a manifestement
« excédé les risques qu’un chef d’entreprise peut être conduit à prendre pour améliorer les résultats
de son exploitation » en persistant à offrir cette garantie.
La cour fait donc une différence entre les années 1977/1978 et 1979/1980 et ne caractérise l’acte
de gestion anormale que pour les deux dernières années.

Dans cet arrêt, les juges confirment la définition de l’acte anormal de gestion en en soulignant les
critères (I), qui par une libre appréciation du juge s’ingérant dans la gestion de l’entreprise pose les
limites de la théorie de l’acte anormal de gestion (II).

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Cardot Lorène / td n°8

I. la création jurisprudentielle de l’acte anormal de gestion

A/ l’exigence d’une contrepartie légitime dans l’intérêt de l’entreprise

- appréciation de la contrepartie : l’intérêt de l’entreprise


- acte étranger à une gestion commerciale normale

B/ la nécessité d’un acte volontaire

→ Le risque doit être raisonnable et pas « manifestement exagéré ».


- la mauvaise gestion
- l’immixtion

II. Les limites de la théorie de l’acte anormal de gestion

A/ une trop grande liberté du juge par la subjectivité des critères

- Libre appréciation du juge pour les critères


- Affaire très proche, mais ne constitue pas un acte anormal de gestion : CE, 28 septembre 1983

B/ une atteinte au principe de non immixtion de l’administration dans la gestion de l’entreprise

- Jean François Racine : « Le concept d’acte anormal de gestion, […] seul l’administration peut
l’invoquer et elle peu agir d’office ».

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